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1057. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

Décidément il est entré non-seulement dans la gloire, mais dans le tempérament de la nation. […] A peine entré dans la société, Molière en devient le chef.

1058. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Ce qu’on peut dire, c’est qu’il est entré d’emblée et à fond dans la nature anglaise, dans toutes les formes de cette misère horrible et aussi de cette grâce singulière. […] Par la vigueur du dessin, par le choix des sujets, par la pensée qui s’y attachait, il était entré dans sa seconde manière.

1059. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Il était évident désormais, à voir ces deux colonnes debout, isolées, d’un orgueil et d’un aspect triompha], qu’on était entré dans une voie vraiment moderne, et qu’après un temps d’anarchie et de confusion, on visait à la règle et à l’unité dans la grandeur. […] Le cardinal, le voyant entrer dans sa chambre, s’avança vers lui « avec cette majesté douce et riante » qui raccompagnait toutes les fois qu’il le voulait bien, et lui dit : « Eh bien !

1060. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

Pour moi, je reste froid ; je ne puis entrer dans cette émotion à la lecture : l’habitude n’y est pas. […] Notez que le chrétien selon Saint-Paul et selon Calvin a bien ses terreurs, mais aussi, une fois entré pleinement dans l’idée de la gratuité de la Grâce, il n’a point les scrupules perpétuels du chrétien catholique ; il marche avec candeur et sécurité dans la joie des enfants de Dieu.

1061. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

La Bruyère a été, il paraît bien, un élève de l’Oratoire ; il a dû même entrer, à un moment, dans la Congrégation. […] Règle générale : nous remarquons de prime abord les défauts de ceux qui entrent dans la vie et dans la carrière après nous ; les qualités, quand nous les reconnaissons, ne viennent qu’en second lieu.

1062. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Or, Théophile, poëte, s’en est trop passé, et il a, dans mainte rencontre, excédé avec énormité la mesure, soit que, s’adressant au duc de Luynes qu’il avait jusqu’alors négligé de célébrer, il s’écrie, comme pour réparer le temps perdu : Ceux que le Ciel d’un juste choix Fait entrer dans l’âme des rois, Ils ne sont plus ce que nous sommes, Et semblent tenir un milieu Entre la qualité de Dieu Et la condition des hommes. […] Si ces ustensiles entrent dans le cadre et le fond d’un tableau, à la bonne heure !

1063. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Mais lorsque, amenant la littérature au but qu’elle poursuivait depuis un siècle, il édifia son système, il y fit entrer deux pièces, qui ne lui étaient point fournies d’ailleurs : et ces deux pièces sont ce qu’il y a d’essentiel et de caractéristique dans le système. […] L’Académie avait des séances orageuses : c’était un jour de triomphe pour les modernes, quand on recevait Fontenelle ; mais les anciens avaient leur revanche, quand ils faisaient entrer La Bruyère : tous ces incidents du débat sont connus, et il suffit de les rappeler.

1064. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

Hugo, comparant la France à un vaisseau, n’a pas nommé le vaisseau, quoiqu’il pût le faire sans violence entrer dans son vers, et il a préféré écrire, enserrant la métaphore entre deux mots propres : Nous sommes un pays désemparé, qui flotte, Sans boussole, sans mâts, sans ancre, sans pilote, Sans guide, à la dérive, au gré du vent hautain, Dans l’ondulation obscure du destin. […] Et quand Gilbert attaque la coterie encyclopédique : Eux seuls peuvent prétendre au rare privilège D’aller au Louvre, en corps, commenter l’alphabet, Grammairiens jurés, immortels par brevet : s’il eût dit simplement le privilège d’entrer à l’Académie, la moitié de sa pensée fût restée au bout de sa plume.

1065. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Le juif, au contraire, grâce à une espèce de sens prophétique qui rend par moments le sémite merveilleusement apte à voir les grandes lignes de l’avenir, a fait entrer l’histoire dans la religion. […] Jésus, dès qu’il eut une pensée, entra dans la brûlante atmosphère que créaient en Palestine les idées que nous venons d’exposer.

1066. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

J’étais entré à l’improviste dans une oasis de verdure, de pureté et de fraîcheur. […] Mme Sand, même quand elle se mêle d’idylle, n’y porte pas naturellement la douceur et la suavité tendre d’un Virgile ou d’un Tibulle : elle y fait encore entrer de la fierté.

1067. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Ces sortes d’autopsies morales ne se font pas sur une tombe récente, surtout quand celui qui y est entré était plein de force, de fécondité, d’avenir, et semblait encore si plein d’œuvres et de jours. […] Quelqu’un du même âge que lui a dit : « Dès mon enfance, je pénétrais les choses avec une sensibilité telle, que c’était comme une lame fine qui m’entrait à chaque instant dans le cœur. » Ainsi il a pu dire lui-même.

1068. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Enfin, s’il est permis d’entrer dans ces particularités, qui ne laissent pas d’avoir leur importance pour le lecteur, je me plaindrai, au nom de la France, qu’il n’existe pas à Paris un seul exemplaire complet des volumes jusqu’ici publiés. […] Ayant à raconter la campagne de 1679, où le Grand Électeur chassa, en plein hiver, les Suédois qui avaient envahi la Prusse, il dira : « La retraite des Suédois ressemblait à une déroute ; de seize mille qu’ils étaient, à peine trois mille retournèrent-ils en Livonie, ils étaient entrés en Prusse comme des Romains, ils en sortirent comme des Tartares. » Il a de ces mots qui résument tout un jugement sur les hommes et sur les nations.

1069. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Mais ce Socrate rappelle à Frédéric Alcibiade, et, de là, plus d’une allusion équivoque et hasardeuse, dans laquelle Voltaire d’ailleurs ne dédaigne pas d’entrer. […] Dans son admiration pour Voltaire, il y avait une part de vérité et de justice, et il entrait aussi une part d’erreur et d’illusion.

1070. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

Louis XIV asservit le Parlement, Louis XV le craignit : « Vous ne savez pas ce qu’ils font et ce qu’ils pensent, disait-il à ses intimes, c’est une assemblée de républicains… » À ce moment, la théorie en question, qui avait besoin d’une condescendance, d’une confiance et d’une foi réciproque, cette théorie où il entrait, on l’a vu, je ne sais quelle illusion platonique, était totalement perdue ; il n’y eut plus après que de grands et beaux noms qui jusqu’à la fin, et en présence de l’échafaud, attestèrent les races généreuses. […] Après avoir été trente-six ans avocat plaidant, et pendant dix-neuf autres années avocat du roi, il se démit de tout emploi public et entra dans la retraite à l’âge de soixante-quinze ans (1604).

1071. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Le goût s’est vivement reporté à toutes les choses du siècle de Louis XIV, et, du moment qu’on y entrait surtout par le côté de l’esprit, elle était sûre d’y être comptée pour beaucoup et d’y tenir un des premiers rangs. […] Cet aveu nous donne la clef principale de la conduite de Mme de Maintenon pour l’ensemble des premières années : active, obligeante, insinuante sans bassesse, entrant avec une extrême sensibilité dans les peines et les embarras de ses amis et leur venant en aide, non point par amitié pure, non point par sensibilité véritable, ni par principe de tendresse et de dévouement, mais parce que, tenant plus que tout à leur jugement et à leur appréciation, elle entrait nécessairement dans tous les moyens de s’y avancer et de s’y placer au plus haut degré : la voilà bien comme je me la figure.

1072. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Lorsque sous la Restauration, à cette heure brillante des tentatives valeureuses et des espérances, de jeunes générations arrivèrent et essayèrent de renouveler les genres et les formes, d’étendre le cercle des idées et des comparaisons littéraires, elles trouvèrent de la résistance dans leurs devanciers ; des écrivains estimables, mais arrêtés, d’autres écrivains bien moins recommandables et qui eussent été de ceux que Boileau en son temps eût commencé par fustiger, mirent en avant le nom de ce législateur du Parnasse, et, sans entrer dans les différences des siècles, citèrent à tout propos ses vers comme les articles d’un code. […] Les peintres, en sortant le soir, n’avaient pas songé à fermer les portes ; ceux qui ont soin de cet appartement avaient eu autant de négligence que les peintres : ainsi les ours, trouvant les portes ouvertes, entrèrent, et, toute la nuit, gâtèrent tout.

1073. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

Il s’attache à montrer Luynes comme peu fait pour cette élévation à laquelle la faveur l’avait porté, et qui ne lui donnait qu’éblouissement et insolence : Ces sortes d’esprits, dit-il, « sont capables de toutes fautes, surtout quand ils sont venus, comme celui-ci, à la faveur sans avoir passé par tes charges, qu’ils se sont plus tôt vus au-dessus que dans les affaires, et ont été maîtres des Conseils avant que d’y être entrés ». […] En lisant avec soin ces maximes d’État de Richelieu, un doute m’a pris quelquefois : je me suis demandé si, dans le jugement historique qui s’est formé sur lui, il n’entrait pas un peu trop de l’impopularité qui s’attache aisément aux pouvoirs forts considérés aux époques de relâchement, et si, de loin, nous ne le jugeons pas trop, jusque dans sa gloire, à travers les imputations des ennemis qui lui survécurent.

1074. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

À peine entré en campagne, Frédéric tient Jordan au courant de tout. […] Il y eut explosion, comme cela était inévitable dans une combinaison où entraient tant d’éléments combustibles et mobiles.

1075. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »

La doctrine rationaliste s’enferme donc elle-même dans un cercle vicieux : la raison ne saurait engendrer la mémoire ni mouvoir les idées et produire leur rappel ; elle est obligée, pour entrer en exercice, d’attendre que le rappel ait eu lieu et que les deux termes soient amenés devant elle par quelque moteur différent d’elle-même ; semblable au prisonnier de la caverne, elle doit attendre que la procession des ombres se produise pour pouvoir spéculer sur leurs rapports77. […] Les idées de l’intelligence, les sentiments et surtout les appétitions entrent comme facteurs dans cet ensemble de « circonstances » qui dissolvent les associations primitives et en composent de nouvelles.

1076. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

J’étais entré avec un gros court, que, tout d’abord, je n’avais pas reconnu. […] Ce soir, de retour de la chasse, en attendant le chemin de fer, nous étions entrés dans l’usine de fil de fer de Plaines.

1077. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Mais lorsque les médecins, la veille au soir, eurent déclaré que tout espoir était vain, que le malade avait définitivement perdu connaissance, Mme Augier et les neveux de l’auteur entrèrent dans la chambre. […] Il voulait que son fils fût aussi avocat et, en 1838, il le fit entrer chez un avoué de Paris, Me Masson.

1078. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

Quand les consciences individuelles, au lieu de rester séparées les unes des autres, entrent étroitement en rapports, agissent activement les unes sur les autres, il se dégage de leur synthèse une vie psychique d’un genre nouveau. […] Ainsi, pour expliquer les jugements de valeur, il n’est nécessaire ni de les ramener à des jugements de réalité en faisant évanouir la notion de valeur, ni de les rapporter à je ne sais quelle faculté par laquelle l’homme entrerait en relation avec un monde transcendant.

1079. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Quoiqu’il fût entré dans l’administration et les affaires, il avait toujours réservé à la psychologie une part de lui-même. […] Une fois la force constatée et comprise, la nature s’ouvre et les sciences entrent en révolution.

1080. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

Il restait toujours à la porte, et semblait ne pas vouloir entrer. […] Pour l’y faire entrer, il suffirait presque de supprimer sa mauvaise métaphysique, de traduire ses formules, de les réduire par l’analyse.

1081. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Mais ce qui a consacré sa réputation dans l’Europe, c’est sa bonté, c’est cette vertu qui ne permit jamais à la haine d’entrer dans son cœur, qui fit que, sans politique et sans effort, il pardonna toujours, et se serait cru malheureux de punir ; qui, avec ses amis, lui donnait la familiarité la plus douce, envers ses peuples la bienveillance la plus tendre, avec sa noblesse la plus touchante égalité ; ce sentiment si précieux qui quelquefois, dans des moments d’amertume et de malheur, lui faisait verser les larmes d’un grand homme au sein de l’amitié ; ce sentiment qui aimait à voir la cabane d’un paysan, à partager son pain, à sourire à une famille rustique qui l’entourait, ne craignit jamais que les larmes et le désespoir secret de la misère, vinssent lui reprocher des malheurs ou des fautes : voilà ce qui lui a concilié les cœurs de tous les peuples, voilà ce qui le fait bénir à Londres comme à Paris. […] L’orateur lui-même ne put entrer dans la chapelle, et prononça l’oraison funèbre de dessus un perron.

1082. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Mais il entrait, par les fenêtres, malgré les barreaux, des rayons de soleil. […] Il avait conçu cette trilogie, où l’honnête existence des femmes entrait tout entière. […] Velléda et Celtil entrent dans le temple, qui flambe. […] Il a fait, avant que d’entrer en matière, des cérémonies : parler d’Horace ? […] Il est incapable d’entrer dans le secret d’une âme.

1083. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Je n’entrerai donc pas dans l’exposition ni dans la discussion des opinions philosophiques précédentes, ce qui nous éloignerait entièrement de notre sujet. […] Vous voyez le liquide entrer très facilement sous la peau, à raison de la laxité du tissu cellulaire des lapins. […] Avant d’entrer dans le foie et après en être sorties, les parois de la veine cave sont beaucoup plus minces et offrent une structure tout à fait différente. […] Actuellement nous devons entrer plus profondément dans la glycogénie et étudier les changements du sang qui coexistent avec l’exercice de cette fonction dans le foie. […] Entrerait-elle dans la constitution des acides de la bile ?

1084. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [M. de Latena, Étude de l’homme.] » pp. 523-526

Mais le doute ne tarde pas à être éclairci par sa rougeur ou son air de contrariété, par son calme affecté ou sa triste préoccupation. » La Bruyère, sans entrer dans ces nuances un peu prolongées, avait dit vivement : « Une femme qui n’a jamais les yeux que sur une même personne, ou qui les en détourne toujours, fait penser d’elle la même chose. » Mais, dans bien des cas, on éprouve chez M. de Latena la satisfaction de rencontrer des pensées justes, exprimées avec une attention et une description circonstanciée qui montre qu’elles sont bien nées, en effet, dans l’esprit de l’auteur : son seul soin est d’être élégant d’expression en même temps que fidèle.

1085. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « SAINTE-BEUVE CHRONIQUEUR » pp. -

Olivier avait ensuite à coordonner les nombreux éléments que chaque courrier lui apportait : il les fondait en un travail d’ensemble, dans lequel il faisait entrer aussi les matériaux qu’il recevait d’autres personnes et ceux qu’il y ajoutait de son propre fonds.

1086. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIII » pp. 133-140

M. de Maistre écrivait il y a bien longtemps : « Qu'on me donne la feuille des ordinations en France, et je pourrai prédire de grands événements. » Il voulait dire par là que, s’il avait vu, vers 1817, de grands noms, les enfants d’illustres familles entrer en foule dans le clergé pour réparer les brèches qu’avait faites l’impiété voltairienne de leurs pères, il aurait bien auguré de l’avenir de la religion en France.

1087. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. L’Angleterre en 1688 et la France en 1830 »

Quand, à force de folies et de crimes, les Stuarts et leurs conseillers eurent réuni contre eux, dans une haine commune, anglicans, presbytériens et puritains, les grands seigneurs anglais comprirent qu’il était temps d’agir, et entrèrent en pourparlers avec Guillaume.

1088. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

Mais lorsque Byron eut débuté vers 1812, Scott nous avoue ingénument qu’il sentit qu’un trop dangereux rival allait entrer dans la lice ; et comme d’ailleurs la veine poétique qu’il avait suivie commençait à tarir, il se hâta de l’abandonner, et se jeta dans la prose et le roman.

1089. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Une âme en péril »

L’abbé se figure avoir remué Paris, être entré dans la gloire.

1090. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Rêveries sur un empereur »

Or  et nous entrons ici dans le rêve  que pourrait-on attendre aujourd’hui d’un monarque absolu qui, un siècle après la Révolution, aurait, au fond, la même notion du pouvoir royal et le même genre de sérieux et de bonne volonté que les rois-prêtres de jadis, qu’un Philippe-Auguste, un Louis IX ou un Charles V, et qui, jeté dans un monde totalement différent du leur, joindrait à cela les lumières auxquelles est parvenue, depuis ces grands princes, la conscience de l’humanité ?

1091. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Pour encourager les riches. » pp. 168-175

Il leur est plus difficile d’entrer dans le royaume de Dieu qu’à un câble de passer par le trou d’une aiguille. » Puisque l’Évangile même reconnaît implicitement que la charité leur est si malaisée, il est excellent que des louanges et des honneurs publics, et des décorations, et de la réclame et des « échos », payés ou non, encouragent ces infortunés à s’arracher les entrailles, et les aident à passer par ce chas, qui figure pour eux la porte de l’affranchissement et du salut.

1092. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Heredia, José Maria de (1842-1905) »

Il a compris que l’office et le bienfait de la littérature consistent surtout à ouvrir au public des trésors cachés et à faire entrer dans le domaine de tous ce qui était auparavant l’exclusive propriété de quelques spécialistes volontiers jaloux.

1093. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

Sully Prudhomme, avec ses poèmes, la Justice, le Bonheur, a voulu, et cet effort mérite tous les éloges, faire entrer dans les solides cadres de ses dogmes moraux et de ses conceptions sociales, la matière frémissante d’une riche sensibilité que tout ébranle, que tout froisse et meurtrit.

1094. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « I »

France devint très légitimement le nom d’un pays où il n’était entré qu’une imperceptible minorité de Francs.

1095. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre II : Termes abstraits »

Deux ou plusieurs objets, physiques ou intellectuels, sont en rapport l’un avec l’autre, en vertu de quelque état de conscience complexe où ils entrent tous deux, quand même cet état de conscience complexe se réduirait simplement à les penser ensemble.

1096. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VI, première guerre médique »

Sa réponse, digne d’une tribu fétichiste gouvernée par un astrologue, fut qu’une antique coutume lui défendait d’entrer en campagne avant la pleine lune ; or on était au dernier quartier.

1097. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’Empereur Néron, et les trois plus grands poëtes de son siècle, Lucain, Perse & Juvénal. » pp. 69-78

Il entra dans la conspiration de Pison contre l’empereur.

1098. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Voiture, et Benserade. » pp. 197-207

Benserade faisoit entrer dans ses allusions jusqu’aux aventures les plus secrettes, mais toujours d’une manière fine & piquante.

1099. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 18, que nos voisins disent que nos poëtes mettent trop d’amour dans leurs tragedies » pp. 132-142

Un autre s’est mis au hazard de se rompre vingt fois le col, parce qu’il trouvoit plus galand de se guinder à l’aide d’une échelle de corde dans l’appartement de sa femme, que d’y entrer par la porte.

1100. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 41, de la simple récitation et de la déclamation » pp. 406-416

Je conçois donc que le génie qui forme les excellens déclamateurs, consiste dans une sensibilité de coeur, qui les fait entrer machinalement, mais avec affection, dans les sentimens de leur personnage.

1101. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 46, quelques refléxions sur la musique des italiens, que les italiens n’ont cultivé cet art qu’après les françois et les flamands » pp. 464-478

Mais je ne veux point entrer d’avantage dans l’examen du mérite de la musique françoise et de la musique italienne.

1102. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 2, du génie qui fait les peintres et les poëtes » pp. 14-24

J’ai supposé que le sang de celui qui compose s’échauffât ; car les peintres et les poëtes ne peuvent inventer de sang froid : on sçait bien qu’ils entrent en une espece d’entousiasme, lorsqu’ils produisent leurs idées.

1103. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Léon Feugère ; Ambroise-Firmin Didot »

C’est un de ces esprits qui se tiennent sur la frontière de la littérature proprement dite et de la philologie, mais qui entrent également dans les deux pays.

1104. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Auguste Nicolas »

Nous sommes tellement sur la lisière de la Critique qu’il faut nous le rappeler sans cesse pour n’être pas tenté d’y entrer.

1105. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paria Korigan » pp. 341-349

Il a réussi, comme réussiront toujours les livres vrais dans les sociétés décadentes qui meurent de leurs mensonges, chez qui la langue littéraire est usée à force d’avoir servi, et où les esprits, brûlés par les piments d’une littérature à ses dernières cartouches et à ses dernières balles mâchées, reviennent aux livres qui apportent la sensation rafraîchissante du naturel, du primitif et du simple… Bien avant Cladel, madame George Sand avait eu l’idée de cette littérature de terroir ; mais elle ne pouvait y entrer que comme un bas-bleu qu’elle était, un bas-bleu armé de toutes pièces prises à l’arsenal de toutes les bêtises philosophiques, philanthropiques et démocratiques de ce temps, et gâtant tout de son bas-bleuisme et de ses préfaces explicatives.

1106. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Préface » pp. -

Sa fantaisie peut être charmante ou puissante, mais le roman dans lequel il peut très-bien entrer de la fantaisie (voir le Tristram Shandy de Sterne), doit toujours prendre sa base dans la réalité, qu’il idéalise ou qu’il n’idéalise pas, mais qu’il ne peut jamais fausser.

1107. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « Introduction »

Il est entré, depuis lors, dans le langage courant de la presse et de la politique, avec ce sens : rapprochement entre la République et l’Église, alliance de la démocratie et du catholicisme, rentrée en faveur du pouvoir religieux au sein de la société civile, restauration du règne social de Jésus.

1108. (1915) La philosophie française « II »

Seulement, elle ne se fie pas au procédé qui consiste à prendre telle ou telle idée et à y faire entrer, de gré ou de force, la totalité des choses.

1109. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Il n’entrait pas dans mon plan de le rechercher ; il me suffisait de constater le fait et d’en noter les conséquences. […] Stendhal (Henri Beyle) était entré avant eux dans cette voie. […] « Alors, il lui entra une pensée de l’enfer dans le cœur. […] En un temps où le journal entrait partout, il est entré avec le journal là où le roman ne s’était jamais introduit. […] Les grâces de l’esprit ou les séductions de l’imagination entrent-elles pour quelque chose dans leur culte ?

1110. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Dans quel discours de centre gauche voulez-vous faire entrer une phrase comme celle-ci ? […] Bref, il entra avec lui. […] Il fallait donc faire entrer beaucoup de figures dans cet album, y faire entrer beaucoup de textes, et réduire à son quasi minimum la part et l’office de l’historien littéraire et du critique. […] Elle entrait avec lui dans l’analyse plus ou moins sincère de son âme. […] Il savait gré au contraire à Bernadotte d’être entré après lui dans les bonnes grâces de Désirée Clary.

1111. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Ce caractere me paroît si estimable, que je me le proposerai toûjours pour modelle dans la dispute où je suis obligé d’entrer. […] Je vais donc une fois pour toutes faire ma declaration sur l’écriture, afin de ne la plus mêler dans une dispute prophane, et où l’on est scandalisé, je le repete, de la voir entrer. […] Entrons en matiere. […] Et les chiens et les chats entreront-ils décemment dans la comédie ? […] Nous ne confondons point le bas avec le familier, le médiocre avec le sublime, et en attachant ainsi aux mots leur idée propre, nous y joignons encore toutes les idées accessoires que les différentes circonstances y font entrer.

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