C’est d’ailleurs le ressouvenir d’une anecdote, rapportée dans Polyen (Ruses de guerre), l’histoire de Théodore, l’ami de Cléon, lors de la prise de Sestos par les gens d’Abydos. […] Malgré la condition imposée par Gélon (480), dans la guerre contre Aga-thocles (309) on brûla, selon Diodore, 200 enfants, et quant aux époques postérieures, je m’en rapporte à Silius Italicus, à Eusèbe, et surtout à saint Augustin, lequel affirme que la chose se passait encore quelquefois de son temps. […] Mais encore, dans leur pensée, cette importation de Shakspeare ne venait là que comme machine de guerre et pour battre en brèche la muraille classique.
Je viens de terminer notre première course dans l’intérieur, j’ai rempli autant que possible ma mission avec prudence, et je rapporte les documents nécessaires pour faire la bataille d’Isly avec toute la vérité que je tiens à mettre dans la représentation de nos faits de guerre. […] Horace Vernet recevra donc les honneurs de la guerre. […] Horace persistait, le général aussi : « J’ai fait tout mon avancement dans les guides, je dois m’y connaître. » Horace n’en voulut pas avoir le démenti ; il alla au ministère de la guerre et revint preuves en main.
Voilà des gens qui, comme nous, parlent le français de naissance et d’enfance, qui ne sont pourtant pas le moins du monde obligés d’être Français de sentiments, puisqu’ils appartiennent à une autre nation ; ils ne nous ont vus que de loin ou en passant ; depuis les guerres de la Révolution et par nos annexions ou conquêtes, nous les dérangeons dans leur vie, nous les blessons dans leur nationalité, dans leurs convictions ou leurs habitudes les plus chères ; nous troublons tout chez eux ou autour d’eux ; s’ils sont liés intimement avec des Français, c’est avec des personnes de la haute société et de l’aristocratie, qui demeurent hostiles aux principes du nouveau régime et qui sont peu sensibles à ses gloires. […] Il expose nettement, sans prétendre tout justifier, comment est sorti le cri de guerre de la philosophie du XVIIIe siècle contre ce qui était réellement haïssable sous la forme tout oppressive où on l’avait devant soi et au-dessus de soi. […] Il sentait autant que personne que toutes ces guerres intestines de Genève étaient bien petites sur la carte de l’Europe.
Étant directeur en 1824 et présidant en cette qualité la réunion publique des quatre Académies le 24 avril, il ouvrit la séance par un discours qui fut une véritable déclaration de guerre et une dénonciation formelle du Romantisme ; « Un nouveau schisme littéraire, disait-il, se manifeste aujourd’hui. […] Vous, public, vous croyez peut-être sur la foi des journaux que tels et tels académiciens sont en guerre, à couteaux tirés, et vous êtes tout étonné, si vous passez par hasard dans la cour de l’Institut, un jeudi à quatre heures et demie, de voir ces mêmes hommes sortir ensemble, presque bras dessus dessous, et causer familièrement, amicalement. […] Un jour, M. de Cormenin ayant présenté au suffrage de l’Académie, pour un prix Montyon, les Entretiens de village, signés Timon, c’est-à-dire de ce même pseudonyme dont il signait ses pamphlets, une vive opposition s’éleva non contre l’ouvrage qui remplissait les conditions demandées, mais à cause de ce nom masqué qui semblait une armure de guerre.
Elle ne l’a pas trompé particulièrement dans sa relation de guerre et de dégoût contre un état de choses venu le dernier et déjà le plus attiédissant. […] Ils content à à souper leurs guerres de Hanovre ; ils couchent dans le grand lit d’honneur de la Tour du Nord ; et le lendemain matin, on les voit chevauchant par la neige sur la chaussée solitaire de l’étang. […] Puis au retour, après le mariage, l’émigration ; la guerre au siège de Thionville, les veilles nocturnes du camp qui ont servi à peindre celles d’Eudore dans les Martyrs ; la blessure, le retour à Namur par les Ardennes où le poëte, qui a ébauché déjà Atala et René, est près de mourir d’épuisement ; Jersey, Londres ; la vie de misère et de noble fierté, l’Essai sur les Révolutions, l’histoire divine de Charlotte, et, à la nouvelle de la mort d’une mère pieuse, la pensée conçue, le vœu du Génie du Christianisme.
Quoi qu’il en soit, il s’évade encore en accomplissant un acte de sauvetage sur un vaisseau de guerre ; puis, se laissant en apparence tomber à la mer et nageant entre deux eaux, il disparaît de nouveau. […] La détresse du peuple, les travailleurs sans pain, le dernier des Condés disparu dans les ténèbres, Bruxelles chassant les Nassau comme Paris les Bourbons, la Belgique s’offrant à un prince français et donnée à un prince anglais, la haine russe de Nicolas, derrière nous deux démons du midi, Ferdinand en Espagne, Miguel en Portugal, la terre tremblant en Italie, Metternich étendant la main sur Bologne, la France brusquant l’Autriche à Ancône, au nord on ne sait quel sinistre bruit de marteau reclouant la Pologne dans son cercueil, dans toute l’Europe des regards irrités guettant la France ; l’Angleterre, alliée suspecte, prête à pousser ce qui pencherait et à se jeter sur ce qui tomberait ; la pairie s’abritant derrière Beccaria pour refuser quatre têtes à la loi, les fleurs de lis raturées sur la voiture du roi, la croix arrachée de Notre-Dame, la Fayette amoindri, Laffitte ruiné, Benjamin Constant mort dans l’indigence, Casimir Périer mort dans l’épuisement du pouvoir ; la maladie politique et la maladie sociale se déclarant à la fois dans les deux capitales du royaume, l’une la ville de la pensée, l’autre la ville du travail ; à Paris la guerre civile, à Lyon la guerre servile ; dans les deux cités la même lueur de fournaise ; une pourpre de cratère au front du peuple ; le midi fanatisé, l’ouest troublé, la duchesse de Berry dans la Vendée, les complots, les conspirations, les soulèvements, le choléra, ajoutaient à la sombre rumeur des idées le sombre tumulte des événements. » VIII Tout cela mène à ce que l’auteur nomme l’Épopée de la rue Saint-Denis, c’est-à-dire aux barricades. […] Un fond de guerre remua en elle.
Des revers et des succès signalèrent cette guerre inique, mais les Florentins commençaient à murmurer, quand un acte héroïque de Laurent émut tous les cœurs et changea les esprits. […] Je suis parti dans cette intention ; et peut-être est-ce la volonté de Dieu, que, comme cette guerre a commencé par le sang de mon frère et par le mien, elle se termine aujourd’hui par mon intervention. […] Si nous étions à Florence, nous éprouverions quelque consolation, ne fût-ce qu’à revoir Laurent, lorsqu’il rentre chez lui ; mais ici nous sommes dans une anxiété continuelle, et quant à moi, la solitude et l’ennui me tuent ; la guerre et la peste sont sans cesse présentes à mes yeux : je déplore nos maux passés, j’anticipe sur ceux de l’avenir, et je n’ai plus à mes côtés ma chère madame Lucretia, dans le sein de laquelle je puisse épancher mes inquiétudes. » À sept ans, Jean, depuis Léon X, dont la vocation était de devenir un grand pape, recevait des bénéfices ecclésiastiques de Louis XI.
LXXIII Les Bourbons, qui durent en grande partie à Chateaubriand leur chute fatale, en 1830, ne lui durent qu’un grand service : la guerre d’Espagne. Malgré ce qu’en dirent les libéraux parlementaires du temps, cette guerre fut une grande et heureuse audace, digne d’un homme d’État. […] M. de Villèle penchait visiblement du côté de l’inaction, M. de Chateaubriand entraîna tout vers la guerre, et le dieu des projets généreux lui donna raison ; la dernière grande action de la race de Louis XIV fut son ouvrage.
Le 15 juillet 1792, le chevalier de Chateaubriand crut se devoir à lui-même d’émigrer et de rejoindre l’armée des princes : il servit sans illusion, sans fanatisme, recueillant des impressions de la vie militaire, du service d’avant-postes, de tout le détail extérieur, pittoresque ou poétique de la guerre. […] Mais lisons les Mémoires d’outre-tombe ; ce titre, Bonaparte et moi sous-lieutenants ignorés, cette phrase, mon article remua la France, cette autre, ma brochure (De Buonaparte et des Bourbons) avait plus profité à Louis XVIII qu’une armée de cent mille hommes, cette autre, ma guerre d’Espagne était une gigantesque entreprise, cette autre encore, j’avais rugi en me retirant des affaires, M. de Villèle se coucha : voilà l’orgueil sottise. […] Voici les principaux faits : 1814, De Buonaparte et des Bourbons, brochure écrite à la fin de la campagne de France, avant l’abdication ; 1815, il suit Louis XVIII à Gand, et il est ministre de l’intérieur par intérim : la seconde Restauration le fait pair de France ; 1816, il publie la Monarchie selon la Charte, dont l’édition fut saisie, après quoi l’auteur fut rayé de la liste des ministres d’Etat et sa pension supprimée (elle lui fut rétablie en 1821) ; 1818, il fonde le Conservateur ; 1821, il devient ambassadeur à Berlin, puis à Londres ; 1802, il représente la France au Congrès de Vérone ; 1823, ministre des affaires étrangères, il fait décider la guerre d’Espagne ; 1825, il est renvoyé du ministère ; 1828, sous le ministère Chabrol et Martignac, il va en ambassade à Rome, et donne sa démission au ministère Polignac.
Je me figure volontiers Boileau chasseur69 : la chasse, pour un satirique, c’est encore la guerre ; mais comment supporter La Fontaine tueur de lapins ? […] Dans son opéra d’Astrée 73, faisant allusion à la guerre de Flandre, ne s’avisait-il pas de menacer, de son chef, l’Allemagne des armes de Louis XIV ? […] On d’un plomb qui suit l’œil, et part avec l’éclair, Je vais taire la guerre aux habitants de l’air.
La jeune fille est d’abord un peu désappointée ; heureusement, le fils du négociant-poète est là tout auprès, fort amoureux d’elle ; c’est un jeune officier à demi-solde, qui a fait la guerre et qui a été licencié : Il était militaire avant qu’on fit la paix. […] Journaliste, romancier, poète, on le voit passer tour à tour de la rêverie au pamphlet ; il fait la petite guerre en tous sens et se disperse. […] Cette fois, ses amis même trouvèrent que le procédé passait les bornes du jeu et que la ruse n’était pas de bonne guerre.
On faisait la guerre à M… (c’est lui) sur son goût pour la solitude ; il répondit : « C’est que je suis plus accoutumé à mes défauts qu’à ceux d’autrui. » Mais, en regard de ces pensées, il faudrait, pour ne pas donner de Chamfort une idée fausse, en mettre aussitôt d’énergiques, de sanglantes, d’empoisonnées, et qui, en vérité, nous semblent calomnier également la société et la nature. […] « Guerre aux châteaux ! […] Cet éditeur, sous le pseudonyme Stahl, vantant son auteur et me rencontrant sur son chemin, m’a fait la guerre ; rien de plus simple : cela l’accommodait.
Nous avons du même auteur l’Histoire de la guerre des Juifs & quelques autres morceaux intéressans. […] Son histoire de la guerre des Juifs est regardée comme un chef-d’œuvre, qui a fait mettre son auteur au rang des Historiens excellens. […] Nous n’aurons que fort tard une histoire fidéle du Jansénisme ; il faudroit voir les choses de sang froid pour l’écrire, & tout le monde porte les armes ou pour ou contre dans cette guerre si longue, si ridicule & si funeste.
Nous sommes au commencement de la guerre de 1870. […] Il n’y a que la guerre pour offrir de telles aubaines. […] j’ai fait vingt ans la guerre sous l’Empire, et je n’en avais rapporté que deux blessures ; mais le rôle du mannequin, ce sont de rudes campagnes ! […] Laissons ce vilain sujet de guerre. […] Il y vivait en paix lorsque les bruits de guerre vinrent jusqu’à lui.
Cette période correspond à peu près à l’entre-deux guerres : 1870-1914. […] En tout cas, qu’il y ait progrès ou recul, ce qui était vrai du public en 1875, l’était encore en 1900 et à la veille de la dernière guerre — et le demeure au lendemain de celle-ci. […] Par la suite, après la guerre, il devait adopter le dispositif fixe et transformable à volonté que vous avez devant les yeux, multiplier les plans sur lesquels se meuvent les personnages : proscenium, degrés, loggia. […] Il s’en est révélé un certain nombre après la guerre. […] La guerre s’achevait ; le théâtre du Vieux-Colombier rouvrit ses portes : c’était l’instrument attendu dont j’avais éprouvé la valeur exceptionnelle, en y faisant jouer l’Eau de Vie, cinq ans plus tôt.
Les premiers ont pour eux le titre même de l’ouvrage, et toutes les choses qui en font la matiere : car, quoique ce qui se passe dans l’iliade, ne soit qu’une fort petite partie de la guerre de Troye, ce qui s’y raconte, fournit presque le reste. L’auteur par lui-même ou par ses personnages, instruit le lecteur des causes de la guerre, de ses commencemens et de ses progrès ; il en prédit même la fin prochaine. En vain oppose-t-on à ceux qui ne voyent que ce dessein dans Homere, que s’il avoit voulu décrire la guerre de Troye, il n’auroit eu garde d’en manquer la fin qui lui auroit fourni un si grand spectacle. […] Il y a parfaitement réussi, en feignant qu’Achille avant que de partir pour la guerre de Troye, étoit sûr d’y trouver la mort. […] Il y avoit apparemment une tradition de la guerre de Troye, dont il a conservé les faits, sans les accommoder scrupuleusement aux regles d’un art qui n’a été bien développé que depuis lui, quoi qu’il en soit le pere.
On peut comparer les Querelles particulières aux combats singuliers ; les Querelles générales aux guerres réglées de nation à nation ; les Querelles de différens corps à ces combats où l’on appelloit des seconds, & où l’on combattoit parti contre parti.
La guerre a ses douceurs, l’hymen a ses alarmes.
Entre Champfleury, armé des pieds à la tête, et suivi de Max Buchon et Duranty, équipés en guerre.
Quoi qu’il en soit, après la guerre, Paul Arène déposa le képi et le ceinturon. […] Pourquoi un monsieur ne ferait-il pas, d’aventure, aussi bien qu’un paysan, des couplets de guerre ou d’amour ? […] Ce fut la guerre du renard et du lion. […] Antoine n’en possédait pas moins certaines belles parties de l’homme de guerre. […] La vie inimitable fut interrompue par la guerre de Pérouse et le mariage d’Antoine et d’Octavie.
Le brigadier fut très heureux, car c’était toujours la guerre pour lui, et la vie tranquille, le repos, n’étaient point son fait. […] Siebecker, qui a déclaré une fois de plus la guerre à l’Allemagne, et reconquis l’Alsace, comme il convient. […] Il s’appelle : La Guerre de demain. […] Édouard Noël », tel est le cri de guerre. […] Sur la foi de quelques chroniqueurs immensément distingués, moi aussi, je suis parti en guerre contre M.
Et, ce qu’on entendait, la phrase par laquelle certains voulaient justifier ce guet-apens de quelques Parisiens contre la patrie, c’était la même que répétaient, en 1814, les bons amis des Alliés : « La Prusse ne fait point la guerre à la France, mais à l’Empereur ! […] Loredan Larchey, le général Marbot, le Conscrit de 1808, etc., ne traitent que de ce qui s’est passé dans la péninsule, négligeant de signaler les effets de cette guerre dans les colonies espagnoles. […] C’est, en même temps que le récit d’une guerre terrible, l’étude par croquis, par mots échappés, d’un pays que nous connaissons mal ou seulement par les récits officiels de la guerre de 1877. […] On sait les prodiges accomplis : Andrinople est prise, la guerre est finie après bien d’autres batailles, et les soldats rentrent dans leurs foyers, heureux et fiers d’avoir combattu pour la patrie. […] Le poteau de guerre où agonise un malheureux visage pale écorché ou brillé vif, vous secoue de moindre horreur que la guillotine où passèrent un André Chénier et une Mme Élisabeth.
Il l’interrompit, un bout de temps, en 1859, pendant la guerre d’Italie, pour être médecin de l’armée. […] Napoléon n’aima point cela ; l’opinion s’émut, l’on parla de guerre. […] … » Puis arriva la guerre de Crimée. […] Et puis, elle a, parmi toutes les guerres, un caractère singulier, presque drôle. […] La guerre survint ; on le soignait, à Reims, pendant l’occupation prussienne.
Nous avons de fortes raisons de croire qu’au début de la guerre de Cent ans la condition des paysans était généralement bonne en France. […] Pendant la guerre de 1870-71, sa table ne cesse d’être abondamment fournie en pâtés, venaisons et poitrines d’oie fumées. […] Quelles expositions lucides des faits de guerre ! […] Cependant, la guerre avait éclaté ; Jérôme commandait avec Vendamme une armée sur le Rhin. […] La guerre étant déclarée, Jérôme dut se rendre à Glogau.
La guerre était engagée. […] Une nuée de pamphlets et de pasquinades, dignes des beaux temps de la guerre autrefois déclarée par Gui Patin et consorts contre le gazetier Renaudot, sortit de toutes parts, et, à cette heure la plus sereine du xviiie siècle, rappela les âges les plus poudreux du Quartier latin.
Homme de guerre, lieutenant de Turenne, mais compliqué d’un Maurepas, il trouve moyen d’effaroucher son général et de se l’aliéner par la peur qu’on a de ses chansons. […] Pour s’être donné le malin plaisir de faire un livre de Régence et de Directoire, qui est bien de la date où le surintendant Fouquet faisait collection de ses billets doux, et dressait une liste de ses bonnes fortunes, il manque le grand siècle, les guerres de Flandre, celle de Franche-Comté qui vient passer presque sous ses fenêtres ; tous ses compagnons d’armes y seront : « Il vient de passer dix mille hommes à ma porte (à la porte de son château de Bussy) : il n’y a pas eu un officier tant soit peu hors du commun qui ne me soit venu voir ; bien des gens de la Cour ont couché céans. » Vite il écrit au roi pour demander à servir cette campagne, et le roi impassible répond : « Qu’il prenne patience !
Dans un entretien confidentiel qu’il a avec l’empereur Alexandre, en mai 1812, il déconseille à ce monarque de faire la guerre en personne ; il faut laisser cela à l’usurpateur, dit-il : « Un usurpateur ne peut être tel qu’en vertu d’une volonté de fer et d’une force qui tient du miracle. […] Ces proclamations sont bien plus terribles que celles des généraux qui proclamaient, il y a quinze ou vingt ans, la guerre aux trônes ; car de celles-là la probité se défiait.
Delécluze le plus grand bien auprès des jeunes générations d’artistes ou de curieux d’art avec qui il avait été auparavant en guerre sur des points de doctrine. […] Ce bruit se communiqua, d’oreille en oreille, et jamais depuis ce jour on ne se permit la plus légère plaisanterie sur les habitudes religieuses des deux amis lyonnais. » La crise morale qui travaillait la société se réfléchit là en abrégé : la Guerre des Dieux de Parny, d’abord triomphante, est repoussée et bat en retraite ; le Génie du christianisme approche, il est dans l’air.
Aller en Grèce dès 1824, c’était, pour bien des âmes lassées et rassasiées de tout, le réveil moral, la guérison des passions factices, des vagues ennuis ; — pour le vieux soldat des grandes guerres, c’était retrouver un digne emploi de son épée non rouillée encore ; — pour le jeune homme en proie aux lâches oisivetés et aux inoccupations rongeantes, c’était la réalisation inespérée d’un beau rêve, cette fois saisissable et palpable ; c’était le baptême et la consécration pour une grande cause. […] En général il semble reconnu de la plupart des critiques qu’Homère est un excellent peintre d’après nature, qu’il décrit tout pour l’avoir vu ou comme s’il l’avait vu, les lieux, les rivages, les navigations et les manœuvres de la marine, la guerre jour par jour et ses opérations.
Cette multitude de principautés, féodalement ou théocratiquement gouvernées, ont été livrées à des guerres civiles, à des partis, à des factions ; le tout sans profit pour la liberté. […] Mais le merveilleux arabe attache davantage la curiosité ; l’un semble le rêve de l’effroi, l’autre la comparaison heureuse de l’ordre moral avec l’ordre physique Les Espagnols devaient avoir une littérature plus remarquable que celle des Italiens ; ils devaient réunir l’imagination du Nord et celle du Midi, la grandeur chevaleresque et la grandeur orientale, l’esprit militaire que des guerres continuelles avaient exalté, et la poésie qu’inspire la beauté du sol et du climat.
Il faut se représenter ce qu’étaient les lecteurs de Balzac : les guerres civiles avaient rendu une bonne partie de la noblesse à l’antique ignorance. […] La génération qui s’est élevée entre les souvenirs du terrible passé, et les secousses d’un présent encore troublé, ces hommes des conspirations contre Richelieu et de la guerre de Trente Ans, sont de fortes, même de rudes natures, peu disposées à s’amuser aux enfantillages de la vie sentimentale, capables et avides d’action : Richelieu, Retz sont les formes supérieures du type.
La lutte philosophique Deux journaux firent une guerre acharnée à la philosophie : les Nouvelles ecclésiastiques parlaient au nom du Jansénisme ; le Journal de Trévoux était l’organe des Jésuites. […] Autour des organes officiels et des corps constitués, une foule d’individus faisaient la guerre de partisans : en général, ils déployèrent plus d’animosité que de talent.
Il a fait une rude et décisive guerre au naturalisme français : il a anéanti les prétentions tapageuses en confirmant les durables titres du roman contemporain. […] L’influence de son christianisme démocratique et philanthropique a été très grande chez nous, je veux dire dans notre littérature : au comte Tolstoï doit surtout se rapporter l’esprit nouveau, plus largement philosophique et plus profondément humain, que je signale plus bas dans nos romans et même sur notre théâtre. — Anna Karenine, 2 vol. in-18, 1871, tr. 1885 ; la Guerre et la Paix, 3 vol. in-8, 1872, trad. 1880 et 1885 ; Ma religion, 1885 ; les Cosaques, souvenirs de Sébastopol, 1887, 4 vol. ; la Puissance des ténèbres, drame, in-18, 1887 ; la Sonate à Kreutzer, 1 vol. in-18, 1890 ; Souvenirs, Hachette, in-12, 1887, etc. — A consulter : M. de Vogué, le Roman russe.
L’un est mêlé à toutes les agitations d’une époque d’intrigues et de guerres civiles ; l’autre mène une vie silencieuse et inconnue, dans une ville de province d’abord, puis dans les communs de M. le Duc. […] A ne regarder que les circonstances principales, une noblesse abattue par Richelieu, et qui se relève à la faveur d’une régence ; un premier prince du sang qui veut régner comme Richelieu, ne comprenant pas que ce qui est possible à un évêque, séparé du trône par un abîme, ne l’est pas à un prince du sang, qui peut être tenté d’y monter ; des grandes dames excitant la guerre civile pour éloigner leurs maris ; de jeunes seigneurs qui s’y jettent par galanterie, et qui prennent pour drapeau l’écharpe d’une maîtresse ; un Parlement étourdi de sa puissance, et défendant l’ordre par la sédition ; des princes de l’Eglise organisant l’émeute armée, comme la dernière sorte de guerre que leur permettent les mœurs ; à ne regarder, dis-je, la Fronde que par ce côté extérieur et local, cette longue échauffourée n’est qu’un événement particulier.
Une fièvre contagieuse s’était déclarée parmi les prisonniers français amenés à Mittau par suite des événements de la guerre. […] À propos de la guerre d’Espagne, quand elle apprit la délivrance du roi Ferdinand par l’armée française, elle s’écria : « Il est donc prouvé qu’on peut sauver un roi malheureux !
En récompense, voici un charmant et naïf tableau d’une autre disgrâce un peu antérieure, de celle du comte d’Argenson, ancien ministre de la Guerre sous Louis XV, et renvoyé en 1757 pour avoir pris parti contre Mme de Pompadour au moment de l’assassinat de Damiens ; la page qu’on va lire de Marmontel est un renseignement précieux pour la peinture de la maladie morale que nous étudions : Dans l’un de ces heureux voyages que je faisais à Saumur, dit-il en ses Mémoires, je profitai du voisinage de la terre des Ormes pour y aller voir le comte d’Argenson, l’ancien ministre de la Guerre, que le roi y avait exilé.
Parmi ces moyens on peut considérer la guerre et le commerce comme les plus puissants. […] Trois grands hommes sont morts la même année, et ont laissé chacun un nom immortel, qui se rattache à un ordre différent d’idées : le dernier des Grecs, Philopœmen, enveloppé dans la gloire du guerrier qui défend ses foyers ; Scipion, qui venait de donner aux Romains le sceptre de la domination universelle ; et le plus grand des hommes de guerre qui ait jamais paru, Annibal, survivant, au sein de l’exil, à une patrie qu’il ne peut sauver.
. — Il s’apprête des embarras graves, en jetant imprudemment à chaque page des phrases panthéistes ; en disant par exemple que la création25 est fort aisée à comprendre et que Dieu créa le monde comme nous créons nos actions, « qu’il crée parce qu’il est une force créatrice absolue, et qu’une force créatrice absolue ne peut pas ne pas passer à l’acte. » On se souvient encore de la manière dont il absolvait l’industrie, la guerre, la philosophie, la géographie, et beaucoup d’autres choses. […] « Depuis, il n’a plus connu que l’enivrement passager des sens, surtout celui de la guerre, pour laquelle il était né, et qui était sa vraie passion, sa vraie maîtresse, son parti, son pays, son roi, le grand objet de sa vie, et tour à tour sa honte et sa gloire. » Voilà ce que le style de M.
Sa longue vie, en ce sens, ne fut qu’une guerre perpétuelle, et ses œuvres sans nombre ne sont, à les bien prendre, que des manifestes plus ou moins intelligibles, des proclamations sous toutes les formes, au profit de la même cause, et, comme on pourrait les appeler, des pamphlets immortels.
M. de Ségur, revenant de la guerre d’Amérique, débarque à Brest, et se met en route pour Paris.
Mais le ministère français avait déjà d’autres soins plus pressants que ceux de la politique extérieure, et les embarras des finances ne lui permettaient pas de s’exposer aux chances d’une nouvelle guerre.
. — Saluons encore ses chants patriotiques : Paris et la guerre.
La famille sadducéenne de Hanan garda encore longtemps le pontificat, et, plus puissante que jamais, ne cessa de faire aux disciples et à la famille de Jésus la guerre acharnée qu’elle avait commencée contre le fondateur.
La guerre sur le Parnasse devint générale.
On pourrait, pour sauver cette faute et cette contradiction, supposer que le lièvre finit de parler après ce vers : Je suis donc un foudre de guerre !
On a augmenté le nombre de ces livres si utiles aux éleves de Mars, en exécutant avec toutes les beautés typographiques le bel ouvrage intitulé l’Art de la Guerre, par M. le Maréchal de Puisegur.
Il l’emporte aussi par ce côté sur la plupart des satiriques, qui se sont cantonnés, presque tous, dans quelques vices ou dans quelques travers déterminés, et qui n’entendent pas la guerre des masses.
L’univers a changé ; arts, sciences, travaux, instruments, guerres, tout est perfectionné, ou du moins tout a pris une forme différente ; la vigueur du corps n’est plus rien, l’intelligence a trouvé l’art de se passer de la force.
Comme Lassalle, il disait ou il pensait : « La guerre d’Italie est le commencement de l’unité allemande. […] Il ne s’agissait plus que d’avoir une guerre avec l’Autriche affaiblie et, enfin, en prenant bien son temps, la guerre suprême, la guerre avec la France. C’est pour avoir la guerre avec l’Autriche que Bismarck créa la question du Holstein […] Diplomatie d’abord, courte guerre ensuite, la Norvège fut annexée, — on prit le soin de dire « unie », pour la politesse, — au royaume de Suède. […] Donc il prend part aux dernières guerres de l’Europe contre l’empire français.
Mais lisez madame du Hausset, et elle vous apprendra quels ministres étaient bien ou mal avec madame, et pourquoi ; ce que c’était que le petit abbé de Bernis, qui menait de front une poésie légère, une intrigue d’amour, une partie de chasse et une guerre désastreuse ; ce que c’était que M. de Choiseul qui le supplanta, grand seigneur, de fort bonne mine, si ami de madame qu’on le disait doublement ministre du roi, et de quelle honnête manière il décachetait les lettres avec un gobelet d’eau tiède et une boule de mercure ; vous y verrez comment Machault fut ingrat envers sa bienfaitrice qui avait payé ses dettes, et comment elle brisa cette créature infidèle ; vous y remarquerez surtout la disgrâce de d’Argenson, ministre ennemi de la marquise : ce jour-là, il y eut des évanouissements et des sanglots ; la femme de chambre apporta des gouttes d’Hoffmann ; le roi lui-même arrangea la potion avec du sucre, et la présenta de Voir le plus gracieux à madame.
Et que le rossignol, de sa voix pure et belle, Me raconte que mai fleurit encor nos champs. » Le précis de la guerre durant ces quatre dernières années est un résumé, un peu oratoire, des nombreuses relations récemment publiées.
Si grandes que soient les misères dans les provinces ravagées par la peste, désolées par la guerre, l’âme reste engourdie, repliée sur elle-même.
Édouard Fournier Quand vint la guerre des Hellènes, Lemercier y apporta ses hymnes de combat ; il publia une belle et fière traduction des Chants héroïques des montagnards et matelots grecs.
Tel chant de guerre, né dans la fièvre de l’enthousiasme, a valu une armée ; tel discours, prononcé à propos, a lancé des milliers d’hommes à l’assaut d’un trône ou d’une bastille.
En 1757, il lui en accorda une, secrete, de trois mille livres ; en 1760, une, publique, de deux mille livres sur son Trésor Royal ; & le premier Avril 1766, une autre, secrete, de douze mille livres sur sa cassette, dont la formule, conçue dans les termes suivans, est signée & écrite en entier de sa main : « En conséquence des services que le sieur d’Eon m’a rendus, tant en Russie que dans mes armées, & d’autres commissions que je lui ai données, je veux bien lui assurer un Traitement annuel de douze mille livres, que je lui ferai payer exactement tous les six mois, dans quelque pays qu’il soit [hormis en temps de guerre chez mes ennemis], & ce, jusqu’à ce que je juge à propos de lui donner quelque poste dont les appointemens soient plus considérables que le présent Traitement.
Quel déplaisir mortel ne cause-t-elle point à ces esprits méchans & brouillons qui s’applaudissoient de voir la guerre entre nous, & n’oublioient rien pour l’entretenir !