Si l’on se reporte au temps où il arbora ce principe, si l’on se souvient des inconséquences étroites et puériles des libéraux les plus francs, de leur intolérance hostile contre tout ce qui était catholique en religion, Allemand ou Anglais en poésie, on comprendra que la marche suivie par le Globe fût à la fois une nouveauté très-originale et un progrès très-réel. […] Il désira à cet effet une entrevue avec les deux fondateurs du journal : mais le temps n’était pas mûr ; on ne s’entendit pas ; l’homme de génie avait vu plus loin et plus vite que les deux rédacteurs dans les conséquences de leur marche et dans la portée de leurs idées. […] Nous crûmes qu’avec les éléments actuels de la société, avec un peuple et une bourgeoisie qui avaient fraternisé, avec une monarchie républicaine et une représentation nationale purgée d’aristocratie, il y aurait lieu de fonder un ordre de choses, transitoire sans doute, et qui n’était pas encore l’âge d’or de l’humanité, mais du moins un ordre stable et progressif, à l’exemple duquel l’Europe pût se modeler dans son affranchissement, et qui donnât le temps aux idées futures de mûrir. […] Nous désirions qu’il prît la tête du progrès ; qu’il ne laissât pas la société, un instant unie dans une sympathie héroïque, se débander de nouveau et se dissoudre ; qu’il gardât, quelque temps du moins, leur prestige à ces idées de liberté qui n’avaient pas encore failli. […] L’émancipation complète de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre, le classement selon la capacité et les œuvres, avaient de tout temps été pour nous des croyances d’instinct, des idées confuses et naturelles, pour nous qui sommes du peuple et qui ne prétendons valoir qu’autant que nous sommes capables et que nous faisons.
Michel-Ange avoit apparemment travaillé durant long temps avant que de parvenir à peindre la majesté du pere éternel avec ce caractere de fierté divine qu’il a sçû lui donner. […] Dans le temps dont je parle, Raphaël peignoit la voûte de la gallerie qui distribuë aux appartemens du second étage du vatican. […] Ainsi chaque voussure à quatre faces, et Raphaël peignoit au temps dont je parle, une histoire de l’ancien testament, sur chacune des faces de la premiere voussure. […] Il suffit que le lecteur sçache que cette peinture est du bon temps de Raphaël, pour être persuadé que la poësie en est merveilleuse. […] Le génie se fait sentir bien-tôt dans les ouvrages des jeunes gens qui en sont doüez, ils donnent à connoître qu’ils ont du génie, dans un temps où ils ne sçavent point encore la pratique de leur art.
C’est même une chose naturelle, ordinaire et universelle aux temps de syncrétisme comme le nôtre, que cette facilité des esprits à revêtir tous les costumes, déjà connus, de la pensée, et à se les ajuster assez bien, ma foi ! […] Le costume antique pris à André Chénier, qui du moins y avait moulé une beauté d’Antinoüs ou d’Alcibiade, a été, dans ces derniers temps, un peu défloré, sur le tremplin, par M. […] Dans un temps où la langue serait forte, la Critique punirait peut-être le poète de cette impiété et de cette profanation, mais nous ne sommes plus au temps du grand Corneille où l’on disait Brute et Cassie, et où ce qui doit changer le moins, même les noms propres, devenaient français sous les plumes fières… À présent nous n’avons plus, il est vrai, cette insolence d’orgueil, et ce n’est pas seulement à l’expression étrangère que nous allons tendre des mains mendiantes, c’est à l’inspiration elle-même ! […] Maladie du temps, mais qui est devenue sa nature, à lui, a ce poète qui a du mouvement, du coup d’aile cinglant fièrement et largement parfois, et qui aurait pu être lyrique, s’il avait été quelque chose !
Comme l’évêque de Ptolémaïs, sous l’impression du spectacle de la nature mis en rapport avec le cœur de l’homme, il marquait par des hymnes les principales heures et les divisions du temps. […] « Viennent seulement les temps où Dieu doit accomplir toute espérance ! […] Quelques années après la naissance du poëte de Tarragone, un autre chantre de la foi chrétienne s’élevait dans ces provinces méridionales de la Gaule, la conquête et la continuation de l’Italie ; c’était Paulin, l’élève, l’ami, le contradicteur d’Ausone, et associé comme lui quelque temps aux dignités de l’empire. […] « En avant de toutes les voix sonnera, comme un clairon, la voix de Nicétas célébrant le Christ ; et, sur la mer, répondra David et sa harpe221. » C’étaient les Argonautes et l’Orphée de ces temps nouveaux. […] Mais les flots de la barbarie, mal contenus par le despotisme usé du vieux monde, allaient pour un temps tout submerger et tout détruire, sauf les croix immortelles des églises, qui apparaîtraient encore çà et là sur l’abîme.
Ses rimes me paraissent merveilleusement belles la plupart du temps. […] Vous mettez votre manteau ou votre chapeau de paille, selon le temps qu’il fait. […] Incompris, les prophètes sont des insensés, et c’est ainsi que, de leur temps, le vulgaire les juge. […] Julie lui objecta la beauté du temps. […] il est temps.
N’est-il donc pas bien temps, pour nous, d’en finir aussi avec elle ? […] Tel, en résumé, le Faust de Gœthe, la pièce qui fut l’événement fulgurant, le canon Krupp littéraire du temps où elle parut. […] Les travaux philologiques de ces derniers temps ont fait croire aux savants qu’il y avait des rapports de race et de langue entre les Allemands et les Indous. […] On perdrait son temps et son honneur à vouloir les analyser. […] Je ne sais, mais tout le temps qu’il a vécu jamais chapelle ne fut plus hantée par les pèlerins que sa maisonnette de Weimar… L’Europe y déferlait en flots incessants.
Mais il est temps d’aborder les caractères de la fonction qui nous occupe. […] L’animal fut tué au bout de ce temps. […] Il faut donc qu’il s’écoule un certain temps entre le commencement de l’application du froid et la mort de l’animal, temps qui devra être d’autant plus long, que la quantité de sucre existant dans le foie sera plus considérable. Ce temps devra être conséquemment plus long chez un animal en digestion que chez un animal à jeun. […] Le pouvoir endosmotique d’un liquide augmente avec son degré de concentration, de sorte qu’il en passe davantage dans le même temps.
Ils ont été trop de leur temps pour être des temps qui suivent. […] On avait du temps devant soi ; on allait chercher à l’employer. […] Autre signe du temps. […] si les hommes de notre temps ressemblaient à Maxime ! […] il y a une patrie dans le temps comme dans l’espace.
De notre temps, Musset détonnait un peu dans ce milieu. […] Je pactise avec leurs audaces classiques en ces temps de témérités d’autres parts. […] La sœur a disparu de ma mémoire, mais le frère, ordonné prêtre depuis, fut mon élève pendant quelque temps. […] À Dieppe, buffet bourré de voyageurs empêchés par le mauvais temps, d’embarquer sur les précédents courriers. […] En eussé-je eu le temps, j’aurais tenté d’apercevoir un grand tableau que l’on remarqua justement au Salon de 1872.
Comme tous les grands hommes, il avait donné sa vie à ses œuvres, il ne lui en restait plus pour le temps ; il travaillait déjà pour l’éternité. […] Quels temps pour le génie ! et que de génie, de grandeur, de sagesse, de lumière, de vertu même (car non loin de là mourut Socrate) pour ce temps ! Ce moment-ci y ressemble en Europe, et surtout en France, cette Athènes vulgaire des temps modernes. […] Le temps seul peut rendre les peuples capables de se gouverner eux-mêmes.
Ces différences physiques correspondent à des différences morales plus profondes encore et se joignent à de grandes variations dans le temps. […] C’est commettre une grande erreur historique et politique que de croire à l’existence de traits intellectuels stables et universels, dans les peuples, qui, de tout temps ont été composites et changeants. […] Tous les historiens modernes ont remarqué celle progression de la liberté individuelle de penser, des temps anciens aux nôtres, et M. […] Il fallut deux siècles à Pascal et à Saint-Simon pour atteindre la renommée, et ils n’ont été compris qu’en ce temps dont ils avaient d’avance, l’un l’angoisse, l’autre l’irrespect et la vision fouillante. […] Il expose au § 16, les faits de permanence des caractères de race en dépit du temps et du changement d’habitat.
Mais enfin, les dimensions, non plus que le temps, ne font rien à l’affaire. […] Signe des temps, bien caractéristique ! […] On a critiqué dans le temps l’empoisonnement de l’héroïne. […] Entre temps elle se prépare à débuter dans Phèdre. […] Dirai-je qu’il était temps ?
Les Vénitiens, jaloux des Pisans, voulaient reconquérir à Constantinople une influence qui depuis quelque temps n’était plus sans partage : Henri Dandolo fut toujours considéré par les Grecs comme le plus habile instigateur de cette conquête et l’auteur de tous leurs maux. […] Les premiers vaisseaux arrivés attendent les autres au port d’Abydos, et de là tous remontent, par le canal dit alors de Saint-Georges, jusque dans cet admirable bassin et en cette mer intérieure qu’on appelait aussi quelquefois du même nom : En ces huit jours d’attente arrivèrent tous les vaisseaux et les barons, et Dieu leur donna bon temps : alors ils quittèrent le port d’Abydos. […] Quand on lit Nicétas sur les chefs-d’œuvre dont il déplore la perte et que rien n’a pu réparer, je le répète, on est navré avec lui, on est de sa patrie un moment, de cette patrie qui a été, dans un temps, celle du genre humain. « N’importe, peuple usé ! […] Il a des larmes de pitié sous sa visière, mais il n’en abuse pas ; il sait s’agenouiller à deux genoux, et se relever aussitôt sans faiblesse ; il a l’équité et le bon sens qu’on peut demander aux situations où il se trouve ; jusqu’à la fin sur la brèche, il porte intrépidement l’épée, il tient simplement la plume : c’est assez pour offrir à jamais, dans la série des historiens hommes d’action où il s’est placé, un des types les plus honorables et les plus complets de son temps. […] [NdA] Dans des leçons que j’ai eu depuis lors à faire à l’École normale au sujet de ce même Villehardouin, je développais un peu plus ce point de vue, et j’ajoutais : Il est un mot sur lequel il faut insister encore, et pour le réfuter, et pour nous faire mieux pénétrer dans l’esprit de ces temps, de ce Moyen Âge occidental et français véritablement moderne : c’est que les chefs et capitaines des croisés, auraient été de purs barbares.
Cet effet, chez Dangeau, est toujours masqué par du cérémonial, et il faut quelque temps pour s’en débarrasser. […] La Dauphine, près de qui Dangeau est chevalier d’honneur, meurt vers ce temps-là ; on a le cérémonial de ses funérailles dans la dernière précision. […] Le roi, son siège fait et son coup de foudre lancé, revient à temps, cette année 1691, pour entendre la messe le dimanche de Pâques 15 avril à Compïègne, et pour faire ses Pâques le dimanche d’après à Versailles. […] Nous sommes encore ici dans les temps qui précèdent la date à laquelle s’ouvrent les Mémoires de Saint-Simon. […] Il est temps, c’est l’impression qu’on a, que la paix se fasse, et que le traité de Riswick arrive pour procurer à la France un intervalle de repos qui, malheureusement, ne sera pas assez long.
On lit cela, on s’y intéresse bien un certain temps, mais seulement pour en avoir fini et pour le laisser de côté. […] À la place des belles figures de la mythologie grecque, on voit des diables, des sorcières, des vampires, et les nobles héros du temps passé doivent céder la place à des escrocs et à des galériens. […] Cette manière de n’avoir égard à rien l’a poussé hors d’Angleterre et l’aurait, avec le temps, poussé aussi hors de l’Europe. […] Il y a eu, il est vrai, un temps en Allemagne où l’on se représentait un génie comme petit ; faible, voire même bossu ; pour moi, j’aime un génie bien constitué aussi de corps. — Quand on a dit de Napoléon que c’était un homme de granit, le mot était juste, surtout de son corps. […] Il les associait encore dans une lettre écrite à Zelter vers le même temps : « Si tu ne les connais pas déjà, je te conseille de lire le théâtre de Clara Gazul et les Poésies de Béranger.
Un des épisodes de cette vie de Berny, et qui nous en apprend long sur les mœurs du temps et du lieu, est celui du petit comte de Billy. […] Le spectacle d’une folle jeunesse qui se noie dans les plaisirs et dans l’orgie au sortir de l’enfance est de tous les temps : il est vrai qu’ici ces circonstances caractéristiques d’être colonel presque à la jaquette et de faire sa première communion de raccroc à la dernière heure, grâce à un prince-abbé aussi édifiant, impriment à l’historiette une variété piquante et y mettent en plein la signature du xviiie siècle. […] Il ne participe en rien aux lumières, aux idées générales du temps : il n’en est que par une certaine bonhomie et simplicité de ton et par une certaine douceur de mœurs. […] On n’avait que le temps d’évacuer sur toute la ligne et de se replier en abandonnant les malades, les farines. […] Il subit la loi du temps : il devint dévot avec les années.
Voici l’exacte vérité : j’ai gagné, dans l’espace de deux mois, non dans des maisons de jeu, mais dans la société et au Club des Échecs, regardé presque en tout temps, par la nature même de ses institutions, comme une maison particulière, environ 30,000 francs. […] Talleyrand dans le temps même s’égayait fort de cette anecdote et en régalait ses amis. […] Membre des deux clubs fameux de l’époque (les Jacobins et les Feuillants), il les fréquentait de temps à autre, non pour se mêler à leurs débats, mais pour faire la connaissance de ceux qui y prenaient part, et pouvoir les influencer. […] Quel put être le motif de cette rigueur, et pourquoi fut-il un des rares Français auxquels on crut devoir appliquer en ce temps-là l’Alien-bill ? […] J’y existe, comme je l’ai toujours été, étranger à toutes les discussions et à tous les intérêts de parti, et n’ayant pas plus à redouter devant les hommes justes la publicité d’une seule de mes opinions politiques que la connaissance d’une seule de mes actions… » Sa réclamation étant restée vaine, il s’embarqua en ce temps pour les États-Unis.
Le temps et l’extrême impartialité de la rédaction auraient été les seuls moyens de lui donner du succès. […] Cromwell, né sur le trône en temps de paix, n’eût été qu’un prince assez peu remarquable, et Marc-Aurèle, né dans l’obscurité, y fût resté. […] Si à peine je puis voir dans un autre temps les motifs qui m’ont décidé alors, comment savons-nous les vrais motifs des actions des autres ? […] — Mais l’embarras est moins grand, plusieurs de mes amis ayant pris assez tôt, dans le temps de mes malheurs, le soin de m’apprendre que je pourrais les quitter sans scrupule lorsque je serais heureux. » « Décembre 1812. […] « Je pense que ce reproche tombera et que c’est précisément par cette sorte de tendance que peut-être mes écrits devancent les temps.
C’était le temps des bacchanales et des orgiaques amours de l’antiquité. […] Depuis quelques temps, il devient presque évident qu’elle subsiste et dure, mais ne se renouvelle plus. […] Quant aux personnes, je fais trois groupes de poëtes parmi ceux de ce temps, c’est-à-dire parmi ceux des vingt dernières années. […] N’est-il pas temps en effet que nos vieux adversaires, bon gré mal gré, le reconnaissent ? […] Mais la comédie du temps, chacun le dira, s’il fallait la personnifier dans un auteur, ne se trouverait point porter un nom sorti des rangs nouveaux.
Les journaux, les recueils du temps, les étrennes et almanachs des Muses furent inondés de traductions et imitations en vers, d’après la version en prose. […] Grétry, dans le même temps, arrivait à Liége, et y recevait des ovations patriotiques que la correspondance de M. de Sainte-Croix mentionne et que Léonard eût été heureux d’enregistrer. […] Lui-même, en des vers philosophiques, nous a confessé avec grâce le faible de son inconstance : Mais le temps même à qui tout cède Dans les plus doux abris n’a pu fixer mes pas ! […] Le temps me ramène à vos pieds ; J’ai revu le ciel de la France, Et tous mes maux sont oubliés. […] le temps qui m’entraîne Va tout changer autour de moi : Déjà mon cœur que rien n’enchaîne Ne sent que tristesse et qu’effroi… Ce bois même avec tous ses charmes, Je dois peut-être l’oublier ; Et le temps que j’ai beau prier Me ravira jusqu’à mes larmes.
Elle est la seule dont la puissance ne se démontre pas également dans tous les temps et dans tous les pays. […] Un beaucoup plus grand nombre d’hommes se mêle aux querelles politiques, parce que dans les intérêts de ce genre, toutes les passions se joignent à l’esprit de parti, et décident à suivre l’un ou l’autre étendard ; mais le pur fanatisme, dans tous les temps, et pour quelque but que ce soit, n’existe que dans un certain nombre d’hommes, qui auraient été Catholiques ou Protestants dans le xve siècle, et se font aujourd’hui Aristocrates ou Jacobins. […] Cette passion étouffe dans les hommes supérieurs les facultés qu’ils tenaient de la nature, et cette carrière de vérité, indéfinie comme l’espace et le temps, dans laquelle l’homme qui pense jouit d’un avenir sans bornes, atteint un but toujours renaissant ; cette carrière se referme à la voix de l’esprit de parti, et tous les désirs, comme toutes les craintes, vouent à la servitude de la foi les têtes formées pour concevoir, découvrir et juger. […] Mais en deçà de cet horrible terme, combien en France, combien dans tous les temps, l’esprit de parti n’a-t-il pas entraîné d’actions coupables ? […] C’est sans doute à l’instinct secret de l’empire que doit avoir le vrai sur les événements définitifs, du pouvoir que doit prendre la raison dans les temps calmes, c’est à cet instinct qu’est dû l’horreur des combattants pour les partisans des opinions modérées : les deux factions opposées les considèrent comme leurs plus grands ennemis, comme ceux qui doivent recueillir les avantages de la lutte sans s’être mêlés du combat ; comme ceux, enfin, qui ne peuvent acquérir que des succès durables, alors qu’ils commencent à en obtenir.
En un mot, c’est ici où cet incomparable Scaramouche, qui a été l’ornement du théâtre et le modèle des plus illustres comédiens de son temps qui avaient appris de lui cet art si difficile et si nécessaire aux personnes de leur caractère, de remuer les passions, et de les savoir bien peindre sur le visage (c’est une allusion à Molière) ; c’est ici, dis-je, où il faisait pâmer de rire pendant un gros quart d’heure dans une scène d’épouvante où il ne proférait pas un seul mot. […] Deux grands médecins, le Temps et le Dépit, et la Raison, prudente garde-malade, sont en consultation au chevet de l’Amour. […] Le Temps fait, à propos du méchant tour que celles-ci jouent aux deux nigauds, la réflexion suivante : IL TEMPO. […] Ce que le livret traduit ainsi : LE TEMPS. […] Monsieur reprit : “Il est vrai ; je ne me plains que de cette maudite Espagnole. — Il n’est pas temps de se plaindre, reprit Madame, il est temps d’agir d’une façon ou de l’autre.
Elle allait au péril en souriant, avec sécurité, avec charité, un peu comme ces rois très chrétiens du vieux temps, un jour de semaine sainte, allaient à certains malades pour les guérir. […] Un jour qu’il voulait dire un mot à Mme Récamier dans une promenade à cheval, il se retourna vers Benjamin Constant qui était de la partie : « Monsieur de Constant, lui dit-il, si vous faisiez un petit temps de galop ? […] Mme Récamier l’avait vu pour la première fois chez Mme de Staël, en 1801 ; elle le revit pour la seconde fois en 1810 ou 1817, vers le temps de la mort de Mme de Staël, et chez celle-ci encore. Mais ce n’avaient été là que des rencontres, et la liaison véritable ne se noua que tard, dans le temps où M. de Chateaubriand sortit du ministère, et à l’Abbaye-aux-Bois. […] Quand Mme Récamier vit s’avancer l’heure où la beauté baisse et pâlit, elle fit ce que bien peu de femmes savent faire : elle ne lutta point ; elle accepta avec goût les premières marques du temps.
En passant des mains des apôtres juifs en celles de Grecs et de Latins, possédant une plus profonde culture et soumis à de meilleures habitudes de discipline intellectuelle, le christianisme perdit pour un temps cette tendance qu’il tenait de ses origines orientales. […] Lorsque les célèbres romans de Grandisson pénétrèrent en France, grâce à l’adaptation de Prévost (Mémoires pour servir à l’histoire de la vertu, extrait du journal d’une jeune dame, traduit de l’anglais), ils obtinrent en très peu de temps auprès du public français un succès étourdissant. […] Au reste toute la littérature du temps prouve une extraordinaire sensibilité. […] Et comme J, K et Y lui manquaient, il se mit aussitôt à l’œuvre et eut, en peu de temps, écrit le Jockey, le Kiosque, et Yelva ou l’Orpheline russe. […] On pourrait trouver encore, soit dans notre littérature contemporaine, soit dans la littérature étrangère ou celle des temps passés, bien des originalités dans le choix des titres.
Quoique les bluets qui le manifestent se succèdent dans le temps et soient placés dans l’espace, il est, comme le triangle abstrait et comme les vérités géométriques, en dehors du temps et de l’espace. […] Donc si, en résumé, on veut exprimer sa nature, on devra dire : l’un, absolu, l’inconditionnel, la substance, la cause, qui de sa nature est au-dessus du temps et de l’espace, se développe nécessairement, et tombe pour se développer dans la diversité, dans la limitation, dans la pluralité. […] « L’immensité ou l’unité de l’espace, l’éternité ou l’unité du temps, l’unité des nombres, l’unité de la perfection, l’idéal de toute beauté, l’infini, la substance, l’être en soi, l’absolu, c’est une cause aussi ; non pas une cause relative, contingente, finie, mais une cause absolue. […] Il prouvait qu’il y avait trois époques historiques, « ni plus, ni moins », celle de l’infini, celle du fini, et celle de leur rapport ; puis monté sur un char attelé de quatre systèmes, et traversant l’empyrée philosophique, partout, en Orient, en Grèce, au moyen âge, aux temps modernes, il distribuait en quatre compartiments les doctrines qu’il connaissait et les doctrines qu’il ne connaissait pas39. […] Il n’était point inutile de voir deux doctrines contraires naître en lui tour à tour du développement de deux facultés diverses, une faculté plus faible, fortifiée d’abord par les circonstances, prendre l’empire, fléchir lorsque le temps emporte les causes qui la soutenaient, et s’effacer enfin devant la véritable souveraine, qui essaye d’anéantir tout ce que sa rivale a produit.
Je n’ai pas le temps de vous la développer ici, mais qu’il vous suffise de savoir que pour la réaliser il ne faudrait qu’un million par an. […] Parce que je n’ai pas le million à moi tout seul, parce qu’il n’y a pas en ce temps-ci en France une idée qui pèse contre un écu. Que les bons citoyens trouvent le million, moi je me charge de trouver les hommes… » Ces hommes (les collaborateurs du journal) seraient au fond le véritable pouvoir moral de la nation, les administrateurs de la pensée publique, le concile permanent de la civilisation moderne… Il y a en ce temps-ci quelque chose de plus beau que d’être ministre de la Chambre ou de la Couronne, c’est d’être ministre de l’opinion !
Vers ce temps, le seigneur et les nobles du pays, pour récompenser les services de Patin le père d’une manière qui ne leur coûtât rien, lui voulurent donner un bénéfice pour son fils ; mais le jeune homme refusa tout plat, déclarant qu’il ne serait jamais prêtre. […] Tout en l’étudiant, le peu de secours qu’il recevait de sa famille l’obligea d’être quelque temps correcteur dans une imprimerie17. […] Belin que celui-ci a entre les mains quelques-unes de ces thèses si désirées, il lui offre de mettre en dépôt vingt pistoles contre ledit paquet, si on le lui confie ; il s’engage à perdre son dépôt s’il n’a rendu les pièces empruntées au temps préfix. […] Comme médecin, Gui Patin est un de ceux qui pouvaient à bon droit passer pour éclairés, de leur temps mais il n’est pas en avant ni au-delà. […] Cette aménité du temps de Scaliger, venant dans une correspondance tout amicale, étonne un peu Gui Patin, qui est relativement plus poli ; il proteste n’avoir point voulu offenser M.
Auparavant ses conclusions allaient à n’admettre nul goût et nui génie, ni presque ressources d’aucun genre, et il y avait des moments ou l’on se sentait avec lui à la fin des temps et comme au bout du monde : il se relève à partir d’une certaine heure, et s’aperçoit qu’un souffle nouveau passe dans l’air, et pour ainsi dire que la brise fraîchit ; il la signale des premiers et la salue. […] Ce composé de volonté, d’élévation, de conception, d’imagination, d’invention, de génie, le dédain de tant de choses, le mépris, les passions, etc., tout cela compose une âme trop forte pour le lieu et le temps. […] Je vis avec de bonnes gens en les lisant ; dès que ce sont des romans de mœurs, les auteurs y peignent les mœurs de leur temps, et non celles du temps où vivait le héros. […] J’aime beaucoup ce temps-là, j’aurais voulu y vivre ; j’aime les alcôves et les balustrades ; je recherche les dessins de Berain et de Mellan. Dans Don Quichotte, je vois aussi des mœurs espagnoles du bon temps, du temps raisonnable de l’Espagne… Ainsi dans les comédies j’aime la peinture des mœurs, comme dans les estampes celle des modes.
Pour nous, Français, c’eût été un grand avantage qu’il se fît voir dès lors, et qu’on le connût comme tant d’illustres étrangers devenus nôtres : on n’aurait pas eu à le découvrir plus tard à travers Mme de Staël et à l’étudier, à l’épeler graduellement ; il aurait eu son brevet à temps, à son heure. […] Dans d’autres temps, au contraire, on le trouvait muet, laconique ; un nuage semblait avoir couvert son âme, et, dans certains jours, on sentait auprès de lui comme un froid glacial, comme un vent qui a couru sur la neige et les frimas, et qui coupe. […] Combien d’esprits et de talents poétiques, dans le temps de la vogue des tragédies ou des poëmes descriptifs, s’y sont épuisés, qui auraient pu toucher ou plaire dans des genres moindres et plus vrais ! […] Moi-même il m’est arrivé de l’appeler en un endroit « le Talleyrand de l’art », voulant indiquer par là qu’il tirait à temps son épingle du jeu et qu’il était homme à tricher quelquefois avec les passions mêmes qu’il exprimait. […] Herder lui en fit honte et le ramena à l’adoration et à la fréquentation des hautes sources ; mais Gœthe garda toujours de ce premier penchant, redressé depuis, rectifié et ennobli dans le commerce avec les grands dieux de la Grèce, un dégoût pour la laideur en soi, pour la souffrance, un besoin d’arrêter à temps l’émotion dès qu’elle menaçait de devenir trop douloureuse.
— la vie est une chose étrange ; En ce temps-là j’aimais, et maintenant j’arrange Mes beaux amours en méchants vers. […] Les Jeunes France, publiés en 1833 et au fort de la seconde fièvre romantique, sont comme un album des modes, costumes et travestissements de ce temps-là. […] En ce temps-là précisément (1833), il était allé se loger avec quelques amis dans la rue et l’impasse du Doyenné, ce reste du vieux Paris, un îlot perdu et oublié dans un coin de la place du Carrousel. […] Qu’importent à ceux-là les affaires du temps Et le grave souci des choses politiques ? […] Champfleury a écrit, dans des Mémoires personnels, l’histoire de ces années d’épreuve, et ce récit, à son tour, aura bien son intérêt avec le temps.
Je dis décembre 1636, comme la date la plus probable ; d’autres ont dit novembre : personne, dans le temps même, n’a songé à noter le jour exact de cette victoire. […] Sur un premier point, pour n’avoir pas à y revenir trop souvent, il est à remarquer que Corneille, qui s’est attaché à observer les unités d’action, de temps et de lieu ; qui, pour la durée du temps et de l’action, s’est tenu exactement dans les vingt-quatre heures (tellement que la pièce commencée vers midi ou une heure, je suppose, dure jusqu’au lendemain, à peu près à la même heure), n’a pu observer aussi exactement l’unité de lieu. […] On était moins pittoresque parmi nous du temps de Corneille ; on mettait en première ligne l’analyse morale intérieure. […] C’était un à-propos, un redoublement d’intérêt ; on était tout le temps comme sur des charbons. […] Le roi tiré des deux parts, et qui ne sait trop de quel côté pencher, paraîtrait un peu comique, si l’on avait le temps d’y prendre garde.
Vers le temps de la publication de cet ouvrage, la situation politique de M. de Barante commençait à se dessiner avec distinction. […] Geoffroy lança une réplique violente, au moins eu égard au diapason du temps. […] Vers le même temps il faisait de près connaissance avec les Vendéens, avec l’héroïque famille de la Rochejaquelein. […] Son administration, en ces temps et en ces lieux difficiles, lui valut tous les suffrages, toutes les affections. […] M. de Barante, qui concevait son ouvrage vers le même temps, eut une idée plus simple et dont l’exécution dépendait surtout du choix de l’époque.
Malgré ce vice de composition, c’est le plus beau traité d’éducation et de politique qui existe dans les temps modernes, et ce traité a de plus le mérite d’être en même temps un poëme. […] Il n’eut pas le temps d’échanger une seule parole avec son frère, qui lui avait apporté le coup pour l’adoucir. […] Le temps l’appelait : les chances de la gloire, de la tyrannie, de la servitude et des malheurs des peuples à la suite des guerres de Louis XIV, avaient soufflé dans toutes les âmes, en Europe, une sorte de pressentiment de ce livre. […] « Il est temps de se faire aimer, craindre, estimer ! […] Fénelon n’eut pas le temps d’y préparer son cœur ; il apprit presque en même temps la maladie et la mort de son élève.
Pour être juste, il faut tenir compte de la différence des temps, et ne pas chicaner un écrivain sur les moyens d’expression qu’il a choisis, quand on n’en connaissait pas d’autres de son temps. […] Nous en avons vu bien d’autres : mais pour le temps, ce n’étaient pas là des mots familiers aux poètes en quête de rimes. […] On peut trouver le génie de Boileau étroit, incomplet : il lui reste d’avoir été unique en son genre au temps où il vivait. […] Sainte-Beuve n’avait pas tort de croire que Despréaux avait composé l’Épître à Arnauld pour encadrer deux tableaux qui lui plaisaient, la fuite légère du temps, et la lente allure du bœuf de labour. […] Sans doute il était difficile à Boileau de faire autrement en son temps : on n’eût pas accepté une poésie toute composée d’impressions, sans suite, sans lien, et surtout sans sujet.
Le mot avait été prononcé pour la première fois par un critique du Temps, M. […] Orphelin de père, astreint de bonne heure, pour gagner sa vie, à un métier dur et pénible, c’est sur ses heures de sommeil qu’il avait économisé le temps de s’instruire. […] C’était le temps où des Esseintes régnait. […] … Baju avait, entre temps, quitté le boulevard de la Chapelle pour le boulevard Barbès. […] À la mort de son père, en 1879, il prit la direction des affaires de la maison, écrivit entre temps divers articles ou poèmes publiés çà et là.
Et aussi comment, avec un sentiment si vif et si fin de la raillerie, n’est-on pas toujours averti de celle à laquelle on peut prêter soi-même par le temps qui court ? […] Et d’abord ne cherchez point dans Cléopâtre la vérité historique, la Rome ni l’Égypte de ce temps-là. […] Et l’élégiaque antique ne l’avait-il pas remarqué déjà de son temps : Ferrea non Venerem, sed praedam saecula laudant. […] Il y a longtemps que j’ai traversé ces misères. » Elle entendit et comprit le génie du temps ; elle se figura que le beau Dunois lui-même, de nos jours, n’irait plus en Syrie, mais qu’il fonderait un journal. […] Il est temps de le dire, Mme de Girardin comme femme, et là où elle se montre de sa personne, paraît bien supérieure, jusqu’ici, à ce qu’elle a été comme auteur.
Une école a fait son temps, et une autre qui mérite d’être saluée véritablement nouvelle se fait attendre. […] Vers le temps de sa sortie du collège, il entra en apprentissage dans l’imprimerie de M. […] Didot, rue Jacob, justement en face de cet hospice de la Charité, où depuis… — Placé, peu de temps après juillet 1830, à la direction de l’Imprimerie royale, M. […] Après les journées de juillet 1830, auxquelles il avait pris part vaillamment, Moreau quitta pendant un temps l’imprimerie ; il s’était fait maître d’études, mais ce n’était pas une carrière. […] Dupont eut même alors dans les bureaux de l’Institut une petite place qui l’attacha quelque temps en qualité d’aide aux travaux du Dictionnaire.
Pendant tout le temps que le jeune Joseph passa à Turin pour suivre le cours de droit à l’Université, il ne se permit jamais la lecture d’un livre sans avoir écrit à son père ou à sa mère à Chambéry pour en obtenir l’autorisation. […] Comme saint Augustin en son temps, M. de Maistre est singulièrement ingénieux à justifier la Providence, à l’interpréter et à la démontrer dans et par les calamités même qu’elle laisse éclater et régner. […] » Il est inépuisable en images heureuses pour exprimer cette terrible lenteur, qui, sans déjouer son profond espoir, peut en ajourner le terme jusqu’à des temps qu’il ne verra pas. […] À ce fils lui-même, à la veille de la bataille de la Moskova, il écrivait : « En ce temps-là malheur aux pères ! […] Louis Veuillot qui, en donnant ses soins à la présente édition, a mis le public à même d’entrer plus vite en jouissance des belles choses que l’on paraissait vouloir lui faire attendre encore quelque temps.
Dès ce temps-là, Bachaumont s’éprit de Mme de Courcelles. […] Fontenelle nous dit que, dès ce temps-là, elle se dérobait souvent aux plaisirs de son âge, pour aller lire en son particulier, et qu’elle s’accoutuma de son propre mouvement à faire de petits extraits de ce qui la frappait le plus. […] Vers le même temps, un peu après toutefois, viendrait celui de Mme de Tencin, puis celui de Mme Geoffrin, de Mme Du Deffand : on arriverait ainsi jusqu’à Mme Necker. […] Elle fut très considérable à ses origines et dans les premiers temps de son institution : le monde et la littérature, malgré quelques révoltes çà et là, reconnurent en elle la régulatrice de la langue et du bel usage, et même un tribunal souverain du goût. […] Rien ne rend plus heureux que d’avoir l’esprit persuadé et le cœur touché : cela est bon pour tous les temps.
La France doit immensément à l’homme qui était tout dans ce temps. […] pourquoi n’en pas reconnaître l’accent et dans les grands poètes du temps, dans ceux qui ont fait les Méditations et Les Feuilles d’automne, et même dans les moindres ? […] Carrel a reconnu plus tard qu’à son point de vue, le nœud de la question était là ; mais lorsqu’il était temps de le faire, et avant que l’impression des événements de Juillet se fût détournée et altérée, il ne proposa rien de tel. […] Il perdit du temps. […] Il montre les différences des temps, les motifs de confiance à l’intérieur et à l’étranger.
L’évêque de Valence était un homme politique et utile : l’estime de Mazarin l’avait désigné d’avance à celle de Louis XIV, qui n’avait fait que le sacrifier pour un temps à la colère de Monsieur, mais sans y mêler rien de personnel. […] Cette façon de voir ressort à chaque ligne naturellement, naïvement, et avec une crudité que rien ne tempère : Il (le prince de Conti) continua à me traiter assez obligeamment, dit Cosnac ; mais, dans un temps de guerre, je me voyais un domestique fort inutile. […] Dans le peu de temps que je fus dehors, sa philosophie opéra si bien et eut tant de pouvoir sur elle pour lui faire supporter son malheur, que je la trouvai qui jouait avec son hôtesse. […] Je lui dis adieu encore une fois, et j’arrivai chez M. le prince de Conti, dans le temps qu’il venait seulement de se retirer. […] Vers ce temps, Cosnac, découragé de son zèle pour un indigne prince, se résout à partir pour son diocèse.
Vien vous enchaîne et vous laisse tout le tems de l’examiner. […] Saint Jérôme disoit aux sectaires de son tems, adressez-vous aux femmes, si vous voulez que votre doctrine prospère. […] Avec de la patience et du tems, le peintre des ardents peut acquérir ce qui lui manque, l’intelligence de la perspective, la distinction des plans, les vrais effets de l’ombre et de la lumière. […] Un catéchisme d’autant plus utile aux peuples qu’on n’avoit guères que ce moyen de tenir présentes à leurs esprits et à leurs yeux, et de graver dans leur mémoire, les actions des dieux, la théologie du tems. […] Cela vient aussi et principalement de ce que les dieux et les saints ne font des miracles que dans des temps d’ignorance et de barbarie, et que leur empire est fini lorsque celui des arts commence.
Le temps des idoles est passé. […] Le vulgaire laisse le temps user la douleur. […] Que de temps perdu pour agir et pour vivre ! […] Roman du temps présent, par Fr. […] Savez-vous que cela m’a rendu un temps bien malheureuse !
* * * Deux inventions, comme vous savez, l’ont transformée de notre temps, ont extraordinairement agrandi son pouvoir : l’application des anesthésiques, et en particulier du chloroforme, et l’antisepsie. […] La tranquillité que donnent l’anesthésie et l’antisepsie permet à l’opérateur de prendre son temps, de tâtonner, et, n’eût-il qu’une main hésitante et d’insuffisantes notions d’anatomie et de médecine générale, de mener à bien un certain nombre d’opérations jadis réputées malaisées. […] Deux, trois, quatre pinces y suffisent. « Le temps, pour l’opéré, c’est la vie. » Simplification de la technique opératoire, suppression de toutes les manœuvres inutiles, ablation rapide et, autant que possible, sans morcellement, puis sutures minutieuses et aussi lentes qu’on voudra ; hardiesse à « tailler », soin extrême à « recoudre » : voilà la vérité. […] Il est temps que l’on sache que le premier venu ne peut s’improviser chirurgien. » * * * C’est un spectacle très prenant que celui d’une grande opération chirurgicale, surtout dans les cas où, le diagnostic n’ayant pu être entièrement établi, un peu d’aléa et d’aventure achève de la dramatiser.
À peine le Ier volume de L’Astrée parut, qu’on y reconnut, dit Patru, une pastorale allégorique , un assemblage d’histoires des amours de d’Urfé avec Marguerite de Valois, avec Diane de Châteaumorand, et d’autres amours du temps. […] C’était peu de temps avant l’assassinat qui l’enleva à la France. […] Les gens de lettres doivent bien se persuader que la littérature de tous les temps reçoit des directions inévitables des mœurs régnantes dans la nation, et que c’est une des lois du mouvement en politique et en morale, d’amener à la suite d’une longue période de dissolution, une période de réserve affectée et de pruderie. […] Quand une nation se repose après une révolution ou après de grandes dissensions, le parti victorieux s’applique encore quelque temps après la victoire à exercer une espèce de vengeance morale sur les opinions qui régnaient avant le combat ; il réprouve tout le système des anciennes idées, des anciens principes en morale, en littérature, en philosophie, même dans les arts.
Il était temps, car la concurrence étrangère devenait menaçante. […] Par allusion à notre temps, M. […] Depuis combien de temps exerce-t-il ces hautes fonctions ? […] le temps de la raison est venu. […] Et c’est un des plus libres, des plus puissants esprits de son temps, voire de tous les temps, non pas seulement un très grand artiste, mais un héros de la pensée.
C’est la famille qui est l’homme, car elle est l’homme dans les trois temps de son être : le passé, le présent, l’avenir. […] Rousseau et leurs plagiaires de ces derniers temps. […] Il nous faudrait pour cela un second Montesquieu ; le temps le demande et la Providence nous le doit. […] L’empire romain devait naître et mourir en peu de temps. […] C’est par Platon que l’humanité de ce temps a su qu’elle avait une âme trois siècles avant la révélation du christianisme.
Son sonnet licencieux sur un amour immoral, avoué en ce temps-là dans une mauvaise société de Florence, sonnet commémoratif de cette pitoyable aventure, en est la preuve en ce qui le concerne. […] À Dieu ne plaise qu’on nous accuse d’avoir cédé ici à l’indiscrète curiosité de notre temps ! […] Peu de temps avant la mort d’Alfieri, Fabre vint habiter comme maître de maison le palais de la comtesse. Le monde italien, accoutumé à ces habitudes, ne le trouva pas mal séant ; il fallait un homme, au gouvernail de cette demeure, soit un peintre, ami ou amant, peu importait aux mœurs du pays et du temps ? […] Peut-être vous l’arrêterez quelque temps à Florence, et nous nous le disputerons… « J.
S’obstiner à vouloir les convaincre serait perdre son temps et ses paroles. […] Voyez comme le temps vole ; la vie s’enfuit et la mort est sur nos épaules. […] Craint-il de perdre son temps en engageant contre l’oubli une lutte inutile ? […] C’est un système d’à-peu-près qui éblouit quelque temps et qui finit par impatienter. […] Claude Melnotte arrive à temps pour sauver l’honneur de la femme qu’il aime.
Thiers n’était parti vers ce temps-là même pour la capitale. […] Il le rédigea sur un recueil d’édits du temps de Law ; on crut qu’il avait puisé à des mémoires particuliers. […] Les temps sont passés ; mais un style simple, vrai, calculé, un style savant, travaillé, voilà ce qu’il nous est permis de produire. […] Il n’a qu’à choisir entre ses aptitudes et ses verves, ou plutôt elles ne lui laissent pas le temps de choisir ; la fertilité de son esprit l’amuse lui-même. […] Il n’en fit pas moins ce même Salon dans le même temps au Constitutionnel.
Comme aux temps anciens les oracles se rendaient en vers, de notre temps un poète se révéla le prophète des destinées nationales. […] Une fortune pour le temps ! […] Peu de temps après une disgrâce aussi honorable qu’illégale, vint frapper M. de Laprade. […] La suite des temps a-t-elle donné raison ou tort à ses jugements, à ses prévisions ? […] Cet homme a contenu et déployé l’âme poétique de tous les temps.
Il étoit indigné des intrigues & des cabales littéraires de son temps, qui n’étoient cependant rien en comparaison de celles qui déshonorent le nôtre. […] Malgré le goût du Siecle pour les choses frivoles, on a accueilli, avec autant d’admiration que de reconnoissance, le savant Ouvrage qu’il a publié sous le titre d’Histoire véritable des temps fabuleux, dans lequel il nous apprend que tout ce qu’Hérodote, Manéthon, Eratosthène & Diodore de Sicile racontent de l’Egypte & des Egyptiens, n’est qu’une imitation défigurée & pleine d’erreurs des endroits de l’Ecriture-Sainte, qui concernent cette nation & la contrée qu’elle habitoit. […] Il soumettra de même à l’examen de sa critique vraiment profonde & lumineuse, les premiers temps historiques de l’Empire Romain, qu’il regarde avec raison comme altérés par quantité de Fables que les Historiens ont copiées les uns après les autres.
De temps à autre, le singe se grattait de brefs coups de patte saccadés et le lièvre, qui redoute sans cesse d’être surpris par quelque ennemi de sa race, ne pouvait s’empêcher à tout instant de tourner la tête tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. […] dit-il notre pari ne nous interdit pas de nous raconter quelque histoire pour rendre le temps moins long, n’est-il pas vrai, frère singe ? […] poursuivait le lièvre pendant ce temps, je vis des chiens accourir vers moi en aboyant.
On me fait encore une querelle, sur ce que j’ose appeller grossiers, ces temps prétendus héroïques. […] Virgile prend bien mieux son temps pour des jeux. […] En vain prétendroit-on les justifier par les usages du temps. […] Ce sera autant de peine épargnée pour les scholiastes de ce temps-là ; car on en a quelquefois à bon marché. […] En vérité Hector prend bien mal son tems pour être prophete.
Nous nous bornerons à opérer une coupe sommaire dans le temps présent. […] Et le : « Il faut que l’Église marche avec son temps », tend à remplacer : « Il faut que le temps marche avec l’Église ». […] On l’a vu au temps du combisme. […] Elles prospèrent dans les temps de lutte religieuse. […] Le traditionalisme est un système de continuité dans le temps.