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1178. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 25, du jugement des gens du métier » pp. 366-374

Ainsi les gens du métier jugent mal en general, quoique leurs raisonnemens examinez en particulier se trouvent souvent assez justes, mais ils en font un usage pour lequel les raisonnemens ne sont point faits.

1179. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

(C’est en ce sens que Me Henri-Robert déclare10 avec juste raison qu’il y a, avant tout, en ces matières, une question de tact.) […] Maintenant  mais maintenant seulement — il est juste de dire que rien de ce qu’a écrit un grand penseur, un grand artiste ne peut être indigne de lui. […] Jéhovah aurait épargné Sodome si la ville condamnée avait renfermé un seul Juste. […] L’autographe appartient matériellement au destinataire, mais il n’est ni juste, ni prudent, d’imprimer un auteur vivant sans sa permission  P. […] On connaît le fin interprète de Marcel Proust que fut Léon Pierre-Quint, sa bibliographie Comment travaillait Marcel Proust paraît, juste en 1928, aux éditions des Cahiers Libres.

1180. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Diderot, mis en statue d’œuvres complètes avant d’être mis en statue de place publique comme Voltaire, doit être examiné et mis à sa place juste dans le rang littéraire par une critique impersonnelle et définitive. […] Qu’on me passe la familiarité du mot, parce qu’il est juste : c’était une bonne à tout faire en littérature ! […] très sincèrement, je le crois, il eût pu en être un ; mais, pour cela, il fallait d’abord avoir dans la tête une notion juste de la Critique, et il né l’avait pas. […] Cet esprit faux en tant de choses avait la sensibilité juste. […] A bas de ses échasses, Diderot, le faux géant, n’est certainement pas un nain encore, mais, enfin, ce n’est plus qu’un homme de taille ordinaire, moins résistant que corpulent, et ramené à ces proportions justes que l’opinion et le préjugé lui avaient fait perdre.

1181. (1911) Études pp. 9-261

Voici qui est juste et louable, mais à la façon d’une belle sentence rendue par un juge incorruptible. […] Elle est juste. […] Il leur suffit d’être justes. […] À chaque instant le mot le plus juste, le plus naïf, ce qu’il fallait dire et que voici maintenant irréparable. […] » Peut-être leur reproche semblera juste.

1182. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Il cherche ce qui est simple, réglé, contenu dans de justes bornes. […] « Hirtius et Dolabella, mes disciples, dont je suis devenu l’émule », disait Cicéron avec un juste orgueil. […] Nous n’avons pas encore dit au juste la profession de messire Jean Monteil. […] Il faudrait, pour votre juste châtiment, afficher la lettre de M.  […] » Dans sa pensée, à ce mot-là : Je suis Monteil, M. le préfet devait se dire : « Allons, Soyons justes.

1183. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Les Soirées de Médan occupent, comme de juste, une place d’honneur dans l’ouvrage du professeur Koschwitz. […] Enrôlé à treize ans et demi, « grâce à sa haute taille et à ses moustaches noires », dans la garde nationale de Paris, il est de service aux Tuileries juste le 10 août 1792. […] Si la plume n’est pas une arme pour détruire les mensonges et soutenir les justes causes, autant vaut la casser et en jeter les débris au vent. […] Il n’est pas tout à fait juste lorsqu’il reproche aux seuls hérétiques d’imiter « ceux qui veulent faire prendre quelque breuvage amer aux petits enfants ». […] Mais il était juste ; et il paraissait s’apercevoir que, sous les vilains képis et les laides capotes dont le gouvernement français affuble ses soldats, il y a des âmes humaines.

1184. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Il en a écrit deux, tout au juste, car Armance et Lamiel ne comptent pas. […] Archimède n’a défendu sa ville qu’en commençant par calculer juste. […] Il serait juste de dire simplement qu’il ne faut pas les connaître à moitié. […] Comment voudriez-vous qu’il fût juste ? […] Tu te couches sur le coussin, juste à mes pieds.

1185. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — P.-S. » pp. 38-40

C’est un prodige que la fécondité de ses vues pour la morale, sa pénétration dans l’esprit et dans le cœur humain, l’application heureuse et juste des exemples et des autorités de l’Écriture, son onction.

1186. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [Note de l’auteur] » pp. 422-425

Et d’autre part, M. de La Rochefoucauld, qui craint sur toutes choses de faire l’auteur, qui laisse dire de lui dans le discours en tête de son livre, « qu’il n’aurait pas moins de chagrin de savoir que ses Maximes sont devenues publiques, qu’il en eut lorsque les Mémoires qu’on lui attribue furent imprimés » ; M. de La Rochefoucauld, qui a tant médit de l’homme, va revoir lui-même son éloge pour un journal ; il va ôter juste ce qui lui en déplaît.

1187. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

— Un autre poëte, moins docte, plus facile et souvent aimable, Ulric Guttinguer, connu de nous pour avoir chanté autrefois notre lac, et qui vient aussi de rassembler ses vers en un seul volume sous ce titre : Les Deux Ages, cite, dans sa préface que nous avons sous les yeux, un passage de Jules Lefèvre, en l’accompagnant d’éloges qui prouvent au moins que tout n’est pas épine dans le sentier : il accorde sans hésiter à son confrère non-seulement la conscience poétique noble et puissante (ce qui n’est que juste), mais encore le génie intime et pénétrant. — Nous ne nous chargeons que de noter en courant : les Aristarques de l’avenir décideront.

1188. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Napoléon est un homme à la façon de César en effet, et qu’on doit louer comme tel ; mais il n’est pas comme Charlemagne, il ne cherche pas à éveiller le genre humain, à le rendre libre, juste, moral dans la belle acception du mot.

1189. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

Andrieux avait reçu un don peu abondant, mais distingué et précieux ; il en a fait un sobre, un juste et long usage.

1190. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »

Toutes ou presque toutes sont justes.

1191. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VII. De la propriété des termes. — Répétition des mots. — Synonymes. — Du langage noble »

Cherchez des noms pour nommer, des éloges pour louer les qualités des grands écrivains, d’un Bossuet, d’un Pascal, d’un La Fontaine, d’une Sévigné : vous ne trouverez rien qui soit plus juste, ni plus flatteur, que de dire de chaque tour, de chaque mot, qu’il est ce qu’il devait être, qu’il est nécessaire, qu’il est propre.

1192. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 3. Causes générales de diversité littéraire. »

Il se fait au xviie  siècle comme une conciliation ou plutôt un juste équilibre de la science et de la loi d’un côté, de l’autre de la science et de l’art : révélation et rationalisme, vérité et beauté, l’un ou l’autre de ces deux couples est la formule de presque tous les chefs-d’œuvre.

1193. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Des avantages attachés à la profession de révolutionnaire. » pp. 200-207

Que son idéal social, prêché d’une certaine façon aux intéressés, ne caresse en réalité que leurs instincts et leurs appétits et les pousse à des révoltes qui, même justes à l’origine, se corrompent chemin faisant, leur deviennent rapidement désastreuses et les laissent à la fois moins bons et plus misérables, l’esprit révolutionnaire n’en a point souci.

1194. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La réforme prosodique » pp. 120-128

Sachant qu’un excès ne se corrige que par un autre, la nature humaine ayant besoin d’être forcée en sens contraire pour revenir au juste milieu, nous souhaitions des vers sans rimes, reconnaissables seulement à la sonorité et à l’éclat, obéissant aux seules lois de la fantaisie, scandés d’un frémissement intérieur, distincts de la prose, par leur intensité musicale.

1195. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Hartley »

Il est juste pourtant de consacrer quelques mots à celui que Stuart Mill appelle « le premier père de l’Association. » D’ailleurs, en marquant le point de départ de l’École, on en comprendra mieux l’évolution.

1196. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre X. Suite du Prêtre. — La Sibylle. — Joad. — Parallèle de Virgile et de Racine. »

Puisque Virgile et Racine reviennent si souvent dans notre critique, tâchons de nous faire une idée juste de leur talent et de leur génie.

1197. (1887) La Terre. À Émile Zola (manifeste du Figaro)

Nous ferions bravement face à toute persécution pour défendre une cause juste ; nous refusons de participer à une dégénérescence inavouable.

1198. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « I. Historiographes et historiens » pp. 1-8

Idée juste qui eût pu être une idée grande !

1199. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Mais en somme le principe des classiques était juste. […] Henry Bordeaux n’est allé plus loin, ne s’est exprimé sur son compte avec cette autorité, sévère et juste. […] On a prononcé à ce propos le nom de Fustel de Coulanges et rappelé La Cité antique : c’est très juste. […] Peut-être abandonnerai-je tout à l’heure ce point de vue, mais ce ne sera pas sans en avoir tiré ce qu’il contient de juste. […] Très juste.

1200. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Elle n’est pas très juste. […] C’est pourquoi il est juste aussi agréable à voir qu’un scorpion ou un serpent à sonnettes. […] Je m’aperçois qu’en me posant toutes ces questions je fais la critique la plus juste du drame de M.  […] D’abord, ils ont eu celles de commencer leurs études juste au moment où l’on bouleversait l’enseignement secondaire. […] Dumas le définit d’un mot bien juste : « L’art des préparations ».

1201. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Et le duc de Xaintrailles entre tout juste à ce moment. […] Quand on est à même de faire un coup d’État que l’on croit nécessaire et juste, on le fait soi-même (c’est plus sûr) et pour soi. […] ça s’est très bien passé… », tout cela est d’une vérité excellente, d’une touche mesurée, juste et fine. […] Et comme il est facile d’être juste envers un génie si peu encombrant ! […] Cela est-il juste ?

1202. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Ces articles sont remplis, au reste, de détails justes et fins. […] » N’est-ce pas là tout juste le principe de Mme de Vernon ? […] Les louanges furent justes, et les attaques passionnées. […] Son défaut, à côté de sa raillerie qui d’ordinaire touchait juste, était de ne point tenir compte des parties élevées et sérieuses, ce qui lui ôte de la portée. […] Gardons-nous de défaire sans raison et d’aller gâter les justes admirations, les religions bien fondées de notre jeunesse.

1203. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

— Mes idées ne sont pas drôles, répondit David gravement, elles sont justes. […] — Non ; tous vos plaisirs de garçon, tout votre vieux vin que vous buvez entre vous, tout votre égoïsme et vos plaisanteries, tout cela n’est rien… c’est de la misère auprès du bonheur de famille : c’est là que vous êtes vraiment heureux, parce que vous êtes aimé ; c’est là que vous louez le Seigneur de ses bénédictions ; mais vous ne comprenez pas ces choses ; je vous dis ce que je pense de plus vrai, de plus juste, et vous ne m’écoutez pas !  […] Schoûltz, à demi courbé, ses grandes jambes pliées, tenait sa petite rousse sous les bras, et tournait, tournait sans interruption avec une régularité merveilleuse, comme une bobine dans son dévidoir ; il arrivait si juste à la mesure, que tout le monde en était ravi. […] Sûzel et Fritz tournaient toujours : les cris, les trépignements de la foule ne leur avaient rien fait : et quand Iôsef, lui-même épuisé, jeta de son violon le dernier soupir d’amour, ils s’arrêtèrent juste en face du père Christel et d’un autre vieil anabaptiste qui venait d’entrer dans la salle, et qui les regardaient comme émerveillés. […] moi, je dis que nous devons fixer cela d’ici huit jours, juste le temps des publications.

1204. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Erronées, ils seront non avenus ; car le mérite ou l’insuffisance de la langue et du style dépend expressément de la conception première ; justes et opportunes, ils vaudront nécessairement quelque chose. […] Ces perceptions diverses, qui affluent incessamment en lui, s’animent et jaillissent en images vivantes, toujours précises dans leur abondance sonore, toujours justes dans leur accumulation formidable ou dans leur charme irrésistible. […] Les sentiments tendres, les délicatesses même subtiles, acquièrent en passant par une âme forte une expression souveraine, parce qu’elle est plus juste. […] Le reproche de sacrifier l’étude des caractères et la vérité historique aux fantaisies de l’imagination, est-il donc juste ? […] En outre, si Victor Hugo, ayant toujours voulu que son théâtre fût une tribune, une sorte de chaire d’où l’enseignement moral pût être donné au plus grand nombre, semblait méconnaître ainsi la nature essentielle de l’art qui est son propre but à lui-même, du moins n’a-t-il jamais oublié que si le juste et le vrai ont droit de cité en poésie, ils ne doivent y être perçus et sentis qu’à travers le beau.

1205. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

C’est juste au moment, où je viens d’obtenir, avec une certaine peine, qu’une rue de Nancy, devant s’appeler : Rue Edmond de Goncourt s’appelle Rue des Goncourt. […] Je laisse au temps à faire justice, de ce qu’il y a de vrai ou de faux, de juste ou d’injuste, dans les attaques dirigées contre ma littérature et ma personne. » Dimanche 3 février Ce soir, on disait que la gauche poignée de main, qui se donne en tierce, avec le coude retourné contre le corps, vient des poignées de main, données par le prince de Galles, pendant un rhumatisme qu’il avait à l’épaule. […] Je laisse un mot, en lui disant de se trouver le lendemain, à la Villette, à six heures juste… Il ne vient pas, il n’était pas rentré à Paris. Un ami, qui était là, part à sa place… Mais voici le curieux : le vent nous pousse juste sur la Varenne, et là un calme nous y arrête… Nous étions à huit cents mètres… j’entends une voix, qui m’appelle par mon nom… nous étions juste au-dessus du jardin de l’abbé… nous ne le voyons pas, mais nous voyons très bien sa maison… Un moment l’idée de descendre et de le reprendre, mon ami en ayant assez… mais le vent revient… Le lendemain, nous étions à cinq heures à Spa.

1206. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Plus tard, il tomba de cheval, non pas sur la route de Damas, mais sur la route de Rome ; il devint le saint Paul d’une autre religion ; comme l’apôtre, il avait gardé les manteaux des bourreaux pendant qu’ils lapidaient les justes. […] Grand, mince, grave et modeste de maintien, le profil maigre et aquilin comme un buste de Cicéron, le front élevé, les tempes creuses, les joues nerveuses dont on voyait trembler les fibres, la bouche fine, les lèvres modelées pour la réflexion comme pour la parole, le geste sobre et serré au corps comme celui d’un homme qui pense plus qu’il ne déclame, prodigieusement instruit dans tout ce qui éclaire et ennoblit l’esprit humain, n’estimant dans la vie que le vrai, le juste, l’honnête, sans ambition pour lui-même et n’aspirant en secret au sein des grandeurs qu’à l’ombre d’un des pins-liége de sa métairie, dans les landes de Bordeaux, où il aimait à s’ensevelir, un livre à la main, M.  […] Son éloquence était plus originale que juste. […] Je n’ai jamais dit un bon mot de ma vie ; mais je tâche de dire, après beaucoup de réflexions, sur beaucoup de choses, le mot juste !  […] Elle est aussi juste et aussi fine que celle du grand diplomate, mais on s’y abandonne bien plus au plaisir d’intelligence qu’on éprouve, car on sent la conscience sous le génie et le cœur sous le mot.

1207. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Il reçut en naissant « un esprit juste, une imagination belle, mais réglée, un bon cœur, des inclinations droites » ; et comme l’a dit un autre de ses biographes, il reçut du ciel « ce naturel heureux que le sage met au rang des plus grands biens, et qui tient peu du funeste héritage de notre premier père. […] Tout y est juste, poli, judicieux… » Fléchier n’eut jamais honte de jeter un regard en arrière vers le premier idéal poétique qu’il avait conçu et cultivé dans sa jeunesse. […] Quel dommage pour les connaisseurs et les amateurs de la pure langue que, cédant à de si vains scrupules, l’éditeur ait mis je ne sais quoi du sien dans ce portrait qui, tel qu’il est, nous paraît si charmant et de toute perfection, mais qui serait plus juste encore si l’on n’y avait rien changé !

1208. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Ce rapport, juste et délicat, se trouvera plus vrai encore pour Kitty Bell, pour Mlle de Coigny et Mme de Saint-Aignan, ces sœurs humaines d’Éloa, à mesure que nous avancerons dans les dédales d’ivoire que le père de Stello aime à construire et où il dispose ses blanches figures. […] Je ne puis croire que vous résistiez à nous donner un choix semblable de la Pléiade et de sa queue, ainsi entrelacé de prose et de poésie de vous-même ; je le souhaite de toute mon âme… Au reste, ne vous fiez pas trop à mon amour pour nos devanciers ; c’est peut-être une ruse pour avoir encore à lire des pages aussi belles que celles où vous définissiez le vers comme un poëte seul le pouvait faire, et des vues aussi larges que celles de vos conclusions auxquelles on ne fera qu’un reproche juste s’il tombe sur l’illusion que vous vous faites à mon égard. […] Vous avez été juste en le montrant gardant le milieu de la chaussée entre les qualités extrêmes des originaux.

1209. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Il ne serait pas juste de finir avec Méléagre sur une remarque qui ressemblerait trop à un blâme. […] Rien de plus frais, de plus distinct et de plus net que cette peinture ; pas un trait n’y est vague ni de convention ; tout s’y anime et y vit aux regards, et y luit de sa juste couleur, ce qui fait que l’image est restée toute jeune, toute neuve et comme d’hier, dans un si vieux sujet. […] On ne se ferait pas une juste idée de ce goût que j’appellerai d’avance pétrarquesque, ou plutôt de cet euphuisme et de ce gongorisme de première formation, si je ne citais comme échantillon encore l’épigramme lviii : « Ne te criais-je pas cela, ô mon Ame : Par Cypris, tu seras prise, ô malheureuse en amour, en t’envolant souvent à la glu ?

1210. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

C’est è ce point de vue qu’il convient, pour être juste, de considérer l’œuvre de Ronsard et de ses principaux amis. […] il faut tout dire : tandis que, Régnier mourait de débauche à moins de quarante ans, Malherbe, lui, ne cessait de grandir, de mûrir, de rajeunir jusqu’à l’âge de soixante-douze ans, alors que, terminant une de ses plus belles odes, il pouvait s’écrier dans un juste orgueil : Je suis vaincu du Temps, je cède à ses outrages : Mon esprit seulement, exempt de sa rigueur, A de quoi témoigner, en ses derniers ouvrages,       Sa première vigueur. […] Après Louis XIV les monuments cessent ; nous recommençons à errer et à butiner. — La polémique qui s’est élevée, il y a plus de trente ans, au sujet de Jean-Baptiste Rousseau, de celui que des classiques de seconde main s’obstinaient à nommer le grand Lyrique, est dès longtemps épuisée ; il est facile aujourd’hui d’être juste et de ne lui dénier aucun de ses mérites.

1211. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Alors je lui ai tout dit, juste comme tu m’avais dit toi-même, et je me suis montré incapable de pardonner jamais dans le fond du cœur, ni dans ce monde, ni dans l’autre, à ceux qui m’avaient séparé de toi et toi de moi, à moins d’avoir la certitude en mourant que tu ne serais jamais à un autre sur la terre et que je serais éternellement ton fiancé dans le paradis. […] car cela n’aurait été ni juste, ni reconnaissant ; le mal pour le bien, est-ce que cela se doit penser seulement ? […] Et lui-même, si juste et si bon, est-ce qu’il pourrait vivre de la mort d’autrui ?

1212. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

comment avez-vous osé, dans la fête du 10 août, mettre sur les pierres de la Bastille des inscriptions qui consacraient la juste horreur des tourments qu’on y avait soufferts ? […] Malheur au peuple qui ne serait ni juste ni généreux ! […] Ce mot juste, mais cruel, fit comprendre à madame de Staël qu’il n’y avait point de place pour sa renommée, encore moins pour son influence, sous le gouvernement d’un homme qui reléguait la femme la plus illustre de son sexe dans l’ombre, dans le silence et dans la maternité.

1213. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Il triche juste assez pour gagner, sans autoriser les autres à tricher. […] Le sentiment patriotique, en son âme froide et pratique, devient l’idée du bien public, qui en contient trois autres : extension dans les justes limites, unité sous le pouvoir central, et bon gouvernement du royaume. […] Il faut ajouter, pour être juste, que cette haute théorie sert à Commynes pour légitimer le succès, et engager les battus à se trouver contents : dans le jeu des empires, Dieu fait sortir les coups qu’il lui plaît ; réclamer serait sacrilège.

1214. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Il reste cinq cents francs à la pauvre fille : tout juste de quoi payer son cercueil et la croix de bois noir de sa fosse. […] Ce que j’en admire, ce sont moins encore ses scènes de passion que ses tableaux du monde interlope, d’une touche si juste et d’un ton si fin : l’impertinence de la courtisane éconduisant ses amoureux importuns, ses gaietés nerveuses, ses ironies tristes, les mépris qu’elle a d’elle-même et des autres, et ce souper d’où les réparties jaillissent, capiteuses et vives, comme la mousse des vins. […] La loi est dure, mais c’est la loi, et il est juste, en fin de compte, que ceux qui se révoltent contre la société soient traités en ennemis par elle.

1215. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

La Fontaine, en 1660, a juste trente-neuf ans ; il est bien près de la quarantaine, et il n’a encore rien ou presque rien écrit. […] Je crois que c’est mesurer assez juste. […] Il s’y refusa absolument, « Messieurs, cela ne serait pas juste, je suis arrivé en retard, il faut que j’en subisse l’effet. » Je serai très rapide, (je n’en suis pas fâché), sur la vieillesse de La Fontaine.

1216. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Au reçu de cette lettre, Rosny fit sonner le boute-selle, monta à cheval avec son monde, et arriva tout juste une heure et demie avant la bataille. […] Je le croirais volontiers : il n’en reste pas moins vrai que Rosny devançait et acceptait le parti le plus juste, le seul possible et le seul suivant l’intérêt de l’État.

1217. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

On a devant soi neuf belles et pleines années (1601-1610) : la vie de Rosny devient l’histoire de Henri IV, ou du moins une très grande partie de cette histoire, il devient difficile de l’en séparer par une biographie distincte et réduite à de justes mesures. […] La suite du discours de Henri IV concernant Sillery et Villeroi est belle et montre bien la supériorité politique de celui qui parle, qui contrôle l’un par l’autre, et qui met chacun à son juste emploi ; mais c’est assez de nous tenir à Sully.

1218. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Il tint de cette mère estimable et de vieille roche plusieurs des qualités qu’il mit en œuvre : Elle réunissait, dit-il, des qualités qui vont rarement ensemble ; avec un caractère singulièrement vif, une imagination brillante et gaie, elle avait un jugement prompt, juste et ferme : voilà déjà une femme assez rare, mais ce qui est peut-être sans exemple, elle a eu, à cent ans passés, la tête qu’elle avait à quarante. […] Il faut, pour être juste envers Duclos, en venir à son livre des Considérations sur les mœurs de ce siècle (1751).

1219. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Le défaut de Beyle comme romancier est de n’être venu à ce genre de composition que par la critique, et d’après certaines idées antérieures et préconçues ; il n’a point reçu de la nature ce talent large et fécond d’un récit dans lequel entrent à l’aise et se meuvent ensuite, selon le cours des choses, les personnages tels qu’on les a créés ; il forme ses personnages avec deux ou trois idées qu’il croit justes et surtout piquantes, et qu’il est occupé à tout moment à rappeler. […] avoir trop vu l’Italie, avoir trop compris le xve  siècle romain ou florentin, avoir trop lu Machiavel, son Prince et sa vie de l’habile tyran Castruccio, a nui à Beyle pour comprendre la France et pour qu’il pût lui présenter de ces tableaux dans les justes conditions qu’elle aime et qu’elle applaudit.

1220. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Franklin, à qui un ami l’envoya à Passy, où il était alors, y trouva, dit-il, « quelque chose de si nouveau dans la manière, de si aisé et pourtant de si correct dans le langage, de si clair à la fois et de si concis dans l’expression, et de si juste dans les sentiments », qu’il le lut d’un bout à l’autre avec plaisir (rare louange pour des vers, surtout de la part de quelqu’un qui n’en lisait plus), et il en relut même certaines pièces plus d’une fois. […] Il est à la veille de l’anniversaire de son mariage, contracté il y a juste vingt ans.

1221. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Il avait de l’esprit ; son humeur était sombre ; il pensait longtemps avant que de répondre, mais en récompense il répondait juste. […] Il vous donne le juste titre de grand homme.

1222. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Dans le juste tribut que l’on paye à la mémoire d’un mort chéri, il ne doit se glisser rien d’injuste envers les vivants, et l’omission aussi peut être une injustice. […] Ces deux volumes qu’on donne aujourd’hui le feront vivre ; et par une juste compensation d’une destinée si cruellement tranchée, ce qui est épars, ce qui n’était écrit et noté que pour lui seul, ce qu’il n’a pas eu le temps de tresser et de transformer selon l’art, devient sa plus belle couronne, et qui ne se flétrira point, si je ne m’abuse 3.

1223. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Il est juste ici de tomber d’accord pour le fond avec M.  […] Un Récit authentique de ses derniers instants, écrit par un témoin et assez récemment publié, nous le montre procédant et agissant sur son lit de mort « avec une manière naturelle et simple, comme dans les actions, est-il dit, qu’il avait le plus accoutumé de faire ; ne parlant à chacun que des choses dont il convenait de lui parler, et avec une éloquence juste et précise qu’il a eue toute sa vie et qui semble s’être encore augmentée dans ses derniers moments.

1224. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Le principe et le mérite du romantisme, selon sa définition familière et entre amis, est « d’administrer à un public la drogue juste qui lui fera plaisir dans un lieu et à un moment donnés » ; ce qui ne veut pas dire du tout que la drogue qui a réussi en un cas et dans un pays réussira également ailleurs. […] Béranger, dans ses bons morceaux, est classique en ce sens qu’il est conséquent, puisque son style est habituellement la contre-épreuve de sa pensée, que sa pensée est souvent juste, heureuse, et qu’elle lui appartient toujours. » On voit qu’ici le mélange des noms est poussé jusqu’à la confusion et au contresens.

1225. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

. ; toutes scènes domestiques ou champêtres, peu variées, ou qui ne semblent guère que des variantes d’un même fond de tableau, mais toutes d’un ton juste, d’une couleur un peu grise ou crayeuse, mais saine, où rien ne dépasse d’une ligne la stricte réalité, et où elle nous est livrée encore plus que rendue dans son jour habituel, dans son uniformité même et sa rusticité. […] Je ne te demanderais alors, en me résignant et en m’accommodant à toi, que d’être comme chez les frères Le Nain, d’un ton solide, ferme, juste, d’une conscience d’expression pleine et entière ; car, selon que La Bruyère l’a remarqué, — et ces honnêtes peintres, aujourd’hui remis en honneur, en sont la meilleure preuve, — « un style grave, sérieux, scrupuleux, va fort loin. » 15.

1226. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Puis je me suis mis à songer, non sans tristesse, à ce qu’il a fallu d’efforts, de bégayements, pour amener et rendre possible sur notre scène cette reproduction à peu près fidèle ; je repassais dans mon esprit et ces anciens combats et ces discussions si animées, si ferventes, dont rien ne peut rendre l’idée aujourd’hui ; ces-études graduelles qui faisaient l’éducation de la jeunesse lettrée, et par où l’on se flattait de marcher bientôt à une pleine et originale conquête ; je me redisais les noms de ces anciens critiques si méritants, si modestes et presque oubliés, de ces précepteurs du public qui, tandis que les brillants Villemain plaidaient de leur côté dans leur chaire, eux, expliquaient dans leurs articles et serraient de près leur auteur, le commentaient, pied à pied avec détail ; les Desclozeaux, les Magnin nous parlant dans le Globe, dès 1826 ou 1828, de ces pièces admirables dont bientôt nous pûmes juger nous-mêmes sous l’impression du jeu de Kean, de Macready, de miss Smithson, et nous en parlant si bien, dans une note si juste, si précise à la fois et si sentie. […] Ducis, avec qui il avait quelque parenté de talent et d’origine, a dit dans un portrait qu’il a donné de lui : « Il aimait passionnément Molière, Montaigne et Shakespeare ; il y trouvait ce fonds immense de naturel, de raison,  de force, de grâce, de variété, de profondeur et de naïveté qui caractérise ces grands hommes ; aussi, était-il né avec un sens exquis et une âme excellente : c’était tout naturellement qu’il voyait juste, comme c’était tout bonnement qu’il était bon. » On est sous Louis XVI, aux premières et belles années, sous un jeune roi plein de mœurs et de bon sens.

1227. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

Dans la vie ordinaire, son commerce est honnête, sa conversation juste et polie : tout ce qu’il dit est bien pensé ; et dans ce qu’il écrit, la facilité de l’expression égale la netteté de la pensée. » Voilà un La Rochefoucauld avant la lettre et jugé par un de ses pairs. […] Dans ce livre où, à propos des correspondants de Mme de Sablé, il a eu occasion de me rencontrer plus d’une fois, M. de Barthélémy s’est efforcé, autant qu’il l’a pu, de me chercher chicane pour des vétilles et de m’être désobligeant : c’était trop juste.

1228. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Louis Blanc, ce qu’on ne trouve pas chez elle ; le sort de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre ne paraît pas occuper beaucoup déplacé dans ses préoccupations ; du moins, il n’en tient guère dans son livre. » La remarque est fine ; je la crois juste, bien que trop généralisée. […] Chloé nous est présentée comme une personne d’une raison précoce, « d’un naturel docile mais pénétrant, cultivé par une éducation aisée et prudente, d’un esprit juste mais gai », d’une humeur enjouée et vive, sur qui les amorces qui s’adressent à la vanité ne prennent pas, mais dont le cœur peut se laisser gagner au vrai mérite et au charme d’un entretien spirituel et instructif ; une conversation « gaiement sensée ou finement badine » a des chances de lui plaire.

1229. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Voyons ce qu’elle a de fondé, ce qu’elle a de juste ; car je m’accoutumerais plutôt à voir de la poésie toute matérielle et entièrement dénuée de sensibilité, qu’à supporter de la critique tout entière en hors-d’œuvre et sans un fonds de justesse. […] Or, Théophile, poëte, s’en est trop passé, et il a, dans mainte rencontre, excédé avec énormité la mesure, soit que, s’adressant au duc de Luynes qu’il avait jusqu’alors négligé de célébrer, il s’écrie, comme pour réparer le temps perdu : Ceux que le Ciel d’un juste choix Fait entrer dans l’âme des rois, Ils ne sont plus ce que nous sommes, Et semblent tenir un milieu Entre la qualité de Dieu Et la condition des hommes.

1230. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Fénelon n’était pas tout à fait juste : il ne voyait pas que nos grands poètes, avec notre grand critique, sortaient précisément de leur siècle et s’élevaient au-dessus de lui par le caractère nettement naturaliste et artistique de leurs œuvres et de leur doctrine. […] Il y a un sentiment fin et juste de la couleur, si l’on peut dire, des expressions et des langues dans la démonstration que Boileau entreprend ; mais la gaucherie de la forme est plus sensible que la vérité du fond, et l’on ne peut s’empêcher de sourire, quand on voit Boileau alléguer Thalès, Empédocle et Lucrèce, pour faire valoir la dignité de l’eau dans l’antiquité, quand il ne veut pas qu’Homère ait parlé du « boudin » : un « ventre de truie », à la bonne heure, voilà qui est noble ; ou quand enfin il aime mieux mettre aux pieds de Télémaque une « magnifique chaussure » que de «  beaux souliers », et maintient obstinément qu’il ne faut pas appeler «  cochons » ou « pourceaux » les animaux de nom « fort noble », en grec, dont avait soin le « sage vieillard » Eumée, qui n’était pas un « porcher ».

1231. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

D’autre part, il arrive souvent que rien n’annonce la métaphore : elle se présente toute seule, et si elle est claire et juste, elle n’a pas besoin d’introducteur ; on ne lui demande pas de passeport. […] Les métaphores n’ont pas besoin d’être préparées, ni annoncées par l’écrivain, mais comprises par le public ; et elles sont suffisamment amenées, dès qu’on les rend claires et justes.

1232. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Alphonse Daudet, l’Immortel. »

Zola en rendant hommage à la tradition, juste au moment où ce méchant tsigane la piétine. […] Ces dessous ne sont pas exprimés, c’est vrai, mais la pantomime de ces véridiques et vivantes marionnettes est si juste que chacun de leurs gestes ou de leurs airs de tête nous révèle leur âme et tout leur passé ; et je ne croirai jamais qu’un romancier qui, rien qu’en notant des mouvements extérieurs et de brefs discours, a pu suggérer à M. 

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