S’il n’était question que d’éloquence et d’éclat de talent, que d’âme et de cœur, il serait facile de tomber d’accord sur les mérites du brillant dominicain qu’on a perdu ; mais avec lui il s’agit de bien plus désormais. […] Vingt pages suffisent pour en apprécier le mérite littéraire et la pauvreté morale et philosophique.
Eux-même un jour peut-être ils me pardonneront Le don triste et fatal dont j’ai le signe au front… C’est par de tels cris arrachés des entrailles, par cette largeur d’épanchement et d’essor à quelques endroits de sa veine, que Veyrat mérite de survivre. […] On voit le mérite, et l’on entrevoit aussi l’inconvénient.
Il mérite entièrement l’éloge que le commissaire du Gouvernement faisait de lui dans un rapport au ministre de l’intérieur : « Le citoyen Frochot, disait-il, est sincèrement attaché la Constitution. […] Le Gouvernement ne doit jamais perdre de vue un citoyen de ce mérite. » Avec Frochot on peut s’en tenir aux apparences directes et aux témoignages publics : homme sincère, il n’y a pas de double fond en lui.
Mais la mère de Mme Tastu, à une faculté poétique naturelle et remarquablement élevée, unissait beaucoup de mérite sérieux et un caractère qui semble avoir eu de l’analogie avec celui de Mme Roland. […] Dans la vie de mérite et de dignité que l’auteur s’est faite, l’Ange Gardien a été et a dû rester son chef-d’œuvre.
Au reste, sans être Napoléon ni Jomini, on reconnaît à simple vue ce mérite saisissant de vérité en des matières si aisément confuses ; ce que dit madame Dacier de cette qualité suprême de son auteur n’a rien d’exagéré. […] On multiplierait aisément des observations analogues, relatives au genre de mérite et d’attrait que le traducteur a surtout cherché.
Je dirai même qu’il y a peut-être plus de mérite à faire à temps un acte politique nécessaire qu’à en risquer parfois de généreux, mais d’intempestifs, je veux dire qui n’étaient ni attendus, ni préparés, ni concertés, qui étonnaient même ceux-là tous les premiers qu’on chargeait ensuite de l’exécution : il en résultait que ministres et Chambre s’y prêtaient d’assez mauvaise grâce et à contre-cœur. […] une leçon pour devoir prêter plus d’attention à ce genre de mérite, de talent si cher de tout temps à la France, et pour se soucier davantage de la valeur des hommes ?
A ce moment Mme de Rémusat nous accueille, si fine, si intelligente, égale pour le moins à Mme de Caylus et à Mme de Staal-Delaunay, et dont les mémoires ont le mérite incomparable de nous dérouler, avec le portrait du premier consul et de l’empereur, les transformations successives des sentiments de l’écrivain à l’égard de cet homme et comme la lente découverte du modèle par le peintre Et voulez-vous quelque chose d’extraordinaire ? […] Et si l’on m’objecte que la beauté est involontaire et par conséquent n’a point de mérite, on peut bien le dire également du génie.
Or le dandy entreprend de modifier du tout au tout cette opinion si profondément enfoncée chez les hommes par une philosophie traditionnelle et banale et de bouleverser la hiérarchie des mérites. […] Aussi le vrai dandy me paraît-il venir, dans l’échelle des mérites, au-dessus du grand comédien.
Je crois qu’il faut connaître tout Verlaine pour pouvoir l’aimer autant qu’il mérite d’être aimé, et je ne choisis pas. […] Je voudrais prouver que Paul Verlaine mérite ce haut titre.
Alors mes foibles accens rendus plus forts par la mâle éloquence de ce bienfaiteur de l’humanité iroient porter la honte & le remord dans le sein de leur persécuteurs ; alors l’Envie étonnée de se trouver sensible laisseroit tomber ses fléches empoisonnées ; & ses lâches Ministres réduits au silence, ne jouiroient plus du coupable plaisir de rabaisser un mérite qui les offusque. […] L’estime publique est inépuisable, & la gloire tient des couronnes toutes prêtes pour chaque espece de mérite.
Toutes ces qualités et ces mérites, sauf les légers inconvénients que le goût nous obligeait de ressentir, font, à nos yeux, de M. […] Voilà le mérite principal, l’art de vivre et de régner qui a immortalisé Hortense et sauvé son renom.
Mérite-t-il en effet qu’on dépense contre lui beaucoup de colère virile ? […] Ce n’est qu’un méchant petit coup d’état littéraire, qui n’a d’autre mérite que de ne pas trop dépareiller la collection d’actes arbitraires a laquelle il fait suite.
Autant l’un détestoit la poësie, autant l’autre en connoît le mérite. […] Il est vrai seulement qu’elle a dressé, par la suite, l’hommage que mérite l’être suprême.
Il reconnaît donc hautement tous les mérites de l’école spiritualiste Elle a fondé, dit-il, la psychologie scientifique, ce qui est même, selon nous, beaucoup trop dire, car cette sorte de psychologie avait été fondée par Locke et les Écossais : l’école française y a peu ajouté. […] Tels sont les mérites du spiritualisme contemporain ; mais, forte dans la psychologie et dans la morale, cette école a été faible dans la théodicée, dans la métaphysique, dans la philosophie religieuse en général.
Sophocle et Euripide coururent après lui la même carrière ; et en moins d’un siècle, la tragédie grecque, qui avait pris forme tout d’un coup entre les mains d’Eschyle, arriva au point où les Grecs nous l’ont laissée : car, quoique les poètes dont je viens de parler, eussent des rivaux d’un très grand mérite, qui même l’emportèrent souvent sur eux dans les jeux publics, les suffrages des contemporains et de la postérité se sont néanmoins réunis en leur faveur. […] S’il est vrai qu’en effet l’art de la tragédie résulte de leurs ouvrages, leur refusera-t-on le mérite de l’y avoir mis ?
On a dans ces derniers temps attaqué la cause des lettres avec de la rhétorique, on l’a défendue avec des lieux communs : on rte pouvait, ce me semble, la plaider comme elle le mérite, qu’en l’a décomposant, en l’envisageant par toutes ses faces, en y appliquant en un mot la dialectique et l’analyse : par malheur la dialectique fatigue, les lieux communs ennuient, et la rhétorique ne prouve rien ; c’est le moyen que la question ne soit pas sitôt décidée. […] Une seule espèce d’écrivains m’a paru posséder un bonheur sans trouble ; c’est celle des compilateurs et commentateurs, laborieusement occupés à expliquer ce qu’ils n’entendent pas, à louer ce qu’ils ne sentent point, ou ce qui ne mérite pas d’être loué ; qui pour avoir pâli sur l’antiquité, croient participer à sa gloire, et rougissent par modestie des éloges qu’on lui donne.
Quand un grand homme a cessé de vivre, quand il est sorti de la phase historique qu’il a marquée de la double empreinte de son esprit et de son caractère, il laisse souvent après lui, et dans l’histoire même, quelques gouttes de son sang : — une famille, que la curiosité aime à étudier pour y retrouver les influences de sa gloire et de son génie ; car ceux qui croient le plus à la personnalité du mérite posent, malgré eux, la question de race à propos de tout, comme si c’était une fatalité ! […] Damoiseau de quarante ans, efféminé, soignant ses mains, frisant ses moustaches, parfumé comme les jardins d’Armide, Mazarin est le cavaliere servente dans son expression la plus triomphante, et c’est ce que l’Histoire, à côté des plus rares mérites et des actes les plus utiles, voit toujours avec le sourire que Renée a sur les lèvres.
Ce qui ajoute à son mérite, c’est que, dur pour lui-même, il n’en fut pas moins compatissant pour les autres ; en rendant la justice, il tempéra, par l’indulgence d’un prince, l’équité d’un juge. […] Ainsi, il s’occupa du soulagement des peuples ; mais d’autres empereurs qui eurent les mêmes vues, n’étant pas contredits sur le trône, purent être humains impunément : Julien, longtemps César, assujetti dans son pouvoir même à un tyran jaloux, qui l’avait créé par besoin et le haïssait par faiblesse, qui lui eût permis de faire le mal pour se déshonorer, et craignait qu’il ne fît le bien, qui, tout à la fois barbare et lâche, désirait que les peuples fussent malheureux, pour que le nouveau César fût moins redoutable ; Julien, environné dans les Gaules, des ministres de cette cour, qui étaient moins ses officiers que ses ennemis, et déployaient contre lui cette audace qui donne à des tyrans subalternes le secret de la cour, et l’orgueil d’être instruments et complices de la volonté du maître ; Julien enfin, traversé en tout par ces hommes qui s’enrichissent de la pauvreté publique, eut bien plus de mérite à arrêter les abus et à soulager les provinces.
Fontaney était un homme parfaitement distingué, dans le sens propre du mot, un de ces hommes auxquels il n’a manqué qu’une situation plus heureuse et plus élevée qui fît valoir en eux tous les mérites de l’esprit et du caractère.
Si nous avions à joindre quelque remarque critique générale aux éloges de détail que mérite presque constamment le modeste et ingénieux travail, ce serait surtout en ce que l’auteur, qui sait si bien les époques poétiques antérieures, semble méconnaître et vouloir ignorer trop absolument celle-ci.
Cette excessive prolixité n’est pas le seul défaut qu’on puisse leur reprocher : il regne dans la plupart un ton de singularité qui fait disparoître le mérite des traits d’esprit qui s’y montrent de temps en temps.
Une chose qui contribue à augmenter la gloire de Desportes, est l’usage qu’il fit de la fortune que son mérite lui avoit procurée.
L’estime générale a déjà consacré le mérite de son Essai sur les Monnoies.
Il est fâcheux, après cela, que la monotonie trop continue du style, qu’une narration lente & trop timide, affoiblissent, en quelque sorte, aux yeux des Lecteurs délicats, le mérite de cet excellent Ouvrage.
Quoique nous n’en ayons que les huit premiers Chants, ce Poëme mérite une considération particuliere, par ses rapports avec plusieurs traits de la Henriade, & par les morceaux heureux qu’on y rencontre.
Davila, Guicciardini, et Fra-Paolo eurent plus de simplicité, et Mariana, en Espagne, déploya d’assez beaux talents ; malheureusement ce fougueux Jésuite déshonora un genre de littérature dont le premier mérite est l’impartialité.
C’est que le premier au milieu de ses phrases emphatiques, avoit de l’harmonie, de l’élégance & cette sorte de pompe qui flatte les oreilles ; c’est que le second avoit naturellement l’esprit délicat & fin : mérite qui ne s’accorde pas toujours avec le goût, mais qui répandoit des agrémens jusques sur ses plus mauvaises Lettres.
Regardez bien celui-ci, et jugez à qui appartient le mérite des autres.
Ce principe, que nous avons tous plus ou moins rencontré, plus ou moins coudoyé, plus ou moins senti dans la vie historique, soit du présent, soit du passé, Mancel a eu le mérite de le formuler en une phrase d’une brièveté lapidaire et dont tout son livre est la justification rationnelle : « Le pouvoir se prend et ne se donne pas », nous dit-il avec une simplicité qu’il a l’art de rendre féconde.
elle nous a valu, par centaines, des vers qui ont bien leur mérite. […] Il n’y a pas même le mérite et le courage de combattre au soleil et à découvert. […] Quoi qu’il en soit, imitons le sage exemple de M. de Tocqueville ; dégageons-nous, à notre tour, de ces préoccupations qui n’ôtent rien à l’importance et au mérite de son œuvre, et indiquons ce qu’il a résumé avec tant de netteté et de puissance. […] Indiquer ces questions, c’est énumérer d’avance les mérites du livre de M. […] Trois mérites, entre bien d’autres, me frappent surtout dans ce livre : je dirais volontiers trois tours de force, si ce mot, appliqué aux choses d’art, n’avait parfois un sens désobligeant.
— Il est vrai qu’il a les prodigieux mérites de ses prodigieux défauts. […] Taine a le mérite d’avoir aperçues le premier ». […] C’est pourtant le petit mérite de M. Gabriel Marc, d’avoir fidèlement copié l’Auvergne et les Auvergnats ; c’est pourtant le petit mérite de M. […] Le grand mérite de M.
Diderot, qui avait encore plus d’enthousiasme que de scepticisme, a senti et loué Lucrèce comme un poète mérite de l’être, avec beaucoup de feu et de goût. […] Ce dernier mérite n’intéressera guère la foule des lecteurs ; mais, ce qui vaut mieux peut-être pour eux, le livre est court, et il amuse. […] Il est certain que ce roman n’est pas sans mérite, et qu’il respire surtout une sorte d’élévation et de spiritualisme. […] Il mérite un anathème sans réserve. […] Un autre mérite de cet ouvrage, mérite inconnu et presque impossible sur notre scène, c’est l’expression des mouvements populaires ; c’est l’image toute vive d’un soulèvement, d’une sédition.
Si le qualificatif par lequel ils sont ici désignés reste et doit rester à l’abri de toute contestation sérieuse, leur qualité même est-elle aussi évidente, et le rang où nous prétendons les élever paraît-il bien proportionnel à leur mérite ? […] Nadar, qui avait connu Baudelaire vers 1843 ou 1844, montra la perte que venait de subir la littérature en la personne de son ami, et il proclama le mérite du poète méconnu. […] Le fait paraît n’avoir été remarqué par personne, ou du moins on n’y a pas attaché d’importance : peut-être cependant n’est-il pas indigne d’attention, et mérite-t-il qu’on l’examine avec quelque soin. […] Le genre qu’ils ont créé n’est donc pas inadmissible : loin de là ; et ce n’est que justice de lui reconnaître d’incomparables mérites. […] Aussi ses vers n’ont-ils jamais plus de mérite que n’en a une version anglaise ou italienne écrite par un Français, la grammaire sous ses yeux et le dictionnaire à la main186 ».
On peut déjà augurer les qualités et les mérites qui ne sauraient manquer à cette publication.
Casimir a été proprement le poëte de la classe moyenne, il lui allait en tout ; elle ne laissa jamais rien échapper de ses mérites, car rien chez lui ne la dépasse, tandis que Béranger, le poëte du peuple ou des malins, et Lamartine, le poëte des âmes d’élite, échappent aux classes moyennes à chaque coup d’aile.
Je me disais comme Pline le Jeune, lorsqu’il décrit et développe les mérites de tant d’illustres amis : « At hoc pravum malignumque est non admirari hominem admiratione dignissimum, quia videre, alloqui, audire, complecti, nec laudare tantum, verum etiam amare contingit. » Je me disais cela en commençant, et les circonstances extérieures se prêtaient elles-mêmes à cette vue et y inclinaient en quelque sorte la critique, afin que celle-ci pût remplir tout son rôle à ce moment.
C’est un recueil d’observations morales faites sous ce point de vue ; et elles ont, sinon le mérite de la méthode, du moins la grâce du laisser-aller, et quelque chose de ce charme qu’on trouve aux souvenirs mêmes d’autrui.
Son petit livre mérite d’être distingué.
Cochin l’estime publique, ou, pour mieux dire, ils en étoient encore plus profondément pénétrés, parce qu’ils savoient mieux apprécier son mérite M. le premier Président Portail, s’appercevant qu’il commençoit un Plaidoyer d’une voix presque éteinte, l’interrompit pour lui demander ce qu’il avoit.
Le talent particulier qu’il a eu de mettre à la portée de tout le monde les matieres les plus abstraites, de revêtir de la clarté & des agrémens du style les sujets les plus ingrats ; de répandre dans ses Ouvrages les connoissances les plus étendues sans affectation, avec ordre & dans la plus grande précision ; de dominer, par l’aisance de son esprit, tout ce qui se présentoit sous sa plume, dans les genres les plus opposés & les plus difficiles ; lui assure la gloire d’une intelligence prompte, fine, profonde, & celle du mérite rare d’avoir su communiquer aux autres, sans effort, ce qui paroissoit, avant lui, au dessus de la pénétration du commun des Lecteurs.
Dans tous, on reconnoît une adresse singuliere à profiter de certains traits de l’Histoire, pour parvenir au but qu’elle s’étoit proposé ; & ce but est toujours une morale agréablement embellie, seul mérite qui puisse faire valoir un Roman.
Mais, outre ce mérite qu’il partageoit avec la plupart des écrivains de son temps, il avoit un talent particulier, celui d’écrire encore mieux dans sa propre langue.
Le mérite de Bouhours est celui du méchanisme & de l’art.
Nous rendrons tout à l’heure justice à leur mérite, mais il nous semble qu’il serait injuste de nous les opposer, et de faire des objections qui ne détruiraient pas un fait général.
Buffier & d’autres Jésuites, ont donné des réfléxions sur la Poétique ; mais elles sont fort négligées aujourdhui quoiqu’elles ne soient point sans mérite.
Les tableaux que Vien a exposés cette année sont tous du même genre, et comme ils ont presque tous le même mérite, il n’y a qu’un seul éloge à en faire.
Le tableau d’Attila peint par Raphaël ne tire point son mérite de ce qu’il nous en impose assez pour nous séduire et pour nous faire croire que nous voïons véritablement saint Pierre et saint Paul en l’air, et menaçans l’épée à la main ce roi barbare entouré des troupes qu’il menoit saccager Rome.
Les mérites des uns « s’appliquent » au salut des autres. […] Et du centre à la circonférence de ce cercle infini, où l’humanité se trouve enveloppée tout entière, il n’est personne en qui ne retentissent, pour le désoler, les péchés, mais aussitôt, et pour le consoler, les mérites aussi des autres. […] Je l’aime mieux, comme homme, dans ce rôle, où il a le mérite au moins d’être plus franc, et je le préfère, comme écrivain, dans l’autre. […] 2° Sur l’article du catholicisme. — Pour ce qui est du mérite des « œuvres » et des « indulgences », ou encore de la solidarité qui lie les générations des catholiques entre elles, je ne puis pas, pour faire plaisir aux protestants, rayer le purgatoire du nombre des croyances de l’Église, ni m’en moquer avec eux, si j’en trouve la conception admirable. […] Il n’y a pas de souverain protestant qui n’ait accordé cinquante indulgences en son règne, en accordant un emploi, en remettant ou en commuant une peine, etc., par les mérites des pères, des frères, des fils, des parents ou des ancêtres.
je ne dis pas leur infliger la critique, mais leur partager l’honneur selon le degré de leur mérite, quel rôle ! […] Comprendre tout, c’est un mérite. Ce mérite toutefois a ses inconvénients. […] Quoique l’école romantique eût habitué à la précocité dans le talent, on s’étonna de trouver des mérites si rares en un si jeune homme. […] Il est triste à dire qu’aujourd’hui on peut faire paraître deux ou trois volumes de vers pleins de mérite et rester parfaitement inconnu.
II Historien administratif, historien diplomatique, historien militaire surtout, voilà les trois mérites inappréciables de M. […] On l’a raillé quelquefois de cette personnalité militaire qui lui fait confondre son rôle d’écrivain avec le rôle du grand capitaine dont il raconte ou dont il critique les exploits ; pourquoi l’accuser de ce qui fait un de ses premiers mérites : s’identifier avec le génie des batailles ? […] Thiers mérite le nom de juge ? […] Ce sont là les trois mérites de cette histoire, que nous ne saurions sous ce rapport trop louer. […] N’était-ce pas sous le Directoire que le territoire de la République avait refoulé les armées de la première coalition bien au-delà du Rhin, des Alpes et de l’Helvétie ; que Moreau, Masséna, Hoche, Macdonald, Napoléon lui-même avaient fait ces immortelles campagnes d’Allemagne, de Suisse, d’Italie, d’Égypte, dont les noms de ces généraux rapportaient la gloire, mais dont le gouvernement directorial avait organisé les plans, les moyens, les armées, les finances, le mérite ?
« L’âge que vont combler ces honneurs superflus, « S’en repaît, — les sent mal, — ne les mérite plus ! […] Le Poëte y survit, si l’Âme le mérite ; Le Génie au sommet n’entre pas au tombeau, Et son soleil qui penche est encor le plus beau ! […] Nous n’avons rien, dans les œuvres modernes, qui réunisse ce mérite savant et ce mérite naturel. […] Puis vous passez à la discussion sur le mérite de son poème.
Je me contentai de lui développer tous les mérites qui distinguaient Schiller, mérites que je connaissais à coup sûr mieux que lui ; mais je continuai à marcher tranquillement sur ma route, sans plus m’inquiéter du succès, et je me suis occupé de mes adversaires le moins possible. » V Et voyez plus bas combien son génie ne lui servait que pour mieux affirmer son Dieu et l’immortalité de son âme : Nous avions fait le tour du bois, nous tournâmes près de Tiefurt pour revenir à Weimar ; nous avions en face de nous le soleil couchant. […] Goethe a fait une magnifique analyse de ses écrits, lui a prodigué les louanges les plus vives et a proclamé hautement ses mérites. […] » Walter Scott s’est servi d’une scène de mon Egmont, il en avait le droit ; il l’a fait avec intelligence, il ne mérite que des éloges. […] Il aime aussi peu ses lecteurs et les poètes ses émules que lui-même, et il mérite qu’on lui applique le mot de l’Apôtre : “Si je parlais avec une voix d’homme et d’ange, et que je n’eusse pas l’amour, je serais un airain sonore, une cymbale retentissante.”
Je me hâte d’ajouter que Virgile mérite cette étrange fortune, et que jamais erreur ne fut plus intelligente que celle dont bénéficie un tel poète. […] Il épousa, par admiration, une vieille fille très pieuse, très malheureuse, très dévouée, consommée en mérites. […] Coppée a recommencé si souvent ; il y est revenu avec une si évidente complaisance qu’il faut bien qu’il y ait mis son coeur et qu’il ait trouvé, dans ces peintures en vers de la vie, des mœurs, des souffrances et des mérites des « humbles », — et non point des « humbles » pittoresques : bergers, pêcheurs, vagabonds, gueux de Richepin, mais des « humbles » incolores : épiciers, employés, vieilles filles une autre douceur, plus intime, plus humaine, que celle d’accomplir des séries de tours de force En somme, Coppée, dans ses Humbles, a presque créé un genre ; il a presque réalisé un rêve de Sainte-Beuve. […] Ce dont vous faites un mérite à un trafiquant ou à un homme politique, pourquoi votre pudeur s’en offenserait-elle quand vous le rencontrez chez un artiste ? […] Puis, il songe que, en tout cas, il sera trop tard pour lui, que la fâcheuse « limite d’âge » le guette, que la retraite ajoutera à l’oisiveté de ses vingt dernières années une vieillesse inutile et qu’il n’aura rempli ni tout son mérite ni toute sa destinée naturelle.
L’œuvre la plus considérable du xvie siècle, et par le nombre et par le mérite des pièces, est celle de Larivey : on a de lui neuf comédies, toutes prises aux Italiens376. […] Avec ses mérites de style et de pittoresque, la comédie du xvie siècle est donc purement littéraire et artificielle : le théâtre comique est encore à naître. […] Mais ce dernier mérite se rencontrera mieux dans certaines œuvres moins délicates de goût et de style, qui, avant et après le Menteur, dirigeaient plus nettement la comédie vers son véritable objet. […] À l’occasion le cadre s’agrandit : Boursault396 porte le premier sur le théâtre le journalisme, puissance nouvelle et mœurs nouvelles ; il fait défiler les originaux qui assiègent le bureau du Mercure galant : avec assurance, il met le doigt sur la plaie, sur ce coup de fouet donné à la vanité par la publicité affriolante du journal, sur la passion de réclame qui va corrompre jusqu’aux plus obscurs et moindres mérites.
J’entrai dans quelques explications, et je finis par donner à l’auteur les éloges que mérite son projet, qui peut être l’occasion d’une réforme dans le Code criminel. […] Ma conclusion sur Duclos sera courte, et elle ne se rapporte qu’à son mérite et à son rôle public extérieur.
Il est content quand il peut dire dans une de ces marches hardies : « C’était une belle petite troupe que la nôtre. » Dans les guerres de Piémont, sous le maréchal de Brissac, il avait extrait de sa compagnie, qui était dans une garnison, trente-quatre soldats qui avaient des morions ou casques jaunes (car il avait éprouvé le bon effet, sur le moral, de ces marques distinctives), et qui étaient renommés sous ce nom : « Tant qu’il y aura mémoire d’homme qui fut alors en vie, écrivait-il vingt ans après avec orgueil, il se parlera en Piémont des braves morions jaunes de Montluc : car, à la vérité, ces trente quatre en valaient cinq cents, et me suis cent fois étonné de ce que ces gens firent lors : je pouvais bien dire que c’était petit et bon11. » Je ne voudrais pas avoir l’air de restreindre les mérites et la portée de Montluc. Qui sommes-nous dans le cabinet pour ainsi trancher à l’aise du mérite de ceux dont le sang se verse à chaque instant et dont la vie n’est qu’un continuel sacrifice ?