[Le Pays, 17 octobre 1859.] […] , Adrien et Mathieu de Montmorency, Lémontey (qui n’y est pas assez), toute une société, enfin, de gens très comme il faut, mais qui n’ont sur rien une idée nouvelle, et qui ne savent que geindre entre eux parce que Napoléon envoyait Madame de Staël à Coppet, vivre en millionnaire dans le plus pittoresque pays d’Europe, quand elle tenait à épigrammatiser contre l’Empire sur le bord de son ruisseau de la rue du Bac.
Insistez, vous, croyant et historien d’un pays moral, sur cet épicuréisme pratique d’ici qui n’a produit qu’un bon moment de jeunesse, mais passé lequel, tous plus ou moins, nous sommes sur les dents, sur le flanc : chacun a été bourreau de son esprit.
Ses personnages, élevés du particulier au général, résument en eux des catégories entières ; ils participent de la nature immuable et essentielle de l’homme, un hypocrite a quelque chose de l’hypocrisie absolue, un jaloux, quelque chose de la jalousie absolue ; leur nom propre devient un substantif commun ; ils sont de tous les pays, et demeurent à jamais contemporains des générations qui se succèdent246.
Tout en fréquentant les sombres bureaux de rédaction et en vivant de la vie enfumée, poussiéreuse et énervante de Paris, il laissait son imagination s’envoler vers les pays lointains : amour boréal, amour africain, idylles chinoises et coloniales, tout le captivait, et son Harem n’est autre chose qu’un Tour du Monde en vingt-cinq parties.
Un souffle de mort avait fauché à son tour le musicien, et ce souvenir funèbre ajouta, semble-t-il, à l’émotion poignante du drame… Poète né au pays du soleil, Éphraïm Mikhaël a la mélancolie des hommes du Nord ; sa prescience de la mort obsède parfois.
Dès lors il regarda le Parnasse comme un pays de conquête, où il pouvoit établir son autorité, comme il y avoit établi sa fortune.
On reconnut Homère à son talent de rendre la nature avec une noble simplicité ; à sa poësie vive, pleine de force, d’harmonie & d’images ; à son érudition agréable, lorsqu’il décrit l’art de la guerre, les mœurs & les coutumes des peuples différens, les loix & la religion des Grecs, le caractère & le génie de leurs chefs, la situation des villes & des pays.
Placé sur un plus grand théâtre, et dans le seul pays où l’on connût deux sortes d’éloquence, celle du barreau et celle de Forum, Tite-Live les transporta dans ses récits : il fut l’orateur de l’histoire comme Hérodote en est le poète.
On n’ignorait pas dans le pays que jamais il n’avait offert à manger à quelqu’un et qu’il ne remettait jamais à sa femme le mil nécessaire pour leur nourriture qu’après l’avoir soigneusement mesuré par poignées.
Un Européen établi dans le pays me l’a affirmé.
Du Pouvoir et de la Liberté (Pays, 24 septembre 1853).
Les Légendes de la Vallée ; Fin d’un songe (Pays, 8 septembre 1853) 5.
Aussi dans l’Allemagne, pays qui fut au moyen âge le plus barbare de toute l’Europe, il est resté, pour ainsi dire, plus de souverains ecclésiastiques que de séculiers. — De là le nombre prodigieux de cités et de forteresses qui portent des noms de saints. — Dans des lieux difficiles ou écartés, l’on ouvrait de petites chapelles où se célébrait la messe, et s’accomplissaient les autres devoirs de la religion.
On joua une petite pièce de lui, intitulée le Bourgeois de Rome, qui succomba devant une bourrasque d’étudiants telle qu’il en éclate parfois dans ce parterre, bruyante province du pays latin. […] Comme il était, par son intelligence, très en avant de son siècle et de son pays, on l’accusa de vouloir détruire les vieilles coutumes nationales. […] En cherchant à maintenir l’équilibre entre les mécontents des deux pays, Démétrius ne parvenait qu’à les aigrir davantage. […] Suivez leur marche à travers ces pays qu’inquiète le génie de l’un et que rassure le génie de l’autre. […] Ces sujets philosophiques, illuminisme, mysticisme, germanisme, kantisme, panthéisme, me font l’effet de ces souterrains, de ces grottes, telles qu’on en rencontre dans les pays de montagnes.
Leurs paroles, leurs sentiments leurs actes appartiennent à leur pays. […] Mais, comme ces récits nous transportent tour à tour dans tous les pays du monde, les romans de M. […] About était aussi capable de faire naître l’émotion que de saisir promptement les traits essentiels des pays qu’il visitait. […] car ils devaient partir le lendemain, s’en aller du pays pour toujours. […] L’Affaire Lerouge avait été publiée en feuilleton dans le Pays sans attirer l’attention.
Ces quinze cents personnes avaient l’air d’être là en pays étranger. […] S’il jouit, au contraire, d’un calme plat, nous disons, et cette fois avec plus de raison : ce pays s’ennuie. […] Lamennais a osé écrire : « Je doute qu’il y ait au monde un pays plus ennuyeux que la Suisse. […] Parce que, en France, pays catholique, l’orgueilleux préjugé de la majorité religieuse s’y opposait. […] On a vu le goût bourgeois, même en pays anglais, se plaire à Dickens, mais lui préférer Paul de Kock !
Une commission, dont Newton était membre, vérifia les pièces fabriquées, les trouva bonnes, et plusieurs juges compétents pensent aujourd’hui que la mesure était loyale autant qu’utile au pays. […] C’est pourquoi je vous exhorte très-instamment comme hommes, comme chrétiens, comme pères, comme amis de votre pays, à lire cette feuille avec la dernière attention, ou à vous la faire lire par d’autres. […] De cette façon, le pays et eux-mêmes se trouvent heureusement délivrés de tous les maux à venir1020. Et il finit par cette ironie de cannibale : Je déclare dans la sincérité de mon cœur que je n’ai pas le moindre intérêt personnel à l’accomplissement de cette œuvre salutaire, n’ayant d’autre motif que le bien public de mon pays. […] « Proposition modeste pour empêcher que les enfants des pauvres en Irlande ne soient une charge à leurs parents ou à leur pays, et pour les rendre utiles au public. » 1729. — Swift devint fou quelques années après.
Le pays a une influence réelle sur les gens qui l’habitent, c’est une observation faite depuis longtemps ; les montagnards ne ressemblent pas aux gens des plaines, les hommes des pays riches et cultivés diffèrent essentiellement des habitants des pays pauvres et incultes. […] Le lecteur se perd dans tous ces mots et arrive à la fin de la description sans avoir aucune idée du pays décrit. […] demanda Édouard, qui semblait partir pour des pays inconnus, tant il était ému. […] Le jeune homme quitte son pays pour longtemps ; quand il revient, se souvenant des projets d’autrefois, la jeune fille est mariée, presque mère, oublieuse du passé, ne parlant plus que capital et revenu. […] Je puis donc être, avec tranquillité, ennuyeux, pédant ou lourd, à de certains moments, parce que j’ai l’assurance que ce n’est là qu’une étape de mon voyage, un pays où je ne m’arrêterai pas.
Aimable pays après tout que celui de France, où un simple homme de lettres qui ne peut rien, qui n’est rien, tient tant de place, et où se déclare si spontanément l’hommage de tous pour l’esprit, pour le talent et la grâce !
c’est très-grave ; tout est perdu, tout est fini dans un pays où les renégats sont protégés par les femmes ; car il n’y a au monde que les femmes qui puissent encore maintenir dans le cœur des hommes, éprouvé par toutes les tentations de l’égoïsme, cette sublime démence qu’on appelle le courage, cette divine niaiserie qu’on nomme la loyauté.
Le poëte a évidemment voulu peindre avant tout le pays et les mœurs ; la fable (si fable il y a), l’action romanesque qu’il a jetée à travers, n’est qu’un prétexte et tient peu de place, trop peu sans doute.
Le climat n’est pas un agent simple, une force unique : il n’est pas seulement déterminé par le degré de latitude d’un pays, comme l’indiquerait son nom et comme parut le croire Montesquieu.
Ou les Gallo-Celtes qui habitaient notre pays ne ressemblaient guère aux Celtes de Grande-Bretagne et d’Irlande, ou leurs descendants de France ne leur ressemblent guère.
Une nation n’a jamais un véritable intérêt à s’annexer ou à retenir un pays malgré lui.
Le roman et la poésie ont voulu être de la peinture, de la musique, de la sociologie, etc… À ces croisements multipliés et peu raisonnables s’est abâtardie la sève littéraire d’un pays qui reste cependant encore le premier, dans le domaine littéraire et idéologique.
Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité : et tel est le néant des choses humaines, que, hors l’être existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas… ……………………………………………………………………………………………… Une langueur secrète s’insinue au fond de mon cœur ; je le sens vide et gonflé, comme vous disiez autrefois du vôtre ; l’attachement que j’ai pour ce qui m’est cher ne suffit pas pour l’occuper : il lui reste une force inutile dont il ne sait que faire.
Quiconque a quelque critique et un bon sens pour l’histoire, pourra reconnaître que Milton a fait entrer dans le caractère de son Satan les perversités de ces hommes qui, vers le commencement du dix-septième siècle, couvrirent l’Angleterre de deuil : on y sent la même obstination, le même enthousiasme, le même orgueil, le même esprit de rébellion et d’indépendance ; on retrouve dans le monarque infernal ces fameux niveleurs qui, se séparant de la religion de leur pays, avaient secoué le joug de tout gouvernement légitime, et s’étaient révoltés à la fois contre Dieu et contre les hommes.
Dans aucun temps, dans aucun pays, sous quelque forme de gouvernement que ce soit, jamais la liberté de penser n’a été plus grande qu’en France au temps de sa monarchie.
[Le Pays, 16 juillet 1864.]
Les missionnaires assurent que le plus grand obstacle qu’ils aient trouvé dans ce pays à la foi chrétienne, c’est qu’on ne peut persuader aux nobles que les gens du peuple sont hommes comme eux. — L’empire de la Chine avec sa religion douce et sa culture des lettres, est très policé. — Il en est de même de l’Inde, vouée en général aux arts de la paix. — La Perse et la Turquie ont mêlé à la mollesse de l’Asie les croyances grossières de leur religion.
* * * — La Normandie est le pays de tous les poncifs : l’architecture gothique, le port de mer, la ferme rustique avec de la mousse sur le toit. […] — Les époques et les pays où la vie est bon marché, sont gais. […] Une campagne très âpre, très durement éclairée, un pays dantesque. […] Tous ces critiques s’écrient d’une seule voix qu’il y a eu un temps, un pays, une œuvre au commencement de l’humanité, où tout a été divinisé, et au-dessus de toute discussion et même de tout examen. […] Il nous parle de cet ahurissement que produisit sur lui, sortant de son pays, le harnachement, le travestissement, l’habillement presque fantastique de la Parisienne, qui lui apparut comme une femme d’une autre planète.
Finot ; le directeur de la Revue des Revues, un Polonais, qui me parle aimablement du succès de ma littérature dans les pays slaves, dans ces contrées, où se forment des réunions d’une trentaine de personnes, pour entendre la lecture d’un livre nouveau, et il m’apprend, à mon grand étonnement, que Charles Demailly est le roman de tous mes romans, qui a eu le plus grand succès là-bas. […] Puis revenant au Caucase, où il a son commandement, il nous effraie de la force musculaire des gens du pays, citant, un Tartare ayant pris à la gorge un Arménien, et de ses trois doigts enfoncés dans la chair, lui ayant arraché la gorge, au bout de laquelle était venue la langue. […] Petit paysan, il était pris en affection par un vieux médecin du pays, sur l’intelligence de sa figure, et ce médecin faisait les frais de ses études de médecine à Paris. […] » ajoutant, que c’est au fond la fin d’un pays. […] Quoi, ce pays qui a eu le coquet et rondissant mobilier de paresse du xviiie siècle, est sous la menace de ce dur et anguleux mobilier, qui semble fait pour les membres frustes d’une humanité des cavernes et des lacustres.
. — Au pays de Sylvie, nouvelles, 0llendorf, 1904 in-12. — Les Quatre maladies du Style. […] Collaboration. — Pays de France. […] La Syrinx, 1890. — Les Mois Dorés, 1896. — Le Pays de France, 1898 (à Aix). — La Contemporaine, La Plume, Revue Naturiste, Anthologie-Revue, L’Effort. […] Theuriet : Voyage au pays des poètes, Journal, 15 juillet 1898. […] Jaloux a publié au « Pays de France », Les Femmes et la Vie et à « la Nouvelle Revue » La Fête Nocturne ».
En vain parle-t-on de cet imprévu été de la Saint-Martin dans tout le petit pays, nos amants se confinent dans leur bonheur, à ce point que le médecin, ayant perdu sa clientèle, voit la misère entrer dans la maison. […] Les Grèves des mineurs, son voyage au Pays noir, sont d’une terrifiante vérité ; il faut l’entendre parler de Louise Michel, de Félix Pyat, de MM. […] « Il faut reconnaître que c’est manifestement au bénéfice du pays et de l’Europe. […] Chaptal rappelle de lui des traits de mémoire prodigieuse et cite cette féroce réponse à un ministre russe qui lui parlait des ressources de son pays pour recruter l’armée. […] C’est, en même temps que le récit d’une guerre terrible, l’étude par croquis, par mots échappés, d’un pays que nous connaissons mal ou seulement par les récits officiels de la guerre de 1877.
Son pays avait un gouvernement sans force, sans considération, et qui ne faisait rien pour les obtenir : il eut un esprit d’indépendance et d’opposition. […] C’est ainsi qu’il a élevé le monument qui peut-être honorera le plus et son siècle et son pays. […] Ils étaient désintéressés, bienfaisants ; ils désiraient le bien de leur pays et de l’humanité. […] Sans famille, sans amis, sans patrie, errant de pays en pays, de condition en condition, opprimé par tout l’ensemble d’un monde où il n’était pour rien, Rousseau conçut un esprit de révolte, une fierté intérieure qui s’exaltèrent jusqu’au délire. […] Qu’opposer aux intrigues, aux obsessions, aux petites clameurs du palais, lorsque rien dans le pays n’avait une vie publique ?
Nous ne voulons pas enlever cette gloire à un pays qui a produit Gluck, Beethoven et Meyerbeer ; mais, en réalité, Mozart est un enfant des Alpes italiques plus qu’un fils de l’Allemagne. […] Je n’aime pas écrire des choses que mainte tête carrée de notre pays traiterait de mensonges en devisant derrière le poêle. […] S’il avait été question d’un opéra séria, je serais parti sur-le-champ et je l’aurais offert à Sa Grandeur le prince-archevêque ; mais, comme c’est un opéra buffa, qui demande, en outre, des personnes bouffes spéciales, il a fallu sauver notre honneur, coûte que coûte, et celui du prince par-dessus le marché ; il a fallu démontrer que ce ne sont pas des imposteurs, des charlatans qu’il a à son service, qui vont, avec son autorisation, en pays étrangers pour jeter de la poudre aux yeux comme des bateleurs, mais bien de braves et honnêtes gens qui, à l’honneur de leur prince et de leur patrie, font connaître au monde un miracle que Dieu a produit à Salzbourg. […] Mais faut-il s’étonner de trouver des persécutions en pays étrangers, quand mon pauvre enfant en a subi dans son propre lieu natal ! […] que l’Italie est un pays endormant !
Ils m’engagèrent ensuite à aller dans leur pays, où l’on me donnerait le traitement que je souhaiterais, en me disant que Giovanangelo de Servi leur avait fait une fontaine ornée de plusieurs figures, qui étaient loin de la beauté des miennes, et qu’on l’avait comblé de biens. […] « Je sortis de Florence, et je fis mon pèlerinage, ne cessant de chanter des psaumes et des oraisons en la gloire de Dieu ; ce qui me délectait d’autant plus que la saison était belle, et le pays que je parcourais extrêmement agréable. J’avais pour guide un de mes garçons, qui était de ce pays-là. […] Et ce bon vieillard me mit sous les yeux un plan du pays, fait de sa main, où il me fit voir la vérité de ce qu’il me disait. […] — Monseigneur, lui répondis-je, je suis venu pour le service de Votre Excellence ; car j’aurais demeuré volontiers encore quelque temps dans ce beau pays.
Je cherchais quelqu’un ; le hasard, cette providence des hommes qui cherchent, me le fit rencontrer au milieu des flots turbulents d’une révolution populaire, à la tête de laquelle j’avais été jeté ; voici comment : II En 1848, pendant que j’étais submergé par des masses de citoyens agités, tantôt à l’hôtel de ville de Paris, tantôt dans les rues ou sur les places publiques, tantôt à la tribune de la chambre des députés ou de l’Assemblée constituante : 24 février, 27 février, 28 février, journée du drapeau rouge ; 16 avril, journée des grands assauts des factions combinées contre les hommes d’ordre ; 15 mai, journée où la chambre nouvelle violée est dissoute un moment par les Polonais, ferment éternel de l’Europe ; journées décisives de juin où nous combattîmes contre les insensés frénétiques de la démagogie, et où nous donnâmes du sang au lieu de paroles à notre pays : je fus frappé par la physionomie belle, grande, honnête et intrépide d’un homme de bien et de vertu, que je ne connaissais pas, mais que j’avais eu le temps de remarquer autour de moi aux éclairs de son regard. […] Faut-il donc aujourd’hui que quelques hommes, dans un pays barbare, pensent comme des barbares ? […] Il ne livra pas le philosophe aux bourreaux ; il se contenta de l’emprisonner et de le réserver, comme on le lit dans une de ses lettres à Olympias, sa mère, « pour être jugé à Athènes par ses concitoyens, et selon les lois de son pays ». […] Nous aimons à nous figurer qu’à des époques aussi reculées et dans des pays aussi barbares, la politique n’était qu’un vague instinct de la société humaine, sans morale, sans règle, sans définition, sans dénomination, sans tendance, agitant confusément l’humanité au gré de la force et de la ruse, tel, par exemple, que Machiavel dans le Prince l’entendait deux mille ans après. […] L’égalité est l’identité d’attributions entre des êtres semblables, et l’État ne saurait vivre contre les lois de l’équité : les factieux que le pays renferme toujours trouveraient de constants appuis dans les sujets mécontents, et les membres du gouvernement ne sauraient jamais être assez nombreux pour résister à tant d’ennemis réunis.
Mais il serait singulièrement au-dessous de sa tâche, le critique qui ne saurait que son temps et son pays. […] D’abord, il s’est fixé à Paris où il a voulu prendre et où il a pris l’accent du pays. […] Faudrait-il que notre goût se rétrécît de nouveau jusqu’à ne pouvoir plus jouir des formes diverses que l’art prend nécessairement suivant les temps, les pays, les écoles ? […] Mais on pense bien qu’il n’est pas élégant du tout de s’intéresser à la politique de son pays. […] Il vous dira que tel pays est pour lui une terre de dilection.
Il s’installe fort bien en pays d’Orient : c’est Karagueuz, c’est Nasr-el-Din, le hodja de Konia. […] Et triomphateur dans son pays. […] Les fruits des pays de toute la terre débordaient dans des corbeilles faites de leurs feuilles ! […] Et, pour nous maintenir en pays de connaissance, le diable se sauve en faisant Hah ! […] s’écrie Flaubert, bien que ce soit notre pays, c’est un triste pays, avouons-le.
Cet homme est encore dans la vigueur du corps et de l’esprit ; il a été à la fois dans sa jeunesse le Molière et le Tacite de son temps ; il a fait la Mandragore et l’Histoire de Florence ; il a passé de là aux plus hautes magistratures décernées au mérite par le choix libre de ses concitoyens ; il a été quinze ans secrétaire d’État de la république ; il a été vingt-cinq fois ambassadeur de sa patrie auprès du pape, du roi de France, du roi de Naples, de tous les princes et principautés d’Italie ; il a réussi partout à rétablir la paix, à nouer les alliances, à dissoudre les coalitions contre son pays. […] « De là je descends sur le grand chemin, dans la taverne du village ; je cause avec les passants, je leur demande des nouvelles de leur pays ; j’entends des choses neuves et diverses, je remarque les goûts différents et les fantaisies opposées des hommes. […] Mais il y a quelque chose de plus étrange encore, et qui montre dans cette vigoureuse imagination aux prises avec l’indigence et l’abandon de sa patrie l’énergie légère et vicieuse des nations de ce pays et de ce temps. […] Les Étrusques durent leur capitale à un grand marché fondé sur la colline escarpée de Fiesole ; d’où Florence descendit dans la plaine ; de là ce caractère mercantile qui resta l’âme de ce doux pays, et qui finit par lui donner pour magistrats des cardeurs de laine et pour maîtres une dynastie de marchands (les Médicis).
Lui qui, lors des premières éditions de cette biographie, les accueillit d’une façon si amicale, si chaleureuse, et fit l’éloge répété du soin, de la fidélité, de la discrétion de formes de l’ouvrage, exprime encore à l’auteur la plus grande satisfaction, lorsqu’il apprit, au commencement de 1859, qu’une nouvelle édition, la troisième, était sous presse ; il nous fournit de nouvelles notices sur Bonpland, nous exprima le vœu sincère que cette nouvelle édition fût adoptée dans les États Argentins comme un souvenir de Bonpland, et s’adressa, pour nous recommander à cet effet, à ses amis qui résidaient et gouvernaient dans le pays. […] Avec la rapidité de l’éclair, l’étincelle électrique communiqua la triste nouvelle de la mort de Humboldt, leur ami commun, à toutes les nations civilisées, de pays en pays, d’un hémisphère à l’autre. […] Iraniens est, à la vérité, une dénomination mieux choisie pour les peuples d’Europe que celle de Caucasiens ; et pourtant il faut bien avouer que les noms géographiques, pris comme désignations de races, sont extrêmement indéterminés, surtout quand le pays qui doit donner son nom à telle ou telle race se trouve, comme le Touran ou Mawerannahar, par exemple, avoir été habité, à différentes époques, par les souches de peuples les plus diverses, d’origine indo-germanique et finnoise, mais non pas mongolique.
À Gênes tout d’abord il rencontre le marquis de Lomellini, qui venait d’être doge : Nous nous revîmes, dit-il, avec cette joie que ressentent deux compatriotes qui se retrouvent en pays étranger : il n’y avait pourtant alors que moi qui le fusse. C’est que Paris devient la patrie universelle de tous ceux, de quelque pays qu’ils soient, qui y vivent en bonne compagnie.
Il les harangue en son meilleur italien, et, dans cette occasion comme dans toute autre, il montre assez quelle importance il attache à savoir bien parler la langue des divers pays où il sert, et à joindre une certaine éloquence aux autres moyens solides : « Je crois que c’est une très belle partie à un capitaine que de bien dire. » Il remonte donc par ses paroles le moral ébranlé des Siennois, leur rend toute confiance, et l’on se promet, citoyens d’une part, colonels et capitaines de l’autre, de ne point séparer sa cause et de combattre jusqu’à la mort pour sauver la souveraineté, l’honneur et la liberté. […] Ces idées graves lui revinrent plus présentes dans l’inaction forcée à laquelle le condamnait la vieillesse ; de ses quatre enfants mâles, il en avait vu mourir trois avant lui pour le service du roi ; il prévoyait pour la France et pour son pays de Guyenne de nouvelles guerres et de nouveaux malheurs.
Le voyageur qui se sent entraîné par son instinct vers des lieux inconnus, se dit que ce sont certainement d’anciennes patries qu’il va revoir : J’habitai, je le sais, dans d’autres existences Ces pays radieux, et je suis convaincu Que je sais retrouver, à travers les distances, Tous les endroits certains où j’ai déjà vécu. […] À la fin d’une tournée en Écosse, et après en avoir noté en vers les principales circonstances pittoresques, le poète des lacs, revenant au monde du dedans et maintenant à l’esprit sa prédominance vivifiante, disait pour conclusion : Il n’y a rien de doux comme, avec les yeux à demi baissés, de marcher à travers le pays, qu’il y ait un sentier tracé ou non, tandis qu’une belle contrée s’étend autour du voyageur sans qu’il s’inquiète de la regarder de nouveau, ravi qu’il est plutôt de quelque douce scène idéale, œuvre de la fantaisie, ou de quelque heureux motif de méditation qui vient se glisser entre les belles choses qu’il a vues et celles qu’il verra.
L’armée du ministère dans les élections ne se compose pas seulement de gens qui relèvent de lui et lui doivent leur existence ; elle se compose surtout d’hommes pensant comme lui et croyant bon pour le pays qu’il se maintienne et qu’il l’emporte contre ses adversaires. […] J’estime que, dans nos circonstances publiques, le pays courrait quelque risque, si le pouvoir passait actuellement dans d’autres mains.
Chaque pays et chaque siècle a eu sa variante de Madeleine ; et il y aurait d’elle, pour le dire en passant, toute une histoire à faire : « Histoire de la Madeleine, de sa légende, de ses représentations et portraits, au point de vue de la littérature et de l’art. » Ici c’est une coquette, c’est surtout une glorieuse ; elle énumère et se chante à elle même tous ses avantages, santé, naissance, richesse, noble train, grand apparentage : « Fortune m’a sur toutes élevée » ; c’est son refrain favori. […] Il y a à sourire plus qu’à s’étonner de ces transformations, de ces costumes du temps et du pays donnés à des personnages bibliques ou évangéliques.
Que d’autres aillent s’amuser et s’éterniser dans ces vieilles contrées usées de Rome, de la Grèce ou de Byzance, lui il était allé choisir exprès un pays de monstres et de ruines, l’Afrique, — non pas l’Égypte trop décrite déjà, trop civilisée, trop connue, mais une cité dont l’emplacement même a longtemps fait doute parmi les savants, une nation éteinte dont le langage lui-même est aboli, et dans les fastes de cette nation un événement qui ne réveille aucun souvenir illustre, et qui fait partie de la plus ingrate histoire. […] Mais un Gaulois présent, et qui, comme tous les Gaulois et les zouaves de tous les temps, est un peu loustic et ne voit partout que prétexte à la gaudriole, se met à plaisanter en langage de son pays.
Le Dey d’Alger disait de lui que « quand il tenait sous bonne garde le manchot espagnol, il tenait en sûreté ses esclaves, ses galères et même toute la ville. » Dans l’Histoire du Captif, Cervantes, faisant raconter à ce personnage réel ou fictif bien des choses dont lui-même avait été témoin et les horreurs qui avaient affligé sous ses yeux l’humanité, lui fait dire encore : « Un seul captif s’en tira bien avec lui (avec le Dey) ; c’est un soldat espagnol, nommé un tel de Saavedra, lequel fit des choses qui resteront de longues années dans la mémoire des gens de ce pays, et toutes pour recouvrer sa liberté. […] Il dut visiter à ce titre bien des points du pays et entrer dans la familiarité de bien des classes ; son expérience de la vie s’accroissait ainsi sans qu’il y songeât et de la façon la meilleure, de celle qui ne sent en rien l’étude.
» — « Non, répondit Bailly ; mais je vous ai donné l’exemple de ne jamais désespérer des lois de votre pays. » Il donnait de plus le bien rare exemple, lui, victime de la Révolution, de ne pas la calomnier : « L’orage qui gronde en ce moment, disait-il, ne prouve rien sans doute, et fera tomber bien des feuilles de la forêt ; il arrachera même quelques arbres ; mais il emportera aussi de vieilles immondices, et le sol épuré peut donner des fruits inconnus jusqu’ici. » L’agonie de Bailly était comme épuisée et consacrée dans toutes ses circonstances : elle s’augmente et se couronne de deux ou trois traits sublimes, grâce à M. […] Les troupes françaises aussi, qui opéraient leur retraite, commençaient à arriver : elles campaient dans la ville un peu comme en pays ennemi, et un jour M.
Je vous remercie, pays, du compliment que vous me faites sur la dernière bataille. […] Adieu, pays, tenez-vous joyeux ; c’est un spécifique souverain contre le renard, comme c’en est un pour bien faire ce que l’on veut faire, ce que l’on fait et ce que l’on fera. » Un spécifique contre le renard…, c’est sans doute quelque dicton de paysan ou de chasseur.
Le pays était beau, les fonctions médiocrement assujettissantes ; il paraît les avoir remplies avec, plus de conscience et d’assiduité que de goût. […] Celle des deux patries qu’il retrouvait devenait vite son exil ; le mal du pays en lui ne cessait pas.
On objectera qu’il en est de même en tous pays, et que la fabrication de la gloire est partout aussi singulièrement outillée. C’est inexact pour beaucoup de pays, notamment pour l’Allemagne et pour l’Angleterre, où les journaux sont d’un volume considérable, où il y a beaucoup plus de revues et où l’étude des livres est très suivie.
Sur les monuments de Persépolis, on voit les différentes nations tributaires du roi de Perse représentées par un individu portant le costume et tenant entre ses mains les productions de son pays pour en faire hommage au suzerain. […] Et, quand la Bretagne ne sera plus, la France sera ; et, quand la France ne sera plus, l’humanité sera encore, et éternellement l’on dira : « Autrefois, il y eut un noble pays, sympathique à toutes les belles choses, dont la destinée fut de souffrir pour l’humanité et de combattre pour elle. » Ce jour-là, le plus humble paysan, qui n’a eu que deux pas à faire de sa cabane au tombeau, vivra comme nous dans ce grand nom immortel 111 ; il aura fourni sa petite part à cette grande résultante.
Le voyage de madame de Maintenon se faisait à petites journées, et se prolongeait encore par des séjours dans tous les lieux où le jeune prince se plaisait ; et aussi dans le Poitou, pays natal des d’Aubigné, ou elle prenait plaisir à visiter sa famille. […] Je ne réponds ni du présent, ni de l’avenir, dans un tel pays ; mais du passé je vous en assure. » Elle revient ensuite à la situation de madame de Montespan au milieu de la cour.