Il a visité dernièrement le lac de Genève du côté de la Savoie, et il paraît vouloir s’y fixer… Assez triste cadeau pour le pays d’ailleurs : non loin du rocher où s’assit Saint-Preux, un sérail de Polonais et de Savoyards.
Mais le poète s’excuse d’avance ; il n’est pas né dans un pays de caractère, il n’a pas rêvé, enfant, aux grèves de l’Océan ; il n’a eu pour premier horizon que d’immenses plaines on le regard n’avait pas même de collines où se poser : Et je n’eus pour parfums, dans ces plaines sans sites, Que la senteur des blés et que l’odeur des foins, Que le souffle embaumé des blanches marguerites, Ou les exhalaisons d’autres fleurs plus petites Aux rebords des chemins.
Béranger a joué le rôle le plus perfide, le plus coupable et le plus vil ; qu’il doit figurer au premier rang de ceux qui ont fait du mal à l’humanité, à leur époque et à leur pays ; que ce mal, il l’a fait sciemment, froidement, non pas par entraînement et par passion… mais avec calcul, en versant la goutte de poison là où il savait qu’elle serait plus corrosive et plus meurtrière et en prenant pour auxiliaire, dans son œuvre criminelle, tout ce que l’esprit de parti a de plus bas, de plus méchant et de plus bête.
Linguet dans le pays étranger, & les écarts qui en ont été la suite, sont le fruit de ces persécutions scandaleuses, qui prouvent qu’il n’y a jamais eu de Secte plus intolérante, plus vindicative, plus tyrannique, plus inhumaine, que celle dont les bannieres ont pour cri les noms de tolérance & de liberté.
Née Gascone, elle avoit toute l’imagination & tout le feu de son pays.
L’une et l’autre, sous le joug de l’autorité paternelle, se dévouent à la religion de leur pays.
La Jeune Indienne de Tangiaor est un portrait dans le costume et avec les ornements du pays.
[Le Pays, 16 décembre 1852.]
[Le Pays, 8 juin 1854.]
Le Roman bourgeois, avec des notes historiques et littéraires et une notice, par Édouard Fournier et Asselineau (Pays, 12 février 1855).
S’il est vrai que les nations sont constituées par une poussière de fellahs, Taine en prend trop aisément son parti ; il a trop peur que la raison pure intervienne et dérange ces sommeils, cette belle ordonnance animale… Mais à peine ai-je écrit ces lignes et ces mots « servilité, servage » que, sans pouvoir rien en effacer, je proclame combien je suis injuste envers un homme qui, le seul, avec Fustel de Coulanges, et mieux que Fustel de Coulanges, m’a fait toucher des réalités dans l’histoire de mon pays.
Convenons plutôt que l’auteur de l’Iliade dut précéder de longtemps celui de l’Odyssée ; que le premier, originaire du nord-est de la Grèce, chanta la guerre de Troie qui avait eu lieu dans son pays ; et que l’autre, né du côté de l’Orient et du Midi, célèbre Ulysse qui régnait dans ces contrées. — 4.
Les gens du pays la disaient un peu « bestiote ». […] Barrès eut bien la passion de servir, et il a réellement servi son pays, surtout dans ses dernières années. […] Maeterlinck cite plus opportunément le Voyage au pays de la quatrième dimension, de M. […] J’aime les pays historiques, et où il y a quelque chose à voir. […] Plus on est dépaysé, plus on aime son pays.
Il semble qu’un tel poète devait occuper devant l’opinion de notre pays une place unique, analogue à celle que nos voisins d’outre-Manche ont faite à Tennyson. […] Elle lui apparaissait comme un pays presque étranger. […] On compterait ceux de ses récits qui n’évoquent pas autour des personnages quelque décor d’un pays étranger. […] Toutes les fois que Tourguéniev mentionne ainsi quelque pays étranger, il donne sur ce pays des détails exacts, qui témoignent d’une observation directe. […] Il peut arriver que l’homme soumis ainsi à l’influence des pays étrangers appartienne à une race d’une civilisation très avancée.
Vous y reconnaîtrez une des causes qui expliquent le peu de succès qu’a obtenu jusqu’à ce jour dans notre pays un auteur fort en vogue par toute la France. […] Gare à moi, pourtant, pauvre habitant du pays des contrefaçons, que ces lignes, qui après tout cependant ne sont guère que la sténographie de ce qui m’a été conté par mon compatriote, l’auteur d’un acte de vaudeville, ne tombent sous les yeux de M. […] Ils arrivent à Paris et parlent Belges et Belgique ; écrivent, grattent du papier, et datent de notre pays leurs inspirations ridicules. […] Notre pays vaut les autres, je crois, et je ne sais vraiment de quel droit un méchant écrivain viendrait y rire et en remporter de quoi faire rire les autres. […] Maintenant je vais avoir dans mon pays une occupation agréable : ce sera de veiller tous ces noms-là au passage ; de suivre leur marche ; d’étudier leur portée ; de lire leurs œuvres et de les mieux apprécier.
C’est dans son pays d’origine qu’il se présente de la façon la plus authentique ; et Paris est l’endroit désigné pour l’observer dans ses manifestations variées. […] Un roi abdique, quitte son pays et s’installe à Paris. […] Un évêque est poursuivi judiciairement pour offense au ministre des cultes de son pays. […] Ces échantillons font comprendre quel sens on attache au mot dans son pays d’origine. […] Les envois de lettres de tous les pays réunis, en dehors du mouvement intérieur de chaque pays pris à part, s’élevaient en 1840 à 92 millions, en 1889 à 2759.
beau miracle dans un pays où les aigles abondent ! […] Je ne sors pas du milieu, du pays même de mon action, comme vous voyez. […] Les Leconte de Lisle et les Baudelaire sont moins à craindre que les… et les… dans ce doux pays de France où le superficiel est une qualité, et où le banal, le facile et le niais sont toujours applaudis, adoptés, adorés.
Château, expédie un courrier à ce sous-gouverneur pour lui demander, de la part de voyageurs de distinction, la faveur de lui être présentés : on a la réponse huit heures après : les chevaux n’ont pas de jambes dans ce pays, mais des ailes. […] Il lui explique qu’il voudrait se faire lirer en pied pour s’envoyer au pays ; mais avant tout il désirait savoir combien cela lui coûterait. […] France, tant que tu resteras France, un pays distinct et une patrie, ne répudie jamais tes enfants sincères, les plus naturels, les plus légitimes ; ne te laisse pas aller à en décourager la race en la dédaignant.
La France, quels que soient son goût et ses vœux pour la liberté, est un pays où l’autorité, quand elle a pour elle l’ancienneté et la forme, ne déplaît pas. […] Aussi a-t-elle brillé par moments plutôt qu’elle n’a agi, qu’elle n’a véritablement compté et pesé en tant que Compagnie magistrale dans la destinée littéraire du pays. […] Enfin, l’Empereur ayant créé, le 22 décembre 1860, le grand prix biennal de 20,000 francs pour être attribué tour à tour, à partir de 1861, « à l’œuvre ou à la découverte la plus propre à honorer ou à servir le pays, qui se sera produite pendant les dix dernières années dans l’ordre spécial des travaux que représente chacune des cinq Académies de l’Institut impérial de France », l’Académie française a eu, la première, à en faire l’application, et après de longs débats intérieurs ou bien des noms célèbres furent contradictoirement discutés et agités, sans qu’on pût se fixer sur aucun, elle en vint à proposer l’Histoire du Consulat et de l’Empire par M.
Il faut sans doute comprendre et s’expliquer ce qui est venu après, ce qui en partie a défendu le pays en le souillant, en le mutilant ; il faut comprendre cela : mais notre admiration, notre estime, sauf de rares exceptions, est ailleurs. […] Témoin ému d’un triomphe éloquent de Brissot aux Jacobins, elle s’écrie : « Enfin j’ai vu le feu de la liberté s’allumer dans mon pays, il ne saurait s’éteindre. […] Né dans un pays où Brissot séjourna d’abord, à Boulogne-sur-mer où il travailla avec Swinton, où il se maria, parent des personnes qui l’accueillirent alors et de cette famille Cavilliers qui l’a précisément connu en ces années calomniées, je n’ai jamais ouï un mot de doute sur son intégrité constante et sa pauvreté en tout temps vertueuse.
Il fallait rendre la poésie populaire, appeler le plus grand nombre aux pures délices et aux sévères enseignements de l’art ; trouver, pour un pays encore partagé en classes, une langue qui ne fût ni au-dessous de la délicatesse des classes élevées, ni au-dessus de l’intelligence de la foule, une langue commune à la cour, à la ville et au peuple. […] Admirable vue dans un pays qui ne se prête pas aux fictions, et où cette forme de poésie n’a jamais réussi. […] Malherbe voulut l’unité de langue dans un pays qui avait conquis l’unité politique ; plus conséquent que Ronsard, il ne songeait pas à conserver la féodalité dans le langage, quand il se félicitait de la voir disparaître dans l’État.
Il est dans l’histoire intellectuelle de notre pays certains épisodes auxquels on ne peut penser sans une impression de surprise et de tristesse. […] Il faut bien l’avouer cependant, le réalisme, comme le romantisme, est né d’un travail d’idées étranger à notre pays, et que nous avons plutôt dénaturé qu’élargi ou continué. […] « En Afrique, dit Tertullien, on immolait publiquement des enfants à Saturne jusqu’au proconsulat de Tibère. » Tertullien ajoute que le magistrat romain fit crucifier les sacrificateurs sur les arbres qui protégeaient ce culte infâme, et il s’écrie : « J’en prends à témoins les soldats de mon pays qui exécutèrent les ordres du proconsul.
Le rat passe sa tête à travers le trou du fromage de Hollande dans lequel il grignote, pour jurer qu’il ira, quand on le voudra, au secours de Ratapolis bloquée « J’ai toujours été — dit-il — à la disposition de mon pays. » Ton pays, mon ami, ne pense point à toi ! Le pays de M.
Les romanciers qui ont, le plus récemment, mis en scène des rois, leur ont prêté un trône dans un pays de rêve, ou bien ils les ont représentés en exil, après la couronne, et tellement après, que la trace en était effacée sur le front du héros. […] On pourrait la comparer à Ingres, tandis que madame Y. est absolument l’opposé ; elle a bien l’œil de son ancien pays d’Orient. […] Le pays qu’elle habite ?
Dans combien de pays d’Europe le juge est-il obligé de rappeler au témoin chrétien qu’il doit dire la vérité, même si elle est favorable à un Juif ? […] Luro, Le pays d’Annam, p. 231. […] Cf. de nouvelles confirmations de ces vues dans Masqueray, Formation des cités chez les populations sédentaires de l’Algérie, p. 77, et dans Luro, Le Pays d’Annam, p. 230.
Le christianisme fut à son heure une délivrance de l’humanité ; je n’ai pas besoin d’y insister, ni du point de vue moral ni du point de vue social ; sa portée s’étendait à l’humanité tout entière ; il dut se plier aux exigences de la réalité, s’adapter aux faits acquis et aux formes de l’histoire ; il se réalisa en théocratie, avec de nombreuses variantes, selon les pays. […] Pour cela, il faut d’abord remonter très haut, plus haut que les époques qui nous touchent de trop près ; il faut étudier aussi des pays divers, s’expliquer les ressemblances et les différences des évolutions ; mettre à part les modes, les copies, les œuvres dépourvues de sincérité tout aussi bien que les cas exceptionnels ? […] Dans le seul domaine de la science nous voyons la marée montante des médiocrités, la surproduction fiévreuse où la « recherche de la vérité » masque plus ou moins l’envie de parvenir ; en tous pays les professeurs ont constaté chez leurs étudiants la préoccupation grandissante de l’examen aux dépens des études désintéressées.
Ils ne sont pas assez de leur pays pour cela. […] Les personnages y sont d’un pays qui n’est nullement géographique. […] La famille n’est pas la même dans les pays chauds et les pays froids32. […] Mais il est des pays où on les sent plutôt qu’on ne les voit. […] Son indifférence pour le pays dont il est, est telle qu’elle a étonné même ses contemporains.
Habituellement calme dans ses gestes et d’un abord presque froid, il cachait, sous une réserve qu’il tenait des habitudes de son pays, une de ces âmes ardentes qui sont destinées à se consumer elles-mêmes. […] Malgré des dispositions évidentes et les preuves de talent que David avait déjà données, il travaillait cependant sous l’influence du goût qui régnait alors en France, et n’était nullement persuadé que le mérite des peintres italiens pût même égaler celui des artistes de notre pays. […] c’est, que, quand on meurt pour son pays, on n’a rien à se reprocher. […] Je ne m’en irais pas de ce pays-ci avec plaisir, sans y avoir fait ce que je me suis proposé d’y faire. […] Triozon : « Vous êtes dans l’erreur, mon bon ami, sur la manière d’exister des Français dans ce pays-ci, et surtout des pensionnaires de l’Académie de France, qui sont, entre autres, particulièrement détestés et même exécrés.
On est très prompt, dans notre pays, à faire intervenir la morale dans les questions d’art : le jugement public, porté par M.
Ce sont de curieuses dissertations sur le bouddhisme, les sectes des Hindous, la philosophie de la Chine et le régime des lettrés en ce pays.
. — Nous faisons cette remarque, non point pour nous plaindre, car nous nous accommodons très-bien de ces judicieux et ingénieux retours, mais il est impossible de ne pas voir que la critique, qui a besoin de pâture et qui ne trouve guère où fourrager, se replie en pays ami.
Je suis beaucoup trop de mon pays ; mais qu’y faire ?
Les Lettres ne rougiront-elles pas un jour d’avoir vu subsister, parmi elles, une Inquisition plus redoutable & plus odieuse que celle que la Philosophie reproche si amérement à certains pays qu’elle appelle Barbares ; une Inquisition que les Philosophes eux-mêmes exercent envers les Littérateurs qui ont assez de bon sens pour ne pas adopter leurs opinions, assez de droiture & de vigueur pour les réfuter ?
Presque chaque pays a son histoire littéraire ; mais cette carriere est trop vaste pour la parcourir.
Mémoires de Hollande ; Œuvres complètes (Pays, 12 février 1857) 24.
C’étaient des puisatiers de Youknoff qui retournaient au pays. […] Il avait battu le pays dans toutes les directions, à cinquante verstes de distance. […] Écoute, quand tu reviendras au pays, viens me voir ; la bombance durera trois jours chez moi. […] Attachez-la plus fort pendant que je dormirai, et je serai à la maison avant mon escorte. » Et en effet, à peine parti, on le revoit au pays. […] Cependant, au milieu de toutes ses souffrances, l’idée du retour au pays natal ne le quittait jamais et seule affermissait son courage.
Qu’advenait-il d’elle dans les pays de langue d’oïl ? […] Il ne fut ni roi ni prince de son pays. […] Donc, la Révolution dans notre pays avait été faite d’emportements, de clameurs et de triomphes oratoires ; elle fut quelque chose comme une ode énorme dont tout un peuple était le poète. […] Jusqu’à ce temps, les poètes de notre pays avaient sans doute rêvé, espéré, aimé, souffert en tant qu’hommes, mais en tant que poètes, non ! […] Il est « comme le roi » non pas d’un pays pluvieux, mais d’un royaume ensoleillé où abondent les richesses des mines éventrées ; sa langueur, parmi les éblouissements et les luxes, s’accoude, plus désolée.
Dans ce pays, un tempérament plus grossier, surchargé d’une nourriture plus lourde et plus forte, a ôté aux impressions leur mobilité rapide, et la pensée, moins facile et moins prompte, a perdu avec sa vivacité sa gaieté. […] Swift décrit la contrée des chevaux parlants, la politique de Lilliput, les inventeurs de l’Île-Volante, avec des détails aussi précis et aussi concordants qu’un voyageur expérimenté, explorateur exact des mœurs et du pays. […] D’un autre côté, blâmer un défaut, c’est louer la qualité contraire, et l’on ne peut immoler une victime sans bâtir un autel ; ce sont les circonstances qui désignent l’une, ce sont les circonstances qui élèvent l’autre, et le moraliste qui combat le vice dominant de son pays et de son siècle prêche la vertu contraire au vice de son siècle et de son pays. […] L’innocence des champs, les respects héréditaires, les traditions de famille, la pratique de l’agriculture, l’exercice des magistratures locales, ont dû produire là des hommes probes, sensés, pleins de bonté et d’honnêteté, protecteurs de leur comté et serviteurs de leur pays. […] On a besoin aussi de se rappeler que ce talent, fondé sur la réflexion intense et concentré dans les préoccupations morales, a dû transformer la peinture des mœurs en satire systématique et militante, exaspérer la satire jusqu’à l’animosité calculée et implacable, noircir la nature humaine, et s’acharner, avec une haine choisie, redoublée et naturelle, contre le vice principal de son pays et de son temps.
Apte à saisir, en bon reporter, tout ce qui caractérise un homme, une société, une ville ou un pays, René Arcos a peint des fresques étonnantes de fraîcheur, de vie et de sincérité. […] Paru après la disparition de l’auteur, ce beau livre prouve que l’auteur du « Pays des mufles » n’est point mort repenti. […] Tokine (Editions des Humbles). — Les Sud-Slaves ont une littérature guerrière qui n’est point inférieure en sottise à celle des grands pays d’Occident. […] Il écrit des hymnes enthousiastes à Lénine, aux camarades de tous les pays, tels qu’en témoignent ses nouveaux recueils qui s’intitulent : A Tous, L’Eternelle Révolte. […] Toboso est le pays d’où est originaire Dulcinée.
Benjamin Constant, tous les tribuns, tous les publicistes, tous les pamphlétaires du temps, je m’y sentais presque en pays ennemi ; j’avais du goût pour les maîtres, aucun goût pour leur société. […] Les annales de la Grèce ou de l’Ionie, ces pays de la beauté, nous retracent seules un pareil concours. […] Un luxe hospitalier et habile est un des moyens de crédit employés de tout temps et en tout pays par ces rois de l’or ; l’or est cosmopolite, le banquier l’est comme sa caisse. […] Je me réservais pour les crises éventuelles vers lesquelles le régime parlementaire, par ses fautes et ses excès, entraînait évidemment le pays.
Je ne dis ni à mon père ni à ma mère pourquoi je quittais la chambre et la douce table de famille, et je partis pour Paris par les carrioles du Bourbonnais, appelées pataches, en compagnie des marchands de vin du vignoble et des marchands de bœufs des herbages de mon pays, qui causaient de leur commerce aux cahots inharmonieux de ces voitures. […] Parlez-moi comme à un père ; je me sens un véritable intérêt pour vous. » « — Je suis de province », lui répondis-je ; « ma famille est considérée dans notre pays ; elle habite ses terres dans les environs de Mâcon et dans les montagnes du Jura, patrie de ma grand’mère paternelle ; ma famille est riche, mais mon père ne l’est pas. […] Ne sait-on pas au moins quel pays est le vôtre ? […] Ce temple est mon pays ; je n’en connais point d’autre.
L’histoire de ce pays, resté pourtant stationnaire dans ses formes politiques et religieuses, est un abrégé complet de l’histoire de l’esprit humain en dehors de la tradition chrétienne. […] À des époques cependant très avancées et déjà pleinement historiques, nous trouvons dans ce pays la peinture et la statuaire encore dépendantes de l’architecture, et la poésie encore unie à la musique et à la danse. […] Peu curieux des pays inconnus, trouvant la nature assez belle partout où je rencontre le soleil, un grand arbre et la solitude, j’ai peu fait de longs voyages et j’en lis encore moins. […] Ne cherchons pas en lui d’autre idéal que le besoin de dominer ; il l’assouvit, non pas sur un monde rival, mais sur les institutions de son pays ; et sa grande œuvre c’est d’avoir organisé la décadence de Rome. […] Sous tel ou tel nom de leur pays et de leur temps, la sculpture et la tragédie grecques ont dressé la statue de l’homme éternel.
En vain je m’attachais à ces croyances dernières comme un naufragé aux débris de son navire ; en vain, épouvanté du vide inconnu dans lequel j’allais flotter, je me rejetais pour la dernière fois avec elles vers mon enfance, ma famille, mon pays, tout ce qui m’était cher et sacré : l’inflexible courant de ma pensée était plus fort ; parents, famille, souvenirs, croyances, il m’obligeait à tout laisser ; l’examen se poursuivait plus obstiné et plus sévère à mesure qu’il approchait du terme, et il ne s’arrêta que quand il l’eut atteint. […] Il n’est pas exact non plus de dire que, vers la fin de ces leçons à huis clos, quand le professeur, qui était lent à s’animer, venait à déployer toute son étendue d’inspiration et toute sa veine, « il courût des frissons, comme il en descendait autrefois de la tribune politique dans la vaste assemblée où s’entretenait l’intelligence et où battait le cœur du pays ».
Pendant des années, on n’aperçoit extérieurement en lui que l’administrateur ; il le fut avec succès, soit à La Rochelle dans le pays d’Aunis, soit dans l’intendance de Provence où les allées de Meilhan à Marseille ont conservé son nom, soit en dernier lieu dans l’intendance du Hainaut. […] Qu’un homme de génie soit le ministre des finances d’un roi d’Espagne, et ce superbe pays revivra.
On a de lui des notices sur Boisrobert, l’amusant parasite de Richelieu ; sur Le Pays, qui, attaqué par Boileau, se vengea en faisant une visite polie et de galant hommem : sur Cospeau, l’évêque de Nantes, puis de Lisieux (appelé vulgairement Cospéan), qui fut à la Cour un prélat véridique, et dans son temps un orateur. […] L’ode de La Solitude est restée longtemps la peinture expressive et fidèle de quantité de vieux châteaux perdus dans les forêts druidiques, et prêtant aux rêves et aux imaginations bizarres : Je suis ici, écrivait du fond du Maine M. de Lassay vers 1695, dans un château, au milieu des bois, qui est si vieux qu’on dit dans le pays que ce sont les fées qui l’ont bâti.
Sa famille, originaire du pays de Vaud, était fixée depuis le xve siècle, à Genève ; mais son père avait fondé à Marseille une grande maison de commerce. […] Citoyen de Genève, membre des assemblées et des conseils de son pays, il en sut remplir les devoirs avec chaleur, il paya largement sa dette politique dans la cité ; il en administra et dota les établissements publics ; il prit une part active et généreuse en 1823, avec Capo d’Istria et M.
Mortimer-Ternaux, était, en fait d’histoire politique et diplomatique contemporaine, un des écrivains les plus remarquables et les plus autorisés de ce temps-ci ; il a fait un livre que les diplomates des divers pays de l’Europe ont lu le crayon à la main, et qui restera. […] Il faisait comme un général habile et prudent qui, se sentant coupé ou débordé par des forces supérieures et hors d’état pour le moment de tenir campagne, occupe les points essentiels, quelques places fortes, et abandonne le reste du pays, sauf à rejoindre plus tard ses garnisons et à rétablir ses communications dès qu’il le pourra.
Oubliée en France et dans les pays catholiques, l’œuvre de Du Bartas resta populaire en pays protestant : de Milton à Byron, elle a laissé des traces dans la poésie anglaise, et Gœthe en a parlé en termes enthousiastes qui lui ont valu chez nous plus d’estime que de lecteurs.
Elle ne doit pas représenter, comme on le croit trop souvent, la littérature, mais toutes les forces vives d’un pays, quelles qu’elles soient. […] Maurice de Waleffe 1º L’Académie est certainement dans une phase de prestige renaissant, comme tout ce qui représente un cadre et une tradition dans ce pays un peu effaré.
Moraliser a été presque de tout temps un tour d’esprit propre à notre pays. […] Distribuez en partis toute cette foule d’ennemis de Mazarin, en factions tous ces partis, en rivalités personnelles toutes ces factions : voilà des formes à l’infini, voilà « le pays où il y aura toujours à découvrir des terres inconnues. » La première édition des Maximes commençait par une longue et subtile analyse de l’amour-propre C’était plus qu’un portrait chargé, où beaucoup de traits portent à faux ; c’était une sorte d’accusation où se trahissait une main passionnée.
Mais deux factions désolaient surtout ce beau pays : l’une des Gibelins, attachée aux empereurs, et l’autre des Guelfes1, qui soutenait les prétentions des papes. […] Quoique le génie n’attende pas des époques pour éclore, supposons cependant que, dans un siècle effrayé par tant de catastrophes, et dans le pays même théâtre de tant de discordes, il se rencontre un homme de génie, qui, s’élevant au milieu des orages, parvienne au gouvernement de sa patrie ; qu’ensuite, exilé par des citoyens ingrats, il soit réduit à traîner une vie errante, et à mendier les secours de quelques petits souverains : il est évident que les malheurs de son siècle et ses propres infortunes feront sur lui des impressions profondes, et le disposeront à des conceptions mélancoliques ou terribles.
Un ancien négociant de Marseille, nommé Blanc, ruiné par le maximum, était venu en Égypte pour rétablir sa fortune, et avait fait l’expédition avec le titre et les fonctions d’ordonnateur des lazarets ; mais le mal du pays l’avait pris ; il ne rêvait que France et retour ; c’était plus qu’une maladie, c’était un délire. […] Il crut lire, dans l’avènement et l’affermissement du pouvoir nouveau, un ajournement désormais indéfini de ses espérances : le mal du pays le gagna ; ce cœur si fort fut brisé.
On voit donc que la coutume, différente d’un pays à un autre, est pour les habitants d’un même pays un-principe de suggestion uniforme.
« Le catalogue imprimé des manuscrits de la bibliothèque de Leyde m’avait donné des espérances qui, grâce à Dieu, n’ont pas été vaines… Là j’ai vu de mes yeux, touché de mes mains une foule de lettres de Leibnitz, de cette écriture ferme et serrée qui est de son pays plus que de son siècle… Cependant je ne pouvais me persuader qu’il n’y eût pas à Leyde quelques lettres inédites de Descartes lui-même. » Là-dessus il fouille plusieurs gros paquets de lettres non cataloguées, et y découvre un billet de Descartes à son horloger, avec deux autres. […] Un des amis de Bourgogne termina mes doutes et mon embarras en m’apportant une revue de mon pays, intitulée Revue des deux Bourgognes, année 1836, où sont imprimées les six lettres de Leibnitz du manuscrit de Paris, et celles dont je déplorais la perte, en tout dix-huit lettres parfaitement authentiques, adressées à l’abbé Nicaise par l’auteur de la Théodicée.