On sait quel élan fougueux et quelle direction nouvelle furent imprimés à l’esprit français par la Renaissance. […] On ne saurait donc prendre trop de précautions pour ne rien omettre d’important et voici des conseils et des remarques qui pourront épargner quelque oubli à l’historien soucieux de faire à ce point de vue le relevé d’une époque déterminée. […] Quand nos ancêtres du moyen âge travestissent Virgile en magicien et en prophète, ils ont pour son œuvre et pour lui des sentiments que ne saurait partager un érudit de nos jours. […] On ne saurait trop se défier de ces mirages du passé ou de l’éloignement : ils faussent à chaque instant l’opinion qu’une moitié de l’humanité se fait de l’autre moitié. Remarque non moins importante : c’est peu de savoir qu’un livre a été traduit à telle date, si l’on ne se demande comment il a été traduit.
Théodore Leclercq était dès lors mieux occupé en se tournant tout entier du côté de la société et des observations amusantes qu’elle offre à celui qui sait les saisir. […] Il se dit à lui-même comme il fait dire sensément à l’un de ses personnages : « Jules sait fort bien occuper son temps ; il a de la fortune, des talents : que ferait-il d’un emploi ? […] quand on sait s’occuper des affaires des autres, on ne s’ennuie jamais nulle part », dit une femme de chambre dans un de ses proverbes. Qu’est-ce donc quand on sait s’occuper de leurs ridicules, et ensuite les mettre doucement en action ? […] Théodore Leclercq l’a su faire avec un mélange de hardiesse et de discrétion qui laisse tout comprendre sans rien accuser trop fortement, et sans forcer le ton de la bonne compagnie.
Elle jouissait de l’amitié, de la conversation : elle savait au besoin « goûter les douceurs des solitaires, qui sont les livres et les rêveries ». […] On a trouvé ces réflexions trop multipliées et trop longues, ce qui peut être vrai pour la dernière partie des Mémoires ; mais elle sait d’ordinaire les entremêler aux circonstances mêmes qui les lui inspirent. […] Elle sait ce que signifient trop souvent ces grands airs d’indépendance que prennent ceux que la faveur repousse, ces bruyantes fiertés qui se fondent à la moindre avance et tournent à la bassesse. […] Cette parole, infectés de l’amour du bien public, a souvent été citée ; mais il n’y faudrait pas voir une naïveté de Mme de Motteville : elle savait ce qu’elle disait en parlant ainsi, et en qualifiant de maladie et de peste le faux amour dont cette population séditieuse était éprise en ce moment. […] On ne peut l’apprécier à toute sa valeur qu’en l’accompagnant dans tout le cours de ses Mémoires, en la suivant dans son développement et sa continuité : des citations et une analyse ne sauraient donner qu’une bien imparfaite idée de cette lecture lente, pleine, tranquille et attachante.
La grande morale, d’ailleurs, n’est pas son fort et ne le préoccupe que médiocrement ; il est de ceux dont on ne saurait dire précisément qu’ils la violent, car ils l’ignorent. […] On ne saurait avoir moins de dispositions que lui à être un fat : à la guerre, Gourville ne songe pas non plus à devenir un héros. […] Étant convenu que j’écrirais à Paris pour savoir s’il n’allait pas toujours à sa maison de campagne, comme il avait accoutumé de faire, on me manda qu’il y allait encore souvent. […] Je ne sais si le plaisir que j’avais, ou l’honneur que cela me faisait dans le monde, ne pouvait point avoir un peu favorablement augmenté les idées que j’avais de lui. […] Ce qu’on croit mieux savoir, et ce qui tire moins à conséquence, c’est que, gaillard et fin comme il était, fort grand et bel homme en son temps, il avait été bien avec Ninon.
Il faut remarquer son silence apprêté lorsque la conversation roule sur des objets qu’il devrait savoir et qu’il ne sait pas, et l’adresse avec laquelle il s’esquive lorsque cette conversation s’approche trop près de lui… » Il pouvait y avoir un peu de cette adresse dans le silence habituel de M. […] Je ne sais s’il vous plairait, je crois qu’oui à beaucoup d’égards ; dans la société, il est fort naturel et fort gai ; beaucoup de franchise ; il parle peu, est souvent distrait… Il y a des jours où M. […] En 1764, il lut à l’assemblée générale de la Compagnie des Indes, au nom des actionnaires dont il était, un mémoire où il exposait un nouveau plan d’administration ; il y faisait, vers la fin, un portrait du véritable négociant, et l’on disait qu’il avait fait, sans le savoir, son propre portrait. […] Necker ne sût très bien ce qu’il faisait. […] Je sais que M.
Tourguénef en dit le moins possible ; il compte sur ce qu’ajouteront d’attentives intelligences aux brèves indications qu’il donne, et il a raison et le lecteur lui sait gré de tout ce qu’il lui laisse à préciser de tentant et de vague. […] Tourguénef est parmi les très rares et éminents artistes qui aient su connaître « un homme en particulier et non pas l’homme en général ». […] Il sait du reste cautériser son cœur à temps par un départ brusque et non sans dignité. […] Il s’est affublé d’une défroque ridicule ; il va chercher le peuple dans ses tavernes, mais il ne sait ni lui parler, ni l’aimer. […] Son intelligence savait qu’il y a un problème de l’existence, pénétrait même par ouï-dire les idées générales qui pouvaient aider à le résoudre.
… Il a fait son livre comme une bonne action, et sa main gauche n’a pas voulu savoir ce que sa droite écrivait si bien. […] Lord Byron ne se serait pas moqué de sa sainteté, à celle-là, et qui sait ? […] Nous le savons. […] Elle sait toucher aux cœurs brisés, Elle les brise même parfois, mais elle les guérit de leurs brisures en leur faisant partager ses religieuses espérances. […] … Elle qui sait aimer Jésus-Christ, ne sera-t-elle pas tentée par ce qui doit ravir les âmes comme la sienne, qui comprend tous les plus violents miracles de l’amour ?
Il ne savait donc pas ce qui se passe dans la vie ? Il ne savait donc pas qu’on est solidaire toujours un peu des admirations qu’on inspire, et que si elles sont par trop bêtes, la bonne renommée d’un homme d’esprit peut en mourir ? […] Ernest Hello a su l’en extraire. […] De son vivant, il eut trop l’impatience de la gloire ; il ne savait pas s’attendre. […] Il a su braver également le rire édenté des vieux voltairiens et le scepticisme, sans rire, des libres penseurs qui sont sortis de Voltaire.
La vérité, c’est que, sans doute, le gouvernement n’a mis aucun empressement à nous renseigner ; mais c’est aussi que, rendus timides par une humiliation d’un quart de siècle, conscients de notre impuissance à défendre désormais, à travers le monde, les causes « humaines », nous ne tenions pas beaucoup à savoir, parce que nous étions incapables d’agir. […] Je connais là-dessus les propos des hommes « sensés » qui se trouvent être presque tous, je ne sais pourquoi, des hommes d’argent. « Laissez donc ! […] Qui sait si telles provinces actuellement « autonomes et tributaires » ne réclameraient pas, et peut-être par l’insurrection, le même traitement que la Crète ? […] Il y a ceci de bon dans notre abaissement, que nul désordre en Europe, nulle éventualité orientale ne peut nous nuire, si nous savons croiser les bras, épier et attendre. […] On ne saurait le lui reprocher bien sérieusement.
On ne saurait lui refuser de la couleur et de la chaleur. […] Il a fait un chemin immense, et l’on ne sait jusqu’où il peut aller. […] Je n’en sais rien. […] Je ne parle pas de celle qui dit son rosaire, qui fait de sa cour un couvent, et qui n’est pourtant pas une petite femme ; mais de celle qui donne des lois à son pays qui n’en avait point ; qui appelle autour d’elle les sciences et les arts, qui fonde les établissemens les plus utiles, qui a su se faire considérer dans toutes les cours de l’Europe, contenir les unes, dominer les autres, qui finira par amener le polonais fanatique à la tolérance ; qui aurait pu ouvrir la porte de son empire à cinquante mille polonais, et qui a mieux aimé avoir cinquante mille sujets en Pologne ; car vous le savez tout aussi bien que moi, mon ami, ces dissidens persécutés deviendront persécuteurs, lorsqu’ils seront les plus forts, et n’en seront pas moins alors protégés par les russes.
Mais pour ceux qui savent combien était haut le sentiment de la responsabilité chez ce parfait honnête homme, il paraîtra que ses dernières préoccupations, — celles où il puisa la paix suprême, — ont été pour un examen de conscience plus intime et où il s’arrêta moins à peser les idées auxquelles il avait lié sa vie qu’à venfier la façon même dont il avait usé de la vie. […] » Il repassa ainsi toute la suite de son développement intellectuel, et je ne sais pas de problème psychique sur lequel on possède de meilleurs renseignements que sur cette vie intérieure de l’auteur des Souvenirs d’enfance et de jeunesse. […] Un point moins déterminé et, par là, plus attirant, c’est de savoir ce qui subsiste de M. […] Cependant les circonstances le contraignaient à fréquenter le monde des publicistes, auxquels il est permis de croire que son âpre jeunesse répugnait, et il sut encore tourner à profit des fréquentations qu’il n’avait acceptées d’abord que comme des conditions regrettables de son indépendance. […] Oui, le bienfait dont nous remercions le maître qui vient de mourir, c’est qu’il a trouvé un joint pour conserver à l’esprit moderne le bénéfice de cette prodigieuse sensibilité catholique dont la plupart d’entre nous ne sauraient se passer, car elle a façonné trop longtemps nos ancêtres.
« À savoir s’il y a lieu d’écrire ? […] On ne saurait l’en blâmer. […] Je sais gré aussi à son ami M. […] Cela, tout le monde le sait. […] Mais je sais gré à M.
On me dira sans doute : ― A la quantité de lectures et de connaissances diverses que vous réclamez pour une pareille entreprise, savez-vous beaucoup d’hommes qui soient capables de la mener à bien ? […] Le jour où l’on aura su, ne fût-ce que dans la vie littéraire d’une nation, expliquer l’apparition et la disparition de tant de goûts divers, enchaîner l’une à l’autre les transformations subies par l’idée de beauté et les répercussions exercées par la littérature sur les autres branches de l’activité humaine, on aura certes accompli une œuvre dont la critique et la sociologie pourront tirer une grande utilité. […] L’humanité, devenue consciente de la marche qu’elle a suivie dans son mouvement d’oscillation et de progrès, saura les phases prochaines qu’elle doit traverser et elle pourra, sinon en modifier l’ordre, du moins éviter ou adoucir la brusquerie des secousses dans le passage de l’une à l’autre. Elle apprendra ainsi à gouverner, dans la mesure du possible, les forces obscures auxquelles jusqu’à présent elle a obéi sans le savoir et elle fera un pas vers cette liberté qui est seule à sa portée et qui consiste à connaître le jeu des lois naturelles pour commander aux puissances de la vie et pour les employer à la satisfaction de ses besoins matériels comme de ses plaisirs esthétiques.
Elle ne sait rien de la vie vécue. […] Les braves voleurs, si je savais dans quelle prison ils sont, je leur enverrais un paquet de tabac tous les mois. […] Il est obligé de quitter la répétition, en me disant de l’attendre pour savoir le résultat. […] si j’avais su, je t’en aurais donné du torchon de cuisine, mademoiselle, comme je danse ! […] Germinie Lacerteux, on le sait, est à sa centième représentation, sauf six ou sept représentations.
La belle Camille, qui n’est qu’un joli et tendre animal, d’une douceur toute moutonnière et passive, se laisse prendre, presque sans résistance ni révolte, par un hardi garçon, un officier d’artillerie, qui disparaît lorsqu’il la sait enceinte. […] Elle ne sait ; elle l’a subi, voilà tout. […] Marcel Prévost a su nous peindre tout cela (ce qui n’était point facile) avec beaucoup de pénétration et de sûreté, une intelligence subtile des mystères du sentiment et un accent de pitié contagieuse. […] Marcel Prévost avec quelques affectations de « modernisme » de l’aisance, de l’abondance, même de la luxuriance, et un je ne sais quoi qui rappelle la manière de George Sand. […] Au sortir de sa vie provinciale, elle a de cruelles déceptions, dont elle ne sait pas prendre son parti.
Voici Thouvenin qui s’avance vers la rampe, en bonne lumière, et près du souffleur : « La vérité, la vérité absolue, voulez-vous la savoir ? […] Sais-je ce qu’elle vaudra ? […] Il avait seulement un vif désir de savoir, de comprendre, et c’était — et c’est — un esprit délié et cultivé. […] On objecte : Ces peintures sont fausses et exagérées. — Qu’en savez-vous ? […] Prévost ne saurait se documenter sur elles. — Remarque judicieuse ; mais aussi bien ne prétend-il pas connaître ces vierges.
XI C’est donc comme une science ayant un objet distinct, savoir l’esprit humain, que l’on doit envisager la philologie ou l’étude des littératures anciennes. […] On sait sa langue comme l’ouvrier qui emploie les procédés de la géométrie sans les comprendre sait la géométrie. Formée, d’ailleurs, par dissolution, la langue moderne ne saurait donner quelque vie aux lambeaux qu’elle essaie d’assimiler, sans revenir à l’ancienne synthèse pour y chercher le cachet qui doit imprimer à ces éléments épars une nouvelle unité. […] Mais, seule, elle ne saurait rien créer. […] L’éducation philologique ne saurait consister à apprendre la langue moderne, l’éducation morale et politique, à se nourrir exclusivement des idées et des institutions actuelles ; il faut remonter à la source et se mettre d’abord sur la voie du passé, pour arriver par la même route que l’humanité à la pleine intelligence du présent.
Si on était condamné en écrivant à se satisfaire pleinement soi-même, je ne sais si on écrirait une page en toute sa vie. […] Voulez-vous savoir ce que c’est que l’ode ? […] Je ne sais si les poètes conviendront de cette proposition ; nais qu’elle soit vraie ou fausse, la plupart auraient trop d’intérêt à la nier pour n’être pas récusables. […] Si on vient un jour à ne plus parler la langue française, nos neveux mettront toujours La Fontaine au rang des grands poètes, parce qu’ils sauront le cas infini que nous en faisons, et que d’ailleurs nos neveux n’auraient garde de ne pas penser comme leurs ancêtres. […] La seconde chose que les littérateurs philosophes oublient quelquefois, c’est que la vérité, quand elle contredit l’opinion commune, ne saurait s’annoncer avec trop de réserve pour éviter d’être éconduite ; c’est déjà bien assez pour risquer d’être mal reçue, que d’être une vérité nouvelle.
Je ne sais qu’une définition du talent qui me satisfasse : C’est un tas de coups reçus dans le cœur ! […] Rabelais, Regnard, Voltaire, Beaumarchais, ce n’est pas de cette lignée d’esprits que descend l’auteur des Français de la décadence ; mais s’il n’est pas leur descendant, s’il est apparenté à d’autres, il est cependant trop du même pays pour ne pas savoir quelle force la plaisanterie donne à la pensée et quelle fortune c’est pour un homme que de la manier avec supériorité. […] Qui sait ? elle en a peut-être d’autant plus qu’elle tranche davantage sur notre plaisanterie française, et qu’en France on aime l’accent, le ton, l’air étranger… Acéré d’ailleurs, et acéré avant tout, aiguisé sur les quatre côtés de sa lame, dès les premiers mots qu’écrivit le talent vibrant de Rochefort, quand il débuta dans la Chronique, on reconnut le petit sifflement de l’acier ou de la cravache dans la main qui les prend et qui sait s’en servir. […] … Le Tallemant des Réaux de la Chronique, qui a su ajouter le fouet à sa lorgnette, deviendra-t-il le moraliste que je voudrais ?
Depuis quinze ou vingt ans que la France l’admire, On ne sait ce qu’il est ni ce qu’il veut nous dire. […] Quand on sait l’esclavon, l’on comprend leur système , Et s’ils étaient d’accord je l’entendrais moi-même ; Mais un adepte enfin m’ayant endoctriné, Je vais dire à peu près ce que j’ai deviné. […] La beauté se pâmait en répétant ses phrases ; Et quand il eut fini de les faire claquer, Aucun des auditeurs ne sut les expliquer. Je ne sais, disaient-ils ; mais quels vers, quelles rimes ! […] qu’en savait-il, lui qui rimait à peine ?
Richepin est d’abord un très grand rhétoricien, un surprenant écrivain en vers, tout nourri de la moelle des classiques, qui sait suivre et développer une idée, et qui sait écrire, quand il le veut, dans la langue de Villon, de Régnier et de Regnard, et dans d’autres langues encore. […] Dans la Mer, la sincérité éclate, mêlée à nous ne savons quelle explosion d’extase pour les choses qui représentent le mieux la Beauté. […] Dans l’applaudissement chaleureux dont il a été salué, il faut voir le goût passionné de la poésie et de l’éloquence, et une sorte de reconnaissance exprimée par des lettres à un homme qui peut se tromper sur l’agencement d’un drame, mais qui a le feu sacré, l’enthousiasme entêté pour les belles sonorités et les beaux rythmes, et qui manie la langue poétique comme personne, à ma connaissance, ne sait faire en ce moment. […] Il sait s’incarner dans les gueux qu’il peint Mais il n’a pas, malheureusement, il faut bien le dire, le seul sentiment qui l’aurait mis au-dessus de ses peintures, le sentiment qui lui aurait fait rencontrer cette originalité que Villon, […] Jean Richepin sut, en se servant des éléments traditionnels, donner à certaines de ses poésies la verdeur et le mouvement qui conviennent.
Duportal le soin de publier la vérité, qu’il est seul à savoir, sur ce personnage singulier. […] Le plus simple écolier sait maintenant des vérités pour lesquelles Archimède eût sacrifié sa vie. […] La croyance ou l’opinion des uns ne saurait être une chaîne pour les autres. […] Il faut que la raison sache se résigner à être primée par les gens qui ont le verbe tranchant et l’affirmation hautaine. […] Un régime démocratique borné est, nous le savons, facilement vexatoire.
Il semble néanmoins, que dans les sujets de spéculation et d’agrément, on ne saurait laisser trop de liberté à l’industrie, dût-elle n’être pas toujours également heureuse dans ses efforts. […] Mais comme on a su réduire à un petit nombre de sensations l’origine de nos connaissances, on peut de même réduire les principes de nos plaisirs en matière de goût, à un petit nombre d’observations incontestables sur notre manière de sentir. […] Le plaisir que nous fait éprouver un ouvrage de l’art, vient ou peut venir de plusieurs sources différentes ; l’analyse philosophique consiste donc à savoir les distinguer et les séparer toutes, afin de rapporter à chacune ce qui lui appartient, et de ne pas attribuer notre plaisir à une cause qui ne l’ait point produit. […] C’est à la philosophie à nous délivrer de ces liens ; mais elle ne saurait mettre trop de choix dans les armes dont elle se sert pour les briser. […] Le philosophe sait que dans le moment de la production le génie ne veut aucune contrainte ; qu’il aime à courir sans frein et sans règle, à produire le monstrueux à côté du sublime, à rouler impétueusement l’or et le limon tout ensemble.
Je ne saurais, toutefois, m’abstenir de remarquer qu’on ne saisit directement, par cette méthode, que l’homme intellectuel2 ; car elle consiste à subordonner, à l’étude des caractères mentaux, celle des caractères physiques, physiologiques, pathologiques et moraux de l’individu. […] Il importe de savoir comment un peintre travaille, pour juger si l’attention chez lui est forte ou faible, etc. Il pourrait arriver aussi que le témoignage de l’œuvre fût menteur, et l’on ne saurait conclure sans erreur du sentiment religieux de leurs tableaux à la sincère piété de tous les peintres italiens du xve siècle. […] H., la naissance et la nature des génies et des talents nous est inconnue ; nous savons seulement qu’aucune des hypothèses que l’on a émises sur ces lois ne rend compte de tous les faits. […] Un plan d’étude ne saurait, d’ailleurs, constituer une science nouvelle, au vrai sens du mot, et M.
Ne savait-on pas bien, — ceux qui personnellement la connaissaient, — qu’elle était une de Staël encore pour la causerie ; chercheuse d’idéal et trouveuse d’esprit, et qu’elle avait des mots à son service qui n’étaient ni lyriques, ni élégiaques, mais piquants. […] Que de mots de conversation on y trouve, tantôt laissés tomber, tantôt jaillissant de la plume, qu’on ne saurait citer, tant ils sont nombreux ! […] Elle rend compte du carnaval de je ne sais plus quelle année : « Il n’y avait de curieux que le bœuf gras, dit-elle ; il était fleur de pêcher. […] comme il se serait enivré de cette frivolité ravissante, qui paraît ennuyeuse à des écrivains belges, lesquels ont, comme on sait, le droit d’exiger qu’on soit intéressant et grave, et quoiqu’il fût, lui, de race, moitié Belge et moitié Autrichien ! […] Du reste, qui sait ?
Hétérodoxe, le père Didon l’a dit et doit le savoir mieux que moi. […] Qui sait ? […] Sur un être ardent et surchauffé qui, dans tout son livre, ne sait gouverner ni son cœur ni sa main, le culte de la Vierge Marie doit être de la plus grande puissance, non pas en vertu des augustes et surnaturels attributs de la Mère de Dieu, mais en vertu de son sexe même… Les impies de ce temps d’impiété opposent depuis quelques années au Christianisme ce qu’ils appellent le « Marianisme ». […] Dumas et après tout ce qu’on sait de M. […] C’est « qu’une matrice, — je vous demande pardon, mais il faut citer pour instruire, — ne saurait renfermer l’infini ».
Absolu de principes comme tous les esprits qui croient à une vérité, Segretain n’en a pas moins les qualités de l’historien : le calme du regard qui voit, sans sourciller, même ce qui le blesse ; la main droite qui sait dépouiller les faits ; et la ferme qui sait les peser. […] Ce crochet est un mot heureux, car il contient un blâme, — le blâme que mérite toute tortuosité, — mais véritablement les plaisanteries d’un homme à sa maîtresse, avec qui on est toujours un peu fanfaron de vices, ne prouvent rien, et tout ce qu’on sait de la vie de Henri et de sa persistante ambition politique, appuie cette idée du crochet. […] Il prouve admirablement, au contraire, qu’au xvie siècle les novateurs, à commencer par Luther lui-même, ne surent d’abord où aller, voulant une réforme des mœurs, mais tenus en respect par le dogme et l’opinion des peuples qui aimaient encore la « Sainte mère l’Église ». […] Au milieu des raisonnements politiques, appuyés de faits, qui sont le fond de cet ouvrage, évidemment écrit pour des lettrés qui savent ou doivent savoir l’histoire, et où il n’y a jamais le terre-à-terre d’une narration, se dressent, peintes, deux à trois figures, auxquelles l’auteur attache l’éclair qu’il a mis à la figure de Henri IV, ce sensé, qui n’eut jamais, en faisant le huguenot, une seule des passions huguenotes, qui voyait clair en se cachant, et honora toujours l’Église, même quand il l’insultait ! […] Que surtout les ennemis du catholicisme apprennent d’un homme qui ne déclame point une seule fois, qui ne crie point et qui s’est peut-être comprimé le cœur pour ne pas crier, en écrivant ces choses désespérées qui, pour lui, sortent de son livre ; qu’ils apprennent ce que fut ce Sixte-Quint qui aima la France, et même Henri IV, mais qui sut résister à Henri, à la France, à la Ligue elle-même, à l’Espagne, la catholique Espagne, qu’il finit par impatienter, — car, chose curieuse !
n’était pas, en effet, la devise des Américains, que je sache, — à moins que ce fût le jour qu’ils chargèrent leurs fusils contre l’Angleterre. […] … Il est, je le sais, beaucoup d’hommes politiques de ce faible temps, dont l’âme domptée par la matière et tremblant devant elle prend l’énormité pour la grandeur et l’obésité territoriale pour la force. […] C’est un esprit éclairé, doux, et qui sait ? peut-être trop sceptique et trop moderne pour bien écrire l’Histoire, cette suite, non de partis pris, mais de partis à prendre ; car à quoi bon écrire pour l’instruction des autres, si vous augmentez en eux les anxiétés de l’ignorance et les embarras du savoir ? […] Je voudrais définitivement savoir — oui ou non !
Nous n’avons pas su la remplacer. […] Il ne l’a pas fait et nous ne savons pourquoi. […] Seul, en effet, cet enseignement de la tradition, depuis qu’il existe des philosophies, a su tout comprendre et tout expliquer. […] Il sait tout cela comme un de nous, et nous ne lui reprochons ni de le savoir ni de le dire. Dans la splendeur animée du monde catholique, où nous assistons à la vie, les philosophes nous semblent des ombres chinoises, des marionnettes noires qui s’agitent sur une toile blanche tamisée de lumière, et cela nous cause je ne sais quel frémissement de plaisir de les voir se livrer aux affreux amusements de la discorde et se briser des meubles sur leur majestueux angle facial.
… Paul de Musset ne nous apprend pas qu’il est le frère d’Alfred, puisque nous le savions, et, d’ailleurs, cela n’importe pas ! […] … Mais j’en savais plus que cela sur Alfred de Musset, sans avoir recours à son frère ! […] — il n’y a dans cette biographie rien de plus que de ce qu’on sait et ce qu’on ignore. […] Demain, la Postérité s’en va naître, la Postérité qui n’entendra rien aux considérations et aux discrétions d’un monde éphémère, la Postérité qui sait que tout grand poète ressort de l’histoire, et, par conséquent, doit apparaître dans l’histoire avec le cortège de toute sa vie. […] … Vous n’avez pas percé leur mystère, et peut-être ne le pouviez-vous pas… Cependant vous écriviez la Vie d’Alfred de Musset, et ces femmes ont fait sa Vie, comme elles ont fait son bonheur, sa fierté, et, qui sait ?
mais la vie du Christ fut un combat pour que la terre n’appartînt pas aux brigands, et ce précédent les persuade qu’ils ont su concilier le devoir divin et le devoir humain. […] Seigneur, tu sais que je n’aurais pas voulu la guerre, mais que je me suis battu pour faire ta volonté ; j’offre ma vie pour la paix. […] Tu sais combien je les aime : mon père, ma mère et mes frères, mes sœurs. […] Humainement, nul ne saurait trouver comment, en ce métier que nous allons faire, on pourra être fort comme un lion et doux comme un agneau… Qu’importe ? […] On risque d’en faire un humanitarisme, un ascétisme, que sais-je encore ?
On sait que l’invasion des Barbares en Occident fut, dans cette partie de l’univers, l’époque d’une destruction presque générale ; on sait que l’Europe et l’Afrique furent ravagées. […] On peut lui reprocher, sans doute, de n’avoir pas en assez d’austérité dans ses mœurs, et sa cour était plus celle d’un prince que d’un pontife ; mais le protecteur de Raphaël, de Michel-Ange et du Bramante, l’ami du Trissino et du Bembo, celui qui cultiva les lettres en homme de goût, et sut les protéger en souverain, mérita l’honneur des éloges publics. […] Elle passa longtemps pour avoir su régner, comme son père avait su combattre. […] Amie et disciple de Descartes, liée avec tous les savants de l’Europe, mécontente des intrigues et des petites passions qui trop souvent entourent les princes, on sait combien elle mettait l’art de s’éclairer, au-dessus des étiquettes et des cérémonies des cours. […] On sait que de son vivant même elle trouva des censeurs ; les femmes, en France, lui reprochèrent de n’avoir point les manières et les agréments de son sexe ; les protestants, d’avoir changé de religion ; les politiques, d’avoir quitté un trône ; tous ceux qui avaient quelque humanité, d’avoir pu croire que sa qualité de reine pût autoriser un assassinat : mais elle fut l’objet éternel des hommages des savants et des gens de lettres.
On sait qu’il procède presque toujours par antithèses et par contrastes symétrisés. […] Il faut en convenir, cette marche est loin de celle de Bossuet : on a souvent comparé ces deux hommes ; je ne sais s’ils furent rivaux dans leur siècle ; mais aujourd’hui ils ne le sont pas. […] On sait que le président de Lamoignon fut aussi célèbre par ses connaissances que par ses vertus : ce fut sa seule brigue pour parvenir aux places. […] Fléchier avait été l’ami du duc de Montausier : « Ne craignez pas, dit-il, que l’amitié ou la reconnaissance me prévienne ; vous savez que la flatterie jusqu’à présent n’a pas régné dans mes discours. […] On sait ce qu’il dit au grand Dauphin, après avoir achevé son éducation.
Le peu que nous savons de la vie d’Homère nous le montre luttant partout avec le malheur. […] Quelle source de richesses poétiques ne sait-il pas puiser dans cette simple fable ! […] S’il eût donné quelques années de la sienne à son ouvrage, combien ne l’eût-il pas su perfectionner ? […] On ne saurait mieux personnifier le souvenir qui excite la vengeance d’un fanatique. […] « Son étroit Océan saurait-il m’émouvoir ?
Qu’il le sache au cas où il n’en serait rien. […] Je m’étais, je ne sais pourquoi, figuré le poète tout autre. […] On sait que le mot et l’idée de liberté décuplent le génie de Victor Hugo. […] l’a-t-il bien su lui-même ? […] Quant à ses ennemis de lettres, il ne saurait en avoir que de sots ou d’ignorants.
Dieu sait pourtant si je le suis ! […] On sait comment se termina la consultation. […] En fait de ruses et de ficelles nous en savons beaucoup plus qu’on n’en a jamais su. […] Il sait que le monde est petit. […] La femme cède ou se dérobe devant l’homme qui sait vouloir ; l’homme cède ou se dérobe devant la femme qui sait aimer.
Il sait tout ; il ne jouit plus de rien. […] Seulement il ne savait pas, et il est parfois difficile pour le lecteur de savoir ce à quoi il aspirait. […] Là encore, sans savoir, sans raisonner, sans étudier, ils voient juste et loin. […] L’auteur de Mademoiselle de Maupin savait ce qu’il voulait et le trouvait quelquefois ; l’auteur de Madame Bovary croyait le savoir et l’ignorait en somme d’une manière absolue. […] On sait ce qu’en pensèrent les romantiques, et en particulier M.
On ne sauroit se dissimuler qu’il les défigure le plus souvent par une touche seulement nerveuse, lorsqu’elle devroit avoir ce moëlleux d’expression, cette douceur d’harmonie, cette vivacité de coloris, le vrai charme du Cygne de Mantoue : mais, comme l’a dit Horace, Ubi plura nitent in carmine, non ego paucis Offendar maculis. On sait que M. […] Ses Observations en général nous ont paru très-judicieuses, mais un peu trop séveres ; car si, comme il le dit lui-même dans un Ouvrage qu’il a donné depuis, les anciens Poëtes ne sauroient jamais être traduits que très-difficilement & toujours très-imparfaitement, on doit avoir de l’indulgence pour un Traducteur qui a su faire passer dans notre langue une partie des beautés de son original.
Descartes possédoit, dans un degré supérieur, l’art du raisonnement & celui d’en trouver les principes, le talent d’analyser les idées, d’en créer de nouvelles & de les multiplier par une méditation profonde ; talent unique & sublime qu’on ne peut devoir qu’à la Nature, que le travail & l’étude peuvent aider quelquefois, mais qu’ils ne sauroient donner ni suppléer. De tous les traits de génie qui sont partis de ce Grand Homme, celui que les vrais connoisseurs jugent le plus digne de l’immortaliser, est l’application qu’il a su faire de l’Algebre à la Géométrie. […] Si son génie inventeur ne le mit point à l’abri des méprises, il sut du moins, comme Icare, se sauver du labyrinthe avec les ailes qu’il se fabriqua, & ses erreurs mêmes sont devenues des signaux propres à diriger ses successeurs. […] Personne ne sauroit contester à Descartes d’avoir le plus profondément connu & le plus clairement dévoilé ce qu’on peut appeler la physique de l’ame.
Car nous avons commencé, et nous le savons, et nous savons que ces vérités ont toujours été. […] Mais il y a des esprits faibles et présomptueux qui ne savent pas aller jusque-là ou ne savent pas s’y arrêter. […] Je saurai tout alors, mais à ce prix que je ne saurai rien de ce que je saurai. […] Le poète sait qu’il y a dans le fond de l’âme humaine je ne sais quelle puissance merveilleuse de désintéressement et de dévouement. […] Chacun sait qu’il est libre, quand il sait qu’il est le maître de son action, qu’il peut la commencer, l’arrêter ou la continuer à son gré.
On ne saurait trop le dire (« Le Temps », 20 Sept. 86.) […] C’est cela que je voudrais savoir, et André Ghil ne le dit pas. […] Le « Mercure de France » sut mieux que lui saisir l’heure. […] Je sais. […] « On sait que quelques littérateurs ont offert un Banquet à M.
Pour obtenir ce résultat, les instituts physiologiques de l’étranger ont su s’imposer des sacrifices. […] Personne ne sait ou ne s’occupe de savoir si Harvey, si Haller étaient spiritualistes ou matérialistes ; on sait seulement qu’ils étaient de grands physiologistes, et leurs observations ou leurs expériences seules sont parvenues jusqu’à nous. […] L’expérience ne saurait les atteindre ; l’observation ne saurait les prédire. […] On sait que le sang ne saurait se charger d’une quantité considérable de chlorure de sodium, par exemple : l’excédent, à partir d’une certaine limite, est éliminé par les urines. […] Tout le monde sait, par exemple, que M.
Être éloquent sur des sujets difficiles et sérieux, de manière à plaire à la majorité de quarante membres qui pensent différemment sur toute chose et qui particulièrement ne sauraient être d’accord en matière de goût, c’est à peu près impossible. […] , Qui prends, qu’on rie ou bien qu’on pleure, Lançant tes traits sans savoir où, Les dieux à jamais, l’homme une heure ! […] que cette traduction ne rendrait pas fidèlement le cri, en y joignant je ne sais quelle tournure bourgeoise : mais ici c’est gratuit : il y a dans le texte malheureuse mère ! […] Je sors de chez le Génie, et je ne puis résister à l’envie de vous faire savoir que j’ai été assez content de lui. […] Nous ne savons l’effet que produisent de près ces sortes de révélations : il est possible qu’elles frappent moins des personnes qui vivent de longue main dans les coulisses.
Stanley sont, à aller au fond des choses, des entreprises commerciales dont le bénéfice est, je le sais, à longue échéance, ce qui leur communique une certaine beauté ; mais enfin les actes, pris en eux-mêmes, sont ici fort supérieurs aux pensées. […] On se dit : « Assurément, ce journaliste ne veut pas nous tromper ; mais qui sait s’il ne se trompe pas lui-même et si, dans son désir de frapper fort et de nous étonner, il n’arrange pas un peu ses souvenirs, sans le savoir ? […] Une pareille réflexion, ainsi placée et amenée, a je ne sais quoi d’antisincère, d’automatique, de mécanique, qui devient presque plaisant. Voilà quelques-unes des raisons (et je laisse de côté le caractère de l’homme) qui font que, tout en admirant ce voyageur extraordinaire, je ne saurais aller jusqu’à l’amour ni à la confiance.
Et dès lors, il est bien à l’aise ; il sait pour qui il doit être, et contre qui, toujours et quoi qu’il arrive. […] Je sais que de bons nigauds de bourgeois les ont quelquefois comparés aux disciples de Jésus et aux doux Ébionites. […] Tout en présentant au prolétariat un idéal qui ne saurait être atteint que par le sacrifice volontaire et le progrès moral de chacun et de tous, ils n’exigent point de leurs clients ce perfectionnement intérieur et, bien entendu, ne s’y obligent point eux-mêmes. […] Car nous avons beau savoir que les fauteurs de révolte ont toujours participé largement de l’égoïsme contre lequel ils s’insurgeaient ; que, si la justice et la charité appellent quelquefois les révolutions, c’est la haine et l’envie qui les accomplissent, et que, par exemple, ce sont les meneurs de grèves qui, nés capitalistes, eussent été les plus durs patrons : il semble parfois que, les révolutions faites, il en revienne tout de même quelque chose, au bout d’un certain temps, aux résignés, aux humbles de cœur, bien qu’elles n’aient été faites ni par eux ni même, au fond, pour eux ; et il arrive ainsi que les violents et les féroces paraissent finalement avoir travaillé pour la justice… Ou peut-être que je m’abuse, et que le bénéfice humain acquis par des moyens révolutionnaires eût pu l’être, et mieux, par un progrès uniquement légal et pacifique. […] Je ne sais.
Il ne sait pas et surtout il ne veut pas s’accommoder aux choses. […] Il savait la métrique des vers anglais. […] De plus, comme Stendhal, il savait les caractères et contait bien. […] On sait gré à l’artiste de l’illusion qu’il nous donne. […] Il faut apprendre tant de choses, pour savoir passablement quelque chose !
En commençant cette réimpression, nous pouvions craindre d’avoir trop penché pour l’enthousiasme ; en la terminant, un scrupule contraire nous vient, et nous aurions voulu, dans plus d’un cas, avoir mieux su tempérer l’éloge, de manière à ne jamais paraître le retirer et à n’avoir point à enregistrer les retours de nos jugements après les écarts. […] que du moins les poëtes le sachent : quels que soient les ravissements et les prudences de l’âge mûr, c’est d’eux encore que nous nous préoccupons le plus. […] Nous donnerions toujours bien des choses, et (qui sait ?) la critique elle même tout entière peut-être, pour savoir rouvrir la source de quelques élégies adorées.
Je ne le pense pas, ni Richepin., qui sait le prix d’une œuvre antique. […] Elle est toute psychologie ; elle sait pénétrer et exprimer les caractères. […] — Bizarre, je ne sais. […] Verlaine fut peut-être le premier à le savoir. […] Un grand savoir et la plus heureuse mémoire ont permis à M.
Il me suffit de recueillir l’eau sortie du vase plein et de la peser, pour savoir d’avance le poids qu’a perdu le corps plongé. […] Or, tous ces cas s’accordent en un point, à savoir que l’objet qui se couvre de rosée est plus froid que l’air qui le touche. […] Nous pouvons maintenant répondre à la question primitive et savoir lequel des deux, du froid et de la rosée, est la cause de l’autre. […] Reste à savoir quelle ligne il a tracée dans ce parcours. […] Mais leur valeur dépend de leur origine ; il est donc essentiel de savoir d’où elles naissent et comment elles se forment.
On ne peut donc savoir s’il ne se produit pas des phénomènes vraiment analogues à l’aimantation d’un objet. […] — On sait que la suggestion peut être exécutée après le réveil, « à échéance ». […] Janet et Gibert ne savait si c’était le premier ou le second qui l’avait endormi. […] Or, on sait que les images qui constituent le langage intérieur ne sont pas les mêmes chez tous les individus. […] Pierre Janet ne savait pas lui-même exactement où son frère avait voulu se brûler : c’était bien à cette place-là.
Lui ayant montré quelques modèles que j’avais faits à Florence, chez Salimberi, mon travail lui fut agréable, et il dit à un garçon qu’il avait avec lui, comme moi Florentin, appelé Gianotto Gianotti : Il est de ces Florentins qui savent, et toi de ceux qui ne savent pas ! […] Hé bien, sachez, lui dis-je, que si j’ai su me servir de mes outils pour faire les ouvrages que vous m’avez commandés, je saurai me servir de mon épée pour me les faire payer. […] Depuis, j’écrivis mon songe à mon père, qui faillit en mourir de joie, et qui, quelque temps après, me fit savoir qu’il avait fait un songe tout semblable. […] « Le châtelain voulait toujours savoir ce que je faisais. […] Il trouvait que j’étais mauvais compagnon de voyage, attendu que j’avais su me défendre ; et moi je le lui rendais, parce qu’il ne me fut d’aucun secours.
Vous savez que Napoléon portait habituellement un uniforme vert sombre. […] sait-il ce qu’il veut et ce qu’il peut ? […] Je saisis les mains de Goethe ; mais je ne sais ni ce que je lui dis ni ce qu’il me répondit. Je sais seulement qu’il était très cordial. […] On ne sait où l’on abordera, mais on est sûr d’aborder.
Il savait dès lors (sans parler des deux langues anciennes) l’allemand qu’il possédait à fond, plus l’anglais et l’italien ; et ces diverses langues, il les savait assez, remarquez-le, pour écrire dans chacune et pour y composer même des vers. […] Du véritable Hippocrate, à le prendre dans sa vie, si l’on retranche tout ce que la légende et la fable y ont ajouté, combien on sait peu de chose ! […] Savez-vous que de tels hommages sont des épitaphes en lettres d’or ? […] Comme les savants du xvie siècle, il sait tout, et il fait de tout. […] Il n’est pas un point que vous désiriez savoir, sur lequel il ne puisse vous renseigner.
Elle savait mon désir de connaître Balzac. […] …” (Il se savait le maître chez son grand-père.) […] Il ressemble à l’enfant qui a tant de paroles à dire qu’il ne sait par où commencer. […] Nos amis l’ont admiré ici, et tu sais qu’ils ne me trompent pas ! […] Rien n’est plus difficile que de percer le mystère des voyages de Balzac ; ce que j’en sais, je ne le sais que de lui-même, longtemps avant l’événement qui dénoua par un trop court mariage le nœud de sa vie.