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1034. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIII. Des panégyriques en vers, composés par Claudien et par Sidoine Apollinaire. Panégyrique de Théodoric, roi des Goths. »

Il devint conquérant et homme d’état, protégea Byzance, subjugua Rome, la répara et l’embellit après l’avoir conquise, joignit partout les lumières au courage, établit différents tribunaux pour juger les Italiens et les Barbares, et fit en même temps une multitude de lois sages pour réunir les deux nations divisées, à peu près comme le vainqueur de Darius eut le projet de réunir les Grecs et les Perses.

1035. (1888) Poètes et romanciers

Il faut s’entendre ; car ce mot Nature offre des sens distincts, des interprétations au moins très différentes. […] Hugo a du reste deux façons très différentes de considérer la nature. […] il aime trop souvent, et il y a trop de dates différentes au bas de ses chants d’amour. […] Il s’y porte critique habile et pénétrant des différents dogmatismes. […] Ces deux parties ont été composées à deux époques distinctes de la vie de l’auteur et sous des impressions différentes.

1036. (1897) Aspects pp. -215

D’ailleurs toute latitude n’est-elle pas laissée à qui tente les différents modes d’expression poétique ? […] Il y apprend qu’un congrès doit s’ouvrir à Prague le 1er juin 1848, congrès où se réunissent des délégués de différentes nations slaves. […] Une série de personnages en représentent les différents états d’esprit. […] Eekhoud nous donne la sensation d’un terroir différent du nôtre. […] J’ai démontré naguère43 quelles étaient les fonctions différentes de la prose et du vers.

1037. (1774) Correspondance générale

— Par un petit commerce qui leur était connu et qu’ils avaient autorisé. — Qu’est-ce que ces nippes que vous avez déposées en différents endroits ? […] Luneau sur les différents points de son Mémoire, le zèle de la vérité qui le consume m’aurait secondé, qu’il se serait tu de plusieurs choses dont il ne doute aucunement, quoiqu’elles soient fausses, et qu’il aurait parlé plus correctement des autres. […] Les idées qu’on transplante de Paris à Pétersbourg prennent, c’est certain, une couleur différente. […] Quand les fonctions qu’elles imposent sont importantes, le cas est différent. […] Je suis chargé de publier les statuts des différents établissements que Sa Majesté a formés pour l’utilité de ses sujets.

1038. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Doit-on croire qu’elle ait éprouvé à son égard un sentiment différent de l’estime, plus tendre et plus passionné ? […] L’effet fut immédiat, mais très différent de celui qu’avaient escompté les conjurés. […] Il a pu appliquer son génie à des sujets différents ; ce génie restait le même, c’est-à-dire essentiellement lyrique. […] Beyle est de ceux qui n’éprouvent ni n’éveillent la sympathie ; ils se sentent différents des autres, ou, comme ils disent, supérieurs ; ils font le vide autour d’eux. […] La société ne fait-elle pas de l’homme, suivant les milieux où son action se déploie, autant d’hommes différents qu’il y a de variétés en zoologie ?

1039. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Prose et poésie veulent des rites différents. […] Et s’il est permis de condenser en théorie les abondantes réflexions de Lamartine sur la poésie…, etc : deux poésies donc, non seulement toutes différentes l’une de l’autre, mais encore volontiers brouillées l’une avec l’autre. […] poésie et peinture relèvent, sous des aspects différents, de lois identiques, m’écrit de Graveson M.  […] Certes nous avons pris des chemins très différents, et à mon avis même, M.  […] Mais pour bien comprendre la qualité et le rôle différents qu’il leur attribue d’ impulsion, d’ induction ou d’ irradiation, il faut connaître les bases de sa synthèse.

1040. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

La spirituelle préface qu’il a ajoutée à sa pièce a nettement défini la catégorie des poëtes, à part et en dehors des écrivains plus ou moins philosophes ou gens de lettres, qui sont deux classes différentes et inférieures. […] Je ris encore en pensant que j’ai passé il y a quelque temps deux heures avec vous sans vous rien dire de votre bel article sur Racine, et je venais d’en parler toute la matinée à quatre personnes de différentes opinions, à qui je disais ce que j’en pense. […] Tout mon cœur est pris par votre émotion profonde, vous êtes un poëte et cependant un homme, etc. » Mais je donnerai une partie du post-scriptum parce qu’il est d’un ton différent, toujours affectueux, mais non approbateur.

1041. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Si la maxime est vraie : « Il n’y a que d’une sorte d’amour, mais il y en a mille différentes copies, » celui de M. de La Rochefoucauld et de Mme de Longueville pourrait bien n’être, en effet, qu’une copie des plus flatteuses. […] Mais ni son esprit ni sa grandeur n’ont pu empêcher qu’on n’en ait fait des jugements bien différents. […] Plus rien de ce second paragraphe : « Les uns croient que c’est outrager les hommes, etc. » Après la fin du premier, où il est question des jugements bien différents qu’on a faits du livre, on saute tout de suite au troisième, en ces termes : « L’on peut dire néanmoins que ce traité est fort utile, parce qu’il découvre, etc., etc. » Les autres petits changements ne sont que de style.

1042. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

J’imagine un temps, encore lointain, où, toutes les littératures ayant parcouru leur cycle naturel, le critique, accablé sous la masse énorme des choses écrites, serait obligé de ne retenir que les œuvres clairement caractéristiques des différents génies nationaux aux diverses époques : il me semble que l’œuvre de Racine aurait alors une autre importance et un autre intérêt que celle de son grand rival. […] Mais qui ne voit que c’est là une manière essentiellement différente, qui n’a rien de commun avec la première, et que l’une ne peut, en aucun cas, être substituée à l’autre ? […] Un homme entre deux femmes (Andromaque, Bajazet), un amant qui se sépare de sa maîtresse pour des raisons de convenance (Bérénice), la lutte entre deux frères de lits différents ou entre une mère ambitieuse et un fils émancipé (Britannicus), un père rival de son fils (Mithridate), même une femme amoureuse de son beau-fils (Phèdre), ce sont là des choses qui se voient, des situations où nous pouvons, un beau jour, nous trouver impliqués.

1043. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Différentes classes de précieuses. — Leur caractère général. — Écrits relatifs aux précieuses. — L’abbé d’Aubignac, l’abbé de Pure, Somaise, Molière. […] Cependant beaucoup d’honnêtes gens suivaient les cercles de mademoiselle de Scudéry : entre autres, le bon duc de Saint-Aignan, que madame de Sévigné appelait le paladin par éminence, le vengeur des torts, l’honneur de la chevalerie, M. et madame Duplessis-Guénégaud, Sarrazin, Godeau, qui chez mademoiselle de Scudéry était le mage de Sidon, et à l’hôtel de Rambouillet n’était que le nain de Julie, tant les proportions étaient différentes entre lui et chacune de ces deux femmes. […] La gouvernante la plus à habile est d’une condition différente de son élève, et n’a jamais la bienséance rigoureusement nécessaire.

1044. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

C’est ce que Corneille et Racine ont fait avec un art prodigieux, et chacun avec des procédés bien différents. […] Assez longtemps, on nous a donné les mêmes tragédies sous des noms différents, assez longtemps, les continuateurs, exagérant ce qu’il y avait de défectueux dans nos chefs-d’œuvre sans en reproduire les beautés, nous ont montré des personnages antiques habillés à la moderne, ou des modernes parlant un vieux langage ; la tragédie française, d’imitation en imitation, est arrivée, à fort peu d’exceptions près, à ne plus être qu’un moule banal où l’on jette des entrées et des sorties extrêmement bien motivées, sans s’occuper de faire agir et parler les personnages d’une manière neuve et attachante. […] La versification de Racine est sans doute admirable, mais celle de Corneille, de Molière et de La Fontaine, est admirable aussi par des qualités toutes différentes.

1045. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

Ne croyez pas que ce soit que je sois heureux que La Fontaine fût à demi Poitevin, non, ce n’est pas ma raison, mais c’est que, quand on a affaire à un homme qui a deux ascendances, deux pays différents et très différents, on est absolument dispensé de faire l’étude ethnographique et de se demander quelle est l’influence de la race sur le personnage en question. […] Mais quand il s’agit, par exemple, de Balzac, ou quand il s’agit, par exemple de La Fontaine, d’un homme qui a deux ascendances très différentes au point de vue ethnique, il n’y a rien à dire à ce point de vue, il y a à dire simplement qu’il est de race française, et c’est bien exactement ce qu’il y a à dire aujourd’hui.

1046. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Il a couché sur ces reins fauves et musculeux où semblent avoir grandi trois hommes d’un mérite inégal et d’un génie différent, mais trois maîtres : Téniers, Callot, Rubens ! […] Si nous voulons nous rendre compte de nos différents ordres d’impressions, le drolatique n’est pas le fantastique, mais il y touche par le côté heureux et dilaté de la nature humaine. […] … Doré, qui est un artiste vrai, a pensé, lui, à bien autre chose qu’à daguerréotyper tout le mobilier d’une époque, armes et bagages, et il s’est mis à peindre, en pied et en esprit, les divers personnages des Contes, puis, s’inspirant des différentes scènes de ce drame multiple, à composer des tableaux.

1047. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

L’historien, lorsqu’il a pour guide dans la suite du récit un homme d’État qui est très intéressé dans les principales actions et qui les raconte, doit donc, à chaque pas, s’éclairer, s’il se peut, de témoignages différents et contradictoires. […] En définitive, et à les voir d’aussi près que possible, le serviteur et le roi ne semblent pas tellement différents de ceux de la tradition ; ils sont moins purs, ils sont plus rudes et plus marqués, mais au fond ils sont les mêmes.

1048. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Un petit nombre abandonne la foule, demande les yeux levés la richesse du ciel, et gagne les seuls biens réels, vérité, sagesse, grâce, et une paix pareille à celle de là-haut… Alors il se met à examiner les différents jeux, ces cailloux de différentes couleurs que s’amusent à ramasser les hommes et qu’ils continuent souvent de rechercher jusque dans la retraite et la solitude : car la plupart ne la désirent que pour s’y plus abandonner à leurs goûts favoris, et pour mieux caresser leur passion secrète.

1049. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

» Ici nous retrouvons quelques-unes des idées particulières et, si l’on veut, des préventions de Vauvenargues, un reste de gentilhomme, ou plutôt un commencement de grand homme ambitieux, qui aimerait mieux franchement être Richelieu que Raphaël, avoir des poètes pour le célébrer que d’être lui-même un poète ; qui aimerait mieux être Achille qu’Homère : « Quant aux livres d’agrément, ose-t-il dire, ils ne devraient point sortir d’une plume un peu orgueilleuse, quelque génie qu’ils demandent ou qu’ils prouvent. » Il ne permet tout au plus la poésie à un homme de condition et de ce qu’il appelle vertu, que « parce que ce génie suppose nécessairement une imagination très vive, ou, en d’autres termes, une extrême fécondité, qui met l’âme et la vie dans l’expression, et qui donne à nos paroles cette éloquence naturelle qui est peut-être le seul talent utile à tous les états, à toutes les affaires, et presque à tous les plaisirs ; le seul talent qui soit senti de tous les hommes en général, quoique avec différents degrés ; le talent, par conséquent, qu’on doit le plus cultiver, pour, plaire et pour réussir. » Ainsi la poésie, il ne l’avoue et ne la pardonne qu’à titre de cousine germaine de l’éloquence, et qu’autant qu’elle le ramène encore à une de ces grandes arènes qui lui plaisent, à l’antique Agora ou au Forum, ou à un congrès de Munster, en un mot à une action directe sur les hommes. […] Il n’y a qu’un nom pour les passions que les mêmes objets font naître mais les objets ont tant de faces, et peuvent être envisagés dans des jours si différents, que les sentiments qu’ils inspirent ne se ressemblent en rien… Par notre idée nous ennoblissons nos passions, ou nous les avilissons ; elles s’élèvent ou descendent, selon les cœurs.

1050. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Je parlais l’autre jour d’un journal, de celui du duc de Luynes ; en voici un d’un genre tout différent. […] Mais le poids des raisons différentes me tire étrangement par accès et m’entraîne en des sens contraires.

1051. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Il était très attentif à se conformer aux mœurs et usages des différents pays, à ne les choquer en rien ; il s’y pliait entièrement pour les mieux comprendre et embrasser. […] Il juge très bien, à première vue, du changement de configuration du sol, et de l’ensevelissement de l’ancienne Rome : la forme des montagnes et des pentes n’est plus du tout la même, et il tenait pour certain « qu’en plusieurs endroits nous marchions sur la tête des vieux murs et sur le faîte des maisons tout entières. » La liberté de vie à Rome lui paraît bien différente de celle de Venise : la sûreté y manque.

1052. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

Il les observe, il les écoute, tout comme fera plus tard en pareil cas Gil Blas, cette fine mouche ; — et, en général, il est âne à fort observer et fort écouter les différentes sortes de maîtres au service desquels il va successivement passer ; si, en sa qualité d’âne, il n’est pas toujours au salon, à la cuisine ou dans l’alcôve, en cette même qualité il a l’oreille longue et fine, et il entend de loin. […] Bétolaud, le traducteur habile d’Apulée et rapproché de la source, n’a point donné dans ces explications tourmentées et forgées après coup ; mais lui-même il n’a pu s’abstenir de sa supposition gratuite quand il a dit : « Sans doute ce mythe avait originairement, dans la tradition païenne, un sens bien certain et bien complet ; mais il avait été amplifié par différents auteurs, et insensiblement, la forme ayant prévalu sur le fond, ce ne fut plus qu’une espèce de conte fantastique… » Je ne crois pas que les choses se passent ainsi à l’égard de ces charmantes fleurs qu’on appelle les contes populaires ou les contes de fées.

1053. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

C’est, redirai-je d’après lui à mon tour, c’est être ou avoir été amis, avoir eu, à une certaine heure de jeunesse, des sentiments vifs et purs en commun ; avoir eu volontiers mêmes vues à l’horizon, mêmes perspectives et mêmes vœux, par le seul fait de cohabitation morale dans un même navire ; ou, dans des navires différents, avoir fait route quelque temps de conserve sous les mêmes astres, avoir jeté l’ancre un moment côte à côte dans de belles eaux ; s’être connus et goûtés dans des saisons meilleures ; sentir, même en s’éloignant, qu’on est, malgré tout, de la même escadre, qu’on flotte ensemble, qu’on est à bord d’une même expédition, qui s’appelle pompeusement le siècle, qui comprend environ un quart, de siècle et qui, pour la plupart, n’ira guère au-delà. […] Quelque chose du même esprit de rénovation soufflait un peu partout dans le jeune Clergé averti : il fit en ces années de grands efforts et des progrès dans des directions différentes et sur des lignes parallèles.

1054. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

Il essaye de se mettre au point de vue de Marie, et quand elle a fort raisonné sur ce qu’il implore d’elle et qu’elle a épilogué sur les différentes manières d’aimer et sur celle même qu’elle ne comprend pas, il lui dit : « Eh bien ! […] » La situation se dessine vivement, ainsi que les caractères : il y a au fond deux natures et deux conditions différentes en jeu.

1055. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Cette année même, j’ai remarqué deux de ces discours d’un genre bien différent : l’un prononcé à Paris pour la rentrée de la Cour de cassation par M. l’avocat général Charrins, et qui nous offrait un vivant portrait du très-éloquent avocat de Toulouse, défenseur heureux de tant d’accusés politiques, M.  […] Il suppose, avec plus de subtilité sans doute que de fondement, et il a l’air de croire que Malherbe n’affectait ainsi en sa prose toutes ces phrases populaires que pour faire éclater davantage la magnificence de son style poétique par le contraste de deux genres si différents.

1056. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

A la faveur d’un cadre mythologique déjà bien vieux, l’auteur est amené à dire son avis sur la poésie et à passer en revue les différents poëtes du jour, les bons et les mauvais. […] Il suivait presque indifféremment telle ou telle de ses veines ; il ne se rendait nullement compte de la disproportion prodigieuse que mettrait la postérité et que mettaient déjà ses contemporains entre les différentes productions de son esprit.

1057. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Lorsqu’il a eu à parler de Mme Roland, comme s’il s’agissait avant tout de la disculper et de la défendre, il a essayé de diminuer son rôle actif auprès de son mari et sa part virile d’influence : il s’est refusé également à admettre qu’il se fût logé dans ce cœur de femme aucun sentiment autre que le conjugal et le légitime, ni aucune passion romanesque : « Écoutez-les, disait-il hier encore, en s’adressant par la pensée aux différents historiens ses prédécesseurs et en les indiquant du geste tour à tour : ceux-là, soit admiration sincère pour le mérite de Mme Roland, soit désir de rabaisser celui des hommes qui l’entouraient, voient dans la femme du ministre la tête qui dirige et son mari et les législateurs qui le fréquentent, et répétant un mot célèbre : Mme Roland, disent-ils, est l’homme du parti de la Gironde ; — ceux-ci, habitués à se laisser aller à l’imagination du romancier ou du poète, transforment l’être qu’ils ont créé en nouvelle Armide, fascinant du charme de ses paroles ou de la douceur de son sourire ceux qu’elle réunit dans ses salons ou qu’elle convie à sa table ; — d’autres enfin, scrutateurs indiscrets de la vie privée, se placeront entre la jeune femme et son vieux mari, commenteront de cent façons un mot jeté au hasard par cette femme, chercheront à pénétrer jusqu’aux plus secrets sentiments de son âme, compteront les pulsations de son cœur agité, selon que telle ou telle image, tel ou tel souvenir l’impressionne, et montreront sous un voile transparent l’être vers lequel s’élancent sa pensée et ses soupirs ; car à leur roman il faut de l’amour. » Et il ajoute, plein de confiance dans le témoignage qu’il invoque : « Mme Roland a raconté elle-même avec une simplicité charmante ce qu’elle a pensé, ce qu’elle a senti, ce qu’elle a dit, ce qu’elle a fait. » Eh bien ! […] En maint endroit de cette libre et charmante Correspondance elle a des gaietés, des élans et des entrains à ravir, — quand elle parle de la vie des champs, de ses occupations au Clos, de ses différentes manières d’être à Villefranche, à Lyon, à la campagne : « A la campagne, je pardonne tout…, à Lyon, je me moque de tout…, à Villefranche, je pèse tout… » La campagne surtout l’inspire : « Pends-toi, friand Crillon, nous faisons des confitures, du raisiné et du vin cuit, des poires tapées et du bonbon, et tu n’es pas ici pour les goûter !

1058. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Il avait commencé par tâter le désert à sa lisière et sur des points différents. […] La situation des femmes, chez les Touareg, est digne de toute attention ; elle n’est pas du tout celle des femmes arabes musulmanes et dénote des origines toutes différentes ou même contraires.

1059. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

J’aurais mieux aimé toutefois, je l’avoue, un peu plus d’impartialité ou de curiosité à sa rencontre, une information plus complète, et que l’éditeur, au lieu de considérer comme réfutées par la présente Correspondance les différentes accusations dont ce guerrier courtisan a été l’objet, daignât les discuter davantage, qu’il opposât le pour et le contre, maintînt en présence les contradictions réelles ; qu’il s’appliquât enfin à combiner les différents traits qui sont transmis à son sujet, et qui contrastent sans se détruire.

1060. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

(car je ne nierai pas qu’il n’y eût quelque confusion en plus d’une demande), enfin des conditions un peu différentes de celles qui, la veille encore, suffisaient. […] Je conçois, Messieurs (et d’assez beaux noms autour de moi me le disent), que le divorce entre les différentes applications de la pensée ait cessé de nos jours, qu’un noble esprit habitué à tenter les hautes sphères, à parcourir la région des idées en tous les sens, ne se croie pas tenu à circonscrire son activité sur tel ou tel théâtre, qu’il ne renonce pas à sa part de citoyen, à faire peser ou briller sa parole dans les délibérations publiques, à compter dans l’État ; — je conçois, Messieurs, et même j’admire un tel rôle ; mais ce n’en est pas moins un aimable contraste que cette modération de désirs et, si l’on veut, d’idées, chez un homme aussi distingué, aussi désigné, et qui pouvait espérer beaucoup.

1061. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIIe entretien. Tacite (1re partie) » pp. 57-103

XVI On se perd quand on analyse ce sublime discours d’empire dans les profondeurs de raison, de pénétration, de prévoyance, de connaissance du cœur humain et de l’opinion des différentes classes du peuple qu’il révèle chez le vieux Galba. […] Les officiers partent pour aller retenir dans leur devoir les différents corps casernés dans la ville ; mais les partisans d’Othon les ont prévenus.

1062. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Il ne faut pas oublier cependant que l’Art poétique est le terme d’une évolution commencée avant Descartes, et par conséquent hors de son influence : il est l’expression complète de l’esprit classique, qui n’a point son origine et sa cause dans l’esprit cartésien ; mais l’esprit classique et l’esprit cartésien sont deux effets parallèles et deux manifestations formellement différentes d’une même cause, d’un certain esprit général qui s’est trouvé formé au commencement du xviie  siècle d’une association d’éléments et par un concours d’influences dont je n’ai pas ici à tenter l’analyse. […] Il entrevit alors cette vérité importante : que le mouvement général de la littérature se compose d’un grand nombre de mouvements particuliers, de vitesses très inégales ; qu’il y a pour une langue, et qu’il y a pour chaque genre des points de perfection qui sont atteints à des moments très différents : le progrès commence à peine d’un côté, que la décadence se fait sentir de l’autre.

1063. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre X. Les sociales »

Le parnassien est un pharisien ; lui aussi se satisfait à se sentir différent ; il jouit de l’impeccabilité et du relief de sa correction et son expression cherchée laisse voir ce plaisir vaniteux. […] Quelquefois, Tailhade pille trop à la fois, se pare de trop de strass différents, s’applique trop à nous paraître « quelque chose d’estomirande qui, tout d’abord, fait issir dans les entrailles une copieuse vérécundie ».

1064. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Elles avaient l’une et l’autre trop d’esprit, un esprit trop exigeant, et elles étaient de générations trop différentes. […] Elle ne voyait volontiers dans les différentes manières d’être que des variétés de la sottise universelle.

1065. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Le public a vainement essayé de le suivre dans les différents siècles, dans les différentes régions du globe ; il nous a fait passer en revue les Druides, les Gaulois, les Romains, César, les Francs et les Saxons, Clovis, Louis XIV.

1066. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

En allant visiter les îles Borromées, il nous parle du saint si vénéré, de Charles Borromée, ce grand personnage, bienfaiteur du pays, et qui a partout laissé sa trace : « Il est singulier qu’un homme qui a si peu vécu ait pu faire tant de choses de différents genres, toutes exécutées dans le grand, et marquant de hautes vues pour le bien public. » Il traite assez lestement ce petit faquin de lac Majeur qui s’avise de singer l’Océan et d’avoir des tempêtes : Les bords du lac, dit-il, sont garnis de montagnes fort couvertes de bois, de treilles disposées en amphithéâtre, avec quelques villages et maisons de campagne, qui forment un aspect assez amusant. […] C’est ainsi que dans un genre tout différent et dans une pensée toute parisienne, après avoir discuté avec impartialité des deux musiques italienne et française, il ajoutera : « Je souhaiterais seulement voir établir à Paris un Opéra italien, en laissant subsister le nôtre tel qu’il est. » C’est ainsi encore qu’en visitant le Forum, et en se rappelant que la première pierre milliaire était au milieu, et que c’était de là que partaient toutes les grandes routes dans l’Empire, il proposera quelque chose de pareil dans notre pays : En France, où nous avons fait sous ce règne-ci, disait-il, tant de beaux grands chemins, ne ferait-on pas bien de placer, de lieue en lieue, de pareilles petites colonnes numérotées, à commencer par la première, placée au centre de Paris sur le Pont-Neuf, au pied de la statue de Henri IV ?

1067. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Je n’ai parlé que du théâtre ; mais c’est que le théâtre est le seul genre de littérature auquel puissent être appliqués des systèmes de composition différents. […] Ce sont, disent-ils, les écrivains modernes qui ont imité les auteurs anciens, au lieu de créer comme eux ; qui leur ont emprunté, avec les formes de leurs poèmes, le fond même de leurs sujets et de leurs idées, au lieu de traiter, sous des formes différentes, des sujets et des idées appartenant à l’histoire, à la religion, aux mœurs des nations chrétiennes.

1068. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Le lynx des mots est devenu le lynx des hommes ; car l’histoire de la comédie, c’est l’histoire de tous les peuples, concentrée dans le cadre de leurs théâtres, et l’inventaire des différentes civilisations. […] Dans cette histoire de la comédie inédite, qui a passé avec les hommes qui la jouaient sans laisser des œuvres après elle, ce n’est ni la comédie ni l’histoire qui m’ont le plus intéressé, mais l’auteur lui-même, cet esprit, confisqué jusqu’ici par la science, doué de tant de forces différentes, et qui, sorti enfin de ses études spéciales, me donne aujourd’hui l’occasion de parler de lui pour la première fois !

1069. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

Après Joseph de Maistre, après ce magnifique livre du Pape, qui semblait si impérieusement péremptoire sur la question d’infaillibilité, Saint-Bonnet a écrit un livre identique de doctrine, mais différent de raisons et de preuves, et qu’il n’a pas craint d’appeler, du nom de la question même : l’Infaillibilité. […] Je signalerai aussi le merveilleux passage où l’auteur de l’Infaillibilité applique à l’Église le mot étonnant d’Hippocrate : « Si l’homme était un, il ne mourrait pas », et enfin tous les corollaires de cet axiome qu’il a trouvé et qui eût réduit Pascal au silence : « Toute loi n’est qu’un miracle perpétuel. » Seuls, ces différents chapitres, lus à part de l’œuvre entière, donneraient une idée suffisante, à qui craindrait d’aborder un livre si grave et si gros, des sveltes facultés de l’homme qui a pu l’écrire.

1070. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

qui a des bontés pour Jésus-Christ et qui lui accorde avec une magnanimité de vainqueur une place unique dans le Panthéon de l’humanité, ont employé, pour dire qu’ils osaient avoir une opinion différente de l’opinion du grand et fort Renan, une papelardise égale à celle de cet archipattepelu qui a introduit, avec le triple sophisme de la diminution, de la probabilité et du peut-être, la papelardise dans l’histoire ! […] Renan parle de situation trop tendue, et prétend que la résurrection de l’âme est tout à fait différente de l’immortalité… Mais qu’importe la rédaction des devises, quand les bonbons qu’elles enveloppent sont empoisonnés, et quand on n’est, comme Renan, dans l’ordre moral et littéraire… qu’une Brinvilliers-Siraudin !

1071. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

L’année 1586 nous présente un spectacle différent. […] En effet, qu’on suppose un orateur doué par la nature de cette magie puissante de la parole, qui a tant d’empire sur les âmes et les remue à son gré ; qu’il paraisse aux yeux de la nation assemblée pour rendre les derniers devoirs à Henri IV ; qu’il ait sous ses yeux le corps de ce malheureux prince ; que peut-être, le poignard, instrument du parricide, soit sur le cercueil et exposé à tous les regards ; que l’orateur alors élève sa voix, pour rappeler aux Français tous les malheurs que depuis cent ans leur ont causés leurs divisions et tous les crimes du fanatisme et de la politique mêlés ensemble ; qu’en commençant par la proscription des Vaudois et les arrêts qui firent consumer dans les flammes vingt-deux villages, et égorger ou brûler des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, il leur rappelle ensuite la conspiration d’Amboise, les batailles de Dreux, de Saint-Denis, de Jarnac, de Montcontour, de Coutras ; la nuit de la Saint-Barthélemi, l’assassinat du prince de Condé, l’assassinat de François de Guise, l’assassinat de Henri de Guise et de son frère, l’assassinat de Henri III ; plus de mille combats ou sièges, où toujours le sang français avait coulé par la main des Français ; le fanatisme et la vengeance faisant périr sur les échafauds ou dans les flammes, ceux qui avaient eu le malheur d’échapper à la guerre ; les meurtres, les empoisonnements, les incendies, les massacres de sang-froid, regardés comme des actions permises ou vertueuses ; les enfants qui n’avaient pas encore vu le jour, arrachés des entrailles palpitantes des mères, pour être écrasés ; qu’il termine enfin cet horrible tableau par l’assassinat de Henri IV, dont le corps sanglant est dans ce moment sous leurs yeux ; qu’alors attestant la religion et l’humanité, il conjure les Français de se réunir, de se regarder comme des concitoyens et des frères ; qu’à la vue de tant de malheurs et de crimes, à la vue de tant de sang versé, il les invite à renoncer à cet esprit de rage, à cette horrible démence qui, pendant un siècle, les a dénaturés, et a fait du peuple le plus doux un peuple de tigres ; que lui-même prononçant un serment à haute voix, il appelle tous les Français pour jurer avec lui sur le corps de Henri IV, sur ses blessures et le reste de son sang, que désormais ils seront unis et oublieront les affreuses querelles qui les divisent ; qu’ensuite, s’adressant à Henri IV même, il fasse, pour ainsi dire, amende honorable à son ombre, au nom de toute la France et de son siècle, et même au nom des siècles suivants, pour cet assassinat, prix si différent de celui que méritaient ses vertus ; qu’il lui annonce les hommages de tous les Français qui naîtront un jour ; qu’en finissant il se prosterne sur sa tombe et la baigne de ses larmes : quelle impression croit-on qu’un pareil discours aurait pu faire sur des milliers d’hommes assemblés, et dans un moment où le spectacle seul du corps de ce prince, sans être aidé de l’éloquence de l’orateur, suffisait pour émouvoir et attendrir ?

1072. (1874) Premiers lundis. Tome I « M.A. Thiers : Histoire de la Révolution française Ve et VIe volumes — I »

Le fanatisme héroïque des armées était lié avec le fanatisme brutal des populaces ; c’était la même exaltation, appliquée à d’autres objets et à des situations différentes ; les accès de l’un semblaient régler ceux de l’autre, et tous deux se balançaient, enchaînés par une espèce d’alternative ; ainsi chaque revers militaire réveillait de plus vives fureurs intestines, et chaque redoublement de cruauté présageait une victoire prochaine.

1073. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. L’Angleterre en 1688 et la France en 1830 »

Et d’abord, bien que l’esprit des deux Révolutions ait été le même au fond, et que les Parlements de Charles Ier, comme l’Assemblée nationale, aient voulu la liberté, cette liberté, de part et d’autre, s’est attaquée à des points divers et a revêtu des formes toutes différentes.

1074. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

En Allemagne, Goethe meurt le dernier de son siècle, après avoir vu passer presque tous les poètes nés avec lui ou de lui ; une ère différente, une ère de politique et de pratique sociale s’inaugure, et elle cherche encore ses hommes.

1075. (1875) Premiers lundis. Tome III «  La Diana  »

Je sais bien que quelque chose d’analogue ou d’approchant doit exister déjà grâce aux différentes Académies de province, aux Sociétés d’émulation, etc. ; mais il n’y a rien de complet en ce genre ; la dispersion, la dissémination est toujours ce qui nuit aux études provinciales.

1076. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIX. De la littérature pendant le siècle de Louis XIV » pp. 379-388

Les guerres religieuses avaient fait naître un esprit de parti qui change plusieurs histoires en plaidoyers théologiques ; l’esprit de corps, différent encore de l’esprit de parti, mais non moins éloigné de la vérité, dénature également les faits.

1077. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VI. De l’envie et de la vengeance. »

Il est des passions qui n’ont pas précisément de but, et cependant remplissent une grande partie de la vie ; elles agissent sur l’existence sans la diriger, et l’on sacrifie le bonheur à leur puissance négative ; car, par leur nature, elles n’offrent pas même l’illusion d’un espoir et d’un avenir, mais seulement elles donnent le besoin de satisfaire l’âpre sentiment qu’elles inspirent ; il semble que de telles passions ne sont composées que du mauvais succès de toutes ; de ce nombre, mais avec des nuances différentes, sont l’envie et la vengeance.

1078. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Avertissement »

Si j’avais eu à donner des conseils aux collégiens, je ne les aurais point donnés différents, ni même en général différemment.

1079. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les derniers rois »

Et cela est bien différent.

1080. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Pour encourager les riches. » pp. 168-175

Mais en réalité, c’est encore moins, s’il est vrai que la proportion entre la part de jouissance légitime et la part d’aumône chrétiennement due soit fort différente, et même inverse, dans un avoir familial de cent quatre vingt mille francs et dans une fortune de cent quatre-vingts millions.

1081. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

  Un acteur qui eut un grand succès dans les rôles naïfs, sous le nom de Bertolino, et qui jouit de la faveur particulière de Victor-Amédée Ier, duc de Savoie, il signor Nicolo Zeccha, fit partie de la troupe des Fedeli ; il paraît y avoir remplacé le Pedrolino de la troupe des Gelosi, avec une nuance un peu différente du caractère.

1082. (1911) La valeur de la science « Introduction »

Mais en regardant les choses de plus près, nous voyons comment ces ouvriers si différents collaborent à une œuvre commune qui ne pourrait s’achever sans leur concours.

1083. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « I »

Qu’est-ce qui caractérise, en effet, ces différents États ?

1084. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

Le trait commun à tous les courtisans, c’est le désir de plaire, c’est au moins la crainte de déplaire ; mais ils sont tous jetés dans des moules différents.

1085. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 124-134

On trouve encore dans les Mélanges du même Ecrivain, différens morceaux traduits de Tacite.

1086. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 439-450

Nous pouvons lui pardonner encore, sans qu’il nous en coute le moindre effort, d’assurer, avec sa modestie & sa bonne foi reconnues, que nous n’avons composé notre Livre que d’après ses Mémoires littéraires, que nous avons, ajoute-t-il, presque toujours pillés dans ce que nous avons dit d’un peu raisonnable, parce que ceux qui connoissent l’un & l’autre Ouvrage savent combien les jugemens en sont différens.

1087. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Voiture, et Benserade. » pp. 197-207

Le ministère l’employa en différentes occasions.

1088. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Addisson, et Pope. » pp. 17-27

Des différens portraits que sa plume, conduite par la fureur & la vengeance, fit alors, le portrait le moins chargé de tous fut celui d’Addisson.

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