S’il offre quelquefois du bas & du trivial, si quelques-uns de ses rôles sont insipides ou maussadement plaisans comme la Baronne de Croupillac dans l’Enfant Prodigue ; enfin, si parmi d’excellentes plaisanteries, il y en a plusieurs de fausses, il faut excuser ces défauts dans un homme qui a plus cultivé l’art de Sophocle, que celui d’Aristophane.
On peut ne pas croire aux longs intervalles d’inactivité qui se sont écoulés entre nos formations consécutives ; on peut ne pas accorder toute son importance au rôle que les migrations doivent avoir joué, surtout lorsqu’on étudie séparément et exclusivement les formations de quelque grande région telle que l’Europe ; on peut enfin arguer de l’apparition soudaine de groupes entiers d’espèces nouvelles, bien que ces brusques invasions aient déjà souvent été reconnues fausses par suite de découvertes plus récentes.
D’autres causes ont aussi probablement joué leur rôle.
Mais, du même coup, l’acteur romantique supprimait la notion de réalité ; il n’était plus qu’acteur ; il débordait son personnage ; et d’autre part, l’acteur classique auquel Antoine s’en prenait aussi, exagérant une sage tradition, se servait de moyens tout faits pour rendre les sentiments de son rôle. […] Entre le personnage conçu par l’auteur et celui que le comédien réalise, une identité complète est possible, à condition que celui-ci ait le moyen de pénétrer à fond son rôle, d’en exprimer et les dessous et les dehors, qu’il sache son métier et qu’il demeure un homme.
M. van Gennep, dans une étude sur le Rôle des Germains dans la Renaissance italienne 3, nous explique les rapports entre les races et la civilisation. […] C’est encore un rôle sexuel.
Mais le récit de Du Camp paraît bien arrangé pour donner aux réflexions et aux critiques des deux amis de Flaubert le rôle le plus efficace dans les origines de Madame Bovary. […] En France, il veut continuer ce rôle de tuteur, régenter Flaubert, l’obliger à produire, à publier. […] Un curieux passage de la première édition, supprimé ensuite, le montrait prenant dans le souvenir d’Emma le rôle que tenaient auparavant les images du bal de la Vaubyessard. […] Sa vie maintenant avait des douceurs partout. » Il a appris à connaître les femmes comme un garçon moyennement doué apprend un métier et fait ses études, et la façon dont il réussit la conquête de Mme Dambreuse, sans rappeler la tactique napoléonienne d’un Valmont, est à peu près aussi honorable que celle dont un général vieilli sous le harnais s’acquitte de son rôle aux grandes manœuvres. […] Ces trois romans ont un caractère partiel d’autobiographie et il ne faut pas oublier que l’amitié joua dans la vie de Flaubert un plus grand rôle que l’amour, qu’il eut toujours besoin d’un alter ego, Le Poittevin, Du Camp, Bouilhet, que sa production littéraire, aussi jalousement soustraite aux relations amoureuses que la politique de Louis XIV à ses maîtresses, était profondément soumise aux influences et aux conseils de ses amis.
Mais, pour peu que l’on réfléchisse sur les conditions nouvelles de la vie européenne, on verra que, indépendamment des joies intellectuelles qui nous attendent dans l’intimité d’un Shakespeare, d’un Milton, d’un Gœthe, les études philosophiques, scientifiques et politiques, les affaires industrielles et commerciales elles-mêmes qui jouent un si grand rôle dans l’existence moderne, ont déjà beaucoup à souffrir et souffriront de plus en plus, chez nous, de notre infériorité dans la connaissance des langues. […] E sarai meco senza fine cive Di quella Roma onde Cristo è Romano Virgile ne joue qu’un rôle secondaire. […] Le tremblement de terre de Lisbonne, plus retentissant que la catastrophe du pont alla Carraia, la guerre de Sept-Ans et son héros, l’occupation de Francfort par les Français, les passages rapides et calamiteux de troupes amies ou ennemies, le canon des batailles rangées aux portes de la ville, les incendies, les pillages, et, pour parler avec le poëte, « le démon de l’épouvante répandant ses frissons par toute la terre » ; puis enfin, comme gage de temps meilleurs, le couronnement du roi des Romains, qui me semble, dans l’existence de Gœthe, jouer le même rôle que le jubilé du pape Boniface dans l’existence de Dante : tous ces événements précipités imprimèrent de bonne heure à l’âme de Wolfgang quelque chose de cette solennité que le pinceau de Giotto a mise au front du jeune Dante. […] Wolfgang avait pris le rôle de Satan ; Cornélie, au nom d’Adramalech, lui adressait des reproches.
Le rôle qu’il y a pris et qui a fait de lui comme le défenseur déclaré de la libre pensée a été moins le résultat d’une volonté réfléchie que d’un mouvement irrésistible.
Cousin a remarqué que ce qui manque à la philosophie de M. de Biran, où la volonté réhabilitée joue le principal rôle, c’est l’admission de l’intelligence, de la raison, distincte comme faculté, avec tout son cortége d’idées générales, de conceptions.
Rôle de l’idée du moi dans la vie mentale. — Sa présence presque incessante. — Le moi comparé à ses événements.
Rien n’est plus attachant que le tableau de ces séjours rustiques des hommes ou des poètes célèbres dans le patrimoine de leurs pères : Virgile à Mantoue, Horace à Ustica, le Tasse à Sorrente, Pétrarque à Vaucluse, Machiavel à Montepulciano, Montesquieu à Labrède, Boileau à Auteuil, Rousseau aux Charmettes ou à Montmorency, Pope à Twitenham ; on y possède l’homme naturel dans la nudité de tout rôle théâtral ; plus le costume est dépouillé, plus l’homme éclate.
” M. le président avait tâché de se mettre en harmonie avec le rôle qu’il voulait jouer.
Quant au cardinal qui en était l’inventeur, s’il ne rencontra pas de difficultés pour faire accepter à son conclaviste le rôle qu’il devait jouer auprès du chef de la faction Mattei, afin de la disposer en faveur de Chiaramonti, ce conclaviste n’en éprouva pas davantage (grâce à Dieu qui nous aidait) pour faire adopter l’idée à ce chef dès qu’il lui en ouvrit la bouche.
Depuis ce temps, auquel nous touchons encore, la jalousie et la défiance populaires, ces seules vertus de la démocratie américaine, qui la rendent stupide quand elles ne la rendent pas féroce, n’ont pas permis à une seule grande nature de citoyen d’arriver à la présidence de la république américaine ; ils ont craint que leur premier magistrat n’eût des pensées plus élevées qu’eux ; ils n’ont pardonné qu’à une certaine médiocrité du parti bourgeoisement probe et intellectuellement incapable de prévaloir dans les élections et d’exercer pour la forme une autorité centrale sans pouvoir, un certain rôle de grand ressort neutre de leur anarchie réelle, ressort qui obéit au doigt de la constitution démagogique, mais qui n’imprime ni halte ni mouvement.
Si la révélation est réellement ce qu’elle prétend être, la parole de Dieu, il est trop clair qu’elle est maîtresse, qu’elle n’a pas à pactiser avec la science, que celle-ci n’a qu’à plier bagage devant cette autorité infaillible et que son rôle se réduit à celui de serva et pedissequa, à commenter ou expliquer la parole révélée.
Cependant, les poètes du siècle passé avaient pressenti le rôle de la Musique ; Schiller écrivait, en 1797, à Goethe : « j’ai toujours eu confiance que de l’opéra, comme autrefois des chœurs des antiques fêtes dionysiaques, surgirait une plus noble forme de tragédie. » C’est Beethoven qui rendit la musique capable de faire ce qu’on attendait d’elle, et Wagner est le grand disciple de Beethoven, l’héritier direct des poètes classiques.
Son rôle joué, il veut reprendre son paquet de vêtements, mais au lieu de sa jolie blouse, il ne trouve qu’un paquet de loques infectes.
Les mobiles de la conduite des personnages sont encore purement fantastiques ; c’est tantôt une bonté stupide, tantôt la méchanceté pure, tantôt une rapacité ou un désintéressement également extrêmes, au contraire, les grands intérêts passionnels ou spirituels humains, l’amour, ce pivot de presque toutes nos œuvres d’imagination, l’ambition, la soif de science, de gloire, de pouvoir, de jouissance, ne jouent aucun rôle presque dans ces singuliers livres.
Pour éviter la dissémination d’attention qu’un trop grand nombre d’époques jetterait dans la mémoire et dans l’esprit, nous ne diviserons la littérature du genre humain qu’en quatre grandes époques : L’époque primitive ou orientale, indienne, chinoise, égyptienne, arabe, hébraïque ; L’époque gréco-latine, commençant à Homère et finissant au christianisme ; L’époque intermédiaire, décadence, barbarie, renaissance, commençant à la chute de l’empire romain, finissant à la naissance de Dante à Florence, époque dans laquelle l’Italie joue le plus grand rôle, et qu’on pourrait appeler l’époque italienne ; Enfin l’époque moderne, commençant au quinzième siècle, se caractérisant en Italie, en France, en Espagne, en Allemagne, en Angleterre, et se poursuivant avec des phases diverses d’ascendance ou de décadence jusqu’à nos jours.
Quel rôle reste-t-il au merveilleux des poètes épiques dans des contrées où l’on apprend par cœur ce livre aux générations qui se renouvellent, pendant que le lait des mères coule encore sur les lèvres des enfants ?
» Image aussi naïve et aussi philosophique, selon moi, qu’aucune image d’Horace pour assigner leur rôle différent au printemps et à l’hiver des poètes !
Peu à peu les étrangers jouèrent en Allemagne un plus grand rôle que les gens du pays.
À cet égard, le mode de clôture des terres joue un grand rôle.
Hugues Guéret était connu, dans les pièces sérieuses sous le nom de Fléchelles ; dans la farce, il jouait toujours un certain rôle qu’on appelait Gautier-Garguille.
Il n’a pas dû se plaindre du dernier rôle, très honorable et utile, qu’il a joué dans l’histoire. […] Il y a à remarquer que La Fontaine, qui, en son vers libre, est presque toujours rythmique, et donne presque toujours, sans en avoir l’air, en la dissimulant, ou sans s’en douter, une suite de stances, fait jouer à la rime, très souvent, d’une stance à l’autre, exactement le même rôle que Marot ci-dessus10. […] La Pléiade a son grand rôle que nous apprécierons ; mais on la croit trop sur parole quand on estime avec elle qu’avant elle il n’y a rien. […] La charité évangélique l’y obligeait absolument, l’humanité même ; et qu’eût été Genève si elle n’avait pas été lieu d’asile, et quel était son intérêt sinon de s’agrandir des pertes de ses voisins, et qu’eût été Calvin s’il se fût borné au rôle de chef religieux, exclusif, égoïste et obscur, d’une petite ville ?
Depuis 1830 il n’a pas fait un pas ; c’est le même mannequin promené parmi nous avec les modes anciennes, ou plutôt le vieil acteur jouant toujours ses rôles de jeunesse. […] Notre rôle est plus modeste ; nous cherchons des matériaux et nous les apportons avec le plus d’ordre possible. » En 1850, parut l’Étude sur Le Nain. […] elles ne peuvent trouver place dans la vie réelle, elles y descendent, au contraire ; mais alors elles cessent de tirer leur intérêt d’elles-mêmes ; s’appelant superstition, elles deviennent curieuses physiologiquement par leur rôle âcre et positif, à cause des mouvements, des actions qu’elles excitent, et qui sont des faits réels, de l’ordre naturel, logique, habituel. […] L’invention, l’imagination, comme on le voit, ont un bien petit rôle ; tout est dans l’induction.
» Malgré cela, je ne lui répondis pas une parole amère ; mais, baissant les yeux à terre, j’allai mon chemin. » Ici l’enfant rentre bien dans son rôle ; il parle avec sa pudeur ingénue et encore sauvage, considérant cette parole flatteuse de la jeune fille comme une manière d’offense.
Pierre Elles n’y ont pas toujours un rôle avantageux.
Il rit, à la vérité, et bruyamment, lorsqu’Arnolphe attend à la porte de sa propre maison, s’impatiente, tempête et reçoit un coup par la maladresse d’un lourdaud, qu’il a pris à son service à cause de sa simplicité ; il rit, non parce que ce coup est comique, et qu’Arnolphe ne l’a pas volé, mais parce que c’est un coup ; du même gros rire il éclaterait, s’il voyait l’acteur chargé du rôle grave et insignifiant d’Oronte, faire un faux pas en traversant la scène.
Ceci admis, le rôle du mal, caché sous la forme de Méphistophélès, devient vrai comme le monde réel et pittoresque comme l’incarnation de toute perversité.
Il ne négligeait pas cependant les fonctions plus graves qu’il remplissait comme administrateur à Ferrare ou dans les provinces ; c’était un de ces esprits multiples, mais précis, qui disposent à volonté de leurs facultés diverses, et qui savent tantôt se servir de leur imagination, tantôt la dompter pour la réduire à son rôle dans la vie : le charme, l’ornement ou l’amusement de l’existence.
C’est alors que la métaphysique intervient, et qu’elle remplit son véritable rôle.
Qu’importe des habits d’acteur si l’on ne joue plus de rôle ?
Il parla aussi avec désapprobation des pièces dans lesquelles la fatalité joue un grand rôle.
C’est un jeu de poupées sérieuses qu’on place à volonté les unes en face des autres, et auxquelles on fait débiter leurs rôles sans vraisemblance et sans intérêt.
Ce rôle ne tenta pas Massillon.
Dans le Rheingold le langage domine souverainement ; dans la Walküre le rôle de la musique est bien plus considérable et nous remarquons surtout une grande variation entre les différentes scènes, il y a comme une lutte entre la parole et la musique ; Siegfried est l’œuvre d’équilibre parfait, ce serait dans le sens ordinaire du mot l’œuvre classique par excellence de Wagner ; dans la Gœtterdaemmerung, la parole n’apparaît que deux ou trois fois, la musique s’épanche librement86. — Que trouvons-nous dans Tristan ?
On sait quel rôle jouait le Songe dans les monarchies orientales de l’antiquité : on peut dire qu’il était parfois leur premier ministre.
Aujourd’hui que le problème du pessimisme et de l’optimisme a repris, avec un aspect nouveau, une nouvelle importance morale et métaphysique, il n’est guère de question plus intéressante pour le philosophe que celle oui concerne l’origine du plaisir ou de la douleur et leur rôle comme moteurs de l’universelle évolution.
Leconte de Lisle avait souhaité en la Préface de ses premiers Poèmes antiques que le Poète reprît son rôle ancien d’éducateur de l’humanité « La Poésie aura un jour à compter avec la Science », écrivait Zola Spencer, donnant Gœthe en exemple, avait songé cette ; alliance Taine a prévu la possibilité d’une métaphysique moderne… « On reconnaîtra-que le vaste système-évolutionniste devait être à son tour interprété esthétiquement et que vient à son heure, en tant que conception actuelle du monde, le poème de M.
Dans le salon d’entrée, on aperçoit quelques oreilles tendues qui boivent les paroles de notre cénacle, des oreilles de gandins qui finissent de manger leurs petites fortunes, des oreilles de jeunes gens de la Bourse, de commis de Rothschild qui ramènent du Cirque ou de Mabille, quelques lorettes de la première catégorie, auxquelles ils offrent le passe-temps d’un fruit ou d’un thé, en leur montrant de loin, du doigt, les premiers rôles de la troupe.
Il vient de faire recevoir aujourd’hui Le Supplice d’une femme à la Comédie-Française, et le publiciste a des yeux de velours pour qui lui parle de sa pièce, de la distribution des rôles.
Il fut à l’origine celui qui, doué d’une merveilleuse faculté de percevoir et de se rappeler, connut les mille aspects de la nature, les innombrables et particulières manifestations humaines ; qui sut deviner, par on ne sait quelle intuition de soi-même et des autres, les âmes et les agitations d’âmes doutées dehors sont les signes ; embrassant dans son large esprit tout l’individuel des personnes, et ce qu’elles ont d’universel, les lois déliées, les indices délicats de leur permanence, de leur variabilité, de leur mobilité ; il conçut encore, le premier à ce degré, toute retendue presque du monde et de notre espèce, contempla cet immense spectacle de ses yeux novateurs et, le reproduisant entier, sut tacitement s’y enclore avec tous en des livres auxquels personne ne peut se prétendre étranger ; et comme l’essentiel de l’artiste est de connaître les choses et les gens, non pas objectivement et intellectuellement, mais sous leur aspect sensible, en la boulé de ses personnages, en leur âme aimante, en leur noblesse morale, en leur méditation douloureuse de la mort, et leur résignation à d’humbles solutions, ce sont ses vertus, ses angoisses et sa simplicité d’esprit qui transparaissent, comme s’accuse en leur impuissance spéculative la sienne propre, comme se marque sa répulsion pour le mal dans le rôle effacé qu’il lui assigne, et son détachement final de tout l’ensemble de la vie et du monde, dans le ton lointain et las dont il en parle.
XII Tel était l’homme à qui ses supérieurs avaient assigné le rôle, importun sans doute, de me conduire, pour ma santé et pour la sienne, à travers les plus beaux sites de cette pittoresque contrée.
Dans la Saint-Barthélemy de ce catholique presque infidèle à sa cause par scrupule d’impartialité, les protestants ont le beau rôle, poétiquement parlant.
Pour les protéger, il continuait à prendre part aux affaires humaines ; il y jouait fréquemment son rôle. […] Le bâtard, l’enfant naturel, celui que les Grecs appelaient νόθος et les Latins spurius, ne pouvait pas remplir le rôle que la religion assignait au fils. […] Mais ce fils a son rôle aussi dans le culte ; il remplit une fonction dans les cérémonies religieuses ; sa présence, à certains jours, est tellement nécessaire que le Romain qui n’a pas de fils est forcé d’en adopter un fictivement pour ces jours-là, afin que les rites soient accomplis281.
Encore qu’il assimile parfois la liberté politique » qui n’est guère qu’un drapeau électoral, à la liberté philosophique, il a eu le pressentiment du rôle que celle-ci serait appelée à jouer dans un temps d’analyse et d’automatisme. […] La fièvre qu’ils nous communiquent a quelque chose de pratique, de tangible, de moins verbal ; c’est ce qui ennoblit tellement leur rôle… Sur la Terre et par la Terre a paru ici même.
L’auteur, dès la première page, avait déclaré ceci : « La civilisation actuelle s’en va au mal profond… peut-être n’est-il pas inutile que, tout en demeurant dans son rôle d’artiste, l’écrivain s’attache à sonder ces problèmes… » Sur la foi de ces axiomes, je comptais sur l’analyse d’une des nombreuses maladies sociales dont nous sommes atteints. […] Même à présent, il suffirait de reprendre sa liberté d’action, de cesser de jouer le rôle d’un marchepied, pour que le fantôme de la toute-puissance allemande s’évanouît… Nous désirons que des rapports amicaux s’établissent avec les autres nations, et surtout avec la France qui, quoi qu’on dise, occupe de plus en plus en Europe une situation digne de sa puissance. […] An fond de la crypte où dort Constantin, il a retrouvé presque tout le décor, et les premiers rôles, et les accessoires, et les comparses de cette tragi-comédie qui se joue sous nos yeux avec accompagnement de « concert européen », et qui s’appelle la question d’Orient. Il y a de tout dans ce livre : des rôles pour Sarah Bernhardt, des scénarios pour Victorien Sardou, des « jardins de l’histoire » pour Émile Gebhart, des « princesses byzantines » pour Paul Adam, des vitraux pour Laurent Tailhade, des sujets de tableaux pour Benjamin-Constant ou Rochegrosse, — et des sujets de méditation pour nos hommes d’État.
Parmi les dilettantes fameux dont elle a subi ainsi la renommée en la marquant d’une défaveur visible, nous pouvons ranger ce mystérieux Alcibiade, qui se complut à tenir des rôles si divers, et ce déconcertant César, qui incarna en lui tant de personnages. […] Une seule fois, Nature aux mille visages, tu as su trouver un acteur digne d’un pareil rôle… » ? […] C’est le rôle du psychologue de discerner ce qu’il y a de force positive et créatrice dans l’une et dans l’autre, et de diriger, s’il est possible, cette force. […] C’est donc la pensée qui joue ici le rôle d’élément néfaste, d’acide corrosif, et qui condamne l’homme à un malheur assuré ; mais la pensée qui précède l’expérience au lieu de s’y assujettir. […] Mais précisément ces théories ont formé des disciples, ces procédés ont rencontré des fidèles, et à travers cette initiation de rhétorique, une initiation intellectuelle et sentimentale s’est accomplie, qu’il faut caractériser pour que cette étude sur le rôle psychologique de l’auteur de Madame Bovary ne soit pas trop incomplète.
Mais, si sa conversion n’avoit pas été sincère, quel rôle il eût pu jouer, en se mettant à la tête du parti. […] On ne se douteroit point de cet éloge, surtout après avoir lu le livre des sçavans, accusés d’athéisme, & dans lequel les médecins ne jouent pas le moindre rôle. […] Il reçoit le Baillon comme la juste punition de ses crimes, & joue encore un plaisant rôle dans ces vers au père Commire : S’il existe en mon cœur quelque trace de crime, Punis-moi ; le métail s’épure par le feu.
Il aimait dans son pays, il aime toujours Caliste, et celle-ci, créature adorable, l’aimait également : mais elle avait monté sur le théâtre, elle avait joué dans the Fair Penitent le rôle dont le nom lui est resté ; sa réputation première avait été équivoque.
Un moderne penseur l’a répété, et il nous est impossible de le dédire : Ne mesurons pas les hommes publics à l’aune des vertus privées ; s’ils sont véritablement grands, ils ont leur point de vue et leur rôle à part : ils font ce que d’autres ne feraient pas, ils maintiennent la société.
Il n’est jamais franc, il est toujours occupé d’un rôle ; il contrefait l’homme dégoûté, le grand artiste indifférent, contempteur des grands, des rois, de la poésie elle-même.
Il se lia d’une amitié, d’abord poétique, puis intime, avec le marquis Manso de Villa, jeune seigneur qui méritait le rôle de Mécène du seizième siècle, et qui, après avoir été l’ami du Tasse, devint plus tard l’ami de Milton, attachant ainsi, par la plus rare des fortunes, son souvenir par des liens de cœur aux deux plus immortelles épopées du monde chrétien.
Voilà maintenant notre rôle, étrangers au pouvoir, étrangers aux factions, seuls avec notre passé, que l’histoire jugera avec d’autant plus d’indulgence que nous aurons moins pressé son jugement !