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655. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Le grand scepticisme a toujours été peu caractérisé en France ; à commencer par Montaigne et Pascal, nos sceptiques ont été, ou des gens d’esprit, ou des croyants, deux scepticismes très voisins l’un de l’autre et qui s’appuient réciproquement. […] La politique alors a mené le train du monde ; les gens d’esprit qui aspiraient à autre chose qu’à amuser leurs contemporains devaient se faire hommes d’État, pour exercer sur leur époque leur légitime part d’influence. […] Cinq siècles plus tard, on ne nommera entre les hommes illustres de ce siècle que Pierre, Paul, Jean, Matthieu, pauvres gens qui, assurément, faisaient peu figure. […] Notre Journal des Débats eût fait gorge chaude de ces gens-là, et cependant ils ont vaincu, et, quatre siècles après, les plus beaux génies se sont fait gloire d’être leurs disciples et, au XIXe siècle encore, des intelligences distinguées les tiennent pour des inspirés.

656. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Le bonhomme se retourne, s’imaginant qu’ils parlent à quelqu’un placé derrière lui, Quand il est bien convaincu que ses fils s’adressent à lui, il faut voir comme il se fâche ; et il faut entendre de quel ton son frère lui explique cette mode du grand monde. « C’est, dit-il, que le terme de mon père est trop ignoble, trop grossier ; il n’y a que les petites gens qui s’en servent ; mais chez les personnes aussi distinguées que Messieurs vos fils, on supprime dans le discours toutes ces qualités triviales que donne la nature, et, au lieu de dire rustiquement mon père comme le menu peuple, on dit Monsieur ; cela a plus de dignité89. » L’ironie est visible, et, dans les pièces de Marivaux, les parents tutoient déjà leurs enfants, ce qui est un acheminement à se laisser tutoyer par eux. […] Cet antique dévouement est souvent remplacé par l’arrogance ou même par le talent de plumer le maître au profit des gens qu’il paie et nourrit. […] C’est au théâtre surtout et ensuite dans le roman et la chanson qu’il y a lieu de suivre les gens de maison, et de Scapin jusqu’à Ruy Blas en passant par Figaro, de Martine jusqu’à la servante-maîtresse de Maître Guérin en passant par Lisette et Marton, la liste est longue des personnages en qui les écrivains ont incarné cette classe populaire si intimement liée à la vie des classes supérieures. […] » — Et Lélio n’a plus qu’à rengainer son épée et sa velléité d’effrayer les gens.

657. (1913) La Fontaine « III. Éducation de son esprit. Sa philosophie  Sa morale. »

Il a dit et vous savez dans quelle fable : Le sage dit, selon les gens : Vive le roi ! […] Il ne faut jamais déclarer son opinion et il faut, selon les gens, être noir ou blanc. […] Le corbeau est un sot qui, voyant l’aigle enlever un agneau, croit qu’il en fera bien autant et reste empêtré dans la toison de l’animal  C’est encore de la prudence, de la prévoyance, de la justesse d’esprit que de ne pas juger les gens sur la mine, et nous avons la fable le Cochet, le Chat et le Souriceau. […] Il y a, à la vérité, des gens qui savent prendre tous les tons, même le lyrique, sans conviction intime, mais enfin mon observation subsiste, ou à peu près.

658. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Il est singulier, quand on revient de visiter Mégare, ou en descendant de l’Érymanthe, d’entendre le maître proposer à l’un de ses gens de « faire un culte » le soir. […] Beaucoup peuvent appartenir à des bandits, à des pirates, à des gens de sac et de corde ; mais la plus ingrate a un cachet de vigueur, d’astuce et de passion, qui la sauve de la trivialité. » Les Grecs sont sobres. […] Des gens du peuple lisent couramment Xénophon et Plutarque.

659. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

À la mort du premier Dauphin313, pendant que les gens de la chambre se jettent au-devant du roi pour l’empêcher d’entrer, la reine se précipite à genoux contre ses genoux, et lui crie en pleurant : « Ah ! […] Enfermés dans leurs châteaux et leurs hôtels, ils n’y voient que les gens de leur monde, ils n’entendent que l’écho de leurs propres idées, ils n’imaginent rien au-delà ; deux cents personnes leur semblent le public  D’ailleurs, dans un salon, les vérités désagréables ne sont point admises, surtout quand elles sont personnelles, et une chimère y devient un dogme parce qu’elle y devient une convention. […] Ils se laisseront prendre, ils iront docilement en prison ; faire du tapage serait une marque de mauvais goût, et, avant tout, il s’agit pour eux de rester ce qu’ils sont, gens de bonne compagnie.

660. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Claretie avait contre lui (dans Monsieur le Ministre) d’abord son sujet, vrai sujet de haute comédie. » Voilà qui va bien. « — Seul sujet de haute comédie, avec Rabagas et Dora, auquel les gens du métier aient songé dans ces douze dernières années. » On se demande : Est-il donc décidément impossible d’en trouver un quatrième, en cherchant bien   « M.  […] Écoute ceci, et dis-moi si l’esprit, le pur esprit, l’esprit tempéré et fin, l’esprit qui se contient et se gouverne, la plus intime essence de nous-mêmes enfin, gens de Paris, de Gascogne et de Champagne, ne peut pas être une source de poésie tout aussi bien que l’imagination exaltée, les passions furieuses, le cœur qui se ronge et l’hypocondrie ! Je n’aurai pas la candeur d’objecter qu’entre la sauvage hypocondrie d’un vieux poète saxon et l’esprit de Regnard il y a de la place ; que vraiment on peut rêver quelque chose au-delà des fantaisies un peu courtes de Crispin, une vision, un sentiment de la vie et des choses qui nous heurte d’une toute autre secousse et nous insinue un tout autre charme ; qu’enfin il y a des gens qui ne sont point des barbares et que pourtant les vers du Légataire ne plongent point en extase ni ne mettent sens dessus dessous.

661. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

Mais non ; ici je l’arrête et je lui dis : Ami, prends garde, tu dogmatises ; tu fais précisément ce que les gens à doctrines et les philosophes des diverses écoles veulent nous obliger de faire. […] On sait que, dans la pastorale de Daphnis et Chloé, à un certain jour les gens de Méthymne déclarent la guerre à ceux de Mytilène, et un capitaine de navire s’empare de la pauvre enfant Chloé et de son troupeau. […] C’est le dieu Pan, ami de Chloé et protecteur des troupeaux, qui cause cette illusion aux gens du navire et qui communique à tous les objets cette sorte de transfiguration et de tourbillonnement universel.

662. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Il aperçoit des gens qui gesticulent et passent, qui pleurent, qui prospèrent, qui nuisent, qui meurent, et rien ne s’explique dans le trouble de son esprit, sinon que très clairement tous soutirent et font souffrir. […] Les gens chez lui se parlent parfois en mots suprêmes, comme dans l’ombre d’un mot obscur et vide, oublieux de tout le convenu, et se communiquant, d’humain à humain, le secret de leur être, en des mots qui retentissent jusqu’aux viscères. […] Les criminels, les débauchés, les filles séduites et les filles souillées, les petites méchantes gens, toute la saleté et les pustules du corps social, sont oints et pansés de ses maigres mains ; avec de simples paroles de compassion, ils sont consolés et attendris par l’articulation de leur sourd et gros murmure.

663. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « EUPHORION ou DE L’INJURE DES TEMPS. » pp. 445-455

Ce Moretum, si l’on s’en souvient, est le nom d’une espèce de sauce ou de brouet à l’ail que faisaient les paysans ; à propos de cette sauce et de sa préparation, la vie pauvre et misérable que menaient les gens de campagne se trouve décrite, dès l’aube du jour, avec un détail et une réalité qui semblerait n’appartenir qu’à la poésie d’aujourd’hui, à celle de Crabbe, par exemple, ou encore à celle de Regnier. […] Ce sera à la garde de Dieu, et non plus des barbares, mais des gens de goût de ce temps-là.

664. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. De l’influence de la philosophie du xviiie  siècle sur la législation et la sociabilité du xixe . »

M. de Chateaubriand, à plus de trente années de distance, réimprimant son Essai sur les Révolutions et se jugeant çà et là dans de courtes notes comme entièrement désintéressé dans la question, a pu sembler quelquefois usurper les prérogatives de ce chatouilleux public qui se pique de classer œuvres et gens à sa guise, et de ne pas accepter un jugement tout fait d’un auteur sur lui-même. […] se demande-t-il : des gens couverts d’un ridicule indélébile ou d’une obscurité plus funeste encore à la cause qu’ils défendirent.

665. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Il parle souvent de ses mauvaises études, et se réclame d’une adolescence de crétin quand les gens de la décadenèe l’invectivent « normalien ». […] De braves gens qui veillent, par des mois d’échéance, auraient leur intérêt.

666. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes maudits » pp. 101-114

J’entends d’ici les gens reprendre : « Mais c’est le symbole, il y a longtemps que ça existe. » Certes, oui, le symbole existait, mais il existait à l’état inconscient. […] Rimbaud, Corbière, Mallarmé ne sont pas gens que prise le vulgaire.

667. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre II. Enfance et jeunesse de Jésus. Ses premières impressions. »

Son père Joseph et sa mère Marie étaient des gens de médiocre condition, des artisans vivant de leur travail 109, dans cet état si commun en Orient, qui n’est ni l’aisance ni la misère. […] Leur nom était inconnu, à tel point que quand l’évangéliste met dans la bouche des gens de Nazareth l’énumération des frères selon la nature, ce sont les noms des fils de Cléophas qui se présentent à lui tout d’abord.

668. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Dante »

J’augure très bien de ce jeune homme, et voici pourquoi : il se soucie plus de bien penser que de bien écrire, de montrer du bon sens que du style, ce qui est déjà très peu jeune homme, et malgré son inexpérience et sa méprise de respects pour des gens qu’il apprendra promptement à juger et qu’il saluera moins bas plus tard, il ne manque vis-à-vis de son sujet ni de hardiesse ni d’indépendance. […] Il semblait moins difficile, et peut-être l’était-il moins, de constater tous ces gens-là que nous venons d’énumérer dans Alighieri le multiface, que de sentir en lui cette unité et cette simplicité sublime : — le poète !

669. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Saint-René Taillandier, s’ils ne sont pas gens de même doctrine, sont gens de même maison.

670. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIII. P. Enfantin »

Il prouve, ce manifeste ironique ou patelin (et peut-être tous les deux), que le saint-simonisme a gardé la prétention d’être une Église, une Église cachée et qui se croit persécutée sans doute, car le mépris d’un temps, qui a encore à sa disposition les lucidités du ridicule et l’éclat de rire, peut paraître, à certaines gens sensibles, une persécution. […] Enfantin, ni au saint-simonisme ; elles appartiennent à la littérature chrétienne sans laquelle, même comme exposition d’idées, le saint-simonisme n’aurait jamais dit deux mots… Il serait tolérable peut-être que ces gens-là (s’ils le pouvaient) fissent leur affaire sans prendre niaisement notre dogme, nos formules, notre style, obligés à imiter notre manière d’être, pour nous répondre et nous parodier !

671. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Et des gens s’émerveillent du génie humain ! […] Mondains, politiciens, femmes incomprises, gens de club, gens de lettres, gens de théâtre, tous les cabotins, ceux qui ont pris le pli d’une profession ou celui d’un système… c’est en songeant à eux que nous nous sentons attirés par tant de sympathie vers ceux qui sont restés à peu près simples et qui ne se sont pas trop éloignés de la nature. — Qu’est-ce, d’ailleurs, que cette nature et que vaut-elle ? […] Il a contristé de braves gens, tout à fait inoffensifs, et dont l’opinion ne tirait pas à conséquence. […] Ils réussissent par les mêmes moyens qui servent aux conférenciers et aux gens de théâtre. […] Elle a, en outre, dans ses jugements, ce je ne sais quoi de spontané qui nous manque à nous autres gens de métier.

672. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

… Mais, pauvres gens, il n’y a rien de plus beau. […] Maurice Donnay, en somme, traite son spectateur comme la vie les pauvres gens. […] Regardez-les mieux : vous verrez des gens beaucoup plus pareils à la réalité, des gens qu’on imagine sans peine cupides, acharnés, vulgaires et tels que l’humanité moyenne. […] Cette espèce de gens florit aux époques de décadence. […] Tu vas être la proie des circonstances et des gens.

673. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Et c’est le même dualisme que maintenant, entre gens de langue française et gens de langue flamande. […] Bruxelles, Lamertin, 1908. — Le Jeu des petites gens. […] Paris, Librairie de la Société des gens de lettres. […] Paris, Librairie de la Société des gens de lettres, 1875. — G.  […] Bruxelles, Vromant, 1900. — Les Gens du Tiest.

674. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Drouais »

Ces gens voient donc d’une façon et font d’une autre.

675. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Rien de plus naturel que la haine des gens de métier contre les hommes d’art. […] Pauvres gens, quelle tristesse était la leur ! […] Il était tenté de demander l’aumône aux rares gens qui passaient. […] Devant ce beau résultat, il y a des gens qui se frottent les mains. Ces gens-là ont bien raison.

676. (1895) Hommes et livres

Et, pour achever de venger les martyrs, quand de bons chanoines veulent recueillir la dîme, des gens de Montpellier, à cheval et masqués, tombent sur leurs gens, enlèvent leur blé : le roi ne peut leur faire justice de leurs pillards ; c’est piété, pour ces huguenots, de dépouiller des chanoines. […] Deux heures, répliquent les gens de théâtre, Corneille et d’Aubignac. […] Les gens qui ont l’idée du bien sans cesse présente à l’esprit ne rient guère, ils se relâchent tout au plus à sourire. […] Sedaine et Beaumarchais ont dressé à la scène deux types qui ne disparaîtront pas de longtemps de notre société : les gens obscurs, qui travaillent ; les gens bruyants, qui parviennent. […] Car, si la condition des gens de lettres est devenue meilleure, ils se sont amoindris en s’élevant.

677. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 477

Sa manie étoit de tenir une table excellente pour les Gens de Lettres, qui ne manquoient pas d’applaudir à ses vers autant qu’à sa prose.

678. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 392

On voit, par la lecture de ses Mémoires, mis son nom à ses Ouvrages, n’est pas moins connu des Gens de Lettres.

679. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article »

M. l’Abbé Irailh y a puisé ce que l’Auteur dit de meilleur sur les Gens de Lettres, pour ne faire usage dans ses Querelles Littéraires.

680. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Ses Idylles & ses Romances le distinguent honorablement de cette foule de Faiseurs de vers qui infestent notre Parnasse, & dont les Ouvrages ne voient le jour que pour recevoir les anathêmes des Gens de goût.

681. (1897) Aspects pp. -215

Pas assez des hommes, trop des gens de lettres. […] Nous marchons, cela suffit. » Ainsi parlent des gens. […] Aujourd’hui, ils se décrètent volontiers gens de progrès. […] Esclave de quiconque l’appelle, sa bonté secourt les gens. […] Pourtant, oserais-tu dire que ce ne sont pas de braves gens ?

682. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

On ne vit point, en ces contrées, sans une abondance de nourriture solide ; le mauvais temps enferme les gens chez eux ; il faut, pour les ranimer, des boissons fortes ; les sens y sont obtus, les muscles résistants, les volontés énergiques. […] Ici le tempérament lent et lourd21 reste longtemps enseveli dans la vie brutale ; au premier aspect, nous autres, gens de race latine, nous ne voyons jamais chez eux que de grandes et grosses bêtes, maladroites et ridicules quand elles ne sont pas dangereuses et enragées. […] Il faut appeler ici les choses par leur nom, appliquer les yeux des gens sur une grosse idée bien visible. […] Tacite, De moribus Germanorum, XXII : Gens nec astuta, nec callida. […] « Gens nec callida, nec astuta. » Tacite.

683. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Quoi de plus naturel parmi des gens qui s’assemblent, causent et veulent se divertir ? […] Chaucer maudit de tout son cœur les avaricieux, les gens d’affaires qui le traitent de folie : « Dieu devrait leur donner des oreilles d’âne aussi longues que celles de Midas…, pour leur apprendre qu’ils sont dans le vice, et que les amants dont ils font fi n’y sont pas. […] Il y a des gens sincèrement touchés de leurs fautes qui pourtant ne peuvent pleurer et faire acte de remords. […] L’hôte met la paix partout, fait parler ou taire les gens, en homme qui a présidé longtemps une table d’auberge, et qui a mis souvent le holà entre les criards. […] Comme les écrivains de la décadence latine, ces gens ne songent qu’à transcrire, à compiler, à abréger, à mettre en manuels, en mémentos rimés, l’encyclopédie de leur temps.

684. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

» Tels sont donc les propos que tiennent la plupart des gens en présence d’une idée inconnue. […] Ces gens, d’une distinction si surprenante, semblent être préparés à merveille pour percevoir les nuances du sentiment, les subtilités de la psychologie ou de l’esthétique. […] Mais ce qui m’irrite, ce qui me surprend davantage, c’est que certaines gens osent encore comparer quelquefois la verve anecdotique de M.  […] voilà une race que vous avez murée pendant des siècles dans les ghettos immondes, à laquelle vous avez interdit toute jouissance un peu noble, que vous avez obligée à vivre les yeux perpétuellement fixés sur des tas d’or et l’esprit sur la vengeance à tirer de vos orgueils… voilà des gens que vous ne faisiez sortir de leurs ruelles infâmes où ils croupissaient, les uns dans l’or, les autres dans l’ordure, que pour les conduire au bûcher au nom de votre dieu d’amour, et vous vous étonnez que ces gens-là n’aient pas une âme héroïque et claire de chevaliers ! […] J’ai feuilleté, pris du souci d’y découvrir des indices de l’attention passionnée des lecteurs, bien des livres de Zola dans des bibliothèques où fréquente surtout, du bourgeois à l’ouvrier, toute la classe des gens qui lisent vite et mal.

685. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article »

Il y a apparence que M. l’Abbé de Longchamp profitera de cet Ouvrage, pour son Tableau historique des Gens de Lettres.

686. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

Cet Auteur se rendit utile à l’Etat par ses grandes connoissances, & se signala dans l’emploi de Garde de la Bibliotheque du Roi, par l’intérêt qu’il prenoit aux Gens de Lettres, auxquels il se faisoit un plaisir de communiquer les Livres & les Manuscrits dont ils avoient besoin.

687. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 202

On sait que ses Ouvrages ont pour objet le Droit des Gens, de la Guerre & de la Paix.

688. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Boileau, dans ses Réflexions sur Longin, le regarde comme un des meilleurs Livres de Poétique qui, du consentement de tous les habiles gens, ait été fait dans notre langue.

689. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 325

On doit lui savoir gré de l’Histoire ; mais la Restauration de la Philosophie des anciens Académiciens sera toujours d’un très-petit mérite auprès des gens sensés.

690. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alexandre Dumas. Mademoiselle de Belle-Isle. »

Entre tant de gens de talent qui se fourvoient, et qui semblent, à chacune de leurs œuvres nouvelles, vouloir réaliser sur eux-mêmes la décadence dont parle le vieux Nestor à l’égard des générations successives, c’est un vrai plaisir qu’un succès soudain, brillant, facile, qui, pour l’un d’eux, remet toutes choses sur le bon pied, et montre qu’une veine heureuse n’est point du tout tarie. […] Je ne l’oserai dire, et peu de gens d’ailleurs s’en soucient.

691. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »

Éludiez Pascal, et la vie intense des acteurs de la comédie théologique qu’il dénonce à l’opinion des mondains : observez le père jésuite de la Quatrième Provinciale, doux et accueillant, ami des gens curieux, expert en logique, à cheval sur les textes et les autorités, n’ouvrant qu’avec révérence la Somme des péchés du père Bauny, « et de la cinquième édition encore, pour vous montrer que c’est un bon livre », et les écrits du P.  […] Il y a des gens qui traitent de roman tout ce qui n’est ni laid ni dégoûtant, ou pour le moins insignifiant.

692. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

C’est le même don d’observation qu’il apporte dans ses chansons et dans ses croquis, et personne n’a, comme lui, saisi les gens dans leur geste essentiel et leur attitude spécifique. […] L’entassement des gens chasse ce qui reste de jour, et c’est une nuit lugubre où il me semble voir gesticuler des fantômes.

693. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Tant de gens n’espèrent plus rien que d’un chambardement général ! […] Cette incursion dans la politique est loin de desservir le Symbolisme dans l’esprit des foules, mais heureusement pour elle, la doctrine a des motifs plus sérieux de retenir l’attention des gens éclairés.

694. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

Le reste se composait de pêcheurs et de simples gens. […] Si Dieu prend soin de vêtir de la sorte une herbe des champs, qui existe aujourd’hui et qui demain sera jetée au feu, que ne fera-t-il point pour vous, gens de peu de foi ?

695. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Quoi qu’il fût très agréable en conversation lorsque les gens lui plaisaient, il ne parlait guère en compagnie, à moins qu’il ne se trouvât avec des personnes pour qui il eût une estime particulière : cela faisait dire à ceux qui ne le connaissaient pas qu’il était rêveur et mélancolique ; mais s’il parlait peu, il parlait juste, et d’ailleurs il observait les manières et les mœurs de tout le monde ; il trouvait moyen ensuite d’en faire des applications admirables dans ses Comédies, où l’on peut dire qu’il a joué tout le monde, puisqu’il s’y est joué le premier en plusieurs endroits sur des affaires de sa famille, et qui regardaient ce qui se passait dans son domestique. […] En 1661 il donna la Comédie de L’École des Maris et celle des Fâcheux ; en 1662 celle de L’École des Femmes et la Critique, et ensuite plusieurs pièces de Théâtre qui lui acquirent une si grande réputation, que Sa Majesté ayant établi en 1663 des gratifications pour un certain nombre de Gens de Lettres, Elle voulut qu’il y fût compris sur le pied de mille francs.

696. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

» Et enchantée de cette idée, bonne tout au plus pour une comédie de société, elle ajoute plus bas : « Il n’est pas de grand talent, de grand personnage plus choyé que l’homme ridicule dont la manie doit occuper et divertir une société entière, toute une réunion de moqueurs… » Mais s’il y a d’autres ridicules que des ridicules gais, s’il y en a de tristes, par exemple, sa thèse à l’instant même s’ébrèche sur le bonheur des gens ridicules qui rappelle, du reste, un peu trop un autre livre, le livre de M.  […] J’ai en commençant ce chapitre exprimé des doutes sur les chances d’avenir qu’avait cette réimpression des œuvres complètes d’une femme qui a fait, par la force de sa coterie et le bavardage toujours prêt de sa plume, l’illusion du talent aux gens de son temps, aux éternels badauds qui sont le fond de tous les publics.

697. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

Ces gens-là se mettent entre deux livres et ils y restent bien tranquilles, aplatis et roulés comme des cloportes. […] Il paraissait très spirituel, mais en Suisse, et pour les gens de ce pays.

698. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Seulement ce défaut capital pour nous, gens de tradition et qui ne croyons qu’à l’Histoire, doit être pour l’Académie des sciences morales et politiques une triomphante qualité du mémoire qu’elle aurait dû couronner si elle avait vu clair. […] III Tel donc est ce livre de l’Être social, au titre d’une grandeur trahie, écrit par un de ces esprits modernes qui n’est sûr de rien, et qui est adressé à des gens qui non plus ne sont sûrs de rien comme lui, — et pas même de la valeur de son livre.

699. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Un jour Dumas passait, les divers gens de lettres, etc. […] C’est cette école qui, pour faire plus spectacle, a mis la poésie lyrique sur le théâtre et le théâtre dans la poésie lyrique, et a développé depuis vingt-cinq ans en nous tous, gens de vieille société ennuyée, cet amour que les peuples de civilisation excessive, à la veille de leurs décadences, ont toujours eu pour leurs histrions.

700. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Il est des gens qui s’y tromperont sans doute, qui prendront le mur plein d’ombre pour l’homme qui s’y appuie, la matière qui se montre, en ces poésies, pour l’âme qui s’y cache, et le dessus pour le dessous. […] Et la chose étant compensée, Je verrai donc des gens contents !

701. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Les gens sans pensée qui picorent sur des mots, ont appelé Heine une âme païenne parce qu’il a fait jouer dans le diamant de son imagination réverbérante quelques formes du monde antique, mais il n’était pas plus païen que chrétien et que juif. […] Quand on verra ces fausses grandeurs et toutes ces faiblesses, qu’on prit pour des forces à la lueur des paroles de Heine, ce sera un effet de renverse, et l’on jugera mieux combien ces gens-là sont petits.

702. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Des éloges des gens de lettres et des savants. […] Avant la fondation des académies en Europe, il y eut quelques exemples d’éloges funèbres prononcés en l’honneur des gens de lettres.

703. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 118

Il a travaillé pour le Théatre François & pour le Théatre Italien, en société avec des Gens d’esprit, & ses Pieces ont fait plaisir dans leur nouveauté.

704. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 137

Dans un temps où l’on ne connoissoit pas encore le bon goût, il cultiva la Poésie avec réputation, & quoique ses Vers soient bien éloignés de la perfection à laquelle la Poésie est parvenue depuis, ils sont encore estimés des gens de goût.

705. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

Que l’on considère d’ailleurs qu’il n’y a pas de théoricien du réalisme qui ait osé prescrire l’imitation exacte, précise du réel comme un principe d’art ; on comprend aussitôt qu’on aboutirait simplement de la sorte, si un parvenait en effet à tout copier parfaitement, à créer des doubles des choses et des gens qu’il n’y aurait aucun intérêt à leur substituer. […] Les époques troublées et misérables sont celles où naît le mysticisme ; la plupart des personnes qui ont éprouvé ce sentiment ont souffert de névroses épileptoïdes ; le plus grand nombre étaient des gens chez qui la sensibilité avait supprimé presque toutes les autres opérations intellectuelles ; il en est qui conservèrent dans cette sorte d’aliénation, l’empire de leur intelligence spéculative ; par contre, il ne me revient pas qu’il y ait eu des mystiques bons observateurs, et qui surent voir d’abord, analyser et concevoir ce monde qu’ils ont désespéré de comprendre et d’aimer. […] Le succès d’un livre est donc le signe certain de la présence dans le public d’un nombre plus ou moins considérable de gens qui partagent, dans une certaine mesure, les opinions, les émotions, les sensations qu’il présente, qui partagent donc les tendances qu’il marque chez son auteur, qui se trouvent lui ressembler. […] Si les littérateurs que nous avons étudiés ont trouvé faveur auprès de lui entre ces deux époques, et malgré l’activité artistique qui s’y manifesta, c’est qu’il y avait et qu’il y a parmi les acheteurs et les amateurs de livres, des gens que ces littérateurs ont satisfait soit autant et de même que les auteurs français contemporains, soit autrement. […] Elles ont recueilli le suffrage du principal organe des classes aisées en France, de la Revue des deux Mondes ; elles sont souvent citées dans les journaux des boulevards ; le nom de Heine apparaît parfois dans des conversations de gens étrangers aux lettres.

706. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Il semble, en plusieurs de ses sermons, y avoir songé et y avoir répondu : qu’on lise dans cette pensée le sermon Sur l’injustice du monde envers les gens de bien et celui surtout Sur la médisance : Les traits de la médisance, dit-il, ne sont jamais plus vifs, plus brillants, plus applaudis dans le monde que lorsqu’ils portent sur les ministres des saints autels : le monde, si indulgent pour lui-même, semble n’avoir conservé de sévérité qu’à leur égard, et il a pour eux des yeux plus censeurs et une langue plus empoisonnée que pour le reste des hommes. […] Ce Petit Carême, en général, fut fait pour des gens qui en profitèrent bien peu, mais la faute n’en saurait être attribuée à Massillon. […] Il fut blâmé néanmoins et beaucoup dans le monde, surtout des gens de bien de tout parti ; car, en ce point, l’excès du scandale les avait réunis.

707. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Enfant, il aimait donc toutes sortes de déduits et d’ébats, et il s’attachait par instinct aux gens riches, à ceux qui tenaient grand état de chasse, faucons et meutes, ce qui lui semblait le signe d’une noble inclination. […] Le charmant poète Gray qui, dans sa solitude mélancolique de Cambridge, étudiait tant de choses avec originalité et avec goût, écrivait à un ami en 1760 : Froissart (quoique je n’y aie plongé que çà et là par endroits) est un de mes livres favoris : il me semble étrange que des gens qui achèteraient au poids de l’or une douzaine de portraits originaux de cette époque pour orner une galerie, ne jettent jamais les yeux sur tant de tableaux mouvants de la vie, des actions, des mœurs et des pensées de leurs ancêtres, peints sur place avec de simples mais fortes couleurs. […] Cette sorte de preuve, n’en déplaise au savant investigateur, est bien périlleuse, bien décevante, prête bien à l’illusion, et peut tromper même des gens de goût. — Froissart, en poésie, n’a pas de style, il n’a qu’un genre qui est celui de son temps, le genre en vogue à cette date ; et ce genre, qui nous dit que d’autres à côté de lui ne le cultivaient pas avec autant de facilité ?

708. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

Il nous fait voir le houssard hongrois, le houssard primitif, avec ses fuites rapides et ses retours aussi prompts : « Ce sont gens qui vont bon train, montés sur de petits chevaux maigres, ayant sur le dos des peaux de loups, auxquelles ceux qui ont fait quelque belle action joignent des ailes d’aigles. » Il a, çà et là, des traits assez pittoresques en passant. […] Puis, après ces devis d’embellissements et profitant du cadre trouvé, il en revenait au roman : « Vivre en paix dans un beau séjour avec une personne qui ne vit que pour vous, y avoir une compagnie de gens qui vous conviennent, est une vie qui n’est propre qu’à un fainéant comme moi. » Ce dernier mot était un trait indirect à l’adresse de M. de Torcy, en qui il entrevoyait pour le moment un rival, mais trop occupé, selon lui, et trop destiné à la politique pour être longtemps et parfaitement amoureux. […] Il passait alors pour un homme léger, qui, avec de l’esprit, n’avait fait que des folies, qui avait obéi à des fantaisies et à des fougues, qui avait pris de grands partis sans les tenir : Impie, dévot, jaloux amant, Courtisan, héros de province, disait ou allait dire de lui la chanson ; on l’appelait le Don Quichotte moderne ; des gens qui valaient moins que lui par l’esprit et par le cœur le raillaient, et il n’y était pas insensible.

709. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Règle générale : pour les poètes et gens de lettres qui se retirent en province après un premier éclat (je parle toujours de la province telle qu’elle était alors, aujourd’hui j’admets que tout est changé), pour ces esprits et ces talents qui ne se renouvellent pas, qui se continuent seulement et qui vivent jusqu’à la fin sur le même fonds, il faut toujours en revenir, pour les bien connaître, à la date de leur floraison première. […] Le surintendant Fouquet, à qui il était fort recommandé par Pellisson, et qui aimait à se donner tous les gens d’esprit pour créatures, avait envoyé Maucroix à Rome sous le titre d’abbé de Cressy, et en qualité d’agent diplomatique à demi accrédité, à demi secret : le but précis de la mission est resté assez obscur. […] Revenu après cet orage à ses loisirs de Reims, Maucroix, comme le pigeon voyageur rentré au nid, se promit bien de s’y tenir coi et ne plus quitter ses amis ni ses compères : Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines.

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