On a tant abusé de l’hospitalité avec ce pays-là qu’il croit sans doute que cette promesse est une manière de se faire bienvenir et de s’assurer de la part du maître toutes sortes de petits avantages.
La destinée du pays dépend en ce moment du rôle qu’oseront prendre ces hommes sages, mais un peu timides, et c’est toujours avec une sorte d’anxiété affectueuse que la France les écoute parler.
Voici une large période qui n’est au fond qu’une antithèse : Cent mille hommes criblés d’obus et de mitraille, Cent mille hommes couchés dans un champ de bataille, Tombés pour leur pays par leur mort agrandi, Comme on tombe à Fleurus, comme on tombe à Lodi, Cent mille ardents soldats, héros et non victimes, Morts dans un tourbillon d’événements sublimes, D’où prend son vol la fière et blanche Liberté, Sont un malheur moins grand pour la société, Sont pour l’humanité, qui sur le vrai se fonde, Une calamité moins haute et moins profonde, Un coup moins lamentable et moins infortuné Qu’un innocent, un seul innocent, condamné, Dont le sang ruisselant sous un infâme glaive, Fume entre les pavés de la place de Grève, Qu’un juste assassiné dans la forêt des lois, Et dont l’âme a le droit d’aller dire à Dieu : “Vois !
Tournons-nous, il en est temps, vers ce pays d’utopie cher à George Sand.
C’est ainsi que les Images d’île de France ont la joliesse, la grâce joyeuse et reposante d’un pays que nulle altitude, nulle onde somptueuse et courroucée ne magnifient ni n’attristent.
Zola déroule la collection extraordinaire de ses décors, de ses milieux, de ses personnages, et cette collection est infiniment plus que la reproduction savante de la complexité d’un pays en un temps ; c’en est une synthèse émue. — Il est certain que l’émotion qui crée cette œuvre ne fait pas broncher l’artiste fort qui la dit, mais à cela quel mal ?
La ligue du roi, de la cour, de Molière et de ses amis, était donc manifeste non seulement contre les exagérations et la pédanterie des précieuses, mais aussi contre la bienséance de tous les temps et de tous les pays.
Une Société de Philosophes formés à cette Ecole, ne seroit-elle pas un vrai pays de Lestrigons, dont il seroit dangereux d’approcher ?
Les rapports linguistiques ont toujours été un peu tendus entre les deux pays.
Succès restreint, même dans ces deux pays.
« Il était toujours en sa solitude d’Arianze, dans son pays natal, dit Fleury : un jardin, une fontaine, des arbres qui lui donnaient du couvert, faisaient toutes ses délices.
On est tenté de prendre pour la belle nature celle qu’on a toujours vue : cependant le modèle primitif n’est d’aucun siècle, d’aucun pays.
Son triomphe, devient de ce fait, encore plus significatif que celui du renard sur le loup dans les fabliaux de notre pays.
Monsieur Cousin (sans nom d’auteur) ; Jeanne d’Arc (Pays, 19 mars 1859 ; Constitutionnel, 5 janvier 1876).
Mademoiselle de la Quintinie; Sibylle (Pays, 10 janvier 1864).
Elles fuient et reculent quand on les cherche ; lors même qu’elles se bornent à des beautés naturelles dans des lieux trop célébrés, il n’est pas bon d’en vouloir de trop près vérifier l’image : cette Arcadie alors se hérisse de broussailles. « Quand j’ai visité les rives du Lignon sur la foi de D’Urfé, disait Jean-Jacques à Bernardin dans une de leurs promenades hors Paris, je n’ai trouvé que des forges et un pays enfumé. » Vaucluse, dit-on, est un pays brûlé du soleil et où il faut gravir longtemps avant de reconnaître quelques-uns des traits immortels. […] Il nous confesse son secret en finissant : « Je préférerais, de toutes les campagnes, nous dit-il, celle de mon pays, non pas parce qu’elle est belle, mais parce que j’y ai été élevé….
Ses cheveux, d’un blond bronzé et doré comme le cuivre des statues antiques, couleur très-estimée dans ce pays du soleil, dont elle est comme un reflet permanent, ses cheveux détachés de sa tête tombaient autour d’elle et balayaient littéralement le sol ; sa poitrine était entièrement découverte selon la coutume des femmes de cette partie de l’Arabie, et quand elle se baissait pour embrasser la pierre du turban ou pour coller son oreille à la tombe, ses deux seins nus touchaient la terre et creusaient leur moule dans la poussière, comme ce moule du beau sein d’Atala ensevelie, que le sable du sépulcre dessinait encore, dans l’admirable épopée de M. de Châteaubriand. […] Quand les sanglots de la jeune veuve arrivaient jusqu’aux enfans, ceux-ci se prenaient à pleurer, et les trois esclaves noires, après avoir répondu par un sanglot à celui de leur maîtresse, se mettaient à chanter des airs assoupissants et des paroles enfantines de leur pays pour apaiser les deux enfants. […] Cette scène jetée par hasard sous mes yeux, et recueillie dans un de mes mille souvenirs de voyages, me présenta les destinées et les phases presque complètes de toute poésie : les trois esclaves noires berçant les enfants avec les chansons naïves et sans pensée de leur pays, la poésie pastorale et instinctive de l’enfance des nations ; la jeune veuve turque, pleurant son mari en chantant ses sanglots à la terre, la poésie élégiaque et passionnée, la poésie du cœur.
En même temps un elkovan (oiseau du pays) vient se poser sur sa main, et il croit que c’est l’âme de son amie. […] Il quitte Paris et se réfugie dans son pays natal pour s’y rajeunir et s’y retremper. […] Ajoutez qu’on n’aime pas non plus un pays de trente-cinq millions d’hommes de la même manière qu’un État de dix mille citoyens. […] Histoire, philosophie, romans, poésie, beaux-arts et de tous les pays, il sait tout ; on dirait qu’il a tout vu et tout lu. […] Et c’est même assez étonnant chez ces hommes de sang lourd, éreintés de travail, dans un pays pluvieux et froid.
Elle peut empêcher une petite princesse du pays bleu d’offenser l’amour. […] Ces trois enragés eussent paru, aux philosophes exsangues de ce pays des Limbes, prodigieusement ridicules et prodigieusement insupportables. […] C’est un pays d’usages et de traditions, un pays où l’on croit à des saints, où l’on va à des pèlerinages, où l’on consulte des sorcières, où l’on redoute les « j’teux de sorts », où les principales actions de la vie sont accompagnées de rites locaux, de cérémonies séculaires, où l’on donne des charivaris et où il y a encore des bergers-poètes qui improvisent des chansons. […] On s’aperçoit qu’ils sont d’un pays d’hérétiques, qu’ils ont gardé dans leurs veines quelques gouttes du sang des Albigeois. […] Elle s’est réfugiée dans son pays, à Vienne, en Autriche.
À la fois il n’était pas dépaysé et il voyait un pays nouveau. […] N’est-il pas vrai, Vendée, Ô vieux pays breton ? […] Mais il était démophile très décidé et voulait que la classe gouvernante ne se considérât point comme la nation tout entière, ne tînt pas le pays légal pour tout le pays. […] Il prit part à des fêtes que l’on célébrait dans le pays de Hambourg en l’honneur de la Révolution française. […] Il se mêla, comme Forster, à tout le mouvement républicain et « français » du pays rhénan, en 1792.
Non seulement il fut alors un isolé : il se trouvait en contradiction complète avec les besoins, les désirs, les croyances, les aspirations de son temps et de son pays. […] Lemaître n’y prêche pas qu’il faut s’abstenir du mensonge, du vol, de la fraude, et généralement de se mettre en contradiction avec les lois de son pays ; mais il y glorifie la bonté, surtout la bonté humble, naïve, qui jaillit sans effort d’un cœur riche en amour. […] Point de pitié pour elle : « Ce n’est pas la femme, ce n’est même pas une femme ; elle n’est pas dans la conception divine, elle est purement animale ; c’est la guenon du pays de Nod, c’est la femelle de Caïn : — tue-la ! […] Vers la même époque, un magistrat piémontais quittait Turin aux approches des armées de la Résolution, pour emporter en pays protestant et républicain son ardent catholicisme et son royalisme déçu : c’était Joseph de Maistre. […] Brunetière nous a paru le représentant le plus complet et le plus autorisé de cette classe de femmes, — Cependant, des esprits plus philosophiques encore et plus rigoureux ne peuvent s’empêcher d’observer que la tradition n’est point une autorité suffisante : elle est mobile, elle se modifie de siècle en siècle, de pays en pays, elle prête à beaucoup d’interprétations différentes, elle n’est qu’un guide incertain, et son domaine demeure en tous cas très limité.
On s’arrêtera sur ces belles pages, où il cherche à expliquer comment ont tour à tour avorté tant de poètes, qui promettaient d’être l’honneur de son pays, bien que l’explication, par la faute de ses idées philosophiques, paraisse incomplète. […] Je suppose en matière de religion et de philosophie un pur sceptique, — c’est une supposition qu’il n’est que trop naturel de faire dans le pays où j’écris ; — que verra-t-il dans les raisonnements de l’athée ? […] Il y a des affaires plus pressantes que de supprimer Dieu dans un pays où nos principes de 89 et du code Napoléon, lentement introduits, sont, à l’heure qu’il est, si vivement menacés. […] Cette sorte de gens, dans presque tous les pays et toutes les communions de l’Europe, a repris depuis 1848, sur l’opinion publique, un crédit qui n’est déjà plus à son apogée, mais qui ne paraît pas encore à son déclin. […] Tu seras ici, la main à la charrue, un soldat allemand qui étend les limites de notre langue et de nos mœurs dans le pays de l’ennemi. » Et du doigt il montra l’Orient.
Avant de décider si Amiel était capable, oui ou non, de manier le verbe français, il serait bon de l’avoir étudié dans les rares articles qu’il donnait aux revues de son pays. […] La direction du pays, livrée aux caprices arbitraires et aux volontés irresponsables des multitudes, perdait tout souci de l’avenir et toute dignité présente. […] On s’était reconnu frères, et d’un pays à l’autre on s’était compris et apprécié. […] Des hommes y font figure qui ont dîné ou causé avec les personnages importants de chaque pays, et, dans le pays même, sont reçus dans des salons ou des châteaux distants les uns des autres de plusieurs centaines de lieues, lisent les poètes anglais comme les poètes italiens, écrivent parfois dans deux et dans trois langues et mènent, à la lettre, plusieurs existences ». […] C’était là, semble-t-il, une des phases nécessaires à l’éducation religieuse de la Réforme protestante ; elle l’a traversée dans tous les pays.
Je ne serai donc pas le premier : au fait, dans un pays où il y a une opposition, il ne peut plus y avoir d’Académie Française ; car jamais le Ministère ne souffrira qu’on y reçoive les grands talents de l’opposition, et toujours le public s’obstinera à être injuste envers les nobles écrivains payés par les ministres, et dont l’Académie sera les Invalides. […] On s’étonnerait de votre courage ; mais ce serait un pauvre succès pour votre esprit ; car, dès qu’il y a censure dans un pays, la plus mauvaise plaisanterie contre le pouvoir réussit. […] C’est dans cette supposition si étrange qu’Alfieri, dans un pays bien autrement tenu que le nôtre, bien autrement sans espoir, composa il y a quarante ans ses admirables tragédies ; et on les joue tous les jours depuis vingt ans, et un peuple de 18 millions d’hommes qui, au lieu de Sainte-Pélagie, a des potences, les sait par cœur et les cite à tous propos. […] Comment naîtrait la finesse d’esprit dans un pays où l’on peut imprimer impunément Georges est un libertin, et où le seul mot de Roi constitue le délit ? Il ne resterait dans un tel pays que deux sources de plaisanterie, les faux braves et les maris trompés ; le ridicule y prendrait le nom d’excentricity.
Les Françaises valsent, le corps tout droit, tandis que les Hollandaises et les autres femmes des pays du patinage, valsent avec ce penchement, cette courbe en dehors d’un corps courant sur la glace. […] Puis revenant à ces quatre années, passées en Afrique — où il n’y a pas cependant l’intérêt historique des voyages d’Asie — il dit que le voyage n’a un charme que dans les pays, où le voyageur rencontre la lumière, la chaleur, la gaîté des soleils levants, et que dans le froid, quelque intérêt qu’ait le voyage, il est toujours triste. […] Pendant deux heures qu’il reste au Grenier, il touche à un tas de questions anciennes et modernes, et parle spirituellement de la rapidité, à l’heure présente, avec laquelle les produits matériels passent d’un pays dans l’autre, et de la lenteur avec laquelle se transmettent les produits intellectuels, ce qu’il explique un peu par l’abandon de la langue latine, de cette langue universelle, qui était le volapuck d’autrefois entre les savants et les littérateurs de tous les pays. […] Le peintre, qui avait donné des leçons à la jeune fille, l’a représentée mariée, en la mignonnesse de sa jolie figure, de son élégant corps, tournant le dos à un clavecin, sur lequel, par derrière, une de ses mains cherche un accord, tandis que l’autre main tient une orange, aux trois petites feuilles vertes : un rappel sans doute de son séjour en Italie, et de la carrière diplomatique en ce pays, du père de ma tante.
qu’est-ce que vous avez fait depuis que vous êtes dans ce pays-ci Trois enfants, sire. […] Je ne savais pas un mot d’allemand, je ne connaissais pas la monnaie du pays. […] Ce sont, à chaque minute, des sauts de deux mille ans et deux mille lieues ; il faut connaître tous les temps, tous les pays, tous les styles. […] C’est un pays aride et sec, qui fait mal à voir. […] Oui, c’est un vrai supplice de Tantale, et d’autant plus grand qu’on vient d’un pays plus aride et plus éloigné de nos mœurs.
Désormais les représentants de la pensée française sauront qu’ils ont le droit, je dirai plus, le devoir d’intervenir dans la vie publique du pays. […] Cette première mesure suffirait à purifier la direction des journaux d’une bande de forbans ou de barnums qui la déshonorent en battant monnaie avec l’honneur du pays. » On ne saurait désigner avec plus de justesse et d’élégance les Judet, les Rochefort et autres Polonais. […] Ce dont il faut savoir gré, pourtant, à l’auteur de la Conscience nationale, c’est d’avoir compris que la force d’un pays résidait moins dans la puissance de son armement que dans sa vigueur morale. […] Il aime le mot rare et le vocable pittoresque pour eux-mêmes, comme les femmes de son pays affectionnent les bijoux brillants, les verreries voyantes et les chatoyantes bagatelles dont elles ont la coutume de s’attifer. […] Mais, des ouvriers étrangers ont fait apparition dans le pays pour y construire un chemin de fer, et ceux-ci ont importé dans l’île des mœurs nouvelles, des gestes, des chants bizarres sur des cadences inconnues.
Autant dire la vertu sans la pitié, la vertu sans le ciel ; quelque chose de dur, de cruel, de stérilisant, qui, dans certains pays, est devenu la bigoterie, et dans certains autres le protestantisme. […] Il est aussi grand que les anciens, dans un siècle et dans un pays où les anciens n’auraient pas pu vivre. […] Non, de ces pays sans gloire s’épanchera vainement le long et mélancolique fleuve des Tristes ; ici il vivra, ici il mourra. […] Grâce à lui, mon imagination fouettée s’est promenée à travers trente-huit paysages romantiques, depuis les remparts sonores de la Scandinavie jusqu’aux pays lumineux des ibis et des cigognes, depuis le Fiord de Séraphitus jusqu’au pic de Ténériffe. […] Cependant les plus parfaits parmi ces groupes ne sont tels que parce qu’ils se rapprochent davantage de la vraie sculpture et que, par leurs attitudes penchées et leurs entrelacements, les figures créent cette arabesque générale de la composition, immobile et fixe dans la peinture, mobile et variable dans la sculpture comme dans les pays de montagnes.
Vers ce temps, le seigneur et les nobles du pays, pour récompenser les services de Patin le père d’une manière qui ne leur coûtât rien, lui voulurent donner un bénéfice pour son fils ; mais le jeune homme refusa tout plat, déclarant qu’il ne serait jamais prêtre. […] Son humeur, ses rancunes, ses préventions, ses préjugés de corps, de classe, de pays et de quartier viennent à tout moment interrompre ses parties saines et bigarrer, en quelque sorte, ses fortes et brusques qualités.
Baudrillart a publié sur Bodin, et je ne puis mieux faire que d’y renvoyer… J’ai hâte d’en venir chez La Boétie au jeune homme mûr, guéri de sa première fièvre, au bon citoyen, ami et gardien des lois de son pays, et au frère d’alliance de Montaigne. […] [NdA] On prononce assez ordinairement La Boëcie : autrefois et dans le pays on prononçait le t, comme dans amitié.
Il naquit dans le doux pays de Touraine, à Amboise, sur le Grand-Marché, le 18 janvier 1743, d’une famille noble : « Je suis le quatrième rejeton du soldat aux gardes, le plus ancien chef connu de la famille ; depuis cette tige jusqu’à moi, nous avons toujours été fils uniques pendant les quatre générations ; il est probable que ces quatre générations n’iront pas plus loin que moi. » Et en effet Saint-Martin ne se maria jamais. […] Langeron (le colonel) ; j’étais même obligé de jouer au fin avec lui et avec mon père pour cultiver mes grands objets dans ce pays-là, comme si j’eusse eu de mauvais desseins : témoin l’affaire des recrues pour lesquelles je supposai une mission.
Il mourut subitement dans le joli pays d’Aulnay, chez son ami le sénateur Lenoir-Laroche, le 13 octobre 1803. — Dans ce souvenir rapide que je viens de lui consacrer et dont j’ai cru qu’il était digne, je ne vais point jusqu’à conseiller de relire aucun ouvrage de lui : « Ceux qui ont de l’âme, disait-il, prêtent à mes ouvrages ce qui leur manque : ceux qui ne les lisent point avec leur âme leur refusent même ce qu’ils ont. » S’il disait cela en son temps et à l’heure de la publication, que sera-ce à plus de cinquante ans de distance ? […] J’ai traversé en outre trois fois presque tout le royaume pendant ces temps de trouble, et la paix s’est trouvée partout où j’étais (excepté l’aventure du Champ-de-Mars de l’été de 1791, pendant laquelle j’étais à Paris) ; tout cela me fait croire que, sans oser me regarder comme un préservatif pour mon pays, il sera cependant garanti de grands maux et de désastres absolus tant que je l’habiterai ; non pas, comme je viens de le dire, que je me croie un préservatif, mais c’est parce que je crois que l’on me préserve moi-même, attendu que l’on sait combien la paix m’est chère, et combien je désire l’avancement du règne de mon Dieu… Vous croyez peut-être que la suite des événements va le détromper : pas le moins du monde.
Elle avait sept mois quand elle vint en France, et ne la quitta plus. « Je ne sais rien, disait-elle, de mon pays paternel ; je suis Anglaise, God bless the King ! […] Dans ce manoir sans vue, dans ce pays fermé et sans horizon, elle a l’horizon moral, et le rayon lui arrive de là.
Ce personnage original et unique, en un temps où il y en a si peu de parfaitement entiers, était, comme on sait, sorti de souche janséniste ou plutôt d’une famille imbue des principes et des maximes de Port-Royal, ce qui est, à mes yeux, un peu différent ; c’était, en un mot, de la sévérité morale chrétienne plutôt encore que de la théologie qui l’avait environné et nourri dès l’enfance, et il n’avait eu sous les yeux que l’exemple des justes dans son petit pays de Sompuis en Champagne, où, par hasard, la bonne et forte semence du pur Port-Royal était allée tomber. […] Un jour, non pas en 1815, mais depuis, sur une question assez peu importante, il monta à la tribune, et débuta ainsi tout à coup : « Que ne suis-je né dans un pays où il suffit de dire : La loi le défend !
Je donne textuellement et tout au long ce récit : « De Bone à Medjz-el-Ammar rien d’intéressant ; mais, après avoir passé le Raz-el-Akba, le pays dépouillé d’arbres devient un vaste désert coupé de ravins profonds et entouré de vastes montagnes pelées dans le genre de Radicofani13 ; la pluie nous a rendu visite dans ces lieux épouvantables ; il nous a fallu coucher dans la boue, mais heureusement le mauvais temps n’a duré que deux jours. […] Sur ce point comme sur tant d’autres, c’est un gaspillage dans l’armée dont on ne saurait se faire une idée sans en avoir été témoin… Mais brisons là-dessus ; je ne veux te parler que du pittoresque. — Je te disais que le pays était d’une sévérité admirable.
Il y a bien un Gautier universellement accepté, qui est celui des voyages ; celui-là, on le vérifie à chaque pas, dès qu’on met le pied dans les pays qu’il nous a rendus et exprimés en traits si saillants et si fidèles. Curieux, touristes, militaires, tous, à cet égard, lui rendent justice ; le maréchal de Saint-Arnaud, débarquant à Constantinople en mai 1854, écrivait à son frère en France : « Si tu veux une description de Constantinople, prends Théophile Gautier. » Ainsi de l’Espagne, ainsi de Saint-Pétersbourg, ainsi de tout pays où il a chevauché par monts et par vaux, ou qu’il n’a fait que saisir un jour au passage.
en traînant une vie errante, en roulant d’un pays dans un autre ; ne te consume pas ainsi ! […] André Chénier le savait bien ; il se méfiait du goût de son siècle et de son pays, et il croyait devoir y sacrifier un peu.
Deschanel, quand il va de ville en ville et de pays en pays propager le goût des conférences, n’est l’envoyé de personne et ne tient sa mission que de lui-même.
J’allais omettre une spirituelle dissertation sur Ronsard et Malherbe, que le professeur Amiel écrivait pour les collèges et gymnase de Genève, à l’ouverture de l’année scolaire 1849-1850 ; nouvelle preuve de l’intérêt que les pays circonvoisins et de langue française mettaient à ce genre de questions, qu’on dirait renouvelées de Balzac et que la critique de notre siècle rajeunit. […] On dit, en effet, que Du Bellay a sinon inventé, du moins propagé ce mot dans la langue, et l’un de ses adversaires, Charles Fontaine, le lui a reproché, comme si patrie n’était qu’une écorcherie du latin : il estime que pays était suffisant.
La vraie immortalité est de ce côté ; tous ces faiseurs de centons grecs et latins qui encombrent le pays des Lettres ne sont que des « reblanchisseurs de murailles » ; on ne peut même dire qu’ils imitent réellement un Virgile et un Cicéron : ils les transcrivent. […] Du Bellay donne très justement le précepte d’user à propos de l’infinitif pris substantivement : l’aller, le chanter, le vivre, le mourir, le renaître… La Fontaine a bien su en user de lui-même : Maître François dit que Papimanie Est un pays où les gens sont heureux.
D’assez fréquents voyages dans son pays natal, en Vendée, ou plus loin aux eaux des Pyrénées, ou à la terre de M. de Biran au bord de la Dordogne, ne diminuaient que peu ses douleurs toujours renaissantes. […] j’étais jeune alors, plein de séve et d’ardeur ; J’aimais ce pays neuf, sa pompe et sa splendeur ; J’aimais le bruit des flots, le bruit de la tempête, Et les périls étaient mes plaisirs de poëte.
Et quels jolis voyages à travers le pays bleu ! […] On les voit, on les aime, on voudrait les étreindre, et on éprouve, à les découvrir là, un peu du plaisir qu’on sentirait à rencontrer des créatures de chair, élastiques et désirables, dans les clairières bleues du pays des ombres.
Cette morale, que l’esprit chrétien a d’ailleurs élevée et épurée, ne prétend donner qu’un fonds de préceptes applicables à tous les temps comme à tous les pays, qui fassent faire à l’homme le meilleur usage de sa raison et rendent plus heureuse la vie présente. […] L’art de l’écrivain supérieur est de les aller chercher au fond de nous-mêmes, où elles sont comme étouffées et assoupies par nos besoins et nos passions, et de les exprimer dans le caractère et la sévère beauté de la langue de son pays.
La grâce, ce fut pour André Chénier d’être né d’une mère grecque, belle et spirituelle, sur les rives de Bosphore, en face du beau pays où la tradition fait naître Homère. […] Amené en France à l’âge de deux ans, le beau soleil du Languedoc conserva et fixa dans sa tête enfantine les images flottantes du pays natal.
Le bon Simian, ou, comme on l’appelle dans le pays, Cadet Simian, est un petit propriétaire cultivateur qui s’est consacré depuis trente ans, avec un désintéressement absolu, à toutes les besognes tristes, à la garde des agonisants, au soin des moribonds, à l’assistance des chirurgiens, et enfin à l’œuvre du vieux Tobie, à l’ensevelissement des morts. […] Votre récompense fera mieux que de justifier la prophétie du médecin qui la rencontre tricotant sur sa mule ; elle confirmera le suffrage de l’opinion publique qui, dans le pays, entoure Emmeline d’une véritable auréole de respect.
Une crainte de l’art dramatique, si puissante et si durable, que les Genevois, il y a cent ans, brûlèrent la première salle de spectacle qui se fut élevée sur leur territoire, et que la création d’un théâtre dans la ville de Lausanne rencontra, voici une trentaine d’années, une vive opposition religieuse ; un goût persistant pour le roman sérieux, moral et volontiers prêcheur ; une philosophie, qui, grâce à l’élasticité de la doctrine protestante, n’a pas eu besoin, comme en pays catholique, de secouer un joug pesant et est demeurée par cela même en bon accord avec la théologie108. […] La littérature réformée n’est pas la même dans les moments et dans les pays où le protestantisme peut se développer à l’aise et dans ceux où il est réduit à lutter pour son existence.
Lamoureux » ; on parlait d’un second Bayreuth, d’un Théâtre-lyrique National, de Tristan, d’une École de Musique et de Drame… tout ce que rêvait Wagner pour son pays ! […] « Mon seul désir, en toute cette affaire, est d’obtenir la satisfaction à laquelle j’ai droit : celle d’entendre proclamer que je suis seul à supporter le poids de la responsabilité que j’ai assumée en montant Lohengrin, dans le but unique de servir la cause de l’art dans mon pays.
On se souvient des étranges théories élucubrées par l’auteur, dans une de ses brochures, sur les amours de Caïn avec les guenons du pays de Nod. […] Ce n’est plus là un pays où l’on puisse, à son gré, battre la campagne.
De ces neuf mois de Hollande, en y resongeant, il n’aurait voulu retrancher que huit jours perdus à Rotterdam loin de son amie, huit jours donnés à je ne sais quel congrès scientifique, à des savants du pays. […] C’est un amateur empressé, curieux, qui traverse le pays, interroge chacun au passage, ne dédaigne personne et ne songe évidemment qu’à s’instruire.
Une de ses pièces irréprochables, et qu’on aime toujours à citer, est son Élégie à la Voulzie, jolie rivière ou ruisseau du pays où il était venu passer son enfance, Bluet éclos parmi les roses de Provins. […] Qu’il en use en véritable artiste et en véritable ami de son pays ; car il lui en sera demandé compte.
C’était, somme toute, peu de chose, et il put dire à Casanova, après les deux premières heures, que c’étaient les plus agréables qu’il eût passées depuis son arrivée dans le pays. […] dans quel pays, dans quel ordre d’idées et de société put-on dire de lui, le jour de sa mort, ce mot qui est la plus enviable oraison funèbre : C’est une perte.
Il fit une campagne dans le pays de Hesse en 1760 et s’y brouilla avec ses chefs. […] Hennin à cette lettre, réponse que les éditeurs ont eu le tort de supprimer, on voit cet homme de sens combattre la détermination de Bernardin, et lui représenter qu’il n’y a rien d’humiliant dans l’offre qui lui est faite ; que le premier pas est l’essentiel, et que le reste ne peut manquer de suivre : « Considérez, monsieur, que dans un pays où les sujets manquent, vous auriez été le premier employé.
Le rapsode est devenu citoyen, et le conte épique devient un discours : l’histoire est une tribune où un homme, doué de cette harmonie des pensées et du ton que les Latins appelaient uberté, vient plaider la gloire de son pays et témoigner des grandes choses de son temps. […] Elle sera l’histoire privée d’une race d’hommes, d’un siècle, d’un pays.
Pour une cause de même genre, la criminalité violente est fort rare parmi les membres des professions libérales et sévit surtout dans les pays illettrés. […] Une enquête minutieuse sur une centaine de grands hommes de tout ordre et de tout pays fournira probablement des confirmations exactes à nos critiques et permettra de mesurer avec une certaine approximation, l’effet de ces deux forces qui s’exercent, sans doute, mais avec des résultats d’autant moins discernables que la complexité sociale s’accroît, c’est-à-dire, en somme, eu raison inverse de la civilisation.