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559. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

A Paris, ceux qui veulent entendre du Wagner vont aux Concerts de l’Eden-Théâtre. […] Née à Saint-Pétersbourg et décédée à Paris, cette grande figure du chant wagnérien, a défendu ce répertoire dans le monde entier. Lorsque Paris et Bruxelles mettent en scène la Tétralogie en 1911 et 1903, elle chante les trois Brunhilde. […] Georges Servières, musicologue et critique musical français (de son vrai nom Georges Serrurier) est né le 13 octobre 1858 à Fréjus et mort le 25 juillet 1937 à Paris. […] Graveur né à Liège en 1809 et mort à Paris en 1875, Frédéric Villot était un ami de Delacroix et fut le conservateur de la peinture du musée du Louvre de 1848 à 1861.

560. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — [Note.] » pp. 444-445

C’est ce besoin qui le fait gratter, changer et refaire si souvent son dernier tableau : car depuis son dernier voyage à Paris et l’immense succès de ses Moissonneurs, il avait perdu la naïve bonhomie de Rome. À Venise, les clameurs de louanges de Paris bourdonnaient encore à ses oreilles.

561. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 241-244

Beauchateau , né à Paris d’un Comédien de ce nom, fut un des prodiges du siecle de Louis XIV. […] Beaumarchais, [Pierre-Angustin Caron de] Ecuyer ; Conseiller, Secrétaire du Roi, & Lieutenant Général des Chasses au Bailliage & Capitainerie de la Varenne du Louvre, grande Vénerie & Fauconnerie de France, né à Paris en 17..

562. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 90-93

Richesource, [Jean de Soudrier, Ecuyer, Sieur de] mort à Paris vers la fin du dernier siecle. […] A Paris, à l'Académie des Philosophes Orateurs, Place Dauphine, à la Renommée, deuxième appartement, 1680.

563. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

C’est dans son pays d’origine qu’il se présente de la façon la plus authentique ; et Paris est l’endroit désigné pour l’observer dans ses manifestations variées. […] Un roi abdique, quitte son pays et s’installe à Paris. […] On observa même dans Paris une véritable épidémie de maladies mentales, pour lesquelles on trouva un nom spécial : la folie obsidionale. […] Le genre d’esprit qu’à Paris on nomme « blague » ou « esprit du boulevard » est, aux yeux du psychologue, de l’imbécillité. […] L’incompréhensible, se renouvelle à Paris.

564. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Paris, Hist. poétique de Charlemagne, Paris, 1865 ; L. […] Kurth, Hist. poétique des Mérovingiens, in-8°, Paris, 1893. […] Michel, Paris, 1837, in-8. […] Paris, 2 vol.  […] Paris.

565. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Carbon, tout le soin de la maison de Paris. […] Je ne connaissais pas une âme dans Paris. […] KI…, dont je vois souvent le nom cité pour les services qu’il rend à ses compatriotes à Paris, voulut bien me faciliter les débuts. […] Je partis donc pour Paris sans leur laisser entrevoir autre chose que des voyages à l’étranger et une interruption possible dans mes études ecclésiastiques. […] En parlant d’eux, on devait dire : monsieur Dupanloup, monsieur Affre, monsieur ou monseigneur l’archevêque de Paris, monsieur ou monseigneur l’évêque d’Orléans.

566. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Il aima Paris, et il en fut le peintre. […] Tout Paris courut se regarder dans ce miroir. […] Il est revenu à Paris. […] M. Gaston Paris a voulu être, avant tout, un philologue. […] M. Gaston Paris — M. 

567. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

On le contrefait à Paris en ce moment107 : petite contrefaçon à l’amiable, où n’ont que faire les grandes lois de propriété littéraire qu’on médite, et auxquelles j’avoue pour ma part ne trop rien comprendre. […] Xavier de Maistre, en passant à Paris il y a deux ans, a trahi, a dénoncé M. […] Son père, encore vivant, est un peintre spirituel, estimé, et connu de ceux des artistes de Paris dont les débuts ne sont pas de trop fraîche date. […] Ce séjour à Paris date de 1819 à 1820 ; de jour, il suivait les cours publics ; il allait écouter Talma le le soir. […] Aubert en a contrefait trois ici, à Paris ; mais il n’en faudrait pas juger par là.

568. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Gavroche, le gamin de Paris, meurt en brave et en chantant un refrain contre les gendarmes. […] Valjean le reconnaît et le fait disparaître, par un trou dans le pavé, sous les solitudes des égouts de Paris. […] Cela dure, pendant des pages et des pages, à la manière de Mercier, dans son Tableau de Paris. […] « Cosette ne savait rien de ce qui se passait dans Paris. […] Paris sans roi a pour contrecoup le monde sans despotes.

569. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

IX Paris, le 15 juillet 1888. […] Mais tâchons d’oublier qu’il est question d’un théâtre wagnérien à Paris ou autre part ; il sera temps d’en parler plus tard, si on ne parvient pas à l’empêcher. […] On n’entendra pas de sitôt à Paris ces Cycles dont se vantent les théâtres de Hambourg, de Leipzig, et autres, dans lesquels, en moins de quinze jours, on donne tous les opéras et drames de. […] Plus tard, lorsque les passions nationales seront calmées, on pourra peut-être faire à Paris pour le drame allemand ce qu’on avait le bon sens d’y faire autrefois pour l’opéra italien : on le fera chanter en allemand. […] Ils n’ignorent pas que la perfectionne saurait être matériellement obtenue ; ils aideront de leur mieux aux réalisations essayées de leur noble rêve, mais ils savent ces réalisations incomplètes, forcément, à Bayreuth comme à Paris.

570. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

La chose racontée à Paris, devant un cercle de femmes, avait fait faire d’abord secrètement, puis ouvertement, des essais, et la potasse était entrée, d’une manière officielle, dans la toilette de la Parisienne, de ces années. […] Il est arrivé ici un ingénieur, travailleur, grand liseur, qui fût devenu quelqu’un, s’il était resté à Paris. […] Dimanche 1er novembre Paris. […] Cluny : une salle de spectacle qui, en plein Paris, trouve le moyen de ressembler à une salle de province, comme peut-être, par exemple, la salle de Sarreguemines. […] Ne serait-ce pas plutôt une belle-sœur. — La véracité de mon récit a été confirmée par un article d’Arsène Houssaye, dans Le Figaro et L’Écho de Paris.

571. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Prié un jour par un de ses amis de Paris ou de Versailles d’être son témoin dans une affaire d’honneur, et, de plus, de lui prêter pour le combat sa terre de Belœil à la frontière de France, il s’empressa d’y consentir, et il écrivit à son intendant : « Faites qu’il y ait à déjeuner pour quatre, et à dîner pour trois. » De tels billets s’adressent moins à l’intendant qu’à la galerie. […] Le prince de Ligne a écrit neuf lettres à la marquise de Coigny ; c’est un bulletin de féerie et d’enchantement, à l’usage de ce monde de Paris et de Versailles, que l’Assemblée des notables travaillait déjà : La flotte de Cléopâtre est partie de Kiovie dès qu’une canonnade générale nous a appris la débâcle du Borysthène. […] Il y discute des changements que la Révolution devra apporter dans les mœurs publiques et dans le goût : « Après tout ce qui est arrivé depuis quelque temps, toutes les idées doivent décidément se renouveler. » Et d’abord il croit que l’universalité de la langue française en souffrira ; que Paris ne sera plus comme auparavant la capitale intellectuelle et littéraire reconnue de l’Europe, les autres nations voulant se venger d’avoir si longtemps obéi à l’esprit venu de Paris. […] Avant de la connaître (si elle n’avait pas passé par Vienne), je ne l’aurais jamais vue à Paris.

572. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Pierre Charron (ou le Charron) dont l’ouvrage le plus connu, le livre De la sagesse, ne parut qu’en 1601, naquit en plein xvie  siècle, en 1541, à Paris, d’un père libraire, qui n’eut pas moins de vingt-cinq enfants. […] Les curés de Paris l’employèrent d’abord à l’envi dans leurs paroisses, et plus tard des évêques se le disputèrent et le voulurent avoir pour théologal dans leurs diocèses. […] Ayant quitté Paris après ses premiers succès dans la chaire, il fut attaché successivement par ses fonctions à diverses églises du Midi, et ne resta pas moins de dix-sept ou dix-huit ans sans revenir dans la capitale ; toutefois, après une si longue absence, il avait dessein d’y revenir, mais pour s’y ensevelir dans la retraite : il avait fait vœu de se faire Chartreux, et ce n’était point une ferveur de jeune homme, puisqu’alors Charron n’avait pas moins de quarante-sept à quarante-huit ans. […] Et pourtant, ayant été refusé pour son âge, qui le rendait impropre aux austérités, par le prieur de la Chartreuse de Paris d’abord, comme aussi par le provincial des célestins vers qui ensuite il se tourna, on le voit plein d’inquiétude et de scrupule jusqu’à ce que des docteurs autorisés l’aient rassuré et lui aient dit qu’il pouvait, en conscience, se regarder comme relevé de son vœu. […] Charron, prêtre séculier, docteur en théologie, venu de la ville de Bordeaux, « qui faisait des sermons pleins de grant doctrine et duquel les doctes disaient ledict sieur Charron être le plus grant prédicateur de France. » Et quelques pages après (p. 241) : « À Angers comme à Paris, dit M. 

573. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Les supérieurs en référèrent à l’archevêque de Paris, M. de Harlay, qui partagea leurs craintes et crut devoir proposer le cas à la Sorbonne : il fallut un avis en règle des docteurs pour que le père Gourdan obtint la permission de vivre à Saint-Victor d’une manière conforme aux constitutions primitives. […]  » Un petit livret très spirituel, publié en 1696, qui donne l’histoire de ces troubles, nous le représente ainsi au plus fort de la crise : Il était dans des transes mortelles, écrivant à tous les jésuites de ses amis pour leur demander quartier ; il croyait voir partout le Santolius vindicatus imprimé ; et le moindre jésuite qu’il rencontrait, il l’abordait brusquement, et, le reconduisant d’un bout de Paris jusqu’au collège, il lui faisait ses doléances avec le ton, l’air et les gestes que ceux qui ont l’avantage de le connaître peuvent s’imaginer ; et criant à pleine tête, il récitait par cœur l’apologie qu’il venait de donner au public, appuyant surtout sur ces endroits qu’il répétait plusieurs fois : « Veri sanctissima custos, docta cohors, etc., etc. » (et autres passage en l’honneur de la Compagnie)… Enfin il fallait l’écouter bon gré, mal gré ; et fut-ce le frère cuisinier des jésuites, rien ne lui servait de n’entendre pas le latin : de sorte que le chemin n’était pas libre dans Paris à tout homme qui portait l’habit de jésuite. […] Dijon, dans les dernières années, était devenu comme une seconde patrie pour Santeul : il y accompagnait M. le duc, qui y allait tenir les états, et il y réussit par son tour d’esprit et son sel plus qu’à Paris même. […] Aussi faut-il voir comme il célébra la promesse et l’espoir de ces divines feuillettes, comme il en déplora le retard par suite des glaces, comme il en salua enfin l’arrivée par des vers pleins d’enthousiasme et d’ivresse, où il se proclamait poète à jamais bourguignon jusque dans Paris : Sponte Parisina vates Burgundus in urbe.

574. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Jusqu’à une époque que je fixerai vers l’an 1750, l’aisance du peuple français avait toujours augmenté, c’est-à-dire que la quantité des subsistances s’accroissait plus que celle des habitants, et que, pour le même travail, ils en obtenaient tous les jours une ration plus forte… » Paris, l’énorme capitale qui s’est accrue successivement de tant de richesses et aussi recrutée de tant de cupidités et de misères, cette cité-tête-monde et gouffre que nous définissait admirablement hier M. le baron Haussmann qui a si bien qualité pour cela32, était, on le conçoit, l’épouvante et le cauchemar de ce M.  […] Il dit quelque part, en parlant des députés qui arrivent bons et sains de leurs provinces, et que l’esprit de Paris a si vite gâtés : « Si la province envoyait des Catons, Paris en ferait des Catilinas. » L’expression est forte, mais l’idée n’est pas absolument fausse. Ce qui devient comique, c’est que Paris lui semblait, au point de vue du Gouvernement, un tel embarras et un tel fléau, qu’il ne trouvait rien de mieux à conseiller à un monarque qui veut agir librement et en dehors d’une sphère d’influences délétères, que d’abandonner Paris, « l’égout de l’Europe », à sa destinée de cloaque et de Babel, et de transférer le siège de l’empire à Bourges.

575. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

Il avait à peine dix-huit ans, et il courait risque, ainsi livré à lui-même dans les hasards de Paris, de se dissiper et de tourner aux habitudes légères, si son oncle l’oratorien, qui ne le perdait pas de vue, n’avait trouvé le moyen de le dépayser brusquement en le faisant attacher au comte de Merle, nommé depuis quelques années ambassadeur en Portugal et qui partait seulement alors (janvier 1759) pour sa destination. […] Le comte de Merle rappelé lui continua à Paris sa bienveillance active. […] Dans les deux ou trois années passées à Paris depuis son retour de Saint-Domingue, Malouet avait beaucoup vu de gens de lettres en renom : il connaissait d’Alembert, Diderot, Condorcet ; il se lia intimement avec l’abbé Raynal, très curieux et avide de tout ce qui intéressait le commerce et l’histoire des colonies : mieux que personne il saura nous le montrer au naturel. […] On y recevait la meilleure compagnie de Paris ; on y jouait la comédie. […] Rœderer, dans le Journal de Paris du 17 prairial an IV (5 juin 1796), établissait à cette occasion un parallèle entre les deux auteurs et marquait le contraste de leur procédé en amour.

576. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Envoyé à Paris par son père pour y faire des études administratives, il y arriva le 11 août 1792, juste le lendemain de la chute du trône. […] En pleine Terreur, Schérer l’envoya à Paris en mission. Droz fut reçu par Carnot, qui, voulant lui être agréable, lui permit de passer quinze jours à Paris. […] Ses occupations de professeur lui laissaient le temps de faire chaque année un voyage à Paris, et, après la suppression des écoles centrales, il y vint tout à fait habiter (1803). […] On se voyait régulièrement ; on déjeunait, on dînait ensemble chaque semaine avec frugalité et gaieté, et quand Ducis arrivait de Versailles à Paris, c’était une fête.

577. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

Nicolas Fouquet, né à Paris en 1615, était fils d’un père breton, riche armateur, et que Richelieu avait fait entrer dans le Conseil de la marine et du commerce. À vingt ans, le jeune Fouquet eut une charge de maître des requêtes ; à trente-cinq ans, il était procureur général auprès du parlement de Paris. […] Dans les premiers temps de cette arrestation, l’opinion publique était loin d’être favorable à Fouquet : on eut à craindre, durant sa translation de Nantes à Paris, que la populace ne se portât à des excès contre sa personne. […] Fouquet, bien que surintendant, avait gardé sa place de procureur général au parlement de Paris, ce qui rendait impossible de le faire juger par commissaires en violation des droits et privilèges de sa compagnie. […] Il l’avait tiré de la province et fixé à Paris ; il lui avait donné une pension à cette condition qu’il en paierait chaque terme par une pièce de vers ; et le paresseux s’en acquitta toujours.

578. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Quand Sully reparut un jour à la cour de Louis XIII, avec sa fraise et son costume du temps de Henri IV, il prêta à rire à cette foule de jeunes courtisans : quand la reine Marguerite, revenue d’Usson à Paris, se montra à la cour renouvelée de Henri IV, elle produisit un effet semblable sur le jeune siècle, qui souriait de voir cette survivante solennelle des Valois. […] Si Catherine de Médicis pour aller voir son fils le duc d’Anjou, fait le voyage de Paris à Tours, en trois jours et demi, ce qui était bien rapide alors et ce qui essoufflait le pauvre M. le cardinal de Bourbon peu accoutumé à de telles corvées, c’est que cette reine y est « portée, dit Marguerite, des ailes du désir et de l’affection maternelle ». […] Marguerite, qui avait été passer quelque temps à Paris à la cour de son frère (1582-1583), n’en revint auprès de son mari qu’après un affront odieux qui avait rendu publiques ses faiblesses. […] La reine Marguerite revint d’Usson à Paris en 1605 ; c’est ici que nous la retrouvons sous sa forme dernière, et un peu tournée en ridicule par Tallemant, écho du nouveau siècle. […] Au milieu de cela, elle était aimée : « Le 27 du mois de mars (1615), dit un contemporain, mourut à Paris la reine Marguerite, le seul reste de la race de Valois, princesse pleine de bonté et de bonnes intentions au bien et repos de l’État, qui ne faisait mal qu’à elle-même.

579. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Étienne vint à Paris vers 1796 ; il n’avait rien que son esprit. […] Étienne, Le Rêve, donnée au Théâtre-Favart en janvier 1799, jusqu’aux Plaideurs sans procès, donnés au Théâtre-Français en octobre 1821, on a tout ce qu’il a produit pour la scène, vaudevilles, impromptus, arlequinades, les jolis opéras-féeries comme Cendrillon, les jolis opéras-comiques comme Joconde, qui firent courir tout Paris. […] Paris, de tout temps, qu’on vive sous l’Ancien Régime, ou sous une époque impériale, ou sous un gouvernement constitutionnel, Paris a besoin d’un nouvel entretien tous les quinze jours ou tous les mois : que ce soit un discours d’orateur, une question Pritchard, l’arrivée d’une troupe de danseuses espagnoles ou hongroises, cela revient presque au même pour la dose de l’intérêt. […] Le président Hénault, l’un des hommes qui connaissaient le mieux son ancienne France et son ancien Paris, disait en notant cette brusque alternative d’intérêt et d’indifférence : « C’est une drôle de chose que ce pays-ci : je crois que la fin du monde ne ferait pas une nouvelle au bout de trois jours. » Trois jours, c’est peu ; depuis que nous sommes un peuple sérieux, nous allons aisément à la quinzaine : passé cela, on rabâche, on tourne sur soi-même et on travaille dans le vide jusqu’à ce qu’un nouveau relais d’attention survienne et renvoie à cent lieues le précédent.

580. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Madame de Staël, exilée à quarante-cinq lieues de Paris, s’arrête aux quarante-cinq lieues juste, à Beaumont-sur-Loire, et de là écrit à ses amis. […] Sa popularité a fait faire à Joseph de Maistre ce vers : Paris le couronna, Sodome l’eût banni. […] Il fut vingt-sept ans éloigné de Paris. […] Paris le décréta de prise de corps, Genève le chassa, Neufchâtel le rejeta, Môtiers-Travers le damna, Bienne le lapida, Berne lui donna le choix entre la prison et l’expulsion, Londres, hospitalière, le bafoua. […] Cet enclos entourait un large terrain vague, réservé pour l’entrepôt projeté, et appartenant à la ville de Paris.

581. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

En trois mois, l’armée, entraînée par la nation, couvrait la France à Paris et partout. […] « — Je n’en ai vu, dis-je, qu’au panorama de Paris, et je ne me fie pas beaucoup à la science maritime que j’en ai tirée. […] À l’armée tout s’arrange mieux qu’on ne le croit à Paris, allez ! […] Il ne revint à Paris qu’après le coup d’État qu’il ne m’appartient pas de caractériser aujourd’hui. […] De grandes catastrophes venant de me frapper, je quittai Paris en m’informant de lui et en lui envoyant mes adieux.

582. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

On a fait bien des tableaux de Paris… la plus ressemblante de ces images est, à coup sûr, l’image du dessein le plus formé et le plus net. Quoi qu’on fasse à propos de Paris, vous aurez toujours la même ville, avec les différences que le peintre saura voir, et voilà tout le problème. […] Paris, la ville éternelle, non pas par les murailles qu’elle a bâties, mais par les poèmes qu’elle a mis au jour ! […] On dira, de Paris, dans cent ans, comme aujourd’hui, de Paris, la ville active, ingénieuse, orageuse et turbulente, qu’elle était la tête d’un corps énorme, et qu’elle absorbait injustement tout un vaste empire. […] Paris, au temps de La Bruyère, est le singe de la Cour.

583. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

À l’extrémité la plus reculée de la rue de Vendôme, une des rues mortes du vieux Paris, dort un de ces vastes hôtels des anciennes familles du parlement. […] Un enfant voué à l’établi, à l’aiguille et aux ciseaux, n’aurait pas eu besoin de passer six ans dans une maison d’études libérales de Paris. […] L’enfant reprit, sous la surveillance de sa tante, les études au moins élémentaires commencées à Paris. […] Béranger n’était donc ni un manœuvre, ni un garçon d’auberge à Péronne et ensuite à Paris ; il était le Franklin en germe de la France. […] Fournier, nous a restauré hier une de ces ébauches dans le Courrier de Paris ; nous ne la connaissions pas ; elle gisait enfouie dans les éphémérides poétiques des premières années de l’Empire.

584. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Paris a pour Sarah Bernhardt l’amour obsédant et maladif que certaines femmes éprouvent pour « l’ami de cœur ». […] On peut compter les battements du cœur de Paris au pouls de Mme Sarah Bernhardt et, si Paris fait des révolutions, c’est que Sarah Bernhardt a ses nerfs. […] Il est sorti victorieux des mains de la femme, mais la femme n’est pas sortie des mains de Paris. […] Nestor Roqueplan, en dehors de Paris et de sa parisine — hommes, bêtes et choses — rien n’existait. […] Et, mélancoliquement, il se prend à songer à Paris.

585. (1875) Premiers lundis. Tome III « Armand Carrel. Son duel avec Laborie »

Aujourd’hui tout Paris ayant été informé, par les journaux, du malheureux événement qui avait fait hier, parmi ses amis, à la Chambre et dans quelques lieux publics, une sensation si vive, tout Paris s’en est ému.

586. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Donnay, Maurice (1859-1945) »

[L’Écho de Paris (24 décembre 1892).] […] [L’Écho de Paris (7 novembre 1895).]

587. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

On lui fit faire de bonnes études ; ses facultés s’y agrandirent ; il vint de bonne heure les compléter et les polir à Paris. […] On allait le voir avec enthousiasme lutter avantageusement avec la première épée de Paris. […] Ses farces renouvelées qu’il avait fait représenter dans ses courses en province devenaient des comédies à Paris. […] On le voit dans les soins qu’il prit du jeune Baron, enfant de douze ans, amené à Paris par la Raisin. […] Elle avait découvert à Villejuif, près de Paris, le jeune Baron, enfant prodige, qui jouait en maître sur son théâtre.

588. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Thiers corrige et recorrige, il y met tous ses soins ; il vient de revenir à Paris pour suivre l’impression de plus près. […] Quant au sujet de Port-Royal, il est décidément devenu de mode à Paris, depuis le temps où nous entendions ici même45 un cours qui nous en entretenait les premiers. […] — Ce qui n’est pas moins de mode à Paris pour le quart d’heure, c’est évidemment le Théâtre grec et la Grèce bien ou mal entendue.

589. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

Parmi les nombreuses idées et les innovations de plus d’un genre tentées par le ministre de l’instruction publique, une des plus pratiques et la moins contestable assurément, c’est l’institution régulière de leçons faites dans les diverses Facultés et les principales villes de province, à commencer par la Faculté des lettres de Paris, pour l’enseignement secondaire des jeunes filles. […] Ce que c’est pourtant que d’avoir depuis longtemps quitté Paris et d’avoir perdu de vue ce ruisseau de la rue du Bac, si regretté de Mme de Staël ! […] Dans cette innovation louable et de bonne nature, il était juste que la Faculté de Paris donnât le signal.

590. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

« Quand la débauche et le dévergondage sont poussés à un certain point de scandale, je suis persuadée, dit madame de Sévigné, que cet excès fait plus de tort aux hommes qu’aux femmes. » Elle s’exprime ainsi à l’occasion d’un marquis de Thermes qui l’avait fort assidûment visitée aux eaux de Vichy et qui n’osa la revoir à Paris, étant là sous le joug de la maréchale de Castelnau, sa jalouse maîtresse, qui avait si bien renoncé aux bienséances, que, malgré son veuvage, elle ne prenait pas la peine de cacher ses grossesses… Mais laissons Thermes sous sa férule », dit-elle en finissant ; « il y aurait encore bien des choses à dire d’une autre vieille férule qui ne fait que trop paraître sa furie ». […] Il se trouve une interruption de cinq à 6 mois dans la correspondance de madame de Sévigné avec sa fille, madame de Grignan étant arrivée à Paris le 22  décembre 1676, et n’étant retournée qu’au mois de juin 1677. […] Les documents fournis jusqu’ici par sa correspondance sur ses progrès dans l’estime et l’affection du roi, manquent tout à fait, et, par une fatalité très fâcheuse, madame de Grignan étant venue passer 22 mois avec sa mère à Paris, depuis la fin d’octobre 1677 jusqu’en septembre 1679, nous nous trouvons aussi privés des informations que madame de Sévigné était à portée de recueillir et qu’elle aurait continué à transmettre à sa fille.

591. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Et enfin la grâce de Paris, la cité bienveillante, respire si bien dans toute la pièce ! […] Ce qu’il regrette, ce digne comte, ce n’est pas précisément la « fête » qu’il faisait à Paris, c’est le lieu, le décor, l’atmosphère ; c’est Paris lui-même, et, comme Paris c’est nous, la plainte du noble étranger nous touche et nous flatte. […] Car il a toujours sa passion, aussi inguérissable et inexpiable que celle de la comtesse ; et cette passion, c’est sans doute la Parisienne dont il garde l’amour dans ses moelles ; mais c’est aussi Paris, la vie de Paris, la douceur de Paris et la combinaison particulière de sensations voluptueuses qui ne se rencontre que là. […] Mais moi, vois-tu, j’aime l’autre, cette femme de Paris. […] La petite Constance veille le mourant : il lui parle encore de Paris.

592. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soulary, Joséphin (1815-1891) »

Il est difficile, dit-on vulgairement, de faire entrer Paris dans une bouteille. […] [La Revue de Paris (1868).]

593. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 38, que les remarques des critiques ne font point abandonner la lecture des poëmes, et qu’on ne la quitte que pour lire des poëmes meilleurs » pp. 554-557

Qu’on fasse un poëme épique de la destruction de la ligue par Henri IV dont la conversion de ce prince, suivie de la reduction de Paris, seroit naturellement le dénouement. […] Avec quelle élegance Virgile auroit-il dépeint les vertus en robes de fêtes qui, conduites par la clémence, seroient venues ouvrir à ce bon roi les portes de sa ville de Paris ?

594. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Et l’équateur sera situé à Paris entre le pont Royal et celui des Saints-Pères. […] Seulement quand le bonhomme Tropique aura élu domicile à Paris, les Parisiens deviendront tous nègres. […] La pièce fit passer les ponts à tout Paris. […] Figure-toi la Cité des Mystères de Paris restituée par un architecte ami du sombre et de la malpropreté. […] Un gamin de Paris aurait-il mieux dit !

595. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

On lui répondit qu’on se battait dans Paris et que c’était le canon. […] Ce n’était rien moins que l’histoire de Paris pendant la période impériale. […] Giraud, jaloux de Paris, écrivait : « Je citerai toujours Paris, car Paris peut servir de modèle à tout. À Paris donc, l’art de guillotiner a acquis la dernière perfection. […] J’en instruisis mon père en revenant le soir avec lui à Paris ; il me recommanda le silence.

596. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Tranchons le mot : il est provincial Ses satires contre les mœurs de Paris dans la Nouvelle Héloïse sont des hommages à Genève et à Chambéry. […] Je veux aussi, Madame, vous vanter les exploits de ma patrie… Notre Hotte se prépare à voguer de Paris à Saint-Cloud. […] Le fond de cet ouvrage est certainement composé par un de ces Polonais qui résident à Paris. […] Le droit d’enregistrement et le droit de remontrances sont de pures et simples usurpations : « On croit qu’Etienne Boileau, prévôt de Paris du temps de saint Louis, fût le premier qui tînt un journal et qu’il fût imité par Jean de Montluc, greffier du Parlement de Paris en 1313. […] Ils multiplièrent, en province comme à Paris, les refus d’enregistrer les édits et firent des remontrances à tout propos.

597. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

La jeunesse à Paris a l’oreille très fine. […] Elles sont faites pour faire connaître aux aînés de Paris un petit groupe qui veut à son tour conquérir le monde, et non point pour renseigner sur Paris la province pensante. […] Barbou, venu à Paris pour y acquérir un fonds de papeterie au quartier des écoles. […] Donc c’est à travers le Paris mental et passionnel, contrastant avec le Paris quotidien et d’affaires, que Laforgue va en méditant, en écoutant, en répétant. […] Il a des ateliers à Nuremberg et à Paris du côté de la rue des Archives.

598. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

et plus vrai, la seconde patrie de tout le monde, c’est Paris. […] — « Ne reste pas ici ; tu y étoufferais ; vas à Paris ! » — Encore Paris ! Paris toujours ! […] La comparaison serait toute à l’honneur du nouveau Paris et de son nouvel historien.

599. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 467-471

PATRU, [Olivier] Avocat au Parlement de Paris, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1604, mort dans la même ville en 1681.

600. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Le livre du Sentiment, publié en 1801, ne passa point sans être remarqué de quelques-uns ; les journaux de Paris s’en occupèrent. […] Pendant son premier séjour à Paris, M. […] Il lut les Neuf Livres de Coëssin dès 1809, et dans un voyage qu’il fit à Paris, il visita ce prophète d’une époque pontificale ; mais l’esprit envahissant du sectaire le mit d’abord sur ses gardes : M. […] A la mort de son père, il avait hérité d’une modeste indépendance ; il vint à Paris pour pouvoir la contempler chaque jour à son aise jusqu’à son dernier soupir. […] A la nouvelle des Ordonances, j’étais parti en toute hâte de Honfleur, où je me trouvais chez mon ami Ulric Guttinguer, pour revenir à Paris : de son côté, M.

601. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Il avait perdu sa place de bibliothécaire-adjoint ; son père l’envoya à Paris (vers 1800) pour y continuer ses études interrompues ; il y porta des romans déjà faits, et y contracta de nouvelles liaisons politiques. […] Quoi qu’il en soit, lui, il était tel lorsque ses premiers séjours à Paris agrandirent sous ses pas bondissants le cercle des aventures. […] L’abandon des provinces illyriennes le ramena en France, à Paris, ce centre final d’où jusque-là il avait toujours été repoussé. […] Voir sur Bonneville le portrait qu’en trace Nodier dans les Prisons de Paris sous le Consulat, chap.  […] Paris, 1812, Didot l’aîné : tiré à très peu d’exemplaires.

602. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Une sorte d’ivresse intellectuelle, hachichée, dit Rollinat, qui empêchait tout travail, le mettant tout entier dans la dépense orgiaque de la conversation, en ce logis, où se disait qu’on causait, comme en nul autre endroit de Paris. […] De ce huitième, on voyait tout-Paris, et pendant que le futur commissaire de police s’amusait à pisser dans les cheminées des locataires, lui, Zola restait en contemplation, et devant la capitale étalée sous ses yeux, il se glissait, dans sa cervelle de débutant littéraire, la pensée de la conquête de Paris. […] En ce moment, où le Parisien restant à Paris, est rendu à la solitude, et n’est plus enlevé à lui-même par les dîners, les soirées, les visites, le contact, à tout moment, avec de l’humanité remuante et distrayante. […] Samedi 30 octobre Paris, à six heures, me semble une Babylone américaine, où dans la hâte féroce des piétons à leurs plaisirs, ou dans l’impitoyabilité des cochers, assurés contre l’écrasement des vieillards, il n’y a plus de cette aimable, et douce, et polie humanité de l’ancien Paris. […] Il avait eu à payer un supplément de bagages, de dictionnaires, montant à 17 francs, et il ne lui était pas resté un sol, et il demeura cinquante heures sans manger, seulement le matin de l’arrivée à Paris, des marins avec lesquels il voyageait, le voyant blêmir, lui firent boire un peu de l’eau-de-vie de leurs gourdes.

603. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

M. de Chateaubriand, qui promenait son ennui à Londres pour délivrer les ministres de l’embarras de sa présence inquiète à Paris, le reçut comme un fils dans son ambassade ; heureux de reparler avec ce jeune et spirituel disciple de cet Orient qu’il avait visité quelques années plus tôt. […] M. de Chateaubriand, loin de prendre ombrage de cette intimité entre son premier secrétaire et le ministre qu’il caressait alors pour l’amener au congrès, redoubla de confiance, et fit de M. de Marcellus son confident et son envoyé à Paris. […] Il a donné dans un volume, chef-d’œuvre de diplomatie confidentielle, toutes ses dépêches à M. de Chateaubriand pendant le congrès, et toutes les réponses de M. de Chateaubriand, de Vérone et de Paris. […] Jusqu’ici, je n’ai osé les confier à personne ; promettez-moi que vous les lui remettrez vous-même, quelle que soit l’époque de votre retour à Paris, et les dernières volontés du pauvre voyageur seront ainsi accomplies.” […] Dans son précédent voyage, publié à Paris, il avait dévoilé les mystères de la Mecque, et décrit en détail les mosquées et le tombeau de Mahomet, qu’il avait été admis à vénérer sous ses habits orientaux.

604. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

. — Notre-Dame de Paris (1831). — Les Feuilles d’automne (1882). — Le Roi s’amuse (1832). — Lucrèce Borgia (1830) […] Il a quelquefois exploité les découvertes d’autrui ; mais il n’a jamais rien découvert… Les meilleures pages de prose de Notre-Dame de Paris ne sont pas meilleures que la préface de Cromwell ; les Feuilles d’automne n’ont rien ajouté à la gloire des Orientales ; les Chants du crépuscule sont indignes des Feuilles d’automne ; toujours la dernière chose faite est la pire. […] Vous aviez renouvelé l’ode ; vous aviez, dans la préface de Cromwell, donné le mot d’ordre à la révolution dramatique ; vous aviez, le premier, révélé l’Orient dans les Orientales, le moyen âge dans Notre-Dame de Paris. […] [La Chronique de Paris (2 juillet 1893).] […] Or, l’Aurélia est infiniment plus littéraire que Notre-Dame de Paris, et Madame Putiphar contient d’admirables essais d’ironisme, qu’il importe de savoir plutôt que les grands drames hugoliens.

605. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Une pièce à laquelle on alloit avec tant d’affluence, & qui faisoit les délices de tout Paris, pouvoit-elle n’être pas en droit de plaire ? […] On imprima, l’an 1649, durant la guerre de Paris, une pièce ridicule intitulée : La Passion de notre-seigneur en vers burlesques. […] Cet écrivain a beaucoup travaillé pour les différens théâtres de Paris, &, dans tous, il a eu des succès. […] L’archevêque de Paris, Noailles, exigea du P.  […] Le Franc, proposé à Londres, devroit s’exécuter à Paris.

606. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Jean-George Farcy naquit à Paris le 20 novembre 1800, d’une extraction honnête, mais fort obscure. […] Nous le retrouvons à Paris en avril 1829. […] Morin, à Fontenay-aux-Roses ; il s’y rendait deux fois par semaine, et le reste du temps il vivait à Paris, jouissant de ses anciens amis et des nouveaux qu’il s’était faits. […] que j’y voudrais vivre, au moins vivre un printemps, Loin de Paris, du bruit des propos inconstants, Vivre sans souvenir ! […] Le mercredi, vers les deux heures après midi, à la nouvelle du combat, il arrivait à Paris, rue d’Enfer, chez son ami Colin, qui se trouvait alors en Angleterre.

607. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

L’empereur Napoléon lui fit écrire de venir à Paris toucher les 30 000 F auxquels son titre de cardinal français lui donnait droit. […] Il revint ensuite à nous cinq, et se tenant proche du cardinal di Pietro, il dit que, le collège des cardinaux étant à peu près au complet à Paris, nous devions nous mettre à examiner s’il y avait quelque chose à proposer ou à régler pour la marche des affaires de l’Église. […] « L’issue de cette audience et la réponse que par trois fois j’adressai à l’allégation de l’Empereur se répandirent bientôt dans Paris, et de Paris dans la France entière. […] L’Empereur repartit pour Paris avec la signature de ce nouveau traité ; mais les cardinaux, conseillers du Pape, lui ayant été rendus, ils l’alarmèrent sur ses concessions et le firent regretter sa complaisance. […] « C’est ainsi que je le pense, que je me plais à le déclarer ici et à Paris.

608. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Lorsqu’en 1782 un généreux anonyme, qui n’était autre que le respectable M. de Montyon, pria l’Académie d’agréer la fondation d’un prix de vertu et de louer publiquement le fait le plus vertueux qui se serait passé depuis deux ans à Paris ou dans le rayon de la banlieue, les plaisanteries ne manquèrent pas ; on essaya du ridicule. Paris en a toujours à son service, et du plus fin, pour toute nouveauté. […] On prétendait que l’Académie allait se faire l’émule et la rivale des curés de Paris. […] Il existe à Paris, dans le quartier Notre-Dame-de-Lorette, une femme, nous a-t-on dit, qui, depuis quarante ans, dans une condition des plus médiocres, a fait autant de bien à elle seule que les familles riches et les bureaux de bienfaisance qui l’entourent. […] Mme Navier (Félicité Barilliet), née à Paris, le 13 février 180G, sur la paroisse de l’Assomption, a aujourd’hui tout près de soixante ans.

609. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Dans Paris, au contraire, le succès a été moindre, bien que fort vif encore ; mais on a contesté plusieurs mérites à l’auteur. […] Je lis, dès la première page d’Eugénie Grandet, cette phrase : « S’il y a de la poésie dans l’atmosphère de Paris où tourbillonne un simoun qui enlève les cœurs, n’y en a-t-il donc pas aussi dans la lente action du sirocco de l’atmosphère provinciale, qui détend les plus fiers courages, relâche les fibres et désarme les passions de leur acutesse ?  […] Il y avait dans la première édition de la Femme abandonnée, publiée par la Revue de Paris, une charmante page qui, à l’aide de quelques retouches habiles, est devenue tout à fait belle dans une édition suivante. […] Jeune, il est venu à Paris, vers l’an 1783 ; il s’est fait présenter dans les meilleures sociétés, chez Mme d’Egmont, chez Helvétius, qui pourtant était mort depuis plusieurs années ; mais peu importe l’anachronisme. […] Après la première représentation du Déserteur, il reçut des suppliques de toutes les belles dames sensibles de Paris, qui réclamaient la grâce de l’intéressant malheureux : « J’en suis bien fâché, répondait-il de son ton d’oracle, je suis et je serai inflexible ; il faut qu’on lui casse la tête. » Ce dénoûment était en effet nécessaire à la moralité qu’il voulait qu’on en tirât.

610. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Au premier acte, une lettre de notaire la présentait au comte de Thommeray comme une femme besogneuse, âpre aux intérêts, venue de Paris pour lui faire payer, au double de sa valeur, la ferme qu’elle veut lui vendre. […] Paris est investi. […] Il persifle d’abord, il déclame ensuite ; et la surprise a été grande de l’entendre maudire Paris, à grand orchestre de phrases, sur le mode majeur de l’imprécation de Camille. […] Et il accuse Paris d’avoir arraché les bons instincts et les vertus qu’il a déracinés lui-même de son cœur ! […] Jean, prêt à fuir, entend, en passant sur le quai, le chant de la Bretagne et le son du biniou : ce sont les gardes mobiles du Finistère qui font leur entrée à Paris.

611. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Jeanne-Antoinette Poisson, née à Paris le 29 décembre 1721, sortait de cette riche bourgeoisie et de ce monde de finance qui s’était si fort poussé dans les dernières années de Louis XIV, et dans lequel il n’était pas rare de rencontrer un épicuréisme spirituel et somptueux : elle y apporta les élégances. […] Mme de Pompadour n’était pas une grisette précisément, comme affectaient de le dire ses ennemis, et comme Voltaire l’a répété en un jour de malice : elle était une bourgeoise, la fleur de la finance, la plus jolie femme de Paris, spirituelle, élégante, ornée de mille dons et de mille talents, mais avec une manière de sentir qui n’avait pas la grandeur et la sécheresse d’une ambition aristocratique. […] Il semble que la nation elle-même l’ait senti, qu’elle ait senti surtout qu’après cette brillante favorite on allait tomber bien bas ; car, lorsqu’elle mourut à Versailles, le 15 avril 1764, le regret de cette population de Paris qui l’aurait lapidée quelques années auparavant, fut universel. […] L’un de ceux qui parurent la regretter le moins, fut Louis XV ; on raconte que, voyant d’une fenêtre passer le cercueil qu’on transportait du château de Versailles à Paris, comme il faisait un temps affreux, il dit ces seuls mots : « La marquise n’aura pas beau temps pour son voyage. » Son aïeul Louis XIII avait dit à l’heure de l’exécution du favori Cinq-Mars : « Cher ami doit faire maintenant une laide grimace. » Auprès du mot de Louis XIII, le mot de Louis XV est presque touchant de sensibilité. […] [NdA] Voici le relevé exact des registres de l’état civil relatifs à Mme de Pompadour : Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, née à Paris, le 29 décembre 1721 (Saint-Eustache) mariée, le 9 mars 1741, à Charles-Guillaume Le Normant, seigneur d’Étiolles (Saint-Eustache) ; — morte le 15 avril 1764 ; inhumée le 17 aux Capucines de la place Vendôme. — Sa paroisse à Paris était la Madeleine ; son hôtel, dans le faubourg Saint-Honoré, est aujourd’hui l’Élysée.

612. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Mais ce n’était qu’un premier pas : de Thou estimait n’avoir rien fait pour un homme de cette valeur, s’il ne le plaçait au foyer des études et en vue de tous, à Paris, et il s’aida pour cela d’un de ses amis, M. de Vic, qui attira Casaubon à Lyon, et de là, sur l’ordre du roi, l’amena à la Cour. Henri IV, averti de son mérite, lui dit qu’il le voulait à Paris. […] — Et plus tard à Paris, et ensuite à Cantorbéry ou à Londres, ne croyez pas que Casaubon puisse se livrer en paix et selon son cœur à ses études chéries ; non, ce qu’on demande de lui, ce que désirent les puissants du siècle, c’est autre chose : et qui donc, en aucun temps, excepté quelques esprits atteints d’une douce manie, va s’occuper uniquement des morts, des livres d’autrefois, des chastes et pures belles-lettres ? […] Il a quitté Montpellier, il est à Paris : Henri IV s’est chargé de sa subsistance, de sa fortune. […] Ajoutez que l’Église de Paris m’a envoyé tout exprès Dumoulin pour s’opposer à ce que je vinsse ici (à Fontainebleau), dussé-je souffrir tous les supplices !

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