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1026. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

répondez-lui toutes, notre nom : C’est un homme aveugle ; il a pour patrie l’île montagneuse de Chio ; tous ses chants seront les premiers dans l’avenir ; et nous porterons sa gloire sur la terre, partout où nous rente contrerons des villes habitées. » Ce langage, consacré dans des vers antérieurs à Thucydide, était-il, non le signalement du poëte, donné par lui-même, mais une fiction sur l’origine des chants populaires déjà répandus dans la Grèce ?

1027. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Au lieu de cet avenir médiocre, mais paisible, quel fut son sort ? […] En somme, ces différents opuscules n’étaient en quelque sorte pour Nodier que des réserves dans lesquelles il semblait déposer des matériaux pour l’avenir. […] L’auteur met en scène un jeune homme qui désespère de son siècle et ne sait où se prendre, et un vieillard qui cherche à relever son courage, et à lui rendre la foi en l’avenir. […] Mais non content de l’avenir auquel ces avantages lui donnaient le droit d’aspirer, il se croit appelé à des destinées supérieures, et se fait pour son usage un monde imaginaire dans lequel il se complaît. […] Tantôt redoutant l’avenir qui l’attend quand elle rentrera parmi les hommes, tantôt supportant mal d’être éloignée de ses semblables, sa force se consume dans ces alternatives.

1028. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

L’on observait une hiérarchie à laquelle l’avenir n’a pas changé grand-chose. […] Plus il était fécond et capable d’enchanter l’avenir, plus l’avenir les a respectés et plus ces pierres bâties demeurent énergiquement attachées à la terre. […] Le général avait organisé à merveille l’avenir de Charles Baudelaire, mais sans le consulter. […] … » On a l’air triste et l’on déplaît, quand on n’a pas confiance dans le bel avenir de l’humanité. […] Ces véritables poètes que le dédain public confondit avec ces farceurs, ces poètes dont l’œuvre dure ou bien sera découverte par l’équitable avenir, — si l’avenir est équitable et s’il y a un quelconque avenir pour la littérature, — ceux-là ont accepté le sobriquet ; et ils ne refusèrent pas d’être les décadents, d’être, à leur sentiment, les derniers d’une espèce bien raffinée.

1029. (1902) Propos littéraires. Première série

Ce que je voyais dans l’avenir était si capable d’y être qu’il était déjà dans le passé. […] Les trois femmes n’ont désormais qu’un espoir, qu’un but dans la vie, qu’un point lumineux dans l’avenir. […] Tous les autres sont jeunes, bien portants, vigoureux ; ils ont l’avenir ; ce coup de voir Denyse leur échapper, ils pourront le supporter. […] Bien plus, et voilà qui est fort bien observé, il souffre de tout l’avenir. […] Mais tu es un ensemble si lié, non pas seulement dans le présent, mais dans le passé et dans l’avenir, que ta loi est la “solidarité”.

1030. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Soutenir cette doctrine, c’est dire qu’à proprement parler il n’y a pas de lois syllogistiques, mais seulement des lois particulières applicables à l’avenir dans la mesure où elles sont prouvées par l’expérience et l’induction. […] Or, nous ne pouvons pas dire en cela que nous jugeons de l’avenir par le passé, car le passé ne nous est connu que dans une mesure insignifiante. […] Il semble ainsi que la réduction de la physiologie à la physico-chimie soit, sinon accomplie dans le détail, du moins certaine en principe et assurée pour l’avenir. […] Tel est l’état actuel des choses ; mais peut-être semblera-t-il vraisemblable que l’avenir doive réaliser cette exacte réduction qui n’est encore qu’un idéal. […] On ne saurait surtout attribuer une grande valeur à l’explication que l’on présente, tant qu’on s’en tient à la considération de l’état actuel des choses sans rechercher si cet état peut être étendu indéfiniment au passé et à l’avenir.

1031. (1929) Amiel ou la part du rêve

Du passé je me tournerai vers l’avenir, et, tout humilié par celui-là, je me formerai un renouvellement de vie ; je choisirai enfin nettement ma vocation, je fixerai l’œuvre que je veux accomplir, et, de là, je construirai mes plans pour l’année prochaine et les suivantes, dirigés tous vers ce but unique… je ne resserrerai pas trop ma liberté. […] Dites-nous : Il était là, telle chose lui advint, nous croirons être nous-mêmes dans la Normandie de Louis-Philippe, où Emma Rouault a eu ses treize ans aux cerises, sur ce Rhin romantique d’où Victor Hugo revient à peine, cette année des Burgraves, — l’avenir de l’Europe en manuscrit dans son sac de nuit. — Je ne demanderais pas mieux. […] Amiel a joui d’un bonheur au jour le jour, d’une vie intelligente et pleine, mais en équilibre instable, avec des angoisses d’avenir moral, et ce malaise sexuel qui demeure eh sourdine comme un tourment toléré. […] On eût dit que l’avenir lui ouvrait ses portes à deux battants. » C’est Genève qui ferme sur lui ses portes à deux battants. […] Et Amiel termine sa méditation, dans la faible mesure où elle est susceptible d’être terminée, en envisageant l’acte sous cinq points de vue : naturel (simple), civil (pas un délit), moral (déchéance), chrétien (péché), avenir (pas sûr).

1032. (1922) Gustave Flaubert

Flaubert apprend ce mariage avec des craintes pour l’avenir, — justifiées. […] Descharmes, « un court billet, dix lignes au plus, où il déclare à sa maîtresse qu’il est inutile à l’avenir de se présenter chez lui ; qu’il n’y sera jamais pour elle. […] Pour montrer un ceci de l’avenir qui tue un cela du passé, Chateaubriand avait eu recours à la machinerie épique, à un système d’art qui appartenait au passé ; Victor Hugo avait eu recours au roman, à un système d’art penché sur l’avenir. […] Un bien autre avenir lui était réservé ! […] Flaubert publiait un peu son vieux Pourana comme Renan quinze ans plus tard publiera l’Avenir de la science.

1033. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Consumé de désirs que la possession pouvait seule apaiser, trop sûr que la femme en qui se résumait pour son cœur le monde entier ne serait jamais à lui, il n’envisageait l’avenir qu’avec désespoir. […] Tous ceux qui voient, dans le passé, le modèle immuable du présent et de l’avenir doivent fermer, comme un livre écrit dans une langue inconnue, le livre qui parle d’un avenir meilleur, qui retrace en traits poignants les souffrances du présent, qui n’a du regret que pour la gloire et la liberté. […] Elle ne croit pas que l’homme choisi par elle soit séparé de l’avenir qu’elle a rêvé, par un passé irréparable. […] Le père Fauveau résiste, avec le bon sens obstiné d’un paysan, habitué à voir dans un passé sans tache la garantie d’un avenir sans reproche. […] l’avenir de sa fille n’est-il pas assuré ?

1034. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Lauser a raison de réclamer Molière pour l’humanité tout entière ; mais n’oublions pas qu’il est purement, absolument, vraiment Français par ce bon sens que signale si bien l’écrivain autrichien, et qui fit la force de notre race dans le passé et en refera peut-être la solidité dans l’avenir. […] cette pièce de Dom Juan est ainsi remplie de traits qui sont comme des cris jetés à l’avenir. […] Elles valaient cependant d’être recueillies, ne fut-ce que pour inspirer à toute âme l’horreur et le dédain de ces calomnies qui, devant l’avenir, ne souillent jamais que ceux qui ont osé s’en faire une arme contre le talent ou la probité. […] Peut-être est-il temps qu’il s’en rencontre pour dire et répéter que le présent et l’avenir sont fils « de ce qui fut » et que c’est à nos grands hommes d’hier qu’il faut demander de forger, d’inspirer, de créer les hommes de demain. Je tiens d’ailleurs à le répéter en achevant ces rapides études sur un des hommes que notre pays doit le plus admirer : — l’heure est venue où la France, condamnée à répudier pour un moment la force, ou du moins à la chercher dans les triomphes intellectuels, doit puiser dans ces souvenirs de gloire littéraire une nouvelle conscience de sa valeur, de sa puissance morale, de son rôle, et une espérance nouvelle dans son avenir.

1035. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Tout dans l’avenir va donc les rapprocher ; mais un obstacle va se dresser entre eux : l’intrus, l’innocent qui va naître. […] Ici le talent de l’auteur empêche qu’on songe seulement à porter un jugement sur elle ; cette femme, accoutumée à tout subir sans qu’un cri de révolte monte à ses lèvres, devine-t-elle le crime et, voyant son mari revenir à elle avec amour et pardon, éloigne-t-elle son esprit du présent pour ne plus songer qu’à l’avenir ? […] L’avenir est à eux maintenant, mais quel avenir ! […] Debout, sur les hauts mâts, les hommes de vigie Semblaient de leur grand geste appeler l’avenir Et boire tout l’espace en leur âme élargie, « Terre ! […] Dans le Crépuscule, je trouve ce ressouvenir du Saint-Simonisme : Quelle envolée vers l’avenir et quelle naïveté de confiance dans le progrès humain !

1036. (1897) Aspects pp. -215

Et j’ai confiance dans le jugement de l’avenir. […] La pensée ne connaît pas la durée ; le passé, le présent, l’avenir sont un devant elle et elle les embrasse également. […] Ses idées se répandent — l’Anarchie grandit, belle de tout l’avenir. […] Robustes et sains, ils ne sont plus des gens de lettres ; ils sont l’homme intégral — l’avenir leur appartient. […] Toute pierre qui nous frappe se change en diamant ; le silence autour de nous prépare les acclamations de l’avenir.

1037. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Il est difficile de s’assurer pour l’avenir de gens aussi corrompus et aussi furieux que l’étaient ceux-ci ; cependant ils paraissent apaisés ; ils ne tuent plus, ils ne brûlent plus, ils se remettent au travail… Ne cessez pas de prier le Seigneur pour nous… Ce n’est pas là tout à fait le ton de la relation des Grands Jours ; mais pour avoir le droit de parler ainsi, de même que pour exhorter dignement M. de Montausier à la mort, Fléchier n’avait eu qu’à laisser venir les années et à mûrir : il n’avait rien à rétracter du passé. […] [NdA] Il semble même qu’il ait jusqu’à un certain point tenu compte de son observation au sujet de la Renommée dont il a fait l’interprète de l’avenir ; car dans la pièce, telle qu’elle est imprimée, il a pris soin de ne nous représenter la déesse que comme se faisant l’écho des premiers bruits répandus et des premières rumeurs du destin ; les oracles transpirent déjà, elle répète ce qu’elle a entendu :                                      Toto tum pectore prona Volvit centum oculos, et centum subrigit aures, Impatiens strepere, et magnos inquirit inortus, Exploratque aditus fati, primaevaque captat Auspicia, et velox collecti nuncia veri, Quae didicit, pandit patriis oracula regnis.

1038. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

N’as-tu jamais, à pareil âge, Toi-même, si plein d’avenir, Pour quelque brune ou blonde image Perdu tout autre souvenir ? […] Aigle, je m’attache à ton aile : Emporte-moi dans l’avenir.

1039. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Quel astrologue lisant dans l’avenir aurait pu lui promettre une pareille chance ? […] Régnier, au reste (et on ne Yen saurait louer), fut aussi négatif de l’avenir que Malherbe l’était du passé.

1040. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

Sitôt que nous savons quelle est la condition suffisante et nécessaire d’une de ces vastes apparitions, notre esprit a prise aussi bien sur l’avenir que sur le passé. […] Problème général et avenir de l’histoire.

1041. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Il mourut avec une sécurité qui ressemblait à une révélation de l’avenir. […] je leur ai tout donné, rang, fortune, ambition, honneur, renommée de ma maison dans l’avenir, répugnance même de la nature et de la conscience à condamner leurs ennemis !

1042. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

L’Homère de l’Allemagne, Goethe, y vint à pied pendant l’enfance des deux frères, et son sourire caressant bénit leur avenir. […] Au reste, j’en appelle à l’avenir : toutes les préventions disparaîtront lorsque Emmanuel aura fonctionné.

1043. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Chateaubriand, le sort du Tasse Doit t’instruire et te consoler ; Trop heureux qui, suivant sa trace, Au prix de la même disgrâce, Dans l’avenir peut t’égaler ! […] Tout se trouve dans les rêveries enchantées où nous plonge le bruit de la cloche natale : religion, famille, patrie, et le berceau et la tombe, et le passé et l’avenir.

1044. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Il s’instruit en vivant : chaque fait, chaque acte est classé dans son esprit, et fournit une leçon, une règle pour l’avenir. […] Mais remarquer cela, c’est dire qu’ils sont tout modernes, et qu’ils ont trouvé, chacun de son côté, et pour son compte, le principe d’excellence de la littérature de l’avenir.

1045. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Quand on a été aussi malheureux que possible pendant des années, on finit par être tranquille sur l’avenir : on sait qu’il vaudra toujours bien le passé. […] — « … Nous sommes partis et revenus avec M. de Lamennais qui nous a ramenés jusqu’à la porte… Je te laisse à juger si l’on a parlé progrès, religion, liberté, avenir humanitaire !

1046. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Les hommes qui feront l’avenir ne seront pas de petits hommes disputeurs, raisonneurs, insulteurs, hommes de parti, intrigants, sans idéal. […] Il me semble bien en ce moment que je mourrais content dans la communion de l’humanité et dans la religion de l’avenir.

1047. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Je restai seule, en proie à mes nouveaux transports ; Un céleste pouvoir secondait mes efforts ; Le Seigneur m’inspirait ; sa divine lumière Embrasait de ses feux mon âme tout entière, Et déjà l’avenir était changé pour moi. […] Être pour l’avenir un immortel exemple, Avoir dans son pays une colonne, un temple, C’était là mon orgueil… et j’étais parvenu À gravir dans la gloire un sommet inconnu.

1048. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

Le véritable moyen d’arrêter l’influence délétère dont l’avenir intellectuel semble menace, par suite d’une trop grande spécialisation des recherches individuelles, ne saurait être, évidemment, de revenir à cette antique confusion des travaux, qui tendrait à faire rétrograder l’esprit humain, et qui est d’ailleurs aujourd’hui heureusement devenue impossible. […] Tout en tendant à diminuer, le plus Possible, le nombre des lois générales nécessaires à l’explication positive des phénomènes naturels, ce qui est, en effet, le but philosophique de la science, nous regarderons comme téméraire d’aspirer jamais, même pour l’avenir le plus éloigné, à les réduire rigoureusement à une seule.

1049. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Enfin, elle ne saurait avoir de valeur morale pour l’avenir, dans la mesure où il est inconnu. […] Qui nous dit qu’il n’en surgira pas un autre dans l’avenir ?

1050. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Cette vie, je le sais, n’accomplit pas toutes les destinées de l’homme ; et la société, qui lui est si nécessaire, ne lui suffit point encore : il lui faut la certitude d’un avenir au-delà de ce monde. […] En un mot, l’homme, s’il était seul, serait un être incomplet, sans but, sans facultés, sans avenir.

1051. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Sans préjuger complètement l’avenir d’un jeune homme dont les défauts tiennent à l’impétuosité de la vie, nous osons dire que cet avenir restera marqué de l’influence première, et que le talent de l’artiste gardera toujours à son front la trace enflammée du baiser mordant de Rabelais.

1052. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

Le roi avait toutes ces choses, hormis la libéralité ; mais en la place de cette pièce, sa qualité arborait des espérances de l’avenir qui faisaient avaler les duretés du présent.

1053. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Poésies complètes de Théodore de Banville » pp. 69-85

Les stances adressées À la jeunesse de l’avenir : Vous en qui je salue une nouvelle aurore… sont d’un beau souffle, avec quelques longueurs et des traits un peu forcés dans le détail ; mais la tendresse y éclate noblement en fierté, et l’élégie embouche le clairon de la victoire.

1054. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Cette tante indulgente, mais que les idées monastiques rendaient sévère, considérait le mariage comme un état de déchéance ou du moins d’infériorité, et elle ambitionnait quelque chose de mieux et de plus digne pour l’avenir de son neveu.

1055. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

Dans ses dernières années comme dans les premières, « le grand problème que présente l’avenir des sociétés modernes est sans cesse devant son esprit », et jusqu’à l’offusquer, jusqu’à l’empêcher de voir autre chose.

1056. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Parmi les jeunes et ceux qui briguent la palme dans un prochain avenir, je suis forcé de négliger un groupe de jeunes amis : Catulle Mendès que son prénom oblige et qui ne paraît pas d’humeur à y déroger, qui se fait un jeu de mêler dans ses composés subtils Gautier, Musset et Benserade, nectar et poison ; — Emmanuel des Essarts que son nom oblige aussi, fils de poëte, un de mes élèves à moi (car j’en ai eu à l’École normale), et qui sait allier la religion de l’antiquité aux plus modernes ardeurs : qu’il ne les sépare jamais !

1057. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294

Les anciens habitaient un monde trop nouveau, possédaient encore trop peu d’histoires, étaient trop avides d’avenir, pour que le malheur qu’ils peignaient fût jamais aussi déchirant que dans les pièces anglaises.

1058. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Nous n’avons pas leur réflexion, leur tristesse ; nous ne savons pas, comme eux, nous imposer une consigne et resserrer nos inclinations entre des limites tracées par nous-mêmes ; nous ne sommes point, comme eux, profondément chrétiens ; notre instinct n’est point moral ; nous n’avons, au lieu de conscience, que l’honneur et la bonté ; nous ne prenons point la vie comme un emploi sérieux, assombri par les alarmes d’un avenir immense, mais comme un divertissement dont il faut jouir sans arrière-pensée et en compagnie.

1059. (1861) Cours familier de littérature. XI « Atlas Dufour, publié par Armand Le Chevalier. » pp. 489-512

Si j’étais père de famille, au lieu d’être un solitaire de l’existence entre deux générations tranchées par la mort, du passé et de l’avenir de ce globe, qui n’a plus pour moi que le tendre et triste intérêt du tombeau ; ou si j’étais un instituteur de la jeunesse, chargé de lui enseigner le plus rapidement et le plus éloquemment possible ce que tout homme doit savoir du globe et de la race à laquelle il appartient, pour être vraiment intelligent de lui-même, je suspendrais un globe terrestre au plancher de ma modeste école, et j’expliquerais, avec ce miraculeux démonstrateur de l’astronomie, le second Herschel, la place et le mouvement de notre globule au milieu des espaces et des mouvements de cette armée des astres, qui exécutent, chacun à son rang et à son heure, la divine stratégie des mondes.

1060. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Chapelain est un de ces demi-génies, plus confus que complexes, en qui l’avenir lutte avec le passé, et qui n’ayant pas une claire conscience du chemin qu’ils suivent, semblent souvent marcher au hasard, tant il y a d’arrêts, de reculs et d’indécisions dans leur allure.

1061. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »

Bien des généralisations y ont été reconnues fausses ou hasardées, ou prématurées, renvoyées à un avenir lointain ou même incertain… Il y a cependant une attitude de l’esprit à l’égard de la nature qui est commune à tous les savants… » Une attitude d’esprit à l’égard de la réalité, voilà bien ce que nous pouvons prendre aux savants ; transportons chez nous la curiosité désintéressée, la probité sévère, la patience laborieuse, la soumission au fait, la difficulté à croire, à nous croire aussi bien qu’à croire les autres, l’incessant besoin de critique, de contrôle et de vérification.

1062. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

Mais laissons le sombre avenir.

1063. (1890) L’avenir de la science « Préface »

Ce qu’il y a de grave, c’est que nous n’entrevoyons pas pour l’avenir, à moins d’un retour à la crédulité, Le moyen de donner à l’humanité un catéchisme désormais acceptable.

1064. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Ces espérances d’un long avenir étaient comme une insulte à son prochain avènement.

1065. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Comme j’y suis le parrain de plusieurs belles, je veux et entends qu’à l’avenir mademoiselle d’Hervart s’appelle Sylvie dans tous les domaines que je possède sur le double Mont15 ».

1066. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

L’avenir des races nous préoccupe.

1067. (1901) La poésie et l’empirisme (L’Ermitage) pp. 245-260

Par leur sérieux, par leur méthode, par leur exactitude rigoureuse, par leur avenir et leurs espérances, tous deux se rapprochent de la Science. » Et M. 

1068. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

Sont-elles exclusives, définitives, et l’avenir ne peut-il y porter atteinte ?

1069. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Voltaire cependant venait de flétrir de sa plume cynique et impie l’un de nos plus beaux souvenirs historiques ; et il recueillait des applaudissements égaux pour toutes ses injustices, comme si on eût voulu verser le discrédit à la fois sur notre passé et sur notre avenir.

1070. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXII. La comtesse Guiccioli »

… Je pensais alors à ce qu’aurait dû être un livre sur Byron, écrit par la seule personne qui, dans l’univers du présent, comme dans l’univers de l’avenir, eût pu l’écrire, si elle avait osé !

1071. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

Un homme meurt, tué sur son idée, cela fait engrais à l’avenir sous les gouvernements qui prévoient et qui se souviennent.

1072. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Quel que soit le mérite, ignoré, du reste, de ces traductions que l’avenir s’arrachera peut-être, l’instinct commerçant de son pays parlant plus haut que son génie de traducteur poussa bientôt Buloz à l’entreprise littéraire qui, pour Vapereau, en a fait un littérateur.

1073. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

C’est par là que Lamartine a régné — incontestable — dans un passé qui n’est pas loin de nous, et qu’il régnera de même dans l’avenir le plus éloigné. — Incontestable !

1074. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Le génie de Goethe est incontestable quoiqu’on ne l’ait pas mesuré, mais la Critique de l’avenir cherchera bien plus à expliquer le succès inouï de Werther qu’elle n’y souscrira.

1075. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Nous lui demanderons, enfin, s’il y a un christianisme transcendant, supérieur ; un christianisme de l’avenir, qui réalisera en ce monde une société parfaite, ainsi que l’ont cru tous les hérétiques, tous les illuminés et tous les utopistes de la terre ; et, s’il nous répond qu’il n’y en a pas, nous lui demanderons alors pourquoi le livre de M. l’abbé Mitraud ?

1076. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Écrire l’histoire du passé n’est donc pas remuer pieusement des ossements arides, c’est préparer aussi l’avenir ; c’est, en quelque sorte, avec la mort semer la vie.

1077. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Son avenir littéraire est à ce prix.

1078. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

Combien le passé nous présente, à cet égard, d’enseignement et combien l’avenir s’éclaire à sa lueur !

1079. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VII. »

Pour un homme ainsi banni nul souci de lui-même, nulle pudeur sur son nom dans l’avenir.

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