On ne varie pas le thème divin. Le thème divin, c’est l’unité. […] » Sa figure s’illuminait alors d’un éclat divin.
C’est le don, c’est la partie divine dans l’historien. […] Faites-moi toucher sous les mots ce tendre cœur d’où s’est épanchée cette poésie si expressive ; rendez-moi plus étroite, par la difficulté même de la langue, l’intimité avec le divin poète, et si je ne suis pas guéri de l’envie de lire de mauvais romans, me voilà capable au moins de les lire sans péril. […] Pourquoi Jupiter donna-t-il aux abeilles une parcelle de l’âme divine ?
VIII Mais, s’il ne nous est pas permis de substituer nos calculs au calcul divin, et de dire avec certitude : « Voici le soir, car la lumière baisse dans les esprits », il nous est permis de faire usage de notre raison, de notre expérience historique, et de conjecturer avec plus ou moins de vraisemblance si nous sommes au lever ou au coucher d’une époque, « l’heure qu’il est au cadran des âges. » Eh bien ! […] Quant à nous, nous ne croyons nullement au monstre, car l’Europe est grosse de l’esprit divin. […] Ce qui y est déjà, c’est-à-dire l’éternel nouveau-né de l’esprit humain, la raison : la raison un peu plus développée dans les choses divines, la raison un peu plus expliquée dans les choses humaines, la raison un peu plus associée à la loi dans la politique, en un mot, une révélation par le sens commun.
Tel est, au xixe siècle, le sort du prêtre, — du lettré divin, — de l’enseigneur par excellence. […] Parmi ces laïques et ces séculiers de la pensée qui n’ont pas sur les mains la lèpre de l’onction divine et qui ne sont pas exposés à infecter l’histoire de la sainteté du caractère sacerdotal, brillera au premier rang J. […] L’heure du jugement était venue pour Léon X, le représentant de l’Agneau divin sur la terre, et il fut moins grand que son devoir.
D’autres artistes se sont faits les chanteurs de la nature ou de l’humanité, de la Beauté plastique ou de la Beauté morale, de l’amour terrestre ou de l’amour divin. […] Il se résume en une phrase : malgré la destruction universellement inévitable, quelque chose de divin dans nos amours restera immuable et éternel. […] Les idylles, les églogues, les récits amoureux ont moins pour but de décrire l’amour que de peindre les formes harmonieuses de vierges et d’éphèbes, qui passent au milieu de paysages presque divins. […] Plus tard, pour racheter sa faute primitive et lui permettre de participer aux béatitudes éternelles, une des hypostases de la trinité divine s’est incarnée en lui, s’est offerte comme holocauste, a pleuré et s’est immolée sur la croix. […] Il accomplit consciencieusement les rites d’une liturgie mystérieuse destinée à lui procurer le livre divin qui renferme le don des miracles.
C’est qu’ils manquaient de sentiment poétique et d’inspiration ; alors, ces dons naturels et divins dont ils étaient privés, il les remplacèrent par l’application méthodique de recettes précises… Le cas est le même pour les Parnassiens : leur esprit positif les rendait extrêmement impropres à l’émotion poétique ; ils firent donc consister la poésie dans un métier difficile et minutieux. […] je suis tellement délaissé que j’offre à n’importe quelle divine image des élans vers la perfection ! […] Faites de la vie vivant telle quelle et laissez le reste, vous êtes sûr de ne pas vous tromper… Faites de la vie, faites de tout, et vous serez dans le vrai, dans la divine imperfection douloureuse, mais touffue et incohérente, de la créature éphémère30 ». […] Le beau poème des Visages de la vie82 nous le montre attentif aux idées morales, penché sur le cœur douloureux de l’humanité, épiant ses tressaillements, guettant ses aspirations divines et ses bonnes velléités. […] Alors, elle l’a tué pour se libérer et pour s’en retourner dans la fête infinie des choses, elle la Nue et la Capricieuse, dont le sort est de participer aux joies de l’universelle vie… Les Roseaux de la Flûte, qui suivent Aréthuse dans le recueil des Jeux rustiques et divins, en diffèrent assez.
Trop amis en toute chose de la servitude et de la règle, nous avons soumis l’art divin au joug d’une législation puérile. […] Prévost-Paradol dit excellemment : « Il y a une façon basse et étroite de s’aimer qu’on appelle le vice, et une façon intelligente, courageuse et presque divine de s’aimer qui s’appelle la vertu, et voilà la double source de toutes les actions humaines. […] La métaphore par laquelle les poètes se comparent à un instrument divin n’est, pour la plupart d’entre eux, qu’une simple figure de rhétorique, l’instrument étant doué d’une certaine énergie personnelle et n’exécutant en définitive que ce qu’il veut ; mais, en ce qui touche Lamartine, cette comparaison est la vérité même. […] Nous ne sommes rien de nous-même Qu’un instrument mélodieux : Quand le doigt divin se retire Soyons muets comme la lyre Qui recueille ses saints transports, Jusqu’à ce qu’une main sacrée Ébranle la corde inspirée Où dorment les divins accords ! […] Ce qu’il y a de plus divin dans le cœur de l’homme n’en sort jamais.
Il réintégrait dans la pensée de son temps la notion de la personnalité divine. […] Mais, de plus, Lamennais a essayé de susciter cet homme « qui se placerait au milieu de l’action divine », — ou de suppléer à son absence par l’organisation du catholicisme en parti. […] Utile et souvent nécessaire, pieuse encore même, et sainte, si l’on veut, conviendrons-nous cependant que la guerre soit « divine » ? […] La guerre n’est pas divine, si du moins on entend par là qu’en expiation de quelque crime autrefois commis, un Dieu demanderait notre sang. […] Elle n’est que naturelle, — et c’est pour cela même, si je l’ose dire, qu’elle n’est ni divine ni surtout humaine.
Essayer de le revivre, en modelant chaque jour à son image, une poussière, toujours décevante, d’apparences extérieures, ne serait que risquer de le dénaturer, d’en amoindrir l’impression divine, de l’anéantir au plus pur de nous-mêmes. […] Peut-être le divin mystère va-t-il se révéler. […] D’autre part, il croyait remplir une mission divine en semant autour de lui, sous la forme du roman, la sainte parole. […] Et le grand seigneur s’épanouit, et il éprouve de divines émotions. […] Christian XVI est soutenu par une indomptable foi ; il croit à sa mission divine, il a continué l’œuvre de ses aïeux et soutenu d’une main ferme la couronne qu’ils lui ont léguée.
Contrastes heurtés, exagérations furieuses, apostrophes, exclamations, tout le délire de l’ode, renversement d’idées, accumulation d’images, l’horrible et le divin assemblés dans la même ligne, il semble qu’il n’écrive jamais une parole sans crier. « Qu’ai-je fait ? […] Elle s’arrête immobile, dans l’éblouissement de cette vision subite, au bruit des concerts divins qui s’élèvent du plus profond de son cœur. […] Prenez ceci encore, et que tout ce par quoi on peut jurer, divin ou humain, scelle ce que je vais dire : Abolissez cette magistrature ; arrachez cette langue de la multitude. […] Le sentiment est divin, et son objet est indigne. […] No, take more : What may be sworn by, both divine and human, Seal what I end withal : — at once pluck out The multitudinous tongue ; let them not lick The sweet which is their poison : … Throw their power i’ the dust.
Digne confrère de toutes les hargneuses théologies, l’humanisme donne pour une pensée libre sa pensée vague, et ainsi décide n’importe qui à reconnaître de droit sinon divin, du moins nouménal, l’exercice de ses facultés et métiers envers et contre les autres. […] Il est donc de bonne tradition que le ciel, ce couvercle souillé par tant d’infâmes symboles divins, prête ses étoiles à M. […] Épris de ce que le père incarne de brutal, le fils fait tout son possible, pour en arriver, par les méandres évangéliques, à subir les brutalités des exécuteurs de la volonté impériale, cette volonté impériale ayant été, au préalable, reconnue pour la traduction terrestre de la volonté divine. […] La psychanalyse ne perd point son temps à lire, étudier le menu divin. […] Les juteuses oranges divines se sont racornies, desséchées jusqu’à n’être plus que de pauvres châtaignes.
La religion et ses ministres divins se penchent sur les blessés pour les bénir, — sur les morts pour envier leur martyre… « Ôte ton chapeau à mon intention en passant devant l’église Notre-Dame, et mets sur ses pieds les premières fleurs de carême que tu trouveras. » Cependant les conséquences ne tardent pas à se faire sentir. […] — Épargnons-nous ce remords de frapper cet esprit pur et divin. » Et après la mort : « (11 septembre 1850)… La volonté du Ciel est terrible, quand elle s’accomplit sur des êtres si faibles et si tendres que nous. » Mais tout à coup, dans ce ciel si lourd, si chargé, si sombre, un éclair inespéré a lui : « (14 janvier 1851)… Ondine se marie !
« À midi mille papillons blancs s’y réfugiaient, et c’était un spectacle divin de voir là tourbillonner en flocons dans l’ombre cette neige vivante de l’été. […] Cosette découvre dans un pavillon abandonné du jardin, sous une pierre apportée par l’inconnu, un cahier de pensées écrites par une main anonyme, dont quelques-unes sont divines.
Son dessein était de « prouver que, de toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres ; que le monde moderne lui doit tout ; … qu’il n’y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte ; … qu’elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l’écrivain, et des moules parfaits à l’artiste649…. » Ce vaste dessein d’apologie se développait à travers quatre parties : Dogmes et doctrines, Poétique, Beaux-Arts et Littérature, Culte. […] Tirer la conclusion définitive de la querelle des anciens et des modernes, montrer qu’à l’art moderne il faut une inspiration moderne (Chateaubriand disait chrétienne), ne pas mépriser l’antiquité, mais, en dehors d’elle, reconnaître les beautés des littératures italienne, anglaise, allemande, écarter les anciennes règles qui ne sont plus que mécanisme et chicane, et juger des œuvres par la vérité de l’expression et l’intensité de l’impression, mettre le christianisme à sa place comme une riche source de poésie et de pittoresque, et détruire le préjugé classique que Boileau a consacré avec le christianisme, rétablir le moyen âge. l’art gothique, l’histoire de France, classer la Bible parmi les chefs-d’œuvre littéraires de l’humanité, rejeter la mythologie comme rapetissant la nature, et découvrir une nature plus grande, plus pathétique, plus belle, dans cette immensité débarrassée des petites personnes divines qui y allaient, venaient, et tracassaient, faire de la représentation de cette nature un des principaux objets de l’art, et l’autre de l’expression des plus intimes émotions de l’âme, ramener partout le travail littéraire à la création artistique, et lui assigner toujours pour fin la manifestation ou l’invention du beau, ouvrir en passant toutes les sources du lyrisme comme du naturalisme, et mettre d’un coup la littérature dans la voie dont elle n’atteindra pas le bout en un siècle : voilà, pêle-mêle et sommairement, quelques-unes des divinations supérieures qui placent ce livre à côté de l’étude de Mme de Staël sur l’Allemagne.
Ma philosophie, selon laquelle le monde dans son ensemble est plein d’un souffle divin, n’admet pas les volontés particulières dans le gouvernement de l’univers. […] Mais l’enfer est une hypothèse bien peu conforme à ce que nous savons par ailleurs de la bonté divine.
Pour donner à la vie un mirage de ciel, Il la plonge et l’empourpre au sang torrentiel De la joie exultant en un divin tumulte. […] Il doutait de tout, lui dont le trait essentiel fut la foi, lui qui jamais ne dévia, qui ne se laissa détourner de sa voie toute d’affirmation et de divin espoir, ni par la critique, ni par la misère, — ni par le succès ; et il nous dit à propos de Lohengrîn : « Moi aussi, je me sentis invinciblement poussé à demander, d’où viens-tu, et pourquoi ?
La vie qui coule à flots de génération en génération, amenant sans cesse des idées nouvelles, pouvait-elle ne pas briser les formes réputées classiques, surtout quand ces formes n’étaient plus conservées que par la routine, et que l’âme divine s’en était envolée ? […] Immobile, éperdu, il contemple l’apparition merveilleuse, et quand Salammbô s’éveille, quand l’horreur succède chez la mystique vierge au premier éblouissement que lui a causé le voile divin, quand elle repousse Mâtho, quand elle appelle au secours, quand les esclaves accourent armés de leurs casse-tête, Mâtho, accompagné de Spendius, s’élance de nouveau par la ville, et au milieu d’une population folle de rage, à travers les imprécations impuissantes et les flèches mal lancées, il arrive triomphant aux portes des remparts, car le voile de Tanit le protège.
Et c’est pourquoi afin d’accroître l’autorité de l’idée, et en considération de son utilité, l’instinct du groupe lui attribue bientôt, avec une origine divine ou rationnelle, une valeur universelle. […] IV Entre temps l’idée chrétienne, admise dans le monde occidental, d’abord comme une vérité divine, plus tard comme une vérité de raison, y a joué, y joue encore un rôle où il faut distinguer bien des nuances et jusqu’à des contrastes.
Il étouffait et se sentait déplacé dans « cette citadelle du droit divin », comme il appelle l’Hôtel des Pages.
Aristocrate d’origine et d’inclination, mais indépendante de nature, loyale et cavalière à la façon de Montrose et de Sombreuil, elle se retourna vers le passé, l’adora, le chanta avec amour, et s’efforça dans son illusion de le retrouver et de le transporter au sein du présent ; le moyen âge fut sa passion, elle en pénétra les beautés, elle en idéalisa les grandeurs ; elle eut le tort de croire qu’il se pouvait reproduire en partie par ses beaux endroits, et en cela elle fut abusée par les fictions de droit divin et d’aristocratie prétendue essentielle qui recouvraient d’un faux lustre le fond démocratique de la société moderne.
Il me suffira de rappeler ici les traits d’incrédulité hardie dont Œdipe même était semé, l’esprit de libéralisme politique qui animait certaines parties de Brutus, la fameuse sentence de Mérope, où le droit divin est nié.
Et comment, après cette divine aubaine, a-t-il eu le front d’écrire son livre ?
C’est par là, qu’il a été, comme le stoïcisme, mais avec infiniment plus d’ampleur, un argument vivant des forces divines qui sont en l’homme, un monument élevé à la puissance de la volonté.
Cette tunique de Nessus du ridicule, que le juif, fils des pharisiens, traîne en lambeaux après lui depuis dix-huit siècles, c’est Jésus qui l’a tissée avec un artifice divin.
Il mettoit partout de l’esprit au lieu d’images, de l’analyse au lieu d’imagination, de la sécheresse & de la froideur au lieu d’embonpoint, de véhémence & d’un feu divin.
C’est un résultat d’une des lois de la puissance divine, comme tous les météores, tous les phénomènes, ou plutôt toute la nature.
Voilà le profit, voilà le point important ; c’est cela que nous voulons, c’est cela que nous conseillons, d’accord avec tous les grands écrivains qui, de Ronsard à Chénier, ne se sont point mal trouvés d’avoir étudié et aimé le divin poète « depuis trois mille ans jeune encore de gloire et d’immortalité » !
Elle hésita, toute conquise par la plus divine pitié, elle hésita à épouser M. de Rocca, qui se mourait d’amour pour elle, parce qu’il était moins âgé qu’elle, et qu’elle craignait que le monde ne se moquât de tous les deux.
Évanouis comme un rêve devant l’heure divine, les dix-neuf ans d’exil.
On y croit, à ce miracle étrange, — consoler d’être vieux, — plus étonnant que la résurrection des morts, parce que celle qui l’annonce a sur ses lèvres guéries l’onction divine qui y fait croire ; parce que, thaumaturge, elle est elle-même le miracle, avant de l’accomplir sur vous !!!
Mais l’élégance n’est qu’une forme charmante qui cache les laideurs morales et qui ne peut les supprimer, et l’honneur, ce porteur d’épée, coupe bien, comme Alexandre avec son glaive, tous les nœuds gordiens entrelacés dans la conscience ; mais il n’y a que la Religion qui puisse, de ses mains divines, les dénouer.
Sous le Directoire et jusqu’au 18 Brumaire, le parti royaliste fut, par royalisme, le plus grand obstacle qu’il y eût à cette monarchie à trois pouvoirs que les hommes de milieu, les modérés de ce temps, voulaient déjà faire succéder à cette monarchie de droit divin, noyée dans le sang de Louis XVI.
L’art s’y trouvait d’abord et s’y résumait de main divine ; mais, depuis que l’abus de la liberté a précipité le monde en chute, la Création n’a plus été que le miroir brisé dans lequel les objets se déforment, s’interrompent et tremblent.
Je n’ai point à raconter ici les résistances héroïques, au point de vue divin tout autant qu’au point de vue humain, de la Papauté contre des hommes de l’acharnement des Frédéric II, des Philippe le Bel, des Henri VII et des Louis de Bavière, des Visconti, des antipapes, ni à dérouler les résultats de ces luttes glorieuses de la Papauté, qui profitèrent même à la liberté de l’Italie que la Papauté s’efforça toujours d’affranchir du joug étranger et des interventions impériales, et qui créa contre elles ce gouvernement des municipalités italiennes, sorti si généreusement du sien !
Félix Rocquain est un esprit de ce temps, de ce temps sceptique et lassé, qui n’a plus d’enthousiasme même pour le mal qu’il fait cependant ; qui n’a pas plus de flamme infernale que de flamme divine !
Hippocrate, en effet, ce vieillard divin, — car l’Histoire, pour honorer ce grand observateur, n’a trouvé rien de mieux que de l’appeler comme le vieil Homère — avait reconnu l’immutabilité des maladies, quand il s’écriait avec le pressentiment d’une révélation : « Il y a là quelque chose de Dieu (quid divinum) », et quand aussi Démocrite, tenant de plus près la vérité, écrivait ce mot singulier : « L’homme tout entier est une maladie », comme s’il eût deviné ce dogme de la Chute, après lequel il n’y a plus rien à l’horizon de l’Histoire ni à l’horizon de l’esprit humain !
— une reine, qui avait moulé la tête de Dumas, aux cheveux divins, sur son casque !
Vous imiteriez la Critique impie de ces derniers temps qui veut chasser Dieu de l’Histoire, vous supprimeriez dans la Bible l’inspiration divine, aussi visible que la main terrible sur le mur du festin de Balthazar, et vous ne verriez dans le livre sacré que la force de l’esprit humain élevé à sa plus haute puissance, que pour l’interpréter besoin serait, je ne dis pas d’un génie égal, mais de plusieurs génies ; car le génie de la Bible est multiple.
Cette vieille époque affaiblie, qui n’a plus d’intense que ses sentiments de vanité et d’envie, et qui, comme Tarquin, sans être Tarquin, voudrait couper tout à hauteur de pavot sous sa baguette égalitaire, a fait de Dieu un homme, et même un charmant homme pour les petites femmes, sous la plume de Renan ; — des grands hommes les produits d’un milieu, sous la plume de Taine ; — et sous celle de beaucoup d’autres, et même de Gérard du Boulan, des types du génie des symboles, pour que partout, dans toutes les sphères, la supériorité divine ne soit plus !
Assurément, il y a une grande différence entre les Heures de loisir de lord Byron et ses autres œuvres ; mais, sous l’adolescente indécision des Heures de loisir, sous cette fausse emphase de jeunesse que nous eûmes tous, et qui n’est rien de plus que l’ignorance de la vie, on reconnaît pourtant déjà les lignes de ce galbe immortel qui sera tout à l’heure d’une beauté divine.
dites à la vermine Qui vous mangera de baisers, Que j’ai gardé la forme et l’essence divine De mes amours décomposés, on se souvient de M.
Cette édition est le vrai Thabor de ce divin Ressuscité !
Homme de génie, secoué par la conscience qu’il est fait pour le commandement, et d’une ambition tellement effrénée qu’elle en est épouvantablement maladroite et qu’elle en devient un jour presque sacrilège, il a, ainsi que le dit un des personnages du roman, la folie de la mitre, comme il aurait dû avoir la folie de la croix, et c’est cette folie de la mitre qui en fait, tout le long du roman, le furibond torrent de haine et de colère humaine que le prêtre ne peut endiguer, mais dont l’Église, à la fin et malgré tout, s’empare, parce qu’elle a reconnu, elle, le lynx divin, aux yeux maternels, que cette tempête d’homme assagi par elle peut avoir, un jour, vertu d’archevêque, et peut-être de Pape dans l’avenir… Le livre de Ferdinand Fabre, dont je viens de dire la conclusion, est, au fond, — si vous en ôtez deux ou trois nuances d’opinion que je n’y voudrais pas voir parce qu’elles blessent mon catholicisme, — un livre écrit à la gloire du prêtre et de l’Église, de cette Église à qui ses ennemis voudraient de petites vertus dont ils pussent se moquer, et non de grandes, devant lesquelles ils tremblent !
Il n’a jamais été brutalisé par cette divine Violente, la Vocation, cette tyrannie des talents profonds !
Machiavélique côté de son génie, qui touche ici à la rouerie profonde du jongleur, et où le poëte, le poëte, ce Spontané divin, expire dans les exhibitions affreuses du charlatan et du travailleur américain !
ni dans le cercle immense de l’éther divin, ni sur la mer, hormis ce que font les méchants dans l’égarement de leurs âmes ; et tu mets la règle où était le désordre, et les choses ennemies te sont amies.
Cette musique est triste et pathétique comme toute musique, profonde, mais elle vient de la réalité saine, éternelle, divine. […] à reconstruire les Fleurs du Mal sur le modèle de la Divine Comédie. […] L’âme féminine se donne à qui la féconde ; elle appartient à qui lui ouvre le monde divin ». […] Il y a malheureusement en nous un Méphisto qui sourit devant les tours et les retours du chemin vers ce monde divin. […] Mais nulle part mieux que sur cette impuissance nous ne verrons le reflet de la puissance divine.
Ainsi disposés, ils peuvent tout comprendre, les férocités sanguinaires et les générosités exquises, la brutalité de la débauche infâme et les plus divines innocences de l’amour, accepter tous les personnages, des prostituées et des vierges, des princes et des saltimbanques, passer subitement de la bouffonnerie triviale aux sublimités lyriques, écouter tour à tour les calembours des clowns et les odes des amoureux. […] — Je suis résolu, Faust ne se repentira jamais… — Viens, Méphistophélès, disputons encore — et raisonnons sur l’astrologie divine. — Dis-moi, y a-t-il beaucoup de cieux au-dessus de la lune ? […] — Non, plutôt une chose qui rassasie la faim de mon cœur. — Je veux avoir pour maîtresse cette céleste Hélène que j’ai vue ces derniers jours, — afin que de ses suaves caresses elle éloigne, sans en rien laisser, — ces pensées qui me détournent de mon vœu. » — Divine Hélène, fais-moi immortel avec un baiser. — Ses lèvres sucent mon âme, mon âme s’en va. — Viens, Hélène, viens, rends-moi mon âme, — j’habiterai là, le ciel est sur tes lèvres. — Tout est boue qui n’est pas Hélène. » — « Ô mon Dieu, je voudrais pleurer, mais le démon retient mes larmes55. […] Les calomniateurs vont la jeter dans la profonde fontaine ; mais le dieu, prenant une des perles de sa chevelure liquide, la laisse tomber sur la blessure ; la chaste chair se referme au contact de l’eau divine, et la jeune fille, revenue à elle, va retrouver celui qu’elle aime encore106 : « Parle, si tu es là, c’est ton Amoret, ta bien-aimée — qui prononce ton cher nom. […] — Come, Mephistophilis, let us dispute again, And argue of divine astrology.
Le Voyage d’un nommé Chrétien (The Pilgrim’s Progress), de Bunyan, le Voyage spirituel, de l’espagnol Palafox, le Palais de l’Amour divin, d’un inconnu, ne sont pas œuvres totalement méprisables, mais les choses y sont vraiment trop expliquées et les personnages y portent des noms vraiment trop évidents. […] L’heure de tels amusements est passée ou n’est pas revenue : ne relisez pas le Palais de l’Amour divin ; lisez la Mort de Tintagiles, car c’est à l’œuvre nouvelle qu’il faut demander ses plaisirs esthétiques, si on les veut complets, poignants et enveloppants. […] La morale mystique ignore donc toute œuvre qui n’est point marquée à la fois du double sceau humain et divin ; ainsi fut-elle toujours redoutée des clergés et des magistratures, car niant toute hiérarchie d’apparence, elle nie, au moins par abstention, tout l’ordre social : un mystique peut consentir à tous les esclavages, mais non à celui d’être un citoyen. […] Et il attend l’apparition du divin : Alors des profondeurs et des ténèbres saintes Comme un jeune soleil sort des gouffres marins, Blanche, laissant couler des épaules aux reins Ses cheveux où nageaient de pâles hyacinthes, Une femme surgit… dont les yeux sont des abîmes de joie, d’amour et d’épouvante où l’on voit se réfléchir le monde entier des choses depuis l’herbe jusqu’à l’infini des mers ; et elle parle : Poète qui promènes parmi la vie ton étonnement et tes désirs et tes amours, tu te présentes ému par les seules joies charnelles et tu souffres, car ces joies, tu ne les sens vraiment que vaines, mais Si tu n’étreins que des chimères, si tu bois L’enivrement de vins illusoires, qu’importe ! […] Ce poème de xxiv feuillets est sans doute le plus délicieux livret de vers d’amour qui nous fut donné depuis les Fêtes Galantes et avec les Chansons d’amant les seuls vers peut-être de ces dernières années où le sentiment ose s’avouer en toute candeur, avec la grâce parfaite et touchante de la divine sincérité.
qu’il monte encore un degré plus haut, et qu’il donne accès en lui à l’ambition de comprendre et d’exprimer la très grande nature humaine, celle où l’estampille divine est visible, dont les vertus et les vices portent également le sceau de la puissance et de la fécondité. […] Ivre de cette beauté invisible que les hommes n’aperçoivent pas et que lui a pu surprendre, il la raconte ou la traduit avec enthousiasme, et aussitôt il se fait une lumière divine qui éclaire la place où il a passé. […] La faute n’en est pas aux artistes, mais à l’atmosphère qu’ils respirent, et cependant, même en l’absence de foi certaine et de symboles vénérés, on peut dire que la religion est encore le but de l’art et sa vraie destination, car ceux-là seulement sont de vrais artistes qui savent que le mystère du monde est un mystère divin, qui sont habiles à reconnaître dans tous les objets créés des syllabes d’une langue divine, et qui sont capables d’entendre, comme le duc exilé de Shakespeare, des sermons dans les pierres et des discours dans les arbres. Celui qui n’a pas à un degré quelconque le sentiment du divin dans le monde, celui qui ne sait pas rapporter à une force qu’il ne peut nommer son amour et sa reconnaissance, fera bien de ne jamais prendre un pinceau, un ciseau ni une plume. […] Parmi les dons qu’a reçus Alphonse Daudet, il en est un d’origine divine qui manque entièrement au romancier robuste qu’on a voulu lui donner pour maître, la tendresse.
Bossuet dit : « La philosophie est la science de l’homme et de Dieu. » — Cicéron la définit : « La science des choses divines et humaines. » — Aristote : « La science des premières causes et des premiers principes. » — On a dit enfin : La philosophie est la science de l’absolu. […] Il y a un cercle vicieux dans le raisonnement souvent attribué à Descartes, bien qu’à tort, et qui prouve la véracité divine par l’autorité de l’évidence ; l’autorité de l’évidence par la véracité divine. […] Un philosophe de ce siècle, M. de Bonald a soutenu qu’il était dû à une révélation divine. […] Si le langage n’a pu être construit par l’homme, il est donc d’origine divine révélée. […] Il y a une légende Talmudique qui dit : « Il faut des tenailles pour faire des tenailles ; donc, les tenailles sont d’invention divine. » Le raisonnement de M. de Bonald est identique à celui-là ; avec son système, la plupart des inventions humaines auraient dû être révélées.
Mais, pour un peuple fin et délié comme les Grecs, la ruse est un don divin, qui se confond avec la sagesse55. » Homère avait du génie. […] » « Adorable, divine Manon ! […] Flaubert n’admirait pas non plus la Divine Comédie de Dante, et en cela il était d’accord avec Tolstoï, qui ne comprenait ni Shakespeare ni Dante. […] Ugo Arlotta en écoutant cette déclaration, et son embarras pour expliquer ce qu’il pouvait bien trouver de beau dans la Divine Comédie. […] Jusques ici, ô mon Dieu, nous admirons les belles formes que vos mains divines ont données à ce limon dont vous avez voulu former nos membres.
Il ne faut jamais désespérer de la Providence quand elle nous a marqué au berceau pour un de ses dons les plus signalés, et quand on sait comme vous l’adjurer dans une langue divine.
Cette corruption elle-même est angélique et divine. » « — Sir Henri Bulwer, l’ambassadeur, écrit de Madrid : « Vous avez une invasion de barbares dirigée par Orphée… » et avec cet esprit positif qui est bien des Anglais, il ajoute : « Mais les chœurs se payent bien cher, 30 sols par jour !
Un chapitre long d’une coudée , a dit le divin Sterne, et ailleurs : cela ne vaut pas un liard rogné 140.
Et j’ai songé : « Admirons les effets de la grâce divine, ou simplement peut-être de cette douceur, de cet assagissement, de cette résignation, de cette sérénité qu’apporte l’expérience aux âmes bien nées !