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501. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Ostap s’arrêta. […] Ici s’arrête, à proprement parler, le recueil des Premiers Lundis, c’est-à-dire des articles de M. 

502. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

Tacite affirme, en effet, que la perfection de la législation romaine s’est arrêtée à la loi des XII tables (duodecim tabules finis œqui juris). […] Mais vous êtes donc bien assuré des effets de votre éloquence, ô voix d’Orphée, pour croire qu’on peut ainsi soulever et enflammer les courroux, dire à ces vingt-trois poignards leurs motifs d’agir, et tout d’un coup dans une seconde partie oratoire ou philosophique, les arrêter, les suspendre, les faire rentrer tous dans la gaîne comme par enchantement !

503. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Il mérite de nous arrêter un moment, car il offre un cas fort singulier et qui suffirait à le tirer de pair. […] Mais si je me mets à citer, je ne m’arrêterai plus.

504. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Arrive ensuite Flavio, que la comédienne arrête avec des discours engageants. […] Arrêtée à Lyon par suite d’un accident, au commencement du mois de juin 1604, elle y mourut au milieu d’une fausse couche.

505. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

. — Walter Scott lui-même, si aimable comme descripteur de la vie écossaise, Walter Scott, malgré un succès qui n’est pas prêt de s’arrêter, est un piteux romancier historique, bien inférieur au père Dumas, qui, au moins, bafouillait ingénûment, portière d’une platine infatigable. […] Lentement, on n’a pas de hâte dans ce pays de paresse, ils découvrent qu’ils s’aiment et ni le devoir, ni les vains scrupules n’arrêtent Clotilde, mais seulement l’effroi physique instinctif, le recul au dernier moment devant un homme admirable, mais dont les lèvres ne sont point faites comme les nôtres, ni sans doute le cerveau.

506. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Rien ne ressemble moins à un café où il se passe quelque chose ; mais ne vous arrêtez pas, traversez la salle, suivez ce groupe qui entre ; descendez l’escalier qui plonge au sous-sol ; ouvrez la porte qui se présente. […] Tout à coup, elles s’arrêtent et se courbent, prises de honte, devant l’image d’un saint homme de mendiant qui passe, pieds nus ; elles s’agenouillent et baisent dévotement, d’un mouvement bien humble, le bas de sa tunique, comme pour lui faire hommage de leur personne et contrition de leur opulence… » Écoutez ce tonnerre d’applaudissements.

507. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Jésus accueillait leurs emportements avec sa fine ironie, et les arrêtait par ce mot : « Je ne suis pas venu perdre les âmes, mais les sauver. » Il cherchait de toute manière à établir en principe que ses apôtres c’était lui-même 833. […] Jésus, nous l’avons déjà dit 867, n’eut jamais une notion bien arrêtée de ce qui fait l’individualité.

508. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVIII. Caractère essentiel de l’œuvre de Jésus. »

Ses symboles ne sont pas des dogmes arrêtés, mais des images susceptibles d’interprétations indéfinies. […] La dynastie incrédule des Hérodes, d’un autre côté, s’occupait peu des mouvements religieux ; sous les Asmonéens, Jésus eût été probablement arrêté dès ses premiers pas.

509. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

Mais qu’on ne s’arrête pas là. […] qui vous arrête ?

510. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

La première a fourni plusieurs objets de discussion ; mais je ne m’arrêterai qu’aux principaux, à celui du partage réel ou prétendu de la récitation & du geste, & à celui de la déclamation notée. […] La parole s’écrit, le chant se note ; mais la déclamation expressive de l’ame, ne sçauroit, disent-ils, être arrêtée.

511. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

La Fontaine a raison d’arrêter l’attention de son lecteur sur le bon esprit de cette jeune personne, qui a songé à tout ; mais que de grâces dans cette précision : notez ces deux points-ci ! […] Ce vers est très-beau, mais il fallait s’arrêter là.

512. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

* *  * Calino, fatigué, arrête un fiacre sur le boulevard. […] L’Empereur, très intrigué, s’arrête et fait appeler le maire de la ville pour avoir l’explication de cette inscription énigmatique.

513. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

À son retour, la duchesse de Grammont l’engagea à s’arrêter à Chanteloup, chez le duc de Choiseul son frère, qui devait lui-même une grande partie de sa réputation à l’amabilité de son esprit, et qui fut charmé de celui de Chamfort. […] Dénoncé par un certain Tobiesen Duby, employé subalterne dans le même établissement, il fut arrêté avec ses collègues, et conduit aux Madelonnettes.

514. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

Il est plus métaphysicien, plus théologien, plus creusé, plus à fond, d’idées générales plus hautes, plus arrêtées et plus fermes que le brillant auteur des Caractères. […] — pouvait soudainement renoncer à ce mysticisme qui est la vie de son cœur et de sa pensée et fouler aux pieds le flambeau à la lueur divine dont la clarté n’éclaire que lui, vous verriez le sourire s’arrêter sur les lèvres impertinentes des sceptiques, l’éclat de rire bête ravalé par la bouche ouverte des incrédules et des blasphémateurs !

515. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Il l’a été à deux places sur lesquelles nous nous arrêterons, s’il vous plaît… Oui ! […] Elle a la cruauté curieuse et despotique de l’enfant qui arrache les ailes à un hanneton, et qui, si le hanneton blessé s’éloigne et s’enfuit sur ses pattes, l’arrête et veut qu’il reste là !

516. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

avait trouvé par trop calomnié… Mais, par ordre — m’a-t-on conté — de ses supérieurs, le Père Olivier a été obligé de s’arrêter au tiers de son œuvre, — et il ne nous a purifié que Lucrèce : Si méchamment mise à mal par Hugo ! […] Ce valseur, qui ne valsa pas qu’en diplomatie, ce derviche tourneur dans l’ordre de l’esprit, ne pouvait pas s’arrêter dans ses orbes intellectuels.

517. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Mais n’ayant rencontré, quand il tenta de pénétrer en France, que François Ier paganisé par la Renaissance, l’allié du Turc, le lecteur passionné de Rabelais et d’Érasme et le protecteur de Marot, flottant inconséquemment des bûchers allumés à des bûchers éteints, et du châtiment des Vaudois au repentir qu’il en exprima en mourant, le Protestantisme envahit bientôt, malgré la sécheresse de sa doctrine, un pays où il n’avait eu pour lui d’abord que les moqueries païennes de ses écrivains et l’attrait (lamentable toujours en France) de sa nouveauté… Révolté, dans son âme de moderne, contre la rigueur d’un temps qui avait une foi ardente et des mœurs séculairement chrétiennes, néanmoins catholique à ce point qu’il répète qu’il l’est incessamment dans son histoire, parce qu’il sait trop qu’on pourrait l’oublier, M. de Meaux ne paraît pas avoir compris que plus tard encore il était possible d’arrêter le Protestantisme envahisseur, comme l’Église, dans d’autres temps, avait arrêté l’Hérésie.

518. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Au contraire, cela est doux, apprivoisé, vulgaire, pris au chenil des idées communes qui trottent par le chemin et s’arrêtent aux bornes, et, pour continuer notre juste image, assez malpropre de moralité. […] L’insuccès et même la chute n’arrêteront point Μ. de Girardin.

519. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

C’est qu’au fond il n’a rien de net, de ferme, de péremptoire et d’arrêté dans l’esprit. […] Au lieu de ces longueurs indécises, de ces toiles d’araignée philosophiques, de cette mosaïque de filandreuses dissertations qui se lèvent par plaques, sous les pieds de l’esprit, et qui en retardent la marche, qu’on aimerait mieux quelques lignes de conclusions, nettes et courageuses, les articles (enfin arrêtés) du Symbole de la Philosophie, de ce Symbole qu’on nous jetterait à la tête, à nous les arriérés !

520. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

En effet, depuis que le symbole de nos pères a cessé d’être pour la majorité d’entre nous le vrai et l’unique symbole, et que la Foi, comme un flambeau renversé, s’est éteinte dans la poussière des traditions abandonnées, il s’est élevé une nombreuse race d’hommes qui se disent religieux pourtant, et qui ont remplacé les formes nettes et les dogmes arrêtés du catholicisme par les aspirations maladives d’une vague religiosité. Esprits sans hardiesse, moitiés d’athées qui s’arrêtent, d’horreur ou de lâcheté, dans le déisme, comme déjà Bossuet le leur reprochait dans son temps, ils s’imaginent que la lettre d’une loi religieuse, cette lettre qui prescrit et qui fonde, est un voile destiné à tomber devant l’esprit, et pour cette raison ils la rejettent.

521. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

Armé de cette puissance qui est la somme de vie de tous les êtres apparus sur le globe, je défie la mort, je brave le néant… Lorsque je vois cette lente progression, depuis le tribolite, premier témoin effaré du monde naissant, jusqu’à la race humaine, et tous les degrés vivants de l’universelle vie s’étayer l’un sur l’autre, et tous ces yeux ouverts, ces pupilles d’un pied de diamètre qui cherchent la lumière, toutes ces formes qui s’étagent l’une sur l’autre, tous ces êtres qui rampent, nagent, marchent, courent, bondissent, volent au-devant de l’esprit, comment puis-je croire que cette ascension soit arrêtée à moi, que ce travail infini ne s’étende pas au-delà de l’horizon que j’embrasse ? […] Quand Bonald, qui ne s’occupait pas de la langue des oiseaux pour expliquer la langue de l’homme, quand le grand Bonald, auprès duquel le gros Quinet paraît bien petit, discutait, comme il savait discuter, la création du langage de l’homme, et s’arrêtait à l’idée la plus simple, qui est aussi la plus profonde, que ce langage avait été révélé à l’homme par Dieu même, Bonald parlait bien de création, et non, comme Quinet, de chose créée.

522. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

Il faut les arrêter au passage, et c’est là le fait des romanciers, ces historiens des mœurs, bien plus profonds et bien plus éclairants, croyez-le, que les historiens de l’histoire ! […] Dès les premières pages de ce roman, qui marche toujours et ne s’arrête qu’à la dernière, le développement du caractère d’Espérit et celui des faits et des épisodes sont congénères.

523. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

Tout homme qui veut être applaudi, dénature sa pensée ; ou il en cache une partie pour faire davantage briller l’autre, ou il saisit un rapport qui étonne et qui est plus singulier que vrai ; ou il détache ce qui devrait être fondu dans l’ensemble, et le met en saillie, ou pour avoir l’air de s’élever et de voir de plus haut, il généralise un sentiment qui ne conserve sa force qu’autant qu’il est lié à une situation ; ou il ajoute au sentiment même, et pour étonner il exagère, ou par une expression recherchée il veut donner une tournure fine à ce qui devrait être simple, ou il tâche d’unir la finesse à la force pour surprendre par l’assemblage de deux qualités contraires, ou enfin pour arrêter et fixer partout l’attention, il multiplie les détails et néglige la grandeur et la marche de l’ensemble. […] De cette montagne s’élèvent deux sommets : l’un qui touche les cieux, est environné d’un jour pur et serein ; l’autre beaucoup plus bas, s’arrête au milieu des tonnerres et des nuages.

524. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

où retentit comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte. » Et quelques moments après, ayant parlé de la grandeur d’âme de cette princesse, tout à coup il s’arrête ; et montrant la tombe où elle était renfermée : « La voilà, malgré son grand cœur, cette princesse si admirée et si chérie ; la voilà telle que la mort nous l’a faite ! […] Bossuet s’arrête tantôt sur ces idées, tantôt à travers une foule de sentiments qui l’entraînent, il ne fait que prononcer de temps en temps ces mots, et ces mots alors font frissonner, comme les cris interrompus que le voyageur entend quelquefois, pendant la nuit, dans le silence des forêts, et qui l’avertissent d’un danger qu’il ne connaît pas.

525. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Je m’arrête peu sur tous ces éloges, pour venir à ceux de Fontenelle ; sa grande célébrité, dans ce genre, est aussi méritée que connue. […] Qu’il me soit permis seulement de m’arrêter sur les éloges de Montesquieu, de l’abbé Terrasson, de Bernoulli et de Dumarsais.

526. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Quel parc magnifique surpasse la grâce du pauvre pré où l’on s’est arrêté tout enfant pour cueillir des liserons et des boutons d’or ? […] L’œil a besoin d’être arrêté, retenu, et, en somme, c’est par l’œil et les autres sens que toutes les idées, même les plus abstraites, entrent dans l’esprit. […] Une fois qu’il les aura adoptés, il les suivra, et la cohue, qui se précipite, se disperse ou s’arrête à la moindre alarme, deviendra un corps intelligent, qui marche en bon ordre vers un but qu’il se propose et qu’il atteint. […] Gleyre, défrayé de tout devait recevoir 200 francs par mois ; en échange, il promettait à son compagnon une vue ou paysage et le dessin d’un costume dans tous les endroits intéressants où ils s’arrêteraient. […] Le changement d’air arrêta la dyssenterie ; arrivé à Beyrouth, il se traîna hors du navire.

527. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Breton, Jules (1827-1906) »

On ressent, à le feuilleter, une impression complexe, et il y a certaines de ses pièces formant si bien tableau, qu’on s’arrête pour laisser passer l’image ; il faut lire les Glaneuses, les Deux Croix et le poème du Pardon : un long défilé de costumes bretons, de mendiants bariolés, de bannières flottant comme des petites voiles sur cet horizon de mer qui sert de fond à toutes les fêtes bretonnes, apparaît écumant ou calme, uni ou blanchissant, entre les menhirs gigantesques, les vieilles églises romanes, comme la poésie éternelle et l’éternelle menace de la nature.

528. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 378-380

Montagne a le talent de développer tellement chacun des objets successifs, qu’il devient l’objet principal, & fait oublier volontiers le point duquel l’Ecrivain est parti ; on s’y arrête avec complaisance, par le nouvel intérêt qu’il inspire.

529. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Roslin  » pp. 149-150

Ce n’est pas lui, c’est certainement ce seigneur à large panse qui est si magnifiquement vêtu et qui a la contenance si avantageuse, qui arrête les premiers regards et qu’il faut regarder comme le principal personnage du tableau.

530. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Ses observations sont si touchantes, les lois qu’il découvre si pleines de sagesse, qu’on se réjouit de ses victoires, et qu’on ne lui oppose qu’en tremblant les objections qui pourraient en arrêter le cours. […] Les vains systèmes de la science lui apprennent à se méfier des savants ; mais il converse avec les gens simples, s’arrête dans les champs, entre dans les cabanes, interroge les vieillards, s’instruit avec un enfant, et raconte naïvement ce qu’il vient d’apprendre avec eux. […] Jean-Jacques, n’ayant ni but ni principe arrêté, promena longtemps son oisive jeunesse entre l’opprobre et la misère. […] Que ne nous est-il permis de nous arrêter ? […] Alors sa poitrine s’oppressa, et dans ses yeux à demi sanglants des larmes s’arrêtèrent sans pouvoir couler.

531. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Un quart de l’eau transpire en six heures de temps la première fois, puis moins de jour en jour, tant qu’à la fin les pores se bouchent par la matière crasse et épaisse qui est dans l’eau, et qui s’arrête dans ses pores. […] On mène l’ambassadeur à quatre pas du roi, vis-à-vis de lui, où on l’arrête ; on le met à genoux, et on lui fait faire trois fois un prosternement du corps et de la tête en terre, si bas que le front y touche. […] On l’arrêta alors tout à fait ; et, comme il faisait encore résistance et voulait avancer, les valets de pied donnèrent de leurs bâtons sur le nez du cheval pour le faire reculer, et l’ambassadeur fut forcé de descendre. […] Cela n’est pas fort aisé, parce que la bande ennemie arrête les boules et les chasse à l’autre bout. On se moque de ceux qui la frappent au pas du cheval, ou le cheval étant arrêté.

532. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Tout s’arrête et se fixe. […] Car, une fois dans cette voie, la logique nous tient au collet, on ne peut plus s’arrêter. […] C’est le nœud qui arrête le fil. […] C’est en vain que nos Josués littéraires crient à la langue de s’arrêter ; les langues ni le soleil ne s’arrêtent plus. […] Son premier projet, bien arrêté d’abord par sa paresse, était de donner l’œuvre toute seule au public ; el demonio sin las cuernas, comme disait Yriarte.

533. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Mais pouvons-nous nous arrêter là ? […] Kant, affligé du scepticisme de son temps, se proposa de l’arrêter en lui faisant une juste part. […] Mais il y a des esprits faibles et présomptueux qui ne savent pas aller jusque-là ou ne savent pas s’y arrêter. […] Cet objet a-t-il disparu, nous nous le représentons distinctement : tant les formes en sont précises et arrêtées ! […] Nous ne nous arrêterons pas à cette opinion.

534. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brizeux, Auguste (1803-1858) »

Partout, chez lui, le contour est arrêté, la ligne définie.

535. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Contemplations » (1856-1859) — Préface (1859) »

C’est l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant à l’énigme du cercueil ; c’est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l’amour, l’illusion, le combat, le désespoir, et qui s’arrête éperdu « au bord de l’infini ».

536. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Et, s’asseyant ensuite, elle repassait en elle chaque chose en s’écriant… » Je m’arrête un moment après cet admirable morceau, au sujet duquel les remarques se pressent. […] Ni Vénus ni les suaves Amours ne versent leur souffle sur toi. » Mopsus sourit à cet avis si joliment donné, et en tient compte ; Argus et lui s’arrêtent à cet endroit et laissent Jason s’avancer tout seul au terme du rendez-vous. […] Cette voix moqueuse de la corneille rappelle assez bien la parole de l’oiseau merveilleux dans les jardins d’Armide. — Mais nous ne sommes qu’au début d’une scène incomparable ; tandis que Jason s’avance, revenons encore à celle qui n’attend que lui : « De son côté, le cœur de Médée ne se livrait pas à d’autres pensées, bien qu’elle fût à chanter avec ses compagnes, et chaque chanson nouvelle qu’elle essayait n’était pas longtemps à lui plaire ; elle en changeait tour à tour dans son inquiétude, et elle ne tenait pas un seul moment ses regards arrêtés sur le groupe de ses suivantes, mais elle les promenait de loin vers les chemins, en penchant de côté son visage. […] Je m’imaginai que, lorsque vous vous arrêtiez, vous étiez bien aise que je vous visse mieux et que j’admirasse votre adresse lorsque vous poussiez votre cheval. […] avides, altérées, Ont osé cette fois descendre et se poser : Ton beau cou s’inclina, ta brune chevelure Laissa monter dans l’air un parfum plus charmant ; Mais quand je m’arrêtai contemplant ta figure, Deux larmes y coulaient silencieusement.

537. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Chez ces autres hommes éminents que j’ai cités, une volonté froide et supérieure dirigeait la recherche, l’arrêtait à temps, l’appesantissait sur des points médités, et, comme il arrivait trop souvent, la suspendait pour se détourner à des emplois moindres. […] Chacun de ces commencements, d’ordinaire, forme deux ou trois feuillets de sa grosse écriture d’écolier, de cette écriture qui avait comme peur sans cesse de ne pas être assez lisible ; et la tirade s’arrête brusquement, coupée le plus souvent par des x et y, par la formule générale pour former immédiatement toutes les puissances d’un polynôme quelconque : je ne fais que copier. […] Un jour que je me promenais après le coucher du soleil, le long d’un ruisseau solitaire… Le fragment s’arrête brusquement ici. […] Il voyait tour à tour et sans relâche toutes les faces d’une idée, d’une invention ; il en parcourait irrésistiblement tous les points de vue ; il ne s’arrêtait pas. […] Étant un soir avec ses amis Camille Jordan et Degérando, il se mit à leur exposer le système du monde ; il parla treize heures avec une lucidité continue ; et comme le monde est infini, et que tout s’y enchaîne, et qu’il le savait de cercle en cercle en tous les sens, il ne cessait pas, et si la fatigue ne l’avait arrêté, il parlerait, je crois, encore.

538. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Que le moraliste aille en droite ligne vers la conclusion, et abrège le récit pour s’arrêter dans la maxime ; le poëte suivra avec complaisance la ligne onduleuse de la passion, et développera le récit en s’attardant autour des détails vrais. […] Je sais quand il faut m’arrêter et quand il faut courir. » Au contraire ici la critique est en action et le ridicule palpable, parce que la sottise tombe du moral dans le physique, et que l’impertinence des pensées et des sentiments devient l’impertinence des gestes et des mouvements. […] Phèdre a nommé le coche et s’est arrêté là. […] Dès lors, suivant le mot antique, « le juste est devenu injuste », et la fable s’arrête. […] Il ne se ménage pas, il ne ménage pas les autres ; il combat et il se livre ; il suit sa passion sans égard pour les règles ; il ploie le discours, il casse en deux ses phrases, il s’arrête net au milieu d’un vers ; il change d’accent à chaque minute ; voici que, pour la première fois, dans cette curie où les élèves de Quintilien modulaient adroitement les doubles trochées de leurs périodes, les voûtes renvoient les mugissements, les accents brisés et toutes les clameurs du désespoir et du combat.

539. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Mais cette loi s’arrêtera-t-elle à l’homme ? […] Ici il s’arrête, comme s’il n’osait achever et révéler au monde la nature des freins et des supplices dont, lui, ministre de l’État, il bâillonnerait et musellerait ceux qui oseraient penser et parler autrement que lui, philosophe ! […] « L’Église est une monarchie », poursuit-il, sans s’arrêter aux conciles (grand rouage représentatif de cette monarchie des âmes chrétiennes). […] Il s’arrêta pendant quelques mois dans sa chère Savoie, au sein de cette famille d’élite qui lui faisait une cour de tendresse et d’honneur. […] Il s’arrêtait à chaque instant, comme rappelé par quelque voix intérieure derrière lui, et il improvisait des souvenirs, des plaisanteries ou des sublimités de philosophie qui nous faisaient passer des larmes au fou rire et du fou rire de la jeunesse à l’enthousiasme de l’admiration.

540. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

II Le temps fuit en emportant tout dans sa course, mais un petit volume l’arrête et le fait revenir sur ses pas. […] La beauté est la royauté de la nature, peu importe qu’elle soit née, comme Cléopâtre, sur un trône, ou, comme la Vénus antique, de l’écume de l’onde, ou, comme lady Hamilton, de la lie des vices ; dès qu’elle paraît elle règne ; dès qu’elle sourit elle enchaîne ; que l’on soit Phidias, Raphaël, Dante, Pétrarque, César, Nelson, lord Byron, Bonaparte, Chateaubriand, elle consume Phidias de la passion de reproduire le beau dans le marbre ; elle divinise Raphaël sous le regard de la Fornarina, et elle le fait mourir, comme le phénix, dans la flamme de deux beaux yeux ; elle allume à douze ans dans le Dante un foyer inextinguible d’un seul rayon de sa Béatrice ; elle sanctifie Pétrarque dans la mystique adoration de Laure ; elle arrête d’une caresse, en Égypte, ce César que ni l’Italie, ni la Grèce, ni l’Afrique, ni l’Espagne n’avaient la puissance d’arrêter ; elle corrompt Nelson dans les délices de Naples et contrebalance dans le cœur de son héros la gloire de Trafalgar ; elle fait oublier, à Ravenne, la poésie à lord Byron dans la contemplation de cette poésie vivante qu’on appelle la Guicioli ; elle fait oublier à Chateaubriand son ambition, son égoïsme et sa vieillesse dans le rayonnement déjà amorti de Juliette. […] Voyez-la dans l’impression qu’elle a faite sur la France et sur l’Angleterre au moment où vivait madame Tallien, où resplendissait mon amie Georgina Spencer, où je brillais moi-même d’un éclat emprunté à ma famille, à mon rang, à ma fortune ; où l’Europe avait bien autre chose à faire que de s’arrêter devant une femme de dix-huit ans. L’Europe s’arrêtait devant madame Récamier ! 

541. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Il traverse, ainsi déguisé, la forêt Noire, et s’arrête de nouveau en Bavière. […] L’amour aspire à s’élever, et ne se laisse arrêter par rien de terrestre. […] Celui qui aime court, vole ; il est dans la joie, il est libre et rien ne l’arrête. […] Une mauvaise habitude vous arrêtera, mais vous la vaincrez par une meilleure. […] Éteignez son foyer courant, et elle s’arrête ; coupez son fil, et son âme s’évanouit.

542. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Tout annonçait qu’il était résolu à m’en punir ; mais il s’arrêta devant l’idée de frapper le général Bernadotte, soit qu’il eût besoin de ses talents militaires, soit que les liens de famille le retinssent, soit que la popularité de ce général dans l’armée française fût plus grande que celle des autres, soit enfin qu’un certain charme dans les manières de Bernadotte rendît difficile, même à Bonaparte, d’être tout à fait son ennemi. […] À quatre heures, un homme en habit gris, à cheval, s’arrête à la grille et sonne ; je fus certaine de mon sort. […] « Je m’arrêtai quelques instants chez madame Récamier ; j’y trouvai le général Junot, qui, par dévouement pour elle, promit d’aller parler le lendemain au premier consul. […] « Votre dernier ouvrage n’est point français ; c’est moi qui en ai arrêté l’impression. […] Si mon prédécesseur vous a laissée habiter le département de Loir-et-Cher, vous n’avez pas dû regarder cette tolérance comme une révocation des dispositions qui avaient été arrêtées à votre égard.

543. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Là, il s’arrête, il se laisse caresser par la jeune fille, il prend une voix douce comme son chant de mort, et révèle à Damayanti l’amour dont Nala brûle pour elle. […] Damayanti reprend sa route ; elle s’arrête au pied d’un arbre dont l’ombre donne la mort : « Ah !  […] Ils nous emporteront comme le vent, et ne s’arrêteront qu’au terme de notre course.” » Le récit de la course du char est fantastique comme une ballade des bardes du Nord. […] La vie s’arrêtera dans mon cœur, si ses bras, dès aujourd’hui, ne se referment pas sur son épouse. […] « Arrêtons-nous ici », dit en s’interrompant le savant traducteur de cet épisode, « et admirons la délicieuse et touchante naïveté du poète, qui tantôt rappelle la majesté d’Homère, tantôt la sublimité de la Bible.

544. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

S’il fallait tout dire, peut-être nous a-t-on justement accusé quelquefois de n’avoir pas assez de ce patriotisme de mappemonde qui s’arrête aux frontières, et d’avoir trop de penchant pour ce patriotisme universel ou cosmopolite qui s’honore d’être né homme par le don de Dieu beaucoup plus que d’être né Français par l’effet du hasard. […] Nations, mot pompeux pour dire barbarie, L’esprit s’arrête-t-il où s’arrêtent vos pas ? […] Nous examinerons rapidement, sans nous y arrêter, les premiers romans en vers de ces poètes sans langues, dont on a voulu faire des Homères et des Tasses inconnus. […] XXVIII Nous ne pouvons terminer cet aperçu rapide sur la langue du siècle de Louis XIV, sans nous arrêter un moment sur le principal caractère de la littérature de ce siècle.

545. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

En ce temps-là peu ou point de critique ; on s’arrêtait devant ce grand titre : Comédiens du roi ! […] Quand le parterre put comprendre enfin à quel drame il venait d’assister, le parterre applaudit à outrance… il n’était plus temps, l’éclat de rire s’était arrêté sur les lèvres brûlantes de Monrose, — arrêté à tout jamais ! […] Quel souffle la pousse, et quel souffle l’arrête ? […] Elle va, rapide comme la foudre, — elle s’arrête hors de sa voie ! […] Justement elle s’arrêta à la porte du jeune homme.

546. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Parfois, nous nous arrêtions dans des grottes tout incrustées de cristallisations brillantes. […] Il brisa les contours arrêtés où s’emprisonnait notre lyrisme. […] On voudrait s’arrêter à toutes les escales de ce rivage embaumé. […] On admettait que la civilisation occidentale s’était arrêtée pendant cette longue période. […] Arrêtons-nous un peu.

547. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

L’estomac digère et le sang circule sans que la volonté y soit pour rien, et sans qu’elle puisse arrêter leur fonctionnement, sinon par le suicide. […] Il n’est guère intelligible, ainsi, qu’à une intelligence immobile aussi et arrêtée jusqu’au terme dans une idée unique. […] D’une part, il a cru l’homme profondément respectable, ayant des droits devant lesquels l’État s’arrête ou qu’il doit protéger. […] — Oui ; et sa doctrine n’a jamais varié, et sous tous les régimes il a soutenu deux ou trois principes où il était arrêté et cramponné comme à des dogmes. […] L’État s’arrête où la conscience commence ; l’État ne peut me commander ce que ma conscience m’interdit.

548. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Arrivé à Moscou, le général fait arrêter ses voitures devant une grande auberge, et charmé de trouver une occasion de contrarier peut être même d’embarrasser M. de Saint-Pierre, il annonce froidement qu’il est temps de chercher un gîte. […] Elle s’arrête pour écouter le grand maître. […] Le cœur serré de son isolement dans le lieu même de sa naissance, il reprenait tristement le chemin de son auberge, lorsque ses yeux s’arrêtèrent sur une vieille femme qui filait devant la porte de sa maison. […] Des bouquets d’arbres croissent à leurs bases, dans leurs fentes, et jusque sur leurs cimes où s’arrêtent les nuages. […] De là, Fidèle, toujours quêtant, m’a mené sur le morne de la Rivière-Noire, où il s’est arrêté encore en aboyant de toute sa force.

549. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Une fois qu’il a touché la Terre-Sainte, le flot de sa pensée ne s’arrête plus. […] Je citerais plus d’un éblouissement dont le programme, arrêté dix-huit mois d’avance, ne s’est réalisé qu’au retour. […] La discussion, une fois commencée, ne s’arrête plus. […] Dès qu’il s’arrête, il pose. […] Quel que soit l’auteur de ces deux beaux livres, voici les conjectures auxquelles je m’arrête.

550. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

On ne voit rien, la vue est arrêtée, au-delà du rempart, par un épais brouillard, dans l’opacité blanche duquel s’entendent de formidables détonations. […] Je m’arrêtai. […] De mon jardin, à travers la grille, j’aperçois deux casques dorés s’arrêter devant ma maison, et en la regardant, un moment hacher de la paille… ils passent. […] Pourquoi est-il arrêté ? […] Elle est même très profondément cachée, et dissimulée sous une première cachette, remplie de dossiers et de papiers de police, propres à arrêter les chercheurs dans leurs fouilles.

551. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

il lui demande si la résolution que son inconstance lui fait prendre est bien arrêtée. […] Malgré tout cela Berenice ne s’arrête pas à la seule raison qui la doit frapper : que Titus craint de blesser les romains, en épousant une reine. […] Le troisiéme est la révolte de dom Pedre, ce qui le fait arrêter lui-même. […] Je ne m’arrête pas à des regles assez connuës. […] Il s’arrête, si ce n’est de lassitude, du moins par la satisfaction de ses progrès, qui, comparés à l’état où il a pris les choses, lui doivent paroître la perfection même.

552. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Avant-propos »

Nous n’avons, de ce plan total et complexe, retenu, pour thèse inaugurale, que cette seconde partie, comme plus susceptible, par sa documentation restreinte, et ses limites arrêtées de cadrer avec les formules universitaires courantes, sans préjudice, d’ailleurs, de l’étude primitive que nous espérons sous peu rétablir en son intégralité.

553. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XII. Dernière et nécessaire opération, qui consiste à corriger ce que l’on a écrit »

Dernière et nécessaire opération, qui consiste à corriger ce que l’on a écrit Quand on a longuement médité un sujet, et qu’on a reconnu les idées qui lui appartiennent, quand on a distribué ces idées selon leur importance particulière et leurs rapports mutuels, quand enfin on a mis par écrit tout ce qu’on avait conçu, et bien exécuté le plan qu’on avait arrêté, a-t-on fini sa tâche, et ne reste-t-il qu’à se reposer dans la joie de l’effort qui vient d’aboutir ?

554. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1823 »

Nous arrêterons ici ces observations préliminaires qui exigeraient un volume de développements, et auxquelles on ne fera peut-être pas attention ; mais il faut toujours parler comme si l’on devait être entendu, écrire comme si l’on devait être lu, et penser comme si l’on devait être médité.

555. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Chardin » pp. 128-129

On s’arrête devant un Chardin comme d’instinct, comme un voyageur fatigué de sa route va s’asseoir, sans presque s’en appercevoir, dans l’endroit qui lui offre un siège de verdure, du silence, des eaux, de l’ombre et du frais.

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