Dans Lohengrin, fils de Parsifal, le grand-prêtre, ami de Séléné, se lève, et se tournant vers les vierges assemblées « dans le silence polaire », il leur dit : « Mes sœurs, comme ces soirs vont décidément à votre beauté !
J’ai peine à croire que sans préméditation on imite si exactement le Jules Mary : « Au trot régulier de son robuste attelage, le landau sortit de Corbeil, laissant derrière lui les cheminées géantes des minoteries, dont la fumée assombrissait tout un côté du ciel splendide », — et le Henry Monnier : « Le général était aux eaux dans le Tyrol, avec la duchesse ; le fils à Stanislas, piochant ses examens de Saint-Cyr qui brûlaient », accouplement de métaphores emprunté à la littérature de la Terre de Feu… Un autre charme du roman est le mépris implicite de toute psychologie.
Ses Instructions pour les Magistrats, son Essai sur le Droit public, ses Ecrits sur les Belles-Lettres, ses Instructions pour l’éducation de son fils, sont autant de monumens qui renferment, chacun en particulier, une raison supérieure, des traits brillans dont se forment un grand corps de lumiere qui éclaire l’esprit autant qu’il échauffe le cœur.
Le fils de Gavarni, Pierre Gavarni, que nous ne saurions trop remercier, a complété notre travail sur la vie de son père, par la communication entière de ses papiers.
Racine fils, père de cette nouvelle école poétique, dans laquelle M.
., ; les Lettres d’une mere à son fils sur la Religion Chrétienne, trois vol.
De ces deux femmes celle qu’on voit par le dos, montre le ciel de la main et semble dire à sa compagne : voilà le fils de Jupiter.
Il faut pour en être capable avoir un certain temperament d’humeurs qui rend ceux qui l’apportent en naissant aussi obligez à la providence que les fils aînez des souverains.
Ainsi Achille reçoit dans sa tente l’infortuné Priam, qui est venu seul pendant la nuit à travers le camp des Grecs, pour racheter le cadavre d’Hector ; il l’admet à sa table, et pour un mot que lui arrache le regret d’avoir perdu un si digne fils, Achille oublie les saintes lois de l’hospitalité, les droits d’une confiance généreuse, le respect dû à l’âge et au malheur ; et dans le transport d’une fureur aveugle, il menace le vieillard de lui arracher la vie.
Dimanche 1er avril Aujourd’hui trois enterrements : Pouchet, le fils Braine, Mme Zeller. […] Comme je l’interroge sur ses débuts, il me dit bravement qu’il est le fils de pauvres. […] En wagon, il aurait été pris de l’envie de rejouer, pour gagner sa vie, et il s’était mis à réciter les premiers vers du Légataire universel, qu’il avait joué autrefois, avec ses compagnons du chemin de fer, et tous s’étaient trouvés arrêtés dans leurs répliques : lui seul avait été jusqu’au bout… Enfin il s’écrie que tous les bonheurs s’étaient succédé chez lui, depuis le jour, où il avait eu son fils. […] Un vieux bonhomme, un jour, forçait sa porte, et venait lui demander sa protection pour son fils détenu au bagne, et qui était le paysan qu’il avait poursuivi. […] Claudius Popelin, peint à l’aquarelle par son fils (1889), sur un exemplaire de : Un livre de sonnets, une aquarelle de la plus habile facture.
La personne a disparu, le mannequin reste ; un code minutieux et complet est le ressort qui désormais tire les cent mille fils de ses actions. […] Quoique enrichi et propriétaire, le campagnard est toujours le fils de ce vieux corvéable. […] le plus illustre peintre de la France, au faite de la gloire et des honneurs, un fils posthume de Raphaël, le chef de l’école idéaliste ! […] Votre fils ne quitte pas son éternelle robe de chambre et ses éternelles pantoufles. […] Et pourtant elle est le véritable objet de l’histoire, l’historien ne travaille que pour la recomposer ; s’il renoue les morceaux des fils apparents, c’est pour y rattacher les myriades de fils disparus.
Le fils du comte, l’abbé de Gouvon, s’intéresse à lui, et lui apprend l’italien. […] Sœurs, fils, filles, petites-filles, tout vint, hors sa fille aînée mariée au directeur des carrosses d’Angers. […] Ils ont un fils. […] Il lui pardonne, mais il s’en ira, loin, avec son fils. […] — Genève était un gouvernement démocratique, mais atténué. — En dehors des « habitants », c’est-à-dire les étrangers domiciliés dans la république, et des « natifs », ou fils d’« habitants » (deux classes qui comptaient peu) il y avait les « citoyens », fils de bourgeois et nés dans la ville, et les « bourgeois », fils de bourgeois ou de citoyens, mais nés à l’étranger, ou étrangers ayant acquis le droit de bourgeoisie.
» — Opposez à ces personnages ceux de quelque roman licencieux de Duclos ou de Crébillon fils. […] L’adolescence est l’âge des tragédies classiques. « Quel âge a-t-il, ton fils ? […] C’est un fils de la Rochefoucauld, et peut-être de Mme de la Fayette. […] Il éleva le fils orphelin de son frère Caspar. […] Les Indiens croient que cette statue fut donnée de Dieu à son fils, comme un emblème de la création.
et nos fils ne souriront-ils pas des lieux communs naturalistes ? […] Qu’on y prenne garde : ce ne sont pas des mots tragiques, sortant des abîmes de l’âme, comme il y en a chez Racine, chez Dumas fils ; ce sont des mots éloquents, savamment amenés par des questions rhétoriques, des mots dont M. […] Il reste Gil Blas, deux romans de Marivaux, et l’immortelle Manon ; Crébillon fils, Laclos, Restif de la Bretonne ne sont que des « documents » ; sous des allures scientifiques, l’érotisme de nos jours leur a valu un regain de succès. — Les autres romans et contes de cette période sont nettement philosophiques, à tendance ; la forme littéraire y est le véhicule d’une thèse ; ainsi les Contes de Voltaire, et même La Nouvelle Héloïse où pourtant le souffle lyrique est déjà sensible. […] De tous les auteurs dramatiques, deux seuls nous intéressent, mais ceux-là sont considérables : Augier et Dumas fils. […] On a dit, je le sais, que la France se ferme aux idées étrangères ; cela est exact, ou faux, selon les époques ; quand elle a tout donné, qu’elle paraît épuisée, elle s’ouvre à l’étranger ; puis elle semble s’isoler ; c’est que, mère toujours féconde, elle voue ses soins au fils qu’elle enverra, tel Yvain ou Lancelot, à travers la forêt magique des préjugés, à la recherche du vrai idéal. — L’exclusivisme est à de certains moments une nécessité de la concentration.
Surtout, de père en fils, il réside, il est du canton, en communication héréditaire et incessante avec le public local, par ses affaires et par ses plaisirs, par la chasse et par le bureau des pauvres, par ses fermiers qu’il admet à sa table, par ses voisins qu’il rencontre au comité ou à la vestry. […] Je n’en ai pas encore vu un s’échauffer contre un soldat-paysan, et j’ai vu en même temps un air de respect filial de la part de ces derniers… C’est le paradis terrestre pour les mœurs, la simplicité, la vraie grandeur patriarcale : des paysans dont l’attitude devant les seigneurs est celle d’un fils tendre devant son père, des seigneurs qui ne parlent à ces paysans dans leur langage grossier et rude que d’un air bon et riant ; on voit un amour réciproque entre les maîtres et les serviteurs » Plus au sud, dans le Bocage, pays tout agricole et sans routes, où les dames voyagent à cheval et dans des voitures à bœufs, où le seigneur n’a pas de fermiers, mais vingt-cinq à trente petits métayers avec lesquels il partage, la primauté des grands ne fait point de peine aux petits. […] Toute la fortune de mon aïeul ne dépassait pas cinq mille livres de rente, dont l’aîné de ses fils emportait les deux tiers, trois mille trois cents livres ; restait mille six cent soixante-six livres pour les trois cadets, sur laquelle somme l’aîné prélevait encore le préciput » Cette fortune qui s’émiette et s’anéantit, ils ne savent ni ne veulent la refaire par le négoce, l’industrie ou l’administration : ce serait déroger. « Hauts et puissants seigneurs d’un colombier, d’une crapaudière et d’une garenne », plus la substance leur manque, plus ils s’attachent au nom Joignez à cela le séjour d’hiver à la ville, la représentation, les dépenses que comportent la vanité et le besoin de société, les visites chez le gouverneur et l’intendant : il faut être Allemand ou Anglais pour passer les mois tristes et pluvieux dans son castel ou dans sa ferme, seul, en compagnie de rustres, au risque de devenir aussi emprunté et aussi hétéroclite qu’eux66. […] Boutin de la Coulommière, fils d’un receveur général des finances, se récria à la vue de ce mécanisme ingénieux dont il se plaisait à faire jouer les ressorts, et se tournant vers l’abbé de Canillac : « Cela, dit-il, est admirable sans doute ; mais ce qui me semble plus admirable encore, c’est que Son Éminence, étant au-dessus des faiblesses humaines, veuille bien s’y accommoder. » Mot précieux et seul capable de montrer le rang, la position d’un prélat grand seigneur en province.
Sur la trame continue et illimitée des événements, notre attention fortement frappée découpe et détache quelque lambeau saillant ; elle néglige les fils par lesquels il se continue dans les voisins, et se concentre sur lui comme sur un monde à part. […] Et quand ce serait un royaume, Je voudrais bien savoir, dit elle, quelle loi En a pour toujours fait l’octroi A Jean, fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume, Plutôt qu’à Paul, plutôt qu’à moi. […] Ce sont, dit-il, leurs lois qui m’ont de ce logis Rendu maître et seigneur, et qui de père en fils L’ont de Pierre à Simon, puis à moi, Jean, transmis Le premier occupant ! […] Son fils Mercure aux criards vient encor ; A chacun d’eux il en montre une d’or.
… Je vivais heureuse de mon sort, aimée, jeune, riche, honnête et belle ; je suis maintenant avilie, misérable, malheureuse… Mon père allait assister à quelque tournoi dans la ville de Bayonne ; parmi les chevaliers qui venaient pour y figurer, soit qu’Amour me le fît ainsi apparaître, soit que sa valeur éclatât d’elle-même en lui, le seul Zerbin me sembla digne de louange ; c’était le fils du grand roi d’Écosse, « Pour lequel, après qu’il eut donné dans la lice des preuves merveilleuses de sa chevalerie, je me sentis prise d’amour, et je ne m’aperçus que trop tard que je n’étais plus à moi-même ; et, malgré tout ce que je souffre pour lui, je ne puis m’arracher de l’esprit que je n’avais pas mal placé mon cœur, mais que je l’avais donné au plus digne et au plus beau des paladins qui soit sur la terre. » Elle raconte comment ils s’aimèrent. […] Roger demande Bradamante en mariage ; Charlemagne la lui refuse : il la réserve pour Léon, fils de l’empereur de Constantinople. […] Il combat à la tête des Bulgares contre Constantin et Léon, son fils ; il fait triompher les Bulgares. Surpris par trahison pendant son sommeil par un traître, il est conduit à Constantinople et livré à Théodora dont il a tué le fils dans la bataille.
On voit à l’accent du récit qu’elle fait de cet événement, dans son livre Dix années d’exil, qu’elle éprouva quelque chose de semblable à ce qu’éprouva Agrippine à la première révélation de l’inhumanité de son fils, une consternation mêlée de joie tragique, parce qu’elle avait enfin le droit de haïr celui qu’elle craignait. […] M. votre fils a dû vous apprendre que je ne voyais pas d’inconvénient à ce que vous retardassiez votre départ de sept à huit jours. […] Je vous invite à me faire connaître celui que vous aurez choisi. » XL Les deux fils de madame de Staël, innocents des opinions et du génie de leur mère, se présentèrent en vain à Fontainebleau pour intercéder auprès de Napoléon ; ils reçurent l’ordre de s’éloigner et furent compris dans l’exil. […] « Le lendemain samedi, 23 mai 1812, à deux heures après midi, je montai dans ma voiture en disant que je reviendrais pour dîner ; je ne pris avec moi aucun paquet quelconque ; en descendant l’avenue de Coppet, je m’évanouis ; ma fille me prit la main et me dit : « Ma mère, songe que tu pars pour l’Angleterre, le pays de la liberté. » À Berne, mon fils me quitta, et, quand je ne le vis plus, je pus dire comme lord Russel : « La douleur de la mort est passée. » Après avoir traversé l’Allemagne et la Pologne, elle se rendit en Russie pendant que Napoléon marchait avec un million d’hommes sur Moscou.
Erasme, parmi les questions débattues, cite celles-ci148 : « Cette proposition : Dieu le père déteste son fils, est-elle possible ? […] Chacun sait comment le pauvre Gargantua commença par être mis aux mains d’un « sophiste ès lettres latines », lequel lui faisait apprendre par cœur, puis redire à l’envers une grammaire et une logique, si bien que le jour où on voulut l’examiner, « il se print à plorer comme une vache, et se cachoit le visage de son bonnet, et ne fut possible de tirer de lui une parole. » Son père, Grandgousier, qui voit alerte, dispos, maître de sa langue et de ses idées, un garçonnet de douze ans élevé de façon moins surannée, entre dans une colère terrible contre les pédants dont « le sçavoir n’est que besterie abastardissant les bons et nobles esprits. » On décide alors de refaire l’éducation du géant, fils de prince, et son nouveau précepteur lui apprend tant et de si belles choses que l’élève devient habile, non seulement à sauter, lutter, nager, botteler du foin, mais encore à sculpter, peindre, jouer du luth, faire des vers, et qu’il peut deviser avec les docteurs comme avec les artisans. […] Seulement il est fils d’une Grecque et né à Constantinople ; il aime d’un amour quasi filial Ce langage sonore aux douceurs souveraines, Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines. […] Ils regrettent comme Rousseau, de ne pas être nés Romains. « Si j’avais vécu dans ce temps-là, écrit André Chénier160, je n’aurais point fait des Arts d’aimer, des poésies molles, amoureuses… J’aurais, jeune Romain, au sénat, aux combats, Usé pour la patrie et ma voix et mon bras ; Et si du grand César l’invincible génie A Pharsale eût fait vaincre enfin la tyrannie, J’aurais su, finissant comme j’avais vécu, Sur les bords africains défait et non vaincu, Fils de la liberté, parmi ses funérailles, D’un poignard vertueux déchirer mes entrailles.
Avec Sully-Prudhomme ce n’est plus le lyrique ébloui, tentant d’embrasser tout le dehors en son regard agrandi ; ce sont les yeux mi-clos de la réflexion sur soi, la vision intérieure, mais qui cependant s’élargit peu à peu, « jusqu’aux étoiles » : Tout m’attire à la fois et d’un attrait pareil : Le vrai par ses lueurs, l’inconnu par ses voiles : Un trait d’or, frémissant joint mon cœur au soleil Et de longs fils soyeux l’unissent aux étoiles238. […] On est fils du hasard qui lança Un spermatozoïde aveugle dans l’ovaire. Telles sont les révélations scientifiques de ce nouveau Lucrèce sur la paternité du « Hasard » et sur le mépris qu’un fils doit à ses parents. […] On devine maintenant de quelle façon le « Père » céleste sera traité par le « fils du Hasard. » Quoique M.
« J’étais fils de chasseur. […] Abandonne donc, ô mon fils, tout motif personnel, et accomplis tes devoirs par le seul amour du bien. » XXXVI Voilà pour la piété. […] Je serai ferme maintenant dans la foi, et je vais agir conformément à ce que je crois. » « Et c’est ainsi », chante alors le poète, « que je fus témoin et auditeur du miraculeux entretien entre le fils de Vaaseda et le magnanime fils de Pandoa, et que j’ai obtenu la faveur d’entendre cette suprême et divine doctrine, telle qu’elle a été révélée par Krisna lui-même, le dieu de la foi.
Si un navire en perdition apparaît et disparaît tour à tour sur la cime ou dans la profondeur de ses lames, on pense aux périls des hommes embarqués sur ce bâtiment, on voit d’avance les cadavres que le flot roulera le lendemain sur la grève, et que les femmes et les mères des naufragés viendront découvrir sous les algues, tremblant de reconnaître un époux, un père ou un fils. — Émotion ! […] La scène des lamentations des femmes et des vieillards sur les cadavres de leurs époux et de leurs fils, semble être écrite par un ancêtre gigantesque d’Eschyle. […] Il est fils d’un roi d’une contrée des Indes, située au pied des monts Himalaya ; de jeunes guerriers, ses pages, élevés avec lui à la cour de son père, rivalisaient avec leur prince dans tous les exercices de la chasse et de la guerre et sur les champs de bataille. […] C’est le sacrifice d’Abraham demandé à un amant sur son amante, au lieu d’être demandé à un père sur son fils.
… Il n’y a qu’un Américain, en effet, qui ait pu songer à mêler aux fils brouillés de sa fiction les calculs mathématiques et les probabilités de la science expérimentale. […] Le spiritualisme apparent de l’inspiration d’Edgar Poe est du matérialisme, passé au filtre d’un esprit poétique, mais l’Amérique, la nation matérialiste par excellence, ne pouvait pas avoir un fils plus pur. […] Seulement, pour cela, il lui eût fallu le bénéfice et le soutien d’une éducation morale quelconque, et l’on se demande avec pitié ce que fut la sienne, à lui, le fils d’une actrice et de l’aventure, dans une société qui a trouvé, un beau matin, les Mormons au fond de ses mœurs ! […] Edgar Poe, le fils de l’aventure et de l’aventure infortunée, est aussi le plus souvent un aventurier d’inventions malheureuses, quoiqu’il y ait quelques-uns de ses Contes qui, le genre admis de cette littérature matérialiste et fébrile, semblent réussis.
Le président, en effet, n’avait qu’un fils, le baron de Montjeu, qui, selon les uns, était un des cavaliers les plus braves et les plus accomplis de la Cour, mais qui n’était guère digne de son père, selon les autres. Ce fils fut tué dans un duel ou combat de nuit pour une maîtresse.
Dieu si bon, si compatissant, si aimant, si père, n’aurait-il pas eu pitié et tendresse pour un fils revenu à lui ! […] J’avais tout mis en toi, dit-elle encore, comme une mère en son fils ; j’étais moins sœur que mère.
Mlle de Mauconseil, fille unique, riche, très jolie, et passablement enfant gâté, épousa le prince d’Hénin, fils d’une Beauvau, sœur du père de ma grand-mère ; ce fut l’origine de leur liaison. […] Son fils mourut deux ans avant elle, lui laissant des ennuis derniers et des embarras d’affaires, et prolongeant ses torts envers elle jusqu’au-delà de la mort.
Louis-Hector de Villars, né en mai 1653, à Turin, disent les uns, où son père aurait été alors ambassadeur, ou plus probablement, selon les autres, à Moulins en Bourbonnais7, était fils de Pierre de Villars et de Marie de Bellefonds. […] On saura de plus que le fils du maréchal, le duc de Villars du xviiie siècle, et qui succéda à son père dans le fauteuil académique, possédait au plus haut degré le talent de la déclamation dramatique et était un excellent tragédien de société.
On croit savoir de plus que Tite-Live se maria deux fois, et qu’il eut deux fils et quatre filles. […] On sait combien Tite-Live admirait le talent de Cicéron : il conseillait à son fils de lire avant tout Démosthène et Cicéron, et ensuite les autres auteurs « à proportion qu’ils ressemblaient le plus à l’un et à l’autre ».
C’est de ce personnage chevaleresque sortit le fils qui lui devait ressembler si peu. […] C’était un vers tout entier, emprunté de l’élégie d’Hylas de Properce, avec un seul changement imperceptible du masculin au féminin, et qui, dans son application, montrait deux frères, deux enfants du Septentrion, épris du même charmant objet, comme jadis ces fils de Borée Zétès et Calaïs : Hanc duo sectati fratres, Aquilonia proles.
En voici la première page, où se fait d’abord sentir l’empressement et comme le débordement de phrase habituel à Saint-Simon : « Il ne faut point d’autre éloge pour un prince prêt à régner suivant le cours ordinaire de la nature, que les projets qu’on va voir qu’il avait formés et qu’il avait fortement résolu de suivre et d’exécuter sagement de point en point l’un après l’autre ; surtout si l’on fait réflexion au pouvoir sans bornes qui l’attendait, auquel il fut tout à fait associé par la volonté du roi son aïeul, aussitôt après la mort du prince, fils unique du monarque, père de celui qui, aux dépens de cette autorité qui enchante les plus grands hommes, mettait toute son étude et toute sa satisfaction à rendre son règne juste et ses peuples heureux. […] honneur à Machault, tant célébré de Droz pour les projets qu’on lui suppose ou qu’on lui prête ; à Mirabeau père, provocateur et précurseur, à son insu, de son puissant et glorieux fils !
Ce gentilhomme qui abhorre les « philosophicailleries modernes », qui l’ait de la religion la base de la société, qui sollicite du despotisme royal des lettres de cachet contre fils, femmes et filles, cet homme de vieille roche, ce dur, cet intraitable féodal est l’ennemi des prêtres, des commis, des financiers, des courtisans, fait des avances à Jean-Jacques, bénit Quesnay, ne rêve que progrès, améliorations sociales, bonheur du peuple, et se fait mettre à Vincennes pour le libéralisme de sa théorie de l’impôt. […] Lucas-Montigoy, Mémoires biographiques, littéraires et politiques de Mirabeau, écrits par lui-même, par son père, par son oncle et par son fils adoptif, Paris, 1834, 8 vol. in-8.
Je vous l’ai toujours dit : si mon père, mon frère ou mon fils était Premier ministre dans un État despotique, j’en sortirais demain ; jugez ce que je dois éprouver de répugnance en m’y trouvant aujourd’hui. Mais enfin Mme du Châtelet est pour moi plus qu’un père, un frère et un fils.
Son Avare, où le vice détruit toute affection entre le père et le fils, est une œuvre des plus sublimes, et dramatique au plus haut degré… Dans une pièce de théâtre, chacune des actions doit être importante en elle-même, et tendre vers une action plus grande encore. […] Croire qu’en imitant certaines qualités de pureté, de sobriété, de correction et d’élégance, indépendamment du caractère même et de la flamme, on deviendra classique, c’est croire qu’après Racine père il y a lieu à des Racine fils ; rôle estimable et triste, ce qui est le pire en poésie.
Eugène, qui se sent d’ailleurs peu de goût pour la basoche, et qui ne connaît pas son père, nous a dès l’abord tout l’air d’être le fils de quelque grand seigneur qui a oublié de le reconnaître, et qui lui a légué de ses instincts. […] Eugène se souvient qu’il a quelque part en Brie, au château de Fontenay, un ami, Hubert, le fils du régisseur.
Mme de La Fayette, qui nous donne ainsi le cadre du roman, nous met aussi dans les mains quelques-uns des fils qui agitaient et mêlaient entre eux ces jeunes cœurs : le roi plus touché qu’un beau-frère ne doit l’être, Madame plus sensible peut-être qu’il n’est permis à une belle-sœur ; entre eux deux ce goût vif, précurseur presque assuré de l’amour ; La Vallière naissante qui vient bien à point pour détourner le charme ; le comte de Guiche, en même temps, qui fait auprès de Madame quelque chose du même chemin que La Vallière faisait auprès du roi. […] Patin, fils de Guy Patin, pour qu’il vît tous les libraires qui pouvaient avoir le livre entre les mains.
ô juges, je vous demande, ce père que vous accusez de la mort de son fils, croyait-il un dieu, n’en croyait-il point ? S’il n’en croyait point, il n’a point tué son fils pour cause de religion ; s’il en croyait un, au dernier moment il n’a pu attester ce dieu qu’il croyait de son innocence, et lui offrir sa vie en expiation des autres fautes qu’il avait commises.
Ce n’est donc point par hasard que ce roi reçut le nom de fils aîné de l’Église, c’est-à-dire fils aîné de la société européenne.
Bonnellier, ancien sous-préfet destitué, auteur de plats romans, et qui a débuté récemment comme acteur à l’Odéon, sous le nom de Max, et ces messieurs font des motions ; et ils expliquent comme quoi ils sont catholiques, comme quoi Voltaire est le fils du jansénisme, et autres vérités de cette saveur.
Fils du célèbre ministre protestant Paul Rabaut, enfanté et nourri dans la proscription qui pesait alors jusque sur les femmes et les nouveau-nés de sa croyance, il traîna son enfance errante au milieu des Cévennes, à la suite de son père ; et c’est dans ces marches inquiètes de tous les jours qu’il reçut de lui les premières leçons, surtout les leçons de l’exemple, la constance à tout souffrir et la haine des proscriptions ; mais il n’y mêla jamais de haine contre les proscripteurs, du moins de cette haine active qui a soif de se venger.
En se rappelant les remarquables récits du fils, on apprécie mieux par comparaison les mérites qui recommandent ceux du père, la mesure parfaite du ton, ce style d’un choix si épuré, d’une aristocratie si légitime, et toute cette physionomie, si rare de nos jours, qui caractérise, dans les lettres, la postérité prête à s’éteindre, des Chesterfield, des Nivernais, des Boufflers.
Elle a du roi deux fils, deux bâtards, Heudry et Rainfroy, qui deviendront par la suite de méchants chevaliers ; mais la reine Blanchefleur arrive un jour de Hongrie, pour visiter sa fille si chère.
Nous avons vu qu’en 1631, la peste régna à Paris ; que madame de Rambouillet y perdit son second fils, le vidame du Mans, âgé de 7 ans, et qu’elle et sa fille Julie, alors âgée de 24 ans, ne quittèrent le malade que quand la mort lui eut fermé les yeux, bien que tous les amis de la maison s’en fussent éloignés.
Les mots grecs : il semble que, vomis par les cartons de Flaxman, des guerriers vêtus d’un seul casque à balai fassent la cour à des marquises ou à des grisettes ; qu’ils rentrent dans leurs cartons, qu’ils réintègrent leurs musées et continuent, rouges autour des vases noirs, leurs éternels gestes, ou que, résignés à la loi du milieu, ils se fassent, par le costume et par l’accent, les fils du peuple où ils se sont introduits.
« Toutefois, il avait soixante-trois manières d’en trouver tousjours à son besoin, dont la plus honorable et la plus commune étoit par façon de larrecin furtivement faict ; malfaisant, pipeur, buveur, batteur de pavez, ribleur s’il en étoit à Paris ; au demeurant le meilleur fils du monde et toujours machinoit quelque chose contre les sergeants et contre le guet. » Et après ce portrait sommaire, viennent à la débandade, les mille aventures drolatiques où ce véritable héros de Rabelais se dessine à gros traits, menant à Paris le train bouffon de l’écolier de l’époque, puis partant pour les pays de la fable contre le roi des Dipsodes, puis s’embarrassant dans cette épineuse question du mariage, et parcourant pour s’amuser dans son dessein tout l’archipel d’îles peuplées à souhait des innombrables êtres allégoriques dont Rabelais tenait à rire ; en somme la plus durable et la plus humaine des caricatures énormes qui s’étalent dans le bréviaire des « beuveurs très illustres et et vérolez très prétieux ».
Ils ne font pas servir le talent de la fiction pour nous peindre la situation d’un homme qui souffre avec constance la perte d’un fils unique.
Qu’on entre en certains temps dans le détail de cent familles, et l’on en trouvera quatre-vingt où le fils sera d’une stature moins élevée que celle de son pere.
Nous l’avouerons, depuis cette femme qui tremble derrière un mur en serrant son fils que les bourreaux vont venir égorger tout à l’heure, nous n’avons pas vu plus hagard, plus épouvanté, plus noir et plus beau !
Quand on touche aux fils saignants des cœurs délicats avec cette délicatesse de main, on est mieux qu’un miniaturiste d’une époque fanée, on est un moraliste et un émouvant écrivain.
Il n’était si pauvre famille qui n’eût envoyé à son soldat, fils, mari, parent, quelque victuaille.
Et si, comme je le crois, son rôle se borne à nous donner tout de suite une petite œuvre que nos fils, plus tard, eussent publiée, je ne puis lui en vouloir d’avancer ainsi nos plaisirs.
Ainsi, de ce monde social embelli et policé par tous les arts de l’humanité, ils tendent à en faire la grande forêt des premiers âges, où, avant Orphée, erraient les hommes à la manière des bêtes sauvages, suivant au hasard la coupable brutalité de leurs appétits, où un amour sacrilège unissait les fils à leurs mères, et les pères à leurs filles.
Les enfants des fondateurs de la société humaine pouvaient donc se dire duro robore nati, ou fils de la terre, géants, ingenui (quasi indè geniti), aborigènes, αυτοχθονες. — Humanitas, ab humando.
Peut-on supporter au théâtre, pour quelque motif que ce soit, de comédie ou de morale, des mots tels que celui-ci d’un fils à sa mère ? […] Vous êtes bien le fils de votre père. — Raoul. […] Ce n’est pas seulement Raoul qui est livré au mépris du parterre ; ce n’est pas madame Dufouré qui est châtiée en son fils : ce sont tous les fils en qui la piété souffre et en qui le respect est diminué ! […] Le fils d’une fermière, qui a été marchande ambulante, y épouse la fille d’une marquise. […] Dans l’opposition d’un père avare et d’un fils prodigue ?
Tout ce qu’on sait, ou plutôt tout ce qu’on répète, c’est que Dickens est né en 1812, qu’il est fils d’un sténographe, qu’il fut d’abord sténographe lui-même, qu’il a été pauvre et malheureux dans sa jeunesse, que ses romans publiés par livraisons lui ont acquis une grande fortune et une réputation immense. […] Ce puits où il est tombé a tué des centaines d’hommes, des pères, des maris, des fils qui faisaient vivre des centaines de familles. […] Il abonde dans un pays d’aristocratie, et personne n’a raillé plus durement une aristocratie que Dickens ; tous ses portraits sont des sarcasmes : c’est celui de James Harthouse, dandy dégoûté de tout, principalement de lui-même, et ayant parfaitement raison ; c’est celui de sir Frederick, pauvre sot dupé, abruti par le vin, dont l’esprit consiste à regarder fixement les gens en mangeant le bout de sa canne ; c’est celui de lord Feenix, sorte de mécanique à phrases parlementaires, détraquée, et à peine capable d’achever les périodes ridicules où il a soin de toujours tomber ; c’est celui de mistress Skewton, hideuse vieille ruinée, coquette jusqu’à la mort, demandant pour son lit d’agonie des rideaux roses, et promenant sa fille dans tous les salons de l’Angleterre, pour la vendre à quelque mari vaniteux ; c’est celui de sir John Chester, scélérat de bonne compagnie, qui, de peur de se compromettre, refuse de sauver son fils naturel et refuse avec toutes sortes de grâces en achevant de manger son chocolat. […] S’il dédaigne sa fille et s’il souhaite un fils, c’est pour perpétuer l’ancien nom de sa banque. […] Le petit Joas de Racine n’a pu naître que dans une pièce composée pour Saint-Cyr ; encore le pauvre enfant parle-t-il en fils de prince, avec des phrases nobles et apprises comme s’il récitait son catéchisme.