Oui, en ces premiers temps, souvent Hokousaï est à la fois l’illustrateur et l’écrivain du roman qu’il publie, et sa littérature est goûtée, grâce à des observations intimes de la vie japonaise, est même parfois attribuée, comme on l’a vu pour son premier roman, à des romanciers de la réputation de Kiôdén. Selon Hayashi, la littérature du peintre a un autre mérite : l’esprit railleur de l’artiste en aurait fait un parodiste de la littérature de ses contemporains, de leur style, de leurs procédés, et surtout de l’entassement des aventures, et du méli-mélo des bonshommes modernes en contact avec des personnages du xiie et du xive siècle, et ce serait très sensible dans Les Courriers de Kamakoura, où il aurait employé, sur une légende du xiie siècle, tous les faits fabuleux et invraisemblables de l’histoire du vieux Japon. […] Maintenant si l’on veut avoir une idée de la littérature du peintre, voici un bout de traduction du livre jaune : Dans une lointaine province de l’Ouest, il y avait un grand seigneur, nommé « le grand cœur », ayant un revenu d’un million de tonnes de riz. […] La même année paraît encore Hitori Hokkou, Chacun une pensée , deux volumes contenant, en leurs cent pages et leurs cinquante dessins, de la littérature et des croquis de presque tous les lettrés et les artistes du temps.
Dans l’histoire de la langue et de la littérature française, La Rochefoucauld vient en date au premier rang après Pascal, et comme en plein Pascal142, qu’il devance même en tant que pur moraliste.
A mesure qu’on avance dans le dix-huitième siècle, les règles se rétrécissent, la langue se raffine, le joli remplace le beau ; l’étiquette définit plus minutieusement toutes les démarches et toutes les paroles ; il y a un code établi qui enseigne la bonne façon de s’asseoir et de s’habiller, de faire une tragédie et un discours, de se battre et d’aimer, de mourir et de vivre : si bien que la littérature devient une machine à phrases, et l’homme une poupée à révérences.
Littérature scientifique I Je vais aujourd’hui vous entretenir d’un livre séculaire, le Cosmos, de M. de Humboldt.
Moins sensible que Ducis, mais plus fin, plus savant, avec une littérature plus profonde, joignant à un vrai talent pour le drame la sagacité et la philosophie du critique, Lemercier faisait applaudir, en 1797, une pièce qui éveillait les redoutables souvenirs du théâtre d’Eschyle et de Sophocle.
Mais le peuple, le temple est sa littérature, sa science, son art.
La littérature était pour moi chose si secondaire, au milieu de l’enquête ardente qui m’absorbait, que j’y fis d’abord peu d’attention, je sentis cependant un génie nouveau, fort différent de celui de notre xviie siècle.
Eschyle est, dans toute la littérature hellénique, le seul exemple de l’âme athénienne mélangée d’Égypte et d’Asie.
N’en croyez pas surtout ces esprits impérieux et exaltés qui trouvent la littérature du dernier siècle timide et pusillanime ; qui, sous prétexte de nous délivrer de ces utiles entraves qui ne donnent que plus de ressort aux talens et plus de mérite aux beaux arts, ne songent qu’à se délivrer eux-mêmes des règles du bon sens qui les importunent.
La littérature n’est qu’une bagatelle difficile, à côté d’une question d’État aussi profonde que celle qui se trouve sous l’histoire des Jésuites et de leur abolition.
Jeunes gens, passionnés pour la littérature, et qui prenez une si vive part aux nobles luttes qu’elle vous offre en ce moment93, permettez-moi une comparaison. […] Vous pouvez cultiver le sentiment du beau et les arts pour vous-mêmes, mais le moindre ouvrage d’art et de littérature, en arrivant à la publicité, se lie d’une manière ou d’une autre à la vie sociale, et tombe sous quelque loi. […] J’ajoute que parmi les différentes parties dont se compose cet ouvrage, celles qui dans chaque peuple se rapportent aux arts et à la littérature sont traitées de main de maître. […] MM. de Schlegel, que Herder a produits peut-être, ont pénétré bien plus avant dans la littérature ancienne et moderne. […] Déjà il pénètre jusque dans notre littérature, qui contient elle-même deux éléments qui peuvent et qui doivent aller ensemble, la légitimité classique et l’innovation romantique.
Ainsi se trouverait pour ainsi dire exclue de l’art une bonne partie de notre littérature moderne, qui montre plutôt chez les hommes le particulier que le général. […] Si le beau, c’est l’ordre, une pareille définition conviendrait à la littérature classique où règne une parfaite harmonie, mais ne conviendrait pas à la littérature de nos jours, où l’on représente volontiers des passions fougueuses, ne conviendrait même pas à la littérature ancienne. […] C’est ce que Saint-Marc-Gérardin fait très justement observer dans son cours de littérature dramatique. […] Si cette définition était vraie, le sublime ne serait jamais dans ce qui est bien défini ; pas de sublime dans la littérature classique. […] Les œuvres littéraires sont une source des plus fécondes : elles permettent à l’historien de retracer l’esprit du temps qu’il étudie ; il y a des siècles qui ne peuvent être connus que si l’on en sait à fond la littérature.
Quand le classicisme grec ou latin menaçait d’étouffer l’idiome national, quand une littérature académique, sans tempérament de race ou de peuple, s’imposait au goût perverti, ces querelles d’érudits ont, à diverses reprises, ramené les esprits égarés à la source vive de poésie que Dante a fait jaillir du sol toscan. […] À la rigueur, je puis vous accorder que les langues orientales, le sanscrit ou l’hébreu, restent l’objet d’un luxe ou d’une vocation particulière de l’esprit ; mais je n’admets guère, je l’avoue, que l’on ne prenne pas la peine, chez nous, d’apprendre l’idiome vivant des quatre nations modernes qui ont exprimé leur génie dans une grande littérature. […] Pour sa plus grande et sa meilleure partie, la littérature dantesque est allemande. […] Après la guerre de Trente-Ans, où la littérature naissante et les arts avaient été ensemble submergés dans le désastre public, les souverains rendus aux loisirs de la paix, les cours où l’on voulait rappeler les plaisirs de l’esprit, ne trouvèrent point digne d’eux l’idiome que parlait le peuple.
Littérature germanique. […] La littérature de ces peuples commence par les masses.
En revanche, c’est une entreprise absolument chimérique que la prétention, toujours déçue, toujours renaissante, de la littérature descriptive, de peindre par des mots les phénomènes visibles. […] Constant, Adolphe, Paris, Flammarion, « GF », 1989, p. 62-63). « les idiomes étrangers rajeunissent les pensées et les débarrassent de ces tournures qui les font paraître tour à tour communes et affectées » : idée qu’on peut rapprocher de l’éloge des traductions des littératures étrangères dans l’article de Mme de Staël en janvier 1816 à Milan (« De l’esprit des traductions ») et de l’utilité qu’elles gardent quelque chose du style de la langue originale pour contribuer à lutter contre ces fameuses « tournures communes ».]
Suite de la littérature diplomatique I La nature, qui prédestinait l’Angleterre à cette importance, lui avait donné un caractère qui a ses défauts sans doute, mais qui a la prédestination des grandeurs.
Fabre, après avoir accompli tout ce qu’il devait à son amie et à la ville de Florence, obtint du prince l’autorisation de se retirer, avec tous ses trésors d’art et de littérature, dans la patrie de son enfance ; il vint mourir à Montpellier, se faisant de sa ville natale une famille, et léguant son nom au musée qu’il y forma, en sanctifiant ainsi sa bonne fortune.
Voici l’état où j’étais le 20 septembre dernier, et pour me consoler, le même jour une lettre de Paris m’annonçait les difficultés inattendues d’un ami qui s’était engagé à payer pour moi pendant cet été une soixantaine de mille francs qu’il devait verser à mon imprimeur, pour que mon journal de littérature ne fît pas défaut à mes généreux amis et abonnés.
L’an dernier, lorsqu’il fut question de Lohengrin à l’Opéra-Comique, nous eûmes le spectacle de médiocrités acharnées contre une œuvre de génie : tous les Comettant de la critique, les Rivet de la littérature, les Díaz de la musique, se liguèrent contre la radieuse merveille.
Mais il ne suffit pas de regarder les choses et la vie, il faut encore les voir d’un œil purifié de toute littérature.
Balzac, avec lequel la littérature du xixe siècle n’en a jamais fini et qui pourrait la remplir tout entière à lui seul, avait vu cette grandeur et l’avait dilatée avec la puissance d’un génie qui inventait trop dans l’Histoire pour se contenir dans l’étreinte d’une exacte réalité.
Des affirmations incohérentes, sans raison d’être, malgré le titre des chapitres, et fussent-elles coupées, çà et là, par quelques cris brutalement éloquents, ne constituent point cette belle ordonnance, cette sphère, qu’on appelle un livre en littérature.
une mauvaise action, à effet pervertissant, tout à la fois monstrueux et vulgaire, et qui emporta tous les niais de France dans un transport d’enthousiasme un peu refroidi depuis que les Misérables ont fait la Commune comme Hugo avait fait les Misérables, il y a cependant, il faut le reconnaître, dans le Quatre-vingt-treize d’aujourd’hui, tous les défauts et tous les vices de composition et de langage que nous avons reprochés aux Misérables, quand ils vinrent dépraver l’opinion et la littérature.
Car il ne faudrait pas s’y tromper, le comique du dessin est souvent un comique d’emprunt, dont la littérature fait les principaux frais.
Pour la littérature, il me semble qu’elle avait déjà souffert à maintes reprises, bien qu’à des degrés moindres, d’une semblable folie. […] Il venait de s’étendre, dans ses feuilletons des Débats, sur George Sand critique, et de nous cueillir un bouquet d’extraits dans les Questions d’art et de littérature. […] J’ai donc lu : Questions d’art et de littérature. […] Les Athéniens sont des hommes, et Voltaire a raison : « Les cabales… la littérature en sera toujours troublée, ainsi que tous les autres états de la vie. » M.
Boucher de Perthes avait commencé par la littérature. […] Cela est fort connu par les exemples égyptiens, hébraïques, indiens, grecs, et c’est un sujet que je laisserais à la littérature comparée, si je n’y voyais un excellent argument en faveur de la primitivité du génie, considéré comme une forme particulière de l’intelligence. […] Elle ne l’est pas en art, en science, en poésie, en littérature, en philosophie ; elle ne l’est pas davantage dans les choses religieuses. […] Les événements de la Révolution » les guerres de l’Empire, les découvertes scientifiques et géographiques, le contact des littératures et des mœurs étrangères, tout cela a multiplié presque à l’infini notre faculté d’imaginer ; et cette faculté d’imaginer a réagi très fortement sur notre sensibilité.
Vendredi 24 février Aujourd’hui m’est revenu comme un goût de littérature. […] Fait curieux : cette maladie de foie qui a tué mon frère et qui me tuera sans doute, n’est pas du tout une maladie héréditaire, mais une acquisition de la littérature. […] Nous sommes perdus, du moment où l’Officiel, écrit si révolutionnairement mal, a des phrases comme celle-ci : « Une rétrogradation effroyable dans toutes les orgies du royalisme. » Cette littérature m’annonce que nous sommes au bord des massacres.
Dans le domaine de la littérature, j’ai moi-même à signaler une inexactitude et une méprise.
Nous reprîmes, après un frugal repas, la route de Belley, ne cessant de parler à nos compagnons de cette découverte d’une littérature nouvelle et selon nous supérieure à tout ce que nous avions lu jusque-là, contenue dans quelques pages de l’oncle de notre ami, et nous nous promîmes d’en rechercher partout d’autres pages.
Voltaire a dit un sauvage ivre ; nous ne dirons pas une telle grossièreté, mais nous disons un novice de génie dans un pays à l’aurore de sa littérature.
Un penchant violent à la luxure, une gourmandise raffinée, une malheureuse passion pour la littérature ou la musique, un amour sans réciprocité peuvent susciter des désirs très vifs.
Au-delà de la description de l’œuvre wagnérienne, il s’agit de dégager des caractéristiques qui pourraient aider à créer la forme nouvelle, en littérature, cette fois.
Telle nature, tel style ; voilà, selon moi, un incontestable axiome de haute littérature.
La distinction dans le dessin consiste à partager les préjugés de certaines mijaurées, frottées de littératures malsaines, qui ont en horreur les petits yeux, les grands pieds, les grandes mains, les petits fronts et les joues allumées par la joie et la santé, — toutes choses qui peuvent être fort belles. […] Celui-là nous vient évidemment de la littérature Marion Delorme, qui consiste à prêcher les vertus des assassins et des filles publiques.
Il ne s’agit pas seulement de la littérature et de l’art. […] Que sera-ce dans la littérature et dans l’art !
Ce qu’il faut seulement conclure de cet amas de vers et de prose où manque, non pas la facilité, mais l’art, ce que prouve cette littérature poétique, blasonnée d’algèbre, c’est l’étonnante variété, l’exubérance et inquiétude en tous sens de ce cerveau de vingt et un ans, dont la direction définitive n’était pas trouvée.
Après avoir flatté la France, à laquelle l’auteur s’adresse comme à l’arbitre de tous les succès en littérature sacrée ou profane, il établit nettement la base d’une théocratie.
L’âme est la littérature moderne ; l’âme, c’est l’homme sous les mots ; l’âme est la muse souveraine et convaincue des écrivains qui remuent les masses et le monde.
II C’était en 1380, époque du moyen âge ou les moines s’étaient emparés de la littérature sacrée tout entière.
La comtesse d’Albany, belle autrefois, et toujours aimable, était une fille de la grande maison flamande des Stolberg, sœur de ces frères Stolberg, célèbres dans la philosophie et dans la littérature allemande du dernier siècle.
Mais d’autres naissent, et nous sommes de ceux-là, avec un sentiment insurrectionnel contre ce qui triomphe, avec des entrailles amies et fraternelles pour ce qui est vaincu et écrasé sous la grosse victoire des idées et des sentiments de l’universalité, avec enfin cette généreuse et désastreuse combativité, qui, dès huit ou dix ans, leur fait se donner des coups de poing avec le tyran de leur classe, et tout le reste de leur vie, les confine dans l’opposition de la politique, de la littérature, de l’art.
Dans cette voie, on aboutit à ce qu’on pourrait appeler la littérature glaciale.
C’est le titre de la première édition (1765, 5 vol. in-8° ou in-12) des Principes abrégés de la Littérature.
En peinture comme en littérature, les enfans, et il y en a beaucoup, préféreront la barbe-bleue à Virgile, Richard sans peur à Tacite.
C’est là une saveur nouvelle dans la littérature historique.
À part même le service de l’autel, c’était presque toute la littérature du peuple chrétien, le lien des confréries secrètes ou publiques, l’encouragement des fidèles, le triomphe dans les délivrances, l’œuvre d’émulation poétique dans la lutte contre les écoles païennes après la persécution sanglante.
Les dates, le fameux pour expier découvert dans une lettre d’Elvire, la religion, la philosophie, la littérature, toutes sortes de points sont invoqués et font à la fin un grand brouillamini. […] Les lettres — publiées il n’y a pas longtemps — que Champfleury écrivit à sa famille au moment de ses débuts dans la littérature, renseignent sur plus d’un petit côté de toute une époque. […] Toutes ces choses sont courantes dans la littérature du Moyen Âge.
D’Alembert ne se jettera pas, à l’âge qu’il a, dans l’étude de l’histoire naturelle, et il est bien difficile qu’il fasse un ouvrage de littérature qui réponde à la célébrité de son nom. […] L’un et l’autre n’ont pas dédaigné de nous tendre la main, et cela dans ces circonstances où l’on ne s’occupe d’une entreprise de littérature que quand on a reçu une de ces têtes rares qui embrassent tout à la fois. […] Luneau m’aurait remercié de ma leçon, parce qu’on en peut recevoir sur ce qu’on ne sait pas, et qu’on est oblige à celui qui nous instruit, quelque supérieur qu’on lui soit d’ailleurs en histoire, en littérature, en philosophie, en tout autre genre. […] Parlez-lui littérature, philosophie, honneur, vertu, et quand elle vous aura écouté, elle sera bien dédommagée de ce que j’aurais pu lui dire.
Mais pour Montaigne, malgré ses taches légères et ses souillures, c’est bien différent : lui, il mérita de trouver sa fille d’alliance, une personne de mérite, une intelligence ferme, cette demoiselle de Gournay qui se voua à lui, fut sa digne héritière littéraire, son éditeur éclairé, mais qui elle-même, d’une trop forte complexion et d’une trop verte allure, finit par prendre du poil au menton en vieillissant et par devenir comme le gendarme rébarbatif et suranné de la vieille école et de toute la vieille littérature, — un grotesque, une antique.
. — Pour l’Angleterre, on trouvera les textes dans les tomes III et IV de mon Histoire de la littérature anglaise.
Cette superficie de littérature française donne aux plus lettrés d’entre eux le goût et quelquefois l’émulation d’écrire.
Littérature politique.
Il n’y a, disons-nous, qu’une exception unique à cette loi de l’irrémédiable décadence des lettres et des arts : c’est la seconde jeunesse et la seconde littérature de l’Italie au quinzième et au seizième siècles, après quatorze ou quinze cents ans de dégradation.
Je ne connaissais que les noms classiques de notre littérature, et encore très peu, excepté Hugo, Sainte-Beuve, Chateaubriand, Lamennais, Nodier, et en grands orateurs, Lainé, Royer-Collard ; toutes les péripéties des demi-fortunes qui s’agitaient dans la région militante, théâtrale ou romanesque de Paris, m’étaient étrangères : je n’avais pas approché une coulisse, je n’avais pas lu un roman excepté Notre-Dame de Paris.
Littérature américaine.