Les paroles de Du Bellay sont du plus grand prix : « Si deux peintres, dit-il, s’efforcent de représenter au naturel quelque vifpourtrait, il est impossible qu’ils ne se rencontrent pas en mesmes traits et linéaments, ayantmesmeexemplairedevantlesyeux. » Rien de plus élevé et de plus juste, mais il y faut une condition : c’est que les deux peintres soient supérieurs. Quand Racine imite Sophocle, c’est qu’il a été impossible qu’ayant le même exemplaire sous les yeux, les deux grands peintres ne se rencontrassent.
Donc si vous vous doutiez de quelque mauvais tour, si la mauvaise volonté se faisait trop sentir et qu’un succès vous semblât impossible, je vous autorise, comme mon fondé de pouvoir, à protester, et même, s’il était nécessaire, à faire interdire la représentation. […] On voit tous les jours, par les œuvres de Wagner données dans les plus grandes villes de l’Allemagne, combien, dans un théâtre dont l’unique objet n’est point l’Art, mais qui est forcé de compter avec un Public, il est impossible de conserver le style idéal.
En 1884 lorsque Parsifal fut monté, il y avait un fonds de Patronat ; la comparaison est donc impossible. […] gémit le poète — et la musique ne dit point son cri, mais l’émotion qu’il en a, douloureuse et désespérée — Pouvoir, sans doute il faut que je subisse à jamais ces tortures66 » La résignation s’efforce ; impossible bientôt : alors c’est des soupirs, un effrayant sanglot ; puis les deux passions s’étreignent : plainte plus impatiente, et résistance toujours.
L’Edda de Snorre, dans le poème sur Gylfe, va nous donner l’une des formes de l’aventure : « Dans le commencement du premier âge des dieux, quand ils eurent élevé Mitgard et bâti Walhall, un architecte vint les trouver, et leur offrit de construire en trois ans un château tellement fort qu’il serait impossible aux géants des montagnes et aux Rhimnthursars de s’en emparer … Mais il demanda pour récompense Freia, et avec elle le soleil et la lune. » Trois jours avant l’expiration du délai fixé, les dieux s’assemblent et s’accordent à dire que celui qui a conseillé de livrer Freia est Loke, « source du mal ». […] En revanche, signalons cette appréciation de la scène religieuse du premier acte : « Il est impossible de rendre l’impression qui se dégage de cette merveilleuse scène : l’âme est emportée bien au-delà de la terre ; on voudrait s’agenouiller à côté de ces pieux chevaliers et rester en contemplation devant la manifestation du divin mystère… Une joie ineffable, une paix mystique, un ravissement digne des élus s’exhalent de cette scène merveilleuse ….
Dans l’état d’excitation cérébrale appelé hallucination, cette confrontation des diverses données des sens est négligée ; dans l’état d’isolement cérébral nommé rêve, cette confrontation est impossible. […] Ce caractère d’intériorité qui la distingue rend impossible l’explication de son objectivité, de son extériorité.
Elle s’arrête, se passe la main sur les yeux : — Non, c’est impossible, il vaut mieux ne pas nous revoir. […] 13 octobre Balzac dit, un certain soir, dans une soirée de Gavarni : « Je voudrais, un jour, avoir un nom si connu, si populaire, si célèbre, si glorieux enfin, qu’il m’autorisât… » Figurez-vous la plus énorme ambition qui soit entrée dans une cervelle d’homme, depuis que le monde existe, l’ambition la plus impossible, la plus irréalisable, la plus monstrueuse, la plus olympienne, celle que ni Louis XIV ni Napoléon n’ont eue ; celle qu’Alexandre le Grand n’eût pu satisfaire à Babylone, une ambition défendue à un dictateur, à un sauveur de nation, à un pape, à un maître du monde.
Il est composé de deux styles disparates : d’un style alors amoureux de Janin, celui du frère cadet ; d’un style alors amoureux de Théophile Gautier, celui du frère aîné ; — et ces deux styles ne se sont point fondus, amalgamés en un style personnel, rejetant et l’excessif sautillement de Janin et la trop grosse matérialité de Gautier : un style dont Michelet voulait bien dire plus tard, qu’il donnait à voir, d’une manière toute spéciale, les objets d’art du xviiie siècle, un style peut-être trop ambitieux de choses impossibles, et auquel, dans une gronderie amicale, Sainte-Beuve reprochait de vouloir rendre l’âme des paysages, et de chercher à attraper le mouvement dans la couleur, un style enfin, tel quel, et qu’on peut juger diversement, mais un style arrivé à être bien un. […] Mais il m’a été impossible parfois de ne pas parler comme un médecin, comme un savant, comme un historien.
Aujourd’hui, il est impossible de créer un verbe français qui ne se conjuge sur aimer. […] On n’a jamais tenté de l’établir et cela serait peut-être impossible.
X Aussi ce corps littéraire est-il devenu, malgré les épigrammes qui s’émoussent éternellement contre ses portes, une habitude qu’il est presque impossible de décréditer et de déraciner dans notre pays. […] Il y a de la fascination dans les calamités même du peuple, quand ces calamités dépassent les proportions ordinaires du crime et s’élèvent jusqu’à l’impossible du forfait.
Le reproche n’est pas juste, car il est impossible de faire autrement ; et la nouvelle école n’a pas fait un grand progrès en y substituant le viol, la prostitution, et des boulettes de poison ; d’autant plus qu’elle ne peut elle-même varier ce moyen, et que cette façon d’émouvoir le public peut être beaucoup plus nouvelle, mais à coup sûr est beaucoup plus immorale. […] Cependant au milieu de cette confusion de genres, de ces actions heurtées et sans suite, de ces personnages grotesques, rodomonts et ampoulés, de ce cliquetis de pensées hardies et tout à la fois neuves, élevées et communes, il est impossible de ne pas reconnaître dans vos productions dramatiques une imagination vive, une verve surabondante, une manière pittoresque d’exprimer une belle pensée, quelques scènes savamment creusées, et enfin, si vous voulez rétrograder vers le simple bon sens, l’espoir d’un talent vif et original.
Il m’est impossible de tomber sur ce mot… » Il vient de parler de deux esclaves de Michel-Ange qui étaient — je crois qu’ils n’y sont plus — au château de Richelieu et qui étaient, certainement, sa plus sensible attraction. […] Il m’est impossible de tomber sur ce mot d’esclave sans m’arrêter.
Il est au contraire impossible d’être plus lui-même qu’il ne l’est dans son livre, et plus, en même temps, la voix de ce groupe d’ombres égyptiennes qui se lamentent entre elles, enveloppées dans leurs bandelettes écrites et solennellement immobilisées dans la grimace de leur chagrin. […] Impossible à nier, cette particularité dans le génie de Pindare peut seule expliquer ce que j’ose appeler la mort de ses œuvres, que les traductions les mieux faites et la connaissance plus profonde et plus répandue de la langue grecque ne parviendront pas à ranimer, Il faut en prendre son parti : Pindare, malgré des qualités nettement supérieures, est un poète dont le sens intime est perdu.
Impossible à nous de le laisser tranquillement se payer de cette monnaie-là. […] On le lit à présent comme une thèse et surtout comme une réponse hautaine et péremptoire aux prétentions de ce parti qui s’appelle la jeune Italie, et qui est bien jeune en effet, si elle croit faire à l’Italie une destinée impossible et à contre-sens de ses facultés.
Je les ai connus aussi ces salons aimables, si français, si bruyants, si moqueurs, si étourdissants, si bien pensants, si libéraux (à leurs heures), si parlementaires, si ultramontains à la fois, si absolus toujours, où chacun si vite se répète et renchérit à l’envi sur le voisin, et auxquels, avec la meilleure tête du monde, il est vraiment impossible de résister quand on les fréquente tout un hiver de quatre à six heures du soir et de neuf heures à minuit !
Les Prussiensrangés, échelonnés le long du ruisseau de Ligny bordé de saules et de peupliers, et occupant le terrain en talus qui s’élevait en amphithéâtre sur le flanc de la chaussée de Namur à Bruxelles qu’ils voulaient défendre, présentaient une position défensive formidable et presque impossible à emporter de front.
Il ne serait même pas impossible de faire un jour, de tous ces morceaux dispersés, un petit recueil d’aménités littéraires philologiques à l’usage des simples amateurs de l’Antiquité, des humanistes curieux et non asservis à la routine.
Mais j’aime mieux finir par la conclusion sérieuse, qu’il est impossible d’éluder en fermant ce livre : c’est que, s’il faisait beau écrire et parler comme chez M. de Caumartin au xviie siècle, il fait bon de vivre au xixe , sous nos lois, sans Grands-Jours, sous notre Code civil et notre régime d’égalité, même lorsqu’on est gentilhomme comme lorsqu’on ne l’est pas.
Il ne serait pas impossible, nous le croyons, d’arriver à donner le sentiment réel, vivant et presque dramatique de l’histoire, par l’excellence même du récit ; et, au besoin, les belles pages narratives par lesquelles M.
Quoiqu’il y ait une sorte d’impertinence à décider du style d’après une traduction, il est impossible de ne pas remarquer que sir Walter Scott, comme à plaisir et pour combler son œuvre de tous les ridicules, a pris un singulier travers.
Ils lui accordent bien d’entrer en rapport avec le non-moi par la pensée et l’intelligence ; d’en connaître et d’en réfléchir les lois, d’en posséder la science, quoique encore cela soit impossible, sans que l’activité matérielle s’en môle à un certain degré ; mais dès que le moi désire modifier activement, transformer, embellir ce monde extérieur, ils l’arrêtent, ils l’avertissent comme s’ils n’en avaient que fort précairement le droit et le pouvoir ; de même en effet qu’ils nient la continuité entre le moi et la vie dite de nutrition, de même aussi ils nient la continuité essentielle du moi avec la vie dite de relation ; entre la pensée et l’acte, entre la volonté et l’acte, il y a pour eux un abîme, de même qu’il y en avait un entre la sensation et la pensée.
Si un parti veut faire triompher l’injustice, il est impossible qu’il encourage les lumières ; un homme peut déshonorer son talent, en le consacrant à défendre ce qui est injuste ; mais si l’on propage l’influence des lumières dans une nation, elles tendent nécessairement à perfectionner la moralité générale.
Il est impossible d’hésiter sur la nature de cet amour, malgré la pudicité du style.
Et ces jeunes poètes eux-mêmes que vous traitez de mystiques — j’en sais plus d’un que le mot ne fâcherait point si contradictoires et nuageuses que soient leurs aspirations, je ne crois pas impossible d’y démêler une certaine et suffisante unité.
D’ailleurs, une science uniquement faite en vue des applications est impossible ; les vérités ne sont fécondes que si elles sont enchaînées les unes aux autres.
Mais cette fois encore les plus impossibles rêves de la religion nouvelle furent féconds.
Ce livre, où des pourpres d’incendie cachent mal l’ignominie du maquerellage et l’ignominie du sadisme, a produit un miracle que j’aurais cru impossible : il m’a rendu un instant Adolphe sympathique.
Un jour, je voulus faire entrer Curmer et il me cria : C’est impossible !
Vous y ferez l’impossible, vous les catéchiserez et elles se croiront convaincues ; seulement, lorsqu’elles se seront jetées, se mentant à elles-mêmes, dans votre réalisme, dans votre humanisme, comme un désespéré se jette du haut d’un pont dans le flot noir qui tourbillonne à ses pieds, l’instinct de la conservation, le besoin de survie reprendra le dessus et vous verrez vos néophytes nager vigoureusement vers ces rives inconnues que vous prétendiez leur interdire.
Il est impossible d’être plus catégorique : mais une doctrine aussi affirmative court grande chance de n’avoir pas toujours pour elle l’expérience.
Quant au mouvement dont les anciens faisoient autant de cas que M. de Lulli et nos bons musiciens françois, il me paroît impossible que les grecs et les romains l’écrivissent, pour ainsi dire, en notes, et qu’ils pussent prescrire par le moïen d’aucun caractere, la durée précise que devoit avoir chaque mesure.
D’ailleurs il est comme impossible que plusieurs de ces gestes ne fussent incompatibles avec la décence qu’il devoit garder dans sa déclamation.
C’est impossible.
Ce ne sont point des choses nouvelles en religions qu’il nous faut, parce que les institutions chrétiennes étant la perfection même des institutions religieuses, il est impossible de rien prévoir au-delà.
Mais il est impossible de ne pas sentir une lacune dans cet enchaînement de faits qui ne sont point liés les uns aux autres, d’où ne peut résulter encore, la connaissance ni l’appréciation de cette haute faculté que nous nommons la parole.
Mme de Blocqueville, qui fut belle, dit-on, — qui est grandement née, — qui est peut-être aimable dans son salon, — et je suis sûr qu’elle l’est, car il est impossible qu’on y parle comme dans sa Villa des Jasmins ; elle n’y aurait plus personne, — Mme de Blocqueville n’aurait pas du tout de talent littéraire qu’elle aurait dix raisons pour pouvoir très bien s’en passer ; et d’ailleurs, ce n’est pas un si grand malheur que de n’avoir point de talent, quand on sent le talent des autres !
On s’attendait à une audace, à quelque paradoxe hardi sous ce pavillon de Vertu, si fastueusement étalé et qui ne dit rien, s’il ne dit beaucoup ; car, excepté dans les romans, marqués à la sale patte du Réalisme contemporain, où l’on abolit la loi d’art des contrastes et où l’on vous sert du vice tout pur, sans aucun mélange ; excepté dans ces monstrueuses compositions qui sont la fin de toute littérature, il y a toujours dans les livres vrais comme dans les plus faux, une prétention à la vertu quelconque, depuis l’admirable Clarisse de Richardson qui pourrait aussi s’appeler Vertu, jusqu’à l’impossible Jacques de Mme Sand, qui a de la vertu, selon elle, puisqu’il se sacrifie héroïquement à l’amant de sa femme et se tue pour, lui donner son lit.
Assurément je ne soutiendrais pas qu’il fût absolument impossible au bas-bleuisme contemporain de faire fleurir, dans quelque coin, quelque rude cactus de mathématicienne, quelque nouvelle Du Châtelet qui tracasse plus ou moins Newton.
Nous ne passons pas notre temps à foudroyer des tourterelles ; seulement il nous est impossible d’admettre, et nous vous défions de la supposer, l’innocence ou la moralité de ces comédies de société où le comédien est mandé pour apprendre le rôle à monsieur, et la comédienne pour l’apprendre à madame et à mademoiselle, et où, dans le laisser-aller de la coulisse, les professeurs peuvent faire échange de fonction et intervertir leur personnage avec la souplesse de leur art et les habitudes de leur état !
Nous trouvons cela déplacé et d’ailleurs impossible, quelle que soit la force de la main qui ose se permettre cette épouvantable compression.
à une époque irréligieuse qui ne s’appuie plus sur l’autorité de l’Église, laquelle est péremptoire comme la vérité et a condamné le duel, sans rémission et sans fléchissement, par la voix de son concile de Trente, il a, lui, abandonné comme impossible la suppression du duel, et s’est réfugié dans l’empirisme consolateur de ceux qui voient que l’absolu, en tout, n’appartient qu’à Dieu !
Quand la mécanique, l’abominable mécanique, s’empare du monde et le broie sous ses bêtes et irrésistibles rouages, quand la science de la guerre a pris des proportions de destruction inconnues, par le fait d’engins nouvellement découverts et perfectionnés qui ne font plus d’elle qu’un épouvantable massacre à distance, voici une tête assez maîtresse de sa pensée, dans ce tapage du monde moderne bouleversé, pour ne pas se laisser opprimer par ces horribles découvertes, qui rendent, à ce qu’il semble, les Frédéric de Prusse et les Napoléon impossibles, et qui dépravent jusqu’au soldat !
Grâce à lui, il n’y avait pas « dans toutes les mers de l’Orient — dit Georges Chastelain en ses chroniques — mât de vaisseau revêtu, sinon des fleurs de lys de France. » Il réalisait enfin au pied de la lettre la fière devise d’un blason nouvellement conquis : « À cœurs vaillants rien d’impossible !
Eh bien, ce chef-d’œuvre sur madame de Maintenon, qui ne sera, j’ose le dire, surpassé par rien de ce qu’on écrira désormais sur cette grande femme vertueuse, parce qu’il est un point au-dessus duquel il est impossible de se placer : c’est celui de la vérité absolue !
Pour lui, on ne pénètre l’Histoire que par « le sentiment », et comme il va s’agir de l’Antiquité dans son livre, il pose au préalable qu’il est impossible d’interpréter le monde antique autrement que par l’impression personnelle, et il ajoute même, avec la crânerie d’une idée générale qui est le chapeau sur l’oreille de ce fantaisiste : « Écrire l’histoire, c’est donner notre manière de voir sur l’histoire. » Je ne sais pas si, de principe, de Bury est cartésien, mais jamais le moi de Descartes n’a été mieux appliqué à quelque chose qu’il ne l’est, sous sa plume, à l’Histoire.
Mais le perroquet y est trop pour que l’oie y trouve beaucoup de place, car ce roman, c’est son histoire répétée, et son histoire, c’est la légende répétée, dans sa partie la plus scandaleuse et la plus infecte et la plus impossible.
Il ajoute encore : « Il n’est plus permis de douter que l’idéal de la chevalerie ne soit tout celtique », et il finit par assurer « que les tendances de l’esprit celtique se retrouvent dans les manifestations de l’esprit français », conclusion qui embrasse tout et qui ne va à rien moins qu’à la plus insolente négation, et la plus hypocrite, de tous les mérites chrétiens du Moyen Âge, le temps le plus détesté par les philosophes, parce qu’il est le plus catholique de tous les temps, de ce Moyen Âge auquel on essaie de voler sa gloire, quand il est impossible de la nier !
Parce que ce grand Justicier a fait justice envers et contre tous, et même contre lui-même, quand il renonça, par exemple, aux droits injustement acquis que les traités de ses prédécesseurs lui avaient donnés sur l’Angleterre ; — parce que, dans son différend avec l’évêque de Beauvais, il ne céda ni à l’évêque, ni même au pape ; — parce que, dans la honteuse défection de Thibaut de Champagne, violateur de ses engagements, Saint Louis ne s’arrêta ni devant sa qualité de croisé, ni devant la défense de l’attaquer que lui fit le pape et tira l’épée ; — les historiens ennemis, sortant des limites de son droit dans lequel il resta toujours, ont trouvé plaisant d’opposer à la Papauté un Saint reconnu par la Papauté, et lui ont fait de cette circonstance une impertinente et impossible gloire.
il était impossible de ne pas l’y retrouver.
Les éditeurs de Donoso ont publié avec son ouvrage principal, l’Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, qui a fixé sa gloire et qui la gardera, beaucoup de discours, d’articles de journaux, de lettres datées de diverses époques, et il en est plusieurs de celle-là où comme tant de ses contemporains, Donoso Cortès, trop fort d’esprit pour n’avoir pas le respect du catholicisme, reculait encore devant la pratique, cet effroi des lâches, sans laquelle il est impossible au penseur le plus fort de se justifier tout son respect.
Habitué à la méditation philosophique, à ce reploiement de la pensée qui s’aiguise en se pénétrant, il a entrepris de dégager cette loi de déduction qui, chez les autres écrivains, n’avait encore été qu’indiquée, et de la faire toucher par tant de côtés et à tant de reprises à ses lecteurs, qu’il fût impossible de la nier.
Mais toujours est-il que ce but impossible d’une charte taillée entre un principe et sa conclusion, M. de Rémusat se l’est donné.
En restant dans une appréciation purement humaine et littéraire, et en écartant toutes les questions théologiques qui se rattachent à une existence prodigieuse et impossible à expliquer avec les lois physiologiques dont nous sommes si fiers, la vie de Sainte Térèse, confessée par elle, est un de ces grands fragments de l’esprit humain, qui importent à l’esprit humain tout entier.
Cela n’est pas impossible.
Impossible d’entrer dans le détail de l’argumentation spéciale que comporte le livre de M.
I S’il faut absolument que la critique soit toujours calme, j’en suis bien fâché, mais il m’est impossible de l’être en abordant le livre de E.