Tout y était délibéré, si on voulait le mettre en oeuvre, et c’était baume de le voir briber. » Il y a beaucoup de ressemblance entre les deux personnages. […] Il y a dans ce récit beaucoup de malice, mais point de méchanceté. […] Je ne sais d’homme nécessaire Que celui dont le luxe épand beaucoup de bien.
Ce livre, évidemment né de Fénelon ou de Jean-Jacques-Rousseau, était aussi religieux que la nature elle-même ; il était aussi chimérique en beaucoup de points pratiques, mais infiniment plus moral ; en outre, il était plus savant, malgré ce qu’en ont dit depuis les savants de profession ; la pensée générale l’éclairait d’un instinct divin ; il se trompait peut-être sur quelques détails, comme la théorie des marées qu’on lui a tant reprochée sans preuve contraire, mais il ne se trompait certainement pas sur l’ensemble, qu’il interprétait mieux que les astronomes modernes qui, en voyant l’œuvre, ont nié l’ouvrier. […] Persuadé que le sentiment de nos maux redouble par le souvenir de nos plaisirs, et que les passions s’accroissent dans la solitude, je résolus d’éloigner mon infortune ami des lieux qui lui rappelaient le souvenir de sa perte, et de le transférer dans quelque endroit de l’île où il y eut beaucoup de dissipation. […] L’agriculture et le commerce répandaient dans cette partie de l’île beaucoup de mouvement et de variété.
À l’entrée d’un jardin, où se pressait beaucoup de monde, j’ai perdu Gavarni. […] L’homme abordé et interrogé, après beaucoup de tergiversations, lui dit : « C’est que je suis de la Police ! […] » 24 décembre Accrochés ce soir à la taverne de Lucas par Paul Baudry, il nous emmène à son atelier qui est de l’autre côté de la rue, et nous fait voir une de ces grandes machines pour l’Opéra, où, en dépit de beaucoup de talent, il me fait l’effet de Goltzius cherchant Michel-Ange.
Thiers, il voulait arracher à ce pauvre diable d’honnête homme, me pousse à la crédulité sur beaucoup de choses, prêtées à l’ancien ministre. […] La littérature chez les hommes de lettres que je vois, ne me semble plus qu’un moyen de mettre le gratis dans beaucoup de choses de la vie. […] Là, passent des femmes déclassées, des femmes du monde qui n’y ont plus guère qu’une jambe, des pianistes femelles qui semblent revenues de partout, et qui dans des robes noires, qui ressemblent à du papier brûlé, regardent avec la philosophie de la vieillesse de la femme laide, l’amour qui se fait dans les coins ; et en fait d’hommes, beaucoup de messieurs de toute espèce, énormément d’architectes, et le dernier prix de Rome de paysage, le dernier, dieu merci, un peintre qui fait estimer le génie de Thénot.
J’arrive enfin aux sciences historiques, — si ce sont des sciences, — et, comme les sciences naturelles, je ne puis m’empêcher d’observer d’abord qu’elles nous ont appris assurément beaucoup de choses, mais aucune de celles que nous attendions de leurs progrès. […] Si nous nous anéantissons tout entiers en mourant, beaucoup de vertus nous sont encore possibles, — je n’ai garde d’en disconvenir, — mais nous ne traiterons pas de la même manière les instincts que nous trouvons en nous. […] Charles Richet, avec beaucoup de savants, ne trouve à placer, lui, que dans le progrès de l’espèce.
Sur ce point, les idées soi-disant religieuses de Tolstoï se rapprochent beaucoup de celles de Wagner, qui, lui aussi, était indifférent aux croyances et aux cultes et qui concevait le bonheur terrestre dans une sorte de fusion de tous les êtres vivants, la fusion dans l’Unité de l’Être. […] C’est ce qui explique qu’à beaucoup de spectateurs très raffinés, les exécutions scéniques de Wagner paraissent irrémédiablement insuffisantes. […] Grand assimilateur qu’il était, il a appris à imiter beaucoup de choses allemandes, voilà tout. […] Son récitatif : peu de viande, déjà plus d’os et beaucoup de bouillon… En ce qui concerne le leitmotiv, toute comparaison culinaire me fait défaut. […] » Il y a certes beaucoup de vrai dans cette analyse du génie de Beethoven, mais la conclusion paraît forcée.
Néanmoins, à force d’agiter partout sa nullité sonore, *** est connu de beaucoup de monde, et, dans sa famille, il a fait croire que c’était lui qui écrivait des pièces de théâtre sous le pseudonyme de Scribe. […] — Vous voyez, monsieur, disait-il, que j’ai déjà fait beaucoup de livres. — Vous voulez dire beaucoup de kilos, — répondit l’autocrate de la Revue. […] Un fort beau sermon in-octavo, qui n’amena cependant aucune conversion, comme beaucoup de sermons. […] Le monsieur qui s’occupe de littérature va dans le monde, où il a beaucoup de succès, et se donne une grande importance C’est là qu’il est roi, c’est là qu’il triomphe.
Il écrivit beaucoup de vers, des vers sans nerf et faciles. […] D’une façon générale il parle des grands peintres de son temps avec beaucoup de froideur et même de mauvaise humeur, ne les nommant jamais et ne les désignant que par des allusions. […] Dominique n’a pas d’enfance au sens tout puéril du mot, mais il est dès ses plus jeunes ans désigné pour la vie intérieure, c’est-à-dire pour quelques joies très pures et beaucoup de souffrances très dures. […] Peu à peu, je me pénétrai sans beaucoup de chaleur, mais avec un attendrissement continu, de ces réminiscences, le seul attrait presque vivant qui me restât d’elle, et moins de quinze jours après le départ de Madeleine, ce souvenir envahissant ne me quittait plus. » C’est en même temps que son ami Olivier entreprend de son côté une conquête amoureuse, avec sécheresse, cynisme, habileté, n’y cherchant que le plaisir et l’orgueil de la victoire. […] Et si le timide fait fonction, comme ici, de directeur spirituel, nous sommes amenés précisément, inévitablement, à cette scène à faire, à ce genre de déclaration qui fut faite plus de six fois à Amiel, et que beaucoup de prêtres doivent entendre dans leur confessionnal.
Et cela a de quoi surprendre chez un écrivain dont la jeunesse ressentit avec beaucoup de docilité la grande influence de Mallarmé. […] Au contraire, ses croquis, ses silhouettes ont beaucoup de vérité. […] C’est cependant une allégation que l’on ne peut hasarder qu’avec beaucoup de prudence, car un auteur peut toujours répondre, quand on taxe ses personnages d’invraisemblance (que ce soit Irène de Maman Colibri ou Jeannine de l’Enchantement), qu’il les a peints sur nature, qu’il a reçu leurs confidences ou pénétré leur âme par d’autres méthodes, et que nul n’est avenu à contester leur exactitude. […] Marcel Boulenger un érudit très instruit, très avisé, qui goûte avec passion certaines époques, et qui sait les évoquer avec beaucoup de force. […] Bourget dans la bouche de l’un de ses personnages, et nous savons que l’on doit n’attribuer qu’avec beaucoup de prudence à un auteur les propos de ses personnages.
De là une pensée un peu mélancolique, non que j’envie à mon pauvre bâton ce privilége de sa nature, mais parce qu’il n’est pas donné à l’homme de voir sans regret la jeunesse en arrière et en avant le déclin115… » Le chapitre qui suit, sur le pinceau, a beaucoup de piquant ; le caractère du pinceau, suivant M. […] Indépendamment des articles d’art et des piquants chapitres sur le lavis, il en a fourni plusieurs autres à la Bibliothèque universelle de Genève, excellent recueil en beaucoup de parties et digne d’une cité qui a produit au début Jean Le Clerc, le second et très-estimable journaliste à côté de Bayle.
Beaucoup d’herbe, beaucoup de bétail, beaucoup de viande ; la grande mangeaille et la grosse mangeaille ; ainsi se soutient le tempérament absorbant et flegmatique ; la pousse humaine, comme toute la pousse végétale et animale, est puissante, mais lourde ; l’homme est amplement charpente, mais à gros coups ; la machine est solide, mais elle roule lentement sur ses gonds, et le plus souvent les gonds grincent et sont rouilles.
Il y a beaucoup de Don Quichote dans ces héros, quelques bacheliers de Salamanque, et pas mal de Gil Blas. […] Quelle justice du Créateur ou de la nature pour les générations, plus nombreuses que le sable de la mer, qui sont nées, qui ont brouté, qui sont mortes entre soixante-dix et quatre-vingts ans, temps légal accordé aux hommes favorisés du temps, comme dit Job, qui s’y connaissait déjà : « L’homme vit peu, et sa vie est remplie de beaucoup de misères !
On n’a pas beaucoup de détails sur son séjour en Angleterre ; mais il s’est plu lui-même à rapporter une réponse qu’il fit à la reine d’Angleterre, et qui prouve qu’il savait, au besoin, être bon courtisan. « Je dînais chez le duc de Richemond, le gentilhomme ordinaire de La Boine, qui étant un fat quoique envoyé de France en Angleterre, soutint que l’Angleterre n’était pas plus grande que la Guyenne. […] Vous trouverez dans les climats du Nord des peuples qui ont peu de vices, assez de vertus, beaucoup de sincérité et de franchise.
Je me fais fort, en retranchant beaucoup, en ajoutant très peu, de transformer Charles Demailly, sans beaucoup de peine, en un roman suivi et correctement composé ; mais je suis tenté d’estimer peu ce qui est si facile à faire. […] Elle est longue et se prolonge dans une ombre où elle s’enfonce sans finir. » Ils écrivent tranquillement : « En peinture, il ne voyait qu’une peinture…48 » — Beaucoup de leurs périodes, si on les juge d’après les règles les moins contestables de la rhétorique classique, sont assez mal faites, n’ont ni harmonie ni dessin.
Beaucoup de femmes demandent à la morphine un montant de l’esprit, un coup de fouet de la causerie. […] À cette idée sacrifiez beaucoup de choses, des désirs de mariage, des envies d’avoir, à votre chevet de mourant, une affection, une compagnie douce de la dernière heure.
Beaucoup de ces déclassés de l’aristocratie se lancèrent à corps perdu dans le mouvement ; d’autres, plus prudents, plus timorés, René était de ceux-là, hésitèrent et attendirent les événements. […] « Derrière les mots mourir pour son pays, écrit Chateaubriand, on ne voit plus que du sang, des crimes et le langage de la Convention17. » Le Mercure du 3 vendémiaire an XI ayant employé le mot patriotisme, expliquait en note qu’il prenait ce mot dans sa « signification primitive » d’avant la révolution ; « car les hommes de 1792 n’avaient pas de patriotisme quoiqu’ils parlassent beaucoup de patrie ».
Nous avons eu beaucoup de grands logiciens depuis Pascal et Descartes jusqu’à Lamennais. […] Beaucoup de physiologistes, comme Flourens, Longet, Durand (de Gros), Despine, qui ont suivi cette voie, ne vont pas au-delà, les uns par une réserve toute scientifique, les autres par attachement à une doctrine spiritualiste.
Depuis Homère jusqu’à Milton, jusqu’au Tasse, jusqu’à Voltaire, je ne crois pas que le génie de l’épopée ait enfanté un poème qui ait paru dans un temps où l’on n’eût autre chose à faire que de le lire ; et beaucoup de difficultés doivent se réunir contre cette œuvre de l’esprit qui acquiert à son auteur la plus grande gloire dont l’homme soit susceptible.
Ayant à parler en passant d’André Doria, le grand amiral génois, dont le mécontentement et par suite la défection furent cause de beaucoup de pertes qui advinrent au roi de France, de celle de Naples et autres malheurs : « Il semblait, dit Montluc, que la mer redoutât cet homme ; voilà pourquoi il ne fallait pas, sans grande et grande occasion, l’irriter ou mécontenter. » M. de Lautrec mort, on dut lever le siège de devant Naples et s’en revenir.
Les mestres de camp ne descendirent point, mais tous les capilaines descendirent et me vinrent embrasser la jambe, puis remontèrent à cheval et m’accompagnèrent jusqu’à ce que nous trouvâmes le marquis et le sieur Chiapin, qui pouvaient être à trois cents pas de la porte de la ville ; et là nous nous embrassâmes, et me mirent au milieu d’eux, et allâmes toujours parlant du siège et des particularités qui étaient survenues, nous attribuant beaucoup d’honneur ; même me dit qu’il m’avait beaucoup d’obligation, car outre qu’il avait appris beaucoup de ruses de guerre, j’étais cause qu’il était guéri des gouttes.
Sa santé est affaiblie, et il est obligé à beaucoup de soins ; toutefois il travaille et travaillera jusqu’à la fin ; il entreprend des réfutations, il conseille et presse des condamnations de doctrines ; il pousse et stimule par son zèle les prélats les plus influents, se chargeant du principal en toute chose et souffrant que, si les honneurs en sont aux autres, la charge roule en effet sur lui.
Je ne doute pas que beaucoup de gens ne me condamnent de l’avoir donné au public ; on ne pardonne guère dans le monde cette espèce de présomption, mais j’espère de supporter avec patience le tort qu’elle pourra me faire, si on me devine.
Vous êtes ange en beaucoup de choses, vous êtes femme en quelques-unes..
En résumé, les Mémoires du duc de Luynes renferment sans doute bien des futilités de pur cérémonial, mais aussi beaucoup de particularités curieuses, et quelques-unes même d’importantes.
On avait à décerner ce prix pour la première fois ; plusieurs académiciens soutenaient avec beaucoup de vivacité que la disposition, dans les termes du décret, était inexécutable, qu’il n’y avait aucune comparaison possible à établir entre des œuvres littéraires par exemple, et des découvertes de science ou d’érudition.
La vraie et juste disposition à leur égard est un premier fonds de respect, et tout au moins beaucoup de sérieux, de circonspection, d’attention, une patiente et longue étude de la société, de la langue, un grand compte à tenir des jugements des Anciens les uns sur les autres, ce qui nous est un avertissement de ne pas aller à l’étourdie, de ne pas procéder à leur égard avec un esprit tout neuf en partant de nos idées d’aujourd’hui.
Je le sais bien, il y a beaucoup de gens à qui je suis comme une épine dans l’œil ; ils aimeraient bien être débarrassés de moi, et comme on ne peut plus maintenant attaquer mon talent, on s’en prend à mon caractère.
On sent donc là, comme dans d’autres proverbes du même auteur, une première observation vraie, beaucoup de finesse et de délié dans l’exécution et aussi un coin de faux par parti pris.
Cet article des traductions en vers est traité fort au complet, sans beaucoup de distinction, il est vrai, et sans finesse de goût, mais avec exactitude, dans l’Histoire de la Poésie française à l’Époque impériale, par M.
« Ce rapport, nous dit M. de Senfft peu suspect de sévérité envers l’abbé de Pradt, était l’ouvrage de M. l’archevêque de Malines qui y avait mis beaucoup de déclamation et de faux brillant.
Il y entrerait beaucoup de savants, mais non pas des savants seuls.
Il débite la science avec beaucoup de gravité ; il donne ses décisions avec une modestie suffisante, qui impose.
Beugnot n’eut guère à se louer après ce commun exil, et qui, de retour en France, sacrifia sans beaucoup de cérémonie l’homme utile et distingué dont il s’était servi d’abord.
On y avait beaucoup de bruit et d’étourdissement, ce qu’on a dans tous les lieux où l’on s’amuse à grands frais.
« Je sens que mes écrits auraient pu être utiles, si je les avais fait connaître davantage ; mais faire beaucoup de pas pour le succès me paraît peu digne des arts mêmes, à plus forte raison de l’art par excellence, celui d’écrire pour le bonheur des hommes.
Il avait du bon sens, le reste vient ensuite, a dit La Fontaine ; et beaucoup de nos ambitieux se le sont répété un peu plus hardiment.
Il faut qu’il y ait beaucoup de science dans la contexture de Bérénice pour qu’une action aussi simple puisse suffire à cinq actes, et qu’on ne s’aperçoive du peu d’incidents qu’à la réflexion.
À leur exemple, beaucoup de nos contemporains se mêlent de maléfices et de conjurations.
Il découvre que « beaucoup de forces qui nous dominaient et nous émerveillaient ne sont que des portions mal connues de notre propre puissance ».
Ne nous en tenons pas au début des Mémoires de Retz comme beaucoup de gens le font : allons plus avant et suivons l’habile factieux au-delà de cette lune de miel de la Fronde.
Il a gardé beaucoup de sa fréquentation de l’ancienne France, de la France de Diderot et de Mlle de Lespinasse.
Fort jolie historiette, dont il n’y a pas non plus beaucoup de morale à extraire, sinon que l’avarice est un vice ridicule ; et que, quand on a le malheur d’en être atteint, il faut bien fermer son coffre.
Un poëte peut nous dire beaucoup de choses qu’un peintre ne sçauroit nous faire entendre.
Il y a environ vingt ans qu’une princesse, qui joint à beaucoup d’esprit naturel, beaucoup de lumieres acquises, et qui a un grand goût pour les spectacles, voulut voir un essai de l’art des pantomimes anciens qui pût lui donner une idée de leurs représentations plus certaine que celle qu’elle en avoit conçue en lisant les auteurs.
La littérature militante de celle-ci fut particulièrement copieuse, et d’un débraillé et d’un sans-culottisme parfois très comiques, avec beaucoup de verve gouailleuse et populaire.
La seule invention qu’il y eût, dans un pareil livre, c’était probablement beaucoup de mensonges… Mais quant à de l’invention, comme les grands écrivains et les grands artistes en mettent dans leurs œuvres, — de l’invention dans le sens de l’idéal et de la beauté — il n’y en avait pas.
Hédouin en a embaumé les larves dans une traduction écrite avec beaucoup de soin, nous ne le nions pas, mais la pureté du cristal qui l’enferme fait mieux voir le triste fœtus qu’on y expose ; et quand on admire un grand artiste, on ne le couronne pas avec ses faiblesses, et on doit avoir la pudeur des avortements de son génie !
Il le nie aujourd’hui ; il croit toujours avoir pensé de même ; il a persuadé beaucoup de gens qui ne savent pas la philosophie.
Mauclair a montré avec beaucoup de force et d’éloquence que la réalité en amour c’est le couple et non l’individu.
Je sais qu’il y a beaucoup de différence entre l’orateur qui parle, et l’écrivain qui ne doit être que lu.
Il fallait oublier beaucoup de la vie première d’Auguste ; et ce qu’on pouvait louer dans la suite avait plus d’utilité que d’éclat : c’était le repos dans la servitude.
Enfin les Philosophes ont détruit beaucoup de superstitions dangereuses. […] Enfin, il seroit trop disposé à pardonner à beaucoup de monde, & à consister par le raisonnement l’inégalité monstrueuse des fortunes, le plus grand vice politique de nos Gouvernemens modernes ; comment chercheroit-il le remede à ce mal épouvantable, principe de tous les autres(41), lorsqu’il seroit si éloigné de la classe souffrante ? […] … pour qu’on les pardonnât, il faudroit qu’ils se rapprochassent de la prose, c’est-à-dire, qu’ils fussent doux, simples, faciles & naturels ; si l’on en a de tels, à la bonne heure, je les écouterai(45) : mais le Poète se sera toujours donné beaucoup de peine pour n’opérer que ce que la prose fait tout aussi bien, & peut-être mieux encore. […] Mais peut-être lui-seul voyoit-il le défaut imperceptible à d’autres yeux, & si le Coiffeur, le Tailleur, le Bonnetier, &c. étoient venus à leur tour ; autres critiques, autres corrections sans fin ; & beaucoup de peines que le Peintre se seroit gratuitement données pour quelques individus, & non pour la multitude. […] Elle enfante une guerre intestine qui a beaucoup de ressemblance avec la guerre Civile ; elle inspire aux uns une haîne d’autant plus active, qu’elle est cachée, & aux autres un orgueil intolérable qui devient cruel.
Taine me paraît trancher ici avec beaucoup de légèreté une question des plus délicates et des plus élevées : la philosophie n’est-elle qu’une science comme une autre, une recherche, une analyse, une critique ? […] Ces deux courants se sont trouvés d’accord pour combattre la philosophie régnante, qui, prise à la fois entre empirisme et l’idéalisme, combattue par l’expérience et par la raison pure, a beaucoup de peine à faire prévaloir et même à faire bien comprendre le point de vue qui lui est propre, — le point de vue psychologique. […] Je ferai remarquer toutefois que cette distinction avait été faite avec beaucoup de précision par M. […] Caro avec beaucoup de justesse et de vivacité dans les pages de son livre qu’il a consacrées à M.
Ivanhoé, Une ténébreuse affaire, beaucoup de romans de M. […] méritait une réponse positive, car Athalie prouve ou tout au moins démontre beaucoup de choses, poétiques, politiques et humaines. […] Il constitue le monde propre à des êtres de désir, et il faut beau coup de bonheur ou beaucoup de sagesse pour que le désir, moyen de progrès pour l’espèce, n’amène pas le mal de l’individu. […] Il gagna dans ces fonctions beaucoup de ridicule, et ses quatre ou cinq volumes ineptes sur ce chapitre demeurèrent toute la somme de la critique naturaliste. […] Et il faut beaucoup de bonne volonté pour trouver dans Les Mille et Une Nuits traduites par M.
Si, par ce procédé, on n’avance pas toujours très vite, on voit cependant beaucoup de pays ; et on serre de près la réalité. […] Il eut beaucoup de succès aussi avec sa tragi-comédie de Chryséïde et Arimant. […] Il a donc été réduit à nous représenter Don Diègue errant par les rues et cherchant vaguement son fils, sans beaucoup de chances de le rencontrer. […] Transactions malheureuses, dans lesquelles on a dépensé beaucoup de génie et d’esprit pour faire des pièces et des personnages qui ne sont, à vrai dire, ni anciens ni modernes, ni romains ni français, ni grecs ni parisiens, mais qui se font pardonner et se sauvent par de belles analyses morales des passions et par le style. […] La gloire qui m’en reste, après cette disgrâce, Eclate encore assez pour honorer ma race, Et paraîtra plus grande à qui comprendra bien Qu’à l’exemple du Ciel j’ai fait beaucoup de rien.
En tout cas, on a vu, s’il faut mettre les choses au pis, que la plupart de ses « erreurs » semblent être aujourd’hui plus voisines de la science naturelle que beaucoup de prétendues « vérités » qu’on leur opposait il n’y a guère plus de vingt-cinq ou trente ans. […] Dans l’histoire de la science comme dans celle de la littérature, nous avons eu beaucoup de « grands hommes » à meilleur marché. […] Voilà peut-être beaucoup de choses ! […] La facture, le mérite proprement technique en échappent à beaucoup de bons juges. […] Nous montrerions, sans beaucoup de peine, qu’ils s’y rattachent presque tous, — ou même qu’ils en procèdent.
Il me dit que l’habitation à Asnières lui a fait beaucoup de bien, que le voisinage de l’eau l’a calmé, et que, tous les matins, il va faire un tour de dix minutes, au bord de la Seine, et qu’il revient de cette promenade avec un singulier bien-être. […] Et nos paroles remuent beaucoup de choses, et Drumont le chrétien et le socialiste, se déclare contre le revenu de l’argent, contre l’héritage : déclaration qui fait entrer Mme Daudet, dans une belle colère, pendant qu’elle couve, de la tendresse de ses yeux, ses trois enfants, et que Drumont répète assez drolatiquement : « Que voulez-vous, je suis sociologue… mon état est d’être sociologue ! […] Dimanche 7 octobre Voici Dumény, qui entre chez moi, l’air gauche, et qui, après beaucoup de circonlocutions, me demande si je voudrais bien lui confier le manuscrit de Germinie Lacerteux, dont Porel ne veut lui donner connaissance que par la lecture aux acteurs.
Beaucoup de sa propre vie est en ex-voto dans cet ouvrage. […] Cela explique qu’elle demeure si insaisissable à beaucoup de gens et qu’elle les fourvoie dans des méprises. […] Le théâtre de Musset est situé et n’a pas beaucoup de style.
. — Toujours dans le domaine épique, ce sont les lais ; Marie de France ; les branches primitives du Roman de Renart, d’où la satire est encore absente ; la première partie du Roman de la Rose où, sous une forme épique, il y a beaucoup de lyrisme, de celui de l’époque. […] Et ce qui est vrai des Miracles l’est plus encore des Mistères du xve siècle. — L’arrêt du Parlement, de 1548, prohibant les mistères sacrés, s’explique par beaucoup de raisons ; on parle surtout des scrupules religieux ; c’est juste ; il semble toutefois que ces scrupules furent bien lents à se manifester et à obtenir une sanction ; on parle du goût littéraire nouveau de la Renaissance ; c’est juste encore, mais la Renaissance n’est pas qu’un fait littéraire, heureusement. […] Nous-même, pour avoir restitué aux Italiens beaucoup de vers de du Bellay, de Desportes, de Régnier, de Ronsard, de Baïf, de Magny, nous avons failli un moment partager cet état d’esprit.
. — L’idée du moi est donc un produit ; à sa formation concourent beaucoup de matériaux diversement élaborés. […] Chez les peuples barbares, dans les âmes incultes et enfantines, beaucoup de souvenirs faux prennent ainsi naissance.
Car beaucoup de fruits, ou qui se consomment d’abord, ou qui se doivent garder, ne viendraient point sans culture. […] Grâce à mes travaux, ceux qui sont étrangers aux lettres grecques, même ceux à qui elles étaient familières, pensent avoir fait beaucoup de profit et dans l’art de la parole et dans la sagesse.
Fénelon, presque seul, trop séductible par l’imagination et par le cœur, popularisa dans son Télémaque ces idées impraticables de Platon et de Morus ; il fit innocemment beaucoup de mal en ôtant aux Français le sentiment du réel en politique, et en les jetant dans les vagues rêveries de l’impraticabilité. […] bergeries politiques pour nos scènes d’opéra, dont toutes les institutions sont des décorations, des cérémonies, des rubans, des fêtes, des musiques, des danses assaisonnées de quelques axiomes absurdes et féroces pour rappeler les Harmodius et les Catons, un peu de grec, un peu de latin et beaucoup de suisse !
C’était une guerre civile intentée à la mère patrie, pour une cause purement vénale ; cela n’était ni juste ni noble ; cela ne pouvait produire que beaucoup de mal aux Anglais et beaucoup d’ingratitude pour la France. […] Un grand arc indien était appuyé contre la muraille ; beaucoup de flèches et des oiseaux morts étaient semés par terre.
Bonaparte n’avait encore rien fait de précisément coupable ; beaucoup de gens assuraient qu’il préservait la France de l’anarchie ; enfin, si dans ce moment il m’avait fait dire qu’il se raccommodait avec moi, j’en aurais eu plutôt de la joie ; mais il ne veut jamais se rapprocher de quelqu’un sans en exiger une bassesse, et, pour déterminer à cette bassesse, il entre d’ordinaire dans des fureurs de commande qui font une telle peur qu’on lui cède tout. […] J’ai été jeune et je suis devenu vieux, et, dans cette vie incertaine, le Tout-Puissant m’a envoyé beaucoup de joie et de douleur.
Une-autre preuve de la complexité des sensations spécifiques, c’est la variation de qualité qui accompagne les variations d’intensité, d’extensité et de durée. 1° A l’exception du rouge spectral, par exemple, toutes les couleurs donnent place, tôt ou tard, à un simple gris sans couleur, lorsque l’intensité de la lumière diminue ; et toutes, d’autre part, deviennent indistinctement blanches après une certaine augmentation intensité 15. 2° Une durée plus longue est aussi, en beaucoup de cas, nécessaire pour produire une sensation de telle couleur que pour produire une sensation simple de lumière ou de brillant ; le spectre solaire vu instantanément, n’apparaît pas de sept couleurs, mais seulement de deux, faiblement rouge du côté gauche et bleu du côté droit16. […] Ce qui donne lieu, dans ce problème, à beaucoup de méprises, c’est l’erreur communément répandue, qui consiste à croire que toute différence est toujours un objet non de sensation ou représentation, mais de jugement.
— Mais, d’abord, c’est seulement de l’expérience externe qu’il s’agit ; de plus, beaucoup de kantiens n’admettent l’extensivité que pour la vue et le toucher. […] Beaucoup de parties de la peau remplissent le même office, par exemple le bout des doigts, organe du tact par excellence.
Là, les gens à tempérament amoureux, hommes et femmes, les femmes attifées de leur mieux dans leurs capotes grises, les hommes au bonnet de coton, posé sur la tête d’un air conquérant, prenaient leur place sur le premier rang de chaises du passage, où se promenait un infirmier, choisissant le côté, où ils ou elles pouvaient montrer un profil moins endommagé — car il y avait parmi eux beaucoup de scrofuleux, très avancés — et ainsi placés, chacun et chacune tenaient son livre de messe, de façon à faire voir le numéro de son lit, qui est inscrit dessus. […] Mercredi 23 avril Du bruit, beaucoup de bruit.
Si quelque Veuillot eût voulu faire la satire du matérialisme et de l’athéisme, et, pour cela, en faire la parodie, il n’eût eu qu’à écrire les Blasphèmes, qui, d’ailleurs, rappellent par beaucoup de traits le style de Louis Veuillot. […] « Je doute, dit-il encore dans sa préface, que beaucoup de gens aient le courage suivre, anneau par anneau, la chaîne logique de ces poèmes, pour arriver aux implacables conclusions qui en sont la fin nécessaire… J’ai préféré mener mes prémisses à leurs conclusions… Partout où se cachait l’idée de Dieu, j’allais vers elle pour la tuer.
Glissant comme une chose matérielle sur le plan incliné de l’erreur, boule de neige de toutes les doctrines fausses, niaises ou perverses qu’elle a ramassées en traversant la fange et le sang de la Révolution française, cette tête ardente et faible, dans laquelle beaucoup de talent n’a pu rien sauver, vient de descendre, en ces deux volumes récemment publiés, les dernières marches qui mènent à l’abîme… aussi peu libre de s’arrêter dans sa descente que les têtes coupées de ce temps, dont M. […] À son cours, quand il pérorait en public, il avait l’art de grouper beaucoup de ces bonnets-là autour de sa chaire.
Imagination emportée vers le merveilleux, le surnaturel, le fantastique, il rencontra d’abord et toujours autour de lui, comme un cercle de Popilius infranchissable, tout un monde qui ne lui fit pas rebrousser chemin, — car il était vigoureux — mais qui devait contrarier, comme nous le verrons, son action spontanée, et même y mêler beaucoup de la sienne. […] Beaucoup de Contes publiés déjà ressemblent à cette syrène.
Daru, que cette quatrième croisade n’eut guère pour résultat définitif que d’agrandir la suprématie maritime de Venise : « Le reste de l’Europe y perdit beaucoup de vaillants hommes et de monuments précieux, et n’y gagna que l’introduction de la culture du millet, dont le marquis de Montferrat envoya des graines en Italie. » S’il était vrai que la prise de Constantinople par les croisés et le sac de cette ville eussent fait périr, comme il est trop probable, des monuments de l’ancienne littérature grecque qui avaient échappé précédemment, il faudrait, nous les lettrés et les disciples des doctes, le déplorer avec regret, avec amertume : mais vouloir que toute une époque soit heureuse de la manière dont nous l’entendons, et que les chevaliers du siècle de Villehardouin conçoivent l’emploi de leurs facultés et de leur temps comme les hommes de cabinet de nos jours, c’est demander beaucoup trop.
Il se destinait à ce dernier rôle avec beaucoup de résolution et de confiance.
Les partisans et les adversaires du commerce des blés divisent notre capitale ; ils soupent ensemble, ils disputent, ils se fâchent ; mais je ne vois pas qu’ils fassent beaucoup de conquêtes les uns sur les autres.
Il a été un très bon académicien, un fort grammairien, et a porté dans cette partie beaucoup de sagacité.
À ce déjeuner de Golgao commence à figurer et à se distinguer déjà par l’émotion de la parole un noble et enthousiaste militaire, qui revenait en toute hâte de Paris où il avait causé avec Napoléon, « le général Foy, si célèbre depuis comme orateur, joignant à beaucoup de bravoure, à beaucoup d’esprit, une imagination vive, souvent mal réglée, mais brillante, et qui éclatait en traits de feu sur un visage ouvert, attrayant, fortement caractérisé ».
Quant à l’effet moral que lui fait le manège de l’homme vu de près et son inquiétude de succès, il faut l’entendre elle-même : J’ai vu la correspondance de Voltaire (dans l’édition de Kehl, qui paraissait alors), et comme je lis moralistement, elle me fait beaucoup de plaisir.
Louis XIV, la première fois qu’il le revit après cet accident, « lui fit l’honneur de lui dire qu’il avait trop bonne opinion de l’étoile du marquis de Villars pour croire qu’il eût pu périr d’une chute dans les fossés de Bâle. » Dans les années de guerre qui suivirent et qui ne se terminèrent qu’à la paix de Riswick, Villars, d’abord commissaire général de la cavalerie, puis maréchal de camp, puis lieutenant-général et gouverneur de Fribourg en Brisgau, continua de se distinguer ; mais il souffrait beaucoup de l’inaction où l’on restait trop souvent avec de fortes armées, et se plaignait de ces campagnes trop peu remplies d’événements.
Il est homme de qualité, il a toujours eu beaucoup d’esprit, et je l’ai vu autrefois en état de pouvoir espérer une haute fortune, à laquelle sont parvenus beaucoup de gens qui lui étaient inférieurs.
Alors apparaissent Shakespeare et le vieux Linné (Gray s’occupait beaucoup de botanique et de Linné) luttant ensemble comme feraient deux esprits pour l’âme d’un damné : tantôt c’est l’un qui a le dessus, tantôt c’est l’autre.
Aussi, avec bien plus de talent et de portée que beaucoup de ses confrères en journalisme, manque-t-il et manquera-t-il toujours d’autorité.
— Dépendance, erreurs, vains désirs, indigence, infirmités de toute espèce, de courts plaisirs et de longues douleurs, beaucoup de maux réels et quelques biens en fumée.
Guizot lui-même, passant en revue la politique des divers Cabinets d’Europe, et s’exagérant un peu, je le crois, la passion de la paix qui possédait en 1830 les gouvernements et les peuples, nous dit de l’empereur de Russie, Nicolas, auquel il attribue la même passion, jointe à beaucoup de malveillance pour Louis-Philippe et pour le trône de Juillet : « Il eût pu être tenté de profiter, par la guerre, des troubles de l’Europe ; il aima mieux les grands airs de la domination en Europe au sein de la paix. » Or, ces grands airs de domination, on les acceptait, on ne cessa de les subir.
Les procédés employés pour le purifier demandaient beaucoup de temps ; le seule construction des moulins à poudre eût exigé plusieurs mois : avant ce terme, la France était subjuguée.
« Les savants se donnent beaucoup de peine, continue le correspondant supposé, pour découvrir en quelle occasion cette médaille a pu être frappée dans l’antiquité.
Sa taille est grande et bien formée, son air est doux et vénérable, ses cheveux sont d’une couleur qu’on ne saurait guère comparer : ils tombent par boucles jusqu’au-dessous des oreilles, d’où ils se répandent sur ses épaules avec beaucoup de grâce, et sont partagés sur le sommet de la tête à la manière des Nazaréens.
Il y a bien, au fond, un peu du souvenir de Mâtho dans ces redoublements d’inquiétude et d’exaltation de la jeune fille, qui se croit, comme beaucoup de ses pareilles, plus idéale et plus mystique qu’elle ne l’est : il y a pour elle, derrière le voile si ardemment invoqué, autre chose encore que la déesse.
Je suis persuadé que si dans cette brillante levée de jeunesse qui s’enrôla sur la foi de La Fayette pour voler au secours des insurgents de Boston, il y a eu quelque esprit un, sagace, mordant, comme il s’en trouvait volontiers dans la jeune noblesse d’alors, il a dû, au retour et dans des conversations familières, rabattre beaucoup de l’idée exaltée qu’on se faisait des républicains de ce pays, et dénoncer déjà en eux le côté si peu idéal qui s’est marqué si vite, que Franklin connaissait et, en partie, personnifiait si bien.
Gœthe me reçut avec beaucoup de bonté et de politesse.
« Le rôle qu’il joua à cette armée prouva que, si beaucoup de généraux du second rang s’éclipsent au premier, un génie supérieur ne peut rien quand il est forcé de remettre aux autres le soin d’apprécier ses projets et de les exécuter. » Jomini.
Beaucoup de gens aujourd’hui vous parlent à l’oreille de cet ouvrage et l’incriminent sur ouï-dire ; la plupart seraient fort étonnés, s’ils le lisaient, d’y trouver un écrit tout de forme métaphysique et de déduction abstraite, d’un dogmatisme ingénieux, mais assez difficile et obscur.
En général, beaucoup de ces romances de Millevoye, de ces élégies de son premier livre où il est tout entier, et j’oserai dire sa jolie pièce du Déjeuner même, me font l’effet de ce que pouvaient être plusieurs des premiers vers de Lamartine, de ces vers légers qu’à une certaine époque il a brûlés, dit-on.
Aujourd’hui que l’on s’occupe beaucoup de cette question dans notre monde médical, j’ai trouvé intéressant de signaler ce fait, auquel n’ont probablement pas songé les auteurs du roman, ils ont fait mourir leur héroïne d’un rhume négligé, mais ils ont tracé les caractères et la marche du mal d’une manière que ne renierait pas l’auteur du meilleur Traité de clinique médicale que nous possédions. » Questionné à ce sujet précis par le Dr Cabanès, Ed. de Goncourt répondit textuellement dans une lettre : « Pour Germinie38 ça s’est passé ainsi dans la nature, la pleurésie a précédé la tuberculose », et une autre fois « … j’ai décrit un cas de pleurésie prétuberculeuse, c’est bien l’expression technique ?
Le droit de vie et de mort souvent accordé à l’autorité paternelle, les communs exemples du crime de l’exposition des enfants, le pouvoir des époux assimilé, sous beaucoup de rapports, à celui des pères, toutes les lois civiles enfin avaient quelque analogie avec le code abominable qui livrait l’homme à l’homme, et créait entre les humains deux classes, dont l’une ne se croyait aucun devoir envers l’autre.
Leurs comédies ont beaucoup de cette gaieté bouffonne qui tient à l’exagération des vices et des ridicules ; mais on n’y trouve point, si l’on en excepte quelques pièces de Goldoni, la peinture frappante et vraie des vices du cœur humain, comme dans les comédies françaises.
Sous le rapport de la morale, sous le rapport de la politique, il existera beaucoup de distinctions à faire entre les passions viles et généreuses, entre les passions sociales et antisociales ; mais, en ne calculant que les peines qu’elles causent, elles sont presque toutes également funestes au bonheur.
Mais surtout il faut tenir compte de ce qu’il dégrossissait le premier la poésie moderne : s’il a ébauché la forme que ses successeurs devaient porter à la perfection, on peut lui passer beaucoup de défaillances nécessaires.
De là l’insuffisance de ses Considérations sur la Révolution, où l’on trouve tant de jugements pénétrants et d’idées intéressantes : elle voit très bien beaucoup de détails, elle attribue trop aux individus, à leur action bonne ou mauvaise ; mais d’où vient cette Révolution ?
Beaucoup de choses l’attirent et l’occupent autour et à propos des ouvrages qu’il examine.
VII Vérité, fantaisie, esprit, tendresse, gaieté, mélancolie, il entre donc beaucoup de choses dans le plus petit conte de M.
Il y a beaucoup de modestie, comme disait Flaubert, à se croire augmenté par l’accueil de la dame du quai.
Distribuez en partis toute cette foule d’ennemis de Mazarin, en factions tous ces partis, en rivalités personnelles toutes ces factions : voilà des formes à l’infini, voilà « le pays où il y aura toujours à découvrir des terres inconnues. » La première édition des Maximes commençait par une longue et subtile analyse de l’amour-propre C’était plus qu’un portrait chargé, où beaucoup de traits portent à faux ; c’était une sorte d’accusation où se trahissait une main passionnée.
Le verbe substantif manque dans beaucoup de langues.
Parmi les premières, se trouvaient beaucoup de demoiselles de qualité, Mlles d’Aguesseau, de Chaulnes, de Fieubet, de Catelan.
et déjà blanchie avant l’âge ; quand on l’entend, dans la plus longue et la plus remarquable de ses lettres à Élisabeth (8 novembre 1582), lui redire pour la vingtième fois : « Votre prison, sans aucun droit et juste fondement, a jà détruit mon corps, duquel vous aurez bientôt la fin s’il y continue guère davantage, et n’auront mes ennemis beaucoup de temps pour assouvir leur cruauté sur moi : il ne me reste que l’âme, laquelle il n’est en votre puissance de captiver » ; quand on a entendu ce mélange de fierté et de plainte, la pitié pour elle l’emporte, le cœur a parlé ; ce doux charme dont elle était douée, et qui agissait sur tous ceux qui l’approchaient, reprend le dessus et opère sur nous à distance.
On a du loisir et de la liberté d’esprit et l’on se croit en droit d’en profiter sans beaucoup de reconnaissance.
L’Amérique nous a envoyé beaucoup de bonnes choses, or, argent, sucre, tabac, indigo, etc. ; mais vous êtes le premier philosophe et véritablement le premier grand homme de lettres dont nous lui soyons redevables.
Ayant fait choix de son jeune Scythe voyageur pour le faire parler et juger de la Grèce vers le temps d’Épaminondas et de Philippe, il s’est donné beaucoup de peine pour introduire l’examen de certaines questions que la vue de la Grèce, à cette date, ne soulevait pas, pour en éluder et en écarter adroitement certaines autres, et pour atteindre à une sorte de vraisemblance froide dont on ne lui sait aujourd’hui aucun gré.
Richepin : « La pornographie cesse où le talent commence », dangereuse parce qu’elle n’est pas tout à fait fausse et parce qu’elle est enveloppée d’une jolie formule, sert de couverture à beaucoup de plaisirs secrets et peu avouables.
Le petit vieillard, il est vrai, contrecarrait toutes nos idées ; mais il ne faisait pas beaucoup de bruit, et c’est pourquoi on l’écoutait avec plaisir.
Beaucoup de pièces réussissent pleinement au théâtre ; l’impression est l’écueil.
Le souvenir ne sera plus l’objet lui-même, je le veux bien ; il lui manquera pour cela beaucoup de choses.
Mme de Longueville connaissait beaucoup de personnes ; M.
Cousin érudit et philologue I Beaucoup de grands hommes ont à côté des facultés qui les illustrent un goût particulier, moins glorieux, mais utile encore, qui va croissant et qui finit par dépenser à son service la moitié de leur temps et de leurs forces.
N’attendez pas beaucoup de détails sur son voyage. […] Il aimait notre pays et notre langue, connaissait bien nos écrivains, sans en excepter les plus anciens, et avait beaucoup de goûts ou de principes communs avec les plus modernes. […] Maupertuis venait de publier un volume de Lettres sur divers sujets où il y avait des lueurs, des embryons de théories qui devaient faire leur chemin, mais beaucoup de paradoxes burlesques. […] Comment y aurait-il beaucoup de crimes dans un état où l’homme vit isolé ? […] Beaucoup de scientifiques spécialisés sont tout le contraire de libres esprits, et s’attachent à des traditions périmées.
Il reconnut beaucoup de talent à l’auteur, prédit qu’il irait loin, et le loua surtout d’avoir si bien retrouvé le beau style du grand siècle d’Elisabeth. […] Connaissez-vous beaucoup de drames, anciens ou modernes, où la fatalité ait joué un plus grand rôle ? […] Veuillot qu’ils « auraient sauvé beaucoup de choses qui vont périr et que même ils en auraient créé quelques-unes qui eussent vécu ». […] Je crois qu’elle est, au fond, celle de beaucoup de gens qui ne sont pas aussi bien placés que moi pour l’exprimer franchement. […] Sous de certains rapports cependant, sous celui de l’éloquence officielle, par exemple, ces ambassadeurs ont dû trouver que nos mœurs se rapprochaient beaucoup de celles de l’Orient.
Tout se prépare pour une grande époque de restauration sociale, mais qui devra, comme il arrive toujours, être achetée par beaucoup de travaux, de souffrances et de sacrifices. […] Et, en tout cas, si ces ressemblances, moins étroites, plus illusoires peut-être que nous ne les croyons, n’empêchent pas la morale judaïque de différer encore beaucoup de la morale bouddhique, qui pouvait mieux que M. […] Mettons beaucoup de choses, le plus de choses que nous pourrons, — la gloire, l’honneur, la patrie, le devoir, — au-dessus de l’horreur instinctive que la guerre et la mort nous inspirent. […] Nous le pourrions, au moins, et sans beaucoup de peine. […] La presse a fait beaucoup de bien, elle en fait même tous les jours encore ; et je commencerais par le déclarer.
Le roi Dagobert parla longtemps avec beaucoup de sagesse et de piété. […] Laurent était bien fait, avenant et avisé, tellement que la tendre Lisbette finit par le regarder avec beaucoup de complaisance. […] Elle était transie de froid… Je la revois aujourd’hui tout autre, redevenue elle-même, dans le rayonnement de l’été… Beaucoup de visages connus, sur les bancs et les nattes, devant les cahouadji. Beaucoup de saluts à échanger amicalement… Contre les barreaux en fer de la fenêtre d’un café maure, devant les pots de basilic, un rassemblement se forme peu à peu. […] Beaucoup de personnes se mirent, sur son conseil, à étudier la langue de ce pays, et cette langue devint bientôt familière aux gens de lettres.
Je n’ai pas à apprendre au lecteur ce que contient la Chanson des Gueux : elle a déjà eu plus d’éditions que beaucoup de romans en vogue. […] André Bellessort débuta dans les lettres, à vingt-cinq ans, par L’Hôtellerie, poème couronné par l’Académie française, et beaucoup de lettrés ont placé, comme moi, dans le coin préféré de leur bibliothèque, un volume de poésies, a Chanson du Sud, qu’il rapporta, voilà longtemps, de son premier voyage. […] Ce qu’il y a chez lui de dandysme, par exemple, l’y retrouverions-nous aujourd’hui, si, à l’âge où l’on est de cire pour recevoir les impressions et en garder la marque indélébile, Paul Bourget n’avait pas admiré de loin, puis abordé avec beaucoup de révérence, puis fréquenté assidûment, et très fidèlement aimé jusqu’à la mort l’auteur de l’Ensorcelée, du Chevalier des Touches, des Diaboliques ? […] Si cette sorte de divertissement se rencontrait chez un Parnassien qui ne fût pas Verlaine, il y aurait lieu de démêler, dans cet ensemble assez grimaçant, assez froid, beaucoup de traits heureux de fantaisie ou d’ironie. Mais ce n’est pas à un poète comme celui-ci qu’il faut savoir beaucoup de gré de nous avoir donné ces « visions, légendes », et « chroniques parisiennes », rappelant tout, Banville, Baudelaire, Barbey d’Aurevilly, et Verlaine lui-même, mais le Verlaine seulement des parodies initiales dans les Poèmes saturniens.
Il s’agit d’un livre écrit avec beaucoup de talent et de tact, et qui pourrait prendre rang parmi les meilleurs romans psychologiques parus depuis longtemps. […] Là où beaucoup de malades qui en sont à leur première piqûre de morphine n’éprouvent que l’impression d’un horrible mal de mer avec ses nausées, des troubles de l’esprit qui confinent à des tentatives de la démence, il en est qui obtiennent d’indicibles extases, mais, comme le dit M. […] On a dit souvent qu’il aurait été une des premières victimes de la Terreur… Je n’en crois rien ; — il n’aurait pas attendu la Terreur… Avec beaucoup de courage, c’était l’homme le plus pratique qui fût au monde. « Si vous faites une loi contre les émigrants, avait-il dit un jour à l’Assemblée, je jure de n’y obéir jamais ! […] Lamartine, pendant quelque temps, garda à peu près seul du courage en France, et beaucoup de gens espéraient qu’il trahirait le nouvel ordre de choses ; mais quand ils virent que ce n’était pas un traître, ils lui retirèrent leur estime et leur confiance. […] Et si nous ne croyons pas, pour beaucoup de raisons, qu’il ait provoqué l’occasion de Tartuffe, tout nous permet de dire que, quand Molière la lui eut donnée, il s’en servit comme d’un instrument de règne.
Il a ainsi appris beaucoup de choses, bonnes à savoir, qui ne sont pas dans les livres, et qui surtout n’y étaient pas encore. […] Car son amour-propre, toujours surexcité, toujours inquiet, est pour lui cause de peu de joies et de beaucoup de souffrances. […] Beaucoup de gens ne voient pas. […] Sa prétention est d’avoir fait une œuvre large, inspirée par le sens du réel, d’avoir vu beaucoup de choses et de les avoir rendues avec fidélité. […] Les enfants comprennent ou devinent beaucoup de choses ; et ceux qui ont senti d’abord autour d’eux la lourde tristesse des soucis d’argent en restent marqués pour la vie.
Paul Gautier a fait ressortir avec beaucoup de force, et non peut-être sans quelque excès d’insistance le rôle « européen » de Mme de Staël. […] Dans cette métaphore prolongée nous ne prenons que le plaisir ; mais l’auteur s’est donné beaucoup de peine. […] Elles nous font deviner beaucoup de choses. […] Il était donc opportun de nous les rappeler, ne fût-ce que pour nous montrer que l’œuvre du savant, comme toute œuvre humaine, ne s’accomplit qu’au prix de beaucoup de force morale. […] … Or, il y a beaucoup de sortes d’amour et qui n’ont entre elles d’autre rapport que d’être désignées par le même nom.
« Quoique votre long silence m’ait fait beaucoup de peine, mon cher Fauriel, je n’ai pu me persuader que Delphine ne vous eût pas intéressé, ni que vous eussiez entièrement oublié son auteur. […] Cela arrive à beaucoup de gens qui ne s’en doutent pas, et même, comme vous voyez, à ceux qui s’en doutent. […] Je risquerai de vous parler beaucoup de Montesquieu ; car dans un gîte on rêve, et vous m’y avez encouragé. […] Ce n’était point assurément par la crainte des jugements, mais par conscience, qu’il se montrait si difficile ; mais, lui qui avait tant lu, il devait savoir mieux qu’un autre combien de vues neuves, profondes et vraies seraient restées inconnues, combien d’ouvrages de la plus haute importance n’auraient jamais vu le jour, si leurs auteurs ne s’étaient pas résignés à y mêler beaucoup de peut-être et beaucoup d’à-peu-près. […] C’était le moment où Fauriel se disposait au voyage d’Italie : Schlegel aurait bien désiré l’attirer à Bonn, et il lui proposait, pour le tenter, de lui arranger une chambre d’études dans sa jolie petite bibliothèque, dont il lui avait fait plus d’une fois la description : « La maison que j’occupe est spacieuse, et un ami brahmanique y serait commodément. » Fauriel se décida, sans beaucoup de lutte, pour sa chère Italie et pour Brusuglio.
À la fin, après beaucoup de contorsions et de sauts, le plus adroit happait le morceau. […] Ils dépensent beaucoup de volonté à résister aux attaques des inférieurs et cette volonté serait mieux employée, peut-être, à leur œuvre. […] Beaucoup de grains sont perdus, mais quelques-uns germent, lèvent et produisent la floraison qu’il faut pour qu’un rythme nouveau emporte l’espèce vers de splendides destins. […] Il a exercé mon jugement et ma volonté ; et lorsqu’il m’a trouvé apte à jouer, dans la comédie sociale, le rôle pour lequel j’étais marqué, il m’a laissé continuer mon évolution tout seul, sachant que je ne dévierais pas, désormais, de la voie qu’il était en moi de suivre… Je lui ai donné beaucoup de mal, — sans doute autant que vous. […] Le requin se donne aussi beaucoup de mouvements pour découvrir sa proie.
Contrairement à notre esprit, net et clair, toujours porté à restreindre son champ d’études, l’esprit de ces peuples est large et trouble, parce qu’il voit beaucoup de choses en même temps. […] Le premier, cet audacieux renversa beaucoup de vieilles idoles et détruisit le fétichisme qu’on professait de confiance pour les écrivains de la période classique. […] Il y a beaucoup de diablerie, il y en a trop ; les sorcières, les ondines, pâles spectres de noyées, le Malin sous tous ses déguisements, passent et repassent sans cesse, effrayant les villageois. […] Imaginez les Martyrs traduits, trahis dans un autre langage ; il faudrait beaucoup de courage pour les lire ; il en faut déjà un peu pour aborder l’original, ajouteraient les gens irrévérencieux. […] Son fiancé a eu beaucoup de chagrin, et puis, naturellement, il en a épousé une autre : que pouvait-il faire ?
Littré, le flambeau ou la lampe à la main, a rabattu beaucoup de ces vagues espérances et a simplifié l’étude par la critique. […] » Si la République avait été possible en France ; si, à la fin du dernier siècle surtout, l’ordre de choses de l’an III avait pu se consolider et subsister ; si le Directoire n’avait pas été le Directoire, c’est-à-dire un régime de corruption, de réaction en tous sens et d’intrigue, c’eût été à la condition d’avoir et de former beaucoup de citoyens comme M.
D’Aponte et Mozart sont inséparables dans la postérité ; d’ailleurs même, dans les confidences de saint Augustin, si tendre et si pieux pour sa mère, il n’y a pas beaucoup de pages en littérature intime supérieures à ce retour d’un fils aventurier dans la maison paternelle. […] Comme je n’avais jusque-là parlé ni peu ni beaucoup de ma chère compagne de voyage, je pensai que c’était le moment opportun de faire mention de mon bonheur à la famille ; et, pour ramener sur les lèvres la gaieté que les larmes mal contenues du père avaient contristée sur les visages, je parlai ainsi : « Ne pensez pas pourtant, mesdemoiselles mes sœurs, que je sois venu seul de Londres revoir mon pays ; j’ai amené avec moi une belle jeune femme qui a dansé comme vous sur ce théâtre, et que j’aurai probablement le plaisir de vous présenter, demain ou après-demain, comme une huitième sœur. — Est-elle vraiment aussi belle que vous la faites ?
« Je restai à Pise jusqu’à la fin d’août 1785, mais sans y rien écrire depuis ces notes ; je me bornai seulement à faire recopier les dix tragédies imprimées et à mettre à la marge beaucoup de changements qui alors me parurent suffire. […] Sur ces entrefaites, beaucoup de gens s’étaient amassés autour de nos deux voitures ; les uns criaient : Mettons le feu aux voitures !
Je les ai demandés à l’observation directe de la conscience, mais je les ai reçus aussi de la tradition ; et en prenant la morale au point où je la trouve, dans notre siècle, au fond de tous les cœurs honnêtes, je sais bien que, eux non plus, ne l’ont pas faite à eux seuls, et qu’ils doivent beaucoup de ce noble héritage aux siècles qui nous l’ont transmis. […] On ne peut pas être si longtemps le disciple d’un tel maître sans recevoir beaucoup de lui, quelque indépendant et quelque fort qu’on puisse être par soi-même.
Il était gros, épais, carré par la base et les épaules ; le cou, la poitrine, le corps, les cuisses, les membres puissants ; beaucoup de l’ampleur de Mirabeau, mais nulle lourdeur ; il y avait tant d’âme qu’elle portait tout cela légèrement, gaiement, comme une enveloppe souple, et nullement comme un fardeau ; ce poids semblait lui donner de la force et non lui en retirer. […] Il avait eu, au milieu de beaucoup de chimères, un rare bon sens, celui de réduire son ambition politique à sa juste valeur et de renoncer de bonne heure à cet axiome faux : « J’ajouterai peut-être le titre de grand citoyen au titre d’homme littéraire. » Il avait espéré un moment que l’estime de ses compatriotes le porterait à la députation : il n’en fut rien ; on reconnut promptement que son éloquence, toute de cœur, ne convenait pas au régime parlementaire, qui vit de parti et non de vérité.
Nous avions beaucoup de mal à retenir nos chiens, qui en rencontraient des troupeaux presque à chaque pas. Ce dernier, par ses mœurs, se rapproche beaucoup de l’élan.
Nous avons eu beaucoup de grands hommes, promis au plus hautes destinées, qui ont été devant nous jetés sur le tapis du monde, disputés entre la vie et la mort, et plus d’une fois la vie a perdu la partie. […] À ce titre nous lui devons beaucoup de reconnaissance, et un grand accroissement intellectuel… Je crois, en outre, que nous devons savoir gré à ce siècle, de ce qu’il a faite si grande, parmi ses préoccupations diverses, la part de l’esprit.
S’il n’y a pas de chansons à boire, ce qui ne prouverait pas, d’ailleurs, qu’on fût sobre en ce temps-là, il y a beaucoup de chansons d’amour et de guerre. […] Mais, sous la candeur de Guillaume, perce beaucoup de la sagacité et de la philosophie de Jean ; de même Jean n’est pas tellement résolu à n’être dupe de rien et à douter de tout, qu’il n’ait quelquefois un peu de la candeur de Guillaume.
J’insiste sur ce fait, parce qu’on trouve dans beaucoup de livres français et allemands des indications comme celle-ci : « Puis soudain une autre image se présenta à ses yeux, s’imposa souverainement. […] Si le lecteur veut bien prendre le poème à la main, il verra comment dans le premier duo, l’allitération persiste, comment la rime s’y introduit peu à peu ; il verra que dans le second duo, la seule allitération qu’on puisse trouver est celle si douce et vague de voyelles initiales, et que la rime y est particulièrement riche et harmonieuse ; et il verra que dans le troisième duo, l’allitération n’existe plus, au fond, tandis que beaucoup de vers sont littéralement presque réduits à des syllabes dont la fonction est de faire musique en rimant avec d’autres.
Je doute que même l’autobiographie nous apporte beaucoup de renseignements sur ce sujet, et dans tous les cas je considère la valeur artistique et psychologique des dates qui vont suivre comme bien inférieure à celle des dates du poème. […] J’avoue ressentir beaucoup de reconnaissance envers M.
Beaucoup de gens ne voient pas. […] La femme du peintre qui était en relation avec la Revue des Deux Mondes, la confiait à Planche qui la remaniait avec beaucoup de travail et de soin.
Il nous entretient, et très bien, de beaucoup de choses, entre autres de l’exécution de Barré et de Lebiez. […] Ce soir, chez la princesse, le capitaine Riffaut, qui a vu fusiller beaucoup de gens de toutes les nations, soutenait que les hommes montrant le plus stupéfiant dédain de la vie, devant le peloton d’exécution, étaient les Mexicains.
Beaucoup de criminels sont artistes dans une certaine mesure : hantés par l’idée du meurtre ou du vol, ils en composent d’avance dans leur esprit les diverses péripéties, et tout cela devient ensuite pour eux une sorte d’épopée vécue dont ils s’efforcent d’éterniser le souvenir. […] C’est ainsi que l’œil s’applique au verre étroit du télescope pour rapprocher l’étoile lointaine ou découvrir l’étoile invisible ; certes ce n’est encore guère la connaître que de l’apercevoir ainsi, mais n’est-ce pas déjà beaucoup de ne plus ignorer son existence ?
« L’homme né de la femme vit très peu de temps, et ce petit espace de temps est comblé de beaucoup de misères. […] Un peu de génie mène à ces ironies et à ces blasphèmes, beaucoup de génie en détourne.
Le meilleur signe de progrès dans notre siècle, c’est peut-être qu’on y parle beaucoup de progrès. […] La nature n’est une ennemie pour l’homme que dans la mesure où il est un ennemi pour lui-même. » On a fait beaucoup de bruit dans ces derniers temps de la sélection naturelle et de l’hérédité.
Celle de l’enthousiaste, de l’homme sensible, de l’esprit chaud, prompt, violent, admiratif, laisse beaucoup de marge en dehors du trait ; et la découpure du critique froid, malintentioné, jaloux, blesse le trait. […] Le meilleur emploi que cet homme pourroit faire de son talent, ce seroit de peindre des têtes en petit nombre, beaucoup de bras, de piés et de mains, pour servir d’études aux élèves.
Il y montra beaucoup de largeur et un sentiment très vif de son sujet. […] … Car telle est la faute de Léon X, que beaucoup de vertus d’ailleurs et tout l’art d’Audin ne sauraient effacer.
Sous la Fronde, il fera beaucoup de pamphlets, ou du moins il y trempera.
L’auteur est un véritable érudit, et il a de la critique, bien qu’il se permette beaucoup de conjectures.
L’Académie française usa beaucoup de M.
Il se dit de part et d’autre beaucoup de choses bonnes et mauvaises, spirituelles et grossières, excellentes et ridicules ; chacun des combattants y dessina son caractère encore plus qu’il n’éclaircit la question.
Sayous) nous fait voir Henri III juge délicat des choses de l’esprit : Henri III savait bien dire quand on blâmait les écrits qui venaient de la cour de Navarre de n’être pas assez coulants : « Et moi, disait-il, je suis las de tant de vers qui ne disent rien en belles et beaucoup de paroles ; ils sont si coulants que le goût en est tout aussitôt écoulé : les autres me laissent la tête pleine de pensées excellentes, d’images et d’emblèmes, desquels ont prévalu les anciens.
. — J’appris que Saint-Ruth allait commander les troupes qu’on envoie dans les Cévennes et dans le Dauphiné, comme Asfeld commande celles qui sont en Poitou ; ce sera apparemment avec beaucoup de succès des deux côtés.
L’auteur a possédé sa matière et l’a tirée de son propre fonds (c’est le contraire), y mettant beaucoup de réflexions particulières ; donnant un tour singulier à celles qui sont communes, s’énonçant d’une manière propre à faire penser plus qu’il ne dit, et réveillant l’attention par la vivacité de ses expressions, quelque usées qu’elles commencent d’être… » Mais ce ne sont pas seulement les pensées, ce sont le plus souvent les expressions mêmes de Charron qui sont prises de Montaigne.
Il m’a été comme ma conscience, et m’a dicté à l’oreille beaucoup de bonnes honnêtetés, et maximes excellentes pour ma conduite et pour le gouvernement des affaires.
Vous jugerez que je dis ceci avec beaucoup de connaissance, si vous vous souvenez de l’entretien que j’eus l’honneur d’avoir avec vous dans cette prairie de Chirac où, m’ayant ouvert votre cœur, je vis tant de résolution, de force et de générosité, que vous achevâtes de gagner le mien.
Or Sénecé en a fait beaucoup de faibles, de médiocres et d’inutiles, c’est le cas de tous les auteurs d’épigrammes ; mais il en a fait aussi de bonnes, et en voici une qui me paraît excellente ; elle est imitée ou plutôt inspirée de Martial et de ses vœux de bonheur, mais avec un rajeunissement original et piquant ; elle est adressée à Bellocq, valet de chambre de Louis XIV, ancien camarade et ami intime de Sénecé : Pour être heureux, je, voudrais peu de chose Esprit bien sain, tempérament de fer, D’argent comptant bonne et loyale dose, Glace en été, bon feu pendant l’hiver ; Amis choisis, et livres tout de même ; Un peu de jeu, sans pourtant m’y piquer ; Point de procès, dispense de carême.
Je ne réponds pas du goût parfait de toutes les plaisanteries qu’on trouve dans ces premières lettres de la margrave ; elle est beaucoup de son siècle, et un peu de son pays.
En soi : — elle a un défaut grave, elle n’a pas beaucoup de cœur ; l’imagination de bonne heure a tout pris et absorbé.
Combes même, si favorable d’ailleurs, le récit de cette quatrième et dernière partie de la carrière politique de Mme des Ursins (1711-1714), que l’on a vu son obstination vaniteuse à réclamer pour elle une souveraineté en Flandre ou dans le Luxembourg, au risque de retarder, d’accrocher la paix générale de toute l’Europe, son obsession croissante, son accaparement de Philippe V après la mort de sa première femme, l’humiliante sujétion à laquelle cette femme de soixante-dix ans prétendait réduire le jeune et royal veuf, les indécents propos auxquels elle ne craignait pas de l’exposer, on comprend qu’elle ait lassé et ce roi et l’Espagne, et qu’elle ait fini par être secouée d’un revers de main sans laisser après elle beaucoup de regrets.
La bévue se reconnut à la frontière ; on voulut absolument y voir une pasquinade philosophique, et tous mes efforts pour justifier de mes distractions incurables n’ont pu jusqu’à cette heure rétablir ma réputation auprès des couvents savoyards. » — On voit que si Bonstetten avait des distractions et des absences, il avait beaucoup de présence d’esprit pour les raconter et s’en ressouvenir.
Sans doute elle renferme beaucoup de mal, mais le mal y est moins mauvais qu’ailleurs, et c’est beaucoup. » — « Vous jugez la France trop défavorablement, dit-il encore ; sans doute les âmes y sont, comme partout, affaiblies par l’égoïsme, mais infiniment moins que vous ne pourriez le croire.
j’espère que vous en aurez avant peu. » Je ne sais si je me trompe, je trouve beaucoup de délicatesse à ce qui semble peut-être à d’autres en manquer.
À toutes ces invraisemblances de détail qu’on fait valoir, j’opposerai un petit signe qui fait plus, à mon sens, que les compenser, et qui est bien propre à Mme de Staël ; je crois qu’aucun de ceux qui ont vu beaucoup de ses lettres ne me démentira ; ce sont ces quelques mots anglais, my dear sir, jetés dans une lettre écrite en français : Mme de Staël, avec les gens avec qui elle n’était pas entièrement familière, aimait à faire cela, et à mettre sur le compte d’une autre langue cette sorte d’anticipation de tendresse.
Malgré cela, elle pourra bien, auprès de beaucoup de personnes, ne pas tant briller que sa cadette : mais d’autres sauront bien connaître son mérite. » Il faut, en vérité, qu’il y ait bien peu de chose dans une Correspondance pour qu’on en soit réduit à y relever un pareil trait comme saillant.
Beaucoup de choses l’auraient irrité, bien peu l’eussent étonné, j’imagine, s’il avait vécu la centaine.
A ces odieux, procédés, il mêle parfois des airs d’honnête homme, des semblants de sentiment ; il joue le bon apôtre : « Le sieur d’Audrehon, ministre de Lembeye, m’étant venu voir ; me dit qu’il sentait de grands mouvements dans son cœur pour embrasser la religion catholique ; mais qu’il avait encore besoin d’un, mois pour prendre sa résolution ; sur quoi, l’ayant fait entrer dans la chapelle du château de Pau, où M. l’évêque d’Oléron recevait l’abjuration d’un ancien avocat de Pau et où il y avait beaucoup de monde, je lui demandai s’il ne sentait rien dans son cœur qui le sollicitât, à la vue de son véritable pasteur, de s’aller jeter entre ses bras.
Le seul genre de création possible à cette distance, le roman-poème, est toujours lui-même douteux, un peu bâtard : il mène aisément au faux ; beaucoup de talent et le génie même de l’expression n’y sauvent pas de la raideur, du guindé, ou du pastiche, et, partant, d’un certain ennui.
Israël et le Magnificat ; que tout ce qu’il y a de poésie dans le culte chrétien, l’encens, les chasubles brodées d’or, les longues processions avec des fleurs, léchant, le chant surtout aux fêtes solennelles, grave ou lugubre, tendre ou triomphant, l’a vivement exalté ; qu’il a respiré cet air, vécu de cette vie, et que, par conséquent, il a dû pénétrer plus avant dans le sens et l’intelligence de la musique chrétienne que beaucoup de jeunes gens qui, nourris des traditions de collège et ne voyant dans la messe qu’une corvée hebdomadaire, ne se seraient jamais avisés d’aller chercher de l’art et de la poésie dans les cris inhumains d’un chantre à la bouche de travers. » Et plus loin, insistant, sur le caractère propre, à ces chants grandioses ou tendres, et qu’il importe de leur conserver sans les travestir par trop de mondanité ou d’élégance, devançant ce que MM. d’Ortigue et Félix Clément ont depuis plaidé et victorieusement démontré, il dira (qu’on me pardonne la longueur de la citation, mais, lorsque je parle d’un écrivain, j’aime toujours à le montrer à son heure de talent la plus éclairée, la plus favorable, et, s’il se peut, sous le rayon) : « J’ai dit tout à l’heure, en parlant du Dies iræ, que je ne connaissais rien de plus beau ; j’ai besoin d’y revenir et de m’expliquer.
. — Il faut dire, aussi que beaucoup de lettres de Rousseau se sont perdues.
Au dernier siècle, beaucoup de choses ont été dites qu’on a oubliées depuis.
A côté des odes que je ne voudrais pas appeler officielles, car elles sont nées d’une admiration jeune, naïve et désintéressée, beaucoup de pièces témoigneront que la poésie privée et individuelle n’était pas, au temps de l’Empire, aussi rare qu’on l’a cru. » Ce que M.
pourtant il ne faudrait pas trop dire de mal des maniérés : ce sont des gens de beaucoup de talent et d’invention, qui ont eu le tort de venir lorsque tous les magnifiques lieux communs, fonds du bon sens humain, avaient été exploités par les maîtres d’une façon supérieure : ne voulant pas être copistes, ils ont tâché de renouveler la face de l’art par la grâce, la délicatesse, le trait les mille coquetteries du style ; le riche filon était épuisé, ils ont poursuivi la fibre dans ses ramifications les plus imperceptibles.
J’accorde que, dans ce qui paraît si redoutable de loin, il y a beaucoup de fantômes qui s’évanouissent si l’on ose s’approcher et souffler dessus ; qu’il n’y a pas un si grand nombre de libertés possibles à donner ; qu’on les a déjà en partie ; qu’il ne s’agirait que d’être conséquent, d’étendre et de consacrer le droit ; sans doute, le principe qui consiste à inoculer le vaccin révolutionnaire pour éviter les révolutions, à donner d’avance et à la fois plus qu’elles ne pourraient conquérir, ce principe est d’une analogie séduisante ; mais ceci suppose déjà une médecine bien hardie, et le corps social n’est point partout le même ni capable de porter toute espèce de traitement.
Ainsi l’on a, à l’origine, les Constituants, et, sans tenir compte des nuances, je comprends sous ce nom tous ceux qui ont voulu sincèrement, à un certain jour, l’alliance de la royauté et de la liberté : Malouet tout le premier et ses amis, beaucoup de leurs adversaires au début, adversaires déclarés en apparence et qui ne l’étaient au fond qu’à demi, depuis Mirabeau lui-même jusqu’au Barnave de la fin. — Sont venus ensuite les Girondins, et j’appelle ainsi tous les hommes du second moment, ceux d’après la fuite de Varennes, la plupart provinciaux, s’échauffant et s’enflammant à mEsure que les premiers se refroidissaient, et qui sont entrés dans l’arène politique avec des pensées républicaines honnêtes, avec la conviction arrêtée de l’incompatibilité de Louis xvi et de la Révolution, apportant d’ailleurs dans la discussion et la conduite des affaires plus d’ardeur et de générosité ou d’utopie que de réflexion et de prudence, depuis Brissot, Roland et sa noble femme, jusqu’à Condorcet. — Puis les Montagnards : ceux-ci violents, exaspérés, partant d’un principe extrême, s’inspirant d’une passion outrée, mais bon nombre également sincères, patriotes, d’une intégrité exemplaire, ne songeant dans l’établissement de leur terrible dictature temporaire qu’à la défense du territoire et au salut de la Révolution : Carnot, Cambon, Robert Lindet, Jean-Bon Saint-André, d’autres moins en vue comme Levasseur, Baudot… Pour les juger avec équité, il faut faire la part du feu, la part de la fièvre, et sacrifier sans doute beaucoup des idées applicables aux temps ordinaires ; mais, historiquement, à leur égard, ce n’est que justice. — Puis, la Terreur passée, il y a eu les hommes fermes, modérés, honorables, qui ont essayé de fonder l’ordre et le régime républicain en dépit des réactions, les hommes de l’an iii, Thibaudeau, Daunou, La Revellière-Lépeaux… — Je compterai ensuite une autre génération d’hommes politiques, ceux de 1797, de la veille de Fructidor, très honnêtes gens d’intention, un peu prématurés d’action et d’initiative, qui voulaient bien peut-être du régime légalement institué, mais qui le voulaient avec une justice de plus en plus étendue et sans les lois d’exception : les Barbé-Marbois, les Portalis, les Camille Jordan. — Enfin il y eut, à la dernière heure du Directoire, les hommes qui en étaient las avec toute la France, qui avaient soif d’en sortir et qui entrèrent avec patriotisme dans la pensée et l’accomplissement du 18 brumaire : Rœderer, Volney, Cabanis… Je crois que je n’ai rien omis, que tous les moments essentiels de la Révolution sont représentés, et que chacun de ces principaux courants d’opinion vient, en effet, livrer à son tour au jugement de l’histoire des chefs de file en renom, des hommes sui generis qui ont le droit d’être jugés selon leurs convictions, selon leur formule, et eu égard aux graves et périlleuses circonstances où ils intervinrent.
Le Voyage en Orientdonna l’éveil ; par sa préface de Jocelyn, l’auteur attacha un sens voulu à beaucoup de parties du poëme qui seraient, sans cette indication, demeurées vagues, je le crois, et qui auraient passé sur le compte de la licence poétique.
Il nous semble, en un mot, et pour revenir à l’objet de cet article, que la touche de Regnier, par exemple, ne serait point, en beaucoup de cas, inutile pour accompagner, encadrer et faire saillir certaines analyses de cœurs ou certains poèmes de sentiment, à la manière d’André Chénier.
Enfin on parle beaucoup de Boileau au xviiie siècle et on l’appelle le « législateur du Parnasse ».
Beaucoup de livres, anciens ou récents, supposent un tout autre effort de pensée, d’invention et d’exécution.
Si je croyais à une religion, ma foi aurait plus d’aliment, je l’avoue ; mais mieux vaut peu de bonne science que beaucoup de science hasardée.
Toute classification qui n’est point fondée sur des rapports réels, peut contenir beaucoup de vérités ; elle est utile au début d’une science, mais elle ne peut être que provisoire.
Il disait avec une grâce parfaite, car son propos se retrouvait charmant dès qu’il le voulait : « Ma langue m’a porté grand dommage, aussi m’a-t-elle fait beaucoup de plaisir : c’est raison que je paie l’amende. » Si l’on ne se tenait sur ses gardes en lisant Commynes, on se prendrait par instants, non seulement à excuser et à goûter Louis XI, mais à l’aimer pour tant de bonne grâce et de finesse.
Dans l’état actuel, beaucoup de bonnes choses, notez-le, et même d’excellentes, ne se peuvent pas lire, parce qu’elles ne seraient pas suffisamment goûtées et senties : par exemple, d’excellentes pages de Voltaire en histoire.
Les événements politiques qui remplissaient alors la France de joie et d’enthousiasme avaient jeté beaucoup de sombre sur la petite société d’Auteuil, qui représentait les hommes de la veille, les républicains probes et mécontents.
Je ne saurais pas vous dissimuler qu’il est gros de beaucoup de choses qu’il ne servirait rien d’écrire, et que je ne veux pas confier à du papier.
Elle s’enferma le reste du jour chez Mme de Maintenon, les fenêtres closes, et eut une migraine à laquelle on crut peu, et qui ne finit que par beaucoup de larmes.
J’écrivais beaucoup de lettres : tous les jours à ma mère, trois fois la semaine à Mme de Montesson, quelquefois à Mme de Bellevau, et assez souvent à Mme de Balincourt.
À toutes les qualités qui sont nécessaires à l’orateur, Droz demande que son caractère unisse encore la sensibilité : « Beaucoup de force d’âme au premier coup d’œil, dit-il, paraît l’exclure : mais l’élévation est le point qui les unit. » L’élévation d’âme n’est pas tout encore, si l’orateur n’y joint réellement la vertu ; Droz y insiste, et non point par des lieux communs de morale, mais par des observations pratiques incontestables : « Croyez qu’il n’est chez aucun peuple assez d’immoralité, dit-il, pour que la réputation de celui qui parle soit indifférente à ceux qui l’écoutent. » Lorsque plus tard, historien de la Révolution, il aura à parler de Mirabeau, dont il appréciait si bien la grandeur, combien il aura occasion de vérifier ce côté d’autorité morale si nécessaire, par où il a manqué !
Je n’insiste sur cette phrase de début, qui a frappé beaucoup de personnes, que pour montrer qu’on ne saurait raisonnablement attendre de l’historien-poète un grand scrupule d’exactitude sur ces points de détail et d’humble réalité.
Et plus explicitement encore, parlant en toutes lettres du duc d’Orléans, Mallet du Pan dira (27 mars 1796) : Le duc d’Orléans a beaucoup de partisans.
On nous dit que, par sa manière de plaider, il fit révolution au barreau, et je me figure, en effet, que ce parlement distingué, mais éloigné comme il était de la capitale, avait conservé beaucoup de ses formes antiques et surannées, de celles dont on avait vu le jeune d’Aguesseau s’affranchir en son temps en portant la parole au parquet de Paris.
Il n’était pas de ceux qui affectent une parole brève, sentencieuse et courte, et il accusait précisément de cet abus la langue de la fin du xviiie siècle : « Sous, prétexte de dire beaucoup de choses en peu de mots, écrit-il, on a multiplié les verbes, on a diminué les expressions moelleuses et mesurées qui marquaient les nuances. » Me pardonnera-t-on d’entremêler ainsi des remarques de langage à celles qui portent sur les plus grands objets de l’intérêt social ?
Beaumarchais part, muni de lettres de Pâris-Duverney (y compris beaucoup de lettres de change), et appuyé de toutes manières auprès de l’ambassadeur.
Étienne eussent encore de commun, vers la fin, beaucoup de négligence, même sur leur personne, je ne saurais me décider à établir ce parallèle.
Il disait de La Fontaine : « Si ses Fables n’étaient pas l’histoire des hommes, elles seraient encore pour moi un supplément à celle des animaux. » Lamartine, tout en tenant beaucoup de Bernardin, n’a pas également ce côté naturel ; il échappe à la matière dès qu’il le peut, il n’a point de racines en terre, et il ramène volontiers en chaque rencontre son idéal séraphique et céleste : ce qui est l’opposé de La Fontaine.
L’aurore elle-même nous semble parfois immodérée ; qui la regarde en face, souffre ; l’œil, à de certains moments, pense beaucoup de mal du soleil.
« Je ne rencontre, disait-il, que des gens qui veulent me ramener à des opinions que je professe, ou qui prétendent partager avec moi des opinions que je n’ai pas. » … « Je plais, a-t-il dit encore, à beaucoup de gens d’opinions opposées, non parce qu’ils m’entendent, mais parce qu’ils trouvent dans mon ouvrage, en ne le considérant que d’un seul côté, des arguments favorables à leur passion du moment. » L’entreprise originale de M. de Tocqueville a donc été de considérer la démocratie comme un objet, non de démonstration, mais d’observation, et si l’on veut repasser dans son souvenir les noms des plus grands publicistes modernes, on verra qu’il n’y en a pas un qui ait eu cette idée et qui ait accompli ce dessein.
Il faut beaucoup de réserve dans les jugements que les littératures portent les unes sur les autres.
Si l’on eût d’abord compris que la majorité ne doit pas être évaluée par le nombre des voix, mais par la qualité des suffrages, on aurait évité beaucoup de crimes et on se serait épargné beaucoup d’embarras.
Sans le ridicule abondant en beaucoup de détails de cette production incroyable, et le comique grotesque de certains enthousiasmes et de certaines attitudes de l’auteur, le livre peut-être aurait un succès.
. — Il faudrait se résoudre à bouleverser beaucoup de nos catégories ; pour cela il faut s’habituer d’abord à voir autrement, à embrasser d’un coup d’œil la ligne d’ensemble (esprit général) et le cas individuel, et surtout à saisir, derrière la forme souvent trompeuse, l’état d’âme.
Beaucoup de gens qui ont réfuté l’Éthique auraient bien fait de l’imiter.
Quand on a pour évangile les Méditations, et pour apôtres Descartes, Bossuet, Fénelon, Leibnitz et Malebranche, on a beaucoup de crédit.
Beaucoup d’espace, beaucoup de jour, peu de meubles ; en fait de livres, une bibliothèque toujours ouverte où sont les quatre-vingt-quatre volumes de Voltaire, et les trente-deux volumes de Condillac ; une autre, énorme, comblée d’ouvrages de fonds, mémoires des académies, journal des savants, recueils des mémoires et des historiens originaux, catalogues de faits de toute espèce et de toute forme ; dans un cabinet, quelques herbiers, deux ou trois squelettes, des cartons de portraits ou d’estampes, bref un choix de spécimens.
À le considérer comme écrivain, Duclos se rapproche aussi beaucoup de ses contemporains. […] Soit, comme on l’a prétendu, qu’il se fût fait d’abord un jeu d’esprit de soutenir des opinions qu’il embrassa ensuite avec ardeur, soit que son talent n’eût pas acquis toute sa force, ce premier essai n’est qu’une déclamation ingénieuse dont les pensées, bien qu’exprimées avec une sorte de chaleur, n’ont pas beaucoup de profondeur. […] Beaucoup de personnes vantent l’utilité de son livre et l’exactitude des notions positives qu’il renferme. […] Beaucoup de défenseurs de tout rang et de toute situation se présentèrent à l’envi pour remplir ce périlleux devoir. […] Une telle victime ne pouvait être immolée seule ; sa mort jetait la France dans une situation où de toute nécessité beaucoup de sang devait couler.
« Ampère, disait-il, a placé son esprit si haut, qu’il a bien loin au-dessous de lui tous les préjugés nationaux, toutes les appréhensions, toutes les idées bornées de beaucoup de ses compatriotes ; par l’esprit, c’est bien plutôt un citoyen du monde qu’un citoyen de Paris. […] Moi qui savais qu’il s’inquiétait beaucoup de sa santé, je ne pouvais croire à aucun péril prochain, en lui voyant cette absolue sécurité. […] Les Lettres d’Ampère, écrites sans beaucoup de soin, le plus souvent griffonnées précipitamment, sont vives, naturelles, affectueuses, et rendent bien le mouvement et le train habituel de son esprit.
L’esprit mercantile s’est tellement généralisé aujourd’hui que beaucoup de gens n’imaginent pas que l’on puisse envisager une question d’un point de vue différent. […] Barthélemy à chercher, avec beaucoup de finesse, si la loi actuelle du 31 octobre 1913, qui concerne les monuments historiques, ne pourrait pas protéger dès à présent les documents inédits et les vieux manuscrits. […] Rappelons-nous qu’autrefois beaucoup de grands livres étaient anonymes : tous les textes sacrés, par exemple, la Bible, le Koran, le Rig-Veda.
… Il ne boit pas de vin, ne prend pas de café, ne fume point : c’est le sobre athlète du feuilleton et de la copie… Le perceur d’isthme, Lesseps, à l’œil si noir sous ses cheveux argentés, et qui dîne aujourd’hui, au débotté de l’Égypte, fait la confidence — cet homme d’une implacable volonté — qu’il a été détourné de faire beaucoup de choses dans sa vie, par une tireuse de cartes de la rue de Tournon, qui a succédé à Mlle Lenormand. […] » La Russie, selon Herzen, est menacée d’un démembrement prochain… L’empereur Nicolas, dit-il, n’était qu’un caporal, et il nous cite des traits qui nous le font apparaître comme le Christ de la consigne, cet empereur, que beaucoup de Russes disent s’être empoisonné, après les désastres de la Crimée. […] La princesse a beaucoup de ces gentilles attentions, de ces petites façons de vous dire qu’elle pense à vous.
Il commence, dit-il, « à entrevoir beaucoup de choses. » Enfin, une vision extraordinaire achève de le relever. […] Faire accepter des formes nouvelles, c’est, pour les poëtes, une tension de l’esprit où s’use beaucoup de la force créatrice qu’ils appliqueraient plus heureusement à la composition intime du sujet. […] Lucas de Leyde paraît s’être préoccupé beaucoup de nos deux poëtes, car il a fait une autre composition qui représentait Dante au moment fatal où il apprend la mort de Henri VII. […] Beaucoup de commentateurs ne voient dans ces quatre étoiles qu’une allégorie des quatre vertus cardinales, et ils se fondent sur ce vers où le poëte parle des quatre lumières saintes : Li raggi delle quattro luci sante. […] Il l’a faite avec beaucoup de soin, aidé des conseils de Manin, et avec un don très rare de souplesse dans l’art des rimes.
Cette naïveté amphigourique a beau résumer en fait d’art la loi et les prophètes pour beaucoup de personnes, d’ailleurs fort estimables, je ne la repousse pas moins comme un bien triste verbiage, pour m’en tenir, provisoirement à ma définition pratique que voici : — L’art est l’exposition des sentiments d’un artiste au moyen d’une œuvre. […] Deviner les hommes et les œuvres dix ans avant la majorité, pure affaire de dandysme littéraire qui fait perdre beaucoup de temps. […] Il sait dessiner, ses Lutteurs en font foi, et, quant à la couleur, sa gamme, ordinairement douce et tranquille, a beaucoup de solidité. […] Ni l’un ni l’autre de ces trois Allemands ne semble se douter beaucoup de ce que c’est que l’idéalisme et les grandes machines du métier, et cependant les poésies de Hebel, qui datent de 1802 (1802 !
Le théâtre était donc le seul balcon d’où le poète pût se montrer à la foule, aussi fabriquait-on beaucoup de drames dans le petit cénacle. […] Il est trop occupé de ses charpentes pour s’inquiéter beaucoup de ses phrases. […] Ce que nous avons trouvé beau jadis l’est encore et le sera probablement toujours, car pour beaucoup de ceux que nous aimions, la postérité a déjà commencé. […] Pendant sa seconde période, Bocage créa avec beaucoup de succès le rôle de Brute dans la Lucrèce de Ponsard. […] Namouna enfanta une nombreuse famille ; Frank eut beaucoup de frères, et Belcolor bien des sœurs et des cousines.
Il a de ces notions particulières sur beaucoup de choses ; mais, quant aux faits véritables, on ne saurait trouver plus naïf témoin.
En parlant ainsi, on omet et l’on oublie cette longue et continuelle réfutation qu’en fit Bourdaloue dans sa prédication publique ; il n’y manque bien souvent que les noms propres ; mais, les contemporains étant très au fait de ces questions et les agitant en sens divers avec beaucoup de vivacité, les noms se mettaient d’eux-mêmes.
Son odyssée bizarre a pourtant beaucoup de naturel ; il existe en anglais un livre qui a donné à Beyle son idée : ce sont les Mémoires d’un soldat du 71e régiment qui a assisté à la bataille de Vittoria sans y rien comprendre, à peu près comme Fabrice assiste à celle de Waterloo en se demandant après si c’est bien à une bataille qu’il s’est trouvé et s’il peut dire qu’il se soit réellement battu.
Son discours eut beaucoup de succès.
Sur ce point même, les auteurs ne dérogeaient pas du tout à leur caractère de francs Gaulois : un vif et très rapide éclair de sentiment, à côté de beaucoup de bombance et de médisance.
Il avait les parlements en haine, et il estimait que c’était beaucoup de s’être débarrassé de ces corps arriérés et désormais gênants, qui feraient un perpétuel obstacle à toute amélioration et réforme émanant du pouvoir royal.
C’est un orgueil misérable que de se croire sans vices, et c’est un défaut odieux que d’être vicieux et sévère en même temps ; nul esprit n’est si corrompu, que je ne le préfère, avec beaucoup de joie, au mérite dur et rigide.
[NdA] Ce mot de Henri IV, de ce roi vraiment tutélaire et qui sentait à quel point il l’était, rappelle les belles paroles de Richelieu, en son testament politique, sur la vigilance nécessaire au chef d’un État et sur la gravité de la charge dont il porte le poids à toute heure, la ressentant d’autant plus qu’il est plus habile : « Il faut dormir comme le lion, sans fermer les yeux… Une administration publique occupe tellement les meilleurs esprits, que les perpétuelles méditations qu’ils sont contraints de faire pour prévoir et prévenir les maux qui peuvent arriver les privent de repos et de contentement, hors de celui qu’ils peuvent recevoir voyant beaucoup de gens dormir sans crainte à l’ombre de leurs veilles et vivre heureux par leur misère. »
Connaît-on beaucoup de conquérants qui aient ainsi rendu justice et hommage, en pleine guerre, aux mesures désespérées de leurs ennemis et à l’exaspération de leur patriotisme : « Mais que ne fait-on point pour se soustraire d’une domination étrangère !
Il respecte tant l’ancienne Rome qu’il se complaît à la parodie même qu’on en fait, pourvu qu’elle soit sérieuse et sans rire ; il reçoit ses lettres de citoyen au nom du Sénat et du Peuple : « C’est un titre vain, dit-il ; tant y a que j’ai reçu beaucoup de plaisir de l’avoir obtenu. » Voilà un aimable philosophe qui paye ouvertement son tribut à l’illusion et à la vanité humaine.
Sa Majesté repartit : “Alors, je serai charmé qu’elles se fassent dès demain, et que l’office soit célébré avec beaucoup de lenteur et de solennité, et que l’on dise de nombreuses messes.
4° Enfin, il se fit peu à peu et sur bien des points une réorganisation active, étendue, à l’aide de beaucoup de moyens simultanés, associations, fondations, etc., une remise sur le pied de guerre du parti religieux.
Il y eut beaucoup de tués et de noyés, un pont qu’ils avaient sur l’Escaut s’étant rompu sous eux.
Ne demandez pas trop de raison à l’usage ; il fait beaucoup de choses par raison, beaucoup sans raison, et beaucoup contre raison.
« Ce prince, disait dès lors un bon observateur, est naturellement caché et secret ; quelque soin qu’on prenne de pénétrer ses véritables sentiments, on les connaît difficilement, et j’ai remarqué qu’il fait des amitiés à des gens pour qui je sais qu’il a de l’aversion… Je suis fort trompé si Madame Royale elle-même doit faire beaucoup de fondement sur sa tendresse et sur sa déférence, quand il sera le maître.
Tel est le sujet abordé et mis en action par M. d’Alton-Shée avec beaucoup de vigueur et de franchise.
Dans un admirable article sur les difficultés qu’il y aurait, pour plus d’un demi-siècle encore, à composer une véritable histoire de la Révolution française, parlant des Mémoires nombreux qui commençaient à paraître et dans lesquels chacun plaidait pour son parti et pour son saint et ne présentait que « la portion de vérité qui pouvait servir le mieux à noircir l’adversaire », l’éminent publiciste indiquait, à l’appui de sa pensée, les deux exemples le plus en vue : « Beaucoup de gens, disait-il, écrivent leurs Mémoires pour faire l’histoire personnelle de leurs talents, de leur mérite et de leur conduite.
. — Le roi était si occupé de cette idée, qu’il envoya le lendemain, dès quatre heures et demie du matin, réveiller Mme de Villars (dame d’atours), en qui il sait que la reine a beaucoup de confiance, pour lui demander si la reine lui avait pardonné. » Il ne manquait à ces excellents sentiments que de se soutenir, et la reine, dans sa piété confiante, dut espérer qu’il en serait ainsi.
Le roi est pour moi d’une attention de mère… » C’est d’elle, c’est de cet enfant son premier-né, que quelques années après, Marie-Antoinette, dont on a déjà vu la justesse de coup d’œil en ce genre d’observations familières, écrivait (25 décembre 1784) : « Ma fille qui a six ans fait beaucoup de progrès ; elle a le caractère un peu difficile et d’une fierté excessive ; elle sent trop qu’elle a du sang de Marie-Thérèse et de Louis le Grand dans les veines ; il faut qu’elle s’en souvienne pour être digne de son sang, mais la douceur est une qualité aussi nécessaire et aussi puissante que la dignité, et une nature orgueilleuse éloigne les affections… » On sent dans ce peu de lignes le trait de nature et la ligne primitive qui fera de la plus vertueuse et de la plus respectable des princesses une personne moins aimable qu’on n’aurait voulu.
Au moment d’y entrer, le cheik Othman, son protecteur et son grand ami, qui s’était chargé de le conduire chez les Touareg, lui fit quatre recommandations : « 1° S’armer de beaucoup de patience et de résignation ; — 2° Ne pas intervenir dans les discussions des guides ou khebir, relativement à la marche de la route ; — 3° Faire provision de beaucoup d’eau ; — 4° Être libéral envers les guides, envers ses serviteurs et ses compagnons de voyage. » Ces guides du Sahara sont des personnages respectés.
Dans ce pays les Ânes suivent les conquérants, mais ils renversent beaucoup de combattants.
L’élocution nette, harmonieuse, toutefois naturelle et agréable ; assez d’élégance, beaucoup d’éloquence, mais qui sent l’art, comme avec beaucoup de politesse et de grâce dans ’ses manières, elles ne laissent pas de sentir quelque sorte de grossièreté naturelle ; et toutefois des récits charmants, le don de créer des choses de rien pour l’amusement, et de dérider et d’égayer même les affaires les plus sérieuses et les plus épineuses, sans que tout cela paraisse lui coûter rien.
Et puisque j’ai commencé de me découvrir, je ne m’arrêterai pas en si beau chemin et j’achèverai, s’il le faut, de me perdre dans l’esprit, de beaucoup de mes contemporains et des plus chers : oui, en matière de goût, j’ai, je l’avoue, un grand faible, j’aime ce qui est agréable.
Son premier poëme, publié en 1825, le Charivari, est un poëme burlesque, qui a pour héros le sensible Oduber, veuf et vieux, qui songe à se remarier : les souvenirs du Lutrin y sont entrés sans beaucoup de déguisement.
Gautier, qui subordonne à son cher Théophile même Malherbe52, et qui dit : « Saint-Amant est le seul, à notre avis, qui le puisse balancer avec avantage ; mais aussi Saint-Amant est-il un grand poëte, d’un magnifique mauvais goût et d’une verve chaude et luxuriante, qui cache beaucoup de diamants dans son fumier, mais il n’a pas l’élévation et la mélancolie de Théophile, ce qu’il rachète par un grotesque et un entrain dont Théophile n’est pas doué.
Moraliste des replis du cœur, elle croit peu au grand progrès d’aujourd’hui ; elle serait sévère sur beaucoup de nos jeunes travers bruyants, si son indulgence aimable pouvait être sévère.
. — En apparence, les espèces de sons sont fort nombreuses, et l’observation, ordinaire y démêle beaucoup de qualités qui semblent simples.
CCLIII Enfin elle passa ; je n’osai pas, par mauvaise honte, m’approcher beaucoup de la loge où Hyeronimo attendait, sans vouloir m’appeler, la tête en ses deux mains, appuyé sur la grille du cachot, me regardant à travers les mèches de ses cheveux rabattus sur sa tête ; et moi, du haut de ma fenêtre, plongeant mes regards furtifs sur sa figure immobile dans la demi-ombre de sa loge.
On devra seulement remarquer qu’il ne faut, quand on les emploie, ni les modifier ni les développer : il y faut du moins beaucoup de précaution et une grande légèreté de main.
La nature, si dure et si immorale au sentiment de beaucoup de nos contemporains, est pour Michelet une inépuisable source de joie, de force et de foi : il y renouvelle sa vie morale.
Dans cet étalage de choses répugnantes, dans cette volonté d’être et paraître « malsain », dans ce « caïnisme » et ce « satanisme », je sens beaucoup de « pose » et la contorsion d’un esprit sec qui force l’inspiration.
Je vois beaucoup de vieux messieurs et de jeunes gens à tête de séminariste.
Elle se fût attaché cet enfant, qui l’aimait, cet enfant assez homme déjà pour ne pouvoir lui pardonner de l’humilier dans sa chair, mais qui lui eût pardonné tout le reste, sans doute, moyennant quelques serments et beaucoup de volupté.
Et ce goût moyen, ce goût bourgeois et lâche, qui n’est peut-être pas celui de tous les académiciens, mais qui est celui de l’Académie, s’impose plus ou moins à qui veut lui plaire, et peut faire par là, beaucoup de mal… S’ils avaient été préoccupés de la coupole, ni MM.
Ou bien (page 261): « Elle triomphait, dans une flambée de tous tes feux héréditaires que l’on croyait morts. » Eh oui, c’est un ange, mais un ange de beaucoup de tempérament !
Beaucoup de ceux qui enseignent ou soutiennent ces idéologies sont de bonne foi ; ils ne sont pas toujours entièrement de bonne foi.
Très dure par un côté, la domination romaine, peu tracassière encore, permettait beaucoup de liberté.
… » Le « héros de ce temps » passe beaucoup de temps à gémir sur lui-même.
Beaucoup de choix et de netteté dans les pensées ; des paroles assorties et belles de leur propre harmonie ; enfin la sobriété nécessaire pour que rien ne retardât une impression, forment le caractère de leur bonne littérature.
On était en France, dit-il, après quarante-cinq jours de navigation ; on avait surmonté beaucoup de périls.
« Parce qu’Érasme, nous dit Bayle, n’embrassa point la réformation de Luther et qu’il condamna cependant beaucoup de choses qui se pratiquaient dans le papisme, il s’est attiré mille injures, tant de la part des catholiques que de la part des protestants. » Faut-il qu’il encoure aujourd’hui la même destinée ?
J’étais en retard depuis quelque temps avec Mme Sand ; je ne sais pourquoi j’avais mis de la négligence à lire ses derniers romans ; non pas que je n’en eusse entendu dire beaucoup de bien, mais il y a si longtemps que je sais que Mme Sand est un auteur du plus grand talent, que tous ses romans ont des parties supérieures de description, de situation et d’analyse, qu’il y a dans tous, même dans ceux qui tournent le moins agréablement, des caractères neufs, des peintures ravissantes, des entrées en matière pleines d’attrait ; il y a si longtemps que je sais tout cela, que je me disais : Il en est toujours de même, et, dans ce qu’elle fait aujourd’hui, elle poursuit sa voie d’invention, de hardiesse et d’aventure.
Beaucoup de ces passions singulières et bizarres, où la sensibilité s’abuse, ne sont souvent ainsi que des revanches de la nature qui nous punit de n’avoir pas fait les choses simples en leur saison.
Cependant, seul, dans les loisirs des garnisons et, dans ses quartiers d’hiver, il s’occupait continuellement des études sérieuses et des lettres ; à l’aide de quelques bons livres joints à beaucoup de réflexion, il avait mûri ses pensées, et il s’était appliqué, plume en main, à s’en rendre compte : Voulez-vous démêler, rassembler vos idées, conseillait-il par expérience, les mettre sous un même point de vue et les réduire en principes ?
M. de Valincour, en discutant avec d’Aguesseau, avait beaucoup de la méthode de Pascal, qui méprisait la raison, la poussait à outrance, et qui lui contestait de pouvoir trouver seule le commencement et l’ébauche des hautes vérités.
Et, loin de s’abattre et de maudire le sort de l’avoir fait naître en un âge si orageux, il s’en félicite tout à coup : « Sachons gré au sort de nous avoir fait vivre en un siècle non mol, languissant ni oisif. » Puisque la curiosité des sages va chercher dans le passé les confusions des États pour y étudier les secrets de l’histoire et, comme nous dirions, la physiologie du corps social à nu : « Ainsi fait ma curiosité, nous déclare-t-il, que je m’agrée aucunement de voir de mes yeux ce notable spectacle de notre mort publique, ses symptômes et sa forme ; et, puisque je ne la puis retarder, je suis content d’être destiné à y assister et m’en instruire. » Je ne me permettrai pas de proposer à beaucoup de personnes une consolation de ce genre ; la plupart des hommes n’ont pas de ces curiosités héroïques et acharnées, telles qu’en eurent Empédocle et Pline l’Ancien, ces deux curieux intrépides qui allaient droit aux volcans et aux bouleversements de la nature pour les examiner de plus près, au risque de s’y abîmer et d’y périr.
Sitôt qu’il est placé auprès de Monseigneur, c’est-à-dire auprès de l’héritier présomptif et de celui qui, selon toute apparence, sera roi un jour, d’Antin s’exerce à l’assiduité : il est sage par tempérament et peu livré aux emportements de la jeunesse d’alors, ce qui lui laisse tout son temps pour remplir ses devoirs et pour faire sa cour, « à quoi, dit-il, on me trouvait beaucoup de talent ».
Il s’était glissé de bonne heure chez elle du Musset, un peu de George Sand, Eugène Sue brochant sur le tout, un peu de socialisme avant l’effroi, avant l’épreuve, avant la lettre, me dit un spirituel voisin ; un peu de théorie et beaucoup de caprice.
En traduisant dès lors le fragment inédit, en l’assortissant et en le joignant à la version d’Amyot qu’il publia après l’avoir corrigée en beaucoup de points (Florence, 1810), Courier entrait comme par occasion dans cet essai de style un peu vieilli, à la gauloise, qu’il s’appropriera désormais, qu’il appliquera à d’autres traductions et même à des sujets tout modernes, et qu’il fera plus tard servir à son personnage politique de paysan tourangeau.
Villemain, de notre éloquent secrétaire perpétuel, si j’avais besoin de m’excuser, je dirais hautement : Membre de l’Académie française, j’ai le droit de relever, de la seule manière qui puisse le toucher, l’organe de la compagnie là où il abuse publiquement de son rôle de rapporteur pour y glisser contrairement aux convenances, contrairement aux intentions de beaucoup de membres, ses passions personnelles : biographe littéraire, je souffre toutes les fois que je vois des critiques éminents à tant d’égards et en possession d’un art merveilleux, mais des esprits plus nés évidemment pour la louange ou la fine satire que pour l’histoire, ne songer à tirer parti des faits que pour les fausser dans le sens de l’effet passager et de l’applaudissement.
Le succès rapide de la première édition de ce livret, comme il l’appelle, l’obligea à retoucher la seconde : « J’ai ajouté, disait-il, beaucoup de petites chosettes, selon les désirs que plusieurs dignes juges m’ont témoigné d’en avoir, et toujours regardant les gens qui vivent en la presse du monde. » C’est cette appropriation parfaite de ce premier ouvrage de saint François de Sales aux gens du monde, qui en fait le cachet.
Les sentiments d’amitié dont Frédéric était si capable se trouvent épars encore dans beaucoup de ses correspondances ; ce n’est pourtant ni dans celle avec Algarotti, ni dans celle avec d’Argens, qu’il les faut chercher.
On boit beaucoup de vins de toutes sortes, et la soirée se passe à conter de grasses histoires, qui font éclater Flaubert, en ces rires qui ont le pouffant des rires de l’enfance.
Une esquisse, je ne dis pas faite avec esprit, ce qui serait mieux pourtant, mais un simple croquis, suffiroit pour nous indiquer la disposition générale, les lumières, les ombres, cette ligne de liaison qui serpente et enchaîne les différentes parties de la composition ; vous liriez ma description, et vous auriez ce croquis sous les yeux ; il m’épargneroit beaucoup de mots ; et vous entendriez davantage.
Le pape Clement XI qui avoit beaucoup de goût pour les arts, et qui aimoit les antiquitez, n’aïant pu empêcher la destruction des peintures de la vigne Corsini sous le pontificat d’un autre, n’a point voulu que les curieux pussent reprocher au sien de pareils accidens, qui sont pour eux des malheurs signalez.
Après le caractere naturel de l’esprit, c’est l’expérience, c’est l’étenduë des lumieres, c’est la connoissance des faits qui font qu’un homme raisonne mieux qu’un autre, et les sciences où les modernes raisonnent mieux que les anciens, sont précisément celles où les modernes sçavent beaucoup de choses que les anciens nez avant les découvertes fortuites dont j’ai parlé, ne pouvoient pas sçavoir.
Les maîtres de la nouvelle école parlent beaucoup de vérité.
Ainsi le socialisme, qu’un des préjugés régnants disait être la négation de l’Art pour l’Art, en serait au contraire la voie directe, le moyen, l’affirmation. » Beaucoup de Socialistes sont d’origine décadente, symboliste, romantique ou naturaliste.
n’aurait pas, j’imagine, beaucoup de respect pour les culottes philosophiques que sa petite-fille s’obstine à porter.
Macaulay avait cela, et Édelestand du Méril a beaucoup de rapports avec Macaulay.
Dans les appréciations souvent exquises de son livre de Chez nous et chez nos voisins, il y a beaucoup de choses que je crois vues avec des yeux qui feraient honneur à un aigle ou à un lynx, mais il y en a d’autres aussi sur lesquelles j’oserais discuter.
On sent que cet homme sans mollets souffre beaucoup de son indigence de plastique.
Seulement, ajoute Renan, la Loi, — et ici l’importance commence, — la Loi n’eût pas pour lui « beaucoup de charmes », expression qui en a beaucoup pour moi, par parenthèse ; mais, encore une fois, comment le sait-il ?
Là il y a réellement de grandes et fortes beautés ; là l’accent profond, la couleur vraie, l’âcre senteur du sujet et en beaucoup de pièces ses lueurs terribles ; car toute misère est terrible quand l’Idée n’est pas là pour la désarmer.
Suivez ce couloir sombre ; au bout vous trouverez l’escalier. » Beaucoup de gens s’en allaient, croyant sur parole.
« Dostoïevsky appartenait à la catégorie de ces êtres dont Michelet a dit que, tout en étant les plus forts mâles, ils ont beaucoup de la nature féminine. […] Beaucoup de vers, peu de poètes. […] Sous ce titre : Les Monach (chez Ollendorff), l’auteur a tenté, avec beaucoup de tact, de nous donner une étude du rôle joué par la société juive dans le grand monde parisien. […] Le prêtre porte en tout sa politique sacrée ; ce qu’il dit implique beaucoup de convenu. […] Tout cela dit avec beaucoup de gaieté et de l’air le plus satisfait du monde.
Mme Dacier soutient contre eux la bonne cause avec beaucoup de bon sens, moins d’esprit, et peu de politesse. […] Vous ferez sans doute plaisir à son ombre ; vous y apprendrez beaucoup de choses ; et vous connaîtrez enfin les commencements d’une question que nous aurons à traiter prochainement nous-mêmes. […] Beaucoup de choses y manquent encore. […] Je vais me hâter de définir cette espèce d’indifférence… Voltaire l’a très bien remarqué : « Un excellent critique serait un artiste qui aurait beaucoup de science et de goût, sans préjugés et sans envie : cela est difficile à trouver ». […] Peu de gens aussi parviennent à la vertu ; et, comme il y a beaucoup de fort honnêtes gens qui ne sont point proprement vertueux, il y aura donc beaucoup d’amateurs et peu de critiques ; ce qui me semble d’ailleurs assez clairement résulter de la revue que nous venons de passer.
Beaucoup de ces chapelles sont éphémères, se dissolvent au bout de quelques mois par suite d’un vice de doctrine ou de rivalités entre leurs adhérents. […] Maurice Magre a beaucoup de talent. […] Non sans peine, du reste, et à travers beaucoup de souffrances, car il se rendait compte de la complexité de l’âme contemporaine en général et de la sienne en particulier. […] Il en est ainsi du moment où nous vivons : il fut déjà une fois, beaucoup de fois, et de même, il reviendra, toutes les forces étant réparties exactement comme aujourd’hui. […] Alors chacun retournera chez soi avec la satisfaction d’avoir fait beaucoup de bruit pour rien.
Si, en beaucoup de cas, nous voyons les crimes nationaux suivis d’un prompt châtiment, dans une foule de cas aussi nous voyons le monde régi par des jugements moins sévères ; beaucoup de pays ont pu être faibles et corrompus impunément. […] En réalité notre pays, surtout la province, allait vers une forme sociale qui, malgré la diversité des apparences, avait plus d’une analogie avec l’Amérique, vers une forme sociale où beaucoup de choses tenues autrefois pour choses d’État seraient laissées à l’initiative privée.
« Virgile n’avait pas l’honneur de lui plaire et il y trouvait beaucoup de choses à redire. » Il disait aussi d’un sonnet ou d’une épigramme sans aiguillon ni pointe qu’ils étaient « à la grecque ». […] Mais, pour reconnaître ensuite avec lui — je parle en libertin — « toute l’économie de la Providence » dans le verset du psalmiste : Calix in manu Domini vini meri plenus mixto , n’y faut-il pas peut-être, avec beaucoup de bonne volonté, quelque subtilité d’esprit ? […] La question se lierait à celle de son vrai caractère, qui ne semble pas avoir été à la hauteur de son esprit ; et parmi beaucoup de différences, il aurait donc ce trait de commun avec Voltaire : tous les deux incapables de retenir leur plume, tous les deux empressés à décliner un peu effrontément les conséquences de leurs actes, et tous les deux toujours prêts à réparer une insolence par une platitude. […] N’ajouterons-nous pas que, pour que ces grandes idées, qui équivalent de fait à une conception totale de la vie ou de l’univers même, se dégagent du vague de leur indétermination primitive, se concrètent en quelque manière, se précisent, et enfin deviennent actives, il y faut, avec beaucoup de temps, tout un ensemble de conditions dont les plus insignifiantes en apparence ne sont pas toujours en réalité les moins considérables ? […] Beaucoup de bruit pour peu de chose, disaient volontiers les sceptiques.
» Dites beaucoup de choses, si vous voulez en bien savoir une. […] » « La vie courte de l’homme utile ressemble au plus précieux des métaux, qui a beaucoup de poids sous un petit volume. » « Celui qui a fait de grandes choses, vit après sa mort ; celui qui n’a rien fait est mort de son vivant. » « Combien d’années Caton a-t-il vécu ? […] Sa vertu fait peur : oui, aux efféminés, aux flatteurs, aux enfants et peut-être même à l’homme que la nature n’a pas destiné au rôle de Régulus ou de Caton, si l’occasion s’en présente, et par conséquent à beaucoup de monde, à Saint-Évremond, à moi ; avec cette différence qu’il est fier de sa faiblesse, et que je suis honteux de la mienne ; qu’il plaisante de cette vertu, et que je me prosterne devant elle. […] Sénèque ne veut pas que le philosophe, l’orateur même, s’occupe beaucoup de l’élégance et de la pureté du style ; il l’aime mieux véhément qu’apprêté. […] Polybe, un des affranchis de Claude, ne fut point le complice de ceux qui abusaient de la faveur du prince imbécile pour disposer de la fortune, de la liberté et de la vie des citoyens ; il serait injuste de le confondre avec un Narcisse, un Pallas, un Caliste : il n’avait point de liaison avec Messaline, et on ne le trouve impliqué dans aucun de ses forfaits ; c’était un homme instruit qui cultivait les lettres à la cour, et qui exerçait, sans ambition et sans intrigue, une fonction importante qui l’approchait de l’empereur, et qui l’aurait mis à portée de faire beaucoup de mal, s’il en avait été capable.
Continuez d’envoyer beaucoup de ces boulets-là, messieurs, et laissez-moi boire à la prospérité de la forteresse où vous avez installé votre batterie contre-révolutionnaire, à la Revue critique des Idées et des Livres. […] Je suis certain que beaucoup de ses admirateurs sont dans mon cas. […] Comme beaucoup de jeunes gens de sa génération, Maxence n’a vu, à son entrée dans la vie, qu’un coin très étroit de son pays et que des mœurs très momentanées. […] Beaucoup de ces notes traduisent une irritabilité presque animale, un réflexe de froissement physique contre tel geste, telle parole, telle page même d’un confrère. […] On a donné de ce mot beaucoup de définitions.
….Certes, beaucoup de philosophes, sans souffrir, ont avancé pire, et Vauvernagues, qui souffrait cruellement, n’imagina rien de pareil. […] On le nomme un génie aimable, un philosophe consolant ; il n’y a qu’un mot à dire : il avait compris l’univers, et l’univers bien compris n’est point désespérant, mais offre au contraire de sublimes perspectives. » Je n’ai pas craint de citer, parce que tout l’instinct de l’homme se révèle déjà dans ces premiers écrits, et que, si l’on a sans doute un peu au delà de Vauvenargues dans ce besoin d’action si caractérisé, on a déjà beaucoup de M.
Nous faisons ensemble des découvertes sur le caractère des hommes : par exemple, nous nous sommes finement aperçues qu’il y a dans ce monde beaucoup de vanité, et que la plupart des gens en ont. […] Le dix-huitième siècle de cette société anglaise se peint à ravir dans ses lettres, comme il se reflétera ensuite dans ses romans : « Vous seriez étonné de voir de la beauté sans aucune grâce, de belles tailles qui ne font pas une révérence supportable, quelques dames de la première vertu ayant l’air de grisettes, beaucoup de magnificence avec peu de goût.
XVI Il ne se trompa point en attendant beaucoup de la versatilité de la France. […] De scrupules, pas davantage : il savait trop combien la prodigalité est utile à coïntéresser beaucoup de cupidités ou d’ambitions à sa grandeur.
Les appels de Brangaine au haut de sa tour ont beaucoup de couleur, et la péroraison du grand duo : Mourons tous deux, a de la chaleur. […] Fétis est connu comme adversaire de l’idée wagnérienne ; néanmoins, son jugement, avec beaucoup de réserves, est favorable.
— J’aurais pu traiter des instincts dans le chapitre précédent, mais j’ai pensé qu’il était préférable de leur consacrer un chapitre spécial ; d’autant plus que l’instinct merveilleux qui porte l’Abeille à construire ses cellules se sera présenté à l’esprit de beaucoup de lecteurs comme une objection suffisante pour renverser toute ma théorie. […] Il est de toute évidence que les plus merveilleux instincts que nous connaissions, tels que ceux de l’Abeille domestique et de beaucoup de Fourmis, ne peuvent s’être développés ainsi exclusivement par habitude héréditaire.
Tous ces encouragemens ne firent pas beaucoup de fruits dans un païs où un regard affable du souverain suffit pour envoïer vingt personnes de condition affronter gaiement sur une breche la mort la moins évitable. […] Ils sont l’ouvrage d’historiens judicieux qui nous racontent avec sens beaucoup de faits importans et curieux, que nous ne tenons que de leurs récits.
L’opinion et l’usage établi ont certainement beaucoup de part à une préférence si arbitraire. […] Un homme de lettres forcé par des circonstances singulières à passer ses jours auprès d’un ministre, disait de lui avec beaucoup de vérité et de finesse : il veut se familiariser avec moi, mais je le repousse avec le respect.
Seul, l’auteur pourrait répondre à cette question, et révéler le mystère d’une composition qui, comme toute composition, a son mystère, et où deux histoires vraies peuvent s’entrelacer et se fondre, comme dans beaucoup de romans et de poèmes, pour n’en faire qu’une, sans que l’on sache bien où l’une de ces histoires finit et où l’autre commence. […] semble sorti des flancs de la grande histoire de Crétineau, ou, pour mieux parler, c’est l’histoire de Crétineau, citée à beaucoup de pages, refaite, mais condensée, mais affinée, mais couronnée de la flamme légère d’une âme et d’un esprit charmants que n’avait pas ce violent brûle-tout de Crétineau.
« Deux chefs de famille de la ville de Meaux, de condition fort médiocre, ont écrit à leur évesque depuis quelques jours qu’il leur restoit beaucoup de scrupule sur quelques points de doctrine, et principalement sur celuy du Purgatoire. […] Je l’ai vu, j’en suis convaincu maintenant et, sans doute, je n’aurais pas beaucoup de peine à vous en convaincre vous-mêmes, mais je voudrais, en dehors de tout esprit de parti et dans le seul intérêt de la grandeur du nom français, que tout Français en fût convaincu comme nous.
Pour beaucoup de savants, tout emprunt non avoué est un plagiat. […] Trouver les sources d’un auteur, c’est un travail relativement facile ; il y faut beaucoup de lectures, de la mémoire, un certain flair et de la chance aussi ; ce travail est nécessaire, mais il n’est qu’une première étape ; reste à comparer l’œuvre d’art avec ses sources, comparaison qui porte sur toutes les nuances du fond et de la forme ; et reste enfin à juger la « combinaison » nouvelle dans son ensemble, et à en trouver la genèse intime dans le tempérament même du poète ; grosse difficulté, devant laquelle on recule le plus souvent.
En novembre 1754, le duc de Penthièvre descendit chez l’ambassadeur avec sa suite et y logea treize jours : « Je me suis très bien tiré de cet embarras, disait galamment Bernis : après beaucoup de dépenses faites avec profusion, mais sans désordre, il me reste l’amitié d’un prince honnête homme, et la satisfaction d’avoir contenté tous les ordres et tous les étages de sa maison. » Duverney se charge de suivre en cour les intérêts de Bernis ; la seule chose urgente, ce sont les secours pécuniaires.
Et au moment de la chute ou de la retraite contrainte, il dit encore : « La disgrâce de cet homme était plainte de peu de personnes à cause de sa gloire (de son orgueil). » Chose singulière, l’homme le plus éloigné à tous égards de L’Estoile, le cardinal de Richelieu, en ses Mémoires, parlant de Sully et de sa chute qui fut toute personnelle, dit à peu près la même chose : On a vu peu de grands hommes déchoir du haut degré de la fortune sans tirer après eux beaucoup de gens ; mais, la chute de ce colosse n’ayant été suivie d’aucune autre, je ne puis que je ne remarque la différence qu’il y a entre ceux qui possèdent les cœurs des hommes par un procédé obligeant et leur mérite, et ceux qui les contraignent par leur autorité.
Ce volume, venant après les autres mémoires des femmes célèbres du Grand Siècle, tranchait singulièrement par le ton et a causé beaucoup de surprise.
Hugues et moi nous relûmes l’épître que vous m’avez adressée : nous y trouvâmes beaucoup de délicatesse, jointe pourtant, en quelques endroits, à une certaine lâcheté de style, qui, jusqu’à présent, a été votre péché originel.
Dans ce cours d’études de Tanneguy Le Fèvre, il se mêle de la gaieté, une sorte de plaisir qui réjouit le maître et anime l’enfant : « Car ôtez le plaisir des études, je suis fort persuadé qu’un enfant ne saurait les aimer. » C’est ainsi qu’à la lecture d’Homère, de Térence, même d’Aristophane (en y mettant du choix), il jouit de voir la jeune intelligence prendre et se divertir comme à une chose naturelle, et tirer d’elle-même plus d’une conclusion avant qu’on ait besoin de la lui montrer : « On m’a dit souvent, et je l’ai lu aussi, qu’il y a beaucoup de plaisir à voir croître un jeune arbre ; mais je crois qu’il y a plus de plaisir encore à voir croître un bel esprit. » C’est pendant qu’on élevait de la sorte l’un ou l’autre de ses frères que Mme Dacier enfant, et à laquelle on ne songeait pas, écoutait, profitait en silence ; et un jour que son frère interrogé ne répondait pas à une question, elle, sans lever la tête de son ouvrage, lui souffla ce qu’il devait répondre.
Vous dites qu’il y a beaucoup de gens d’esprit, des gens de lettres, etc. : je le crois, mais pensez-vous qu’à Paris il n’y en ait pas davantage, et que cette grande ville ne rassemble pas des hommes excellents dans tous les genres, ce qu’on ne trouve dans aucune province ?
Le roi écrit-il quelque part : « Dans la métaphysique il y a beaucoup de labyrinthes, et où je crois en physicien avec un Maupertuis, j’ose douter dans la métaphysique avec un Locke. » — « Ce n’est pas assez », se dit La Beaumelle, et après avoir remanié quelque peu la phrase qu’on vient de lire, il y ajoute de son chef et sous le couvert de Frédéric (p. 268) : « Ce Locke n’est pourtant pas encore assez sceptique pour moi.
En arrivant dans mon intendance de Valenciennes, j’y trouvai beaucoup de soulèvements de garnisons par l’excessive cherté que causaient les augmentations de monnaie du système de Law.
Un autre témoin fort digne d’être écouté à son sujet, Dutens, un esprit sérieux et solide, le premier éditeur complet de Leibnitz, Anglais d’adoption et de jugement, qui avait visité les principales Cours d’Europe et qui avait en soi bien des termes de comparaison, a parlé de ce prince dans le même sens que le président Hénault : « M. le prince de Conti était l’un des plus aimables et des plus grands hommes de son siècle : il avait la taille parfaitement belle (il dérogeait par là notablement à la race des Conti, qui avait la bosse héréditaire), l’air noble et majestueux, les traits beaux et réguliers, la physionomie agréable et spirituelle, le regard fier ou doux, suivant l’occasion ; il parlait bien, avec une éloquence mâle et vive, s’exprimait sur tous les sujets avec beaucoup de chaleur et de force ; l’élévation de son âme, la fermeté de son caractère, son courage et sa capacité sont assez connus en Europe pour que je me dispense d’en parler ici.
je crois toujours qu’il n’est que votre gendre. » On cite d’elle beaucoup de ces jolis mots.
On plaît immanquablement davantage aux hommes, et encore plus aux femmes, en faisant valoir l’esprit ou la raison des autres, qu’en faisant briller le sien ou qu’en montrant son jugement. » Il y revient en plus d’un endroit avec beaucoup de sens et en homme qui sait son monde : « Vous vous plaignez de ce que vous ne savez pas être amusant dans la société.
Au fond, ce n’est point une méchante femme, c’est plutôt une bonne personne, et l’on m’a dit qu’elle fait beaucoup de bien à de pauvres gens. » Et trois ans après, lors du renvoi de Mme Du Barry, et quand Louis XVI, à son avènement, juge à propos de la faire renfermer quelque temps dans une abbaye pour la mettre hors d’état de commettre quelque indiscrétion, le même mot revient sous la plume de Marie-Antoinette, et avec la nuance précise : « Il paraît que si c’était une vilaine femme, ce n’était pas au fond une femme méchante. » Mais le plus beau mot de Marie-Antoinette au sujet de cette favorite, et qui ne se lit pas dans une lettre, est celui qui courut dans le temps même et qui se trouve partout cité.
On y trouve des confidences fort directes et authentiques, recueillies avec beaucoup de sincérité par un témoin respectueux et impartial jusque dans son enthousiasme, Cet opuscule, si on le rapproche des deux volumes publiés par M.
« Comme il avait reçu beaucoup de mépris, il s’en était imprégné, et il l’avait placé dans les deux coins pendants de sa bouche. » (Portrait de Talleyrand dans les Mémoires d’outre-tombe, tome XI, page 421.) — « Telle figure, telle âme », a dit Socrate chez Xénophon.
La forme littéraire et toute classique du développement, la lenteur égale de chaque paragraphe, se rapprochent beaucoup de la manière du moraliste Du Guet dans le traité si bien écrit et si peu lu de la Prière.
Je n’ai pas dessein de faire beaucoup de choses aussi futiles, et je vais entreprendre, à l’heure qu’il est, un travail plus soigné.
Des Préaux s’y connaît en vers mieux que moi. » Aujourd’hui que ce genre de déférence et de patronage va peu à nos idées, que dans les conditions actuelles il courrait risque d’être peu accepté des hommes de talent, que tout poëte dirait volontiers tout d’abord au maître, s’il y en avait un : « Je m’y connais en matière d’État mieux que toi ; » et que, de leur côté, des gouvernants illustres, et en général capables sur tout sujet, vaquent à beaucoup de choses qu’ils croient plus essentielles que le soin des phrases, lesquelles ils manient eux-mêmes à merveille, qu’arrive-t-il et que voit-on ?
Pline le Jeune, parlant d’un vieux et aimable rhéteur, Isée, qui avait un prodigieux talent de parole et d’amplification, une élégance et une pureté de diction réputée attique, ajoute : « Il a plus de soixante ans, et il n’en est encore qu’à s’exercer au sein des écoles ; c’est dans cette classe d’hommes qu’on trouve le plus de simplicité, de sincérité et de bonté pure ; car, nous autres, qui passons notre vie au barreau et dans les contestations réelles, nous y apprenons, bon gré, mal gré, beaucoup de malice32. » Gresset, même dans le temps de ses plus grandes malices, fut toujours un peu un homme de cette nature, un scholasticus comme Pline le dit en bonne part du rhéteur Isée, et comme Voltaire l’a dit moins bénignement de lui dans ces vers si connus : Gresset doué du double privilége D’être au collége un bel-esprit mondain, Et dans le monde un homme de collége.
Quoi qu’on puisse dire, il ne se découvre pas même trace de ce genre de sentiment, si conforme à la jeunesse, dans les lettres qu’écrit d’Angleterre Benjamin Constant : en revanche, il cite le Pauvre Diable de Voltaire, et il s’en revient au gîte en se souvenant beaucoup de Pangloss.
Mais l’amour-propre, le grand et détestable ennemi, n’est pas abattu pour cela : « Je l’appelle détestable, écrit-elle, et je le déteste aussi avec beaucoup de raison, car il me joue souvent de vilains tours ; c’est un voleur rusé qui m’attrape toujours quelque chose.
Au collège, Boileau lisait, outre les auteurs classiques, beaucoup de poëmes modernes, de romans, et, bien qu’il composât lui-même, selon l’usage des rhétoriciens, d’assez mauvaises tragédies, son goût et son talent pour les vers étaient déjà reconnus de ses maîtres.
On pouvait être un homme de beaucoup de mérite sous l’ancien régime, et cependant se rendre ridicule par une ignorance absolue des usages.
Beaucoup de gens disent quand on leur offre un volume de vers : « Ce sont des vers, je n’en lis pas, à la bonne heure, si le livre était en prose. » Ils font bien, car presque toujours l’ouvrage n’est que de la prose gênée par les vers.
Cependant, ne vous laissez point abattre ; on trouve encore quelques douceurs parmi beaucoup de calamités.
Je ne veux pas savoir si le crime de Buré n’est pas un bien gros crime pour un petit profit, ni si l’innocent ne fait pas preuve de beaucoup de sagacité pour un innocent dans la scène où il convainc de meurtre Buré le roux.
D’un autre côté, une morale rationaliste, non assise sur des dogmes, non défendue par des terreurs et des espérances précises d’outre-tombe, fondée sur le sentiment de l’utilité commune, sur l’instinct social, sur l’égoïsme de l’espèce qui est altruisme chez l’individu et s’y épure et s’y élargit en charité, enfin sur ce que j’appellerai la tradition de la vertu simplement humaine à travers les âges, une telle morale ne peut que très lentement établir son règne dans les multitudes : il lui faut du temps, beaucoup de temps, pour revêtir aux yeux de tous les hommes un caractère impératif.
Le Roy, par exemple, c’est une fenêtre où deux mains apparaissent en un geste d’énigme ; mais au lieu de donner à penser qu’il évoque ainsi un moment du cœur humain, ce poète a cru devoir en avertir dès les premiers mots, et, en spécifiant qu’il s’agit des mains de la mort, il enlève beaucoup de son mystère à une vision qui demeure pourtant belle et hantante.
L’humanité veut des noms qui lui servent de types et de chefs de file ; elle ne met pas dans son choix beaucoup de discernement.
Telle œuvre est supérieure, parce qu’elle exprime et éveille beaucoup de sentiments tempérés (Gil Blas) ; telle autre, parce qu’elle peint une passion déchaînée dans toute sa violence (Manon Lescaut, le Père Goriot) ; celle-ci, parce qu’elle suscite des émotions nobles, comme la pitié pour les faibles, l’amour de la justice, la sympathie pour la vie universelle (les Misérables) ; celle-là, parce qu’elle va toucher au fond du cœur des fibres secrètes, rarement ou jamais atteintes jusque-là, parce qu’elle donne, comme on l’a dit, un nouveau frisson (les Fleurs du mal).
Le roman russe de nos jours a induit beaucoup de nos écrivains à se demander, après Tolstoï, quel est le sens de la vie et à prêcher « la religion de la souffrance humaine ».
Il en a sans doute beaucoup rendu ; il y en a eu beaucoup de détruites.
On ne parle jamais de Grimm sans en dire beaucoup de mal, je ne sais en vérité pourquoi.
Plus d’un grand politique se serait bien trouvé, même de nos jours, d’avoir présente cette maxime, qu’elle avait coutume de répéter : « Les gens d’esprit font beaucoup de fautes en conduite, parce qu’ils ne croient jamais le monde aussi bête qu’il est. » Les neuf lettres d’elle qu’on a publiées, et qui sont adressées au duc de Richelieu pendant la campagne de 1743, nous la montrent en plein manège d’ambition, travaillant à se saisir du pouvoir pour elle et pour son frère le cardinal, dans ce court moment où le roi, émancipé par la mort du cardinal de Fleury, n’a pas encore de maîtresse en titre.
Le port de sa tête alors prenait « beaucoup de noblesse, d’énergie et de dignité ».
Tallemant dit un mot remarquable sur Ninon, c’est qu’« elle n’eut jamais beaucoup de beauté », elle avait surtout de l’agrément.
Barbey d’Aurevilly, que M. de Bonald soit à la veille de trouver beaucoup de disciples ; mais les adversaires, ceux qui pousseront le plus par leurs systèmes vers les formes encore mal définies de la société nouvelle, croiront s’honorer eux-mêmes en le respectant, et en saluant en lui un champion du moins qui a eu jusqu’au bout l’intrépidité de sa croyance et qui n’a jamais fléchi.
Ces jeux d’esprit trouvaient beaucoup de curieux et d’oisifs qui s’en amusaient chaque matin sous le Consulat et sous l’Empire.
J’ai lu autrefois ces volumes avec beaucoup de profit et d’intérêt : en y revenant aujourd’hui, je n’y chercherai aucun genre d’allusion, mais je suis sûr du moins de ne pas tomber dans un contretemps.
Dans la campagne de Hollande (1672), où il est blessé, il voit bientôt accourir Gourville, et il lui en témoigne beaucoup de joie : ce qui paye celui-ci de toute sa peine.
Le colonel Jardet, envoyé par lui à l’Empereur qui était à la veille de partir pour l’expédition de Russie, eut des audiences sans résultat : « Voilà Marmont, dit l’Empereur, qui se plaint de manquer de beaucoup de choses, de vivres, d’argent, de moyens.
La prochaine fois que nous nous rencontrâmes à la Chambre, il me parla (ce qu’il n’avait jamais fait auparavant), et avec beaucoup de civilité ; et il témoigna toujours depuis un empressement à me servir en toute occasion, si bien que nous devînmes grands amis, et que notre amitié dura jusqu’à sa mort.
Beaucoup de ses lettres sont datées de la nuit ; il se levait quand une idée le dominait, et appelait un secrétaire de nuit, qui écrivait à l’instant.
Je comprends que la tragédie classique, telle que je viens de la définir et de l’expliquer, ait beaucoup de peine à plaire aux hommes de notre temps : c’est que nous préférons en tout le sensible à l’intelligible ; pour que le cœur humain nous intéresse, il faut qu’il soit mêlé à des événements réels plus ou moins semblables à ceux que nous connaissons.
Avec tout ce que je viens de reprendre dans le tableau de Doyen, il est beau et très-beau ; il est chaud, il est plein d’imagination et de verve ; il y a du dessin, de l’expression, du mouvement, beaucoup, mais beaucoup de couleur, et il produit un grand effet.
À sa manière elle a fait plus sur la question de personnalité divine que beaucoup de philosophes ; que M.
Il était de ces Légers terribles qui voulaient combattre les idées nouvelles avec le ridicule, cette vieille arme de France, et franchement c’était là beaucoup de raisons, à ce qu’il semble, pour que le Tacite de Burke ne pût jamais naître dans Rivarol.
Or, si cette vue a quelque justesse, on se trouvera forcé de rabattre de beaucoup de grandeur et de beaucoup d’habileté.
Ceci est la transformation — comme nous l’avons avancé au commencement de ce chapitre — de l’auteur de l’Allemagne, la condamnation absolue — et il le reconnaît — de beaucoup de pages de son livre qu’il aurait voulu déchirer, et — nous ne craignons pas de le dire !
Elle m’aura élargi la vue (toute ma vie intérieure est devenue plus facile, plus large — large comme une avenue où j’aimerais voir aller et venir beaucoup de passants) — surtout en me montrant les effets que peuvent avoir sur les autres un visage égal, souriant, accueillant à n’importe quelle heure, et quelques bonnes paroles.
Qu’on me permette une supposition poétique qui me servira à vérifier la justesse de ces assertions, que beaucoup de personnes trouveront sans doute entachées de l’a priori du mysticisme.
Car, sans doute, si l’on eût dépensé de ce côté la somme de travail, de talent et de génie qui a été consacrée aux sciences de la matière, la connaissance de l’esprit eût pu être poussée très loin ; mais quelque chose lui eût toujours manqué, qui est d’un prix inestimable et sans quoi le reste perd beaucoup de sa valeur . la précision, la rigueur, le souci de la preuve, l’habitude de distinguer entre ce qui est simplement possible ou probable et ce qui est certain.
« La fin d’un être est son bien. » Cela signifie maintenant : « En créant un être, Dieu se propose un but qui est le bien de cet être. » Je n’en sais rien, ni vous non plus ; il y a pis, beaucoup de gens croient le contraire.
Cette évolution semble, il faut le dire, être restée inaperçue pour beaucoup de personnes qui prétendent faire de la physiologie une dépendance ou une partie de la zoologie et de la phytologie, sous prétexte que la zoologie embrasse toute l’histoire des animaux et que la phytologie comprend toute l’histoire des plantes. […] Il semblerait que beaucoup de cellules, soit animales soit végétales, mises dans les conditions des cellules de levure, agissent comme celles-ci. […] Mais Lavoisier et les chimistes qui nous ont fait connaître cet important résultat sont tombés dans une erreur, presque inévitable à leur époque, sur le mécanisme de ces phénomènes, erreur qui, encore aujourd’hui, a cours auprès de beaucoup de savants. […] Dans beaucoup de cas, le protoplasma laisse apercevoir une sorte de charpente formée d’un réseau de granulations fines reliées par des filaments très déliés : ce sont les plastidules. […] Lavoisier et beaucoup de ses successeurs semblent le croire ; mais nous avons souvent montré que cette explication directe de la chimie de laboratoire aux phénomènes de la vie n’est pas légitime.
Louis Bertrand réunissait beaucoup de conditions pour parler avec compétence de Flaubert. […] M. de Gourmont, lui, dit avec beaucoup de bon sens : « Buffon faisait de la science. […] Il m’a paru que beaucoup de choses se passaient chez Flaubert comme si le choix volontaire était le principe de son style. […] Il y a beaucoup de remarques psychologiques fort justes dans son article sur Victor Hugo. […] Évidemment on ne saurait y demander beaucoup de justice.
Quand il a devant lui beaucoup de temps, il écrit de façon suffisante, sans éclat ni agrément, ni esprit, mais d’un style ferme et précis. […] Une rangée de bonshommes de bois, ni hommes ni femmes, tous méridionaux ; un panier — et même beaucoup de paniers — avec des balles en son, et pif ! […] Vous êtes dans une chambre où il y a beaucoup de monde ; vous ne souffrez pas de l’air épaissi et concentré. […] — Pas un moment. — Cette exposition est vive, nette, il s’en dégage beaucoup de lumière sur la situation des deux principaux personnages. […] Il est bien entendu d’ailleurs que ce n’est pas chez lui désir vulgaire de voir beaucoup de monde passer à la caisse.
Aussi leurs blasphèmes sont affreux…, et dans les vengeances leur cruauté est atroce ; quand ils ne peuvent se défaire de leurs ennemis d’une autre façon, ils leur dressent des guet-apens dans les églises, tellement que l’un fendit la tête à son ennemi devant l’autel… Souvent, dans les funérailles, il y a des meurtres à propos des héritages… Ils célèbrent le carnaval avec une inconvenance et une folie extrêmes, pendant plusieurs semaines, et ils y ont institué beaucoup de péchés et d’extravagances, car ce sont des hommes sans conscience qui vivent en des péchés publics et méprisent le mariage… Nous Allemands, et les autres nations simples, nous sommes comme une toile nue ; mais les Italiens sont peints et bariolés de toutes sortes d’opinions fausses, et encore plus disposés à en embrasser de pires… Leurs jeûnes sont plus splendides que nos plus somptueux festins. […] Le roi écouta avec beaucoup de clémence mon humble requête, tellement que j’eus pour elle un pardon tout préparé, quand je m’en retournai au logis. […] Les abus qui sont dans l’Église doivent être corrigés par le prince ; les ministres doivent prêcher contre les abus, et beaucoup de traditions humaines sont de purs abus. » Que fait donc le prince, et pourquoi laisse-t-il des abus dans l’Église ? […] C’est que les sèches vérités générales sont une sorte d’algèbre, acquise par notre esprit fort tard et après beaucoup de peine, contre notre inclination primitive, qui est de considérer des événements détaillés et des objets sensibles, l’homme n’étant capable de contempler les formules pures qu’après s’être transformé par dix ans de lecture et de réflexion.
L’origine sensualiste de cette faveur qui entoura chez nous la peinture et la musique depuis Rousseau et Diderot vicia dès l’abord la réaction, d’ailleurs légitime, qui avait forcé en France l’orgueil des poètes à donner un peu de leur attention aux peintres, et à leur céder beaucoup de celle du public. […] En même temps que l’on se préoccupait si fort de l’idée et du symbole dans la peinture et dans la musique, on s’inquiétait beaucoup de la couleur, du relief, de la forme plastique à propos des vers et de la prose, on voulait forcer le style écrit à produire en quelque sorte son effet sur la vue et sur le toucher. […] Au dix-huitième siècle il suffisait, pour se dire poète, d’avoir le sens commun et un peu d’esprit ; on se proclamait artiste, il y a vingt ans, parce qu’on avait très peu de logique dans les idées et beaucoup de vague dans les sentiments. […] Ce serait une histoire plus amusante qu’instructive que celle des moyens employés par beaucoup de grands artistes pour exciter leur verve et seconder l’inspiration.
Enfin, une grande leçon est rappelée, avec beaucoup de force dans ces livres de bonne foi. […] A leur tête, je placerais Jean-Jacques Rousseau. » Nodier dit aussi, qu’alors une jeune fille « romanesque, sentimentale et nerveuse n’était pas une exception. » Tel était l’état de beaucoup de jeunes esprits pendant la République. […] A la chute de l’Empire, beaucoup de Français, en rentrant dans leur patrie, y rapportaient des souvenirs recueillis, des goûts contractés chez les nations qui leur avaient donné asile. […] Or, beaucoup de ces ouvrages, dont les auteurs ne valent même pas, on peut l’affirmer, « l’honneur d’être nommés », appartenaient à l’école mélancolique. […] Sous beaucoup de rapports, il a sacrifié aux tendances mélancoliques ; il leur a donné place dans ses œuvres tantôt en son nom, tantôt sous des formes plus ou moins fantaisistes.
À qui, sinon à Rousseau qui, certes, n’avait pas beaucoup de ce qu’on appelle prétentieusement aujourd’hui des idées, mais frappait droit au cœur et entrait. […] Cet esprit, qui paraît détestable à beaucoup de gens, par l’ignorance où ils sont des conditions de la pensée, est le levain de toute nouveauté. […] Beaucoup de poètes de sa sorte ruineraient à jamais la poésie. […] On y remarque un style alerte et souple, un dialogue vif et significatif et une tension perpétuelle vers le problème central qui donne beaucoup de force à l’ensemble. […] beaucoup de monde aujourd’hui ; je ne parle même pas de telle ou telle patrie.
En 1533, considérant « que les rues de Londres étaient sales, remplies de bourbiers et de fondrières, et que beaucoup de personnes, tant à pied qu’à cheval, couraient risque de s’y blesser et y avaient presque péri », Henri VIII faisait commencer le pavage de Londres247. […] Élisabeth, Jeanne Grey, la duchesse de Norfolk, la comtesse d’Arundel, beaucoup de dames entendent couramment Platon, Xénophon, Cicéron, et les aiment. […] Des attentes et des rebuts, beaucoup de tristesses et beaucoup de rêves, quelques douceurs et tout d’un coup un malheur affreux, une fortune petite et une fin prématurée : voilà bien une vie de poëte. […] Ample et confuse fermentation, d’où se dégagent beaucoup de pensées, mais d’où sortent peu de beaux livres.
Il n’y a point là de figure, et il y a cependant beaucoup de sublime dans ce seul mot : voici un exemple plus simple. […] Il en est de même de ces façons de parler, je ne puis vous louer, c’est-à-dire, je blame votre conduite : je ne méprise pas vos présens, signifie que j’en fais beaucoup de cas : il n’est pas sot, veut dire, qu’il a plus d’esprit que vous ne croyez : il n’est pas poltron fait entendre qu’il a du courage : Pythagore n’est pas un auteur méprisable, c’est-à-dire, que Pythagore est un auteur qui mérite d’être estimé. […] Le gout par raport aux viandes dépend beaucoup de l’habitude et de l’éducation : il en est de même du gout de l’esprit : les idées exemplaires que nous avons reçues dans notre jeunesse nous servent de règle dans un age plus avancé ; telle est la force de l’éducation, de l’habitude, et du préjugé. […] L’allegorie L’allégorie a beaucoup de raport avec la métaphore ; l’allégorie n’est même qu’une métaphore continuée. […] Les auteurs donent quelquefois des noms diférens à la même espèce d’expression figurée, je veux dire, que l’un apèle hypallage ce qu’un autre nome métonymie : les noms de ces sortes de figures étant arbitraires et quelques uns aïant beaucoup de raport à d’autres selon leur étimologie, il n’est pas étonant qu’on les ait souvent confondus.
En effet, beaucoup de ceux qui ont eu ce tempérament, et qui sont véritablement ses ancêtres, les pirates norses, les poëtes du seizième siècle, les puritains du dix-septième, ont été des insensés, pernicieux aux autres et à eux-mêmes, occupés à ravager les choses et les idées, dévastateurs de la sécurité publique et de leur propre cœur. […] Il y a beaucoup de religions qui ne sont point morales, il y en a beaucoup, plus encore qui ne sont point pratiques. […] L’univers de Dieu est un patrimoine de saint Pierre un peu plus grand que l’autre, duquel il serait agréable et bon de chasser le pape… La haute louange d’avoir poursuivi un but juste ou noble ne peut lui être accordée sans beaucoup de réserves, et peut même, avec assez d’apparence, lui être refusée.
Ce Napoléonide, en effet, fils d’un patricien romain et d’une princesse Bonaparte, était dépourvu de toute morgue et affranchi de beaucoup de préjugés, mais sa souriante bonhomie et sa gracieuse affabilité n’en étaient pas moins sensibles à ce qui ne tenait pas compte de l’imperceptible distance qu’elles entendaient que l’on gardât vis-à-vis d’elles, et il savait fort bien, avec une finesse toute italienne et une politesse toute française, faire sentir, quand il le fallait, la dignité de sa naissance et l’illustration de ses parentés. « Gégé » redevenait le comte Primoli, juste l’instant nécessaire à remettre les choses et les gens au point. […] Dans le fumoir il y a beaucoup de fumée, et, à travers la fumée, me parviennent, accueillis par des rires, ces mots : « Anatole n’est pas brave. » Celui qui les a prononcés, d’une voix aigrelette, est un vieux petit monsieur un peu bossu et qui semble enchanté de l’effet de ses paroles. […] Dans le salon où l’on se réunissait avant de passer à table, je trouvais ordinairement la fille des maîtres de la maison, femme de beaucoup de charme et d’esprit, et aussi un vieux parent qui répondait au nom de M.
Qu’un ami à qui cet amant parle, convienne qu’en effet cette personne n’a pas beaucoup de beauté ; que, par exemple, elle a les yeux trop petits ; que, sur cela, l’amant dise que ce ne sont pas ses yeux qu’il faut blâmer, et qu’elle les a très agréables ; que l’ami attaque ensuite la bouche, et que l’amant en prenne la défense ; le même jeu sur le teint, sur la taille : voilà un effet de passion peu commun, fin, délicat et très agréable à considérer. […] Observons que ces scènes sont dangereuses au théâtre, et qu’il ne faut les y mettre qu’avec beaucoup de précautions. […] Il suit de là qu’un grand nombre de confidents dans une pièce, en suspendent la marche et l’intérêt, et qu’ils y jettent par là beaucoup de froideur et d’ennui.
Je n’ai assurément aucune intention d’instituer, avec l’auteur de Volupté, une controverse religieuse, et quoique la fin que fait son héros ne soit pas fort de mon goût, je conçois qu’il y ait beaucoup de personnes à qui elle plaise et qu’elle profite même à quelques-unes. […] Il nous faut connaître maintenant avec plus de détails ce jeune Français ainsi jeté par un vaisseau du roi sur une terre étrangère, à quelques mille lieues de son pays, seul, absolument seul, avec tant de dangers, tant d’aventures, tant de misères en perspective ; il nous faut le connaître tel qu’il est ; car nous avons bien peur qu’avec son habit noir, ses 2 000 écus de haute solde et son bagage épistolaire, il ne soit médiocrement recommandé auprès des nobles représentants de la Royale Compagnie, s’il ne paie prodigieusement de sa personne, s’il n’a du cœur, de l’esprit, beaucoup de bonne humeur, beaucoup de science, des qualités solides, des mœurs élégantes, l’indépendance de l’âme et du caractère.
Nous choisissons en réalité sans cesse, et sans cesse aussi nous abandonnons beaucoup de choses. […] L’évolution n’est pas seulement un mouvement en avant ; dans beaucoup de cas on observe un piétinement sur place, et plus souvent encore une déviation ou un retour en arrière. […] Au contraire, dans le tissu nerveux, la réserve est faible (les éléments nerveux, dont le rôle est simplement de libérer l’énergie potentielle emmagasinée dans le muscle, n’ont d’ailleurs jamais besoin de fournir beaucoup de travail à la fois) : mais, chose remarquable, cette réserve est reconstituée par le sang au moment même où elle se dépense, de sorte que le nerf se recharge d’énergie potentielle instantanément.
Je connais les vieux et les jeunes, et sais beaucoup de choses de la plupart des défunts.
Il connaissait mieux que beaucoup de ceux qui le raillèrent alors les mœurs de la France, et comment le feu chez nous prend aux poudres plus vite que chez nos voisins.
Duclos, qui est philosophe et qui méprise l’astrologie, dit en deux mots : « L’on prédit, suivant l’usage, beaucoup de choses vagues, et flatteuses pour le prince régnant. » Je n’ai pas grand regret à la suppression du détail de l’horoscope ; mais, comme Duclos appliquera presque partout cette méthode de suppression et retranchera les détails qui peignent le temps, il en résulte à la longue maigreur et sécheresse, tandis que l’abbé Le Grand, qui ne songe qu’à raconter fidèlement et non à peindre, se trouve présenter un récit qui a plus de corps et de substance, et qui est nourri de ces choses particulières que l’esprit aime à saisir.
Réponse très spirituelle et fine : Saint-Martin, quand il osait dans le monde, avait beaucoup de ces paroles49.
Il nous apprend qu’on lui faisait l’honneur de dire de lui « que comme don Quichotte avait eu la tête tournée par la lecture des romans, il lui était arrivé la même chose par celle de Plutarque. » Il n’est que bizarre, et il montre plus de bonhomie que de tact et de goût (de ce goût qu’avait si fort son ami Voltaire, et qui est avant tout sensible au ridicule), lorsqu’il écrit de lui-même à la date de juin 1743, environ un an avant de devenir ministre : Je me sens doux et sévère, je tiens beaucoup de Paméla et de Marcus Porcius Caton.
Dans la société, dans la haute société surtout, qui a ses habitudes impérieuses et ses exigences, beaucoup de choses se sont envolées des âmes, la sincérité, la candeur, la joie, l’imagination, le sentiment vif de la vérité : Mme de Tracy avait gardé en elle quelque chose de ces trésors.
Il y aurait à marquer différentes manières dans la langue de Benjamin Constant, s’il était jamais arrivé à une grande manière et à l’ art d’écrire ; mais il n’eut, en définitive, qu’une extrême clarté, beaucoup de rapidité, de finesse, et de l’élégance.
Il remarque tout dès le seuil, comme en entrant dans un temple, — l’intérieur du vestibule qui, sans être riche, a beaucoup de noblesse et de simplicité, quelques plâtres de statues antiques placées sur l’escalier, et qui annoncent le goût prononcé du maître du logis pour l’art plastique et pour l’antiquité grecque.
Pour décorer la société, il a été résolu de faire celui-ci de l’Académie française… On a exigé de Mme de Pompadour qu’elle remit la nomination de Piron à une autre fois, et la marquise a conduit ceci avec beaucoup de finesse, ne se tenant que derrière le rideau, ce qui a pleinement réussi jeudi.
Si on parlait devant lui (je suppose) de quelqu’un qui avait de l’esprit sans doute, mais encore plus de prétention et d’affiche, beaucoup de faste et d’ébouriffure, si on risquait à son sujet le mot de sot, de sottise : « Ce n’est pas un sot, répliquait M.
Il faisait ses études au collège Bourbon ou je le devançais d’un an ou deux, il était assez mauvais écolier, avec beaucoup de facilité, grand liseur ; mais, s’il lisait tout, il méprisait tout.
La critique qui, par un reste de préjugé ou de routine, se priverait de toute ouverture de ce côté, se retrancherait, de gaîté de cœur, bien des lumières et beaucoup de plaisir.
Je n’irai pas chercher dans les œuvres en prose, dans les romans de Théophile Gautier, son autobiographie précise : il pourrait la récuser, et trop d’art s’y mêle à tout moment à la réalité pour qu’on ose se servir sans beaucoup de précaution de cette clef-là.
Voici ce petit tableau et ce colloque, plein de mouvement, de coquetterie et de grâce : « Les dames mirent beaucoup de temps à faire leur toilette.
— Les métaphysiciens et les amants vulgaires parlent beaucoup de persévérance ; mais c’est celle de la conduite qui est plus rare et plus difficile que celle des affections.
Le prochain volume (le XXIIIe) de la Correspondance impériale confondra une lettre de Napoléon au prince Berthier, major général de l’armée d’Espagne, la date du 6 janvier 1812 : « Mon cousin, il y a dans les Rêveries du maréchal de Saxe, parmi beaucoup de choses extrêmement médiocres, des idées sur la manière de faire contribuer les pays ennemis sans fatiguer l’armée, qui m’ont paru bonnes.
D’ailleurs elle a de beaux yeux et est fort bien faite ; elle est blanche, a de beaux cheveux ; beaucoup de désir de plaire, remplie d’attentions ; de l’esprit, de la vivacité ; sentant parfaitement tout son bonheur ; souhaitant passionnément de réussir dans cette Cour-ci ; une très bonne santé, point délicate de corps ni d’esprit ; encore un peu enfant ; une extrême envie de bien apprendre le français ; demandant qu’on la reprenne sur les mauvais mots qu’elle pourra dire… » Après l’avoir vue de ses yeux, il adoucit quelques traits et y ajoute en bien : « Un beau teint, assez blanche, de beaux yeux bleu foncé, un assez vilain nez, des dents qui seront belles quand on y aura travaillé, la taille très jolie ; elle se tient un peu en avant en marchant ; un peu plus grande que Madame (Madame Henriette).
La justesse de son esprit lui faisait apercevoir tout ce qu’exigeait sa position ; mais la faiblesse de son caractère ne lui permettait aucune mesure forte et décisive ; et la reine entretenait son indécision par l’exagération de ses espérances dans l’influence et les plans de l’empereur son frère et du roi de Prusse, quoique Louis xvi eût de l’inquiétude sur le résultat de leur intervention et beaucoup de répugnance à mêler les étrangers aux affaires de la France.
Béranger si malade, et le sachant lui-même si profondément, que cette visite m’a fait beaucoup de mal.
On a pu voir qu’il y a eu beaucoup de hasard et de fantaisie dans cette quantité de notices, mémoires et tentatives de résurrection sur des points isolés.
Je ne sais si l’on parla beaucoup de ces vers, mais le poëte, mais son âme, encore plus que ses écrits, était connue et goûtée des maîtres.
M. de Balzac a rassemblé, dernièrement, beaucoup de ces vilenies dans un roman qui a pour titre Un Grand Homme de Province, mais en les enveloppant de son fantastique ordinaire : comme dernier trait qu’il a omis, toutes ces révélations curieuses ne l’ont pas brouillé avec les gens en question, dès que leurs intérêts sont redevenus communs.
… M. de Maistre a lui-même composé beaucoup de vers ; mais, malgré les insinuations complaisantes, il a toujours résisté à les produire au jour, se disant que la mode avait changé.
Il n’est point littérateur, il n’est point écrivain, il n’est point philosophe, bien qu’il ait beaucoup de, ce qu’il faut pour être tout cela ensemble ; mais il est poëte ; il dit ce qu’il éprouve, et l’inspire en le disant.
Un Allemand de beaucoup de savoir et d’esprit, le docteur Hermann Reuchlin, le même qui fait en ce moment là-bas une histoire de Port-Royal, comme moi ici, et qui me devancera, je le crains bien, me disait un jour : « Vous autres catholiques, quand vous allez à la recherche et à la discussion des faits, vous êtes toujours plus ou moins comme une troupe qui fait sa sortie sous le canon d’une place et qui n’ose s’en écarter.
M. de Saint-Priest est parvenu à rendre beaucoup de physionomie et de lustre à ce personnage de Dagobert, pris d’un certain côté.
Derrière la force de beaucoup de gens il y a de la faiblesse.
Ce gracieux bagage de famille et de société172 offrait à la fin son étiquette et comme son cachet dans une spirituelle approbation et un privilège en parodie qui étaient censés émaner de la jeune épouse de l’auteur, petite-fille d’un illustre chancelier : D’Aguesseau de Ségur, par la grâce d’amour, L’ornement de Paris, l’ornement de la cour, A tous les gens à qui nous avons l’art de plaire, C’est-à-dire à tous ceux que le bon goût éclaire, Salut, honneur, plaisir, richesse et volupté, Presque point de raison et beaucoup de santé !
Depuis des siècles, ils vivaient dans la mémoire du peuple, et comme ils préexistaient aux formes littéraires qui en ont fixé ou transformé un certain nombre dans les poèmes de Renart, ils se sont transmis jusqu’à nos jours pur la même tradition orale dans beaucoup de pays ; les folkloristes ont retrouvé chez les Finnois et dans la Petite Russie de ces aventures comiques du loup et du renard, qui divertissaient nos vilains du xiie siècle.
Il n’a même pas beaucoup de couleur, sinon dans les sujets où l’imagination espagnole jette encore ses feux à travers le langage raisonnable de l’auteur français.
Il y a un point où le naturalisme classique diffère beaucoup de celui de nos contemporains.
Son âme avide et tendre, Que le siècle brutal fatigua sans retour, Cherche entre ces esprits indulgents à qui tendre L’ardente et lourde fleur de son dernier amour… Et Leuconoé goûte éperdument les charmes D’adorer un enfant et de pleurer un dieu… Et nous aussi nous les aimons, ces femmes, et, parce qu’elle les a consolées et qu’elle console encore les âmes en peine, la religion de Jésus continue d’inspirer à beaucoup de ceux qui ne croient plus une tendresse incurable.
Et, après tout, cette histoire du dur dressage d’un enfant à son métier de prince et de général est fort intéressante en elle-même, et M. le duc d’Aumale nous la raconte avec beaucoup de vivacité et de charme et dans un style qui a en même temps de la tenue et de la grâce.
Beaucoup de ses traits sont à la fois si frappants et si rapides, que la réflexion qui suit l’impression n’ajouterait pas beaucoup à l’effet produit.
Beaucoup de beaux esprits ont pris L’enseigne de l’homme qui bêche, Et Lemerre tient les paris.
On fait beaucoup de vers en France à l’heure actuelle.
L’abstinence affectée prouve qu’on fait beaucoup de cas des choses dont on se prive.
À la fin de février, le roi partant pour aller au-devant de madame la dauphine, « il se trouva le matin dans la cour de Saint-Germain un très beau carrosse tout neuf, à huit chevaux, avec chiffres, plusieurs chariots et fourgons, quatorze mulets, beaucoup de gens autour habillés de gris ; et dans le fond de ce carrosse monte la plus belle personne de la cour, avec Des Adrets seulement, et des carrosses de suite pour les femmes135. » Le 6 mars, il y eut bal à Villers-Cotterets : « madame de Fontanges y parut brillante et parée des mains de madame de Montespan, qui lui rendit ainsi le secours qu’elle-même avait reçu de madame de La Vallière.
Vous avez beaucoup de modestie, et jusqu’à avoir honte et être déconcerté quand on vous loue… Mais votre modestie est plus dans les sentiments que vous avez de vous-même, que dans votre air, car vous êtes modeste sans être doux, et vous êtes docile quoique vous ayez l’air rude.
Vous savez bien, ô poète, aujourd’hui à demi dégoûté, mais non encore revenu du rôle, vous savez bien, et vous l’avez dit, qu’il y a dans le monde plus de fous que de méchants ; mais il y a beaucoup de fous, vous le savez aussi : ne faisons donc pas d’une classe, si nombreuse qu’elle soit, l’origine et la souche de toutes les vertus.
Les dames y tiennent beaucoup de place ; les observations sérieuses s’y retrouvent sous le badinage.
« Mlle de Jarnac, laide et malsaine, ne tiendra pas beaucoup de place dans mes Souvenirs.
Pierre Dupont perdraient à se séparer des airs, qui sont, la plupart, de son invention ou de son arrangement, et que, sans savoir beaucoup de musique, il trouve et il combine avec une facilité naturelle et un goût qui est un signe évident de vocation.
., etc. » C’était cette foule de beaux esprits plus ou moins galants et mécréants ; c’était l’abbé Arnaud, l’abbé Raynal, c’était l’abbé Morellet à qui elle s’adressait, l’un des premiers, pour fonder son salon : La conversation y était bonne, nous dit Morellet, quoiqu’un peu contrainte par la sévérité de Mme Necker, auprès de laquelle beaucoup de sujets ne pouvaient être touchés, et qui souffrait surtout de la liberté des opinions religieuses.
Il ne reste, au milieu de beaucoup de redondance et d’une érudition indigeste et hâtive, uniquement suffisante pour l’instant de la tribune, il ne reste, dis-je, qu’un raisonnement assez suivi et assez vigoureux, des portions qui sont encore de bon sens, et d’autres qui ne peuvent jamais avoir été de bonne foi.
Il tenait du duc d’Orléans, futur régent, du marquis de La Fare, de Chaulieu et des habitués du Temple, du grand prieur de Vendôme chez qui, plus tard, Voltaire jeune le rencontrera au passage : il lui suffisait, en tout état de cause, de rester digne de ce qu’il appelait la société des honnêtes gens, mais ce mot commençait à devenir bien vague ; et Saint-Simon, plus sévère et qui pressait de plus près les choses, disait de lui : « C’était un cadet de fort bonne maison, avec beaucoup de talents pour la guerre, et beaucoup d’esprit fort orné de lecture, bien disant, éloquent, avec du tour et de la grâce, fort gueux, fort dépensier, extrêmement débauché (je supprime encore quelques autres qualifications) et fort pillard. » Ce qui s’entrevoit très bien dans le peu qu’on sait du rôle du chevalier de Bonneval dans ces guerres d’Italie, c’est qu’il n’était pas seulement né soldat, mais général : il avait des inspirations sur le terrain, des plans de campagne sous la tente, de ces manières de voir qui tirent un homme du pair, et le prince Eugène dans les rangs opposés l’avait remarqué avec estime.
Dumont de Genève, cet homme d’esprit dont les Souvenirs ont beaucoup de valeur à titre d’exactitude et de finesse, a dit en signalant quelques-uns des membres de l’Assemblée constituante qu’il rencontrait assez habituellement : Volney, grand homme sec et atrabilaire, était en grand commerce de flatterie avec Mirabeau ; il avait de l’exagération et de la sécheresse ; il n’était pas des travailleurs de l’Assemblée.
Claude Bernard n’est pas systématiquement opposé à cette hypothèse ; il semble même y incliner dans beaucoup de passages de ses écrits, mais c’est là une pure hypothèse qu’il n’est pas même nécessaire d’admettre pour affirmer que la méthode expérimentale est applicable à la vie.
Il y a des esprits, si je l’ose dire, inférieurs et subalternes, qui ne semblent faits, que pour être le recueil, le registre, ou le magasin de toutes les productions des autres génies : ils sont plagiaires, traducteurs, compilateurs ; ils ne pensent point, ils disent ce que les auteurs ont pensé ; et comme le choix des pensées est invention, ils l’ont mauvais, peu juste, et qui les détermine plutôt à rapporter beaucoup de choses : que d’excellentes choses ; ils n’ont rien d’original et qui soit à eux ; ils ne savent que ce qu’ils ont appris, et ils n’apprennent que ce que tout le monde veut bien ignorer, une science aride, dénuée d’agrément et d’utilité, qui ne tombe point dans la conversation, qui est hors de commerce, semblable à une monnaie qui n’a point de cours : on est tout à la fois étonné de leur lecture et ennuyé de leur entretien ou de leurs ouvrages.
On fait beaucoup de vers en France à l’heure actuelle.
Journalistes Tout le monde fait du journalisme, peu ou prou, et malgré les justes récriminations des artistes, il se fait encore beaucoup de critique dans les journaux.
Dans les scènes les plus effrayantes, si les spectateurs sont des personnages vénérables ; si je vois sur leurs fronts ridés et sur leurs têtes chauves, l’annonce de l’âge et de l’expérience ; si les femmes sont composées, grandes de forme, et de caractère de visage ; si ce sont des natures patagonnes, je serois fort étonné d’y voir beaucoup de mouvement.
Telle est la question que la Critique se pose et que, blasée d’œuvres médiocres et inutiles, elle aurait peut-être oublié de se poser, si en ce moment on ne capitonnait pas avec beaucoup de soin l’oreiller commode et doux d’un succès au livre de M.
Voyez s’il y a beaucoup de poèmes dans la littérature moderne qui commencent avec ce nombre, cette vigueur de mouvement et cette majesté !
Panizza, avec beaucoup de science et de finesse, entreprit de me démontrer qu’en croyant prendre le parti des « réalistes » contre les « rêveurs », j’avais moi-même absolument faussé la réalité, et que la stérilisation sensuelle pouvait être et était réellement pour l’individu la cause même de sa fécondité cérébrale21.
« Pendant beaucoup de siècles il y a eu moins de mouvement sur la terre qu’il ne s’en produit de nos jours en un an76. » Et ainsi — la remarque en a souvent été faite77 — par la multiplication des contacts que la nature disciplinée établit entre leurs membres, les sociétés civilisées ressemblent de plus en plus à des villes énormes.
» Plus simplement, avec cette belle tenue dans les allusions personnelles qui fait l’austère poésie de sa figure morale, Taine déclarait, dans l’avant-propos de sa Conquête jacobine : « J’ai encore le regret de prévoir que cet ouvrage déplaira à beaucoup de mes contemporains. […] Hâtons-nous d’ajouter : s’il y a en France beaucoup de symptômes qui justifient l’inquiétude, il en est beaucoup aussi qui autorisent l’espérance d’un renouveau de bon sens. […] Je vois d’ici son noble visage convulsé de douleur si Eckermann fût entré dans son jardin de Weimar pour lui dire : « La cathédrale de Reims vient d’être bombardée. » Il n’en est pas moins vrai qu’il entre beaucoup de sa pensée dans l’erreur allemande dont ce bombardement et les autres abominations de cette guerre sont le résultat. […] Il persiste chez beaucoup de nos politiciens. […] Il y aura beaucoup de chances pour que le professeur, ainsi nanti, ne pense pas à quitter cette université, — beaucoup de chances pour que les candidats à de pareilles situations abondent et séjournent là.
La force du naturalisme est justement d’avoir des racines profondes dans notre littérature nationale, qui est faite de beaucoup de bon sens. […] Ajoutez que beaucoup de rôles étaient joués sous le masque. […] La mort de Desclée a été pleurée par beaucoup de débutants dramatiques. […] Quiconque ne crée pas, n’arrive pas avec sa formule nouvelle, son interprétation originale de la nature, peut avoir beaucoup de qualités ; seulement, il ne vivra pas, il n’est en somme qu’un amuseur. […] Cette figure est posée avec beaucoup de puissance.
Je n’ai point parlé, en effet, de beaucoup de genres plus sérieux, plus importants que le roman et le théâtre, et qui tiendront une large place dans l’histoire intellectuelle de ce temps-ci. […] M. de Balzac a eu de grandes qualités, et dans l’analyse morale notamment il a porté parfois beaucoup de finesse, de délicatesse, de profondeur. […] « La leçon qui sortait de la tragédie ancienne, dit un critique éminent, c’était l’idée qu’il ne fallait qu’une seule mauvaise passion pour perdre une âme ; leçon austère et dure qui fait trembler l’homme sur sa fragilité et qui lui inspire un scrupule et une surveillance perpétuelle La leçon morale qui sort de nos drames modernes, c’est qu’il ne faut qu’une seule bonne qualité pour excuser beaucoup de vices ; leçon indulgente et qui met le cœur de l’homme fort à l’aise132. » Il faut dire plus : étaler sur le théâtre ces odieuses associations d’idées contradictoires, de sentiments incompatibles, ce n’est pas exalter la vertu, c’est en souiller l’image et en profaner le nom. […] Ce Trenmor qui, des hauteurs sociales, « du faîte des prospérités humaines », est tombé dans l’abîme de la débauche et du crime190 ; cet homme comblé par la naissance et la fortune, riche de tous les dons de l’intelligence, de toutes les ressources de l’éducation, à qui rien n’a manqué pour faire à son gré ou beaucoup de bien, ou beaucoup de mal, — de quoi se plaint-il si amèrement ? […] Que de jeunes gens, pauvres comme Chatterton, doués d’un peu de talent et de beaucoup de vanité, ont rêvé sa gloire posthume et comme lui, bu, le poison à vingt ans !
Il faut que tous mettent leurs intérêts particuliers au-dessous de l’intérêt général, que tous se sacrifient à tous, que tous soient patriotes, à quoi il faut beaucoup de vertu. […] Tout petit qu’il sera, il fera beaucoup de fautes, parce qu’il sera composé d’hommes. […] On assurait qu’elles avaient répandu beaucoup de sang. […] Tant do richesses tombent, pour ainsi dire, en paralysie ; plus de circulation, plus de commerce, plus d’arts, plus de manufactures. » Ce rude réquisitoire contient beaucoup de vérités et quelques erreurs. […] Ils disent que votre nation s’est fait de tout temps beaucoup de mal à elle-même et en a fait au genre humain.
Il y reconnaissait que « beaucoup de nations parlaient des langues plus agréables et plus utiles que celles des peuples latins ». […] Angélique, à l’idée de cette mascarade, se tourne vers son oncle et lui dit : « Mon oncle, il me semble que vous vous jouez un peu beaucoup de mon père. » Et l’oncle lui répond : « Ma nièce, ce n’est pas tant le jouer que s’accommoder à ses fantaisies. […] Ils faisaient peu de géographie physique, beaucoup de géographie politique et économique. […] Alors, pour peu qu’on ait le goût des rêves et des conjectures, il est possible de recomposer toute une société morte et permis de supposer beaucoup de choses qui n’existent plus, en fait d’art comme en fait de galanterie. […] Singlin, et on avait beaucoup de peine à la faire communier une fois tous les cinq ans.
Guigniaut (17 janvier 1849), n’a pas réussi à faire beaucoup de découvertes ; il faudrait pour cela des frais de séjour et de fouilles, une patience et des connaissances spéciales dont elle ne se pique pas. […] On a trouvé dans les papiers de Colbert la note suivante, qu’un correspondant bien informé adressait au ministre, au sujet de l’abbé Bossuet, alors âgé de trente-cinq ans (1662) : « Attaché aux jésuites et à ceux qui peuvent faire sa fortune plutôt par intérêt que par inclination, car naturellement il est assez libre, fin, railleur et se mettant fort au-dessus de beaucoup de choses. — Ainsi, lorsqu’il verra un parti qui conduit à la fortune, il y donnera, quel qu’il soit, et il pourra servir utilement170. » Quel qu’il soit n’est pas juste, et rien dans la vie de Bossuet n’autoriserait cette idée d’une ambition à tout prix ; c’est un mot mis à la légère.
Cette métamorphose, qui ne saurait être que désavantageuse , pourrait bien n’avoir été autre chose que la petite vérole qu’aurait envoyée à ce charmant visage quelque divinité jalouse ; dans tous les cas, il ne paraît point qu’elle ait laissé beaucoup de traces, et le don de plaire fut après ce qu’il était avant. […] Très-lié avec Montesquieu, il écrivait de lui avec une effusion dont on ne croirait pas qu’un si grave génie pût être l’objet, et qui de loin devient le plus piquant comme le plus touchant des éloges : « Je vous félicite, madame, du plaisir que vous avez de revoir M. de Formont et M. de Montesquieu ; vous avez sans doute beaucoup de part à leur retour, car je sais l’attachement que le premier a pour vous, et l’autre m’a souvent dit avec sa naïveté et sa sincérité ordinaire : « J’aime cette femme de tout mon cœur ; elle me plaît, elle me divertit ; il n’est pas possible de s’ennuyer un moment avec elle. » S’il vous aime donc, madame, si vous le divertissez, il y a apparence qu’il vous divertit aussi, et que vous l’aimez et le voyez souvent.
M. de Rémusat a beaucoup de projets pour l’avenir ; de ce nombre il en est un très-simple, très-facile à réaliser, et qui mérite bien d’occuper sa plume quelque matin : c’est de tracer un portrait de M. de Serre, de cette figure si élevée, si intéressante, de cet orateur à la voix noble et pure , et qui, même lorsqu’il se trompait, ne cédait qu’à des illusions généreuses. […] Pendant l’hiver de 1824-1825, ces drames, lus dans le salon de Mme de Broglie, de Mme de Catelan, eurent beaucoup de succès et furent des espèces de lions de la saison.
Car ils sont tellement maladroits et ils ont si peu le sentiment des convenances de l’art, qu’ils osent, dans leurs copies ou leurs imitations, l’un, omettre beaucoup de scènes et de caractères, l’autre, fondre en une seule deux pièces du grand modèle grec66. […] Je n’ai plus que deux choses à faire remarquer en concluant ce premier point : l’une, c’est que beaucoup de poètes comiques en avaient fait autant avant lui ; l’autre, c’est qu’il leur a tout emprunté78.
« Entraînés par leur autorité, beaucoup de citoyens aveuglés ou méchants, si j’avais sévi contre Catilina, m’auraient accusé de cruauté et de tyrannie. […] Ce que je puis ajouter, c’est qu’il me paraît déjà donner beaucoup de marques d’une belle âme et d’un noble esprit ; mais vous voyez combien son âge est tendre. — Je le vois bien, lui dis-je, et c’est aussi dans cet âge qu’il faut l’initier à ces études et ouvrir son âme à ces sentiments qui le prépareront aux grandes choses qui l’attendent
Beaucoup de raisons se réunirent pour faire de ce jour une fête pleine d’enchantements. […] « — Vous rencontrerez en Touraine beaucoup de femmes qui ont de belles épaules, dit-il en riant.
Montesquiou me dit qu’il a rassemblé beaucoup de notes et de renseignements sur Whistler, qu’un jour il veut écrire une étude sur lui, laissant échapper de l’admiration pour cet homme qui, dit-il, a réglé sa vie, de manière à obtenir de son vivant des victoires, qui sont pour les autres, la plupart du temps, des victoires posthumes. […] Il disait que dans le Bordelais, il y avait nombre de foires, et que ces foires mettaient dans les chemins, beaucoup de saltimbanques, mangeant les raisins sur la route.
Par exemple, on veut supprimer la césure de l’alexandrin sous prétexte que, dans beaucoup de vers romantiques et même raciniens, elle est simplement indiquée. […] Sur le sommet de la galerie la plus élevée, Plus haut que la rosace centrale, Il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, Une grande flamme désordonnée et furieuse Dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée293 Dans la Mare au diable, lisez le portrait de la petite Marie : Elle n’a pas beaucoup de couleur, Mais elle a un petit visage frais Comme une rose des buissons !
Un romancier contemporain a peint avec beaucoup de bonheur l’innocent travers des imaginaires : « M. […] Mais, dans l’Apologie de Platon (p. 26 et 27), Socrate établit avec une parfaite netteté les rapports logiques qui existent pour son esprit et, selon lui, pour tout esprit bien fait, entre […]— Dans sa Rhétorique II, 23, 8), Aristote, faisant une allusion évidente à cette argumentation de l’Apologie, en formule le début à sa manière avec beaucoup de précision : « […] ne peut être qu’un dieu ou l’œuvre d’un dieu… » 183.
Elle s’est exprimée dans une langue dont beaucoup de nuances échappent à ceux-là mêmes qui la connaissent le mieux. […] Il est vrai qu’elle a dû accepter beaucoup de choses, pour se faire accepter elle-même.
Enfin une explication physico-chimique des mouvements de l’Amibe, à plus forte raison des démarches d’un Infusoire, paraît impossible à beaucoup de ceux qui ont observé de près ces organismes rudimentaires. […] Telle est encore l’opinion de beaucoup de naturalistes. […] Mais c’est ce que nous avons beaucoup de peine à comprendre, parce que nous ne pouvons nous empêcher de nous représenter l’organisation comme une fabrication.
Il y a là, venus de tous les coins du pays, de Lille à Béziers, de Coblence à Hasparren-de plus loin encore, d’Oxford, par exemple, une des capitales de l’esthétique-des poètes, naturellement, beaucoup de poètes, des officiers, des médecins-une des plus belles lettres a dû être écrite entre deux opérations : elle sent l’iodoforme-des étudiants, même en droit, des professeurs de philosophie, des phonétistes, des théologiens, des curés de campagne… répétons avec Pierre Mille : le beau pays que le nôtre ! […] Ils expliqueront beaucoup de choses que nous ne faisons encore que sentir ; ils n’expliqueront pas tout. […] L’idée, toujours fine et poétique, y est exprimée avec exactitude, avec beaucoup de propriété, mais " sans mystère. les mots disent littéralement ce qu’ils disent et rien de plus " …. etc : cela m’a donné l’idée de reprendre le vieux livre de nos poètes (1888), que je n’avais pas relu depuis bien longtemps.
En même temps que des cartes pour le grand dessein, il emporta en Amérique beaucoup de papier pour le raconter, et, à défaut du journal de l’homme qui le réalise, il écrira le journal de l’homme qui ne le réalise pas. […] Il tient en deux volumes, s’étant donné beaucoup de mal pour ne guère écrire que de l’exquis.
Mais on l’entraînait vers une pièce où deux personnages de comédie faisaient beaucoup de bruit et de fumée. « Enfin ! […] Abel Hermant m’enseigna la grammaire avec beaucoup de patience, ce qui me permet de parler sans vous donner sur les nerfs, mais écrire, messieurs, vous n’y pensez pas. » « Il s’agit bien de cela ! […] Je crois qu’il ne faut voir dans ces nouvelles que des prétextes à narrer quelques histoires dont la sexualité fait tous les frais, et qu’on ne doit pas généraliser… La sexualité passionne aujourd’hui beaucoup de gens, et en particulier Drieu la Rochelle. […] N’allons-nous pas rompre une bonne fois avec notre intellectualisme… Nous l’avons presque entièrement supprimé chez nous, l’instinct, en nous méfiant trop de lui. » Sa Raison d’être et les Signes parmi nous 162, Adieu à beaucoup de personnages et Autres morceaux 163 (dont Présence de la mort qui est d’une sonorité profondément émouvante), la première édition de la Guérison des maladies, qu’il a retravaillée avant de la faire paraître à Paris, le Grand Printemps et de nombreux livres qui doivent être publiés dans une édition parisienne.
. ; présent, dit Hollinshed, que la reine, qui touchait alors à sa cinquantième année, reçut avec beaucoup de reconnaissance18. » Mais la cour a beau faire ; ce n’est pas d’elle-même que lui viennent ses plaisirs ; elle les choisit rarement, les invente encore moins, et les reçoit en général de la main des hommes qui prennent la charge de l’amuser. […] Il en devait résulter de grandes incertitudes sur l’authenticité de quelques-uns de ses ouvrages, Shakespeare a mis la main à beaucoup de drames ; et sans doute, de son temps même, la part qu’il y avait prise n’eût pas toujours été facile à assigner. […] La fable du Marchand de Venise rentre tout à fait dans le roman, et Shakespeare l’en a tirée comme le Conte d’hiver, Beaucoup de bruit pour rien, Mesure pour mesure, et tant d’autres, pour l’orner seulement du gracieux éclat de sa poésie. […] Plus ces intervalles sont considérables, plus son mécontentement s’accroît, car il sent qu’on dérobe ainsi à sa connaissance beaucoup de choses dont il lui appartient de disposer, et il n’aimerait pas qu’on lui répétât trop souvent, comme Crispin à Géronte : « C’est votre léthargie. » Mais ce ne sont point là des difficultés invincibles aux adresses de l’art ; si l’esprit s’effarouche aisément de ce qui trouble, sans son aveu, les habitudes de son allure, il est facile de les lui faire oublier.
Mme Leconte de Lisle n’avait pas beaucoup de goût pour les poètes ; elle préférait les relations mondaines et les visiteurs de marque. […] Mallarmé avait reporté beaucoup de son amitié de son admiration pour Manet sur sa belle-sœur, Mme Eugène Manet, en art Berthe Morizot. […] J’ajoute qu’elle était de la plus agréable compagnie, gaie et simple avec beaucoup de bonne humeur et de sang-froid et aussi parfois un peu de brusquerie. […] Quant à la raison de et facilité qu’ils ont à bien dire ce qu’ils veulent, je crois qu’elle leur vient beaucoup de ce qu’ils écrivent simplement comme ils parleraient. […] Il avait peut-être beaucoup de mérite, mais je doute que ses lettres pastorales vaillent vos lettres sur l’Italie.
Si j’avais le pouvoir des fées, je lui donnerais ensuite beaucoup de courage. […] Je sais bien que par horreur du pédantisme, par crainte des règles tyranniques et conventionnelles, beaucoup de critiques de nos jours ont affecté de n’avoir aucune idée générale. […] Si nous descendons le cours du temps au lieu de le remonter, le xviiie siècle mérite encore un peu d’indulgence, parce qu’il tient du xviie par ses goûts et ses mœurs, et déjà beaucoup de reproches, parce qu’il prépare le xixe . […] C’est pour cela qu’elle sourit aux hommes et que son sourire est parfois si triste. » Il y a beaucoup de vers, hélas ! […] Un homme de bon sens qui exprime franchement ce qu’il a éprouvé conte du même coup l’histoire de beaucoup de ceux qui l’entourent.
Bien qu’il voie beaucoup de monde, Champfleury cause peu. […] Tous ces personnages du monde normal, détaillés avec beaucoup de finesse et de netteté, servent à faire ressortir, par le contraste, cette extraordinaire figure de Vellini, qui apparaît comme la passion vengeresse, tout enveloppée d’une grandeur sibylline, et que le génie sauvage et violent de M. d’Aurevilly a rendue avec une telle énergie de couleurs ! […] … Car on voit, dans cette époque de peu de raison, beaucoup de gens qui se vantent de juger avec leurs nerfs : ce qui revient à penser avec son cœur et à sentir avec son esprit. […] ———— Beaucoup de littérateurs se plaignent de manquer du loisir que donne la fortune, d’être hâtés sans cesse par la pauvreté, de ne pouvoir enfin travailler à leurs heures. « Ah ! […] Il fut, ce d’Artagnan du bagne, il fut, pendant des années, la coqueluche, la folie de ce temps, et beaucoup de Françaises encore ne pensent pas à lui sans attendrissement et sans larmes.
Beaucoup de gens seraient lecteurs, acteurs, chanteurs et orateurs, s’ils avaient de l’aplomb et s’ils ne rougissaient pas du son de leur voix. […] Un médecin acquiert sa sûreté de diagnostic en voyant beaucoup de malades. […] Beaucoup de prosateurs ont réussi le pastiche. […] Pour beaucoup de gens, c’est du métier, un simple « truc ».
Stendhal non plus n’a pas fait beaucoup de romans. […] Pas beaucoup de mouvement. […] Mesurant la belle courbe dessinée par son ami entre ces deux livres, comment n’aurait-il pas un peu d’orgueil à l’avoir prédite et beaucoup de joie à la contempler ? […] Un jour est arrivé où vous avez reconnu que beaucoup de vos compagnons étaient comme vous-même. « Si je racontais leur cœur et mon cœur ? […] Le peuple ne fut point pour lui, comme pour beaucoup de théoriciens, l’être abstrait et vague qui ne compte qu’à l’état de chiffre.
L’homme ne cède aux anges et ne se rend tout à fait à la mort que par l’infirmité de sa pauvre volonté. » Or, il ne faut pas beaucoup de métaphysique, il suffit d’un peu de réflexion pour se convaincre que cet inaccessible rêve est le fondement unique, le seul réel substratum de toutes nos certitudes même instinctives, même physiques. […] Pendant qu’évolue la dernière Formule, la formule naturaliste qui ne nécessite ni beaucoup d’ouvriers ni beaucoup de temps, les véritables Artistes, — dont l’un même donne le mouvement au Naturalisme, — Flaubert, Sainte-Beuve, MM. […] Aussi a-t-il eu tout de suite beaucoup de « succès ». […] Moréas), sont pris dans le vocabulaire musical. — Il y a beaucoup de vérité dans ce système : je crois qu’il y a aussi de l’arbitraire. […] Et puis, plusieurs de ceux qui, par les dates, sont jeunes, ont, avec parfois beaucoup de talent, l’esprit plus ancien que la vie. — De plus, j’entends bien n’assigner point de rangs
Cette fois encore, il a vu beaucoup de melons, et, avec ces melons, des pommes, une noisette qui fait des mines à un écureuil, puis des petits cochons d’Inde amoureux d’une carotte. […] Les fauteurs d’un tel choix, les parrains et les témoins de ce baptême étaient le prince de Talleyrand et le duc de Wellington ; ajoutons aussi, pour être vrai, le comte d’Artois, et les plus zélés de son parti, bien des royalistes d’émigration et de cour, et beaucoup de ces hommes doux et paisibles qui, dans le retour de l’ancienne monarchie, saluaient surtout un gage de paix et de repos ! […] Il y a beaucoup de ce charme des souvenirs vrais et des émotions honnêtes dans les mémoires posthumes de M. […] Il y a beaucoup de ce calme et de cet abandon des âmes correctes dans le récit du naïf historien se racontant sa propre enfance. […] Il y fît peu de bruit, il y fit beaucoup de bien.
Croyez bien que si j’ai fait passer, pour cette première fois, devant vous tant de recommandations, tant de remarques critiques, et que si j’ai paru donner beaucoup de conseils que d’autres vous ont déjà donnés et bien mieux, ce n’a pas été sans m’en adresser une partie à moi-même tout le premier.
Arouet lui dit : « Monseigneur, vous ne croyiez pas avoir tant de crédit. » — Cet Arouet est un jeune homme qui fait bien les vers et avec beaucoup de génie.
J’ai lu beaucoup de choses dans ma vie sur l’immortalité de l’âme, et je n’en ai jamais été aussi complètement convaincu qu’aujourd’hui.
On fit courir dans le temps divers bruits contradictoires, et quelques personnes prétendaient qu’il avait redoublé de frayeur aux approches suprêmes : « S’il a eu, comme on vous l’a dit (écrivait Bossuet à la sœur Cornuau), de grandes frayeurs des redoutables jugements de Dieu, et qu’elles l’aient suivi jusqu’à la mort, tenez, ma fille, pour certain que la constance a surnagé, ou plutôt qu’elle a fait le fond de cet état. » Peu de temps après cette mort, le même Bossuet, qu’on ne se lasse pas de citer et dont on n’a cesse de se couvrir en telle matière, posait ainsi les règles à suivre et traçait sa marche à l’historien d’alors, tel qu’il le concevait : « Je dirai mon sentiment sur la Trappe avec beaucoup de franchise, comme un homme qui n’ai d’autre vue que celle que Dieu soit glorifié dans la plus sainte maison qui soit dans l’Église, et dans la vie du plus parfait directeur des âmes dans la vie monastique qu’on ait connu depuis saint Bernard.
Il vit de plus que pour être entendu du peuple, auquel de toute nécessité beaucoup de détails échappent, il fallait un cadre vivant, une image à la pensée dominante, un petit drame en un mot : de là tant de vives conceptions si artistement réalisées, de compositions exquises, non moins parlantes que les jolies fables de La Fontaine ; tant de tableaux si fins de nuances, et si compris de tous par leur ensemble.
J’insiste sur ce point parce que beaucoup de gens qui s’élèvent contre le système de la fatalité historique ont cru y voir la ruine de tout sentiment moral.
Néanmoins je ne demeurai pas, et elle me répondit d’un air fort doux et fort obligeant ; et, pour vous dire la vérité, il faut que je l’aie prise dans quelque mauvais jour, car elle passe pour fort belle dans la ville, et je connois beaucoup de jeunes gens qui soupirent pour elle du fond de leur cœur.
Je trouve Zadig et Candide, que nous avons tous lus, messieurs (tous ceux du moins qui ont eu le loisir de lire), deux romans philosophiques qui ont paru à beaucoup de bons esprits les productions d’une raison charmante encore, lors même qu’elle est le plus amère.
A travers beaucoup de prolixité et de fadeurs, à travers ses interminables énumérations d’arbres et de plantes, et le monotone défilé de ses dames toutes si parfaitement belles et blondes et généreuses qu’on ne saurait les distinguer, il y a dans Guillaume de Lorris quelque chose de plus que dans Chrétien de Troyes.
Il fallait beaucoup de zèle, de patience et de discipline, pour monter un mystère, pour rassembler, instruire, dresser parfois plusieurs centaines d’acteurs, pour arriver sans encombre du cry qui, plusieurs mois à l’avance, annonçait l’entreprise et invitait les acteurs volontaires à se présenter, à la montre solennelle, qui promenait par la ville tout le personnel de la représentation, en costumes parfois somptueux, depuis Dieu le Père jusqu’au dernier valet de bourreau.
Il convient de faire une place au roi354, qui dans ses Mémoires et dans ses Lettres, se montre à son avantage, avec son sens droit et ferme, son application soutenue aux affaires, sa science délicate du commandement : une intelligence solide et moyenne, sans hauteur philosophique, sans puissance poétique, beaucoup de sérieux, de dignité, de simplicité, une exquise mesure de ton et une exacte justesse de langage, voilà les qualités par lesquelles Louis XIV a pesé sur la littérature, et salutairement pesé.
» Montesquieu lui-même n’eût pas su beaucoup de gré à son panégyriste, de faire en son nom aux lecteurs de l’Esprit des lois des promesses si semblables à des menaces.
Cette hypothèse de l’activité inconsciente, qui a gagné depuis beaucoup de terrain en Angleterre, en Allemagne83 et en France, était appuyée par Hamilton sur trois sortes de faits.
J’ai donc fait du mal aux hommes, en prenant la défense des principes qui soutiennent la société & assurent la tranquillité des individus ; & les Philosophes leur ont fait beaucoup de bien, en déclamant contre toutes les classes de Citoyens, en prêchant l’indépendance, en s’efforçant de briser tous les liens, en ôtant le frein des passions, en favorisant les crimes secrets, les désordres de toute espece, en arrachant du cœur des vertueux infortunés tout espoir de dédommagement, &c.
C’est Boissy d’Anglas qui nous le montre ainsi, et Chateaubriand achève le portrait en ajoutant : « Mais, à la première phrase qui sortait de sa bouche, on sentait l’homme d’un vieux nom et le magistrat supérieur. » Sa conversation était riche, nourrie, abondante ; il savait tout, ou du moins il savait beaucoup de tout, et cela sortait à flots avec une vivacité et une profusion qui rendait sa parole aussi piquante qu’instructive.
Je le crois bien ; il n’est pas étonnant que Charles X n’eût jamais lu beaucoup de ces grands écrits de M. de Chateaubriand : « J’en veux à M. de La Vauguyon, disait un jour cet aimable prince, de m’avoir si mal élevé que je n’ai jamais pu lire quatre pages de suite, même quatre pages de Gil Blas, sans m’ennuyer. » Mais un homme politique, un ambitieux véritable, qui tient réellement à gouverner les choses de ce monde, ne se décourage pas pour si peu, et ne se comporte pas comme un auteur qui a besoin avant tout d’une louange un peu creuse ; il vise au solide.
Mais-il n’y était que depuis peu de jours, quand la mère de Sophie, Mme de Ruffey, l’y découvrit, et elle n’eut pas besoin pour cela de beaucoup de ruse.
Orgueil et courage, orgueil et plaisir à se trouver à part, seul debout, exposé à la rage des méchants, quand les lâches et les hébétés se taisent, il entre beaucoup de cela dans l’inspiration politique d’André Chénier.
. — « Au fait, dit-il, jeune homme, est-ce que vous avez beaucoup de dettes comme ça, sur le pavé de Paris. — Une vingtaine de mille francs. — Une vingtaine de mille francs, vous n’en sortirez jamais !
Dimanche 5 octobre Beaucoup de gens meurent très bien, mais bien peu de personnes ont la belle résignation de la mort, tant que la condamnation définitive n’est pas prononcée.
Dans l’apologue de Kahué l’omniscient il y a beaucoup de puérilité et le symbole est parfois inintelligible.
Si donc, dans tous les domaines, le triomphe de la vie est la création, ne devons-nous pas supposer que la vie humaine a sa raison d’être dans une création qui peut, à la différence de celle de l’artiste et du savant, se poursuivre à tout moment chez tous les hommes : la création de soi par soi, l’agrandissement de la personnalité par un effort qui tire beaucoup de peu, quelque chose de rien, et ajoute sans cesse à ce qu’il y avait de richesse dans le monde ?
Le choix d’une ressemblance parmi beaucoup de ressemblances, d’une contiguïté parmi d’autres contiguïtés, ne s’opère donc pas au hasard : il dépend du degré sans cesse variable de tension de la mémoire, qui, selon qu’elle incline davantage à s’insérer dans l’action présente ou à s’en détacher, se transpose tout entière dans un ton ou dans un autre.
Livré à ses seules forces, l’individu n’aurait pu, sans doute, dresser son droit contre les collectivités ; mais parce qu’il appartenait à beaucoup de collectivités à la fois.
Les cités, selon Platon, eurent en quelque sorte dans la guerre leur principe fondamental ; la guerre elle-même, πόλεμος, tira son nom de πόλις, cité… Cette éternelle inimitié des peuples jeta beaucoup de jour sur le récit qu’on lit dans Tite-Live, de la première guerre d’Albe et de Rome : Les Romains, dit-il, avaient longtemps fait la guerre contre les Albains , c’est-à-dire que les deux peuples avaient longtemps auparavant exercé réciproquement ces brigandages dont nous parlons.
« Après beaucoup de maux fortement supportés, ils occupèrent le sol sacré du fleuve, et furent l’œil de la Sicile.
Au vrai, sans chercher un autre genre de tragédie lyrique chez les Grecs que leurs premiers essais tragiques, il faut reconnaître que pour eux le drame, à tous les degrés, depuis la tragédie surnaturelle, l’allégorie fantasque, jusqu’aux Silles et aux parodies bouffonnes, garda toujours beaucoup de l’instinct lyrique et parcourait tous les tons de l’hymne religieux, du chant de victoire, de la plaintive élégie ou de la chanson insultante.
Il y portait beaucoup de réserve, un grand scrupule d’idées et de mots, une justesse ingénieuse et élégante, une mesure surtout et un tact qui se conciliaient parfaitement avec l’air de toute sa personne. […] L’idée générale de ce morceau est juste, mais sur beaucoup de points de détail (en particulier le jugement que l’auteur porte sur Lucrèce), nous aurions beaucoup à dire. […] Distinguons pourtant : il y a beaucoup de pièces d’amour dans les Contemplations, il y en a très peu qui me plaisent ; pourquoi ? […] Après la défaite du principe légitimiste, en 1830, beaucoup de ses amis auraient désiré le voir entrer avec eux au pouvoir. […] Nous aurions à nous demander comment il se fait que Béranger, honnête homme et d’une vie beaucoup plus tempérante qu’on ne pourrait le supposer, se soit complu en de pareilles inspirations ; mais il faut se souvenir de quels singuliers exemples sa première enfance fut entourée, et à quel point sa jeunesse manqua de conseils et de direction ; il faut songer aussi que Béranger est du dix-huitième siècle par plusieurs de ses idées comme par la facilité de ses mœurs, et que beaucoup de ces influences physiques et morales, respirées en naissant, ont pénétré à ce point son esprit et sa vie, qu’il ne put jamais entièrement s’en délivrer ; il faut se rappeler enfin quel était le ton dominant, unique même, de la chanson, au moment où Béranger vint s’en emparer en maître.
J’en profitai pour lui dire qu’il était trop sévère ; qu’il ne rendait pas assez justice à de remarquables qualités d’observateur ; qu’il restait encore beaucoup de vrai dans la peinture que le romancier nous trace de la vie des désœuvrés. […] Aux bourgeois, qui s’arrêtent effarouchés au bord du socialisme, il offre des théories qui contiennent déjà beaucoup de la chose sans arborer le nom. […] Donc, dans la crainte d’être traité de crétin ou de vieille-ganache, ce qui ne laisse pas d’être désagréable, je me hâte lâchement de dire que je vois beaucoup de choses dans le roman de M. […] C’est égal, Voltaire n’a pas du commettre beaucoup de légèretés plus fortes que celle-là. […] Je ne me charge pas d’expliquer par quel tour il peut être à la fois qualifié d’athée et de « conservateur en toutes choses » ; mais je me figure tout de même que, s’il avait été plus conservateur en matière religieuse, beaucoup de ses détracteurs et M.
Encore, pour beaucoup de ceux pour qui elles sont dures, ces années sont-elles en même temps sans aucun profit : car il n’est point aisé de savoir les utiliser. […] Mais beaucoup de temps se passera encore avant que le vrai caractère du triste poète soit exposé, dans sa nudité, aux regards du public. […] Il avait besoin de beaucoup de temps pour voir, et aussi pour comprendre. […] Je vais essayer de voir beaucoup de choses et de gens, et de les bien voir, sans parti pris et sans prévention. » Deux mois plus tard, en janvier 1857, Tourguenef est déjà devenu à moitié Parisien. […] Huret, dit-il, n’a pas eu beaucoup de peine à mener à bien son enquête : sauf une ou deux exceptions, tous les écrivains qu’il a consultés habitaient Paris, et il lui a suffi d’aller de porte en porte les interroger.
Toutes les hardiesses de Victor Hugo heurtèrent d’abord beaucoup de vieilles habitudes et de vieux préjugés. […] Il ne s’agit pas, en effet, de nier puérilement, comme l’ont fait beaucoup de nos devanciers, les richesses incalculables du passé, mais d’utiliser convenablement toutes ces richesses et au besoin, si elles sont encore insuffisantes, de créer de nouveaux modes d’expression pour la poésie.
Deux amants, séparés par une obligation qu’ils acceptent, sont exposés à se revoir après des destinées, qui ajouteraient beaucoup de violence à leur étreinte. […] Qu’il y ait des règles à observer et beaucoup de précautions à prendre pour penser avec justesse, personne ne l’oserait nier, si beaucoup s’en moquent. […] Analysant lui-même avec beaucoup de perspicacité, dans une page de Raphaël, les contradictions du caractère prêté à Mme de Warens par l’auteur des Confessions, il en est si déconcerté qu’il les attribue à un « mystère dans la main égarée du poète », Mais ce mystère, c’est-à-dire l’avis de son propre caprice substitué à celui de la nature, égare sa main aussi ; et, par exemple, le portrait de Brissot dans l’Histoire des Girondins n’est pas plus absurde que tous les autres portraits de Lamartine.
III Parmi les meilleurs et les plus agréables modèles de cette urbanité naissante, paraît sir William Temple, un diplomate et un homme de monde, avisé, prudent et poli, doué de tact dans la conversation et dans les affaires, expert dans la connaissance des temps et dans l’art de ne pas se compromettre, adroit à s’avancer et à s’écarter, qui sut attirer sur soi la faveur et les espérances de l’Angleterre, obtenir les éloges des lettrés, des savants, des politiques et du peuple, gagner une réputation européenne, obtenir toutes les couronnes réservées à la science, au patriotisme, à la vertu et au génie, sans avoir beaucoup de science, de patriotisme, de génie ou de vertu. […] Beaucoup de cavaliers y vinrent, chassés par Cromwell. […] Un vaudevilliste, aujourd’hui, trouve ridicule la moitié des dénoûments de Molière ; et, en effet, beaucoup de vaudevillistes font les dénoûments mieux que Molière ; on parvient, à la longue, à ôter du théâtre toutes les maladresses et toutes les longueurs. […] il a fait beaucoup de vilaines choses, cela est certain. — Mais pourtant, comme il est votre frère… — Nous vous dirons tout à une autre occasion693. » Voilà comme il a acéré, multiplié, enfoncé jusqu’au vif les épigrammes mesurées de Molière.
Jules Lemaître, il entre beaucoup de choses dans le plus petit conte de M. […] Il conçoit que sur toutes choses il y a beaucoup de vérités, sans qu’une seule de ces vérités soit la vérité. […] Georges Ohnet s’appelât d’un nom en off, en eff ou en ki, beaucoup de ceux qui le raillent ne lui découvrissent tout de suite du génie. […] On a dit beaucoup de mal d’un de nos plus illustres contemporains qui ramenait tout au tempérament.
Y a-t-il beaucoup de courtisans à qui la perfidie de leur maître fût aussi bien connue, et qui eussent osé lui parler comme Sénèque à Néron ? […] Beaucoup de braves Romains, avant notre philosophe, avaient su mourir dignement ; je ne me rappelle aucune Romaine de ce temps qui ait refusé de survivre à son époux : voici donc un homme qui se croit mieux instruit que Tacite. […] « Aucuns, Dion entre autres, l’ont accusé d’avarice, d’ambition, d’adultère et d’autres tels vices, à qui je ne dédaignerais pas faire réponse, puisque tant de doctes, anciens et modernes, et la vie et la mort de Sénèque disent le contraire ; et serait bien aisé à qui voudrait tailler à Dion une robe de son drap, de trouver en lui beaucoup de choses impertinentes et mal séantes au nom dont il fait profession ; mais il vaut mieux réfuter les calomnies évidentes par le silence que par longs discours… » Et ce témoignage n’est pas de l’auteur des Essais. […] Le médecin Antylus, qui espérait beaucoup de la promenade dans les maladies de la tête et des yeux, nous apprend que Sénèque usait de ce remède contre la fluxion, à laquelle il était sujet. […] Claude eut beaucoup de joie de la mort de Caligula, dit Dion Cassius ; néanmoins il fit mourir Chéréa : il ne se crut point obligé à la reconnaissance de ce que, par le moyen de cette conspiration, il était monté sur le trône ; mais il se fâcha contre celui qui avait osé mettre la main sur un empereur, et il songea de loin à sa propre sûreté (DION, lib.
Elle lui fera donc, elle, son invocation, car de même que la haine est encore une forme de l’amour, la contradiction peut aussi bien être une forme de l’imitation, et n’est-ce pas brillante attitude pour une jeune romancière, belle et nerveuse cambrure de reins, qui impressionnera la galerie, d’exalter une puissance que Baudelaire, le satanique Baudelaire, si énergiquement ravala aux régions inférieures : « Tous les poètes, et, mon cher Pan, il est beaucoup de poètes, t’attendent dans les jardins : ne les crois pas, lorsqu’ils se pensent mystiques et convertis aux religions de Judée. […] De sorte que le vieux précepte du critique, si dur qu’il parût à son ambitieux disciple, pourrait contenir une vérité des plus fondamentales, applicable à nous tous et dans beaucoup de choses autres que la littérature : « Toutes les fois que vous avez écrit quelque phrase qui paraît particulièrement excellente, prenez garde de l’effacer. » Avec Thomas Carlyle, nous croyons à la valeur de cette spontanéité, jour ouvert sur une âme mise à nu. […] Paul Bourget : « L’écrivain Dorsenne n’avait pas beaucoup de cœur… » — « Qu’importe, s’il avait de l’imagination !
La tête n’est point significative, elle ne contient pas comme les nôtres un monde d’idées nuancées, de passions agitées, de sentiments enchevêtrés ; le visage n’est point creusé, affiné, tourmenté ; il n’a pas beaucoup de traits, il n’a presque pas d’expression, il est presque toujours immobile ; c’est pour cela qu’il convient à la statuaire ; tel que nous le voyons et le faisons aujourd’hui, son importance serait disproportionnée, il tuerait le reste ; nous cesserions de regarder le tronc et les membres ou nous serions tentés de les habiller. […] Beaucoup de termes d’art militaire, de musique et de palæstre sont d’origine dorienne ou appartiennent au dialecte dorien. […] Zeus, qui dans l’Iliade est un chef de famille impérieux, et dans Prométhée un roi usurpateur et tyrannique, demeure néanmoins, par beaucoup de traits, ce qu’il a d’abord été, le ciel pluvieux et foudroyant ; des épithètes consacrées, de vieilles locutions, indiquent sa nature originelle ; les fleuves « tombent de lui », « Zeus pleut ».
Le beau portrait du frère Philippe, supérieur des Écoles chrétiennes, qui eut beaucoup de succès en 1815 et depuis, avait montré qu’il avait de la sympathie pour toute nature sincère.
qui en avoit lu la plus grand’part m’avoit commandé de sa propre bouche d’en faire un recueil et les faire bien et correctement imprimer113, je les baillai à un imprimeur sans autrement les revoir, ne pensant qu’il y eût chose qui dût offenser personne, et aussi que les affaires où de ce temps-là j’étois ordinairement empêché pour votre service ne me donnoient beaucoup de loisir de songer en telles rêveries, lesquelles toutefois je n’ai encore entendu avoir été ici prises en mauvaise part, ains y avoir été bien reçues des plus notables et signalés personnages de ce royaume, dont me suffira pour cette heure alléguer le témoignage de M. le chancelier Olivier, personnage tel que vous-même connoissez : car ayant reçu par les mains de M. de Morel un semblable livre que celui qu’on vous a envoyé, ne se contenta de le louer de bouche, mais encore me fit cette faveur de l’honorer par écrit en une Épître latine qu’il en écrivit audit de Morel.
Cependant ne vous laissez point abattre ; on trouve encore quelques douceurs parmi beaucoup de calamités.
Mme Roland, quinze jours avant sa mort, rétractait sans aucun doute ses anciennes âcretés contre La Fayette, en justifiant dans les termes suivants, Brissot, accusé par Amar de complicité avec le général : « Il avait partagé l’erreur de beaucoup de gens sur le compte de La Fayette ; ou plutôt il paraît que La Fayette, d’abord entraîné par des principes que son esprit adoptait, n’eut pas la force de caractère nécessaire pour les soutenir quand la lutte devint difficile, ou que peut-être, effrayé des suites d’un trop grand ascendant du peuple, il jugea prudent d’établir une sorte de balance. » Ces diverses suppositions sont évidemment des degrés par lesquels Mme Roland revient, redescend le plus doucement qu’elle peut de son injustice première.
beaucoup de savoir-faire, de facilité, de dextérité, de main-d’œuvre savante, si l’on veut, mais aussi ce je ne sais quoi que le commun des lecteurs ne distingue pas du reste, que l’homme de goût lui-même peut laisser passer dans la quantité s’il ne prend garde, le simulacre et le faux semblant du talent, ce qu’on appelle chique en peinture et qui est l’affaire d’un pouce encore habile même alors que l’esprit demeure absent.
Il entre beaucoup de généalogie dans toute histoire mythologique.
Médicis eut beaucoup de peine à lui inspirer sa magnanimité.
Ici encore nulle psychologie ; beaucoup de rhétorique, et a travers tout cela, par moments, une vérité profonde, une mélancolie poignante.
Ne parlons pas des erreurs de syntaxe ; tout le monde en commet, plus ou moins ; voilà qui est plus grave : beaucoup de livres modernes fourmillent de fautes d’orthographe.
Guy de Maupassant Les Poésies de Catulle Mendès : Il est si rare de rencontrer un livre qu’on aime parce qu’on y retrouve tout ce qui vous plaît, et la forme et la pensée, et toutes ces préoccupations d’artiste que beaucoup de poètes ne soupçonnent même pas.
Je vois beaucoup de théories pour étendre les libertés du poète ; je n’en vois point, ou je n’en vois que d’imitées de notre littérature, pour le contenir et le régler.
Il l’est par cet esprit sensé qui proportionne ses émotions à leur cause, droit, sincère, aimant la liberté pour soi et pour autrui ; s’arrêtant en beaucoup de choses au doute, à cause de la douceur de cet état ; plus vif que passionné ; hors de toute grimace comme de tout sentiment excessif ; sensible sans transports ; tenant le milieu en tout dans la spéculation et dans la conduite ; un second Montaigne, mais plus doux, plus aimable, plus naïf que le premier.
Ils conviennent que parmi les Ouvrages de M. de Voltaire, il y en a quelques-uns d’excellens ; mais ils soutiennent [on commence à les croire, & on les croira de plus en plus] qu’il y en a beaucoup de médiocres & un grand nombre de mauvais : que le talent de saisir les rapports éloignés des idées, de les faire contraster, semble lui être particulier ; mais qu'il y met trop d'affectation, & que les productions de l'art sont sujettes à périr : qu'il n'a que l'éloquence qui consiste dans l'arrangement des mots, dans leur propriété, & non celle qui tire sa force des pensées & des sentimens, qui est la véritable : qu'il n'a aucun systême suivi, & n'a écrit que selon les circonstances, & presque jamais d'après lui-même : que le plus grand nombre de ses Ouvrages ne sont faits que pour son Siecle, & que par conséquent la Postérité n'en admettra que très-peu : que si la gloire du génie n'appartient qu'à ceux qui ont porté un genre à sa perfection, il est déjà décidé qu'il ne l'obtiendra jamais, parce qu'il ressemble à ce fameux Athlete, dont parle Xénophon, habile dans tous les exercices, & inférieur à chacun de ceux qui n'excelloient que dans un seul : que son esprit est étendu, mais peu solide ; sa lecture très-variée, mais peu réfléchie ; son imagination brillante, mais plus propre à peindre qu'à créer : qu'il a trop souvent traité sur le même ton le Sacré & le Profane, la Fable & l'Histoire, le Sérieux & le Burlesque, le Morale & le Polémique ; ce qui prouve la stérilité de sa maniere, & plus encore le défaut de ce jugement qui sait proportionner les couleurs au sujet : qu'il néglige trop dans ses Vers, ainsi que dans sa Prose, l'analogie des idées & le fil imperceptible qui doit les unir : que ses grands Vers tomdent un à un, ou deux à deux, & qu'il n'est pas difficile d'en composer de brillans & de sonores, quand on les fait isolés : enfin, que la révolution qu'il a tentée d'opérer dans les Lettres, dans les idées & dans les mœurs, n'aura jamais son entier accomplissement, parce que les Littérateurs qu'il égare, & les Disciples qu'il abuse, en les amusant, peuvent bien ressembler à Charles VII, à qui Lahire disoit, On ne peut perdre plus gaiement un Royaume ; mais qu'il s'en trouvera parmi eux, qui, comme ce Prince, ouvriront les yeux, chasseront l'Usurpateur, & rétabliront l'ordre.
J’y trouve l’abbé Sieyès ; il disserte avec beaucoup de suffisance sur la science du gouvernement, méprisant tout ce qui a été dit sur ce sujet avant lui.
Ribot et Maudsley, à faire des hypothèses sur les conditions organiques de la mémoire, et c’est un des partisans mêmes de la physiologie, Lewes, qui a dit excellemment : « Beaucoup de ce qui passe pour une explication physiologique des faits mentaux est simplement la traduction de ces faits en termes de physiologie hypothétique. » Mais supposons que le physiologiste connût parfaitement toutes les conditions organiques, tous les mouvements cérébraux qui correspondent au souvenir : en serait-il plus près de comprendre la sensation même, premier élément de la conscience et du souvenir ?
Beaucoup de réflexions profondes sont jetées en passant par le poète. « Ce serait faire du bien aux hommes que de leur donner la manière de jouir des idées et de jouer avec elles, au lieu de jouer avec les actions, qui froissent toujours les autres.Un mandarin ne fait de mal à personne, jouit d’une idée et d’une tasse de thé « Ailleurs, l’hégélianisme se traduit en belles formules : « Chaque homme n’est qu’une image de l’esprit général. — L’humanité fait un interminable discours dont chaque homme illustre est une idée. » Vigny a des remarques fines et profondes sur les défauts de l’esprit français : « Parler de ses opinions, de ses admirations avec un demi-sourire, comme de peu de chose, qu’on est tout près d’abandonner pour dire le contraire : vice français. » 88.
Qu’elle ait tort ou raison en cela, peu importe ; seulement, comme on ne risque pas beaucoup de se tromper en prophétisant que cette société ne sera pas vaincue, il semble bien que le plus sage serait d’en accepter de bon cœur les conditions nouvelles, au lieu de l’anathématiser et de ne s’y soumettre que comme à une nécessité douloureuse quand il est tout à fait impossible de faire autrement.
Cela est si doux, en effet, et si rare au théâtre, une belle jeune fille innocente, naïve, toute blanche, heureuse, qui récite avec beaucoup d’esprit et de grâce les vers incisifs de Molière, avec beaucoup de tact et de goût la prose élégante de Marivaux !
Beaucoup de ceux qui lisent Feuillet ont nié la vérité, en nature féminine, de ce changement, mais, moi, je le crois d’une vérité absolue.
C’est bien, en effet, par un sentiment comparable à la sensation de vertige que la folie débute dans beaucoup de cas.
Il a donc absorbé de la littérature romantique tout ce que son goût naturellement sobre pouvait en absorber ; il en a rejeté et comme vomi tout ce que sa nature saine et morale n’a pu supporter, et cependant il a gardé beaucoup de l’aimable poison. […] Et pour prendre des exemples, plus petits, mais plus instructifs encore, je demande si l’on voit beaucoup de partisans des trois unités et de la tragédie classique choisir leurs gendres parmi les romantiques ? […] Au moyen de cette unique figure, il s’agissait de retrouver non seulement toutes les lois de la beauté, de la proportion et de l’harmonie, mais le principe de l’art dans ce qu’il a de plus caché, et le but de l’art dans ce qu’il a de plus élevé ; l’auteur y a réussi sans beaucoup de difficulté. […] C’est encore l’histoire d’un sourire éteint que ce roman, l’histoire d’une âme coupable d’avoir été créée trop bondissante et trop lumineuse, fille de sylphide, sylphide elle-même, et qui pouvait dire, comme la spirituelle Béatrice de Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare : Lorsque je naquis, une étoile dansait. — Hélas ! […] J’aperçois çà et là dans le style un peu de Victor Hugo, dans certaines coupes de phrases beaucoup de Michelet.
Beaucoup de sensations naissent en nous sans l’intervention des nerfs, par la seule excitation des centres nerveux. […] Beaucoup de ces serinettes ne jouent qu’un seul air, et, à l’état normal, leur manche ne donne qu’une seule impulsion, toujours la même.
Du reste, comme l’aimable enfant a beaucoup de goût, l’imagination vive, une inclination poétique pour le changement, elle tient sa femme de chambre Pincott à l’ouvrage nuit et jour. […] Je n’en vois qu’un seul estimable, personnage effacé, lord Kew, qui, après beaucoup de sottises et de débauches, est touché par sa vieille mère puritaine et se repent.
Daudet, qui s’est laissé aller à boire pas mal du vin du cru par-dessus beaucoup de saucisson, et dont Mistral a fleuri le chapeau d’un brin de rue, Daudet, les épaules enveloppées d’une couverture de voyage bariolée, a dans notre break, la tournure d’un jeune et joli Catalan en goguette… Dimanche 27 septembre Le tréfonds de la femme ressemble à ces abîmes de la mer, perdus et secrets au-dessous du remuement des tempêtes, et d’où seulement, quelquefois un sondage rapporte à la science un petit fragment d’être ou de chose inconnu. […] Dimanche 15 novembre Du monde, beaucoup de monde dans mon grenier, Daudet, Maupassant, de Bonnières, Céard, Bonnetain, Robert Caze, Jules Vidal, Paul Alexis, Toudouze, Charpentier, etc., etc.
Après beaucoup de difficultés, il y consent. […] S’il y avait pour moi une façon quelconque de corriger ce livre, je serais bien content, car j’ai mis là beaucoup, beaucoup de temps et beaucoup d’amour. […] Certes, il est nécessaire que Don Quichotte soit déçu, car il vit dans un temps et dans un pays où il y a beaucoup de moulins à vent, mais pas du tout de chevaliers. […] Aigri et ambitieux, il devient révolutionnaire par intérêt, pour prendre une place que la société bourgeoise refuse à sa pauvreté, le remuer beaucoup de monde, faire beaucoup de bruit, avoir trois secrétaires sous ses ordres et un grand dîner politique une fois par semaine ». […] Et Flaubert nous assure que « tous les Parnassiens sont exaltés ainsi que beaucoup de musiciens.
Il les avait toutes : un visage noble et épanoui ; un regard fier avec beaucoup de douceur et de caresses ; une voix dont la puissance ne trouva jamais d’ouïe rebelle, qui pouvait monter sans être criarde, descendre sans être sourde, s’enfler sans déclamer ; un geste qui colorait, fortifiait, achevait la parole, et qui, par sa variété expressive, était comme une seconde voix. […] Quoique aimant l’homme autant que j’admirais l’orateur, je m’étais laissé gagné à la prévention de beaucoup de personnes, nullement hostiles à l’Empire, qui interprétaient le revirement de M. […] Juger demande donc beaucoup de considérations, de soin et d’impartialité. […] Point de ces choses qu’un auteur écrit de mémoire, et d’où l’homme est absent ; rien qui vienne de la salle des Pas-Perdus, rien de plaideresque mais, dans le cadre obligé des harangues au barreau, une haute raison, une droiture de sens qui vient de la droiture de cœur, et beaucoup de cet esprit de finesse si différent de l’esprit de traits, et qui n’est que la raison souriante ; tels me parurent les qualités et les attraits de ce recueil.
Comme le geste suit la parole, ce que nous avons dit de l’une peut s’appliquer à l’autre : la violence de la passion exige beaucoup de gestes, & comporte même les plus expressifs. […] Il est des circonstances où cette espece de fiction, sans altérer le fond de la vérité, répand dans la narration beaucoup de force & de chaleur. […] Nous l’avons déjà dit, la partie du sentiment a beaucoup de connoisseurs, la partie de l’art en a peu, la partie de l’esprit en a trop. […] Nous avons reconnu dans la Mothe une invention ingénieuse, une composition réguliere, beaucoup de justesse & de sagacité. […] Si la délicatesse est jointe à beaucoup de sensibilité, elle ressemble encore plus à la sagacité qu’à la finesse.
Vous m’avez interdit l’entrée de l’église et du presbytère ; j’ai souffert beaucoup de cette interdiction, que je ne crois pas avoir méritée ; mais vous aviez parlé, je n’avais plus qu’à m’incliner ! […] Il a aussi beaucoup de goût pour Ollivier…” » La notice de M. […] En principe, on redoute les livres de pensées, par crainte des vérités à La Palisse, et on a raison ; je demande qu’on fasse exception pour celui-ci, qui me semble très supérieur à la moyenne de ces sortes de recueils, et qui révèle beaucoup de tact et d’expérience. […] Les attaques injurieuses l’étonnaient et l’indignaient : Garde tes saintes colères, mon cher enfant, pour de plus sérieuses causes, pour de plus dignes adversaires, lui répondait ce père bien-aimé, je les trouve très naturelles et je t’en aime mieux, mais je serais désolé de te voir user ton âme à sentir et à repousser de telles sottises ; quiconque fait un peu de bien en ce monde encourt beaucoup de haines et suscite beaucoup de mensonges. » Son indignation pourtant fut bien près d’éclater lorsqu’il vit travestir par les mensonges de ses adversaires son fameux : Enrichissez-vous par l’épargne et par le travail ! […] Séverine a puisé, elle, dans celles de son cœur et, sous forme de suppliques, de plaidoyers, de protestations douces ou énergiques, menaçantes parfois, a fait beaucoup de bien aussi rien qu’en parlant au nom de la pitié.
On y mit, de part et d’autre, beaucoup de vivacité et de chaleur. […] Ils sont venus au monde apportant, pour tout capital, beaucoup d’esprit, beaucoup d’amour, beaucoup de jeunesse ; ils ont dépensé avec une profusion étourdie ce précieux capital, et maintenant qu’il ne leur reste plus guère que la menue monnaie de ce fugitif trésor, ils vont où Dieu les pousse. — Ils meurent deux fois, le jour de la mort, et le jour où ils quittent les premiers rôles. […] Séparé du drame dans lequel il est placé, ce fameux capitaine Paroles perd beaucoup de son effet. […] À ces belles dames il recommande avant tout d’être parées, d’user beaucoup de soie et de velours ; au besoin même il leur en donne. […] Et toute cette comédie est soutenue par beaucoup de verve, d’entrain et de malice.
Aussi, par beaucoup de raisons, quoique ces sortes de succès soient de ceux qu’on puisse le moins prédire et provoquer, je ne sais me dérober à l’idée que Jocelyn en mérite un semblable et y atteindra.
I, ch. xxii) : Ut pueri infantes credunt signa omnia ahena Vivere et esse homines, sic istic (pour isti) omnia ficta Vera putant52… Sur quoi le bon Lactance, qui ne pensait pas se faire son procès à lui-même, ajoute avec beaucoup de sens, que les enfants sont plus excusables que les hommes faits : Illi enim simulacra homines putant esse, hi Deos 53. » Ce second chant devait renfermer, du ton lugubre d’un Pline l’Ancien, le tableau des premières misères, des égarements et des anarchies de l’humanité commençante.
Sa seule physionomie me l’aurait nommé ; il était jeune, grand, élancé, la tête chargée de modestie, un peu inclinée en avant, le regard bleu et nuancé de blanches visions comme une eau de golfe traversée par beaucoup de voiles, le front plein, les traits mâles, quoique avec une expression générale mélancolique, le teint pâli par la lampe, la physionomie pieuse, si l’on peut se servir de cette expression, c’est-à-dire la physionomie d’un jeune solitaire qui écoute des voix célestes entendues de lui seul, et dont la pensée, consumée du feu doux de l’encensoir, monte habituellement en haut plus qu’elle ne se répand sur les choses visibles d’ici-bas.
Il me répondit avec beaucoup de bonté qu’il était étonné que son nom, depuis si longtemps égaré et enseveli dans le coin de terre où il desservait une humble paroisse, fût parvenu jusqu’à moi ; que, son âge et ses infirmités l’empêchant de se déplacer lui-même, il me recevrait dans son pauvre presbytère et me dirait tout ce que sa mémoire lui rappelait de ces tragiques événements.
IV C’est ainsi que j’ai raisonné, c’est ainsi que j’ai essayé d’écrire, c’est ainsi que j’ai été amené à faire beaucoup de portraits et à placer ces figures avant l’action, comme sur la scène on présente l’acteur avant le rôle, et non pas le rôle avant l’acteur, contresens à la logique de la nature dont Plutarque a donné l’exemple aux pédants de l’histoire.
je n’aurais pas beaucoup de regrets à la vie.
Il y avait beaucoup de ces hommes en ce temps-là à Rome ; résumés dans ce qu’on appelait le parti de la congrégation jésuitique, à tort ou à raison, et résumés plus éloquemment alors par quelques faux prophètes, tels que Lamennais, dans son Essai sur l’indifférence religieuse, dans le comte de Maistre, plus sincère, mais plus fanatique, et par quelques-uns de leurs disciples, brûlant de se donner la grâce du bourreau, à la suite de ces forcenés de doctrines.
On peut reprocher à M. de Chateaubriand beaucoup de vices, mais il y a trois qualités qu’il est impossible de lui refuser : l’originalité, la nouveauté et la grandeur.
Beaucoup de lecteurs s’en plaignent : toutes ces aventures et toutes ces analyses les surprennent, les laissent incrédules et étourdis.
Taine avec beaucoup de finesse que de le traiter de « matérialiste », comme pourrait faire un curé de village.
Voici d’abord des poètes de second ordre, mais dont le dernier est encore supérieur à beaucoup de « célébrités » de la seconde moitié du xixe siècle, Baudelaire mis à part : Poitou.
Sainte-Beuve, dans son Histoire de la poésie au xvie siècle, a parlé en détail, avec beaucoup de précision et de savoir ingénieux, des perfectionnements matériels que Ronsard a opérés dans la langue poétique.
Car, si beaucoup de ces termes forgés par la science ne se hasardent pas dans le langage ordinaire, beaucoup aussi sont entrés dans l’usage courant avec les choses qu’ils représentent et les plus délicats des puristes n’oseraient affronter le ridicule de s’en passer.
Berlioz, beaucoup de détails d’instrumentation, est un bien autre musicien que l’auteur de la Symphonie fantastique. » Quant au prélude de Tristan, Seudo, en ayant cité le scénario avec de plaisantes remarques, s’exprimait ainsi : « Sur ce texte, le compositeur a certainement dépassé tout ce qu’on peut imaginer en fait de confusion, de désordre et d’impuissance.
Si nous considérons chez maints modernes compositeurs allemands, le désordre sans bornes, le gâchis des formes, par lesquelles si souvent ils nous gâtent la joie de beaucoup de beautés isolées, nous désirerions bien voir ces pelotes enchevêtrées mises en ordre par cette forme italienne fixe ; et en effet, si elle est, avec tous ses sentiments et sensations, entièrement coordonnée et saisie d’un ferme trait en une claire et convenante mélodie, l’instantanée et simple compréhension de toute une passion sera de beaucoup plus facile, que lorsque, par mille petits commentaires, par telle ou telle autre, nuance d’harmonie, par le timbre de tel instrument ou de tel autre elle aura été cachée et à la fin tout à fait subtilisée.
Vous rencontrerez beaucoup de paresse et d’inexactitude ; mais, probablement, comme moi vous garderez cette confiance, qu’enfin nos bons Allemands doivent arriver et arriveront à quelque chose. » 5° Après la fête du 22 Mai 1872, adresse de Wagner.
Il nous déclame en solennité, avec, autour de la Parole, beaucoup de miousic, de symbole et de mise en scène : « Les Hindous sont des Aryas comme les Européens.
L’entrevue met en scène, avec beaucoup de tact et d’esprit, la curiosité scabreuse que le vice inspire à la vertu et la courtisane à la femme honnête.
Pour beaucoup de psychologues au contraire, par exemple James Sully, l’acte que l’on considère ainsi comme l’accidentel est précisément l’essentiel : se rappeler le Colisée, c’est avant tout avoir conscience d’une image actuellement présente à l’esprit et la reconnaître identique à un état de conscience passé.
Il y avait aussi beaucoup de femmes russes, de femmes allemandes, de femmes anglaises, de pieuses et fidèles lectrices venant rendre hommage au grand et délicat romancier.
L’Encyclopédie, ce catéchisme universel des connaissances humaines, ce livre progressif par excellence, comme on dit aujourd’hui, fut une grande et belle idée de la littérature française et de l’Académie, pour renouveler la face du monde intellectuel en rectifiant beaucoup de notions fausses sur toutes les matières, et en universalisant les connaissances acquises jusque-là.
En somme, Comte a pris pour le développement historique la notion qu’il en avait et qui ne diffère pas beaucoup de celle que s’en fait le vulgaire.
Hugo pour obtenir une loge à sa représentation d’Hernani, et elle me fut accordée avec beaucoup de peine.
Voici un roman qui, dans l’estime de beaucoup de gens, — les avancés ou les faisandés en littérature, — doit passer pour un livre étonnant, un coup de pistolet dans une poudrière, une nouveauté foudroyante, un chef-d’œuvre !
Reyssié nous fait de Milly, de Saint-Point et des environs, bref, de la nature au milieu de laquelle grandit Lamartine : paysage de Sicile ou de Grèce pendant l’été, de Norvège ou d’Écosse à partir de l’arrière-automne ; paysage aéré et découvert, à grandes lignes, avec beaucoup de ciel ; dont les images emplirent pour jamais les yeux du jeune rêveur et qui avec certains sites d’Italie, — forment le « décor », toujours largement baigné d’air et découpé en vastes plans, des Harmonies et des Méditations. […] L’enfance, l’adolescence et la jeunesse de Lamartine jusqu’à vingt-huit ou trente ans furent celles d’un hobereau assez pauvre, très vivace, même un peu rude, qui eut beaucoup de temps pour s’ennuyer et rêver et qui se forma à peu près tout seul. […] 2º Beaucoup de ces hymnes sont, sans doute, des hymnes déistes et, par conséquent, dans la pensée du poète, nullement contradictoires au dogme chrétien.
Pourtant Boris était un homme très remarquable, qui avait fait beaucoup de bien à son pays : mais telle est la justice populaire chez les nations barbares ; il va sans dire qu’elle est toute différente chez les nations civilisées. […] … Nous en appelons à tous ceux qui aiment la littérature, et qui s’en occupent : y a-t-il beaucoup de pareils vers dans le théâtre moderne, à commencer par Agamemnon et à finir par Ulysse, en passant par les Templiers et par les Vêpres siciliennes ? […] Je ne crois pas que la littérature française compte beaucoup de pages plus limpides et plus fraîches que celles ou M. […] Je puis lui donner là-dessus les renseignements les plus précis ; l’auteur des Lettres de Beauséant n’est ni un Génevois, ni un protestant, ni un fanatique, ni un sacristain d’église orthodoxe ou réformée ; c’est un gentilhomme français et catholique, d’un esprit supérieur, d’une conversation ravissante, ayant acheté, au prix de beaucoup de mécomptes et de souffrances, le droit d’avoir raison contre bien des gens, même contre Béranger et contre M.
Vous dites, monsieur, qu’il a ébloui les yeux du monde, et vous l’accusez de charme et d’enchantement ; je connais beaucoup de gens qui feraient vanité d’une telle accusation. » Lemercier lui-même parut, à la fin des conférences de l’Institut, frappé de la crainte de voir la prédiction de l’abbé Sicard se réaliser, et, aprèsavoir exprimé une opinion fort hostile au Génie du christianisme, il termine en disant : « Je conclus à ce que vous hâtiez le résumé de vos avis, de peur que les procès-verbaux des séances de notre classe ne s’imprègnent, aux yeux de l’avenir, d’une petite teinte de ridicule, si nous prolongeons nos discussions sur l’examen du livre qu’on nous fait juger. […] Le feuilletoniste, qui avait bien souvent raison dans le fond, mais qui se donnait presque aussi souvent tort par la forme, car le respect d’autrui fait partie du respect de soi-même, n’avait garde d’omettre, à l’intention du vainqueur d’Iéna, quand il parlait de Voltaire, le billet dans lequel ce philosophe courtisan disait au roi de Prusse : « Toutes les fois que j’écris a Votre Majesté, je tremble comme nos régiments à Rosbach. » Le lendemain il citait cette autre phrase : « Il me fallait le roi de Prusse pour maître et le peuple anglais pour concitoyen. » Puis venaient ces paroles étranges, à l’occasion d’un procès intenté en France à un officier du grand Frédéric, paroles dans lesquelles le philosophe cosmopolite traitait bien durement les Welches, c’est-à-dire les Français, qui avaient la faiblesse de lui décerner des ovations : « L’uniforme prussien ne doit servir qu’à faire mettre à genoux les Welches. » Enfin, pour tout couronner, Geoffroy, homme de beaucoup de lecture et de mémoire, apportait les témoignages des historiens contemporains de l’événement, afin de prouver que l’infériorité de nos armes, pendant la guerre de Sept ans, provint surtout du découragement répandu dans l’armée par l’espèce de fanatisme des officiers pour le roi de Prusse, fanatisme si grand qu’ils ne voulaient pas même admettre la possibilité de vaincre les soldats du grand Frédéric. […] Accueilli avec beaucoup de bonté par un aide de camp de l’empereur, M. de Narbonne, qui avait d’excellentes raisons pour aimer les gens d’esprit, M. […] Elle n’avait pas arrêté un moment sa pensée sur le jeune homme pâle et grave qui l’écoutait avec beaucoup de sang-froid se livrer à ses conjectures, dans les salons de M.
Il y a beaucoup de portraits de Stéphane Mallarmé. […] Il y avait en lui une force d’attraction singulière qui ; tenait peut-être bien à ce qu’il savait donner beaucoup de lui-même sans rien demander en échange. […] Jeune, il a mis beaucoup de lui-même dans René. […] Je retrouve dans la Folle Journée et la Précaution inutile comme un peu de Beaucoup de bruit pour rien et de Peines d’amour perdues. […] Tout ce qu’on peut affirmer c’est qu’une belle activité apparaît parmi les jeunes gens, On fait beaucoup de vers en France à l’heure actuelle.
Dans le sud de l’Italie, le peuple ne s’intéresse qu’aux histoires de brigands ; en France même, la littérature de cour d’assises est un régal pour beaucoup de personnes. […] Beaucoup d’artistes ressemblent à ce musicien qui ne jouait qu’avec les doigts ; beaucoup de dilettanti eux aussi, n’écoutent qu’avec les oreilles, ne voient qu’avec les yeux, ne jugent que d’après des habitudes machinales : l’âme en eux se désintéresse et vague autre part ; alors l’art devient en vérité un jeu, un moyen d’exercer tel ou tel organe sans faire tressaillir la vie jusque dans son fond. […] Un naturaliste le comparerait à l’abeille ou à l’oiseau construisant des édifices merveilleux dont ils ignorent encore l’usage futur ; au contraire, beaucoup de nos poètes contemporains ont « des rapports trop exacts avec un menuisier » qui ajuste de propos délibéré les pièces d’un meuble. […] Maintenant pourquoi la forme huit et quatre, adoptée dans beaucoup de vers de V. […] Ce désordre me vient pour avoir trop de feu. » Beaucoup de nos parnassiens modernes sont des Chapelains ; mais quelques-uns n’ont même plus peur des hiatus.
« Sur les détails de ma vie, il s’est trompé en beaucoup de points.
L’antiquité est mieux étudiée de nos jours en France, au sein des écoles, qu’elle ne l’était et vers la fin du xviiie siècle et à aucun moment depuis ; le nombre fet grand des jeunes esprits qui à un talent suffisant d’écrire unissent beaucoup de savoir et d’érudition ; les thèses seules soutenues à la Faculté des lettres eraient foi de ce progrès continu, et attesteraient à les deugré le niveau monte.
Un peu de sottise avec beaucoup de mérite ne nuit pas : cela fait levain.
Auguste Bernard, déjà connu par ses recherches sur les D’Urfé , fut exécutée avec beaucoup de soin, d’exactitude et de conscience, qualités qui distinguent cet investigateur laborieux.
Comme l’on ne prend pas la peine de l’étriller, il se roule souvent sur le gazon, sur les chardons, sur la bruyère, sans se soucier beaucoup de ce qu’on lui fait porter.
Beaucoup de pages de ces poésies intimes expliquent les mystères de son âme et de sa vie.
CXII Ces pressentiments n’étaient que trop fondés, monsieur ; pourtant nous fûmes bien tranquilles pendant un certain temps après l’événement du châtaignier ; nous guérissions avec beaucoup de soins sa blessure, comme vous voyez ; tous les jours Hyeronimo et Fior d’Aliza apportaient au pied de l’arbre des mottes de terre humide, enlevées au bord de la grotte, pour rafraîchir l’arbre et pour le panser comme on panse un malade.
Les deux amants, comme les appellent les artistes et les lettrés du temps dans leurs manuscrits, suppléaient à ces entretiens par un commerce de lettres et de poésies dont les bibliothèques d’Italie conservent beaucoup de traces.
Elle le suit partout, et dans ses sermons jette à l’improviste de douloureux et pathétiques mouvements : prêchant un jour de Noël, il pose que Jésus est venu apporter la paix aux hommes, et ce mot de paix évoquant en son esprit l’ardente et toujours vaine aspiration des peuples, il adresse au roi et aux princes une exhortation singulièrement émue et touchante : il n’y a pas beaucoup de pareils morceaux dans l’éloquence religieuse avant Bossuet.
Il prêta certes les mains à beaucoup de besognes malhonnêtes : et il s’en doute, car il ne les explique pas et glisse, comme sur la mort du duc de Guyenne.
Mais il y avait encore beaucoup de santé dans ces maladies ; même la littérature en était parfois sortie renouvelée.
Ainsi nous avons retrouvé chez Lessing ce qui était dans Diderot, et chez Goethe beaucoup de ce qui était dans Jean-Jacques ; et nous avons cru devoir aux Allemands et aux Anglais le romantisme que nous avions déjà inventé.
En ce livre qui parut peu de temps avant Joies, on discerne malaisément le poète instinctif et le trouveur de rythmes qui va naître bientôt ; cependant des compositions publiées avant ce drame (les premiers Cygnes) indiquaient déjà les vagues linéaments de la philosophie que j’ai exposée au premier chapitre de cette brochure, et, entre beaucoup de pièces agitées d’influences diverses, — celle de M.
. — « Et moi aussi j’obtins la destinée que je désirais, et je conduisis de grandes armées dans beaucoup de guerres.
Beaucoup de ces pages pourraient être signées par les premiers noms de la poésie française.