Goethe I22 Depuis longtemps aucun livre n’avait aussi vivement frappé l’attention que les quelques lettres inédites publiées par Kestner en Allemagne, quand elles parurent. […] L’effet qu’il produisit quand il parut tint beaucoup aux abominables, malsaines et interminables déclamations de l’Héloïse de Rousseau, qui avaient fourbu tous les esprits. […] Mais c’est ici que je me sens un peu embarrassé, je l’avoue… Goethe, cet homme dont on a fait le plus grand poète et le plus grand inventeur de notre temps, ne m’a jamais, à moi, paru si grand que cela, et j’ai dit ailleurs24 la mesure exacte dans laquelle je reconnais son génie et admets sa sincérité… Or, c’est au milieu de ce travail que le livre de Paul de Saint-Victor m’est tombé sur la tête comme une tuile. […] C’est un livre original inspiré par un autre que l’auteur, ce qui paraît presque impossible, mais ce qui est… Le poète, le vrai poète ici est encore plus Saint-Victor que Goethe.
Cependant, pour rompre cette ennuyeuse et vile uniformité, il paraît quelquefois, sur la terre, des êtres uniques et qui ne tiennent à rien. […] Tel enfin parut, dans Constantinople, un orateur, que six empereurs honorèrent successivement ; qui, panégyriste, ne parla jamais que pour dire aux princes les vérités les plus nobles ; à qui l’admiration éleva des statues, sans que l’envie même osât murmurer ; et qui, malgré ses imperfections et ses défauts, eut un caractère fort supérieur à l’esprit général de son temps ; c’est le philosophe Thémiste. […] Il parut grand, même en travaillant sur les idées d’un autre. […] La colère de son prince lui a paru préférable à l’humanité d’un rebelle ; et pouvant être heureux et libre en devenant coupable, il a mieux aimé rester vertueux et attendre la mort.
) ne signifie pas seulement une chose aisément faite, mais encore qui paroît l’être. […] L’orgueilleux se croit quelque chose ; le glorieux veut paroître quelque chose. […] Il daigne parler dans un buisson le langage humain ; il paroît sur une montagne. […] III. voit un trône de saphir, & Dieu lui paroît comme un homme assis sur ce trône. […] ne paroît-il pas qu’elles nous sont données comme les mouvemens de nos membres ?
Son esprit paraissait peu parce qu’il était dénué de toute prétention, mais il était juste et modéré, réfléchi, autant que son cœur était bon et solide. […] Devenu consul, il pouvait la rencontrer chez ses sœurs ; il n’y parut pas. […] Quatre ans s’écoulèrent ; les obstacles à ce divorce, les résistances du roi de Prusse à un mariage disproportionné pour son cousin, la guerre, l’éloignement ne parurent point affaiblir la passion du prince. […] … » Ainsi fut rompue cette liaison ; elle paraît avoir été, au premier moment, passionnée dans madame Récamier, puis languissante et mignarde, et aboutissant enfin à de vaines et froides coquetteries épistolaires. […] Mais je ne crois pas que vous passiez la première ; dans tous les cas, il me paraît impossible que je vous survive !
Ces billets de Humboldt, mis au jour par la nièce de Varnhagen, après la mort de son oncle, dévoilèrent des secrets qui parurent des noirceurs, et qui n’étaient que des imprudences de la vanité. […] Cette subordination de la partie céleste à la partie terrestre se rencontre déjà dans le grand ouvrage de Bernard Varenius, qui a paru au milieu du dix-septième siècle. […] Cette condensation progressive, enseignée par Anaximène, et, avec lui, par toute l’école ionique, paraît ainsi se développer simultanément à nos yeux. […] Ce système, qui est aussi celui d’autres astronomes, paraît peu digne, peu vraisemblable ou peu conforme à la loi générale des astres. […] Le soleil paraît, ils se rassemblent et se réfugient dans leurs cavernes, tandis que l’homme se rend à son travail et fait sa journée jusqu’au soir.”
Prenez votre robe de nuit, de crainte que nous n’ayons occasion de paraître et de laisser voir que nous étions éveillés. […] Paraissez. […] Paraissez. […] Paraissez. […] Paraissez à ses yeux et affligez son cœur. — Venez comme des ombres, et éloignez-vous de même.
Avant le xiie siècle, qui paraît être l’époque où le roman se constitue et reçoit des règles, il n’existe aucun monument de ce caractère. […] On paraît d’accord sur l’origine de la langue française, sur la division en dialectes normand, bourguignon, picard, poitevin, lorrain, et de l’Ile-de-France. […] Il n’y a pas encore de mots pour les nuances, ce qui paraît moins tenir à la simplicité relative des esprits en ce temps-là, qu’à une répugnance d’instinct pour tout ce qui n’est pas l’expression précise et générale, soit d’un fait, soit d’un sentiment. […] Son panégyriste l’y montre « tenant le salut de la France en sa clef, et la tranquillité de l’Occident en sa main. » Il en fait un portrait physique, dont l’exactitude pittoresque peut paraître d’ailleurs minutieuse. […] L’histoire commence à paraître dans les Mémoires de Philippe de Comines (1443-1209).
Ce qui paraît le plus vraisemblable, c’est que, ni pour Matthieu, ni pour Marc, nous n’avons les rédactions tout à fait originales ; que nos deux premiers évangiles sont déjà des arrangements, où l’on a cherché à remplir les lacunes d’un texte par un autre. […] Cette tradition est si loin d’avoir été épuisée par les évangiles que les Actes des apôtres et les Pères les plus anciens citent plusieurs paroles de Jésus qui paraissent authentiques et qui ne se trouvent pas dans les évangiles que nous possédons. […] Jean paraît avoir bu à ces sources étrangères. […] Les deux premiers sont surtout importants en ce qu’ils étaient rédigés en araméen comme les Logia de Matthieu, qu’ils paraissent avoir constitué une variété de l’évangile de cet apôtre, et qu’ils furent l’évangile des Ébionim, c’est-à-dire de ces petites chrétientés de Batanée qui gardèrent l’usage du syro-chaldaïque, et qui paraissent à quelques égards avoir continué la ligne de Jésus. […] Au moment où ces pages s’impriment, paraît un livre que je n’hésite pas à joindre aux précédents, quoique je n’aie pu le lire avec l’attention qu’il mérite : Les Évangiles, par M.
— Il paraît un petit recueil périodique intitulé : Les Actes des Apôtres, dirigé contre le parti prêtre, et rédigé anonymement par M. […] Il ne paraît pas se douter des orages qui assiégent les âmes à de certaines hauteurs.
Haraucourt soit un succès d’argent ou un succès seulement littéraire, comme il paraît plus probable, il faut féliciter l’Odéon d’avoir donné une œuvre de belle tenue et écrite par un poète de grand mérite. […] Le drame, pour donner d’abord mon impression d’ensemble, me paraît valoir, surtout par la facture des vers, qui sont souvent fort beaux ; la faiblesse, à mes yeux, c’est que M.
Ce ne fut point l’ambition de paroître qui l’engagea à donner ces deux Pieces au Public. […] Dupuis & Desronnais parurent donc, en 1763, avec les changemens qu’exigeoit le Théatre François.
Peut-être lui a-t-il paru plus doux & plus avantageux d’acquérir, par cette voie, un certain empire dans la Littérature, que ses talens ne lui auroient pas procuré. […] Ce dernier Recueil sur-tout n’a été, pendant tout le temps qu’il en a eu la direction, qu’un dépôt de fadeurs & de délires philosophiques, dont il ne paroît pas que le nouveau Directeur ait pris soin de le purger.
Avec les talens les plus heureux pour écrire, il s’est attaché à un genre qui paroît infiniment au dessous de son mérite. […] Personne n’a su mieux aiguiser le sentiment par des Réflexions fines & délicates, par une Morale utile, & par l’adresse de la faire naître des circonstances, toutes les fois qu’il ne s’abandonne pas trop à l’envie de moraliser, qui paroît avoir été son foible dominant.
C’est cette considération qui m’a déterminé à publier ces leçons, qui ne sont que le début d’une série de cours que j’ai l’intention de faire paraître. […] Une telle manière de faire a des avantages qui me paraissent très réels. […] Il paraîtra sans doute singulier et intéressant de voir les centres nerveux baignés dans un liquide qui reste constamment sucré. […] Liebig, avaient déjà dit que le sang du ventricule gauche leur avait paru moins chaud que celui du ventricule droit. […] Mais dans les fœtus pendant la vie intra-utérine, la fermentation gylcosique paraît seule avoir lieu, et le sucre qui s’y trouve paraît s’éliminer à ce moment sans passer à l’état d’acide lactique.
Elle n’a jamais paru plus jeune, et a rassemblé une dernière fois tous ses dons. […] De la sorte il put plaire diversement à ceux de Sicile et à ceux d’Alexandrie, demeurer vrai pour les uns et paraître tout nouveau aux autres. […] Les Romains eux-mêmes, si l’on excepte la grande Grèce, ne paraissent guère avoir été enclins à cette branche de poésie ; et lorsque Virgile l’importa chez eux, ce ne fut pas sans quelques-uns des inconvénients bien sensibles d’un genre déjà artificiel. […] Mais si elle se retire, et le berger aussitôt se sèche, et les herbes aussi. » J’avoue qu’ici Ménalcas me paraît supérieur, et que l’autre, dans la réplique qui suit, a beau renchérir, il ne l’atteint pas. […] Cette Magicienne est dans l’ordre de l’élégie ce que la pièce des Thalysie s nous a paru entre les églogues.
Au spectacle comme à la lecture, cette pièce, il faut le reconnaître, nous paraît imparfaite. […] Le Misanthrope aussi nous paraît imparfait, non à la représentation, mais à l’étude. […] Ce qui nous intéresse enfin, c’est de nous répéter, fût-ce pour la millième fois, que Molière seul a surpris le comique au sein de la nature, qu’il n’a pas cherché à dire de bons mots, à faire paraître son imagination ou son esprit, mais à peindre le cœur humain et à être vrai, qu’en un mot son comique est un comique moral. […] J’avoue que dans L’École des femmes tout est récit ; mais avouez que tout paraît action, ou plutôt avouez que tout est action, bien que tout semble être en récit307. […] Mais aux philosophes, à ce qu’il paraît, il faut un commentaire ; ils ont le droit de l’exiger, et Uranie ne doit pas se contenter de les renvoyer à la splendeur éclatante du texte.
Tel paraît avoir été toujours le caractère de l’amour de Pétrarque ; s’il fut payé quelquefois de reconnaissance, de grâce et de sourire, il ne fut jamais payé d’aucun retour criminel ; c’était une folie du génie que l’on pardonnait et qu’on encourageait même dans une adoration sans mystère. […] Un vaste bassin d’eau si azurée qu’elle en paraît noire, et si profonde que la sonde n’en atteint pas le fond, occupe toute l’étendue de l’antre. […] « Laure, assise sur son lit, paraissait tranquille. […] Son visage était plus blanc que la neige, mais on n’y voyait pas cette morne lividité qui annonce l’absence de vie ; ses beaux yeux n’étaient pas éteints, ils paraissaient seulement fermés par le sommeil : elle avait l’air d’une personne qui se recueille pour prier. […] ce n’est pas sur moi qu’il faut pleurer, moi dont les jours en mourant se changèrent en jours éternels, et dont les yeux, quand je parus les fermer à ce monde, s’ouvrirent à l’éternelle lumière !
« Ces raisons, que Cacault développa avec autant d’éloquence que de franchise et de bonne foi, me parurent, à première vue, avoir un très grand poids. […] Le frère du premier consul ne parut pas moins étonné de m’entendre me prononcer ainsi. […] « J’étais condamné (et c’était la circonstance cruelle du moment) à paraître dans une heure à ce pompeux dîner. […] Il lui parla chaudement, d’autant plus chaudement qu’il paraissait lui-même désirer avec sincérité d’éviter une rupture. […] L’invitation portait qu’il fallait paraître en grand costume, c’est-à-dire revêtu de la pourpre cardinalice.
Cela me paraissait terrible, non-seulement parce que je n’aimais pas la guerre, mais encore parce que je voulais me marier avec ma cousine Catherine des Quatre-Vents. […] Goulden parut troublé, mais ensuite il dit : « Autant celui-là qu’un autre… tous partiront… il faut remplir les cadres. […] » Et presque aussitôt une vieille femme parut, la main devant sa chandelle, au bout d’un escalier en bois. […] Et longtemps je regardai Catherine, qui me paraissait bien belle ; je pensais : « Où donc est la tante Grédel ? […] Tout cela devait nous amener encore bien des misères, et je vous les raconterais avec plaisir, si cette histoire ne me paraissait assez longue pour une fois.
Là paraissent Morlath, au visage sombre ; Hidala, à la longue chevelure. […] Il paraît calme comme le rayon du soir qui luit au travers des nuages sur la paisible vallée de Cona. […] Sulandona regarde si son bien-aimé paraît ; l’heure de son retour est passée […] Étoiles de la nuit, paraissez. […] la lune paraît enfin : je vois l’onde briller dans le vallon ; la tête grisâtre des rochers se découvre, mais je ne le vois point sur leurs cimes.
Mais je préfère l’avouer franchement : la chute de Lohengrin me paraît un grand bien. […] Il faut marquer aussi que des ouvrages parus à droite et à gauche, et certaines études, publiées ici même, dont je parlerai tout à l’heure, ont pu aider à la compréhension de l’idéal du maître, surtout de son idéal poétique. […] Ces messieurs m’ont paru assez jeunes, fort bien mis, et de mine prévenante. […] Œsterlein ne me paraît point réunir les conditions requises pour mener seul à bien cette seconde partie de son œuvre. […] Jullien aime les petits faits, je puis lui apprendre que lorsque parut la biographie de M.
Ici encore l’analogie nous paraît conduire à des conclusions bien risquées. […] Une explication tirée de la mythologie ne lui paraît pas décisive. […] Mais la finalité, telle que l’entend Aristote, nous paraît assez voisine de celle que peut accepter un savant. […] Comparées aux corps bruts, les plantes paraissent douées de vie ; elles paraissent inanimées comparées aux animaux. […] L’idée de grouper les animaux selon un ordre déterminé, exprimant les ressemblances plus ou moins grandes qui les rapprochent, ne paraît pas s’être présentée à lui.
Quand on a connu l’ivresse de l’opium, celle du vin écœure et paraît mesquine. […] Voici comment il paraît avoir raisonné. […] C’est qu’aussi bien la psychologie ne paraît pas à M. […] En littérature, le romantisme paraît vaincu. […] La faillite des rêves socialistes ou libéraux paraît définitive.
Taine vient de paraître. […] A coups de chiffres et de textes, il dresse un bilan dont le détail paraît bien indiscutable. […] Goyau ne paraît pas l’avoir cherchée. […] La facilité de l’instruction parut devoir conduire à l’identité des éducations, de même que la facilité des rapprochements entre nations parut devoir conduire à l’identité des races. […] La chose paraît paradoxale.
Il y a cinquante-deux ans que le dimanche 28 germinal an X (18 avril 1802), jour de Pâques, Le Moniteur publiait à la fois l’annonce de la ratification du traité de paix signé entre la France et l’Angleterre, la proclamation du Premier consul déclarant l’heureuse conclusion du Concordat devenu loi de l’État ; et, ce même jour où l’église de Notre-Dame se rouvrait à la solennité du culte par un Te Deum d’action de grâces, Le Moniteur insérait un article de Fontanes sur le Génie du christianisme qui venait de paraître et qui inaugurait sous de si brillants auspices la littérature du xixe siècle. […] Au moment où le Génie du christianisme parut, Ginguené, qui rendit compte du livre dans La Décade, marqua dès le début de ses articles qu’il ne se tenait point pour satisfait de l’explication vague et générale que l’auteur donnait de sa conversion : il semblait même dénoncer quelque inexactitude dans le récit, et, sans trahir le secret de conversations confidentielles qu’il avait eues avec Chateaubriand, il y faisait allusion de manière à inspirer des doutes au lecteur. […] Le ton de cette lettre paraîtra certainement étrange, le style est exagéré ; celui qui écrit est encore sous l’empire de l’exaltation, mais le caractère véridique de cette exaltation ne saurait être mis en doute un moment. […] C’est une grande gloire pour un écrivain que, cinquante-deux ans après la publication d’un de ses ouvrages, il soit possible d’en parler ainsi, dans le même journal qui l’avait annoncé le premier jour, et que, loin de sembler un hors-d’œuvre, cette attention ramenée de si loin puisse paraître encore un à-propos. […] il paraît qu’il y a des peines mentales totalement séparées de celles du corps, comme la douleur que nous sentons à la perte d’un ami, etc.
Charron ne fut nullement près de périr, il dut cependant songer à se défendre : il le fit dans un sommaire de son livre ou Petit Traité de la sagesse, qui ne parut qu’après sa mort. Ce qui parlait surtout en sa faveur, c’était sa vie, la pureté de ses mœurs, l’égalité et la tranquillité de son âme : « C’est une science divine et bien ardue, disait-il, que de savoir jouir loyalement de son être, se conduire selon le modèle commun et naturel, selon ses propres conditions, sans en chercher d’autres étranges. » Cette science pratique, à laquelle, sauf de rares et courts instants de passion, il avait toujours été disposé, il paraît qu’il l’avait tout à fait acquise en vieillissant ; l’équilibre de son humeur et de son tempérament l’y aidait ; il avait pris pour sa devise : Paix et peu, et il la justifiait par toute sa vie. […] La seconde édition de La Sagesse ne parut donc qu’après sa mort, et comme l’auteur n’était plus là pour la surveiller et se défendre, il s’éleva des difficultés dans lesquelles intervinrent utilement le premier président Achille de Harlay et le président Jeannin : ce dernier, dont la religion n’était pas suspecte, fut chargé par le chancelier d’examiner cette seconde édition (1604), dans laquelle il fit de petits retranchements et introduisit quelques corrections, y jetant çà et là quelques parenthèses explicatives ; moyennant quoi il l’approuva hautement. […] Chanet ne se laisse point envelopper dans ce dilemme : il observe et trace les limites, les distinctions spécifiques entre l’homme et les bêtes, et qui lui paraissent suffire pour motiver la différence des destinées. […] Il paraît qu’il avait été dans un temps le confesseur de la reine Marguerite, un confesseur commode, lorsqu’elle habitait dans le Midi.
Mais voici une jolie page datée de Paris même et qui en est digne : Une nouvelle pièce a-t-elle paru, l’on va chez Mme Geoffrin, Mme Necker ou Mlle de Lespinasse ; on retient ce qu’en ont dit Diderot, d’Alembert, Marmontel, Thomas ; on fait des visites ce même soir, on voit au moins soixante personnes, à qui l’on répète la même chose. […] La nécessité dans laquelle on se trouve chaque jour de porter un jugement sur ce qui a paru de nouveau dans les arts, oblige chaque maison d’avoir un bel esprit, c’est-à-dire un homme qui la fournisse de décisions sur tout ce qui se présentera. […] Mais les amours de Bonstetten paraissent avoir été d’agréables distractions plutôt que des orages : il réservait son culte le plus fervent pour l’amitié90. […] L’habitude de paraître content des autres, qui fait une partie essentielle de l’art de plaire, leur donnait le talent de se plaire à tout. Ils plaçaient leur amour-propre à paraître contents dans un exil qu’heureusement ils croyaient ne devoir durer que peu.
Mme Elliott, malade des émotions de ces journées, ne put retourner savoir le résultat de la démarche ; mais le duc vint lui-même chez elle le lui apprendre, et lui raconta de quelle manière il avait été reçu ; comment, arrivé à temps pour le lever du roi et s’y étant rendu, ayant même présenté au roi la chemise selon son privilège de premier prince du sang, et ayant profité de ce moment pour dire qu’il venait prendre les ordres de Sa Majesté, Louis XVI lui avait répondu rudement : « Je n’ai rien à vous dire, retournez d’où vous êtes venu. » Le duc paraissait ulcéré ; cette dernière injure, venant après tant d’autres affronts, avait achevé de l’aliéner. […] Il me parut très impressionné de cette mort, et il avait fait, me dit-il, tout ce qui était en son pouvoir pour l’empêcher… Il resta quelque temps avec moi ; il était triste et dit que les révolutions devaient être très bonnes et très utiles pour nos enfants, car elles étaient vraiment terribles pour ceux qui en étaient témoins et qui les subissaient. […] Je voudrais pouvoir être à la Convention, ôter mes souliers et les jeter à la tête du président et de Santerre, qui n’auront pas honte d’insulter leur maître et leur souverain. » Je m’emportai sur ce sujet, et le duc d’Orléans paraissait de fort mauvaise humeur. […] Mes gens paraissaient frappés d’horreur. […] Dès les premiers instants, en raison du malheur commun, on devient les meilleurs amis du monde. « C’était un très gai jeune homme, avec un air très militaire, très beau et très galant. » Il venait beaucoup, dès qu’on le lui permit, du côté des dames, et il y en avait de très grandes de l’ancienne noblesse, qui toutes paraissaient le connaître.
Le vis-à-vis de Rigault avait eu autrefois, à ce qu’il paraît, une peccadille à se reprocher ; il avait été accusé d’une faute, déjà ancienne. […] Je passe à l’extrême opposé : ayant à parler de Chapelle, l’ami de Molière (18 mai 1855), il manque le caractère de l’homme et le rapporte à une famille d’esprits dont il n’était pas ; car ce Chapelle, qui avait assurément de l’esprit et du plus naturel, mais un franc ivrogne et un paresseux, lui paraît représenter une classe d’amateurs et de connaisseurs « d’un goût singulièrement fin, délicat, difficile, qui ont tout lu, qui savent toutes choses, etc. » Rien de moins exact et de moins justifiable. — C’est ainsi encore que, sur la foi d’un de ses maîtres, M. […] Si franchement converti qu’il est aux idées classiques, lui qui paraît ne pas aimer les conversions, M. […] La seconde manière de Casimir Delavigne paraîtra non pas une capitulation, mais un progrès courageux et une conquête prudente de nouvelles beautés… » Je le demande, qu’y a-t-il de vrai dans un tel pronostic, et cette seconde manière de Casimir Delavigne est-elle donc à la veille d’être proclamée si heureuse et de triompher ? […] Il était journaliste, mais, comme un professeur qui veut rester professeur peut l’être, en défendant les principes établis et consacrés, en respectant tout ce qui est ou ce qui paraît respectable ; les convenances n’étaient pas seulement pour lui des conventions, elles étaient des convictions.
Son tempérament, sur lequel d’Aquin se méprit en le disant bilieux, était, il paraît bien, lymphatique et avait besoin d’un entretien et d’un ravitaillement continuel. […] Le bon Vallot paraît tout épouvanté, au mois de mai 1655, de découvrir une incommodité du jeune roi qui lui paraît singulière, presque surnaturelle, et que la description qu’il en fait nous montre fort commune au contraire et des plus simples dans son genre. […] On sait qu’après l’opération, si bien faite par le chirurgien Félix, et couronnée d’un plein succès, l’infirmité royale était devenue à la mode parmi les courtisans : « Plusieurs de ceux qui la cachaient avec soin avant ce temps, nous dit le chirurgien Dionis, n’ont plus eu honte de la rendre publique ; il y a eu même des courtisans qui ont choisi Versailles pour se soumettre à cette opération, parce que le roi s’informait de toutes les circonstances de cette maladie… J’en ai vu plus de trente qui voulaient qu’on leur fît l’opération, et dont la folie était si grande, qu’ils paraissaient fâchés lorsqu’on les assurait qu’il n’y avait point nécessité de la faire. » La platitude humaine est alerte à prendre toutes les formes et toutes les postures. […] Chez Louis XIV, si l’homme en réalité était si souvent malade, le roi parut toujours bien portant.
Renan me paraît le plus certainement atteint et convaincu de déisme latent, quoi qu’on en dise, c’est qu’il conçoit l’œuvre de l’humanité comme sainte et sacrée, qu’il y admire et y respecte, dans la suite des développements historiques, un ordre excellent, — non pas cet ordre tel quel, qui résulte nécessairement, fût-ce après coup, des rapports et de la nature des événements en cours et des éléments en présence, mais un ordre préétabli, et qui a tout l’air d’avoir été conçu quelque part dans un dessein supérieur et suprême. […] C’est même pour lui une des conditions de la critique complexe et nuancée telle qu’il l’entend : « L’esprit délicat et dégagé de passion, critique pour lui-même, voit, dit-il, les côtés faibles de sa propre cause et est tenté par moments d’être de l’avis de ses adversaires. » Le contraire lui paraît presque de la grossièreté, de la violence à l’usage seulement des hommes d’action, des chefs de secte ou de parti, non des penseurs. […] Il m’arrive comme à un fils dont la tendresse filiale se serait refroidie, et qui, entendant attaquer l’honneur de son père, sent se rallumer dans son cœur l’amour qui paraissait éteint. […] Il est des erreurs délicates et distinguées qui pourraient lui paraître préférables à des vérités triviales. […] J’aurais aimé, du moins, au sujet des Essais, là où je me sens un peu plus sur mon terrain, à indiquer ceux qui me paraissent dans leur genre des morceaux accomplis ou charmants (le Lamennais, les Souvenirs d’un vieux professeur allemand, sur l’Art italien catholique, sur l’auteur de l’Imitation de Jésus-Christ, etc.) ; mais je me hâte et ne crains pas d’aborder un seul et dernier point, celui qui intéresse le plus vivement, à l’heure qu’il est, le public et la jeunesse.
J’avançai jusques à eux pour les faire diligenter, et il ne nous parut sur les hauteurs que quelques pelotons de paysans armés de fusils, qui auraient pu, s’ils avaient osé, nous disputer le passage ; mais ils se contentèrent d’être spectateurs de notre marche. […] Heureusement j’avais fait charger sur des mulets des pâtés, langues, et bonne provision de viandes froides, qui vinrent fort à propos et qui furent bientôt expédiées ; mais ce qui parut le plus extraordinaire et en même temps le plus agréable, c’est que nous fûmes servis à table par une demi-douzaine de très-belles filles, qui s’acquittèrent de très-bonne grâce de leur emploi. […] Il n’eut besoin que de montrer les troupes, en déclarant que le roi ne voulait plus souffrir qu’une seule religion dans ses États ; et l’hérésie parut tomber à ses pieds. […] Il avait sous, les yeux, en écrivant, l’original même de la Relation de Foucault faite pour être mise sous les yeux du roi : « Il n’y est parlé ni de violences ni de dragonnades ; on n’y entrevoit pas qu’il y ait un seul soldat en Béarn : la conversion générale paraît produite par la Grâce-divine. » Foucault, dans ses Mémoires, est plus explicite, et je dois dire que tout ce qu’on y lit à ce sujet est fait pour confirmer bien plus que pour réfuter les reproches de ses accusateurs. […] Il eut l’honneur, en juillet 1690, de recevoir et de régaler à son passage le roi Jacques détrôné et fugitif, qui avait pris sa route par Caen : il fut très-frappé de l’air indifférent, passif, de ce roi opiniâtre,« qui paraissait aussi insensible au mauvais état de ses affaires que si elles ne le regardaient point ; qui racontait ce qu’il en savait en riant et sans aucune altération. » Le roi Jacques se flattait à cette date, que « le peuple anglais était entièrement dans ses intérêts » ; et il imputait tout le mal au prince d’Orange et aux troupes étrangères que l’usurpateur avait fait passer en Angleterre.
En vérité, l’auteur paraît n’avoir eu qu’un but : arracher au fondateur du christianisme sa démission de Dieu. […] Et toutefois il a exprimé, en plus d’un endroit de ses écrits, des vœux de méditation individuelle et de hauteur solitaire, si fervents, si profondément sentis, il a marqué un tel désir d’idéal et une telle prédilection élevée pour les sommets infréquentés de la foule, que l’on conçoit très-bien qu’il ait pu, par moments, regretter aussi de ne pas vivre en des temps où cette lutte sur un terrain commun et public, cette bataille à livrer en plaine, ne lui aurait point paru nécessaire. […] Aux esprits que le surnaturel n’étonne pas et ne repousse pas, il paraîtra toujours plus facile et plus simple de croire à ce qui est transmis et enseigné par la tradition, que d’entrer dans l’explication tout historique et nécessairement laborieuse d’un passé si imparfaitement connu. […] Renan, avec ses réserves qui font partie de sa force, me paraît être le champion philosophique le mieux approprié à cette seconde moitié du XIXe siècle, de cette époque dont le caractère est de ne point s’irriter ni se railler des grands résultats historiques, mais de les accepter et de les prendre à son compte, sauf explication. […] — Le mercredi 24 juin 1863, jour où le livre avait paru, le Constitutionnel avait inséré la note suivante : « La librairie Michel Lévy met aujourd’hui même en vente un livre qui était depuis longtemps annoncé et bien impatiemment attendu, la Vie de Jésus, par M.
J’ai laissé échapper l’occasion de parler, au moment où il a paru, du volume assez controversé de M. […] Revenant aux jugements littéraires et aux études remarquables, de date plus ou moins ancienne, mais qui ont également paru dans ces derniers temps, je trouve dans le volume intitulé : Poètes du siècle de Louis XIV, par M. […] Vinet improvisait bien réellement), quelques-unes sont consacrées à Corneille, et, dans leur incomplet même, elles paraissent dignes du sujet. […] j’ai souvent ouvert, avec la meilleure volonté du monde, Corneille, Racine et Boileau, et je sens tout ce qu’ils ont de talent ; mais je ne puis en soutenir la lecture, et il me paraît évident qu’une partie des sentiments les plus profonds qu’éveille la poésie est restée lettre close pour ces auteurs56… » L’aveu est assez clair. […] Ceci ne paraît pas exact.
Chacun, dès que le grand homme paraît et se déclare, après l’avoir admis volontiers au premier degré, s’empresse aussitôt de le continuer à sa guise, de l’achever à sa manière et selon ses goûts, de lui dicter son rôle de demain ; et si le personnage ne répond pas à cette idée qu’on s’en fait et ne suit pas le programme, on est bien près de le renier, de s’écrier qu’il fait fausse route et qu’il se perd, ce qui arrive quelquefois, mais par d’autres raisons le plus souvent que celles dont on se payait d’abord assez à la légère. […] On peut trouver, d’ailleurs, en ce qui est de l’explication individuelle et de la psychologie du héros, que l’historien lui-même a hésité, a varié en plus d’un endroit ; il a introduit des divisions plus commodes sans doute que réelles dans l’analyse du génie et du caractère : il semble tout accorder d’abord au Consul, même à l’Empereur, et ensuite, dans quelques-uns des avant-derniers volumes, il paraît vouloir revenir sur ses premiers jugements ; il lui retire beaucoup, pour tout lui rendre encore une fois au dernier moment, aux heures du suprême effort et de l’adversité. […] La défection du général York en décembre 1812 et la part lente et louche, mais certaine (on en a maintenant les preuves authentiques)4, qu’y prit le roi Frédéric-Guillaume ; cette ardente explosion de la Prusse, bientôt suivie de la défection méthodique et oblique, mais non moins arrêtée, de l’Autriche, qui veut seulement paraître avoir la main forcée ; cet armistice jeté au milieu de la campagne de 1813, et ce Congrès de Prague où personne n’est sincère et où M. de Metternich ne veut qu’amuser le tapis et gagner du temps, tous ces points sont traités par M. […] Il me paraît inconcevable que l’homme qui a une fortune aisée et un beau nom sacrifie tous ses avantages, toutes ses affections, pour intriguer, et c’est bien là le cas de M. de Stein. Jamais l’on n’a vu une plus jolie campagne que celle de Nassau, et la maison qui porte ce nom paraît être tombée en ruine tout exprès pour rendre le paysage plus pittoresque.
Chaque personnage raconte son histoire à un moment ou à l’autre ; et il y a bien des aventures où Gil Blas n’est jeté que pour donner occasion à quelqu’un de paraître et de narrer sa vie. […] Saurin, Duclos, Marmontel, une foule d’autres font passer leur esprit aiguisé ou leur philosophie ronflante dans des récits, dont quelques-uns ont fait grand bruit en leur temps, et nous paraissent les plus ennuyeux de tous aujourd’hui. […] Son premier roman commença à paraître en 1728 : Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde, autobiographie romancée ; puis en 1732, Cleveland ; en 1735, le Doyen de Killerine. L’Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut parut en 1731, pet. in-12, (7e vol. des Mém. d’un h. de qual. […] Le journal le Pour et le Contre parut de 1733 à 1740, 20 vol. in-12.
Dans quelle mesure ces idées et l’idée qui les comprend toutes ont-elles été connues de l’esprit français, c’est ce que nous indiquent les écrits en langue latine qui ont paru dans cette période. […] Il en paraît sans doute quelque image dans les théologiens du moyen âge ; mais cette morale n’y est qu’une discipline impérieuse. […] La distance qui paraît si grande entre les clercs et les écrivains en langue vulgaire, ainsi qu’entre les deux publics distincts qui les suivaient, est moindre qu’il ne semble au premier abord. […] Dans les ouvrages en vers, les seules choses qui paraissent vivantes sont des idées générales. […] Je ne vois dans toute cette période que deux sortes d’écrivains : les uns attaquent par la satire ou la raillerie les puissants et tous ceux qui paraissent avoir leurs commodités dans ce présent si laborieux ; les autres les regardent avec admiration, et les chantent sur le luth.
Verlaine, au contraire, y voyait la preuve d’un art vigoureux et sa plaquette des Poètes maudits qui parut peu de temps après et où figurait Mallarmé fut le second coup de gong qui devait éveiller l’attention autour de lui. […] Mais une idée de vérité le domine : le Symbole, quoique dans les poèmes détachés, les quelques sonnets surtout dernièrement parus et faits spécialement pour l’évidence de cette idée, elle n’apparaisse que comme jeu singulier et un peu puéril et faux. […] Je contemplais à mon aise d’inappréciables instants : la fraction d’une seconde, pendant laquelle s’étonne, brille, s’anéantit une idée ; l’atome de temps, germe de siècles psychologiques et de conséquences infinies, paraissaient enfin comme des êtres, tout environnés de leur néant rendu sensible. […] Si aventurée que paraisse l’hypothèse de M. […] Une étude d’ensemble sur son œuvre s’imposerait ici si je ne craignais les redites et qu’elle ne fît double emploi avec celle que j’ai déjà publiée en 1911 en tête de l’Assomption de Paul Verlaine, parue aux éditions du Mercure de France.
« Ce langage, ajoute-t-elle, me fut fort nouveau pour avoir jusques alors vécu sans dessein, ne pensant qu’à danser ou aller à la chasse, n’ayant même la curiosité de m’habiller ni de paraître belle, pour n’être encore en l’âge de telle ambition. » La crainte qu’elle avait toujours eue de la reine sa mère, et le respect silencieux où elle vivait d’habitude avec elle, la retenait aussi. […] Vers la fin de sa vie, Marguerite, devenue à son tour une antique, n’avait plus du tout de cheveux bruns et faisait une grande dépense de perruques blondes : « Pour cela elle avait de grands valets de pied blonds que l’on tondait de temps en temps. » Mais dans sa jeunesse, quand elle osait être brune, au naturel, cela ne la déparait point, car elle n’en avait pas moins un teint d’un vif éclat, « un beau visage blanc qui ressemblait un ciel en sa plus grande et blanche sérénité », — « un beau front d’ivoire blanchissant », disent les contemporains et les poètes, qui en ceci paraissent n’avoir point menti. […] Telle elle parut en toute circonstance solennelle, et notamment ce jour où, aux Tuileries, la reine mère festoya les seigneurs polonais qui venaient offrir la couronne au duc d’Anjou, et où Ronsard présent confessa que la belle déesse Aurore elle-même était vaincue ; et mieux encore ce jour de Pâques fleuries à Blois, où on la vit à la procession, toute coiffée et comme étoilée de diamants et de pierreries, vêtue d’une robe de drap d’or frisé venue de Constantinople, qui eût par son poids écrasé toute autre, mais que sa belle, riche et forte taille soutenait si bien ; tenant et portant à la main sa palme, son rameau bénit, « d’une royale majesté, d’une grâce moitié altière et moitié douce ». […] Son beau visage aimait à paraître « tout diapré et fardé ». […] Marie Stuart, qui avait beaucoup en elle de cet esprit, de cette grâce et de ces mœurs des Valois, qui n’était guère plus morale comme femme que Marguerite, et qui trempa dans des actes assurément plus énormes, eut ou parut avoir une certaine élévation de cœur qu’elle acquit ou développa dans sa longue captivité, et qui se couronna dans sa douloureuse mort.
Il n’y a guère qu’une quinzaine que nous avons quitté Londres, mais la variété des scènes que nous avons parcourues fait que ce temps paraît égal à six mois passés à la même place. […] Pensez ce que cela doit paraître parmi les têtes poudrées de Paris. […] Il paraît y avoir réussi à peu près complètement, et, en ce qui le concernait du moins, sa position à la cour de France et la considération affectueuse dont il jouissait n’en furent nullement entamées. […] Son retour dans sa patrie, les honneurs qu’il y reçut, les légers dégoûts (car il en est dans toute vie) qu’il y essuya sans le faire paraître, son bonheur domestique dans son jardin, à l’ombre de son mûrier, à côté de sa fille et avec ses six petits-enfants jouant à ses genoux, ses pensées de plus en plus religieuses en avançant, lui font une fin et une couronne de vieillesse des plus belles et des plus complètes que l’on puisse imaginer. […] Un homme n’est point né complètement jusqu’à ce qu’il ait passé par la mort. » La fin paisible de ses vieux amis qui avaient vécu en justes lui paraissait comme un avant-goût du bonheur d’un autre monde.
On était à la fin du xvie siècle ; le tsar et grand-duc de Russie Ivan IV, surnommé le Terrible, était mort en 1584, après un long règne ; malgré son surnom effrayant, il ne paraît pas que les peuples aient gardé de lui un souvenir trop odieux, et ce qui était de sa race leur était cher. […] Mérimée donne du caractère de Boris paraît la plus vraisemblable, et on conçoit que l’historien se soit plu, non pas à le réhabiliter, mais à le dessiner. […] Avant qu’un grand homme paraisse, il y a ainsi plus d’une ébauche de lui, en quelque sorte, qui s’essaye à l’avance et qui manque. […] Démétrius, le jeune homme qui se donna pour tel, parut d’abord en Lituanie vers le temps où, par une coïncidence qui n’est pas entièrement expliquée, les Cosaques zaporogues se soulevaient en son nom. […] Trop doux, généreux et clément, il était, à ce qu’il paraît, préoccupé d’imiter notre Henri IV, le glorieux roi du moment ; ce qui devra sembler assez hors de propos en un tel pays et quatre-vingts ans avant Pierre le Grand.
Cet enfer ne paraît pas avoir été trop horrible. […] On le voit paraître à la cour du roi Artus. […] Il n’est pas jusqu’à Marcel qui ne parût en humeur sérieuse. […] Il y paraît bien un peu, sans reproche. […] Il paraît certain qu’elle avait l’intelligence vive et le désir d’apprendre.
Je lui parlais, il me parlait, nous nous entendions à demi-mot ; mais je n’osais pas lui demander son nom, de peur de paraître ignorer ce qu’on devait supposer que je connaissais. […] Il ne paraît pas les avoir supposées ; du moins la convenance y est parfaitement gardée. […] Quoique cette cérémonie ne passât pas à leurs yeux pour une marque d’idolâtrie, elle n’était pas moins étrangère aux mœurs des Macédoniens, et devait nécessairement leur paraître un acte humiliant et digne de vils esclaves. […] D’un autre côté, il serait juste d’énumérer, non pas seulement les maux, mais aussi les avantages que la communauté détruit ; avec elle, l’existence me paraît tout à fait impraticable. […] « Sa législation paraît, au reste, n’avoir en vue qu’un État peu étendu, puisque tous les artisans doivent y être la propriété de l’État, sans y former une classe accessoire de citoyens.
Il paraît bien que c’est lui qui le premier a pensé qu’on pouvait faire des principes de la poésie, dans son ensemble et dans ses genres divers, une théorie régulière et systématique. […] Quoiqu’on ne puisse juger d’une langue morte aussi sûrement que de la sienne, le style d’Horace paraît non-seulement plus élégant, mais aussi plus propre au sujet qu’il traite. […] Aristote n’avait rien de pareil à sa disposition ; et cette vaste expérience lui a été refusée, à la fois par l’époque où il a paru, et par le peuple auquel il s’adressait. […] « Aussi, dans le poème épique, si l’on se borne à une fable unique, on tombera nécessairement dans un de ces deux inconvénients : ou avec une exposition concise, de paraître tronqué et de finir comme en queue de rat ; ou avec les dimensions ordinaires du poème épique, de paraître diffus et délayé. […] À cette époque même, livré tout entier à l’enseignement d’une nombreuse école, il ne paraît pas qu’il ait pu donner à cette publication tous les soins nécessaires.
Il court au journal, réclame tout ce qui a paru du roman ; et, fortement agacé, rentre chez lui. […] Quelle rage vous est venue de vous dénigrer en personne dans le feuilleton qui paraît chaque jour, sous votre nom ? […] Le roman-feuilleton, destiné à paraître chaque matin par tranches menues, doit être avant tout un roman d’action. […] Nos lecteurs ont paru surtout frappés de l’étendue et de l’importance de la cause défendue dans nos colonnes. […] La voie d’appel à la bonne volonté des écrivains de talent nous a paru tout indiquée.
Sans doute pour ceux qui persistent, à la manière vulgaire, à ne contempler que les formes extrêmes des deux, cette assertion paraîtra incroyable. […] C’est que l’espace nous sera connu dans un détail relativement microscopique ; on y verra un beaucoup plus grand nombre de positions ; il paraîtra s’être enflé, comme dit de Quincey. […] De même, une route qu’on fait pour la première fois, nous paraît plus longue que quand elle nous est devenue familière. […] Par sa rigueur d’enchaînement et la nouveauté de sa méthode, elle nous paraît une des parties les plus originales du livre152. […] Si on la rapproche par la pensée des tentatives de Locke et de Condillac sur ce sujet, la genèse sensualiste paraîtra d’une simplicité enfantine.
Calvin parut et la foi nouvelle s’affermit et se propagea. […] » Mais la Ligue n’en exigeait pas moins sa proie, lorsque Henri IV le Réformé parut et la dispersa. […] Lorsque l’extermination parut complète et l’hérésie noyée dans le sang ou dans les larmes, l’œuvre catholique et royale fut prête à recevoir son couronnement. […] Mettez en parallèle La Bruyère et Bossuet qui écrivirent à la même époque, et dites-moi si la lecture du second ne vous paraît pas insupportable après celle du premier. […] La voie dans laquelle la France s’est engagée ne paraît pas être celle du progrès et de la vie.
Hugo rue paraît surtout admirable aux bords de l’Océan, ou dans les Montagnes, ou même dans ma chambre par des jours d’orage ou de grand vent. […] C’est un point de vue peut-être étroit ; mais il paraît essentiel. […] J’ai lu un peu de Victor Hugo : cela m’a paru énorme et comme les visions de microscope, et jamais je n’y trouvai d’enchantement. […] D’aucuns diront que je n’avais pas à justifier ce choix, mais il me paraît nécessaire de noter ici pourquoi Verlaine est mon poète. […] Il n’en est rien, paraît-il.
Non, ceux qui n’en ont pas été témoins ne sauraient s’imaginer l’impression vraie, légitime, ineffaçable, que les contemporains ont reçue des premières Méditations de Lamartine, au moment où elles parurent en 1819. […] Les comparaisons avec le passage d’une journée aigre, variable et désagréable de mars à une tiède et chaude matinée de vrai printemps, ou encore d’un ciel gris, froid, où le bleu paraît à peine, à un vrai ciel pur, serein et tout éthéré du Midi, ne rendraient que faiblement l’effet poétique et moral de cette poésie si neuve sur les âmes qu’elle venait charmer et baigner de ses rayons.
Cousin et Villemain ont médiocrement réussi, et ce dernier même a paru bien souvent faible dans ses répliques. […] Libri sur les jésuites et sur le clergé ont paru : la vivacité de cet écrit semblera sans doute peu politique aux universitaires et aux éclectiques incriminés.
Je ne croyais pas à celle réaction néo-classique, qui ne répondait à aucun instinct, à aucun besoin de notre siècle, et qui me paraissait tout simplement un caprice de lettrés. […] La Fille d’Eschyle parut, et jamais doutes ne furent dissipés d’une façon plus victorieuse… [Causeries littéraires (1854).]
Jamais l’Athéisme ne parut plus réduit en principe, quoiqu’adroitement enveloppé, que dans cette Production, qui annonce par-tout l’esprit dur & le cœur corrompu. Ces deux Ouvrages n’ont paru qu’après la mort de M.
Ce Recueil éphémere, affublé de pauvres Notes, parut cependant sous une puissante protection. […] Il devoit paroître quatre fois l’an ; mais l’arriere-saison lui a été mortelle : il n’a pu finir son premier cours.
Il paraît bien que, sans exagération, on la lui paye cinq cent mille francs : il en a déjà reçu, dit-on, la moitié. […] Cousin, en terminant, conclut : « Selon nous, Pascal est l’exagération de Port-Royal comme Port-Royal est l’exagération de l’esprit religieux du xviie siècle… » Puis il montre le xviiie siècle réagissant en sens tout opposé : « Aujourd’hui, dit-il, le xixe siècle a devant lui la dévotion sublime mais outrée du xviie siècle, et la philosophie libre mais impie du xviiie ; et il cherche encore sa route entre ces deux siècles… Son caractère distinctif qui déjà44 commence à paraître, consiste précisément à fuir toutes les extrémités qui jusqu’ici ont séduit et entraîné l’esprit français… Est-il donc impossible de s’arrêter sur la pente des systèmes et de concilier tout ce qui est vrai et tout ce qui est bien ? […] Plus avisé et plus fin que Barthélemy, on assure qu’il était à côté de lui dans l’ancienne Némésis sans paraître.
L’André Chénier et le Malherbe, dans leurs deux éditions critiques, paraissent à la fois : les deux chefs d’école ont les mêmes honneurs. […] Mme la comtesse Hocquart, qui l’avait beaucoup connu (morte depuis peu d’années), disait qu’il était à la fois rempli de charme et fort laid, avec de gros traits et une tête énorme. » Il n’avait que trente-deux ans à l’époque de sa mort ; il paraissait plus que son âge. […] Ce qui nous paraît d’un intérêt supérieur aux particularités biographiques que M.