Nous avons beau faire — (et c’est là une des infirmités de la critique et une des raisons qui me font douter si elle est jamais autre chose que la description et l’analyse d’impressions toutes personnelles) — nous ne pouvons vraiment comprendre et aimer un drame ou un roman que dans la mesure où nous nous sentons capables d’éprouver ou, tout au moins, d’imaginer et de faire nôtres, par la sympathie, les sentiments des personnages. […] On est stupide, on dit n’importe quoi, on balbutie, on rit aux anges, on est très bien… Je traduis une impression plutôt que je n’analyse une scène. […] Tout cela, beaucoup moins clair dans la pièce que dans cette brève analyse ; compliqué d’inutiles quiproquos, incohérent et mal venu.
Sœur Philomène a des parties exquises ; Manette Salomon, meilleur comme peinture du « milieu » que comme portrait, a, cependant, même comme portrait, quelques crayons bien vigoureux ; Madame Gervaisais, quoique décidément trop ennuyeux, n’est point négligeable, je ne dis pas comme analyse psychologique, il n’y en a guère, mais comme sensation qu’a pu et dû produire une mystique observée avec intérêt et avec un peu d’effroi. […] Il en faisait l’anatomie, Monsieur, l’anatomie et l’analyse. « Vous plairait-il, Mademoiselle, disait Thomas Diafoirus, d’assister à la dissection d’une femme ? […] J’appelle roman psychologique le roman romanesque, parce que pour peindre les parties romanesques de l’âme il faut plus de pénétration d’analyse, plus d’attention d’observation morale que pour peindre le reste ; j’appelle roman psychologique le roman romanesque, parce qu’il y faut de la psychologie ; j’appelle roman psychologique le roman romanesque, parce que le roman romanesque, s’il est fait sans talent psychologique, est mauvais.
L’analyse spectrale nous fera connaître la composition chimique des étoiles. […] Son analyse subtile a si bien pénétré les corps qu’ils se sont tous évaporés. […] En dernière analyse, c’est dans les Poèmes antiques de M. […] Je le ferai sans analyse préalable et sans commentaire, me fiant en cette idée que souvent un fragment d’une belle œuvre d’art fait deviner la splendeur de l’ensemble : L’Arabie, en nos champs, des rochers espagnols S’abattit ; le printemps a moins de rossignols Et l’été moins d’épis de seigle.
Si je me plaçais devant une œuvre donnée pour en déduire par une minutieuse analyse la fonction essentielle de l’art, je risquerais d’attribuer une trop grande valeur à des caractères très accusés à coup sûr dans l’œuvre en question, mais qui n’en sont peut-être qu’une singularité. […] On pourrait faire des analyses analogues sur les harmonies du paysage et de la figure humaine dans mainte composition de Millet, de Cazin, de Jules Breton. […] On dit quelquefois que l’analyse refroidit le sentiment esthétique : je ne vois pourtant pas que l’éducation musicale nous empêche de goûter un effet d’orchestration et d’en être émus. […] De ces analyses minutieuses se dégagent quelques impressions d’ensemble, sur lesquelles je souhaiterais que le lecteur restât.
Hugues Le Roux, et l’analyse express que je viens d’en décrire ne saurait, si on s’y tenait, qu’en donner une fausse idée. […] Émile Faguet que sont dues ces études, écrites avec une rare netteté de vues, une science d’analyse qui en font une œuvre de maître. […] Loyal serviteur, admirateur de son maître, M. de Mèneval a esquissé, dans des Mémoires qui comprennent trois volumes, le récit des grands faits de l’épopée impériale ; mais ce qu’on y cherchera naturellement aujourd’hui que tous les esprits sont portés à l’analyse et épris du détail, ce sont les menus faits de la vie du grand homme ; peut-être y a-t-il dans ces curiosités un peu de jalousie inconsciente, un désir d’égalité quand même et, sans se l’avouer, se dit-on vaguement qu’il est bon de constater que les hommes de génie ont aussi les faiblesses, les petites manies des autres humains.
Cette courte analyse achèvera de dévoiler le fond de l’âme de Sénèque, le secret de sa vie privée, et les principes qui servaient de base à sa philosophie spéculative et pratique. […] Ne dédaignons ni son analyse de quelques beaux vers de Lucrèce, ni ce qu’il ajoute sur la véritable éloquence et sur les langues. […] 23° Les critiques395 se félicitent des ménagements qu’ils ont gardés dans l’analyse de son Essai.
C’est par l’anecdote, bien plus que par l’analyse, qu’on dessine les caractères. […] En réponse à cet article, Heredia m’adressa une lettre mille fois trop élogieuse, que je crois devoir néanmoins publier, parce qu’elle révèle un des beaux côtés de sa nature de poète : Paris, 10 décembre 1894 Mon cher Confrère, Je vous attendais impatiemment vers les premiers jours du mois, pour vous sauter aux mains et vous dire, dans la plus cordiale étreinte, ce qu’il serait trop long et trop difficile de vous exprimer par des mots, toute ma reconnaissance, non pas tant pour vos louanges, dont je demeure un peu confus, que pour la profonde pénétration, l’incroyable sagacité, l’intuition vraiment merveilleuse dont vous avez fait preuve dans l’analyse psychologique de ma personnalité. […] Il y a dans ce volume un talent d’analyse de premier ordre et des scènes inoubliables, notamment l’entretien des deux époux, le mari adossé à la cheminée et comprenant qu’il est trompé rien qu’en regardant sa femme. […] Il y a dans ce volume un talent d’analyse de premier ordre et des scènes inoubliables, notamment l’entretien des deux époux, le mari adossé à la cheminée et comprenant qu’il est trompé rien qu’en regardant sa femme.
Pourtant ce n’est pas par une sèche curiosité de soi qu’il est mené ; ni par le désir d’une analyse impartiale. […] Prière Et maintenant il faut recourir au silence, il faut tout oublier de cette analyse simplement destinée à faciliter la lecture.
Donner l’analyse de la pièce de Rotrou, c’est donner en même temps l’extrait de celle de Plaute ; sa comédie est plutôt une traduction qu’une imitation. […] Hazzlitt, un des plus ingénieux commentateurs du caractère moral de Shakspeare, et qui, dans son admiration raisonnée, semble jaloux de celle de Schlegel, fait remarquer en terminant l’analyse de la pièce qui nous occupe que, dans son isolement, Timon, résolu à chercher le repos dans un monde meilleur, entoure son trépas des pompes de la nature. […] La méchanceté de la reine et la crédulité conjugale du roi prêtent aussi à l’analyse et forment un contraste piquant.
Ses Lettres participent de la manière de tous deux ; il a beaucoup plus de finesse d’esprit et plus d’observation morale que Balzac ; il sait par moments le monde tout autant que Voiture ; son analyse est des plus nuancées ; mais sa déduction est lente, sans légèreté, sans enjouement.
Les Allemands sont doués des qualités les plus excellentes et des lumières les plus étendues ; mais c’est par les livres que la plupart d’entre eux ont été formés, et il en résulte une habitude d’analyse et de sophisme, une certaine recherche de l’ingénieux qui nuit à la mâle décision de la conduite.
On n’abrége pas l’émotion, on n’analyse pas une larme.
Goethe a fait une magnifique analyse de ses écrits, lui a prodigué les louanges les plus vives et a proclamé hautement ses mérites.
Elles sont pour les critiques, qui trouvent là d’après quelles maximes on doit juger, et comment on peut rendre intéressante et agréable la simple analyse d’un livre.
Car il remonte toujours, par l’analyse, à des causes qui se confondent avec l’instinct animal.
— s’est présentée, en une bonne journée, gaîment et innocent, dans une manière comique, puissent, aujourd’hui, mes amis ne pas trouver mauvais si, en leur communiquant ce poème burlesque, — dont il nous fut pourtant impossible de trouver la musique convenable, — je tâche à éveiller en eux le même sentiment de libération momentanée que je sentis quelques instants en l’écrivant. » UNE CAPITULATION COMÉDIE À LA MANIÈRE ANTIQUE (Analyse.)
Ce talent, quand on l’analyse à froid aujourd’hui, se compose surtout de trois choses : L’art de la composition ; La finesse du style ; La vibration du cœur sous le mot.
» — « Voyez, mes enfants, nous dit-elle, quelle profonde analyse des sens et du cœur de l’homme dans ce seul mot : la fumée de la maison de ses pères !
Brumoi, Jésuite, nous a dispensé de recourir à la source, en donnant son Théatre des Grecs, contenant des Traductions & Analyses des Tragedies Grecques : des Discours & des Remarques concernant le Théatre Grec, en trois vol. in-4°.
Il faut bien le dire, il a diminué la notion du roman, de cette chose complexe et toute-puissante, égale au drame par l’action et par la passion, mais supérieure par la description et par l’analyse ; car le romancier crée son décor et descend, pour l’éclairer, dans la conscience de ses personnages, ce que le poète dramatique ne fait pas et ne peut pas faire.
Deschanel rappelle un passage de Sainte-Beuve : « Lamartine est, de tous les poètes célèbres, celui qui se prête le moins à une biographie exacte, à une chronologie minutieuse, aux petits faits et aux anecdotes choisies… Il est permis, en parlant d’un tel homme, de s’attacher à l’esprit du temps plutôt qu’aux détails vulgaires, qui, chez d’autres, pourraient être caractéristiques… » De ce sentiment de Sainte-Beuve, M. de Vogüé nous donne, avec sa magnificence habituelle, la raison philosophique : « En quoi votre décomposition par l’analyse est-elle plus légitime que la création synthétique de la foule ? […] Et comment, d’ailleurs, aurais-je la prétention d’ajouter quoi que ce soit aux analyses et définitions que MM.
Mais chercher à en faire l’analyse, vouloir à toute force obtenir le dernier mot d’une illusion, traiter le merveilleux en réaliste, c’est aboutir à demander son secret à Robert-Houdin, à démonter la machine à miroirs au moyen de laquelle on produit les apparitions, ou, si la peur a été causée par un objet plus réel, finir par en reconnaître la cause, le Deus ex machina, sur une table d’anatomie ou dans les dossiers de la cour d’assises… À moins que l’on ne soit décidément un peu fou ! […] Pour les décrire, George Sand est restée fidèle à sa théorie selon laquelle : « le roman serait une œuvre de poésie autant que d’analyse. […] George Sand a d’ailleurs, un sentiment si pur et si élevé du paysage, une si exquise délicatesse dans l’analyse des mouvements du cœur, une si chaste éloquence dans la passion, que ses idylles resteront comme d’immortels chefs-d’œuvre auxquels on sera toujours forcé de reconnaître une haute valeur morale. […] Chez lui l’analyse et l’observation n’étaient que le contrôle de l’inspiration à laquelle il aimait à s’abandonner.
Il aura eu deux gloires, en dernière analyse : avoir été le fondateur du Globe et un des inspirateurs de George Sand. […] Je veux bien qu’il y ait mélange de ces deux éléments très divers ; mais de ce mélange je vous défie bien de faire l’analyse ; de ces éléments je vous délie bien de faire le départ. […] Je ne serais pas surpris qu’il se tînt moins, désormais, dans le domaine sentimental et dans l’analyse des ressorts légers et souples du cœur. […] Il est bien certain que les choses mêmes qui faisaient douter de l’identité de l’aventurier de Naples, en dernière analyse, sont pour la confirmer ; que, par exemple, on disait alors : « Il se dit prince anglais, et il ne sait pas un mot d’anglais !
Elle rassure moins un libéral, parce qu’il craint qu’à chaque empiètement et mesure d’oppression le souverain ne dise : « … et remarquez que ceci est juste ; car je ne puis pas vouloir l’injustice ; que ceci n’est point une tyrannie ; car je ne puis pas vouloir l’oppression. » La fin du chapitre serait d’une analyse terriblement difficile et un peu fâcheuse. […] Il fait l’analyse très exacte de la constitution et de l’organisation sociale de ce singulier pays : « Voici la manière dont ce gouvernement, unique au monde, était administré. […] Il faut dire aussi, pour être complet, et on ne l’est jamais avec Voltaire que quand on l’a suivi dans ses variations, qu’il a quelquefois réclamé le jury : « … ne pouvoir être jugé en matière criminelle que par un jury formé d’hommes indépendants… », dit-il avec admiration dans son analyse des Constitutions d’Angleterre ; et dans une lettre à Elie de Beaumont du 7 juin 1771 : « J’aime mieux tout simplement l’ancienne méthode des jurés (qui s’est conservée en Angleterre. […] Les chrétiens n’ont été persécutés ni comme factieux, ni même comme chrétiens à proprement parler, mais comme antipolythéistes, c’est-à-dire, en dernière analyse, comme chrétiens dans le sens le plus profond de ce mot et de cette idée ; et en cela les Romains avaient parfaitement raison ; car les empereurs qui ont adopté le christianisme se sont donné personnellement un auxiliaire ; mais ils ont partagé l’Empire.
Jules Troubat a joint des analyses et des notes faites avec grand soin.
Voyez la jolie et minutieuse analyse de Hurd, la décomposition de la période, la proportion des longues et des brèves, l’étude des finales. — Un musicien ne ferait pas mieux.
Quand vous achevez le Père Goriot, vous avez le cœur brisé par les tortures de cette agonie ; mais l’étonnante invention, l’accumulation des faits, l’abondance des idées générales, la force de l’analyse, vous transportent dans le monde de la science, et votre sympathie douloureuse se calme au spectacle de cette physiologie du cœur.
Cette occupation sied parfaitement à mon âge ; elle est plus que toute autre chose en harmonie avec ce que je puis avoir fait de louable dans ma vie publique ; rien de plus utile pour l’instruction de mon pays. » Après cette introduction, les amis s’asseyent pour écouter Cicéron, qui commence ainsi : XVIII « Socrate me paraît être le premier, et tout le monde en tombe d’accord, qui rappela la philosophie des nuages et des mystères pour l’appliquer à la conduite morale des hommes et lui donner pour objet les vertus ou les vices ; il pensait qu’il n’appartient pas à l’homme d’expliquer les choses occultes et qu’alors même que nous pourrions nous élever jusqu’à cette connaissance, elle ne nous servirait de rien pour bien vivre. » Il définit ensuite la philosophie pratique de Socrate et la philosophie spéculative de Platon, et il parsème son analyse de ses propres axiomes philosophiques à lui-même.
Ni Plaute, ni Térence, ni Aristophane, ni Molière, ne sont descendus jusqu’à ces profondeurs d’analyse d’un vice, et n’ont passé par le burlesque pour arriver au tragique.
Chez Flaubert, Tourguéneff nous traduit le Prométhée et nous analyse le Satyre : deux œuvres de la jeunesse de Goethe, deux imaginations de la plus haute envolée.
des garçons distributeurs de café ; — les expansions sur les analyses d’urine, mêlées aux : « Je suis calme comme le Destin, attaquez en chœur » ; — les courses des petits chasseurs efflanqués, à la recherche des journaux et des petits bancs ; — le tapage des dominos ; — le grommellement des boissons ; — le bruissement des pas lointains des promeneurs dans le sable des allées ; — les lourds écroulements sur les chaises, des femmes obèses et d’hommes pachydermiques ; — les figures rieuses d’enfants, dans la bouche desquels, on met une cuillerée de café.
Apollinaire risque de longs poèmes dénués de ces petits signes qu’on nous a habitués à croire indispensables et il prouve ainsi leur inutilité, au moins en poésie qui procède moins par analyse intellectuelle que par accumulation d’impressions.
Le poète lyrique, le romancier, tous les autres Gœthe qui sont dans Gœthe, ne paraîtront dans ce travail qu’après l’auteur dramatique ; mais tous y viendront, dans cette analyse, dans cette décomposition de l’homme intégral, et, quand elle sera faite, on verra ce qui restera dans le creuset !
Do not think I think bad of her, it is merely the love of analyses that makes me look into people’s nature more than it would perhaps be suitable. […] Ne croyez pas que je pense du mal d’elle, c’est simplement l’amour de l’analyse qui me fait regarder au fond de la nature des gens plus qu’il ne faudrait peut-être le faire.
Il analyse le sentiment & multiplie en apparence ce qu’il ne fait que décomposer.
Dès lors (je suis obligé de brusquer ici cette analyse), Macbeth n’est plus qu’un fou souffrant et furieux. […] Sarcey nous montre alors, dans une série de très vivantes analyses, Alceste bousculant les convenances numéro 1 avec Philinte, et, par son mépris des « équivalents » du langage mondain, bousculant les convenances numéro 2 avec Oronte, Eliante et Arsinoé. […] La moitié de la littérature, depuis dix ans, consiste dans la description méthodique et la minutieuse analyse (une analyse mensongère d’ailleurs, pleine d’outrances et d’hallucinations et qui vraiment nous surfait la volupté) des œuvres et des gestes de la Vénus physique.
Mais comme elles y paraissent moins laborieuses que dans l’analyse que j’en ai tentée ! […] Et si l’amour de Mme Blandain ne nous est indiqué que par des gestes rapides, des mots glissés à l’oreille entre deux portes ou sur un escalier, et de courts apartés noyés dans le tourbillon de la fête, il me semble que c’est là un trait de vérité de plus ; que ce genre d’« exposition » suffit et convient à un amour d’une espèce aussi élémentaire, et que les analyses raciniennes auraient été ici sans objet. […] Vous avez pu voir, au cours de cette analyse, par quelles impressions j’ai passé, et que presque toutes furent exquises, et que je m’en suis ressouvenu dans les endroits même où j’ai paru insinuer que cette comédie, qui est une merveille d’esprit et, très souvent, d’observation extérieure, n’est peut-être pas, à un égal degré, une merveille de logique et de construction.
Je crois donc qu’une étude sur Jean-Jacques pourrait être une biographie morale continue, où l’histoire de ses livres se mêlerait intimement à l’analyse de ses Confessions. […] Nous avons, de Joubert, une longue lettre (six ou sept pages) à Molé sur Chateaubriand, écrite le 21 octobre 1803, et qui est une merveille d’analyse, on pourrait dire d’anatomie psychologique. […] En voici l’analyse. […] Entrons maintenant dans l’analyse de l’Émile.
Il analyse d’abord les raisons qu’il a d’admirer et d’aimer ces braves gens : « Toutes les vertus, dit-il, que les philosophes avaient déjà connues et prêchées, m’apparaissaient, chez les disciples de Christus, transformées par un sentiment nouveau : l’amour d’un Dieu homme et d’un Dieu crucifié, amour sensible, ardent, pleins de larmes, de confiance, de tendresse, d’espoir. […] C’est un roman naturaliste et ce roman naturaliste est un roman militaire. « J’essaye le premier, dit l’auteur dans sa préface, d’appliquer une vision artiste et les procédés du roman d’analyse à l’étude sur nature du Soldat… Tout un monde mis en scène dans une confusion de foule et deux personnalités essentielles campées seules en pleine lumière : l’Homme et le Régiment, — un drame très simple sous la complication des détails, jaillissant de leur antagonisme, de leur action réciproque, de leur collage et de leur brutale rupture, voilà tout ce livre ; en somme, rien que de la littérature construite sur la vérité. » J’entends bien, mais il reste à savoir ce que c’est que la vérité et si celle de M. […] Le tort en est aussi au genre de littérature que le goût public lui a imposé ; Ces perpétuelles analyses, ces minutieux récits, qu’on nous donne comme pleins de vérité, blessent au contraire la vérité, et avec elle la justice et la pudeur.
Neuf colonnes d’analyse ne nous avaient amené qu’a la moitié du premier acte. […] — le Sonneur de Saint-Paul, ce fut un grand émoi parmi les feuilletonistes pour en faire l’analyse.
On voit assez, ou je voudrais qu’on vît assez par cette analyse, que les « Trachiniennes » de M.
Dernier trait du génie national, qui, lorsqu’il travaille à comprendre les choses, laisse de côté la déduction sèche, nette, suivie, pour employer l’image bizarre, lointaine, multipliée, et remplace l’analyse par l’intuition.
Zola, comment une famille, un petit groupe d’êtres se comporte dans une société, en s’épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus, qui paraissent, au premier coup d’œil, profondément dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liés les uns aux autres.
Stout, à son tour, dit qu’il lui arrive de s’apercevoir qu’il rêve tout en continuant d’avoir les hallucinations du rêve ; or, plusieurs fois il essaya de soumettre à l’analyse les images alors présentes à son esprit, mais il s’aperçut que cet examen était impossible : par aucun effort il ne pouvait distinguer de nouveaux détails dans la représentation totale183.
Car cette jeunesse de Taine et de sa génération n’a point eu de jeunesse, elle a grandi dans une espèce de macération, en compagnie du travail, de la science, de l’analyse, au milieu de débauches de lectures, et ne pensant qu’à s’armer pour la conquête de la société !
« Je crois que Dieu a créé des êtres d’une beauté tellement harmonieuse et idéale qu’ils échappent à toute analyse et à toute description.
Et que fait le philosophe qui pèse, s’arrête, analyse, décompose ?
» Le critique (il signe F.) s’excuse ensuite auprès de ses lecteurs « de traîner leur vue sur les poésies de M. de Musset », et il analyse le volume avec de grandes marques de dégoût. […] Il s’affuble de la bosse et de la perruque du bouffon de la cour, enterré la nuit d’avant, s’introduit au palais… Lira le reste qui veut, car cela ne s’analyse pas.
Et cela continue ainsi : analyses adéquates aux œuvres, on dirait d’œuvres anciennes, bijoux inappréciables d’avares et prodigues musées, soudains retours à de chers tristes souvenirs qu’évoque quelque « bleu soir immaculé auquel la rougeur du couchant prête une profondeur douce », l’image si gentiment obsédante d’une petite fille, l’avenante petite bossue, mille scènes muettes, éloquentes de leur seule émotion adorablement, exprimées et cela finit à Genève, en face du Rhône déjà trop du midi français, par un retour de regret vers le Rhin : « Sur ses rives, la mémoire dure du passage miraculé, glorieusement modeste de Saint-Bernard, et cette voie d’eau et cette voix de Saint se convenaient, formidables et sages. » Souvenirs Sur Leconte de l’Isle Je n’ai pas eu l’honneur, dans les derniers temps, de compter parmi les amis de M. […] Il est vrai que, sur leur compte, tant d’inepties et de platitudes ont été vomies en Français, en Anglais, en Allemand et en toutes autres langues d’Europe, que cette modeste analyse, sans prétention, et timide avec trop de juste a raisons, pourrait en somme, me rendre fier.
D’autre part, il faudrait des écrivains accoutumés à l’analyse des Stendhal et des Balzac, pour saisir la finesse ou la profondeur de certaines observations psychologiques répandues en masse dans l’œuvre de V.
Dans ces fines analyses de ses pensées et de ses actions, il y avait tant de candeur virile, une satisfaction si naïve à mettre ainsi sa vie sous ses propres yeux et sous les miens, sans y rien trouver qui l’embarrassât, que je n’ai pas douté un moment, ni alors, ni depuis, qu’il ne dit la vérité. […] A la suite d’une expérience sur la quantité de sucre que contenait la lie d’un verre de vin blanc, il avait invité deux chimistes éminents, Balard et Wurtz, à venir à son laboratoire constater les résultats de son analyse.
Le Philinte de Fabre est de cette envergure-là et il est d’une vérité saisissante. » Certains détails sur quoi j’ai glissé dans l’analyse donnée plus haut sont très heureux. […] II — Autres pièces blâmées Rousseau, avant d’entrer dans sa très brillante et très erronée analyse du Misanthrope, a fait allusion de la façon la plus claire à trois pièces de Molière, c’est à savoir le Bourgeois gentilhomme, George Dandin et l’Avare. […] Rousseau, en dernière analyse, sur la question des femmes, pense exactement comme le Molière de 1672.
Le mot est juste s’il désigne un cerveau nourri de chimères, encore plus juste s’il dépeint un être problématique, insaisissable à l’analyse. […] Avant d’avoir terminé mon analyse et mon effleurement du Livre lyrique, je dois mentionner le Livre épique, qui complète l’œuvre et qui, tout entier, est consacré à l’histoire de la première Révolution. […] Voici en deux mots l’analyse d’Une histoire sans nom : Un capucin, le Père Riculf, est accueilli, après avoir prêché, chez Mme de Ferjol, une veuve pieuse qui vit avec sa fille Lasthénie, dans une petite bourgade au pied des Cévennes.
Manquant de vigueur pour la synthèse, ils se réfugiaient dans l’analyse, et là, ils se trouvaient serrés entre les lumières de leur esprit, qui condamnait une religion incapable de le satisfaire, et un vieux respect, ou même un besoin de cœur pour quelques-uns. […] En vain l’homme, descendu de la cime, se roidit et se cramponne sur ce penchant rapide, et y reste suspendu quelques moments ; la loi de la gravité l’entraine au dernier degré, qui est du moins une station, une base quelconque, je veux dire à l’individualité qui, sous les noms divers de caractère, de tempéra ment, de naturel, constitue, en dernière analyse, la véritable morale de ceux qui n’ont pas Dieu. […] Son analyse des facultés et des opérations de l’esprit humain ne doit pas être passée sous silence. […] Charron a resserré dans le Petit Traicté de Sagesse, la doctrine renfermée dans son grand ouvrage : ce dernier livre sert en quelque sorte d’analyse et d’apologie au premier.
Il vivait d’ordinaire à Lyon, il s’y maria ; il fut reçu membre de l’Académie lyonnaise et y donna des lectures sur différentes questions d’une littérature élevée : l’influence de la Révolution sur l’éloquence française, un mémoire sur la Littérature allemande, dont Klopstock, à son point de vue, était le centre ; un Éloge de l’avocat général Servan, Les manuscrits de ces divers ouvrages ne se sont malheureusement point retrouvés, et l’on n’en a que des analyses dans les procès-verbaux de l’Académie.
Car je suppose que le Chevalier n’a pas envie de l’accompagner plus loin, en Espagne, par exemple, où il découvre quelques traits de génie dans le théâtre de Caldéron, trouve que personne ne s’intéresse à Don Quichotte346, analyse (avec quel sérieux !)