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1286. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Un fantôme surgissant entre les candélabres du chevet royal, ébranlait ou retenait des armées ; des têtes de princes et de chefs tenaient au signe de défiance qu’ébauchait son geste obscur dirigé vers elles. — Cyrus fut sur le point de faire tuer Darius qui n’était alors que le fils d’Hystaspe, parce qu’il lui apparut pendant son sommeil, ayant aux épaules deux ailes dont l’une ombrageait l’Asie et l’autre l’Europe.

1287. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

La phrase du nommé Massillon : « Ses opinions n’avaient pas à rougir de sa conduite », est acquittée par Flaubert et Gautier, mais la phrase de Lamartine : « Il pratiquait l’équitation… ce piédestal des princes », est condamnée sans appel.

1288. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

Nous voilà, je crois, propriétaires d’une maison que nous avons vue par hasard, ces jours-ci, au Parc des Princes, une maison bizarre, presque cocasse, ressemblant à une petite maison d’un sultan de Crébillon fils, mais qui nous a charmés, ensorcelés par son originale étrangeté !

1289. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Tu rends la honte visible par l’horreur, tu forces l’ignominie à détourner la tête en se reconnaissant dans l’ordure, tu montres qu’accepter un homme pour maître, c’est manger le fumier, tu fais frémir les lâches de la suite du prince en mettant dans ton estomac ce qu’ils mettent dans leur âme, tu prêches la délivrance par le vomissement, sois vénéré !

1290. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Tandis que Victor chante en vers le sacre du roi, il publie, en prose, La vie anecdotique du comte d’Artois, aujourd’hui Charles X : « Aucun prince ne fut plus séduisant que le comte d’Artois… il est rempli de grâce, de franchise, de noblesse, etc. » et cela continue ainsi pendant des dizaines de pages.

1291. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

De là, plus refoulé que jamais par la vengeance vers le parti de l’empereur, il ne cesse d’animer ce prince contre sa patrie et de le pousser de la main à l’oppression de Florence.

1292. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Avez-vous de ce temps conservé la mémoire, Lamartine, et ces vers au prince des proscrits, Vous souvient-il encor qui les avait écrits ?

1293. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Cette sinistre ruine est pleine encore des souvenirs des malheurs et des amours de ce prince ottoman avec la belle fille de son geôlier.

1294. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

C’est dans le Léon X qu’une grande justice est rendue à Jules II, dont l’épée a sauvé la nationalité italique, et qui, comme prince temporel, avait le droit de la tirer.

1295. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

On doit également à des Essars une traduction de l’Horloge des princes, d’Antonio de Guevara, où La Fontaine devait prendre un jour son Paysan du Danube : elle est datée de 1561. […] Attaquée de tous les côtés à la fois, par les princes temporels et par les humanistes, par Henri VIII autant que par Érasme ; exposée du dehors à toute la fureur des haines populaires contre la domination ecclésiastique ; ébranlée au dedans — c’est Bossuet qui le dit dans son Histoire des variations — par ses propres désordres, il s’agissait de savoir ce qu’il adviendrait de la religion même : si elle continuerait de retenir plus longtemps le pouvoir qu’elle avait exercé sur les imaginations du moyen âge ; et si l’on sauverait enfin, de la ruine qui menaçait le dogme, les débris de la morale chrétienne. […] Fénelon, à la fin du siècle, n’en peut contenir son indignation ; dans des lettres et dans des Mémoires qu’il fait passer à Rome par l’intermédiaire du père Le Tellier, confesseur du roi — et qui ressemblent à des notes ou à des rapports de police, — il dénonce nommément les personnes : princes et princesses du sang, cardinaux, évêques, magistrats, et réclame contre elles, pour en finir, des mesures de violence20. […] Mais, dans cette cour où Louis XIV, à peine émancipé de la tutelle de sa mère, promenait son caprice de sultane en sultane et laissait sa convoitise s’égarer jusque sur la femme de son frère ; où toutes et tous, autour de lui, jeunes et ardents comme lui, ne respiraient, à son exemple, que la galanterie, que l’amour, que la volupté ; où le sévère Colbert lui-même se faisait le ministre des plaisirs autant que des affaires du maître, il n’y avait pas, il ne pouvait pas y avoir d’« hypocrites » ni de « faux dévots », par la bonne raison que la dévotion n’y menait personne à rien ; qu’il eût donc été non seulement inutile, mais imprudent, mais dangereux de la feindre ; et qu’à moins d’y être obligé par son métier de confesseur ou de prédicateur, on eût été suspect, en n’imitant pas la conduite du prince, de la blâmer. […] Nos troubles l’avaient mis sur le pied d’homme sage, Et pour servir son prince il montra du courage.

1296. (1885) L’Art romantique

Il m’est arrivé plus d’une fois, en le regardant, de rêver des anciens souverains du Mexique, de ce Montézuma dont la main habile aux sacrifices pouvait immoler en un seul jour trois mille créatures humaines sur l’autel pyramidal du Soleil, ou bien de quelqu’un de ces princes hindous qui, dans les splendeurs des plus glorieuses fêtes, portent au fond de leurs yeux une sorte d’avidité insatisfaite et une nostalgie inexplicable, quelque chose comme le souvenir et le regret de choses non connues. […] L’observateur est un prince qui jouit partout de son incognito. […] Tantôt l’Empereur passe des revues, lancé au galop de son cheval et accompagné d’officiers dont les traits sont facilement reconnaissables, ou de princes étrangers, européens, asiatiques ou africains, à qui il fait, pour ainsi dire, les honneurs de Paris. […] En descendant sous terre, Vénus s’est rapprochée de l’enfer, et elle va sans doute, à de certaines solennités abominables, rendre régulièrement hommage à l’Archidémon, prince de la chair et seigneur du péché. […] L’ordre impérial, qui fait tant d’honneur au prince, et dont on peut le remercier sincèrement, je crois, sans être accusé de courtisanerie, a ameuté contre l’artiste beaucoup d’envieux et beaucoup de ces badauds qui croient toujours faire acte d’indépendance en aboyant à l’unisson.

1297. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Une cuisinière reçoit et expédie plus de lettres qu’autrefois un professeur de faculté, et un petit boutiquier voyage plus, voit plus de pays et de peuples, que jadis un prince régnant. […] C’est une sorte de ballade qui raconte, en quatorze strophes de quatre vers, l’histoire fantastique de dix filles de roi dont l’une, préférée aux neuf autres, est magnifiquement vêtue, nourrie de mets délicieux, mollement couchée et distinguée par un beau prince, tandis que ses sœurs restent délaissées ; au lieu, toutefois, de trouver le bonheur aux côtés du prince, elle devient profondément malheureuse, tellement qu’elle désire la mort. […] Maintenant arrive le jeune prince ; il choisit la princesse et dédaigne les neuf autres.

1298. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Je dois vous dire que le foyer de l’Opéra de Paris est le salon de MM. les princes de la littérature. […] M. le prince de la Moskowa, un des plus forts pianistes amateurs de France, et Méry, l’un des hommes les plus spirituels du monde, étaient là.

1299. (1925) Proses datées

J’ai là sous les yeux ses divers brevets et commissions ; j’ai aussi sa radiation de la liste des Emigrés, son « certificat d’amnistie » comme l’on disait, car il émigra, servit à l’armée des Princes et ne rentra en France qu’en 1802. […] Je ne sais trop comment les passa Jean-Philibert, sinon que, émigré, il fit la campagne de l’armée des Princes. […] En émigration, il retrouva son frère Ternant à l’armée des Princes.

1300. (1900) Molière pp. -283

» C’est ainsi que l’ont entendu beaucoup de commentateurs, c’est ainsi que l’a entendu une personne très peu hostile à Molière, et qui l’avait même patronné de sa faveur, le prince de Conti, qui avait été un des chefs de la Fronde, et que le coadjuteur de Retz avait défini un « zéro, qui ne multipliait que parce qu’il était prince du sang40… », définition injuste, car, s’étant fait homme de retraite et de méditation à la fin de sa vie, le prince de Conti a écrit contre la comédie et en particulier contre Molière un traité qui n’est pas sans mérite : voici comment il s’exprime au sujet de Dom Juan dans ce traité : Y a-t-il une école d’athéisme plus ouverte que le « Festin de pierre », où, après avoir fait dire toutes les impiétés les plus horribles à un athée qui a beaucoup d’esprit, l’auteur confie la cause de Dieu à un valet, à qui il fait dire, pour la soutenir, toutes les impertinences du monde ? […] CÉSAR Tu as fait des ducs et des princes dans un temps où ces titres avaient perdu leur ancienne valeur. […] Mettez une grisette dans le salon d’une duchesse, elle étonnera des princes du sang par la majesté de ses attitudes ; et, au bout de trois mois, il n’y aura plus que l’orthographe, écueil éternel des blanchisseuses, à quoi l’on reconnaîtra son origine.

1301. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Diderot l’avoue lui-même dans ce mot qui lui échappe : « Le seul baume à notre servitude, c’est, de temps en temps, un prince vertueux et éclairé. […] Il s’agit, ou de réserver, en cas de mort du roi, la régence à la duchesse d’Orléans, ou de la réserver au prince le plus proche du trône dans l’ordre de succession établi par la charte. […] Mais il « affirme qu’à ses yeux, il y a plus de force dans une régence de femme avec un enfant, se livrant aux pouvoirs nationaux avec confiance, que dans la régence d’un prince jeune, actif, militaire… ». — Et puis il reproche à ceux qui veulent réserver la régence à un prince de tout sacrifier à la « force dynastique », de tout faire pour elle, de « nous jeter trop loin dans le régime de force dynastique ». D’abord il y a contradiction ; et, « s’il y a plus de force dans une régence de femme que dans une régence de prince », c’est contre la régence de femme que Lamartine devrait être.

1302. (1905) Propos littéraires. Troisième série

La postérité revient aux sacrifiés avec une foule de bons et de mauvais sentiments, mélange qui se retrouve à l’origine de presque toutes nos actions, avec un souci de la justice, une saine et noble curiosité, et aussi un malicieux désir de faire pièce un peu à ceux qui ont trop triomphé, aux victorieux authentiques, aux princes consacrés de la littérature. […] Il exprimait, non pas les sentiments les plus secrets et les plus intimes du poète, mais les sentiments les plus généraux, au contraire ; il célébrait les louanges des grands, des princes, des rois, les grandeurs de la nation, les charmes de la paix. […] Entre deux études d’histoire sociologique, ou d’histoire diplomatique, ou d’histoire religieuse, M. le duc de Broglie s’est amusé à écrire une étude sur Malherbe, persuadé que si, comme l’assurent les princes de la critique contemporaine, il doit rester plus de vers de M.  […] Rentré chez eux, le marmot fut gâté comme un prince. » — Le texte de la Revue portait : « Le marmot, quoique à plaindre, fut gâté comme un prince ». — Flaubert a biffé : quoique à plaindre, qu’en effet il m’est impossible de comprendre.

1303. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

— L’intérêt de l’Etat est de n’avoir qu’un roi Qui, d’un ordre constant gouvernant ses provinces, Accoutume à ses lois et le peuple et les princes. […] D’ailleurs, tu sais qu’Hémon adorait la princesse Et qu’elle eut pour ce prince une extrême tendresse. […] Mlle Desprès a été bonne au premier acte, excellente, mais là vraiment excellente, au second, surtout dans le grand couplet : « Oui, prince, je languis… Se serait avec vous retrouvée ou perdue. » Là elle m’a rappelé Sarah Bernhardt à trente ans, et, vous savez, Sarah à trente ans dans le rôle de Phèdre, rien au monde, et non pas même M.  […] « Prenez toutes les lettres d’amour du monde, dit un personnage de Meilhac et Halévy, vous n’y trouverez pas autre chose. » Aricie, pressée de répondre, répond en effet, en jeune personne bien élevée : Partez, prince, et suivez vos généreux desseins, Rendez de mon pouvoir Athènes tributaire.

1304. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Et son mari ajouta qu’il n’admettait au gymnase que des étrangers de distinction, des héritiers de grandes familles, des nobles, des princes. […] Ses états de services en Turquie n’ont jamais été bien clairs dans les luttes de Méhémet-Ali et du sultan, et je crois qu’il s’y embrouillait un peu lui-même, car il servit alternativement ces deux princes avec une égale bravoure et une égale sincérité, Par hasard, il se trouva précisément du côté d’Ibrahim lorsque celui-ci défit les Turcs à la bataille de Konieh ; mais, emporté dans cette fameuse charge à fond qu’il commandait et qui décida de la victoire, mon oncle infortuné eut la disgrâce de tomber blessé aux mains des vaincus. […] C’est aussi dans cette ville que le soir, réunis dans un salon, Mme de Gontaut-Biron, gouvernante du duc de Bordeaux, nous dit ce mot plein de sens et d’esprit : « Si, le trente Juillet, je vous avais apporté le jeune prince royal à l’Hôtel de Ville et que je l’eusse mis sur les genoux du général La Fayette, qu’auriez-vous fait ?

1305. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Maxime Odiot est un prince déguisé, « beau, bien fait, habile à tous les exercices du corps et de l’esprit », comme ceux des récits de Perrault. […] Aussi les romans-feuilletons sont-ils pleins de ducs et de princes auxquels on prête justement les traits qu’en leur imagination les lecteurs de romans-feuilletons attribuent aux ducs et aux princes. […] Il sait bien au surplus qu’il n’appartient pas à un prince de déterminer le courant d’esprit qui entraîne les écrivains, et que le second empereur, s’il s’était essayé à cette tâche, y aurait échoué tout de même qu’a fait le premier.

1306. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

J’ai beau lire les témoignages des contemporains et même ceux des modernes, me répéter qu’en son temps il fut le prince des poëtes, que son Épître d’Héloïse à Abeilard fut accueillie par un cri d’enthousiasme, qu’on n’imaginait point alors une plus belle expression de la passion vraie, qu’aujourd’hui encore on l’apprend par cœur comme le récit de Théramène, que Johnson, ce grand juge littéraire, l’a rangée parmi « les plus heureuses productions de l’esprit humain », que lord Byron lui-même l’a préférée à l’ode célèbre de Sapho.

1307. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Comme les meilleurs esprits se préoccupaient jadis de « l’institution » du prince, nous devons travailler à nous donner un souverain raisonnable.

1308. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Que ses parents aient été, jadis, les nobles princes, ou les serfs des glèbes, le Sage mènera la vie de sagesse, la seule vie de l’Homme.

1309. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Un bel et noble prince conquérant par ses forces, ou par l’aide de quelque dieu, la blonde princesse enchantée : cette histoire valait, pour vivre en ces premiers esprits, ce que valent aujourd’hui pour nous les œuvres des réalismes les plus subtils.

1310. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Personnages entrans, sortans, parlans, comme sont entrés, comme sont sortis, comme ont parlé sur les planches de notre petit Théâtre, tant d’Empereurs ; d’Impératrices, de Rois, de Reines, de Princes, de Princesses, de Consuls, de Capitaines, de Ministres, & surtout de Confidents & de Confidentes ; en somme tous petits monstres qui font rire de pitié, & qui, contre les loix de la Nature, s’engendrent les uns des autres, &, fidèles à leur race, ne dégénèrent qu’imperceptiblement. […] Quelquefois un Auteur Tragique (ou soi-disant tel) prend, sans façon, deux ou trois pièces Grecques pour en composer une à sa fantaisie, sans avoir recours à la pénible invention ; il abbat une tête qui lui déplaît, pour en coller une autre sur le tronc de tel personnage ; il brouille les parentés des descendans d’Atrée & d’Œdipe, sans craindre l’animadversion de ces pauvres Princes décèdés.

1311. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Quand on n’est ni prince, ni duc, ni évêque, ni moine, ni ministre, ni jurisconsulte, ni homme politique, ni même homme du monde, mais tout simplement un lettré, il est aussi difficile d’entrer à l’Académie qu’à un chameau ou à un câble de passer par le trou d’une aiguille. […] Aussi « le prince des critiques » était en ce temps, et l’est encore, une périphrase courante comprise de tout le monde pour désigner Jules Janin, comme « le plus fécond de nos romanciers », signifiait Balzac. […] Le Médecin de campagne a été acheté par Son Altesse royale le duc d’Orléans ; ce n’est pas la moindre richesse de la charmante galerie de tableaux modernes qui décorent les appartements du prince, et la toile de de Laberge tient parfaitement sa place au milieu des Cabat, des Decamps, des Rousseau, des Jadin et des Marilhat, etc. […] Quant aux rafraîchissements, ils seront remplacés par des peintures murales qu’on demandera aux artistes amis ; cette magnificence vaudra bien à coup sûr quelques méchants verres d’eau chaude mêlée de thé et de rhum : faire peindre un salon exprès pour une fête, c’est une galanterie digne de princes italiens ou de fermiers généraux, et qui nous couvrira de gloire.

1312. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Roger Ballu est bon prince, autant que généreux inspecteur, il consentit à le donner au monde. […] C’est l’histoire d’une petite princesse, fille de roi, fiancée à un prince, fils de roi, et qui, après une suite d’incroyables malheurs, meurt étranglée par une méchante reine. […] La princesse Maleine est morte, étranglée par la reine Anne, et le vieux prince, Hjalmar, a été forcé par sa femme d’assister à l’étranglement et d’y aider.

1313. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

* Silvain a donné sur le Théâtre-Royal une représentation de mon Iphigénie, devant les princes et le Tout-Athènes élégant. […] Le prince arrive devant le perron du palais de sa fiancée. […] — Prêtres, et vous chantres, allez dire au fossoyeur de creuser une fosse bien longue, une fosse bien large, une fosse pour deux, — reprend le prince.

1314. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Si dans Jehan de Saintré on trouve un long intermède de caractère pédagogique qui nous rappelle assez ennuyeusement le gouverneur de princes qu’était l’auteur, on rencontre avec une surprise plus agréable dans la Salade une parenthèse qui nous fait pressentir, bien qu’il s’y montre moins alerte et beaucoup plus réservé, le conteur facétieux des derniers jours. […] Il a composé ce livre pour l’éducation du jeune prince dont il était alors gouverneur et auquel il l’a dédié, Jean de Calabre, fils du roi René. […] Ce qui en fait le plus grand intérêt, c’est que, sous le nom du prince indien Joasaph, l’auteur raconte en réalité l’histoire légendaire du Bouddha, devenu sous sa plume un ascète chrétien converti de l’idolâtrie à la vraie religion par un certain Barlaam.

1315. (1900) La culture des idées

Stéphane Mallarmé fut le prince de ce royaume ironique et presque injurieux, si le mot lui-même avait été compris et dit selon sa vraie signification. […] L’empereur ne se couronna pas dans l’ombre de son oratoire ; il se couronna devant toute la terre et devant les princes de toute la terre, disant ainsi que, premier juge de sa propre gloire, il n’en était que le premier juge, et non pas le seul. […] Ceux-ci chasseront leurs nombreux princes… les douanes seront supprimées, etc.” » 98.

1316. (1888) Portraits de maîtres

Ce poème établit un litige entre Lamartine et un prince du sang qui devait être roi, le duc d’Orléans, le futur Louis-Philippe. […] Qui se serait alors douté dans la cathédrale de Reims que ce Lamartine, illustre en tant que poète, mais obscur dans l’État, apprenti diplomate, hier simple garde du corps, modeste assistant d’une cérémonie où Chateaubriand était l’un des douze pairs, serait à vingt-trois ans de distance le successeur provisoire mais utile et glorieux de ce roi et de ce prince du sang, que ce petit gentilhomme maçonnais deviendrait l’héritier momentané de quatorze siècles de monarchie, d’un interrègne républicain, d’un intermède impérial et de deux périodes de royauté constitutionnelle. […] dans un esprit constant de bonté, de justice, de sympathie entre les hommes, de paix entre les nations, d’absolu dévouement au génie et à la gloire de la France, de confiance filiale envers cette Révolution alors si incontestée, même parmi les conservateurs, qu’un prince royal en mourant ne craignait pas de recommander à ses fils d’en être « les serviteurs exclusifs et passionnés ».

1317. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Enfin Shakespeare ne craignait pas de mettre en scène les brutalités de la populace, Caliban à côté d’Ariel, le fossoyeur à côté d’Hamlet, les bouffons à côté des héros, tandis que Corneille et les tragiques du grand siècle, n’avaient le droit de faire parler que les rois, les princes, les généraux, et leurs courtisans. […] Ce qui l’intéresse ce sont les actions héroïques et surprenantes, les héros et les princes, les grands noms et les grands mots.

1318. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Beauzée Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL Beauzée, articles de l’Encyclopédie FORMATION Formation (Grammaire) FORMATION, s.f. terme de Grammaire, c’est la maniere de faire prendre à un mot toutes les formes dont il est susceptible, pour lui faire exprimer toutes les idées accessoires que l’on peut joindre à l’idée fondamentale qu’il renferme dans sa signification.

1319. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Dès vingt-deux ans, Dryden, le prince de la littérature, le loue magnifiquement.

1320. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Achille fait préparer pour son hôte un lit recouvert de riches tapis et de moelleuses couvertures sous le vestibule de sa tente, de peur que quelques-uns des princes, en entrant pour tenir le conseil la nuit dans sa tente, ne reconnaissent Priam et n’avertissent Agamemnon.

1321. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

« Si on admire ces ministres qui, dans les monarchies absolues, savent enchaîner longtemps la faiblesse du prince, l’instabilité de la cour, et régner au nom de leur maître sur un pays asservi, quelle admiration ne doit-on pas éprouver pour un homme dont la puissance, établie sur une nation libre, a duré vingt années !

1322. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Bossuet lui-même n’était pas homme public à la mesure de Cicéron ; plus libre que l’orateur romain comme orateur, il n’avait à lutter ni contre les tumultes du sénat, ni contre les démagogues, ni contre la tyrannie de César, ni contre les assassins d’Antoine ; il n’avait qu’à servir un roi, à ménager en pontife habile le prince et sa conscience, à mourir sur les escaliers de Versailles en sollicitant pour un indigne neveu la continuation des faveurs d’Église conquises par son propre génie de théologien et d’écrivain.

1323. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Ce qu’il a combattu et haï dans la République, ce ne fut jamais la République, mais l’impiété : et, quand il appelait de ses vœux Henri de Bourbon, il n’exigeait point pour ce prince le titre de roi.

1324. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

En les donnant, le prince s’est excusé du mauvais état de ses armes, disant que ses amis s’en servaient, à Paris, pour couper les bouchons de Champagne.

1325. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Le prince des Sept : celui que vous autres vous appelez l’orgueil. […] Comme je suis riche et que j’ai le louis facile, mes camarades de « haute noce » — des princes roumains, des négociants de Chicago, des La Trémoille et des boursiers israélites, c’est-à-dire le Tout-Paris, — déclarent, avec indulgence, que je suis « un drôle de type ».

1326. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Plus proche, les maisons du Parc des Princes, de Billancourt, toute la bâtisse jusqu’à la Seine, détachée en violet sur des bouquets d’arbres pâles, et qu’on dirait sillonnée, là où le soleil frappe les ardoises, de petits cours d’eau brillantée. […] Lundi 14 novembre Me promenant dans la ruine du bois de Boulogne, j’ai la curiosité de voir les maisons du Parc des Princes.

1327. (1888) Poètes et romanciers

Serait-ce, par hasard, d’avoir inventé en sa faveur une parenté lointaine avec Mlle de Porhoët, cette vieille descendante des rois de Gaël, qui lui laisse en mourant une fortune de prince du sang ?

1328. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Le xviiie  siècle voulait dater notre poésie de Charles d’Orléans, parce qu’il avait été prince : mais Charles d’Orléans ne vaut ni Gringoire ni Villon. […] » Après tout, les ouvriers valent les princes et ils dépensent plus de génie pour conquérir l’existence qu’il n’en faut pour en jouir librement : « Cette diversité prodigieuse d’industrie, de vues, de raisonnements, nous paraîtra cent fois plus piquante que les fadaises de ces marquis que l’on nous donne comme les seuls hommes qui aient une existence et qui, malgré leur bavardage, n’ont pas la centième partie de l’esprit que possède cet honnête artisan94 !  […] Comme elles tenaient dans leurs jupons retroussés des prunes arrachées aux espaliers, elles se cachent : ce fut une révélation pour le prince : « La vue de ces deux enfants venait d’éveiller en lui un sentiment tout nouveau qui le calmait et le reposait pour ainsi dire, en lui faisant entrevoir et comprendre qu’il existait d’autres intérêts dans la vie, des intérêts complètement étrangers aux siens, mais tout aussi humains et tout aussi naturels. » C’est pourquoi le réalisme, le russe surtout, écarte volontiers tout ce qui, dans les temps de crise, masque le cours de la vie, et le montre derrière les grands décors tragiques du premier plan, se poursuivant toujours avec la même régularité.

1329. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Si l’on regardait les individus, il serait absurde de dire que Galilée est plus grand que Shakespeare ou que le Titien, ces grandeurs diverses n’ayant point de mesure commune ; et même il y a, en faveur de la poésie et de l’art, contemplés dans leurs principaux représentants, un avantage de telle nature qu’il semble téméraire aux princes de la science d’affronter avec eux la comparaison : cet avantage, c’est que des meilleurs artistes et des meilleurs poètes l’œuvre elle-même subsiste, expression personnelle, authentique et vivante, forme éternellement jeune et éternellement belle de leur pensée et de leur âme, tandis que des savants les plus considérables il ne reste bientôt que le nom, et du sublime effort de leur génie que le résultat, tombé dans le domaine public. […] De même, si la prédiction de certains critiques étroits et chagrins était juste, et si l’œuvre entière de Victor Hugo devait sombrer dans l’oubli, un maître du chœur tel que celui-là, dont l’importance au moins historique est si considérable, serait sûr de conserver toujours, malgré l’indifférence de la postérité pour ses vers, une place au premier rang parmi les princes de notre littérature. […] Nous estimons, au contraire, que Charles d’Orléans, poète charmant, gracieux, délicat, mais non pas grand poète, n’a point à se plaindre de la postérité, qui, voyant dans le gentil prince au joli babil une de ces antithèses commodes qu’elle aime avec Villon, le grossier génie plébéien, a placé, pour la symétrie, son léger bagage poétique dans un des plateaux de la balance, en l’opposant lui-même comme le dernier des troubadours au premier des lyriques modernes.

1330. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Ailleurs, au fond de l’Inde, et cinq cents ans avant Jésus-Christ, un jeune prince, comblé des faveurs de la fortune, mais adonné à l’abus de la contemplation, le fondateur même du Bouddhisme, fait entendre une de ces plaintes, qui se multiplieront plus tard à l’infini, sur la maladie, sur la mort, sur la décomposition incessante des êtres. […] Si j’avais eu là mon consolant opium, c’eût été le bon moment pour achever, en l’honneur de l’ennui, le sacrifice manqué par l’amour. » Mais ces paroles amères qui se terminent par une allusion à une récente aventure de jeunesse, sont bientôt corrigées par une sorte de démenti orgueilleux que Benjamin Constant donne à l’aveu de sa faiblesse : « Ne vous inquiétez absolument pas de ma situation : moi je m’y amuse comme si c’était celle d’un autre. » L’année suivante on le retrouve chambellan d’un prince allemand et se faisant plus d’un ennemi par la liberté de son humeur. […] Les jeunes Gens Nous avons parcouru une double série de personnages, les uns qu’on peut appeler les princes de la mélancolie, les autres formant à ceux-ci comme un cortège. […] Qui ne se sentirait surtout saisi d’émotion en face de ce tableau où le jeune prince contemple le crâne d’Yorick d’un air indécis, qui tient le milieu entre les apparences de la méditation philosophique et celles de la folie ?

1331. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Son thème est simple : Une société de gens du monde, réunis par la villégiature d’un beau château, nous offrent des types, presque classiques, de prince rastaquouère et coureur de dot, le svelte Sylvère de Caréan, de baron juif ignoble, vicieux et sordide, le gros Munstein, de petites femmes flirteuses, coquines ou coquettes, Mmes Vanault de Floche et de Courlandon, d’un peintre de salons, Cyprien Marfaux et de divers autres comparses, tous caractérisés. […] Cependant les jeux de l’or et de la bestialité circulent autour de ces amants transportés, et, les loups se mangeant entre eux, le prince rastaquouère dévore le baron juif. […] Le même Barbey d’Aurevilly annonce à Swift qu’il périra, paraît ne connaître de Gulliver que le Voyage à Lilliput, oublie l’Île de Laputa, le Pays des Houyhnhnms où se trouve la formidable imagination de l’humanité dégradée du Yahou, le Conte du tonneau, le Journal à Stella, chefs-d’œuvre de violence à l’eau-forte et d’ironie noire qui font du grand doyen le roi des pamphlétaires et l’un des princes de la pensée terrestre.

1332. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Les soixante-dix jeunes princes étaient chez des notables de la ville qui les élevaient. […] Les deux jeunes princes Alexandre et Aristobule, fils d’Hérode, avaient étudié à Rome, dans la maison d’Asinius Pollion où ils avaient pu connaître Horace et Virgile. […] Vocables difformes, phrases cornues, grimoires fous, majuscules inventées par des moines en délire, discours incohérents, figures estropiées, et apodes (telles, les larves obsédantes d’Odilon Redon), le poursuivaient comme des yeux sortis de l’ombre et luisants de maléfices… La littératurite (maladie spéciale qui consiste principalement à séparer de la réalité vivante les mots qui en sont les signes) tenaillait son cerveau, courbaturait ses reins, mettait sur ses yeux une fantasmagorie de verres multicolores, rongeait ses moelles, rendait ses genoux aussi faibles que ceux des princes mérovingiens à qui des rois méchants firent couper les tendons des jarrets.

1333. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

« Historien, j’aurais montré comment l’humanité est occupée, tout au long des siècles, à détourner de leur véritable signification les idées que les princes de l’intelligence trouvent, répandent et livrent ainsi à des tribulations inquiétantes… » Le romancier, qui étudie la réalité concrète et sa confusion, voit les idées aux prises avec toutes leurs difficultés. […] Pour la vivacité de son coup d’œil et la netteté de son choix, l’empereur à la barbe fleurie, déjà pourvu du patronat des écoliers, mérite d’être institué prince de la critique. […] Bref, il l’a traitée un peu comme fit Vélasquez les princes décrépits de la maison d’Autriche : il les habille d’étoffes somptueuses, de brocarts d’or et les décore de son génie. […] Poètes, conteurs et penseurs ne sont occupés qu’à élire, au suffrage universel, leurs princes ; et « les mœurs électorales s’introduisent dans le domaine littéraire » : les mœurs électorales, donc l’anarchie organisée.

1334. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

C’est cette force providentielle et divine qui vient en aide aux bons sentiments des princes assez justes pour vouloir la justice, assez audacieux pour oser la faire, qui a préservé des catastrophes prédites l’immense empire de Russie.

1335. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

— Pardon, monsieur Kobus, vous n’avez qu’à tourner le bouton, cela descend tout seul. » Ils montèrent donc, heureux comme des princes.

1336. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

» Elle ajoutait que les idées d’humanité, de vertu, de religion, adoptées par tous les peuples, n’étaient que des inventions de la politique de leurs princes.

1337. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Le prince des lyriques contemporains n’a-t-il pas pour fonction supérieure de sonner victorieusement, dans son clairon d’or, les fanfares éclatantes de l’âme humaine en face de la beauté et de la force naturelles ?

1338. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Il allait tous les jours voir les princes, les princesses, assistait aux repas, était présent quand on fouettait les enfants, se rendait compte de ce qu’ils mangeaient, lorsque les parents étaient absents, ne manquait pas de se trouver aux couches des princesses.

1339. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Les poëtes de cette école sont élégants à la manière des princes et princesses de théâtre, toujours sûrs de trouver dans les cases étiquetées du magasin manteaux et couronnes de similor, qui n’ont que le malheur d’avoir servi à tout le monde.

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