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1127. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Nous voyons l’empereur Julien, dans sa défense et sa réforme du polythéisme, interdire la lecture d’Archiloque, dont il admire d’ailleurs la force d’âme à lutter, en se servant de la poésie, dit-il, pour alléger, par l’opprobre jeté sur ses ennemis, les maux que lui faisait le sort. » L’esprit chrétien fut encore plus sévère au poëte impur et diffamateur.

1128. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Il a l’air écrit avant les siècles de la pensée et de la vie chrétienne. […] C’est, pour lui, la certitude chrétienne. […] Voilà la signification religieuse de ce livre, tout pénétré de sentiment chrétien. […] Ces briques sont de quinze siècles, au moins, antérieures à l’ère chrétienne. […] — sont familiers avec Dieu et avec la mythologie chrétienne.

1129. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

que de plus haut… Issu seulement de ce que détiennent, sous l’expression puissamment réaliste, de spiritualisme chrétien ennemi et possédé de la Chair et, tel, comme démoniaque, les Fleurs du mal, Maurice Rollinat cependant méritait mieux qu’être une victime. […] Ils tournent d’abord leur phrase comme tout le monde, en langage français et chrétien. […] Je me les répétais en venant : c’est la parole des chrétiens pressés de présenter l’encens aux autels des Dieux de Romes… Non possumus ! […] Mais de plus, d’un idéalisme qui tient en même temps de l’idée Platonicienne, de l’idéalisme Allemand, de la sensibilité chrétienne et de l’attirance des sciences magiques (en quoi, plus que Mallarmé, il apparaît le donneur d’âme du Symbolisme — qui eut ses évagations occultistes et religieusement, ses Mystiques), Villiers, hanté de Sapience et de Beauté en soi, ne « pouvait pas » apercevoir le monde des réalités autrement qu’incohérent et laid ; mais avec une ironie comme désespérément saltante ! […] Genèse qui n’avait rien de spontané, et que nous avions prévue des éléments de sensibilité qui constituaient l’incompressible Idée Symboliste : spiritualistes, sataniquement chrétiens, dirions-nous, et imprécisément mystiques  évasion vers on ne sait quel au-delà.

1130. (1927) André Gide pp. 8-126

Le malheureux pasteur qui regardait l’état de joie comme obligatoire pour un chrétien, en est bientôt rudement précipité dans l’affreuse détresse. […] Lorsqu’il se contente de répudier les familles, les foyers, tous les obstacles à l’affranchissement et aux expériences vagabondes, on peut observer qu’au fond il s’exprime à peu près comme l’Evangile et recommande quelque chose d’analogue à l’ascétisme chrétien : « Si tu voulais, si tu savais, Myrtil, en cet instant, sans plus de femme ni d’enfants, tu serais seul devant Dieu sur la terre… A travers indistinctement toute chose, j’ai éperdument adoré. » Et cela n’a jamais été bien inquiétant, parce que la contagion de ce renoncement n’est pas à craindre. […] Le curieux est que son éducation chrétienne et puritaine se retrouve indirectement dans ce mépris de la chair, dont il use et mésuse comme d’une chose vile. […] Gide pousse plus loin l’équivoque et veut passer pour un véritable chrétien.

1131. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

C’est pourquoi je vous exhorte très-instamment comme hommes, comme chrétiens, comme pères, comme amis de votre pays, à lire cette feuille avec la dernière attention, ou à vous la faire lire par d’autres. […] Bien plus, quand je serais sûr que l’attorney général va donner ordre qu’on me poursuive à l’instant même, je confesse encore que dans l’état présent de nos affaires soit intérieures, soit extérieures, je ne vois pas la nécessité absolue d’extirper chez nous la religion chrétienne. […] Examinons donc les avantages que pourrait avoir cette abolition du titre et du nom de chrétien, ceux-ci par exemple : On objecte que, de compte fait, il y a dans ce royaume plus de dix mille prêtres, dont les revenus, joints à ceux de milords les évêques, suffiraient pour entretenir au moins deux cents jeunes gentilshommes, gens d’esprit et de plaisir, libres penseurs, ennemis de la prêtraille, des principes étroits, de la pédanterie et des préjugés, et qui pourraient faire l’ornement de la ville et de la cour978. […] La vérité chrétienne.

1132. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Croirait-on que, dans ces Pensées, Diderot s’amuse à jeter l’oignon des Égyptiens à la tête de la religion chrétienne, comme un voyou jette une pomme cuite à la tête d’un saltimbanque ? […] Il s’agit enfin de tous les soi-disant spiritualistes de notre âge, qui ont fait une pelure à leurs pauvres idées avec ce spiritualisme qui double si magnifiquement la religion chrétienne, comme l’hermine double un manteau royal ! […] Partout Diderot rentre à pleines voiles dans la grande voie et la grande tradition spiritualiste, et même sa haine insolente et stupide contre l’affreux conte du Christianisme, comme il l’appelle, ne l’empêche nullement de rendre justice aux tableaux d’une inspiration chrétienne, parce qu’elle est morale puisqu’elle est chrétienne, et que la morale est suffisante, à son estime, pour faire passer sur tous les détails de ce conte affreux.

1133. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Il est vrai que le titre ne promet pas beaucoup plus qu’une amplification de rhétorique touchant la religion chrétienne. […] Il a négligé volontairement le problème philosophique, le problème du sentiment religieux formulé dans la foi chrétienne, et s’est abstenu de traiter sérieusement le problème littéraire. […] Mais s’il se fût trouvé parmi les femmes du Consulat un esprit de la trempe de madame Du Deffandk, le livre de M. de Chateaubriand eût été qualifié plus sévèrement que l’Esprit des lois ; il aurait pu s’appeler sans injustice les Agréments de la religion chrétienne. […] Il n’a jamais la netteté philosophique ou la ferveur chrétienne, mais il a toujours et partout l’abondance et la beauté poétique. […] Pour continuer la démonstration commencée par ces illustres aïeux, il fallait suivre leurs traces et inventer à leur exemple dans le cercle des idées chrétiennes ; copier patiemment l’Iliade et l’Énéide, c’était courir au-devant d’un danger inévitable, c’était se condamner à la tâche d’un rhéteur.

1134. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Il avait subi l’influence, alors très vive, de ce Danois, Gruntvig, chrétien joyeux, ami du peuple, de la nature, de la Scandinavie et d’un Dieu un peu vague. […] Seulement, le commentaire du Liber pontificalis, les Origines du culte chrétien et l’Histoire ancienne de l’Église, voilà des livres qu’on n’aborde pas sans inquiétude : l’on est, volontiers, si futile ! […] Aucune idée humaine n’a été soumise à plus d’assauts furieux et astucieux que l’idée chrétienne. […] Mais, comme Eusèbe de Césarée ne désespérait pas, sans doute aussi faut-il penser que le chrétien qui a repris sa tâche d’annaliste a trouvé, dans l’exemple de jadis, la confiance de maintenant. […] Les commentateurs chrétiens ne doutèrent pas que ce ne fût, dans la pensée du poète, le Christ.

1135. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

C’est ainsi que le romancier a cru traduire l’idée chrétienne de l’expiation. […] Cependant les publicistes chrétiens venaient à la rescousse des panégyristes profanes. […] C’était un abbé qui, étudiant « la religion des contemporains », commençait par nous entretenir de Verlaine ; mais c’était un Père jésuite qui ne craignait pas de rapprocher du nom de Verlaine celui de Dante, et dans un chapitre sur « Verlaine et la mystique chrétienne », écrivait bravement : « Tout est là de pure inspiration chrétienne et de franche orthodoxie. […] Qui ne voit que ce dilettantisme est tout le contraire du sentiment chrétien ? Au surplus, l’exemple de Verlaine n’est pas isolé, et il est vérifié par celui de tous nos récents chrétiens de lettres.

1136. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Il avait pour oncle maternel un père de la Doctrine chrétienne, assez célèbre en son temps, le père Hercule Audifret. […] À quoi, monsieur, ne servirait pas peu encore quelque autre ouvrage latin ou français sur la nouvelle largesse du roi dans la liberté qu’il a procurée par la terreur de ses armes et par l’effusion de ses trésors aux chrétiens captifs en Barbarie, qu’on n’attend que l’heure de voir revenir délivrés… L’estimable Chapelain suggérait là à son jeune ami un nouveau sujet de poème officiel et ennuyeux, pour trouver occasion de le faire valoir en Cour et auprès de Colbert.

1137. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Mme de Rémusat était donc, vers 1820, dans la maturité de son esprit, dans le développement de ses opinions probablement définitives, mais pourtant actives ; devenue très-simple de manières, gaie même, nous dit-on, et d’une grande aisance d’esprit et de conversation ; aimant la jeunesse et le nouveau, un peu railleuse, pieuse ou plutôt chrétienne, sans grande ferveur apparente, mais décidée et appuyée sur des points précis. […] Depuis un voyage qu’elle fit à Cauterets étant malade, en 1806, la pensée chrétienne lui revint et ne la quitta plus entièrement ; on en suivrait la trace dans ce recueil secret par une suite d’extraits de Pascal, de Fénelon, de Bossuet, de Nicole, de saint Augustin, par des prières même composées par elle, ou que lui avait communiquées Mme de Vintimille.

1138. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

. —  De même sous une tragédie du dix-septième siècle, il y a un poëte, un poëte comme Racine, par exemple, élégant, mesuré, courtisan, beau diseur, avec une perruque majestueuse et des souliers à rubans, monarchique et chrétien de cœur, « ayant reçu de Dieu la grâce de ne rougir en aucune compagnie, ni du roi, ni de l’Évangile  » ; habile à amuser le prince, à lui traduire en beau français « le gaulois d’Amyot », fort respectueux envers les grands, et sachant toujours, auprès d’eux, « se tenir à sa place », empressé et réservé à Marly comme à Versailles, au milieu des agréments réguliers d’une nature policée et décorative, parmi les révérences, les grâces, les manéges et les finesses des seigneurs brodés qui sont levés matin pour mériter une survivance, et des dames charmantes qui comptent sur leurs doigts les généalogies afin d’obtenir un tabouret. […] C’est d’après cette loi que se forment les grands courants historiques, j’entends par là les longs règnes d’une forme d’esprit ou d’une idée maîtresse, comme cette période de créations spontanées qu’on appelle la Renaissance, ou cette période de classifications oratoires qu’on appelle l’âge classique, ou cette série de synthèses mystiques qu’on appelle l’époque alexandrine et chrétienne, ou cette série de floraisons mythologiques, qui se rencontre aux origines de la Germanie de l’Inde et de la Grèce.

1139. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Jack est écrasé par le fait seul de sa naissance, dont les conséquences sont effroyables, et l’auteur, qu’il veuille ou non être chrétien, croit, comme nous autres chrétiens, à ce dont rient les libres-penseurs, c’est-à-dire au péché originel.

1140. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

Il était à l’article de la mort (1743) et venait de remplir ses devoirs de chrétien, en présence de sa famille et de ses domestiques.

1141. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Félix Gaudin, auteur de Poésies chrétiennes 35, âme honnête, éprouvée, reconnaissante, que l’injustice a atteinte, que la foi a relevée et consolée, humble acolyte en poésie, et qui, dans le pieux cortège, me fait l’effet de psalmodier ses rimes à mi-voix, en tenant à la main le livre de l’Imitation d’où la joie et la paix lui sont revenues.

1142. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

Mais, dans toutes ces pièces récentes, louables de pensée, grandioses de forme, sur le bal de l’Hôtel de Ville, sur le gala du budget ; dans ces prières à Dieu sur les révolutions qui recommencent ; dans ces conseils à la royauté d’être aumônière comme au temps de saint Louis ; dans ce mélange, souvent entre-choqué, de réminiscences monarchiques, de phraséologie chrétienne et de vœux saint-simoniens, il n’est pas malaisé de découvrir, à travers l’éclatant vernis qui les colore, quelque chose d’artificiel, de voulu, d’acquis : toute cette portion des Chants du Crépuscule me fait l’effet d’une tenture magnifique dressée tout exprès pour une scène.

1143. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Il y raconte tout et peut-être au-delà ; il s’y montre à nu, sans façon et d’assez bonne grâce pour un vieillard ; épicurien comme Horace, qu’il aime à citer, sensualiste ouvertement, sans trop de cynisme, quelque peu chrétien par là-dessus, à ce qu’il dit, je ne me chargerai pas d’expliquer comment ; plein de regrets pour le passé, mais sans trace de repentir, il va, il déroule à plaisir, il recommence sa jeunesse.

1144. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Dans la IVe , Chapelain, avec Ménage ; Chapelain encore, dans le Discours au Roi, en compagnie de Charpentier et de Pelletier ; Chapelain dans le dialogue des Héros de romans, suivi de Mlle de Scudéry, de La Calprenède, Quinault et l’abbé de Pure ; Chapelain toujours dans la Satire III, et Quinault, et Pelletier, et Mlle de Scudéry, et Le Pays, et La Serre : mais voici, de plus, l’inventeur de l’énigme française, prédicateur chrétien et poète galant, l’abbé Kautain, ou Cotin, Trissotin en propre personne.

1145. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Chrétien, mystique, sentimental, il laissait parfois déborder dans son éloquence des effusions un peu troubles ; il n’évitait pas toujours la déclamation ni le pathos, lorsqu’il se laissait aller à son émotion.

1146. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Après les Fleurs du mal, il n’y a plus que deux partis à prendre pour le poète qui les fit éclore : ou se brûler la cervelle… ou se faire chrétien !

1147. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

Ce n’en est pourtant ni la forme d’une pureté classique admirable, ni l’inspiration toute chrétienne qui étaient de nature à froisser ses préjugés.

1148. (1890) L’avenir de la science « Préface »

Selon la première idée chrétienne, qui était la vraie, ceux-là seuls ressusciteront qui ont servi au travail divin, c’est-à-dire à faire régner Dieu sur la terre.

1149. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Cours de littérature dramatique, par M. Saint-Marc Girardin. (2 vol.) Essais de littérature et de morale, par le même. (2 vol.) » pp. 7-19

Des parties tout à fait belles et sérieuses, comme lorsqu’il parle de l’Antiquité grecque et des personnages d’Homère ou de Sophocle, ou encore lorsqu’il aborde cette autre Antiquité chrétienne des Augustin et des Chrysostome, font voir le maître dans son élévation et sa gravité, et rachètent quelques abus.

1150. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

M. de Montalembert, depuis le 24 février, semble l’avoir compris, et c’est avec bonheur qu’on l’a entendu, dans ses discours sur la liberté d’enseignement, des 18 et 20 septembre 1848, consentir à prendre la religion chrétienne indépendamment du degré de foi individuelle, la considérer plus généralement au point de vue social, au point de vue politique, et accepter pour coopérateurs tous ceux qui, à l’exemple de Montesquieu, l’envisagent au même titre.

1151. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

Edmond Schérer (1815-1889) : Pasteur réformé, professeur d’exégèse à l’École évangélique de Genève (1845-1850), ce critique prolixe, commentateur de la vie religieuse (Esquisse d’une théorie de l’Eglise chrétienne, 1845) et politique (La Démocratie et la France, 1883) de son temps, fit aussi une carrière politique : il fut élu député de Seine-et-Oise en 1871, puis sénateur en 1875.

1152. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

si le Tibre déborde ou si le Nil ne déborde pas, vous criez : Les chrétiens aux lions !

1153. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

« Isaac fit entrer Rébecca dans la tente de Sara, sa mère, et il la prit pour épouse ; et il eut tant de joie en elle, que la douleur qu’il avait ressentie de la mort de sa mère fut tempérée121. » Nous terminerons ce parallèle et notre poétique chrétienne par un essai qui fera comprendre dans un instant la différence qui existe entre le style de la Bible et celui d’Homère ; nous prendrons un morceau de la première pour la peindre des couleurs du second.

1154. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

Ce dernier Theodoric dit en parlant au célebre Avitus, qui fut proclamé empereur l’année quatre cent cinquante-cinq de l’ère chrétienne, et qui le pressoit de s’accommoder avec les romains.

1155. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Cette économie des desseins de la Providence, dévoilée avec la prévision d’un prophète ; cette pensée divine gouvernant les hommes depuis le commencement jusqu’à la fin ; toutes les annales des peuples, renfermées dans le cadre magnifique d’une imposante unité ; ces royaumes de la terre, qui relèvent de Dieu ; ces trônes des rois, qui ne sont que de la poussière ; et ensuite ces grandes vicissitudes dans les rangs les plus élevés de la société ; ces leçons terribles données aux nations, et aux chefs des nations ; ces royales douleurs ; ces gémissements dans les palais des maîtres du monde ; ces derniers soupirs de héros, plus grands sur le lit de mort du chrétien, qu’au milieu des triomphes du champ de bataille ; enfin l’illustre orateur, interprète de tant d’éclatantes misères, osant parler de ses propres amertumes, osant montrer ses cheveux blancs, signe vénérable d’une longue carrière honorée par de si nobles travaux, et laissant tomber du haut de la chaire de vérité des larmes plus éloquentes encore que ses discours : tel est le Bossuet de nos habitudes classiques, de notre admiration traditionnelle.

1156. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

Huc ne craint pas même d’exagérer la dignité, le sentiment humain de son droit, dans l’intérêt supérieur de l’idée chrétienne qu’il représente aux yeux des populations chinoises.

1157. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

« Quand leurs fortes mains, qu’ils avaient tenues si longtemps appuyées sur la terre asservie, détournées enfin de leur spécialité par le spiritualisme chrétien, voulurent se lever vers le ciel, aussitôt la terre leur échappa ! 

1158. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

On y parlait, au début, de Platon et des siens, et le pauvre rédacteur, épris d’antiquité, disait élégamment : « Lorsque les brises de la mer Égée parfumaient l’atmosphère de l’Attique, quelques hommes, préoccupés de l’éternel mystère, venaient, dans les jardins d’Acadème, se suspendre aux lèvres de Platon, etc. » Buloz prit peur de cette phrase comme de la plus audacieuse hardiesse, et de sa patte dictatoriale et effarée il supprima le tout et mit à sa place ; « Il y eut aussi dans la Grèce des sociétés savantes. » Une autre fois, dans une étude sur la mystique chrétienne, on disait : « L’amour de la vérité cherche celle-ci dans les solitudes intérieures de l’âme » ; mais Buloz, qui ne connaît pas les solitudes intérieures de l’âme, traduisit d’autorité : « Les esprits curieux fuient les embarras des villes », qu’il connaît !

1159. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Du moins, il en souffrit trop pour un poète qui devait savoir que l’aumône, déshonorée par l’infernal orgueil moderne, n’abaisse, dans un pays chrétien, que ceux-là qui ne la font pas !

1160. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

On était si las de la rhétorique de ce lâche menteur trop admiré, qu’on trouva d’une sensation délicieuse un livre rapide, de courte haleine, où la passion, la bavarde passion, savait en finir, et avalait ce verre d’eau du suicide, comme dit Stendhal, sans même penser à cette vieillerie de l’enseignement chrétien qui avait été la loi morale de l’Europe.

1161. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Saint-Martin fut un de ces ennemis du catholicisme, qui le frappèrent d’une main chrétienne.

1162. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Seulement, plus libre avec un simple chrétien comme nous, nous dirons franchement à Crétineau-Joly qu’il devait se rappeler un peu plus qu’il avait affaire à un prêtre, et que, de laïque à religieux, dans une question qui intéresse la papauté et l’histoire, il n’y a point de Beaumarchais.

1163. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Il ne faut pas oublier que, digne d’être chrétienne par son âme, en réalité elle ne l’était pas, et qu’elle se trouvait pourtant sinon la force, au moins assez d’amour pour se sacrifier à ce qu’elle ne croyait pas, et peut-être à ce qu’elle méprisait !

1164. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Dans le monde trop rare qu’on a inventé, dans cette bergerie céleste où du moins on voudrait un loup, on introduit les deux choses les plus rares, et qu’on voit le moins présentement dans ce monde qu’on méprise et qu’on a raison de mépriser, — le stoïcisme, qui est le christianisme de ceux qui ne sont pas chrétiens, et l’amour, qui n’existe plus que de nom dans une société athée à tout, jusqu’à l’amour !

1165. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre II. De la métaphysique poétique » pp. 108-124

. — Chez les chrétiens mêmes, plusieurs nations disent le ciel pour Dieu.

1166. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

. — Août 1897 en attendant les lettres de refus des éditeurs parisiens auxquels successivement j’offrais mon manuscrit sur La grande prédication chrétienne en France). […]   J’ai maintenant à placer un manuscrit fort lourd sur la Grande prédication chrétienne en France. […] Les plus gens de bien, les plus chastes lectrices de livres honnêtes, les chrétiens les plus pieux, peuvent prononcer le nom de Voltaire avec estime, reconnaissance et respect en se rappelant l’immense service qu’il rendit un jour à l’humanité dans la personne de deux ou trois martyrs. […] On y admire avec épouvante l’impitoyable rigueur d’un Père de l’Église qui ne pouvait faire grâce à un comédien plus que profane, parce qu’il était logique et entier dans sa doctrine chrétienne. […] L’humilité, vertu purement chrétienne, n’est point le fait de ces honnêtes gens remplis d’eux-mêmes d’abord.

1167. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

M. de Lamartine s’est de bonne heure assimilé la substance la plus précieuse de la poésie chrétienne. […] Par malheur, le chrétien, le philosophe et le poète se disputent à chaque page la pensée du voyageur. […] Il fallait choisir entre la méditation chrétienne et la restitution archéologique. […] En 1819, le poète ne s’était pas encore dégagé des liens sensuels, et il ne jetait sur les promesses de la religion chrétienne qu’au regard furtif et presque mondain. […] C’est mieux qu’une kermesse, c’est la grâce majestueuse des Panathénées alliée à l’expansion naïve d’une prière chrétienne.

1168. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Il lui racontait les moyens qu’il employait pour tenter les chrétiens. […] Ses personnages chrétiens parlent en païens, la fable et le christianisme sont confondus avec un sans-façon incroyable. […] Sa nourrice lui fait un sermon fort chrétien, Contre l’affreux dessein d’attenter sur soi-même. […] Il n’est ni courtisan, ni guerrier, ni chrétien, Et souvent, pour rimer, il s’enferme lui-même. […] Il faut leur pardonner, parce qu’on est chrétien ; Mais on sait ce qu’on doit au public, à soi-même.

1169. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Bref, le drame est moins humain que sportique, et plus païen que chrétien. […] Ce « Tout », c’est ce que les femmes vraiment chrétiennes rougiraient d’accorder à leur mari. […] L’idéal qu’il se forme de la jeune fille et du mariage est très étroitement chrétien, comme il apparaît dans la courageuse conclusion de son drame. […] Je l’ai appelé naguère un érotique chrétien ; et il a accepté ce qualificatif avec une extrême bonne grâce. […] Par nos hérédités trente fois séculaires, nous sommes presque tous plus ou moins partagés entre le sentiment chrétien et quelque autre sentiment.

1170. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Ce penchant trop longtemps gardé est un signe de petit esprit, je l’avoue ; on ne doit pas passer tant de temps à inventer des centons ; Addison eût mieux fait d’élargir sa connaissance, d’étudier les prosateurs romains, les lettres grecques, l’antiquité chrétienne, l’Italie moderne, qu’il ne sait guère. […] Le jeune, homme, après avoir attendu un instant, lui dit : « Cher Monsieur, vous m’avez fait demander ; je crois, j’espère que vous avez quelques commandements à me donner ; je les tiendrai pour sacrés. » Le mourant, avec un effort, lui serra la main et répondit doucement : « Voyez dans quelle paix un chrétien peut mourir. » Un instant après, il expira. […] Bref, je regarde ma famille comme un État patriarcal où je suis, à la fois roi et prêtre… Quand je vois mon petit peuple devant moi, je me réjouis d’avoir fourni des accroissements à mon espèce, à mon pays, à ma religion, en produisant un tel nombre de créatures raisonnables, de citoyens et de chrétiens.

1171. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Chateaubriand est le premier qui ait entrevu cette influence de la Bible, mais il l’a trop confondue avec celle du « génie chrétien ». Le génie chrétien est un produit hybride où se sont mêlés et mariés intimement l’esprit hébraïque et l’esprit grec, mais où domine souvent le platonisme grec : les plus hautes idées de la philosophie chrétienne viennent de Grèce et d’Orient.

1172. (1886) Le roman russe pp. -351

N’y cherchez pas la piété chrétienne des épopées occidentales, la dévotion à la Vierge et aux saints, le ciel intimement mêlé à l’action. L’âme de l’aède slave n’est chrétienne que de nom ; il donne aux Polovtzi l’épithète de païens, mais il est lui-même un païen baptisé de la veille. […] On sait ce qu’étaient les Cosaques Zaporogues : un ordre de chevalerie chrétienne, recruté parmi des brigands et des serfs fugitifs, toujours en guerre contre tous, sans autres lois que celles du sabre. […] Chacun leur apporte du sien, qui des vivres, qui de l’argent, qui la consolation d’une parole chrétienne. […] Ses épîtres présentent un singulier alliage, assez fréquent d’ailleurs, d’humilité chrétienne et de bouffissure littéraire.

1173. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Ce sont là les hommes qui, en ce moment, débarquaient en Angleterre pour y importer de nouvelles mœurs et y importer un nouvel esprit, Français de fond, d’esprit et de langue, quoique avec des traits propres et provinciaux ; entre tous, les plus positifs, attentifs au gain, calculateurs, ayant les nerfs et l’élan de nos soldats, mais avec des ruses et des précautions de procureurs ; coureurs héroïques d’aventures profitables ; ayant voyagé en Sicile, à Naples, et prêts à voyager à Constantinople, à Antioche, mais pour prendre le pays ou rapporter de l’argent ; politiques déliés, habitués, en Sicile, à louer leur valeur au plus offrant, et capables, au plus fort de la croisade, de faire des affaires, à l’exemple de leur Bohémond qui, devant Antioche, spéculait sur la disette de ses alliés chrétiens et ne leur ouvrait la ville qu’à condition de la garder pour lui ; conquérants méthodiques et persévérants, experts dans l’administration et féconds en paperasses, comme ce Guillaume qui avait su organiser une telle expédition et une telle armée, qui en tenait le rôle écrit, et qui allait cadastrer sur son Domesdaybook toute l’Angleterre : seize jours après le débarquement on vit à Hastings, par des effets sensibles, le contraste des deux nations. […] Cependant, en leur présence, il mange la sienne de bon appétit, et leur dit de raconter à Saladin de quelle façon les chrétiens font la guerre, et s’il est vrai qu’ils aient peur de lui. […] S’il veut expliquer pourquoi la Palestine a passé de main en main, sans rester jamais sous une domination fixe, « c’est que Dieu ne veut pas qu’elle soit longtemps entre les mains de traîtres et pécheurs, chrétiens ou autres. » Il a vu à Jérusalem, sur les degrés du temple, la marque des pieds de l’âne que Notre-Seigneur montait « lorsqu’il entra le dimanche des Rameaux. » Il décrit les Éthiopiens, gens qui n’ont qu’un pied, mais si large qu’ils peuvent s’en servir comme d’un parasol. […] Wicleff a paru, et l’a traduite comme Luther, et dans le même esprit que Luther. « Tous les chrétiens, hommes et femmes171, vieux et jeunes, dit-il dans sa préface, doivent étudier fort le Nouveau Testament, car il a pleine autorité, et il est ouvert à l’entendement des gens simples dans les points qui sont le plus nécessaires au salut. » Il faut que la religion soit séculière, qu’elle sorte des mains du clergé qui l’accapare ; chacun doit écouter et lire par lui-même la parole de Dieu ; il sera sûr qu’elle n’aura pas été corrompue au passage ; il la sentira mieux ; bien plus, il l’entendra mieux ; « car chaque endroit de la sainte Écriture, les clairs comme les obscurs, enseignent la douceur et la charité.

1174. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Aucun chrétien ne peut les accepter, mais aucun athée ne peut s’en réjouir. […] Jean Lorrain C’est, depuis un grand nombre de siècles, le jeu de l’humanité de creuser des fossés pour avoir le plaisir de les franchir ; ce jeu devint suprême par l’invention du péché, qui est chrétienne. […] Il a bien fallu admettre, puisque Tolstoï est chrétien, qu’il y a un christianisme essentiel hostile à la religion, de même que la religion lui est hostile ; et il a bien fallu mesurer les deux tendances et chercher laquelle se rapproche le plus des origines évangéliques. […] Hello est chrétien et catholique absolument ; il croit avec génie ; il croit spontanément, sans effort, mais avec l’énergie du batelier, emporté par le courant du fleuve et qui croit au courant du fleuve. […] Toutes les sciences lui sont étrangères, même celles que les chrétiens cultivent en vue de fins apologétiques.

1175. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

C’est ainsi, pensais-je, qu’il se parle à lui-même, quand, seul, sur son oreiller, il fait son examen de conscience devant Dieu, auquel il croit en philosophe et en chrétien. […] Cette modestie-là me parut d’origine chrétienne. […] Il a fait de la science comme les grands métaphysiciens chrétiens du xviie  siècle faisaient de la métaphysique, se gardant comme d’une fraude de laisser percer le chrétien sous le philosophe, et de mêler les deux ordres de preuves. […] … Ô mon Dieu, si votre volonté est que je meure, faites que dans ce monde meilleur où vous avez promis une place aux mères chrétiennes, je sache que la France est sauvée, et que mon fils est victorieux et vivant. […] Chrétien, je ne désire que l’enterrement d’un chrétien, et je ne songe pas sans une certaine douceur mélancolique que l’Église chantera sur ma dépouille mortelle le Dies irae et le De Profundis, ces chants sublimes, que je n’ai jamais entendus aux messes des funérailles sans que mes yeux ne se mouillassent de pleurs… A Paris, 15 novembre 1879.

1176. (1888) Études sur le XIXe siècle

En revanche, la presse et le grand public commençaient à les plaisanter, et ce fut une véritable explosion de colère et de raillerie qui accueillit, en 1850, leurs trois nouvelles œuvres : les Missionnaires chrétiens en Bretagne de Holman Hunt, l’Échoppe du charpentier de Millais, et l’Annonciation de Rossetti — le seul des tableaux du maître, si je ne me trompe, qui se trouve maintenant à la National Gallery. […] Les quatre personnages qui discutent dans ce curieux morceau, Kalon, Sophon, Kosmon et Christian, représentent, comme leurs noms l’indiquent, les divers points de vue auxquels se placent, pour juger les œuvres d’art, le pur artiste, le philosophe, le savant et le chrétien. […] Les « Missionnaires chrétiens » ne se vendaient pas. […] Sans doute, la légende chrétienne l’inspire encore à l’occasion : il aime surtout à lui emprunter des anges dont les robes ont des plis anciens, dont les figures sont d’une beauté parfaite, hiératique et monotone. […] Regarde, c’est ici que tu l’as atteint : le sang se glace, les ailes retombent brisées ; le duvet neigeux est terni ; l’œil s’éteint… » — La pensée chrétienne qui fait graviter toute la nature autour de l’homme, se trouve singulièrement élargie et adoucie par ce sentiment de respect pour la vie, quelque infime qu’elle puisse être.

1177. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

L’exercice de l’oraison, habituel dans les familles chrétiennes du dix-septième siècle, dut contribuer encore à lui faire sentir le prix de la vie intérieure. […] Ainsi ce Louis Havet, à qui nous devons une si savante édition des Pensées, pour ne rappeler qu’un nom parmi les Pascalisants non chrétiens. […] Il sait d’une science certaine que vous gagnerez en vous faisant chrétien et qu’en « parient de croire que Dieu est » vous ne risquez littéralement rien. […] Un grand chrétien y revit, qui fut aussi un grand Français. […] Vous reconnaissez là un de ces grands bourgeois chrétiens dont la monarchie faisait, dans ces meilleurs jours, ses grands commis.

1178. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Aussi sommes-nous heureux de constater l’apparition, sous les auspices du Comité du Conseil d’Éducation, de l’utile petit volume de Miss Margaret Stokes sur l’art chrétien primitif de son pays. […] Cet art chrétien primitif de l’Irlande est plein d’attrait pour l’artiste, l’archéologue et l’historien. […] Phœbus, qui est convaincu que tous les sujets vraiment artistiques sont nécessairement antérieurs à l’ère chrétienne. […] Quant aux chants eux-mêmes, certains d’entre eux, pour citer la préface de l’éditeur  : « sont purement révolutionnaires ; d’autres ont un ton chrétien. […] Ce n’est pas chrétien.

1179. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

L’auteur de la Législation primitive avait démontré au long dans le Mercure, selon la méthode des esprits violents ou paradoxaux voués aux thèses absolues, qu’il y avait nécessité d’être athée pour quiconque n’était pas chrétien et catholique. […] Née catholique, atteinte de bonne heure par l’indifférence qu’on respirait dans l’atmosphère du siècle, revenue, après des doutes qui ne furent jamais hostiles ni systématiques, à un déisme chrétien très-fervent, à une véritable piété, elle s’y reposa, elle s’y apaisa.

1180. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

D’une main il portait le monde antique, de l’autre le monde chrétien. […] Selon Goethe, comme selon les philosophes indiens, comme selon les philosophes chrétiens transcendants, comme selon les philosophes grecs et romains eux-mêmes (voyez le mot de Cicéron antiquissimum purissimum  !)

1181. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

« La première fois que j’entrai à Damas, on m’avait préparé, au quartier des chrétiens, une maison séparée. Je fis dire au pacha que j’étais fatiguée de voir des chrétiens et des juifs ; que j’étais venue faire connaissance avec les Turcs et les Arabes, et que je voulais une autre habitation.

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