Mme Kergomard, inspectrice des écoles, félicite le Gouvernement d’avoir beaucoup fait pour l’instruction des jeunes filles et le Conseil supérieur d’avoir « élaboré un programme unique pour les écoles des deux sexes ». […] La mort du grand homme de gouvernement qui avait dirigé le vaisseau d’une main si ferme, le laissait violemment battu par les flots ». […] Mais, le 6 juillet de la même année, elle applaudit Brisson qui, pour être ministre, vient d’abandonner tout son programme, et elle s’écrie : « Pour le moment, le devoir des patriotes, c’est d’être des républicains de gouvernement ».
Mais cette ère démocratique, qui apparaît aux déshérités de la terre comme l’âge d’or promis à leur espérance et qui est la forme inéluctable des gouvernements futurs, semble aussi irréalisable qu’elle est nécessaire. […] L’idéal le plus pur de la liberté aboutissant à l’oppression, la manifestation la plus haute de la justice méconnaissant les droits individuels, l’abolition des privilèges du rang et de la fortune excitant l’envie et menant à la ruine, la seule forme acceptable de gouvernement conduisant à l’impuissance politique, au discrédit et au désordre : telles sont les contradictions flagrantes, fondées elles-mêmes sur des contradictions plus intimes, au sein desquelles se débat la société contemporaine. […] D’autant que les gouvernements chevauchaient alors la chimère de la Sainte-Alliance.
L’accident A la suite du malheur arrivé sur le Latouche-Tréville, des injonctions furent de toutes parts lancées au gouvernement. […] Car s’il y a des faits contre lesquels le gouvernement, quel qu’il soit, demeure impuissant, c’est bien d’abord ceux de cet ordre. […] Les gouvernements devraient s’astreindre à une neutralité vraiment scientifique et considérer comme légitimes toutes les manifestations, quelles qu’elles soient, de l’intelligence ou du sentiment.
Aux expulsions variées dont la gratifient les gouvernements modernes, elle répond par l’ablation immédiate de tout ce qui peut rester en elle de généreux et d’intellectuel. […] Vainement expliquerai-je aux peintres profanes qui m’environnent que porphyrogénète signifie un monsieur qui est né dans la pourpre et qu’un dévoiement de cette fonction implique une inaptitude évidente au gouvernement des peuples. […] Voyez plutôt vos deux homonymes du gouvernement.
Mais il y avait dans les raisons du chevalier une fierté, une noblesse qu’on admire surtout quand on songe qu’il tint parole ; que, dans les trois années qu’il passa en Afrique, il fit preuve des qualités les plus sérieuses, et signala son gouvernement par des actes d’énergie, de sagesse et de bonté. […] disait-il. » Il fut combattu, dans son gouvernement, par un de ces pauvres méchants, dont il eût pu briser d’un trait de plume la carrière et la destinée. […] C’était le boulevard aux jours de fête et de changement de gouvernement : un flux et un reflux de promeneurs, de groupes stationnant et discutant, toutes les chaises occupées, tous les cafés remplis. […] C’est par ces travaux domestiques que la bourgeoisie éleva ses fils au-dessus des nobles et s’empara du gouvernement.
Il écrit : « Depuis que les gouvernements n’ont plus de forme… » Dans la littérature ? […] On avait vu toutes les sortes de gouvernement agir et ne rien constituer de durable : après la république, l’empire, la royauté constitutionnelle avec de vains essais d’absolutisme, encore la république, et l’empire encore, — tout cela qui ne créait pas une forte organisation de la vie. […] Le guerrier, d’accord avec les gouvernements, travaille pour le bien de la cité. […] L’idée d’une littérature qui se suffit à elle-même, qui fût absolument détachée du gouvernement des masses et qui se glorifiât de sa parfaite inutilité, cette idée-là n’est point la leur. […] L’art, pour lui, n’est plus seulement la règle et le gouvernement de la vie : il est plutôt un refuge contre la vie.
C’est là ce qui nous aide à comprendre l’amertume extraordinaire avec laquelle ce soldat amoureux de la guerre parle, en plusieurs endroits, de l’armée, et surtout des armées permanentes, de celles qui survivent au besoin que la nation a d’elles et que les gouvernements séparent du pays, en leur faisant une servitude oisive et grossière, en isolant le soldat du citoyen, en le rendant malheureux et féroce, parce que la condition qu’on lui fait est mauvaise et absurde . […] Enfin, la France avait besoin d’un gouvernement fort qui la sauvât des Jacobins et des Bourbons, de l’incertitude et de l’anarchie. » Ces lignes sont caractéristiques. […] Je ne doute pas que Béranger n’ait été très soigneux de sa popularité ; ce fut chez lui une passion secrète, et qui ne fut pas étrangère au gouvernement de sa vie. […] Non plus que pour avoir écrit Le Déluge et prédit que ces pauvres rois seraient tous noyés , il dût se croire obligé d’entrer en 1848 dans le gouvernement provisoire.
Elle aussi hait la poésie bourgeoise et l’art domestique, qui serait précisément le gouvernement de sa maison. […] Est-ce pour nuire au gouvernement que nous imprimons de telles choses ? […] Elle s’était terminée contre tous ses efforts, si bien que, désespérant de Carthage, il avait remis à Giscon le gouvernement des mercenaires. […] La « facilité » en politique se confond avec le gouvernement à plusieurs têtes, avec la multiplication indéfinie de ces têtes. […] Il en devrait être ainsi dans le gouvernement d’une nation.
Et ce n’était pas tout, on parlait alors de la création de nouvelles salles lyriques, la presse entière s’intéressait au sort des musiciens et de leurs œuvres, il y avait une véritable pression de l’opinion sur le gouvernement pour obtenir de lui de nouveaux sacrifices en faveur de la musique. […] Aujourd’hui, la liberté est conquise, et nous tâchons d’asseoir le gouvernement et la littérature sur des données scientifiques. […] S’il ne s’était pas cru soutenu par tout un gouvernement, s’il n’avait pas espéré devenir le directeur du théâtre de notre République, si on ne lui avait pas persuadé que tous les petits-fils de 1830 allaient lui apporter des chefs-d’œuvre, il ne se serait sans doute jamais risqué dans une telle entreprise.
Si la sagesse consiste à tenir en équilibre la nature humaine et à l’empêcher de trop fortement pencher d’un seul côté, il serait prudent aux gouvernements de notre époque d’interdire pendant un demi-siècle, et peut-être davantage, toute exécution d’une œuvre musicale quelconque. […] Vraiment, à mesure que je les contemple, je me sens presque pénétrer par le sentiment du bon Sancho Pança après qu’il eut goûté du gouvernement de l’île de Barataria : cette grandeur, cette noblesse, cette passion, loin de m’attirer, m’effrayent, et je m’estime heureux de ne pas les partager. […] À partir de ce moment, don Quichotte s’est relevé dans l’estime de Cervantes, et il devient le fou éloquent qui prononce le discours sur les armes et les lettres, le fou courtois et bien appris qui donne de si sages conseils à Sancho partant pour son gouvernement. […] Rêves d’innocence pastorale, chimères de bonheur tranquille, ingénieuses combinaisons de gouvernements paternels et débonnaires, amalgame factice et aimable de la politesse des cours et de la simplicité rustique, utopies construites dans les longues heures de désenchantement et de tristesse, tout cela fut vivant jadis, toutes ces rêveries firent doucement battre le cœur et chatouillèrent finement les sens des contemporains de Shakespeare.
Il semble tout à fait que le gouvernement de ce pays applique à la science le calendrier des vieillards, de peur qu’elle ne devienne féconde : On sait qui fut Richard de Quinzica, Qui mainte fête à sa femme allégua, Mainte vigile et maint jour fériable… 145.
La vente, fixation annuelle du prix du vin, faite par le Gouvernement.
XVII Le poète profita de ces favorables dispositions du neveu du pape pour faire recommander sa cause à Naples, au gouvernement et aux légistes.
Depuis, le magnifique Pierre Soderini étant mis à la tête du gouvernement, et mon père étant à son service en qualité de flûteur, il employa ses talents à des ouvrages plus relevés.
Il lui commanda une œuvre de sculpture dont il décorait en ce moment la Logia de Lanzi, espèce d’amphithéâtre couvert, mais en plein air, où l’on exposait à perpétuité les œuvres immortelles des artistes toscans à l’admiration et à la gloire du peuple sur la place du Gouvernement.
C’était l’époque du meurtre de César, et bientôt du triumvirat terrible de Lépide, d’Antoine et d’Octave : Mantoue, avec son territoire, entra dans la part d’empire faite à Antoine, et Asinius Pollion fut chargé pendant trois ans du gouvernement de la Gaule cisalpine, qui comprenait cette cité.
Et le Français de nos jours veut sur le trône de grandes qualités, quoiqu’il aime à partager le gouvernement avec son chef et à dire aussi son mot à son tour. » Après dîner, la société se répandit dans le jardin ; Goethe me fit un signe, et nous partîmes en voiture pour faire le tour du bois par la route de Tiefurt.
Il eût été dans les grandes charges de l’armée, du gouvernement ou de la diplomatie.
Croire, comme M. « Paul d’Aigremont », que le premier Pigaletti venu, uniquement parce qu’il est d’origine italienne, pourra mettre en défaut la moitié de la France, y compris le gouvernement, cela me paraît peu admissible.
Dès l’heure de sa naissance, l’esprit critique s’empare du gouvernement du monde.
La race des Chevaux Kattywar, au nord-ouest de l’Inde, est si généralement rayée, d’après ce que je tiens du colonel Poole, qui a été chargé par le gouvernement des Indes de l’examiner, qu’un Cheval sans zébrure n’est pas considéré comme de race pure.
Mais il ne s’agit pas de mes affreux goûts… Sur un mot très simple et très explicable, placé dans un des chœurs du Henri V, en l’honneur du comte d’Essex, François Hugo, qui a l’imagination fort alerte, nous enfile toute une histoire qui, je le crains pour lui, ne passera pas plus que le chameau à travers le trou de l’aiguille… Selon François Hugo, le comte d’Essex n’était pas seulement le miroir… de la vieille Reine Élisabeth ; il était par en dessous l’ennemi de l’intolérance religieuse de son gouvernement : c’était un philosophe anticipé et préludant ; et comme ce d’Essex était l’ami de Southampton, et Southampton l’ami de Shakespeare, et comme les amis de nos amis sont nos amis, Shakespeare se trouve donc être par ricochet un libéral et un opposant politique… Et j’ai vu l’heure, ma parole d’honneur !
Quand l’homme est malade et que sa chair défaille, le prêtre s’avance et lui dit : « Notre cher bien-aimé, sachez ceci : que le Dieu tout-puissant est le Seigneur de la vie et de la mort et de toutes les choses qui s’y rapportent, comme la jeunesse, la force, la santé, la vieillesse, la débilité, la maladie ; c’est pourquoi, quel que soit votre mal, sachez avec certitude qu’il est une visitation de Dieu ; et quelle que soit la cause pour laquelle cette maladie vous est envoyée, que ce soit pour éprouver votre patience ou servir d’exemple à autrui…, ou pour corriger et amender en vous quelque chose qui offense les yeux de votre Père céleste ; sachez avec certitude que si vous vous repentez véritablement de vos péchés et si vous portez patiemment votre maladie, vous confiant à la miséricorde de Dieu et vous soumettant entièrement à sa volonté…, elle tournera à votre profit et vous aidera dans la droite voie qui conduit à la vie éternelle353. » Un grand sentiment mystérieux, une sorte d’épopée sublime et sans images apparaît obscurément parmi ces examens de la conscience, je veux dire la divination du gouvernement divin et du monde invisible, seuls subsistants, seuls véritables en dépit des apparences corporelles et du hasard brutal qui semble entre-choquer les choses. […] On ne voit parmi eux que des théologiens échauffés, des controversistes minutieux, des hommes d’action énergiques, des cerveaux bornés et patients, tous préoccupés de preuves positives et d’œuvres effectives, dépourvus d’idées générales et de goûts délicats, appesantis sur les textes, raisonneurs secs et obstinés qui tourmentent l’Écriture pour en extraire une forme de gouvernement ou un code de doctrine.
La tâche du poète aujourd’hui, s’il veut avoir sa part d’influence dans le mouvement social et dans le gouvernement des esprits, est de descendre de la montagne et de se perdre dans la foule. […] Mais le gouvernement s’est ému de cet état ne choses.
Alexandre VI se moqua fort des quatre dupes de Sinigaglia, et dit « que Dieu les avait châtiés, pour s’être fiés au Valentinois, après avoir juré de ne se fier jamais à lui. » Machiavel a beau prendre une plume de bronze pour rapporter l’affaire à son gouvernement, elle tremble d’admiration dans sa main. […] Ces gouvernements d’outre-mer avaient organisé le pillage. […] Relégué pendant vingt ans dans son petit gouvernement d’Aigues-Mortes, le don Juan déchu fut réduit à ravager des cœurs de province.
Un écrivain, quel qu’il soit, serait bien ambitieux s’il ne se contentait pas du pontificat de Léon X ou du gouvernement de Périclès, époques brillantes du génie et du talent en toutes choses. […] « Il est même nécessaire, ajoute Lucien, que l’historien ait mis parfois la main aux choses humaines, qu’il en ait vu les ressorts cachés, qu’il ait touché au gouvernement, et qu’il ait gagné des batailles ! […] n’a pas gagné de batailles ; mais il a touché au gouvernement constitutionnel, il a appartenu à un cabinet libéral, il a vu, et de très près, la vanité de ces grandeurs écrasées sous leur propre majesté, et il a compris qu’il n’y a pas de renommée et de gloire, ici-bas, qui vaillent la peine et la honte d’un mensonge. […] Après cette visite à la princesse de Rosbac, la jeune femme se dit à elle-même qu’elle avait définitivement obéi à toutes les exigences du monde, et, désormais tout entière à ses devoirs de mère de famille, elle resta cachée, obscure, timide, humble ; on ne la vit plus jamais au dehors, sinon pour aller à l’église ; à peine on l’entendait à l’intérieur de ses domaines, et pourtant elle était la maîtresse absolue dans son gouvernement. […] Ces fragments précieux, où se retrouve, en effet, un roi occupé de ce grand art du gouvernement, le plus glorieux et le plus difficile de tous les arts, furent cédés par les inventeurs à la bibliothèque royale pour le prix de cent pistoles !
Aussi, est-ce avec un contentement profond que je vois Clemenceau, sorti de la politique active — où, en dépit de toutes ses qualités supérieures de persuasion, d’éloquence, de ténacité dans la lutte, il ne put qu’intimider la sécurité des majorités et réduire, par la peur d’une chute, l’action des gouvernements à son minimum de malfaisance — pour entrer dans la vraie et féconde bataille des idées, c’est-à-dire dans la pleine conscience de son devoir, dans l’entière liberté de ses forces rajeunies. […] Il y avait bien longtemps que je n’avais rencontré mon ami Georges Leygues, et j’étais tout triste… quand, hier soir, dans les coulisses de l’Opéra, surgissant brusquement de derrière un praticable, sa belle tête plus cireuse que jamais, la moustache encore plus conquérante, expansif et gesticulatoire, ce diable de ministre me tomba dans les bras… Je crus d’abord, tant l’accolade avait été rapide et rude, que j’étais assommé par un décor de théâtre… Mon erreur ne fut pas longue… et je reconnus vite que je n’avais subi que le choc d’un accessoire de gouvernement… C’est moins dangereux… — Ah ! […] … Naturellement, il ne vint à l’idée de personne de protester contre la nudité, un peu rondouillarde, un peu boudinée, de ces Heures… Tout le monde, d’ailleurs, se fût esclaffé de rire… Encouragé par cet enthousiasme et par ce succès, Le Fin de siècle reproduisit, fidèlement, à sa première page, cette pendule si fêtée, si acclamée… Le lendemain, il recevait une assignation en police correctionnelle, pour outrage aux mœurs… On le poursuivait pour avoir reproduit une chose officielle, nationale, qui, sous la protection du gouvernement, à toutes heures de la journée, recevait l’hommage de l’admiration universelle… Le Fin de siècle fit valoir ses raisons ; on ne voulut pas, d’abord, les entendre… Le pauvre artiste, qui avait copié de son mieux cette pendule, si morale au Petit Palais et si immorale sur le papier d’une publication périodique, fut fort maltraité par le juge d’instruction… Enfin, de discussions en menaces, les poursuites furent abandonnées… — Allez !
Un individu est un monde ; cent individus font cent mondes, et les uns aussi légitimes que les autres : l’idéaliste ne saurait donc admettre qu’un seul type de gouvernement, l’anarchie ; mais s’il pousse un peu plus avant l’analyse de sa théorie il admettra encore, avec la même logique (et avec plus de complaisance) la domination de tous par quelques-uns, ce qui, d’après l’identité des contraires, est spéculativement homologue et pratiquement équivalent. […] En conclusion, ou bien l’idéalisme engage au désintéressement absolu de la vie sociale ; ou bien, s’il condescend à la pratique, il conclut à des formes de gouvernement que tous les esprits sains et nourris de doctrines prudentes n’hésiteront pas à qualifier d’immorales, de subversives, d’incompatibles avec nos mœurs démocratiques, — et ces formes sont : l’anarchie, pour que l’influence intellectuelle soit exercée par ceux qui sont nés pour cette fonction ; le despotisme, pour qu’il pourvoie les imbéciles de bonnes muselières, car, sans intelligence, l’homme mord. […] Comme conclusion l’auteur se plaignait que la sainte poésie, cette fleur du premier Eden, « périt sous l’étau de la faim. » Pour que toutes les tristesses fussent accumulées en cette dégradante histoire, le gouvernement impérial le décora « pour honorer la sainteté de sa vie », ce qui fut l’occasion à un ecclésiastique de rédiger une nouvelle biographie intitulée : « Vie du curé d’Ars, surnommé le Saint, membre de la légion d’honneur ».
Par une contradiction qu’on a souvent relevée, le prince qui travaillait alors à préparer l’avenir politique de l’Allemagne ne comprenait point le parti qu’il aurait pu tirer pour ses desseins des aspirations « nationalistes » éparses autour de lui ; d’ailleurs, outre la forme déréglée de Gœtz, il ne pouvait qu’en désapprouver les tendances libertaires, lui dont on sait le goût pour les gouvernements solides ; et comment l’ami de Voltaire, pénétré des doctrines de son siècle, eût-il pu goûter ce moyen âge idéaliste, de morale austère, et, en somme, chrétienne ? […] Leipzig, où le roman avait paru, tenta de l’interdire sous peine d’amende ; l’archevêque de Milan fit détruire par les prêtres de son diocèse les exemplaires de la première traduction italienne ; le gouvernement danois voulut en faire autant, mais les exemplaires avaient été enlevés si vite que les censeurs nommés pour examiner l’œuvre n’en trouvèrent plus dans les librairies de Copenhague, en sorte que leur sentence arriva en retard. […] Les mœurs en étaient simples, le gouvernement patriarcal. […] Vous guérissez en moi tout ce qui a besoin d’être guéri, et vous êtes mes antidotes contre les méchants esprits. » Ayant quitté son maître, il finit par s’excuser sur ses multiples occupations de ne pouvoir le rejoindre : on n’imagine pas un chef de gouvernement qui en use avec plus de sans-gêne.
Pompes et solennités La Turquie a fourni aussi à notre cher G. d’admirables motifs de compositions : les fêtes du Baïram, splendeurs profondes et ruisselantes, au fond desquelles apparaît, comme un soleil pâle, l’ennui permanent du sultan défunt ; rangés à la gauche du souverain, tous les officiers de l’ordre civil ; à sa droite, tous ceux de l’ordre militaire, dont le premier est Saïd-Pacha, sultan d’Égypte, alors présent à Constantinople ; des cortèges et des pompes solennelles défilant vers la petite mosquée voisine du palais, et, parmi ces foules, des fonctionnaires turcs, véritables caricatures de décadence, écrasant leurs magnifiques chevaux sous le poids d’une obésité fantastique ; les lourdes voitures massives, espèces de carrosses à la Louis XIV, dorés et agrémentés par le caprice oriental, d’où jaillissent quelquefois des regards curieusement féminins, dans le strict intervalle que laissent aux yeux les bandes de mousseline collées sur le visage ; les danses frénétiques des baladins du troisième sexe (jamais l’expression bouffonne de Balzac ne fut plus applicable que dans le cas présent, car, sous la palpitation de ces lueurs tremblantes, sous l’agitation de ces amples vêtements, sous cet ardent maquillage des joues, des yeux et des sourcils, dans ces gestes hystériques et convulsifs, dans ces longues chevelures flottant sur les reins, il vous serait difficile, pour ne pas dire impossible, de deviner la virilité) ; enfin, les femmes galantes (si toutefois l’on peut prononcer le mot de galanterie à propos de l’Orient), généralement composées de Hongroises, de Valaques, de Juives, de Polonaises, de Grecques et d’Arméniennes ; car, sous un gouvernement despotique, ce sont les races opprimées, et, parmi elles, celles surtout qui ont le plus à souffrir, qui fournissent le plus de sujets à la prostitution. […] Paul de Molènes a écrit quelques pages aussi charmantes que sensées, sur la coquetterie militaire et sur le sens moral de ces costumes étincelants dont tous les gouvernements se plaisent à habiller leurs troupes. […] Manet et Legros unissent à un goût décidé pour la réalité, la réalité moderne, — ce qui est déjà un bon symptôme, — cette imagination vive et ample, sensible, audacieuse, sans laquelle, il faut bien le dire, toutes les meilleures facultés ne sont que des serviteurs sans maître, des agents sans gouvernement. […] Aigri par tant de mécomptes, déçu par tant de rêves, il dut, à un certain moment, par suite d’une erreur excusable dans un esprit sensible et nerveux à l’excès, établir une complicité idéale entre la mauvaise musique et les mauvais gouvernements.
Rossi n’avait point encore reçu de communication du Gouvernement provisoire.
Toute la difficulté qui s’y est trouvée, c’est que, ayant été jugé que, pour l’exécution de ce dessein, il était nécessaire que le gouvernement du Havre fut entre ses mains, et le roi le lui ayant voulu acheter, il n’a jamais été possible de le lui faire prendre qu’en lui permettant de le récompenser de son propre argent.
. — Oui, on estime à quatre-vingts millions de rente, la fortune que les jésuites possèdent en France, et cela est établi par une enquête secrète, faite tout dernièrement… C’était assez difficile, ils n’ont que des actions au porteur… le gouvernement a fait des recherches, pour arriver à savoir quelles étaient les personnes qui touchaient ces titres.
Elle est activée par les mouvements sociaux qu’engendrent les revendications, les défaites, les avances, les reculs des diverses classes sociales, Entre les conceptions opposées que l’on peut se faire sur les souverains problèmes humains, sur les fondements premiers de la religion, du gouvernement, des mœurs, de l’ordre social, de la civilisation elle-même, tantôt l’une, tantôt l’autre l’emporte en prestige et en influence et exerce sur la conscience des nouvelles générations le plus d’ascendant. […] La première est l’époque de Louis-Philippe, où tout dans le domaine des lettres et des arts fléchit et s’abaisse, l’époque du style troubadour, des sujets de pendule, de la poésie molle, du romanesque sentimental et vulgaire, du style lâché, de l’enflure oratoire, des « grandes machines », l’époque du roi bourgeois et du gouvernement bourgeois aux productions de laquelle il faut se référer pour comprendre cette « haine du bourgeois qui a été la muse inspiratrice du bon Gustave Flaubert, ce bourgeois fieffé, retourné par la fureur.
Toutefois le gouvernement de la Restauration aurait agi plus habilement en s’assurant le concours de ce grand écrivain : son génie excusait bien des faiblesses et méritait plus d’égards. […] Quoi de plus ridicule que cette obstination du gouvernement britannique à lui dénier le titre d’empereur et à ne lui concéder que celui de général ? […] Frédéric Masson a découvert l’explication : c’est qu’en négociant la paix d’Amiens, le gouvernement anglais, pressé par la nécessité a donné du général à Bonaparte. […] Frédéric Masson consiste à établir que sir Hudson Lowe a été très injustement livré à l’exécration publique, attendu qu’excellent soldat et fonctionnaire borné, mais consciencieux, il n’a fait qu’exécuter les consignes de son gouvernement. […] Gourgaud a un caractère insupportable ; et par une étrange aberration, rentré en Europe au moment où Napoléon malade espère obtenir une autre résidence, Gourgaud raconte à qui veut l’entendre, notamment au gouvernement de Londres, que l’empereur se porte à merveille, qu’il n’a pas renoncé à s’évader, et que Longwood est l’endroit le plus commode pour une exacte surveillance.
— C’est qu’elle est ennemie du gouvernement ; c’est qu’elle a l’audace de le braver. […] Elle est amusante et elle dénonce un travers bien national qui, bien entendu, n’a fait que croître depuis 1829 : c’est le fonctionnarisme, « l’étatisme », la manie de demander tout à l’État, le fait, universel chez nous, de naître en rêvant une place du gouvernement. […] Si le gouvernement suivait cette tendance, Les administrateurs de notre pauvre France, En se multipliant tous les jours par degrés, Deviendraient plus nombreux que les administrés.
Absolutiste et nourri de la moelle des doctrines de Joseph de Maistre, il a vu les monarchies s’écrouler, les théories issues de la Révolution foisonner et grandir, la France multiplier les essais de gouvernement parlementaire. […] Ce volume, consacré au gouvernement révolutionnaire, peut être, comme les précédents, examiné sous bien des aspects. […] Taine a dû colliger pour composer son Gouvernement révolutionnaire, si l’on songe que parmi ces faits il a choisi seulement les significatifs, — entendez par là ceux qui soutiennent les hypothèses générales, conclusion de tout son livre. […] Il n’en fallait pas moins pour mettre en lumière le travail réel des quelques grandes causes qui ont soulevé la formidable masse d’individus que représente ce terme : un gouvernement.
Le gouvernement de la Restauration, dont il avait la petite vanité de se croire l’un des soutiens, lui fit attendre aussi neuf ans ses galons de capitaine ; et j’en conçois son dépit. […] « La littérature, a-t-il dit quelque part, est par excellence l’expression de la société, c’est-à-dire tout à la fois du gouvernement, de la religion, des mœurs et des événements » ; et quand il le disait, il ne disait sans doute rien de bien neuf. […] Est-ce à l’avidité de sa femme et de son fils, qui le croyaient déjà mort, et qui ne peuvent se consoler de le voir reprendre, avec la santé, le gouvernement de ses biens, de ses étables, de sa cave et de sa bourse ? […] Nous donc, qui vivons aujourd’hui sous le gouvernement de la parole, dont on peut dire que nos intérêts quotidiens sont à la merci d’un discours ou de l’impossibilité d’y répondre, il nous faut apprendre à parler, et, comme les Grecs ou les Romains, nous avons de la rhétorique plus de besoin que n’en avaient nos pères.
Nous tirerons une seule conclusion de cette courte étude : ce qui a manqué à Balzac, c’est le gouvernement de lui-même. […] » Il est un autre vice aussi indomptable que l’ambition et qui, comme elle, ôte à l’homme le gouvernement de soi-même. […] Sans vouloir nier la corruption qui était alors érigée en système de gouvernement, nous nous refusons à admettre comme exacts des tableaux où souvent l’odieux le dispute à l’invraisemblable. […] Lui seul, croyons-nous, possède dans tous ses secrets cet art, qui n’est pas vulgaire, cet art d’attacher le lecteur trois volumes durant (car l’Héritage d’un pique-assiette comprend trois volumes) et de l’attacher au point que le lecteur, entièrement absorbé, cesse, pendant cette lecture, d’avoir le gouvernement de lui-même, et est entraîné à la suite du puissant inventeur dans ses extraordinaires imaginations.
On s’imagine qu’ils parlent de littérature et d’arts : pas du tout ils font de la politique, des discours légitimistes ou orléanistes contre Balzac ou contre le Réalisme qui en est bien étonné, n’ayant aucunes prétentions à fonder un gouvernement ou à reconstituer la société… mon Dieu, non ! […] « Mais peu à peu sous l’influence et en vertu de ces sensations, l’esprit avance, la vie se forme, se développe, marchant à l’avenir guidée par les souvenirs du passé, d’autant mieux qu’ils sont plus nets, plus clairs ; l’esprit s’éclaircit, analyse, embrasse, détermine et classe : animaux, plantes, eau, terre, feu, air, hommes, familles, campagne, villes, besoins, métiers, travail, société, intérêts, passions, plaisirs, combats, vice, vertu, lois, gouvernement !
C’est parce que les idées religieuses sont si étrangement exploitées par des passions violentes et des intérêts de secte, c’est parce qu’elles affichent la prétention de tout asservir, même les gouvernements et les lois, parce qu’elles poursuivent, non seulement ce qui leur est hostile ou ce qui affecte à leur égard l’indifférence, mais encore tout ce qui est autre chose qu’elles-mêmes, c’est pour cela que le nombre s’accroît sans cesse de ceux qui demandent au panthéisme plus libre, plus généreux dans ses paroles, plus large dans ses maximes, la satisfaction des besoins spirituels, inhérents à la nature de l’homme. […] que l’auteur l’eût bien mieux discutée en nous montrant, sous quelque constitution et dans quelque état de société que ce soit, l’égoïsme méthodique et l’adresse devenus chez les puissants du jour les seuls principes de gouvernement par la conviction qu’il n’y a plus ni Dieu ni justice ! […] Dans les antichambres du gouvernement comme aux avant-postes de l’armée insurrectionnelle, on ne voit que soldats d’aventure chancelants d’ivresse sous les cocardes dont ils sont chamarrés.
Après Gower, Occlève, et Lydgate227. « Mon père Chaucer m’aurait volontiers instruit, dit Occlève, mais j’étais lourd et j’apprenais peu ou point. » Il a paraphrasé en vers un traité d’Égidius sur le gouvernement ; ce sont des moralités : ajoutez-en d’autres sur la compassion d’après saint Augustin, sur l’art de mourir ; puis des amours : une lettre de Cupidon datée de sa cour au mois de mai.
Quand ils eurent vingt ans, la Restauration était au pouvoir, et jamais gouvernement ne fut plus terne, si ce n’est la IIIe République.
Là, tandis que les uns perdaient autour d’un tapis verd les plus belles heures du jour, les plus belles journées, leur argent et leur gaieté, que d’autres, le fusil sur l’épaule, s’excédaient de fatigue à suivre leurs chiens à travers champs ; que quelques-uns allaient s’égarer dans les détours d’un parc dont, heureusement pour les jeunes compagnes de leurs erreurs, les arbres sont fort discrets ; que les graves personnages faisaient encore retentir à sept heures du soir la salle à manger de leurs cris tumultueux sur les nouveaux principes des économistes, l’utilité ou l’inutilité de la philosophie, la religion, les mœurs, les acteurs, les actrices, le gouvernement, la préférence des deux musiques, les beaux-arts, les lettres et autres questions importantes dont ils cherchaient toujours la solution au fond des bouteilles, et regagnaient, enroués, chancelans, le fond de leur appartement, dont ils avaient peine à retrouver la porte, et se remettaient, dans un fauteuil, de la chaleur et du zèle avec lesquels ils avaient sacrifié, leurs poumons, leur estomac et leur raison pour introduire le plus bel ordre possible dans toutes les branches de l’administration ; j’allais, accompagné de l’instituteur des enfans de la maison, de ses deux élèves, de mon bâton et de mes tablettes, visiter les plus beaux sites du monde.
Peut-être qu’ils apprendraient là-bas l’amour du repos, le dégoût des vaines agitations, et qu’à leur retour ils sauraient mettre, dans la conduite des affaires et le gouvernement des hommes, un peu de la sérénité, de la bonhomie, de la sagesse ferme, mais détachée et souriante, des bons vizirs de vos légendes. […] Il résulte évidemment des lettres de l’archevêque et de Pie IX, et d’autres documents officiels, que Darboy a été le plus décidé des gallicans ; que, ayant nié la juridiction ordinaire et immédiate du pape sur le diocèse, il ne s’est jamais rétracté formellement ; « qu’il a toujours été du côté du gouvernement contre le pape, contre le concile, contre l’Église, à l’archevêché, aux Tuileries, au Sénat, à Rome comme à Paris ».
Trois voix à l’instruction (y compris la primaire), notre « adjonctions des capacités », deux au peut-être regrettable mais indispensable capital, une seule à l’illettré que ce système stimule en attendant une loi d’obligation qui vaudra peut-être moins que la simple, la bonne émulation, cela n’est pas si bête, messieurs les impatients 1 et peut-être notre exemplaire de suffrage universel tumultuaire et le spectacle de ses exploits n’ont-ils pas été sans sagement influencer le Gouvernement et le Parlement belges. […] Il ne quêta jamais les honneurs, mais voici qu’à la nouvelle qu’il se trouvait en danger de mort, un ministre, un poète, soucieux du bon renom de son gouvernement, envoie, hélas !
Jusqu’à son dernier jour il aura quelque peine à concevoir qu’un gouvernement bien réglé permette aux Desfontaines, aux Fréron, aux La Beaumelle d’écrire contre un Voltaire. […] Paris entier s’égayera de Rosbach, et s’en réjouira presque comme d’un triomphe de l’esprit nouveau sur les traditions surannées que le gouvernement de Louis XV essaye vainement de maintenir et de défendre contre le flot révolutionnaire montant198. […] On connaît sa lamentable dispute avec Maupertuis, président de l’Académie des sciences de Berlin, la laineuse diatribe du Docteur Akakia, la colère de Frédéric, le libelle outrageux brûlé dans les carrefours de Berlin par la main du bourreau, Voltaire se confondant en dénégations d’abord, puis en protestations sans mesure d’obéissance et de servilité, souscrivant enfin ce triste et fameux billet, rédigé de la main même du roi : « Je promets à Sa Majesté que, tant qu’elle me fera la grâce de me loger au château, je n’écrirai contre personne, soit contre le gouvernement de France, soit contre les ministres, soit contre d’autres souverains ou contre des gens de lettres illustres, envers lesquels on me trouvera rendre les égards qui leur sont dus. […] Comparez cette suite de chapitres, histoire politique et militaire d’abord, anecdotes, histoire intime de la cour, histoire du gouvernement intérieur, tableau des beaux-arts, histoire des querelles religieuses, tout cela juxtaposé, comme des tableaux dans une galerie, mais non pas composé, d’ailleurs finissant par une plaisanterie d’un goût douteux, sur l’œuvre des missionnaires catholiques en Chine, comme par le mot de la fin d’un journaliste, — comparez ce désordre aimable avec cette belle Histoire des variations des Églises protestantes, et mesurez la distance.
On n’avait fait à Bernardin de Saint-Pierre qu’un reproche envieux et injuste : on l’accusait, lui, homme sans fortune, d’avoir sollicité avec trop d’anxiété des libraires, de l’Académie, du gouvernement, des ministres, les modestes tributs que l’État accordait à son génie indigène ; mais on oublia qu’il n’avait aucun patrimoine que ce génie, qu’il avait à nourrir un enfant et une jeune épouse, qu’il sentait derrière lui, à peu de distance, la mort, épiant sa fin prochaine, les menacer d’un abandon éternel.
Dans cette très gracieuse lettre, Magnard m’offre la succession de Wolf, le gouvernement de l’art, avec toute l’indépendance, toute la liberté que je puis désirer.
Et c’est un devoir sacré pour les gouvernements de se hâter de répandre la lumière dans ces masses obscures où le droit définitif repose.
La dignité du gouvernement s’affaiblit et la loyauté du peuple s’attiédit. […] Il dira que « la beauté est un mal actif-passif, parce qu’elle meurt aussi vite qu’elle tue » ; que sa maîtresse est criminelle d’employer chaque matin trois heures à sa toilette, parce que « sa beauté, qui était un gouvernement tempéré, se change par là en tyrannie arbitraire. » Après avoir lu deux cents pages, on a envie de lui donner des soufflets.
Cet homme obtint du roi Clotaire le gouvernement du duché d’Aquitaine, et, comblé de la sorte, il ne tarda point, malgré ses mérites, à s’enfler d’orgueil. […] LE ROI Vous privez les seigneurs de leurs gouvernements.
Certes, le public ne se passionne pas encore pour elle, certes le gouvernement ne lui facilite guère l’existence, mais d’une telle poussée, inconnue jusqu’alors, de volontés unies et d’efforts coordonnés la victoire sortira. […] Longtemps, le gouvernement les négligea ou les méprisa ; or voici que LL.
Conclusion : il faut avoir recours, pour le gouvernement de la vie, à un principe plus stable que notre humeur momentanée. […] Cette sagesse cavalière, cette aimable assurance dont j’ai noté l’utilité et le charme dans toutes les affaires qui concernent la règle de notre vie et le gouvernement de notre sensibilité, qui sait si je n’aurais pas indiqué ce qu’elle peut présenter, en certaines occasions, d’insuffisant ?
C’était un drôle de gouvernement que celui d’Athènes, car c’était un gouvernement parfaitement démocratique. […] Mais il fut charmé que Racine traitât sa magistrature comme le gouvernement de la troisième République ne laisserait pas traiter la sienne au théâtre ; et pourtant !