Mais Saccard a affaire à forte partie, et le banquier qui l’a déjà ruiné une fois accomplit tranquillement et sûrement son travail. […] La fête n’est pas votre affaire. […] En un mot, vous étiez digne de moi et ainsi qu’on dit dans le commerce, vous preniez la suite de mes affaires. […] Ça va très bien, mes affaires… je gagne de l’argent, pas mal d’argent. […] … Ce ne fut qu’en les piquant de leurs baïonnettes que nos soldats acquirent la conviction qu’ils avaient affaire à des hommes !
Je ne voulais plus écrire que du roman et j’étais tout à l’Affaire Clémenceau. […] Quand le hasard s’occupe de nos affaires, il ne s’en mêle pas à demi. […] Son dernier mot : terminez l’affaire des tarifs et revenez prendre votre place dans le gouvernement. […] Oh, les affaires deviennent d’un difficile par le temps qui court ! […] La belle affaire pour vous d’égaler un avocat ou un pharmacien !
C’est précisément affaire à la critique de penser ou de juger pour la foule. […] À quelles affaires ? […] Pas même celles que nous avons de nous intéresser aux « faits-divers » ou aux affaires d’assises dont le compte rendu remplit nos journaux. […] » C’est l’affaire de la satire, à moins que ce ne soit celle des moralistes. […] Ayant affaire avec des hommes, ils les prenaient par des moyens humains.
Mais je crois que l’on n’a pas bien lu les interminables lettres où Jacqueline Pascal raconte cette affaire à la mère Agnès. […] Leurs affaires les inquiètent, et, franchement, elles sont assez délicates. […] Sa délicatesse non plus, en amour comme en affaires, n’était pas ce qui s’appelle outrée. […] L’âge venait, d’ailleurs ; et puis, si ses affaires étaient toujours médiocres, il sentait bien que sa réputation commençait à s’élever au-dessus de sa fortune. […] et qu’avons-nous affaire de tant examiner, puisqu’il paraît qu’ils se sont querellés, lequel des deux a commencé ?
Benjamin Constant brûlait de revenir en France depuis qu’on lui en contestait la permission ; il voulait revenir, sinon à Paris, du moins à sa campagne de Luzarche, où des affaires d’intérêt l’appelaient. […] Il recevait de Fauriel des graines choisies, des assortiments nombreux de semences, qui allaient remplir le vœu de l’amitié en tombant sur une terre heureuse ; mais les vers à soie surtout et les mûriers étaient sa grande affaire dès la fin de mai, car on filait les cocons au logis. […] J’ai vos deux lettres, cher Président de la typographie asiatique, et Souverain intellectuel des contrées entre l’Inde et le Gange, et je ne saurais assez vous exprimer ma reconnaissance de tous les soins que vous avez pris de mon affaire. […] J’ai des grâces infinies à vous rendre, cher et docte Mécène, des soins exquis et savants que vous avez voués à mon affaire. […] Voici le petit billet d’envoi : « Vous avez promis de vous occuper de l’affaire de M. de Narbonne, monsieur, car vous êtes inépuisable en bouté. — Je vous envoie mon livre. — Venez me voir un moment ce soir, vous me ferez un sensible plaisir.
L’auteur comique fut le plus sage dans toute cette affaire, il se contenta d’être riche et ne dit mot. […] Ses conceptions furent plus sages que hardies : il n’entraîna point l’admiration ; mais il soutint toujours l’estime au même degré, dans les camps et dans le sénat, au milieu des affaires et dans la solitude. […] On parlait devant le général romain d’une nouvelle philosophie qui se répandait en Grèce, et qui ôtait le gouvernement des affaires humaines à la providence des Dieux. […] Son fils Télémaque lui représente que les assemblées où se traitent les affaires sont faites pour les hommes, et qu’elle doit reprendre ses toiles, ses fuseaux, ses laines et ses occupations domestiques. […] L’esprit de la religion était partout, dans l’État et dans la famille, dans le cœur et dans les discours, dans toutes les affaires sérieuses, et jusque dans les jeux domestiques.
La religion continua d’être, pour un grand nombre d’hommes, une affaire politique. […] Tout l’avantage reste à Falstaff dans cette affaire, et Shallow, si clairement désigné par les armes de la famille Lucy, n’est nulle part aussi ridicule que dans la scène où il exhale sa colère contre son voleur de gibier. […] Ils y paraissent comme une corporation véritable qui a ses affaires, son influence, ses droits, qui pénètre dans tous les rangs, et s’associe aux divertissements du peuple comme aux fêtes de ses chefs. […] Les hommes libres des campagnes et des villes ne cessèrent jamais de faire eux-mêmes et de traiter ensemble leurs affaires. […] Un coup d’œil jeté sur les affaires du poëte prouve aussi qu’il commençait à porter, dans les détails de son existence, cette régularité, cet ordre nécessaire à la considération.
Mais c’est de la folie… Enfin puisque l’affaire est commencée, terminez-la, payez à Nice et puis on tâchera de vendre, si l’on trouve un acquéreur. […] D’ailleurs rien ne m’attire, ne me retient en Russie : je pars parce que tout va mal et que j’espère arranger les affaires pour le mieux. […] Voilà l’affaire. […] Rien au monde ne ferait mieux mon affaire de peintre ambitieux. […] Arrangez les affaires.
Et il s’émerveillait, que des gens qui avaient pris part à des actions militaires, et dont l’un passait pour un homme de guerre tout à fait distingué, il n’était pas possible de leur extirper un détail de bataille, de combat, d’épisode militaire : disant que Canrobert ou Mac-Mahon, tout en gardant la plus grande discrétion dans leurs paroles et leurs jugements, ne pouvaient se tenir de parler sur les affaires, où ils ont assisté. […] L’heure de l’exécution fixée à ce moment, le directeur de la Roquette dit aux six personnes, aux six assistants de fondation à l’exécution, dit en montrant du doigt, la grande horloge de la cour : « Messieurs, l’exécution est pour 4 heures et demie, il est 4 heures 10 minutes, la toilette est l’affaire de 12 minutes, nous entrerons à 4 heures 18 minutes. […] Enfin mes compliments à Antoine, et mes plaintes sur ce que je ne l’ai pas trouvé assez applaudi au troisième acte, sont reçus par un : « Ça ne nous regarde pas, nous faisons notre petite affaire, voilà tout ! […] M’entretenant de la rapidité des décès, il me conte qu’un ingénieur français, ayant fait là-bas son affaire, ayant gagné une petite fortune, partait le lendemain par le paquebot pour l’Europe avec sa femme et ses enfants.
On le destinait alors à ce qu’on appelle aujourd’hui les affaires, c’est-à-dire à la banque, aux fournitures d’armée et aux spéculations d’argent et de papier, qui avaient pris une grande place dans la vie des Parisiens de cette époque, comme sous la Régence et comme de nos jours. […] « C’était un homme bien charmant et bien étourdi que mon père », me disait souvent Béranger. « Quoique je n’eusse que dix-huit ans, j’étais plus sensé et plus prudent que lui dans les affaires auxquelles il m’initiait, et qu’il avait fini par me remettre presque entièrement pour s’occuper plus librement de ses plaisirs et de ses machinations politiques. […] Ce fut alors que je pris cette intelligence nette et active des affaires qui a si souvent étonné en moi ceux qui ne peuvent pas ajuster deux flèches sur le même arc. […] Je n’ai pas voulu entendre parler des affaires pour moi-même, mais j’ai toujours été apte à les bien comprendre et à les bien conseiller dans les autres : les puissances financières, les Laffitte, les Pereire, qui ont été et qui sont mes amis, vous en rendraient au besoin témoignage.
Après avoir peint, dans leur réalité, les hommes de la révolution convulsive, il lui restait les hommes de la révolution fatiguée, ces invalides du régicide qui avaient mis leurs cinq têtes à la place du chef qu’ils avaient coupé ; il restait ces stropiats du crime aux affaires, qui nous font nous prendre d’une estime rétrospective pour les eunuques d’Honorius ! […] est arrivé triomphalement, quoique lentement ; car je suis convaincu qu’il est dans le vrai, et pour une raison plus puissante que toutes les preuves et contre-épreuves philologiques qu’il nous donne : selon moi, il a pour lui le bon sens, ce maître des affaires et des livres ! […] Affaire de temps et de circonstances ! […] Ils éclaboussèrent de fange cette lame étincelante, seulement ils avaient affaire à un de ces hommes assez forts pour passer impassiblement et le front haut sous une voûte de calomnies comme il eût passé sous une voûte d’acier.
En effet, Pierre et Paul ont affaire à la même physique. […] Donc, si l’on s’attache réellement au perçu, au vécu, si l’on interroge un observateur réel dans le train et un observateur réel sur la voie, on trouvera qu’on a affaire à un seul et même Temps : ce qui est simultanéité par rapport à la voie est simultanéité par rapport au train. […] Mais notre observateur terrestre ne devra jamais perdre de vue que, dans toute cette affaire, lui seul est réel, et l’autre observateur fantasmatique. […] Du moment que la vitesse change de sens, il y a accélération et nous avons affaire à un problème de Relativité généralisée.
Au moment où ce grand ministre et serviteur de Henri IV fut forcé de se retirer des affaires après la mort de son maître, il était généralement haï ou du moins très peu populaire. […] Sully, retiré des affaires dans la force de l’âge, vécut encore trente ans dans ses châteaux, occupé à se nourrir de ses souvenirs et à en rassembler les pièces, les témoignages authentiques et mémorables.
En un mot, s’il nous a très bien démontré et expliqué le genre de tolérance d’un Cicéron, d’un Trajan, d’un Pline, cette disposition humaine sans doute, née toutefois ou accompagnée d’une indifférence profonde et d’un secret mépris pour les objets d’un culte qui, chez les anciens, était une affaire de coutume et de forme extérieure, non d’opinion ni de croyance, il n’a pas également compris le sentiment nouveau qui combattait et affrontait cette tolérance, et qui devait, vers la fin, la lasser. […] Mardi dernier, 11 novembre, après avoir bien pesté et vous être tourmenté toute la matinée autour de quelque affaire de votre fertile invention, vous êtes allé à la Chambre des communes et vous avez passé l’après-midi, le soir et peut-être la nuit, sans dormir ni manger, suffoqué à huis clos par la respiration échauffée de six cents politiques qu’enflammaient l’esprit de parti et la passion, et assommé par la répétition des lourds non-sens qui, dans cette illustre assemblée, l’emportent si fort en proportion sur la raison et l’éloquence. — Le même jour, après une matinée studieuse, un dîner d’amis et une gaie réunion des deux sexes, je me suis retiré pour me reposer à onze heures, satisfait du jour écoulé, et assuré que le suivant m’apportera le retour du même repos et des mêmes jouissances raisonnables.
Il se fit même une affaire avec l’académie et le consistoire de Saumur pour avoir dit, dans ses notes sur Sapho, qu’il trouvait la fameuse ode si belle qu’il était tenté de pardonner à l’auteur l’étrange passion qui la lui avait inspirée. […] Par moments même, et quand, oubliant l’original, on s’abandonne à la lecture, cette idée de momie qui, somme toute, est désagréable et qu’une autre qu’elle n’eût pas risquée, disparaît et n’est plus exacte ; on sent (pour parler encore comme elle) qu’on a affaire à une traduction généreuse et noble qui, s’attachant surtout aux beautés de l’original, s’efforce de les rendre dans l’esprit où elles ont été conçues.
On y chercherait en vain ce qu’il est trop ordinaire de rencontrer dans la jeunesse des femmes du xviiie siècle, le tempérament ou le roman ; c’est à une personne tout à fait calme et vertueuse (s’il est permis de savoir si bien ces choses de si loin) qu’on a affaire ici. […] J’avoue que ce goût, cette estime, cette persuasion avaient des bases très solides ; tout est anéanti pour moi depuis cette cruelle perte. » Nous savons tout ce qu’il nous importe de savoir sur là jeunesse de Mme de Créqui : encore une fois, nous n’avons affaire avec elle ni à une Mme Du Deffand, ni à une maréchale de Luxembourg, à aucune de celles qui eurent à refaire leur existence morale dans la seconde moitié et à regagner la considération.
Fier des dites vertus qui sont rares, il est grand travailleur, habile à se faire servir, et esprit systématique ; il ne lui faudrait proprement ni supérieurs, ni inférieurs ; dès qu’il a affaire avec des hommes, le voilà devenu insociable en affaires ; il ne se prête à aucune des misères du temps.
Quoiqu’une Revue édifiante et de salon, le Correspondant, et le petit canapé qui la compose, en fasse son affaire depuis quelque temps et poursuive sans désemparer l’entreprise de cette réputation, ils sont encore nombreux en France ceux qui ne savent pas même la première syllabe de ce nom que bien de jolies bouches, dans la bourgeoisie savante, se sont déjà essayées de leur mieux à prononcer. […] Mme Edling était restée de la communion grecque, et cela faisait glace, à la fin, entre Mme Swetchine et elle28. — Après quelque conversation que j’eus avec Mme Swetchine, au sujet du comte Joseph de Maistre, et où je lui dus des communications précieuses, rentrant chez moi j’écrivais, entre autres notes, ces quelques lignes que je lis encore (1837), et qui ne portent que sur le ton et la façon : « Mme Swetchine, si respectable et si supérieure, a, dans le tour de l’esprit de l’expression, toute la subtilité du Bas-Empire, la stabilité russe ou celle d’un archimandrite grec. » On s’est épuisé en louanges au sujet de son salon, et certes ce serait affaire à un malotru de venir contester aux habitués d’un salon célèbre tous les agréments et les avantages qu’ils y ont trouvés et qu’ils regrettent.
Il y a donc chez lui, même dans la passion, un partage entre l’amour et la muse ; la nature aussi y intervient un peu plus que comme cadre ou accompagnement : c’est un amant des choses agrestes et des harmonies naturelles à qui l’on a véritablement affaire. […] L’homme bien né, ainsi qu’on l’entendait autrefois, était au milieu des belles choses comme dans son élément ; il y était chez lui, non pas insensible sans doute à la finesse et à la noble élégance des objets qui l’entouraient, mais il ne s’y montrait pas non plus perpétuellement attentif et tout occupé de les faire remarquer aux autres ; il vivait au milieu, il en usait, et il vaquait à ses affaires, à ses plaisirs, à ses sentiments.
Tous ceux qui se sont occupés du XVIIIe siècle ont eu affaire à lui non-seulement pour ses jolies productions, pour ses chansons et proverbes qui sont une date dans l’histoire des mœurs, mais encore pour son Journal, qui est une source de renseignements précis et sûrs. […] On le voit solliciter en 1758 le contrôleur général, M. de Boullongne, pour entrer dans quelques affaires.
Le jugement rendu par le Parlement dans l’affaire du collier fut un coup de tonnerre qui acheva de réveiller Marie-Antoinette d’un beau songe. […] À quelle habileté diplomatique ai-je donc affaire ?
Cette fois, l’affaire parut plus grave ; quelques vers étaient de nature à mécontenter le Parlement. […] Celui du Perroquet est très-joli et passe bien les deux autres ; mais il est bien libertin, et fera très-certainement des affaires aux jésuites, s’ils ne s’en défont.
Ainsi certaines gens qui font les empressés S’introduisent dans les affaires, Ils font partout les nécessaires, Et partout importuns devraient être chassés. […] Un homme au collège s’est laissé dire qu’un vers est une ligne de douze syllabes sans élisions, laquelle finit par un son pareil à celui de la ligne voisine ; tout le monde peut fabriquer des lignes semblables, c’est affaire de menuiserie ; d’ailleurs il se souvient qu’il en a fait en latin, presque aussi bien que Claudien, bien plus joliment que Virgile ; maintenant que le voilà inspecteur des douanes, officier en retraite, il rabote et aligne des vers, compose des fables, traduit Horace, exactement comme d’autres, ses confrères, confectionnent des boîtes et des bilboquets avec un tour.
II Dans toutes les langues, l’homme a parlé et écrit en prose des choses nécessaires à la vie physique ou sociale, domesticité, agriculture, politique, éloquence, histoire, sciences naturelles, économie publique, correspondance épistolaire, conversation, mémoires, polémique, voyages, théories philosophiques, affaires publiques, affaires privées, tout ce qui est purement du domaine de la raison ou de l’utilité a été dévolu sans délibération à la prose.
Un magistrat sait son code, a appris à se reconnaître dans les affaires embrouillées, dans les questions d’héritage et d’intérêt. […] Visiblement le romancier prend plaisir à nous exposer ces choses, et ainsi l’intérêt de la fable se double pour nous de l’intérêt qu’on prend toujours à voir élucider une affaire compliquée.
Encore moins puis-je pardonner ce coupable morcellement de la vie scientifique qui fait envisager la science comme un moyen pour arriver aux affaires et prélève les moments les plus précieux de la vie du savant. […] Que le penseur, le philosophe, le poète s’occupent des affaires de leur pays, non pas dans les menus détails de l’administration, mais quant à la direction générale, rien de mieux.
Ce tabellion, bonhomme au fond, vient proposer au jeune avocat une affaire superbe. […] Ce n’est point un roman, c’est une affaire que maître Joulin est venu conclure.
Écoutons ces nobles aveux : Je me suis senti la première disposition (celle de la faiblesse) au commencement de 1791, et la seconde (celle du dépit) pendant la même année, après l’affaire des Colonies. […] Charles Lameth et moi l’avons eue ensuite, un peu diminuée cependant, en ce que La Fayette conservait encore un grand nombre de partisans. — Nous la perdîmes dans l’affaire des Colonies, mais le scélérat qui nous l’enleva (il se montre moins emporté en d’autres endroits contre Brissot) ne put la recueillir, parce que le peuple, tout léger qu’il est, a cependant un tact qui ne peut s’attacher à cette sournoise hypocrisie ; elle est donc allée à Robespierre, mais tellement décrue, qu’on peut dire qu’il n’a peut-être pas recueilli le quart de nos partisans.
Le Chesterfield que nous aimons surtout à étudier est donc l’homme d’esprit et d’expérience qui n’a passé par les affaires et n’a essayé tous les rôles de la vie politique et publique que pour en savoir les moindres ressorts, et nous en dire le dernier mot ; c’est celui qui, dès sa jeunesse, fut l’ami de Pope et de Bolingbroke, l’introducteur en Angleterre de Montesquieu et de Voltaire, le correspondant de Fontenelle et de Mme de Tencin, celui que l’Académie des inscriptions adopta parmi ses membres, qui unissait l’esprit des deux nations, et qui, dans plus d’un essai spirituel, mais particulièrement dans ses Lettres à son fils, se montre à nous moraliste aimable autant que consommé, et l’un des maîtres de la vie. […] Vous n’avez eu affaire ni à des dictateurs perpétuels ni à des triumvirs.
Ces quatre ou cinq années environ qu’Amyot passa en Italie, à Venise et à Rome, lui furent grandement profitables, tant pour l’étude des textes que pour le commerce des hommes et aussi pour la connaissance des affaires. […] Ainsi comblé des honneurs et des avantages de sa profession, on ne voit pas qu’Amyot d’ailleurs ait été aucunement ambitieux en politique : ce n’était pas un de ces précepteurs comme le cardinal de Fleury, qui essaient de s’insinuer dans les grandes affaires et de dominer à jamais l’esprit de ceux qu’ils ont façonnés.
On peut observer comme dans ses Mémoires, où il parle de lui-même avec si peu de déguisement, il emploie perpétuellement ces expressions et ces images de théâtre, de comédie ; il considère le tout uniquement comme un jeu, et il y a des moments où, parlant des principaux personnages avec qui il a affaire, il s’en rend compte et en dispose absolument comme un chef de troupe ferait pour ses principaux sujets. […] Ce titre de chef de parti était ce qu’il avait toujours honoré le plus dans les Vies de Plutarque, et quand il vit que les affaires s’embrouillaient, au point de lui en laisser venir naturellement le rôle, il en ressentit un chatouillement de sens et un mouvement de gloire qui semble indiquer qu’il ne concevait rien de plus beau ni de plus délicieux au-delà.
Les principaux personnages y sont vertueux, sensibles, intéressants, et l’on y a affaire à une nature humaine d’Opéra-Comique ou de Gymnase, non pas à la vraie et sincère nature. […] Fouché, qui ne l’aimait pas et qui voulait lui nuire, trouva moyen de l’impliquer dans une affaire, et le fit mettre au Temple.
Les affaires, d’ailleurs, l’occupèrent bientôt entièrement : il y déployait beaucoup de capacité. […] Meister que nous avons vu près de Grimm), son esprit avait l’habitude de considérer toutes les faces d’une affaire avec tant d’exactitude et de réflexion, sa prévoyance était tellement susceptible et tellement scrupuleuse qu’il n’était plus frappé, dans les circonstances même les plus pressantes, que des difficultés d’une décision quelconque, et ne se déterminait, pour ainsi dire, que forcément à vouloir ce qu’il voulait.
… Chacun est autour de sa moisson ; chacun vit dans son affaire ; chacun est englouti dans l’instant présent. […] Necker, de la manière la plus claire et la plus positive sur les avantages et les désavantages de mon caractère ; et, lors d’une conférence qui se tint dans le cabinet de Sa Majesté vers l’époque de la convocation des États généraux, et où les principaux ministres assistèrent, je me souviens d’avoir été conduit, par le mouvement de la discussion, à dire devant le roi qu’aussi longtemps qu’un esprit sage, un caractère honnête, une âme élevée pourraient influer sur l’opinion, je serais peut-être un ministre aussi propre à servir l’État que personne ; mais que, si jamais le cours des événements exigeait un Mazarin ou un Richelieu, ce furent mes propres expressions, dès ce moment-là je ne conviendrais plus aux affaires publiques.
Je rentrai dans le bercail de la foi et je reconnus volontiers la toute-puissance de l’Être suprême, qui règle seul les destinées du monde et à qui j’ai confié aussi l’administration de mes propres affaires, fort embrouillées alors que je les gérais moi-même. […] Et quand on songe que de tels supplices sont mêlés, dans cette Correspondance, à d’ignobles questions d’argent, à des possibilités ou à des perspectives de misère pour la femme qu’il aime, quand il ne sera plus, à des débats honteux d’affaires et de famille, toute cette prose abjecte jetée à travers la poésie de ces nobles et grandioses souffrances, le cœur se soulève, il semble que toute cette Correspondance soit, par toutes ces basses horreurs, profanée !
Chapitre v Les israélites Une grande affaire d’Israël dans son éternelle pérégrination, c’est de se choisir une patrie. […] On me dit : « Vous avez fait voir des Israélites d’exception, nouvellement venus parmi nous ou bien grands intellectuels », et l’on me donne à lire la correspondance du capitaine Raoul Bloch, tué le 12 mai 1916 devant Verdun, qui appartenait au monde des affaires.
A la tribune politique, il a trouvé souvent des épigrammes piquantes, ou bien des paroles lucides pour des expositions d’affaires qu’il entend très-nettement ; mais dans les vrais et sérieux débats, il est toujours demeuré insuffisant.
La parole et l’accent sont là pour déterminer le sens quand on a affaire à l’orateur ; mais un écrivain, c’est autre chose, et je cours risque de me noyer dans ces grandes flaques d’eau douce qui ne me portent plus en aucun sens. — Après tout, c’est un bon et méritant ouvrage, qui dispense de beaucoup d’autres et qu’il faut conseiller aux gens du métier.
L’occasion d’entendre sur ce sujet l’opinion de nos poètes est rare ; pour ceux que leur réputation a portés jusqu’ici à l’Académie, ç’a été presque toujours une affaire de tactique et de bon ton de ne pas se prononcer : leur discours de réception a ressemblé souvent à un discours du trône, vague et insignifiant à dessein.
Ce succès ne peut être une affaire de parti, ou d’enthousiasme personnel.
c’est l’affaire des historiens de nous l’expliquer en détail : deux mots suffisent ici.
Ses deux premiers volumes paraissent en 1749 : préparer les volumes suivants, sera l’unique affaire des trente-neuf années qui lui restent à vivre.
Il est vrai aussi que, si l’idée de la beauté féminine est restée à peu près immuable à travers les âges, l’idée du joli, qui est en grande partie affaire de toilette et de colifichets, est soumise aux plus rapides et aux plus étranges vicissitudes.
Et le triste de l’affaire, c’est qu’on est beaucoup plus intolérant pour défendre les opinions que l’on a héritées ou que l’on accepte comme le mot d’ordre d’un parti que pour soutenir celles qu’on a essayé de se faire tout seul : car alors on sait par expérience ce qui s’y mêle d’incertitude… Ah !
Le Tout-Paris, délivré du cauchemar de Ravachol et de sa bande exterminée, sourd aux premiers grondements de l’affaire Dreyfus, le Tout-Paris s’amuse.
On plaide cette affaire.
C’est ainsi qu’il sçavoit se tirer d’affaire & mettre les rieurs de son côté.
Quand leurs ouvrages ne prouveraient pas qu’ils ont eu des idées philosophiques, pourrait-on croire que ces grands hommes n’ont pas été frappés des abus qui se glissent partout, et qu’ils ne connaissaient pas le faible et le fort des affaires humaines ?
La gestion des grandes affaires, l’art d’appliquer les hommes aux emplois pour lesquels ils sont nez ; la medecine, le jeu même, tout a son génie.
— donner une volée… de sa cravache d’amazone philosophique et littéraire à ce jeune missionnaire de salon qui se mêlait des affaires du catholicisme ; mais la main n’y est plus et la cravache n’a ni sifflé ni cinglé.
Quant aux lettrés de Vouziers, ils prennent un ton réservé, disant : Taine n’est pas venu à nous ; il ne nous a pas connus ; il ne rentrait à Vouziers que de loin en loin, descendait à l’hôtel et ne voyait que ses hommes d’affaires. » La supériorité de la vie contemplative sur la politique, c’est qu’il n’est pas besoin de délégation pour la représenter ; que le Rethelois, que l’Argonne, que nos régions de l’Est autorisent ou non Taine, elles s’expriment par son génie.
De Vaines et Suard ; les mêmes personnes qui, plus tard, la plaignaient si charitablement d’être devenue journaliste, purent la faire quelquefois sourire ironiquement par leurs conseils empressés et vains. « Beaucoup d’amis à compter, disait-elle, sans pouvoir y compter ; beaucoup d’argent à manier, sans pouvoir en garder ; beaucoup de dettes, pas de créances ; beaucoup d’affaires qui ne vous rapportent rien. » Elle songeait probablement dans ces derniers mots à ses propres embarras domestiques, à cette fortune de plusieurs millions, entièrement détruite, qu’elle sut arranger, liquider comme on dit, sans en rien sauver que la satisfaction de ne rien devoir. Elle déploya à ce soin, durant des années, une faculté remarquable d’action et d’entente des affaires, qu’elle contint du reste, en tout temps, à son intérieur. […] Ce n’est plus à un moraliste de la fin du dix-huitième siècle que nous aurons affaire, c’est à un écrivain de l’ère nouvelle et laborieuse, à une mère attentive et enseignante, qui sait les épreuves et qui prépare des hommes ; à un philosophe vertueux occupé de faire sentir en chaque ordre l’accord du droit et du devoir, de l’examen et de la foi, de la règle et de la liberté.
Boileau, en mettant bas les armes, craignait d’avoir sacrifié à la civilité quelque chose de plus que son amour-propre ; Lamotte, par l’air galant dont il désarmait devant une femme, faisait encore les affaires de sa vanité. […] On est si agréablement surpris, au sortir de cette poésie rocailleuse, de se trouver au milieu de pages d’une prose unie, aisée et brillante, qu’on fait au prosateur un surcroît de mérite de n’avoir plus affaire au poète. […] De là le caprice des vues particulières, et le goût du paradoxe par le défaut de justesse et par la peur de ne pas faire ses affaires avec le vrai.
L’Affaire Dada Albert Gleizesa Lorsque ceux qui allaient provoquer le mouvement Dada produisaient isolés sous la seule responsabilité de leur patronyme individuel, à vrai dire rien ne bougea dans la couche dite des milieux avertis. […] Les salons mondano-diplomatiques où se fabriquent les étoiles de la mode spirituelle parisienne suivirent avec anxiété le développement de l’affaire Dada. […] Cependant de la plupart des articles d’informations écrits sur l’affaire Dada, il ressort la même incapacité à se rendre compte de sa signification.