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1201. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Corneille »

Les ombres de la nuit allongent les monuments et les statues… Corneille, ce génie dans l’obscurité, entrevu, presque caché, — non pas seulement dans une petite maison noire d’une rue noire de Rouen mais dans la silencieuse fierté de son cœur, — une autre ombre ! 

1202. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Il a lu les Contes d’enfants et de la maison, les Forêts tudesques et les Légendes allemandes, et avec cette nature d’esprit qui le distingue et qui lui fait rencontrer parfois les unissons les plus heureux, il s’en est admirablement inspiré.

1203. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

« Non, votre maison n’est pas solitaire : vos enfants ne sont plus, mais leur gloire y habite avec vous, elle répandra son éclat sur vos derniers jours. » Ensuite adressant la parole aux frères et aux enfants des morts : « Une grande carrière vous est ouverte, dit-il : vous avez l’exemple de vos pères et de vos frères, mais ne vous flattez pas d’atteindre à leur renommée ; car tant que l’homme est vivant, il a des rivaux, et la haine qui le poursuit cherche sans cesse à lui arracher sa gloire : mais on rend justice à celui qui n’est plus.

1204. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Des jurisconsultes comme Baudouin, Duaren et Hotman, commentateurs de ces lois romaines, si nécessaires à des peuples barbares qui commençaient à étudier des mots, et n’avaient point de lois ; d’Argentré, d’une des plus anciennes maisons de Bretagne, et auteur d’un excellent ouvrage sur la coutume de sa province ; Tiraqueau, qui eut près de trente enfants, et composa près de trente volumes ; Pierre Pithou, qui défendit contre Rome les libertés de l’église de France, qui devraient être celles de toutes les églises ; Bodin, auteur d’un livre que Montesquieu n’a pas fait oublier ; enfin, Cujas et Dumoulin, tous deux persécutés, et tous deux hommes de génie, dont l’un a saisi dans toute son étendue le véritable esprit des lois de Rome, et l’autre a trouvé un fil dans le labyrinthe immense de nos coutumes barbares.

1205. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

Sans doute Alcman, esclave étranger venu de Lydie, ou né d’une Lydienne dans la maison du Spartiate Agésilas, en gardant de son origine le goût et le charme de l’art, sut y mêler l’accent qui plaisait aux âmes belliqueuses de Sparte.

1206. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Il a été institué légataire universel, parce que le défunt ignorait la destinée du second de ses neveux, qui avait quitté dès l’enfance la maison paternelle. […] Elle fut admise, en effet, sous le nom de Romulo, dans la maison de son infidèle amant ; et comme Julia, dans les Deux Gentilshommes de Vérone, elle fut bientôt chargée d’aller parler à sa rivale de l’amour de son maître. […] Cependant Lattanzio attend Romulo avec inquiétude et impatience ; il le cherche partout, et on lui montre la maison de la gouvernante, où l’on avait vu entrer Nicuola sous son déguisement. […] De la même expédition était un officier fort aimé du More ; il allait très souvent dans la maison du More, et prenait ses repas avec lui et sa femme. […] La première partie de la querelle des deux fameuses maisons d’York et de Lancaster, avec la mort du bon duc Humphrey, etc.

1207. (1929) Dialogues critiques

Certains qui méritaient ce titre lorsqu’ils y sont entrés par indulgence spéciale ne tardent pas à prendre le ton de la maison. […] J’ai entendu Emmanuel Chabier, le grand musicien, s’écrier un soir, au café Voltaire : « Je déteste les maisons où l’on ne peut pas dire M… » Malgré les progrès de la mauvaise éducation, le mot de Waterloo n’est pas encore couramment du vocabulaire mondain. […] Il y a des négresses dans les meilleures maisons.

1208. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Lysidas se souvient-il d’une remarque bien fine et bien juste que faisait Uranie, le jour où L’École des femmes était si habilement attaquée, et si vivement défendue dans sa maison ? […] Il rit, à la vérité, et bruyamment, lorsqu’Arnolphe attend à la porte de sa propre maison, s’impatiente, tempête et reçoit un coup par la maladresse d’un lourdaud, qu’il a pris à son service à cause de sa simplicité ; il rit, non parce que ce coup est comique, et qu’Arnolphe ne l’a pas volé, mais parce que c’est un coup ; du même gros rire il éclaterait, s’il voyait l’acteur chargé du rôle grave et insignifiant d’Oronte, faire un faux pas en traversant la scène. […] Caldéron, Maison à deux portes, journée II, scène iii.

1209. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

. — L’image intense qui semble un objet extérieur n’est qu’une continuation plus forte de l’image faible qu’un instant auparavant je reconnaissais comme intérieure ; tel bout de forêt, telle maison, telle personne que j’imaginais vaguement en fermant les yeux, m’est, en une minute, devenue présente avec tous ses détails corporels, jusqu’à se changer en hallucination complète. […] Une ancienne domestique, la fille G…, « sitôt qu’elle ferme les yeux, voit des animaux, des prairies, des maisons, etc. […] À quatre heures de l’après-midi, la même vision se reproduisit… À six heures, je distinguai plusieurs figures qui n’avaient aucun rapport avec la première… Le lendemain, la figure de mort disparut ; elle fut remplacée par d’autres figures représentant parfois des amis, le plus souvent des étrangers… Ces visions étaient aussi claires et aussi distinctes dans la solitude qu’en compagnie, le jour que la nuit, dans les rues que dans ma maison ; elles étaient seulement moins fréquentes quand fêtais chez les autres. » C’étaient des hommes et des femmes qui marchaient d’un air affairé, puis des gens à cheval, des chiens, des oiseaux ; il n’y avait rien de particulier dans leurs regards, leurs tailles, leurs habillements ; « seulement ces figures paraissaient un peu plus pâles que d’ordinaire40 ».

1210. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Ils se rassemblèrent au nombre d’environ une centaine, et vinrent s’établir avec leurs familles aux environs de ce lieu respectable, y formèrent un village qu’ils nommèrent Koung-ly, c’est-à-dire village de Koung, ou appartenant à la maison de Koung, dont ils voulurent bien se déclarer les vassaux, et prièrent Tsée-sée de les regarder comme tels, en acceptant l’hommage volontaire qu’ils lui offraient en considération de son illustre aïeul. […] Il n’y a ni bien, ni mal, ni vrai, ni faux, qui puisse échapper à sa lumière ; il entre par sa justice et par sa providence jusque dans les cachettes les plus ténébreuses de nos maisons ; il ne laisse ni le moindre bien sans récompense, ni le moindre mal sans châtiment… « Faites un calendrier, ô peuples ! […] Les chefs des grandes maisons font leur journal secret, dans le goût, à peu près, de celui de l’empereur, pour leur propre instruction et pour celle de leurs enfants.

1211. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

III C’était ensuite Louis Bonaparte, roi volontairement descendu du trône de Hollande, homme né pour être le contraste avec le chef de sa maison, fait pour la vie privée, ambitieux de repos, de mérite littéraire, et non de puissance. […] XX Un jeune homme, d’une beauté apollonienne sous le costume d’un bouvier des Abruzzes, est debout entre les deux têtes de buffles : c’est le fils de la maison ; il tient renversée la baguette armée de l’aiguillon, comme on tiendrait un sceptre : il pèse en arrière, de tout son poids, sur le timon pour arrêter le char sur sa pente ; un de ses coudes pose avec confiance sur le cou d’un des buffles ; son autre coude s’étend nonchalamment sur le joug. […] XXII À gauche du timon, deux pfifferari, joueurs de cornemuse des Calabres, dansent lourdement aux sons de leur musette devant les buffles, comme pour célébrer la bienvenue du maître de la maison sur son champ ; leurs pas pesants et malhabiles touchent au grotesque sans dépasser le sourire ; l’ivresse de la récolte respire dans leurs pieds ; leurs coudes pressent l’outre musicale pleine d’air modulé ; l’ébriété est dans leurs épaules, dans leurs genoux.

1212. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Cette fois je n’écris pas directement à notre excellente amie ; mais dites-lui, de ma part, que je compte aller la rejoindre à Paris du 15 au 20 de ce mois, pour m’entendre avec elle et vendre ma maison. […] Il ne retrouve un peu d’emphase que dans des lettres d’apparat qu’il écrit du château de Maintenon, appartenant à la maison de Noailles, où l’ombre de Louis XIV leur communique un cérémonial de phrases et de descriptions (genius loci) qui éblouissent sans toucher. […] Quand je repasse par hasard dans cette grande rue suburbaine et tumultuaire de Sèvres, devant la petite porte de la maison où vécut et mourut Ballanche, je m’arrête machinalement devant la grille de fer de la cour silencieuse de l’Abbaye sur laquelle ouvrait l’escalier de Juliette.

1213. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

« J’ai maisons diverses, dit Faux-Semblant ; mais, ajoute-t-il, je n’ose m’ouvrir, à cause des moines mes confrères. » Le dieu insiste : « Eh bien ! […] C’est ainsi qu’on donnait le titre de Père de l’éloquence française à Alain Chartier, secrétaire de la maison de Charles VI et de Charles VII, poète fade et prosateur barbare malgré quelques vers expressifs sur le désastre d’Azincourt23. […] si j’eusse estudié Au temps de ma jeunesse folle, Et à bonnes mœurs desdié, J’eusse maison et couche molle : Mais quoy ?

1214. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Elle y verra une petite maison ornée, une basse-cour, un jardin, des terres pour l’entretien de la maison. […] — et qui séduit dans la maison paternelle la jeune fille confiée à ses soins ; et Julie, héroïne sous le toit de son vieux mari, fille coupable sous le toit de sa mère.

1215. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Et rentré dans la maison familiale, parmi le petit musée où il vécut enfant et convoita de tout connaître, il gémit : « Alors, vraiment, ce n’était que ça, le monde ? […] Le fils chéri revient dans ta maison… Mon âme sera simple comme elle l’était, et quand tu voudras, elle accourra vers toi comme l’eau qui accourt dans le creux de la main. […] » Cœuvre trouvait que c’était une folie de vouloir « édifier une maison meilleure, en maniant les âmes d’hommes comme des briques ». […] Violaine ne se défend pas, abandonne à sa sœur le fiancé qu’elle adore, signe une donation de sa part d’héritage en faveur de Mara, qui la chasse de la maison et l’aveugle d’une poignée de cendres. […] Oui, la vierge aurait pu être épouse, mère, ménagère, filer le chanvre et gouverner dignement sa maison.

1216. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Pendant que les autres sommeillent, Faits au coucher de la prison, Ils pensent au dimanche, ils veillent Pour se rappeler la maison. […] Les Allemands sont retournés dans leur patrie, ils ont été rejoindre la grande armée d’invasion qui s’avançait sur notre frontière, ils lui ont servi de guides, ils ont marché en éclaireurs, ils ont livré à leurs compatriotes les maisons dont ils avaient été les hôtes, la demeure des familles auxquelles ils avaient peu auparavant demandé un asile et du pain. […] J’aime la maison d’un millionnaire où règne une simplicité de bon goût. […] Quand un enfant tousse, tous les autres toussent bientôt dans la maison. […] J’ai à peine besoin de dire que cette édition définitive est celle qui fait partie de la collection des Grands écrivains de la France, honneur de la maison Hachette.

1217. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Sonnantes sur le tablier, de chambres en escaliers, elles vont, elles courent du matin au soir par la maison. […] La nuit seulement, lorsque la maison se tait, bien en ordre, elles ont la paix. […] L’esprit de négociation était tellement dans cette maison qu’on sait assez que « le Savoyard » a fini par donner sa maison même, par se donner lui-même pour ainsi dire, en échange d’un royaume de trente millions d’âmes. […] Pendant ce temps c’était dans la maison dissipation de toute espèce. […] Mais les sangsues de la maison… Ça continue.

1218. (1923) Au service de la déesse

La scène se passe dans la maison de M.  […] Sa maison n’est pas une merveille : il entend n’être pas mieux logé que les dieux, qui ont, dans les campagnes, leurs temples très petits et pauvres. […] Cette petite de Neufchèze a quitté la maison paternelle, a « suivi » un jeune homme, a couru la province avec lui. […] Et l’on était à se demander si Flaubert n’avait pas inventé l’homme qui « divisait l’univers en maisons ». […] Mais une maison avait une mauvaise réputation, si elle n’était pas capable de bien instruire ses apprentis.

1219. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Au second étage d’une maison pareille aux maisons bourgeoises des quartiers riches, un appartement, sans aucune enseigne, développe ses pièces intimes, meublées de meubles honnêtes et peuplées de ces menus brimborions de fine élégance où se trahit le goût d’une femme distinguée. […] Mais avant onze heures vous pouviez le voir qui s’en allait de la maison où il avait dîné, quelle qu’elle fût. […] Le décor des maisons s’harmonise à ce peuple. […] Les règles des maisons religieuses, ces merveilles d’entente psychologique, ne tiennent-elles pas un compte essentiel de cet élément de direction ? […] Edmond de Goncourt, dans la Maison d’un artiste, de « pauvre styliste… ».

1220. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Tout d’abord on voit le jeune Benjamin fuyant la maison paternelle, ou plutôt s’échappant de Paris, où il passait l’été de 1787, pour courir seul, à pied, à cheval, n’importe comment, les comtés de l’Angleterre. […] Gaullieur montre qu’elle reçut en dot 100, 000 florins de Hollande et qu’à aucun moment les épouseurs ne manquèrent ; qu’elle en refusa même de maison souveraine, et que si elle se décida pour un précepteur suisse, c’est que sa sympathie pour le Saint-Preux l’emporta. […] — On raconte qu’un jour, une nuit, peu de temps avant la publication de l’ouvrage, quelqu’un rencontrant Benjamin Constant dans une maison de jeu, lui demanda de quoi il s’occupait pour le moment : « Je ne m’occupe plus que de religion », répondit-il. […] Voilà que le monsieur, depuis quatre jours, vient tous les jours à quatre heures et demie chez moi, me dit : « Monsieur, il nous faut faire des visites » ; et chapeau bas, l’épée au côté, le pauvre homme me mène dans cinq ou six maisons où nous ne sommes d’ordinaire point reçus, grelottant et glissant à chaque pas, car il continue toujours le matin à neiger, et le reste du jour à geler à pierre fendre. […] Le baron de Salgas, gentilhomme protestant de la maison de Pelet, dont les ancêtres avaient quitté la France à la révocation de l’Édit de Nantes ; il avait passé des années à la cour d’Angleterre en qualité de gouverneur d’un des jeunes princes de la maison de Hanovre.

1221. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Je vous dirai donc, pour terminer, que la veuve de Junot n’est point riche et qu’elle tire de la littérature les principales ressources de sa maison. […] Il faut d’abord que vous sachiez que les éditeurs français font comme les directeurs de journaux, qu’ils spéculent beaucoup sur les noms pour achalander leur maison et donner du relief à leurs entreprises. […] Il habite maintenant place Royale au Marais, dans une ancienne maison du 17e siècle, dont les escaliers sont larges à livrer passage à des bataillons. […] Sur-le-champ ils commencent leurs études de voyage en analysant la chambre qu’on leur donne, en s’extasiant par leur croisée à la vue de la petite maison mauresque qui leur fait face. […] Ainsi Mme Aubert a pu (nous ne disons pas précisément qu’elle l’ait fait) se monter une excellente maison, et même placer un coupé sous sa remise.

1222. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Jouy est venu déjeuner à la maison… Nous sommes allés à peu près à midi chez M.  […] Je rentrai à la maison aussitôt… (27 floréal an IX, 17 mai 1801).

1223. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Le brave commandant de la place, qui vient de contresigner cet ordre du jour triomphal et pompeux, avait une fille charmante qu’il désirait faire admettre dans une des maisons de la Légion d’honneur ; il avait tous les titres par ses excellents services, et il recommandait sa demande à Horace Vernet, qui, toujours serviable et bon, l’appuyait vivement auprès du maréchal Gérard. […] De ce que tu te reconnais en eux à première vue, de ce que tu les aimes d’instinct, de ce que, toi et eux, vous vous entendez sans apprentissage et sans effort, de ce qu’ils sont de la maison enfin, ce n’est pas du tout une raison pour les moins considérer et les faire descendre dans ton estime.

1224. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Lui-même, il poussait la charité dans l’habitude de la vie jusqu’à donner la préférence, pour le labour de son champ, au journalier le plus lent et le plus vieux ; pour les réparations de sa maison, à l’ouvrier le moins en vogue. […] Sa maison, grâce en partie à son aimable compagne, était l’une des plus agréables dans cette cité républicaine si bien policée, dont il eut la douleur, avant de mourir, de voir renverser tout l’édifice, et dont la chute hâta sa fin.

1225. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Je ne sais point de photographies — même entre les meilleures de la maison Braun — qui vaillent davantage à me charmer par leur perfection technique, et leur sincérité artistique. […] En titre : La maison de Goethe.

1226. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Certes, malgré le peu d’intérêt qu’inspire Bovary, l’adultère est hideux dans la maison de ce pauvre homme, et M.  […] « Diogène, les voyant en telle ferveur ménage-remuer, et n’étant par les magistrats employé à chose aucune faire, contempla quelques jours leur contenance sans mot dire ; puis, comme excité d’esprit martial, ceignit son manteau en écharpe, retroussa ses manches jusqu’au coude, roula vers une colline voisine le tonneau qui pour maison lui était contre les injures du ciel, et, en grande véhémence d’esprit, déployant ses bras, le tournait, le retournait, le brouillait, le barbouillait, le renversait, le battait, le culbutait, le détraquait, le tripotait, le lançait, le clouait, l’entravait, le tracassait, le ramassait, le cabossait, le goudronnait, le terrassait, l’enharnachait, l’empanachait, le caparaçonnait, le faisait rouler, le précipitait du haut en bas, de bas en haut le rapportait, comme Sisyphe fait sa pierre, tant que peu s’en fallut qu’il ne le défonçât !

1227. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

Si la fortune les favorise, leur impudence est intolérable ; si la frayeur les saisit, le mal n’en est que plus grand pour la ville et pour la maison. […] Puissance de l’imprécation consommée, exécration du fratricide et déploration des frères entre-tués, chute d’une maison royale abattue dans son propre sang, l’inceste qui a engendré tous ces maux, rappelé par un cri jeté vers la mère « malheureuse par-dessus toutes celles qui ont conçu sur la terre » : tel est le thème pris et repris par ces voix pleurantes.

1228. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Il est permis de croire que, dans ce temps-là, il songeait aussi au positif et au débit ; on dit que ce fut avec le produit de la vente de ces Mémoires de Mme Manson qu’il put assurer sa modeste aisance et acquérir sa petite maison d’Aulnay, cet ermitage de la Vallée-aux-Loups. […] Place-toi à cette fenêtre, si connue de nous, dans l’ancienne maison Brunetti, à l’angle de la via del Corso.

1229. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Chamfort fut ainsi précepteur dans deux maisons ; mais bientôt sa jolie figure et son peu de timidité lui valaient des succès qui dérangeaient le bon ordre domestique. […] Par exemple : La nature, en nous accablant de tant de misère et en nous donnant un attachement invincible pour la vie, semble en avoir agi avec l’homme comme un incendiaire qui mettrait le feu à notre maison, après avoir posé des sentinelles à notre porte.

1230. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Chaque famille ayant un ancêtre distinct, c’est aux seuls descendants de cet ancêtre qu’il incomba d’apporter au mort le repas funèbre, d’entretenir la flamme du foyer, qui, enfermé dans l’intérieur de la maison, à l’abri des regards de l’étranger, avait été sans doute, aux premiers temps élevé, au-dessus de la première tombe familiale. […] Or, « on ne peut appartenir ni à deux familles, ni à deux religions domestiques. » 13 Aussi, la cérémonie du mariage consistait-elle essentiellement en l’acte par lequel le père dégageait sa fille des liens religieux qui l’attachaient au foyer, et en cet autre acte par lequel l’épouse introduite dans la maison de l’époux était mise en présence du dieu domestique et touchait le feu sacré.

1231. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Le théâtre est l’Église du diable Voilà comment tiennent, l’une à l’autre, ces œuvres fameuses de la comédie ; un lien secret réunit à Molière, au maître absolu de ce grand art, toutes les comédies qui ont été faites après lui, et de même que Longin appelait le théâtre d’Eschyle, d’Euripide et de Sophocle : le Relief des Festins d’Homère , on pourrait appeler les comédies qui ont suivi L’Avare, Les Femmes savantes, Le Misanthrope et L’École des femmes, le relief des soupers de de la petite maison d’Auteuil. […] Lui-même, il l’avoue, et il raconte qu’au sortir de ces fêtes de dommage, il rentrait dans sa maison, plus disposé à aimer l’argent, l’ambition, la luxure, qu’il ne l’était au moment d’en sortir, — « Eh !

1232. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

On a versé sur Sainte-Beuve et sur sa mémoire les tombereaux d’articles, de phrases, d’anecdotes et de détails de toute espèce qu’on a l’habitude de verser sur un homme célèbre fraîchement décédé, avant de l’oublier tout à fait… Des journaux, matassins d’enterrement, qui vivent de ces cérémonies, ont envoyé leurs commissionnaires en roulage et en publicité fureter la maison mortuaire, regarder sous le nez du défunt pour le photographier dans leurs feuilles, décrire son appartement et son ameublement, et pouvoir parler en connaissance de cause jusque de ses chattes et de ses oiseaux et plaire ainsi à la Curiosité publique, cette affreuse portière à laquelle nous faisons tous la cour… Nous en avons pour quelques jours encore de ce brocantage, et puis après ? […] C’est encore pour son article qu’il allait à l’Académie, et qu’il lâchait ses secrétaires, comme des rats furieux, dans les bibliothèques publiques pour y fureter dans les coins et recoins et rapporter à la maison de petites notes pour son article.

1233. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

L’usage les reléguoit au sein de leurs maisons ; mais ce n’étoit point la jalousie qui avoit dicté cet usage, c’étoit la politique. […] Il fait plus, il reçoit dans sa maison cet ancien amant de sa femme ; il s’absente même & les laisse tous deux exposés à des combats qui pouvoient finir par une défaite.

1234. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Ce n’était pas l’implacable Antipater, voulant se faire livrer Démosthène réfugié au temple de Neptune, et ne s’emparant que de son cadavre glacé par le poison, ce n’était pas le fils d’Antipater, roi survivant de Macédoine, dans la maison déserte d’Alexandre, qui pouvait entretenir les arts de l’esprit dans la Grèce. […] Alors que le plus jeune des fils d’Atrée, heureux époux, enfermait avec soi Hélène, la fille chérie de Tyndare, toutes chantaient, applaudissant en cadence du mouvement de leurs pas entrelacés ; et la maison retentissait du cri de l’hymen : — As-tu sommeillé jusqu’au point du jour, ô gendre bien-aimé ?

1235. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

Voyez ces jeunes filles dans cette maison d’éducation, dont le jardin est sous vos fenêtres ; elles rient de tout.

1236. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

On croit être bref quand on dit : « J’arrivai à la maison ; j’appelai le portier ; il me répondit ; je demandai après son maître ; il me dit qu’il était sorti.

1237. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Vous voyez à quels salons je fais allusion, maisons assoiffées de plaisirs, de neuf, d’excentrique.

1238. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que je possède. » Le publicain, au contraire, se tenant éloigné, n’osait lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine en disant : « Ô Dieu, sois indulgent pour moi, pauvre pécheur. » Je vous le déclare, celui-ci s’en retourna justifié dans sa maison, mais non l’autre 933. » Une haine qui ne pouvait s’assouvir que par la mort fut la conséquence de ces luttes.

1239. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VIII. Mme Edgar Quinet »

Enfin elle se fond tellement en son mari, ce modèle des femmes qui aiment le leur, qu’elle finit par dire notre esprit, du sien, comme la servante du vieux célibataire, dans Collin d’Harleville, dit notre maison.

1240. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

Les dignités hantaient sa maison.

1241. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Léon Aubineau. La Vie du bienheureux mendiant et pèlerin Benoît-Joseph Labre » pp. 361-375

Et la mortification, la pauvreté, le mépris de la richesse allaient reparaître, plus éclatants que jamais, avec ce misérable Labre, qu’ils auraient sifflé, s’ils l’avaient connu, avec les clefs de leurs petites maisons, et qui devait — pour les penseurs — faire dans l’histoire du xviiie  siècle un vis-à-vis étrange et expressif à la Du Barry, — par exemple, — ou au maréchal de Richelieu !

1242. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

C’est une forêt coupée de fleuves : Forêt, haute maison des oiseaux bocagers !

1243. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Nous nous disions qu’ils étaient sortis du dix-huitième siècle par cette grande porte sanglante et qu’ils n’y rentreraient pas par la porte basse de quelque petite maison pour chercher le mouchoir oublié de quelque comédienne du temps, avec ces mains qui s’étaient purifiées en touchant pieusement les reliques de la reine de France.

1244. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Les Mémoires d’une femme de chambre » pp. 309-321

En fait de femmes de chambre qui pussent écrire des Mémoires, il n’y avait autrefois que des caméristes de haut parage, des femmes de chambre de maisons royales et des suivantes de princesses.

1245. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

Il est de la maison, par l’esprit et par la doctrine !

1246. (1773) Essai sur les éloges « Morceaux retranchés à la censure dans l’Essai sur les éloges. »

On traîne l’accusé, chargé de chaînes, jusque dans la maison de campagne du cardinal ; et c’est là, contre toutes les lois du royaume, c’est sous les yeux et dans la maison même de son ennemi, qu’on lui fait son procès.

1247. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Toutes les deux ont l’Espagne, — une Espagne de convention et d’opéra-comique, mais la même Espagne, — pour théâtre ou pour cadre ; toutes les deux sont des satires sociales ; toutes les deux nous racontent les aventures d’un même héros, je veux dire d’un laquais de bonne maison : vous avez reconnu le Gil Blas de Le Sage et le Figaro de Beaumarchais. […] Du bon père Noé j’ai l’honneur de descendre, Noé… qui, sur les eaux, fit flotter sa maison, Quand tout le genre humain but plus que de raison. […] Rappelez-vous plutôt ses débuts, sa rupture avec les siens, sa fuite de la maison paternelle, son Illustre Théâtre, la faillite, l’expatriation ou l’exil en province, pour le Parisien qu’il était, comme Boileau, bourgeois, fils de bourgeois, orgueilleux de sa grande ville. […] Il possède les secrets du père, jusques et y compris ceux qu’un homme prudent ne confie qu’à lui-même ; il médite, il combine les moyens de chasser et de déshériter le fils de la maison ; il a promesse d’épouser la fille ; il cajole, et je pense qu’il croit déjà tenir la femme elle-même ; et chaque tentative que l’on fait pour le démasquer ou pour le déloger ne réussit qu’à l’ancrer davantage, plus profondément et plus solidement, dans l’affection d’Orgon. […] Pareillement, si nous faisions Harpagon amoureux d’une fille pauvre, d’une fille « sans dot » ; et si, d’autre part, nous l’obligions, pour des raisons quelconques, inutiles à donner, tant elles sont faciles à supposer, si nous l’obligions à tenir un certain train de maison ?

1248. (1887) George Sand

J’ai essayé souvent de me représenter l’état d’esprit de la baronne Aurore Dudevant, quand, à l’âge de vingt-sept ans, elle vint tenter l’avenir dans l’ignorance complète de ses forces, transfuge volontaire de la maison et de la vie conjugales, prête à faire pour son compte, et peut-être aussi pour l’instruction des autres, l’épreuve de ce grand problème, l’indépendance absolue de la femme. […] Mme Dupin, ne pouvant venir à bout de sa révolte, résolut de la mettre au couvent des Anglaises, qui était alors la maison d’éducation en vogue à Paris pour les jeunes filles de la haute société. […] Lui, étonné, de plus en plus mécontent, se plaint à son compagnon de voyage, un habitué de la maison, d’un pareil accueil ; son mécontentement, comme il arrive, s’exalte en s’exprimant ; il veut partir, il rassemble sa canne, son chapeau, sa valise. […] On échappait difficilement, quand on venait à Nohant, à cette douce manie dont toute la maison était possédée. […] Mais il y avait un bien autre rangement à faire dans la maison.

1249. (1905) Propos littéraires. Troisième série

On peut faire une maison, non un arbre et un rameau vert ; il faut que nature le produise, par essence de temps, du suc et de la moelle de la terre, qui entretient le tige en sa sève et vigueur. » Sans citer Sainte-Beuve, ni d’Aubray, mais très certainement en y songeant, c’est à la tentative de Ronsard et du Bellay que M. de Broglie applique, et très justement, cette idée si juste. […] Ils ont fait de leur maison un musée et de leurs premiers livres des musées aussi, quelquefois des musées secrets, disaient les sévères, des recueils très curieux des menus détails de l’histoire du xviiie  siècle. […] Toute la maison suit le mouvement. […] Il est peu de bonnes maisons où l’on ne déduise tout du long, après souper, la série compliquée des parentés et des alliances, avec des discussions sur les dates. […] Julien Sorel a une âme de paysan parvenu ; il se trouve bien chez Mme de Raynal ; il y reste, patelin et doucereux, peu à peu nécessaire à M. de Raynal, nécessaire aux enfants, utile à Mme de Raynal ; il devient le roi de la maison et engraisse avec componction.

1250. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

On retrouve dans les Travailleurs de la mer, dans un chapitre intitulé : À maison hantée habitant visionnaire, de curieux renseignements sur la nature d’imagination que Hugo savait être la sienne. […] … Il y en a qui semblent visiter des pauvres un dimanche ; Il y en a comme des malades sans maison ; Il y en a comme des agneaux dans une prairie couverte de linges. […] Le père de Mithouard était « un médecin de maisons ». […] Or, pouvions-nous laisser élever sur notre sol une maison étrangère ? […] Cette puissante maison de Dieu était la maison du peuple tout entier, dont son envolée de pierre attestait les énergies disciplinées.

1251. (1927) Des romantiques à nous

Dans cette maison amie, ou tous les arts étaient en honneur, je faisais figure de chanteur wagnérien attitré. […] Son commerce prospérant, celui qui devait rester dans la tradition de la maison, « le père Laveur », quoiqu’il n’eût pas eu d’enfants, fit venir de son pays natal des neveux, nièces, cousins et cousines qu’il destinait à partager en bonne harmonie la succession de la maison. […] La maison Laveur possédait à l’amitié et à la reconnaissance de sa jeune clientèle un titre des plus précis, titre qui s’incarnait dans la vaste et puissante personne de tante Rose. […] La maison Laveur était une institution de crédit fondée sur des bases morales d’une candeur qui ne trouverait pas d’application aujourd’hui et qui a pourtant fait la fortune d’une tribu. […] Monsieur, n’auriez-vous donc pas confiance dans la maison ? 

1252. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Beffara, dans une maison de la rue Saint-Honoré, au coin de la rue des Vieilles-Étuves4. […] C’est aussi à un retour par eau de la maison d’Auteuil qu’eut lieu entre Molière et Chapelle l’aventure du minime. […] Il habitait, dans la dernière partie de sa vie, une maison de la rue de Richelieu, à la hauteur et en face de la rue Traversière, vers le n° 34 d’aujourd’hui. […] Dans la journée même des obsèques, la foule, toujours fanatique, s’était assemblée autour de la maison mortuaire avec des apparences hostiles ; on la dissipa en lui jetant de l’argent.

1253. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Aussi il me semble, pour dire toute ma pensée, que si, après ces frappants exemples de Sénèque, de Pline, du Dialogue des orateurs, il était arrivé plus vite à Bacon, à Descartes, à Pascal, à ces grands textes modernes qui dominent la question et qui sont comme le péristyle de son sujet, la façade se serait dégagée aux yeux avec plus d’avantage, tandis que chez lui on a un peu l’inconvénient du portail de Saint-Gervais avant qu’on y eût abattu les maisons et élargi la place.

1254. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Le 4 août suivant, la ville de Douai accomplissait un devoir douloureux envers son cher poète, et la population douaisienne remplissait cette église Notre-Dame, toute voisine de la maison de naissance de la défunte, pour assister à la messe solennelle qui était célébrée en sa mémoire avec le concours du corps de musique de la ville et de la Société chorale de Sainte-Cécile.

1255. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Il fonda une maison d’éducation, forma beaucoup d’élèves, et écrivit des brochures ou des articles de journaux sous le voile de l’anonyme et seulement pour satisfaire à ce qu’il croyait vrai.

1256. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

Qu’il n’y ait plus, Messieurs, d’orateurs convaincus, cela n’implique point qu’il n’en reste pas d’ennuyeux : épargnez-moi de nommer les membres de l’Institut ou d’une célèbre revue saumon qui abusent de la plus hospitalière des duchesses pour faire entendre en sa maison leurs élucubrations touchant « les moyens de transport chez les Mormons » ou « les contributions indirectes sous les Ptolémées ».

1257. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 45, de la musique proprement dite » pp. 444-463

Tout est perdu, qu’on me pardonne cette figure, si l’esclave se rend la maîtresse de la maison, et s’il lui est permis de l’arranger à son gré, comme un bâtiment qui ne seroit fait que pour elle.

1258. (1799) Dialogue entre la Poésie et la Philosophie [posth.]

Alexandre, César, ce roi philosophe dont je viens de vous parler, tous d’aussi bonne maison que ces messieurs, et à ce que je crois, un peu plus grands hommes, seraient d’un autre avis, plus juste et plus flatteur pour celui dont je parle ; et le public, plus fort que tous les gens à la mode, le dédommagera, par son suffrage, de ceux qu’il n’aurait pas le bonheur d’obtenir : ce public, un peu dur quelquefois, mais toujours respectable, prendrait la liberté de dire à ses frivoles censeurs : Rien n’est si ridicule que de vouloir attacher du ridicule aux talents, et de paraître dédaigner ce qu’on n’est pas en état de faire.

1259. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

Elle était restée une patricienne irréprochable, racontant les gloires domestiques de sa maison.

1260. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

Bélise de cette maison, mais qui n’a pas vieilli fille, comme l’autre Bélise, elle est devenue une madame Philaminte de haut parage qui a dégourdi son mari Chrysale, lui a appris Villemain, l’a voué à la littérature et l’a fait académicien, en attendant qu’elle devienne académicienne à son tour !

1261. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Il est le père de cet Enfant Prodigue qui a vécu parmi les pourceaux, et qui, plus mauvais que le fils prodigue des Saintes Écritures, ne reviendra jamais à la maison paternelle, car il l’a détruite de ses propres mains.

1262. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Chamfort »

Ils ont pris au pied de la lettre brute cette cordiale plaisanterie de l’Espagne, qui fait de tout illégitime un gentilhomme ; et par cela même ils ont prouvé qu’ils n’entendaient rien à cette grande parole qui n’a de sens qu’avec la foi chrétienne et que peuvent dire seuls les bâtards pieux et fidèles qui se réclament de la légitimité divine : « Je suis enfant de Dieu et de noble maison. » Ils se sont enfin haussés jusqu’aux plus insolentes apologies, et de ces apologies jusqu’aux blasphèmes, et de tels blasphèmes que nous ne voulons ni ne pouvons les répéter.

1263. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Cette préciosité, dit toujours Livet, fut la gloire du xviie  siècle, autant « que le ministère de Richelieu, les grands soumis à la loi, la maison d’Autriche abaissée, l’équilibre européen rétabli et le traité des Pyrénées ».

1264. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire de la Révolution »

La reine fut, en effet, ce qu’elle dut être, Autrichienne et Française à la fois, ce qui, sans les passions du temps, aurait fait la force de son double pays et de sa double maison.

1265. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

… Les quatre volumes, qui doivent être suivis de huit autres, à ce qu’il paraît, sont des in-8º de 500 pages, à larges marges, d’une distinction qui fait honneur à la maison Didot, et pour que tout en attire l’acheteur, la couverture satinée est d’un vert charmant et tendre — la couleur de l’espérance : — mais, hélas !

1266. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

« Quand la maison est bâtie, — disent les Turcs, — la mort entre. » C’est pour cela, ajoutait Gautier, qu’ils ont toujours un palais en construction quelque part. — Mais ce n’était pas un palais que Balzac, le constructeur des palais de la Comédie humaine interrompue, avait en construction : c’était cent palais ; et ce n’est pas ces cent palais en construction qui ont empêché la mort d’entrer !

1267. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

Alors on réformait le train de sa maison, on éteignait son luxe.

1268. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

… Benjamin Constant, qui a traduit le Wallenstein, qui parlait allemand et qui s’est marié en allemand à une femme de grande maison allemande, Mademoiselle Charlotte de Hardenberg, Benjamin Constant, dont la nerveuse inconsistance toucha un jour à la trahison politique, fut, de nature et de mœurs, le plus agité et le plus étourdi des Français.

1269. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Une des raisons probantes du génie d’Hoffmann que nous donne Champfleury dans cette introduction, est l’effet produit par les Contes fantastiques sur la mémoire des enfants : « Celui de mes lecteurs qui est assez jeune — dit-il — pour avoir lu Hoffmann étant enfant, doit avoir dans une des cases de son cerveau quelques personnages bizarres, quelque souvenir de maisons étranges », et, pour élever son idée à la majesté d’un axiome et glacer l’objection, qu’il ne glacera pas, il ajoute carrément : « Tout ce qui s’oublie n’est pas né viable », ce qui peut très bien être une fausseté, si ce n’est pas une simplicité, ce que les Anglais appellent un truism.

1270. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Fils d’évêque, riche de son patrimoine, élevé à l’ordre équestre, assesseur au Collège des mines, comblé par le roi et les princes de Suède, il passait sa vie à écrire ses livres dans sa belle maison de Stockholm et à voyager incessamment dans les deux pays qu’il préférait, l’Angleterre et la Hollande, et, à y préparer de magnifiques éditions de ses ouvrages, colossaux de nombre et de poids.

1271. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Là, enfin il s’enveloppa dans sa fonction de simple chanoine, vivant entre sa maison studieuse et sa cathédrale, embrassant tous les soirs sa sœur et la quittant pour s’en aller à matines ; et cette vie régulière et cachée, racontée pour la première fois par Floquet, cette vie devenue de l’inconnu par l’éloignement et par le temps, cette pénombre au fond de la gloire, cette brune draperie tirée contre le jour, qui tombe toujours plus fort par la fenêtre de cette cellule, tout cela nous prend au cœur et nous fait entrevoir un Bossuet inattendu et touchant.

1272. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Telle est la raison enfin de cette étonnante substitution, pendant un enseignement qui a duré quarante ans, de l’histoire de la philosophie à la philosophie elle-même, et de ce retour de bonhomme fatigué à cette petite maison écossaise du sens commun dont nous étions partis pour faire de si longues caravanes.

1273. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

Il admet, comme une loi du monde, cette démence de l’orgueil qu’on ne trouvait autrefois que dans les maisons de fous, et qui trône maintenant dans les Philosophies et dans les Poèmes.

1274. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

Ces poésies, ces noires poésies de circonstance, appelées des Idylles par le poète avec une atroce ironie, écrites, comme il le rappelle : « au jour le jour du siège, quand les obus prussiens éventraient nos maisons », sont moins des hymnes qui entraînent en avant que des élégies désespérées, poinçonnant dans le cœur qu’elles déchirent des impressions qui ne doivent plus jamais s’en effacer… Memoranda terribles (seront-ils féconds ?)

1275. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Il y a dans ces Poèmes d’Alfred de Vigny, réunis sous ce nom général de : Destinées, des morceaux qui n’ont pas ce double caractère que je tiens surtout à signaler, et qui se rapprochent de la première manière de l’auteur, mais concentrée, mûrie, calmée ; d’une couleur moins vive, mais certainement d’un dessin plus fort : La Jeune Sauvage, La Maison du Berger, et surtout L’Esprit pur, poésie cornélienne, l’exegi monumentum du poète, dans laquelle, se mesurant à ses ancêtres, gens d’épée dont il raconte admirablement la vie de cour et d’armes : Dès qu’ils n’agissaient plus, se hâtant d’oublier : il se trouve plus grand de cela seul qu’il a mis sur son casque de gentilhomme : Une plume de fer qui n’est pas sans beauté !

1276. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

… Serait-ce madame George Sand, par hasard, elle qui depuis si longtemps a quitté l’ombre chaste de la famille et de la maison pour entrer dans le plein jour de l’opinion publique affrontée et effrontée aussi ?

1277. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

… Serait-ce Mme George Sand, par hasard, elle qui depuis si longtemps a quitté l’ombre chaste de la famille et de la maison pour entrer dans le plein jour de l’opinion publique affrontée et effrontée aussi ?

1278. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Le Docteur Mathéus, vrai comme une grimace, mais n’ayant pas plus de profondeur qu’une grimace, est un Don Quichotte philosophique suivi de son Sancho qui s’en va prêchant la métempsychose, comme Don Quichotte s’en allait en guerre, et qui revient à la maison couvert de horions partout attrapés.

1279. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

Je ne vous en fais point aussi sur ce que vous êtes brave ; c’est une vertu héréditaire dans votre maison.

1280. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Dans les dernières années de sa vie, il aimait à les aller revoir, comme il avait tenu à conserver intacte la petite maison où s’était écoulée son enfance. […] Ceux-ci voyaient déjà en lui une gloire future de la maison, sans se douter que les leçons mêmes qu’il y recevait allaient l’en détacher pour toujours. […] Il resta jusqu’à l’âge de onze ans dans la maison paternelle, apprenant le latin avec son père, tout en suivant les cours d’une petite école, dirigée par un M.  […] Cette maison lui faisait obstacle ; elle était pour lui un but qu’il assaillait de cent manières. […] Il y avait un pinson surtout à qui toute la maison obéissait.

1281. (1888) Poètes et romanciers

C’était dans une de ces maisons amies, où M. de Vigny se plaisait à venir et, comme rassuré sur les affections qui l’entouraient, à se montrer dans le charme original de son naturel. […] Il est de la maison. » Cela au moins est spirituel et galamment tourné. […] Sa maison croule ; il fait l’acquisition d’un cabinet de lecture rue Saint-Nicaise, où il végète obscurément, perdu dans d’infimes complots, jusqu’au jour où une attaque d’apoplexie vient terminer cette vie agitée. […] Ce fut tout l’enseignement qu’il reçut dans cette maison. […] Une conversation, d’abord languissante et froide, s’engage entre le mari qu’une sorte d’inquiétude pousse hors de sa maison, et la femme dont la tendresse commence à souffrir.

1282. (1888) Impressions de théâtre. Première série

On voit s’allonger une des interminables rangées de maisons qui forment les côtés de la place. […] Et elle est aimée à la fois des deux fils de la maison. […] Et un autre ami de la maison, Jean de Carillac, atteint d’une gastrite, épousera Rosalie parce que la mère Michon fait très bien les infusions de camomille. […] Elle passe son temps enfermée dans la maison de Paris, où elle file la laine et distribue la tâche à ses femmes, comme une sage matrone. […] Et, comme elle ne s’occupe ni de sa maison, ni de son enfant, ni de son mari, la bonne Louise, appelée par Froufrou elle-même, s’installe au foyer et lentement, doucement, sans le savoir ni le vouloir, lui prend sa place.

1283. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

On ôta aux Confrères de la Passion la maison de la Trinité, qui rentra dans sa destination première et redevint un hôpital. […] Dans une scène fort jolie, on fait croire à un vieillard que les esprits malins se sont emparés de sa maison. […] La société fit l’acquisition du jeu de paume de la rue Saint-Germain-des-Prés et de deux maisons voisines. […] s’écria le Gascon, il n’y a rien de lâche dans la maison de La Calprenède. » Il était, du reste, d’une bonne famille. […] Un marchand passionné pour le théâtre, fit sa connaissance et le supplia de prendre un appartement dans sa maison.

1284. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Un instant après, le nain, l’eunuque et l’androgyne de la maison entonnent une sorte d’intermède païen et fantastique ; ils chantent en vers bizarres les métamorphoses de l’androgyne qui d’abord fut l’âme de Pythagore. […] Et il lui détaille l’affluence des biens où il va nager, l’or qui va ruisseler sur lui, l’opulence qui va couler dans sa maison comme un fleuve. « Quand voulez-vous que je vous apporte votre inventaire, seigneur ? […] Blessé d’un désir soudain, Volpone se déguise en charlatan, et va chanter sous les fenêtres avec une verve d’opérateur ; car il est comédien par nature, en véritable Italien, parent de Scaramouche, aussi bien sur la place publique que dans sa maison.

1285. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Depuis qu’il ne peut plus compter sur l’espèce de certitude que respire et inspire l’âme des foules, avec laquelle jadis il collaborait, il lui faut trouver en soi des motifs de croire, une raison de penser qu’il ne se trompe point : nul meilleur moyen que d’utiliser l’ennemi naguère intrus dans la maison, de lui assigner son rôle, d’en faire un allié. […] Nos maisons, nos habits et tous les accessoires de la vie quotidienne ont perdu le sens caractéristique. […] Toutefois, comme il est difficile que des hommes sortent paisiblement, en bon ordre, chacun à son tour d’une maison qui va s’écrouler, ils se sont enfuis des églises ruineuses avec la triste unanimité d’un sauve-qui-peut.

1286. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

« Quand — dit-il — il met le sceptre aux mains d’un jaloux, c’est un argument qu’il a combiné contre l’absolutisme politique… » Quand il proclame la légitimité de l’amour (Peines d’amour perdues), c’est qu’il condamne du haut de son tribunal idéal la vierge hypocrite qui régnait de son temps en Angleterre… On regrette tout cela devant une œuvre si sérieuse, et tout cela, j’oserai l’appeler, moi, de la puérilité grandiose sucée avec le lait par François Hugo dans la maison paternelle. […] Il est vrai qu’immédiatement après l’avoir lâché, Hazlitt, comme Trissotin qui ne peut pas souffrir qu’on aille, de maison en maison, trimbaler ses vers, et qui tire, sans point ni virgule, les siens de sa poche, fait immédiatement son petit speech sur le Roi Lear… Nous aussi nous croyons, comme Hazlitt, que raconter un drame du vieux Shakespeare, dont la première représentation n’est pas d’hier soir et qu’on peut lire dans le premier cabinet de lecture venu, est une impertinence.

1287. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

D’un côté, des hommes politiques vieux et jeunes, des hommes d’État aux cheveux gris, se pressaient autour du foyer et causaient avec animation ; de l’autre, on remarquait un groupe de jeunes gens et de jeunes dames, dont les œillades et les gracieux murmures échangés à voix basse formaient un triste contraste avec les gémissements suprêmes du mourant. » La bibliothèque, dont la porte donnait dans la chambre mortuaire, était remplie également des gens de la maison et de domestiques aux aguets : de temps en temps la portière s’entrouvrait, une tête s’avançait à la découverte, et l’on aurait pu entendre chuchoter ces mots : « Voyons, a-t-il signé ? […] Ce sont les circonstances atténuantes, naïvement exposées et déduites : « Il dépensait beaucoup ; sa main était libéralement ouverte pour ses anciens amis ; sa maison princière était peu tenue, et sa fortune particulière très peu considérable.

1288. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Très-distrait, très-flâneur, il est toujours en retard dans les dîners d’étiquette où il se rend ; il s’attarde aux boutiques, aux passants, au polichinelle du coin, même quand la belle compagnie, à deux maisons de là, pourrait très-bien l’apercevoir du balcon. […] « Comme lorsqu’un riche, prenant à pleine main la coupe toute bouillante au dedans de la rosée de la vigne, après avoir bu à la santé de son gendre, la lui donne en cadeau pour l’emporter d’une maison à l’autre, — une coupe toute d’or, son bien le plus cher et la grâce du festin, — honorant par là son alliance, — et il rend le jeune époux enviable à tous les amis présents pour un si cordial hyménée ; « Et moi aussi, riche du nectar versé, présent des Muses, j’envoie ce doux fruit de mon génie aux héros chargés de couronnes, et j’en favorise à mon gré les vainqueurs d’Olympie et de Delphes… » 18.

1289. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

XX Mais vous qui vivez à la campagne, soit dans le château démantelé de vos pères, non loin de l’église du village et des pauvres du hameau, soit dans la maison modeste, château nivelé de l’honnête bourgeoisie du dix-neuvième siècle, élevant là des fils, des filles, des sœurs étagées par rang d’âge dans la vie, qui vous demandent des livres à la fois intéressants et sains, où respirent dans un style enchanteur toutes les vertus que vous cherchez à nourrir dans votre jeune tribu ; vous qui, après une existence laborieuse, vous êtes retirés à moitié de la vie active dans le verger de vos pères pour y soigner les plantes naissantes destinées à vous remplacer sur la terre, et qui voulez les saturer de bonne heure de ce bon air vital plein des délicieuses senteurs de l’air ; enfin vous qui, déjà vieillis et désintéressés de votre propre existence prête à finir, voulez cependant jeter un dernier regard consolant sur les péripéties intérieures de ceux qui traversent les sentiers que vous avez traversés, afin d’y retrouver vos propres traces et de vous dire : « Voilà ce que j’ai éprouvé, pensé, senti, prié dans mes moments de tristesse ou de consolation ici-bas ; voilà la moisson en gerbes odorantes que j’emporte à l’autre vie » ; mettez à part, ou plutôt gardez jour et nuit sur votre cheminée, comme un calendrier du cœur, non pas ce livre confus où l’on a entassé pêle-mêle les œuvres du frère et de la sœur pour que le génie de l’une fit passer sur la médiocrité de l’autre, mais le volume de Mlle de Guérin, cette sainte Thérèse de la famille, qui n’a écrit que pour elle seule, et dont une amitié longtemps distraite n’a recueilli que bien tard les chefs-d’œuvre involontaires qu’elle oublia de brûler au dernier moment. […] On y voit le paysage extérieur, les collines lointaines, le ruisseau au bas, le moulin au bruit monotone, les champs verts ou jaunes de la moisson, remontant vers la maison, les vergers plus haut, le jardin avec ses arbres grêles et ses carrés de légumes entourés de bordures de buis on d’œillets, le perron enfin, où quelques figuiers empaillés l’hiver et quelques grenadiers en caisse étalent contre les murs leurs larges feuilles lapidaires ou fleurissent pour embaumer le seuil.

1290. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

On peut dire que sa plus profonde psychologie est dans ses descriptions d’intérieur, lorsqu’il nous décrit l’imprimerie du père Séchard, la maison du bonhomme Grandet, la maison du Chat qui pelote, un appartement de curé ou de vieille fille, les tentures somptueuses ou fanées d’un salon ; c’est sa méthode, à lui, d’analyser les habitudes morales des gens qui ont façonné l’aspect des lieux.

1291. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Vous vous bâtissez des demeures alignées géométriquement ; mais vous n’avez ni maisons ni temples. […] Rousseau, l’initiateur de ce mouvement, Rousseau, qui fit sortir l’art des maisons et des palais pour l’introduire sur une plus grande scène, et dont la poésie, sous ce rapport, est à la poésie de ses devanciers comme le lac de Genève est aux jardins de Versailles ; Rousseau, dis-je, avait en même temps, à un degré supérieur, l’idée générale, l’idée philosophique, l’idée sociale.

1292. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Sans rien préciser, je me doute de ce qui se passe dans les maisons qui ne sont pas au coin du quai, mais aucun doute ne peut subsister au sujet de l’Académie de Goncourt. […] Je ne connais qu’à peine Alain-Fournier et j’avais, plus proche de moi, des amis, des enfants de la maison que j’habite, où je ne suis rien qu’un lecteur qui demande à ne pas s’embêter en lisant un livre, mais qui se laisserait volontiers aller à préférer celui-ci ou celui-là parce qu’on le connaît mieux 1.

1293. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

M. de Goncourt surprend un détail, dans un musée, la corniche d’une maison, la statue d’une fontaine, et il ne voit pas un seul paysage, il n’a pas un seul aspect bien net de la ville devant les yeux. […] Je ne parle pas de Balzac ni de Théophile Gautier qui ont parfois besoin de nous faire voir le détail d’une maison ou son décor.

1294. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

Richard Wagner nous a donné le drame idéal ; en lui élevant une maison exclusivement spéciale, il a clairement indiqué que ce drame ne saurait vivre dans nos théâtres, qu’il doit rester entièrement en dehors d’eux. […] La nomination d’un grand wagnérien, Maurice Kufferath, à la tête de cette maison, ajoutera encore à son lustre wagnérien.

1295. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Que l’on joigne à ces exemples les facétieux boniments d’Ursus dans l’Homme qui rit, ces parades funambulesque où la même spirituelle cabriole s’exécute en mille dislocations ; les résumés historiques qui ouvrent les divers livres des Misérables, par d’énormes variations ; les grandes fantaisies de Quatre-vingt-treize sur le mystérieux accord des chouans avec les halliers ; et dans les Travailleurs de la Mer le sinistre chapitre sur la Jacressarde, maison déserte au haut d’une falaise qui ouvre sur la nuit noire deux croisées vides. […] D’autres ainsi : Jules votre château, tour vieille et maison neuve.

1296. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Quant aux vers qui entrelardent cette maigreur, ils ne sont pas différents des autres vers de leur auteur que par leur faiblesse, mais on les reconnaît encore, à une multitude de traits, pour être de cette inépuisable fabrique qui a peut-être trop fabriqué… Vous en jugerez : … Dieu ne nous a pas confié sa maison La Justice, pour vivre en dehors d’elle… Cette justice qui est une maison… Celui qu’on nomme un Pape est vêtu d’apparences !

1297. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Or, encore, il est évident que la passion qui brûle et bouleverse la vie, que l’amour qui se méprend, la faiblesse qui tombe, l’égoïsme qui dévore, la haine qui se venge, la pitié qui se sacrifie, toutes les fautes enfin, ces moitiés de crime, quand ce n’est pas le crime tout entier, il est bien évident que tout cela s’agite et se remue, et n’habite pas le bleu des dessus de porte des maisons tranquilles ; mais ce n’est pas moins la réalité, pour être agitée, la réalité hors de laquelle il n’y a ni mélodrame, ni drame, ni roman, ni rien de littéraire que la syntaxe et des rhétoriques… qui ne servent plus ! […] Elle est suivie par la description de la maison de la grand’mère de Catherine, où rien n’est oublié, ni le chat, ni le perroquet, ni même les mites du perroquet.

1298. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Où a-t-on vu l’animal bâtir des maisons, labourer la terre, élever des troupeaux, en perfectionnement sans cesse et l’œuvre elle-même et les instrunant d’opération ? […] Il y a de l’ordre partout, comme disaient les stoïciens, dans la maison de Jupiter ; mais cet ordre a des caractères bien différents, selon les divers règnes de la vie universelle.

1299. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

C’est à un jeune membre de cette honorable maison, lui-même élève de Dübner, et un élève de prédilection, qu’est due la pensée pieuse de ce monument et de cette inauguration funéraire : qu’il en soit remercié au nom de tous !

1300. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

Béranger tient au terroir ; la nature qu’il peint à la dérobée et qu’il aime, ce sont nos cantons fleuris, notre joli paysage entrecoupé, des vignes, des bois, de petites maisons blanches, Passy, même Surène.

1301. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

L’œuvre du poëte, comme la maison du Romain, doit être de cristal, afin que rien n’y dérobe jamais la pensée. — Ce livre des Confidences, dont il s’agit, est un des livres de poésie les plus substantiels que je connaisse ; l’auteur, malgré la science qu’il déploie, habite véritablement dans sa passion ; il y est, pour ainsi dire, en plein milieu ; mais il y est tantôt dans un brouillard épais, tantôt dans un marais sans rivage, quelquefois comme enchaîné dans un bloc immense ; ce qui lui manque essentiellement, c’est le style, selon l’acception la plus large du mot, le style qui choisit, qui détermine, qui compose, qui figure et qui éclaire.

1302. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

le proverbe ne viendra que plus tard, la contredanse est suspendue, c’est la maîtresse de la maison qui vous prie, et déjà tout un cercle de femmes élégantes vous écoute ; le moyen de s’y refuser ? 

1303. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

il peut laisser courir son expression de chaque jour, aucune ambiguïté suspecte ne viendra s’y mêler : en parlant sa langue forte et saine, il ne fait que parler celle de sa maison ( gentilitium hoc illi , disait Pline le Jeune).

1304. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

C’est le nom d’un chef cosaque zaporogue, et, dans ce caractère sauvage, féroce, grandiose et par instants sublime, le romancier a voulu nous offrir un portrait de ce qu’étaient encore quelques-uns de ces chefs indépendants des bords du Dnieper durant la première moitié du xviie  siècle, date approximative à laquelle se rapportent les circonstances du récit : « C’était, dit-il, un de ces caractères qui ne pouvaient se développer qu’au xvie  siècle, dans un coin sauvage de l’Europe, quand toute la Russie méridionale, abandonnée de ses princes, fut ravagée par les incursions irrésistibles des Mongols ; quand, après avoir perdu son toit et tout abri, l’homme se réfugia dans le courage du désespoir ; quand sur les ruines fumantes de sa demeure, en présence d’ennemis voisins et implacables, il osa se rebâtir une maison, connaissant le danger, mais s’habituant à le regarder en face ; quand enfin le génie pacifique des Slaves s’enflamma d’une ardeur guerrière, et donna naissance à cet élan désordonné de la nature russe qui fut la société cosaque (kasatchestvo).

1305. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Ces phrases connues depuis si longtemps, sont comme les habitués de la maison ; on les laisse passer sans leur rien demander.

1306. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

La seule différence, c’est que le Parisien, enfant de bonne maison, a pris l’habitude de se moquer de l’autre.

1307. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

L’isvoschik connaissait la maison Cherbatzky ; il s’arrêta devant la porte en arrondissant les bras et se tourna vers Levine avec respect, en disant « prrr » à son cheval.

1308. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Le vrai, dans Bouhours, ce sont les fondements de la maison, c’est le diamant brut ; dans Trublet, le bon est une bonne viande cuite à point.

1309. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

Rappelez-vous Balzac déterminant exactement la rue et la maison où vit Grandet, analysant les créatures qui l’entourent, établissant les mille petits faits qui ont décidé du caractère et des habitudes de son avare.

1310. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et M. de Maupertuis. » pp. 73-93

Toutes les fois qu’ils se rencontroient dans une maison, Maupertuis y étoit mal à son aise : il jettoit d’abord quelques feux ; mais bientôt éclipsé par un homme supérieur dont la conversation a tant d’agrémens, il tomboit dans la tristesse & l’ennui ; de façon qu’on évitoit de les faire trouver ensemble.

1311. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

« Il semble le voir, disent ses admirateurs, dans nos chaires avec cet air simple, ce maintien modeste, ces yeux humblement baissés, ce geste négligé, ce ton affectueux, cette contenance d’un homme pénétré, portant dans les esprits les plus brillantes lumières, & dans les cœurs les mouvemens les plus tendres. » Baron l’ayant rencontré dans une maison ouverte aux gens de lettres, le lendemain d’un jour qu’il avoit été l’entendre, lui fit ce compliment : « Continuez, mon pere, à débiter comme vous faites : vous avez une manière qui vous est propre, & laissez aux autres les règles. » Cet avis se ressent du caractère de Baron, le plus fier des hommes.

1312. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

À peine échappés, comme eux, à la maison de servitude, nous vivons sous la tente comme eux, et, comme eux encore, nous sommes nourris en quelque sorte de la manne du ciel ; car le temps n’est pas venu d’avoir des moissons nouvelles.

1313. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVIII. Souvenirs d’une Cosaque »

Robert Franz n’est pas, en pied, le blanchisseur de gros ou de fin de la Maison Lacroix et compagnie, mais simplement une invention, une forme littéraire, un procédé, employé pour faire mousser sans imprudence, ce livre-ci, je trouve, pour ma part, cette invention et ce procédé encore moins cosaques que le nom si tranquillement bourgeois et bon garçon de M. 

1314. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

La rage de dépayser le pays, de dénaturer le fond de notre nationalité, sous un prétexte ou sous un autre, protestant, anglais, génevois, date du règne de la maison de Bourbon, qui n’a pas su empêcher cette effroyable corruption de notre génie et qui trop souvent y a contribué.

1315. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

Chaque fois qu’une maison jusque-là chastement fermée s’érige publiquement en petit théâtre, il n’y a pas que la préoccupation dramatique, l’imitation des comédiens à distance, l’étude futile du rôle ou du costume, qui en passent le seuil.

1316. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

Elle n’est point la servante de la maison.

1317. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183

I La maison Garnier a publié, dans ces derniers temps, une singulière traduction d’Horace qui n’a pas moins que vingt-deux traducteurs, — la moitié d’une académie !

1318. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Il a, lui, au pied levé, des idées, des aperçus, de ces rapports, soudainement saisis, qui sont l’esprit même, et, pour les exprimer, un style qui se joue du convenu, de la phrase classique, du poncif des Écoles Normales chères à sa maison… En cherchant bien, pour déterminer le genre de Blaze de Bury, quelle est la note juste ?

1319. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Or, si les moyens de cette ambition, — qui furent les moyens employés par toutes les ambitions de l’époque que Gobineau a réfléchie dans sa glace historique, — si ces moyens furent répréhensibles, et le comte de Gobineau les montre tels, il faut se rappeler cependant que cette ambition voulait la force temporelle de l’Église, l’indépendance de l’Italie vis-à-vis des nations étrangères, l’abaissement des Maisons féodales, — qui a toujours fait la gloire de ceux-là qui les abaissèrent en vue de cette vérité politique (qui est la seule peut-être) ; l’unité du pouvoir, — l’écrasement enfin du Condottierisme, le fléau le plus épouvantable de cette époque.

1320. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

La vieille société, cette société qui s’en va du monde et que Μ. de Girardin reconduit jusqu’à la porte avec des injures, a surtout pour expression, dans sa pièce, la marquise de La Rochetravers, mère du jeune marquis Roger, chef de la maison et de la branche aînée, comme l’on disait autrefois.

1321. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Sabran et le chevalier de Boufflers »

Elle aima Boufflers, ce polisson de petit abbé à bénéfices de Boufflers, qui devint le chevalier de Boufflers, un chevalier de Malte comme ceux dont parle Guy Patin, « cadets de bonne maison qui voulaient bien ne rien savoir et ne rien valoir, mais qui voulaient tout avoir ».

1322. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

C’est, jeune, absolument le même homme qui, vieux, envoyant son fils à l’impératrice de Russie, et lui constituant presque une maison, lui dit au milieu de ses largesses et de ses tendresses : « Et surtout, payez vos gens, toutes les semaines, monsieur ! 

1323. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

. — Qu’on me permette une anecdote : Un jour, en 1848, il était allé, sous les balles, chercher un de ses fils aux barricades, et il avait fait rentrer devant lui à la maison ce jeune homme, qui y rentra tête basse et le fusil fumant encore entre ses mains.

1324. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

Oubli déplorable de la meilleure portion de son génie, l’auteur de la Famille dogmatise ainsi quand il s’agit de nous refaire, avec une puissance de poésie nouvelle, ce poème de la maison de Gray dont il parle dans son épigraphe.

1325. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

» Assurément, quand de pareils vers, purs, légers et tremblants comme les larmes mêmes dont ils parlent, ont pu tomber, comme une protestation de toutes les puretés du cœur, des lèvres du convive de la Maison d’Or, on peut dire qu’il aura toujours « de cette rosée » dans le talent, car il ne l’aurait plus, s’il avait pu la perdre et si les mauvaises ardeurs de la vie avaient pu jamais la sécher !

1326. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

Les éditions de la maison Lemerre, très comptées par les bibliophiles, ne ressemblent en rien à la plupart des autres livres du xixe  siècle.

1327. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

I J’ai parlé, dans le précédent chapitre, de l’édition d’André Chénier, une de celles qui font tant d’honneur à la maison Lemerre, ce champ d’asile des poètes dans ce temps de prose si dur à la Poésie.

1328. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Élevé par son gendarme sauveur et marraine, obligé de fuir la maison dans laquelle il avait été recueilli, parce qu’il avait vu enlever un jour par des Bohémiens sa petite sœur d’adoption, Gigonnette, sans que son bouillant courage d’enfant pût la sauver, cause involontaire de la tragique folie de la mère de la jeune fille, il fut d’abord berger aux Pyrénées, puis soldat dans la campagne d’Espagne et en Afrique. — Tel est ce Jean Gigon dont Gandon s’est fait le chroniqueur.

1329. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

… Toujours est-il que cette fulminante sensitive qui se rétracte en lui, avec la furie du dégoût, au moindre contact des mains canailles qui à cette heure s’allongent partout et manient tout avec de si indignantes familiarités, se montre aussi parisienne épanouie, dans La Vengeance de Madame Maubrel 27, qu’on l’est dans La Vie parisienne, par exemple, où l’on eût pu très bien publier ce livre si complètement parisien de langage, et qui n’aurait troublé en rien les habitudes de la maison.

1330. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

Je n’ai point voulu percer devant vous une croisée régulière, à carreaux blancs, sobrement encadrée, selon les règles de la maison bourgeoise ; mais, disposant capricieusement ces quarante chapitres autour d’une idée centrale, j’ai prétendu élever, tout au fond de votre cœur, avec des images entassées jusqu’au fouillis et des couleurs étendues jusqu’à la profusion, la flamboyante rosace de la mort. » Et ce qu’il a voulu faire, il l’a fait, cet enlumineur de vitrail jusqu’à l’incendie, ce faiseur de rosace de la mort, dont il grave les feuilles de flamme jusque dans les plus noires obscurités de nos cœurs !

1331. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Pour ceux-là foisonnent les guérets chargés d’épis, les troupeaux croissent dans les champs et la maison se remplit de biens.

1332. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Il n’y a ni repos, ni maison, ni jardin, ni ville. […] Un vieillard et un étranger regardent d’un jardin, par une baie éclairée, une famille qui, dans la maison, fait la veillée sous la lampe. […] C’est la mort qui enserre la paisible maison. […] Nous rions peu à la pantomime anglaise où l’on s’arrache les yeux, où les dents tombent comme du riz tandis que la maison s’effondre et que le policeman éclate en morceaux. […] Le danger vient des autres, des patientes fourmis raisonneuses qui se transmettent, couvent et quelquefois dévorent l’œuf divinatoire et bâtissent leur maison tout autour.

1333. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Gautier, — « courent les Kobolds aux chapeaux de feutre verts… la légende et le lied se promènent par ces sentiers en se donnant la main… Les villages gothiquement naïfs (et non pas les villageois ; ne confondons pas, je vous prie), viennent vous dire bonjour aux bords du chemin en déshabillé du matin, s’étirant les bras et se frottant les yeux… » Puis notre touriste en débarquant à Ulm, aperçoit la cathédrale « faisant, avec sa coupole s’élevant au-dessus des maisons, la bosse que produirait un mastodonte couché et ruminant au milieu d’un troupeau de brebis… » Et ce pêle-mêle d’images se produit sous « un ciel débarbouillé de nuages, singeant assez bien le bleu de turquoise des ciels de Venise ». […] Compte-rendu de la Conscience : …… Une des plus grandes crises de l’humanité sanglote dans cette maison ! […] Comme on lui demandait s’il ne songeait pas à retourner, le soir même, coucher chez le docteur Blanche (la maison de santé où on l’avait installé depuis quelques mois) ! […] » — Ce qui revient à dire, convenez-en : « Mon fils fait avec succès le commerce littéraire ; sa maison prospérera mais veuillez ne pas la confondre avec la mienne, la maison Alexandre Dumas, connue et brevetée, et qui, depuis vingt-cinq ans, jouit à juste titre de la confiance du lecteur. […] — et offrez à ce passant un coupon de loge pour la Fille mal gardée ou une stalle d’orchestre pour assister aux Femmes savantes : il n’hésitera pas, à moins que vous n’ayez la précaution de le placer entre quatre fusiliers et de le faire conduire par la garde dans « la maison de Molière », notre homme ira tout droit s’amuser aux lazzis de la Fille mal gardée.

1334. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Mais si vous leur dites que la société actuelle est détruite, ils ne vous comprendront pas, et se riront de vous, parce qu’ils voient de tous côtés des champs cultivés, des maisons et des villes remplies d’hommes. […] Mais le Prophète, lisant au fond des cœurs, ne voyait dans ces hommes que des morts, ou, comme il disait, des sépulcres blanchis ; et quand on lui montrait les hautes murailles du temple et les maisons de Jérusalem pleines d’habitants, il gémissait sur les enfants et sur les mères destinés à voir le temps de désolation. Ce n’est pas quand tombent les murailles, quand les maisons s’écroulent, quand la désolation est dans les villes, quand les habitants se livrent aux dernières convulsions de la ruine des empires, non, ce n’est pas alors que la mort vient pour les sociétés ; lorsque cela arrive, les sociétés sont déjà mortes. Quand la pensée constitutive de la société est éteinte, on peut dire, comme Jésus, que Jérusalem périra jusque dans ses maisons, parce que Jérusalem a péri dans le cœur des hommes.

1335. (1893) Alfred de Musset

Elle habitait à Vendôme, dans un faubourg, une petite maison moisie, où elle avait tourné tout doucement à l’aigre entre des chiens hargneux et des exercices de piété. […] Il cherchait dans la maison de ses parents, rue Cassette, les passages secrets qui font qu’on entend marcher dans les murs, et les portes dérobées par où surgissent les traîtres et les libérateurs. […] La même année, il fit avec les siens un long séjour à la campagne, dans une vieille maison biscornue, très amusante pour des enfants, et attenante à la ferme du bonhomme Piédeleu, qu’il a décrite dans Margot : « Mme Piédeleu, sa femme, lui avait donné neuf enfants, dont huit garçons, et, si tous les huit n’avaient pas six pieds de haut, il ne s’en fallait guère. […] L’intérêt de sa maison exige qu’elle épouse un sot ridicule. […] La jeunesse d’aujourd’hui condamne le livre sur ces mêmes chapitres, et semble ignorer l’idylle qui leur succède : « Comme je me promenais un soir dans une allée de tilleuls, à l’entrée du village, je vis sortir une jeune femme d’une maison écartée.

1336. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Votre majesté ne souffriroit jamais qu’on dise qu’un cadet de la maison de Lorraine lui auroit fait perdre terre ; encore moins qu’on la vît mandier à la porte d’un prince étranger. […] La bisarrerie donne une idée d’inconséquence & de mauvais goût, que la fantaisie n’exprime pas : il a eu la fantaisie de bâtir, mais il a construit sa maison dans un goût bisarre. […] On peut vivre avec luxe dans sa maison sans faste, c’est-à-dire sans se parer en public d’une opulence révoltante. […] Plusieurs princes en Allemagne ont des maisons de campagne qu’on appelle la favorite. […] On ne s’étendra point ici sur le moral, sur le danger de vouloir être trop habile, ou de faire l’habile homme ; sur les risques que court ce qu’on appelle une habile femme, quand elle veut gouverner les affaires de sa maison sans conseil.

1337. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Il y en a de bien faits et de construction sérieuse dont la façade accueillante trompe sur les pièges intérieurs ; la maison a l’air honnête, elle est confortable : on y entre, on s’y plaît, on y demeure ; veut-on sortir, c’est une prison. […] Que de fois n’ai-je pas vu comme lui, de la maison voisine de la sienne, rue du Bac, les mêmes hirondelles « s’enfoncer en criant dans les trous des murailles » ! […] Mon cerveau est comme un cabinet de peintures dont tous les tableaux remueraient et se rangeraient au gré du maître de la maison. […] En somme, il y a dans une branche spéciale de l’art, dans l’art du décor, de la mode, de la maison, de la femme, un renouveau évident, mais qui n’en est encore qu’à sa première étape. […] (Seigneur, que longue demourée J’ai attendue en la maison de ton père.)

1338. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

A la première Restauration, âgé d’environ seize ans, on le fit entrer dans une des compagnies rouges de la maison du roi ; et lors de la suppression de ces compagnies, en 1816, il passa dans la garde royale à pied. […] Les plus jeunes vantaient Byron et Lamartine, Et frémissaient d’amour à leur muse divine ; Les autres, avant eux amis de la maison, Calmaient cette chaleur par leur froide raison, Et savaient, chaque jour, tirer de leur mémoire, Sur Voltaire et Lekain, quelque nouvelle histoire.

1339. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Voir ce qui est dit dans la Satyre même, ou du moins dans le Discours de l’imprimeur, contre les gens du lendemain : « J’en vois d’autres qui n’ont bougé de leurs maisons et de leurs aises, à déchirer le nom du roy et des princes du sang de France tant qu’ils ont pu, et qui, ne pouvant plus résister à la nécessité qui les pressoit, pour avoir eu deux ou trois jours devant la réduction de leur ville quelque bon soupir et sentiment de mieux faire, sont aujourd’hui néanmoins ceux qui parlent plus haut, etc., etc. » 236. […] Ceux qui parlent d’en faire un autre se trompent et ne sauroient en venir à bout : on peut faire des sceptres et des couronnes, mais non pas des roys pour les porter ; on peut faire une maison, non pas un arbre ou un rameau verd… » 237.

1340. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

« Ensemble nous échangions de doux entretiens en montant ensemble tout attendris à la maison de Dieu ! […] Les psaumes sont naturalisés dans toutes les maisons.

1341. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

la maison même, nous écriâmes-nous, ma belle-sœur et moi. […] CCXLIII Il nous attendait, le pauvre enfant ; il se jeta, quand il nous vit, aux genoux de son oncle et de moi comme pour nous demander pardon de toutes les tribulations involontaires que l’ardeur de défendre sa cousine et nous avait fait fondre sur la maison.

1342. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Des tentes, des maisons à moitié bâties, des forteresses commencées, des défrichements couverts de Nègres, des groupes de Blancs et d’indiens, présentaient, dans ce petit espace, le contraste des mœurs sociales et des mœurs sauvages. […] La supérieure ajoutait que, depuis trente ans qu’elle était à la tête de la maison, elle n’avait jamais vu de religieuse d’une humeur aussi douce et aussi égale, ni qui fût plus contente d’avoir quitté les tribulations du monde.

1343. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Je note quelques-unes de leurs apparitions, à mesure que je les rencontre dans la correspondance de Marceline. « On frappe… C’est Dumas lui-même, avec Charpentier ; Dumas, grand comme Achille, bon comme le pain, et qui se baisse en deux pour arriver à me baiser la main… Il est parfait, il a couru de suite à la maison du roi de toutes ses immenses jambes, mais il est rentré désolé. […] Sa maison est celle de la Fée aux miettes.

1344. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Comme il n’est pas de brevet pour l’invention poétique, il n’est aujourd’hui fils de bonne maison, pourvu du grade de bachelier ès lettres, et ayant un peu de lecture, qui ne parvienne à coudre convenablement ensemble quelques hémistiches de nos poètes modernes. […] Qui songe à relire, autrement que par curiosité littéraire, les lourds poèmes didactiques de Saint-Lambert, de Lemierre et de Delille, depuis que nous avons une Maison rustique, des dictionnaires, une littérature scientifique ?

1345. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Maisons, châteaux forts, églises, rues, hommes d’armes, hauts barons et baronnes, moines, routiers, écoliers, ribauds et truands, il nous a montré tout cela comme tout cela fut (pittoresquement parlant), avec des détails infinis d’archéologie et des connaissances appropriées ; mais, selon moi, ce mérite, que je reconnais, est bien inférieur à celui qu’il a quelquefois (s’il l’avait toujours !) […] Si donc, dans le premier de ces volumes, on trouve après La Maison du Chat qui pelote, Le Bal de Sceaux, qui est un des premiers romans de Balzac et qui sent encore sa jeunesse, et les Mémoires de deux jeunes mariées, l’un des derniers de sa maturité, et de sa maturité la plus accomplie, de deux choses l’une, et même toutes les deux : en faisant cela, les éditeurs ont interverti l’ordre prescrit par Balzac et qui avait sa profonde raison d’être, et, de plus, ils ont interverti l’ordre chronologique dans la production de sa pensée.

1346. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Les Gentes (familles, tribus, clans) commencèrent avant les cités ; du moins celles que les Latins appelèrent gentes majores, c’est-à-dire, maisons nobles anciennes, comme celle des Pères dont Romulus composa le sénat, et en même temps la cité de Rome. Au contraire, on appela gentes minores, les maisons nobles nouvelles fondées après les cités, telles que celles des Pères, dont Junius Brutus, après avoir chassé les rois, remplit le sénat, devenu presque désert par la mort des sénateurs que Tarquin le Superbe avait fait périr.

1347. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

Il y contracta, à l’âge de soixante et onze ans, un second mariage avec une noble veuve de la maison des Burlamaqui.

1348. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Poésies complètes de Théodore de Banville » pp. 69-85

Maison blanche, où la vigne Tordait en longue ligne Son feuillage qui boit     Les pleurs du toit !

1349. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

» Les Viguier, qui étaient de bons bourgeois de Paris, possédaient dans le prolongement de la rue de Rivoli une maison à laquelle ils avaient fait mettre sur la rue un cadran solaire avec une devise.

1350. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

L’illustre poète lubrique Baffo donna l’œil à l’achèvement de son éducation poétique ; un vieux sénateur retiré des affaires, mais non du monde, perclus de jambes, mais sain de tête, M. de Malipiero, lui ouvrit sa maison, sa table, avec les conseils d’une expérience vénitienne de soixante-dix ans, et l’initia au savoir-vivre exquis et à une honnête corruption.

1351. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

D’assez bonne maison pour ne pas s’inquiéter trop de sa fortune, aventureux et aventurier, il n’a l’âme ni féodale ni moderne : sans foi chevaleresque, et sans patriotique affection, il court le monde, pour sa fortune, mais surtout pour voir, curieux admirateur de tous les égoïsmes qui se déploient avec force ou avec grâce.

1352. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Edmond Pilon Dirai-je ta maison et tes palais de cèdre, Sombres comme ceux de la grande Diane à Éphèse, Ta retraite de roseaux, de platanes, de palmiers, Construite près de l’Indus et du Gange familiers ?

1353. (1890) L’avenir de la science « IV » p. 141

Sainte Eulalie, fascinée par le charme de l’ascétisme, s’échappe de la maison paternelle ; elle prend le premier chemin qui s’offre à elle, erre à l’aventure, s’égare dans les marais, se déchire les pieds dans les ronces  Elle était folle, cette fille   Folle tant qu’il vous plaira.

1354. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Conclusion »

Les objets que nous appelons externes (un homme, une maison), sont des agrégats formés par association simultanée.

1355. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

Trop heureux serai-je, si, une seule fois, dans une pauvre maison, mes vers portaient quelque douceur à un cœur simple », est-il possible de ne point sentir quelle passion anime ces phrases ?

1356. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

On comprend un instrument d’action, maison ne comprend pas ce que pourrait être un instrument de pensée.

1357. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre I : La science politique au xixe  siècle »

Il croit que la noblesse est d’institution naturelle, et qu’elle a seule droit aux fonctions politiques ; il se fait l’illusion qu’elle va reprendre toute sa prépondérance, et il propose tout un système de lois pour la reconstruction de la maison aristocratique.

1358. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

Depuis, nous en sommes tombés à la comédie de sentiment, au tragique larmoyant et bavard qui de La Chaussée, lequel savait au moins le français, s’abaisse encore jusqu’à Brieux, nous sommes tombés au vaudeville morne, à la farce niaise, à des compromis entre le music-hall, la maison close et le vaudeville qui n’ont même plus l’intérêt de chacun de ces genres si l’on peut dire.

1359. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 35, de l’idée que ceux qui n’entendent point les écrits des anciens dans les originaux, s’en doivent former » pp. 512-533

Celui d’ Hospes ne perd-il pas une partie de la dignité qu’il a en latin, où il signifie un homme lié avec un autre par l’amitié la plus intime, un homme lié avec un autre jusqu’à pouvoir user de la maison de son ami comme de la sienne propre, quand on le rend en françois par le mot d’ hôte, qui signifie communément celui qui loge les autres, ou qui loge chez les autres à prix d’argent.

1360. (1912) L’art de lire « Chapitre V. Les poètes »

Il est rare que je me promène sans me réciter à moi-même quelqu’une des pièces suivantes : « Marquise si mon visage… » ; les deux Pigeons ; « Ô mon souverain roi me voici donc tremblante… », « Si vous voulez que j’aime encore… » ; la Jeune Captive ; le Lac ; la Tristesse d’Olympio ; le Souvenir ; plus souvent la Vigne et la Maison ; la Voie lactée de Sully-Prudhomme, l’Agonie du même.

1361. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Elles sont heureuses d’avoir à répondre à ces vieilles bêtises traditionnelles qui ne font pas que de courir les rues, mais qui y bâtissent des maisons… Pour elles, c’est l’occasion de thèses faciles et infinies dans lesquelles elles frétillent comme le poisson dans l’eau.

1362. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

… Que me fait de savoir que ces lettres ont été sauvées d’une maison incendiée par les Prussiens, et qu’on n’a pas pu retrouver celles de l’homme que Réa Delcroix a aimé !

1363. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »

Il était beau à Cicéron, au retour de son bannissement, d’invoquer ces dieux du Capitole, qu’il avait préservés des flammes étant consul, ce sénat qu’il avait sauvé du carnage, ce peuple romain qu’il avait dérobé au joug et à la servitude, et de montrer d’un autre côté son nom effacé, ses monuments détruits, ses maisons démolies et réduites en cendres pour prix de ses bienfaits.

1364. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

c’est que tu avais gouverné ta maison avant de gouverner le monde.

1365. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Un étudiant en théologie, une nuit, entend un bruit dans la maison. […] France, ne se figurait pas ce que nous appelons une nation ; mais elle se figurait l’héritage des rois et le domaine de la Maison de France. […] Il n’y avait pas d’écritoire dans sa maison. […] Qu’elle avait été frappée, étourdie, traînée et enlevée par deux hommes, puis séquestrée pendant vingt-huit jours dans une affreuse maison, où elle était gardée à vue par quatre femmes et jeunes filles à figure patibulaire, maltraitée par elles et nourrie aussi peu que possible ; qu’elle avait réussi, le 29 janvier, à se sauver en sautant de sa fenêtre sur un hangar. […] Elle décrivait, non pas trop mal, mais insuffisamment, la maison.

1366. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Il demande pardon au comte d’avoir souillé sa maison ; il partira dès qu’il aura mis en ordre les affaires dont il est chargé. […] Georgette Coural, fille d’un menuisier de Toulouse, a fui à seize ans la maison paternelle. […] Nous nous devons à l’honneur de notre maison. — Notre maison ? […] Il fallut recourir aux piliers des arcades, aux poteaux des rues, aux montants des portes dans les maisons. […] Et pourtant il revient, par un triste temps de neige, à la petite maison de Chaville, et Sapho le reprend d’un tour de main.

1367. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Quelqu’un parle de corde dans la maison d’un pendu (et vous savez ce que cela veut dire). […] Il devrait bien, cependant, essayer au moins de s’imaginer qu’il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père et que le drame, comme le roman, peut être la réalité fécondée et agrandie par l’imagination. […] La commère qui vient de voir l’incendie d’une maison et qui dit : « Tout le quartier est en feu ! […] Je vous prie, pour achalander ma maison, de vouloir bien y parler de mon Ours. […] Il montrait qu’elle était singulièrement démocratique, nous mettant sous les yeux une jeune servante — car en somme c’est une servante — amoureuse du « jeune monsieur » de la maison, et le jeune monsieur tout plein d’un sentiment tendre à l’égard de la jeune servante, et cela en toute honnêteté et chasteté, de telle sorte que le sentiment du public, voulu et provoqué par l’auteur, ne peut être que celui-ci : « Mariez donc ces deux enfants-là. » Ils ne se sont mariés que trois quarts de siècle plus tard, dans le Mariage de Victorine de George Sand.

1368. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Elle est à la fois la classe et la récréation de la famille, l’harmonie et l’âme de la maison. […] C’est dans nos maisons, dans nos travaux, dans notre activité, dans notre oubli même (dans notre oubli apparent !) […] La foudre qui tombe à la fin de l’acte sur la maison du docteur est, dit-on, un fait historique. […] Il avait quitté Paris en 1832 pour habiter sa petite maison d’Aulnay. […] La maison appartenait à M. 

1369. (1885) L’Art romantique

Cette maison passait pour très hospitalière, et à de certains jours elle devenait lumineuse et bruyante. […] Je vous suppose interné dans un salon bourgeois et prenant le café, après dîner, avec le maître de la maison, la dame de la maison et ses demoiselles. […] Au sortir de la maison religieuse, Dupont devient apprenti canut ; mais bientôt on le jette dans une maison de banque, un grand étouffoir. […] Pierre Dupont se conduisit définitivement avec l’Académie comme il avait fait avec la maison de banque. […] Heureusement il fuit à temps cette maison, dont l’atmosphère n’était pas faite pour ses poumons ; il prit quelques leçons de Michelot (mais qu’est-ce que des leçons ?

1370. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

L’éclat de son esprit faisait alors l’effet du feu d’artifice qui semble éclipser les astres du firmament, et qui, dans le petit espace et dans l’instant rapide où il nous éblouit, brille plus que les flambeaux de l’univers. » Diderot, par la bouche du Neveu de Rameau, nous apprend que dans les maisons où vivait ce parasite et ce bohème, une des disputes littéraires les plus habituelles, après le café, était de savoir si Piron avait plus d’esprit que Voltaire ? […] M. de Fleury, le procureur général, lui avait fait offrir une maison où elle aurait été bien traitée et bien soignée moyennant 400 livres de pension ; cette maison n’avait rien d’odieux ni de malhonnête ; ce n’était ni l’hôpital, ni les petites-maisons.

1371. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Car rien n’est plus doux que la patrie et les parents, quand même on habiterait une riche maison dans une autre terre et loin d’eux.” […] « La déesse Calypso ne m’a pas offert d’éternelles amours sous ses grottes tapissées de fleurs ; l’adroite Circé n’a pas voulu faire de moi son époux immortel ; mais j’ai traversé de bien douces et de bien belles patries ; j’ai compris que Sturler s’oubliât à Florence depuis seize ans, et que Le-Duc quittât Rome les larmes aux yeux ; j’ai senti qu’on pouvait rêver la paix de l’âme au bruit harmonieux des flots de Sorrente et de Baïa, oublier le monde à l’ombre de quelques vieux arbres, dans une petite maison isolée sur les rivages d’Éleusis. […] Maison n’est pas moderne pour rien, et toutes les études désormais convergent, rivalisent, se lient et se tiennent en un faisceau qu’il faut embrasser

1372. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Mais elle se disait qu’un avenir prospère Avait changé soudain par la mort de son père ; Qu’elle était fille aînée, et que c’était raison De prendre part active aux soins de la maison. […] XIII C’est alors, je crois, que vous vous liâtes par l’admiration avec Victor Hugo, seule manière de se lier avec lui ; votre liaison eut tous les caractères d’une passion ; vous ne quittiez plus la maison ; vous étiez comme ces jeunes Orientaux qui ont besoin de diviniser ce qu’ils admirent, et de pousser leur amour jusqu’à une servitude volontaire qui les identifie avec leur idole. […] Je fais le premier acte de consulat en vous engageant à passer six mois ou un an dans la maison du consul.

1373. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Dans un plan de gouvernement tracé pour le duc de Bourgogne, je vois que la maison du roi doit être composée des seuls nobles choisis. […] Sur ce point l’Examen exagère la simplicité recommandée dans le Télémaque ; car si Mentor ne veut à Salente que de petites maisons sans ornements, encore souffre-t-il qu’il y ait dans ces maisons « de petites chambres pour toutes les personnes libres. » Voici d’autres nouveautés de l’Examen.

1374. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Chose singulière, Gœthe, cet homme qui tenait tant à sa place au soleil et qui l’a eue si belle, cet égoïste qui s’est mis à côté de chaque événement pour ne pas troubler son bonheur, cet arrangeur de toutes choses, depuis ses Poésies sans élan jusqu’à sa maison et ses bibelots, avait la philosophie des fakirs, mais sans en avoir le mysticisme. […] L’une sur le bruit d’un cor qui s’élevait d’un vallon « comme une vapeur embaumée  », et l’autre sur une jeune fille qui était plus charmante à la promenade qu’à la maison et qui semblait « rapporter au logis le lumineux éther dans lequel on eût dit qu’elle nageait toujours  ». […] Sa maison, à ce poète, manquait profondément de poésie.

1375. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Dès 1813, il écrivait : « J’ai simplifié ma politique ; elle consiste à présent à détester à mort tous les gouvernements qui existent1254. » Cette fois, à Ravenne, sa maison était le centre et l’arsenal des conspirateurs, et il se préparait généreusement et imprudemment à sortir en armes avec eux pour tenter la délivrance de l’Italie. « Ils veulent s’insurger ici, écrivait-il sur son journal1255, et doivent m’honorer d’une invitation. […] En de telles occasions, il ne faut point de calcul personnel, et aujourd’hui ce ne sera pas moi qui en ferai un1256. » En attendant, il avait des rixes avec la police, sa maison était surveillée, il était menacé d’assassinat, et néanmoins tous les jours il montait à cheval, et allait s’exercer au pistolet dans la forêt de pins voisine. […] Les cités furent incendiées, —  et les hommes se tenaient assemblés autour de leurs maisons brûlantes — pour se regarder encore une fois la face les uns des autres. […] Le dessert était à peine sur la table, que sur douze personnes j’en comptai cinq endormies. » Pour les mœurs, du moins dans la haute classe, il ajoutait : « Passé la soirée dans ma loge à Covent Garden… Partout autour de moi les plus distinguées des jeunes et des vieilles coquines de qualité… C’est comme si la salle eût été partagée entre les courtisanes publiques et les autres ; mais les intrigantes dépassaient de beaucoup en nombre les mercenaires… Là, quelle différence y a-t-il entre Pauline et sa maman, et lady… et sa fille, si ce n’est que les deux dernières peuvent aller chez le roi et partout ailleurs, et que les deux premières sont réduites à l’Opéra et aux maisons de filles ?

1376. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Il a laissé du pur descriptif lui-même ; sa Maison rustique (l’ancien Verger refondu) n’est pas autre chose. […] Tel adversaire conviendrait mieux au fond que tel allié. » En fait de croyances religieuses, il exprime partout l’idée qu’elles sont nécessaires aux sociétés humaines comme aux individus, qu’elles seules remplissent une place qu’à leur défaut envahissent mille tyrans ou mille fantômes ; et, à propos des superstitions des incrédules, il rappelle de belles paroles que Bonnet lui adressait en sa maison de Genthod, lorsqu’il l’y visitait en 1787 : « Il faut laisser des aliments sains à l’imagination humaine, si on ne veut pas qu’elle se nourrisse de poisons118. » Je trouve, dans ce même Mémorial, un parfait et incontestable jugement de Fontanes sur Mirabeau119, et un autre, bien impartial, sur La Fayette, qu’on croyait encore prisonnier à Olmütz120 : s’il exprime simplement une honorable compassion pour le général, il n’a que des paroles d’admiration pour son héroïque épouse ; de même qu’en un autre endroit il sait allier à une expression peu flattée sur l’ancien ministre Roland un hommage rendu à l’esprit supérieur et aux grâces naturelles de madame Roland, avec laquelle il avait eu occasion de passer quelques jours près de Lyon, en 1791. […] Je conjecture que la Maison rustique, transformation heureuse de l’ancien Verger, est le fruit aimable de ce premier printemps de la patrie. […] Ou bien, la serpe en main, soignant ses arbustes et ses fleurs, il avait peut-être redit, refait en vingt façons ces deux vers de sa Maison rustique  : L’enclos où la serpette arrondit le pommier, Où la treille en grimpant rit aux yeux du fermier ; et ce dernier vers enfin, avec ses r si bien redoublés et rapprochés, lui avait, à son gré, paru sourire. […] La fortune de madame de Fontanes fut perdue dans le siège et l’incendie de Lyon : une maison qu’elle possédait fut écrasée par les bombes ; des recouvrements qui lui étaient dus ne vinrent jamais.

1377. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Mme la Princesse sa mère ne le souffrit pas, et prit la chose du ton d’une personne toute fière d’être entrée dans la maison de Bourbon ; elle exigea des réparations solennelles. […] car lorsque vous êtes au Val-de-Grâce, qu’est-ce que tous vos gens font dans votre maison ?

1378. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

En France, où tant d’institutions survivent à leur utilité, où les privilèges ne sont plus justifiés par les services, où les droits se sont changés en abus, quelle architecture incohérente que celle de la vieille maison gothique ! […] Un archevêque suzerain d’une demi-province, un chapitre propriétaire de douze mille serfs, un abbé de salon bien renté sur un monastère qu’il n’a jamais vu, un seigneur largement pensionné pour figurer dans les antichambres, un magistrat qui achète le droit de rendre la justice, un colonel qui sort du collège pour venir commander son régiment héréditaire, un négociant de Paris qui, ayant loué pour un an une maison de Franche-Comté, aliène par cela seul la propriété de ses biens et de sa personne, quels paradoxes vivants !

1379. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Parfois c’est une élite de grands seigneurs, qui se chargent de nourrir et de loger poètes et poètereaux ; qui les attachent à leur maison à titre d’aumôniers, de secrétaires, d’historiographes ; qui mettent leur point d’honneur à se faire ainsi les protecteurs des lettres. […] On a entendu des chefs de maisons bien assises dire à des débutants : « Donnez-nous donc quelque chose d’épicé, de poivré !

1380. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Nous voyons autour de nous des arbres, des maisons, des hommes, et nous les supposons vivants : ils ne sont, ainsi perçus, que des ombres vaines, tapissant le décor mobile de notre vision : ils vivront seulement lorsque l’artiste, dans l’âme privilégiée duquel elles ont une réalité plus intense, leur imposera cette vie supérieure, les recréera devant nous. […] Les nobles Châtelaines vêtues des couleurs de leur maison, font porter leurs traînes par de jeunes pages.

1381. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

La moitié périt sous la hache, les femmes furent exécutées dans leurs maisons, par leurs frères ou par leurs maris. […] Platon les montre, déjà de son temps, obsédant les maisons des riches, leur promet tant la rémission de leurs péchés, leur vendant des sorts et des maléfices, pour quelques oboles.

1382. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Il a vu dans la maison paternelle le port d’attache de l’homme, tendre abri aux heures de sérénité, refuge unique dans les jours de détresse. […] Il nous suffira de dire que, dans Hellé, dans l’Oiseau d’orage, dans la Vie amoureuse de François Barbazanges, dans la Maison du péché surtout et dans la Rebelle, Mme Marcelle Tinayre a dépassé la plupart des romancières de son temps.

1383. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Les modernes qui contestaient l’existence du péché, ne contestaient cependant pas l’existence des maisons de fous. […] Mais lui, du fait que l’ironie de sa folie lui échappe, se fait enfermer dans une maison de fous.

1384. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

Les maisons sont grises et hautes, leurs fenêtres blanchement linceulées de rideaux mornes. […] À travers les mirances du lac, cœur de la ville, les maisons doublées à pic se fusèlent vers les aqueuses profondeurs.

1385. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

L’auteur des Ducs de Guise, qui ne nous donne point la généalogie des Lorraine, parce qu’il ne fait pas l’histoire de la maison de Lorraine, prend tout uniment son histoire du pied de la première illustration de cette famille qui a rayonné au xvie  siècle, et son livre commence, ainsi qu’une biographie, au moment où le premier duc, le duc Claude, sort armé et saignant de ses vingt-deux blessures de la bataille de Marignan, comme un lion de blason yssant du cimier qu’il couronne et qu’il a rougi ! […] Dans un temps où l’on n’avait pas vu que Mayenne, le dernier des Guises de toutes les manières, mais le grand Guise lui-même, le magnifique Balafré, le charmeur de la France, recevoir vingt-cinq mille écus par mois du roi d’Espagne, non pour les besoins de son parti, ce qui eût été légitime, mais pour les besoins de sa maison, de son luxe et de sa personne ; quand les plus grands seigneurs de la France tendaient leurs mains gantées d’acier, et les évêques leurs mitres de soie, à l’argent du roi d’Espagne qui y tombait ; quand partout, dans l’abominable politique du temps, il n’y a qu’espions tout prêts qui se proposent, assassins qui s’achètent, la ligue ne fut pas plus innocente que les autres des vices qui dévoraient son siècle, et elle y ajouta le sien, qui était d’être une Démocratie… Philippe II fut ruiné, du reste, avant d’avoir acheté la France, et les victoires de Henri IV firent le reste.

1386. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Après avoir assisté pendant des heures à ces débats, souvent aussi éloquents que confus, sans prendre une note, mais aussi sans se dissiper en paroles, il rentrait chez lui tout plein de ce qu’il avait entendu, et il le jetait sur le papier avec feu et avec netteté dans un travail de soirée et de nuit, où sa plume, si hâtée qu’elle fût, ne rencontrait jamais un mot douteux ni une locution louche : il ne pouvait parler ni écrire d’autre langue que celle de sa famille et de sa maison, celle qu’il tenait de son illustre père, et de ses premiers maîtres, de ses premières lectures d’enfance.

1387. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

Dès qu’on n’est pas de l’avis de Lamennais, de l’opinion et du système qu’il tient pour vrai dans le moment, il vous insulte et vous injurie ; il vous appelle imbécile, idiot, et vous loge aux petites maisons ; c’est sa formule invariable : Le sentiment que fait éprouver la lecture de l’Essai sur l’indifférence, dit M. 

1388. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Propriétaire viager ou, si l’on veut, locataire à vie de la maison qu’il occupe, ayant ainsi le sentiment du chez-soi, l’ouvrier du Hartz, en sa qualité de membre de la corporation des mines, « possède sur les richesses minérales et forestières de ce district une sorte d’hypothèque légale qui le garantit, ainsi que sa famille, contre toutes les éventualités fâcheuses qui peuvent se présenter. » Il a non seulement l’habitation et le jardin qui y tient, il a le droit de récolter à titre gratuit dans les forêts domaniales le bois de chauffage ; le blé lui est assuré à un prix invariable et toujours au-dessous de celui du marché.

1389. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

   Lorsque le destin plus prospère    Me ramena chez mon vieux père, Le seuil de la maison se ferma devant moi ; Les valets insolents, à l’audace impunie, Me jetèrent de loin leur brutale ironie…    Et j’ai souffert cela pour toi !

1390. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Quittant avec un serrement de cœur sa chère maison de la promenade Saint-Antoine, il alla à Mornex, tiède village du Salève, se préparer à un second voyage de Vichy.

1391. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

Quelques courtisanes sans pudeur, des esclaves que leur sort avilissait, et des femmes inconnues au veste du monde, renfermées dans leurs maisons, étrangères aux intérêts de leurs époux, élevées de manière à ne comprendre aucune idée, aucun sentiment, voilà tout ce que les Grecs connaissaient des liens de l’amour.

1392. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

Ranger ses pierres le long de la route, une par une, ne mène à rien : il faut bâtir la maison.

1393. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Dans ses dernières années, Ronsard habitait son prieuré de Saint-Cosme ou son abbaye de Croixval ; souvent il venait à Paris, soit chez son ami Galland, principal du collège de Boncourt, soit dans une maison qu’il avait à l’entrée du faubourg Saint-Marcel (rue Neuve-Saint-Étienne-du-Mont).

1394. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Je crois la voir donner la main à Mme Dacier, cette autre Clorinde de la naïve érudition d’antan  Mlle de Montpensier est une héroïne de Corneille, très fière, très bizarre et très pure, sans nul sentiment du ridicule, préservée des souillures par le romanesque et par un immense orgueil de race ; qui nous raconte, tête haute, l’interminable histoire de ses mariages manqués ; touchante enfin dans son inaltérable et superbe ingénuité quand nous la voyons, à quarante-deux ans, aimer le jeune et beau Lauzun (telle Mandane aimant un officier du grand Cyrus) et lui faire la cour, et le vouloir, et le prendre, et le perdre  Le sourire discret de la prudente et loyale Mme de Motteville nous accueille au passage  Mais voici Mme de Sévigné, cette grosse blonde à la grande bouche et au nez tout rond, cette éternelle réjouie, d’esprit si net et si robuste, de tant de bon sens sous sa préciosité ou parmi les vigoureuses pétarades de son imagination, femme trop bien portante seulement, d’un équilibre trop imperturbable et mère un peu trop bavarde et trop extasiée devant sa désagréable fille (à moins que l’étrange emportement de cette affection n’ait été la rançon de sa belle santé morale et de son calme sur tout le reste)  A côté d’elle, son amie Mme de La Fayette, moins épanouie, moins débordante, plus fine, plus réfléchie, d’esprit plus libre, d’orthodoxie déjà plus douteuse, qui, tout en se jouant, crée le roman vrai, et dont le fauteuil de malade, flanqué assidûment de La Rochefoucauld vieilli, fait déjà un peu songer au fauteuil d’aveugle de Mme du Deffand  Et voyez-vous, tout près, la mine circonspecte de Mme de Maintenon, cette femme si sage, si sensée et l’on peut dire, je crois, de tant de vertu, et dont on ne saura jamais pourquoi elle est à ce point antipathique, à moins que ce ne soit simplement parce que le triomphe de la vertu adroite et ambitieuse et qui se glisse par des voies non pas injustes ni déloyales, mais cependant obliques et cachées, nous paraît une sorte d’offense à la vertu naïve et malchanceuse : type suprême, infiniment distingué et déplaisant, de la gouvernante avisée qui s’impose au veuf opulent, ou de l’institutrice bien élevée qui se fait épouser par le fils de la maison !

1395. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

Sa parole de marbre et d’or avait le son Des clairons de l’été chassant les jours moroses ; Comme en Thrace Apollon banni des grands cieux roses, Il regardait du cœur l’Olympe, sa maison.

1396. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

Chaque homme un peu individualisé est, à cet égard, comme une « maison divisée ».

1397. (1842) Essai sur Adolphe

« Chaque fois que je verrai se fermer devant moi les portes d’une maison joyeuse, loin de pleurer sur mon isolement, je m’applaudirai, dans le silence de ma pensée, du choix glorieux de mon cœur ; et, comparant le mensonge de cette fête à la fête perpétuelle de mon amour, je les plaindrai sincèrement de n’avoir pas comme moi le vrai bonheur.

1398. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

Et plus loin, quand il quitte la maison maternelle pour le collège, il dira : « Je ressemblais à une statue de l’Adolescence enlevée un moment de l’abri des autels pour être offerte en modèle aux jeunes hommes. » Tout cela doit avoir été très juste, très fidèle ; il est dommage seulement que ce soit l’original lui-même qui se fasse de la sorte son propre statuaire et son propre peintre.

1399. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

Elle la devait sans doute en partie à la mémoire de son oncle, à ses richesses, à ses grandes relations, mais aussi à son caractère et à son attitude : Mme de Mazarin n’est pas plus tôt arrivée en quelque lieu, dit Saint-Évremond, qu’elle y établit une maison qui fait abandonner toutes les autres.

1400. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107

C’est à sa suite que je rangerais un peu confusément, et sauf la différence des âges, quelques noms que je rencontre en ces années, le président Hénault, le président de Maisons, le comte Des Alleurs, et le fils de Bussy, cet évêque de Luçon qu’on proclamait le dieu de la bonne compagnie et plus aimable que son père.

1401. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Journal de la campagne de Russie en 1812, par M. de Fezensac, lieutenant général. (1849.) » pp. 260-274

On emporta sur des charrettes tout ce qui restait de vivres : Je laissai dans ma maison, dit M. de Fezensac, la farine que je ne pus emporter ; on m’avait conseillé de la détruire ; mais je ne pus me résoudre à en priver les malheureux habitants, et je la leur donnai de bon cœur, en dédommagement du mal que nous avions été forcés de leur faire.

1402. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Je les aimai, dit-il dans une note de sa Maison rustique, parce que l’exemple de Rapin m’avoit gâté : je le croyois un modèle à suivre.

1403. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Les passions vives et courtes sont donc les vrais mobiles propres à animer le théâtre ; car si ce que je viens de dire est vrai dans la nature, le spectacle qui en est une imitation, doit s’y conformer d’autant plus, que les passions, fussent-elles feintes, se communiquent d’homme à homme d’une manière plus soudaine que la flamme d’une maison embrasée ne s’attache aux édifices voisins.

1404. (1761) Apologie de l’étude

J’avouerai cependant, car il faut être juste, que dans ces archives de frivolité, d’erreur et d’ennui, j’ai distingué quelques historiens philosophes, quelques physiciens qui savent douter, quelques poètes qui joignent le sentiment à l’image, quelques orateurs qui unissent le raisonnement à l’éloquence ; mais le nombre en est trop petit, trop étouffé par le reste, pour me réconcilier avec cette vaste collection de livres : je la compare à ces tristes maisons, destinées à renfermer des insensés ou des imbéciles, avec quelques gens raisonnables qui les gardent, et qui ne suffisent pas pour embellir un pareil séjour.

1405. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

La maison du procureur, son intérieur, son mobilier, son jargon, ses plaisirs, le caquet de sa femme, et jusqu’au menu de ses repas et de ses festins, y sont pour la première fois décrits avec la fidélité et la minutie d’un procès-verbal ; les personnages s’y montrent non pas tels qu’il a plu au romancier de les faire, mais tels qu’ils ont dû être rigoureusement par rapport à leur époque et à leur fonction, et l’on sent parfaitement, à la façon dont ils se conduisent, que l’auteur se préoccupe bien moins de leur faire jouer un rôle que d’accuser scrupuleusement jusqu’aux moindres circonstances de leurs habitudes et jusqu’aux moindres détails de leur physionomie.

1406. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Nous avons vu que les jansénistes de la Fronde s’étaient scandalisés qu’un cardinal eût dans sa maison des statues et des portraits légèrement vêtus ; le duc de Mazarin s’en fit aussi un cas de conscience, toutes ces nudités le révoltèrent : et que fit-il ?

1407. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Maîtresse de maison comme il est bien probable qu’on n’en verra plus, Madame Récamier n’avait pas la stupide égalité de la bienveillance qui, pour la plèbe des salons, égalitaire comme toutes les plèbes, est l’amabilité suprême.

1408. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »

Il était dans la philosophie comme un homme du monde dans sa maison ; il en faisait les honneurs avec un bon goût et une politesse exquise ; il allait au devant de ses hôtes, leur prenait la main, les conduisait sur tous les points de vue qui pouvaient les intéresser ou leur plaire.

1409. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

. — Il ne trouve encore que des bêtes farouches dans ces Grecs, auxquels tant de siècles auparavant Deucalion a enseigné la piété envers les dieux, dont Hellen a formé une même nation en leur donnant une langue commune, chez lesquels enfin règne depuis trois cents ans la maison d’Inachus. — Orphée trouve la Grèce sauvage, et en quelques années elle fait assez de progrès pour qu’il puisse suivre Jason à la conquête de la Toison d’or ; remarquez que la marine n’est point un des premiers arts dont s’occupent les peuples. — Dans cette expédition il a pour compagnons Castor et Pollux, frères d’Hélène, dont l’enlèvement causa la fameuse guerre de Troie.

1410. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Dans la description d’un de ces banquets de fête familiers aux riches citoyens de Colophon et d’Éphèse, il disait en vers d’un tour lyrique : « Au centre, cependant, est un autel86, de toutes parts chargé de fleurs ; et les chants et l’allégresse font retentir la maison entière.

1411. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Sur la place publique, devant l’église, devant son église, qui est aussi sa maison commune, la foule vit de la vie fictive de la scène. […] Nous ne trouvons chez lui que le regret assez vulgaire des dons de jeunesse gaspillés sans profit pour le bien-être des vieux ans : Bien sais, si j’eusse étudié Au temps de ma jeunesse folle, Et à bonnes mœurs dédié, J’eusse maison et couche molle ! […] Marivaux croirait nous faire mal connaître les demoiselles Habert, s’il ne nous les montrait dans leur logis : « Nous entrâmes dans une maison dont l’arrangement et les meubles étaient dans le goût des habits de nos dévotes. […] Mais que l’on ne s’y trompe point, que l’on renonce enfin à la légende, car « Moscou a brûlé comme aurait pu brûler n’importe quelle ville construite en bois, abstraction faite du mauvais état des pompes, qu’elles y fussent restées ou non, comme n’importe quel village, fabrique ou maison, qui auraient été abandonnés par leurs propriétaires et envahis par les premiers venus192 ». […] Ne peut-on pas admirer une sorte de solennité dans la façon dont s’avancent, dont « incèdent » les paysans qui rapportent à leur maison un veau né dans les champs ?

1412. (1881) Le naturalisme au théatre

On a dîné la veille avec l’auteur dans une maison charmante ; on doit déjeuner le lendemain avec lui, chez un ancien ami de collège. […] On est même allé plus loin, on a prétendu qu’il était impossible de bien connaître l’homme, si on ne l’analysait pas avec son vêtement, sa maison, son pays. […] Il serait absurde de croire qu’on pourra transporter la nature telle quelle sur les planches, planter de vrais arbres, avoir de vraies maisons, éclairées par de vrais soleils. […] Il y a des effets impossibles à rendre : une inondation par exemple, une bataille, une maison qui s’écroule. […] Et voilà le crime dans la maison, Aïscha pousse Garin, qui l’adore, à tuer Herbert, dont la vieillesse l’importune sans doute.

1413. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

. — Un malade de Bicêtre, qui avait eu autrefois la folie d’être riche à millions, semblait guéri après des années ; le médecin, la plume à la main pour signer son exeat, expliquait aux assistants et au directeur de la maison comme quoi ce malade était guéri : celui-ci, du sourire le plus gracieux, attendant que le docteur eût fini, se tourna vers lui et lui glissa tout bas à l’oreille que, pour le récompenser, il avait, aussitôt sorti, un million à son service. — C’est le poète. […] Dès le premier jour où il arrive dans une maison, il se lance dans un sujet, il parle (fort bien) pendant une heure, sur l’Italie, sur Rome, sur les cathédrales. […] LXXIII La prétention de ceux qui habitent le premier étage dans la maison de l’amour-propre est de n’avoir aucun rapport avec ceux qui occupent le rez-de-chaussée. […] CXIX Napoléon, dans sa dernière maladie à Sainte-Hélène, rêvait, comme dans un délire martial, de rencontrer là haut, dans un Olympe pareil au ciel d’Ossian ou aux Champs Élysées de Virgile, tous ses anciens compagnons d’armes et ses lieutenants, Kléber, Desaix, Lannes, etc., de causer guerre avec Condé, Turenne, Annibal, ses égaux dans le passé : — « À moins, disait-il en souriant, qu’on ne s’effraie aussi là haut de voir tant de militaires rassemblés. » — Murger, malade et à la veille de sa mort dans la maison de santé, rêvait de faire là-haut, avec de gentils et malins esprits, un Figaro comme il n’y en avait jamais eu : — « AÀ moins, ajoutait-il en souriant mélancoliquement, que le bon Dieu ne le fasse saisir. » C’est le même sentiment : pour un philosophe, tous les hommes sont des hommes.

1414. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Fêté par les courtisans et par les gens de lettres, ayant, s’il faut l’en croire, « assez d’argent pour en faire part à ses amis », c’est au sein de cette opulence, si nouvelle dans la maison d’un poète, qu’il acheva ce poème tout plein des futilités ingénieuses, de la mollesse, des satisfactions de vanité, au milieu desquelles il l’écrivait, œuvre brillante et frivole comme sa vie. […] On les prenait à gages, la mode ayant remplacé les fous par les beaux esprits, et ils faisaient des vers misérables, des épigrammes, des sonnets, des chansons galantes, pour égayer des gens de grande maison, occupés d’intrigues politiques. […] Boileau reconnaissait les premiers traits de cette poésie dans Villon, au grand scandale de Sainte-Garde, indigné qu’il fît cet honneur « à un voleur de nuit, dit-il, lequel non seulement tirait la laine, mais perçait les maisons et montait aux fenêtres avec des échelles de corde. » N’eût-il pas été plus juste, plus séant, de faire descendre la poésie française « de Thibaut, comte de Champagne, le chaste amant de la reine Blanche, voire d’Octavien de Saint-Gelais, évêque d’Angoulême, de la noble maison de Lusignan115 ? 

1415. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

C’est qu’elle avait à ses yeux deux grands avantages sur Félicité Didot : le premier, d’être presque née, comme l’on disait encore ; et le second, que la fortune était entrée avec elle dans la maison de Bernardin. […] Quel besoin d’ajouter : « Tout le monde, du reste, dans la maison de Victor Hugo, aimait, célébrait le roi de Prusse ?  […] J’ai du plaisir à proclamer bien haut ce que je dois au grand, au terrible vieillard qui, sans autre recommandation que celle de ma bonne volonté, m’ouvrit jadis l’accès de sa maison. […] Et, à cet égard, messieurs, si les parallèles étaient encore à la mode, on ne saurait guère imaginer, bien que tous deux nourris dans la même maison, d’homme plus différent de son ami, confrère, et prédécesseur parmi vous, Jules Janin. […] Mais, plus tard, — à l’âge où nos habitudes obtiennent de nous tant de concessions, — ce ne fut assurément pas sans tristesse que, pour ne pas s’associer à une politique qui n’était plus la sienne il sortit de cette grande maison du Journal des Débats.

1416. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Le ciel est clair, les maisons sont blanches, la rivière bleue ; sur la rive, il y a des jardins pleins de roses et j’aperçois le fond de la ville qui dégringole tout joyeux ! […] Pour calmer la frayeur de ses hôtes, mon oncle leur répétait que des paysans, dans leur fuite précipitée, avaient laissé du feu dans leurs maisons et que c’étaient les maisons qui brûlaient dans la solitude… Mon oncle alla se coucher et dormit d’un réel sommeil. […] On entend le fracas des choses brisées dans les maisons. […] Ou encore : Il était midi ; les maisons avaient leurs volets fermés… Un vent lourd soufflait. […] Vous semez vos fruicts, à fin qu’il en face le degast ; vous meublez et remplissez vos maisons, pour fournir à ses voleries ; vous nourrissez vos enfants, à fin qu’il les mene à la boucherie… (La Boétie, Servitude volontaire.

1417. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Il est des auteurs qui étudient toutes les perspectives, comptent les maisons, détaillent tout, arbre par arbre, feuille par feuille. […] Il tenait à la main son chapeau, une paire de ciseaux et un peigne : “Monsieur, dit-il, je suis le coiffeur de la maison, et je viens vous offrir mes services, mes inappréciables services.” […] Taine, Edmond About, Henry de Kock, Amédée Achard, feu Nicolardot, fruits confits à l’École normale, excellente maison pour la préparation de ce genre de produits. […] C’est d’une exagération ennuyeuse ; on est étonné, après avoir lu cette description, que le chevreuil ne fasse pas écrouler la maison, la ville, le monde. […] Toujours prête à faire un conte ou un mensonge, c’est la confidente et l’espion de toute la maison… Habile à obscurcir encore les couleurs de la médisance par toutes sortes d’adroites interprétations mensongères, elle sait mêler la vérité à l’imposture, l’ironie au sourire et la candeur à l’astuce.

1418. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Il s’étale sous d’innombrables formes sur la façade de bois des maisons, sur la façade de pierre des châteaux, sur la façade de marbre des palais. […] Les premières sont la charpente qui soutient la maison ; les secondes l’échafaudage qui sert à la bâtir et qu’on refait à chaque édifice. […] Cela est faux. — Il n’y a aucune raison pour qu’il n’exige pas ensuite qu’on substitue le soleil à cette rampe, des arbres réels, des maisons réelles à ces menteuses coulisses.

1419. (1900) La culture des idées

Stuart Mill composa sa logique dans les rues de Londres, pendant le trajet quotidien de sa maison aux bureaux de la Compagnie des Indes ; croira-t-on que cet ouvrage ne fut pas ordonné en état de conscience parfaite ? […] Je vous recommanderai même, quand vous serez entré dans l’hôtellerie, de fermer la porte à double tour ; si l’on frappe, si l’on appelle, suggérez que cela pourrait bien être cette troupe de voleurs que vous avez rencontrée en route ; et si l’on insiste, n’hésitez pas à armer toute la maison et à tirer par les fenêtres. […] La peinture claire et les étoffes transparentes sont incompatibles avec la nécessité de la houille ; là où il faut se chauffer beaucoup et beaucoup activer des machines, le plaisir est d’avoir une maison solide, de manger des choses fortes, de boire en écoutant la pluie battre les vitres. […] La France n’est pas une maison de commerce qui donnerait des primes à ses clients ; ni elle n’est une dame qui doive condescendre à rendre moins âpre l’accès de ses faveurs. […] Hugo, à ce qu’il raconte, était sur la toit plat de sa maison, “vêtu de sa seule dignité”, et se livrait à des mouvements gymnastiques après avoir pris une douche froide.

1420. (1888) Portraits de maîtres

Ces petits poèmes, que Vigny polissait durant ses années de service militaire, quand, lieutenant, puis capitaine dans la maison du roi, il utilisait ses loisirs à la façon d’un Descartes ou d’un Vauvenargues, sont des productions charmantes et délicates, quoique surpassées en perfection par des maîtres plus voisins de nous. […] Rien n’est changé… Voici la maison de ma femme ; Pauvre femme ! […] Il était midi ; une lumière blanche tombait du ciel pâle sur la terre pâmée de chaleur ; le sol luisait comme du métal, et l’ombre ne traçait plus au pied des édifices qu’un mince filet bleuâtre, pareil à la ligne d’encre dont un architecte dessine son plan sur le papyrus les maisons, aux murs légèrement inclinés en talus, flamboyaient comme des briques au four ; les portes étaient closes et aux fenêtres, fermées de stores en roseaux clissés, nulle tête n’apparaissait. […] Dans un des intermèdes de son Ahasvérus il regarde vers la maison natale « sous les cerisiers fleuris », vers la triste et pensive campagne « à l’heure où le soleil emporte dans les bois des Dombes sur son épaule sa gerbe d’épis blonds ». […] Les jeunes enthousiastes souffrirent cruellement de ces coups d’épingle plus redoutables parfois que des coups d’épée ; ils durent tout emporter de haute lutte, mais après avoir au début joué forcément ce rôle d’incompris qui laisse parfois des ressouvenirs amers et de cruelles cicatrices, Edgar Quinet, comme beaucoup de ses contemporains, éprouva d’abord cette sensation pénible et se reconnut isolé même dans les maisons où on l’accueillait en parent et en ami.

1421. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

C’est cette même année que la jeune femme à laquelle il n’a cessé de penser meurt à Paris dans une maison de santé. […] Certes, il vit plus que personne dans le monde des essences métaphysiques, mais il n’en tire pas de construction qui lui soit personnelle, il ne se bâtit pas une maison à son goût. La maison construite par les philosophes allemands, par le romantisme allemand, lui suffit, lui donne les habitudes d’une pensée et d’un langage qu’il n’a pas créés. « Il y a si longtemps que je n’ai point regardé du côté de ma métaphysique et que je vis dans la pensée d’autrui ! […] La vie spirituelle Mais il y a plusieurs demeures dans la maison de Dieu. […] Et pourtant, de ce qui est sorti de cette maison de Genève, c’est l’œuvre d’Amiel seule qui aujourd’hui vit, agit, apporte un bienfait, de la beauté, de l’âme.

1422. (1899) Arabesques pp. 1-223

Michelet put donc constater que la Révolution avait eu pour résultat immédiat le triomphe de la maison de commerce : Homais, Prudhomme et Cie, et la mise en carte électorale du prolétariat. […] Et ce ne sera jamais sans s’émouvoir qu’on relira la Maison des Rossignols, Hymne aux Roses, Vers dorés et cette strophe : Mes bras sont ruisselants du sang rouge des baies, Mes pieds nus ont foulé les fraises et les fleurs, Je sais le chant sacré des antiques douleurs Et la sève du monde a coulé par mes plaies… Mais vous qui ne vous croyez pas « éclatants et pudiques », trouverai-je dans vos livres entassés sur mon bureau, des strophes harmonieuses dont la cadence me bercera, — sans m’endormir, — comme le tremblement des feuillages au soleil, comme le cri des grillons dans les prés crépitants, comme la symphonie ardente de l’été parmi l’azur radieux ? […] Qu’ils viennent avec moi voir les petites portes des maisons des bois abandonnées et crevées. […] Cela, malgré les motifs de haine et les rivalités soigneusement entretenus par les dirigeants afin que prospèrent les jeux de Bourse et les maisons de commerce à forts capitaux. […] Quant à raser la maison malsaine, leur courage ne va pas jusque-là.

1423. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

De là misère, nécessité d’abandonner son enfant, retours de sa pensée vers son pays natal, où cependant elle n’avait d’autre famille que les noms du pays, les rues et les portes des maisons. […] C’est le triomphe de la langue française menée au feu : infanterie, cavalerie, artillerie, incendie, assauts, carnage, tout roule, tout avance, tout recule, tout tourbillonne, tout s’abat, comme dans ces trombes terrestres où les nuées, entrechoquées par des vents contraires, finissent par vomir la grêle qui couche à terre les maisons, et qui emporte avec les feuilles les membres des arbres.

1424. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Personne ne peut trouver à redire, quand toutes les maisons sont rassemblées sur la même place, autour de la scène ; et l’on ne s’étonne pas, quand de simples bourgeois descendent dans la rue pour causer, comme quand des rois ou des reines sortent de leur chambre pour dire leurs secrets. […] L’hypocrisie de Trissotin, de Béline et de Tartufe détruit la paix et la fortune des maisons.

1425. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

C’est ce qui porte la date d’aujourd’hui dans nos maisons, dans nos rues, dans nos lieux de réunion. […] Ainsi un homme qui marche à l’intérieur d’une maison, si nous regardons du dehors, apparaît successivement à chaque fenêtre, et dans les intervalles nous échappe.

1426. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Elle se retire, recueillie comme une mendiante dans la maison d’un brahmane hospitalier. […] Ne repousseriez-vous pas la prière de celui qui chasse son épouse, l’honneur de sa maison ; qui condamne au désespoir celle dont le sein porte le fruit de sa tendresse, qui la sacrifie comme la victime offerte pour les apaiser aux mauvais génies.

1427. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Adieu, ma maison blanche à l’ombre du noyer ! […] Des deux séjours humains, la tente ou la maison, L’un est un pan du ciel, l’autre un pan de prison ; Aux pierres du foyer l’homme des murs s’enchaîne, Il prend dans ses sillons racine comme un chêne : L’homme dont le désert est la vaste cité N’a d’ombre que la sienne en son immensité.

1428. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

Jeannin, dès l’origine de l’entreprise factieuse et de la prise d’armes des Guises contre le roi, voyant que le duc de Mayenne s’y engageait plutôt sous l’impulsion de son frère que par lui-même, lui fit toutes les objections contre une telle guerre, aussi fatale, selon lui, à la religion qu’à l’État, et devant être funeste à la maison de Lorraine.

1429. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

L’opulence de sa maison est pour la grande place qu’il remplit et pour des bienséances d’état ; ce sont des dehors qui l’environnent ; mais, dans sa personne, tout est simple et modeste comme auparavant ; ses manières même et ses discours sont, comme autrefois, pleins d’affabilité ; c’est, en effet, la même personne que j’ai eu l’honneur de pratiquer à Germigny, il y a dix-sept ou dix-huit ans et plus… Jugez si je suis content de mon voyage !

1430. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

C’est le même sentiment d’honneur héroïque et royal, et du noble orgueil invincible qu’on n’en saurait séparer, qui faisait dire au grand Frédéric, au moment le plus désespéré de la guerre de Sept Ans et dans les heures terribles où il songeait à se donner la mort, plutôt que de signer son déshonneur et celui de sa patrie (juillet-octobre 1757) : J’ai cru qu’étant roi, il me convenait de penser en souverain, et j’ai pris pour principe que la réputation d’un prince devait lui être plus chère que la vie… Je suis très résolu de lutter encore contre l’infortune ; mais en même temps suis-je aussi résolu de ne pas signer ma honte et l’opprobre de ma maison… Si vous prenez la résolution que j’ai prise (la sœur généreuse à laquelle il écrit, la margrave de Baireuth, avait résolu de mourir en même temps que lui), nous finissons ensemble nos malheurs et notre infortune, et c’est à ceux qui restent au monde à pourvoir aux soins dont ils seront chargés, et à porter le poids que nous avons soutenu si longtemps.

1431. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Voici, du reste, le passage duquel on peut tirer cette conséquence On sait, dit-il (août 1738), qu’il y a longtemps qu’il est en usage, lorsqu’on a l’honneur de manger avec le roi, d’ôter son chapeau ; ce n’était pas autrefois le respect, et Mme la maréchale de Villars m’a dit que dans le temps qu’elle suivait M. le maréchal dans ses campagnes, les officiers qui mangeaient avec elle et M. le maréchal, même les ordonnances de la maison du roi, le gendarme, le chevau-léger, etc., qui ont toujours l’honneur de manger avec le général, y mangeaient avec leurs chapeaux sur la tête.

1432. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Et ainsi, lorsque la prédication de Jésus commençait, lorsque après l’avoir vu, au retour du désert et de sa tentation triomphante, quitter de nouveau sa mère, Marie triste et résignée, on le suivait le long de la mer de Galilée allant recruter des pêcheurs pour disciples ; lorsque dans des scènes très plates et d’un langage délayé, mais assez naïves, on assistait à ces conversations, puis à ces conversions de pêcheurs, de gens de métier, chacun ayant sa physionomie et gardant assez bien son caractère ; lorsque le cortège des Douze se complétait ainsi à vue d’œil, avec sa variété, — parmi eux un seul noble, Barthélemy « en habit de prince », les autres dans leurs habits mécaniques ou de travail, saint Thomas en habit de charpentier, ayant jeté seulement ses outils, et Matthieu le publicain, à son tour, assis d’abord devant sa table, avec ses sacs d’argent rangés dessus, et cependant offrant dans sa maison un repas à Jésus qui l’accepte, — il y avait certainement, à cette suite de scènes familières, un intérêt que l’on conçoit encore très-bien aujourd’hui, et qui consistait dans l’extrême détail, dans le naturel minutieux du développement, dans l’imitation et la copie de la vie.

1433. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Elle est certainement la première à souffrir de cette exécution cruelle : « Mais je devais, se dit-elle, ce sacrifice à ma foi outragée, à ma piété. » Cette bonne dame qui chasse de sa maison le docteur, son ami platonique, parce qu’il a déclaré en vouloir au bon Dieu, ressemble fort dans son genre à Sibylle repoussant impitoyablement, pour pareil méfait, le jeune homme qu’elle aime et qui l’adore ; et comme elle aussi, mais plus à temps, par ce parti héroïque elle amène à résipiscence le récalcitrant et elle le convertit.

1434. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

M. de Senfft se décida, en cette occasion, à mettre sa maison sur un plus grand pied que par le passé et à représenter, à proprement parler, ce qu’il n’avait pas fait encore.

1435. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

C’est bonheur vraiment que de prier dans ces grandes maisons de Dieu, où il semble que la dévotion s’agrandit. » Elle a hérité je ne sais quoi du Moyen-Age et de ses saintes avec leur passion pour la prière, pour la bienheureuse solitude, pour la fuite du monde et la vie cachée.

1436. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Toute la magnificence des Romains, dans le bon temps, était publique : l’épargne ne régnait que dans les maisons des particuliers.

1437. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

Il raconte, de son ton caustique, comment le prince le consulta un jour sur une pièce dont il se croyait bonnement l’auteur pour en avoir donné ou changé quelques mots, et qui était d’un gentilhomme de sa maison : « Quand cette comédie a été achevée, nous dit Collé, Son Altesse l’appela simplement noire pièce, et il finit par l’appeler ma pièce, en sorte qu’elle a été jouée autant sous le titre de la pièce du prince que sous celui de Barbarin. » Le prince en reçut des compliments de tout le monde, y compris ceux de ce sournois de Collé, avec le même aplomb que Louis XVIII se laissait louer et admirer à bout portant pour un mot de Beugnot.

1438. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Pendant cette période de déclin, le comte de Clermont vécut plus habituellement dans une petite maison qu’il avait rue de la Roquette.

1439. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

Si redonner de la nouveauté à Racine était une conquête, il ne fallait pas craindre d’aller jusqu’au bout, et, après avoir fait son entrée dans ces grands rôles qui sont comme les capitales de l’empire, il y avait à se loger encore plus au cœur : Bérénice, quand il s’agit de Racine, c’est comme la maison de plaisance favorite du maître.

1440. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

On plaisante ces deux maisons sur leurs manières cérémonieuses et bourgeoises.

1441. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

Vielé-Griffin se plaît parmi des sites joyeux, la tranquille Touraine se devine aux vers du Porcher ; ailleurs sont des visions de bois dans le soleil, de jardins fleuris, de ports bigarrés, d’hommes qui vont et viennent ; puis un village, des routes animées de chevaux qui galopent sous des grelots, et là-bas dans la campagne des groupes de maisons paisibles où la vie doit être bonne.

1442. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

Tant que des cœurs sensibles et délicats se heurteront à la femme et à la vie, le poète de Dalila et de La Maison du Berger aura ses fidèles.

1443. (1890) L’avenir de la science « XII »

Les murs de l’église en granit à peine équarri et couvert de mousse, les maisons d’alentour construites de blocs primitifs, les tombes serrées, les croix renversées et effacées, les têtes nombreuses rangées sur les étages de la maisonnette qui sert d’ossuaire 110 attestaient que, depuis les anciens jours où les saints de Bretagne avaient paru sur ces flots, on avait enterré en ce lieu.

1444. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Jean, qui était connu dans la maison, fut admis sans difficulté ; mais Pierre fut arrêté à l’entrée, et Jean fut obligé de prier la portière de le laisser passer.

1445. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre II : L’intelligence »

Percevoir une maison, c’est associer en un groupe unique des idées de forme, hauteur, solidité, couleur, position, distance, etc. ; par la répétition et l’habitude, ces notions se sont fondues en un tout qui est perçu presque instantanément.

1446. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Dans un dernier pèlerinage d’adieu, qu’avant de quitter leur séjour de bonheur, les deux amants vont faire à tous les sites préférés, montrant de loin du doigt à son ami la petite maison de pêcheur dans laquelle ils se sont rencontrés pour la première fois, et qui est à peine visible à l’horizon, Julie lui dit avec sentiment : « C’est là !

1447. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

Il voulut faire entrer Mme Récamier, à l’origine, comme dame d’honneur dans la maison impériale ; il n’aimait pas la noblesse, et aurait désiré avoir là quelqu’un d’influent et de dévoué.

1448. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Tantôt c’était la maison de Noailles qui voulait qu’elle en prît le vicomte, tantôt la cabale Choiseul qui lui destinait Biron (Lauzun), qui, depuis !

1449. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Élevé par un précepteur particulier dans une maison opulente en vue de toutes les séductions de la société, il fallait que ses dispositions fussent de bonne heure bien décidées, et son amour de l’étude bien ardent, pour pouvoir lutter contre de tels attraits.

1450. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Ses supérieurs lui ayant soupçonné, pendant son cours de régence, des intrigues avec quelque femme, l’envoyèrent dans une de leurs maisons du diocèse de Meaux, laquelle est une espèce de solitude : c’est là qu’il commença de faire connoître ce qu’il seroit par la suite.

1451. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

De toutes ces richesses mélodiques, je dois me borner à détacher deux strophes de Philippe Desportes et deux stances de Lamartine : Si je ne loge en ces maisons dorées Au front superbe, aux voûtes peinturées D’azur, d’émail et de mille couleurs, Mon œil se paît des trésors de la plaine Riche d’œillets, de lis, de marjolaine Et du beau teint des printanières fleurs.

1452. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

J’oubliais encore de dire que dans ces écoles on étudie aussi les éléments de l’histoire, de la géographie ; on prend une teinture du blason, des généalogies des maisons souveraines, enfin de tout ce qui est nécessaire à un homme qui veut servir sa patrie avec quelque distinction8.

1453. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 16, des pantomimes ou des acteurs qui joüoient sans parler » pp. 265-295

Ils trouvent des théatres dans toutes les maisons.

1454. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Cent ans plus tard, en France, Balzac écrit Le Prince, sous Richelieu, préparant Louis XIV ; tandis qu’en Italie le grand patriote Machiavel ne peut s’inspirer que d’hommes tels que Cesare Borgia, Giuliano di Medici ou Lorenzo di Piero di Medici ; aventuriers, tyranneaux de province… En 1494 déjà, une invasion française interrompait l’épopée de Boiardo ; au xvie  siècle Arioste se réfugie dans les domaines intangibles de la fantaisie, il écrit une œuvre de beauté durable, universelle, mais inefficace pour la patrie ; ses prophéties sur l’avenir de la maison d’Este sont pleines de rhétorique et… d’ironie involontaire aussi ; après lui, Torquato Tasso subit à la fois la réaction catholique et le joug des traditions académiques. — En France, le triomphe du catholicisme est aussi celui de l’unité nationale ; « Paris vaut bien une messe » n’est pas une boutade, c’est un mot qui résume une grande nécessité ; ce catholicisme-là n’asservit pas la pensée ; pour plusieurs écrivains, qui nous l’ont dit expressément, il est la liberté ; il ne soumet pas la France à la Papauté, il mène au gallicanisme de Bossuet ; de même, la tradition académique, malgré tous ses défauts, contribue à la discipline nationale.

1455. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

ô maison de Priam !

1456. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

L’esprit du grand jurisconsulte Favre n’avait pas cessé de hanter ces vieilles maisons parlementaires. […] Lors de la restauration de la maison de Savoie, il ne voulut pas rentrer dans cette carrière de judicature ni reprendre la responsabilité du sang à verser. […] Le bonheur politique, comme le bonheur domestique, n’est pas dans le bruit ; il est le fils de la paix, de la tranquillité, des mœurs, du respect pour les anciennes maximes du gouvernement, et de ces coutumes vénérables qui tournent les lois en habitudes et l’obéissance en instinct. » Et l’auteur montre que tel a été le caractère constant et le régime de la maison de Savoie, en qui il loue surtout le talent de gouverner sans jamais se brouiller avec l’opinion. […] Je fais toujours la même réponse : du temps de la canaillocratie, je pouvais, à mes risques et périls, dire leurs vérités à ces inconcevables souverains ; mais, aujourd’hui, ceux qui se trompent sont de trop bonne maison pour qu’on puisse se permettre de leur dire la vérité.

1457. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Dans une petite maison du faubourg Saint-Jacques, avec l’abbé de Saint-Pierre, Varignon le mathématicien, d’autres encore qui tous « se sont dispersés de là dans toutes les Académies  »9. […] Il a, avec tranquillité, des mots durs sur le mariage : « Marié, M. de Montmort continua sa vie simple et retirée, d’autant plus que, par un bonheur assez rare, le mariage lui rendit la maison plus agréable. » Il est ferme et malicieux dans la dispute, mais non passionné. […] Que ne sait-on aussi spirituellement piller la maison pour mériter l’applaudissement du maître et entrer en faveur ! […] Il refuse d’épouser la suivante, à certaines conditions que le maître de la maison veut imposer. […] Il parcourt les petites maisons de l’humanité ; puis tout à coup salue un grand aliéniste, qui quelquefois n’est qu’un chirurgien.

1458. (1930) Le roman français pp. 1-197

Loin d’elle une décision aussi vulgaire : elle restera fidèle, par-delà le tombeau, à cet homme qu’elle n’a jamais aimé ; elle se retirera dans une maison religieuse, d’où elle ne sortira qu’une partie de l’année pour administrer ses biens, « mais toujours dans des occupations plus saintes que celles des couvents les plus austères ». […] Que nos romancières soient difficilement capables de « poser » un caractère d’homme, je viens de le dire, mais il y a des exceptions, telle La Maison du péché de Tinayre, ouvrage viril et parfait. […] Elle roule, elle vagabonde, — et finit par échouer dans une maison de tolérance ! […] Pour les femmes, s’il n’y a pas le couvent, c’est la maison de prostitution. […] Et vous entendez le même écho manichéen, un peu atténué, dans La Maison du Sage et Les Chiens de Dieu, de M. 

1459. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Vigny, retiré dans sa « tour d’ivoire », publiait La Mort du loup, La Maison du berger, La Bouteille à la mer, autant de pièces dont on peut dire, — en attendant le moment de les mieux caractériser, — qu’il ne saurait rien y avoir de moins romantique. […] Et, on le sait, à dater de 1830, s’il y a du romantisme encore dans Stello, dans Chatterton, il y en a bien moins dans Grandeur et servitude militaires ; et on n’en trouve plus guère que des traces dans La Sauvage, La Mort du loup, 1843 ; La Maison du berger, 1844 ; La Bouteille à la mer, 1854. […] C’est de La Mort du loup : Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse ; c’est de La Maison du berger : J’aime la majesté des souffrances humaines ; c’est de La Bouteille à la mer : Le vrai Dieu, le Dieu fort est le Dieu des idées ; que se sont comme envolés tous les vers de lui qui chantent dans nos mémoires. […] Le Fils du pape, L’Enfant de bonne maison, Les Révérends Pères, et Le Vieux Caporal] ; — et plus perfides ; — en même temps que plus adroits. — On ne flatte pas plus habilement des passions, — qu’il ne semble pas que Béranger partageât lui-même ; — et on ne fait pas plus ingénieusement servir une philosophie plus plate [Cf.  […] La Maison du berger] ; — sur l’isolement de l’intelligence parmi les hommes [Cf. 

1460. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

À Philadelphie, vis-à-vis la maison habitée jadis par Franklin, un nègre et un blanc eurent un jour une dispute fort vive sur la vérité du coloris du Titien. […] Que l’on vienne nous dire dans le salon où nous rions et plaisantons avec des femmes aimables, que le feu est à la maison ; à l’instant nous n’aurons plus cette attention légère qu’il faut pour les bons mots et les plaisirs de l’esprit. […] Ici la délicatesse du théâtre français est allée bien au-delà de la nature : un roi arrivant la nuit dans une maison ennemie dit à son confident, quelle heure est-il ?

1461. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

  Ce manège d’aller de maison en maison déclamer ses ouvrages, pour se faire des partisans, n’a jamais été employé par les hommes à talens supérieurs. […] L’amour des Lettres, le mérite & les talens ne sont pas moins héréditaires dans cette illustre Maison, que la vertu, l’honneur & la probité.

1462. (1920) Action, n° 2, mars 1920

La Morgue n’est pas la maison des Atrides. […] Quand la guerre-éclata, les pauvres et les soldats couchèrent pêle-mêle, dans les halles qu’on avait bâties le long des maisons. […] C’est l’époque d’une humanité que les labeurs minutieux, tiennent renfermée et qui ne sort de ses maisons qu’afin d’étaler parmi la pompe rare des féeries son exubérance frondeuse longtemps contenue ou qu’afin d’entreprendre des œuvres qui dépassent superbement la grandeur de l’homme.

1463. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Cet homme, le général Moreau, a la faiblesse de se laisser glisser, comme un conspirateur vulgaire, sur la pente de cette intrigue ; il confère avec le général Pichegru, à la faveur des ténèbres, sur le boulevard et dans la maison d’un des conjurés. […] J’ai 40 000 francs d’appointements, une maison, une terre qui valent 3 ou 400 000 francs, je ne sais.

1464. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Cette bouffée de vent dont la colonne occupait environ un quart de mille emporta des maisons, souleva des toitures, força des troupeaux entiers d’émigrer violemment à travers les airs. […] Il sait très bien qu’en changeant seulement d’amorce et d’hameçon, il pourrait avoir sous peu une ou deux belles anguilles ; mais, en homme prudent, il aime mieux regagner le bord et emporter tranquillement son butin à la maison.

1465. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

Chez plus d’un, la pensée sociale s’installe de bonne heure en maîtresse absolue ; elle dit à l’intuition comme Tartufe à Orgon : La maison est à moi ; c’est à vous d’en sortir. […] Le fondement de l’individualisme stirnérien est la différenciation humaine dans ce qu’elle a de plus élémentaire ; c’est l’unicité ; unicité tellement générale, qu’elle différencie deux esprits quelconques, même les plus vulgaires et les plus insignifiants. — Deux hommes ne voient pas un arbre ou une maison exactement de la même façon.

1466. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

D’abord, Richard Wagner fut, lui même, un fou ridicule… Ensuite, quand on lui épargna « les petites maisons » on voulut « le clouer au pilori de l’histoire » : Wagner fut le Diffamateur de notre patrie, l’Insulteur de nos défaites… C’est l’époque où quelque talent musical lui était accordé. […] Des auditions plus variées, plus fréquentes, de fragments Wagnériens, quelques correspondances « transrhénanes » (des échos de Représentations Solennelles dans la ville de Bayreuth, de Cycles Wagnériens à Munich, à Vienne, à Berlin) découvrirent, ensuite, un génie musical, acceptable… Des insultes de Wagner à la France, on sut ce qu’il fallait penser : et, quant à cette fameuse haine contre la France, nul n’en trouva la marque, ni dans les livres, ni dans les lettres, ni dans les paroles de Richard Wagner ; Richard Wagner avait combattu, dans ses écrits, l’influence de l’esprit français ; mais c’était là tout une autre affaire ; et quiconque avait lu ses lettres et ses livres, quiconque l’avait entendu causer, rapportait aux Parisiens ébahis, que Wagner aimait la France, et Paris, et ses vieux souvenirs de 1842, et ceux, aussi, de 1860, ses amis Français, les compagnies qu’il avait traversées, les rues, les maisons même, où s’était traînée sa misère ; et l’on connut, dans le cœur du rude Ennemi, de délicieuses tendresses, pour le pays qui l’avait bafoué.

1467. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

. . . . . le grand potager derrière la maison Où, pour faire la soupe et selon la saison, Sa mère allait cueillir les choux-fleurs et l’oseille. […] Chez la petite ouvrière qui passe, « gantée et mise avec décence », se rendant dès le matin à l’ouvrage dans la maison des riches, il devine les souffrances de la mansarde qu’elle quitte, qu’elle retrouvera ce soir avec les petits frères qui disent « nous avons faim », tandis que le père roule dans l’escalier après avoir laissé au cabaret sa paye de la semaine.

1468. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

XXVIII « Je lisais dans mon lit, le coude appuyé sur l’oreiller, dans cette voluptueuse nonchalance de corps et d’esprit d’un homme indifférent aux bruits d’une maison étrangère, qu’aucun souci n’attend au réveil, et qui peut user les heures de la matinée sans les compter sous le marteau de l’horloge lointaine qui les sonne aux laboureurs. […] J’attendis que le vieux berger qui ramène les moutons à l’étable pendant les heures brûlantes repassât avec son troupeau sur la lisière du bois, pour lui faire emporter le chevreuil à la maison.

1469. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Un écolier aura à rendre cette expression, maison Cornélienne, qu’après avoir cherche dans son Dictionnaire le mot maison, entre les différentes traductions de ce mot, il s’arrête au mot domus ; son travail de recherche lui aura été fort peu utile : rien ne le choquera dans la phrase où il insérera ce mot, rien ne l’avertira du ridicule de son choix ; comment, avant de savoir le latin, s’apercevra-t-il de la bizarrerie d’une phrase latine de sa composition ?

1470. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Tout à fait à gauche, la porte d’une maison ; au dedans de la maison, les bras appuyés sur le bas de la porte, une femme qui regarde ce qui se passe dans la rue.

1471. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Accorde-moi voyage prospère, et bon ange pour guide et pour défenseur, afin qu’à l’abri des périls de la nuit et du jour, donnant à mes fatigues un terme favorable, parti sain et sauf de la maison, il m’y ramène de même, près de mes proches, de mes amis semblables à moi, et que, nuit et jour, libre et tranquille, je te prie en paix, dans une vie sans mélange de mal, tendant vers toi sans cesse les ailes de mon âme, ô lumière de la vie ! […] « Conserve aussi ma sœur et le couple de ces jeunes enfants, et cache toute cette maison paisible sous l’abri tutélaire de ta main !

1472. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

De mécontentement il dresse la tête ; il n’y eut bête si hardie, Ours ni Sanglier qui ne tremblât à ce soupir et à ce mugissement de leur roi, et Couard, le Lièvre, en prit une telle peur, qu’il en eut deux jours la fièvre… Et encore : « De mécontentement, il (le roi) redresse sa queue et s’en frappe d’une telle colère, qu’en résonne toute la maison. » Quant à ce qui est de la fièvre que le Lièvre a prise, il est à remarquer qu’il ne s’en guérira qu’après avoir dormi sur le tombeau de la pauvre Poule qu’on enterre solennellement par ordre du roi, et qui, martyre du fait de Renart, devient un objet de vénération.

1473. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Nouveaux voyages en zigzag, par Töpffer. (1853.) » pp. 413-430

Il se met à voyager à pied avec ses élèves comme sous-maître d’abord dans un pensionnat, en attendant qu’il ait sa maison à lui et sa joyeuse bande.

1474. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Une vieille amie, Mlle Saint-Jean, se dévoua à le soigner et à tenir sa maison, en y mettant du sien sans qu’il parût s’en douter.

1475. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

Le jeune Bossuet, qui demeurait dans la maison de son oncle, suivait ses classes au collège des Jésuites de la ville.

1476. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

N’allez pas me demander de définir l’atticisme ; l’aticisme chez un peuple, et au moment heureux de sa société ou de sa littérature, est une qualité légère qui ne tient pas moins à ceux qui la sentent qu’à celui qui parle ou qui écrit ; je me contenterai de dire que c’est une propriété dans les termes et un naturel dans le tour, une simplicité et netteté, une aisance et familiarité entre gens qui s’entendent sans appuyer trop, et qui sont tous de la maison.

1477. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

On y apprend que Tallemant des Réaux naquit à la Rochelle, le jeudi 7 novembre 1619 ; qu’il mourut à Paris dans sa maison, rue Neuve-Saint-Augustin, près la porte de Richelieu, le 10 novembre 1692, et qu’il avait fait abjuration entre les mains du père Rapin, le 17 juillet 1685.

1478. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Steinlen, « on en retrouve toujours des membres dans les maisons religieuses d’hommes et de femmes, tandis que les autres, restés dans le monde, sont souvent choisis comme arbitres dans les différends ».

1479. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Je ne demande qu’à obéir ; qu’on me dise seulement ce que je dois faire, car, durant ma malheureuse existence, je ne puis pas m’empêcher d’être quelque part, mais rester ici ne m’est pas possible, et je suis bien déterminé, quoi qu’il arrive, à ne plus essayer de la maison d’autrui.

1480. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

Mais ma confiance dans ces conquêtes est pleine et tranquille, et je ne me crois point obligé, pour servir leur cause, de considérer la maison de Bourbon, la noblesse française et le clergé catholique comme des ennemis. » Ses ennemis, il les verra plutôt en bas, comme il dit, du côté de la démocratie.

1481. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Biot se faisait des objections : Saint-Just ne paraît point avoir été, même une seule année, au collège Louis-le-Grand, et le jeune homme du cabriolet en parlait très pertinemment et comme très au fait de la maison.

1482. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

Desnoyers, dans le jardin de sa maison de Saint-Germain.

1483. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

Soldat, aventurier, esclave algérien, employé de finance, prisonnier, romancier, c’est un Gil Blas, mais un Gil Blas assombri, et qui n’est pas destiné à s’écrier comme l’autre dans sa jolie maison de Lirias : Inveni portum… » C’est étrangement rabaisser Cervantes (toujours d’après notre auteur), que de soutenir qu’il a employé la fleur de son génie à combattre l’influence de quelques romans de mauvais goût, dont le succès retardait sur les mœurs du siècle et n’avait plus aucune racine dans la société d’alors : « Ce que je crois plutôt, s’écrie le nouveau commentateur, qui a lu son Don Quichotte comme d’autres leur Bible ou leur Homère, et qui y a tout vu, c’est que le chevaleresque Cervantes, qui s’était précipité dans ce qui, à la fin du xvie  siècle, restait de mouvement héroïque, dut se sentir abattre par le désenchantement d’un croyant plein de ferveur qui n’a pas trouvé à fournir carrière pleine, qui dans l’exagération de son idéal s’est heurté et blessé contre les réalités, et qui, après avoir été contraint d’abdiquer l’action, s’est condamné à une retraite douloureuse, s’est réfugié dans ses rêves, et en dernier lieu, dans un testament immortel, lance à son siècle une satire qui n’était pas destinée à être comprise de ce siècle et dont l’avenir seul était chargé de trouver la clé. » Et nous adjurant à la fin dans un sentiment de tendre admiration, essayant de nous entraîner dans son vœu d’une réhabilitation désirée, l’écrivain, que je regrette de ne pas connaître, élève son paradoxe jusqu’aux accents de l’éloquence : « Ah !

1484. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

Monselet l’a traité avec amour, j’allais dire avec appétit, en homme qui aurait voulu être de ces fameux soupers de février 1783, dans cette maison du coin des Champs-Elysées (aujourd’hui le Cercle impérial), avec les Trudaine, André Chénier, Fontanes, et même le délicat M. 

1485. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Il sortit de là pour être commis libraire dans la maison Treuttel et Würtz, espérant concilier son goût d’étude avec ce commerce des livres.

1486. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Même la fameuse harangue de D’Aubray vaut par le détail et les morceaux, plutôt que par l’ensemble : le misérable état de Paris, ce pathétique début, qui sonne comme une péroraison cicéronienne, introduit une longue et diffuse relation, aussi peu oratoire que possible, des intrigues de la maison de Lorraine, qui nous ramène à la désolation de la ville.

1487. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Tout ce qui la reconnaissait était de la maison.

1488. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Nous voyons un peu après que « Perrault contraste avec l’ensemble du XVIIe siècle en ce qu’il est en ses contes un poète de la maison, des choses familières, domestiques, intimes, comme de l’enfance ».

1489. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

Il était tout fier que ça vînt de Paris, ce brave père Azan. » Puis c’est la place d’Eyguières à deux heures de l’après-midi, la maison des vieux, le corridor… « Alors saint Irénée s’écria : Je suis le froment du Seigneur.

1490. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Son second geste, le mouchoir tendu à Dorine, me paraît très conforme au caractère qu’il a ou qu’il se donne, et au rôle qu’il joue dans la maison.

1491. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Ils y assistent, courtois, l’œil humide, prêts au besoin à offrir cent sous pour une couronne à Mimi, avec le recueillement des personnes qui ont su conduire leur maison et subordonner le sentiment et l’altruisme à un quant-à-soi sagement dosé.

1492. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

« Il y a plus d’une demeure dans la maison de mon père3 » ; que cela soit vrai du royaume du beau ici-bas non moins que du royaume des cieux.

1493. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

La jeune princesse d’Angleterre, élevée en France pendant les malheurs de sa maison, fut destinée à épouser Monsieur, frère du roi, aussitôt que le jeune roi eut épousé l’infante d’Espagne, et vers le temps où Charles II venait d’être restauré sur le trône de ses pères.

1494. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

En même temps qu’il garantissait les édifices du tonnerre, il inventait, pour l’intérieur des maisons, des cheminées commodes, économiques et sans fumée.

1495. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

Je vais aux Académies, en très peu de maisons, quelquefois aux promenades les plus solitaires, et je dis tous les soirs : Voilà encore un jour de passé.

1496. (1903) Zola pp. 3-31

. — L’objet matériel animé d’une vie mystérieuse, qui est peut-être l’invention la plus originale des romantiques et d’où est venue toute la poésie symbolique, est devenu chez Zola, souvent, du moins, une véritable caricature lourde, grossière et puérile et la « solennité de l’escalier » d’une maison de la rue de Choiseul a défrayé avec raison la verve facile des petits journaux satiriques. — La simplification de l’homme, réduit à une passion unique et dépouillé de sa richesse sentimentale et de sa variété sensationnelle, est devenue, chez Zola, une simplification plus indigente encore et plus brutale ; chaque homme n’étant plus chez lui qu’un instinct et l’homme descendant, en son œuvre, on a dit jusqu’à la brute et il faut dire beaucoup plus bas, tant s’en fallant que l’animal soit une brute et que chaque animal n’ait qu’un instinct.

1497. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

De là, par exemple, cette représentation tout imaginative de l’âme, qui nous la montre dans le corps « comme un pilote dans son navire », selon l’expression d’Aristote, et en dehors de Dieu comme un homme est en dehors de sa maison, — de là cette idée de substance suivant laquelle l’âme serait une espèce de bloc solide, revêtu de ses attributs comme un homme de son manteau.

1498. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63

Sans parler d’Œdipe, qui est fondé d’un bout à l’autre sur l’ancien système du fatalisme ; c’est Brutus qui, dans la pièce de ce nom, veut, contre l’avis de Valerius, qu’on admette dans Rome l’ambassadeur toscan, qui doit séduire son fils ; c’est lui qui, par noblesse et par grandeur d’âme, a donné à la fille de Tarquin un asile dans sa maison ; c’est encore lui qui, au cinquième acte, s’écrie : Mais quand nous connaîtrons le nom des parricides, Prenez garde, Romains : point de grâce aux perfides.

1499. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

C’est que les figures à demi nues dans une composition, sont comme les forêts et la campagne transportées autour de nos maisons.

1500. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Je vous interpelle et je vous demande si le témoignage d’une servante catholique, qui avait converti un des enfans de la maison, ne devait pas avoir plus de poids dans votre balance que tous les cris d’une populace aveugle et fanatique ?

1501. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Il est complètement erroné que Monselet soit un journaliste retour de Cayenne, et je n’ai pas ouï dire qu’il eût emporté à Paris la caisse de la maison où il était commis à Bordeaux.

1502. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

On sait assez qu’Orgon, — et c’est une des grandes beautés de l’ouvrage — a deux caractères, selon, pour ainsi dire, qu’il est tourné du côté de Tartuffe ou tourné du côté de sa famille, autoritaire dans sa maison, docile au dernier degré devant « le pauvre homme ».

1503. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Ce seigneur, autoritaire et sportif, s’intéresse à ses chevaux, sent l’écurie, et prétend que son épouse gouverne la maison. […] Benjamin, où il me « distribue » un rôle, et je me souviens effectivement de l’avoir aperçu une fois dans une maison amie, sans me douter qu’il prenait des notes in petto. […] Les gens de lettres menaient la même existence, sinon à Versailles, car Louis XV ne les aimait pas, du moins à Paris dans les meilleures maisons, et d’une part ils écartaient le péril de frivolité par les libres idées qu’ils mettaient en circulation, d’autre part, ils évitaient celui de pédantisme par l’adaptation au ton de la société polie. […] Enceinte, chassée de partout, elle a dégringolé jusqu’à devenir pensionnaire d’une maison mal famée, et elle est faussement accusée de l’assassinat d’un ivrogne. […] De même, qu’un Satan ou un Méphisto nous enlève sur un tapis magique jusqu’au sommet de la quatrième dimension, nous aurons la satisfaction inédite de plonger dans les maisons sans les décoiffer de leurs toits et d’apercevoir tout ce qui s’y passe, plus commodément que le diable boiteux de Le Sage.

1504. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

On pourrait imaginer, je le sais bien, une littérature réduite à des chefs-d’œuvre, une critique renfrognée qui découragerait les écrivains moyens ou médiocres, et qui leur dirait : « Soyez plutôt maçon ; dans dix ans personne ne parlerait plus de vos livres, tandis que dans cent ans vos arrière-neveux habiteront encore, en bénissant votre travail, la maison que vous aurez construite. » D’abord les maçons laissent encore moins de souvenir que les mauvais écrivains. […] Et dans tout cela la critique de goût devient ce qu’elle peut, n’occupe plus comme Cendrillon qu’une toute petite place à la cuisine : « Apprenez, mademoiselle, lui dit la duègne, qu’on doit savoir juger contre son propre goût… » Cela c’est proprement ordonner, dans les deux sens du mot, ordonner la maison et ordonner à un subalterne. […] Les romantiques ont eu ce mérite de tremper la critique dans un bain d’images, ces belles images que Sainte-Beuve a gardées de son passage dans la maison des poètes, et dont une critique vivante se passerait aujourd’hui difficilement. […] Ajoutons-en même un quatrième, un libre faubourg, une banlieue, des maisons dans la forêt, pour les formes de critique qui paraîtront rentrer mal dans notre ville aux trois quartiers. […] Un architecte « construit » une maison de rapport, tandis que Michel-Ange a « créé » le dôme de Saint-Pierre.

1505. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Mes années se sont écoulées, à l’ombre du fauteuil maternel, avec les petites sœurs et le chien de la maison. […] En tout cas, l’indication de ce lugubre penchant reparaît à peu près identique chez les romanciers slaves, et une page des confidences de Tolstoï l’étale avec une effrayante précision de termes : « Je comprends très bien les crimes les plus atroces, commis sans but, sans désir de nuire, comme cela, par curiosité, par besoin inconscient d’action… Je comprends l’enfant inexpérimenté qui, sans hésitation, sans peur, avec un sourire, allume et souffle le feu sous sa propre maison où dorment ses frères, son père, sa mère, tous ceux qu’il aime tendrement. […] Ils vivaient dans un amoncellement de bibelots et de dessins, ne se reposant guère de leur énorme labeur que par la conversation d’amis, peintres, romanciers et poètes, ou bien par des voyages aux principales galeries de tableaux des grandes villes d’Europe, ou bien encore par la lente confection de leur musée personnel, de cette maison qu’il ont décrite amoureusement comme une partie d’eux-mêmes, et dans laquelle le survivant des deux frères, avec une fière noblesse épicurienne, avoue qu’il se prépare « au milieu d’élégances, à accueillir la mort en délicat192 ». […] Il en refoula l’expression jusqu’aux plus secrètes profondeurs de son être : jamais un mot ne lui échappa sur les terribles tragédies domestiques dont il fut témoin dans la maison familiale, et qui, il y a plusieurs mille ans, n’eussent pas été déplacées dans le palais d’Atrée. […] L’ouvrage, en somme, manque de cohésion et de solidité : dépourvu de commencement et de fin, il dégage une impression vague, incolore, neutre, qu’on dirait avoir été sentie par l’auteur lui-même et qu’il fait indiquer par Frédéric et Deslauriers, quand, vieillis déjà, déçus dans leurs rêves de jeunesse et trop usés pour en former de nouveaux, irrémédiablement échoués et réduits à causer des souvenirs d’autrefois, ils se rappellent comme le point culminant de leur existence, comme leur plus poignante émotion et leur acte le plus mémorable, certaine première visite dans une maison de filles, au temps de leur adolescence.

1506. (1905) Promenades philosophiques. Première série

C’est la lumière qui a créé l’œil, comme, à nos maisons, elle a créé les fenêtres. […] Comme il y a une fourmilière en F, au pied d’un arbuste, on rencontre toute la journée des fourmis devant la maison. […] Il faut que les choses, qu’il s’agisse d’un jardin ou d’une robe, d’un vase ou d’une maison, donnent l’idée de cette forme générale, tout en gardant leur forme particulière de convenance et d’utilité. […] Presque plus personne à Paris maintenant n’est, sous prétexte de pittoresque, partisan des étroites ruelles nauséeuses et des maisons sales. […] On lisait et on lisait même Rabelais chez la Reine de Navarre ; c’était un ami de la maison.

1507. (1886) Le naturalisme

Pour ne pas mourir littéralement de faim, il occupa d’humbles emplois et tint pour un grand bonheur de pouvoir entrer dans la maison de librairie de M.  […] Dès que Zola se fut assuré ce maigre revenu, il se retira aux Batignolles, et là, dans une petite maison, avec un jardin peuplé de lapins, de poules et de dindons, il commença la vie de producteur méthodique et infatigable qu’il mène depuis lors. […] Les romanciers, quand ils levaient les couvercles des crânes comme Asmodée les toits des maisons, et qu’ils voulaient nous montrer leur activité intérieure, employaient des périphrases et des circonlocutions. […] Par le même procédé, dans la maison bourgeoise de Pot-Bouille, il réunit toutes les hypocrisies, toutes les perversités, toutes les plaies et toutes les pourritures qu’il y a dans la bourgeoisie française. […] Plus cynique surtout, car ce Pot-Bouille, plutôt qu’une étude de mœurs bourgeoises, semble la peinture tout à la fois d’un lupanar, d’un bagne en liberté et d’une maison de fous.

1508. (1940) Quatre études pp. -154

Il y a plusieurs demeures dans la maison des poètes : et chacune a sa beauté. […] Rappelons-nous, chez celui de tous nos poètes que le caractère de son œuvre semble soustraire à cette règle générale, rappelons-nous La Maison du berger : Si ton cœur, gémissant du poids de notre vie… Si ton âme enchaînée… Si ton corps, frémissant des passions secrètes… avec l’apostrophe qui suit. […] Si je voulais choisir, entre toutes les attitudes de Hugo, celle qui caractérise le mieux l’idée que je me fais de son génie, je l’évoquerais sans doute en contemplation devant l’Océan ; ou bien encore dans ce look out de sa maison de Guernesey, où il était heureux de se sentir en « plein ciel ». […] Le poète qui veut fuir la vie, pour rêver avec Eva dans la Maison du berger, commence par énumérer les contradictions qui se trouvent dans un cœur de femme. […] J’évoque une grande maison triste, sur la colline de Recanati ; elle abrite un enfant qu’a visité le génie.

1509. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Fontenelle eut, comme Voiture, chez les caillettes de bonne maison, un vif et assez long règne de bergerie en tapinois dans les ruelles. […] Le Franc, dont j’honore le talent, l’a tentée, et je lui ai prédit qu’il échouerait. »  —  « Cependant, continue Delille en son récit, le fils du grand Racine voulut bien me donner un rendez-vous dans une petite maison où il se mettait en retraite deux fois par semaine, pour offrir à Dieu les larmes qu’il versait sur la mort d’un fils unique… Je me rendis dans cette retraite (du côté du faubourg Saint-Denis) ; je le trouvai dans un cabinet au fond du jardin, seul avec son chien qu’il paraissait aimer extrêmement.

1510. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Il fixa son choix sur une jeune princesse de dix-huit ans, Marie-Louise, que la maison d’Autriche sacrifia pour obtenir des conditions de paix et d’alliance plus intimes, et qui fut officiellement demandée à son père par les ambassadeurs de Bonaparte. […] M’apercevant que tout ce que l’on pouvait gagner était de sortir au plus tôt de l’appartement officiel et d’aller dans un endroit où il serait possible de s’expliquer avec maturité, je proposai aux ministres de nous laisser nous retirer dans la maison de notre doyen, qui était voisine.

1511. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Nous avons pour lui les yeux que l’on a pour une maison natale : tout nous y semble beau. […] Divoire) ; Nous avons pour lui les yeux que l’on a pour uni maison natale ; tout nous y semble beau (Pierre Lièvre) ; l’histoire ne présente aucune floraison plus riche, aucune recherche plus ardente (Camille Mauclair).

1512. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Il a bâti bien des maisons Renaissance, des églises romanes ou ogivales. […] A la fin du xviiie  siècle, l’antiquité est partout, dans les maisons comme dans la littérature.

1513. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Ce sont des vers à deux, trois, quatre, cinq, six pieds… En voici quelques spécimens, pour montrer l’allure générale : Ma maison, c’est la loi de l’hospitalité, Pour la nuit te tienne abrité ; Mais demain, retiens la menace, Demain, sans merci ni grâce, De nos morts je veux venger le trépas. (33)44 Est-ce donc un crime si grand D’écouter la voix de son âme ? […] Hoffart de Munich achève un buste colossal de Wagner en marbre de Carrare ; le buste sera placé dans une niche de la maison Heckel, à Maanüeitn, eu Wagner a reçu pendant quelque temps l’hospitalité de son ami Emil Heckel.

1514. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

En aucune autre œuvre parmi celles qui poussent le plus loin l’admiration et l’avidité du vrai, l’on n’a conscience d’une plus vive adhésion à tout l’existant, à toutes les scènes du paysage, aux grands actes humains du dehors, aux événements plus discrets des maisons closes, aux agitations frémissantes exprimées en miettes, qui traversent les âmes et les forment par l’accumulation des détails vus de près, par la précision et le minutieux de l’observation personnelle, par cette originalité et ce pittoresque qui résultent tout naturellement du témoignage oculaire, Tolstoï est arrivé à renouveler la description des spectacles les plus communément connus, poussant pour la moindre scène jusqu’à une émotion de plaisir neuf, l’illusion de l’évocation. […] Les maisons, les champs, les rues, les jours, les nuits, le train même de la vie, de l’histoire, de la société sont là ; on y trouve des hommes dignes d’amitié ou de haine, des femmes à aimer, des êtres à qui sourire et d’autres qui déplaisent ; les personnages ont le visage familier et humain, il y a des familles cordiales, de cérémonieux salons, des gens du peuple et des soldats ; les discussions s’engagent sur les éternels problèmes et l’on peut ensuite échanger les plus vains propos ; les êtres y aspirent, s’émeuvent et pensent avec l’infinie variété de nos semblables.

1515. (1926) L’esprit contre la raison

Entre les murs des écoles obligatoires, des casernes, des maisons de parlements, on prétendit enchaîner les vents de l’esprit. […] De ce même Crime et Châtiment, par exemple, fut tiré un filmbi où nous pouvions contempler des maisons entassées au gré d’une imagination si biscornue que rien de touchant ne demeurait.

1516. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

Au-delà des murs de votre chambre, que vous percevez en ce moment, il y a les chambres voisines, puis le reste de la maison, enfin la rue et la ville où vous demeurez. Peu importe la théorie de la matière à laquelle vous vous ralliez : réaliste ou idéaliste, vous pensez évidemment, quand vous parlez de la ville, de la rue, des autres chambres de la maison, à autant de perceptions absentes de votre conscience et pourtant données en dehors d’elle.

1517. (1903) La renaissance classique pp. -

En dépit de toutes ses erreurs et de ses flatteries démocratiques, l’auteur des Misérables reste le Fils de la Maison, le rejeton d’une vieille souche laborieuse et obstinée à vaincre. […] La maison est décente, simple et grandiose tout à la fois.

1518. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Veut-on trouver dans son Histoire le contrecoup même de la dédicace et de l’éloge adressé à Richelieu au sujet de la prise de Perpignan : qu’on ouvre le règne de Charles VIII ; Mézeray y montre ce roi assez souvent victorieux, mais peu politique, restituant à la maison d’Autriche une partie de l’Artois et la Franche-Comté : Ce ne fut pas, remarque-t-il, sans un grand étonnement des sages politiques que le roi restitua ces deux comtés : mais ce fut avec murmure et indignation de la France, et à la risée de toute l’Europe, qu’il rendit encore celle (la comté) de Roussillon au roi d’Aragon.

1519. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Il passait les années insensibles du déclin dans sa retraite de Vienne, dans sa petite maison du rempart ou dans son Refuge au Leopoldsberg.

1520. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Il le rendait bien à ses compagnons, et le futur chanoine, tantôt battant et tantôt battu, s’en revenait à la maison les draps ou habits tout déchirés comme un jeune Du Guesclin.

1521. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Dans l’épilogue qui termine le chant VIe et que je veux citer pour exemple du ton, l’auteur se représente comme ayant passé la nuit à méditer sur ces astres sans nombre et sur tout ce qu’ils soulèvent de mystères, jusqu’au moment où l’aube naissante les fait déjà pâlir et quand, à côté de lui, l’insecte s’éveille au premier rayon du soleil : Ainsi m’abandonnant à ces graves pensées, J’oubliais les clartés dans les Cieux effacées : Vénus avait pâli devant l’astre du jour Dont la terre en silence attendait le retour ; Avide explorateur durant la nuit obscure, J’assistais au réveil de toute la nature : L’horizon s’enflammait, le calice des fleurs Exhalait ses parfums, revêtait ses couleurs ; Deux insectes posés sur la coupe charmante S’enivraient de plaisir, et leur aile brillante Par ses doux battements renvoyait tous les feux De ce soleil nouveau qui se levait pour eux ; Et je disais : « Devant le Créateur des mondes « Rien n’est grand, n’est petit sous ces voûtes profondes, « Et dans cet univers, dans cette immensité « Où s’abîme l’esprit et l’œil épouvanté, « Des astres éternels à l’insecte éphémère « Tout n’est qu’attraction, feu, merveille, mystère. » Ce sont là des vers français qui me font l’effet de ce qu’étaient les bons vers latins du chancelier de L’Hôpital et de ces doctes hommes politiques du xvie  siècle s’occupant, se délassant avec gravité encore, dans leur maison des champs, comme faisait M. 

1522. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Nous qui ne sommes pas de la maison de Navarre, nous ne pouvons entrer ainsi à toutes voiles dans cette gloire de Nicolas Cornet et dans cette apostrophe à ses grandes Mânes.

1523. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Il comprend la dignité du genre qu’il traite ; il est des particularités honteuses ou incertaines que l’histoire doit laisser dans les satires, pamphlets et pasquins, où les curieux les vont chercher : d’Aubigné, qui aime trop ces sortes de pasquins ou de satires, et qui ne s’en est jamais privé ailleurs, les exclut de son Histoire universelle, et, s’il y en introduit quelque portion indispensable, il s’en excuse aussitôt : ainsi en 1580, à propos des intrigues de la cour du roi de Navarre en Gascogne, quand la reine Marguerite en était : J’eusse bien voulu, dit-il, cacher l’ordure de la maison ; mais, ayant prêté serment à la vérité, je ne puis épargner les choses qui instruisent, principalement sur un point qui, depuis Philippe de Commynes, n’a été guère bien connu par ceux qui ont écrit, pour n’avoir pas fait leur chevet au pied des rois… Quand il s’étend longuement sur certaines particularités purement anecdotiques, il s’en excuse encore ; il tient à ne pas trop excéder les bordures de son tableau ; il voudrait rester dans les proportions de l’histoire : mais il lui est difficile de ne pas dire ce qu’il sait de neuf et d’original ; et d’ailleurs, s’il s’agit de Henri IV, n’est-il pas dans le plein de son sujet, et n’est-il pas en droit de dire comme il le fait : « C’est le cœur de mon Histoire ? 

1524. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

. — On apprit que tous les huguenots de la ville de Lyon s’étaient convertis par une délibération prise à la maison de ville, les ministres et tout le consistoire y étant ; les dragons n’y étaient point encore arrivés. » On s’était tant dit qu’on vivait sous un règne de prodiges que rien n’étonnait plus.

1525. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Je l’ai assez bien amodiée et à de très bons fermiers, et j’ai loué une maison qui n’est ni ville ni campagne, et qui est tous les deux ensemble.

1526. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

Les Grisons, alliés des cantons suisses, possédaient en Italie la Valteline, pays d’importance au point de vue militaire, puisqu’il donne le passage entre l’Allemagne et le Milanais, et qu’il pouvait servir à la jonction des deux bras de la maison d’Autriche.

1527. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Voilà donc Emma devenue Mme Bovary, installée dans la petite maison de Tostes, dans un intérieur étroit, avec un petit jardin plus long que large, qui donne sur les champs ; elle introduit partout, aussitôt l’ordre, la propreté, un air d’élégance ; son mari, qui ne songe qu’à lui complaire, achète une voiture, un boc d’occasion pour qu’elle puisse se promener, quand elle le voudra, sur la grande route ou aux environs.

1528. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

La dynastie, la maison de Bourbon en Espagne était fondée, et elle y avait prêté une habile et vigoureuse assistance.

1529. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

La nécessité dans laquelle on se trouve chaque jour de porter un jugement sur ce qui a paru de nouveau dans les arts, oblige chaque maison d’avoir un bel esprit, c’est-à-dire un homme qui la fournisse de décisions sur tout ce qui se présentera.

1530. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

L’article où il est parlé de la petite maison romaine du prince Napoléon aux Champs-Élysées se termine par un trait d’une justesse fort équivoque.

1531. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

Chez elle, elle était charmante ; chez les autres, vous l’auriez souhaitée partout ailleurs, et surtout dans sa propre maison. » Elle aurait désiré être… elle ne savait quoi ; et c’est Byron qui le demande !

1532. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Le Roi sait toutes ces histoires, celle des rues58, celle des maisons : ici La Bruyère a logé ; ici André Chénier a passé une saison ; là le bon Ducis a longtemps vieilli.

1533. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Selon lui, cette abbaye de Gandersheim aurait été au xe  siècle comme la royale maison de Saint-Cyr au xviie , un théâtre de représentations dramatiques choisies ; il l’appelle un des glorieux berceaux de l’art des Lope de Vega, des Calderon et des Corneille.

1534. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite.) »

Quelque temps après, cependant, elle met au monde un fils, auprès de qui Judas grandit, toujours élevé dans la maison ; mais bientôt la jalousie engendre la haine.

1535. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Académicien, il se délassait tantôt dans sa jolie maison d’Athis, tantôt dans son hôtel rue Neuve-Saint-Paul, au milieu de ses belles collections et dans la compagnie des savants.

1536. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Vous m’avez dit souvent dans nos promenades solitaires : « Que ne suis-je encore dans ce jardin d’une maison de Jésuites, dans cette retraite pieuse et champêtre, à genoux, au pied du vieux sycomore, où j’adressais à Dieu les élans d’une première ferveur et d’un vif amour ! 

1537. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

On ne saurait mieux voir ni mieux dire : « Entouré de bois et élevé au sommet d’une falaise, sur le bord de la Seine, à l’endroit où elle commence à devenir la mer, ce château domine de ses tours quelques maisons de pêcheurs et une petite vallée étroite et boisée, au fond de laquelle naît un ruisseau qui la partage, et qui vient se jeter à la Seine après avoir fait tourner un moulin.

1538. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Il y a plus : la muse de la maison, la brillante Delphine fait elle-même des rôles pour Rachel, et le critique, ces soirs-là, se voit pris et serré comme dans un étau.

1539. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre (suite et fin.) »

Jamais l’on n’a vu une plus jolie campagne que celle de Nassau, et la maison qui porte ce nom paraît être tombée en ruine tout exprès pour rendre le paysage plus pittoresque.

1540. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

Odilon Barrot défend un citoyen qui n’a pas voulu tapisser sa maison un jour de Fête-Dieu, l’abbé de La Mennais accuse l’avocat de prêcher une loi athée.

1541. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. PROSPER MÉRIMÉE (Essai sur la Guerre sociale. — Colomba.) » pp. 470-492

On le loge dans la meilleure maison, on l’héberge magnifiquement, lui et son monde.

1542. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

qu’il aimerait bien mieux, en honnête compagnon qu’il est, S’égayer au repos que la campagne donne, Et, sans parler curé, doyen, chantre ou Sorbonne, D’un bon mot fait rire, en si belle saison, Vous, vos chiens et vos chats, et toute la maison !

1543. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

Lorsque Emmanuel a dû être placé dans une maison de santé, sa maladie présentait, nous l’avons dit plus haut, le caractère de la mélancolie avec prédominance d’hallucinations, c’est-à-dire l’une des formes de délire les plus constantes, invariables, cristallisées, a-t-on pu dire.

1544. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Il fut comme médecin dans la maison du cardinal Jean du Bellay, qu’il suit au moins trois fois à Rome (1533, 1535, 1538).

1545. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

Une pension qui était comme une maison de correction, quatre prisons, dont une de trois ans et demi, une sentence d’interdiction, quinze lettres de cachet : tous ces moyens ne servirent qu’à exaspérer la haine du père, à raidir le fils dans sa révolte, et à diffamer le nom de Mirabeau dans le public.

1546. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Ce lit d’amour, la nuit, sur une barque, dans le golfe de Salonique ; puis cette vie de silence et de solitude, pendant une année, dans une vieille maison du plus vieux quartier de Constantinople, je ne sais pas de rêve plus doux, plus amollissant, ni en qui s’endorment mieux la conscience et la volonté.

1547. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

L’univers tout entier lui apparaît, non pas même comme un musée secret, mais comme une maison Tellier.

1548. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Il faut voir comme il parle de ses affranchis, des gens de sa maison, comme il les soigne en père de famille quand ils sont malades, comme il les pleure quand il les perd !

1549. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Son esprit sensé, livré à lui-même, s’émancipait aux lumières de l’expérience ; il jugea la femme habile et artificieuse qui avait été mêlée si avant aux malheurs de sa maison.

1550. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Il racontait souvent avec énergie l’impression qu’il reçut de l’état de terreur qui pesait alors sur la grande cité : « Cet état de prostration et de stupeur était tel (c’est lui qui parle), que si l’on avait dit à un condamné : Tu iras dans ta maison et là tu attendras que la charrette passe demain matin pour y monter, il serait allé et il y serait monté. » Ce qui n’est pas moins remarquable chez quelqu’un qui avait senti à ce degré l’horreur des crimes, il ne fut point dégoûté de la liberté ; il n’entra point, au sortir de là, dans la crainte et l’aversion des progrès modérés et des lumières.

1551. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

C’est à lui que pensait Louis XIV quand il écrivait dans son État de la France en 1661 : Les finances, qui donnent le mouvement et l’action à tout ce grand corps de la monarchie, étaient entièrement épuisées, et à tel point qu’à peine y voyait-on de ressource ; plusieurs des dépenses les plus nécessaires et les plus privilégiées de ma maison et de ma propre personne étaient ou retardées contre toute bienséance, ou soutenues par le seul crédit, dont les suites étaient à charge.

1552. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Âgé de près de soixante ans, presque entièrement aveugle, d’une physionomie sérieuse et fine qu’éclairait un demi-sourire, d’une parole facile, claire, élégante et même fleurie, d’une discussion tempérée et lumineuse, d’une vaste mémoire, consulté en sa maison ou apporté au Conseil sur sa chaise curule comme un vieillard homérique, il nous rend avec originalité ces personnages de l’antique Rome dont Cicéron a célébré les noms, les P. 

1553. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

La contrée est agréable ; à côté de la maison que nous habitons, nous avons un beau lac et une belle forêt ; l’art y procure tous les fruits que la nature refuse ; les mœurs du pays sont douces ; il y a beaucoup d’instruction dans les hautes classes de la société, et l’on trouve encore chez elles des principes religieux que l’on n’y soupçonnerait pas ; chaque seigneur rend, avec une sage mesure, la liberté à ses vassaux ; il les rend propriétaires, il leur fait du bien sans commotion, et il cherche à leur inspirer, non l’amour du changement, mais celui du travail et de l’industrie.

1554. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

Carrel a pu paraître un moment ce Sertorius de la presse ; il l’a été jusqu’en 1833, par son habileté de tactique, son audace calculée et ses ruses ; mais bientôt l’obstination s’est montrée trop à nu, et malgré ses habiletés d’intérieur, dont les gens de son parti avaient seuls le secret, il n’a plus paru au-dehors que comme Charles XII à Bender, soutenant à peu près seul un siège dans sa maison.

1555. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Arrivé à Paris à la fin de 1818, l’abbé Gerbet entra au séminaire de Saint-Sulpice ; mais sa santé, déjà délicate, ne lui permettant pas d’y faire un long séjour, il s’établit comme pensionnaire dans la maison des Missions étrangères, où il suivait la règle des séminaristes.

1556. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Au théâtre, nous l’avons mainte fois applaudi, et nous avons joui avec tout le public de ses productions gracieuses : hors de là, dans la politique ou dans la critique littéraire, nous ne nous sommes jamais accoutumé à le considérer comme un de nos pères, et nous doutons fort qu’il daignât nous reconnaître lui-même pour être de la maison.

1557. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Les Faux Démétrius. Épisode de l’histoire de Russie, par M. Mérimée » pp. 371-388

Dans le premier moment, sa mère furieuse accourut et se jeta sur la gouvernante qu’elle voulut tuer ; elle accusa les employés du tsar et les hommes de Boris qui avaient fonction de surveillance dans la maison.

1558. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Mais nous croyons en même temps qu’il y a bien des places dans la maison du Seigneur ; qu’un certain classique n’est pas tout le classique ; que le parfait a toujours quelque imperfection qui permet de concevoir un autre genre de parfait ; que, par exemple, le classique du xviie  siècle n’est qu’une forme de classique qui n’est pas sans défaut ; qu’on pourrait soutenir très-fortement que le classique grec lui est supérieur, et peut-être aussi que le classique anglais ou allemand (si l’on peut employer une telle expression) lui est égal ; que, pour comparer en toute justice ces différents genres de chefs-d’œuvre, il faudrait lire Goethe et Shakespeare avec la même préparation que nous lisons Racine ou Corneille : il faudrait se faire Anglais ou Allemand, tandis qu’il nous est si facile d’être Français.

1559. (1912) Le vers libre pp. 5-41

(Conférence donnée à la Maison des Étudiants) Messieurs les Étudiants, C’est avec plaisir que je viens au milieu de vous, avec joie que je vous entretiendrai d’un sujet qui me tient fort à cœur : le vers libre.

1560. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

L’égalité ne sera pas même parmi les justes dans le séjour de la félicité qui leur est préparée, car il est dit dans l’Évangile : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. » L’égalité est dans la société, sauf la différence des fortunes, sauf la différence des rangs, sauf la différence des facultés, sauf enfin l’inégalité.

1561. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Ici intervient la seconde analyse ; il s’agit de remplacer la tache grise par un plan ordonné de toutes les maisons.

1562. (1925) Comment on devient écrivain

Quand on parle d’une maison, l’on dit en général que son toit est pointu ; en parlant d’une femme, au contraire, on n’est plus amoureux d’elle, on en est amoureux (en, d’une chose). […] Un peu de vague fait grand bien… Quant à la particule y, ses droits se sont étendus comme ceux de la particule en ; des autorités très considérables prouvent que l’on peut très bien écrire : Dans cette maison où l’on y danse. […] Ils savent regarder autour d’eux, sans quitter leur salle à manger, sans sortir de leur maison. […] Il est des auteurs, comme Guy de Maupassant, qui résument à la fois le réalisme brutal (Bel-Ami, la Maison Tellier) et la psychologie pénétrante (Fort comme la mort, Pierre et Jean). […] Foyer, maison, cirque, parents, clients, citoyens, n’ont plus en français le même sens qu’en latin.

1563. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Marivaux aussi l’imitera chez nous, d’une manière plus discrète, moins apparente, quelque peu déplaisante, en ne mettant en scène, trop souvent, dans ses romans et dans ses comédies, que des « gens de maison », des intendants, des laquais, des paysans plus ou moins parvenus. […] « Et il y a telle maison, disait-il, où j’en nommerais bien, si je le voulais, jusqu’à douze : In unica domo possis aliquando reperire duodecim qui hanc impietatem vomant. […] Mais bourgeois de Paris, comme Boileau, comme Voltaire — et petit bourgeois, fils de Jean Poquelin, marchand tapissier, — si jamais Molière, dans la maison paternelle, a entendu prononcer les noms des Saint Cyran ou des Arnauld, on peut douter que ce soit avec l’accent du respect, ou seulement de la sympathie. […] ou, si l’on ne veut pas encore aller jusque-là, quoi de plus naturel que les exemples d’indifférence, ou d’insouciance qu’il avait trouvés tout enfant dans la maison du tapissier Poquelin, aient disposé Molière à profiter des leçons de « libertinage » qu’il trouvait dans la maison du conseiller Lhuillier ? […] On vivait librement et largement dans cette maison, où la venue d’une belle-mère n’avait apporté ni désordre, ni trouble.

1564. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Après cette éducation de la maison paternelle, Montaigne reçut pendant quelque temps, mais avec dégoût, celle du collège de Guyenne. […] Je suis sur l’entree et veois soubs moy mon jardin, ma bassecourt, ma court, et dans la pluspart des membres de ma maison. […] Il en est à ses yeux de ces systèmes différents comme il en serait d’une maison où le propriétaire aurait plusieurs horloges qu’il ne pourrait jamais mettre à la même heure. […] Retenu souvent par la goutte, il sut faire de sa maison le rendez-vous des hommes d’esprit de son temps. […] Jusqu’à sa mort, il resta attaché à la maison du prince, qui avait été son élève ; cette situation lui permit d’apprécier les hommes de tout rang, sans sortir du rôle d’observateur.

1565. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Mais ce droit absolu qui reste le plus souvent théorique, lorsqu’il s’agit de terres ou de maisons, par exemple, devient pour eux une liberté sans limite. […] C’est ainsi que sont conservés dans toute la France les églises, les palais, telle vieille porte ou telle maison ancienne. […] Un fichier de la Maison Charavay entrera au département des Manuscrits de la Bibliothèque Nationale, peu avant la seconde guerre mondiale.

1566. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Voltaire haïssait Dieu et riait contre lui, comme Satan, qui est de bonne maison et qui a plus d’esprit que les autres diables dont il est le chef. […] Plus tard, on eût pu lui donner pour théâtre et pour Parnasse les petites maisons… Le Père de famille fut regardé comme son chef-d’œuvre, dans un instant où les caricatures philosophiques étaient à la mode. […] … Et les petites maisons de Geoffroy ne vous reviennent-elles pas à la mémoire ?

1567. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

» on eût dit qu’au milieu du monde et de leur grand état de maison, inaccessibles aux suggestions de la vanité comme aux ardeurs de l’ambition, ce gémissement de leur père continuât de retentir à l’oreille des filles de Colbert. […] Aussitôt toutes les jeunes filles, avec la naturelle avidité de leur âge pour le romanesque, se précipitèrent sur la doctrine de la visionnaire ; le Moyen court devint le bréviaire de la maison, et Mme Guyon, par-dessus tous confesseurs ou directeurs, l’oracle de la communauté. […] ou son lit toujours dressé dans la maison de Mme Geoffrin ? […] Et ce qui nouait encore plus étroitement les liens entre Madrid et Naples, c’est que Choiseul, en ce temps-là même, négociait avec l’Espagne ce fameux Pacte de famille qui devait unir dans une action politique commune toutes les maisons de Bourbon. […] pour l’honneur des garçons de ce village, je ne veux pas me persuader qu’une fille puisse mettre le pied hors de sa maison sans être détournée… ; Ma Sophie !

1568. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Il restait acteur au moins dix-sept ans, quoique dans les seconds rôles210 ; il s’ingéniait en même temps à remanier des pièces, avec tant d’activité, que Greene l’appelait « une corneille parée des plumes d’autrui, un factotum, un accapareur de la scène211. » Dès l’âge de trente-trois ans, il avait amassé assez d’économies pour acheter à Stradford une maison avec deux granges et deux jardins, et il avançait toujours plus droit dans la même voie. […] Il acquérait une part de propriété dans les théâtres de Blackfriars et du Globe, achetait des contrats de dîmes, de grandes pièces de terre, d’autres bâtiments encore, mariait sa fille Suzanne, et finissait par se retirer dans sa ville natale, sur son bien, dans sa maison, en bon propriétaire, en honnête citoyen qui gère convenablement sa fortune et prend part aux affaires municipales. […] a-t-on dîné à la maison ? […] —  Je ne dînerai pas à la maison. —  Eh bien !

1569. (1932) Le clavecin de Diderot

Ce nègre, dont on n’est pas sûr, dans les milieux ecclésiastiques, en 1905, qu’il ait une âme, et, en 1931, dans une revue de médecine mentale spécialisée, que son inconscient soit susceptible de conflits aussi distingués que ceux du modèle courant, aux comptoirs psychanalytiques de la maison mère (et notez que le Français dit peu pour sous-entendre beaucoup), en cas de travail forcé, de petite guéguerre on se le reconnaît pour frère, frère cadet, s’entend, donc à guider de main ferme. […] La créature ne s’est même plus donné la peine de constater de soi ce qu’Aristote écrivait de la maison : On ne peut se figurer abstraitement une maison, la Maison qui ne soit pas une de celles que nous pouvons voir.

1570. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Sans doute une ville se compose exclusivement de maisons, et les rues de la ville ne sont que les intervalles entre les maisons : de même, on peut dire que la nature ne contient que des faits, et que, les faits une fois posés, les relations sont simplement les lignes qui courent entre les faits. Mais, dans une ville, c’est le lotissement graduel du terrain qui a déterminé à la fois la place des maisons, leur configuration, et la direction des rues ; à ce lotissement il faut se reporter pour comprendre le mode particulier de subdivision qui fait que chaque maison est où elle est, que chaque rue va où elle va.

1571. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Dans l’une, apparaît la majesté d’une théocratie miraculeuse : dans l’autre, se manifeste la mystérieuse fatalité qui plane sur la maison d’un héros issu des dieux. […] « Conduis dans la maison de sa belle Thalie « Ce dieu que je fis voir à la Grèce avilie, « Ce dieu dont l’équité, l’honneur, n’obtiennent rien, « Qu’aveugla Jupiter, jaloux des gens de bien ; « Et qui depuis, sans choix prodiguant les richesses, « Aux coquins empressés fait toutes ses largesses ; « Qui pare aux yeux du monde un manant anobli, « Met aux bras de Naïs Philonide vieilli, « Engraisse un délateur, suppôt de l’injustice, « Se rend maître des lois, achète la milice ; « Et toujours encensé par la cupidité, « Devient de tous les Grecs la seule déité. […] Une vieille dame entêtée d’une superstition babillarde, et qui n’est incrédule qu’à l’évidence des fourberies d’un abuseur de familles ; un bon homme dupe des grimaces de sa bigoterie menteuse ; deux tendres cœurs, ses victimes, dont les perpétuelles brouilleries naissent plaisamment de leurs délicatesses jalouses et pointilleuses, gracieux portrait de la folie des amants ; une soubrette animée d’un esprit naturel, pénétrant, vif, et moqueur ; un cafard sensuel et cauteleux, baissant les yeux devant elle, et les levant pleins de luxure et d’ardeur pour sa maîtresse ; l’onction des paroles spirituelles mêlée à ses déclarations d’amour pour la chair ; enfin ce saint impie de qui Dorine avait dit, en le signalant au premier acte : « Un gueux qui, quand il vint, n’avait pas de souliers, « Et dont l’habit entier valait bien six deniers : et qui, surpris en son transport adultère, par un mari qu’il embrasse risiblement au lieu d’une femme qu’il accourait saisir, ose dire à celui qui le reçut dans sa maison, et qui l’en chasse justement : « C’est à vous d’en sortir, vous, qui parlez en maître ; « La maison m’appartient… Voilà, voilà ce sublime de la vraie force comique ! […] L’intérêt du drame tend à émouvoir nos cœurs sur les infortunes de nos maisons et à nous en faire pleurer ; l’effort du genre comique est au contraire de nous porter à rire. […] Je citerais Alfieri, noble restaurateur de la tragédie grecque en Italie, et justement consacré par des chefs-d œuvre, si son Agamemnon ne me paraissait avoir quatre vices capitaux : 1º la lâche bassesse de son rôle d’Égisthe ; 2º la rentrée obscure d’Atride dans sa maison ; 3º l’absence de la Pythonisse, qui, ne paraissant pas, ôte à la pièce le beau contraste de la douleur des vaincus avec la joie des vainqueurs ; 4º la présence d’Électre, ainsi que dans la même tragédie de Sénèque, princesse indécemment confidente de sa mère adultère, et dont les reproches, avant le meurtre d’Agamemnon, révolteraient la délicatesse et le bon goût de nos spectateurs.

1572. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Ce fidèle de Pallas Athéné a fait son éducation dans une maison ecclésiastique, et, s’il a depuis lors égrené sur les chemins de la vie les croyances de son enfance, s’il maintient bravement26 contre M.  […] Ce poète néo-grec a grandi aussi parmi les livres ; il est venu au monde dans la maison d’un libraire ; il a travaillé chez un éditeur, puis chez un autre encore ; il a passé, je ne dis pas perdu, bien des heures à l’étalage des bouquinistes, et maintenant il est un des quatre poètes qui veillent sur la bibliothèque du Sénat. […] La Revue des Deux Mondes, cette maison close et quasi mystérieuse, dont la porte, au dire d’un académicien, s’entrebâille à peine de loin en loin pour se refermer aussitôt et sans bruit, la sévère Revue de M.  […] Meilhac, devenu son collaborateur, et le demi-auteur de Pepa, dans cette époque où les limites de la jeunesse ont reculé pour les gens de lettres jusqu’à la soixantaine au moins, pouvait se féliciter d’être un des plus jeunes fournisseurs de la maison de Molière. […] Octave Feuillet n’eût pas été du même monde et de la même maison que lui ?

1573. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Un jour en 1787, il s’échappe de la maison paternelle pour courir en Angleterre. […] S’il s’adonnait à l’exercice du patinage, il y cherchait un sentiment de « délire mélancolique. » Il fallut cependant un jour s’arracher à cette douce indépendance, à cette chère solitude, et s’en aller faire l’apprentissage de la discipline dans une maison d’éducation de Lyon. […] Bientôt retrouvé, il fut placé cette fois dans une maison religieuse, au collège de Belley (1803). […] L’escalier de la maison dans laquelle il nous fait pénétrer « est garni des deux côtés de cyprès et d’épicéas en caisse et en pots, surmontés à la dernière marche de deux saules pleureurs. […] Veyrat qui, exilé de Chambéry en 1832, s’était établi à Paris précisément dans la maison habitée par Hégésippe Moreau, adressait à Byron des vers pleins d’admiration, et l’interpellait en ces termes : « Ô Job de la pensée, ô grand désespéré ! 

1574. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Lors l’on commença à piller ; vous et huit ou dix des vôtres ne fîtes qu’entrer et sortir dans six ou sept maisons où chacun gagna quelque chose, et y eûtes par hasard quelque deux ou trois mille écus qui vous furent baillés pour votre part. » — De même au sac de Louviers (1591), où toute la ville fut pillée, des gens du pays qui étaient parmi les vainqueurs, et qui savaient tous les êtres de l’endroit, indiquaient les magasins de toiles et de cuirs qui faisaient le fort du butin : Rosny en eut quelque mille écus pour sa part.

1575. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Le comte de Forcalquier était son fils ; il était homme d’esprit, et sa maison était le rendez-vous de tout ce qu’il y avait de distingué dans la littérature et des personnes les plus aimables.

1576. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Ce système se poursuivit après Henri IV et même à travers les incertitudes du régime intermédiaire, jusqu’à ce que Richelieu fût venu le prendre en main et le pousser à bout plus hardiment que personne : Celui-ci (Richelieu), d’un esprit vaste et hautain, entreprit en même temps l’abaissement total des grands seigneurs, celui de la maison d’Autriche, et la destruction des religionnaires ; et, s’il ne parvint pas à l’entière exécution de toutes ces entreprises, il leur donna de tels commencements, que depuis nous en avons vu l’accomplissement.

1577. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

— Mais ceci est de tous les temps : ce qui est plus particulièrement du nôtre, c’est l’application perpétuelle de la science à tout ce qui améliore et perfectionne la vie : l’éclairage, le chauffage de nos maisons, cette eau qui d’elle-même monte à tous les étages, ces jeux de lumière et de soleil où se peignent comme magiquement nos portraits, ces nouvelles rapides que nous recevons d’une santé chérie avec la vitesse de la foudre, cette vapeur furieuse et soumise qui nous emporte presque au gré de la pensée, tout cela nous pose à chaque instant des problèmes que la paresse seule de l’esprit pourrait ne pas agiter et ne pas s’inquiéter de résoudre.

1578. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

L’élévation de cœur en effet, la noblesse de sentiments qui était inhérente à sa nature et qui, dans ses mémoires, est masquée par l’esprit de plaisanterie et de satire, se prononce davantage dans les lettres : la margrave s’y montre par ses meilleures et ses plus solides qualités, non plus comme le peintre moqueur et caricaturiste de sa famille, mais bien plutôt comme une personne passionnée, aimante, et, quand il le faudra, héroïque et généreuse, dévouée à l’honneur de sa maison ; et c’est aussi par ces côtés sérieux et moins connus que nous prendrons plaisir à la dégager et à la dessiner en face de son frère.

1579. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Il l’épousa, vécut avec elle dans une petite maison au Marais (une chaumière et son cœur !)

1580. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Je me suis toujours méfiée de ce Rousseau, avec ses systèmes singuliers, son accoutrement extraordinaire et sa chaire d’éloquence portée sur les toits des maisons ; il m’a toujours paru un charlatan de vertu.

1581. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Mais cette chère enfant, ainsi échappée au danger, — cette enfant, l’unique soin de sa mère et la joie de la maison, — meurt quelques mois après, et elle laisse dans l’âme du père une douleur qui s’épanche en plus d’une page.

1582. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

Il en profite pour être présent en tout lieu, pour s’instruire de tout sans bruit, sans appareil, et comme d’affaires de sa maison ; il voit de près et touche de ses mains les irrégularités de tout genre, les énormités et les lacunes de l’administration de la guerre, aucun abus ne lui échappe : il conçoit et prépare sans un instant de relâche cette organisation centrale, cette discipline rigoureuse, cette égalité de tous sous un même règlement, ce contrôle des deniers de l’État. cette économie et ce ménagement des subsistances, cette coordination et cet ajustement de toutes les parties du service, qui sont proprement son œuvre.

1583. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Il y avait à se faire provisoirement auxiliaire de ces petits princes ecclésiastiques, à décider les troupes de la maison du roi à prêter serment à l’Électeur de Cologne, « lequel n’était pas entièrement dans la confidence », et qui, sans cette prestation de serment, ne se serait pas engagé par un traité à remettre à Louis XIV toutes ses places : « La chose réussit comme je me l’étais proposé, nous dit le roi ; l’écharpe et l’étendard de Cologne rassurèrent les Hollandais et l’Empire sur l’arrivée de mes troupes et la prise des quartiers d’hiver dans l’Électorat.

1584. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

Le retard est fatal : des voleurs surviennent cette nuit même, pillent la maison et, trouvant les bêtes à l’écurie, les emmènent chargées du butin volé.

1585. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

. — La Sœur de charité ; un soldat blessé est reconnu par une sœur de charité jeune ; une plus vieille est au seuil de la maison et regarde.

1586. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Les docteurs de Sorbonne, fiers d’un talent et d’un candidat qui devait faire honneur à leur maison, écrivirent à ce sujet une lettre de félicitation à son oncle l’archevêque de Rouen, et le jeune Harlay eut de lui promesse d’obtenir l’abbaye de Jumiéges, si la reine y consentait.

1587. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Vous entendez bien, sans vous en dire davantage, ce que cela signifie. » On n’oserait affirmer que, sans Louis XIV et ses procédés écrasants, Victor-Amédée, né comme il était, eût eu une conduite toute différente, moins retorse et moins subtile ; il suivait la politique obligée de sa position géographique et de sa maison.

1588. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »

M. de Noirmont est un personnage bien vrai, et qui nous rappelle plus d’un profil connu : « Né avant 89, d’une ancienne maison, mais abandonné à lui-même dès l’enfance, libre par conséquent de préjugés traditionnels, il a assisté avec indifférence, presque avec joie, à la chute de la vieille société.

1589. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

C’est ainsi, à la rigueur, que Pline le Jeune et Tacite, se trouvant pour quelque temps ensemble dans la villa du lac de Côme ou en cette maison de Laurentinum qui nous a été si bien décrite, auraient pu, pendant quelques semaines, faire assaut et gageure de philosophie et de morale.

1590. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Quand il s’agissait des dépenses de sa maison, il lui arrivait de demander : « Combien cela a-t-il coûté ?

1591. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Les habitants, au nombre de sept mille environ, sans compter la population flottante, sont de race berbère, c’est-à-dire autochtone, et non arabe ; ils sont ainsi parents des Touareg, mais civilisés, assis et d’humeur citadine, tandis que les autres sont restés obstinément nomades : « Comme les nomades Touâreg, les Ghadamésiens sont souvent sur les routes pour leurs affaires ; mais rencontre-t-on une ville, ces derniers saisissent, en vrais citadins, l’occasion qui leur est offerte d’aller chercher un abri sous un toit protecteur, tandis que les Touâreg semblent tenir à honneur de ne jamais accepter l’hospitalité dans l’enceinte d’une ville, dans l’intérieur d’une maison.

1592. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

Ce qui est certain, c’est que le chemin qui mène à la maison de la Lisette de Mme de Gasparin est une route des plus salubres, des plus pittoresques, et que cette verdure d’une matinée de mai y est décrite d’une exactitude et d’une vigueur incomparables : « Chaque fleur, chaque ton et chaque nuance de fleur, nous dit le peintre véridique, a son règne dans la campagne, et ce règne est absolu… La teinte est presque toujours uniforme, splendide en son unité.

1593. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

Au lieu de mondes silencieux et d’étoiles, étrangères à nous et qui nous écrasent, ce ne sont que des demeures différentes qui s’étagent à nos yeux dans la maison de notre Père.

1594. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Au lieu de cela, il répondit au maréchal avec des paroles d’honnête condoléance pour son échec qualifié simplement de victoire manquée, avec des félicitations pour la valeur des jeunes seigneurs et des officiers, et par des regrets au sujet des morts ; puis il ajoutait : « Je ne suis pas moins fâché que vous de ce que vous me dites de ma Maison, et surtout de celle à cheval ; trop de complaisance doit en être la seule cause ; tenons-nous-le pour dit pour l’avenir.

1595. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Les princes et princesses de la maison royale et les principaux seigneurs furent invités de s’y trouver ; on les plaça dans des balcons faits exprès sur la façade de l’hôtel de La Feuillade vis-à-vis de la statue.

1596. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Fougères, officier de la maison de Condé depuis plus de trente ans, disait que M. de La Bruyère n’était pas un homme de conversation, et qu’il lui prenait des saillies de danser et de chanter, mais fort désagréablement. » On a beau vouloir en rabattre, il en reste quelque chose qui semblait alors un défaut, un inconvénient.

1597. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Dès le premier jour où il arrive dans une maison, il se lance dans un sujet, il parle — fort bien, — pendant une heure, sur l’Italie, sur Rome, sur les cathédrales : imprimé, ce serait mieux encore.

1598. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Les vers d’adieu à cette campagne, qu’il eut le regret de vendre, étaient d’un plus lointain et plus intime pressentiment : c’était la vie même avec tout ce qu’elle a de cher et d’embelli qu’il saluait une dernière fois. « Il faudra quitter cette terre, cette maison,… ces ombrages que tu cultives », a dit Horace.

1599. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

La forêt de piliers et d’arcades où nichèrent Quasimodo, ce hibou, et la Esmeralda, cette mésange, la grande maison de Dieu et du peuple où priaient les foules ingénues et violentes, où se déroulaient la fête des Rois et la fête des Fous, appartient au silence, à la solitude, au passé.

1600. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

M. de Trièves, dans l’Aventure de Mlle de Saint-Alais, le définit, ce semble, merveilleusement : Voyez-vous, le monde n’a sa maison d’être qu’avec le luxe et par le luxe ; c’est une association pour le plaisir, ou ce n’est rien.

1601. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

* * * Ceux qui redoutent les lumières comme un danger pour les peuples ressemblent aux personnes qui craignent que la foudre ne tombe sur une maison par les fenêtres, tandis qu’elle ne pénètre jamais à travers les carreaux, mais par leur encadrement de plomb ou par le trou des cheminées qui fument.

1602. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Avant la captivité, quand tout l’avenir terrestre de la nation se fut évanoui par la séparation des tribus du nord, on rêva la restauration de la maison de David, la réconciliation des deux fractions du peuple, le triomphe de la théocratie et du culte de Jéhovah sur les cultes idolâtres.

1603. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

On parle bas dans ces sanctuaires de la piété pratique et mondaine ; les bougies y brûlent comme des cierges ; le fauteuil de la maîtresse de la maison a un faux air de confessionnal.

1604. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Il y a deux ou trois maisons où je suis entièrement sur ce pied-là… Je ne paie point tribut à leurs grands auteurs du jour.

1605. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Dans l’intervalle, on me nomme à la maîtresse de la maison ; la conversation s’engage, et quand celle des dames qui était sortie rentre, tenant le plateau à la main pour nous l’offrir, elle entend tout d’abord ces paroles : « Eh bien !

1606. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

S’étant allé promener seul hors de la ville un jour de grande fête, pendant qu’on était à vêpres : Le son des cloches, dit-il, qui m’a toujours singulièrement affecté, le chant des oiseaux, la beauté du jour, la douceur du paysage, les maisons éparses et champêtres dans lesquelles je plaçais en idée notre commune demeure, tout cela me frappait tellement d’une impression vive, tendre, triste et touchante, que je me vis comme en extase transporté dans cet heureux temps et dans cet heureux séjour où mon cœur, possédant toute la félicité qui pouvait lui plaire, la goûtait dans des ravissements inexprimables, sans songer même à la volupté des sens.

1607. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

À cette date, c’est-à-dire trois mois seulement après la conclusion de la paix, Frédéric avait déjà rebâti 4 500 maisons dans les villages ruinés : deux ans après (octobre 1765), il n’en aura pas rebâti moins de 14 500.

1608. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

Voltaire se montra si aimable pour lui, qu’il fut bientôt, de toutes les personnes de la maison, celle avec qui Florianet se plaisait le plus : Souvent il me faisait placer auprès de lui à table ; et, tandis que beaucoup de personnages qui se croyaient importants, et qui venaient souper chez Lope de Vega pour soutenir cette importance, le regardaient et l’écoutaient, Lope (c’est le nom qu’il donne partout à Voltaire dans le léger déguisement de ses Mémoires) se plaisait à causer avec un enfant.

1609. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Elle prit une grande maison solitaire du côté de Vaugirard, s’y établit à l’insu de tout son monde, y soignant les précieux enfants, présidant à leur première éducation, à leur nourriture, faisant la gouvernante, la ménagère, la garde-malade, tout enfin, et reparaissant le matin en visite, comme si de rien n’était, à la porte de ses amis du beau monde, car il fallait d’abord que personne ne se doutât de son éclipse.

1610. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

Il vint, en effet, à neuf heures du matin, et La Harpe se vit entouré de vingt recors 13 qui gardaient toutes les avenues de sa maison.

1611. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

Marie-Françoise-Sophie Nichault de Lavalette, née à Paris, le 1er juillet 1776, d’un père homme de finances, attaché à la maison de Monsieur (depuis Louis XVIII), et d’une mère très belle, dont la ressemblance avec Mlle Contat était frappante, reçut une très bonne éducation, une instruction très soignée, et se fit remarquer tout enfant par la gaieté piquante et la promptitude de ses reparties.

1612. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

Richelieu reste attaché à la reine mère dans son gouvernement d’Anjou ; il est le surintendant de sa maison, et proprement le ministre de ce demi-exil et de cette disgrâce ; car, malgré l’entrevue et l’embrassement de Cousières, les mauvaises passions s’interposent et travaillent à semer des divisions nouvelles entre le fils et sa mère.

1613. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

M. de Régnier a parfois reçu aussi sa visite secrète et il lui est arrivé, croyant faire des vers libres, de tracer le dessin vague de la strophe de Malherbe et de Lamartine, à condition que l’on ne compte pas certains e muets : A la fontaine où l’eau goutte à goutte pleurait | Avant l’aube et que vinssent les filles de la plaine, | A l’heure où pâlissent les étoiles, | à la fontaine, | Y laver leurs pièces de toiles | et encore : De la maison où l’âtre en cendre | croûle en décombres ; | Ferme la porte | et que la paix du soir apporte | Son ombre sur ton ombre Et les soirs | apaisés ou tragiques ou calmes | Se reflétaient avec mon âme, | en ton miroir | (Poèmes.)

1614. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

Je me souviens qu’étant adolescent, un jour, à Romorantin, dans une masure que nous avions, sous une treille verte pénétrée d’air et de lumière, j’avisai sur une planche un livre, le seul livre qu’il y eût dans la maison, Lucrèce, de Rerum Natura.

1615. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

Quand au chien, on le considère comme gardien de la maison et comme un protecteur contre les méfaits des guinné, (V.

1616. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

Publié presque au même moment que la Correspondance de Henri Heine, le livre de Xavier Aubryet : Chez nous et chez nos voisins, n’est point, lui, une correspondance, et si ; si tout ne se savait pas à Paris, dans cette maison de verre où il y a tant d’échos, ce livre ne dirait pas les souffrances du frère d’Henri Heine en souffrances, si ce n’est dans sa dédicace, où elles sont relevées d’une façon discrète et bien touchante.

1617. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Sa maison était une Thébaïde, et sa mère une sorte de puritaine catholique.

1618. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

On sait que pendant deux siècles chaque citoyen dans sa maison eut l’image de cet empereur.

1619. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Elle s’échappe, elle devient mère, elle mendie pour nourrir son enfant, et arrive couverte de haillons devant la grille de la maison où elle a connu l’amour et le bonheur. Ernest n’y est plus, et les nouveaux maîtres de la maison ne répondent aux questions d’Alice que par une pitié dédaigneuse. Enfin elle rencontre sur sa route une dame charitable qui s’intéresse à elle, et qui lui ouvre sa maison. […] À peine a-t-il quitté le seuil de la maison où son orgueil a été si rudement éprouvé, qu’il rencontre un de ses amis nommé Glavis. […] Il est évident que le droit politique des nations régies par la maison de Bourbon repose sur une entorse donnée à la loi salique.

1620. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Mais railler le récipiendaire en pleine Académie, n’est-ce pas travailler de ses mains à ébranler sa maison ? […] Et ainsi, puisque Richard III, dans les annales anglaises, marque le passage de la maison de Lancastre à la maison de Tudor, si l’on ignore le sens politique de cette transition, à moins qu’on ne trouve dans la biographie de Richard III une tragédie exclusivement domestique, une intrigue d’amour par exemple, une aventure de jeunesse, il n’y a pas de poème possible. […] Surpris par le grand seigneur auquel il s’est confié si ingénument, sommé de sortir et de ne plus reparaître dans la maison de dona Florinde, il ne se demande pas pourquoi elle s’est enfuie à la seule vue de ce mystérieux personnage ; il la suit en défiant la colère de son rival. […] La maison, sans nom et sans chiffre, où le roi vient faire débauche, a le double inconvénient de blesser la pudeur des femmes, et de paraître fort innocente à l’esprit sévère des spectateurs. […] Il n’eut jamais qu’un but, l’agrandissement illimité de sa maison ; et, pour l’atteindre, il sut mettre à profit toutes les faiblesses de ses adversaires, qu’il prenait au besoin pour alliés, en attendant qu’il pût les combattre par une alliance plus puissante.

1621. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

La traduction des ouvrages étrangers est aujourd’hui une industrie comme le commerce de l’indigo, du coton ou du colza ; elle a ses commis-voyageurs, ses maisons de correspondance, ses entrepôts ; elle soumissionne pour l’exploitation d’un roman de Vienne ou d’Édimbourg, comme Ouvrard ou Séguin pour les fourrages et les chaussures de l’armée. […] Le maréchal Mortier, le maréchal Maison, M. de Barante, n’ont qu’un blason d’hier. […] Les soins qu’il faut apporter dans le choix de ses amitiés, l’art d’utiliser à son profil les relations les plus indifférentes en apparence, de se lier publiquement avec une femme de ton, pour se ménager l’entrée des meilleures maisons, la tendre mère n’oublie rien. […] Après avoir déployé dans la peinture des Alpes toute la richesse et toute la variété de Claude Lorrain et de Salvator, il a trouvé pour la maison et l’enclos de Jocelyn des tons dignes de Ruysdael et de Teniers ; il a passé sans efforts de la grandeur italienne à la naïveté flamande. […] Après avoir vécu avec lui, il éprouve une irrésistible sympathie pour ce cœur qui a su consoler son veuvage par la prière, et qui se reprocherait comme une profanation le mépris du bonheur qu’il a sacrifié ; et non seulement nous adoptons les sentiments de Jocelyn, mais encore nous nous surprenons à envier les heures de sa journée et les meubles de sa maison.

1622. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Vous avez retenu quelques-uns de ses vers, qui, lus dans tous les sens, vous demeurent mystérieux : vous les récitez au dessert, dans vos maisons, lorsqu’on vous demande un monologue. […] — il va dormir inutile dans une armoire toujours close, si les voûtes de la maison abîmée ne le détruisent pas. […] Elle s’est résignée aux petitesses de la vie bourgeoise ; elle a tenu, scrupuleusement, les registres de la maison. […] Et imaginez maintenant que les gendarmes, après avoir arrêté le brigand, aient laissé la maison dans l’état où il l’avait mise. […] Car la rentière ainsi mandée n’a guère pu, à travers cent maisons, observer les grimaces faciales de celui qui l’attirait.

1623. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Au contraire, au milieu des mille peintures contradictoires d’un musée, l’œil se lasse et fait des concessions à ce sentiment du kaléidoscope qui est inné en l’homme ; le bonhomme, la maison, l’arbre, le ciel, disparaissent des tableaux qu’on regarde, et font place à de petits assemblages agréables de plaques roses, bleues, rouges, jaunes, où chacun choisit ce qui lui rit le plus ; le dessin, la couleur et la nature n’ont rien à voir dans ces goûts-là. […] Pourquoi ne pas traiter l’homme comme les paysagistes traitent les arbres, les maisons, les herbes ? […] Edmond About vient d’être nommé premier commis de la maison Hachette afin d’empêcher l’introduction dans cette maison honnête, des livres dangereux qui poussent les sous-maîtresses à s’enfuir avec des sous-lieutenants. […] Bisson frères, les célèbres photographes, ont confié la partie artistique de leur maison à un homme intelligent, M. 

1624. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

La terre entière devrait être trop cultivée, devrait être aménagée comme la maison de l’homme. […] L’humanité vraie, « remplissant la terre », selon le texte sacré, habitant sa maison, une partie considérable, même, de sa maison, n’existe pas. […] Une femme, deux femmes, quelquefois plus, sont attachées à la maison d’un unique producteur pour préparer ses aliments et tenir en ordre son habitation. Dans chaque maison on fait partiellement et fort mal ce qu’on pourrait faire à moindre effort, à moindres frais et très bien pour une communauté, pour une association de cent, deux cents, trois cents êtres humains. […] Il a redit souvent les vacances à Certines, en pleine Dombes, dans la maison paternelle, dans la compagnie des faucheurs, des pêcheurs et des paludiers, le long des ruisseaux lents et des marais immobiles d’où se dressaient les profils graves des hérons, d’où s’enlevaient lourdement les sarcelles, où glissaient entre les feuilles plates les gros serpents d’eau au col bleu.

1625. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Rien n’est sérieux, en général, comme un préau de maison de fous. […] L’autorité et la direction des études appartiennent au père ; la gestion de la maison appartient à la mère, qui l’inculque aux filles, comme le père inculque le latin et le grec aux garçons. […] Nous nous entretenions devant sa petite boîte, ou maison, qui donne sur le sublime paysage de la Loire, au jour tombant. […] En revanche, il est impossible de consigner les noms de fameux inconnus (ce qui ne serait rien) et de mauvais historiens et de détestables poètes (ce qui est pire) accueillis, à bras ouverts, dans cette inconséquente maison. […] Elle est nocive, comme maison de refuge et de respectabilité pour politiciens fatigués.

1626. (1911) Études pp. 9-261

Chaque vers du Crépuscule du Matin, sans cri, avec dévotion, éveille une infortune : Les maisons çà et là commençaient à fumer. […] Il faut donc qu’après les six jours de labeur, il dédie le septième au repos : … Comme un serviteur qui, ayant paré sa maison y introduit son maître, Qu’il élève les mains vers le Ciel121. […] En elle se viennent confondre toutes les aspirations en une aspiration unique, en un seul amour, en une seule oraison : « Ainsi l’on ne voit jamais dans nos vieilles villes la Cathédrale se dégager nettement des maisons où elle est comme prise… L’église levait de la ville et la ville naissait de l’église, étroitement adhérente aux flancs et comme sous les bras de l’Ève de pierre177. » Elle était le signe de la communion en Dieu et de l’unité vivante de la cité. […] Elle a je ne sais quoi de rompu dont son auteur lui-même s’amuse à s’excuser : — Je vous raconterais volontiers le roman dont la maison que vous vîtes tantôt fut le théâtre, commença Gérard, mais outre que je ne sus le découvrir, ou le reconstituer qu’en partie je crains de ne pouvoir apporter quelque ordre dans mon récit qu’en dépouillant chaque événement de l’attrait énigmatique dont ma curiosité le revêtait naguère….

1627. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

La jeunesse du lieu, dans ses atours de fête, Sort des maisons, s’épand sur les chemins, s’arrête Regardant, se montrant, doux et flatteur orgueil ! […] Mais ma santé ici a été jusqu’à présent si mauvaise que je ne puis vous donner aucune information satisfaisante à ce sujet, étant obligé de garder presque toujours la maison.

1628. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Et graduellement, à mesure que nous avançons vers un état social plus élevé, les hommes, en plantant des arbres qui ne porteront pas de fruits pour leur génération ; en donnant une éducation soignée à leurs enfants ; en bâtissant des maisons qui dureront des siècles ; en assurant leur vie ; en luttant pour une richesse ou une renommée future, montrent que chez eux les antécédents et conséquents internes sont habituellement ajustés à des antécédents et conséquents externes placés à de très lointains intervalles. […] S’il est plus âgé, il pourra éprouver une émotion agréable, en contemplant une rue, un champ, sa maison, son jardin.

1629. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

C’étaient l’Égide de Zeus, le Char du Soleil, la Flèche qui, lancée par Apollon, revenait, après avoir transpercé son but, se replacer dans la main du dieu, les deux Chiens d’or et d’argent qui gardaient la maison d’AIcinoüs, les Taureaux de bronze qui effrayaient par leurs beuglements ceux qui approchaient de la Toison d’or. […] C’était lui qu’ils invoquaient comme protecteur des méfaits nocturnes, lui qui leur ouvrait les portes de la maison convoitée, et qui endormait ses chiens vigilants.

1630. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

L’auteur de la Chute de Louis-Philippe ne fut jamais, en effet, quoi qu’on ait pu dire, inféodé de sa personne, de ses principes ou de sa raison, à la maison d’Orléans, et rien ne devait invalider ou affaiblir le jugement qu’il avait à porter sur elle. […] Moi qui le connaissais et qui l’aimais, je lui ai souvent entendu dire : « Quand on n’a pas une maison d’or, on en prend une d’argile, mais il faut savoir la défendre, sous peine de coucher dehors » ; et il défendit cette argile de la monarchie de Juillet, qui ne lui faisait pas d’illusion, et pour laquelle il se battit intrépidement, les yeux ouverts, jusqu’au moment où cette argile, devenue boue, s’effondra… Ici je touche à l’unité et à l’honneur de la vie de Granier de Cassagnac.

1631. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Or, un livre qui est tout cela est ce qui doit faire le plus horreur à ces quarante Empaillés dans leur immortalité, à ces hauts Figés dans l’ennui, et qui le représentent dans sa solennité et dans la leur, cet ennui qui vous faisait jeter à la porte de toutes les maisons autrefois et par lequel on fait maintenant son chemin en France. […] Ma pieuse mère avait voué mon berceau au chef des milices célestes, au vainqueur immortel du mal… et je veux essayer d’écrire l’histoire de sa maison merveilleuse, où habite le dessein de Dieu. » Quand on parle ainsi dans une préface, on écrit l’histoire comme Dieu l’a faite, — sans la discuter ni la diminuer, et dans toute la beauté, tantôt claire et tantôt mystérieuse, de sa grandeur.

1632. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

[NdA] Babiole, petite maison au-dessous de Bellevue, et où s’étaient tenues les premières conférences pour le traité de Versailles.

1633. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Nous le trouvons successivement membre du Tribunat, inspecteur aux revues ayant part dans les fonctions de commissaire général à l’époque du camp de Boulogne, puis conseiller d’État, intendant général de la maison de l’Empereur (1805), et bientôt, et à la fois, intendant général de la Grande Armée (1806).

1634. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Elle la dédiait à Huet ; dans la préface, elle justifiait son père que quelques-uns blâmaient d’avoir appliqué sa fille à ces doctes études de critique, au lieu de l’avoir accoutumée à filer la laine à la maison ; elle répond à ces censeurs un peu rudement et dans le goût du xvie  siècle ; moyennant l’expression grecque ou latine dont elle se couvre, elle les appelle de pauvres têtes, elle les traite tout net de fous et d’imbéciles : « Ils auraient pu voir aisément, dit-elle, que mon père n’en a usé de la sorte que pour qu’il y eût quelqu’un qui pût leur faire honte de leur paresse et de leur lâcheté. » Mlle Le Fèvre, en parlant ainsi, n’était pas encore entrée dans la politesse du siècle ; elle n’y atteindra jamais entièrement.

1635. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

, a dit Voltaire par un mot qui résume tout, et qui insinue le correctif dans la louange ; il a dit autre part du président en des termes tout flatteurs : « Il a été dans l’histoire ce que Fontenelle a été dans la philosophie ; il l’a rendue familière. » Il faut bien, au reste, se garder de prendre à la lettre tous les éloges que Voltaire donne au président en ces années où il croyait avoir besoin de lui en Cour, le président étant devenu surintendant de la maison de la reine ; il ne l’appelle pas seulement un homme charmant, à qui il dit : « Vous êtes aimé comme Louis XV » ; il le déclare son maître, « le seul homme qui ait appris aux Français leur histoire », et qui y a trouvé encore le secret de plaire.

1636. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Il avait l’esprit plus orné que ne l’ont la plupart des gens du monde ; enfin, mon cher frère, je voyais en lui un prince qui soutiendrait la gloire de la maison.

1637. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Quant à lui, on ne s’accorde pas sur le métier qu’il fit dans son enfance ; ce qui est plus certain, c’est qu’ensuite il entra sur le pied de domesticité dans plusieurs grandes maisons : de là aventures à la Gil Blas, je ne veux pas dire à la Faublas.

1638. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Il passa de là en Danemark et y fut d’abord en qualité de précepteur dans la maison d’un seigneur danois.

1639. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Il mourut subitement, le 6 août 1695, à sa belle maison de Conflans, dont il avait fait un lieu de délices.

1640. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Sans parler des graves raisons qu’il avait d’être absent et éloigné, protection des siens, pillage de sa maison, il ne faisait défaut à l’appel que pour deux ou trois mois au plus, in extremis, pour ainsi dire, et tout à la fin d’une seconde magistrature dont il était quasi dépouillé dès lors, et où un autre, déjà nommé, l’allait remplacer.

1641. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Il commence par bien poser son cadre : il est à l’une de ses dernières haltes, sur le plateau nu du D’jelfa ; la journée s’achève, il est environ cinq heures du soir ; sa tente est tournée au midi, à ce midi encore voilé vers lequel il aspire ; il est seul, ses compagnons absents ou endormis ; il savoure un vent tiède qui souffle faiblement du Sud-Est ; pour toute vue, il a une moitié de l’horizon, bornée d’un côté par un grand bordj ou maison solitaire, et de l’autre par un groupe de chameaux bruns, qui se dessine sur une ligne de terrains pâles ; tout est repos, tranquillité, paix profonde : « S’il arrive qu’un ramier passe au-dessus de ma tête, dit-il, je vois son ombre glisser sur le terrain, tant ce terrain est uni !

1642. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Le bonhomme a toujours manqué d’une élévation d’âme, même commune ; pour peu qu’il en eût eu, il aurait été le plus malheureux des hommes. » Collé donc, à la différence de Panard, avait de l’élévation d’âme : il voyait les grands, les gens riches, les amusait, leur plaisait, mais ne se donnait pas ; il restait lui ; il se défendait de leur trop de familiarité par le respect ; il gardait de sa dignité hors de sa gaîté ; il savait que, si bon prince qu’on fût avec lui, on ne l’était pas autant à Villers-Cotterets qu’à Bagnolet ; assez chatouilleux de sa nature, il allait au-devant des dégoûts par sa discrétion, et se tenait sur une sorte de réserve, même quand il avait l’air de s’abandonner : quand il sortait ces jours-là de sa maison bourgeoise, il disait qu’il allait s’enducailler, comme d’autres auraient dit s’encanailler ; puis, son rôle joué, sa partie faite, il revenait ayant observé, noté les ridicules, et connaissant mieux son monde, plus maître et plus content à son coin du feu que le meunier Michau en son logis.

1643. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

Par égard pour les conseillers amis, et comme concession dernière, il fut demandé qu’on n’imposât pas du moins un temps déterminé pour la vente des maisons et des terres ; cette idée d’un répit qu’on ne proposait, du reste, que pour la forme, et sans aucune espérance, ne fut pas même discutée à Turin.

1644. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

Je ne sais quel est son projet dans ce moment : nous vivions fort bien ensemble, et même, depuis quelque temps, on me faisait compliment de mes attentions pour lui et sa femme ; il a imaginé de chercher l’intimité, et, pour s’y introduire, il a écrit (c’est son expédient ordinaire dans les grandes affaires, quoique jusqu’ici il y ait assez mal réussi) ; sa lettre est adressée à un homme de sa maison, mais en même temps il lui a indiqué un homme en qui j’ai confiance, pour me la montrer.

1645. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Une grande piété catholique régnait dans l’humble maison de la rue Notre-Dame.

1646. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Nous ne devions pas y trouver des Saragosse, parce que toutes les maisons, construites en bois peint, étaient à la merci d’une torche ou d’un obus ; mais des obstacles d’un autre genre, et non moins redoutables, nous attendaient… » Tous les plans de stratégie et de grande guerre échouèrent dans cette funeste campagne ; sur un échiquier aussi vaste et sans cadre déterminé (c’est encore Jomini qui parle), les calculs les plus probables ne rendaient plus.

1647. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

Une demoiselle de la maison, qui s’y trouvait peu heureuse, connut le jeune étranger, s’attacha à lui ; des confidences et quelque intimité s’ensuivirent.

1648. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

.) — Et encore (acte V, scène ier ), lorsque lady Macbeth se parle dans son délire, en frottant la tache à sa main : « Il y a ici une odeur de sang toujours ; tous les parfums de l’Arabie ne sauraient purifier cette petite main. » — Et dans l’Œdipe-roi, acte V, scène i, sur les horreurs de la maison de Cadmus : Non, les eaux du Danube et du Phase épanchées Ne laveraient jamais les souillures cachées Dans cet abominable et sinistre séjour… 71.

1649. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Par exemple, n’en est-il pas aujourd’hui de certaines époques historiques comme du parc de Maisons ?

1650. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Elle a d’assez beaux yeux, Pour des yeux de province……… On ne vit qu’à Paris, et l’on végète ailleurs… Tout le monde est méchant, et personne ne l’est… L’aigle d’une maison n’est qu’un sot dans une autre… L’esprit qu’on veut avoir gâte celui qu’on a… Et c’est là qu’on entend le cri de la nature… Et cent autres.

1651. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Il était souvent à Orléans, il reparut dans la maison peu après la mort de la mère de Mme Roland ; M.

1652. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

Ô Dijon, la fille Des glorieux ducs, Qui portes béquille Dans tes ans caducs, Çà, vite une aiguille, Et de ta maison Qu’un vert pampre habille, Recouds le blason !

1653. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

    Sur l’animal à triple étage,     Une sultane de renom,     Son chien, son chat et sa guenon, Son perroquet, sa vieille et toute sa maison     S’en allaient en pèlerinage.

1654. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Il illustre sa pensée par une série de comparaisons32 : « Le troisième étage d’une maison bourgeoise peut être plus élevé au-dessus du sol que le premier d’un palais.

1655. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

C’est Duport qui la voyait, au nom de Barnave ; mais l’intermédiaire habituel était le chevalier de Jarjayes, dont la femme était de la maison de la Reine.

1656. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Elle prétend s’impatroniser dans cette riche maison, avoir la clef de tous les secrets, et en tirer double parti au besoin.

1657. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Par exemple, en mars 1612, deux ans après la mort de Henri IV, à l’occasion du double mariage annoncé entre les maisons de France et d’Espagne, l’historien nous montre le deuil public faisant place à des fêtes « où allait se réveiller cette passion du luxe, de l’éclat et du plaisir, si longtemps ensevelie sous la triste livrée du regret ».

1658. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Il a un ami qui n’a point d’autre fonction sur la terre que de le promettre longtemps à un certain monde, et de le présenter enfin dans les maisons comme homme rare et d’une exquise conversation : et là, ainsi que le musicien chante et que le joueur de luth touche son luth devant les personnes à qui il a été promis, Cydias, après avoir toussé, relevé sa manchette, étendu la main et ouvert les doigts, débite gravement ses pensées quintessenciées et ses raisonnements sophistiqués.

1659. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

À un homme d’esprit il ne faut qu’une femme de sens : c’est trop de deux esprits dans une maison.

1660. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Je ne sais pas de plus belle page historique que celle où il nous peint ce soudain passage du découragement et de l’assoupissement des esprits, qui leur fait croire que le mal présent ne finira jamais, à l’extrémité toute contraire par laquelle, loin de considérer les révolutions comme impossibles, on arrive à les trouver chose simple et facile : Et cette disposition toute seule, ajoute-t-il, est quelquefois capable de les faire… Qui eût dit, trois mois devant la petite pointe des troubles, qu’il en eût pu naître dans un État où la maison royale était parfaitement unie, où la Cour était esclave du ministre, où les provinces et la capitale lui étaient soumises, où les armées étaient victorieuses, où les compagnies paraissaient de tout point impuissantes, qui l’eût dit eût passé pour insensé, je ne dis pas dans l’esprit du vulgaire, mais je dis entre les d’Estrées et les Senneterre.

1661. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Sa mère, qui tenait à une noble maison d’Espagne et qui avait jeune habité ce pays, fut distinguée de la reine Anne d’Autriche, dans les premiers temps que cette princesse était en France ; sachant l’espagnol comme sa propre langue, elle fut d’abord employée par elle à ses correspondances de famille, et traitée comme une amie.

1662. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

En même temps, il s’établissait plus régulièrement à la campagne par l’achat de sa maison de La Chavonnière, à Véretz près de Tours.

1663. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

Marc-Antoine de Foix, Jésuite de l’illustre maison de ce nom, homme d’un esprit supérieur, & fort distingué dans sa Compagnie.

1664. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

J’ai vu au milieu de l’incendie d’un château les enfans de la maison se rouler dans des tas de bled.

1665. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Maison Carrée, Alger, 1905.

1666. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Et j’ajoutai : nous aurons quelque soldat heureux, car les révolutions finissent toujours par le sabre : Sylla, César, Cromwell… Si, après la Ligue, nous n’avions pas eu un maître, c’en était fait de la Maison de Bourbon.

1667. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

Henri Heine I15 La maison Lévy a commencé par les deux volumes : De l’Allemagne, la publication des œuvres complètes de Henri Heine, si impatiemment désirée de tous ceux qui, dans ce temps de prose, ont le courage et l’esprit d’aimer la poésie.

1668. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Pindare vient, au milieu des concitoyens et des amis, saluer le jeune vainqueur, dans la maison de son père, riche citoyen d’Égine ; et tout aussitôt la pensée du poëte s’élève à la joie du patriotisme commun, comme pour y perdre le souvenir de la faute et du malheur de Thèbes.

1669. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

Il n’y avait pas de maison sans famille, et Sardanapale n’en était pas venu à montrer ce qui peut s’oser dans une chambre.

1670. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Et c’est ainsi qu’autour des palais et des temples, les maisons mettent quelque pudeur à n’être point trop offensantes pour l’auguste voisinage. […] Pourquoi le grand vaisseau est-il déserté de son pilote comme réfugié dans ce lieu louche qui n’est plus le Temple et qui n’est pas la Maison, dans cette sacristie où la Religion semble plus vivace qu’au pied de l’autel ou dans la chaire, mais d’une vie humiliée et moite, acoquinée à la garde de pauvres trésors temporels qu’on montre pour de l’argent ? […] Toujours en conversation silencieuse avec lui-même sur les plus graves sujets des réflexions humaines, il sort rarement de son silence pour écrire avec une sorte d’amère et sauvage joie — une joie qui n’est pas l’ironie cruelle du désespoir car le Poëte puise dans la fierté de son intégrité, dans la conscience de son honneur, la force de vivre et la vertu d’aimer — quelqu’une de ces pages sombres et pures, La Mort du loup, La Maison du berger, Le Jardin des Oliviers, frémissante protestation, révolte, autrement profonde que toutes celles de Manfred, contre l’injustice du Dieu qui aurait fait les conditions de notre vie. […] Et ces exceptionnelles et singulières figures, Ligeia, Morella, et les deux pâles habitants de la Maison Usher, quelle frénésie de passion bat dans « leurs poitrines inertes d’anges61 » ! […] C’est un musicien d’originalité étrange, aussi un très sincère et intuitif peintre de la nature, des plaines profondes où l’œil s’hallucine d’infini, des maisons tristes aux tristes hôtes, des banalités inquiétantes d’une ferme ou d’une métairie, du petit monde bourbeux et féroce d’une mare, des grenouilles, des crapauds.

1671. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Tapissier de son métier, il acquit en 1631, de Nicolas Pocquelin, son aîné, une charge dans la maison du roi : les actes le qualifient tantôt « maître tapissier et tapissier ordinaire de la maison du roi », tantôt « tapissier et valet de chambre ordinaire du roi » : j’ignore si ces variantes sont de pure forme, ou si par hasard elles indiqueraient quelque diversité de fonctions. […] Il était donc naturel que l’on vécût largement dans cette « maison des Cinges », qui porte désormais la plaque commémorative de la naissance de Molière. […] Armand de Bourbon, prince de Conti, frondeur lassé, frondeur réconcilié, suivi d’une petite cour en liesse, vient d’arriver en Languedoc et de s’établir, près de Pézenas, dans sa maison de la Grange aux Prés. […] J’ai une femme qui me fait enrager… Au lieu de se tenir à la maison, elle aime la promenade, la bonne chère, et fréquente je ne sais quelle sorte de gens. » Cette femme dont on parle, est Armande, sans doute, et celui qui parle est Molière ? […] Ils redevenaient la descendance légitime de ceux qui les avaient précédés, les ancêtres naturels de ceux qui les ont suivis, et, comme dans une seule maison, leurs haines, leurs actes, leurs espérances à tous étaient marqués au même air de famille.

1672. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Le jour où fut posée une plaque commémorative sur sa maison natale, il s’écriait : « Ô mon père et ma mère, ô mes chers disparus, qui avez si modestement vécu dans cette petite maison, c’est à vous que je dois tout ! […] La loi déclare que « le meurtre commis par l’époux sur son épouse ainsi que sur le complice, à l’instant où il les surprend en flagrant délit dans la maison conjugale, est excusable ». […] Il frappe à la porte de maisons honorablement connues dans la littérature, de celles même qu’il devait plus tard poursuivre de ses plus furieux sarcasmes. […] De sa maison assez éloignée du cimetière, une rivière de sang marqua sa route en coulant par les jointures de son cercueil. » Ce morceau d’un lyrisme macabre est tiré d’une lettre familière. […] Il a décrit non sans poésie la Normandie des plages et des landes, évoqué non sans relief les rues tortueuses et les vieilles maisons des petites villes ; Valognes a trouvé en lui son Balzac.

1673. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Elle n’est utile qu’à lui seul ; que toutes les jouissances, je le répète, l’environnent dans sa maison, j’y consens ; mais que, hors de-là, il veuille bien avoir la condescendance de devenir l’égal de celui qui ne veut rien de lui, qui ne lui demande rien, & surtout qui ne lui envie rien. […] D’autres (& j’en ai connus) traînent hardiment dans plusieurs maisons le titre d’hommes de lettres pour mieux voiler leur nullité, leur insuffisance, leur paresse, ou même pour exercer, à l’abri de ce nom, de vils métiers ; & plus le titre qu’ils usurpent écarte d’idées défavorables, plus ils se livrent à une obscure & basse avidité. […] Remarquez que l’on rit cent fois plus dans un Collége, dans une Communauté, dans un Couvent, dans une maison asservie à des règles fixes. […] L’effet en est inévitable sur toute âme qui n’est point endurcie : c’est-là sans doute la plus belle faculté de l’homme ; c’est-elle qui a élevé les Hôpitaux, les maisons de charité, les monumens qui rémédient à l’imperfection de nos loix ; & ce sont tous ces établissemens utiles, qui empêchent que ce monde ne soit tout-à-fait une vallée de larmes.

1674. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

L’aîné, François, concentré et ingrat, s’en va de bonne heure de la maison paternelle, on n’entend jamais plus parler de lui. […] Sa maison s’emplissait d’intrigants de passage qu’elle ne s’étonnait pas d’y voir. […] Ainsi les rendez-vous que la jeune Mlle d’Etanges adresse à son précepteur quand ses parents sont en voyage, l’argent qu’elle lui offre à deux reprises, ou encore les confessions singulières qu’elle reçoit de lui : qu’il s’est enivré, qu’il a passé la nuit dans certaine maison ? […] La manifestation la plus frappante de l’intime ardeur théologique traditionnelle dans cette maison, c’est que le seul dessein auquel Benjamin lui-même se soit attaché avec suite, soit précisément un ouvrage sur le problème religieux. […] Pendant que le romantisme « égarait sa main » comme peintre des passions et des caractères, comme historien et homme politique, les thèmes antiques et familiers de la commune existence domestique et sociale, la maison, la famille, le village, le travail, les tombes, la religion lui parlaient poétiquement.

1675. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Ce qui est certain, c’est que, quoique devant beaucoup aux poètes de Rome et ne laissant pas d’avoir beaucoup emprunté au Ronsard des Discours de la Remonstrance et de la Response, il est surtout, encore que très lettré, très personnellement « populacier », à prendre ce mot dans un sens d’éloge ; de tous les poètes de son époque, il est le seul qui, sans être gêné de souvenirs, encore qu’il traduise Horace, et sans être troublé de rêve, encore qu’il se croie inspiré, ait regardé l’humanité dans la réalité de la maison, du tripot, de la rue ; et son vers, en général sans exemple, son vers, vivant d’une familiarité de prose, subtil cependant, vif, imagier, — pittoresque, comme nous dirions aujourd’hui, — ne trouvera de ressemblance qu’au vers de Molière, plus large et plus sûrement significatif, mais moins « peuple », plus rassis, plus bourgeois. […] En même temps que l’œuvre de Paul Verlaine resplendira d’une blancheur sacrée de lys entre les cierges de l’autel, sa personnalité, délivrée des viles légendes par où l’on se donnait le droit de ne point venir en aide à ce faible et de ne point compatir à ce souffrant, sera blanche aussi dans la mémoire des hommes, blanche comme fut blanc, sous nos yeux pleins de larmes, son visage apaisé, son pâle visage apaisé, entre les doux cheveux, sur la blancheur du lit funèbre, sur la blancheur funèbre du lit virginal… Il semble, lorsqu’on lit les poèmes d’André Theuriet, que s’est ouvert un herbier de petites fleurs forestières ; et il y a, parmi les bruyères, berceuses et le rythme des chansons de vannier et les chants de bûcherons, des ramages d’oiseaux à la fois familiers et sauvages qui, comme le rouge-gorge, volètent dans le bois et séjournent dans la maison. […] Très vite, je ramenai Stéphane Mallarmé à la maison, je lus ses vers à Villiers de l’Isle-Adam, qui partagea tout de suite mon enthousiasme, et de ce jour s’établit, entre Mallarmé et nous, une profonde affection faite, — j’ai gloire à le dire, — d’estime réciproque, de mutuelle confiance, et que rien, pas même les différentes directions d’existence, que rien, pas même la mort, n’a rompue. […] Mallarmé nous reçut dans une petite maison rose, derrière des arbres, où il habitait avec sa femme et sa fille. […] Quel esprit, parvenu à ne plus s’irriter des rythmes boiteux, cassés, et des vers qui ne riment point, ou qui riment parle retour fastidieux des mêmes mots, ne suivrait avec charme la rêverie errante dans les Palais nomades, aussi lointainement, aussi idéalement vagabonds que la Maison du berger ?

1676. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Jusqu’à Panard, jusqu’à Collé, elle avait égayé la guinguette et parfois les petites maisons. […] Comment ne pas sourire au bienheureux orgueil du bourgeois qui a ouvert sa maison au sénateur ? […] En parlant de Ruy Blas, il faut donc laisser de côté toutes les querelles, toutes les intrigues qui se rattachent à la succession d’Espagne, à la déchéance de la maison d’Autriche, à l’avènement de la maison de Bourbon. […] Arrivant aux malheureuses destinées de la maison de Bourbon, à Louis XV châtié dans Louis XVI, le poète ajoute : Quand il a neigé sous les pères, l’avalanche est pour les enfants. […] Hugo pour peindre les malheurs de la maison de Bourbon est donc, de tout point, une figure absurde.

1677. (1896) Le livre des masques

Et ceci : Il y a des maisons qui pleurent sur le port, Il y a des glas qui sonnent dans les clochers, Où tintent des cloches vagues : Vers quels fleuves de mort Les vierges ont-elles marché, Les vierges qui avaient aux doigts de blondes bagues ? […] Rimbaud était de ces femmes dont on n’est pas surpris d’entendre dire qu’elles sont entrées en religion dans une maison publique ; mais ce qui révolte encore davantage c’est qu’il semble avoir été une maîtresse jalouse et passionnée : ici l’aberration devient crapuleuse, étant sentimentale. […] De ses vers beaucoup sont comme roussis par une glaciale affectation de naïveté, parler d’enfant trop chéri, de petite fille trop écoutée, — mais signe aussi d’un vrai besoin d’affection et d’une pure douceur de cœur, — adolescent de génie qui eût voulu encore poser sur les genoux de sa mère son « front équatorial, serre d’anomalies » ; — mais beaucoup ont la beauté des topazes flambées, la mélancolie des opales, la fraîcheur des pierres de lune, et telles pages, celle qui commence ainsi : Noire bise, averse glapissante Et fleuve noir, et maisons closes… ont la grâce triste, mais tout de même consolante, des aveux éternels : l’éternellement la même chose, Laforgue la redit en tel mode qu’elle semble rêvée et avouée pour la première fois3.

1678. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Leighton, le seul artiste anglais, je présume, qui ait été exact au rendez-vous : Le comte Pâris se rend à la maison des Capulets pour chercher sa fiancée Juliette, et la trouve inanimée. […] Le paysage Si tel assemblage d’arbres, de montagnes, d’eaux et de maisons, que nous appelons un paysage, est beau, ce n’est pas par lui-même, mais par moi, par ma grâce propre, par l’idée ou le sentiment que j’y attache. […] Ainsi ils ouvrent une fenêtre, et tout l’espace compris dans le carré de la fenêtre, arbres, ciel et maison, prend pour eux la valeur d’un poème tout fait.

1679. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

À ce prix, inquiet sur ce seul point, rassuré sur le reste, je me résigne à vivre en exil, à ne point revoir la maison natale, et, avec cette amère certitude, j’attendrai le décret du destin, soit que l’ennui d’un ciel étranger doive m’enlever avant l’heure, soit qu’il plaise à la Parque de me laisser longtemps survivre.

1680. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Il était en 89 à Strasbourg, dans un petit monde mystique comme cette ville en a eu à diverses époques ; il voyait tous les jours celle qu’il appelle sa meilleure amie, Mme Boechlin ; il formait le projet de se réunir encore plus entièrement à elle en logeant dans la même maison ; il venait même de réaliser ce projet depuis deux mois, en 1791 ; il allait entamer la lecture de Jacob Boehm et suivait tout un roman idéal, tout un rêve de vie intérieure accomplie, lorsqu’une maladie de son père l’appela à Amboise et le rejeta dans la réalité : Au bout de deux mois (de cette réunion dans un même logement), il fallut, dit-il, quitter mon paradis pour aller soigner mon père.

1681. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Chateaubriand en fait son livre le plus éclatant, qui va redorer de son rayon, pour plus d’un demi-siècle, la grille du sanctuaire et le balustre des autels ; Benjamin Constant, à ses moments perdus, entre la maison de jeu et la tribune, refait et retouche sans cesse un livre plus vrai peut-être, plus religieux et plus philosophique que celui de l’autre ; mais sa poudre est restée trop longtemps en magasin, elle est mouillée ; il n’y a pas, comme pour Le Génie du Christianisme, feu d’artifice et illumination soudaine.

1682. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Il me racontait un jour, comme il aimait à le faire en se parlant à lui-même dans une sorte de monologue, toute sa première vie et ses débuts ; qu’étant jeune avocat à Paris, reçu d’abord dans quelques maisons de l’île Saint-Louis, il se retira vite de ce monde secondaire de robins et de procureurs, dont le ton l’avait suffoqué.

1683. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

Arrivant à Lyon par la Saône, et se faisant débarquer un peu avant l’île Barbe, il entend nommer les jolies maisons de campagne devant lesquelles on passe et dont est bordée cette rive, et il ajoute : « C’est, je pense, dans les environs de ce pays-ci, qui probablement s’appelle Neuville, que la femme que je respecte le plus au monde avait un petit domaine.

1684. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Il envoya, par attention expresse et par suite des ordres reçus, brûler et dévaster la maison de plaisance du duc de Savoie dite La Vénerie, et la maison de campagne également de M. de Saint-Thomas, premier ministre du duc : c’était un prêté-rendu pour le bombardement inutile de Pignerol et pour les ravages du Dauphiné de l’année précédente.

1685. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Parisien, élève de Louis-le-Grand, puis de l’École normale, il rentra dans ces deux maisons presque aussitôt comme professeur : — professeur de rhétorique dans l’une, maître de conférences dans l’autre.

1686. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Il m’a déroulé l’autre fois ses affreux empêchements à cause d’une maison qu’il fait bâtir.

1687. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

« J’arrangerai tout cela à la fin de la campagne, répondit l’Empereur ; en attendant vous ferez partie de ma maison. » Et, représentant qu’il n’avait avec lui ni chevaux ni équipages, Jomini ajouta : « Mais si Votre Majesté veut m’accorder quatre jours, je pourrais la rejoindre à Bamberg. » À ce mot de Bamberg, l’Empereur bondit : — « Et qui vous a dit que je vais aller à Bamberg ? 

1688. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Il y a plus d’une demeure, comme dit Goethe, dans la maison de mon Père.

1689. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Son grand-père maternel avait exercé autrefois une charge dans la maison d’Orléans, et s’était ensuite retiré en province. 

1690. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

Sans remonter jusqu’au moyen âge, jusqu’à l’époque chevaleresque où fleurissait bien brillamment, sous une suite de vaillants comtes, la tige de l’antique maison souveraine de ce pays, mais où, sauf plus ample information, la trace littéraire est moins évidente ; sans se reporter tout à fait jusqu’au temps du bon Froissart, qui se louait très-fort pourtant de leur munificence : Amé, le comte de Savoie27, …………..

1691. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Il est né le 24 décembre 1791, en pleine rue Saint-Denis66, dans le magasin de soieries à l’enseigne du Chat Noir, où son père fit une honorable fortune : depuis lors, la maison, en gardant l’enseigne de bon augure, s’est convertie, me dit-on, de magasin de soieries en boutique de confiseur.

1692. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Il les fit à la maison de Sainte-Barbe-Delanneau et au lycée Napoléon.

1693. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

La fiancée, longtemps encore, quitta la maison paternelle au son des flûtes, et, bien avant dans les siècles, la lampe domestique éclaira sous le chaume des dieux Pénates, exigus comme elle et, comme elle, pétris d’argile.

1694. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Son frère Thomas et lui avaient épousé les deux sœurs, et logeaient dans deux maisons contiguës.

1695. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Il parle là-dessus avec un frais sentiment du paysage, avec un tour et une coupe dans les moindres détails, qui fait ressembler sa phrase familière à quelque billet de Cicéron : « Cette chaumière au pied d’un mur est une maison de curé au pied d’un pont.

1696. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

En 1687, il achète sa maison d’Auteuil qu’il possèdera vingt ans.

1697. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Ayant vécu à Lyon et à Paris, dans les quartiers populeux, parmi la petite bourgeoisie, ayant peiné, et longtemps coudoyé les gens qui peinent, commerçants, employés, ouvrières, il a représenté les vieilles maisons, les rues bruyantes de Lyon et de Paris, la vie laborieuse et tumultueuse des fabriques, les durs combats pour arriver aux échéances ou atteindre le jour de paye, l’effort journalier, épuisant, contre la misère : le Petit Chose, Jack, Fromont jeune et Risler aîné, des coins du Nabab et de l’Évangéliste sont d’exquises et fortes peintures de la vie bourgeoise et presque populaire.

1698. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Depuis cette époque jusqu’à sa mort, La Bruyère continua de faire partie de la maison de Condé, avec le titre d’écuyer gentilhomme de M.

1699. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Vigny la conduisit aux hautes solitudes et la voulut retenir dans sa Maison du Berger, mais elle s’échappa, courut les chemins, fit de mauvaises rencontres.

1700. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

On sait en quel paysage de montagnes, de lacs, de vallées et de forêts s’élevait, à Triebchen, la maison de Wagner.

1701. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

Le bourreau tonnant du Caucase plane sur la maison des Atrides, dans un rayonnement de toute-puissance tutélaire.

1702. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Parlant, dans un de ses premiers écrits, du café Procope, voisin du district des Cordeliers, il dira, par allusion aux gens d’esprit qui y venaient au xviiie  siècle : « On n’y entre point sans éprouver le sentiment religieux qui fit sauver des flammes la maison de Pindare.

1703. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Il put, pendant des mois ou des années, s’établir dans le faubourg Saint-Marceau, y prendre maison, carrosse, avoir un banc à la paroisse, y suivre les offices avec honneur, être même un jour prié de faire en cérémonie la quêteuse, et tout cela sous l’habit et le nom de la comtesse de Sancy, bien qu’on soupçonnât fort ce qu’il était réellement.

1704. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

Il sent bien qu’on ne s’y rend pas : « On m’écoute avec plus de bonté que de confiance ; on met plus d’intérêt à connaître mes conseils qu’à les suivre. » Bien souvent l’impatience le prend, et même le mépris pour cet aveuglement royal : « On dirait que la maison où ils dorment peut être réduite en cendres sans qu’ils en soient atteints ou seulement réveillés. » À quoi M. de La Marck lui répond : « Vous les conseillez trop comme s’ils avaient une partie de votre caractère.

1705. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Il les montre possédés d’une manie d’analyse qui ne s’arrête et ne recule devant rien, qui porte en toute matière sociale les dissolvants et la décomposition : Dans la physique, ils n’ont trouvé que des objections contre l’Auteur de la nature ; dans la métaphysique, que doute et subtilités ; la morale et la logique ne leur ont fourni que des déclamations contre l’ordre politique, contre les idées religieuses et contre les lois de la propriété ; ils n’ont pas aspiré à moins qu’à la reconstruction du tout, par la révolte contre tout ; et, sans songer qu’ils étaient eux-mêmes dans le monde, ils ont renversé les colonnes du monde… Que dire d’un architecte qui, chargé d’élever un édifice, briserait les pierres, pour y trouver des sels, de l’air et une base terreuse, et qui nous offrirait ainsi une analyse au lieu d’une maison ?

1706. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

De tels conseils étaient trop forts pour ceux qui les demandaient, et Marmont, nommé commandant de toute la maison militaire du roi, dut se borner à diriger la retraite vers la frontière et jusqu’à Gand.

1707. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Il fut décidé que Beaumarchais serait immédiatement arrêté et conduit, non à la Bastille (c’eût été trop noble pour lui), mais dans une maison de correction, à Saint-Lazare, où l’on mettait, non pas encore les filles, mais les mauvais prêtres scandaleux, les fils de famille libertins et consorts.

1708. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Je ne puis estimer quiconque cherche à se dérober dans les ténèbres… Je me fais gloire de penser comme ce philosophe qui disait qu’il voudrait que sa maison fût de verre.

1709. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

Mais que de génie pour les disposer, ces lumières que tous les jeux reconnaissent, guider les esprits vers une seule maison, étoiles !

1710. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Ovide, conjecture Voltaire, fut exilé de Rome pour avoir vu quelque chose de honteux dans la maison d’Auguste.

1711. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

. ; mais ce genre de description est totalement différent du nôtre ; en général, les anciens ont peint les mœurs, nous peignons les choses : Virgile décrit la maison rustique, Théocrite les bergers, et Thomson les bois et les déserts.

1712. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

C’eût été bien dommage qu’une canne à pomme d’or égarée dans sa maison eût privé l’académie d’un aussi grand artiste, cependant peu s’en est fallu.

1713. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Nous sommes portez par un mouvement naturel à dépeindre par ces sons inarticulez le fracas qu’une maison aura fait en tombant, le bruit confus d’une assemblée tumultueuse, la contenance et les discours d’un homme transporté de colere et plusieurs autres choses.

1714. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Après avoir longuement réfléchi, je suis arrivé à cette conclusion, que : Si le rouge de brique persiste sur les maisons qui bordent la Garonne, c’est uniquement parce que les propriétaires reculent devant la dépense de l’enduit incriminé plus haut, — dont s’empâtent uniformément les façades des beaux quartiers : le quai de la Daurade est habité par la plèbe.

1715. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

Chaque aéroplane et chaque dirigeable sera peint, ou camouflé (animaux, machines, maisons) et signé par un peintre futuriste.

1716. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Ces résistances venaient de l’organisation générale de la France, de ses organisations spéciales : clergé, armée, marine, maison du roi, magistrature ; de la nature et du nombre des Impôts ; de la variété et de l’esprit des lois civiles, etc., etc.

1717. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Madame Clotilde Schultz, la nièce de Chasles, qui avait une nièce, [ni plus ni moins qu’un curé, et charmante, m’a-t-on dit, qui tenait sa maison et dont il avait fait son secrétaire en jupe… un peu bleue ou au moins lilas, a publié, à la tête de la Psychologie sociale, une lettre très aimable pour Charpentier, l’éditeur de cette Psychologie, et cette lettre nous met au courant du livre sur lequel nous comptions si peu.

1718. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

Un avocat plaidant pour une maison ou les limites d’un jardin, prétendait bien être aussi éloquent que Démosthène appelant les Grecs à la liberté, ou que l’orateur romain repoussant du haut de la tribune les fureurs de Claudius et d’Antoine.

1719. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Vous comptez les grains de sable et vous croyez que le total est une maison. […] L’esprit littéraire était dans cette maison. […] De même Adolphe « se traîne vers cette colline d’où l’on aperçoit la maison d’Ellénore, et reste les yeux fixés sur cette retraite qu’il n’habitera jamais. » Et cette maison, il ne la décrit pas ; et l’on en pleure. Mais est-ce que cette maison a un intérêt pour lui en elle-même, à un autre titre que comme demeure d’Ellénore ? […] Que ce fût Directoire, Consulat ou Cent-Jours, Constant s’y installait, était de la maison, et puis tranquillement déroulait son programme de politique libérale, qui, lui, ne changeait jamais, n’appartenait qu’à son auteur et n’avait rien de domestique.

1720. (1881) Le roman expérimental

Derrière ces grands mots, que d’intérieurs malpropres le père partageant ses maîtresses avec le fils, la mère s’oubliant entre les bras des amis de la maison. […] Les mœurs ont changé, on n’imagine pas aujourd’hui une maison du faubourg Saint-Germain se donnant le luxe d’un La Fontaine. […] Rappelez-vous Balzac déterminant exactement la rue et la maison où vit Grandet, analysant les créatures qui l’entourent, établissant les mille petits faits qui ont décidé du caractère et des habitudes de son avare. […] Il avait agi comme un père, d’ailleurs ; il lui avait reproché, en termes de cours d’assises, la crapule de ses mœurs ; mais elle s’était fâchée, avait jeté la maison sens dessus dessous, menaçant de tout saccager si on l’embêtait encore. […] Rien n’est adorable comme son idylle avec Auguste, une idylle des boulevards extérieurs qui dîne au cabaret, s’en va, dans la nuit vague des longues avenues, se donne des baisers d’adieu derrière les palissades de quelque maison en construction.

1721. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Je me plains, vétéran d’une revue où je fis mes premières armes, de faire antichambre huit ou dix mois, comme un nouveau venu, à la porte de cette maison des jeunes qui ne goûte plus mon genre et m’ajourne à l’époque où manque la copie. […] Montesquieu dut à Madame de Tencin le premier succès de l’Esprit des lois, dont elle acheta un grand nombre d’exemplaires pour les distribuer dans sa « ménagerie », comme elle appelait les habitués de sa maison. « Voyons », disait Helvétius à ses amis, quand il eut publié son livre De l’esprit, « voyons comment Madame Geoffrin me recevra ; ce n’est qu’après avoir consulté ce thermomètre de l’opinion que je pourrai savoir au juste quel est le succès de mon ouvrage. » Aujourd’hui, sur le succès proprement dit d’un ouvrage, j’entends sur sa vente et sur le nombre de ses lecteurs, je ne crois pas que les femmes du monde aient conservé une part appréciable de l’influence énorme qu’elles avaient autrefois. […] Les hommes les ont quittées, ils ont tous disparu aussitôt bue la tasse de café qu’elles leur ont gracieusement offerte, et ils ne les rejoindront qu’au moment du thé, c’est-à-dire du départ, après avoir fumé deux ou trois cigares de suite, si le maître de la maison ne leur en donne pas d’assez gros pour exiger une bonne heure et demie de tirage ininterrompu. […] Pauvre petit pasteur, retiré loin du monde dans ta maison de la rue de La Tour d’Auvergne, je te plains ; la partie n’était point égale. […] Duhitar est dérivé de DUH, racine qui en sanscrit signifie traire ; le nom de celle qui trait (les vaches ou les chèvres) donné à la fille de la maison, présente à nos yeux toute une petite idylle de la vie pastorale des premiers Aryens ; et cela est joli et poétique, sans doute ; mais cela aussi nous fait brutalement remonter aux temps où les besoins matériels de la vie animale dominaient toute l’existence des hommes et formaient seuls les éléments du langage.

1722. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Il a vécu longtemps à Paris, dans la maison même des bureaux de la Revue des deux mondes dont il est une des plus solides colonnes. […] On connaît l’histoire de cette petite maison presqu’en ruines que Balzac possédait, je crois, près de Ville d’Avray, et qu’il vantait comme un château merveilleux, orné des objets d’art les plus rares. […] l’été sans fleurs nouvelles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,           La maison sans enfants ! […] L’air joue avec la branche au moment où je pleure ; Ma maison me regarde et ne me connaît plus. […] Il est vrai qu’il avait été fiancé dès l’âge de 18 ans à Élisabeth, de la maison de Valois que Philippe II épousa plus tard.

1723. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

On dit la garde du roi, en parlant de la totalité de ceux qui sont actuellement postés pour garder sa personne, & un garde du roi, en parlant d’un militaire aggrégé à cette troupe particuliere de sa maison, qui prend son nom de cette honorable commission.

1724. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Nous reviendrons vers vous, les deux mains pleines d’or, Les uns, devant l’autel, jeunes et beaux encor,          Épouseront leurs bien-aimées ; Les autres, parvenus à l’arrière-saison, Vieilliront au soleil qui devant leurs maisons          Mûrit les treilles parfumées. […] La ferme à midi, c’est l’heure du repos pour les laboureurs ; c’est une scène agreste et paisible, animée par le travail qui vient de finir et par celui qui va recommencer ; l’homme est là avec les animaux dont il a fait ses auxiliaires et ses amis, le chien, le cheval, le bœuf, groupe familier qu’il conduit et qu’il domine un peu plus loin, Au seuil de la maison, assise sur un banc, Entre ses doigts légers tournant son fuseau blanc, Le pied sur l’escabeau, la ménagère file, Surveillant du regard cette scène tranquille. […] Mais tout d’abord, après ce petit plaidoyer pro domo mea, défendons aussi la maison de M. Villemain, belle et noble maison qu’habitent le travail et l’étude, et dont le maître nous accueille de son plus aimable sourire, entre les bustes de Cicéron et de Tacite, de Quintilien et d’Addison. […] Cette œuvre, écrite dans le vestibule de la maison de Molière, devait être inaugurée sous le patronage du maître de la maison.

1725. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

— Je vous montrerai nos maisons qui baignent dans le canal, nos architectures du moyen-âge. […] Oui, Edgar Poe : ses Poèmes surtout, et, dans ses Contes : La chute de la maison Usher. […] Et la maison Hachette, par là-dessus, a eu la cruauté de lui interdire les gares… Pauvre Madame Meuriot ! […] Tout de suite il me dit : « Tenez, c’est là-bas, la maison, voyez-vous, en dehors du village, ce toit qui brille ?  […] À Chatou, dans sa maison du bord de l’eau, par une après-midi de soleil de ces jours derniers.

1726. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

. — Savez-vous, la nuit, quand je marche sur le boulevard, je vois des arbres comme des fourches, je vois des maisons toutes noires grosses comme les tours de Notre-Dame, je me figure que les murs blancs sont la rivière, je me dis : Tiens, il y a de l’eau là ! […] Renard, dans une excellente étude sur le réalisme contemporain, avait remarqué, après d’autres critiques, que le réalisme arrive à peupler le monde d’hallucinés, d’hystériques, de maniaques, qu’au sortir de mainte lecture on est tenté de répéter le mot fameux : « Il y a des maisons où les hommes enferment les fous pour faire croire que les autres ne le sont pas75. » Zola a répondu : « Vous nous avez trop enfermés dans le bas, le grossier, le populaire.

1727. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Le sujet ne reconnaissait plus, sans doute, les rues de sa ville natale, en ce qu’il ne pouvait ni les nommer ni s’y orienter ; il savait pourtant que c’étaient des rues, et qu’il voyait des maisons. […] Le malade de Lissauer avait complètement perdu la faculté de se diriger dans sa maison 29.

1728. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Les eaux étaient d’une profondeur inouïe ; les grandes ombres qui coupent les pans des maisons et dorment étirées sur le sol ou sur l’eau avaient une indolence et un farniente d’ombres indéfinissables. […] Le seul reproche, en effet, qu’on lui pouvait faire, était de trop s’occuper de l’exécution matérielle des objets ; ses maisons étaient en vrai plâtre, en vrai bois, ses murs en vrai mortier de chaux ; et devant ces chefs-d’œuvre l’esprit était souvent attristé par l’idée douloureuse du temps et de la peine consacrés à les faire. […] Horace Vernet Tels sont les principes sévères qui conduisent dans la recherche du beau cet artiste éminemment national, dont les compositions décorent la chaumière du pauvre villageois et la mansarde du joyeux étudiant, le salon des maisons de tolérance les plus misérables et les palais de nos rois.

1729. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Pour ceux qui seraient tentés de s’étonner de la forme du conseil, moins héroïque que le résultat, nous ferons remarquer que Tyrtée en personne n’usait guère d’une autre méthode que La Tour-d’Auvergne, lorsqu’il disait aux jeunes guerriers : « Tour à tour poursuivants ou poursuivis, ô jeunes gens, vous savez de reste ce qui en est : ceux qui tiennent ferme, s’appuyant les uns les autres, et qui marchent droit à l’ennemi, ceux-là meurent en moins grand nombre et ils sauvent les autres qui sont derrière ; mais ceux qui fuient en tremblant ont toutes les chances contre eux. » A l’un de ses retours de l’armée, Fauriel eut occasion, pour je ne sais quelle affaire, de visiter Robespierre, rue Saint-Honoré, en sa petite maison proche de l’Assomption ; un jour qu’il passait par là, il en fit la remarque à un ami. […] (Fouché), durant cet hiver, a dîné deux ou trois fois avec moi dans une maison que vous connaissez (chez Mme de Staël). […] Outre qu’il n’y avait rien à savoir, le Premier Consul ne savait que le fait matériel d’un dîner dans une telle maison. […] C’était le moment où Fauriel se disposait au voyage d’Italie : Schlegel aurait bien désiré l’attirer à Bonn, et il lui proposait, pour le tenter, de lui arranger une chambre d’études dans sa jolie petite bibliothèque, dont il lui avait fait plus d’une fois la description : « La maison que j’occupe est spacieuse, et un ami brahmanique y serait commodément. » Fauriel se décida, sans beaucoup de lutte, pour sa chère Italie et pour Brusuglio.

1730. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

L’un bâtit sa maison et la bâtit si solide que, dans plusieurs siècles, les fils de ses fils respecteront sa mémoire identifiée aux murs parés d’une mousse vénérable. […] Que les moissons espoir du paysan, s’enflamment, que les trombes et les cyclones tournoient, que les maisons s’écroulent, que les hommes se cachent dans les caves et que les femmes en gésine avortent. […] Tout autour de la maison, la forêt faisait une grande rumeur. […] Tous volets clos, Maître Phantasm, dans sa maison, sommeille étendu sur un divan, Au dehors, le soleil caniculaire embrase la route, les jardins et les vergers.

1731. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Je le trouvai à sa maison de Genthod, placée dans une situation à la fois riante et magnifique, aux bords du lac, entre les sommets des Alpes et du Jura. […] Les Anglais les plus patriotes ne persécutent point le petit nombre d’Écossais qui est resté fidèle à la maison des Stuarts. […] En un instant elle est répandue dans les maisons, dans les places publiques ; il est mort ; à ce mot, qui de nous n’a été attendri ? […] Ces vénérables magistrats, fatigués des longues études de la nuit, se levaient avant le jour, et se butaient d’aller rendre la justice au peuple qui reposait encore ; ils ne se permettaient un peu de loisir que pendant quelques semaines de l’automne, et ce loisir même était occupé ; ils se retiraient dans leurs maisons de campagne, à côté des grands bois plantés par leurs pères, et dont ils perpétuaient avec soin les riches ombrages.

1732. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Mais cette atmosphère, on doit la créer soi-même ; il est prudent de « faire bon visage aux à peu près », d’en jouir comme de bonheurs parfaits et même souvent de bâtir la maison de bonheur sans autres matériaux que des rêves. […] Voici la formule d’après laquelle la maison Daniel Lesueur fabrique le feuilleton mondain. […] C’est une petite fille qui manque de couleurs, cette poésie, mais on regarde avec quelque plaisir sa joliesse pâle et anémique et ses gestes d’une câlinerie gentiment puérile : Je ferai la maison attachante et câline en des riens délicats qui te feront rêver, je serai la fée prévoyante qui devine tes plus secrets désirs pour pouvoir les combler. […] Je travaille à un grand roman qui m’a été demandé par un journal de Paris, Sans Patrie ; il aura 20 000 lignes. » Et elle a publié des contes, des légendes, et beaucoup d’autres romans très longs. « Celui que je préfère et que je trouve le mieux est : Cœur de France, histoire d’une française mariée avant la guerre à un général allemand. » Effrayé de cet inventaire, je n’ai examiné aucun des articles fournis par la maison Gouraud. […] Par malheur, avec quelques-uns de ces souvenirs frêles et délicats, Mme de Nittis a maçonné de lourds romans, laides maisons de rapport où on reconnaît difficilement les pierres du sanctuaire rustique qui, dans la campagne ensoleillée, nous sourit.

1733. (1903) Le problème de l’avenir latin

Ils étaient attachés comme précepteurs à la maison de l’empereur. […] ‌  » Loin d’être effrayés de voir notre société se former sur le principe de l’antiquité dégénérée, c’est de quoi nous nous vantons ; si nous avons hérité de ses vices, nous nous croyons d’assez bonne maison. […] Je voudrais qu’en chaque commune s’élevât ce que j’appellerais, faute d’un meilleur terme, la « maison de ville » ou la « maison commune », et qu’on pourrait, plus tard, lorsque tout danger d’équivoque serait écarté, dénommer l’« église » (ecclesia, le lieu de l’assemblée). […] Et peut-être que de cette communion en quelque chose de supérieur à la vie quotidienne, un nouveau lien se formerait peu à peu entre les membres de la communauté, entre la communauté et le reste du monde, et qu’un sentiment religieux — débarrassé de tout l’impur élément désigné sous ce nom dans le passé — naîtrait dans l’obscurité des consciences, ramenées par la « maison commune » à l’humanité.

1734. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Il enleva sous ses yeux les toitures des maisons de Madrid et lui montra la vie humaine dans tout son cynisme et dans toute sa laideur. […] Les coulisses ont fourni leur peuple, les comptoirs ont député leurs sages, et, pour représenter dignement l’idéal, les petites maisons et les baraques foraines ont laissé échapper leurs hôtes. […] C’est précisément cette opposition entre la vie individuelle et la vie générale qui est symbolisée d’une manière admirable par l’antithèse de Wilhelm et de l’association maçonnique formée dans la maison de Lothaire. […] Les maisons ont un extérieur décent et pour ainsi dire du maintien et de la réserve ; il est évident que ces rues ont des échos chastes qui n’ont jamais retenu les syllabes d’un juron ou d’une parole obscène ; les pavés eux-mêmes ont l’air innocent. […] Nous ne les voyons pas, mais notre aveuglement n’empêche en rien leur existence, et ils continuent leurs promenades dans nos rues ou leurs visites dans nos maisons sans se soucier de savoir s’ils sont remarqués.

1735. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Après avoir chaulé les mignons de Henri III, Desportes, renonçant même à chanter ses dernières maîtresses, paraphrase ou traduit les Psaumes dans sa maison de Vanves. […] Et, à la vérité, on ne lui donne encore ni pension, ni titre à la cour ; mais le grand écuyer, M. de Bellegarde, est prié de le coucher sur l’état de sa maison. […] Mais ce qu’il faut surtout dire, c’est que ses écrits paraissaient en leur temps ; qu’ils étaient provoqués comme par une espèce de complicité latente ; et que partout autour de lui, jusque dans « les maisons de caffé », on attendait ses « paradoxes » avant qu’il les eût énoncés. […] Il a « essuyé les plâtres » pour ses successeurs ; et dans la maison qu’il avait habité le premier, d’autres se sont installés comme chez eux, qui l’ont fait oublier. […] Cette fois, ce fut la police qui dut intervenir et, la dame étant de bonne maison, ce fut d’Argenson lui-même qui crut devoir, de sa propre main, faire son rapport au chancelier.

1736. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Napoléon, bon juge et peu prodigue d’éloges, l’a mieux défini quand il a dit dans le récit du 18 Brumaire et en parlant des jours qui avaient précédé : Il (le général Bonaparte) n’admettait dans sa maison que les savants, les généraux de sa suite, et quelques amis : Regnault de Saint-Jean-d’Angély, qu’il avait employé en Italie en 1797, et que depuis il avait placé à Malte ; Volney, auteur d’un très bon Voyage en Égypte ; Roederer, dont il estimait les nobles sentiments et la probité… C’est dans le mois de ventôse an VI (vers mars 1798), deux mois avant le départ pour l’Égypte, que Roederer vit pour la première fois le général Bonaparte, auquel il devra bientôt d’acquérir tout son relief et toute sa valeur : J’ai dîné avec lui, dit-il, chez Talleyrand-Périgord.

1737. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

Toutes les nations qui se sont détachées successivement du point central, du cœur de l’Asie, sont reconnues aujourd’hui pour des frères et sœurs de la même famille, et d’une famille empreinte au front d’un air de noblesse ; mais, dans cette famille nombreuse, il y a eu un front choisi entre tous, une vierge de prédilection sur laquelle la grâce incomparable a été versée, qui avait reçu, dès le berceau, le don du chant, de l’harmonie, de la mesure, de la perfection (Nausicaa, Hélène, Antigone, Électre, Iphigénie, toutes les nobles Vénus) ; et cette charmante enfant de génie, cette muse de la noble maison, si on la suppose retranchée et immolée avant l’âge, n’est-il pas vrai ?

1738. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

L’ayant rencontré dans une maison tierce, il lui demanda la permission de les lui porter : « Non, non, lui répondit sir Charles, je ne reçois personne chez moi, et quand vous voudrez me voir, vous me trouverez tous les jours ici de deux à quatre heures ; mais, ajouta-t-il, si je ne puis vous recevoir, je vous serai utile d’une autre manière, en vous faisant connaître le terrain sur lequel vous vous trouvez. » Et sur ce, il passa en revue avec son interlocuteur tous les botanistes anglais, lui peignant le caractère de chacun avec une exactitude que celui-ci eut bientôt l’occasion de vérifier, lui indiquant les moyens d’être bien reçu de tous et de n’en choquer aucun.

1739. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Les premiers vers du poème manquent ; le Cid banni nous apparaît tout d’abord pleurant à l’aspect de sa maison et des biens qu’il va quitter : « Pleurant très-fortement de ses yeux, il tournait la tête et il les regardait.

1740. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Pour ajouter au piquant, il faut savoir que la Bibliothèque Mazarine, depuis 1688 et pendant tout le XVIIIe siècle, était sous l’administration et la direction de la maison de Sorbonne.

1741. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Ce n’est le tout : chez l’espèce femelle, Il brille encor malgré son poil grison ; Et n’est caillette, en honnête maison, Qui ne se pâme à sa douce faconde.

1742. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Je pense en tout comme vous et avec vous ; notre maison est une espèce de séminaire, où les pieux exercices se renouvellent chaque jour.

1743. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

« Ils accoururent donc en sa maison, pour tâcher de lui faire perdre cette funeste pensée, mais ils trouvèrent les portes fermées, et elle ne voulut jamais qu’on les leur ouvrît, quelques instances qu’ils en fissent.

1744. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Ainsi à l’âge de douze ans, ayant été atteint d’un coup de tonnerre, au seuil même de la maison, comme on l’avait couché sur un lit sans mouvement et sans apparence de vie, mais non sans connaissance, il endura longtemps les doléances et les soins éperdus des assistants, ne pouvant prendre la parole pour les rassurer ; mais le premier mot qui lui échappa fut à sa tante : « Eh bien !

1745. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Il y eut un temps de sa vie où il chérissait la rêverie et la fuite du monde, au point de sauter par-dessus un mur à la campagne pour ne pas rencontrer un domestique de la maison qui venait par le sentier ordinaire.

1746. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Eu même temps qu’il célèbre les maisons de campagne de ses amis, il parle de leurs mœurs, de leurs goûts, de leur âme.

1747. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Bayle, né au Carlat, dans le comté de Foix, en 1647, d’une famille patriarcale de ministres calvinistes, fut mis de bonne heure aux études, au latin, au grec, d’abord dans la maison paternelle, puis à l’académie de Puy-Laurens.

1748. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Ils ont beau la proclamer souveraine légitime, ils ne lui laissent jamais sur eux qu’une autorité passagère, et, sous son gouvernement nominal, ils sont les maîtres de la maison.

1749. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Le poète n’omet rien : qu’« il ne luisait lune ni étoile », et qu’« en la maison n’avait lampe ni chandelle allumée », que Lancelot entre au verger par une brèche de mur, vient sous la fenêtre de la reine, et là se tient « si bien qu’il ne tousse ni éternue », que la reine vient en « molt blanche chemise », sans cotte ni robe dessus, mais un court manteau sur ses épaules ; qu’ils se saluent, etc.

1750. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre III. Littérature didactique et morale »

Jean Clopinel, de Meung-sur-Loire, était aux enviions de l’an 1300 un grave et sage homme, des plus considérés, riche, possédant une maison dans la rue Saint-Jacques et le jardin de la Tournelle, estimé des plus nobles et meilleurs seigneurs ; il avait traduit de savants ouvrages, la Chevalerie (De re militari) de Végèce, la Consolation de Boèce ; il avait fait un Testament en vers français, très pieux, où le prud’homme réprimandait fortement les femmes elles moines.

1751. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »

Une gouache du manuscrit de la Passion, jouée à Valenciennes en 1547, figure onze lieux juxtaposés : le Paradis, une salle, Nazareth, le Temple, Jérusalem, le Paradis, la maison des Évêques, la Porte Dorée, la mer, l’Enfer.

1752. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Nous n’ignorons pas qu’il s’habillait volontiers tout de noir ou tout de blanc, qu’il tressaillait aux arquebusades imprévues, qu’il fit une grave chute de cheval, et fut une fois détroussé par des ligueurs, que sa maison ne fut pas mise en état de défense et resta ouverte pendant la guerre civile, qu’il était chevalier de Saint-Michel et bourgeois de Rome.

1753. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Ceux qui essayent comme moi d’entrer partout, c’est souvent qu’ils n’ont pas de maison à eux ; et il faut les plaindre.

1754. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

(De bonne foi, ce ne sont pas les ouvriers ni les petits bourgeois, ce sont les gens de maison du Faubourg Saint-Germain et du quartier du parc Monceau que l’on eût dû appeler à cette cérémonie.

1755. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

Mihir Nerseh, dans une proclamation adressée aux Arméniens pour les détourner du christianisme, leur demande comment ils peuvent croire des gueux mal habillés, qui préfèrent les gens de petit état aux gens de bonne maison et sont assez absurdes pour faire peu de cas de la fortune.

1756. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Suivant cet Arrêt, il vient tous les ans à la Maison des Enfans-Trouvés de Paris plus de deux mille Enfans nés dans les Provinces très-éloignées de la Capitale.

1757. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

On a cité de lui des mots heureux, des reparties piquantes et assez fines, comme en ont volontiers les princes de la maison de Bourbon.

1758. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

De retour à peine à Blérancourt, et tout en se livrant à toutes sortes de lectures, il eut des amourettes, il fit quelques fredaines, et l’on dit même qu’il fut quelque temps enfermé dans la maison de correction des Pères Picpus de Vailly.

1759. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Ainsi lorsque, petite bourgeoise qui se veut grande dame, elle style ainsi qu’une femme de chambre de grande maison là servante de campagne qu’elle a. prisé à son service, lorsque, éprise du moyen âge, le costumé étrange et incommode dont elle se vêt suffit à la transformer à sa vue en quelque Diana Vernon ou lorsqu’elle assouvit sa passion d’intrigue en achetant le papier à lettres sur lequel elle écrira des mots d’amour à l’amant qui n’est pas encore survenu.

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