Le spectacle de la nature agit fortement sur eux ; elle agit comme elle se montre dans leurs climats, toujours sombre et nébuleuse.
Mirabeau, et quelques autres après lui, ont un talent plus entraînant, plus dramatique que celui des Anglais ; l’habitude des affaires s’y montre moins, et le besoin des succès de l’esprit beaucoup davantage.
Metternich, en contraste, montre l’homme des calculs et des diplomaties qui spécula sur les héroïsmes et les victoires et les défaites, tandis que Marie-Louise, l’insouciance, la frivolité, assiste, sans les voir, à l’épopée du père, à l’élégie du fils.
Vielé-Griffin montre plus directement les choses ; souvent son vers s’adresse à l’homme en le dévisageant.
Si Brighelle montre son museau pointu, préparez-vous à le voir ourdir quelque trame perfide ; ainsi de suite.
Il le montre ascétique et contrit, sans doute à cause de ses poésies dévotes.
Une planche en couleur nous montre le vieillard, habillé d’une robe de satin blanc, et traîné tout tremblant devant le chef de l’expédition.
Si dans un siècle littéraire encore barbare, le père Lemoyne, auteur d’un poëme de Saint Louis, fait sonner les vêpres siciliennes par les cors des noires Euménides, un âge éclairé nous montre J.
Les Lettres Peruviennes sont pleines d’esprit, de feu & d’intérêt ; mais Madame Grafigni, à qui nous les devons, ayant vêcu avec des Philosophes qui aimoient la métaphysique & la déclamation ; il regne dans certains endroits de son livre un entortillage, une obscurité & de fausses subtilités qui déplaisent ; & la chaleur qu’elle montre est trop souvent factice.
On dit, et peut-être avec raison, qu’il n’y a pas un homme au monde qui ait fait de son esprit le plus grand usage possible ; on peut dire, et peut-être avec encore plus de fondement, qu’il n’y a pas un écrivain qui, dans ses ouvrages, montre à ses lecteurs l’esprit qu’il a : les uns font parade de l’esprit d’autrui, les autres tiennent le leur contraint et captif ; ceux-là n’ont d’avis sur rien, ceux-ci n’osent dire le leur.
Remontant aussi haut qu’on puisse remonter dans une pareille histoire, l’abbé Huc, qui a lu sur son sujet tout ce qu’on peut lire en Chine ou ailleurs, discute avec beaucoup de compétence la légende syriaque et grecque de saint Thomas l’apôtre évangélisant les Indes, et montre, sans l’affirmer positivement cependant, que le Christianisme a pu pénétrer des Indes en Chine presque au même moment où il faisait son apparition dans le monde occidental.
… une espèce de domino, très silencieux et très drapé, qui passe ici dans l’attrait voilé et singulier de son mystère, mais qui lève son loup quand il s’agit de littérature et nous montre alors ce qu’il est.
Sans l’âme de Joinville, qui s’y montre tout à la fois charmante et sublime, il n’y aurait là qu’un bégaiement.
Comme les rats de La Fontaine : Qui, les livres rongeants, Se font savants jusques aux dents, Wey est bien savant jusque-là, mais il les montre toujours dans un sourire très franc, ces dents saines que la science n’a pas gâtées et sur lesquelles le Pédantisme n’a jamais allongé son insupportable moue et fait son museau de dignité.
… Ce livre, qui nous montre les nôtres et qui nous les explique, a parfois de la grandeur et de la beauté.
L’auteur de l’Assistance montre bien que les circonstances dans lesquelles vivaient les fidèles des premiers temps étaient des circonstances d’exception, et que la communauté, au sens chrétien, s’est perpétuée dans l’Église de Jésus-Christ là seulement où elle était réalisable, c’est-à-dire dans ces communautés religieuses, éternelles comme la religion elle-même, dont elles ne sont la plus grande force que parce qu’elles en sont la plus grande vertu.
… C’est que Barthélemy Saint-Hilaire, sous l’écrivain d’Académie et à travers son caparaçon, montre un homme qui n’a pas que les opinions d’une Compagnie, mais des convictions à lui, faites de longue main par la réflexion indépendante et solitaire.
Il y a un chant dans le poème qui est intitulé Le Dépouillement des Cocons, où les compagnes de Mirèio, réunies en un Décaméron laborieux et charmant, commèrent ensemble et rêvent tout haut, dans un dialogue étincelant d’images, et cette peinture dramatique de chacune d’elles montre, par le magnifique dialogue qu’elles tiennent, comme le poète entend la nuance qui diversifie ces fronts de vierge dans l’unité de la beauté et de la pudeur.
Il est des gens qui s’y tromperont sans doute, qui prendront le mur plein d’ombre pour l’homme qui s’y appuie, la matière qui se montre, en ces poésies, pour l’âme qui s’y cache, et le dessus pour le dessous.
Toutefois dans cette confusion, ils rencontrent par hasard une vérité, c’est que plusieurs coutumes anciennes des Romains reçurent le caractère de lois dans les deux dernières tables ; ce qui montre bien que Rome fut dans les premiers siècles une aristocratie.
Enfin la raison humaine ayant pris tout son développement, le certain alla se confondre avec le vrai des idées relatives à la justice, lesquelles furent déterminées par la raison d’après les circonstances les plus particulières des faits ; formule éternelle qui n’est sujette à aucune forme particulière, mais qui éclaire toutes les formes diverses des faits, comme la lumière qui n’a point de figure, nous montre celle des corps opaques dans les moindres parties de leur superficie.
Rivière fait parcourir à son assassin une brillante carrière ; il le montre comblé des faveurs de la fortune. […] Il ne décrit pas ses personnages, il les raconte ; il ne les dissèque pas, il les montre agissants. […] Bien qu’elle soit écrite en vers, la pièce, loin de montrer la poésie de la vie conjugale, n’en montre que la plus triste prose. […] On les accusait de renier les sentiments de leur âge, de ne plus faire montre de passions généreuses, de manquer d’idéal. […] qui donc lui montre la misère pour résultat de sa fierté et le mépris pour fruit de ses rêves ?
Le Mercure, qui donna sur les Jardins un pur article d’ami31, nous montre quelle était alors dans le monde la vraie situation du poète, en ces mots : « Voici le moment que la critique attendait pour se venger de ce dupeur d’oreilles, dont le débit enchanteur la réduisait au silence. […] Enfin dans d’autres épigrammes suivantes, il se montre tout à fait apaisé, et le nom de Delille ne revient plus qu’en éloges. […] « Le traducteur, dit-il, ajoute de son chef à la description de la tempête dont les Troyens sont assaillis en quittant la Sicile : Son mât seul un instant se montre à nos regards !
On montre encore à Versailles la rue, jadis tapissée d’échoppes, où les valets du roi venaient, moyennant argent, nourrir Versailles de sa desserte. — Il n’y a point d’article sur lequel les insectes domestiques ne trouvent moyen de gratter et grappiller. […] On était philosophe ; on ne jouait pas l’austérité, on l’avait parfois sans en faire montre. […] Bagues de cheveux, montre de cheveux, chaîne de cheveux, bracelets de cheveux, cachet de cheveux, collier de cheveux, boîte de cheveux, 9 900 fr., etc. ».
Le père le montre à son enfant ; on s’informe, on s’attroupe, on s’empresse ; la musique s’interrompt, la danse s’arrête. […] Goethe, quoique bien peu avancé dans la vie, puisqu’il n’avait que quarante ans quand il composait Faust, se montre un observateur consommé de la malice humaine et de la séduction par la passion. […] S’il se montre à la porte, il a toujours l’air si ricaneur et presque fâché.
La vieillesse est triste et fâcheuse : elle ressemble à la pâle lumière de la lune, qui se montre au travers des nuées déchirées par le vent du nord, lorsqu’il est déchaîné dans la plaine, que le brouillard enveloppe la colline, et que le voyageur tremble au milieu de sa course. […] Montre-nous la corde où le chant réside. » Elle leur dit de la chercher jusqu’à ce qu’elle soit de retour, et leurs doigts délicats errent parmi les fils de métal. […] montre par intervalles ta face mélancolique et pâlissante.
Il devient plus chrétien à mesure qu’il avance dans la vie, et par la même vérité d’observation qui nous le montre se corrigeant avec le temps, la religion de son enfance passe insensiblement de sa mémoire dans son cœur, et y prend la place laissée vide par les passions qui se retirent. […] S’il oblige les gens, son premier mouvement est de faire montre de son crédit ; faire du bien n’est que le second ; mais le second vient pour corriger le premier. […] C’est l’instant où l’homme se montre dans le maître, et où les enfants se sentent aimés de celui qui les instruit.
Sieglinde dit à Siegmund : « Montre-moi tes blessures » ; il répond : « Gering sind sie, der Rede nicht werth » (12) (Elles sont insignifiantes, ne valant pas qu’on en parle). […] (p. 9. 31. 87. 88. 90) et plus active dans ces dernières pages, montre de plus encore le côté pieux de ces fonctions et de leur office. […] La fin du motif, par son rapprochement avec d’autres, montre la fougue que déploie quelquefois le jeune héros ; les notes du milieu, mi ré do si do la ré, et surtout la variante que nous avons sous-ajoutée (v. p. 53. 173. 195) indiquent précisément le maximum d’agitation auquel il peut être soumis.
Leurs types se résument dans ce roi de Ninive qu’une fresque assyrienne nous montre respirant longuement, les paupières closes, une fleur de lotus, tandis qu’un scribe accroupi numérote des têtes coupées au seuil de son trône. — Plus tard Xerxès, dans une vallée de la Grèce, devint amoureux d’un platane à l’ombre duquel il avait dormi. […] Les Athéniens venaient de sacrifier à Borée, un de leurs dieux autochthones, le ravisseur violent d’Orithye, le Génie des souffles qui, sous la forme d’un cheval aérien saillant des cavales, avait engendré les douze poulains merveilleux que l’Iliade nous montre « galopant sur les épis sans courber leurs tiges, et sur les eaux sans mouiller leurs pieds ». […] Le génie grec s’y montre dans sa sérénité légère, planant sur les dangers et les catastrophes, jouant de la lyre et lançant des disques par-dessus les armées aux prises.
Emile Verhaeren se montre acquis à l’art synthétique et suggestif de Stéphane Mallarmé. […] Le sens de la nature et de la Vie dès lors considérée sous son aspect légendaire, l’émotivité de son premier livre, en 1886, s’en montre soutenue en même temps qu’un court avant-propos revendique la complète liberté du vers pour concourir à des phrases harmoniques. […] Son dernier livre le décèle, comme il montre que seul avec Verhaeren, parmi les Symbolistes, il continue son évolution.
Et Carnajou passe si bien pour un menteur, qu’un vrai chirurgien qui fait quelque temps après des réapplications de chair, n’ose pas les ébruiter. » « Il arrive même que Després, un interne de Dupuytren, recolle un morceau de doigt à un individu, qui revient lui montrer son doigt, au bout de huit jours, et que Dupuytren, à qui on montre ce morceau recollé, l’arrache en disant : « Ça ne tient pas, ça ! […] Et la montre qu’elle fait de ces choses, est semée d’anecdotes du dix-huitième siècle, d’anecdotes de Louis-Philippe, d’anecdotes du second Empire, donnant à penser aux curieux mémoires, qu’on ferait sous la dictée de cette spirituelle vieille femme, à la parole intarissable. […] Notre défunt ami se montre très féroce à notre égard, attaque notre préciosité, nie notre observation en des critiques assez réfutables.
Et contre ces deux doctrines nous invoquons le même témoignage, celui de la conscience, laquelle nous montre dans notre corps une image comme les autres, et dans notre entendement une certaine faculté de dissocier, de distinguer et d’opposer logiquement, mais non pas de créer ou de construire. […] Comme notre expérience journalière nous montre des corps qui se meuvent, il nous semble que, pour soutenir les mouvements élémentaires auxquels les qualités se ramènent, il faille au moins des corpuscules. […] Un calcul fort simple montre qu’il faudra plus de 25 000 ans pour achever l’opération.
Cette opinion, à laquelle s’étaient arrêtés d’anciens physiologistes, est aujourd’hui contredite par l’anatomie, qui nous montre que le cœur reçoit dans son tissu un grand nombre de rameaux nerveux. […] Il leur montre en outre que la science pure a toujours été la source de toutes les richesses réelles que l’homme acquiert et de toutes les conquêtes qu’il fait sur les phénomènes de la nature. […] Chaque organe serait donc en réalité un appareil dont les éléments constitutifs restent identiques, mais dont le groupement devient de plus en plus compliqué à mesure que la fonction elle-même se montre plus variée et plus complexe. […] La physiologie nous montre que, sauf la différence et la complexité plus grande des phénomènes, le cerveau est l’organe de l’intelligence au même titre que le cœur est l’organe de la circulation, que le larynx est l’organe de la voix. […] L’altération matérielle est d’autant plus profonde ou considérable que la vie se montre plus active.
Pas à pas, il a suivi son héroïne, il nous la montre dans une famille insupportable, dans l’atelier ou le magasin monotone, qui sont bien faits pour rendre précieux ses courts moments de liberté. […] Puis l’action se déroule, très captivante, comme je l’ai dit, pour nous conduire au dénouement, à la veille du 9 thermidor, dont elle nous montre une des dernières charrettes. […] Là où jusqu’à présent la science n’a vu que le vide et la mort, sa logique très serrée nous montre partout la chose créée et la vie pour l’éternité. […] Puis Jules Breton nous montre le Paris de sa jeunesse, les environs du Carrousel d’autrefois. […] Dans celui qui est consacré à Nicolas Ier, l’auteur nous montre le grand souverain encourageant et imposant la langue française à sa cour.
celle de Jupiter dans la dissolution des mondes, il montre une âme forte. […] Sénèque montre la vertu facile aux méchants qu’il veut corriger, et facile aux bons qu’il veut encourager. […] A ma cour, la sévérité marche voilée, et la clémence se montre à visage découvert. […] Sénèque ne montre dans aucun autre de ses ouvrages autant de fécondité. […] Il y montre une grande connaissance du cœur de l’homme, et des différents états de la société.
Et puis, telle que Louis Pergaud nous la montre, la Guélotte a quelque chose d’animal ; et Miraut, quelque chose d’humain. […] Certains romans, on en dégage l’idée philosophique ou morale, on en montre le témoignage de réalité. […] Elle montre bien le passé dans le présent, la continuité dans l’invention même et la soudaineté apparente. […] Il ne montre pas l’une sans l’autre ; il permet que l’on voie que la beauté lui est bien chère. […] Gustave Geffroy nous montre, par un exemple qu’il a joliment choisi, la véritable vie populaire dans l’aventure de Cécile Pommier.
On l’y voit s’égayer et rire ; quand il montre Arès surpris auprès d’Aphrodite, Apollon plaisante et demande à Hermès s’il voudrait être à la place d’Arès : « Plût aux dieux, ô royal archer Apollon, que cela arrivât, et que je fusse enveloppe de liens trois fois plus inextricables et que tous les dieux et les déesses le vissent, pourvu que je fusse auprès de la blonde Aphrodite. » Lisez l’hymne où Aphrodite vient s’offrir à Anchise et surtout l’hymne à Hermès qui, le jour de sa naissance, se trouve inventeur, voleur, menteur comme un Grec, mais avec tant de grâce, que le récit du poëte semble un badinage de sculpteur. […] Ses généraux sont pour la montre : « Hors un seul que vous envoyez à la guerre, dit Démosthènes, les autres décorent vos fêtes à la suite des sacrificateurs. » Quand il faut équiper et faire partir la flotte, on n’agit pas ou l’on n’agit que trop tard ; au contraire pour les processions et les représentations publiques, tout est prévu, ordonné, exactement accompli comme il faut et à l’heure dite. […] Un tel contraste montre le trouble qui, depuis dix-huit cents ans, a bouleversé l’âme humaine, La perspective d’une éternité bienheureuse ou malheureuse a rompu son équilibre ; jusqu’à la fin du moyen âge, sous ce poids incommensurable elle a été comme une balance affolée et détraquée, au plus bas, au plus haut, toujours dans les extrêmes. […] Là est le secret de cette gaieté divine des poèmes homériques et de Platon : le récit de la mort de Socrate, dans le Phêdon, montre à peine une teinte de tristesse. […] Le goût de la parure qui distingue le palicare et qui se montre avec tant d’innocence dans la jeune Grecque, n’est pas la pompeuse vanité du barbare, la sotte prétention de la bourgeoise, bouffie de son ridicule orgueil de parvenue ; c’est le sentiment pur et fin de naïfs jouvenceaux, se sentant fils légitimes de vrais inventeurs de la beauté. » (Saint-Paul, par Ernest Renan, p. 202.) — Un de mes amis, qui a longtemps voyagé en Grèce, me raconte que souvent les conducteurs de chevaux et les guides cueillent une belle plante, la portent délicatement à la main toute la journée, la posent à l’abri le soir au moment de la couchée et la reprennent le lendemain pour s’en délecter encore.
Mais ce que nous aimons sans réserve dans l’attitude actuelle de M. de Chateaubriand, ce qui nous le montre bien d’accord avec lui-même, avec son tempérament de loyauté et de liberté, c’est son irrémédiable dégoût de tout régime peureux, ou du moins étayé sur la peur, sans noblesse, qui suit sa cupidité sous l’astuce, et qui parfois devient même cynique dans ses actes ou dans ses aveux. […] Mais quand il vient à se rappeler que cette société, la première qu’il ait remarquée, est aussi la première qui ait disparu à ses yeux ; quand il montre la mort dépeuplant par degrés cette maison heureuse, une chambre qui se ferme et puis une autre, et le quadrille de l’aïeule devenu impossible, faute des partners accoutumés, il touche alors à une corde de sensibilité intime dont ses Mémoires nous rendent plus d’un tendre soupir.
D’Olivet montre trop de discrétion là-dessus. […] Comme il nous montre gracieusement, dans sa comparaison du prince et du pasteur, le troupeau, répandu par la prairie, qui broute l’herbe menue et tendre !
Mais quel que soit le phénomène, rudimentaire et normal, ou anormal et complet, il montre comment nos images, en se liant, composent ce groupe qu’en langage littéraire et judiciaire on appelle la personne morale. Si deux groupes sont bien tranchés, de telle façon que nul élément de l’un n’éveille aucun élément de l’autre, on aura, ainsi que le montre la malade citée par Macnish, deux personnes morales dans le même individu.
Passage piquant, où déjà le sceptique se montre à côté de l’érudit43. […] De grands défauts l’en écartent aux yeux de quiconque ne sépare pas la supériorité intellectuelle de la supériorité morale, et ne veut pas reconnaître le beau là où il ne se montre pas toujours sous les traits de l’honnête.
et quand j’y retournai, ce ne fut pas pour dégager ma montre ! […] Edouard Rod montre « que l’esthétique de Wagner, très consciente et très réfléchie, est la résultante logique de l’esthétique allemande, et qu’elle est liée par tous ses points essentiels avec les principales théories de l’art que l’Allemagne a produites depuis le siècle dernier. » Tout d’abord, il établit ce fait que « en Allemagne, inversément à la marche habituelle, la poétique précède toujours la poésie.
La signification réelle et idéale du Trésor des Nibelungs y est traitée à fond ; ensuite, dans un chapitre intitulé « Transformation du contenu idéal de la légende du Trésor des Nibelungs en la légende du Saint Gral », Wagner montre la connexité des deux. […] Dans de récents articles, M. de Wyzewa a résumé la théorie wagnérienne de l’Art : « l’Art doit créer la Vie … il faut, au-dessus de ce monde des apparences habituelles profanées, bâtir le monde saint d’une meilleure vie : meilleur par ce que nous le créons … » Il montre ensuite que « l’artiste ne peut prendre les éléments de cette vie supérieure nulle part, sinon dans notre vie inférieure, dans ce que nous appelons la Réalité. » Or, dans Parsifal, Wagner, tout en se servant de signes empruntés à cette Réalité, a voulu créer une Vie aussi éloignée que possible des « apparences habituelles profanées ».
Le buste que vient de terminer M. de Egusquiza, nous semble échapper aux inconvénients des autres ; il ne montre ni un Wagner béatement magnifié, ni une caricature comme celles qui remplissent le livre de M. […] Jullien, dans son récent livre, montre jusqu’où peut mener une idée préconçue et superficielle.
Mais exécuter, c’est le mot, le « Waldweben », sans décor, sans mimique, montre une véritable inintelligence de l’art wagnérien. […] L’optique est en effet meilleurs que l’acoustique à Bayreuth, sauf cependant vers le haut de l’amphithéâtre et surtout aux galeries d’où l’on entend merveilleusement la partie orchestrale surtout, où les voix portent davantage, mais d’où la perspective est déjà faussée, comme cela se montre surtout aux deux tableaux du Gral.
Pendant les onze années suivantes, et jusqu’à la fin de la Restauration (1819-1830), M. de Latouche se montre comme appartenant décidément à l’école poétique qu’on qualifiait alors de romantique, en même temps qu’il tenait par ses opinions très prononcées au parti libéral, qui ne songeait pas alors à s’intituler démocratique. […] Dans une pièce de vers Au roitelet, qui est en grande partie une satire dirigée contre les rois (la satire, avec M. de Latouche, s’infiltre aisément partout, même dans le nid du roitelet), il nous montre les petits du gentil oiseau : ……………………… à peine éclos au jour, D’invisibles infants, qui sont ta dynastie, Aux premiers feux de mai opèrent leur sortie.
Ce qui montre bien l’incohérence de la plupart de ces dénominations, c’est que les Romains donnaient à la merluche exactement le même nom qu’au cloporte, asellus. […] Max Muller (Nouvelles leçons, I, ve leçon) montre que l’épervier et le tiercelet, délaissés comme instruments de chasse, donnèrent leurs noms à des armes à feu : l’épervier, muscatus, devint le mosquet ou mousquet ; en italien le tiercelet, terzuolo, devint un petit pistolet, terzeruolo.
Le mal du siècle se montre déjà dans Lamartine, mais c’est sans altérer jamais par aucune dissonance l’amplitude de ses inspirations. […] Comment méconnaître ce qu’il y a de sublime dans cet appel final : Brise cette voûte profonde Qui couvre la création ; Soulève les voiles du monde, Et montre-toi, Dieu juste et bon !
Rien ne montre mieux cette différence de vision que la comparaison de deux portraits écrits à deux siècles de distance. […] Ailleurs et à propos de la Pêche miraculeuse de Rubens, il écrit dix pages du naturalisme le plus cru ; il montre un saint Pierre « un peu négligé, mais d’une belle valeur vineuse », des pêcheurs chaussés de bottes de mer, un grand garçon, un mousse, debout sur « la seconde barque, pesant sur un aviron, habillé n’importe comment, avec son pantalon gris, un gilet violâtre trop court, déboutonné, ouvert sur son ventre nu ».
Elle est bornée en sa vivacité : dans la chaîne infinie des choses, elle conçoit bien la dépendance qui unit des anneaux médiocrement éloignés, mais pour ceux qu’une longue distance sépare, il faut qu’on lui montre les chaînons intermédiaires ; elle ne peut franchir d’un coup qu’un bien petit nombre de degrés dans l’échelle des idées et des sentiments.
Partout l’histoire des langues montre deux idiomes superposés, langue ancienne synthétique, langue moderne analytique.
Il montre bien aux pharisiens qu’avec leurs traditions ils altèrent gravement le mosaïsme ; mais il ne prétend nullement lui-même revenir à Moïse.
On lui a persuadé dès son enfance, et depuis il n’en a pas douté, qu’un fils ne peut jamais s’acquitter de tout ce qu’il doit à une mère, voire à une mauvaise mère qui est devenue sa marâtre, et qu’un citoyen est toujours obligé à sa patrie, voire à son ingrate patrie et qui l’a traité en ennemi. » Plus loin, il montre le consul romain à la tête de l’armée.
Isaïe montre Jéhovah mettant la main sur Cyrus et le lançant vers le monde qu’il lui a livré : — Ainsi, dit Jehovah à Coresch (Cyrus), son Messie : « Je te soutiens par le bras pour étendre les nations devant toi.