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1590. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Ses personnages ne sont pas analysés, ils sont, ce qui vaut mieux. […] En général, le commencement de nos poèmes vaut mieux que la fin : c’est que le trouvère emploie d’abord autant qu’il peut le texte qu il remanie, par économie d’invention, et c’est pour allonger, pour éviter la cruelle nécessité de finir son histoire, qu’il fouille dans son sac, et met toutes ses rubriques en œuvre.

1591. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Je ne prétends pas qu’en ses 80 000 vers il n’y ait rien qui vaille. […] Elles seules ont le bruit, l’éclat : elles seules valent la peine d’être contées.

1592. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Mais l’étrange chose, et faite pour plonger nos consciences d’honnêtes gens, respectueuses des catégories sociales, dans des abîmes de scrupule, l’étrange chose qu’on puisse se demander laquelle en somme valut le mieux de ces deux âmes, et si ce n’est pas dans les profondeurs troubles de celle du ribaud qu’on aurait chance de rencontrer le plus de noblesse morale ! […] En outre, il sait le pouvoir de l’opinion ; il ne vaut rien d’avoir la conscience publique contre soi.

1593. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

Pourtant j’ai fait valoir sur eux mon autorité, et me voici. […] Ils croisent les bras, ils adorent, prosternés devant le suaire qui l’enveloppe, comme devant le rideau de pourpre qui le voilait, les jours d’audience, aux yeux de sa cour. — « Je crains de te regarder, je n’ose te parler, l’antique respect me retient. » — Darius les dispense du cérémonial, en roi d’outre-tombe qui sait ce que vaut la fumée des hommages terrestres. — « C’est à ta prière que je viens d’en bas ; parle donc, et brièvement ; laisse là le respect. » Mais les vieux serviteurs se replongent dans leur vénération et dans leur néant, ils n’osent regarder fixement ce soleil couché. — « Je crains de t’obéir, je crains de te parler.

1594. (1772) Éloge de Racine pp. -

Historiographe de France et gentilhomme ordinaire, ces deux charges qui l’approchaient du roi lui valurent des distinctions personnelles, plus flatteuses que les présens et les titres. […] Quant au mérite personnel, la différence des époques peut le rapprocher malgré la différence des ouvrages ; et si l’imagination veut s’amuser à chercher des titres de préférence pour l’un ou pour l’autre, que l’on examine lequel vaut le mieux d’avoir été le premier génie qui ait brillé après la longue nuit des siècles barbares, ou d’avoir été le plus beau génie du siècle le plus éclairé de tous les siècles.

1595. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

s’écriait un grand juge des poètes de son temps, que tu es préférable dans ta naïveté à ces raffinements de la pensée, qui ne valent pas à eux tous un cri de la nature !  […] Il n’y a pas d’édition de leur esprit qui vaille une soirée passée au coin de leur feu.

1596. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Faugère a dit ce qui était à dire ; il a fait valoir les lettres et celle qui les a écrites par tous les bons endroits ; il a écarté avec raison tout ce qui est de controverse, et il n’a présenté la publication dont il a pris soin que comme une œuvre d’histoire et de piété.

1597. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Quelle différence faites-vous pour l’édification des âmes entre le déisme de Voltaire et l’athéisme (qui vaut même bien mieux chez les gens sérieux) ?

1598. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

Eh bien, ni le ciel ni la terre ensemble ne valent l’amour » (grande description de l’amour).

1599. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Fortoul, jeune, atteint, j’imagine, un moment par le romantisme, s’était bientôt retourné contre, et avait emprunté à un système, qu’il jugeait plus large et plus fécond, des principes qui ne valent pourtant que pour ce qu’on y met de particulier et de correctif perpétuel dans l’application.

1600. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

Dans les états où la loi despotique frappe silencieusement sur les têtes, la considération appartient précisément à ce silence, qui laisse tout supposer au gré de la crainte ou de l’espoir ; mais quand le gouvernement entre avec la nation dans l’examen de ses intérêts, la noblesse et la simplicité des expressions qu’il emploie peuvent seules lui valoir la confiance nationale.

1601. (1858) Cours familier de littérature. V « Préambule de l’année 1858. À mes lecteurs » pp. 5-29

Qu’est-ce qui fait valoir ce capital ?

1602. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Ainsi, dès le début du siècle, le Loyal Serviteur racontait avec sa charmante simplicité les faits du chevalier Bayard : ainsi le rédacteur des Mémoires, du maréchal de Vieilleville212 fit valoir le rôle de ce sage et honnête homme dans les conseils de François Ier, de Henri II et de Charles IX.

1603. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »

Toutes les vérités que nous leur devons, les grandes vues fécondes et suggestives qu’il nous ont laissées, ne valent peut-être pas la leçon qu’ils nous ont donnée par l’erreur et par l’échec de leur prétention scientifique.

1604. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

La Fontaine, dans Le Songe de Vaux, donne à madame Fouquet le nom de Sylvie.

1605. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — IV »

Dès lors, il ne reste qu’à rappeler les considérations que l’on a fait déjà valoir en l’un des chapitres précédents.

1606. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

Car la critique littéraire consiste h exprimer des opinions, et celles-ci ne valent qu’autant qu’elles sont partagées.

1607. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Éclairer par un rapprochement historique une question contemporaine, sans doute cela peut être utile ; mais le Rhin, ce fleuve unique au monde, ne vaut-il pas la peine d’être vu un peu pour lui-même et en lui-même ?

1608. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Ceux qui soutiennent que la pensée est un mouvement font valoir aujourd’hui deux considérations empruntées aux nouvelles découvertes de la science. — Nous voyons, disent-ils, les vibrations de l’éther se changer en lumière ; nous voyons la chaleur se transformer en mouvement, et le mouvement en chaleur.

1609. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre I : La science politique au xixe  siècle »

Elle soutient encore le principe, si peu justifié par l’expérience, de la division dans le pouvoir exécutif, et elle persiste à penser, malgré les souvenirs laissés par le Directoire, qu’un corps à plusieurs têtes vaut mieux pour gouverner l’État que le pouvoir d’un seul.

1610. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

Émile Fabre… et puis, une peinture de mœurs factices, de mœurs irréelles, qui nous valent, de par le monde, la réputation d’un peuple uniquement préoccupe de problèmes sexuels et surtout d’adultère.

1611. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

Quelle poésie peut jamais valoir ce seul tour : « Populus tuus populus meus, Deus tuus Deus meus.

1612. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

C’est ainsi que tous les disciples d’un professeur de l’université qui auroit enseigné que les déclamations que nous avons sous le nom de Quintilien valent mieux que les oraisons de Ciceron, secoueroient ce préjugé dès qu’ils seroient capables d’entendre ces deux ouvrages.

1613. (1912) L’art de lire « Chapitre II. Les livres d’idées »

Avec les philosophes, la lecture est une escrime où, quelques précautions prises, que nous avons indiquées, l’esprit prend incessamment des forces nouvelles qui peuvent être utiles de toutes sortes de façons et qui, par elles-mêmes et pour le seul plaisir de les posséder, valent qu’on les possède.

1614. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Et voilà l’excuse que Beaumont-Vassy pourrait faire valoir en faveur du livre manqué qu’il nous donne.

1615. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

À notre avis, le capitaine d’Arpentigny a fourvoyé, dans un livre paradoxal de donnée et scientifique de développement, des facultés qu’il pouvait appliquer d’une manière plus utile pour sa renommée à des sujets plus positifs et plus hauts ; mais, tout fourvoyé qu’il puisse être, il n’en est pas moins dans son livre un esprit piquant et même un penseur, — chez qui le détail vaut mieux que l’ensemble, il est vrai, — un penseur tout en étincelles !

1616. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

On ne prend jamais les hommes pour ce qu’ils valent, mais pour ce qu’ils se donnent, et c’est là une explication de l’importance de Buloz, qui vit sur son passé et sur ses restes d’influence.

1617. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Et cependant on peut se demander qui donc s’est occupé de cette publication parmi ceux-là même dont la fonction, dans la littérature contemporaine, est d’attacher à la tête des livres qui en valent la peine les bouffettes de la publicité.

1618. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211

Avec un poème qui singe l’histoire, et un poème, c’est comme des chansons : Cela vaut mieux qu’un livre, et court tout l’univers, Voltaire, qui n’était ni protestant, ni royaliste, ni convaincu de rien ; Voltaire, une vraie âme de son temps, une âme de la Régence !

1619. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Selon nous, l’abondance humaine et cordiale de Fielding et la profonde bonhomie de Walter Scott valent cent fois mieux que cette belle coupe vide et magnifiquement travaillée qui pourrait figurer l’art de Goethe.

1620. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

De toutes les religions connues, le Catholicisme ayant le mieux traité la personnalité de l’homme selon ce qu’elle vaut, en lui arrachant son orgueil, a eu seul aussi la puissance de creuser un lit dans les âmes pour ce torrent de l’infini qui submerge certaines natures et finirait par les engloutir !

1621. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Mais, quand il s’agit d’un livre sur la Nature des sociétés humaines, la Critique, sous peine de n’être pas au niveau de sa tâche, a plus que des considérations de littérature à faire valoir.

1622. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

III Quel livre de femme, en effet, — et de femme célèbre, — vaudrait en intérêt humain et palpitant ces lettres tout à la fois délicieuses et poignantes ?

1623. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

Il y aura cent mille paires d’yeux pour admirer les lourds et grossiers carrosses royaux tout ruisselants d’or que renferment nos musées, tandis que passe rapidement dans la rue, sans un regard, le coupé ou la Victoria moderne, dont l’aisance et la légèreté valent bien la dorure et les ornements massifs du « grand siècle ».

1624. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Dans le même temps Procope se révolta ; bientôt maître de Constantinople et de presque tout l’Orient, il offrit au philosophe dans les fers, sa liberté, ses biens et des honneurs, s’il voulait se déclarer pour lui : le philosophe refusa ; Thémiste ne manque pas de faire valoir à l’empereur ces refus généreux ; il le compare à Socrate : « Condamné, dépouillé de ses biens, accablé sous les chaînes, on ne l’a pas même entendu se plaindre ; que dis-je !

1625. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VII. »

On le contemple des yeux comme un rempart, car seul il vaut un grand nombre. » Tyrtée, dont l’âge, déterminé par son action dans la guerre de Messénie, se rapporte au sixième siècle avant notre ère, est contemporain des sept sages de la Grèce et antérieur à Eschyle.

1626. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Il vaut la peine de les préciser, et, à cette occasion, quelques traits de la physionomie morale de M.  […] Les propos échangés valent le décor, et le travail demandé à l’écrivain n’est pas plus relevé. […] Il me semble que le sujet de la Morte, aussi audacieux et plus dramatique, valait d’être traité dans le même parti pris de décision. […] La composition de discours français qui lui valut de finir, sur un triomphe au concours général, des études poursuivies parmi de si pénibles angoisses, en est la preuve. […] Soyons plutôt reconnaissants aux poètes de valoir mieux dans leurs livres qu’ils ne valent dans leur existence de chaque jour, et pardonnons-leur, au nom des fêtes d’imagination qu’ils nous donnent en se les donnant, et leurs vanités et leurs ridicules et leurs communes erreurs.

1627. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Nous ne reviendrons point sur le tableau que nous avons fait de sa fierté mâle et de ses infortunes en notre première introduction : observons seulement avec chagrin que le cours des démarches coupables de sa jeunesse lui valut des richesses et les applaudissements des hommes, et que l’innocent et noble travail du génie de son art, seul titre de sa gloire aujourd’hui, ne fut apprécié ni récompensé par eux dans sa vieillesse. […] ou plutôt ce cosmopolitisme y effet dangereux de son commerce avec les étrangers, de sa résidence à Berlin, et de son passage à Londres, en lui persuadant qu’il valait mieux appartenir à tous les pays qu’au sien, lui conseilla-t-il de tourner en dérision l’héroïne qui seconda le dévouement des La Hire, des Dunois, et des Saintrailles ? […] Dans cette supputation de ce qu’il y a de meilleur, « Le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé. […] « Reprenez vos esprits, et souvenez-vous bien « Qu’un dîner rechauffé ne valut jamais rien. […] La supériorité qu’il prouve en ce passage, s’il la soutient en des morceaux détachés, peut-être, ainsi que je l’observai, n’eût-il pu la garder en d’aussi longues entreprises que celles qui valurent à son rival des titres plus recommandables.

1628. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Cette fois encore et malgré un véritable talent d’écrivain, le jeune en question observe un peu trop de ce qu’il vaut peut-être mieux ne pas observer du tout ; je n’en veux pour preuve que ses quatre études d’argot, que j’examinerai tout à l’heure. […] Octave Mirbeau vaut mieux que cette constatation, et je dois ajouter que ce n’est pas un roman mais un véritable livre qu’il vient d’écrire avec la verve, la chaleur, l’émotion des choses vraies, senties et vécues. […] je le vaux ! […] Est-ce qu’une femme n’en vaut pas une autre ?  […] Aussi bien cette façon de procéder vaut-elle mieux que les faux attendrissements avec lesquels on aborde ici les gens qui ont fait une perte de famille.

1629. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Dans l’ordre intellectuel, une méthode vaut exactement ce que vaut l’esprit qui l’emploie. […] Ceux de mademoiselle Louise Michel valent mieux. […] Cette Lyonnaise ne vaut rien du tout. […] À quoi bon rechercher ce que valait le culte ? […] N’eût-il pas mieux valu entendre son silence ?

1630. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Je m’étais imaginé que la cause qui avait fait supprimer cet ouvrage ferait un peu valoir mon bon droit ; je me trompai. […] Tout Voltaire vaut-il un rayon de l’aurore, Ou la moindre des fleurs que Zéphyr fait éclore ? […] Jupiter était sans doute un dieu abominable, et pourtant des atomes mouvants, une matière éternelle, valaient-ils mieux que ce Jupiter armé de la foudre, et vengeur du crime ? […] N’est-ce pas cette imagination qui a valu à Platon le nom de Rêveur, et à Descartes celui de Songe-Creux ? […] Ne vaut-il pas mieux aujourd’hui, et pour nous et pour lui-même, que Racine ait fait naître sous sa main de pompeuses merveilles, que d’avoir occupé, même avec distinction, la place de Louvois ou de Colbert ?

1631. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Cette histoire intérieure du génie ne dépend point de l’histoire extérieure de l’homme, et la vaut bien. […] Mais les images restent nettes ; dans cette folie, il n’y a ni vague ni désordre ; les objets imaginaires sont dessinés avec des contours aussi précis et des détails aussi nombreux que les objets réels, et le rêve vaut la vérité. […] Laissez aux savants la science, l’orgueil aux nobles, le luxe aux riches ; ayez compassion des humbles misères ; l’être le plus petit et le plus méprisé peut valoir seul autant que des milliers d’êtres puissants et superbes.

1632. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Tu auras vu tout cela ; tu auras appris pendant un demi-siècle ce que valent les principes les plus contradictoires de gouvernement ; tu auras partagé le fanatisme presque unanime de 1789 pour la régénération d’un royaume sous l’initiative si bien intentionnée d’un roi philosophe et magnanime, qui se dépouillait lui-même de son sceptre pour donner ce sceptre à son peuple ; tu auras partagé trois ans après l’indignation et le remords de la nation contre l’ingratitude de ce peuple conduisant en pompe son bienfaiteur couronné à l’échafaud et enseignant ainsi à l’histoire que la vertu est un crime et que le premier devoir d’un roi, c’est de régner. […] Le parterre de Paris vaut mieux aussi que le parterre d’Athènes : vous en êtes la preuve, vous et vos jeunes amis, puisque la fausse apparence seulement d’une raillerie mal comprise m’a valu, de la part de cette jeunesse si délicate et si généreuse, une protestation qui honore son cœur et relève le mien !

1633. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Certes elle se croyait, sous le rapport de la fortune, un parti sortable. « Quant au reste, je vaux bien le bonhomme !  […] Enfin, tu l’as deviné, Nathalie, et peut-être vaut-il mieux que tu saches tout : oui, ma vie est dominée par un fantôme, il se dessine vaguement au moindre mot qui le provoque, il s’agite souvent de lui-même au-dessus de moi. […] quelle disgrâce physique ou morale me valait la froideur de ma mère ?

1634. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Les pièces de ce poète, esprit d’ailleurs facile et aimable, et qui valait mieux que ses succès, ne sont que d’agréables flatteries à la jeunesse et aux passions naissantes de Louis XIV. […] « Il n’y a rien de plus ridicule », ajoutait-il, « et il semble que tout y ait été fait exprès en dépit du bon sens. » La chose ne valait pas que Boileau se fît un cas de conscience de n’avoir pas été assez sévère : mais la satire ne disait rien de trop. […] » dit Boileau. « Nous disions autrefois qu’il valait bien mieux mettre Tredame. » (Entretiens de Brossette et de Boileau.)

1635. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

21 mai Quand le passé, religieux et monarchique sera entièrement détruit, peut-être commencera-t-on à juger le passé littéraire, et peut-être arrivera-t-il qu’on trouvera qu’un Balzac vaut Molière, et que Victor Hugo est le plus grand de tous les poètes français. […] ça ne vaut pas mieux que le reste. Ce sont simplement les derniers qui font valoir les premiers. » Puis il est successivement question d’About, et de Lamartine, et du duc de Broglie : « About, c’est un garçon qui fait un volume de ce qui mérite une page.

1636. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

La confiance que la religion statique apportait à l’homme s’en trouverait transfigurée : plus de souci pour l’avenir, plus de retour inquiet sur soi-même ; l’objet n’en vaudrait matériellement plus la peine, et prendrait moralement une signification trop haute. […] Alors, des mots tels que mécanisme et instrument évoquent des images qu’il vaudra mieux laisser de côté. […] Combien ne vaudrait-il pas mieux se reporter aux vagues suggestions de la conscience d’où l’on était parti, les approfondir, les conduire jusqu’à l’intuition claire !

1637. (1922) Gustave Flaubert

Là, un sentiment orgueilleux de ce qu’il valait, et les railleries des maîtres et des camarades. […] La psychologie professionnelle intervient ici, et le pharmacien de Flaubert vaut les médecins de Molière et les hommes de loi de Balzac. […] Cependant, la conscience de mieux valoir que ces hommes atténuait la fatigue de les regarder ». […] Dans cet ordre de demi-teintes et de modelés lumineux, je ne vois guère pour le valoir que celui de la Sanseverina. […] Je vaux bien vingt électeurs de Croisset.

1638. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Levez les masques : les autres ne valent guère mieux. […] Si votre dessein est de mourir, —  et à présent je le souhaite, —  en voilà assez, —  pour faire autour de nous un tas d’ennemis morts, —  un bûcher honorable pour nos funérailles. —  Choisissez votre mort. —  J’ai vu la mort sous tant de formes — que peu m’importe laquelle. —  Ma vie à mon âge est un tel haillon, à peine si elle vaut qu’on la donne. —  J’aurais souhaité pourtant que nous eussions jeté la nôtre de meilleure grâce, —  comme deux lions pris aux rets, avançant la griffe et blessant les chasseurs. » — Antoine le supplie de partir, il refuse ; Antoine veut mourir de sa main. —  « Non, par le ciel, je ne le veux pas ; et ce n’est pas pour vous survivre. » — « Tue-moi d’abord, tu mourras après ; sers ton ami, avant toi-même. » — « Alors, donnez-moi la main. […] Les idées alors sont aussi petites que les haines sont fortes ; nulle doctrine générale n’ouvre au-dessus du tumulte de la bataille des perspectives poétiques : des textes, des traditions, une triste escorte de raisonnements rigides, voilà les armes ; les préjugés et les passions se valent dans les deux partis. […] Vers le mois d’avril 1700, il essaya de sortir ; son pied foulé se gangrena ; on voulut tenter l’opération, mais il jugea que ce qui lui restait de santé et de bonheur n’en valait pas la peine.

1639. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. […] La « doctrine » vaut un haussement d’épaules. […] Et notre Adolphe, pour séduire Ellénore, que fait-il valoir ? […] A cet égard la vie de Mme de Staël valait mieux que ses idées. […] Ces morceaux valent ce que vaut la Philosophie de l’Histoire de Victor Hugo.

1640. (1886) Le naturalisme

Comme romancier, l’abbé Prévost vaut davantage. […] Nous ne parlons pas d’Alexandre Dumas et d’Eugène Sue, nous parlons seulement de George Sand qui vaut infiniment plus qu’eux. […] Zola grandit devant les attaques qui durent beaucoup le flatter, d’après sa théorie que les œuvres discutées sont les seules à valoir et à vivre. […] Pour le Réalisme, posséder Pereda, c’est posséder un trésor, et pour ce qu’il vaut et pour les idées religieuses et politiques qu’il professe. […] Espronceda vaut-il moins parce qu’il est byronien et romantique ?

1641. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

De là sont sortis tous ces mémoires sur les Préfets des Ouvriers, sur les Collèges de Jeunes Gens, sur les Collèges de Vétérans, œuvres des élèves de Waltzing, et qui valent et passent les fameuses thèses allemandes. […] Un ciel aussi rempli, aussi mobile, aussi propre à accorder, varier et faire valoir les tons de la terre, est une école de coloristes12. […] Si elle fut pour moi la cause d’erreurs nombreuses, elle fut aussi l’aboutissement des puissances de mon être et me valut des joies infinies. […] Ne nous plaignons pas trop ; ces intempérances nous valent de beaux émois. […] Quoi que valent ces différentes œuvres, on accordera toujours plus d’importance aux petits drames du début.

1642. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Mieux vaut pour nous cette subalternité dans l’empire turc que le joug tracassier et persécuteur de ces populations rivales qui nous haïssent. » La substitution d’une race politique en Turquie à la race gouvernante des Ottomans serait donc une anarchie sanguinaire qu’aucune de ces races ne serait assez prédominante pour étouffer sous la force ; l’Orient se dépeuplerait sous leur lutte. […] Cela ne vaut-il pas le trône improvisé et précaire de la maison de Savoie ?

1643. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Quand un livre paraît, que de moments heureux n’a-t-il pas déjà valu à celui qui l’écrivit selon son cœur et comme un acte de son culte ! […] Et que de fois encore du milieu de toutes ces thèses si animées, de tout ce déplacement soudain de raison virile et d’éloquence, je l’avais vue passer vivement à des intérêts privés, les faire valoir avec le même feu, donner à quelque mérite modeste ou disgracié un appui décisif, par ces paroles d’une séduction impérative ou d’une bonté touchante, comme elle en savait dire aux hommes politiques le plus à l’abri de l’émotion !

1644. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Ce que j’ai écrit depuis ne valait pas mieux, mais le temps avait changé ; la poésie était revenue en France avec la liberté, avec la pensée, avec la vie morale que nous rendit la restauration. […] La moindre de ces choses saintes consolerait de toutes les critiques, et vaut cent fois, pour l’âme du poète, ce que ses faibles vers lui ont coûté de veilles ou d’amertume.

1645. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Les meilleures recettes qu’on peut imaginer pour construire une voiture, que vaudraient-elles, industriellement, si l’on ne faisait pas de voitures ? […] Si l’on veut dire que la vie ne se justifie qu’à la condition d’être bonne, et que mieux vaudrait pas de monde qu’un monde de souffrance infinie et de désordre éternel, en vérité l’on a raison, et peut-être un peu trop raison.

1646. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

mieux vaut le faux. « La vérité, comme a très bien dit Bacon, sort plutôt de l’erreur que de la confusion. » Ainsi, au milieu du pathos prétentieux qui a envahi, de nos jours, l’apologétique chrétienne, s’est conservée une école de solide doctrine, répudiant l’éclat, abhorrant le succès. […] Cela valait bien mieux que la rhétorique de M. 

1647. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Joris-Karl Huysmans vers l’art catholique nous a valu des œuvres fortes et singulières ne relevant presque plus de l’imagination, mais plutôt du genre des mémoires et de l’autobiographie, et qui resteront comme de ferventes études lyriques d’art religieux. […] Mis à même de calculer les forces du passé qui nous commandent, nous accepterions, pour en tirer profit, notre prédestination… Un jeune être isolé de sa nation ne vaut guère plus qu’un mot détaché d’un texte… » « Notre conscience individuelle nous vient de l’amour de notre terre et de nos morts. » Cette formule se trouve sans cesse sous la plume de M. 

1648. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Ces six gravures valaient, au bas mot, pour un marchand, 2 000, 2 500 francs. […] » Samedi 12 février Pour me connaître, pour savoir ce que je vaux, il faut me plaire : avec les gens qui ne me sont pas sympathiques, je me referme et ne laisse rien passer de moi.

1649. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Michel Abadie « de qui l’œuvre illustre en nos rêves demeure inconnue28 », est tour à tour grandiloquent, emphatique, pathétique et fastueux, comme on disait jadis, mais il vaut mieux que les lourdes louanges de ses amis ne tendent à le laisser croire. […] Ce sera un jour l’étonnement des bibliophiles que cet humouriste ait pu passer pour un grand poète ; sa prose vaut mieux.

1650. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Et quelle scène historique, refaite après coup, vaudrait le récit suivant que nous donnons dans toute sa simplicité et dans son premier jet sincère ?

1651. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

On retrouve autre chose que ce qu’on savait déjà, mais qui le vaut bien.

1652. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

J’ai eu quelquefois l’idée de traiter, dans une série particulière, des principaux de mes confrères en critique, de dire mon avis vrai sur chacun d’eux ; puis, au moment de prendre la plume, j’ai toujours été retenu par cette idée qu’étant obligé de refuser à chacun quelque chose, quelque qualité essentielle, d’en arriver, après une part d’éloges et une justice largement rendue, à un mais inévitable (car enfin nous-mêmes les critiques, redresseurs de tous, nous ne sommes point parfaits), je paraîtrais dénigrer des écrivains qui me valent au moins et que j’honore, et me mettre, contre mon intention, au-dessus de la plupart.

1653. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

Le retrouvant au printemps de 1846, il avait oublié quelques critiques de moi un peu vives, et me les avait pardonnées ; il me parut aimable, gai, comme il l’était volontiers dans ses bonnes heures, fécond de vues et jeune d’esprit ; et entre autres choses, il me dit ces propres paroles qui étaient une manière d’apologie en réponse à des objections qu’il devinait au-dedans de moi et que je me gardais bien d’exprimer ; je ne donne d’ailleurs l’apologie que pour ce qu’elle vaut : « J’ai reçu de la Providence, me disait-il, une faculté heureuse dont je la remercie, la faculté de me passionner toujours pour ce que je crois la vérité, pour ce qui me paraît tel actuellement.

1654. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300

. — « Voyez-vous, ma petite, passé vingt-cinq ans, cela ne vaut plus la peine d’en parler » ; ce mot d’Horace Walpole à Mme du Deffand est la devise des élégiaques sincères et de celui-ci en particulier.

1655. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

— Enfin on a publié depuis lors (1856) les Mémoires mêmes, si souvent cités et invoqués, et le Journal tout entier de l’abbé Ledieu, ce secrétaire de Bossuet, dont le nom et le renom valent mieux que la personne, qui n’est pas l’exactitude ni la délicatesse même, mais qui aimait, somme toute, son évêque, qui l’admirait, et qui, ayant songé de bonne heure à tirer parti de son intimité pour écrire ce qu’il voyait et ce qu’il entendait, nous a rapporté bien des choses qui se ressentent du voisinage de la source, et que rien ne saurait suppléer.

1656. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

… Ne serait-il pas juste de s’occuper un peu de cette race, après tout intéressante et qui en vaut une autre ?

1657. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

La première de ces pièces, le Réséda, fut présentée à l’impératrice Joséphine en 1809, et valut à la muse précoce de vifs éloges, que sa modestie sut dès lors réduire.

1658. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Mais, pour cela, une certaine générosité de cœur ne suffit pas, c’est une générosité civilisée qui y prépare… » Et encore, pour exprimer le regret et le dégoût d’avoir à s’occuper de ce qui est si loin et de ce qu’on rencontre si près des muses, j’ajoutais en terminant : « Bien mieux vaudrait ignorer.

1659. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

Pour l’opium, Baudelaire avait un guide plutôt que de personnels souvenirs : Thomas de Quincey, helléniste distingué, écrivain supérieur, homme d’une respectabilité complète56, qui osa jeter à la face pudibonde de l’Angleterre l’aveu de sa passion pour la « Noire idole », « décrire cette passion, en représenter les phases, les intermittences, les rechutes, les combats, les enthousiasmes, les abattements, les extases et les fantasmagories suivies d’inexprimables angoisses. » 57 ⁂ De telles expériences ne valent que par les résultats artistiques qui peuvent en découler.

1660. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

Il vaut mieux pour le genre humain que les lumières soient généralement répandues ; mais l’émulation de ceux qui les possèdent est plus grande lorsqu’elles sont concentrées.

1661. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

Les peines de la carrière de l’ambition commencent dès ses premiers pas, et son terme vaut encore mieux que la route qui doit y conduire.

1662. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

. — Et que, dans un âge plus avancé, l’expérience nous ait convaincus qu’à tout prendre, il vaut mieux, pour son bonheur dans ce monde, être un honnête homme qu’un coquin541 ? 

1663. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Ainsi l’œuvre d’art vaut plus ou moins, selon qu’elle exprime des traits superficiels ou profonds, passagers ou permanents, du modèle naturel : ce qui revient à dire, en fin de compte, selon sa plus ou moins grande généralité.

1664. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Alors on a commencé à y regarder de près, à les éplucher mot par mot, syllabe par syllabe, à en discuter les défauts, à en faire valoir les beautés.

1665. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Ce qui vaut mieux, c’est un rien de libertinage à la française et un peu de rêve.

1666. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Et la plume est jetée : M. le secrétaire accourt, humble page, à son lit. » Notez qu’ici le petit page a trente-six ans, qui, il est vrai, « en valent quinze. » Il n’est pas toujours plaisant de voir ce grand lyrique faire ainsi le gamin.

1667. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

« En ce mois, dit l’Estoile, les comédiens italiens commencèrent à jouer leurs comédies dans la salle des États à Blois ; et leur permit le roi de prendre demi-teston de tous ceux qui les viendraient voir jouer. » Le demi-teston avait alors une valeur nominale de sept sous, mais il valait effectivement quinze sous, malgré les ordonnances, et c’était un prix élevé pour assister à un spectacle, puisqu’à Paris, le prix d’entrée à l’Hôtel de Bourgogne ne dépassait pas quatre ou cinq sous.

1668. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

Elle vaut uniquement comme moyen d’enseignement social et d’amélioration sociale. — Pour Guyau, la beauté se définit en fonction de la sympathie humaine.

1669. (1842) Essai sur Adolphe

Mieux vaudrait cent fois la solitude avec ses découragements et ses défaillances ; car, dans l’intimité rassasiée, toute la vie se ternit et se désenchante, toutes les heures de la journée contiennent des supplices prévus et inévitables.

1670. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Le meilleur argument qu’on puisse faire valoir en sa faveur est le nom même de Tell-Hum, Tell entrant dans le nom de beaucoup de villages et ayant pu remplacer Caphar.

1671. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

Cependant, quand l’émotion est trop violente, mieux vaut lui lâcher la bride un instant, que de dépenser en vain sa force de résistance.

1672. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Ce fut dans cette situation qu’elle connut par expérience ce que vaut la considération.

1673. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Autant vaudrait lui déclarer l’indifférence la plus offensante, du mépris, même de l’aversion, et provoquer sa haine quand on souhaite avec ardeur obtenir de lui un sentiment contraire.

1674. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

Le reste de l’ouvrage est de l’Abbé Prevot & vaut beaucoup mieux.

1675. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Il y a deux éducations : la première que l’on reçoit au lycée, la seconde que l’on se donne à soi-même ; la première est indispensable, mais il n’y a que la seconde qui vaille.

1676. (1761) Apologie de l’étude

Il était loué par les uns, déchiré par les autres ; mais par malheur ceux qui lui rendaient justice louaient d’autres ouvrages que j’avais lus, et qui ne valaient pas mieux ; j’ai vu qu’il n’y avait rien à apprendre dans la lecture des journaux, sinon que le journaliste est l’ami ou l’ennemi de celui dont il parle, et cela ne m’a pas paru fort intéressant à savoir.

1677. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

L’Académie n’a jamais pardonné à Furetière d’avoir prouvé que, pour exécuter un monument de critique et de vaste érudition, un seul cerveau bien organisé valait mieux qu’une réunion d’esprits inégaux de savoir et d’aptitude.

1678. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

II Elle l’a appelé l’Orpheline 55, — et elle aurait pu l’appeler d’un autre nom, et même de plusieurs autres noms ; car toutes les femmes qui apparaissent et qui vivent dans son roman valent en intérêt celle qui est l’héroïne du livre indiquée par son titre.

1679. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Xénophane les dénombre tous, et déclare que le plus heureux vainqueur de Pise ne vaut pas un philosophe, « car, dit-il85, notre sagesse est plus précieuse que la vigueur des hommes ou que celle des chevaux.

1680. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

« Je fus ambitieux, j’occupais un poste éminent, et je me dis : Cela valait-il de quitter une vie paisible et ce que je trouve remplace-t-il ce que je perds ?  […] De quoi est-elle faite, en haut ou en bas, qui vaille la peine qu’on l’aime ? […] Elle vaut qu’on l’examine de très près. […] Ce poème, très court, où il y a des pages admirables, lui valut beaucoup d’applaudissements, et une affaire. […] Un habile aurait détaché le fragment sur les railways, qui en valait la peine, et en aurait fait une pièce à part.

1681. (1902) Propos littéraires. Première série

Il ne vaut ni Les Kamtchatka, ni Les Morticoles ; mais il est encore fort intéressant. […] Le fond en est l’histoire d’un village du Valais à 950 mètres d’altitude. […] Volland fait la classe toute l’année à Vevey, en contemplant les montagnes du Valais : « On dirait que vous aimez la Dent-Grise ?  […] Ces transplantations — il s’en est peut-être vaguement rendu compte — ne valent jamais rien, du moins pour le talent, surtout quand elles se prolongent. […] Renan, parce que Renan, qui avait de l’esprit et qui n’avait pour défaut (lequel je vous souhaite) que d’en avoir trop, s’amusait quelquefois à dire que l’art valait la morale et que la beauté valait la vertu, ce qui est vrai, vu de Sirius, ou dit entre gens d’esprit.

1682. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Emerson raconte à ce sujet qu’une dame anglaise sur le Rhin, entendant un Allemand désigner comme étrangers les voyageurs avec lesquels il se trouvait, s’écria : « Non nous ne sommes pas étrangers, nous sommes Anglais ; c’est vous qui êtes des étrangers. » Décidément, tous les peuples se valent en fait de sottise nationale. […] Chaque chose est estimée pour ce qu’elle vaut, depuis le talent d’un boxeur jusqu’à la correspondance d’un journal. […] En esthétique comme en morale et en politique, rien ne vaut l’observation directe, attentive, patiente de la vie et de la réalité. […] Cependant elle n’est pas sans fondement et vaut la peine d’être expliquée. […] Hall Stevenson était l’auteur d’un volume de poésies licencieuses qu’il semble avoir imitées de nos vieux poètes, intitulé Crazy tales (Contes du château de Crazy ou contes fous ; ce titre contient une manière de calembour), et ses mœurs, dit-on, valaient ses écrits.

1683. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Plusieurs lois défendaient de punir de mort un citoyen romain ; César les fit valoir avec adresse. […] Ce dernier mérite n’intéressera guère la foule des lecteurs ; mais, ce qui vaut mieux peut-être pour eux, le livre est court, et il amuse. […] Car les chroniqueurs de Byzance, dans ce siècle et les âges suivants, ne valent guère mieux que ses romanciers. […] Copié par système, ou timidement corrigé, il ne vaut rien pour les imitateurs. […] La satire À mon Esprit vaut mieux, à elle seule, que toute la Dunciade.

1684. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Mais s’il lui est permis d’empiéter sur le domaine de l’impalpable et de l’imaginaire, sur tout ce qui ne vaut que parce que l’homme y ajoute de son âme, alors malheur à nous ! […] Le catalogue, parlant ici la langue si nette et si brève des notices de Delacroix, nous dit simplement, et cela vaut mieux : « Les uns l’examinent avec curiosité, les autres lui font accueil à leur manière, et lui offrent des fruits sauvages et du lait de jument. » Si triste qu’il soit, le poëte des élégances n’est pas insensible à cette grâce barbare, au charme de cette hospitalité rustique. […] Je veux dire que dans les talents de second ordre cultivant avec succès un genre inférieur, il y en a plusieurs qui valent bien M.  […] Vice pour vice, je pense comme lui que l’excès en tout vaut mieux que la mesquinerie.

1685. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Mistress Norton a voulu rester fidèle à l’honneur du nom ; c’est du cornélien bourgeois qui vaut bien l’autre, ou plutôt qui est identique à l’autre. […] Ainsi a fait Pierre Loti et c’est ce qui nous vaut le livre qu’il vient de publier chez Calmann-Lévy. […] dit-elle, De ces beaux dons quel don jamais Vaudra celui que je promets À cette mignonne mortelle ?  […] Mieux qu’Amour même et beaux Appas Vaut la Mort pour ce qu’est la Vie. […] Qu’on ne lui en veuille pas de cette bonne fortune, il nous rapporte les plus beaux reliefs de tous ces festins en souvenirs qui les valent bien.

1686. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Indépendamment de ce que lui avait valu le prix des Études et surtout de Paul et Virginie, et de quelques modiques pensions littéraires que Louis XVI et le duc d’Orléans lui avaient données pour récompenser ses ouvrages et secourir sa pauvreté, il avait reçu la dot de sa femme et il appartenait par elle à une famille riche qui pouvait l’aider à tirer parti de ses œuvres. […] Malheureux de ne pouvoir accorder ses opinions et sa conduite, il éprouva, jusqu’à sa dernière heure, qu’il vaudrait mieux n’être pas né que de ne rien attendre de Dieu, et de ne pas oser se fier aux hommes. […] Il eût mieux valu sans doute ne pas les croire, ni se fier à la voix et aux espérances d’un monde trompeur.

1687. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Jamais sommeil de jeune homme avec ses plus beaux rêves ne valut pour moi cette délicieuse insomnie. […] J’allais prendre mon seul et frugal repas du jour à plus d’une demi-heure de marche, dans un cabaret de village, sur la grande route de Genève, en Valais, de l’autre côté des bois. […] … Depuis cinq mois nous nous sommes mis à la ration pour payer la liberté ce qu’elle vaut !

1688. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Si c’est à l’entraînement de la rime qu’il faut attribuer cette impardonnable bévue ; si le mot bronze nous a valu Louis onze, les amis de M.  […] « Quant à la façon leste et pédante avec laquelle M…… traite les hommes de talent et de cœur, qui valent mieux que lui, nous croirions faire injure à ces hommes en prenant leur défense. […] Buloz le pouvait dire mieux que personne, puisqu’il a deux Revues avec lesquelles il a dit, ce me semble, depuis dix ans, beaucoup de choses qui ne valaient pas celles-là.

1689. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Si tu restes inassouvi, ton inassouvissement sera tel qu’il vaudra mieux que la quiétude. […] Mais valait-il mieux ne rien tenter en faveur du talent trahi par la fortune ? […] La démonstration vaut tout entière pour le vers régulier, mais elle ne peut s’appliquer qu’à lui, et cela pour une raison décisive que j’indiquerai tout à l’heure.

1690. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Rien à espérer de cette impasse : mieux valait fureter encore, peut-être, du côté de la rue. […] Je récitai la leçon, presque mot à mot, ce qui me valut plusieurs petits bouts de papier bleu. […] Courte et trapue, elle marchait toujours très vite, penchée en avant et se dandinant, comme si elle eût voulu faire valoir sa tournure. […] — Ça valait mieux que la guillotine, dit-elle. […] Peut-être trouve-t-il que dans sa position de fortune, il vaut mieux paraître un simple roturier… ou bien il ne veut pas, parce qu’il ne veut pas ; tu sais qu’il n’est pas toujours commode, donc : motus !

1691. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

L’argent, étant plus utile, vaut mieux. […] squire, cela vaut mieux que rien658. Mais mylady, cela vaut mieux encore. […] Il dit qu’il me donnera quelque chose qui fera que mes chemises sentiront aussi bon ; cela vaut mieux que la lavande ; je ne veux plus que nourrice mette de lavande dans mes chemises665. » C’est le caquetage étourdissant d’une jeune pie qui pour la première fois prend sa volée. […] On cesse de songer à l’atténuation des caractères, comme on a cessé de songer à l’altération de la vérité ; on se laisse emporter par la vivacité de l’action, comme on s’est laissé éblouir par le scintillement du dialogue ; on est charmé ; on bat des mains ; on se dit qu’au-dessous de la grande invention la verve et l’esprit sont les plus agréables dons du monde ; on les savoure à leur heure ; on trouve qu’ils ont aussi leur place dans le festin littéraire, et que, s’ils ne valent pas les mets substantiels, les vins francs et généreux du premier service, ils fournissent le dessert.

1692. (1921) Esquisses critiques. Première série

On remarque ensuite que la nature même de son talent objectif, sinon extérieur, le conduit à choisir, pour se l’assimiler, chez les auteurs susceptibles d’agir sur lui, plutôt ce qui fait leur dehors que leur fond, et l’on arrive à comprendre comment à l’influence de Mallarmé s’est peu à peu substituée, chez M. de Régnier, celle d’un autre auteur, Heredia, qui vaut essentiellement par la forme. […] Il fut un familier du Grenier qui retentissait du bruit des duels que lui valut la publication du Cavalier Miserey. […] On se souvient peut-être que si le Cavalier Miserey lui valut autrefois des duels, c’est que des officiers se prétendirent reconnaître sous le masque des personnages — et aujourd’hui, parmi les livres contemporains, nuls, tant que les siens, ne donnent l’impression d’être à dé, et n’inspirent davantage au public l’envie de percer l’identité des héros. […] Quant au langage dans lequel s’expriment ces gentillesses, il les vaut. […] À vrai dire, il est des temps, et nous en avons connus, dans lesquels il fallût de la hardiesse pour soutenir des idées simplement justes, et nous nous souvenons d’époques de désordre où les signes de modération semblaient ceux-là même de la révolte, il fallut, par exemple, voici quelque quinze ans, une véritable originalité d’esprit pour dire qu’en art il n’y a rien qui vaille que le sincère 94, ou bien pour défendre la cause dangereusement menacée des études latines, dont on sent bien cependant qu’elles sont la moelle de la culture française.

1693. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Le péril, au reste, n’est pas si grand qu’on vous le dépeint ; ceux qui nous pensent envelopper, sont ou ceux-mêmes que nous avons tenus enfermés si lâchement dans Paris, ou gens qui ne valent pas mieux, & qui auront plus d’affaires entre eux-mêmes que contre nous. […] Henri III. eut des favoris qui n’étoient que des mignons ; il en eut qui gouvernerent l’état, comme le duc de Joyeuse & d’Epernon : on peut comparer un favori à une piece d’or, qui vaut ce que veut le prince. […] Elle n’est pas simplement la vanité qui consiste à se faire valoir par les petites choses, elle n’est pas la présomption qui se croit capable des grandes, elle n’est pas le dédain qui ajoûte encore le mépris des autres à l’air de la grande opinion de soi-même, mais elle s’allie intimement avec tous ces défauts. […] Cependant ce ne seroit pas une faute de dire au pluriel, les plus glorieux conquérans ne valent pas un prince bienfaisant ; mais on ne dira pas, les princes glorieux, pour dire les princes illustres. […] En général les imaginations des Peintres, quand elles ne sont qu’ingénieuses, font plus d’honneur à l’esprit de l’artiste qu’elles ne contribuent aux beautés de l’art ; toutes les compositions allégoriques ne valent pas la belle exécution de la main qui fait le prix des tableaux.

1694. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Saint-Simon a parlé en bien des endroits de sa femme, et toujours avec un sentiment touchant de respect et d’affection, l’opposant à tant d’autres femmes ou inutiles ou ambitieuses quand elles sont capables, et la louant en termes charmants de « la perfection d’un sens exquis et juste en tout, mais doux et tranquille, et qui, loin de faire apercevoir ce qu’il vaut, semble toujours l’ignorer soi-même, avec une uniformité de toute la vie de modestie, d’agrément et de vertu ». […] Si injurieux qu’en soient les termes pour Saint-Simon, ce n’est pas tant à lui que ce jugement fera tort qu’à celui qui s’y est abandonné ; et d’ailleurs on peut, jusqu’à un certain point, en contrôler l’exactitude, et cela en vaut la peine avant que quelqu’un s’en empare, ce qui aurait lieu au premier jour ; on ne manquerait pas de crier à la découverte et de s’en faire une arme contre Saint-Simon : Le duc de Saint-Simon, écrivait d’Argenson à la date de 1752, est de nos ennemis parce qu’il a voulu grand mal à mon père, le taxant d’ingratitude, et voici quel en a été le lieu.

1695. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Mais l’Académie n’avait point à faire valoir les séductions de la pièce ; son rôle était de défendre contre les défauts du Cid le goût public, qui se formait pour les beautés de Cinna et de Polyeucte. […] Il vaut mieux les laisser chercher dans les Essais ; elles nous y causent une douce surprise, et nous aident à marcher où nous mène l’auteur, à une conclusion pratique.

1696. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Mais les études qui, plus spécialement, lui valurent un nom dans le monde savant, furent celles des langues et littératures italiennes et anglaises. […] Il y dirige à partir de 1885, ce qui lui vaut une réputation de grand wagnérien dans l’Europe entière.

1697. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Il vaut mieux mourir tous ensemble ! […] Non, on me reconnaîtrait pour être le roi ; il vaut mieux que je me présente sous l’aspect d’un voyageur demandant l’hospitalité.

1698. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

“Des traductions aussi bien faites, dit l’auteur des Affiches de Province, valent des ouvrages originaux pour ceux qui savent apprécier les difficultés de ce genre, & ce qu’il en coûte en les surmontant, pour n’en laisser rien appercevoir, ou pour en dérober les traces sous l’air de la diction.” […] Il vaut mieux passer à des ouvrages plus connus, aux différens éloges historiques qu’on publie dans la Capitale.

1699. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

vous nous croyez aussi par trop honnêtes femmes. » Il était plus sérieux et valait mieux que cela en mainte circonstance.

1700. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Au xiiie  siècle, les Chansons de Thibaut de Champagne ne valaient-elles pas bien, dans leur fraîcheur, les derniers vers des lettrés de Byzance et de ces anacréontiques affadis89 ?

1701. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

On lit même dans l’historien littéraire de la Bourgogne, Papillon, une anecdote presque gaillarde que je donne pour ce qu’elle vaut, mais qui concorde pour le fond avec le témoignage de Saumaise : Jeannin (selon un recueil manuscrit cité par Papillon) étant revenu à Bourges pour la seconde fois et étant allé avec ses anciens camarades voir le sieur Cujas incognito, Cujas ne laissa pas de le reconnaître, quelque soin qu’il prît de se déguiser, et, s’étant jeté à son cou, il commença à lui dire : « Est-ce toi, Romorantin ? 

1702. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Il y est apprécié à sa hauteur comme savant : « Pour savoir tout ce que vaut M. de Buffon, il faut, messieurs, l’avoir lu tout entier. » On a dit de nos jours que Buffon n’avait été apprécié à ce titre de savant et non plus seulement d’écrivain que depuis une quinzaine d’années.

1703. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

Là est la grandeur et quelque chose qui vaut mieux qu’une sensibilité vulgaire et apparente.

1704. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

. — Vauban a dit au roi que, s’il était pressé de prendre Mons, on pouvait dès aujourd’hui se rendre maître de l’ouvrage à cornes ; mais que, puisque rien ne pressait, il valait mieux encore attendre un jour ou deux, et lui sauver du monde. » Ce n’est pas le monde qu’on sauve, c’est du monde qu’on veut sauver à Louis XIV.

1705. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

On en était là, et dans le dernier concours d’éloquence à l’Académie française, l’éloge proposé de Vauvenargues avait produit quatre ou cinq discours diversement remarquables, où tous les points de vue avaient été présentés et avaient trouvé de spirituels avocats et interprètes pour les faire valoir.

1706. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Un art et une grâce de Mme Récamier, c’était de faire valoir la personne avec qui elle causait ; elle s’y appliquait, en s’effaçant volontiers ; elle n’était occupée que de donner des occasions à l’esprit des autres, et on lui savait gré même de ses demi-mots, de ses silences intelligents.

1707. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Colbert lui montra que, bien loin de lui avoir coûté, elle lui avait valu plus d’un million, tous frais faits.

1708. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Noble but, noble effort, et par lequel il réalisait un des vœux de sa première jeunesse, lorsqu’après le récit d’une de ses courses opiniâtres à travers les montagnes de la Sicile, il s’écriait en finissant : « Pour moi, je ne demande à Dieu qu’une grâce : qu’il m’accorde de me retrouver un jour voulant de la même manière une chose qui en vaille la peine ! 

1709. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

Nous pensons qu’il vaut mieux rentrer dans les montagnes, d’où l’on n’aurait pas dû sortir, et se préparer à s’y défendre ; car les raisons qui doivent nous porter à ne point livrer une bataille avant la jonction de l’armée des Alpes doivent décider l’ennemi à nous attaquer avant qu’elle soit effectuée ; mais les positions que nous devons occuper nous sont bien connues ; ce n’est pas une affaire de quelques heures qui pourra décider les succès de l’ennemi ; là, il ne s’agira pas d’une seule bataille, mais de vingt combats plus ou moins acharnés, sur des points difficiles, où leur nombreuse artillerie et leur cavalerie se trouveront à peu près paralysées.

1710. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 44-63

Croyez qu’il n’y a point de Dieu ; mais il y a un journaliste, un gamin… car enfin je ne suis qu’un gamin… « Au fait, je ne sais pas jusqu’à quel point je vaux mieux qu’eux… Je fais un métier de bourreau, et je ne suis pas absolument sûr de le faire par conscience… Ils ont leurs passions, j’ai les miennes ; ils cherchent leurs plaisirs, et moi, en les tourmentant, je cherche le mien… » Voilà des aveux. — La fin du roman me déplaît et déplaira, je crois, à bien du monde ; le parti pris s’y faitsentir.

1711. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Ceci du moins en vaut la peine.

1712. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Nisard pour secrétaire : ce qui lui a valu un fin et judicieux appréciateur de plus.

1713. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Le monde, rien dans le monde ne vaut ce qui se passe sous ce drap des morts couvert de fleurs.

1714. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

Un certain goût modéré de bien-être matériel ne les révolte nullement ni ne les scandalise ; ils ne trouvent pas que le moral en souffre nécessairement, et ils se montrent disposés à prendre leur part des bienfaits acquis à tous ; ils admettent volontiers que la santé vaut mieux que la maladie ; et en se résignant aux maux inévitables, en s’y soumettant même avec constance ou douceur, il ne leur arrive plus guère, comme aux dures époques et aux âgés de fer, d’appeler à haute voix les calamités, de les demander au Ciel comme un moyen d’expiation, et de les saluer presque comme une bénédiction et comme une grâce.

1715. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

La scène de Gand, où l’avantageux maréchal fait étalage de stratégie à l’usage des gens de cour, où il s’applique surtout à démontrer au grand aumônier, le cardinal de Périgord, qui l’écoute révérencieusement en ayant l’air de mordre la corne de son chapeau, les divers plans de campagne possibles et comme quoi, dans toutes les combinaisons, Napoléon ne peut être que battu, — cette petite scène à trois personnages, le suffisant, le crédule, et le sceptique qui se rit de tous deux, — est une délicieuse comédie de cabinet qui vaut tout ce que les anciens Mémoires du bon temps nous ont laissé de plus exquis en ce genre.

1716. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

Je vient dariver Monsieur le Maréchal et me voila pret a exequter les ordres que vous voudres bien madresser personne ne peut les suivres avec plus de desir de remplir exactement vaux intentions que moy parceque personne ne vous eime M. le maréchal plus tendrement que L. » 37.

1717. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Rochambeau, qui servait sous lui, a rapporté fort exactement ce premier exploit avec tous ses risques, et il a cité un propos chevaleresque du maréchal : « Il n’y a personne dans l’armée qui ne pense comme moi qu’il vaut mieux se faire moine au haut du Monte del Toro que de rentrer en France sans avoir pris Mahon. » Le succès répondit à l’audace.

1718. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

Mieux leur valut les employer à bien : Car quand ils sont en terre ensevelis, Ne leur sert pins ni château ni cité.

1719. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Aux plus savants docteurs je sais faire la loi, Ma grimace vaut mieux que tout leur préambule ; Scaramouche, en effet, n’est pas si ridicule Ni si Scaramouche que moi.

1720. (1890) L’avenir de la science « XII »

Tel discours de nos parlements vaut assurément les meilleures harangues de Démosthène ; tel plaidoyer de Chaix-d’Est-Ange est comparable aux invectives de Cicéron ; et pourtant Cicéron et Démosthène continueront d’être publiés, admirés, commentés en classiques ; tandis que le discours de M. 

1721. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre II : L’intelligence »

Le système des facultés n’explique rien, puisque chacune d’elles n’est qu’un flatus vocis qui ne vaut que par les phénomènes qu’il renferme, et ne signifie rien de plus que ces phénomènes.

1722. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Où est la poésie dont une moitié vaille quelque chose ? 

1723. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Il était trop aisé d’en tirer parti contre lui à la Cour et de le présenter comme traître et relaps, au moment même où il ne faisait qu’employer les moyens à son usage pour un but caché qui valait mieux.

1724. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Je ne sais si vous y trouverez votre compte, mais, en cas de succès, le produit sera pour ma petite amie. » Le libraire, ajoute-t-on, plus incertain de la réussite que l’auteur, entreprit l’édition ; mais à peine l’eut-il exposée en vente, qu’elle fut enlevée, et qu’il fut obligé de réimprimer plusieurs fois ce livre qui lui valut cent mille francs et plus.

1725. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

« Elle a suffi à une littérature qui compte à peu près huit cents ans ; elle a donné le seizième, le dix-septième, le dix-huitième, le dix-neuvième siècle qui, après avoir fourni (on ne peut parler que des morts) des poètes comme Alfred de Musset et Lamartine, des prosateurs comme Chateaubriand, Madame de Staël, George Sand, n’est ni achevé ni épuisé ; elle vaut la peine qu’on ne laisse point périr, faute de les comprendre, les chefs-d’œuvre qu’elle a produits.

1726. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

C’est une grande question que de savoir si la seule étude des langues anciennes vaut le temps qu’on lui consacre, et si cette époque précieuse de la jeunesse ne pourrait pas être employée à des occupations plus importantes.

1727. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

Les hommes de ce temperament croïent volontiers ne pas valoir moins que les autres.

1728. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

Quand l’original sera bien choisi, les occasions de le corriger ou de l’embellir seront rares ; si elles sont fréquentes, il ne vaut pas la peine qu’on le traduise.

1729. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Mieux eût valu dans ce cas ajouter ou le Nouvel Hamlet comme Rousseau fit pour Julie ou la Nouvelle Héloïse.

1730. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

Mais la vivandière n’oubliait pas qu’elle était Corinne et elle alternait avec elle… L’historienne n’est pas tout dans l’Italie des Italiens, et dans cette espèce d’Italie, il n’y a pas que celle des Italiens de l’heure présente ; il y a l’Italie toute seule, la vieille Italie, l’Italie de Raphaël et de Michel-Ange, qui valait bien l’Italie piémontaise de Victor-Emmanuel.

1731. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Je regrette de ne pouvoir citer dans son intégralité, car c’est ainsi qu’elle vaut, la page 222 sur le style et le talent de Sterne, et le passage sur les deux espèces d’imagination chez les hommes de génie : celle qui éjacule et celle qui se concentre ; celle qui invente par sa propre virtualité et celle qui, pour inventer, se souvient.

1732. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Ces deux conceptions adverses, représentées ici par un livre et par une série de vingt toiles, ces deux conceptions en lutte durant tout un âge, valent d’être résumées, ne fût-ce que pour témoigner de leur antagonisme constant sur un terrain où l’on croit trop souvent qu’elles n’ont point accès, celui de la littérature et de l’art.‌

1733. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

On l’aperçoit ; et ce retranchement exécuté par l’auteur prouve tout ce que valent ces quatre mots.

1734. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Quand il veut faire travailler à Pauline La logique de Condillac, lui faire apprendre par coeur L’art poétique de Boileau, dont il dira ensuite pis que pendre, ses conseils partent évidemment d’un fonds moins important, moins vraiment stendhalien que lorsqu’il veut lui faire prendre, en 1805, l’habitude d’analyser les personnes qui l’entourent (« l’étude est désagréable, mais c’est en disséquant des malades que le médecin apprend à sauver cette beauté touchante ») ou lorsqu’il contracte dans ses premières relations montaines l’aptitude à traduire par une algèbre psychologique les valeurs les unes dans les autres (" notre regard d’aigle voit, dans un butor de Paris, de combien de degrés il aurait été plus butor en province, et, dans un esprit de province, de combien de degrés il vaudrait mieux à Paris. " ) c’est à cette époque que Stendhal s’accoutume (héritier ici de Montesquieu qui ne paraît point, je crois, dans ses lectures) à rattacher instantanément un trait sentimental à un état social, à mettre en rapport par une vue rapide le système politique d’un pays avec ses façons de sentir.

1735. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Elle crut qu’il valait mieux présenter la vertu en action, que des lieux communs de morale, souvent usés.

1736. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

Quel triomphe, eh effet, quelles acclamations, à la suite d’un char et entre des files de captifs enchaînés, valurent jamais ces transports dont retentissait le colossal amphithéâtre de Rome, an souvenir de Cicéron exilé, alors que le comédien Ésope suscita ce nom dans toutes les âmes, en représentant l’Ajax Télamon d’Accius ?

1737. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Si vous voulez citer un autre nom, ce sera celui de Cæsius Bassus, que nous avons connu naguère ; mais il est aujourd’hui bien dépassé par des génies encore vivants. » Flatteuse espérance, que les contemporains ne se refusent pas, qui vaut mieux que les détractions de l’envie, mais qui souvent ne trompe pas moins !

1738. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Rien ne dit que l’apparition de l’espèce humaine n’ait pas été due à plusieurs sauts de même direction s’accomplissant çà et là dans une espèce antérieure et aboutissant ainsi à des spécimens d’humanité assez différents ; chacun d’eux correspondrait à une tentative qui a réussi, en ce sens que les variations multiples qui caractérisent chacun d’eux sont parfaitement coordonnées les unes aux autres ; mais tous ne se valent peut-être pas, les sauts n’ayant pas franchi dans tous les cas la même distance. […] A supposer que l’animal pût esquisser un tel effort, ce serait pour quelque chose qui en valût la peine ; or, rien ne lui serait plus inutile que de savoir qu’il doit mourir. […] comme si une espèce dont chaque individu doit se hausser au-dessus de lui-même, par une laborieuse assimilation de tout le passé, ne valait pas au moins autant que celle dont chaque génération serait portée globalement au-dessus des précédentes par le jeu automatique de l’hérédité ! […] Les opérations ont été souvent décrites, mais comme applications de certains principes théoriques tels que : « le semblable agit sur le semblable », « la partie vaut pour le tout », etc. […] Les pratiques magiques se ramènent à d’autres lois encore : « On peut influencer un être ou une chose en agissant sur ce qui les a touchés », « la partie vaut pour le tout », etc.

1739. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Que valent, cependant, des lois fabriquées ainsi par les facultés humaines ? […] Le nerf de ce dernier principe, c’est que deux négations valent une affirmation. […] Que vaut cette permanence ? […] Si nous croyons que le mot progrès n’a véritablement qu’un sens relatif, et qu’au fond tout se vaut, nous croirons que la matière doit avoir produit la vie, laquelle, dans ce cas, n’est qu’un mot. […] Que vaut la doctrine, si ses principes supposent cela même dont elle prétend se passer ?

1740. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Mieux vaut mille fois l’anéantissement apparent de la forme humaine qu’une conservation si artificielle et si laide ! […] Sa personnalité envahit la terre ; il est le chiffre d’un zéro immense qui s’annule exprès pour le faire valoir. […] Cela vaudra mieux que de vivre ainsi. » La mort vint le prendre à son poste, en Germanie, sur la brèche de l’Empire assailli par une nouvelle levée de Barbares. […] La pierre philosophale ne valait-elle pas une tête de rebelle ? […] La cantarella des Borgia vaut les champignons et les essences de Locuste.

1741. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Je donne à la même chose divers noms suivant ses rapports extérieurs ; mais je ne prétends point, par ces divers noms, exprimer des choses réellement diverses. » En se plaçant à ce point de vue, on échappe d’abord à la plupart des difficultés et obscurités que l’on rencontre en théodicée, car il me semble que dans ces sortes de problèmes mieux vaut se taire que de donner des explications insuffisantes qui ne font que stimuler et provoquer l’incrédulité. […] Être vaut mieux après tout que ne pas être. […] C’est là, il nous semble, une assez faible raison, car, outre qu’elle ne vaudrait que contre ceux qui nient les mystères chrétiens, elle ne vaut pas même contre eux.

1742. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

L’affaire se réduit à ceci : vaut-il mieux vivre trois cents dans cent chaumières ou trois cents dans un palais ? Vaut-il mieux avoir cent cuisines pauvres ou un réfectoire magnifique ? Vaut-il mieux mal cultiver cent lopins de terre, ou être trois cents à cultiver un beau domaine ? […] Récolter la désaffection qu’elle ne sème pas et que sème un gouvernement qui l’opprime, voilà un beau résultat ; et voilà un malheur que le gallicanisme nous vaut. […] La raison ne vaut pas ; car rien, non plus, n’assure que pour Dieu comme pour vous l’un soit plus beau qu’autre chose.

1743. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

De quel droit prétendre que si la sensation produite par la plus petite différence perceptible vaut 1, la sensation produite par deux fois la plus petite différence perceptible vaut 2 ? […] La vie vaut-elle dès lors la peine d’être vécue ? […] Vivre n’en vaut pas la peine, dit-il. […] Comment sommes-nous certains que les trois angles d’un triangle valent deux droits ? […] Ainsi de la définition du triangle, on déduit que les angles en valent deux droits.

1744. (1911) Études pp. 9-261

Mais mieux vaudrait se taire. […] Quelle joie vaut celle d’acquiescer à cette ineffable cérémonie, dont nous sommes les protagonistes ? […] Seule tu sais avec exactitude ce que nous valons et tu ne demandes pas davantage qu’il ne nous est dû. […] Il ne vaut pas par sa couleur, par son éclat, mais par l’esprit qui l’anime et le conduit ; l’exquise pertinence de sa signification finit par lui donner une forme, un corps, une présence pour les yeux. […] Mieux vaut donc nous priver d’agir.

1745. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Shakspeare a présenté le jeune duc de Bretagne à l’âge où pour la première fois on eut à faire valoir ses droits après la mort de Richard, c’est-à-dire environ à douze ans. […] Pour en avoir eu toujours, il lui a manqué de savoir ce que vaut un homme. […] Du moins veut-il se donner le plaisir de les affecter toutes, dût ce plaisir lui valoir un affront ; sans y croire, sans espérer qu’on le croie, il faut à tout prix qu’il réjouisse ses oreilles de l’éloge de sa bravoure, presque de ses vertus. […] Ces tableaux sont sans doute d’une vérité frappante et abondent en traits comiques, mais la vérité n’est pas toujours assez loin du dégoût pour que le comique nous trouve alors disposés à toute la joie qu’il inspire ; et les personnages sur qui tombe le ridicule ne nous paraissent pas toujours valoir la peine qu’on en rie. […] Il est donc assez vraisemblable que Shakspeare, acteur alors et n’exerçant encore l’activité de son génie qu’au profit de sa troupe, aura essayé de remettre au théâtre, avec plus de succès, des pièces déjà connues, et dont le fond lui présentait quelques beautés à faire valoir.

1746. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

On fait encore valoir le courage avec lequel il protesta, en certains momens, contre ce qu’il avoit fait dans d’autres. […] Il avoit osé avancer qu’en fait d’éducation de la jeunesse, aucune école ne vaut celle des jésuites. […] Le moindre des épisodes de Roland, vaut mieux que toute la Jérusalem ensemble…. […] Il crut que c’étoit le temps favorable de faire valoir les prétentions de son ordre. […] Il en a bien fait & bien dit d’autres qui ne valent pas mieux ».

1747. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Nous nous plaisons toutefois à croire qu’il valait mieux que Tiff, car Tiff est certainement ennuyeux. […] Cette œuvre merveilleuse vaut, à elle seule, une visite à Dublin, mais le calice d’Ardagh n’est pas moins beau. […] Frith sont des exemples d’art historique légitime, moins ils contiennent d’art, mieux cela vaut. […] Mais l’œuvre de Miss Caroline Fitz Gerald vaut mieux que sa tendance. […] Peut-être vaut-il mieux que Chuang-Tzù ne puisse pas revenir ici-bas.

1748. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre III. Le lien des caractères généraux ou la raison explicative des choses » pp. 387-464

Or, dans chacun de ces triangles, les deux angles de la base, plus l’angle du sommet, valent deux angles droits ; partant, si l’on prend tous les triangles et si, additionnant tous les angles de leurs bases, on y ajoute tous les angles de leurs sommets, on aura autant de fois deux angles droits qu’il y a de triangles, c’est-à-dire de côtés, dans le polygone. […] Or on sait d’ailleurs que ces angles du sommet valent ensemble quatre angles droits ; d’où il suit que le polygone renferme une somme d’angles qui, si l’on y ajoute quatre angles droits, est égale à deux fois autant d’angles droits qu’il a de côtés. — Ici, l’intermédiaire explicatif est un caractère compris dans tous les éléments du polygone, c’est-à-dire commun à tous les triangles dont il est le total ; ce caractère ainsi répété oblige tout polygone à contenir une somme d’angles qui, évaluée en angles droits et accrue d’un nombre constant d’angles droits, est le double du nombre de ses côtés. […] Or on vient de voir que tout caractère, transitoire ou permanent, peut être considéré comme le second terme d’un couple dans lequel le premier terme est le groupe de ses accompagnements et précédents, que, le premier terme étant donné, le second ne peut manquer d’être donné aussi, que la présence du premier entraîne la présence du second, que la loi est universelle et absolue ; elle serait telle, même si le caractère constaté était unique dans la nature ; car elle vaut, non seulement pour tous les cas réels, mais encore pour tous les cas possibles.

1749. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Le jeune officier n’imagina-t-il pas de repasser le col et les manches de cette chemise, avec ses étriers, dont il fit adroitement des fers à repasser, — repassage qui lui valut les plus grands succès. […] Une gloire de dix mille, de vingt mille, de cent mille années seulement, ça vaut-il le mal que je me suis donné, les privations que je me suis imposées ? Dans ces conditions n’aurait-il pas mieux valu coucher avec toutes les femmes désirables, que j’aurais rencontrées, boire toutes les bouteilles de vin, que j’aurais pu boire, et paresser imbécilement et délicieusement, en fumant les plus capiteux cigares.

1750. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

L’Ariane de Catulle peut aisément s’apprécier et faire valoir ses droits ; mais il me semble qu’on n’a pas rendu assez justice à la Médée d’Apollonius, frappée d’une sorte de défaveur et d’oubli, et comme entourée d’une ombre funeste. […] mieux vaut mourir cette nuit même, à l’instant, avant le crime, avant la honte. — Je continue de traduire : « Elle dit et s’en alla prendre la boîte dans laquelle étaient rangées bien des drogues, les unes salutaires, les autres destructives, et, l’ayant placée sur ses genoux, elle se lamentait.

1751. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Il avait entièrement oublié Brutus, Caton, Cicéron : la liberté orageuse ne valait pas, selon lui, la peine qu’on la pleurât ; d’ailleurs les hommes pouvaient bien trahir la cause trahie par les dieux. […] Tibur valait pour toi la cour de l’empereur ; Tibur, dont tu nous fais l’agréable peinture, Surpassa les jardins vantés par Épicure.

1752. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

Mieux valait confesser son scepticisme que de confesser des croyances si contradictoires. […] Mieux vaut dire : Je doute, que de dire : Je mens.

1753. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Il jouissait du bonheur de faire valoir ses inférieurs et ses égaux. […] Mieux vaut la paix du ciel, où nous nous retrouverons tous, consolés, les uns d’être morts, les autres d’avoir vécu !

1754. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Aucune de ces pièces ne vaut les bons ouvrages de Lope ; mais, comparé à ce qui se faisait alors en France, c’était le meilleur dans le médiocre. […] L’habitude de mentir n’est qu’un calcul malhonnête pour tromper les gens ou pour s’en faire estimer plus qu’on ne vaut.

1755. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

L’histoire, surtout celle des temps modernes, leur inspira des craintes du même genre ; elle risquait de réveiller des souvenirs fâcheux, de remettre en lumière des faits qu’on eût été réduit à voiler ou à dénaturer et qu’il valait mieux laisser dans une ombre discrète. […] Moins de quinze ans après, Malherbe, relisant les poésies de Ronsard, en rayait la moitié ; et, comme on lui demandait s’il trouvait bonne la moitié épargnée, il répliquait que, réflexion faite, il valait mieux effacer le tout.

1756. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

Au premier acte la fable a assez d’importance pour conduire quelques fois le développement musical, et le texte vaut le plus souvent à déterminer l’émotion ; les mimiques ajoutent peu à la précision des psychologies. […] Puisque l’état de péché nous est si assidu que la miséricorde, par le fait d’être, porte la preuve de sa divinité ; puisque nous sommes ceints tellement de faiblesse charnelle que fut bénie une minute d’édification dans une vie humaine ; puisque nous sommes, oh chutés, les enfants prodigues de nos trésors, et, oh rachetés, les enfants du Père ; puisque le jour de sainteté est plus éloigné de nous que de nous les étoiles invisibles de l’immensité ; puisque nous vivons, les catholiques, pour le scandale des nations, en une tacite mélancolie, laissons que nous occupent les choses vaines, et l’art ; et bénissons encore si une œuvre vaut à élever les âmes hors nos misères, dans une voie féconde de mieux.

1757. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Mieux vaut pour les amants la mort même qu’une éternité qui pourrait être une séparation, un monde placé entre eux : C’est assez d’un tombeau ; je ne veux pas d’un monde    Se dressant entre nous. […] Nous te déchirerons ta chemise et tes bas Pour voir ce que tu vaux du haut jusques en bas… … et l’on verra ce qu’il faut croire De ta grandeur, de ta majesté, de ta gloire Déesse dont les, yeux étaient des firmaments, Quand tu ne seras plus qu’un paquet d’excréments.

1758. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Autant vaudrait dire, selon moi : Qu’est-ce que la nature ? […] Aucun de ces remèdes que la médecine inventa ne vaut, dans les tortures de l’âme et du corps, les tendres soins d’une épouse. » « Tu dis vrai, réplique Nala ; tu dis vrai, ô fille à la taille de palmier !

1759. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Cette profonde habileté de conduite leur avait valu, à la fin, la confiance absolue d’un roi qui avait besoin de foi pour son esprit et de tolérance pour ses faiblesses. […] Une ode médiocre intitulée la Renommée aux Muses lui valut des louanges de la bouche du roi et une gratification de sa main.

1760. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Constructeur de l’équilibre européen, mais créateur de l’ordre, lucidus ordo, qui vaut mieux que tous les équilibres, il rendit possible Louis XIV ; dictateur, par-là, de l’espérance, et non pas, comme l’a dit M.  […] Nous croyons qu’il vaut mieux qu’elle encore !

1761. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Les rois et les comtes sont gens de loisir et de plaisir ; dans les grandes cours l’accident arrive, c’est l’habitude aujourd’hui : Jamais de si petit dommage Ne vis-je faire si grand rage ; Telle est cette œuvre à bon escient Que d’en trop parler ne vaut rien.

1762. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

J’ai senti, au contraire, qu’ayant eu le malheur de déplaire à la Cour, je devais expier l’imprudence de ma conduite par ma patience et ma soumission ; et, quoique le ciel me soit témoin que je n’ai effectivement que de l’imprudence à me reprocher, je me suis condamné moi-même sur les apparences sans penser à faire valoir la simplicité de mes intentions et l’innocence de mon cœur.

1763. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

» dit quelque part Voltaire, voulant faire valoir les avantages d’une chétive santé dans l’exercice des choses de l’esprit.

1764. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Dans ses Considérations sur l’esprit et les mœurs, M. de Meilhan a écrit tout ce qui se peut de plus sceptique sur la médecine et les médecins ; Il paraît être d’avis qu’ils se valent à peu près tous dans la pratique : Tout est de mode en médecine, dit-il, comme pour les objets les plus frivoles.

1765. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

Après une de ces exhortations de l’ambassadeur en faveur de la paix, Bentivoglio ajoute : « Sur le visage et dans les paroles du président Jeannin, on croyait voir respirer la majesté et la présence du roi de France lui-même. » Le président Jeannin s’attache à montrer aux États-Généraux qu’une longue trêve équivaut à la paix et vaut même mieux à certains égards, en ce qu’elle ne permet point de s’endormir ; qu’il suffit que cette trêve soit conclue envers eux à d’honorables conditions, c’est-à-dire comme avec des États libres sur lesquels le roi d’Espagne et les archiducs ne prétendent rien ; que si l’on sait bien profiter de cette trêve en restant unis, en payant ses dettes et en réformant le gouvernement, elle pourra se continuer en paix absolue.

1766. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

la chose vaut mieux que le nom. 

1767. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Mais aussi il y a un historien des plus heureusement doués dont le procédé est autre : il lit, il étudie, il se pénètre pendant des mois et quelquefois des années d’un sujet, il en parcourt avec étendue et curiosité toutes les parties même les plus techniques, il le traverse en tous sens, s’attachant aux moindres endroits, aux plus minutieuses circonstances ; il en parle pendant ce temps avec enthousiasme, il en est plein et vous en entretient constamment, il se le répète à lui-même et aux autres ; ce trop de couleur dont il ne veut pas, il le dissipe de la sorte, il le prodigue en paroles, en saillies et en images mêmes qui vaudraient souvent la peine d’être recueillies, car, plume en main, il ne les retrouvera plus : et ce premier feu jeté, quand le moment d’écrire ou de dicter est venu, il épanche une dernière fois et tout d’une haleine son récit facile, naturel, explicatif, développé, imposant de masse et d’ensemble, où il y a bien des négligences sans doute, bien des longueurs, mais des grâces ; où rien ne saurait précisément se citer comme bien écrit, mais où il y a des choses merveilleusement dites, et où, si la brièveté et la haute concision du moraliste font défaut par moments, si l’expression surtout prend un certain air de lieu commun là où elle cesse d’être simple et où elle veut s’élever, les grandes parties positives d’administration, de guerre, sont si amplement et si largement traitées, si lumineusement rapportées et déduites, et la marche générale des choses de l’État si bien suivie, que cela suffit pour lui constituer entre les historiens modernes un mérite unique, et pour faire de son livre un monument.

1768. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

Les billets qu’il cite, et que sans doute il fabrique, ne valent pas les frais de l’invention ; ils sont d’un maître à écrire. — Bussy aime encore, à la rencontre, à citer des vers, des couplets ou madrigaux de sa façon, et quels vers !

1769. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Il y a longtemps que la réputation de l’abbé de Marolles est faite, et, comme auteur, il ne vaut guère mieux que sa réputation ; et cependant il mérite un souvenir.

1770. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Ce qui lui valait cet honneur posthume d’être ainsi classé à l’improviste, à son rang d’étoile, parmi les poètes de la France, était une magnifique et singulière composition, Le Centaure, où toutes les puissances naturelles primitives étaient senties, exprimées, personnifiées énergiquement, avec goût toutefois, avec mesure, et où se déclarait du premier coup un maître, « l’André Chénier du panthéisme », comme un ami l’avait déjà surnommé.

1771. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

Qu’un certain docteur, Justin Martyr, par exemple, ait dit une chose sans y avoir pensé, elle n’en vaut pas moins pour cela, et il ne faut pas désespérer qu’elle fasse fortune.

1772. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

Thiers essaye là, à l’égard de l’Espagne, ce qu’il essayera quatre ans plus tard et aussi vainement pour la question d’Orient, d’intervenir, de donner à la politique extérieure de la France un peu plus d’action, d’influence déclarée par les armes, de lui valoir un peu de gloire : un baptême de gloire, ç’a toujours été une petite formalité assez essentielle pour sacrer une monarchie.

1773. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Qu’est-ce qui vaut mieux en principe, pour un peuple, de se gouverner soi-même par des représentants directement élus et selon les lois de la raison et d’une opinion publique éclairée et mûrie par la discussion, de telle sorte que le bon sens triomphe invariablement après que tous auront été persuadés, ou d’être gouverné par un seul, même le plus habile ?

1774. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Tes petits bonshommes valent mieux que tes grands ; tu as des coins de Flamand en dessinant ; mais soigne ta peinture ; ça n’est pas serré, ça n’est pas solide, ça n’est pas peint.

1775. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Mieux vaut, ce me semble, laisser ces sortes d’histoires où on les trouve.

1776. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

Il a fallu assez de temps pour que l’œuvre fût appréciée à son prix par les modernes ; mais le bon Amyot avait certainement le sentiment et l’instinct de ce qu’elle valait, lorsqu’il choisir exprès pour l’une des premières traductions du grec qu’il comptait donner au public.

1777. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Tout ce qui entoure Sibylle dans son premier cadre est disposé, concerté à dessein pour la faire valoir.

1778. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

En commençant par l’Albanie et l’Épire, en visitant la Morée, puis l’Attique encore turque, il prend les Grecs pour ce qu’ils valent, sans les surfaire, et se borne à jouir de ses impressions âpres et neuves, à les exprimer toutes vives et sur le temps : « J’aime les Grecs, disait-il, ce sont de spécieux et séduisants vauriens, avec tous les vices des Turcs sans leur courage.

1779. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Autant le faux et fade inédit est méprisable, autant l’inédit qui en vaut la peine est curieux et amusant ; c’est un voyage dans un pays neuf : l’esprit ennuyé et fatigué de croupir sur les mêmes objets s’y renouvelle et s’y rafraîchit.

1780. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

» Tout traducteur est admis, je le sais, à faire valoir les bons côtés de son auteur ; mais il y a lieu de s’étonner que l’écrivain français n’ait pas mieux ressenti l’insulte que ce continuateur pseudonyme faisait, dès les premières lignes, à celui dont il allait suivre si pesamment et dont il eût dû baiser les traces, insulte malheureuse qui est la seule chose de lui qui restera pour qualifier son procédé et dénoncer son âme à défaut de son nom.

1781. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

Notez-le bien : les excès de la passion littéraire, chez ce La Harpe si souvent mis en cause, valent mieux que les mêmes écarts ou les manquements chez Fréron, ils partent d’un meilleur principe ; ils sont d’un ordre supérieur, de l’ordre tout intellectuel, exempts et purs de tout trafic, sans alliage d’industriel et de mercantile.

1782. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Soit que, pour les sceller dans un livre, vivants, J’exhume les hauts faits qu’ont emportés les vents ; Soit qu’il faille tailler l’histoire en épopée, Sire, voici ma plume : elle vaut une épée.

1783. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Cette tentative, qui n’est point la seule de son espèce et qui se rattache à tout un mouvement provincial en faveur des anciens idiomes ou patois, vaut pourtant la peine qu’on la remarque, et peut prêter à quelques réflexions.

1784. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

Cela lui valut des couplets satiriques et des épigrammes.

1785. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

C’est ainsi qu’il devina, dès la formation de l’armée de réserve à Dijon, le plan de Bonaparte pour la seconde guerre d’Italie, sa ligne d’invasion par le Valais, et, dans un souper à Berne entre officiers, il fit un pari que l’événement, cinq mois après, justifia.

1786. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

Les meilleurs en ont : les Mortins qui en valent la peine ne sont pas ainsi tout entiers.

1787. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

On remarquera que dans ses tours il conserve par moments des traces légères d’une langue antérieure à la sienne, et je trouve pour mon compte un charme infini à ces idiotismes trop peu nombreux qui lui ont valu d’être souligné quelquefois par les critiques du dernier siècle.

1788. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Si nous avions trouvé le nom de Jean-Baptiste sommeillant dans un demi-jour paisible, nous nous serions gardé d’y porter si rudement la main ; ses malheurs seuls nous eussent désarmé tout d’abord, et nous l’eussions laissé sans trouble à son rang, non loin de Piron, de Gresset et de tant d’autres, qui certes le valaient bien.

1789. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Cela d’ailleurs n’en vaut pas la peine, et l’injustice se consacrera.

1790. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

Mais n’aurait-il pas mieux valu, dira-t-on, ramener à la vertu par la philosophie ?

1791. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Il eût peut-être mieux valu que la nation entière fût réunie sous un seul gouvernement ; ses anciens souvenirs se seraient ainsi plus tôt réveillés, et le sentiment de sa force eût ranimé celui de sa vertu.

1792. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre premier. De l’amour de la gloire »

Par une sorte d’abstraction métaphysique, on dit souvent que la gloire vaut mieux que le bonheur ; mais cette assertion ne peut s’entendre que par les idées accessoires qu’on y attache ; on met alors en opposition les jouissances de la vie privée avec l’éclat d’une grande existence ; mais donner à quelque chose la préférence sur le bonheur, serait un contresens moral absolu.

1793. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

Ne prenons ces métaphores que pour ce qu’elles valent, c’est-à-dire pour des locutions qui traduisent en langage ordinaire les faits positifs que nous constatons.

1794. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

D’Holbach534 vaut mieux.

1795. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

Ces romans ne valent que si l’on y cherche les passions et les idées de Mme de Staël : si on les considère dans leur objectivité d’œuvres d’art, ce sont de purs poncifs.

1796. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

I Apparemment il n’est pas inutile, pour voir dans la réalité ce qui vaut la peine d’y être vu, d’avoir commencé par ne pas la regarder de trop près, par être un poète, un rêveur sans plus, un être à sensations délicates, vibrant pour des riens, et qui se contente de souffrir ou de jouir démesurément des choses sans avoir souci de les photographier.

1797. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Ces promesses-là, on sait ce qu’en vaut l’aune.

1798. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Quel grand seigneur vaut M. 

1799. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Pour avoir le vrai des Maximes, il faut les prendre au sens relatif, et substituer par la pensée au mot toujours, qui embrasse tous les temps, le correctif presque toujours, qui en maintient la vérité absolue quant à la Fronde, et qui n’ôte pas tout espoir à la nature humaine, ni tout courage de chercher à valoir mieux97.

1800. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Sa présence achalandait le débit et lui valut un regain de succès.

1801. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

. — Comme on a beaucoup parlé des traductions, je n’en dirai qu’un mot en finissant, pour ne pas paraître mépriser ce genre de travail, ou l’estimer plus qu’il ne vaut.

1802. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Mme de Graffigny finit par juger Voltaire « le plus malheureux homme du monde » : Il sait tout ce qu’il vaut, dit-elle, et l’approbation lui est presque indifférente ; mais, par la même raison, un mot de ses adversaires le met ce qui s’appelle au désespoir : c’est la seule chose qui l’occupe et qui le noie dans l’amertume.

1803. (1913) Le bovarysme « Troisième partie : Le Bovarysme, loi de l’évolution — Chapitre I. Le Bovarysme de l’individu et des collectivités »

Cet emprunt à un modèle étranger ne contrarie en lui aucune disposition déjà prise, ne brise rien qui déjà existe, ou vaille la peine d’être conservé, ne se heurte à rien qui, par le fait d’avoir duré, ait acquis des droits à vivre et à persévérer dans sa forme propre.

1804. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Folantin, dans A Vau l’eau, ou le passage suivant de A Rebours, qui est un exemple parfait du paralogisme pessimiste, consistant à ôter d’un ensemble toute bonne qualité, et à le déclarer ensuite mauvais : « Il ne put s’empêcher de s’intéresser au sort de ces marmots et de croire que mieux eut valu pour eux que leur mère n’eût pas mis bas.

1805. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Celui qui manie l’instrument peut mieux que personne nous en faire connaître les avantages et les inconvénients : seul, il sait les difficultés qu’il rencontre et les moyens de les éluder, ou, ce qui vaut mieux encore, de les tourner à son profit.

1806. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Si le genre facile et heurté comporte des négligences, des incorrections, il ne comporte ni léché, ni faiblesse, il est de verve et de fougue : la vigueur de certaines parties fait sortir d’une manière insupportable le faible des autres ; il les vaut mieux non faites que faibles.

1807. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Si Rubens avoit besoin de figures nuës pour faire valoir son dessein et son coloris, il pouvoit introduire dans son tableau des forçats aidans au débarquement et les mettre en telle attitude qu’il auroit voulu.

1808. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

Volontiers je distribuerais les pièces de théâtre en quatre classes : celles qui sont meilleures à la lecture qu’à la représentation, celles qui sont aussi bonnes au cabinet qu’au théâtre, celles qui sont moins bonnes imprimées qu’entendues, et celles qui ne valent pas même la peine qu’on les imprime.

1809. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

La solitude ne vaut rien à l’homme, parce qu’elle n’est pas son état naturel.

1810. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

La Vache au taureau a révolté des pudeurs que je trouve, celles-là, par trop rougissantes, car c’est, pour moi, un groupe qui vaut le marbre dans sa plasticité et digne de la main de Michel-Ange ou de Puget, ces forts sincères qui n’avaient pas peur de la force !

1811. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

C’est un voltairien qui, sur bien des points, vaut mieux que Voltaire et a l’air d’en descendre… par les femmes ; car il n’a pas la fibre si sèche, et son cœur ne bat pas, dru comme une chiquenaude, dans une enveloppe de parchemin !

1812. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VII. Le cerveau et la pensée : une illusion philosophique »

Autant vaudrait s’imaginer qu’une pièce de monnaie usée, en perdant la marque précise de sa valeur, a acquis une puissance indéfinie d’achat.

1813. (1887) La banqueroute du naturalisme

Mieux valait attendre ; et, puisque aussi bien, de roman en roman, il allait s’éloignant un peu plus de la décence, du naturel, et de la vérité, on en reparlerait, pour la dernière fois, quand il en serait tout à fait sorti.

1814. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

En voici une que nous donnons pour ce qu’elle peut valoir.

1815. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

De même que ψ vaut πσ, que ξ vaut κσ, & que ζ vaut δσ ; ainsi φ vaut ΠΗ, χ vaut ΚΗ, & θ vaut ΤΗ.

1816. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Ce colibri lui valut bien des peines, une querelle ingrate, ridicule… Il n’aura même pas eu la consolation de recevoir, sous la triste lumière de l’Institut, ce compagnon, comme lui amoureux des âmes que Dieu tire vers soi. […] Cela lui valut d’être précipité d’un coup de pied dans la boîte à houille par un surveillant que des Chinoisdevaient plus tard empaler. […] Mais mieux vaut l’avoir avec soi. […] il aimait passionnément faire valoir le droit qui devait ne pas lui servir. […] Son poème Rendez-vous avec la mort (I have a rendezvous with Death) lui a valu une célébrité posthume.

1817. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Il est spirituel, homme de bonne compagnie, capable de sourires, et même d’échappées de bonne humeur un peu libre, dans la mesure qui sied, c’est-à-dire rarement, mais sans pruderie : « En vérité ce que je vous demande vaut à peine la galerie de Mlle Amphitrite (un vaisseau qu’on avait lancé la veille avec quelque difficulté) qui fit hier tant de grimaces, comme toutes les femmes, pour la chose du monde dont elle avait le plus d’envie. » — Il demande à son gouvernement un secrétaire de légation. […] Mais non, l’homme est né libre, voilà l’évidence rationnelle, voilà l’axiome ; rien ne vaut contre. […] Que les fils vaillent mieux que les pères, ce n’est pas seulement un fait, ce leur est un devoir. […] Ce sentiment général que la distinction et la supériorité morale (Delphine), que la distinction et la supériorité intellectuelle (Corinne) ne sont pour tous, et surtout pour la femme, que des conditions d’infortune ; ce sentiment aussi que mieux vaudrait le bonheur obscur et tout simple que tant d’heureux dons qui vous font plus admirée que chérie ; cette sorte de colère enfin contre l’iniquité d’un tel sort, ces voyages, ces courses fiévreuses, ces poursuites du bonheur qui fuit, Corinne en Angleterre, Delphine en Allemagne, départs subits, arrêts, retours, images des agitations d’un cœur ardent et inapaisé ; tout cela est bien vivant et individuel, sent la confidence et presque la confession, fait entendre, tout proche, le battement du cœur. […] Elle assure que le mysticisme ne rend indifférent qu’à ce qui ne vaut pas qu’on le veuille, mais, cette part faite, laisse d’autant plus l’âme active pour la réalisation des œuvres de liberté et de justice.

1818. (1881) Le roman expérimental

Littérairement, il vaut dans son petit doigt plus que dix académiciens pris au hasard sur les bancs de la docte compagnie. […] Quand on n’apporte pas ces dons, autant vaudrait-il vendre de la chandelle que de se mêler d’écrire des romans. […] Nous valons plus ou moins, selon que la science nous a touchés plus ou moins profondément. […] Tous nos marivaudages, toutes nos quintessences de forme ne valent pas un mot juste mis en sa place. […] Bigot vaut beaucoup mieux que son étude.

1819. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

La Fontaine lui-même, déjà, dans le Songe de Vaux, avait introduit et fait parler Hortésie ou l’art des jardins, qui dispute le prix à Palatiane, Appellanire et Calliopée (les arts de l’architecture, de la peinture et de la poésie). […] C’est chose convenue d’en faire une seconde Thérèse Le Vasseur… Je l’ai bien connue, et jusqu’à sa mort, moi qui vous parle ici, monsieur, et dans ma vie entière déjà longue, je n’ai jamais rencontré son égale, cœur et âme ; ses dernières années se sont éteintes dans les plus amères épreuves, sans qu’un seul jour elle ait démenti le noble nom confié à son honneur ; mais, je l’avoue, elle avait les inconvénients de ses qualités, une franchise indomptable surtout, qui lui a valu la plupart de ses ennemis : l’ingratitude a fait les autres. — Je n’ai nul intérêt, monsieur, dans cette protestation posthume ; mais vous me paraissez digne de la vérité, et je viens de la dire. — Au reste, si vous teniez aux détails réels de la vie intime de Delille, je vous offre le manuscrit laissé par sa veuve… » Ce manuscrit nous a été communiqué, en effet, par la confiance de la personne qui l’a entre les mains, et nous en avons tenu compte dans cette réimpression.

1820. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

L’article manque en latin, et c’est certainement une imperfection réelle ; mais il existe dans les langues romanes, chez qui c’est certainement aussi un perfectionnement. » Vous savez, messieurs, qu’à l’époque la plus brillante et la plus pure de la langue latine, Auguste était tellement préoccupé de la clarté et de la précision qu’il sentait bien que cette noble langue n’avait pas au même degré que la dignité ou la grâce, qu’il n’hésitait pas à ajouter des prépositions aux verbes, à répéter les conjonctions : « Præcipuamque curam duxit, sensum animi quam apertissime exprimere : quod quo facilius efficeret, aut necubi lectorem vel auditorem obturbaret ac moraretur, neque proepositiones verbis addere, neque conjunctioncs sœpius iterare dubitavit, quoe detractae afferunt aliquid obscuritatis, etsi gratiam augent34. » Les langues romanes, le vieux français en particulier, tout en défigurant à tant d’égards et en étant si prodigieusement loin de valoir la langue d’Auguste, s’acheminaient du moins à répondre, en fait de clarté et de précision, à la grande préoccupation d’Auguste. […] Prenez-le pour ce qu’il vaut, c’est-à-dire pour fort peu de chose, mais attachez-y, je vous prie, le souvenir de mes sentiments bien dévoués. » « E.

1821. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

. — Elles sont permanentes ; en effet, la proposition par laquelle j’affirme la possibilité et la nécessité de telle sensation à telles conditions est générale et vaut pour tous les moments du temps. […] Car la proposition par laquelle j’affirme la possibilité et la nécessité de telles sensations à telles conditions est abstraite et vaut non seulement pour moi et tous les individus réels, mais pour tous les individus possibles.

1822. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Les papes cependant s’efforçaient de transformer par la magnificence des édifices Avignon en une Rome des Gaules ; la vie qu’on y menait était élégante et raffinée ; les jeunes gens même à qui la tonsure donnait droit aux bénéfices ecclésiastiques sans leur imposer les devoirs du sacerdoce, fréquentaient les académies et les palais des femmes plus que les églises ; leur costume était recherché et efféminé, « Souvenez-vous », dit Pétrarque dans une lettre à son frère Gérard, où il lui retrace ces vanités de leur jeunesse, « souvenez-vous que nous portions des tuniques de laine fine et blanche où la moindre tache, un pli mal séant auraient été pour nous un grand sujet de honte ; que nos souliers, où nous évitions soigneusement la plus petite grimace, étaient si étroits que nous souffrions le martyre, à tel point qu’il m’aurait été impossible de marcher si je n’avais senti qu’il valait mieux blesser les yeux des autres que mes propres nerfs ; quand nous allions dans les rues, quel soin, quelle attention pour nous garantir des coups de vent qui auraient dérangé notre chevelure, ou pour éviter la boue qui aurait pu ternir l’éclat de nos tuniques !  […] Une circonstance historique bizarre comme ce temps avait valu à Jacques Colonna, l’ami de Pétrarque, l’évêché de Lombez et la faveur du pape Jean XXII, qui régnait à Avignon.

1823. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Laissons donc la photographie, qui ne vaudra jamais dans le domaine de l’art le coup de crayon inspiré et magistral que Michel-Ange, en visitant Raphaël absent, laissa de sa main sur le carton des noces de Psyché, contre la porte de l’atelier de la Fornarina ! […] M. de Lécluse s’est toujours oublié lui-même pour faire valoir les talents de ses rivaux.

1824. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Goethe, aussi fier de ce succès que Schiller lui-même, ne manqua pas une occasion de faire valoir son nouvel ami à la cour de Weimar. […] Son printemps ne vaut pas les hivers que nous avons traversés et qui ont blanchi nos fronts.

1825. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Et comme j’avais conscience de le valoir tout au moins, et d’avoir en plus mon chien pour me seconder, je lui répondis que je voulais bien le suivre. […] Du moment que l’hirondelle a trouvé dans nos maisons tant de commodités pour y établir son nid, on l’a vue abandonner avec une sagacité vraiment remarquable ses anciennes retraites dans le creux des arbres, et prendre possession de nos cheminées, ce qui, sans aucun doute, lui a valu le nom sous lequel on la connaît généralement.

1826. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

La route praticable entre ce rempart et ce fossé naturels, si étroite qu’un chariot l’aurait encombrée, était, en outre, barrée par un vieux mur pélasgique, ébréché par la ruine, disjoint par le temps, mais dont la masse valait une forteresse en un pareil milieu. […] Les restes d’Athènes valurent son élite.

1827. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

En raison du pittoresque prévu, que l’Europe peut vous offrir, ça n’en vaut vraiment pas la peine. […] Il ajoute que toutes les femmes écrivent aussi bien qu’elle, et qu’il apportera, la prochaine fois, cent cinquante lettres de femmes qui valent les lettres de la très célèbre épistolière.

1828. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Un succès au théâtre, ne vaut pas les embêtements, et l’émotion qu’avait, ce soir, Hennique ! […] Il aurait désiré me voir, mais le médecin qui le soigne, a déclaré qu’il valait mieux qu’il ne vît personne, et qu’il avait besoin d’être traité tout autant par le silence que par le bromure de potassium.

1829. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Et la pensée exprimée, autrement dit littérature, étant la plus noble fonction de l’homme, un seul groupe d’hommes pensants dans un siècle vaut mieux pour l’histoire que des multitudes qui sèment et qui broutent : Fruges consumere nati  ! […] Il vaut mieux accepter franchement le néant d’ici-bas que de lutter ridiculement et péniblement avec l’impossible.

1830. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

C’est en vain qu’on en chercherait la trace dans quelque chose d’actuel et de déjà réalisé : autant vaudrait chercher l’obscurité sous la lumière. […] Sur ce fond de généralité ou de ressemblance sa mémoire pourra faire valoir les contrastes d’où naîtront les différenciations ; il distinguera alors un paysage d’un autre paysage, un champ d’un autre champ ; mais c’est là, nous le répétons, le superflu de la perception et non pas le nécessaire.

1831. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

Mais pour qu’ils s’y prêtent, point n’est besoin d’en faire des quantités pures : autant vaudrait les réduire au néant. […] En concluant de là qu’une durée « est double d’elle-même » Zénon restait dans la logique de son hypothèse, et son quatrième argument vaut exactement autant que les trois autres.

1832. (1903) La renaissance classique pp. -

Pour nous qui savons, Dieu merci, ce que valent les définitions et les axiomes esthétiques, écartons les mots et regardons au fond les choses. […] Car rien ne vaut dans son œuvre les magnifiques lamentations qu’il a élevées sur tous les lieux déserts où il a promené ses mélancolies et ses impuissances, depuis les ruines de la Rome antique jusqu’à celles d’Athènes, de Carthage et de Jérusalem.

1833. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19

Un homme de la Cour allait à l’Opéra, et voyant son carrosse arrêté par la file de ceux qui allaient à l’église où Massillon devait prêcher, il se dit qu’un spectacle en valait bien un autre, et il entra dans l’église : il n’en sortit que touché au cœur.

1834. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Massillon fut reçu à l’Académie française le 23 février 1719, en remplacement de ce même ami, l’abbé de Louvois, qui lui avait déjà valu l’évêché de Clermont13.

1835. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Cela ne l’oblige guère, et il ne cesse de vaquer, par monts et par vaux, à l’accroissement et à l’engrossement de son trésor.

1836. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

autant eût valu le pavé le plus accablant.

1837. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Or si l’âme souffre par elle-même indépendamment du corps, il est à croire qu’elle pourra souffrir également dans une autre vie ; conséquemment l’autre monde ne vaut pas mieux que celui-ci.

1838. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Ce n’est point de sa part une question d’amour-propre ; il a gardé cela des érudits, que pour lui, en fait de bonnes pensées, citation vaut invention.

1839. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

Ceux qui auront assez de loisir pour lire plus avant, verront que j’aime la réputation de cet auteur ; que je fais valoir quelques-unes de ses opinions, et que je respecte toutes les autres.

1840. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

sans doute, il eût mieux valu lutter contre son cœur, et, à force de courage et de vigilance, se sauver de toute faiblesse.

1841. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Ces derniers mots couverts paraissent avoir été à l’adresse de Mellin de Saint-Gelais, poète de cour et homme de goût comme nous dirions, lequel s’était permis dès l’abord, contre Ronsard et sa manière, des railleries qu’il continua encore quelque temps, et dont enfin il se désista : Mellin vieillissait et allait mourir, et après les premières escarmouches, il sentit qu’il valait mieux faire sa paix avec cette jeunesse que de soutenir une guerre inégale.

1842. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Cet homme, qui « passait sa vie entre dix ou douze personnes, en cinq ou six rues et deux ou trois maisons », et qui ne pouvait souffrir un vent coulis dans le cabinet de Mme de Rambouillet, s’en va courir par monts et par vaux, et jusque par-delà les colonnes d’Hercule.

1843. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Il me siérait mal de parler de la capacité que je crois avoir pour un tel emploi ; ainsi, madame, c’est encore à vous à me faire valoir par les endroits que vous trouverez moins défectueux dans ma personne.

1844. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Votre prédécesseur était un sot ; il ne m’envoyait que de petits fromages, qui ne valent pas les grands.

1845. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Retirée les jours suivants à sa maison de Meudon, et devenue peu après assez sérieusement malade, elle reçut un matin, par les mains d’un vieux valet de chambre, une lettre du duc d’Orléans, très affectueuse, dans laquelle il regrettait de ne pas oser venir lui-même, et la priait de passer chez lui dès qu’elle serait mieux, « ajoutant que tout le monde l’avait abandonné et qu’il espérait que sa malheureuse situation lui vaudrait un pardon, si elle le croyait coupable ».

1846. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Puis, rentrant en lui-même, il s’était dit, pour se consoler : « Ce que je suis vaut mieux encore ; ce que je fais est de plus de portée et plus durable. » Dans tout écrivain, même supérieur, il y a le côté faible, le défaut de la cuirasse, ce qu’on appelle le talon d’Achille.

1847. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Sa philosophie diffère peu de celle de Montaigne, de ce Michel dont l’Éloge en ce temps-là était mis au concours par l’Académie, et que, lui, sans tant de façons, il lisait et relisait sans cesse : « Il ne m’eût fallu peut-être que sa fortune pour le valoir de tout point, génie à part cependant.

1848. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Vous aurez peine à imaginer qu’une jeune princesse, née en France, et élevée au Palais-Royal, puisse compter cela pour un plaisir ; je fais ce que je puis pour le lui faire valoir plus que je ne le compte moi-même.

1849. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

Mais son naturel et son sentiment valent mieux que sa métaphysique, et sa belle intelligence touche à la puissance du génie.

1850. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Les Français se développent aujourd’hui, dit-il, et ils valent la peine d’être étudiés.

1851. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Un jésuite très instruit, le Père Cahour, qui se livre à d’utiles travaux de littérature, vulgarisant et développant à son point de vue les résultats des premiers investigateurs, s’est attaché à faire valoir les mérites et l’espèce de pathétique grave et majestueux de cette sorte de drame primitif moderne qui était une annexe de l’office divin les jours de grandes fêtes, qui fleurissait et se déroulait dans le sanctuaire et avait sa racine jusque sous l’autel.

1852. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite.) »

Et ils n’en valent pas moins pour cela.

1853. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

» Micion, toutefois, estime que son frère, avec sa rigidité, a tort, et quoique Eschine, ce jour-là, lui donne bien de l’inquiétude, il ne se blâme pas de le traiter si indulgemment, il repasse à ce sujet toutes ses maximes d’éducation débonnaire et s’y confirme : l’affection, pour stimuler au bien, vaut mieux que la crainte ; un père n’est pas un tyran ni un maître, etc.

1854. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

L’auteur a déjà eu sa récompense, non seulement dans cette immense curiosité du public où il entre bien du pêle-mêle, mais (ce qui vaut mieux) dans le suffrage de quelques esprits distingués dont la voix se discerne et compte plus que tous les bruits.

1855. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Il faut parler, il faut juger, même quand les choses n’en valent guère la peine ; il faut s’étendre et motiver, et savoir intéresser encore, tout en louant et en blâmant.

1856. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Il souffrait (ce qui vaut mieux) des débats irritants, des récriminations violentes qui remettaient toujours en avant les noms de Marat et de Robespierre ; il accusait les Girondins et surtout le ministre Roland d’avoir perdu bien du temps à des querelles jalouses : il avait hâte qu’on prît les grandes et décisives mesures pour la défense du territoire.

1857. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Le cœur d’un homme vaut tout l’or d’un pays, ce beau vers d’un poète du Moyen-Age lui a paru avoir dû se réaliser et avoir trouvé son écho en bien des provinces de notre France.

1858. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

On formait toutes les années des camps dans les provinces, où les troupes étaient exercées par des commissaires-inspecteurs instruits et formés aux grandes manœuvres de la guerre ; l’impératrice se rendit elle-même à différentes reprises dans les camps de Prague et d’Olmütz, pour animer les troupes par sa présence et par ses libéralités- : elle savait faire valoir mieux qu’aucun prince ces distinctions flatteuses dont leurs serviteurs font tant de cas ; elle récompensait les officiers qui lui étaient recommandés par ses généraux, et elle excitait partout l’émulation, les talents et le désir de lui plaire.

1859. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre (suite et fin.) »

Le sacrifice à faire à Lunéville était indiqué par la nature des choses ; c’était celui de nos conquêtes italiennes : mieux valait pour nous posséder Anvers que Milan. » Mais, comme M. 

1860. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

Le Louis XV des premières années de Mme de Pompadour valait mieux que le Louis XV de la Dubarry.

1861. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

J’appris à me taire, à écouter attentivement ce qui valait la peine d’être retenu, m’ennuyer quelquefois sans en avoir l’air, et enfin à dissimuler mes premières impressions qui m’avaient jusque-là dominé.

1862. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

Ne valait-il pas bien celui-ci, celui-là ?

1863. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

C’est par là surtout qu’on peut valoir encore.

1864. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. PROSPER MÉRIMÉE (Essai sur la Guerre sociale. — Colomba.) » pp. 470-492

» elle répond par un oui simple en rougissant. « Puis elle leva les yeux, et, n’apercevant sur la physionomie de son père aucun signe de courroux, elle se jeta dans ses bras et l’embrassa comme les demoiselles bien élevées font en pareille occasion. » Toujours un peu d’ironie, on le voit, mais qui ne fait que mieux valoir les sentiments choisis et naturels.

1865. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Or j’ai soigneusement recherché dans ses œuvres les traces de ces premières et profondes souffrances ; je n’y ai trouvé d’abord que dix vers datés également de Londres, et du même temps que le morceau de prose ; puis, en regardant de plus près, l’idylle intitulée Liberté m’est revenue à la pensée, et j’ai compris que ce berger aux noirs cheveux épars, à l’œil farouche sous d’épais sourcils, qui traîne après lui, dans les âpres sentiers et aux bords des torrents pierreux, ses brebis maigres et affamées ; qui brise sa flûte, abhorre les chants, les danses et les sacrifices ; qui repousse la plainte du blond chevrier et maudit toute consolation, parce qu’il est esclave ; j’ai compris que ce berger-là n’était autre que la poétique et idéale personnification du souvenir de Londres, et de l’espèce de servitude qu’y avait subie André ; et je me suis demandé alors, tout en admirant du profond de mon cœur cette idylle énergique et sublime, s’il n’eût pas encore mieux valu que le poète se fût mis franchement en scène ; qu’il eût osé en vers ce qui ne l’avait pas effrayé dans sa prose naïve ; qu’il se fût montré à nous dans cette taverne enfumée, entouré de mangeurs et d’indifférents, accoudé sur sa table, et rêvant, — rêvant à la patrie absente, aux parents, aux amis, aux amantes, à ce qu’il y a de plus jeune et de plus frais dans les sentiments humains ; rêvant aux maux de la solitude, à l’aigreur qu’elle engendre, à l’abattement où elle nous prosterne, à toute cette haute métaphysique de la souffrance ; — pourquoi non ? 

1866. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Ce sentiment délicat et amer, rendu avec une subtilité vive, et multiplié dans des tableaux attachants, lui a valu des admirateurs individuels très-empressés, très-sincères, parmi cette foule de jeunes talents plus ou moins blessés dont il épousait la cause et dont il caressait la souffrance.

1867. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

Une méthode vaut surtout en raison de celui qui l’exploite.

1868. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre I. Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. »

Encore aujourd’hui trois de ces Codes, ceux de l’Inde, de la Chine et des musulmans, gouvernent des contrées aussi vastes que notre Europe et des peuples qui nous valent bien.

1869. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

Au lieu du mot bara, mettez le mot tree ; pour un homme qui ne sait pas l’anglais, les deux se valent et aboutissent au même effet nul ; pour un Anglais, le mot tree a justement les propriétés que nous venons de trouver dans le mot arbre. — Un nom que l’on comprend est donc un nom lié à tous les individus que nous pouvons percevoir ou imaginer d’une certaine classe et seulement aux individus de cette classe.

1870. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Les romantiques furent excusables de tirer dessus : quoique, peut-être, il eût mieux valu arracher aux Baour-Lormian et aux Viennet l’illusion qui les rendait forts, et tourner contre eux le maître et les modèles même dont ils se croyaient les défenseurs.

1871. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Et la question s’agite obscurément en lui, de savoir ce qui vaut le mieux de cette vie délicieuse, innocente, insignifiante et puérile, ou de l’autre vie, la vie d’Occident, celle qui a le vice et le mal, l’effort et la vertu.

1872. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

Ce faiseur de tours en vaut la peine.

1873. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

On ne les attendait pas ; ils viennent tout à coup rappeler l’intelligence au but moral de toute science, qui est de savoir pour mieux valoir.

1874. (1890) L’avenir de la science « V »

Si je croyais à une religion, ma foi aurait plus d’aliment, je l’avoue ; mais mieux vaut peu de bonne science que beaucoup de science hasardée.

1875. (1890) L’avenir de la science « XVI »

C’est folie que d’y chercher spécialement de la science ; notre science vaut incontestablement bien mieux que celle qu’on peut y trouver.

1876. (1886) De la littérature comparée

toujours, distinguer entre celles qui valent la peine d’être arrêtées et serties et celles qu’il faut laisser passer comme un vol d’oiseaux passagers ; l’Université les repousse toutes, tant elle craint de prendre des bulles de savon pour des étoiles.

1877. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

Le jeu ne vaut pas la chandelle de ce bas et sordide amour si grossièrement rallumé.

1878. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

Cela vaut la peine qu’on s’y arrête, pour examiner la valeur d’un tel jugement, surtout lorsque des pièces positives et neuves sont produites à l’appui.

1879. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Son originalité la plus réelle consistait en cette vocation et cette verve de pédagogie poussée jusqu’à la manie, qui lui valut tant d’épigrammes, mais qui du moins faisait qu’elle ne ressemblait à nulle autre.

1880. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Qu’on reconnaisse le roi ou non, cela ne vaut pas six liards ; c’est de la France, et non d’étrangers battus, conspués, haïs, qu’il doit se faire adopter.

1881. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

cette pièce en cinq actes et en vers, ce phénix de haute comédie, qui a valu tant d’applaudissements et de profits à son auteur, on dit qu’il n’en est pas l’auteur véritablement, qu’il l’a copiée ou imitée, qu’il l’a prise je ne sais où. » Les rivaux jaloux, les vaudevillistes dépassés par un ancien confrère, les auteurs critiqués dans le Journal de l’Empire, allaient s’informant, remontant à la source, et, en attendant, ils répétaient le fait dans tout son vague et l’amplifiaient.

1882. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

C’était sans doute sa réputation de voyageur qui valait à Regnard les visites de ces princes curieux du plaisir et de l’esprit, et c’était le sel de sa conversation autant que sa bonne table qui les ramenait2.

1883. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Or, s’il y a quelque chose de certain, c’est l’impuissance des fous à produire rien qui vaille par imagination.

1884. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

Il n’est pas de si médiocre écrivain auquel il suffise, pour son coup d’essai, de découvrir des vérités applicables àun grand royaume, et qui ne reste mécontent de lui-même, s’il n’a pu renfermer le genre humain dans le sujet de son discours. » Le point de départ des études de M. de Tocqueville semble avoir été ce mot célèbre de M. de Serres : « La démocratie coule à pleins bords. » Il a cru que la révolution démocratique était inévitable, ou plutôt qu’elle était faite, et au lieu de raisonner à priori sur la justice ou l’injustice de ce grand fait, il a pensé qu’il valait mieux l’observer, et, laissant à d’autres le soin de l’exalter et de la flétrir, il s’est réservé de la connaître et de la comprendre.

1885. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

En soutenant qu’il n’y a pas de discipline absolue dans les beaux-arts, ou du moins que cette discipline ne se compose que de quelques principes très-généraux qui se plient à d’innombrables applications, veux-je dire que tout est également beau, que toutes les époques littéraires se valent, ou encore que toutes les beautés passent à leur tour, qu’elles ne charment que pendant un temps ou doivent céder la place à des beautés nouvelles, également mobiles, également périssables ?

1886. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — La banqueroute du préraphaélisme »

Jetez les yeux sur telle œuvre de Burne-Jones ou de Watts32 et voyez si l’un ou l’autre de ces artistes semble avoir, un seul instant, possédé la notion de ce que peut valoir l’atmosphère dans une œuvre d’art, de ce que signifient la lumière et la couleur, un être vivant au plein air, un visage humain, de ce qu’est en un mot la vie dans son essence et sa réalité, dans sa multiple et permanente expression.

1887. (1888) Portraits de maîtres

La plus simple équité réclame contre cette confusion autant vaudrait estimer les grands poètes de tous les temps à la mesure de leurs débuts, Virgile par le Ciris, Horace par l’Épode contre Canidie, Corneille par Mélite, Racine par Alexandre. […] Ces Novissima verba ce sont avec certaines Contemplations les chefs-d’œuvre de notre poésie élégiaque singulièrement agrandie depuis « la plainte aux nymphes de Vaux », de même que l’Ode sur les révolutions qui termine ce volume nous figure un des chefs-d’œuvre de la poésie lyrique. […] La chanson de la Bonne vieille, sans valoir le sonnet de Ronsard, comporte encore bien des détails délicats. […] En 1821, étudiant dans la capitale, il juge que Paris ne vaut pas « les prés de Certines ». […] Il en rapporta la Grèce moderne qui parut en 1830 et lui valut de glorieux suffrages, entre autres ceux de Villemain, toujours bienveillant et juste envers lui, et de Victor Hugo, qui plaçait ce livre au-dessus de l’Itinéraire.

1888. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Bien des enfants d’hommes distingués, les fils des Royer-Collard, des Halle, des Beugnot, des Sacy, étaient dans cette institution, qui n’en valait pas mieux pour cela. […] Vitet, l’homme de l’art, — des beaux-arts, — des premiers enthousiasmes pour le beau, des retours animés et des studieux élans vers le moyen âge roman et gothique, le passionné visiteur des cathédrales des bords du Rhin, eût été des mieux choisis ; mais je ne sais quoi d’un peu discret et d’un peu retenu dans le courant de l’entretien familier n’eût point valu peut-être, pour un commerce d’aussi courte durée, l’entrain, l’abandon et la rapidité d’Ampère. […] Et maintenant que je suis parvenu au terme de cette longue et encore bien incomplète description d’une nature à la fois si riche et si éparse, je reviens sur une question que je me suis faite et à laquelle il semble que j’aie déjà répondu, et, me remettant à douter (ce qui est mon fort), je me demande derechef si en effet il eût mieux valu pour Ampère concentrer son esprit, son étude et son talent sur une œuvre et sur un livre, sur cette Histoire littéraire de la France à laquelle je mettais tant de prix et que je lui désignais comme son meilleur emploi.

1889. (1904) Zangwill pp. 7-90

ce que La Fontaine, sans s’en douter, redira plus tard. »… Sans s’en douter vaut un certain prix. […] Mais, si on l’ouvre pour examiner l’arrangement intérieur de ses organes, on y trouve un ordre aussi compliqué que dans les vastes chênes qui la couvrent de leur ombre ; on la décompose plus aisément ; on la met mieux en expérience ; et l’on peut découvrir en elle les lois générales, selon lesquelles toute plante végète et se soutient. » Je me garderai de mettre un commentaire de détail à ce texte ; il faudrait écrire un volume ; il faudrait mettre, à chacun des mots, plusieurs pages de commentaires, tant le texte est plein et fort ; et encore on serait à cent lieues d’en avoir épuisé la force et la plénitude ; et je ne peux pas tomber moi-même dans une infinité du détail ; d’ailleurs nous retrouverons tous ces textes, et souvent ; c’était l’honneur et la grandeur de ces textes pleins et graves qu’ils débordaient, qu’ils inondaient le commentaire ; c’est l’honneur et la force de ces textes braves et pleins qu’ils bravent le commentaire ; et si nul commentaire n’épuise un texte de Renan, nul commentaire aussi n’assied un texte de Taine ; aujourd’hui, et de cette conclusion, je ne veux indiquer, et en bref, que le sens et la portée, pour l’ensemble et sans entrer dans aucun détail ; à peine ai-je besoin de dire que ce sens, dans Taine, est beaucoup plus grave, étant beaucoup plus net, que n’étaient les anticipations de Renan ; ne nous laissons pas tromper à la modestie professorale ; ne nous laissons d’ailleurs pas soulever à toutes les indignations qui nous montent ; je sais qu’il n’v a pas un mot dans tout ce Taine qui aujourd’hui ne nous soulève d’indignation ; attribuer, limiter Racine au seul dix-septième siècle, enfermer Racine dans le siècle de Louis XIV, quand aujourd’hui, ayant pris toute la reculée nécessaire, nous savons qu’il estime des colonnes de l’humanité éternelle, quelle inintelligence et quelle hérésie, quelle grossièreté, quelle présomption, au fond quelle ignorance ; mais ni naïveté, ni indignation ; il ne s’agit point ici de savoir ce que vaut Taine ; il ne s’agit point ici de son inintelligence et de son hérésie, de sa grossièreté, de son ignorance ; il s’agit de sa présomption ;  il s’agit de savoir ce qu’il veut, ce qu’il pense avoir fait, enfin ce que nous voyons qu’il a fait, peut-être sans y penser ; il s’agit de savoir, ou de chercher, quel est, au fond, le sens et la portée de sa méthode, le sens et la portée des résultats qu’il prétend avoir obtenus ; ce qui ressort de tout le livre de Taine, et particulièrement de sa conclusion, c’est cette idée singulière, singulièrement avantageuse, que l’historien, j’entends l’historien moderne, possède le secret du génie. […] Mais il y en aura une. qui le franchira ; l’esprit triomphera. » Des milliers d’humanités ont peut-être sombré dans ce défilé : Théoctiste nous le dit pour nous effrayer ; mais Renan, bon père, nous le dit parce que c’est vrai, et aussi à seule fin de nous rassurer ; lui-même il se rassure ainsi ; la réalisation de son Dieu en vase clos l’épouvante lui-même ; et c’est pour cela qu’il met la réalisation du risque au passé, de l’indicatif, passé indéfini ; c’est acquis ; c’est entendu ; et la réalisation d’échapper au risque, la réalisation de Dieu, il met la réalisation de Dieu au futur, qui est le temps des prophéties ; si elle est mise au temps des prophéties, religieuses, si elle est une prophétie, peut-être bien qu’elle ne se réalisera pas, espérons qu’elle ne se réalisera pas ; il était payé pour savoir ce que valent les prophéties, particulièrement les prophéties religieuses, et comment elles se réalisent ; mettre cette affirmation au rang des prophéties, de sa part, c’était nous garantir qu’elle ne se confirmerait point ; un peut-être ajouté au parfait indéfini masquera cette garantie aux yeux du vulgaire grossier ; mais elle éclatera, toute évidente, le langage étant donné, pour le lecteur insidieux ; dans la préface même de ces dialogues redoutables et censément consolateurs, de ces rêves redoutablement consolateurs, le sage nous met en garde contre les épouvantements : « Bien assis sur ces principes, livrons-nous doucement à tous nos mauvais rêves.

1890. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Ils valent mieux que des princes, et descendent jusqu’à des filles. […] La belle Imogène, pressée par ses injures et par son style de cuisinier, lui dit que toute sa personne ne vaut pas le moindre vêtement de Posthumus. […] … Il vaudrait mieux ne pas me connaître moi-même. —  Éveille Duncan à force de frapper. […] Mieux vaudrait être avec les morts — que nous avons envoyés dans la paix du cercueil, pour arriver où nous sommes, —  que de rester gisants, sous les tortures de l’âme, —  dans un délire sans repos285.

1891. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Chez Alfred de Vigny, la tristesse est le résultat, la conclusion d’un raisonnement : c’est un système qui, d’après Alfred de Vigny, vaut non pas pour le poète, lui seul, mais pour tous les hommes. […] Ajoutez que si Alfred de Vigny note cette misère de la condition humaine, il ne se contente pas de nous la signaler, et il passe à ce qui vaut mieux que la constatation de la misère, à savoir, la pitié pour cette misère. […] Les principaux sonnets de Heredia avaient fait aussi leur chemin par le monde, avant qu’ils fussent réunis en un volume, Les Trophées, un petit volume qui compose toute l’œuvre du poète, mais qui vaut mieux à lui seul que beaucoup d’autres volumes d’autres poètes. […] Si Heredia vous décrit une épée, ou s’il vous décrit un cimeterre, ou s’il vous décrit un instrument quelconque, soyez sûr que la description est exacte et qu’elle vaut un inventaire.

1892. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

En nous représentant les occasions et les circonstances de ses faiblesses et de ses fautes, nous arrivons à concevoir que tout son crime c’est de n’avoir pas eu… l’héroïsme d’être héroïque, et nous comprenons aussi que celle-là est capable de progrès moral, qu’elle vaut déjà mieux depuis qu’elle vit auprès de ce vieux saint de commandant et que, si elle lui cache la vérité, ce n’est plus pour elle, c’est pour lui, ce n’est plus par intérêt, mais par affection. […] Et tout de même, c’est le sang de son père qui lui a valu cela. […] Il pourra la plaindre, croire à son repentir ; mais il pensera que le repentir de certaines fautes ne vaut que par une expiation effective, par une pénitence, et qu’une fille de cette espèce ne saurait être rachetée que si elle comprend d’abord elle-même qu’elle s’est mise hors des conditions du mariage. […] En aimant Mélissinde, vous sauvez votre âme, et ce voyage vaut une croisade : car M. Renan a dit que la beauté valait la vertu, et que l’amour d’une femme et l’amour de Dieu, c’était tout à fait kif-kif ! 

1893. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

« Voilà un maître fol, dit Joyeuse, et qui n’a peur de rien ; mais il pourrait bien s’abuser avec son sorcier de maître. » Un gentilhomme présent, qui connaissait Rosny, répondit : « Monsieur, ce gentilhomme est brave et a un merveilleux esprit ; croyez que là où il sera, il vaudra toujours un homme. » Un autre jour, quatre ans après (1589), Rosny qui venait de ménager et de préparer la réconciliation de Henri III et du roi de Navarre, était salué, en revenant près de ce dernier à Châtellerault, par les acclamations de tous, et un gentilhomme plus enthousiaste que les autres s’écriait : « Voyez-vous, mon frère, mon ami, cet homme-là ?

1894. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Quoi qu’il en soit, en toute occasion, et lorsqu’il rencontre des opinions de cette nature chez quelques-uns des personnages de l’histoire, Mézeray les touche évidemment avec plaisir et les fait valoir d’un mot.

1895. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Un an encore d’exercice, et on les valait.

1896. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

On invente, on exagère, on empoisonne les choses, on ne les rapporte qu’à demi ; on fait valoir ses préjugés comme des vérités incontestables ; on débite cent faussetés ; on confond le général avec le particulier ; ce qu’un a mal dit, on le fait dire à tous, et ce que plusieurs ont bien dit, on ne le fait dire à personne : et tout cela, encore une fois, pour la gloire de Dieu.

1897. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

Mieux vaut restreindre ces études aux grands objets et y faire pénétrer d’une main sûre la jeunesse de nos lycées, que de les étendre hors de propos sur des détails qu’aucun lien logique ne rattache au plan général… Aussi, les professeurs des lycées, convaincus que leur mission n’est pas de former quelques chimistes, mais bien de faire circuler dans la masse même de la nation les connaissances chimiques les plus générales et les plus utiles, ne s’élonneront pas d’avoir à revenir trois fois, en trois ans, sur l’exposition des principes.

1898. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Qu’on compare maintenant les deux tableaux que je viens de présenter (celui de l’époque féodale et du régime monarchique), et qu’on prononce lequel vaut le mieux, ou celui de ces grandes scènes tragiques, ou la paix de notre siècle.

1899. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

» — Sur Voltaire : « Vous avez vu mépriser Voltaire, dites-vous, par des gens qui ne le valent pas… Ceux qui méprisent Voltaire se rangeraient s’il passait, je l’ai vu souvent arriver ; ils n’auraient jamais connu M. 

1900. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Je me souviens à son occasion que j’entendais dire souvent à feu Mme de Staal : « Je suis charmée de faire de nouvelles connaissances ; j’espère toujours qu’elles vaudront mieux que les anciennes : je suis du moins certaine qu’elles ne pourront être pires. » — À quoi Mme de Choiseul répondait, comme si on lui eût présenté du poison : « Votre citation de Mme de Staal me fait horreur.

1901. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Mais c’est assez ; mieux vaut en rester sur une impression qui est un témoignage de la vraie grandeur du cœur.

1902. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

je t’accepterai encore, et, s’il fallait opter, je te préférerais même ainsi, pauvre et médiocre, mais prise sur le fait, mais sincère, à toutes les chimères brillantes, aux fantaisies, aux imaginations les plus folles ou les plus fines, — oui, aux Quatre Facardins eux-mêmes, — parce qu’il y a en-toi la source, le fond humain et naturel duquel tout jaillit à son heure, et, un attrait de vérité, parfois un inattendu touchant, que rien ne vaut et ne rachète.

1903. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

C’est un de ces hommes comme il y en a eu de tout temps, qui n’ont pas assez de force pour être auteurs, mais qui valent mieux que la plupart des auteurs.

1904. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

Un homme de beaucoup d’esprit, dont les idées valaient mieux que les faits et gestes, et qui eut l’honneur de recevoir, depuis, les confidences de Napoléon sur ces matières ecclésiastiques, l’abbé de Pradt, a traité ce sujet dans un livre fort remarquable et digne d’être relu85.

1905. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Horace Vernet est de force ; au reste, à supporter vos dédains ou vos encouragements protecteurs ; il a eu, en effet, cette vive et brillante saison de jeunesse, cette fleur première trop tôt passée et dont rien ne vaut le charme ; mais il ne s’y est pas tenu : il est allé travaillant, étudiant d’après nature, voyant, regardant sur place, se développant et se fortifiant sans cesse dans sa voie principale jusqu’à ce qu’il soit devenu vers 1840 le plus grand peintre, non plus d’épisodes et d’anecdotes, mais le plus grand peintre d’histoire militaire que nous ayons eu.

1906. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Quoique la prédication fût alors mon plus grand objet, je ne laissais pas de m’exercer à écrire selon l’occasion, soit en français, soit en latin, sachant bien que plus on vaut, plus on peut faire fortune auprès des Grands qui en sont la source.

1907. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

Villars avait des ennemis ; il les méritait par son bonheur à la guerre, qui ne s’était démenti et ne devait se démentir que cette fois, et par cet air de jactance qui accusait des défauts en partie réels, et qui recouvrait des qualités dont les malveillants se gardaient bien de convenir ; mais il est certain qu’il valait infiniment mieux que n’affectaient de le montrer les mauvais propos des courtisans et des jaloux.

1908. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Chapelain ne perdait aucune occasion ce revenir à la charge, de faire valoir son ami, ou de l’excuser quand le cardinal s’impatientait de ne voir rien venir de ce fameux Dictionnaire, dont la première édition devait mettre encore plus de cinquante ans à paraître Chapelain à M. de Bois-Robert.

1909. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Il entrevoyait et se préparait la royauté future qu’une seconde coalition lui valut.

1910. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

en sortant de l’ordre de création, de cette création aveugle et un peu fumeuse, en daignant entrer dans la sphère sereine et tempérée des idées morales, des pensées justes, lucides, des réflexions élevées ou fines qui sont proprement l’objet et, comme dirait Montaigne, le gibier des philosophes et des sages, ne raillons pas trop ce curieux et aimable Pope d’avoir écouté si soigneusement la voix de son démon à lui et de son génie, d’avoir prêté l’oreille aux inspirations purement abstraites et spirituelles qui s’élèvent dans la solitude du cabinet ou dans l’entretien à deux quand on se promène en quelque allée de Tibur ou de Tusculum ; et quand l’esprit, tout en restant calme, se sent excité par l’émulation ou la douce contradiction d’un ami, ne nous scandalisons pas si lui-même, venant avec une sorte d’ingénuité nous initier à sa préoccupation littéraire constante, il nous fait la confidence que voici : « Une fois que Swift et moi nous étions ensemble à la campagne pour quelque temps, il m’arriva un jour de lui dire que si l’on prenait note des pensées qui viennent à l’esprit, à l’improviste, quand on se promène dans les champs ou qu’on flâne dans son cabinet, il y en aurait peut-être quelques-unes qui vaudraient bien celles qui ont été le plus méditées.

1911. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Mieux vaut rester prisonnier un an de plus que de tout compromettre par une imprudence.

1912. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Duveyrier, la vie des nobles est loin d’être inactive ; car, pour remplir les devoirs qui leur incombent, ils sont toujours par voies et par chemins, par monts et par vaux.

1913. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

» Dans toutes ces scènes qu’elle a commencé à nous décrire, à partir des Horizons prochains, et où la nature occupe le premier plan, mais où les humains ne sont pas oubliés ; dans toutes les courses et promenades qu’elle fait par monts et par vaux, en rayonnant tout à l’entour ; chez toutes ces bonnes gens qu’elle visite, vignerons, bûcherons, vachers, tuiliers et autres, tous les Jacques et les Jean-Pierre des environs, — et la mère Salomé la rebouteuse, — et Marguerite la désespérée, qui craint d’avoir commis le seul péché sans pardon, le péché contre le Saint-Esprit, — et une autre Marguerite, celle à Jean-Pierre, une Baucis sèche et fervente de quatre-vingt-sept ans, — dans toutes ces historiettes à conclusion édifiante, Mme de Gasparin a fait la Légende Dorée du protestantisme, légende très-modernisée, rehaussée et enluminée, à la mode du jour, de couleurs très-réelles, et présentée sous forme de mœurs populaires ; mais le protestantisme y est, il y revient bon gré, mal gré, il ne souffre jamais qu’on le perde de vue, et l’on pourrait intituler cet ensemble de volumes déjà si variés : le protestantisme dans la nature et dans l’art au xixe  siècle.

1914. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Autant vaudrait encore se donner le soin de faire à l’avance une comédie, une tragédie complète, quand il n’y a ni acteurs pour la monter, ni amphithéâtre pour contenir les spectateurs ?

1915. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

En se choisissant pour disciple un esprit de jeune femme, il s’adressait à son meilleur public, c’est-à-dire à des esprits plutôt vides et vacants que déjà occupés par d’opiniâtres erreurs ; il s’adressait à « l’esprit des ignorants qui, disait-il, étaient ses véritables marquises. » Mieux valait avoir affaire à un ignorant certes qu’à un esprit encroûté, entêté de la vieille science.

1916. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

Elle m’a bien répondu, et du ton de la persuasion, qu’elle en était bien sûre ; mais en même temps elle m’a montré évidemment que ses amis et sociétés lui tenaient lieu de tout. » Quoi qu’on puisse dire, de tels sentiments ainsi exprimés sont respectables, et on sera en droit désormais de conclure que l’abbé de Vermond, quels que fussent ses défauts personnels, valait mieux que la réputation qu’on lui a faite.

1917. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Voici un petit rêve d’élégie bien française, bien moderne, qui vaut certes toutes les réminiscences des Ovide et des Tibulle : c’est léger, délicat, d’une tendresse de dilettante, d’un regret de xviiie  siècle dans le xixe  ; un idéal rapide de bonheur d’après Fragonard et Denon : « J’ai toujours rêvé ceci, — et ceci ne m’arrivera jamais : Je voudrais, la nuit, entrer par une petite porte que je vois, à serrure rouillée, collée, cachée dans un mur ; je voudrais entrer dans un parc que je ne connaîtrais pas, petit, étroit, mystérieux ; peu ou point de lune ; un petit pavillon ; dedans, une femme que je n’aurais jamais vue et qui ressemblerait à un portrait que j’aurais vu ; un souper froid, point d’embarras, une causerie où l’on ne parlerait d’aucune des choses du moment, ni de l’année présente, un sourire de Belle au bois dormant, point de domestique… Et s’en aller, sans rien savoir, comme d’un bonheur où l’on a été mené les yeux bandés, et ne pas même chercher la femme, la maison, la porte, parce qu’il faut être discret avec un rêve… Mais jamais, jamais cela ne m’arrivera !

1918. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Un pareil petit mot vaut des pages de commentaires.

1919. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Le comte-abbé, pour ce gros morceau, dut lâcher et rendre au roi les quatre abbayes de Marmoutiers, Saint-Claude, Cercamp et Buzay, qui valaient au moins 80,000 livres de rente.

1920. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

» Ce mot d’homme d’esprit est fort sage : en effet, le moment arrive assez vite, pour tout nom célèbre, où il est rassasié et comme saturé de tout ce qu’il peut porter et contenir de propos en l’air et de médisances : à partir de ce moment, on a beau dire et écrire, rien ne mord plus, rien n’a prise sur lui, tout glisse, et le nom désormais garanti est partout reçu à son titre, et compté pour ce qu’il vaut.

1921. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Lors d’un voyage qu’il fit l’an dernier à Bordeaux, la lecture de ce poëme, au sein de l’Académie de cette ville, lui valut un triomphe qui rappelle de loin ceux de l’antique Provence ou de l’Italie.

1922. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Quand les deux grands acteurs, interprètes incomparables de la pensée du poëte, s’unissaient pour la faire valoir, l’émotion allait au comble.

1923. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN FACTUM contre ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 301-324

Nous le ferons pour lui ; nous chercherons à dégager nettement toute sa conclusion et à découvrir ce qu’elle vaut.

1924. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

Mais à d’autres fois aussi, et quand tu te sers, ô Clémente, de tes plus douces flèches, tu ne fais qu’affaiblir, diminuer insensiblement le souffle, en conseil vaut aux traits leur harmonie et au front son pur contour ; et quand tu y imprimes ton baiser glacé, il semble que ce soit une dernière couronne. — O Mort, que tu as de formes diverses !

1925. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre I. Le théâtre avant le quinzième siècle »

Il vaut la peine de les étudier, quand on veut se représenter les caractères de la dévotion du moyen âge : ces drames, comme les narrations de Gautier de Coincy et autres de même nature, nous font apercevoir dans leurs incroyables excès l’absurdité, la grossièreté, l’immoralité même des formes où se dégradait la noblesse essentielle du culte de la Vierge.

1926. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

Dans les vives polémiques qui s’engagèrent, les partisans du nouveau genre et ses ennemis ne le comparaient pas ordinairement à la comédie pure, mais à la tragédie : de La Chaussée à Beaumarchais, le grand argument qu’on fait valoir en sa faveur, c’est qu’il est plus vrai, et plus moral que la tragédie, parce qu’il peint des personnages pareils à nous, dans des situations pareilles à celles où nous nous trouvons tous les jours.

1927. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Et cela ne vaut-il pas mieux, après tout, que d’avoir dit éternellement Sarah la baigneuse ou le pied nu de Rose ?

1928. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Que la satire dramatique désigne visiblement du doigt quelqu’un dans la foule, la licence est déjà terrible ; mais, qu’à travers le discours de l’orateur ou le journal du publiciste, elle frappe la conviction et le caractère… autant vaudrait relever, sur la scène, l’ancien pilori.

1929. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Pensées, essais, maximes, et correspondance de M. Joubert. (2 vol.) » pp. 159-178

Enfin, pour ne pas être corrompus en tout, chérissons ce qui vaut mieux que nous-mêmes, et sauvons du naufrage, en périssant, nos goûts et nos jugements.

1930. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

… Mais le fils d’un esclave ne peut valoir grand-chose, quand même son père serait devenu roi… Quand tu planterais dans le jardin du paradis un arbre dont l’espèce est amère, quand tu en arroserais les racines, au temps où elles ont besoin d’eau, avec du miel pur puisé dans le ruisseau du paradis, à la fin il montrera sa nature et portera un fruit amer.

1931. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Les suites en littérature ne valent jamais rien.

1932. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

Cela vaut sa réputation.

1933. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

La plume de M. de Chateaubriand ressemble à l’épée de Roland d’où jaillit l’éclair ; mais ici, sur ces choses de 1830, c’est l’épée de Roland furieux, qui frappe à tort et à travers dans le délire de sa vanité, dans sa rage de n’avoir pas été tout sous le régime bourbonien, de sentir qu’il ne peut, qu’il ne doit rien être par honneur sous le règne nouveau, dans son désir que ce monde, dont il n’est plus, ne soit plus rien qui vaille après lui.

1934. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Avec des sentiments de justice relative et même d’humanité, Frédéric manquait absolument d’idéal, comme tout son siècle : il ne croyait pas à quelque chose qui valût mieux que lui.

1935. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

Ainsi Montaigne nous donne déjà une leçon, inutile leçon, et que je déduirai pourtant, puisque, au milieu de toutes les inutilités qui s’écrivent, celle-là en vaut bien peut-être une autre.

1936. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — II. (Suite et fin.) » pp. 421-440

Il vaudrait mieux ne songer qu’à la guerre, à vaincre les ennemis, et penser qu’en le faisant, on suit la volonté de Dieu.

1937. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

Elle les faisait valoir avec une sorte de grâce familière et brusque, qui n’excluait pas un souvenir d’élégance.

1938. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Ces anecdotes ne valent que ce que le caractère et la destinée de l’homme les font ensuite.

1939. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Le Roux de Lincy nous a donné ; elle veut dire qu’il vaut mieux ne rien accorder à un amant que de lui octroyer la moindre petite faveur dont il va se prévaloir à l’instant pour vous faire faire du chemin : Baillez-lui tout ce qu’il veut maintenant, Soit le parler, soit l’œil, ou soit la main, Et vous verrez en lui incontinent Autre vouloir que de cousin germain.

1940. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Baudelaire connut l’œuvre wagnérienne, l’illustra de belles pages, et Mendès très longtemps orna le wagnérisme. » On répondra que Baudelaire en 1862 — date de sa connaissance du Tannhauser et de son étude critique — était âgé de quarante ans, fatigué de son bel effort, qu’il pouvait éprouver des plaisirs esthétiques nouveaux, et les traduire, admirablement, sans que cela l’induisît à modifier une formule de vers qui était déjà une conquête sur le passé ; et si la même raison ne peut valoir pour Mendès, quoi d’étonnant à ce que celui-ci soit, car son éducation poétique, quoique moins avancée, était déjà faite, resté fidèle à un idéal technique, dont il ne pouvait encore percevoir la caducité, puisqu’elle n’existait pas encore, et qui lui laissait toute la place pour ses réalisations encore neuves.

1941. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Cela vaut encore mieux que la critique ou l’éloge d’un tableau.

1942. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Si les imbéciles étaient de l’avis des gens d’esprit, il ne vaudrait pas la peine d’être un homme spirituel.

1943. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

vraiment ce n’est pas très nouveau ; il ne valait pas la peine de faire tant de bruit. » En effet, Chérubin n’est qu’une pièce à moralité bourgeoise où la vertu triomphe et qui n’a pas même le mérite d’être conforme à la vérité.

1944. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Jourdain disait : « Nicole, apportez-moi mes pantoufles. » Pour lui, le fond, en toutes ses œuvres, a toujours mieux valu que la forme, mais quand, ainsi que dans ces Lettres, où je le trouve nul d’esprit et de cœur, le fond n’est rien, que devient le tout ?

1945. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Mais les abus valent infiniment mieux que les révolutions ; et ce second point s’adresse aux peuples. » Enfin, Calvin n’eût pas écrit : « J’ai toujours observé qu’on peut tout dire aux Français ; la manière fait tout. » Les esprits absolus et cruels se soucient bien de la manière !

1946. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

À l’amant délaissé de Marie, il restait ce qui vaut mieux à aimer qu’une femme ; — son pays.

1947. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

On écrit cela, et, en vérité, il vaut mieux, le plus souvent, ne pas voir le modèle dont on a lu le portrait.

1948. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Il découvrira dans cette idée toutes les manières d’être du triangle, ses trois côtés, ses trois angles, l’opposition du plus grand côté au plus grand angle, la propriété qu’ont les trois angles, de valoir ensemble deux angles droits, etc.

1949. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

» Autant vaudrait dire, avec les écrivains lyriques, que l’âme monte aux deux, chevauche les nuages, pénètre au sein des rochers, se fond dans la nature.

1950. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

On a représenté quelques-unes des époques de sa vie, en bronze et en marbre ; on les a fait servir d’ornement à ces boîtes, invention et amusement du luxe, que le goût et les modes françaises font valoir et distribuent dans l’Europe : le peuple même connaît et bénit sa mémoire.

1951. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Cette Liberté-là valait mieux pour la poésie que la licence souvent impure dont le philosophe de Ferney égaya son vieil âge.

1952. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Ils valaient beaucoup par la voix, l’accent, le sang-froid, la majesté du personnage. […] Il est très vrai qu’ils n’en valent que mieux. […] À coup sûr, un peu plus d’union, de modération, de bon sens, un plus vif sentiment de la nécessité du respect et de la discipline nous vaudrait mieux que notre talent d’amuseurs. […] Ou bien … ou bien vous valez moins que je n’avais cru, et alors vous finirez par être comme les autres. […] Son amour, qui flatte sans effrayer, lui vaut du moins des confidences d’une espèce particulière, la confidence des douleurs qui viennent de l’amour.

1953. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Trois voix à l’instruction (y compris la primaire), notre « adjonctions des capacités », deux au peut-être regrettable mais indispensable capital, une seule à l’illettré que ce système stimule en attendant une loi d’obligation qui vaudra peut-être moins que la simple, la bonne émulation, cela n’est pas si bête, messieurs les impatients 1 et peut-être notre exemplaire de suffrage universel tumultuaire et le spectacle de ses exploits n’ont-ils pas été sans sagement influencer le Gouvernement et le Parlement belges. […] Il me semble d’autant plus inutile de les lui reprocher, qu’ils sont justes pour la plupart, et que, quant aux autres, mieux vaut les taire. […] C’est une suite, par fatigues un peu excessives, de celui qui m’a valu cinq mois et demi, rudes alors, d’hôpital littéral tout l’été dernier et un bout de l’automne. […] Lors de l’écrasement de celle-ci je fus légèrement compromis et dus, par prudence, me retirer à Bruxelles, puis à Londres où je retrouvai Vermersch à qui son Père Duchesne — un chef-d’œuvre à mon sens, en dehors d’idées politiques non miennes, absolument non miennes — avait valu la peine capitale, alors si libéralement décernée un peu à tort et à travers par de braves militaires exaspérés d’avoir été vaincus par l’Allemand. […] (comme dit, à peu près, ce terrible et charmant Molière) — car tout est ennui et ne vaut pas qu’on s’attriste — bercent, disais-je, cette indéfinissable chose, toujours émue, qui vit en nous, jusqu’à en mourir — d’un beau rauquement ironique et douloureux, pareil en effet. à celui des tourterelles dans le large bois qu’on traverse avec un peu de peur mêlée à la grande joie d’être sûr de la terre vierge et sous de libres frondaisons parmi les âpres maternelles senteurs primitives !

1954. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Cette devise n’est pas aussi simple qu’il semblerait et vaut la peine d’être traduite. […] Il y a donc là un phénomène d’ordre assez général pour qu’il vaille la peine d’en chercher les raisons ailleurs que dans une prédisposition de sensibilité toute particulière. […] Le romancier se rend compte aussi devant un récit de ce qu’il vaut comme qualité typique. […] Dépassé ou non, vous aurez été l’un de leurs maîtres les plus écoutés, les plus efficaces, et, s’il est vrai que tant vaut l’Idéal d’un peuple, tant vaut ce peuple, vous pouvez vous rendre la justice d’avoir, comme le général Langlois, bien servi, et, comme lui, bien mérité de la Patrie. […] Si Guillaume II s’est rallié au programme d’impérialisme colonial, c’est tardivement, après que son second chancelier, Caprivi, avait déclaré, parlant en son nom : « Moins nous aurons de territoires africains, mieux cela vaudra. » C’est Stubël, c’est Bülow, c’est Dernburg dont la pensée a fini par suggestionner leur maître.

1955. (1864) Le roman contemporain

La France constitutionnelle valait mieux que ses romans, et elle était plus forte que ses corrupteurs. […] Je ne voudrais pas être accusé de pessimisme, et je sais qu’on a mauvaise grâce à médire de son temps ; cependant il est impossible de ne pas reconnaître qu’en sortant des épreuves de la révolution de Février, la société valait moins qu’en y entrant. […] Ils troublent eux-mêmes leur présent par l’évocation hardie de leur passé, et font lever ainsi à tire-d’aile toute une volée d’anciens souvenirs qu’il eut mieux valu laisser ensevelis sous les feuilles mortes qui tombent de l’arbre du temps. […] Les deux caractères sont peints demain de maître, et se font valoir mutuellement. […] Sans doute, cet excès vaut mieux que l’autre : il est préférable d’aller se perdre dans les nuages que de se jeter la tête la première dans un bourbier.

1956. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Mais le point où je voudrais relever et voir placer le buste de Naudé, c’est à son vrai lieu, entre Charron, ou mieux entre Montaigne et Bayle : il fait le nœud de l’un à l’autre, un très gros nœud, assez dur à délier, mais qui en vaut la peine. […] Encore une fois, ce n’est pas une raison pour se détourner ; il vaut la peine qu’on l’accoste sous ce costume.

1957. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Elles font valoir avec force les liens de la parenté naturelle, les liens qui attachent un fils à sa mère. […] Leurs idées valent beaucoup mieux que leurs passions.

1958. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Au total, près de 4 000 personnes pour la maison civile du roi, 9 000 à 10 000 pour sa maison militaire, 2 000 au moins pour celles de ses proches, en tout près de 15 000 personnes avec une dépense de 40 à 45 millions, qui en vaudraient le double aujourd’hui et qui sont alors le dixième du revenu public164. […] Sous Louis XVI, il y avait deux porte-chaises du roi, qui tous les matins, en habit de velours, l’épée au côté, venaient vérifier et vider, s’il y avait lieu, l’objet de leurs fonctions ; cette charge valait à chacun d’eux 20 000 livres par an.

1959. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Il y a là une théorie de la passion dominante qui vaut la peine d’être lue ; en somme, il a été assez loin, plus loin que Boileau par exemple, dans la connaissance de l’homme. […] Il vaut mieux renoncer à ces apologies partielles, et avouer franchement qu’en somme ce grand poëte, la gloire de son siècle, est ennuyeux ; il est ennuyeux pour le nôtre. « Une femme de quarante ans, disait Stendhal, n’est jolie que pour ceux qui l’ont aimée dans leur jeunesse. » La pauvre muse dont il s’agit n’a pas quarante ans pour nous ; elle en a cent quarante.

1960. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Il a la conscience de ce qu’il vaut, et dans toute sa conduite il montre ce légitime orgueil qui est inséparable du génie. […] Il cita un passage du Lysias de Platon, d’où, il résulte que ce philosophe, loin de blâmer un poète qui se loue lui-même, l’exhorte au contraire à ne pas s’estimer moins qu’il ne vaut.

1961. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Son intervention généreuse lui valut une seconde chute plus cruelle que la première […] Prométhée résiste d’abord ; les révélations qu’il a à lui faire sont par trop terribles, il voudrait que la victime poursuivit aveuglément sa sombre carrière. — « Mieux vaut pour toi ignorer que savoir », lui dit-il avec une compassion attristée.

1962. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Charles IX les honoroit jusqu’à leur sacrifier lui-même, pour ainsi dire, et les vers qu’il composa pour Ronsard, valent bien les meilleurs qu’ait fait ce poëte illustre. […] Mais ces peintres étoient des étrangers, tels que Poussin, les éleves des Carraches qui vinrent faire valoir à Rome les talens de l’école de Boulogne et quelques autres.

1963. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Lucien, qu’on peut appeler le Swift des Grecs, parce qu’il se moquait de tout comme lui, même de ce qui n’en valait pas la peine, nous a laissé un écrit assez énergique sur les gens de lettres qui se dévouent au service des grands. […] C’est à ce langage entortillé, impropre et barbare, qu’on prétend reconnaître aujourd’hui les auteurs qui fréquentent ce qu’on appelle la bonne compagnie, mais à qui cette fréquentation, quoi qu’on en dise, est très funeste, et dont la manière d’écrire vaudrait beaucoup mieux, comme l’expérience le prouve, s’ils vivaient dans une société moins brillante.

1964. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Mais il ne faudra pas oublier que la conscience a passé par les mêmes intermédiaires que le psychophysicien, et que son jugement vaut ici ce que vaut la psychophysique : c’est une interprétation symbolique de la qualité en quantité, une évaluation plus ou moins grossière du nombre des sensations qui se pourraient intercaler entre deux sensations données.

1965. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Je demande si cela ne vaudrait pas mieux pour la gloire du poète et pour le plaisir du lecteur.

1966. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Rosny s’attache dans un temps et pendant une trêve à Monsieur, duc d’Alençon ou d’Anjou, et l’accompagne en Flandre où lui-même il retrouve des alliances, des branches parentes de la famille de Béthune restées catholiques : il semble alors que si ce prince, duc d’Alençon, avait valu un peu mieux, il aurait pu s’affectionner Rosny et le débaucher peut-être du roi de Navarre.

1967. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Son esprit et son cœur valaient mieux que cela.

1968. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Elle en écrivait son impression à une amie de son âge en des termes qui valent mieux qu’un jugement, et qui représentent le profit qu’en ont tiré des générations entières : J’ai promis, ma bonne Henriette, de le communiquer mon opinion sur l’Odyssée : je vais répondre à ton désir.

1969. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

M. de Girac qui, dans sa solitude, lisait ses auteurs pour les connaître à fond et non pour en tirer d’agréables bribes et des gentillesses d’allusions à faire valoir à la rencontre, n’avait pas de peine à prendre le léger Voiture en faute en bien des endroits, tronquant ici un vers d’Horace, écorchant là un mot grec, donnant à un passage un sens hasardé, appelant quelque part Homère l’« aveugle Thébain », on ne sait pourquoi.

1970. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — II » pp. 316-336

Les clefs de La Rochelle, quand il les tiendra, vaudront à ses yeux celles des cabinets qu’il ne peut forcer jusqu alors, ni entraîner comme il le voudrait dans la sphère d’action de la plus belle monarchie du monde.

1971. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Cela ressort de maint passage des réponses de Frédéric : Je vois, mon cher frère, qu’un major Günther a fait seize prisonniers ; cela est fort bien, mais en vérité cela ne vaut pas la peine d’être cité.

1972. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Maine de Biran. Sa vie et ses pensées, publiées par M. Ernest Naville. » pp. 304-323

Quand on l’a bien lu, il naît, selon l’esprit et les dispositions qu’on y apporte, une foule de réflexions sur les problèmes les plus importants et les plus déliés de notre condition humaine ; mais la nature si délicate de ces problèmes fait qu’il vaut mieux que chacun tire sa leçon comme il l’entend, et boive l’eau de la source à sa manière.

1973. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Il était bien le fils de l’homme qui, revenant à la tête de sa compagnie le jour de l’inauguration de la statue érigée à Louis XIV par le duc de La Feuillade sur la place des Victoires, s’arrêta au Pont-Neuf devant la statue de Henri IV, et dit en se retournant vers sa troupe : « Mes amis, saluons celui-ci ; il en vaut bien un autre ! 

1974. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Il y trouvait son bonheur et de quoi se consoler de toutes les mésaventures que lui valait son autre vocation malheureuse.

1975. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Chauvelin lui-même et d’obtenir un des portefeuilles qui faisaient partie de sa dépouille, le portefeuille des Affaires étrangères : « Je ne postulai point, mais on postula pour moi… Je vaux peu, mais je brûle d’amour pour le bonheur de mes citoyens, et, si cela était bien connu, certainement on me voudrait en place. » Aux environs de ce temps-là, dans les mois et les années qui suivent, on le voit successivement en passe ou en idée de devenir ou premier président du Parlement, ou secrétaire d’État à la guerre ; — chancelier de France (si M. le Chancelier, qui a soixante-neuf ans, venait à manquer) ; — contrôleur général, ou même surintendant et duc à brevet ; — premier ministre enfin ; car il a toutes ces visées, et il les indique ou les expose au fur et à mesure des occasions.

1976. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Mais la nuit porte conseil : il réfléchit au danger de son voyage, et il pense que mieux vaut le différer et partir, non pour Paris, mais pour Reims et Vervins, afin de se rendre de là à la Chartreuse du Val-Saint-Pierre-en-Thiérarche, où il avait un parent, dom Barthélemy Effinger, qu’il n’avait jamais vu, mais qui lui destinait une cure : « Je resterai, se disait-il, au monastère sous prétexte d’en vouloir connaître l’intérieur, les pratiques, et peut-être d’en devenir un des moines ; sous ce prétexte, j’exigerai et j’obtiendrai le secret. » il ne serait allé à Paris qu’un peu plus tard et quand déjà sa famille, inquiète de son absence, l’y aurait fait chercher vainement.

1977. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Autant vaut donc ne pas parler de couleur et déclarer que c’est très beau ; libre à ceux qui n’ont pas vu Boghari d’en fixer le ton d’après la préférence de leur esprit. » Je remarque à la fois chez le peintre écrivain et sa répugnance à employer un ton cru, et son autre répugnance à créer ou à introduire un nom technique pour un ton nouveau : l’indice du procédé et du scrupule de M. 

1978. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

L’image de ma bonne mère, de toute ma famille, de mes bonheurs d’enfance, me sera toujours présente en même temps que vos conseils seront toujours devant mes yeux ; — j’arriverai sans expérience dans un pays nouveau qui m’a adoptée sur votre nom, je tremble à l’idée que je ne répondrai pas à l’attente ; le peu que je pourrai valoir, c’est à vous que je le devrai ; mais maintenant je sens que je n’ai pas assez profité de vos leçons si tendres : que vos bontés me suivent, je vous en conjure !

1979. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

Il écrivait au roi, en lui adressant un mémoire sur les besoins de son armée (8 décembre 1693) : « Je connais parfaitement, Sire, la conséquence des dépenses ; mais il vaudrait mieux qu’elles fussent diminuées sur le nombre des troupes et que celles que l’on a fussent servies de leurs besoins essentiels et nécessaires… J’importune Sa Majesté dans ce mémoire de grands et petits détails, parce qu’il n’y en a aucun d’indifférent sur cette frontière, où les choses les plus nécessaires manquent tout d’un coup, pour lesquelles on n’a presque pas d’attention ailleurs.

1980. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Cette incapacité absolue me tranquillise un peu sur l’inutilité de ma vie ; je ne puis enfouir ni faire valoir un talent que je n’ai point reçu.

1981. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Sa vie déborde, elle se compare à un lion en cage : elle devait naître femme spartiate ou romaine, ou du moins homme français ; osons citer son vœu réalisé depuis par des héroïnes célèbres : « Viens donc à Paris, écrit-elle à la douce et pieuse Sophie ; rien ne vaut ce séjour où les sciences, les arts, les grands hommes, les ressources de toute espèce pour l’esprit, se réunissent à l’envi.

1982. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

Quelque obstiné que soit votre silence, je l’attribue plutôt à votre souffrance morale qu’à l’oubli de ceux qui vous aiment… (Et après quelques conjectures sur la vie de Paris :) En revanche, mon cher Bertrand, nous avons des promenades à travers champs qui valent peut-être les soirées d’Emile Deschamps.

1983. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512

Pour les égaler, il ne faut point s’attacher à suivre leurs traces ; ils ont moissonné dans leurs champs : il vaut mieux défricher le nôtre.

1984. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Très-souvent c’est le poëte lui-même qui nous la retire, parce qu’au lieu d’exprimer simplement sa pensée, il songe à la faire valoir.

1985. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Il a d’étranges faiblesses pour la poésie ténébreuse et mystique des derniers petits cénacles (et c’est ce qui lui a valu leur vénération).

1986. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

— « Mieux vaut soutenir une guerre que de livrer des Suppliants », dit Euripide dans les Héraclides.

1987. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

Le siècle qui allait être celui de Voltaire ne pouvait souffrir longtemps un tel désaccord entre les divers interprètes des arts, et Mlle Le Couvreur fut la première, non pas à protester, mais (ce qui vaut mieux) à opérer doucement une révolution par le charme de son influence.

1988. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

. — Il a déjà celle d’un homme qui n’a besoin de rien : cela ne vaut-il pas mieux ? 

1989. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Des aventures galantes, romanesques, des voyages, des courses de chevaux, une grande magnificence de train, lui avaient valu cette rare renommée.

1990. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Cette petite persécution lui valut l’amitié de Voltaire, qui n’hésita point à faire de lui un professeur d’histoire et à le dépêcher en cette qualité auprès du landgrave de Hesse-Cassel.

1991. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

On vient de voir que, si c’était là une hardiesse, Raynouard crut devoir aussitôt la racheter par la plus énorme louange : mieux valait rester tout d’abord dans la justesse.

1992. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Un homme de beaucoup d’esprit, et, ce qui vaut mieux, d’un très bon et judicieux esprit, M. de Sainte-Aulaire, a fait de cette vue l’idée principale de son Histoire de la Fronde ; il s’est attaché à en dégager en quelque sorte l’élément constitutionnel trop tôt masqué et dénaturé au gré des factions.

1993. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Un de ses principes était : « Il vaut mieux mériter sans obtenir, qu’obtenir sans mériter ; et avec une volonté constante et forte, quand on mérite, on finit toujours par obtenir. » Le père de Marmont, bien qu’il donnât à son fils une éducation si fortemnt préparatoire pour la guerre, l’aurait voulu diriger cependant vers une autre carrière, et préférablement dans l’administration.

1994. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Mieux vaut encore être et rester un mauvais sujet comme Michaud.

1995. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Parlant de celles des Romains : « Nous tirons cet avantage, disait-il, de la médiocrité de nos fortunes, qu’elles sont plus sûres : nous ne valons pas la peine qu’on nous ravisse nos biens. » Montesquieu ne concevait pas qu’il y eût un jour possible, un jour prochain, où le clergé en masse serait dépossédé, où la noblesse le serait en grande partie, où les premières têtes du parlement de Paris monteraient en ordre sur l’échafaud : un 1793, cela ne se devine pas.

1996. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Grimm pour sentir ce qu’il vaut.

1997. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

En général, il songe à informer les princes ses correspondants bien plus qu’à les amuser ; et, quand on était lu de Frédéric le Grand ou de Catherine, on avait certes un public qui en valait bien un autre et qui voulait du solide dans l’agrément.

1998. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

— Nous ne croirons pas que notre imagination s’élance au-delà des temps pour nous fournir un simple jouet ; nous ne valions pas la peine d’être trompés, de l’être avec tant d’éclat, si nous ne devions avoir qu’une existence éphémère.

1999. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

La façon calme dont il a décrit le servage des paysans lui a valu les attaques des nobles et celles des démagogues.

2000. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre III : Concurrence vitale »

Une plante au bord d’un désert doit lutter aussi contre la sécheresse, ou plutôt mieux vaudrait dire qu’elle dépend de l’humidité.

2001. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

Ils sont comme cela quelques-uns en France, qui valent mille fois mieux que ce qu’ils font.

2002. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Il voulait (soi-disant), dans un but élevé de connaissance, dégager l’idée religieuse de ce qui la fait une religion positive à telle heure de l’histoire, opposer le sentiment éternel à la forme passagère, et en le lisant on n’a jamais plus senti que c’était impossible ; que, la forme enlevée, l’esprit suivait, et qu’après tout, malgré le progrès et à part la vérité divine, socialement, la dernière des superstitions valait encore mieux que la première des philosophies !

2003. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

Plus tard, Godescard valut mieux que Baillet, mais quelle pâleur et quelle insuffisance encore !

2004. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Celles-ci ne valent que par le fait qu’elles représentent.

2005. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Mieux vaut toute jours, en tout, regarder la chose présente à nos pieds.

2006. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Son optimisme n’était point la satisfaction béate de l’homme frivole, mais l’optimisme volontaire de l’homme d’action qui pense que, pour agir, il faut croire que la vie vaut la peine d’être vécue et que l’activité est une joie. […] Il sentit ce qu’il valait, prit foi en lui-même. […] Ces deux livres ont été l’objet de plus d’une critique sévère ; on a reproché à Michelet d’embellir des couleurs de son style et de sa poésie des détails physiologiques qu’il eût mieux valu laisser aux livres de science ; on l’a trouvé indiscret. […] Ce n’est pas qu’il feignît d’ignorer ce qu’il valait. […] Le doctorat vaut pour deux ans de service… Je crois avoir trouvé plusieurs choses et une théorie sûre, surtout des faits palpables sur la nature de l’âme.

2007. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Puisque je dois mourir, ne vaut-il pas autant se tuer ? […] Je trouvais qu’aucun but ne valait la peine d’aucun effort. » C’est dans cette disposition qu’il consume au fond d’une petite ville une existence sans utilité et sans attrait. […] Raphaël est dévoré par l’ennui, et cependant il ne veut rien tenter pour sortir de son inaction, parce que rien ne lui paraît valoir son ambition. […] Or, beaucoup de ces ouvrages, dont les auteurs ne valent même pas, on peut l’affirmer, « l’honneur d’être nommés », appartenaient à l’école mélancolique. […] Avec les lettres, les sciences, les arts, nous avons encore l’amour, l’amour qui vaut tout cela, cent fois tout cela ! 

2008. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Il vaut mieux, moralement, que son œuvre, ce qui, je le reconnais, n’est pas beaucoup dire ; mais il y a tant d’auteurs qui, moralement, sont beaucoup au-dessous de leurs œuvres qu’il faut retenir ce trait de Molière et bien s’en souvenir, pour que les sévérités que l’on pourra avoir pour l’œuvre soient maintenues peut-être à l’égard de l’auteur, mais ne noircissent pas l’homme lui-même. […] Je ne puis que répéter après lui que le dénouement de l’École des maris, vraisemblable, naturel, tiré du fond de l’intrigue et, ce qui vaut bien autant, extrêmement comique, est le meilleur des pièces de Molière. […] Il paraît que le personnage du chasseur a été suggéré à Molière par le Roi lui-même quand la pièce, premièrement jouée chez Foucquet, au château de Vaux, fut reprise chez le Roi à Fontainebleau. « Vous en avez oublié un », aurait dit le Roi à Molière en lui montrant M. de Soyecourt. […] Ne demandant partout qu’à trouver le vin bon, Bernant Monsieur Dimanche et disant à son père Qu’il serait mieux assis pour lui faire un sermon : C’est l’ombre d’un roué qui ne vaut pas Valmont. […] , je prétends n’être point obligée à me soumettre en esclave à vos volontés, et je veux jouir s’il vous plaît… » Réduite à une plaidoirie pour un cas particulier, la tirade ne vaut pas comme doctrine de Molière lui-même et ce n’est pas Molière que représente Angélique et c’est bien plutôt « Mademoiselle Molière » et je ne crois pas que ce soit la même chose.

2009. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

« Je fais d’excellents impromptus à loisir, disait Rousseau, mais sans le temps je n’ai jamais rien fait ni dit qui vaille… Cette lenteur de penser, jointe à cette vivacité de sentir, je ne l’ai pas seulement dans la conversation, je l’ai même seul et quand je travaille. […] Puis il s’est demandé dans quel pays et à quelle époque il placerait son action pour la faire mieux valoir, et il a longtemps hésité, promenant sa pièce de Venise en Espagne ; finalement il a choisi les Flandres au moment de la domination espagnole. […] Ayant donc fait choix d’un sujet de roman et ensuite d’un vigoureux effet à produire, je cherche s’il vaut mieux le mettre en lumière par les incidents ou par le ton, — ou par des incidents vulgaires et un ton particulier, — ou par des incidents singuliers et un ton ordinaire, — ou par une égale singularité de tons et d’incidents ; — et puis, je cherche autour de moi, ou plutôt en moi-même, les combinaisons d’événements ou de tons qui peuvent être les plus propres à créer l’effet en question. » Ayant ainsi expliqué le procédé général, Poë en montre une application dans la genèse de son poème Le Corbeau : « Mon dessein est de démontrer qu’aucun point de la composition ne peut être attribué au hasard ou à l’intuition, et que l’ouvrage a marché, pas à pas, vers sa solution avec la précision et la rigoureuse logique d’un problème mathématique. » Et, partant simplement de l’intention « de composer un poème qui satisfît à la fois le goût populaire et le goût critique », Poë se montre forcément amené à choisir les dimensions de son poème et l’impression à produire, l’usage du refrain, la nature de ce refrain et sa longueur — un mot unique. […] Quelle est celle qu’il vaut mieux sacrifier, quelle est celle qu’il faut conserver et développer à tout prix, c’est le problème qui s’impose à l’éducation et dont la difficulté excuse jusqu’à un certain point l’insuffisance des solutions données. […] Si l’on joint aux idées inusitées les actes en désaccord avec les usages auxquels elles peuvent conduire, on comprendra comment l’originalité peut aisément valoir à un homme la réputation d’un fou.

2010. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Pierre Lasserre, et j’y relève l’indication d’un fait qui vaut la peine d’être commenté tant il est non pas révélateur — les fidèles de la pensée sorélienne ne l’ignoraient pas, — mais chargée de tant de signification, et je crois bien que voici la première fois qu’il est signalé avec cette précision. […] La page vaut d’être citée tout entière. […] Cette façon de penser était également celle de Flaubert qui déclarait, après la lecture de la Correspondance, que les idées politiques et sociales de Balzac ne valaient même pas la peine d’être discutées. « Et il était catholique, légitimiste, propriétaire !  […] Je crois l’entendre me dire : « Si j’ai valu quelque chose, c’est par mes livres. […] Car si ce cœur vieilli vaut encor quelque chose, C’est pour avoir battu de ce grand battement Tandis que je voyais passer ton flot dormant, Par des soirs aussi doux et clairs que ce soir rose.

2011. (1896) Le livre des masques

Pour qui a beaucoup voyagé parmi les livres et les idées, ce travail est assez simple et souvent facile au point qu’il vaut mieux s’en abstenir, ne pas contrister l’adroite ordonnance des originalités acquises. […] Le talent d’un écrivain n’est souvent que la faculté terrible de redire en phrases qui semblent belles les éternelles clameurs de la médiocre humanité ; des génies même, et gigantesques, comme Victor Hugo ou Adam de Saint-Victor furent destinés à proférer d’admirables musiques dont la grandeur est de recéler l’immense vacuité des déserts ; leur âme est pareille à l’âme informe et docile des sables et des foules ; ils aiment, ils songent, ils veulent les amours, les songes, les désirs de tous les hommes et de toutes les bêtes ; poètes, ils crient magnifiquement ce qui ne vaut pas la peine d’être pensé. […] S’il fallait, ce qui est bien inutile, s’exprimer plus clairement, on dirait que, de l’avis de quelques-uns, qui en valent peut-être beaucoup d’autres, toute l’histoire littéraire n’est, rédigée par des professeurs selon des vues éducatives, qu’un amas de jugements presque tous à casser et que, en particulier, les histoires de la littérature française ne sont que le banal catalogue des applaudissements et des couronnes échus aux plus habiles ou aux plus heureux.

2012. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Notre siècle vaut mieux qu’Amaury. […] Alors le sensualisme domine sans partage, et les courtisanes sont célèbres à l’égal des vainqueurs de Salamine : Aspasie vaut Périclès. […] Ces préliminaires valaient la peine d’être établis ; car j’entreprends d’analyser avec quelque détail le style de Volupté, et j’ai besoin, comme rapporteur et comme juge dans une matière si délicate, que mon impartialité ne puisse être mise en doute.

2013. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Certes, l’extrémité est cruelle et le cœur m’en saigne ; mais j’en ai pris mon parti de dire un long, un éternel adieu à cette terre natale… Mieux eût valu de fuir, sans doute, avant la ruine de la patrie qu’après, et de s’être épargné ce spectacle funeste : pourtant, ne nous repentons point d’avoir rempli jusqu’au bout notre devoir de bon Français, et que notre piété se console même par ce qu’elle a fait d’inutile.

2014. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Tout en disant assez de mal de l’extrême civilisation, M. de Meilhan, qui en demeure très atteint et très marqué, pense donc que la vie est une étoffe qui ne vaut pas grand-chose par elle-même, « et dont la broderie fait tout le prix ».

2015. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Il lisait toutes sortes de livres anciens et nouveaux : c’était une nourriture qui lui était nécessaire. « Les jeunes gens surtout, disaii-il, devraient se mettre en tête cette maxime bien véritable, que plus on lit plus on a d’esprit… Celui qui a lu aurait encore plus d’esprit s’il avait lu davantage. » Il lisait toutes les nouveautés, et notait l’impression qu’il en recevait ; il n’était pas de ces dédaîgneurs (comme il les appelle) qui déclaraient d’un livre à première vue que cela ne valait rien ; il lisait jusqu’au bout le livre une fois commencé, biographies, mélanges, anecdotes, même les ana, même les contes de fées ; il les prenait par leur bon côté et y trouvait presque toujours sujet à quelque réflexion, à quelque plaisir : « Je dis à nos amis ordinaires : Que je vous plains de toujours critiquer !

2016. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

C’était à qui se ferait valoir le plus.

2017. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

On a révoqué en doute l’existence de ces lettres : elles valurent pourtant à l’auteur, dans le premier moment, un succès de mode, de salon, et les félicitations même d’une députation d’écrivains, parlant au nom du parti ultra-thermidorien, et qui, le croyant des leurs, l’invitaient à coopérer au rétablissement de la royauté : « Cette invitation, disait-il, me fit sauter en l’air.

2018. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe, et d’Eckermann »

Il craignait toujours, plus tard, en se ressouvenant, de ne pas ressaisir au degré voulu la vivacité et l’éclat de ses impressions premières ; il attendait pour écrire que le parfait réveil se fît en lui, que les heures passées se peignissent dans sa mémoire toutes brillantes et lumineuses, que son âme eût retrouvé le calme, la sérénité et l’énergie où elle devait atteindre pour être digne de voir reparaître en soi les idées et les sentiments de Gœthe ; « car j’avais affaire, disait-il, à un héros que je ne devais pas abaisser. » Ainsi pénétré du noble sentiment de sa mission, il la remplit avec une piété que nous ne trouverons jamais trop minutieuse ; et les grands traits, d’ailleurs, il ne les a pas omis, et il nous permet, ce qui vaut mieux, de les déduire nous-mêmes peu à peu de la réalité simple : « Gœthe vivait encore devant moi, s’écrie-t-il en une de ses heures de parfait contentement et de clarté ; j’entendais de nouveau le timbre aimé de sa voix, à laquelle nulle autre ne peut être comparée.

2019. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

Pour Balzac, la personnalité individuelle n’existait pas, qu’elle se marquait trop ; elle était assommante ; il ne valait quelque chose que quand il s’était fait autrui, un des personnages de ses créations ou de ses rêves.

2020. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

On n’y remarque aucune jactance, ni l’envie de se faire valoir, ni le besoin de s’excuser.

2021. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Son inconséquence lui valut dans les journaux du temps mille injures.

2022. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

L’esprit de parti a pu vous diviser un instant, mais le sang de Winkelried coule encore dans vos veines… Dites-vous bien qu’une nation assez faible pour supporter un attentat contre son territoire est une nation perdue, et qu’il vaut mieux encore succomber avec honneur comme les Bernois en 1798, que d’imiter l’exemple des hommes pusillanimes de 1813.

2023. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Dans cette même dédicace, énumérant toutes les grandes et hautes qualités du cardinal négociateur, et faisant, presque à chaque ligne, allusion à quelque irait de l’Antiquité, il dira par exemple : « D’une si grande chose (le mérite du cardinal), il vaut trop mieux, comme de Carthage disoit Tite-Live, se taire du tout que d’en dire peu… » Il y a ici une inadvertance, et M. 

2024. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

que ces dons tardifs où se heurtent mes yeux  « Devaient m’échoir alors, et que je valais mieux ! 

2025. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

En 1820, un troisième prix remporté pour Moïse sur le Nil valut à Victor le grade de maître ès Jeux floraux.

2026. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Gasconnade pour gasconnade, cette dernière, par l’espièglerie, n’en vaut-elle pas bien d’autres ?

2027. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Il y a des scènes et des publics qui nous excitent, qui nous élèvent dès l’abord, qui nous forcent à tirer de nous-mêmes et plus constamment tout ce que nous valons.

2028. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Au reste, ce que les recueils qui se publient sans relâche (quatre ou cinq peut-être chaque mois) contiennent d’agréables vers, de jets brillants, de broderies heureuses, est incalculable : autant vaudrait rechercher ce qui se joue chaque soir de gracieux et de charmant sur tous les pianos de Paris.

2029. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Son administration, en ces temps et en ces lieux difficiles, lui valut tous les suffrages, toutes les affections.

2030. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

« Une cour, un petit jardin dont la porte ouvre sur la campagne ; des voisins qu’on ne voit jamais, toute une ville à l’autre bord, des bateaux entre les deux rives, et un isolement commode ; tout cela est d’assez grand prix, mais aussi vous le payeriez : le site vaut mieux que le lieu. » Lorsque, revenu de sa proscription de Fructidor, Fontanes fut réinstallé en France, nous retrouvons M. 

2031. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Ce ne sont guère que deux cents vers : mais, comme dira Boileau, cela vaut de longs poèmes, et l’on donnerait pour ces deux cents vers-là bien des Enfances Garin et des Huon de Bordeaux.

2032. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

Par sa science, sa maturité, sa fièvre d’enthousiasme, cet écolier valait un maître.

2033. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Au reste, expérimentations scientifiques, ou explications techniques, tout le scientifique et tout le technique se valent chez M. 

2034. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Anatole France me donnent ce plaisir ; et c’est en relisant le Crime de Sylvestre Bonnard et le Livre de mon ami que me sont venues ces réflexions — que je donne pour ce qu’elles valent, car elles sont justes sans l’être et je sens très bien tout ce que j’y néglige.

2035. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Molière, de retour à Paris, rapportait dans son bagage deux grandes pièces déjà jouées en province : L’Étourdi, ou les Contre-temps et Le Dépit amoureux, et quelques farces par lesquelles on avait coutume de terminer le spectacle, et dont l’une, Le Docteur amoureux, valut principalement à la nouvelle troupe, dans l’importante représentation du 24 octobre, la faveur du roi et de la cour.

2036. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Vaut-il d’ailleurs la peine de se borner au souci de savoir si l’on doit se figurer M. 

2037. (1890) L’avenir de la science « II »

Autant vaudrait préférer les tranchantes affirmations de la vieille science, qui n’était jamais embarrassée, aux prudentes hésitations et aux fluctuations de la science moderne.

2038. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Alexandre Dumas fils, un des littérateurs qui ont le plus vivement réclamé pour chacun des deux époux le droit de rompre le lien légal, quand il est devenu insupportable, écrivait prophétiquement ces paroles81 : Que les Chambres nous donnent enfin le divorce, et un des résultats immédiats de ce vote, celui qui entre certainement le moins, qui n’entre même pas du tout dans les raisons que font valoir les promoteurs de la réforme, ce sera la transformation subite et complète de notre théâtre.

2039. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Guillaume d’Orange, sur le point de combattre un géant musulman, est rendu invulnérable par un bras de Saint-Pierre qu’on promène sur tout son corps ; seulement on a oublié une petite partie de sa personne, son nez, qui sera coupé dans la lutte, ce qui lui vaudra le surnom de Guillaume au court nez.

2040. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

La touche large, le style métaphorique, l’allure franche de Molière lui valent le dédain des raffinés.

2041. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Quelques mots simples, exhalés, comme des soupirs, d’un cœur dilaté, auraient mieux valu que ce cliquetis prétentieux ; nous aurions même préféré à tout son tapage l’éclat de rire nerveux qui le termine et qui crie les voluptés poignantes d’une transformation intérieure.

2042. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

Cela tient du salmigondis et du logogriphe ; autant vaudrait suivre sous terre le travail des taupes.

2043. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

Il écrivait cela en songeant à la seconde moitié du siècle de Louis XIV, ce qui est pourtant de nature à nous consoler, en nous montrant qu’on peut ne plus être savant à proprement parler, et valoir encore quelque chose.

2044. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Soyons hommes avant toute chose, et sachons ce que valent les hommes.

2045. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

[NdA] Mme des Ursins, dans ses lettres à Mme de Maintenon, n’avait cessé de faire valoir son amie, depuis sa rentrée en grâce auprès de sa tante ; elle varie ses louanges sur tous les tons : « Elle n’a rien de fardé, et est d’ailleurs aussi aimable par l’esprit que par la figure… Vous trouveriez en elle des ressources infinies, personne n’ayant plus d’esprit, et n’étant plus amusante sans aucune malice. » Mme de Maintenon, à la fin, s’avoue presque vaincue : « Il est vrai que je m’accommode mieux de Mme de Caylus qu’autrefois, parce qu’elle me paraît revenue de l’entêtement qu’elle avait pour le jansénisme, étant difficile de se trouver agréablement avec ceux qui pensent différemment que nous : son visage est toujours aussi gracieux, mais elle a une taille qui la défigure fort ; du reste, je ne vois point de femme ici si raisonnable qu’elle. » (Lettre à Mme des Ursins, du 26 août 1714.)

2046. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Quant aux phrases que je cite des anciens écrivains, persuadé du grand sens de cette devise de la Communauté des savetiers : Nihil sub sole novum, Rien de nouveau sous le soleil, plagiat pour plagiat, j’ai cru qu’autant valait être l’écho d’Homère, de Cicéron et de Plutarque, que de l’être des clubs et des cafés, que d’ailleurs j’estime beaucoup.

2047. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

Tous les talons rouges ne parleront pas ainsi ; mais c’est à cause de cela que je les vaux peut-être bien en tous sens.

2048. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

Bref, les plus aimables femmes du monde, quand elles sont un grand nombre ensemble et qu’il n’y a point d’hommes, ne disent presque jamais rien qui vaille, et s’ennuient plus que si elles étaient seules.

2049. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

M. de Maistre pensa alors qu’il y avait peut-être à tirer parti de cette occasion singulière ; qu’il y aurait quelques bonnes raisons à faire valoir dans les intérêts de son souverain, dépossédé du Piémont et à peu près rayé de la liste des rois.

2050. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Dans une lettre où elle s’excuse de ne pouvoir leur présenter deux jeunes Zurichois, elle nous les montre ne pouvant se contraindre dans leurs propos, travaillant le matin dans leur cabinet, puis causant tout le reste du jour : Le matin est consacré à l’étude, et ils ont une si grande liberté de penser, qu’ils ne peuvent se résoudre à rencontrer un visage inconnu dans les maisons qu’ils fréquentent ; car qui dit liberté de penser, sous-entend un désir violent de parler ; j’en vois quelques-uns, et heureusement leurs mœurs, qui sont très honnêtes, corrigent l’impression de leurs principes, sans quoi il vaudrait mieux renoncer à ce genre de société.

2051. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

Que le reproche fût injuste, peu importe : ce sont choses qui ne valent pas la peine d’être vérifiées.

2052. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

On voit assez quels trésors de cœur renferment ces douze ou quinze lettres qui mériteraient d’être publiées de nouveau avec quelques éclaircissements, quelques rectifications, et dans un ordre qui en fasse valoir toutes les gradations et les nuances.

2053. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Généreux comme il était, il pensa qu’il valait mieux tout couvrir, ne pas laisser peser sur ses généraux une responsabilité accablante ; il voulut absoudre tout le monde au moyen d’une déclaration où il prendrait tout sur lui.

2054. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

De tous les arbrisseaux aucun qui vaille notre épine-blanche.

2055. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Sans entrer le moins du monde dans la question astronomique et théologique, à ne prendre le livre que par le côté littéraire et moral, nous en saisirons aisément le faux, et cela en vaut la peine.

2056. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Si peu que vaille notre tentative, elle est digne de la clémence du public.

2057. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

Il y a, de jadis, un opuscule grotesque, maintes fois réimprimé et encore colporté ; c’est un Sermon en proverbes ordonné pour satiriser soit les gens qui évoquent trop, par la sagesse des nations, leur propre niaiserie, soit les prédicateurs qui répétaient toujours les mêmes exhortations vaines comme le vent qui égrène l’herbe des cimetières ; le pauvre auteur enfile donc avec un certain soin les proverbes les plus connus, jusqu’à faire quatre pages dont le sens est fort bien suivi et que l’on comprend, pourvu qu’on ne soit pas devenu hébété dès la première : « Prenez garde, n’éveillez pas le chat qui dort ; l’occasion fait le larron, mais les battus paieront l’amende ; fin contre fin ne vaut rien pour doublure ; ce qui est doux à la bouche est amer au cœur, et à la chandeleur sont les grandes douleurs.

2058. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

L’art, figuration du réel, représentation de la vie, n’en deviendra l’expression véritable et n’acquerra toute sa valeur sociale que s’il a pour objet de rendre frappants, en les condensant, les idées ou sentiments qui « animent et dominent toute vie » et « valent seuls en elle ».

2059. (1888) La critique scientifique « La critique et l’histoire »

En art ces manifestations se valent ; socialement, seulement, on peut les subordonner, en usant d’une distinction qui se fonde non sur leur beauté, mais sur leur bonté, non sur le goût, mais sur l’hygiène21 eq.

2060. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

cette littérature d’album vaut bien les peintures murales dont M. 

2061. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Il a recueilli des affectations d’une heure, qui ont parfois rayé ce marbre pur, comme une pluie qui passe, mais le fond de cette âme qui, en générosité, valait celle d’Alexandre, il ne l’a pas vu !

2062. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Son accent du Joseph Delorme, cette note qui valait toute une voix et qui en était une qu’avant lui on n’avait pas entendue, on la réentendit encore plus d’une fois, dans des poésies d’un autre timbre, mais, hélas !

2063. (1868) Curiosités esthétiques « VII. Quelques caricaturistes français » pp. 389-419

Cela pourrait être beaucoup plus beau, et, à coup sûr, ne vaut pas les vers de Villon soupant avec ses camarades sous le gibet, dans la plaine ténébreuse.

2064. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Mieux vaudrait encore, pour l’accroissement de nos forces, les suivre tous deux en un essor déréglé, et céder à l’entraînement des hautes chimères, que de terrasser par de rigoureux préceptes les élans du génie et le vol hasardé de son inspiration méconnue. […] Les moindres observations, inscrites dans les préfaces des grands maîtres, valent souvent mieux que les long traités des argumentateurs ; et ces jets de lumière qui leur échappent sont précieux à recueillir. […] La quantité des surprises qui s’y accumulent nuit à l’étonnement que chacune d’elles exciterait, et tous les frais que l’auteur se mit en peine de faire pour acquérir les suffrages, ne lui valent que des mépris. […] Pour former notre muse tragique, envoyez-la par monts et par vaux courir les théâtres d’Espagne ! […] Il vaut mieux extraire de la tragédie française les traits simples, les passages heureux qui rachètent des fautes légères dans un de ses morceaux les plus touchants.

2065. (1885) L’Art romantique

Mais les modes ne doivent pas être, si l’on veut bien les goûter, considérées comme choses mortes ; autant vaudrait admirer les défroques suspendues, lâches et inertes comme la peau de saint Barthélemy, dans l’armoire d’un fripier. […] et s’écrier dans sa haine de toute beauté : Un bon tailleur vaut mieux que trois sculpteurs classiques ! […] Mais, tout pesé, cela vaut mieux ainsi. […] Il y a des jeunes gens qui disent : « Puisque cela ne vaut que si peu, pourquoi se donner tant de mal !  […] Les vraies sympathies sont excellentes, car elles sont deux en un — les fausses sont détestables, car elles ne font qu’un, moins l’indifférence primitive, qui vaut mieux que la haine, suite nécessaire de la duperie et du désillusionnement.

2066. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Cherchons donc, cherchons toujours : c’est l’art et c’est la vie ; et grâce à Dieu, les joies de l’effort, si sévères qu’elles soient bien souvent, valent mieux que les joies passagères et stériles du succès. » Quelle digne et loyale nature ! […] Cela suffît à ma conscience, « Savonarole m’a très vivement préoccupé : c’est trop peu dire, il obsédait ma pensée… »   « (Au même. — 22 juillet 1860.)… J’ai dit et pensé sur cette Renaissance italienne une foule de choses qui vaudraient peut-être la peine d’être conservées.

2067. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Mieux vaut n’y pas entrer que d’en sortir !  […] Mais, si Moreau avait réussi dans une partie au moins de son plan, cette armée de réserve, se portant, sous le général Bonaparte, à Genève, de Genève dans le Valais, donnant la main au détachement tiré de l’armée d’Allemagne, passant ensuite le Saint-Bernard sur les glaces et les neiges, devait, parmi prodige plus grand que celui d’Annibal, tomber en Piémont, prendre par derrière le baron de Mélas occupé devant Gênes, l’envelopper, lui livrer une bataille décisive, et, si elle la gagnait, l’obliger à mettre bas les armes… « Cette armée du Rhin, poursuit l’historien militaire, quoique portant, comme les autres armées de la République, les haillons de la misère, était superbe.

2068. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

À la vue de ces femmes, les députés, frappés de leur beauté, reprenant la parole, dirent à Amyntas : « Ce n’est pas en user convenablement ; il eût mieux valu ne pas faire venir vos femmes, que de les empêcher, après les avoir appelées, de s’asseoir à nos côtés, et les tenir en face de nous pour le tourment seul de nos yeux. » Amyntas, forcé à ce nouvel acte de complaisance, ordonna aux femmes de se mettre près de ses hôtes : elles obéirent ; mais, à peine y étaient-elles, que les Perses, pour la plupart pris de vin, portèrent leurs mains sur le sein de ces femmes, et essayèrent même de leur prendre des baisers. […] Il vaudrait autant prendre aujourd’hui Voltaire pour le père de l’histoire moderne.

2069. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Le langage d’Auguste dans Cinna lui paraît emphatique, et il met la prose de Molière, tout en ne la trouvant pas assez naturelle, au-dessus de ses vers, « où il a été gêné, disait-il, par la versification française168. » Mais la rime n’est pas la seule gêne pour notre poésie ; il en est une autre, plus incommode peut-être : ce sont nos habitudes de langage direct, c’est la rigueur de notre syntaxe, c’est cette place fatale que chaque mot occupe dans la phrase, « ce qui exclut toute suspension de l’esprit, toute attention, toute surprise, toute variété, et souvent toute magnifique cadence. » Pour y remédier, Fénelon propose l’inversion ; il en fait valoir fort ingénieusement les avantages. […] On peut faire sur ces deux traités une remarque qui s’applique à presque tous les ouvrages de Fénelon : c’est que le commencement en vaut mieux que la fin.

2070. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

La Grèce héroïque écrit des épopées ; la France du dix-neuvième siècle écrit des romans : ce sont des phénomènes logiques de production qui se valent. […] Lui est Basque et vieux chrétien, il porte le don ; c’est un dragon timide et violent entièrement dépaysé hors de sa « montagne blanche ». — « Je pensais toujours au pays, et je ne croyais pas qu’il y eût de jolies filles sans bleues et sans jupes nattes tombant sur les épaules. » — Elle, c’est une effrontée, une coquette jusqu’à la brutalité ; « elle s’avançait eu se balançant sur ses hanches comme une pouliche du haras de Cordoue. » D’abord elle ne lui plaît pas ; il se sent trop loin avec elle de toutes les choses de son pays ; « mais elle, suivant l’usage des femmes et des chats qui ne viennent pas quand on les appelle et qui viennent quand on ne les appelle pas, s’arrêta devant moi et m’adressa la parole. » Ses premières paroles sont des railleries ; puis la rencontre de ces volontés dures et frustes toutes deux, hostiles au fond, se résume dans un geste qui vaut une action : « Prenant la fleur de cassie qu’elle avait à la bouche, elle me la lança, d’un mouvement du pouce, juste entre les deux yeux.

2071. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Elle est toujours, même alors, le symptôme d’un état anormal ; mais elle est sans danger pour la raison, car elle ne suscite aucune de ces terreurs qui ont valu à l’hallucination religieuse les condamnations passionnées de Lucrèce ; elle ne trouble pas l’âme, parce que, tout en étant d’accord avec ses croyances et en confirmant ses tendances les plus élevées, elle contredit peu son expérience sensible. […] Nous venons de citer des exemples types : dans le premier, l’imagination domine évidemment ; dans les trois autres, la passion semble pure de tout mélange ; mais rarement la passion s’éveille sans éveiller en quelque mesure l’imagination ; la raison en est que rarement l’objet de la passion est purement intellectuel, c’est-à-dire d’ordre général, scientifique ou politique ; quand je n’ai d’autre société intérieure qu’une société abstraite, consistant dans des concepts que parcourt mon entendement, mêlés à des noms propres de personnages ou de pays que je ne connais que par ouï-dire et qui valent pour mon esprit des abstractions, alors je suis, à vrai dire, seul avec ma pensée, je n’ai point de société véritable, et, d’ordinaire, je reste calme228 ; l’émotion, presque toujours, me fait rentrer dans la vie réelle, dans la vie sociale ; ce qui m’émeut en joie ou en tristesse, c’est quelque objet concret de la nature, le plus souvent quelque personne humaine, dont mon souvenir reproduit l’image plus ou moins nette, et, avec cette image, le son spécifique.

2072. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Mais ces diverses renommées successives, qui s’attachent à chacune des phases de la Révolution, viennent, en quelque sorte, trouver leur place et se donner rendez-vous en une seule célébrité qui les comprend et les concilie toutes dans leur ensemble, qui participe de ce qu’elles eurent de brillant ou de dévoué, de poli ou d’énergique, de sentimental ou de viril, d’imposant, de spirituel et d’inspiré, en relevant de plus, en encadrant tous ces dons par le génie qui les fait valoir et les immortalise. […] Mais dans ce poëme en vers, comme dans les autres tentatives du même genre, telles que Jeanne Gray et Sophie, l’intention chez Mme de Staël vaut mieux que le résultat. […] Il vaut mieux reconnaître qu’indépendamment des habitudes et des tours acquis, le talent de poésie est en nous un don comme le chant.

2073. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

La haute société valait un peu moins que la basse. […] Voilà la société que Gay mit en scène ; à son avis, elle valait la grande ; on avait peine à l’en distinguer : manières, esprit, conduite, morale, dans l’une et l’autre, tout est semblable. « En fait de vices à la mode, on ne peut dire si les gentilshommes du grand chemin imitent les gentilshommes à la mode, ou si les gentilshommes à la mode imitent les gentilshommes du grand chemin807. » En quoi, par exemple, Peachum diffère-t-il d’un grand ministre ? […] Lisez ce morceau sur les tartufes. « Supposez un homme infiniment ambitieux et également rancunier et malicieux, quelqu’un qui empoisonne les oreilles des grands par des chuchotements venimeux et s’élève par la chute de gens qui valent mieux que lui.

2074. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Ne vaut-il pas mieux, dès lors, s’en tenir à la lettre du transformisme, tel que le professe la presque unanimité des savants ? […] Car organe et fonction sont deux termes hétérogènes entre eux, qui se conditionnent si bien l’un l’autre qu’il est impossible de dire a priori si, dans l’énoncé de leur rapport, il vaut mieux commencer par le premier, comme le veut le mécanisme, ou par le second, comme l’exigerait la thèse de la finalité. […] Mais, quelque forme que prenne cette thèse, à supposer qu’elle vaille quelque chose pour le détail des parties, elle ne jette aucune lumière sur leur corrélation.

2075. (1923) Paul Valéry

Mais dès que la littérature devient servitude, elle ne vaut pas plus que n’importe quel métier, et Valéry en préféra un autre. […] L’âme ne vaut, ne se prouve qu’en tant qu’ouvrière, créatrice, mécanicienne, et par conséquent que par le corps et grâce au corps, lequel « possède trop de fonctions et de ressources pour ne pas répondre à quelque exigence transcendante assez puissante pour le construire, pas assez puissante pour se passer de sa complication. » Le corps se définit donc comme le pouvoir de l’âme, et Valéry remarque que l’Eglise nous incline à le croire, puisque, voyant en la résurrection de la chair l’état normal et définitif de notre être, elle considère la séparation de l’âme et du corps comme un état provisoire et mal défini. […] Une ivresse belle m’engage A porter debout ce salut, Solitude, récit, étoile, A n’importe ce qui valut Le blanc souci de notre voile.

2076. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Mais sa renommée de peintre et d’écrivain valait à Fromentin une place officielle considérable. […] « C’est un penseur profond à côté de Paul Potter et de Cuyp ; c’est un rêveur attachant quand on le compare à Terburg et à Metzu ; il a je ne sais quoi d’incontestablement noble, lorsqu’on songe aux trivialités de Steen, d’Ostade ou de Brouwer ; comme homme, il a de quoi les faire rougir tous, comme peintre les vaut-il ?  […] Le mariage précoce ou même le libertinage eût mieux valu que la continence et le célibat. » Et nous serions évidemment de son avis, si précisément cette continence et ce célibat ne nous avaient valu le Journal. […] Mais la question est de savoir si, pour traverser les fanges de l’histoire, une chaussure ne vaut pas mieux qu’une autre ».

2077. (1900) Molière pp. -283

Première conférence Mesdames et Messieurs, En relisant Molière pour la troisième fois, il m’a semblé qu’il valait mieux, au lieu d’intervenir dans la controverse telle qu’elle s’est élevée ici, et même ailleurs, entre MM.  […] Un éléphant de l’Inde, un éléphant sacré et magnifiquement harnaché, porte une cage ouverte, contenant un chat, sur ses épaules ; il y a là un pauvre rat qui voit passer ce puissant étalage de souveraineté, et qui fait des réflexions sur la condition normale et sur l’égalité des êtres créés ; il dit qu’un rat vaut bien un éléphant. […] Eh bien, avec cette imagination effrénée, il avait aussi par je ne sais quelle combinaison de la nature, l’esprit et l’humeur qui remettent tout en sa place et envisagent le monde avec ses proportions véritables ; la raison positive qui fournit certaines maximes pratiques pour se conduire dans la vie, et enfin ce regard froid et clair qui voit une époque à laquelle il est interdit de demander trop, et un prudent esprit de retour à la maxime de son Ariste, maxime très peu héroïque qui consiste à penser qu’il vaut mieux … Souffrir d’être au nombre des fous, Que du sage parti se voir seul contre tous47. […] Lisez-le bien dès la jeunesse ; il vaut mieux que l’expérience elle-même. […] ——— Il ne vaut guère mieux charmer une jeune fille par la beauté du visage, par l’esprit que l’on montre ou par de grandes actions, que de l’éblouir par l’éclat du rang et de la fortune ; car c’est toujours sa vanité qui est séduite.

2078. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Certes, je sais goûter toute la douceur d’un soir de printemps et qu’il vaut mieux vivre un beau spectacle, un ciel émouvant, un paysage baigné de lumière, que disséquer des poèmes et risquer, par une froide opération, de les priver de leur suc. […] Si la vie immense N’est pas en l’heure, toute, et telle Qu’un mot d’amour vaut l’étincelle De l’astre ému des soirs d’enfance ; Douleur ! […] Son respect pour une tradition qui nous légua les canons de la beauté éternelle, j’ose aller jusqu’à dire : son naturalisme bien français — lui valurent l’hommage d’une telle épithète. […] L’avenir nous dira ce qu’elles valent.

2079. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Roederer analysant l’opinion de Sieyès, et pour mieux faire valoir quelques-unes des vues de l’auteur, avait parlé d’une manière un peu dégagée de son humeur, de ses préventions ; en un mot, il avait fait assez lestement les honneurs de sa personne.

2080. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Là se firent grandes preuves de prouesse ; car il n’y avoit si petit qui ne valût un homme d’armes.

2081. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Esclave des gens qui sont en faveur, tyran de ceux qui dépendent de lui, il tremble devant les premiers et persécute sans cesse les autres… Souvent il est agité par une espèce de fureur qui tient fort de la folie : ce ne sont quasi jamais les choses qui en valent la peine, mais les plus petites, qui lui causent cette fureur : cela dépend de la situation où se trouve son esprit ; et cela vient aussi de ce qu’il n’est point louché de ce qui est véritablement mal ; si bien qu’il ne regarde jamais les choses, mais simplement les personnes qui les ont faites ; et, si c’est quelqu’un qui lui déplaise, il grossit des bagatelles et en fait une affaire importante : cependant il est si faible et si léger que tout cela s’évanouit, et il ressemble assez aux enfants qui font des huiles de savon.

2082. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Il me semble que ma vraie valeur est surtout dans ces travaux de l’esprit ; que je vaux mieux dans la pensée que dans l’action ; et que, s’il reste jamais quelque chose de moi dans ce monde, ce sera bien plus la trace de ce que j’ai écrit que le souvenir de ce que j’aurai fait.

2083. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Tout cela est vrai, mais il n’est pas moins vrai que la beauté du vers célébré chez Virgile est empruntée d’Homère, qu’elle est empruntée et pour la pensée et pour la forme, mais empruntée d’une certaine manière qui n’est pas directe, qui n’est pas vulgaire, que Virgile seul a su introduire, et dont il vaut la peine de remettre ici sous les yeux une entière explication.

2084. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Il vaut encore mieux cependant que ce qui l’entoure. » Il a conscience dès lors de son incompatibilité, s’il fonde quelque chose, et du rôle qu’il doit tenir et qui ne peut être celui d’auxiliaire et de second : « Si nous faisons un ouvrage périodique, je suis convaincu qu’il faut que nous en soyons absolument les maîtres, et par conséquent les seuls rédacteurs. » On voit donc qu’avec des idées toutes contraires il a déjà le même caractère qu’il conservera jusqu’à la fin : c’est qu’on peut changer ses opinions et les retourner du tout au tout, on ne change pas son caractère.

2085. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Cette flatterie adressée à chaque ville où l’auteur pose ses personnages lui en vaut la conquête ; l’espérance qu’ont les villes encore obscures d’être bientôt décrites dans quelque roman nouveau prédispose pour lui tous les cœurs littéraires de l’endroit : « Il n’est pas fier au moins, celui-là !

2086. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Sue au contraire a toujours, avec une convenance parfaite, essuyé la critique sans la braver ; il n’y a jamais en aucune préface riposté avec aigreur ; homme du monde et sachant ce que valent les choses, il a obéi à son talent inventif d’écrivain et de conteur sans faire le grand homme à tout propos.

2087. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Ce point de vue vaudrait la peine d’être développé peut-être ; mais nous rentrons ici plus que jamais dans les types, et l’homme réel doit s’interroger de plus près.

2088. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

Les corps littéraires sont heureux de rencontrer de telles natures de talent, auxquels se puisse conférer l’office de les représenter, aux jours de publicité, par leurs plus larges aspects, et de les faire valoir dans la personne de leurs plus illustres membres.

2089. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Ce génie, dans son idéal complet (et Bayle réalise cet idéal plus qu’aucun autre écrivain), est au revers du génie créateur et poétique, du génie philosophique avec système ; il prend tout en considération, fait tout valoir, et se laisse d’abord aller, sauf à revenir bientôt.

2090. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

Il vaut mieux réunir tous ses efforts pour descendre avec quelque noblesse, avec quelque réputation, la route qui conduit de la jeunesse à la mort.

2091. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Vaugelas, Remarques sur la langue française : « C’est la façon de parler de la plus saine partie de la cour conformément à la façon d’écrire de la plus saine partie des auteurs du temps… Il vaut mieux consulter les femmes et ceux qui n’ont point étudié que ceux qui sont bien savants en la langue grecque et en la latine. » 356.

2092. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

est-ce que je ne vaux pas mieux par ma tendresse pour vous que dix enfants ?

2093. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre III. Littérature didactique et morale »

La Nature n’a pas fait les rois : le roi est un homme comme les autres, ni plus grand ni plus fort ; bien au cou traire, Car sa force ne vaut deux pommes Contre la force d’un ribaut.

2094. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Quand le grand seigneur était un sot — cela arrivait même en ce siècle — et ne valait rien aux assauts d’esprit, il ne pardonnait pas à ce petit Arouet d’avoir pris sa noblesse pour plastron.

2095. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Eût-il perdu la foi (ce qui, je crois, vaudrait mieux pour son dessein), il faudrait que le romancier des mœurs cléricales eût conservé le don de s’attendrir au souvenir de ses années d’enfance et de jeunesse, de sentir en quoi les pratiques et les croyances qu’il a quittées peuvent être bonnes et douces aux âmes.

2096. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

Je n’ai pas à feuilleter longtemps Toute la Lyre pour y rencontrer ces « vers dorés » : Sers celui qui te sert, car il te vaut peut-être ; Pense qu’il a son droit comme toi ton devoir ; Ménage les petits, les faibles.

2097. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

. — Je le dis sans regret : un seul exemplaire de des Esseintes nous suffit et il vaut mieux qu’il demeure isolé, plus prestigieux par son exception.

2098. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

Enfin, on quitte le dix-septième siècle, plein de maximes et de commandements sur la conduite de l’esprit et de la vie, invité, exhorté par toutes les voix qui parlent de haut à s’étudier, à se savoir, à valoir mieux.

2099. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

Au lieu de dire que nous rapportons l’espace à des axes invariablement liés à notre corps, peut-être vaudrait-il mieux dire, conformément à ce qui précède, que nous le rapportons à des axes invariablement liés à la situation initiale de notre corps.

2100. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Vaudrait-il mieux engager avec eux ces misérables controverses où ils auraient l’avantage de soutenir le beau et le pur, et où j’aurais l’air de m’assimiler à ce qu’il y a de plus vil ; car l’antichristianisme a, dans ce pays, une couleur si détestable, si basse, si dégoûtante, qu’en vérité il y aurait de quoi m’éloigner, ne fût-ce que par modestie naturelle.

2101. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre II : La Psychologie. »

Voici comment il l’établit98 : Les raisons que l’on fait valoir pour accorder à ces vérités une origine particulière se réduisent à deux : elles sont à priori, elles sont nécessaires.

2102. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

il vaut mieux mourir, que de servir de trophée à des hommes stupéfiés d’orgueil & pétris de vices.

2103. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Puisque les Philosophes les plus habiles sont convenus de l’imperfection de notre raison, ne vaut-il pas mieux en faire l’aveu aux pieds du Sanctuaire de la lumiere éternelle, que de goûter une liberté coupable en s’égarant avec les esprits vains & orgueilleux, qui n’enseignent que des erreurs ?

2104. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

On ne comprend rien à cette triste énigme, et elle ne vaut pas la peine qu’on cherche son mot.

2105. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

* * * — J’ai eu des chaleurs de tête, des dévouements d’idées, des enthousiasmes d’âme ; mais à présent je juge qu’il n’y a pas une chose ou une cause qui vaille un coup de pied dans le cul, — au moins dans le mien.

2106. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Il y a trois ans, quand ce livre parut, quelques personnes imaginèrent que cela valait la peine d’en contester l’idée à l’auteur.

2107. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Cependant il est vrai de dire que la vraie destinée de l’homme est de valoir par soi-même et non par sa condition.

2108. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Mais, comme l’a très bien dit La Bruyère, « il est plus difficile de se faire un nom par un ouvrage excellent que de faire valoir un ouvrage médiocre par le nom qu’on s’est déjà acquis ».

2109. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

S’il y a péché, le fait de l’avouer me vaudra, je l’espère, un demi-pardon.

2110. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Cette histoire peut, d’après les idées modernes, peut, me semble-t-il, se raconter de trois manières différentes : d’abord, elle peut se raconter comme Apulée l’a racontée, et à peu près aussi La Fontaine (mais vous verrez qu’il y a une réserve à faire), se raconter comme un conte des Mille et une Nuits, en décrivant tout ce qui est arrivé à Psyché parce qu’elle a été curieuse, ce qui lui a valu des mésaventures qui ont été très dures.

2111. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Et puis, soudain, voici qu’il dit : « Toutes ces paix du dehors ne valent rien, s’écroulent, si nous n’avons pas chacun la paix en dedans de nous-mêmes. »‌ A ces mots inattendus d’un révolutionnaire, je m’arrête.

2112. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Lorsque de nombreux esprits sont captivés et retenus par un récit, au lieu de s’étonner et de rire de la banalité de l’histoire et de la simplicité des lecteurs, il vaut mieux chercher, comme une leçon, le mérite de l’écrivain.

2113. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Ne vaut-il pas mieux alors s’en tenir jusqu’à nouvel ordre à celui des deux points de vue qui ne sacrifie rien de l’expérience, et par conséquent — pour ne pas préjuger la question — rien des apparences ?

2114. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Par exemple, la loi renouvelée laissera valoir, en matière religieuse, la compétence de « comices » qu’elle ne reconnaît plus en matière politique.

2115. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Pour qui veut conjecturer ce passé ineffable, ne vaudrait-il pas mieux recourir à l’hymne que Milton fait chanter dans le paradis, et qui semble la reconnaissance du premier homme saluant son créateur avec la voix et dans l’idiome qu’il en a reçus ?

2116. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Soixante années de bons services rendus à Votre Majesté et à ses prédécesseurs, et son extrême vieillesse, valent bien qu’on lui pardonne quelque faute ; toutefois, s’il en a fait de telle nature qu’elle exige punition, ôtez-lui sa charge, et laissez à la mort, qui est si proche de lui, à lui ôter la vie. » Le roi lui répondit: « Anâ kanum 18, duchesse, ma mère, son affaire est faite ; il vient de mourir. » Les femmes, dans tout l’Orient, surtout celles de qualité, ne s’étudient point à réprimer les passions, ce qui fait qu’elles en sont toujours agitées avec fureur. […] Voilà pourquoi on le nomme Zendéh ou Zdyendéh (vivace) et, comme dans le temps des semailles, on emploie tellement toute son eau qu’il ne s’en perd pas une goutte, cette précieuse destination lui a valu le surnom de Zéryn roùd (rivière d’or).

2117. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Le style ne vaut que comme reflet de la vérité, que par sa solide structure intérieure, et il ne sera jamais superflu de réagir contre les virtuoses de la phrase sonore. […] Les plus vils de ses personnages, comme Coupeau, l’ouvrier alcoolique, ou Buteau, la brute déchaînée de la Terre, valent toujours par quelques qualités qui les rehaussent et les embellissent.

2118. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Nous sommes dans ce salon fameux, et qui ne vaut pas le bruit qu’il fait, au milieu de ces peintures faites et encore à faire, destinées à représenter l’Assomption de la courtisane, et commençant à Cléopâtre et finissant par la maîtresse de la maison aumônant des égyptiaques. […] On nous citait une femme gagnant une très grosse somme par jour, avec le talent qu’elle a seule d’enfiler un collier de perles : c’est-à-dire d’assembler les perles, de les faire valoir l’une par l’autre, de les harmonier, de chercher pour ainsi dire leurs accords, sur des espèces de registres de musique en ébène.

2119. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Qui donc a prononcé cette parole imprudente « que la science ne valait qu’autant qu’elle peut rechercher ce que la religion prétend enseigner » ? […] Après avoir répondu de mon mieux à quelques-unes des objections que cet article a soulevées, j’ai pensé qu’il pourrait être intéressant de reproduire ici, — sans en trahir les signataires, — trois ou quatre des lettres, qu’il m’a values.

2120. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Autant vaudrait nous dire Vous applaudissez Molière, Corneille, Hugo, Mozart, Rossini, de quel droit ? […] Tout ce qui l’entoure, loin de lui faire concurrence, doit contribuer à le faire valoir.

2121. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Il dit « que les chanteurs de la place Navone à Rome, & ceux du pont de Rialte à Venise, qui sont là ce que sont ici les chanteurs du Pont-Neuf, se mettent trois ou quatre ensemble pour exécuter des morceaux de musique : il ajoute, on fait des concerts en François qui ne valent pas mieux ». […] Malgré cela, toujours ardente à faire valoir ses prétentions, toujours contredite & jamais rebutée, elle conserve encore les mêmes ? […] Ceux-ci leur répondoient : Attendez que votre chéminée ait autant fumé que la nôtre, & vous verrez que vous ne vaudrez pas mieux que nous. […] Le cardinal Duperron, qui avoit du crédit sous ce pape, fit valoir cette action hardie. […] Le professeur faisoit valoir toutes ces raisons en faveur de Baïus : il disoit que Baïus n’avoit jamais abjuré ses erreurs, que sa rétractation avoit été forcée, que sa querelle avec les jésuites n’étoit venue que d’une animosité réciproque.

2122. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

. — La seconde édition du livre et la dédicace : « Au citoyen premier consul. » — Chateaubriand est nommé secrétaire d’ambassade à Rome ; — ministre en Valais ; — et donne sa démission à l’occasion de l’exécution du duc d’Enghien. — La préparation des Martyrs et le voyage d’Orient. — Publication des Martyrs, 1809 ; et de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811. — Élection à l’Académie, 1811. — L’Empereur refuse d’approuver son Discours de réception, — et achève de s’en faire un irréconciliable ennemi. — La brochure : De Buonaparte et des Bourbons, 1814 ; — et comment le succès en jette Chateaubriand de la littérature dans la politique. — Son œuvre est désormais terminée ; — quoi qu’il y puisse ajouter en volume ; — et, après les déboires que lui ménage le gouvernement de la Restauration, — il n’aura plus pendant vingt-cinq ans qu’à suivre les effets de son influence ; — qu’un poète [Th.  […] De l’inspiration générale des écrits de J. de Maistre ; — et son accord avec celle des écrits de Bonald. — Ils prétendent l’un et l’autre remonter le courant ; — renverser la philosophie du xviiie  siècle ; — et rétablir sur ses ruines l’autorité de la religion. — Mais la supériorité de J. de Maistre sur Bonald est d’avoir été mêlé aux grandes affaires, quoique d’un peu loin ; — et d’avoir eu surtout d’admirables dons d’écrivain ; — que font valoir encore davantage son impertinence aristocratique ; — et son infatigable « combativité ». […] La Coupe et les lèvres] qui les enflamme. — Effet qu’elles produisent dans « la grande boutique romantique » ; — réputation prématurée qu’elles valent à leur auteur ; — et que jamais célébrité plus précoce n’a coûté plus cher à l’homme le mieux fait pour en avaler l’ivresse jusqu’à la lie. […] Elle consiste essentiellement dans la verve un peu brutale qu’il a mise au service de certaines idées ; — qu’on ne défend d’ordinaire qu’avec un peu d’hésitation ou de timidité ; — parce qu’elles sont effectivement aussi banales que justes. — Il a par exemple solidement établi que « bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée », — et que l’amour ne refait point la virginité des courtisanes. — Il a également démontré que les gens dits d’affaires manquaient assez souvent de scrupules [Cf.  […] 2º Le rôle de Baudelaire ; — et qu’il est tout à fait posthume. — Les Fleurs du mal elles-mêmes auraient passé presque inaperçues, — sans l’espèce de condamnation qui leur valut dans leur nouveauté une popularité de mauvais aloi. — Mais sa mort, en 1867, ayant ramené l’attention sur Baudelaire, — et levé le scrupule que beaucoup de gens eussent eu de son vivant à se dire son admirateur ou son disciple, — c’est à partir de ce moment qu’il a exercé, — et qu’il exerce encore une influence réelle, — dont on peut réduire l’action à trois points. — Il a réalisé cette poésie morbide, — qu’avait rêvée Sainte-Beuve au temps de sa jeunesse, — et dont le principe est l’orgueil d’avoir quelque maladie plus rare ou plus monstrueuse. — Il a découvert ainsi et exprimé quelques rapports, — dont le caractère maladif est relevé par l’acuité des sensations qu’ils procurent ; — et aussi par la brutalité même des mots dont on a besoin pour les exprimer. — Et enfin, en s’attachant à l’expression de ces rapports, — il a inauguré le symbolisme contemporain ; — si ce symbolisme consiste essentiellement dans le mélange confus du mysticisme et de la sensualité. — La question qui se pose d’ailleurs sur ces « innovations » — est de savoir jusqu’à quel point l’auteur en fut sincère — et si toute une école n’a pas été la dupe d’un dangereux mystificateur.

2123. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

L’œuvre d’art valait seulement par l’idée transcendante qu’elle voulait exprimer, par la ferveur qui l’inspirait et s’y révélait, et non par la perfection de la forme. […] Le dernier des vagabonds, le souteneur des grandes villes, le chiffonnier et le palefrenier croient valoir autant que le châtelain, et ils le lui disent sans barguigner en plein visage, quand l’occasion s’en présente.

2124. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Il vaudrait mieux dire encore que ses acteurs ne personnifient jamais complètement ni la vertu ni le vice. […] Sceptique envers l’humanité (et en cela il était bien lui-même la personnification de l’époque), il frappe les anges sortis de son cerveau du même fouet dont il a déchiré les démons, et il leur dit, moitié riant, moitié pleurant : « Et vous aussi, vous ne valez rien, puisqu’il faut que vous soyez hommes !

2125. (1902) La poésie nouvelle

Les demi-mesures ne valent jamais rien ; il fallait une plus violente révolution.‌ […] Tandis que le vers parnassien, isolément travaillé, vaut par lui-même et produit, à lui seul, son effet, ils se préoccupent davantage de la période poétique. […] C’est par la grâce surtout et l’élégance jusque dans la mélancolie, que valent les Syrtes. […] L’auteur n’a pas réimprimé le premier dans l’édition de ses oeuvres complètes et s’il conserve le second c’est à cause, laisse-t-il entendre, d’un peu de tendresse qu’il a pour ces « vieux doux vers » :‌ Celles-ci, je ne sais, malgré que l’Art hautain ‌ Accueillit d’un sourire indécis nos prémices, ‌ Valent comme un baiser, comme une odeur de thym Et comme un jeu de flûte où vont des doigts novices.‌

2126. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Quelques-uns des derniers actes publics de sa carrière lui valurent aussi de l’impopularité.

2127. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

Elle s’est, de plus, montrée ingénieuse à composer avec les reliquats des sommes, et moyennant autorisation du Gouvernement, des prix particuliers tout littéraires, soit pour d’utiles et bonnes traductions, soit pour la meilleure tragédie, soit (ce qui vaut mieux) pour les œuvres dramatiques en général.

2128. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

Il y eut là chez lui par avance quelques accents de Corneille, mais il faut les chercher ; et on en est loin encore lorsque, dans le troisième sonnet de ces Antiquités dont il n’a jamais fait que le premier livre, Du Bellay prélude en disant : Nouveau venu qui cherches Rome en Rome, Et rien de Rome en Rome n’aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme… Pour être imités d’une épigramme latine fort célèbre à son moment, ces jeux de mots redoublés n’en valent guère mieux.

2129. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Ce petit enfoncement dans le salon, proche de l’atelier de son père, valait mieux comme asile d’enfance, comme berceau d’étude ou de réflexion sévère, que le fauteuil, au salon de Mme Necker, dans le cercle des beaux-esprits, ou même que les bosquets romanesques de Saint-Ouen.

2130. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

À quatorze ans, présentée à Mme de Boismorel, elle est blessée d’entendre appeler sa grand’maman « mademoiselle »  « Un peu après, dit-elle, je ne pouvais me dissimuler que je valais mieux que Mlle d’Hannaches dont les soixante ans et la généalogie ne lui donnaient pas la faculté de faire une lettre qui eût le sens commun ou qui fût lisible. » — Vers la même époque, elle passe huit jours à Versailles chez une femme de la Dauphine, et dit à sa mère : « Encore quelques jours et je détesterai si fort ces gens-là, que je ne saurai plus que faire de ma haine  Quel mal te font-ils donc   Sentir l’injustice et contempler à tout moment l’absurdité. » — Au château de Fontenay, invitée à dîner, on la fait manger, elle et sa mère, à l’office, etc  En 1818, dans une petite ville du nord, le comte de…, dînant chez un sous-préfet bourgeois et placé à table à côté de la maîtresse de la maison, lui dit en acceptant du potage « Merci, mon cœur ».

2131. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

Hobbes, l’un des premiers auteurs de cette théorie, raconte qu’au milieu d’une conversation sur la guerre civile d’Angleterre quelqu’un demanda tout d’un coup combien valait, sous Tibère, le denier romain ; question abrupte et que rien ne semble lier à la précédente ; il y avait pourtant un lien, et après un peu de réflexion on le retrouva.

2132. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Ce n’était pas sans doute pour servir les Bourbons qu’il était un des assidus de Joseph Bonaparte ; ce n’était pas non plus pour servir les Bourbons qu’il avait été nommé secrétaire d’ambassade à Rome, dans une ambassade confidentielle du cardinal Fesch, oncle de Bonaparte, pour y faire abandonner la légitimité proscrite, vieillie et impuissante, par la religion, en faveur du nouveau Charlemagne ; ce n’était pas non plus par fidélité aux Bourbons qu’il avait brigué le poste ridicule de ministre de France auprès de la bicoque de Sion, dans le canton du Valais.

2133. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

Comme c’est un quartier très pauvre, il y faisait beaucoup l’aumône, et les malheureux l’entouraient dans l’église, ce qui lui avait valu l’épître des Thénardier : Au monsieur bienfaisant de l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas.

2134. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Telle était au juste ma demi-célébrité dans un monde où elle m’avait pour ainsi dire devancée ; cela me valait un accueil peu répandu, mais charmant.

2135. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Savez-vous pourquoi vous ne sentez pas ce qu’ils valent ?

2136. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Pour la propriété, ce n’est pas assez d’être bien doué ; il faut savoir la langue, et avoir pesé dans les écrits des modèles ce que valent les mots dont nous nous servirons à notre tour.

2137. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

La vie littéraire de Balzac fut attristée, après quelques années brillantes, par une double disgrâce : ses qualités ne lui valurent pas les récompenses solides qu’il ambitionnait, et ses défauts suscitèrent contre lui un injuste retour d’opinion.

2138. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Valait-il mieux que, pour échapper au reproche d’aimer ingénieusement, elle eût affecté une naïveté arrangée qui l’eût rendue plus suspecte, ou un emportement qui ne sied pas à l’amour maternel ?

2139. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

— Non, il vaut mieux que ça. — Eh bien !

2140. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

Hier soir, Béni-Barde m’a dit que c’était fini, qu’une désagrégation du cerveau avait eu lieu à la base du crâne, derrière la tête, qu’il n’y avait plus à conserver aucun espoir… Après cela, mais je n’écoutais plus, je crois qu’il m’a parlé de nerfs lésés dans la poitrine par cette désagrégation, et d’une phtisie foudroyante qui devait suivre… Mon orgueil, l’orgueil que j’avais pour nous deux, me disait le jour où je l’ai senti frappé à tout jamais : « Il vaut mieux qu’il meure !

2141. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Cela n’empêche pas qu’elle ne puisse faire valoir en faveur de telle doctrine des raisons solides et considérables, propres à entraîner la conviction.

2142. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Il n’est pas nécessaire de montrer ce que peut valoir une telle construction.

2143. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Non, les objections qu’on a élevées contre Dominique, lors de sa publication, ne valent pas qu’on s’y arrête.

2144. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Ces deux Romans ne valent point celui d’Héliodore.

2145. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Si cette idée ne flatte pas la présomption, elle est très favorable à l’espérance ; car tout ce qu’on n’a pas derrière soi, on l’a devant soi, et il vaut mieux avoir de l’avenir que du passé. […] Il me semble qu’un tel résultat vaut bien la peine d’être recherché. […] Je m’étendrais ici inutilement : puisque je suis forcé de fuir l’analyse, autant vaut que cette synthèse soit rapide. […] La spontanéité est l’innocence, l’âge d’or de la pensée ; mais la vertu vaut mieux que l’innocence, et la vertu impose une lutte continuelle. […] Voulez-vous savoir ce que vaut tel homme ?

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