Charlevoix est celui d’un homme de Lettres, plutôt que celui d’un Religieux ; aussi travailla-t-il pendant vingt-deux ans avec succès au Journal de Trévoux.
Le plus connu est un Journal, intitulé l’Esprit des Cours de l’Europe, qui n’est qu’un Recueil de déclamations pleines de fiel, de mensonges, de platitudes, & d’atrocités.
Après avoir débuté, dans la carriere des Lettres, par des Journaux & d’autres Ouvrages de critique, où il a su généralement observer les regles du goût & celles de l’honnêteté ; il a renoncé au dangereux office de Journaliste & de Critique, dans la crainte d’être forcé de louer des Ouvrages foibles, ou de s’attirer des ennemis, en les appréciant à leur juste valeur.
Je songe à des gens dont le nom s’étale maintenant dans les journaux le lendemain des « premières » ou des réceptions académiques. […] Silvestre de Sacy rédigeait le Journal des Débats. […] Ampère avait déclaré, dans un journal, qu’un Shakespeare nous était né. […] Paul Bourget publia, le 20 janvier 1884, dans le Journal des Débats, une monographie du « boul’ Mich ». […] Les journaux, dès le matin, les affiches, tout le long de l’après-midi, les voix humaines, jusqu’à une heure avancée de la nuit, lui crient des noms.
Dans le premier moment, j’avais voulu arrêter ce journal à ses dernières notes, à la note du mourant se retournant vers sa jeunesse, vers son enfance… À quoi bon continuer ce livre ? […] je ne le pourrais pas dire, mais c’est une espèce d’obsession… Je le reprends donc ce journal, et l’écris sur des notes jetées, dans mes nuits de larmes, des notes comparables aux cris, avec lesquels les grandes douleurs physiques se soulagent. […] * * * Ce nom, ce nom de Jules de Goncourt, lu si souvent, accolé au mien, sur le papier du livre et du journal, je le lis aujourd’hui sur la plaque de cuivre incrustée dans le chêne des cimetières. […] … On trouvera — quand mon journal complet paraîtra — on trouvera à la date de décembre 1874, des notes prises par moi, dans les moments délirants d’une fluxion de poitrine, où je me croyais perdu.
[Le Journal (1900).]
Il travailla quatorze ans au Journal des Savans, qui tomboit en discrédit, & qu’il rétablit dans sa premiere vigueur dès qu’il lui eut consacré ses travaux.
Il lisait dès lors toutes sortes de livres, de journaux, un peu à tort et à travers. […] Vous combattiez en réalité le gouvernement, et il se présentait à vous sous deux faces, l’une officielle, administrative, hiérarchique, et l’autre socialiste… » (Voir le Journal des Débats du 8 juin.) — Cette phrase n’a aucun sens ou elle signifie que M. d’Alton-Shée était un candidat du gouvernement, déguisé et complice ; que le gouvernement trempait dans sa candidature, et que lui-même y donnait les mains.
Lorsque son livre de la Démocratie parut, j’en écrivis quelques mots d’éloge que je fis insérer dans le journal le Temps, dirigé alors par M. […] « Je viens de lire, Monsieur, dans le journal le Temps d’hier, un article de vous dont il me tarde de vous remercier.
Écrit pour les journaux et par un journaliste, les journaux lui ont fait écho.
On le sait, et nous avons eu l’occasion de le dire souvent, Léouzon-Leduc est un chroniqueur de journal, mais un chroniqueur dans le genre sérieux, diplomatique, cravaté de blanc, constellé même un peu, je crois, qui a pris depuis longtemps les royaumes du Nord pour son simple département, et c’est ainsi qu’il nous a raconté autrefois la Russie, comme il nous raconte maintenant la Suède. […] Le chroniqueur de journal qu’il ne cesse d’être pendant tout le cours de son récit a le ton propret de son métier, quand il n’en a pas les vulgarités déclamatoires et prudhommiques ; car il a souvent des phrases dans ce goût charmant : « Le prince Charles ne tarda pas à s’abandonner à de folles amours et à délaisser la femme qu’il avait épousée pour concentrer en elle toutes ses affections et en faire la souche honorable de sa postérité. » Il est impossible, comme vous voyez, d’être plus distingué.
Parmi les journalistes de ce temps, où (malheureusement) la forme du journal s’impose à tous les écrivains, Grenier est, pour moi, sans conteste, un des premiers. […] Cette fois, il expédie l’antiquité, et comme il n’est pas tenu, dans un livre, ainsi que dans les journaux, de garder une gravité sans laquelle l’abonné ne vous écouterait pas, il l’expédie avec une gaieté qui rend son livre la plus amusante des lectures, et qui, dans un pays aimant encore la plaisanterie, est une certitude de succès.
., m’interdisant d’appeler ma pièce (la pièce que dernièrement les journaux ont annoncé que je tirais de mon roman de La Faustin) du nom de mon roman et ma principale actrice du nom de mon héroïne. […] Elle entre, décrivant le fameux déjeuner Rougon-Macquart du bois de Boulogne, faisant le tableau des diverses catégories de femmes épatantes qui y figuraient, des silhouettes caricaturales des orateurs qui ont pris la parole, du bafouillement de Zola émotionné : un compte rendu drolatique qui aurait eu le plus grand succès dans un journal. […] Il célèbre leur discrétion à l’égard de votre vie, de vos opinions, de vos lectures, de vos journaux, et ne trouve dans sa mémoire comme blâme de ses relations, quand il recevait la visite des actrices du Théâtre-Libre, ou de femmes du quartier Latin, en toilette exubérante, que ce rappel ironique du frère qui le soignait, jetant à haute voix dans ce monde féminin : « C’est l’heure de prendre votre lavement ! […] Descaves, dont le roman sur les aveugles, va paraître dans le Journal, après le roman de Vandérem, s’extasiait devant moi sur la perfection de l’ouïe, chez les aveugles. […] Puis elle me parle du mariage de sa fille, qu’elle me dit se marier à Paris, à l’encontre de l’assertion des journaux, annonçant la célébration du mariage en province, mais un mariage évitant toute publicité.
Mais ce n’est pas à ce point de vue, qui est celui de l’esthétique, que s’est placé un journal en soumettant à ses lecteurs ce problème : Si on ne devait garder à Paris que vingt statues, lesquelles choisiriez-vous ? […] Je sais bien que l’opinion des lecteurs bourgeois d’un journal n’est pas l’opinion publique, mais seulement l’opinion moyenne. […] Avant la petite revue, il y a le petit journal de province où il a glissé des stances ou un conte innocent. […] Le journal qu’on vous apporte en même temps a tenu debout jusqu’à l’aurore toutes sortes d’employés et d’ouvriers. […] Ces réflexions ont paru dans le journal La France, sous le titre Les Idées du jour.
Dans le journal le Globe, Granier de Cassagnac a loué à tour de bras et a cité.
Un des évêques signataires de la lettre insérée dans les journaux, l’évêque de Versailles, vient d’être nommé par le roi à l’archevêché de Rouen, sans doute à titre de récompense !
Nous lisons dans un journal : L'Académie, dans sa séance particulière du jeudi 8 mai, a procédé au remplacement de MM.
. — (Journaux et revues de 1885-1895.)
de la Harpe, qui travailloit à ce Journal lorsque cette derniere Tragédie parut, ne s’est point épargné les transports d’admiration.
Les Productions de sa Muse avoient été enterrées au hasard, jusqu’en 1769, dans différens Journaux.
Voyez, dans le Journal Encyclopédique du mois de Juin 1773, une Lettre de M. l’Abbé Yart, Censeur Royal, au sujet de cet article,
Essai sur les règnes de Claude et de Néron Livre second A MONSIEUR NAIGEON Je vais parler des ouvrages de Sénèque sans prévention et sans partialité : usant avec lui d’un privilége dont il ne se départit avec aucun autre philosophe, j’oserai quelquefois le contredire. Quoique l’ordre, selon lequel le traducteur en a rangé les traités, ne soit pas celui de leur date, je m’y conformerai, parce que je ne vois aucun avantage à m’en éloigner. Cette courte analyse achèvera de dévoiler le fond de l’âme de Sénèque, le secret de sa vie privée, et les principes qui servaient de base à sa philosophie spéculative et pratique. Je vais donc commencer par les Lettres, transportant dans l’une ce qu’il aura dit dans une autre, généralisant ses maximes, les restreignant, les commentant, les appliquant à ma manière247, quelquefois les confirmant, quelquefois les réfutant ; ici, présentant au censeur le philosophe derrière lequel je me tiens caché ; là, faisant le rôle contraire, et m’offrant à des flèches qui ne blesseront que Sénèque caché derrière moi. Des lettres de Sénèque I.
Alfred Vallette En même temps qu’il dirigeait et rédigeait des revues et des journaux auxquels collaborèrent presque tous les jeunes gens de lettres parisiens, il composait Adel, poème de la Révolte future… Puis publiait Loïs Majourès, roman de mœurs politiques provinciales, et deux autres romans d’un travail énorme, deux vastes poèmes en prose plutôt, qui reconstituent, l’un, l’Agonie, la Rome décadente d’Héliogabale, l’autre, Byzance, le monde oriental sous Constantin Copronyme.
Georges Oudinot Cette première et somptueuse édition des Soliloques du pauvre, déjà connus, d’ailleurs, dans certains cabarets artistiques de Montmartre, où l’auteur lui-même les interprétait devant l’équivoque public familier, apparaît justement à l’heure des inutiles discussions de journaux sur… la charité chrétienne.
Cette espece de Journal offre quelques Analyses faites avec beaucoup de goût & de précision : telle est celle où il rend compte de la Poétique de M.
Il y a quelques années, une revue (La Revue nouvelle, 1846) a publié d’abondants et curieux extraits de Mémoires inédits du prince de Ligne, que des journaux ont reproduits depuis et ont mis en circulation. […] On a son Journal de la guerre de Sept Ans, dont il fit toutes les campagnes au service de l’Autriche, journal « qui est écrit plus à cheval qu’autrement ».
Quelle différence avec la tempête qui se lit dans le journal du Voyage à l’Île-de-France de Bernardin de Saint-Pierre, et que ce dernier essuya entre le cap de Bonne-Espérance et le canal de Mozambique. […] Qu’on me permette de citer tout ce fragment du journal de Bernardin de Saint-Pierre pour nous délasser, le lecteur et moi, du factice que nous avons eu à traverser : Le 17 (juin 1768), il fit calme. […] [NdA] Un critique spirituel du Journal des débats, M.
Les journaux et revues du temps n’avaient pas tous bien parlé de lui. […] Unwin, qui la lit imprimer dans un journal ; on ne savait pas d’abord le nom de l’auteur, et l’on s’en inquiétait peu. […] Mais voilà qu’un acteur célèbre, Henderson, l’héritier de Garrick, qui faisait des lectures publiques pour le grand monde, ayant eu un numéro du journal où était John Gilpin, s’avisa d’en faire une récitation comique dans une de ses séances.
Les lettres de Guérin à ses amis servent à compléter les impressions notées dans son journal durant ce temps, et quelques-unes des pages de ce journal ne sont elles-mêmes que des passages de ses lettres qui lui semblaient mériter d’être transcrits avant de s’échapper. […] Il continuait, il est vrai, d’écrire dans son journal qu’il ne se croyait pas de talent ; il se le démontrait de son mieux dans des pages subtiles et charmantes, et qui prouvaient ce talent même.
Effectivement ce ne furent point mes prédications, mais quelques-uns de mes écrits qui me frayèrent le chemin à devenir ce que j’ai été. » Certes l’abbé Legendre ne fut point un mauvais ecclésiastique ; nous le trouvons même dans une discussion qu’il eut dans sa vieillesse avec le Journal de Trévoux, qualifié par les Jésuites d’auteur vertueux. […] Ce dernier, au cœur généreux, « entendant dire que l’abbé de Champvallon n’avait rien, lui donna un bénéfice, et depuis il travailla aussi plus que personne à le faire archevêque de Rouen. » Je tire cette particularité d’un Journal manuscrit du célèbre janséniste, M. de Pontchâteau. […] Dans ses Notes sur le Journal de Dangeau.
. — La vérité, sur ce point historique, c’est que la pénitence du maréchal de Broglie ne fut que bien peu de chose ; on peut dire qu’elle ne compta pas et ne fut prise au sérieux ni à la Cour ni dans une partie du public : on vient d’entendre Mme de Tencin ; Barbier, dans son Journal, dit positivement : « On croit que la disgrâce n’est qu’une feinte. » De là l’erreur de Frédéric, très excusable. […] Il est curieux de contrôler ces deux années de la faveur du maréchal de Noailles et de son crédit le plus actif, avec le Journal de Barbier, très exact en fait de nouvelles. […] Et pourtant tous les contemporains qui en valent la peine sont d’accord là-dessus : le maréchal est homme à donner d’admirables conseils, même au comte de Saxe (voir Lettres et Mémoires tirés des papiers de ce dernier) ; il a de l’entrain quand il écrit ; il appelle le maréchal de Saxe son fils : il a des effusions et des démonstrations qui ne déplaisent pas : mais en tout il écrit mieux qu’il n’agit, ; il fait de beaux mémoires pour justifier ses lenteurs (Journal du duc de Luynes, tome VI, page 73) ; il a des quantités de projets et des infinités d’idées à la fois, qui donnent de l’éblouissement et qui se nuisent (ibid.
Ils ont commencé par l’excès, par l’abus ; ils ont abondé dans leur sens, ils ont beaucoup hasardé : mais bientôt ils ont tant vu et compulsé de pièces de ce xviiie siècle qu’ils chérissent et où ils ont placé leurs origines, ils ont tant recherché et comparé de tableaux, d’estampes et d’images, tant recueilli de détails, tant colligé d’anecdotes, tant dépouillé de journaux, de correspondances, en finissant par les gros livres et par les ouvrages de poids, qu’ils sont devenus à leur tour des habiles, des peintres et témoins fidèles, des experts de première qualité dans la connaissance de cet âge si voisin de nous et si compliqué, si raffiné. […] Après tout, en parlant ainsi, c’est pour leurs goûts et leurs préférences, c’est pour leur art favori, c’est pour leur maison qu’ils plaident : « Lire les auteurs anciens, quelques centaines de volumes, en tirer des notes sur des cartes, faire un livre sur la façon dont les Romains se chaussaient, ou annoter une inscription — cela s’appelle l’érudition ; on est un savant avec cela ; on est de l’Institut, on est sérieux, on a tout : mais prenez un siècle près du nôtre, un siècle immense ; brassez une mer de documents, trente mille brochures, deux mille journaux, tirez de tout cela non une monographie, mais le tableau d’une société, vous ne serez rien qu’un aimable fureteur, un joli curieux, un gentil indiscret. […] Ils sont bien des hommes de la fin du xviiie siècle en cela ; mais ils sont tout à fait des artistes du xixe par les touches successives du tableau et les nuances à l’infini : « Se trouver, en hiver, dans un endroit ami, entre des murs familiers, au milieu de choses habituées au toucher distrait de vos doigts, sur un fauteuil fait à votre corps, dans la lumière voilée de la lampe, près de la chaleur apaisée d’une cheminée qui a brûlé tout le jour, et causer là à l’heure où l’esprit échappe au travail et se sauve de la journée ; causer avec des personnes sympathiques, avec des hommes, des femmes souriant à ce que vous dites ; se livrer et se détendre ; écouter et répondre ; donner son attention aux autres ou la leur prendre ; les confesser ou se raconter ; toucher à tout ce qu’atteint la parole ; s’amuser du jour, juger le journal, remuer le passé comme si l’on tisonnait l’histoire ; faire jaillir, au frottement de la contradiction adoucie d’un : Mon cher, l’étincelle, la flamme, ou le rire des mots ; laisser gaminer un paradoxe, jouer sa raison, courir sa cervelle ; regarder se mêler ou se séparer, sous la discussion, le courant des natures et des tempéraments ; voir ses paroles passer sur l’expression des visages, et surprendre le nez en l’air d’une faiseuse de tapisserie ; sentir son pouls s’élever comme sous une petite fièvre et l’animation légère d’un bien-être capiteux ; s’échapper de soi, s’abandonner, se répandre dans ce qu’on a de spirituel, de convaincu, de tendre, de caressant ou d’indigné ; jouir de cette communication électrique qui fait passer votre idée dans les idées qui vous écoutent ; jouir des sympathies qui paraissent s’enlacer à vos paroles et pressent vos pensées comme avec la chaleur d’une poignée de main : s’épanouir dans cette expansion de tous et devant cette ouverture du fond de chacun ; goûter ce plaisir enivrant de la fusion et de la mêlée des âmes, dans la communion des esprits : la conversation, — c’est un des meilleurs bonheurs de la vie, le seul peut-être qui la fasse tout à fait oublier, qui suspende le temps et les heures de la nuit avec son charme pur et passionnant.
Pauvre, sensible, nerveux, pétri d’amour-propre, assez difficile à vivre, abondant en idées, et se dégoûtant dans l’exécution aussi vite qu’il s’était enflammé dans la conception, il créa des journaux d’observation morale qui ne vécurent pas, il écrivit des romans qui n’eurent pas de fin. […] Ses journaux, où s’unissait la réflexion philosophique à la description pittoresque des mœurs, étaient dressés sur le plan du Spectateur, dont on avait donné des traductions dès 1715 : en revanche, sa Vie de Marianne inspirait Richardson. […] Il fut ruiné par le système de Law, et tenta de publier des journaux d’observation morale, le Spectateur français, 1700-23 ; l’Indigent philosophe, 1728 ; le Cabinet du philosophe, 1734.
Dans une autre lettre, écrite au moment où Bernardin partait pour l’île de France, Rulhière, pour lui relever le courage, lui dit : Si vous ne faites pas, mon cher ami, la fortune que j’attends de vos talents et de votre âme, au moins ferez-vous un bon Journal (un journal de voyage), et c’est quelque chose. […] Le Journal du voyage à l’île de France est peu de chose, mais Paul et Virginie était au bout.
Le gouvernement, afin d’éviter les querelles indécentes, avait désiré que les journaux gardassent le silence sur Voltaire, lorsque, cinq semaines environ après sa mort, La Harpe, rendant compte dans le Mercure (5 juillet 1778) des pièces que venait de jouer la Comédie-Française, Tancrède et Bajazet, se permit quelques observations sur cette dernière tragédie, regardée généralement, disait-il, comme l’une des plus faibles de Racine. […] Condorcet (car il paraît que c’est bien lui), avec cette acrimonie réfléchie qui était un de ses talents, fit insérer dans le Journal de Paris une lettre, dans laquelle l’article était dénoncé à la vindicte des frères et amis et que signa le marquis de Villevieille. […] Il justifiait ce joli mot de l’abbé de Boismont, son confrère à l’Académie : « Nous aimons tous infiniment M. de La Harpe notre confrère, mais on souffre en vérité de le voir arriver toujours l’oreille déchirée. » L’abbé Maury écrirait cette année même (9 décembre 1778), dans une lettre à Dureau de La Malle, la page suivante sur La Harpe ; elle en dit plus que toutes nos réflexions ; il est impossible de peindre d’une manière plus expressive le décri qui le poursuivait en ce moment, et l’injustice publique soulevée par de pures imprudences, mais dont il faillit demeurer victime : Il n’est pas vrai, écrit l’abbé Maury, qu’on ait ôté à La Harpe le Mercure ; il n’est plus chargé de la rédaction de ce journal, et on a réduit ses honoraires à mille écus, en bornant son travail à un article de littérature et à la partie des spectacles.
Écoutons M. de Féletz, rapporteur de la séance dans le Journal de l’Empire d’alors (26 novembre) : Après avoir jeté, dit-il ironiquement, quelques fleurs sur M. […] Les curieux qui ne s’en tiendraient pas à cette impression de M. de Féletz peuvent voir ce qui est dit dans la Gazette de France du 26 novembre, et dans le Journal de Paris du 25. Ces deux journaux, favorables à Bernardin de Saint-Pierre, dissimulent son échec du mieux qu’ils peuvent ; mais la conclusion, c’est que ce discours est venu une heure trop tard, et qu’il a paru rempli de réflexions intempestives, « surtout aux approches de l’heure où l’on dîne ».
Et vous, Monsieur, que tardez-vous à faire sauter la bande du journal nouvellement apporté ? […] J’ai le droit de reconnaître ; dans l’Odyssée personnelle d’Henry Murger, le journal fidèle de tous les jeunes gens qui gravissent les âpres et dures montées de l’art — et d’imprimer mon avis. […] 2e Tableau. — La Bohême sans dignité dans sa conduite et sans hauteur dans ses idées ; — la Bohême soupant tous les soirs, et ne se levant du souper, si elle se lève, qu’ivre et chancelante ; écrivant à la hâte de petits articles pour de petits journaux malsains, sur les genoux d’une danseuse, et invoquant la chaste muse dans les coulisses des théâtres ; faisant de l’art un moyen comme la première en fait un piédestal ; n’ayant pas de maîtresses (toujours comme la première), mais des intrigues d’une nuit, dont elle est souvent lasse avant que le matin soit venu.
À présent, nous avons cette Vie de Jésus, accueillie avec une curiosité d’une part si confiante, et de l’autre presque épouvantée, et nous savons qu’il n’y a là-dedans ni monstre ni prodige, ni Renan nouveau avec des facultés nouvelles, mais tout bêtement le Renan, déjà fripé, de notre connaissance, l’expulsé de séminaire qui a de l’évêque rentré dans le ventre, le Grippe-Soleil du docteur Strauss, toujours à la suite de monseigneur, et l’écrivain du Journal des Débats à son dimanche… Ô gens de cervelle enflammée, comment trouvez-vous un pareil Antéchrist ? […] Les phrases vernies du Journal des Débats ne m’éblouissent point. […] C’est un rabâchage de choses qu’il a dites, et mieux dites, sur l’indépendance et le désintéressement absolus de la science, et sur la différence qui existe entre la critique et la théologie… Et voilà probablement la raison pour laquelle les journaux, ces échos des livres quand les livres ont de la voix et de la sonorité, ont laissé, en toute indifférence, Renan se morfondre à jouer de sa guimbarde ordinaire dans le petit coin de son introduction… Et on ne peut pas même dire « autre guimbarde », comme on dit parfois « autre guitare » ; car Renan ne varie ni son instrument, ni sa manière de jouer, ni son air.
Tels que l’Auteur de la prétendue Addition aux Trois Siecles, ou Lettre critique à M. l’Abbé Sabatier de Castres, soi-disant Auteur de ce Dictionnaire ; celui de la Lettre d’un Académicien, ceux du Journal encyclopédique.
Les Journaux ont rendu le compte le plus flatteur de son petit Poëme de Zélis au bain, dont les tableaux, à trop de mollesse près, ne sauroient être plus agréables, ni le coloris plus brillant.
Enfin, après avoir travaillé à différens Journaux, il a rédigé, pendant plusieurs années, celui qui a pour titre : Annonces & Affiches de Province, dont la rédaction est aujourd’hui confiée à M. l’Abbé de Fontenai.
Les Journaux ont parlé très-avantageusement de ses Poésies, dont le Recueil parut il y a quelques années : on a laissé dire les Journalistes, & la très-grande dose d'encens que l'Auteur du Mercure*, entre autres, leur avoir prodiguée, n'a pas aveuglé les Connoisseurs sur la médiocrité de ces Poésies.
Dans cet article le spirituel écrivain a l’air d’épuiser toutes les formes ingénieuses et subtiles de raisonnement pour faire l’apologie de ce qui se passe dans les journaux et dans les feuilletons.
Écoutez, par exemple, ce sonnet (d’Arvers), et dites-moi s’il n’est pas dommage que ces choses-là se perdent et disparaissent comme des articles de journaux : Ma vie a son secret, mon âme a son mystère : Un amour éternel en un moment conçu ; Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire, Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.
[Le Journal (1900).]
[Le Journal (17 janvier 1900).]
M. de Boissi a long-temps travaillé au Mercure, & ce Journal n’a jamais mieux valu que lorsqu’il étoit entre ses mains.
Et cet exercice conservé et transmis dans les scolastiques et dans les Sorbonnes, dans les académies de province et autres jeux floraux, voilà que, malgré le débordement de journaux et de revues à qui toutes les idées se pourraient si sûrement confier, voilà qu’au siècle de M. […] Après la paresse, la badauderie : « Tiens, Untel parle à tel endroit ; je ne serais pas fâché de voir ça. » On n’est pas fâché de voir ça ; ça, c’est-à-dire comment est fait ce monsieur dont on a lu la signature sur des livres, des journaux ou des revues, comment il entre, marche, salue et s’assied, s’il est hâve ou rubicond, s’il grasseyé ou s’il a l’assent, surtout s’il sait parler ou s’il bafouille, s’il ira jusqu’au bout ou s’il fera fiasco.
On n’a d’autres ouvrages de lui que des extraits du Journal des sçavans, quelques mémoires de mathématique, & l’excellent factum qu’il composa pour détruire l’accusation intentée contre lui. […] On a rempli le Journal helvétique de la répétition des mêmes traits diffamans.
des journaux, me font trouver l’obscurité une chose charmante, — comme un bandeau noir sur des cheveux blonds. […] C’est une dilution des journaux du temps dans un verre d’eau, incolore, insipide et gonflant comme tous les verres d’eau du monde.
On peut consulter son journal à cet égard. […] Dans son journal, les chasses figurent comme les fastes de sa vie ; le jour où le roi n’avait pas chassé s’y trouve noté avec le mot : Rien.
Dans ces journaux, qui prennent aux événements leur contour, leur passion, leur être, il n’y a plus rien qui se voie quand le soleil de la circonstance est couché ! […] Les républicains de ce journal, qui ne comprenaient que le gant rouge, riaient des gants jaunes de Carrel.
C’est un peu long, diront peut-être les délicats lecteurs de romans qui durent un an, dans les journaux… Certes ! […] Le peuple connaissait déjà le grand homme du ciel que la terre venait de perdre, avant qu’aucun journal en eût charrié la gloire jusqu’à lui.
Il n’a pas construit de système, mais il a disposé dans ses romans, ses drames, ses poèmes, son Journal intime, toutes les pièces d’un système original et triste. […] Il a vécu sa poésie : elle est comme le journal de sa vie. […] — Éditions : Poèmes, 1822 ; Eloa, 1824 ; Poèmes antiques et modernes, 1826 ; les Destinées, 1865 ; Journal d’un poète, 1867, M. […] On lit encore dans son Journal : « Je sens sur ma tête le poids d’une condamnation que je subis toujours. […] Il fit de 1836 à 1855 la critique d’art, puis la critique dramatique à la Presse ; d’où il passa au Moniteur universel, remplacé ensuite par le Journal officiel.
Journal of nervous and mental diseases, 1904, vol. […] À propos du déjà vu, Journal de Psychologie, vol. […] GRASSET, La sensation du « déjà vu », Journal de Psychologie, janvier 1904, pp. 17-27. […] Cf. « À propos du déjà vu », Journal de psychologie, vol. […] DROMARD et ALBÈS, Essai théorique sur l’illusion dite de fausse reconnaissance, Journal de psychologie, vol.
Nous avons le journal de cette première sortie. […] Nous avons (en outre des Notes de voyage) par les lettres à Le Poittevin le journal de ce voyage. […] Henry rapporte un journal complet, et Jules presque rien. […] C’est déjà la place que Flaubert, vers quinze ans, lui donnait dans le journal de son collège. […] Il y a dans le Journal d’Edmond de Goncourt un récit de ses obsèques, que lui-même eût aimé.