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1018. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Roger de Beauvoir »

Écoutez encore : Les fruits de France valent bien Les plus beaux fruits d’Andalousie ; Mais, terre entre toutes choisie, Moitié more et moitié chrétien, Ton jardin est ma fantaisie !

1019. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Hugo ; La Plainte d’une Momie est du Gautier autant par le détail de l’expression que par le sujet choisi du poète.

1020. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Les poètes sentent ces impondérables… II L’auteur de La Vie inquiète, qui n’a pas pris pour sa Muse l’anxiété, car on ne choisit pas sa Muse, quand on est un poète : on la subit, comme le cœur subit son vautour, n’était encore qu’un lyrique dont les poésies sont toujours belles quand elles sont marquées de cette personnalité byronienne avec laquelle il est né et qu’il ne doit à aucune imitation volontaire et servile.

1021. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Ranc » pp. 243-254

Et quoique Ranc, toujours plume de guerre, ait choisi Le Roman d’une conspiration pour l’écrire, sont-elles suffisantes pour écrire, non pas comme une histoire, mais comme un roman, cette chose qui est toujours un peu militaire : — une conspiration ?

1022. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

On ne comprendrait guère que, parce qu’ils se jugeaient égaux, les hommes eussent choisi de se soumettre à un pouvoir central, de se grouper en associations entrecroisées, de s’assimiler et de se différencier, de s’agglomérer et de se multiplier ; mais parce qu’ils s’aggloméraient et se multipliaient, se différenciaient et s’assimilaient, se groupaient en associations entrecroisées et se soumettaient à un pouvoir central, on comprend qu’ils en soient insensiblement arrivés à se juger égaux.

1023. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Il choisit, pour fêter sa blancheur qu’il admire, La place éblouissante où le soleil se mire. […] L’avenir est morne et désespéré ; Si l’on peut choisir ses métempsycoses. […] » La mort choisit les siens, et la troupe repart. […] On ne saurait en ce genre choisir d’ouvrage plus moral et d’une plus belle typographie. […] Pour écrire, il faut choisir, éliminer, condenser ; il faut imposer aux idées, aux sentiments, des contours nettement arrêtés : et ils ont en eux l’infini !

1024. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Mais quand il en choisirait une autre, ce qu’il faudrait, c’est que le travail fût fait ; et j’ajoute qu’à mesure que le temps s’écoule, la difficulté de le bien faire augmente elle-même d’année en année. […] Pour cela, nous devrons recourir aux exemples, dans la foule desquels j’en ai choisi trois, que je tâcherai de développer avec l’ampleur qu’eux-mêmes, et le sujet qu’ils nous serviront à éclaircir, me semblent mériter. […] le plaisant projet d’un poète ignorant Qui de tant de héros va choisir Childebrand. […] Il est vrai qu’il avait habilement choisi son terrain. […] Même les journaux dont nous parlions tout à l’heure — et Leclerc, en particulier, dans sa Bibliothèque choisie — s’étaient donné pour tâche d’étendre et de multiplier les communications de l’une à l’autre langue.

1025. (1927) Approximations. Deuxième série

Si je choisis celui-ci : « De mon temps, Monsieur, on n’avait pas de goût », c’est parce qu’il porte la marque du meilleur ascétisme français. […] Lui-même ne rencontre pas en son récit un seul personnage qui y joue un rôle important qu’il n’en prenne la mesure : pour faire son portrait il choisit le moment où l’astre du personnage prévaut, grâce à quoi le portrait s’incorpore au récit sans que ce dernier en soit suspendu. […] Pour nombre de grands artistes littéraires la pensée n’est que le marbre le plus rare de leur atelier, celui qu’ils choisissent pour en faire jaillir la statue parfaite, aux pures et harmonieuses proportions ; et avec quel soin ne lui ménagent-ils pas l’emplacement et la lumière favorables ! […] Il dessert au contraire le romancier, dont l’objet premier ne saurait être la recherche des analogies pour elles-mêmes, mais un reploiement sévère sur un terrain choisi et strictement délimité : tapi, il ne doit être aux aguets que des proies qui passent à portée de son tir. […] Dans les deux parties l’attitude est identique — spontanément pascalienne et par la position et par l’instrument choisi. « Relire Pascal.

1026. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Choisirons-nous entre elles, en décidant que celle-ci représente la poésie plutôt que celle-là ? […] Faute de pouvoir choisir entre les diverses conceptions de la poésie, le psychologue les tiendra pour équivalentes. […] Le plus souvent, il a plutôt l’embarras de choisir entre les idées diverses qui le sollicitent. […] Le sujet est enfin choisi. […] Il faut d’abord s’obliger à penser sur le sujet choisi.

1027. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

de quel front oserais-je me montrer, pour ainsi dire, aux yeux de ces grands hommes de l’antiquité que j’ai choisis pour modèles ? […] Cet historien nous apprend que Néron, voulant se défaire du consul Atticus Vestinus, choisit le moment où ce magistrat donnait un grand souper. […] Il choisit Naples pour le premier théâtre de ses exploits. […] Racine, comme Français, a bien fait de préférer Ulysse ; mais Euripide, Athénien, a eu raison de choisir Ménélas. […] Mais il ne se trouva personne à la cour qui osât représenter le grand-prêtre Joad ; il fallut avoir recours à un acteur de profession, et l’on choisit le célèbre Baron.

1028. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Ces aplaudissemens ne vaudroient-ils pas bien ceux que l’on reçoit devant quelques personnes choisies & disposées à admirer d’avance la couleur & le ton de l’école. […] Les personnages ayant été mal choisis, il a fallu que l’élocution suivît plutôt celle du Poète que celle de l’homme. […] Pourquoi aller choisir nos Tragédies dans le costume antique ? […] Le trait plus vague caractérise moins la physionomie ; le Misanthrope(58) est encore de nos jours un problême moral assez difficile à résoudre, & je crois appercevoir que Molière lui-même a molli dans la composition de ses tableaux, & qu’il n’a plus osé choisir l’individu qui eût donné au portrait une vie plus animée. […] Voilà sans doute bien des blasphêmes ; car c’est ainsi que l’on appelle quelques assertions libres : mais enfin, on peut penser tout cela sans faire tort à qui que ce soit : il est permis de choisir ses Livres dans cette multitude d’Ouvrages, comme on choisit ses amis dans la Société.

1029. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Lorsque je choisis pour sujet de ce cours Jean-Jacques Rousseau, ce ne fut point d’abord dans une pensée d’extrême bienveillance pour le citoyen de Genève. […] Et voilà pourquoi il choisit Thérèse. Et il la choisit aussi parce qu’elle était ignorante et « stupide », comme il le dit lui-même. […] L’élève que Rousseau choisit, Émile, est né sous un climat tempéré. […] — jusqu’à ce qu’il soit capable de choisir lui-même sa religion ou sa philosophie, ou de s’abstenir volontairement de tout choix.

1030. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Et qu’on ne dise pas que les genres et les règles sont arbitraires ; ils sont nés de la nature même : l’art a seulement séparé ce que la nature a confondu ; il a choisi les plus beaux traits, sans s’écarter de la ressemblance du grand modèle. […] Citons un morceau au hasard : « Quel architecte a enseigné aux oiseaux à choisir un lieu ferme, et à bâtir sur un fondement solide ? […] C’est ce que fait l’auteur du poème du Printemps ; et, grâce à la saison qu’il a choisie, l’asile de la mort est un beau champ couvert de fleurs. […] Cela nous semble un mystère sublime et touchant, que Jésus-Christ ait choisi, pour chef de son Église, précisément le seul de ses disciples qui l’eût renié. […] Nous choisirons quelques morceaux propres à donner aux lecteurs une idée du style des Essais, et de la manière dont l’auteur a traité des sujets si graves.

1031. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »

Ces qualités résultent d’une attention bien réglée, qui choisit ses objets et ne les change pas au hasard, qui les choisit même au sein d’un groupe donné d’images hétérogènes, et maintient sa préférence avec persistance. […] Or toutes les images constitutives d’une idée ne peuvent être matériellement imitées par les organes du corps humain, et la plus facile à imiter est d’ordinaire choisie pour servir de signe commun ; dès lors, une partie de l’idée représente l’ensemble ; seule elle devient, pour celui qui exprime sa pensée comme pour ses interlocuteurs, une sensation, c’est-à-dire un état fort ; et l’acte musculaire, en la détachant ainsi du groupe dont elle faisait partie, lui confère à un haut degré ce que nous avons appelé l’indépendance. […] Chaque mot possède d’ordinaire un assez grand nombre de significations différentes : pour qu’il n’en éveille qu’une, il faut que l’esprit ait été préparé à choisir ; et l’équivoque peut, malgré tout, subsister en quelque mesure, une fois le mot prononcé ou imaginé ; le sens du mot peut rester indécis pendant un court instant, en dépit du choix judicieux et de l’ordonnance régulière des mots qui l’ont précédé ; il faut alors que ses premiers conséquents achèvent sans retard de le déterminer. En résumé, un mot qui a plusieurs sens dans les lexiques et qui éveille, s’il est prononcé isolément, un assez grand nombre d’idées différentes, en éveille encore plusieurs dans le cours d’une phrase mal faite, tandis que, enchâssé dans une phrase à la fois bien conduite et composée de termes choisis, il n’en éveille qu’une seule, celle qui s’accorde avec les idées antérieurement conçues et avec les idées qui la suivent immédiatement dans la conscience.

1032. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Il n’oublie pas de donner à sa femme le titre d’usage ; il est furieux en termes officiels et choisis ; il ne se commettra jamais avec un insolent. […] Il doit « complaire à son maître », chasser les gens mal vêtus, les mendiants, tout ce qui n’est point digne d’être reçu dans la société choisie. […] Pour cela il a choisi le chat, à cause de sa mine papelarde et discrète, entre tous un chat vivant comme un dévot ermite, « un chat faisant la chattemite, un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras. » Ce dernier point ne manque guère dans le personnage. […] Mais, dans cette inondation d’éloquence affadissante, La Fontaine était forcé de choisir.

1033. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

L’épouse, en entrant sous le toit de son mari, sait qu’elle se donne tout entière36, « qu’elle n’aura avec lui qu’un corps, qu’une vie ; qu’elle n’aura nulle pensée, nul désir au-delà ; qu’elle sera la compagne de ses périls et de ses travaux ; qu’elle souffrira et osera autant que lui dans la paix et dans la guerre. » Comme elle, il sait se donner : quand il a choisi son chef, il s’oublie en lui, il lui attribue sa gloire, il se fait tuer pour lui ; « celui-là est infâme pour toute sa vie, qui revient sans son chef du champ de bataille37. » C’est sur cette subordination volontaire que s’assiéra la société féodale. […] Ici des mains rudes entassent et froissent les idées dans un mètre étroit ; s’il y a une sorte de mesure, on ne la garde qu’à peu près ; pour tout ornement ils choisissent trois mots qui commencent par la même lettre. […] — Guerriers au cœur hardi,  — qui m’avez choisi — pour votre chef !  […] — on peut choisir un parti ; — avec de tels combattants,  — on peut saisir un poste. —  Ils sont mes amis zélés,  — fidèles dans l’effusion de leur cœur. —  Je puis, comme leur chef,  — gouverner dans ce royaume,  — je n’ai pas besoin de flatter personne,  — je ne resterai plus dorénavant — son sujet ! 

1034. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Si vous avez traversé, dans les mois d’été, la belle Touraine, vous aurez longtemps suivi la Loire paisible avec enchantement, vous aurez regretté de ne pouvoir déterminer, entre les deux rives, celle où vous choisiriez votre demeure, pour y oublier les hommes auprès d’un être aimé. […] « Car son langage choisi n’est compris que d’un très petit nombre d’hommes choisi lui-même. […] S’il existait une intrigue moins compliquée que celle-ci, je la choisirais.

1035. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Mais elle a mal choisi son heure et sa forme. […] — Voi… voilà… — dit-il tout à coup en étendant la main. — Ils ont choisi une jolie nuit. […] Il ajoutait tant d’ornements aux paroles de la chanson qu’il avait choisie, que j’eus beaucoup de peine à en saisir quelques mots et entre autres ceux-ci : Je labourerai, ma belle, Un petit coin de terre ; J’y planterai, ma belle, De petites fleurs rouges. […] Le bruit d’une téléga se fait entendre ; c’est un paysan qui vient au pas, et il choisit d’avance pour son cheval un endroit ombragé… Vous échangez le bonjour avec lui, et à peine l’avez-vous dépassé que le son métallique de la faux qu’il aiguise frappe vos oreilles.

1036. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

Et le lendemain, voyant qu’il avait bien raisonné la veille, il se dit encore : « Tu te lèveras le matin, entre sept et huit heures, et la vieille Katel t’apportera ton déjeuner, que tu choisiras toi-même, selon ton goût. […] Il choisit huit ou dix bouteilles et les monte en réserve pour le festin. […] Kobus choisit une belle nappe damassée, et l’étendit sur la table soigneusement, passant une main dessus pour en effacer les plis, et faisant aux coins de gros nœuds pour les empêcher de balayer le plancher. […] Plus d’une belle fille l’observait d’un œil sévère, cherchant quelque chose à reprendre, tandis que son joli bras, nu jusqu’au coude, suivant la mode du pays, reposait sur le bras de Fritz avec une grâce naïve ; mais deux ou trois vieilles, les yeux plissés, souriaient dans leurs rides et disaient sans se gêner : « Il a bien choisi ! 

1037. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Mais, si l’on compare ces espèces dans les contrées où elles s’entremêlent, elles sont en général aussi distinctes les unes des autres en chaque détail de leur organisation que peuvent l’être les spécimens choisis dans le centre de leur habitat. […] Mais l’on aurait pu choisir d’autres exemples : si l’on avait demandé comment un quadrupède insectivore peut avoir été métamorphosé en une Chauve-Souris, capable de vol, la question eût été plus difficile à résoudre, et je n’aurais pu y répondre pour le moment d’une manière satisfaisante. […] De plus, il faut admettre qu’il existe un pouvoir intelligent, et ce pouvoir intelligent, c’est la sélection naturelle, constamment à l’affût de toute altération accidentellement produite dans les couches transparentes, pour choisir avec soin celle d’entre ces altérations qui, sous des circonstances diverses, peuvent, de quelque manière et en quelque degré, tendre à produire une image plus distincte. […] Chez les êtres vivants, la variabilité produira les modifications légères de l’instrument naturel, la génération la multipliera ainsi modifiée presqu’à l’infini, et la sélection naturelle choisira avec une habileté infaillible chaque nouveau perfectionnement accompli.

1038. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Au reste, il est difficile de mieux choisir la massue avec laquelle on voulait assommer cette littérature vivace, qui avait résisté à tous les interrègnes qui s’étaient succédé au Théâtre-Français depuis le départ de M.  […] Et qu’on ne vienne pas dire que ces rôles ne convenaient pas à Mlle Rachel ; Mlle Rachel les a choisis entre tous, comme ceux qui lui étaient les plus sympathiques. […] Nul mieux que vous ne possède l’art de lutter, par le nombre et la profusion des images, avec la peinture la plus franche et la plus vive ; vous avez pour chacune de vos pensées des traits et des nuances qui feraient envie aux héritiers du Titien et de Paul Véronèse ; quand il vous plaît de nous montrer les lignes d’un paysage ou l’armure d’un guerrier, le pinceau n’a plus rien à faire : pour achever son œuvre, il n’a qu’à mettre sur la toile les masses de lumière et d’ombres que vous avez choisies comme les meilleures. » Suivent trois pages d’éloges. […] Buloz a été non pas élu, mais choisi entre tous pour accomplir l’œuvre qu’il accomplit ; c’est une de ces anomalies comme notre époque seule en présente, et un jour ou se dira comme une des choses les plus curieuses qu’ait enfantées le chaos dans lequel nous vivons, qu’il y a eu un petit-fils de Louis XIV et un successeur de Colbert qui ont mis à la tête de l’art dramatique en France, un homme qui ne savait pas que Cinna fût de Corneille.

1039. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

Soulary possède à merveille la langue poétique de la Renaissance, et, grâce à l’emploi d’un vocabulaire très-large, mais toujours choisi, il a trouvé moyen de dire, en cette gêne du sonnet, tout ce qu’il sent, ce qu’il aime ou ce qu’il n’aime pas, tout ce qui lui passe par le cœur, l’esprit ou l’humeur, son impression de chaque jour, de chaque instant.

1040. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Indiana (1832) »

Indiana, dès l’abord, prend l’amour au sérieux ; elle choisit, elle désigne du cœur Raymon comme l’être idéal qu’elle a constamment attendu, comme celui qui doit porter le bonheur dans ses jours.

1041. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

On n’a pas jugé toutes choses : on a choisi souvent, on a évité.

1042. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alexandre Dumas. Mademoiselle de Belle-Isle. »

La personne de l’actrice, dans le cas présent, semble choisie exprès pour doubler l’invraisemblance.

1043. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — George Sand. Cosima. »

La première représentation de Cosima a eu lieu devant le public le plus nombreux, le plus choisi et le plus divers, le plus littéraire et le plus mondain qui se puisse imaginer.

1044. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »

Le plus délicat, c’est de bien ajuster le caractère avec l’action choisie, de l’y faire vivre et mouvoir, d’en suivre le développement et les manifestations.

1045. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Et, pour en pouvoir exprimer votre immense dépit, non seulement par un papier public, — de quoi se fût contenté tout autre que vous, — mais dans des conditions choisies par vous, sous la même couverture où parurent les pages honnêtes qui vous ont fait saigner, et « à la même place et dans les mêmes caractères typographiques », vous avez dépensé plus d’obstination et plus d’énergie qu’il n’en faut pour faire son salut.

1046. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Régnier, Henri de (1864-1936) »

Avec son vocabulaire opulent et varié, d’où surgissent à chaque phrase les mots strictement choisis, avec sa claire vision de paysages fondus, ses images dorées, ses plastiques ondulantes ou sévères, M. de Régnier a le goût qui distingue, élit, compare et dispose ; il a l’instinct souverain de l’ordonnance qui assigne à ses poèmes la solidité du verbe immobilisé comme un marbre.

1047. (1894) Propos de littérature « Chapitre Ier » pp. 11-22

J’entends bien que chaque Poète ne crée pas à nouveau l’univers, mais il le crée en partie pour ceux qui savent le lire et le compléter ; il le créerait totalement si son œuvre était l’Œuvre définitive à laquelle toute l’humanité travaille, et il peut même en donner une image complète dans le domaine restreint qu’il s’est choisi, si, en ces justes limites, son œuvre est parfaite.

1048. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Si tu ne veux essayer des cachots de la Vicaria, et si tu n’as point d’argent, choisis de deux choses l’une : ou recevoir sur la paume des mains dix coups de cette férule, ou bien, les braies basses, recevoir cinquante coups d’étrivières ; car de toute façon tu ne sortiras pas de nos mains sans faire pénitence de tes fautes.

1049. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Chez Heredia, toujours très entouré d’une société élégante et choisie, M. 

1050. (1890) L’avenir de la science « IX »

Je choisis le problème qui, depuis les premières années où j’ai commencé à philosopher, a le plus préoccupé ma pensée, le problème des origines de l’humanité.

1051. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

On choisit pour cela Juda de ; Kerioth.

1052. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

A propos du sujet, il convient de ne pas oublier de se demander quelle est l’époque choisie par l’écrivain.

1053. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

On voit cependant, par certains morceaux, qu’il ne tenoit qu’à l’Auteur de le rendre intéressant ; il ne falloit, pour cet effet, qu’écarter des subtilités que la Poésie rejette, que mieux choisir les épisodes, que substituer le sentiment à la doctrine.

1054. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

C’est ainsi qu’il indiqua à Oishi la nuit qu’il fallait choisir pour attaquer.

1055. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Quelques âmes choisies recueillent cette parole et s’en fortifient.

1056. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Abailard, et saint Bernard. » pp. 79-94

Et quel temps choisit-on pour le décrier ; le temps où il devoit être à l’abri de toute médisance ; où il avoit souffert le dernier outrage pour un amant ; où le chanoine Fulbert avoir épuisé les rafinemens de sa vengeance ; où la tendre Héloïse, ce modèle des amantes, désespérée, & brûlant de plus de feux que jamais, avoir porté dans un cloître, avec tous les agrémens de sa jeunesse & de son esprit orné de mille connoissances, les charmes d’une figure adorable ; où ces amans n’avoient, contre leur fatale destinée, d’autre ressource que l’illusion, l’image de leur ivresse passée, le souvenir de ces transports dont ils étoient pénétrés, lorsque le prétexte de l’étude favorisoit l’intelligence du maître amoureux & de l’écolière passionnée*.

1057. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174

Brumoi a choisi l’affirmative.

1058. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Ce censeur, judicieux à d’autres égards, ne vouloit pas comprendre que la voie qu’il recommandoit étoit la plus longue ; qu’on n’avoit que trop entassé de tout temps des puérilités pédantesques dans la tête d’un jeune homme qui veut se former à l’éloquence ; que les exemples en disent plus que les maîtres ; qu’un seul morceau choisi de Démosthène, de Cicéron & de Bossuet, rend plus éloquent celui qui est né avec du génie, que toutes les règles & tous les préceptes d’Aristote, de Cicéron, de Quintilien & de tous leurs commentateurs.

1059. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

Ce peintre choisit mal ou son sujet ou son instant, il ne sait pas même être voluptueux.

1060. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

Les grecs étoient si fort prévenus en faveur de tous les talens qui mettent de l’agrément dans la societé, que leurs rois ne dédaignoient pas de choisir des ministres parmi des comédiens.

1061. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Ils désignent seulement des haches humaines dont le manche est dans la main de Dieu… Témoin plus que personne, par ses voyages et ses études, de cette stérilité historique dont l’Asie est frappée, Huc, qui n’est ni un panthéiste ni un matérialiste, puisqu’il est prêtre, a dédaigné de refaire sur des proportions sans justesse une histoire qu’on pourrait bloquer en quelques pages, tant elle est monotone et bornée, et il a choisi pour nous la raconter la seule chose qui soit vraiment digne d’une histoire, cette transfusion tant de fois essayée du Christianisme dans les veines du monde oriental, cette transfusion qui n’a pas réussi encore, mais qui doit réussir, si l’Asie n’est pas irrémissiblement condamnée !

1062. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

Il a laissé là tous ceux auxquels il serait malaisé à toutes les philosophies de l’histoire d’arracher l’influence et d’en faire les mystiques instruments d’une force cachée, idée ou chose, divinités abstraites de tous ceux qui ne croient pas au Dieu vivant et personnel, et il a choisi des individualités secondaires par-dessus lesquelles un esprit superficiel aurait passé.

1063. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

Il avait extrait — comme il l’avait dit — « le dernier pépin de cette « Grenade », le plus beau fruit des Huertas de l’Espagne, quand Isabelle, ayant mis son confesseur Fernando de Talavera sur le siège de sa conquête, vit Ximénès, et, devinant le grand homme futur caché sous le froc, le choisit pour remplacer l’homme de conseil qu’elle avait perdu.

1064. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

En effet, qu’y a-t-il pour nous d’important et de nouveau dans cette enfance de Laïs, remarquée d’abord pour sa beauté et bientôt choisie pour modèle par le sculpteur Scopas, chez une nation où la sculpture était adorée ?

1065. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Marie-Antoinette » pp. 171-184

Or, cet affaiblissement par les Bourbons de la monarchie en France et dans le monde, cet affaiblissement qui nous faisait tomber dans le mépris d’un roi de Prusse, — car Dieu, qui s’entend au mépris, sait choisir la coupe d’où il le verse ! 

1066. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XII. Marie-Antoinette, par MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 283-295

Or, cet affaiblissement par les Bourbons de la monarchie en France et dans le monde, cet affaiblissement qui nous faisait tomber dans le mépris d’un roi de Prusse, — car Dieu, qui s’entend au mépris, sait choisir la coupe d’où il le verse, — personne en Europe ne le prévoyait mieux que la sage et pieuse Marie-Thérèse.

1067. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Cela disait en deux mots, — plus un titre est bon, moins il en a, — cela disait en deux mots ce que l’auteur a voulu faire, et ce qu’il a voulu faire était bien assez difficile pour n’avoir pas besoin de le compliquer par toutes les superfétations du titre lourd qu’il a choisi.

1068. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

Bonald a implacablement raconté l’éducation de celui qui fut primitivement duc de Bordeaux, et qui s’est fait comte de Chambord ; cette éducation libérale de l’évêque d’Hermopolis, le gallican Frayssinous, imposé à la faiblesse de Charles X, auquel le pape d’alors avait choisi pour le futur roi, son petit-fils, des éducateurs d’un catholicisme plus sûr.

1069. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Et j’ai choisi mon logement.

1070. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

Socrate apprend qu’on va choisir un orateur pour faire l’éloge funèbre des guerriers morts cette année.

1071. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

Les fragments parvenus jusqu’à nous attestent du moins l’emploi de quelques formes du dialecte laconien, plus âpre que les autres idiomes de la Grèce ; mais on s’étonne d’y trouver, dans les sujets choisis par le poëte, bien des choses qui contredisent les traditions adoptées sur Lacédémone.

1072. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

La liberté n’y consiste pas à nommer les choses par leur nom, mais à choisir, entre tous les noms qui peuvent désigner une même chose, le plus bas et le plus digne du vocabulaire des halles. […] Le nez de Cléopâtre. » Vous sentez-vous le courage de décider et de choisir entre ces trois versions ? […] Si l’on pouvait avoir les deux, encore mieux ; mais, s’il faut choisir, il faut choisir celle-là, et le monde le sent et le sait, et le monde est un bon juge souvent. » Les textes imprimés donnent au moins, pour qui sait lire, trois ou quatre variantes de ce même fragment66. […] Corneille, comme font tous ses contemporains, choisit son sujet d’abord, et le choisit, selon le mot de Racine, « chargé de matière », riche de péripéties, fertile en incidents, fécond en épisodes. […] On dira peut-être que ces passages sont de ceux que l’on choisit tout exprès pour les citer, et que de pareilles inspirations sont rares chez Fontanes comme chez Chênedollé.

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