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1321. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Le vieux Corneille, quand il fit sa rentrée, dut se mettre, en grommelant, à l’école de son heureux successeur, et l’imita trop pour sa gloire. […] C’est elle qui, retirée à Port-Royal, fit recevoir le petit Racine à l’école des Granges, où il acheva son éducation.

1322. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Balzac avait à peine vingt ans3 quand le cardinal Duperron, sur quelques pages que Coeffeteau lui fit voir de ce jeune homme, étonné comme l’avait été Desportes des premiers vers de Malherbe, « Si le progrès de son style, dit-il, répond à si grands commencements, il sera bientôt le maître des maîtres. » Duperron et Coeffeteau admiraient dans ce jeune homme ce qui manquait à leurs écrits, de l’imagination et un certain feu d’expression dans cette sage conduite du discours, qu’il avait pu apprendre à leur école. […] C’est à l’école de ce grand maître en l’art d’écrire, que Balzac avait perfectionné, et peut-être exagéré, cette délicatesse d’imagination qui ne se contentait de rien de douteux, « et qui recevait de la douleur de tous les objets qui n’étaient pas beaux. » « Cet homme, dit-il, qui ne pardonnerait pas une incongruité à son père, m’avait mis en cette humeur, et m’avait fait jurer sur ses dogmes et ses maximes.

1323. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Edouard Rod, partant de ce principe de Wagner que « chaque art tend à une extension indéfinie de sa puissance, que cette tendance le conduit finalement à sa limite, et que cette limite il ne saurait la franchir sans tomber dans l’incompréhensible, le bizarre et l’absurde » accuse une école poétique contemporaine d’avoir voulu confondre des arts différents : mais la question serait si les poètes de cette école ont franchi ou seulement atteint la limite de leur art, ou, pour mieux dire, quelle est, justement, cette limite de leur art.

1324. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Renan, ici porte-queue d’Auguste Comte et de toute l’école positiviste, les faits ne pouvant être qu’observés et constatés sans qu’on ait droit d’en déduire ou d’en inférer quelque chose, l’inconséquence cesse d’être une honte pour l’esprit humain et devient un procédé scientifique. […] Rien n’est grand que lui et rien ne s’entend que par lui, et si, contre ce surnaturalisme vainqueur, le sang des persécutions du philosophe Marc-Aurèle n’a rien pu, ce n’est pas la bouteille d’encre des écoles primaires de M. 

1325. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Cette situation nouvelle, quelque éphémère et superficielle qu’elle puisse être, étant donnée la succession rapide des écoles et des théories, mérite bien qu’on s’y arrête pour l’envisager ; d’autant plus qu’elle nous fournira l’occasion d’un jugement d’ensemble, à un point de vue nouveau, sur l’œuvre et les idées conductrices du maître de Médan. […] Qu’il nous suffise de citer, en art, la glorieuse école « impressionniste » française, succédant au réalisme quelque peu étroit de la première heure.

1326. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Voir avec des yeux de huit, de dix, de douze ans, le soleil se lever sur le même paysage, aussi familier bientôt que l’âme maternelle ; s’attrister ou se réjouir de la venue des saisons ; sentir en soi grandir la joie ou la plainte dont elles sont faites, et avoir l’impression si ennoblissante et si vraie qu’on est tout petit dans un monde bien grand, mais que ce tout petit est l’écho intelligent de cette immensité, quelle bonne école primaire ! […] Vous ne rencontrerez, dans ce livre, aucune de ces longues descriptions, de plusieurs pages, et quelquefois d’un chapitre entier, dont l’école romantique avait donné le fâcheux exemple.

1327. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

En ce sens le christianisme fut bien une grande école d’égalité ; l’égale participation à ses sacrements mettait les serfs sur le même pied que les maîtres. […] S’agit-il non plus seulement des habits ou des usages, mais des arts, on remarquera que les arts n’ont presque plus de patrie, qu’un peintre italien peint comme un belge, que les styles s’universalisent, — et d’autre part que chacun veut sa manière, qu’il n’y a plus d’écoles, que les artistes, divisés sur tout, n’ont plus qu’un parti pris commun, celui de l’individualisme148.

1328. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Ainsi se prépara pour l’avenir une grande et sévère école, qui devait un jour égaler l’antiquité par de libres imitations et de fécondes différences. […] Ajoutons-le : dans cette inégale mais forte civilisation du seizième siècle, où la vie était partout et s’accroissait par la division même, une ville de province, justement citée aujourd’hui pour son École de cavalerie, avait alors son éditeur de Pindare, Jean Benoist, docteur en médecine, professeur de langue grecque à l’Académie royale de Saumur.

1329. (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »

On ne devrait pas négliger des manuels, des formulaires et compendium, servant aux élèves de ces anciennes écoles, s’il s’en rencontrait.

1330. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

De l’École des Bourgeois.

1331. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre II. Précurseurs et initiateurs du xviiie  siècle »

A l’école de son oncle Thomas, il apprit à écrire facilement et médiocrement dans tous les genres : il fit des vers, une tragédie, des opéras, des pastorales, des lettres galantes ; il avait une sécheresse glacée et spirituelle, une pointe aiguë de style, aucun naturel, aucune spontanéité.

1332. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXII. Machinations des ennemis de Jésus. »

Jésus entreprit peu après un voyage en Pérée et sur les bords du Jourdain, c’est-à-dire dans les pays mêmes qu’il avait visités quelques années auparavant, lorsqu’il suivait l’école de Jean 1006, et où il avait lui-même administré le baptême.

1333. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

« Sans la franchise, elles seraient ou des écoles de dissimulés qui ne veulent pas dire qu’elle heure il est, ou des théâtres de capitans qui disent plus qu’ils ne savent et plus qu’ils ne font et peuvent faire.

1334. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

et quelle condamnation la pure vertu dont la société de Rambouillet avait été l’école, prononça par cette mort sur la conduite de Louis XIV !

1335. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

Notre Orateur semble, au contraire, prendre plaisir à embrouiller les choses, sous prétexte de les rendre plus claires : d'une obscurité, il jette dans une autre, & personne n'a mieux vérifié le proverbe de l'Ecole, obscurum per obscurius.

1336. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre II. Le Bovarysme comme fait de conscience son moyen : la notion »

C’est cet inconvénient de la notion que Rabelais a symbolisé avec ce « petit vieillard bossu, contrefaict et monstrueux » qui a nom Ouydire et que Pantagruel rencontre au pays de Satin « tenant école de tesmoignerie ».

1337. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre II. Mme Le Normand »

Les salons (je prends ce mot comme vous l’entendez) sont charmants parce qu’ils sont une école — sans pédantisme, celle-là ! 

1338. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

car Lionne n’était point de l’école de ces diplomates impassibles, symbolisés par le derrière de Talleyrand, qui, au dire de Napoléon, recevait les coups de pied sans que son visage en dît rien.

1339. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Taine » pp. 231-243

Dans son livre des Philosophes français, il était apparu spirituel comme ce Scaramouche d’abbé Galiani, qui se disait philosophe et qui se moquait des philosophes, et comme Scaramouche, mi-parti de jaune et de noir, il s’était mi-parti de Hégel et de Condillac ; mais là-dessous il y avait une ironie à la Candide, l’ironie d’un Candide qui n’était plus l’élève d’un Pangloss optimiste, mais de l’École normale, un tas de Pangloss mécontents !

1340. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Son gouvernement le breveta de génie et lui mit le harnachement poétique ; mais, sous les caparaçons officiels, on reconnaissait toujours l’indigente nudité de cette majestueuse figure d’Académie, comme on dit dans les Écoles de dessin, laquelle se faisait feuille de vigne avec sa branche de faux laurier.

1341. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

C’est que l’École du Rationalisme est reconnaissante.

1342. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

Son gouvernement le breveta de génie et lui mit le harnachement poétique ; mais, sous les caparaçons officiels, on reconnaissait toujours l’indigente nudité de cette majestueuse figure d’Académie, comme on dit dans les Écoles de dessin, laquelle se faisait feuille de vigne avec sa branche de faux laurier.

1343. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

C’est que l’École du Rationalisme est reconnaissante, C’est qu’elle est filiale.

1344. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

Les gravures dont elle est ornée ont été confiées à l’habile burin de Rouargue, qui les a exécutées sur des modèles dus à l’école allemande du xviie  siècle.

1345. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Charles De Rémusat »

Rémusat, de race romancière par sa mère, et élevé à l’école de madame de Staël, pourrait être un miniaturiste convenable et nous donner des médaillons légèrement touchés.

1346. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

L’auteur de La Vie et la mort d’un clown a sur les romanciers du moment, qui ne tiendront qu’un moment, sur cette école de photographes qui se croient si plaisamment le dernier mot de l’art de peindre, l’avantage immense, et qui leur est inconnu, d’avoir de l’âme dans le talent et de la pensée dans le style.

1347. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre xi‌ »

Notre grande force est d’être un peuple de terriens qui ne parlent pas, qui vivent sur des bribes de catéchisme et d’école primaire.

1348. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

Il s’était ouvert une école où la grâce adoucissait les beautés sévères que la correction sublime de Phidias avait données à ses dessins.

1349. (1773) Essai sur les éloges « Morceaux retranchés à la censure dans l’Essai sur les éloges. »

Urbain Grandier est condamné comme magicien et brûlé vif en 1634 : son premier crime était d’avoir disputé, dans des écoles de théologie, le rang à l’abbé Duplessis-Richelieu.

1350. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Celui-là est froid et correct comme un modèle d’école. […] L’un d’eux, Rulo, fut excommunié en 1309 pour avoir ouvert une école laïque. […] Les figures y sont peintes par des procédés d’école qui semblent aujourd’hui bien vieux. […] Convenons que la nouvelle école historique ne leur est pas très favorable. […] Le latin s’est retiré du monde ; il tend à se retirer de l’école.

1351. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Cette doctrine de Racine, sur ce qui constitue le vrai tragique, est diamétralement opposée à celle de Voltaire ; c’est là le point essentiel qui divise leurs écoles. […] Ces hommes, d’ailleurs éclairés, mais aveuglés par l’esprit de parti, ne voulaient reconnaître de chefs-d’œuvre que dans les tragédies de leur chef : ils adoraient Mahomet et dédaignaient Athalie, quoique Mahomet, en comparaison d’Athalie, ne soit qu’un ouvrage monstrueux, une complication d’horreurs dégoûtantes, qui révoltent l’esprit et la raison, sans émouvoir le cœur ; mais il entrait dans les principes de l’école de Voltaire, il était de l’honneur du maître, que la Bible, éternel objet de ses sarcasmes, ne parût pas avoir fourni à Racine le sujet d’une tragédie sublime. […] Ceux qui ne savent pas leur catéchisme, et que leurs parens ont négligé d’envoyer à l’école, pourront aller entendre prêcher l’acteur, et achever leur éducation. […] L’École des Maris, l’École des Femmes, le Cocu imaginaire, George Dandin, etc., etc., sont des exemples d’une pareille licence. […] On aimait beaucoup alors les bouffonneries, et le bas comique n’attachait pas assez d’importance à la comédie pour y chercher les sentiments, la délicatesse, la morale ; on ne regardait point du tout ce divertissement comme une école de mœurs et de vertu.

1352. (1940) Quatre études pp. -154

L’école lakiste a considéré la vie comme une trame continue, sur laquelle aucun événement ne se détachait d’une façon telle que le poète, l’interprétant, eût à le grossir, ou seulement à le souligner. […] Les poètes de cette école estompaient les sentiments plutôt qu’ils ne les exaspéraient : il leur semblait que le pathétique pouvait se trouver dans les nuances, dans les émotions moins contrastées, dans les sentiments moins exceptionnels, tout aussi bien que dans le drame ; pour le rencontrer, il leur suffisait de suivre paisiblement le fil des jours. […] Il arriva, d’autre part, que l’école qu’il pensait inaugurer fit provisoirement faillite : il n’eut pas d’élèves, pas de disciples immédiats. […] Y a-t-il une seule école littéraire qui n’ait été reçue par des ironies, par des sottises ? […] Les origines philosophiques de l’homme de sentiment37 L’homme de sentiment38, n’écoutant que la voix de la nature, refuse de prêter l’oreille aux vaines disputes de l’école, qu’il dédaigne et qu’il méprise.

1353. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

Ils établirent des Ecoles publiques, où ils se plaisoient à venir entendre les leçons des Gaulois. On peut juger de la célébrité de ces Ecoles, du mérite & de l’habileté des maîtres qui y présidoient, par leurs disciples, au nombre desquels on trouve les noms illustres de Cesar & de Cicéron. […] Notre égoïsme révoltant ne lui imposera point : elle verra que nous nous sommes fait illusion à nous-mêmes ; que notre imagination exaltée n’a enfanté que des rêves ridicules ou dangereux ; que nous nous sommes crus riches de quelques lambeaux ramassés dans l’école d’un scepticisme effronté : elle nous comparera aux enfans, qui, par une indiscrète curiosité, déchirent & brisent tout ce qu’ils touchent ; enfin elle décidera, que nos lumières & notre esprit n’ont servi qu’à corrompre notre cœur, & à nous égarer. […] Style, coloris, situations, traits Comiques, tout dans cette pièce annonce un Maître élevé dans les bonnes lettres & dans l’Ecole de Thalie.

1354. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Lundi 2 mars Avant de me lever, au petit jour, je réfléchissais dans mon lit, au sujet d’Henriette Maréchal, que si je continuais à faire du théâtre, je voudrais le balayer de tout le faux lyrisme des anciennes écoles, et remplacer ce lyrisme par la langue nature de la passion. […] Mon oncle était le plus honnête homme et le meilleur des êtres, mais avait emporté de l’École polytechnique, en même temps que le républicanisme, l’illogisme du raisonnement particulier à tous les forts en x sortis de cette école. […] Notre dîner du dix-neuvième siècle, est en train de ressembler à une moyenâgeuse école de la rue du Fouace, débagoulant et logomachant de la scolastique. […] Et toutes les semaines, tombe dans la maison un gendre marseillais, avec du poil jusque dans les yeux, un Marseillais qui a la tête rasée d’un bourreau arabe, dans un tableau d’un élève de l’École de Rome, un Marseillais qui entre comme un ouragan, en criant dans son patois : Fan de brut !

1355. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Le moi d’en bas, c’est l’âme ; le moi d’en haut, c’est Dieu134. » Hugo arrive à la même conclusion quand il critique la philosophie de la volonté : — « Une école métaphysique du Nord a cru, dit-il, faire une révolution dans l’entendement humain en remplaçant le mot Force par le mot Volonté. […] C’est qu’il en sortirait ceci : la plante veut, donc elle a un moi ; l’univers veut, donc il a un Dieu. » Quant à Hugo, au rebours de cette nouvelle école allemande, il ne rejette rien a priori, mais il lui semble qu’« une volonté dans la plante » doit faire « admettre une volonté dans l’univers135 ». […] Tout tuteur honnête presse l’émancipation de son pupille… La Chambre… doit être le dernier échelon d’une échelle dont le premier échelon est une école. » Il s’imagine que toute brutalité « se fond au feu doux des bonnes lectures Humaniores litterae « quotidiennes. » Il faut faire faire au peuple ses hu-manités. […] Hugo a été un des premiers à attirer l’attention sur les vices de notre régime pénitentiaire actuel et à montrer que les prisons, telles qu’elles sont actuellement organisées, constituent de vraies écoles de crime. « Quel nom les malfaiteurs donnent-ils à la prison ?

1356. (1895) Hommes et livres

Mais nos grands écrivains de cette école classique qui domine après 1660 sont des bourgeois, et j’y trouve une raison de leur mépris pour les recherches érudites et les documents d’archives. […] Il faut prendre tous ces tragiques de l’école de Ronsard, comme des écoliers qui, les yeux fixés sur les grands modèles, essaient d’en copier de leur mieux le tour et la forme extérieure. […] Il eut là une bonne école d’irrespect universel et de hardiesse spéculative en pratique. […] Les sociétés les plus diverses, les écoles les plus opposées, concourent alors à pousser la comédie hors de la libre gaîté dans la décence spirituelle. […] Une fille élevée loin de la maison et sacrifiée à un frère indigne par la préférence injuste de sa mère : voilà L’École des mères.

1357. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Note »

« Qu’il y avait loin de cette journée à celle (en 1829) où Lamartine me menait avec lui en fiacre à l’École militaire, pour voir une revue de troupes qui se faisait au Champ de Mars devant M. le dauphin et autres d’alors !

1358. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VII. Narrations. — Dialogues. — Dissertations. »

Généralement aussi, nous ne les voyons ni dormir, ni s’habiller, ni tousser ; ils entrent, ou sortent, sans qu’on nous dise qu’ils ouvrent les portes, qu’ils montent ou descendent les escaliers ; quand ils vont dans la rue, il ne nous importe guère de quel côté du trottoir, et ce n’est que par le caprice d’une nouvelle école que nous lisons parfois l’émouvante énumération des rues, quais et boulevards par où passe un homme pour aller de Montrouge aux Batignolles.

1359. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

C’est une remarque à faire que sous couleur de réalisme (et nul plus que moi ne fait cas de cette excellente et savante école), on n’avait étalé, rien que de scandaleux.

1360. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

C’est un mauvais tableau, qui sent le bon temps et la bonne école ; c’est d’un mauvais artiste qui en a connu de meilleurs que lui.

1361. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

Seule, la femme, forte en orthographe de l’école doctrinaire, pouvait, à propos du mouvement d’imagination généreuse par lequel lord Byron fut emporté vers la Grèce, écrire, sans se déferrer, dans un style d’institutrice anglaise qui a lu Wilberforce, que Byron n’avait ni la foi d’un croisé (merci de me l’apprendre), ni l’ignorante ardeur d’un jeune homme, MAIS le sentiment d’un PHILANTHROPE SAGE et ÉCLAIRÉ !

1362. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Pour un esprit comme le sien, pour un esprit jeune alors, animé, plein de sève, et par-dessus tout cela poétique (il venait de publier un volume de vers), c’était une charge, mais non une charge d’âme, que de continuer Sismondi, — Sismondi, l’historien érudit, si l’on veut, mais l’historien sans vie réelle, sans mouvement, sans chaleur, et l’un des écrivains de cette belle école grise de Genève qui, pour le gris, le pesant et le froid, a remplacé avantageusement Port-Royal !

1363. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

Populaires, mais en haut et non point en bas, populaires parmi les lettrés et les artistes, ils sont devenus peu à peu, et comme sans y penser, des Chefs d’École.

1364. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

… Mais quoi qu’il soit de ces défauts que je relève et de quelque manière qu’on les juge, Carlyle est un peintre d’histoire, qui a créé je ne dirai pas un genre en peinture historique, — je ne crois pas aux genres et je méprise les Écoles : pour moi, les imitateurs les plus forts ne sont jamais que les assassins de ceux qu’ils imitent et les frappent, comme Néron Agrippine, au ventre qui les a portés, — mais Carlyle a fait le premier une chose qu’avant lui on n’avait pas faite.

1365. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Sans cette vulgarité, que l’école à laquelle Champfleury appartient essaye d’élever à la hauteur d’un genre dans la littérature et dans les arts, nous n’aurions peut-être pas le livre que voilà.

1366. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

On a appelé avec beaucoup de raison l’école de Byron satanique, mais tous les grands poètes sont sataniques en Angleterre, et Lawrence, qui a certainement beaucoup du poète dans le talent, mais qui est plus spécialement un moraliste, a été satanique aussi dans son Guy Livingstone.

1367. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Matter, conseiller honoraire de l’Université, ancien inspecteur des bibliothèques, ait eu de ces préjugés d’école qui empêchent d’apprécier Balzac ce qu’il vaut, et se soit permis le mépris des pédants avec ce grand homme littéraire ; mais enfin Balzac a fait une œuvre transcendante d’imagination inspirée par Swedenborg, et, de plus, dans cette œuvre même, Balzac a trouvé le moyen d’introduire un magnifique morceau d’histoire et de critique, qui a fait certainement plus pour la renommée de l’immense Excentrique suédois que le livre de M. 

1368. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

Il fut élevé à l’école de Marie-Thérèse, où l’on ne s’amusait pas, allez !

1369. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Il ne croit pas qu’une puanteur dans laquelle on ne peut pas rester puisse être jamais une École.

1370. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

elle a vécu, et un sage, mais un sage de l’école stoïque qui lui propose de l’épouser pour la délivrer du joug honteux dont elle est brisée, elle refuse le sage, agréé d’abord, parce qu’il lui passe sur le front, à cet honnête homme, le nuage, bientôt chassé, d’une jalousie silencieuse, et elle retombe sous l’empire dégradant du forcené qui est bien pis que jaloux, lui, car il est infidèle… Dans la conception de son sage infortuné d’Elle et Lui, madame Sand, comme dans sa conception de Laurent, se pille elle-même.

1371. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

elle a vécu, et un sage, mais un sage de l’école stoïque, qui lui propose de l’épouser pour la délivrer du joug honteux dont elle est brisée, elle refuse le sage, agréé d’abord, parce qu’il lui passe sur le front, à cet honnête homme, le nuage, bientôt chassé, d’une jalousie silencieuse, et elle retombe sous l’empire dégradant du forcené qui est bien pis que jaloux, lui, car il est infidèle… Dans la conception de son sage infortuné d’Elle et Lui, Mme Sand, comme dans sa conception de Laurent, se pille elle-même.

1372. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

On a appelé avec beaucoup de raison l’école de Byron satanique, mais tous les grands poëtes sont sataniques en Angleterre, et M. 

1373. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

Je le crois de l’école des Impassibles en littérature, mais je connais les despotismes de cette forme littéraire qu’on appelle le roman-feuilleton.

1374. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

A la veille de l’offensive de Champagne, où il allait être tué le 6 octobre 1916, le sous-lieutenant Maurice Dieterlin, ancien élève de l’École des Chartes, envoie à sa famille ses dernières paroles :‌ Je vis le plus beau jour de ma vie.

1375. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

Nous avons une école où la jeune noblesse, destinée à la guerre, est élevée.

1376. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Le jeune homme est à l’école des Beaux-Arts, lorsqu’éclate la guerre de 1870. […] Et les corps constitués se présentaient toujours, et la neige s’amoncelait, pendant que l’homme à la chaîne introduisait pêle-mêle, sans ordre hiérarchique : « Messieurs de l’École de Droit ! […] L’école nouvelle des réalistes vient de produire un petit livre bien curieux : À vau-l’eau, par M.  […] Pauvre maître d’études, dirigeant une école de village, poursuivi par la misère, son œuvre s’est ressentie de ses rancunes, et il faut bien le dire, c’est à la société et un peu au ciel qu’il s’en est pris de ses infortunes. […] Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne Ne sont jamais allés à l’école une fois.

1377. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Il passa son baccalauréat ès lettres pour entrer ensuite à l’École de droit. […] Les autres poètes de ces vingt dernières années tiennent, au moins par leurs débuts, à l’école parnassienne, qui se rattache elle-même au romantisme. […] Par exemple, Rousseau et ceux de son Ecole se refaisaient primitifs et « sauvages ». […] Les jeunes, ceux de la nouvelle école, le méprisent, le conspuent, l’égorgeraient volontiers. […] Zola en petite estime littéraire et le renvoient à l’école parce qu’il n’a pas fait de bonnes humanités et que peut-être il n’écrit pas toujours parfaitement bien.

1378. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Je n’étais nullement endurci par la doctrine de l’école philosophique, qui m’avait appris à supporter la douleur et à mépriser la mort. […] Il resta, comme il le devait, demanda conseil à la réflexion, et après avoir vendu son école pour acquitter une partie de la dette, il chercha dans sa plume de nouvelles ressources pécuniaires. […] Montorio, comme le Moine de Lewis, appartient à l’école d’Anne Radcliffe. […] L’école historique vieillissait ; les oisifs et les studieux d’Europe étaient rassasiés de tournois, de hauberts et de gantelets. […] Et puis, dans son amour pour les simples paysages de l’école flamande, Sainte-Beuve ne s’interdit pas l’essor d’une pensée plus élevée.

1379. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Soit que la plaisanterie des républicains en général ait quelque chose de dur, soit que Sénèque le père fût d’une humeur caustique, un jour14 il entre dans l’école du professeur en éloquence Cestius, au moment où il se disposait à réfuter la Milonienne. […] Semblable aux séminaires des augures, entre toutes les écoles des philosophes, celle de Zénon devait être la mieux pourvue d’hypocrites ; et semblable encore à nos séminaires, c’est de là que devaient sortir les hommes de la vertu la plus haute et de la méchanceté la plus raffinée. […] Sous Néron, une empoisonneuse, Locuste, est protégée, récompensée, tient école et fait des élèves dans son art (SUETON. […] Censeurs, vous transplanterez-vous toujours de vos greniers, de la poussière de vos bancs, de l’ombre de vos écoles, au milieu des palais des rois, et prononcerez-vous intrépidement de la vie des cours d’après vos principes monastiques et votre régime collégial ? […] Il a dans l’école de Zenon le rang de Paul dans l’Église de Jésus-Christ : Ejus esse loci, apud suos, cujus sit Paulus apud christianos.

1380. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Elle fait pour ainsi dire école, c’est celle de l’avocat Pathelin, du poëte Villon, remise à la scène deux siècles après, par Brueys. […] Trois autres auteurs méritent une étude toute particulière, car tous les trois font époque et même école. […] Mais il est un point pour lequel Mairet fait école, c’est l’habileté de la mise en scène, et l’effet calculé de situations neuves et pleines d’intérêt. […] Elle fut traduite dans chacune des langues de l’Europe, et pour tout dire en un mot, elle fit école. […] Il fut de son école.

1381. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

… vous avez pourtant appris à l’école du maître de Maillane que la grande poésie est accessible au plus humble. […] puis, au sujet des efforts convergents de son époque : les écoles… adoptent, comme rencontre, le point d’un idéalisme qui… refuse les matériaux naturels et, « comme brutale une pensée exacte », les ordonnant pour ne garder de rien que la suggestion (p. 245). […] Une école de spiritualité — l’école française des Bérulle et des Condren — qui a pour objet de ramener les âmes à « l’esprit d’enfance. » (cf. […] Russell, Synge, passer de Baudelaire, de Verlaine et de Mallarmé, à l’école du premier état.

1382. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Il avait des amis artilleurs à Vincennes, il causait et discutait sur le terrain avec eux, se faisait démontrer les fortifications, l’attaque, la défense, et rien ne le flattait tant que d’être salué par eux, à cette fin d’école, un bon officier du génie. […] Thiers, qui par goût est moins de l’école de l’armée du Rhin que de celle de l’armée d’Italie, sait joindre à ces qualités du récit la rapidité de l’éclair. […] Son premier ouvrage historique n’avait été pour lui qu’une façon d’apprentissage de la politique : ici, sa vie politique et ministérielle a évidemment servi d’école définitive à l’historien.

1383. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Sa réputation de capacité et de science s’étendait déjà hors des écoles. […] Naudé s’acquitta de son office avec splendeur ; il prit comme corps de sujet, indépendamment des neuf petits panégyriques, l’antiquité de l’École de médecine de Paris. […] Naudé n’appartient en rien à cette école de publicistes déjà émancipée au xvie  siècle, et qui deviendra la philosophique et la libérale dans les âges suivants.

1384. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

VII Aristote, remarqué alors pour son aptitude, pour ses travaux et pour sa modestie, dans l’école de Platon, suivit, pendant seize ans, les leçons de ce philosophe ou plutôt de ce poète de l’immortalité. […] Tout indique et ses contemporains affirment que ses écrits, même les plus soignés, n’étaient que les notes réfléchies des discours qu’il prononçait dans son école. […] « Ainsi l’autorité et l’obéissance doivent être à la fois perpétuelles et alternatives ; et, par suite, l’éducation doit être à la fois pareille et diverse ; puisque, de l’aveu de tout le monde, l’obéissance est la véritable école du commandement. » XXV On regrette de trouver ici la recommandation platonique de l’abandon des enfants difformes ; loi humaine en opposition à la loi divine.

1385. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Mais on raconte que le jeune Hercule, ce Siegfried des légendes plus lascives, ne fut point ému grandement par ces professions de foi : il s’était assis au bord du chemin, et il s’écria, regardant les deux jeunes femmes qui lui paraissaient maintenant plus séduisantes et jolies, sous une lueur tiède : « Hélas, je n’ai point appris les subtils symbolismes, à l’école d’où je viens. […] Aujourd’hui l’honnête homme doit mépriser un art, lorsqu’il aime l’autre, condamner absolument les œuvres d’une école, lorsqu’il appartient à une autre. […] Zola fut jadis le chef d’une école, dénommée pour lui naturaliste, et qui fut seulement une réduction du romantisme aux lois nouvelles de la réalité sensible.

1386. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Il a reçu le contrecoup du premier coup de canon qui se soit tiré dans ce bas monde, il a lu le premier livre sorti des presses naissantes du premier imprimeur, il a mangé le premier fruit venu de l’Amérique, il s’est élevé aux écoles de René Descartes et de Despréaux ; il a vu Bossuet face à face, il a souri le premier, aux doctes murmures de Pierre Basyle, il a pleuré, le premier, aux vers du grand Corneille. […] Car voilà, ceci soit dit à notre louange à tous, la toute-puissance de la critique moderne, le voilà le mur de séparation qu’elle a élevé entre elle et la rigoureuse école de l’abbé Desfontaines, de Fréron et de M. de La Harpe ; elle a montré que l’admiration et la sympathie étaient au premier rang de ses droits et de ses devoirs ; elle ne s’est plus contentée, comme autrefois, de relever les erreurs, les fautes, les défauts, les impuissances, elle s’est attachée aux grâces, aux beautés, aux promesses que fait le présent à l’avenir ! […] Les jeunes gens se hâtaient pour en conserver la mémoire ; les vieillards venaient chercher à ses pieds quelques souvenirs de ces belles traditions par lesquelles mademoiselle Mars se rattachait à Préville, à Molé, à Fleury, à Saint-Prix, à la grande Contat, à la grande comédie ; les deux écoles dramatiques (mademoiselle Mars, pareille aux Sabines, a assisté à ce combat des Romains et des peuples sabins, combat dans lequel les Romains furent vaincus) appelaient à leur aide, chacune de son côté, cette force irrésistible… Soudain tout ce mouvement s’arrête, et tout ce bruit fait silence… Mademoiselle Mars n’est plus au théâtre, tout est dit.

1387. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Son Art Poétique retrace les regles essentielles de la poésie ; c’est une école de goût pour le Poëte & même pour l’Orateur ; une Rhétorique écrite avec chaleur & avec agrément. […] Juvenal avoit étudié les mœurs de son tems dans l’école du monde ; le P. […] La Philosophie d’Homére bien démêlée par Horace, n’est pas celle de Chrisippe & de Crantor, aussi n’est-elle pas discoureuse ; celle de Lucain est le pur Stoïcisme qu’il avoit puisé à l’école de son oncle.

1388. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

L’ovale des traits était sans inflexion irrégulière du moule ; la nature, sûre de ses lignes, avait modelé cette tête : le nez grec d’une statue de Phidias, la bouche aux lèvres gracieuses, mais un peu saillantes, comme celles des bustes éthiopiens dans le musée du Vatican à Rome ; le menton ferme et proéminent d’un des élèves studieux de Platon dans le tableau de l’École d’Athènes, de Raphaël. […] Dieu le sait, il n’est pas encore dans l’été de sa vie ; mais, si mon jugement ne me trompe pas, il fera ce que nous appelons de notre temps un poète intime, c’est-à-dire un de ces poètes rassasiés de la pompeuse déclamation rimée dont nos oreilles sont obsédées dans nos écoles classiques ou dans nos théâtres redondants et ronflants d’emphase ; il sera un de ces poètes nés d’eux-mêmes, originaux parce qu’ils sont individuels ; un de ces poètes qui n’ont pour lyres (comme on dit) que les cordes émues de leur propre cœur, et qui font, dans la poésie moderne, cette révolution que J.

1389. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

La doctrine des écoles, dit-il, est celle-ci : « Les actions nerveuses mentales, les actes de sensation et de volition, ne peuvent avoir lieu sans cerveau251. » Vous tirez sur la queue d’un chien, il crie. « Et le physiologiste qui vous reprocherait d’avoir fait mal à son chien, vous assurera tranquillement que ses cris ne marquent ni douleur ni sensation, quand son cerveau a été enlevé. « Purement réflexe, mon cher monsieur !  […] Par son caractère merveilleux et mystérieux il est devenu naturellement le sujet favori des adversaires de l’école expérimentale.

1390. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

L’unique question, selon cette école, c’est donc de chercher « comment, en dehors de toute conscience, un état nouveau s’implante dans l’organisme », se conserve et se reproduit ; en d’autres termes, « comment, en dehors de toute conscience, se forme une mémoire » 65. […] Rappelons qu’en parlant d’idées-forces, nous ne considérons pas les idées, ainsi que l’a fait parfois l’école de Herbart, comme des espèces d’entités ayant chacune une existence à part, agissant l’une sur l’autre à la façon d’un acide et d’une base mis en présence : les idées ou images sont pour nous des états de conscience qui s’accompagnent de sentiments et aboutissent à des mouvements66 ; ces sentiments et ces tendances motrices n’ont pas toujours des formes déterminées, des limites et des contours précis : ce sont des états continus et reliés à d’autres états par des transitions souvent insensibles.

1391. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

L’homme de lettres est devenu homme public ; la force de tous a résidé par l’Académie dans chacun ; la littérature s’est constituée par eux en fonction nationale ; la France a emprunté par ses académies, et bientôt par ses hautes écoles peuplées d’académiciens, quelque chose de cette institution démocratique et si libérale de la Chine, où les mêmes degrés littéraires élèvent à la capacité et à l’autorité publique. […] XI Ce n’était pas impunément que Voltaire, Rousseau, Buffon, et les disciples éminents de ces différentes écoles et de ces différents styles, répandaient en Europe la connaissance, le goût et la passion même de notre langue ; cette littérature et cette langue contenaient l’idée moderne, l’idée française.

1392. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Mais il est vrai que de très grandes écoles, panai lesquelles on peut citer celle de Michel-Ange en peinture, et chez nous, au théâtre, l’école de Corneille, ont fait d’une altération systématique et convenue des rapports réels des choses le principe de leur esthétique.

1393. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Ce système semble plus raisonnable que celui qu’ont suivi Jules Scaliger et François Sanctius relativement à la langue latine : ils raisonnent d’après les principes d’Aristote, comme si les peuples qui trouvèrent les langues avaient dû préalablement aller aux écoles des philosophes. […] Au temps de Platon, les mathématiques avaient, par la méthode de composition dite synthèse, fait d’immenses progrès dans l’école de Pythagore, comme on peut le voir par le Timée.

1394. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Chassang, maître de conférences à l’École normale ; de l’autre, un distique latin, envoyé de Gotha par un ami, un compatriote de M. 

1395. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

La religion, désertant peu à peu son immense et vague domaine, se replia dans les cérémonies du culte ; la science fit effort, se détacha et subsista d’une vie propre ; la philosophie fonda ses écoles ; l’histoire établit des registres plus ou moins scrupuleux.

1396. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Sans être de l’école d’Escobar ou de Machiavel, on pourrait, je crois, qualifier ces scrupules de gloriole hors de saison et de préjugé formaliste : c’est un travers naïf de l’entière et puritaine bonne foi de la jeunesse.

1397. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Il avait débuté, comme on l’a dit, au premier rang et à la première heure de la jeune école poétique ; il en eut toutes les ambitions et tout le courage, et il semblait des mieux munis, par son érudition poétique étendue et forte, pour la lutte et pour la conquête.

1398. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Duval n’a pas assez d’éloquence ni de larmes, n’est qu’un expédient misérable de la vieille école aux abois ; dans sa détresse croissante, elle recrute à prix d’argent l’arrière-ban de sa milice.

1399. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

Troplong s’attache avec une grande rigueur d’étude à présenter les faits dans un jour plus vrai pour l’homme d’État que conforme à la prévention littéraire : il montre d’une manière piquante la mode du pompéianisme survivant de beaucoup à Pompée et formant toute une école, dont Lucain est le poëte et dont les prosateurs sont un peu partout depuis Cicéron.

1400. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Arnolphe, dans L’École des femmes.

1401. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Ce qu’il vit cc jour-là, il ne le revit jamais ; il fut surtout frappé par des enfants allant à l’école, des pigeons au plumage changeant, voletant des toits au trottoir, des saïkis (gâteaux) saupoudrées de farine qu’une main invisible exposa sur l’appui d’une fenêtre.

1402. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

Il m’a communiqué les notes manuscrites d’un cours qu’il a professé à l’École Normale sur le xvie  siècle : la personnalité originale dont il a empreint cette étude, comme toutes les autres, m’a seule imposé la discrétion dans l’usage que j’ai fait de ces notes suggestives et de ces plans lumineux.

1403. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Lui-même et son école remettent en usage les formes littéraires des anciens, les genres, ode, épopée, satire, élégie, tragédie.

1404. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Rappelez-vous L’École des maris, acte II, scène 5.

1405. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

On se rappelle L’École des maris (acte I, scène v) et les salutations multipliées de Valère et d’Ergaste à Sganarelle.

1406. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Le baptiste une fois emprisonné, son école fut fort amoindrie, et Jésus se trouva rendu à son propre mouvement.

1407. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Ils chassaient les démons, prophétisaient, et formaient une école d’exorcistes renommés 834, bien que certains cas fussent au-dessus de leur force 835.

1408. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre III, naissance du théâtre »

Quelquefois amis, plus souvent rivaux, leurs deux écoles divisaient l’art et le génie de la Grèce.

1409. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

Il y a trop d’indigence, trop de dénuement, trop d’impudeur, trop de nudité, trop de lupanars, trop de bagnes, trop de haillons, trop de défaillances, trop de crimes, trop d’obscurité, pas assez d’écoles, trop de petits innocents en croissance pour le mal !

1410. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 2, de la musique rithmique » pp. 20-41

Par exemple, cet auteur dans le troisiéme chapitre du livre onziéme de ses institutions, où il donne des leçons si curieuses sur le soin qu’un orateur doit avoir de sa voix, et sur la recitation, dit, en parlant de plusieurs mauvaises manieres de prononcer : " il n’y a point de désagrément dans la prononciation qui me choque autant que d’entendre dans les écoles et dans les tribunaux, chanter la modulation théatrale.

1411. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

C’est expliquer pourquoi les réalistes sont forcément des coloristes — incomplets assurément, — et pourquoi les idéalistes (Overbeck et son école, Cornélius lui-même) ne le sont pas et ne peuvent pas l’être.

1412. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

Que Tocqueville voie le caractère essentiel de la Révolution française dans le changement administratif, qu’il phrase tant qu’il pourra sur la taille, la corvée, l’exemption d’impôts pour les nobles et la liberté politique, si chère à son cœur, il ne nous donne que les anciennes vues de détail de l’école philosophique et physiocratique dont il est le disciple attardé, et il répond à la question par la question même.

1413. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

La biographie de Montesquieu par Louis Vian, qui se vante, comme d’être avocat, d’avoir été à l’École primaire de la critique de Sainte-Beuve (et il y a à peu près à se vanter de l’un comme de l’autre !)

1414. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Par-là, il aurait répondu péremptoirement aux hommes de cette école historique qui n’était que philosophique et révolutionnaire, et qui cherchèrent, au xviiie  siècle, par exemple, à établir des parentés républicaines, entre nous et Rome, et il leur aurait démontré que si nous tenons autant à Rome que nous tenons peu à la Grèce, ce n’est pas, certes !

1415. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Quant aux Américains, que depuis longtemps les philosophes de l’École radicale s’obstinent à regarder comme le peuple de l’avenir qui doit renouveler tous les autres, s’ils sont peints ressemblants dans ce livre scandaleux, écrit à leur gloire, l’Europe peut être bien tranquille.

1416. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Il a, lui, au pied levé, des idées, des aperçus, de ces rapports, soudainement saisis, qui sont l’esprit même, et, pour les exprimer, un style qui se joue du convenu, de la phrase classique, du poncif des Écoles Normales chères à sa maison… En cherchant bien, pour déterminer le genre de Blaze de Bury, quelle est la note juste ?

1417. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

Ce livre, grec d’origine, m’était inconnu, et qui sait s’il ne l’est pas également à la majorité des lecteurs français, — moins les professeurs de l’École d’Athènes, retour d’Athènes, et peut-être encore !!

1418. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

Comme les écrivains de certaine école, dont M. 

1419. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Auguste Comte a une école.

1420. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Wallon, l’universitaire, le professeur d’École normale, n’a pas eu peur d’écrire l’histoire, un peu compromettante pour un moderne, de ce singulier Roi, qui n’était pas Tartuffe, et qui entendait ses trois messes par jour ; qui ne se donnait pas la discipline comme Tartuffe, mais qui se la faisait donner par son confesseur pour être plus sûr de la recevoir ; et qui, malgré tout cela, n’en était pas moins un grand homme !!!

1421. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Métaphysicien comme Mallebranche, avec la poésie d’expression au service de la métaphysique que Mallebranche, malgré son chapitre des Passions (admiration d’école !)

1422. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

Il ne s’agit pas seulement pour lui des Parnassiens, cette école de poètes comme les Lakistes en Angleterre ; il s’agit de tous les genres de poètes, anciens et modernes.

1423. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Nous ne sommes pas de l’école de ces derniers temps, qui serait abjecte si elle n’était pas imbécile, et qui a fait de la réalité quelque chose de plus que la vérité, croyant avoir fait là une fameuse découverte !

1424. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Il fut compté, sans passer par les écoles préparatoires, dans la troupe des jeunes, ces vélites de la littérature, auxquels le siècle déclinant est doux.

1425. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

Féval du haut de sa vocation réelle vers un genre de composition qu’il aurait dédaigné, s’il avait été plus mûr et plus mâle, et peut-être aussi faut-il y ajouter une vieille et tenace admiration d’école pour un autre célèbre roman d’aventure qu’on s’étonne qu’il ait conservée, mais dont il nous a donné tout récemment la preuve, en intitulant un de ses derniers ouvrages : Madame Gil Blas.

1426. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Mérimée est un des grands parents de ce que j’oserai appeler en littérature : l’École des Pauvres.

1427. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Les derniers travaux de quelques médecins, qui ont enfin entrevu la nécessité d’expliquer une foule de faits historiques et miraculeux autrement que par les moyens commodes de l’école voltairienne, laquelle ne voyait partout que l’habileté dans l’imposture, n’ont pas encore débrouillé tous les arcanes psychiques.

1428. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

On citera volontiers Ronsard et son école, qui dépensèrent tant de fougue à enrichir notre langage, à dompter sa grammaire, à instaurer une poésie toute neuve. […] Le style de l’école, dans le pittoresque ? […] Florent le toisa de si près que l’autre plongeait, sournois. » Le style de l’école, dans la mollesse et l’abandon ? […] C’est, bel et bien, la formule de l’anarchisme : et, en effet, contemporaines et bandit appartiennent à la même école, dans des classes différentes. […] Un tel lyrisme n’a point, dans la littérature antique, son équivalent ; et il ne l’a point dans notre littérature classique, formée à l’école de l’antiquité, formée à l’école de la raison.

1429. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

D’autre part, toute l’école empiriste met en doute la certitude propre des mathématiques. […] Pour une école de philosophes, les mathématiques sont une simple application, une promotion particulière de la logique générale, ainsi que s’exprimait Leibnitz. […] L’école adverse, pourtant, ne se tient pas pour battue. […] Or c’est là, à vrai dire, la situation de l’école antitransformiste. […] Trouver de plus en plus complètement dans les idées elles-mêmes la raison de leur liaison, tel est le sens du progrès des doctrines dans cette école.

1430. (1888) Poètes et romanciers

Il la compléta dans son rapide passage à l’école primaire fondée par un rêveur philanthrope, M.  […] Dans les grandes circonstances, il rédigeait des adresses à la Convention, au nom de l’école primaire. […] Il n’en sort que de mon école. […] Elle se distingue très nettement de toutes les écoles connues qui ont survécu aux grandes luttes littéraires de la Restauration et qui se sont partagé en lambeaux l’héritage du romantisme. — M.  […] Cela était possible avec les ressources abondantes que lui offrait l’humanité telle que l’imaginent les naturalistes de cette école, l’histoire avant l’histoire.

1431. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

La seule Philosophie d’Aristote était enseignée dans les Ecoles. […] Il se forma dans ce lieu une espece d’école de Peinture qui ne fit pas de rapides progrès. […] Le Vouet est regardé comme le fondateur de l’Ecole Française. […] Elle ne l’est ni dans l’Ecole des Amis, ni dans celle des Meres, encore moins dans le chef-d’œuvre dont nous avons d’abord parlé. […] L’Ecole de la Jeunesse du même Auteur, est une Comédie du meilleur ton.

1432. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Ronsard fut le chef d’une école. Et Diderot ne fut que d’une école. […] La plupart de ses jugements sur les hommes de l’École française, Chardin, Vernet, Vanloo, Greuze, Lautherbourg, Casanova, Lagrenée, Deshays, Boucher, qu’il compare à l’Arioste et pour lequel il finit par être justement sévère, — car le cynique, chez Diderot (et vous savez qu’il y était), a parfois de très belles manières de s’arrêter et de se purifier en montant, — tous ses jugements sont restés, et la forme qu’il a donnée à ces jugements n’a pas, après lui, été surpassée. […] Il n’y a pas de disciples de Diderot, car une école, c’est encore une unité, et Diderot n’en a d’aucune manière.

1433. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

. —  L’École de médisance. […] Shirley, le dernier de la grande école, n’écrit plus et meurt. […] La même situation cinq ou six fois renouvelée est toute l’École des Femmes. […] Qu’y a-t-il dans cette célèbre École de médisance ? […] La scène est empruntée au Misanthrope et à la Critique de l’École des Femmes ; jugez de la transformation.

1434. (1900) La culture des idées

On se souvient que le conseil municipal de Rotterdam résolut, il y a quelques années, de supprimer l’étude du français dans les nouvelles écoles de la ville. […] Or, d’après nos renseignements puisés à la meilleure source, toute l’affaire se réduit à ceci : le conseil municipal a voulu tenter un essai et il a supprimé le français dans une seule école publique. […] Mais dans toutes les autres écoles le français reste inscrit au programme comme branche obligatoire. […] « Dans cet établissement modèle, les enfants commencent l’étude du français dès l’âge de six ans, tandis que dans les autres écoles on ne débute qu’à neuf ans. […] « Naturellement, le français est aussi enseigné avec soin dans les gymnases, dans les écoles secondaires et dans les classes supérieures des écoles publiques.

1435. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

« 14 mars 1828. » Quelques mois après, lorsque j’eus publié mon Tableau de la Poésie française au xvie  siècle et mon Choix de Ronsard dont les inventions et les innovations rhythmiques m’avaient paru avoir plus d’un rapport avec celles de la jeune école, héritière d’André Chénier, De Vigny, nommé à plus d’une reprise dans ces volumes, m’écrivait : « Bellefontaine, 3 août 1828. […] En effet, dès ce temps-là et vers ces dernières saisons de la Restauration, j’avais pressenti dans ce coin de notre école romantique des germes de division déjà, des principes de refroidissement ou de rivalité, nés surtout des ambitions dramatiques, et dans la Préface des Consolations j’avais, sous forme voilée, exprimé mes craintes et mes regrets.

1436. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Des écoles essaime chaque année un plus grand nombre d’intelligences fortes, hardies, disposées à se mouvoir librement, à user spontanément, sans contrôle de l’Église, de ce savoir et de cette méthode dont elles sont armées. […] Pétrarque103 qui en ce voyage nota la désolation du royaume, la solitude des écoles, trouva pourtant à qui parler, de savants hommes qui partageaient son goût pour les ouvrages des anciens.

1437. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Deux écoles sont en présence ; d’un côté Thespis, Susarion, Pratinas de Phlionte, Épigène de Sicyone, Théomis, Auléas, Chœrilus, Phrynichus, Minos lui-même ; de l’autre le jeune Eschyle. […] Être un comptoir, cela passe ; être une école, cela dure.

1438. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

(2) Il est impossible d’assigner l’origine précise de cette révolution ; car on n’en peut dire avec exactitude, comme de tous les autres grands événements humains, qu’elle s’est accomplie constamment et de plus en plus, particulièrement depuis les travaux d’Aristote et de l’école d’Alexandrie, et ensuite depuis l’introduction des sciences naturelles dans l’Europe occidentale par les Arabes. […] Ils sont, même aujourd’hui, partagés en une multitude d’écoles qui disputent sans cesse sur les premiers éléments de leurs doctrines.

1439. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Toute la vie économique, telle que la conçoivent et l’expliquent les économistes, surtout de l’école orthodoxe, est, en définitive, suspendue à ce facteur purement individuel, le désir de la richesse. […] Quant au détail, il est trop éloigné de l’extrême généralité des propriétés psychiques pour y pouvoir être rattaché ; il paraît donc aux disciples de cette école tout aussi artificiel qu’à leurs adversaires.

1440. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

Nous savons aussi — le témoignage n’est pas autrement certain, mais enfin nous savons aussi que peut-être  j’ajoute peut-être — que peut-être dès cette époque il lisait l’Astrée, et qu’il la lisait sans doute à l’école de Saint-Magloire. A l’école des Oratoriens de Saint-Magloire, il lisait l’Astrée, qu’il a toujours adorée depuis son enfance jusqu’à sa vieillesse : Etant petit garçon, je lisais son roman, Et je le lis encore ayant la barbe grise… La citation était inévitable.

1441. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

Il semble avoir, en Amérique, traversé sans la voir cette forêt éternelle, humide, froide, morne, sombre et muette, qui vous suit sur le haut des montagnes, descend avec vous au fond des vallées, et qui donne plus que l’océan lui-même l’idée de l’immensité de la nature et de la petitesse ridicule de l’homme. » Le fragment d’histoire, — deux chapitres qui ont pour objet d’analyser l’esprit public sur la fin du Directoire et à la veille du 18 brumaire —, est d’un historien de l’école de Polybe.

1442. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

Les écoles avancées et progressives sont allées chercher dans ses écrits des pensées à l’appui de leurs espérances ; les économistes ont pris plaisir à y relever les vues utiles et les projets d’améliorations positives.

1443. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Celui-ci avait laissé le jeune abbé en train de fortes études et de thèses théologiques ; il se le figurait toujours sous cet aspect : « Vous avez trop bonne opinion de ma vocation à l’état ecclésiastique, lui écrivait Rancé : pourvu qu’elle ait été agréable à Dieu, c’est tout ce que je désire… » On a beau relire et presser les lettres de cette date, on y trouve de bons et respectueux sentiments pour son ancien précepteur, un vrai ton de modestie quand il parle de lui-même et de ses débuts dans l’école ou dans la chaire, de la gravité, de la convenance, mais pas le plus petit bout d’oreille de l’amant de Mme de Montbazon.

1444. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Ce qui est bon à rappeler, c’est qu’on n’en sort jamais, après tout, qu’avec le fond d’enjeu qu’on y a apporté, je veux dire avec le talent propre et personnel : le reste était déclamation, appareil d’école, attirail facile, à prendre, et que le dernier venu, eût-il moins de talent, portera plus haut en renchérissant sur tous les autres.

1445. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

Garat, dans ses Leçons aux Écoles normales, modèle de perfection en ce genre, et Rivarol, malgré quelques expressions recherchées, font concevoir parfaitement la possibilité de cette concordance entre l’image tirée de la nature physique, et l’idée qui sert à former la chaîne des principes et de leurs déductions dans l’ordre moral.

1446. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

Un idiot qui va, revient et glousse, Content, car les enfants sont à l’école ; À sa fenêtre une vieille qui tousse.

1447. (1890) L’avenir de la science « IV » p. 141

L’erreur de l’école néo-féodale est de ne pas s’apercevoir que les défauts de la société moderne sont nécessaires à titre de transition, que ces défauts viennent d’une tendance parfaitement légitime, s’exerçant sous une forme partielle et exclusive.

1448. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre III : Sentiments et Volonté »

Chapitre III : Sentiments et Volonté I Les doctrines de l’école expérimentale d’Angleterre sur la psychologie des sentiments, des émotions, des phénomènes affectifs en général, ne semblent pas aussi précises ni aussi complètes que sur la question des sensations et des idées.

1449. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

À ces causes s’en joignait une autre encore plus pressante, c’était l’émulation établie entre les sexes par leur mélange dans les sociétés particulières, depuis que Louis XII et Anne de Bretagne avaient relevé les femmes de cette infériorité qui subsiste encore en Angleterre et en Allemagne ; émulation de mérite et de vertu pour les nobles héritières des traditions d’Anne de Bretagne ; émulation de galanterie pour les élèves de l’école de François trop bien soutenue par ses successeurs.

1450. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Nous avons vu en même temps, par son moyen, d’heureuses révolutions s’opérer dans les esprits ; les Adorateurs du faux goût rendre hommage au véritable, & murmurer contre l’Ecole qui les avoit égarés ; des Sectateurs de l’impiété ouvrir les yeux sur la supercherie de leurs oracles, & détester leurs dogmes corrupteurs ; des Zélateurs de la Philosophie abjurer ses chimeres & convenir de ses dangers ; des Philosophies même rendre secrétement justice à notre zele, & nous faire de singulieres confidences sur les motifs de leurs engagemens dans la Secte qu’ils paroissoient favoriser.

1451. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

Le peuple n’a que faire de la liberté ; c’était le mot d’ordre d’une certaine école innocente et dupe dont le chef est mort il y a quelques années.

1452. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Je dis que la même langue n’a jamais eu deux siècles littéraires ; car, sans vouloir déprécier les services qu’a rendus l’école d’Alexandrie, on peut remarquer qu’elle a produit seulement une imitation servile de la littérature des anciens âges de la Grèce, lorsqu’elle ne s’est pas bornée à les expliquer et à les commenter.

1453. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Hugo, ce fort remueur de mots, qui eut, tout de suite, la prétention d’être un maître, d’avoir une doctrine et une école, et qui les eut.

1454. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VI. M. Roselly de Lorgues. Histoire de Christophe Colomb » pp. 140-156

L’école des naturalistes en histoire avait prétendu que Christophe Colomb avait un enfant naturel.

1455. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Fustel de Coulanges n’en est jusqu’ici qu’au ras du sol, mais il va monter… Maître de Conférences à l’École normale supérieure quand il fit paraître ce livre, il n’a, pour moi, contre lui, que son titre d’universitaire ; mais c’est un esprit que je crois assez vigoureux pour secouer et mettre à ses pieds les préjugés traditionnels de l’Université et de son enseignement.

1456. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Boissier est de l’École normale, et il a, pour être de l’Académie française, bien assez comme cela de rationalisme, de scepticisme, d’éclectisme et de paganisme.

1457. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

les Femmes de Goethe ne sont pas un commentaire sur les femmes de Goethe, une classe faite, sur les beautés d’un auteur, par un de ces pédants élevés pour faire la classe dans les écoles et qui la font encore dans leurs écrits, Paul de Saint-Victor est d’une autre race que ces sortes d’esprits et de talents, et ses Femmes de Goethe sont une création.

1458. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Un juif portugais, savant dans la cabale, nommé Martinez Pasqualis, avait fondé, en 1768, la secte des Martinistes, « vouée aux œuvres violentes de la théurgie », et c’est de cette école que Saint-Martin fut le fils, mais bientôt le fils dissident.

1459. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

D’un autre côté, vainement l’Église lui a-t-elle appris cette charité chrétienne qui a suffi au monde depuis l’Évangile, il ne s’en est pas moins laissé mordre par la brebis enragée de la Philanthropie moderne, et comme l’école tout entière du dix-huitième siècle qu’il essaie de combattre, mais qui le tient sous elle comme un vaincu, il se préoccupe, à toute page de son livre philanthropique, du droit de chaque homme vis-à-vis de la société, et il va chercher ce droit individuel dans des notions incomplètes ou fausses, pour l’exprimer dans de nuageuses définitions que le dix-huitième siècle n’aurait certes pas repoussées !

1460. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Gobineau, le comte de Gobineau, n’est point un diplomate de cette haute école du silence.

1461. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

À ma voix se joindront, pour te former, celle de Platon et celle du précepteur d’Alexandre ; à l’école des sages, deviens le bienfaiteur du monde. » Je finirai cet extrait, déjà peut-être trop long, en citant encore un morceau où Thémiste implore la grâce, d’un philosophe, dont le crime était d’avoir été le favori de Julien ; il ne le nomme pas, mais c’était probablement Maxime.

1462. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Mais, à quelque école qu’ils appartiennent, ce sont des vers, ce qui n’est pas le cas de tous ceux qu’on nous donne pour tels, ornés ou non de majuscules. […] Gustave Geffroy, la Vie artistique, que me sont revenus les souvenirs de ces luttes de l’École nouvelle. […] Ernest Legouvé vient de publier chez Garnier sous ce titre : Le Béranger des Écoles. […] Legouvé est accompli et le Béranger des Écoles vient de paraître ; ce n’est pas seulement aux classes d’enseignement primaire qu’il s’adresse, Béranger n’est pas le poète des enfants, c’est à l’ensemble de nos écoles secondaires, supérieures, normales et scientifiques. « La jeunesse », dit M.  […] Francis Poictevin est un de ceux qui parlent le plus clairement de son école.

1463. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Elle ne peut pas fonder une bourse à l’École de Rome, à l’École d’Athènes ou dans une université anglaise, ou dans une université allemande, ou dans une université américaine, ou quelque part dans une ville de l’Inde. […] Nous n’avons pas assez de cours, d’écoles, d’examens, de manuels, de grammaires, de lexiques. […] Ainsi, ces jours derniers, on a demandé aux petites élèves d’une école primaire : — Qu’est-ce qu’un œuf, comme aliment ? […] Croyez-vous que ces gamines perdent leur temps à l’école et qu’on ne fait pas bien de les enlever aux jupes de leurs mères ? […] C’est Wicar, bras droit de David, lequel dénonce devant elle les pensionnaires de l’École de Rome, et, plus généralement, les artistes français vivant en Italie et qui sont suspects de royalisme, d’aristocratisme ou de modérantisme.

1464. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Les vieilles humanités subissant aujourd’hui dans les écoles, en face de la science qui progresse à grands pas, un déclin parallèle à celui de la religion, l’avènement est probable et paraît prochain d’une jeunesse nouvelle entièrement désintéressée de la vie future, qui bornera toute son espérance à cette vie et à cette terre. […] Mais l’école décadente, soit qu’elle se moque du monde ou qu’elle se prenne au sérieux, existe ; elle a duré assez pour s’imposer à l’attention de la critique et du public, et l’intriguer même au plus haut point. […] La postérité est naturellement de l’école des formules sommaires et des opinions toutes faites. […] Balzac, à la fois chef et avant-coureur d’une école qui n’a formulé ses doctrines et pris toute son importance qu’après lui, n’avait pas dans l’estime de ses contemporains la grande autorité qu’il a ensuite conquise. […] Scarron, aussi, fut chef d’école : cela ne suffirait sans doute point pour faire durer son souvenir avec le relief intense qu’il conserve, s’il n’avait pas été cul-de-jatte et premier mari de madame de Maintenon.

1465. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

C’étaient aussi des maîtres d’école ou de simples ouvriers, tisserands ou laboureurs. […] Né en 1798 dans un taudis de la paroisse Saint-Matthieu, à Morlaix, il avait appris à lire et à écrire chez de vieux gens qui tenaient école pour les enfants pauvres ; puis il s’était perfectionné lui-même comme il avait pu. […] C’est Delavigne qui avait opéré la rencontre et le mélange des eaux (Casimir Delavigne a été considéré comme romantique jusqu’en 1830 et dans son discours de réception à l’Académie française (1825), il se réclame très nettement de l’école nouvelle). […] La Cousine Bette, c’est la véritable École des Vieillards, celle de Casimir Delavigne, quoique très intéressante, restant un peu superficielle. […] Donc Casimir, plutôt auteur comique, avait creusé moins profondément que Balzac ce terrible sujet, et c’est Balzac qui, le premier après Corneille et Racine, a écrit l’École des Vieillards.

1466. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

La vieille maison, le parloir, la cuisine, le bateau de Peggotty, et surtout la cour de l’école, sont des tableaux d’intérieur dont rien n’égale le relief, l’énergie et la précision. […] Ils sont produits en Angleterre par une école qui a sa philosophie, ses grands hommes, sa gloire, et qui ne s’est jamais établie chez nous. […] » La scène était la voûte nue, unie, monotone d’une école, et le doigt carré de l’orateur donnait de l’autorité à ses observations, en soulignant chaque sentence par un trait sur la manche du maître d’école.

1467. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

« Par ses goûts, ses études et ses amitiés, surtout à la fin, Joseph appartenait d’esprit et de cœur à cette jeune école de poésie qu’André Chénier légua au dix-neuvième siècle du pied de l’échafaud, et dont Lamartine, Alfred de Vigny, Victor Hugo, Émile Deschamps, et dix autres après eux, ont recueilli, décoré, agrandi le glorieux héritage. […] « Mon cher Delorme, « Sachant que j’ai écrit à Hugo au sujet d’Hernani, peut-être, en recevant ma lettre, allez-vous croire que je veux me faire le thuriféraire de toute l’école romantique. […] Viguier, l’un des maîtres les plus distingués et les plus délicats de l’ancienne École normale, à qui j’avais dédié l’une des pièces (la IIe) du Recueil, après m’avoir remercié cordialement, après m’avoir dit : “Ce n’est pas un livre, c’est encore cette fois une âme vivante que vous m’avez fait lire ; telle est votre manière : entre votre talent et votre manière morale il y a intimité” ; ajoutait ces paroles que j’aurais dû peser davantage et dont j’ai vérifié depuis la justesse :   « Voilà donc une phase nouvelle, un autre degré de l’échelle poétique et morale.

1468. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Elle est institutrice dans une des écoles de la ville. […] — Aujourd’hui qu’il n’y a plus de guerre, les épidémies sont des écoles, de nécessaires et admirables écoles d’héroïsme », etc.

1469. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Une figure presque historique de ce temps, car ce magasin a été l’endroit, l’école, pour ainsi dire, où s’est élaboré ce grand mouvement japonais, qui s’étend aujourd’hui de la peinture à la mode. […] Cette rue Rousselet, dans ces lointains perdus de la rue de Sèvres, a le caractère d’une banlieue de petite ville, dans laquelle le voisinage de l’École militaire met quelque chose de soldatesque. […] Dimanche 22 août Aujourd’hui, je vais à la recherche du document humain, aux alentours de l’École militaire.

1470. (1925) La fin de l’art

Mais il arrive aussi que les petites revues ne sont pas plus accueillantes que les autres, car elles sont souvent l’organe d’une école, et d’une école intransigeante. […] Si un enfant peut attraper la tuberculose en jouant avec un chien, il peut tout aussi bien l’attraper en jouant à l’école avec un camarade ou en ne jouant pas, en s’asseyant seulement à sa place sur son banc.

1471. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Les poètes de l’ancienne école, imitant les anciens, usaient du merveilleux mythologique. […] Lamartine pouvait passer chef d’école en un jour. […] Il s’est tenu en dehors de toutes les écoles, flatté d’être un maître, ne se souciant nullement d’être un chef. […] Il ne fut pas plus chef de parti qu’il n’avait été chef d’école. […] Une certaine école a arboré de nos jours ce programme de poésie : sobriété.

1472. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

L’organisation est la cause, la vie et la sensation sont les effets ; je n’ai pas besoin d’une monade spirituelle pour expliquer les effets puisque je tiens la cause. « Voyez cet œuf, c’est avec cela qu’on renverse toutes les écoles de théologie et tous les temples de la terre. […] Ils ne sont qu’une flatterie publique des passions régnantes. « Plus la comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste », et le théâtre, même chez Molière, est une école de mauvaises mœurs, « puisqu’il excite les âmes perfides à punir, sous le nom de sottise, la candeur des honnêtes gens ».

1473. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Pourquoi chercher dans les définitions quintessenciées et amphigouriques des écoles le principe de la souveraineté ? […] Cette contagion a possédé Platon, les premiers économistes populaires, affamés de l’école néo-chrétienne, les sectaires musulmans de la Caramanie et de la Perse, les anabaptistes allemands, ivres de sang et de rêves, et enfin les philosophes prolétaires de nos jours, insensés de misère, vivant du travail industriel, et demandant l’extinction du capital pour multiplier le revenu, l’anéantissement du travail pour multiplier le salaire, et l’égalité du salaire pour égaliser l’oisiveté avec le travail !

1474. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Cet homme, qui fut moins un poète qu’un entrepreneur de représentations théâtrales, était de l’école de Lope de Vega, au temps où Lope de Vega, sourd aux reproches secrets de son génie, enseignait, à titre de recette, l’art de faire deux mille pièces dans une vie d’homme. […] Cette courte durée du génie de Corneille, cette décadence dans l’âge viril, cette inégalité qui le fait glisser à chaque instant de ses qualités les plus élevées dans les défauts opposés, de la grandeur dans l’emphase, de l’éloquence dans la déclamation, du raisonnement dans la subtilité de l’école, des plus hautes pensées dans l’abus des sentences, le dirai-je enfin ?

1475. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Il est vrai que les poésies homériques étaient enseignées dans les écoles. Personne ne les y avait introduites, sinon cette douce autorité qu’exerçaient les arts de la Grèce vaincue sur Rome victorieuse : Græcia capta ferum victorem cepit… et que sentirent, quinze siècles plus tard, ces vieillards de la Renaissance, qui venaient s’asseoir sur les bancs des écoles pour y apprendre la langue de l’Iliade.

1476. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Laissons de côté les pharisaïsmes de l’école, les éditions solennelles de textes, les réimpressions des œuvres complètes. […] C’est dans les écoles qu’il s’agit de confondre.

1477. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

Cette école du mal mettait en pratique ses dogmes atroces, Locuste y faisait son apprentissage. […] Sous le nom déjà byzantin de Phanés — « Intelligence ou Lumière première — il n’est plus qu’une entité abstraite, qu’un Démiurge d’école, renseigne indéchiffrable d’une logomachie pédantesque.

1478. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Le soir, encastré debout entre un meuble et la cheminée, il regrette spirituellement, une pipe aux dents, le siècle passé, et déplore sa peine à travailler, emporté perpétuellement par l’école buissonnière, et toutes les recherches de circumvallation, que lui fait faire une brochure trouvée sur les quais. […] J’avais rendez-vous avec le médecin chargé du dispensaire des maisons de prostitution de Vincennes et de l’École Militaire.

1479. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

La Genèse des Chants de Maldororc André Malrauxd A Monsieur Jacques Brimeure Haïssant sa famille, désirant quitter au plus vite Montevideo, Lautréamont vint à Paris à vingt ans, sous le prétexte saugrenu de suivre des cours préparatoires, à l’Ecole Polytechnique. […] Du 15 août au 15 octobre 1922, Vandérem dénoncera dans la Revue de France l’étroitesse de jugement des manuels scolaires, qui ne donnent pas aux grands poètes comme Baudelaire la place qu’ils méritent, par leur incapacité à les rattacher à des écoles.

1480. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

L’École décadente, brochure (87). […] Le Larousse des écoles déclare hivernal peu usité.

1481. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

« J’en réclame la paternité, la regardant, cette expression, comme la formule définissant le mieux et le plus significativement le mode nouveau de travail de l’école qui a succédé au Romantisme. » Or, ce nom de baptême du document humain, donné après coup au Naturalisme, n’est, en somme et en effet, que le nom du Naturalisme en deux mots, et, en supposant qu’il soit autre chose qu’une Lapalissade que des niais veulent faire prendre pour une idée à des niais plus sots qu’eux, — attendu que tous les romanciers qu’il y ait jamais eu dans le monde se sont nécessairement occupés du document humain, puisqu’ils avaient à peindre l’âme de l’homme en action dans ses vices et dans ses vertus, sans avoir besoin d’employer pour cela une formule si ridiculement pédantesque, — en réclamer la paternité, comme le fait M. de Goncourt, c’est se poser, en termes doux et furtifs, le chef de cette École qui a succédé au Romantisme, et noyer du coup l’auteur de Pot-Bouille dans le bouillon qu’il a inventé, et qu’il est, présentement, en train de boire… Et ce document humain, dont il est fier comme d’une découverte de génie, M. de Goncourt lui sacrifie jusqu’à la fierté de son attitude et de sa pensée ; car, le croirait-on si on n’avait pas sous les yeux l’étonnante préface de son livre ?

1482. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Ainsi L’École des Femmes ne fait que ramener et reproduire un certain effet à trois temps : 1er temps, Horace raconte à Arnolphe ce qu’il a imaginé pour tromper le tuteur d’Agnès, qui se trouve être Arnolphe lui-même ; 2e temps, Arnolphe croit avoir paré le coup ; 3e temps, Agnès fait tourner les précautions d’Arnolphe au profit d’Horace. Même périodicité régulière dans L’École des Maris, dans L’Étourdi, et surtout dans George Dandin, où le même effet à trois temps se retrouve : 1er temps, George Dandin s’aperçoit que sa femme le trompe ; 2e temps, il appelle ses beaux-parents à son secours ; 3e temps, c’est lui, George Dandin, qui fait des excuses.

1483. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300

J’ai déjà écrit sur Parny52 ; je voudrais parler de lui une fois encore, et cette fois sans aucune gêne, sans aucune de ces fausses réserves qu’imposent les écoles dominantes (celle même dont on est sorti) et les respects humains hypocrites.

1484. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

Sans entrer dans les questions polémiques, alors commençantes, Mme Tastu se rattachait à l’école nouvelle par un grand sentiment de l’art dans l’exécution.

1485. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Il y a lieu, en de certains moments décisifs, à cette critique auxiliaire, explicative, apologétique : c’est quand il s’agit, comme cela s’est vu dans les années de lutte de l’école poétique moderne, d’inculquer au public des formes inusitées, et de lui faire agréer, à travers quelques ornements étranges, les beautés nouvelles qu’il ne saluerait pas tout d’abord.

1486. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

Lorsqu’on lit l’Iliade, on sent à chaque instant qu’Homère a fait la guerre, et n’a pas, comme le disent les commentateurs, passé sa vie dans les écoles de Chio ; quand on lit l’Énéide, on sent que…, etc., etc. » Je supprime le reste comme par trop irrévérencieux.

1487. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Ce qui redoublait son zèle en réjouissant son âme, c’était de voir que la nouvelle école de paysage, florissante à Genève, marchait hardiment dans cette voie dont il avait été, lui, comme un pionnier infatigable : cette haute couronne alpestre si belle de simplicité, de magnificence et de grandeur, il lui semblait qu’un art généreux, en la reproduisant, allait en doter deux fois sa patrie.

1488. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

Son règne littéraire a vu naître et passer les écoles et les genres.

1489. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Les jeunes gens de nos écoles et de nos lycées commenceront naturellement par faire une courte excursion dans le moyen Age.

1490. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Les plus grandes écoles ont altéré volontairement les rapports des parties.

1491. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

En général, dans une courte et simple composition, comme sont les exercices d’école, il n’y a guère lieu de répéter en divers endroits la même idée.

1492. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

si depuis ce jour où je tombai novice A l’école, en quittant le sein de ma nourrice, J’avais su déchiffrer l’hiéroglyphe saint Qui, de la corne d’or multipliant l’hélice, Fait sourdre un million sous le nombre succinct, Je n’aurais pas connu, Misère, ton supplice.

1493. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Il commet beaucoup d’autres omissions, dont nous devons le remercier pour nos filles  Près de Mme d’Épinay, Mme d’Houdetot, si plaisante par son ignorance du mal, par son obéissance prolongée aux bonnes lois de nature, par son indulgence que la Révolution ne put même inquiéter, et par le divin enfantillage d’un optimisme sans limites  Et, après cette colombe octogénaire, voici surgir Mme Roland, une fille de Plutarque, une enthousiaste, une envoûtée de la vertu antique, qui, lorsqu’elle écumait le pot chez sa mère, songeait à Philopœmen fendant du bois  Voici trois maîtresses d’école, trois enragées de pédagogie : Mme de Genlis, le type de la directrice de pensionnat pour demoiselles, sentimentale et puérile ; Mme Necker de Saussure, esprit solide et supérieur, d’un sérieux un peu funèbre, le modèle des gouvernantes protestantes ; Mme Guizot, très bonne âme, avec quelque chose d’ineffablement gris, écrivant ce que peut écrire une demoiselle qui, à quarante ans, épouse M. 

1494. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Ils étaient comme des athlètes émérites, endurcis à tout… Le martyre apparaissait de plus en plus comme une espèce de gymnastique, ou d’école de gladiature, à laquelle il fallait une longue préparation et une sorte d’ascèse préliminaire. » Peu s’en faut que Renan ne dise : « Le martyre était un sport. » — Il est certain que, d’être regardé, c’est une grande force : cela donne le courage de souffrir beaucoup, même pour des causes chétives et frivoles.

1495. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Pour ce motif, une véritable école ne pouvait pas sortir de l’inspiration lamartinienne.

1496. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Seconde partie. » pp. 35-56

Il se plaît dans les contrastes les plus frappans, dans les phénomenes les plus terribles qui font l’école du génie.

1497. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

Ils ont été élèves de la même école et en même temps ; ils ont subi la même éducation, les mêmes influences ; et pourtant quelle divergence ; ce n’est pas seulement dans leurs écrits qu’on la voit éclater ; c’est dans leur enseignement, dans leur façon de parler, dans leur aspect même.

1498. (1890) L’avenir de la science « XXI »

La première École normale était certes moins réglée que la nôtre et n’avait pas de maîtres comparables à ceux d’aujourd’hui.

1499. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Mais ce passage capital de Daniel frappa les esprits ; le mot de fils de l’homme devint, au moins dans certaines écoles 371, un des titres du Messie envisagé comme juge du monde et comme roi de l’ère nouvelle qui allait s’ouvrir 372.

1500. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

Ajoutons que, suivant les habitudes de l’école éclectique, ce Traité a donné à l’histoire des théories une place si ample, que la partie dogmatique s’en trouve singulièrement réduite.

1501. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

L’auteur accepte pour juges de la sévérité austère de son style les personnes mêmes qui s’effarouchent de la nourrice de Juliette et du père d’Ophélia, de Beaumarchais et de Regnard, de l’École des Femmes et d’Amphitryon, de Dandin et de Sganarelle, et de la grande scène du Tartuffe, du Tartuffe accusé aussi d’immoralité dans son temps !

1502. (1761) Apologie de l’étude

Peut-être après la lecture d’un pareil livre, serait-on tenté de fermer pour jamais les siens, comme on allait se tuer autrefois au sortir de l’école de ce philosophe mélancolique, qui décriait la vie au point d’en dégoûter ses auditeurs, et qui gardait pour lui le courage de ne se pas tuer.

1503. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Mais ce matérialiste avait vu la guerre, la grande école du sacrifice et du mépris de la matière.

1504. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Mais ce matérialiste avait vu la guerre, la grande école du sacrifice et du mépris de la matière.

1505. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

On le voyait député en ambassade vers Jules II ; traité avec le plus grand respect par tous les princes de la maison de Médicis ; conversant avec les papes, et assis à côté d’eux, tandis que les cardinaux et tous les courtisans étaient debout ; comblé d’honneurs à Venise, où la république et le doge l’envoyèrent complimenter à son arrivée, on le voyait dans son école comme dans un temple, environné d’une foule d’enfants et de jeunes gens de tout âge, qui lui offraient les essais de leurs travaux ; et lui, comme une divinité, leur communiquant, pour ainsi dire, le génie des arts.

1506. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

C’est l’Ecole des bourgeois, de Dallainval. […] Je n’ai jamais connu le chemin de l’école. […] La Petite Chanteuse est une pièce devenue classique, et que les enfants apprennent dans toutes les écoles. […] La baronne a pris Ferdinand Verrier presque au sortir de l’École normale, elle l’a décrassé, dégrossi, et poussé jusqu’à l’Institut. […] Je me trouve avoir fait lundi dernier, en toute innocence, à propos des Respectables 10, la critique la plus directe de l’Ecole des veufs.

1507. (1933) De mon temps…

Chef de groupe, il l’était aussi en littérature et même quelque peu chef d’Ecole. […] Ces précautions et ces manœuvres n’évitèrent pas cependant des frictions assez vives entre les deux Ecoles, la Parnassienne et la Symboliste et, dans ce conflit, Mendès ne fut pas épargné, pas plus que Sully Prudhomme et que Coppée, tandis que Dierx et Heredia n’en ressentirent guère les effets. […] Dans l’école en formation, Téodor Wysewski, devenu plus harmonieusement Téodor de Wyzewa, tenait rang de critique. […] Depuis cette époque, la gloire des Goncourt a subi quelques atteintes et leur œuvre fraternelle a encouru certaines critiques qui, dans leur entreprise de « mise au point », n’étaient pas sans comporter une part d’injustice ; certes on ne contestait pas l’originalité de leur talent de romanciers et ils conservaient une place importante dans l’histoire de la littérature romanesque et en particulier de l’Ecole naturaliste.

1508. (1896) Le livre des masques

Quant à ce qu’il y a d’exquis en Ronsard, comme ce peu a passé dans la tradition et dans les mémoires, l’École romane le doit négliger sous peine d’avoir perdu bientôt ce qui seul fait son originalité. […] Moréas chante la louange De ce Sophocle, honneur de la Ferté-Milon4, et c’est bien cela : l’École romane a toujours l’air d’arriver de la Ferté-Milon. […] Moréas se mit à l’école des vieux poètes et fréquenta, jusqu’à Jacot de Forest et jusqu’à Benoît de Sainte-Maure. […] Pareillement sa technique oscille, des Gammes à ses derniers poèmes, de la raideur parnassienne au verso suelto des nouvelles écoles et que seuls n’admettent pas encore les sénateurs de l’art.

1509. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

. — Lisez le Maître d’école (mime III). […] Il y en a dans l’Ecole des Vieillards, qui est de 1823. […] On ignore, ou Von oublie, qu’ils se trouvent dans la première scène de l’Ecole des Vieillards et qu’ils font partie d’un dialogue familier où deux vieux bourgeois échangent leurs souvenirs. […] Et les critiques de l’école du bon sens le comparent à Icare, qui eut le vertige et se cassa les reins. […] Mayer (vous le rappelez-vous dans l’Ecole des veufs ?)

1510. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

En dehors de cette recrudescence finale de la poésie intime et lyrique, une École récente s’est élevée, restauratrice un peu niaise du bon sens public, mais qui n’est pas née viable, qui ne répond à rien et ne représente rien qu’une atonie peu inquiétante. […] On sait que les larmes sont d’un usage constant et obligé dans l’école Lamartinienne. […] La préface de Cromwell, ce manifeste célèbre de l’École romantique, avait excité déjà de violentes hostilités que les Orientales ne désarmèrent pas ; car nul poète n’a été plus attaqué, plus insulté, plus nié que Victor Hugo.

1511. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Au milieu de l’exposition de sa vie de travail et de privation d’amour, dans le sens élevé du mot, Taine est interrompu par Gautier qui jette : « Tout cela est une théorie du renoncement stupide… La femme, prise comme purgation physique ne vous débarrasse pas de l’aspiration idéale… Plus on se dépense, plus on acquiert… Moi, par exemple, j’ai fait faire une bifurcation à l’école du romantisme, à l’école de la pâleur et des crevés… Je n’étais pas fort du tout. […] De loin nous entendions une piaillerie : les gamins du village d’à côté, les petits rabatteurs, qui poussaient, en se jouant, des cris de sortie d’école, dans les arbres.

1512. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Mais on n’en voyait pas moins, — avec Auguste Comte et son école entière, — dans « l’état théologique », ce que j’appellerais volontiers la phase embryonnaire de la vie de l’intelligence, et peut-être quelques physiologistes ou quelques anthropologues croient-ils encore fermement à la réalité de cette métaphore. […] Professeur au Collège de France ; directeur et président de section à l’École des hautes études ; secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences ; grand officier de la Légion d’honneur, sénateur ; ancien ministre ; membre d’une foule de Conseils plus supérieurs les uns que les autres ; logé par l’État, à la ville, et à la campagne, du côté de Meudon, où l’on conte qu’il étudie « la fixation de l’oxygène de l’air par le vert des plantes » en mangeant des fraises exquises, — on ne peut évidemment pas dire que la science ait fait « banqueroute » à mon très cher et très éminent confrère M.  […] Au contraire ce sont les « savants » qui ont proclamé « la sainteté de la guerre » avec leur fausse interprétation de la concurrence vitale, et si quelqu’un en a fait, de nos jours mêmes, l’école de toutes les vertus, c’était encore une autre espèce de savant, puisque c’est le maréchal de Moltke.

1513. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

L’œuvre qu’il poursuivait n’était point une spéculation qu’il essayait d’accomplir, c’était une gloire qu’il convoitait : chez lui, il n’y avait ni préférence pour une école, ni inimitié contre l’autre. […] Lorsque Mme Mélingue passa du théâtre de l’Ambigu au Théâtre-Français, son mari me fit une visite pour m’annoncer cette nouvelle, et me dire que Mme Mélingue était engagée pour jouer l’école moderne, en opposition à Mlle Rachel, qui jouait l’école ancienne ; en conséquence, il venait, me dit-il, me demander pour sa femme, au nom de M. 

1514. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Les écritures changent, le verbe se renouvelle, les écoles s’abolissent et font place à d’autres, mais dans les évolutions des choses, dans le recommencement incessant des modes, l’homme reste la source immuable et jamais épuisée des plus nobles études, des plus nobles émotions de l’artiste. […] Faites apprendre par cœur, aux tout petits comme aux normaliens, Monte-Cristo et Le Chevalier d’Harmenthal, et dans trois ans nous aurons recouvré l’Alsace, la Lorraine ; peut-être même le duché de Bade, le Wurtemberg et la Bavière… Rendez Alexandre Dumas obligatoire dans toutes les écoles, et, je vous le dis, la France est sauvée. […] Ce n’est point un débutant inquiet, irrésolu, qui recherche et marche en tâtonnant, à la remorque d’une école ou dans l’ombre d’un maître. […] Vos tableaux — qui ne sont pour la plupart que de méchantes photographies — seront signés Rembrandt, ou Mantegna, ou Carpaccio, ou Fra Lippi, ou bien Detaille, Bonnat, Henner, avec quelques Claude Monet, quelques Degas, quelques Burne-Jones çà et là, car il en faut de toutes les écoles et pour tous les goûts. […] Les théories littéraires sont de sable, les systèmes d’école, de fumée, et le moindre vent qui passe fait s’écrouler l’instabilité terre à terre des unes, s’évanouir la frivolité aérienne des autres.

1515. (1903) Le problème de l’avenir latin

Des écoles surgissent çà et là où l’on enseigne les « humanités », où l’on coule les jeunes esprits gaulois dans le moule latin. […] C’est presque uniquement la rhétorique que l’on professe dans les écoles de la Gaule : le reste de l’enseignement n’est que hors-d’œuvre. […] Les grandes écoles de l’Italie, les tribunaux impériaux, les conseils d’Etat étaient peuplés de nos orateurs et de nos professeurs. […] Les premières écoles de rhétorique latine à Rome furent fondées par Plotius et Gnipho, deux Gaulois. […] La paralysie s’était emparée de ses membres. « Athènes, selon le mot d’un historien, n’était plus qu’un musée et une école où l’on dissertait beaucoup, où l’on n’agissait plus. » Elle n’était plus dans le monde qu’un vaste champ de décomposition, plein de germes morbides.

1516. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Fromentin écrivait dans une lettre de jeunesse : « Je voudrais faire croire à des goûts que je n’ai pas pour le monde, et surtout paraître le plus simple possible, afin de détruire ce préjugé stupide qui prête aux artistes des prétentions à l’excentricité. » Il fut, dans sa vie et dans son art, de l’« école du bon sens », et aussi dans sa littérature et dans sa critique. […] Tous ces noms forment vraiment une école orientaliste française, à base d’intelligence, en face de laquelle un Loti est seul. […] Chacun porte d’ailleurs dans le genre commun de cette école sa différence spécifique. […] Fonction si exceptionnelle que la chaire qu’il occupait à l’École des Beaux-Arts, et où les artistes l’entouraient de tant de considération n’a pu être remplie après lui. […] Mais l’exercice quotidien de son Journal lui a servi excellemment d’école de style.

1517. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Voici quelques vers dont on me garantit l’exactitude et qui ont l’avantage d’être nés sur les lieux ; on y reconnaît tout d’abord, à l’accent, l’école qui a succédé à celle de Parny : Ondes du Bernica, roc dressé qui surplombes, Lac vierge où le cœur rêve à de vierges amours, Pics où les bleus ramiers et les blanches colombes Ont suspendu leur nid comme aux créneaux des tours ; Roches que dans son cours lava le flot des âges, Lit d’un cratère éteint où dort une eau sans voix, Blocs nus, ondes sans fond, site âpre, lieux sauvages, Salut ! […] Il conviendra aux Écoles publiques si le chant est facile à retenir, c’est-à-dire moins savant que mélodieux.

1518. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Cette longue résidence de Machiavel auprès de César Borgia fut pour le secrétaire florentin l’école de la diplomatie la plus consommée et la plus perverse. Machiavel en sortit comme on sort d’une école de haute intrigue et de crimes habiles (s’il y eut jamais habileté dans le crime).

1519. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

Ce père, mort jeune, l’avait confié à un sculpteur de ses amis, à Venise ; le jeune homme y avait appris les rudiments d’une sculpture grossière et purement industrielle ; il était né peu à peu de lui-même, comme naît le véritable génie, qui ne sort pas de l’école, mais de la nature. […] M. de Ronchaud ne le dit pas, parce qu’il est de cette école, séduite et séduisante, qui flatte le genre humain en lui persuadant qu’il sera dieu à force de progrès sur cette terre ; il ne dit pas qu’après avoir monté il faut redescendre, mais on voit clairement qu’il le sent.

1520. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Venaient avec eux les ministres d’État en grand uniforme, l’état-major général, les fonctionnaires de la cour, les conseillers privés, bien des étrangers de distinction, entre autres, l’ambassadeur de Turquie ; après eux suivaient les membres des deux assemblées des États, les hauts fonctionnaires publics, les officiers de l’état-major, les membres de l’Académie des sciences dont Humboldt était le doyen, les professeurs de l’Université conduits par le recteur Dove et le doyen en costume officiel, les membres de l’Académie des beaux-arts, l’ensemble du corps enseignant des écoles de Berlin, les magistrats et les conseillers municipaux, conduits par le premier bourgmestre Krausnick, le bourgmestre Raunyn, le commissaire Esse et le prince Radziwil, pour rendre les derniers honneurs au citoyen adoptif de la ville. […] Cette condensation progressive, enseignée par Anaximène, et, avec lui, par toute l’école ionique, paraît ainsi se développer simultanément à nos yeux.

1521. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Lamartine ne daignait, Vigny ne pouvait faire un chef d’école. […] Je ne puis oublier cependant Sainte-Beuve790 : non pour la poésie phtisique et moribonde de son Joseph Delorme, ni pour un certain goût de la nature d’exception, malsaine, avortée ou gâtée, mais pour avoir fait circuler, entre les superbes lieux communs de l’école, certaine veine de poésie intime, domestique, parisienne, trop prosaïque et très réaliste ; par là il a été précurseur aussi, à sa façon.

1522. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

A cette école où il était battu quand il variait à dire ses leçons de latin, il battait ses camarades, qui d’ailleurs le lui rendaient bien. […] On remarque ce même caractère dans toute une école de chroniqueurs, non moins oubliés que Christine, et qui fleurirent à la cour des ducs de Bourgogne.

1523. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Là est l’erreur de Chateaubriand et la raison de l’incroyable médiocrité de son école. […] Guizot fait observer avec raison que la vraie littérature du Ve et du VIe siècle, ce ne sont pas les pâles essais des derniers rhéteurs des écoles romaines, c’est le travail populaire de la légende chrétienne.

1524. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Oui, il y a quelque chose de neuf dans mon dernier bouquin, et il ne serait pas impossible qu’il se créât dans une vingtaine d’années, une école autour de La Faustin, comme il y en a aujourd’hui une, autour de Germinie Lacerteux. […] », Et dans sa vareuse déboutonnée et ouverte au col, le bas de la figure entre ses mains, et les coudes sur la petite table aux grands verres de bière, au milieu desquels il est obligé de resserrer ses gestes, il passe toute la soirée, grognonnant, avec quelque chose de la mauvaise humeur boudeuse d’un gros enfant, grondé dans sa petite blouse d’école.

1525. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

VII Bientôt les premières études de langues commencées sans maître dans la maison paternelle, puis les leçons plus sérieuses et plus disciplinées des maîtres dans les écoles, m’apprirent qu’il existait un monde de paroles, de langues diverses ; les unes qu’on appelait mortes, et qu’on ressuscitait si laborieusement pour y chercher comme une moelle éternelle, dans des os desséchés par le temps ; les autres qu’on appelait vivantes, et que j’entendais vivre en effet autour de moi. […] Je me souviens encore du premier de ces essais descriptifs, qui me valut à mon tour l’approbation du professeur et l’enthousiasme de l’école.

1526. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

IV Je ne suis pas un homme de l’école larmoyante des Nuits d’Young ou des lamentations de Jérémie. […] La mélancolie, dont nous parlons tant, et qui est, en effet, la corde grave et la note fondamentale de l’âme émue, ne date ni de Virgile, ni de l’école romantique de notre temps, ni de M. de Chateaubriand, ni de nous : elle date de la poésie sacrée de la Bible, ou plutôt elle date de la première larme et de la première contemplation de la misère infinie de l’homme.

1527. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Eschine après avoir lu, dans son école de Rhodes, la harangue de Démosthènes, dit à l’Assemblée qui l’applaudissoit, Et que seroit-ce donc si vous l’aviez entendu lui-même ? […] L’une théologique, où il rapportoit les sentimens des maîtres de l’école ; & l’autre jurîdique tirée tantôt du droit canon, tantôt du droit civil.

1528. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

À quoi Jeannin répondit en riant : « Oui, mon père, c’est moi, et j’en ai bien fait d’autres depuis que je ne vous ai vu : mais il faut commencer à devenir sage et à étudier. » Ce qui paraît certain, c’est que de bonne heure, et dès ses premiers exercices aux écoles publiques, il se fit remarquer, au milieu de ses vivacités, pour être d’un parfait et merveilleux jugement, « et capable de terminer un jour les différends des hommes ».

1529. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

L’idée si élevée de faire de Saint-Cyr un abri et un foyer chrétien, un refuge et une école de simplicité vertueuse et pure, à mesure que la corruption et la grossièreté augmentent parmi les jeunes femmes de la Cour, se montre à découvert dans ces lettres de Mme de Maintenon : Que ne donnerais-je pas, s’écrie-t-elle (octobre 1703), parlant à l’une des maîtresses, pour que vos filles vissent d’aussi près que je le vois combien nos jours sont longs ici, je ne dis pas seulement pour des personnes revenues des folies de la jeunesse, je dis pour la jeunesse même qui meurt d’ennui parce qu’elle voudrait se divertir continuellement et qu’elle ne trouve rien qui contente ce désir insatiable de plaisir !

1530. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Ayant entendu le 8 décembre 1700, jour de la Conception, le sermon du père Maure de l’Oratoire prêché aux Récollets de Versailles, « notre prélat en a loué, dit Le Dieu, la pureté du style, la netteté, les tours insinuants et pleins d’esprit ; mais il n’y a trouvé ni sublimité ni force ; il le tient même au-dessous de son confrère le père Massillon. » Mais ce n’est pas un jugement définitif, et l’on voit que, le vendredi 4 mars 1701, « il entendit à Versailles le sermon de la samaritaine prêché par le père Massillon, dont il fut très content. » Toutefois, il reste vrai pour nous que Bossuet et Massillon ne sont pas tout à fait de la même école d’éloquence sacrée, Bossuet étant de ceux qui y veulent à chaque instant la parole vive, et Massillon au contraire disant, quand on lui demandait quel était son meilleur sermon : « Mon meilleur sermon est celui que je sais le mieux. » Les jugements de Bossuet sur Fénelon sont encore plus sévères, et ils sont décidément injustes.

1531. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81

Quelle école, pour qui se sent des dispositions à être moraliste ou peintre d’après nature, que de telles assemblées politiques auxquelles on assiste tous les jours sans en être, sans en accepter les conventions ou en subir les illusions !

1532. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

Perrault, à sa manière, observe le précepte ; il est de l’école de Boileau (sans que l’un ni l’autre ne s’en doute) dans le genre du conte.

1533. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Examinateur à l’École de Saint-Cyr, un jour M. 

1534. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

Parlant donc des œuvres de la jeune école française qui lui arrivaient en masse, il y faisait la part des excès et celle des progrès.

1535. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

On entendait dans le bois de Tanit le tambourin des courtisanes sacrées ; et, à la pointe des Mappales, les fourneaux pour cuire les cercueils d’argile commençaient à fumer. » J’admire la conscience et le pinceau du paysagiste : mais de même que Salammbô m’a rappelé Velléda, je me rappelle inévitablement ici tant de belles descriptions de l’Itinéraire, et particulièrement Athènes contemplée du haut de la citadelle au lever du soleil : « J’ai vu du haut de l’Acropolis le soleil se lever entre les deux cimes du mont Hymette… » Le panorama de Carthage vue de la terrasse d’Hamilcar est un paysage historique de la même école, et qui accuse le même procédé ; ce qui ne veut pas dire qu’il ne soit pris également sur nature, du moins en ce qui est des lignes principales.

1536. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Où en était-on à la veille de la Lucrèce de Ponsard, et de l’avénement de cette nouvelle école dramatique dont les principaux talents ont fait depuis bien autre chose et sont sortis de la ligne étroite et un peu secondaire où l’on prétendait les confiner d’abord, — mais où en était-on au théâtre, lors de leur premier début ?

1537. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

J’ai vécu de bien des vies littéraires ; et j’ai passé de douces heures d’entretien avec des hommes instruits de plus d’une école : il me semblait que j’étais de la leur, tant que je causais avec eux.

1538. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Il entre dans l’esprit de ce ministère des prophètes, et l’on sent qu’il était digne d’en être un lui-même par le souffle de l’inspiration et par l’ardeur ; il définit en larges traits cette espèce d’école et de communauté de voyants, véritable institution monastique et cénobitique, qui maintenait à grand-peine et à grand renfort de menaces la pureté de la foi parmi les tribus fidèles.

1539. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Vous n’êtes point tombé aux mains d’un Saint-Simon violent, passionné, au fer brûlant, mais aux mains d’un moqueur de votre école, qui vous convainc de fautes, non de crimes, qui vous surprend en flagrant délit de moindre habileté et d’imprévoyance habituelle.

1540. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Je joue déjà assez bien le rôle de l’Ermite ; et d’ailleurs ce serait un vrai moyen de me délivrer de l’importunité de mes créanciers, qui ne cessent de me persécuter. » Les quelques lignes de la fameuse préface que nous venons de rappeler suffisent à nous avertir que les chefs-d’œuvre de la comédie française, L’École des femmes, Le Misanthrope, Le Tartuffe, L’Avare, se succédaient sur le même théâtre où Scaramouche et Dominique faisaient à qui mieux mieux leurs culbutes « et autres singeries agréables, comme dit Gherardi, qui sont du jeu italien ».

1541. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

L’école était bonne qu’on pratiquait sur le Parnasse.

1542. (1890) L’avenir de la science « XII »

Voilà en apparence une besogne bien humble, et à laquelle suffirait le dernier élève de l’École des Chartes.

1543. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Les Juifs devaient lui paraître des gens arriérés ; il les jugeait sans doute comme un préfet libéral jugeait autrefois les Bas-Bretons, se révoltant pour une nouvelle route ou pour l’établissement d’une école.

1544. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Louis de Fourcaud (1851-1914), auteur de L’Évolution de la peinture en France (1890), successeur de Taine, était critique d’art et professeur d’esthétique et d’histoire de l’art à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.

1545. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Si elle a épousé les doctrines de l’école de Cabanis, elle ne saurait tant admirer M. de Bonald.

1546. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Il puisa dans cette grande école ce souffle qui en était l’âme à l’origine, l’amour vrai de la science et une confiance sincère dans les efforts de l’esprit humain dirigé par les méthodes.

1547. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre troisième. L’idée-force du moi et son influence »

L’école anglaise a excellemment montré comment le désir d’un objet comme tel (de l’or, par exemple) peut se substituer au désir des plaisirs qu’il donne122.

1548. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Avec de pareils principes, & voulant empêcher que le parnasse ne fût une école d’impiété, qu’on n’y affichât une philosophie antichrétienne, est-il étonnant qu’il ait si peu ménagé Saint-Pavin & Liniere.

1549. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Pierre Janet a fait une étude clinique de cristallisation pathologique ; on tirerait des deux premiers chapitres de l’Essai sur les données immédiates de la conscience un schème élégant et profond de la cristallisation ; et c’est cette même cristallisation, appliquée à l’ordre même de l’amour qu’étudie en Allemagne avec un pédantisme qui ne doit pas nous faire méconnaître de profonds coups de sonde, l’école de Freud.

1550. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

L’application lui donna le génie de l’expérience ; mais il apprit plus en dix ans à l’école des malheurs, qu’il n’avait appris en quarante ans de gloire.

1551. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

Enfin un curieux témoignage à la gloire de ce vieux poëte de la république, c’est le brillant abréviateur de l’histoire romaine, le flatteur de l’empire, Velléius Paterculus, écrivant, à une des dates mémorables de son récit : « Dans le cours de cette même époque169, parurent les rares génies d’Afranius dans la comédie romaine, de Pacuvius et d’Accius dans la tragédie, d’Accius élevé jusqu’à l’honneur de la comte paraison avec les Grecs, et digne de se faire une si grande place parmi eux qu’il soit presque impossible de ne pas reconnaître, chez eux plus de perfection, et chez lui plus de verve. » Alors même que cet éloge expressif était arraché au bon goût de Velléius, l’éclat du siècle d’Auguste, l’urbanité nouvelle et aussi les précautions politiques de son règne avaient, selon toute apparence, bien éloigné de la mémoire et de la vue des spectateurs romains les drames de la vieille école.

1552. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Le mépris des anciennes mœurs dans ce qu’elles avaient eu de simple et d’austère, la dérision de toute croyance à la loi morale, le recours suprême à la force, l’ambition impitoyable dans les chefs, toutes les convoitises serviles, le parjure, la perfidie, la bassesse dans les instruments, c’était le spectacle qu’avait eu devant les yeux le jeune Octave ; c’était l’école où il se forma pour l’empire.

1553. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

À partir de 1922, il enseigne à l’École pratique des hautes études où son cours porte sur le mouvement des idées dans le début du XIXe siècle et aboutira à un essai sur Georges Sorel, Georges Sorel. […] Après son départ de L’Action française, il semble devenir moins intransigeant : il soutient par exemple la séparation de l’Eglise et de l’Etat même s’il est favorable à ce qu’on enseigne au moins « l’idée de Dieu » à l’école (Des romantiques à nous, p. 127). […] Et c’est, il l’école de cette philosophe, la marotte de tous ces gens-là. […] A leur école, on pratiquerait quelque temps la vertu avec plaisir. […] Peut-on, observe-t-il, traiter de mécanique intellectuelle une conception de l’âme si profondément vraie qu’elle est celle du catholicisme même, cette merveilleuse école de psychologie où l’on a si profondément creusé l’âme humaine ?

1554. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Je suppose maintenant que le lecteur veuille faire l’expérience sur un cas plus large et plus compliqué, sur une grande école, comme celle des dramatistes anglais ou espagnols, des peintres florentins ou vénitiens, sur une civilisation entière comme celle de l’ancienne Rome, sur une race comme les Sémites, même sur un groupe distinct de races comme les peuples aryens, et, pour prendre un exemple, sur une époque historique bien déterminée, le siècle de Louis XIV. […] Par une méthode semblable les historiens peuvent montrer que chez un même artiste, dans une même école, dans un même siècle, dans une même race, les personnages les plus opposés de condition, de sexe, d’éducation, de caractère, présentent tous un type commun, c’est-à-dire un noyau de facultés et d’aptitudes primitives qui, diversement raccourcies, combinées, agrandies, fournissent aux innombrables diversités du groupe5. — Les naturalistes établissent que dans une espèce vivante les individus qui se développent le mieux et se reproduisent le plus sûrement sont ceux qu’une particularité de structure adapte le mieux aux circonstances ambiantes ; que dans les autres les qualités inverses produisent des effets inverses ; que le cours naturel des choses amène ainsi des éliminations incessantes et des perfectionnements graduels ; que cette préférence et cette défaveur aveugles agissent comme un triage volontaire, et qu’ainsi la nature choisit dans chaque milieu, pour leur donner l’être et l’empire, les espèces les mieux appropriées à ce milieu. — Par des observations et un raisonnement analogues, les historiens peuvent établir que dans un groupe humain quelconque les individus qui atteignent la plus haute autorité et le plus large développement sont ceux dont les aptitudes et les inclinations correspondent le mieux à celles de leur groupe ; que le milieu moral comme le milieu physique agit sur chaque individu par des excitations et des répressions continues ; qu’il fait avorter les uns et germer les autres à proportion de la concordance ou du désaccord qui se rencontre entre eux et lui ; que ce sourd travail est aussi un triage, et que, par une série de formations et de déformations imperceptibles, l’ascendant du milieu amène sur la scène de l’histoire les artistes, les philosophes, les réformateurs religieux, les politiques capables d’interpréter ou d’accomplir la pensée de leur âge et de leur race, comme il amène sur la scène de la nature les espèces d’animaux et de plantes les plus capables de s’accommoder à leur climat et à leur sol6. — On pourrait énumérer entre l’histoire naturelle et l’histoire humaine beaucoup d’autres analogies. […] Il considère l’histoire comme une école populaire de patriotisme et de morale. […] Ils prennent pour disciple quiconque leur donne de l’argent ; ni l’âge, ni la lenteur d’esprit, ni les affaires, n’empêchent d’apprendre à leur école. » Pour en donner la preuve, ils forcent les gens, par des questions ambiguës, à faire des réponses contradictoires. […] C’était une école de « chimériques ». — Saint-Simon fonda aussi (sur le papier) sa république ; il limitait la monarchie en déclarant les engagements du roi viagers, sans force pour lier le successeur.

1555. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

C’est un roman (L’Atelier Chantorel) où sous un nom supposé, il raconte son enfance, sa jeunesse, son passage à l’École des Beaux-Arts, son apprentissage du métier d’architecte ; et l’intéressant bouquin est presque, tout le temps, soutenu par de la vie vécue. […] Dans sa débine, il s’était imaginé de faire quelques dessins de femmes et d’amours — des réminiscences de l’École des Beaux-Arts — et les avait portés, dans la semaine qui précédait Noël, à un journal illustré. […] Un garçonnet aspirant à être reçu bachelier de cette école, est amené par sa mère au professeur, qui a sa chaire, dans un jardin chargé de fruits.

1556. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

La jeunesse d’Orient, en venant dans les écoles d’Occident puiser la science euro-péenne, emportera avec elle ce qui en est le corollaire inséparable, la méthode rationnelle, l’esprit expérimental, le sens du réel, l’impossibilité de croire à des traditions religieuses évidemment conçues en dehors de toute critique. […] C’est qu’en effet je suis persuadé que la plupart des arguments que l’on allègue pour faire l’apologie de la science et de la civi-lisation modernes, envisagées en elles-mêmes, et sans tenir compte de l’état ultérieur qu’elles auront contribué à amener, sont très fautifs et prêtent le flanc aux attaques des écoles rétrogrades.

1557. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

La résistance, ce conflit des mouvements ou des forces, serait donc, selon l’école anglaise, le fait qui se retrouve au fond de toutes les sensations. […] Par cette analyse, l’école anglaise et Taine se flattent d’avoir réduit à l’unité tout ce qui, dans les sensations, constitue leurs qualités en apparence différentes.

1558. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Nicole, après Pascal, le plus rude écrivain moraliste de cette école, avait écrit dans une de ses polémiques, « qu’un faiseur de romans ou un poète de théâtre était un empoisonneur public, non du corps, mais des âmes ; il avait ajouté qu’un tel poète devait s’accuser de la mort d’une multitude d’âmes qu’il avait perdues ou qu’il avait pu perdre par ses vers ». […] Ce n’est plus le poète de l’école classique : c’est le poète de la foi ; ce n’est plus le poète du roi : c’est le prophète de Dieu.

1559. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

La poésie y tient une grande place : les restes de poésie latine, les chants d’Église ou d’école n’y sont pas oubliés ; les longs récits épiques en français, dits chansons de geste, y sont analysés avec ampleur et avec une connaissance comparée de toutes les divisions et de toutes les branches.

1560. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Quand tout changeait autour d’elle et que la littérature à la mode se surchargeait de vaines recherches d’école, l’Armorique un peu arriérée et cantonnée restait fidèle à la vieille forme poétique comme aux vieilles mœurs ; elle restait surtout fidèle à ce courage qui est toujours prêt en France à renaître et à sortir quelque part de terre, quand les grands raisonneurs disent qu’il a disparu.

1561. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Mais, si huit mois d’éloignement et de silence peuvent vous paraître une satisfaction suffisante, je me flatte, monseigneur, que votre bonté achèvera de se laisser toucher en considérant que mon caractère est tout à fait exempt de malignité, que, dans plus de quarante volumes que j’ai donnés au public, il ne m’est rien échappé qui soit capable d’offenser, et que l’accident même qui fait mon crime n’a été qu’un aveugle sentiment de charité et de compassion pour un malheureux camarade d’école que j’ai voulu secourir dans sa misère après l’avoir aidé longtemps de ma propre bourse… M. le curé de Saint-Sulpice et Mlles de Raffé du Palais-Bourbon, qui l’ont assisté aussi à ma recommandation, ne me refuseront pas ce témoignage.

1562. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

voyez quelle école de mollesse, de volupté, de corruption, et par conséquent de sentiment !

1563. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

Entré en philosophie au collège de Navarre, il y brilla dans les thèses et les actes publics ; il fut un prodige et un ange d’école avant d’être cet aigle que nous admirons.

1564. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

Le salon de Mme de Lambert, la petite cour de Sceaux, un peu plus tard l’hôtel de Brancas, en tenaient école à des degrés différents, et l’on y voyait comme des jeux d’escrime.

1565. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

Adert, un des anciens élèves de notre École normale et depuis plus de dix ans établi en Suisse, en publiant aujourd’hui, d’après le vœu de la famille, les principaux essais et mémoires qu’avait préparés plutôt qu’achevés Guillaume Favre, mais qu’il avait préparés toute sa vie, a très bien marqué et défini en sa personne ce caractère original du savant pur, du savant qui étudie toujours, qui prend note sur note et amasse les éruditions autour des pages, qui ne vise qu’au complet et à l’exactitude du fond, qui est le contraire de celui qui dit : Mon siège est fait ; qui, vécût-il quatre-vingts ans, n’a de plaisir qu’à aller toujours ailleurs en avant, et, de chasse en chasse, d’enquête en enquête, scrupuleux et amusé qu’il est, n’en finit pas.

1566. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Entré à l’École normale au sortir d’études brillantes et où le tour bien français de son talent se marquait déjà, moins latin d’abord et bien moins grec que d’autres, il en vint sans trop d’effort, au bout d’un an, à être le premier de sa volée, comme on disait autrefois, et l’un des princes, unanimement reconnus, de sa génération de jeunesse.

1567. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

honneur à Turgot pour le bien qu’il voulait faire au peuple par le roi, à Malesherbes, à cette école d’esprits éclairés, loyaux et vénérables !

1568. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Sainte-Hélène, par M. Thiers »

Et en général, cette école de philosophes systématiques et distingués qui, dans leur classification un peu bizarre des grands hommes de l’histoire, ne voulaient voir en Napoléon dont ils méconnaissaient toute l’œuvre de création civile qu’un grand et puissant rétrogradateur, ne saurait soutenir désormais un pareil sentiment après tant de paroles de sagesse, de haute clairvoyance et presque de prophétie sociale, sorties de Sainte-Hélène, et qui révèlent un fond d’âme égal ou supérieur, s’il se peut, aux actes, et parfois meilleur.

1569. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Flaubert très-vivant, que nous l’aimons et qu’il nous aime, qu’il est cordial, généreux, bon, une des meilleures et des plus droites natures qui existent, je dis hardiment : Il y a là un défaut de goût et un vice d’école.

1570. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

Burthe, dans la scène du bain de Daphnis, a plutôt été préoccupé de la beauté sculpturale et de cette pureté de la ligne si recommandée dans son école.

1571. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Sibylle ne serait pas fâchée d’être un supplément ; elle n’a pas été à bonne école pour le vrai christianisme.

1572. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Qu’on se figure en effet quelle dut être la situation morale d’un écrivain modeste, mais consciencieux et savant autant que ferme et convaincu, qui était avec prudence de l’école de Montesquieu, qui méditait longtemps ses matières avant d’en offrir un tableau suivi, concentré, définitif, quel dut être son désappointement cruel et son mécompte, lorsque la grande Histoire du Consulat et de l’Empire de M. 

1573. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

Est-ce parce qu’il a attaqué les disciples, l’école de la couleur ?

1574. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

La Savoie, qui était alors la tête de l’Italie, et une tête française, se sentait opprimée et contrainte ; la jeunesse des écoles, à Chambéry, s’exalta et prit feu.

1575. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Il appartenait par bien des côtés à l’ancienne école poétique en même temps qu’il avait un pied dans la nouvelle.

1576. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

Mais vous, vous n’êtes pas un critique, vous êtes le frère aîné de cette jeune École à laquelle vous survivez. — Nos cœurs, du moins, s’entendent toujours, et le mien vous remercie. — Sainte-Beuve.

1577. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

Un Français, Guibert, parla de lui aux Français avec feu, avec savoir, avec éloquence ; mais, dans ses laborieux traités, il fit presque aussitôt fausse route, s’enfonça dans les détails de tactique et d’ordonnance, dans l’école de bataillon, et laissa de côté les grandes vues.

1578. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

L’École romantique, en abordant le théâtre et en y luttant comme dans un assaut, réussit du moins à y déranger les anciennes allures et à y troubler la démarche régulière de ce qui avait précédé.

1579. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Toutes les poésies de l’école de Pétrarque, et il faut mettre de ce nombre l’Aminta du Tasse et le Pastor fîdo de Guarini, ont puisé leurs défauts dans la subtilité des Grecs du moyen âge.

1580. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Quesnay, ce médecin de Louis XV dont la hauteur de pensée imposait le respect même au roi, s’y appliqua ensuite, et fut le fondateur de l’école économique, à laquelle se rattachent des esprits aussi divers que le marquis de Mirabeau et Turgot.

1581. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Or la véritable jeunesse est active, fait l’école buissonnière, joint l’enthousiasme à l’irrespect, trouve le mot juste.

1582. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

De l’instruction première, sage école de doute, ne subsiste que la rhétorique indifféremment persuasive.

1583. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

C’est ce saint évêque qui avait d’abord établi dans son diocèse des filles régentes pour l’éducation des personnes du sexe, et M. de Ciron lui avait demandé d’en envoyer quelqu’une à Toulouse pour y former d’autres maîtresses et y faire école.

1584. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Voltaire, du premier jour qu’il débuta dans le monde et dans la vie, semble avoir été lui tout entier et n’avoir pas eu besoin d’école.

1585. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Dargaud, c’est que j’avouerai ne point appartenir à cette école trop vive qui attendrit et amollit à ce degré l’histoire.

1586. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

Mais non ; ici je l’arrête et je lui dis : Ami, prends garde, tu dogmatises ; tu fais précisément ce que les gens à doctrines et les philosophes des diverses écoles veulent nous obliger de faire.

1587. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Il commença par les débuts de son père, qu’il connaissait depuis le temps de l’École militaire, et depuis Toulon.

1588. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

Jeune encore, lorsque j’avais fait un petit poème sur l’établissement de l’École militaire, dont il avait le principal honneur, il s’était plu à faire valoir ce témoignage de mon zèle.

1589. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Franklin, que j’ai rapproché, pour la forme d’esprit littéraire et scientifique, de ses amis de l’école d’Édimbourg, avait un coin par lequel il en différait notablement : il était passionné et convaincu à ce point que le froid et sceptique David Hume lui trouvait un coin d’esprit de faction, touchant de près au fanatisme.

1590. (1903) Zola pp. 3-31

Il était puissant, puisqu’il a créé une école, en deçà et au-delà de nos frontières ; aussi parce qu’il a suscité contre lui une réaction littéraire extrêmement vive ; car il n’y a que la force contre quoi d’autres forces réagissent.

1591. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

Lemaître a énuméré les snobismes littéraires : et il nous a montré les snobs, à commencer par les Précieuses de l’Hôtel de Rambouillet, s’assemblant successivement autour de diverses modes de l’esprit, — autour d’une théorie, avec la règle des trois unités faussement attribuée à Aristote, avec le naturisme de Rousseau, avec le pessimisme de Schopenhauër, — autour d’une école d’art, avec l’engouement pour les préraphaélites, pour Botticelli, pour John Bums, — autour d’une nouveauté littéraire ou philosophique, avec l’intellectualisme, le culte du moi, l’occultisme, le symbolisme.

1592. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63

Corneille, ancien Romain parmi les Français, a établi une école de grandeur d’âme ; et Molière a fondé celle de la vie civile.

1593. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Ce contraste d’étude, d’académie, d’école, de technique, est faux.

1594. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Qu’on ferme l’Ecole des beaux-arts et qu’on licencie les professeurs.

1595. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

L’auteur du Bébé est de cette école de sentiment et de peinture, avec les facultés de son ordre et le cadre du tableau de genre qu’il s’est choisi.

1596. (1887) La banqueroute du naturalisme

Le tempérament du chef de l’école a été plus fort que ses conseils.

1597. (1888) Impressions de théâtre. Première série

On donnait aux écoles de Paris Andromaque et le Malade imaginaire, et le spectacle de la salle m’a pour le moins autant intéressé que celui de la scène. […] Et, pour le dire en passant, c’est encore une idée singulière d’être allé prendre pour instruire et divertir les gamins et les gamines des écoles primaires ce qu’il y a peut-être de plus complexe dans notre littérature. […] Pensez-vous qu’il soit sage d’exposer les gamins des écoles à des émotions de cet ordre ? […] Mais, au reste, on aurait tort de croire que Marcel, Schaunard et Colline représentent la jeunesse des Écoles d’il y a quarante ans. […] Mais tous ces récits et tous ces interrogatoires, c’est l’action même, comme dans l’Œdipe-Roi ou encore, si vous voulez, comme dans l’École des Femmes.

1598. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Zola, vient de sortir d’un bond de l’école. […] J’ignore à quelle école appartient le morceau qu’on vient de lire, mais je le trouve des plus touchants, et je crois que l’émotion qu’il m’a causée sera partagée par tout le monde. […] Sans renoncer à la voie dans laquelle il s’est engagé, l’auteur de Numa Roumestan a cru devoir néanmoins suivre parfois dans ses routes dangereuses les audacieux de l’école nouvelle. […] L’école du suicide renaîtra comme un déclin des philosophies antiques ; elle aura des adeptes de plus en plus nombreux, non plus seulement dans la pratique, mais par la doctrine. […] Elle me répondit qu’elle allait à l’école et que, dans les intervalles, elle apprenait, sous la direction d’une de ses sœurs, la coulure et un peu de musique.

1599. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Parmi les autres pièces du répertoire de madame Émile de Girardin, les plus importantes sont : l’École des journalistes et Lady Tartufe. […] Mais on était alors en 1855, et les journalistes se trouvaient à une bien rude école ! […] Peut-on croire « qu’aucun cabaret n’était ouvert, qu’aucun enfant n’était admis à l’école gratuite, si la mère ou la sœur ne payait le bienfaiteur de son honneur » ? […] Celle-là fait défense aux frères des écoles chrétiennes de recevoir, à titre gratuit, dans les écoles communales qui leur sont confiées, les enfants de parents aisés. […] Charles Dickens est le représentant par excellence de cette dernière école, tandis que Victor Hugo, dans les Misérables, s’est malheureusement relégué parmi les écrivains démonstrateurs.

1600. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Langlois, qu’au temps où nos historiens se mettaient à l’école de l’Allemagne, la savante Allemagne « faisait fructifier l’héritage de la vieille France, délaissé et incompris par la France post-révolutionnaire ». […] L’Europe sera plus asservie que jamais, les guerres plus terribles, tout sentiment de liberté plus comprimé. » C’était, ce Barthélemy, un diplomate véritable, formé à l’école de Vergennes : il fut déporté à la Guyane. […] À l’école des anciens, et avant l’émancipation. […] Il continua sa vie modeste de répétiteur dans une école religieuse. […] Pareillement, je notais qu’André Lafon, jusqu’avant la guerre, était répétiteur dans une école près de Paris, et qu’il était pauvre… D’un vivant, on n’ose connaître que les livres ; et, sans trop d’embarras, on traite un peu autrement un mort.

1601. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

C’était une individualité très intéressante, il n’était pas chef d’école. […] La citadelle à détruire, c’était l’école du bon sens. […] On les récite dans les écoles, on les met en musique. […] L’écrivain se rattache étroitement à l’école romantique. […] Il est de l’école des impressionnistes, des pointillistes.

1602. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

À ces protestations Mme Lucie Herpin répond à ceux de la nouvelle école : « Vous avez ramené toutes les femmes de tous les mondes à un type unique, celui de la fille, et vous appelez cela : l’Étude de l’éternel féminin, attribuant à votre examen superficiel du système nerveux le titre pompeux de : Psychologie. […] Péladan, vaut toujours qu’on fasse quelques efforts pour la dégager des broussailles dont on l’encombre un peu trop dans cette école. […] « Le salon de l’Abbaye-aux-Bois était comme une école d’acclimatation et de dressage pour les plus farouches tempéraments littéraires ; n’était-ce pas en cette chapelle, dans la demi- obscurité des abat-jour savants et des chuchotements discrets que se préparaient les élections académiques ? […] » Question de disposition particulière, l’influence de monde, d’école, de journal, et, depuis quelque temps, de brasserie. […] Il n’y a pas de classification, il n’y a pas d’étiquettes en art ; en un mot, il n’y a pas d’école, ancienne ou nouvelle ; il y a dans tous les temps, ce qui émeut, ce qui charme, ce qui console, ce qui rend meilleur, ce qui vit, ce qui est beau et bon.

1603. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Ma grand-mère qui gardait les vaches, qui ne savait pas lire et écrire, ou, comme on dit à l’école primaire, qui ne savait ni lire ni écrire, à qui je dois tout, à qui je dois, de qui je tiens tout ce que je suis ; Halévy votre grand-mère ne gardait pas les vaches ; et elle savait lire et écrire ; je n’ajoute pas et compter. […] L’École Normale, (la Sorbonne), le frottement des professeurs m’avaient un long temps fait espérer, ou enfin laissé espérer que moi aussi j’acquerrais, que j’obtiendrais cette élégance universitaire, la seule authentique. […] Quand vous êtes avec moi, Halévy, quand vous êtes dans mon pays, dans mon pays de pensée et dans mon pays de parole, dans mon pays de langage ce que je vous demande c’est de bien savoir malgré les apparences, malgré les aspects, c’est de bien vous rappeler, c’est de n’oublier point, malgré des apparences trompeuses, malgré de trompeuses ressemblances, malgré l’École Normale et tant d’apparences, d’autres apparences, malgré un voisinage, des voisinages trompeurs c’est de bien faire attention que quand vous êtes avec moi c’est que vous avez en réalité fait le même voyage. […] Ce n’est point trahir d’anciennes amitiés, ce n’est offenser personne que de dire que cette Sorbonne, que nous avons tant aimée, ayant absorbé l’École Normale, est devenue une maîtresse d’inculture, et qui s’en vante, est devenue une maîtresse d’erreur et de barbarie, cette Sorbonne où nous avons achevé nos études. […] Qui eût cru, quand nous connaissions l’honnête Rudler à l’École Normale, qu’une vie généralement ingrate lui réserverait des vingt volumes de voluptés sourdes.

1604. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Saint-Simon a été persuadé qu’un gouvernement spirituel était nécessaire et il le confie tantôt à tel groupe social, tantôt à tel autre ; mais presque jamais il ne pense à dire ce que ce gouvernement devra prescrire ou cette école enseigner ; plus persuadé qu’aucun autre, du reste, qu’un tel gouvernement doit exister, et ayant ce mérite qu’il est le premier en France à avoir dit qu’il en fallait un, distinct des religions constituées jusqu’à cette époque. […] On peut discuter ; il n’y a pas de système socialiste dans Saint-Simon ; et d’autre part les écoles socialistes, toutes les écoles socialistes peut-être, sont autorisées à s’appuyer sur certaines phrases et même sur certaines pages de Saint-Simon. […] « Déjà, ce qui est plus significatif, étant tout à fait, sinon de l’école, du moins dans l’esprit de Vico, il s’inquiète des premières traditions de l’humanité, conservées, nonobstant les altérations, dans les œuvres des poètes. » Je cite plus volontiers les poètes que les politiques, parce que je regarde les poètes comme les véritables annalistes du « genre humain. » — Enfin il essaie de tracer, comme il la comprend pour le moment, la marche générale de l’humanité à travers les âges. […] Il voyait de plus haut, il voyait plus loin ; il avait pris à la science quelque chose de sa sérénité, de sa liberté aussi ; il en était moins asservi à certains préjugés d’école, ou de parti, ou personnels.

1605. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Paris est l’école de l’Europe, une école d’urbanité, où, de Russie, d’Allemagne, d’Angleterre, les jeunes gens viennent se dégrossir.

1606. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Reconnu dans la rue par la jeunesse des Écoles, qui saluait en lui le génie dans l’opposition, il fut conduit jusqu’à sa porte par des acclamations qui n’étaient qu’une bouffée de vent tiède dans une tempête de feu. […] Thiers et son école, multipliaient l’écho de la prose et des vers de ces grands écrivains.

1607. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

« Vos tableaux de l’Orient, animés des couleurs de votre inépuisable palette, m’ont ramené, comme au temps de mes jeunes années, vers les rives du fleuve où Crithéis mit au jour le divin prodige ; vers ce Mélès qui m’a laissé apercevoir à peine quelques gouttes d’une eau limpide, arrêtée par les joncs et les cailloux de son lit ; puis sur ce siège d’Homère, où je me suis arrêté en récitant ses vers ; cette École du poète, autrefois l’honneur de Chios, maintenant colline abandonnée, témoin de l’incendie des flottes ottomanes et des désastres de 1823. […] De distance en distance des portes d’allées, souvent solitaires et silencieuses, sur des cours tortueuses au fond desquelles on entrevoit de vieilles portes grillées comme des restes d’anciens couvents, de longues files d’enfants et d’habitants y entrent et en sortent muets, sous la garde sévère d’un homme en robe noire, pauvre troupeau qui se disperse de seuil en seuil, à mesure qu’il s’éloigne de l’école.

1608. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Ce qui commença à rappeler sérieusement l’attention de Goethe du côté de la France, ce furent les tentatives de critique et d’art de la jeune école qui se produisit surtout à dater de 1824, et dont le journal le Globe se fit le promoteur et l’organe littéraire. […] D’après M. de Müller, Napoléon, en parlant de la tragédie, aurait encore ajouté : « — La tragédie doit être l’école des rois et des peuples ; c’est là le but le plus élevé que puisse se proposer le poète.

1609. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

On fera même bien de remarquer à cette occasion, combien pernicieuse est l’habitude d’employer si souvent en parlant de Wagner les expressions telles que : idées théoriques, système, école, forme définitive de l’art. […] Encore en 1879, il proteste contre les « tendances », « l’école », qu’on lui attribue, et il nous dit qu’il est l’homme du monde qui sait le moins en quoi ce « système » dont chacun parle peut consister (X. 223, 224).

1610. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Il répète et rabâche amoureusement cette phrase : De la forme naît l’idée, une phrase que lui a dite, ce matin, Flaubert, et qu’il regarde comme la formule suprême de l’école, et qu’il veut qu’on grave sur les murs. […] La petite-fille de Boucher, femme galante… En effet, c’était un peu dans le sang du peintre des Grâces impures… * * * — Ô Jeunesse des écoles, jeunesse autrefois jeune, qui poussait de ses deux mains battantes le style à la gloire !

1611. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Ce soir, au dîner de quinzaine, Spuller, de retour d’Amérique, parle des écoles mixtes, et dit que dans les basses classes, ce mélange est bon, qu’il corrige la sauvagerie des petits garçons, et que les petites filles se développant plus vite, ça apporte chez les masculins une émulation profitable. […] Mercredi 13 avril On causait ce soir, rue de Berri, du parler spécial aux gens des clubs : parler ayant quelque chose du parler de l’acteur en scène ; parler, que M. de la Girennerie, je crois, inspectant l’École de Saumur, trouva dans la bouche de tous les jeunes gens, et dont il tâcha de leur faire sentir le ridicule et le mauvais genre.

1612. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Comme Pythagore, il a fréquenté les deux écoles mystérieuses de l’Euphrate, Neharda et Pombeditha, et il a pu y rencontrer des docteurs juifs. […] Dante et Rabelais arrivent de l’école des cordeliers, comme plus tard Voltaire des jésuites ; Dante le deuil, Rabelais la parodie, Voltaire l’ironie ; cela sort de l’église contre l’église.

1613. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Mais si on leur avait prouvé que dans ce siècle du Progrès, les romantiques avaient domestiqué la muse vagabonde, qu’ils lui avaient enseigné l’art de « jouer de l’encensoir, d’épanouir la rate du vulgaire, pour gagner le pain de chaque soir7 », et si on leur avait montré le chef de l’école romantique recevant à vingt ans trois mille francs de pension pour des vers « somnifères » les parents, jugeant que la poésie rapportait davantage que l’élève des lapins ou la tenue des livres auraient encouragé, au lieu de réprimer, les velléités poétiques de leur progéniture8. […] Ses camarades d’école jouaient des pièces de théâtre de sa composition ou de celles de son frère Eugène.

1614. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Historien trop parlementaire, selon moi, Macaulay, semblable en cela à l’école dogmatique de la France, discute plus qu’il ne raconte, et instruit plus qu’il n’émeut ; il fait des systèmes dans l’histoire, au lieu de faire des drames ; il s’adresse à l’esprit plus qu’au cœur ; il veut prouver au lieu de témoigner. […] On a le droit de se reposer quand on a produit pour l’esprit humain cent poèmes, dix théâtres, dix philosophies et cinq religions ; quand on a été l’Inde, la Chine, l’Arabie, la Perse, l’Égypte, la Grèce, la Judée, l’école et le sanctuaire de l’univers.

1615. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Nous savons bien que nous choquons, en parlant ainsi, toute une école littéraire récente (en France comme en Italie) ; cette école s’acharne sur le poème du Dante sans parvenir à le comprendre, comme les mangeurs d’opium, en Orient, s’acharnent à regarder le firmament pour y découvrir Dieu.

1616. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Nous fermâmes donc nos livres d’études dans nos pupitres, et, les coudes appuyés sur la table, la tête dans nos mains, nous prîmes l’attitude des disciples qui écoutent le maître dans le tableau de l’École d’Athènes de Raphaël. […] XXVII Les poètes antipoétiques du dix-huitième siècle, Voltaire, Dorat, Parny, Delille, Fontanes, La Harpe, Boufflers, versificateurs spirituels de l’école dégénérée de Boileau, furent ensuite mes modèles dépravés, non de poésie, mais de versification.

1617. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Si un élève de l’école de Raphaël ou des Carraches en avoit fait autant, n’en auroit-il pas eu les oreilles tirées d’un demi-pied ; et le maître ne lui auroit-il pas dit, petit bélître, à qui donneras-tu donc de la grandeur, de la solennité, de la majesté, si tu n’en donnes pas à la religion, à la justice, à la vérité. […] Vous scavez que Naigeon a dessiné plusieurs années à l’académie, modelé chez Le Moine, peint chez Van Loo, et passé, comme Socrate, de l’attelier des beaux-arts dans l’école de la philosophie.

1618. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

L’école anglaise s’efforce en effet de ramener les rapports d’étendue à des rapports plus ou moins complexes de succession dans la durée. […] — De cette confusion entre le mouvement et l’espace parcouru par le mobile sont nés, à notre avis, les sophismes de l’école d’Élée ; car l’intervalle qui sépare deux points est divisible infiniment, et si le mouvement était composé de parties comme celles de l’intervalle lui-même, jamais l’intervalle ne serait franchi.

1619. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

Les jeunes princes amoureux du métier des armes y étaient accourus de tous côtés et s’y étaient donné rendez-vous comme à une école : « Il y a une si grande quantité de princes dans notre armée que je ne crois pas qu’on en ait jamais vu tant ailleurs, hors dans les romans. » Le prince Eugène, à ses débuts, y était.

1620. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Elle lui opposait une autorité, selon elle, convaincante, celle du délicat et très dédaigneux Alcibiade, qui n’aimait rien que le neuf et qui ne pouvait souffrir d’entendre la même chose deux fois : Cependant cet homme, si ennemi des répétitions, disait-elle, aimait et estimait si fort Homère, qu’un jour, étant entré dans l’école d’un rhéteur, il lui demanda qu’il lui lût quelque partie d’Homère ; et le rhéteur lui ayant répondu qu’il n’avait rien de ce poète, Alcibiade lui donna un grand soufflet.

1621. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Il prêchera Jésus dans Athènes, et le plus savant de ses sénateurs passera de l’Aréopage en l’école de ce barbare.

1622. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Au sortir des écoles, il se trouva être de la fleur de cette jeunesse d’alors qui allait occuper le jeu pendant une quinzaine d’années jusqu’à la Fronde et au-delà, jusqu’à l’avènement de Louis XIV.

1623. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

On conçoit d’ailleurs ces dissidences naturelles et cette sorte d’antipathie instinctive entre une école scientifique tout analytique et précise, et une autre qui ne se refusait ni l’éclat ni les couleurs ; mais d’Alembert se laissait emporter à ses préventions personnelles lorsqu’il disait à propos des systèmes de Bailly et de Buffon qu’il associait dans sa pensée : « Supplément de génie que toutes ces pauvretés ; vains et ridicules efforts de quelques charlatans qui, ne pouvant ajouter à la masse des connaissances une seule idée lumineuse et vraie, croient l’enrichir de leurs idées creuses… » Dans la familiarité de la correspondance et lorsqu’il n’est point retenu par le public, d’Alembert s’abandonne souvent ainsi à des injustices presque injurieuses, dites d’un style assez commun.

1624. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

On a remarqué qu’à cet égard, il est de l’école de Despréaux en peinture ; il efface, il corrige sans cesse, et n’est content que lorsqu’il a atteint, à force de retouches et de repentirs, l’expression longuement désirée : L’exécution, disait-il, est de beaucoup pour un succès complet dans les arts.

1625. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Nommé associé de l’Institut en 1796 et professeur d’histoire naturelle à l’école centrale de Tarbes, il eut quelques années favorables durant lesquelles il fut tout à la science et aux contrées de sa prédilection.

1626. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

. — On apprit à Chambord la mort du bonhomme Corneille, fameux par ses comédies ; il laisse une place vacante dans l’Académie. » Le bonhomme Corneille ou le grand Corneille, cela revient au même ; Dangeau avait été du jeune monde, et, comme nous dirions, de la jeune école.

1627. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Ainsi cette innocente et blanche surséance et libre ouverture à tout est un grand préparatoire à la vraie piété, et à la recevoir comme je viens de dire, et à la conserver : car avec elle il n’y aura jamais d’hérésies et d’opinions triées, particulières, extravagantes ; jamais pyrrhonien ni académicien ne sera hérétique ; ce sont choses opposites… On ne saurait voir plus à nu toute la méthode de Charron et de son école ; et quant à l’objection qui se présente et qu’il se faisait lui-inême, qu’il reste toujours à savoir si un tel homme ainsi façonné et rompu à l’habitude sceptique, et garanti, il est vrai, des hérésies et nouveautés, sera jamais chrétien au fond et orthodoxe.

1628. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — I » pp. 351-368

Henri IV n’est qu’un homme pareil à beaucoup d’autres, plus distingué seulement par l’ensemble ; il est de ceux qui mûrissent, qui se forment successivement et s’achèvent ; il a ses saisons, il fait ses écoles et ses apprentissages.

1629. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

Le prince Henri, livré à lui-même, eût été un général tout méthodique et circonspect de l’école du maréchal Daun ; il calculait, méditait des manœuvres habiles, des marches ingénieuses, des plans fort savants conformes à la disposition du terrain ; mais il agissait peu, voyait à l’avance des difficultés à tout, et n’entreprenait pas.

1630. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Sa théorie de l’utilité de l’art, et d’un but public et politique à lui donner, laisse bien à dire ; elle distingue essentiellement Béranger des artistes proprement dits et marquera plus tard sa séparation d’avec la nouvelle école littéraire.

1631. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

L’Église avait dès longtemps anathématisé le théâtre et l’avait dénoncé comme une école d’indécence et d’impureté : ce n’était pas pour le rétablir aussitôt après son triomphe et le tolérer sous une autre forme.

1632. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Études de politique et de philosophie religieuse, par M. Adolphe Guéroult. »

Littré, et je ne serai que juste en indiquant aussi, pour une époque bien plus récente et dans une branche prolongée de la même école, le nom d’un savant très-estimé de tous ceux qui le connaissent, M. 

1633. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

Formé à cette école, nourri et abreuvé de ces sources, faut-il s’étonner que Térence ait fait entendre le premier des accents de bonté et d’humanité universelle à Rome, dans cette dure Rome de Caton l’Ancien ?

1634. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

Il est bien, en effet, un poète de transition et de l’époque intermédiaire, en ce sens qu’il unit en lui plus d’un ton de l’ancienne école et déjà de la nouvelle : tantôt, dans ses épîtres familières, il rappelle le bon Ducis, également touchant et familier ; tantôt, dans ses petites odes gracieuses, il semble se rattacher et donner la main à Fontanes finissant ; tantôt, dans ses stances méditatives ou ses effusions patriotiques, on dirait qu’il ne fait que côtoyer et doubler Lamartine qui prélude, ou Casimir Delavigne qui commence : tous ces accents divers, ces notes de plus d’un genre se rencontrent tour à tour et naturellement, sans disparate, dans les vers de M. 

1635. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

L’infini dans le clair est bien autrement sublime et prodigieux que l’infini dans l’obscur. » On vient de supprimer, à l’École des Beaux-Arts, le grand prix de paysage, et l’on a bien fait : en fait de paysages, les comparaisons sont impossibles ; les plus humbles, les plus inattendus, les plus agrestes sont souvent ceux qui plaisent le plus : et cependant il y a une grandeur dans l’éclat qu’il n’appartient qu’aux vrais maîtres de savoir saisir, et dans cette belle page le peintre a tout réuni.

1636. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Strasbourg, cessant d’exister comme république, garda comme cité ses institutions municipales, sa juridiction civile et criminelle, ses privilèges en matière d’impôt, la liberté de son culte : « l’évêque et le Clergé catholique rentraient en possession de la cathédrale ; mais les Luthériens conservaient toutes les autres églises, les écoles et les biens ecclésiastiques en général.

1637. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Le système auquel M. de Girardin a donné une netteté ingénieuse d’expression et une précision voisine de l’algèbre, et qu’il porte sur quelques points tels que le mariage 68 au-delà de ce qu’on avait exprimé encore, n’est pas nouveau d’ailleurs dans son principe ni dans la plupart de ses développements ; et lui-même reconnaît des pères et des maîtres dans les publicistes de l’école économiste ou économique, promoteurs d’un gouvernement réduit et à bon marché, Dupont de Nemours, Daunou, Tracy… et surtout Turgot.

1638. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

S’il se rapproche des publicistes de l’ancienne école et des admirateurs de la vieille société par son désir de voir se fonder des maisons durables, M. 

1639. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

En même temps se formait une école d’artillerie sous la direction du prince de Lichtenstein ; il porta ce corps à six bataillons, et l’usage des canons à cet abus inouï auquel il est parvenu de nos jours ; par zèle pour l’impératrice, il y dépensa au-delà de cent mille écus de son propre bien.

1640. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Que La Fontaine était de l’école de Boileau et de Racine en poésie ; qu’il suivait les mêmes procédés de composition studieuse, et qu’il faisait difficilement ses vers faciles ?

1641. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Le caractère de leur style et l’allure de leurs vers sont les mêmes, et abondent en qualités pareilles ; Chénier a retrouvé par instinct et étude ce que Regnier faisait de tradition et sans dessein ; ils sont uniques en ce mérite, et notre jeune école chercherait vainement deux maîtres plus consommés dans l’art d’écrire en vers.

1642. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

Étant encore sur les bancs du collège, tandis que je faisais une année de philosophie à Douai, j’allais suivre le plus souvent que cela m’était possible les cours de médecine à l’École secondaire de Lille qui était voisine.

1643. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163

Des écoles publiques furent instituées pour étudier l’esprit des lois ; des commentateurs les analysèrent.

1644. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

Le lecteur a sans doute visité des galeries de tableaux rangés par écoles ; après deux heures de promenade parmi des peintures de Titien, de Tintoret, de Bonifazio et de Véronèse, si l’on sort et si l’on s’assied sur un banc, les yeux fermés, on a d’abord des souvenirs ; on revoit intérieurement telle rose et blonde figure demi-penchée, tel grand vieillard majestueusement drapé dans sa simarre de soie, des colliers de perles sur des bras nus, des cheveux roux crêpelés sur une nuque de neige, des colonnades de marbre veiné qui montent dans un ciel ouvert, çà et là une mine gaie de petite fille, un beau sourire de déesse, une ample rondeur d’épaule satinée, la pourpre d’une étoffe rouge sur un fond vert, bref cent résurrections partielles et désordonnées de l’expérience récente.

1645. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Et voilà pourquoi, plutôt que mathématicien, ou astronome, plutôt même que grammairien ou antiquaire, Rabelais est médecin : médecin à la façon de son temps, c’est-à-dire physiologiste, anatomiste, et naturaliste à la fois, médecin de l’école de son ami Rondibilis, dont l’œuvre fut une Histoire des poissons.

1646. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

Le sujet manqué par Voltaire dans Nanine est venu très justement s’appliquer sur le thème de l’École des femmes.

1647. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Comparés même aux écrivains en langue vulgaire, ils ont ce désavantage que, ne connaissant guère mieux le passé, ils observent le présent de moins près que ces naïfs ignorants, lesquels se faisaient battre pour n’avoir pas su leurs lissons, comme Jehan Froissart ou comme Villon fuyaient l’école.

1648. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre premier. La contradiction de l’homme » pp. 1-27

Ainsi, grâce à l’école, aux tribunaux, aux gendarmes, nous arrivons à payer régulièrement nos impôts, à faire notre service militaire, à nous priver de tuer, de blesser autrui, de prendre ostensiblement son bien.

1649. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Et le fantôme, branlant la tête, déclara : — Non, Léthé, toutes tes eaux ne suffiraient point à me faire oublier cette nuit désastreuse, cette nuit effroyable où, pendant que dormaient paisibles mes camarades d’École… Mais le démiurge ordonna sévèrement : — Tais-toi.

1650. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

« Au saillir de l’enfance, dit Commynes (nous dirions aujourd’hui moins gaiement : au sortir de l’enfance), et en l’âge de pouvoir monter à cheval, je fus amené à Lille devers le duc Charles de Bourgogne. » Voilà Commynes, âgé d’environ dix-sept ans, qui met le pied à l’étrier et qui entre d’emblée à l’école du monde.

1651. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Il fait un petit tableau qui devait être très beau à citer dans les écoles du temps, comme nous ferions d’une belle page descriptive de Bernardin de Saint-Pierre ou de Chateaubriand.

1652. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Autant il est peu de l’école de Jean-Jacques et du Contrat social, autant il aime à se proclamer de celle de Montesquieu.

1653. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Malherbe passait des années à faire une ode et à retoucher une strophe : Patru était de cette école.

1654. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

C’est là qu’un jour il vit arriver un jeune élève de l’École normale, Jouffroy, de deux ans plus âgé que lui, et qui, en revenant passer les vacances au hameau des Pontets, s’arrêta un moment au passage.

1655. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

Lui, l’habile et le spirituel crayonneur, le brillant et savant aquafortiste, le maître au cochon, affecte doctoralement de répudier toutes les habiletés, les adresses, les procédés, tout ce dont est fait son petit, mais très réel talent, pour n’estimer que les maîtres primitifs, les maîtres spiritualistes, et ne reconnaître dans toute l’école moderne qu’un seul homme : M. 

1656. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Il y a une trentaine d’années, une école littéraire pleine d’imagination et de talent, mais dont on connaît les désordres et les écarts, répandit dans le public sur la nature et l’essence du génie, sur ses privilèges, ses attributs, ses conditions extérieures, une théorie qui scandalisa singulièrement les esprits paisibles et sensés.

1657. (1912) Le vers libre pp. 5-41

Il y avait parmi eux des poètes en nombre mais aussi des orientalistes qui faisaient venir le mince fascicule jusqu’en des chancelleries d’Extrême-Orient et des jeunes hommes en le lisant se délassaient de la vue des cartons verts dans les ministères ; les autres vivaient à l’École normale ou s’intéressaient à notre effort entre deux cours des Hautes Études ou de la Sorbonne.

1658. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Encore l’architecture ramène la pensée à la vie civile, en ce sens qu’un monument est fait pour recevoir une foule en vue de tel ou tel acte et doit jusqu’à un certain point avoir le caractère qui convient à cet acte, comme il a la forme qui s’y prête, et une école ne doit pas présenter les mêmes combinaisons de lignes qu’une église ; — et la musique seule est tout à fait l’art qui permet qu’on échappe à la vie et qui aide à en sortir ; et c’est l’expression même de la rêverie.

1659. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Tous ceux qui gagnent jusqu’ici aux amusements des Écoles se croient menacés d’une révolution morale qui, sans faute, les ruinera. » (Intr., page 28.)

1660. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Cousin avait examiné devant lui l’origine des idées et quelques points de psychologie : c’en fut assez ; sorti de l’école, il se mit au travail, « dévoré de l’ardeur de la science, de la foi en lui-même », jetant les livres, trouvant la psychologie à mesure qu’il l’enseignait.

1661. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIV : De la méthode (Suite) »

Il a publié l’histoire d’une célèbre école philosophique ; c’est son seul ouvrage : le reste dort en lui, enseveli par les exigences du métier et par la volonté de trop bien faire.

1662. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Ce jour-là, par un beau soleil d’automne, le Directoire en grand costume, La Revellière-Lépeaux en tête, sortit à pied de l’École militaire, précédé de tous les ministres, grands fonctionnaires, et des principaux corps de l’État ; chaque membre du cortége tenait à la main une branche de laurier ou de chêne. […] Fauriel, à qui on ne refusera pas d’être sorti également de l’école du xviiie  siècle et du cœur même de la société d’Auteuil, esprit exact et scrupuleux s’il en fut, ne croyant aussi qu’à ce qu’il avait recherché et constaté, mais ayant en lui un goût vif de curiosité et d’investigation, l’étincelle de la nouveauté en tout, M. […] A un certain moment, la génération qui surgissait vers 1822, surtout la jeune école historique, venait à M.

1663. (1932) Le clavecin de Diderot

On les connaît vos écoles, vos lycées, vos lieux de plaisir et de souffrance. […] Or Dieu dit à Adam «  Tu travailleras à la sueur de ton front », et c’est l’abominable histoire du paradis perdu qui se répète, quand sont offertes des petites écoles, en guise d’éden provisoire tandis que M. l’Intellectuel réserve à sa jouissance les fruits de l’arbre de la science. […] Dieu et ses murs Pas une école, mais un mouvement, ni musée, ni anthologie, mais, au contraire, dès sa première phrase, courant d’air qui balaie les musées, éparpille les anthologies, le surréalisme qui entendait ne sacrifier ni le rêve à l’action, ni l’action au rêve, a, d’essence dialectique, travaillé à leur synthèse. […] On pensera au brouet des spartiates, à un brouet relevé de sel attique, vrai régal pour nos jeunesses, quand elles sortiront des écoles, facultés, lycées où les maîtres du libéralisme cauteleux et satisfait, leur auront ouvert l’appétit par un de ces petits coups de culture générale, qui, en une seule gorgée, savent condenser l’art des ruses oratoires.

1664. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Mais tandis que le symbolisme romantique, sorti du lyrisme, tend vers la forme épique et se trouve soutenu par le flot ample du développement oratoire, le symbolisme de Mallarmé — et celui aussi de l’école symboliste — est bien plutôt un lyrisme replié sur lui-même jusqu’à trouver son essence dépouillée, froide et pure. […] Si l’on jugeait ainsi les écoles esthétiques et les œuvres d’art, on placerait le symbolisme à un rang bien inférieur, d’abord parce qu’Il a peu produit, et ensuite parce que la tour d’ivoire où la perspicacité de Sainte-Beuve renfermait déjà son premier précurseur Alfred de Vigny, la contemplation du poète autour de son âme, réalisent bien des conditions de stérilité. […] Il semble que, par quelque détour de la loi qui conserve la quantité d’énergie, la matière doive toujours, en fin de compte, se retrouver à sa place, qui est la première. « Materia prima, — (enseigne à Sara dans son sermon l’Archidiacre d’Axël) — a dit l’Ange de l’École, proposition soixante-quinzième, et souviens-toi que la bulle de Clément V frappe d’excommunication quiconque osera rêver le contraire !  […] Gautier, qui intitulait Emaux et Camées un des livres que vénérait l’école écrivait de Banville dans son Rapport de 1867 : « Banvilleale sentiment de la beauté des mots.

1665. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

je fuyais l’école comme fait le mauvais enfant. […] Les nobles Japonaises s’habillent comme les Parisiennes, et Yeddo a son Ecole polytechnique où l’enseignement est donné par des professeurs européens. […] Pour moi les Fâcheux sentent un peu trop le développement de l’école, la vieille satire classique. […] Legouvé met d’accord son goût pour la vertu et son goût pour l’art dramatique en considérant le théâtre comme une école. […] Ce théâtre sera inévitablement une école d’erreur, un prêche de haine et de révolte.

1666. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Vous devez encore éviter tout jargon métaphysique ; vous auriez l’air de professer ; une soirée n’est pas une école ; d’ailleurs on s’y amuse, et jamais la métaphysique n’a diverti. […] Mais quelle école pour enseigner l’art de bien dire que cette habitude d’être ensemble et cette nécessité de converser ! […] Il fit régulièrement de bonnes études, à Beauvais d’abord, parmi des gens graves et sensés, puis à Port-Royal, la plus excellente école de dignité, de style et d’éloquence, élève bien-aimé de M. le Maistre et de M.  […] Il établissait des écoles pour les philosophies qui contredisaient sa doctrine, et il faisait grâce aux révoltés qui voulaient détruire sa vie et la vie des siens. […] La spéculation savante va commencer, et les écoles de métaphysiciens vont s’établir.

1667. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Mézeray, par l’esprit qui circule dans son Histoire, me représente assez bien un libéral de l’école de 89, qui aurait à raconter la Révolution française et qui tâcherait d’en extraire ce qu’il y a eu de louable, de modéré, de juste, en s’affligeant d’autant plus des horreurs et des représailles qui ont eu lieu dans les deux sens.

1668. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Les écrivains issus de ces écoles ou de ces races compliquées et sombres, peuvent s’essayer dès l’âge de vingt ans, ils n’ont pas d’âge ni d’heure, on ne dira jamais d’eux, de leur pensée ni de leur style : « Le souffle matinal y a passé. » On est en Chypre.

1669. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Bossuet avait prêché la plus grande partie des siens ; mais en laissant même de côté Bossuet, qui fait exception en tout, il y avait eu une excellente école de sermonnaires qui avaient déjà en partie réformé la chaire et en avaient banni le mauvais goût, les excès d’érudition ou d’imagination surannés et déplacés : M. 

1670. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

En 1825, il y avait une école ultra-critique et toute raisonneuse qui posait ceci en principe : « Notre siècle comprendra les chefs-d’œuvre, mais n’en fera pas.

1671. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Son poème des Mois, qui parut, magnifiquement imprimé, en 1779, sous l’invocation de Turgot et avec la protection de l’école économiste, a quelques bons vers et qui décèlent un instinct de fraîcheur et de nouveauté : L’onde étincelle et fuit d’une course plus vive, La pelouse déjà rit au pied des coteaux… Il manque par malheur d’invention, et n’a pas assez d’art, pas assez de fermeté dans le talent pour se soutenir ; il n’a que de bons commencements, et ses vers retombent vite dans le convenu.

1672. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Mme du Deffand, au reste, était tout à fait de cet avis ; depuis surtout que Mlle de Lespinasse avait fait défection et s’était retirée d’auprès d’elle, emmenant à sa suite quelques-uns des coryphées de l’école encyclopédiste, elle était très opposée à tout ce qui ressemblait à des intérêts de parti philosophique ou littéraire : et comme Voltaire, dont c’était le malin plaisir, essayait de provoquer Walpole, de l’amener, par pique et par agacerie, à une discussion en règle sur le mérite de Racine et de Shakespeare, comme de plus il paraissait d’humeur à chicaner les deux dames au sujet de La Bletterie qu’elles protégeaient et qu’il n’aimait pas, Mme de Choiseul écrivait encore à sa vieille amie : Je crois que nous ferons bien de le laisser tranquille ; car, pour moi, je ne veux pas entrer dans une dispute littéraire : je ne me sens pas en état de tenir tête à Voltaire.

1673. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Les rapports, toujours ambigus et pénibles, de M. de Lamennais avec l’autorité diocésaine avaient empiré dans les derniers temps, et il devenait convenable que la petite école se dispersât.

1674. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Il s’était essayé en poésie et avait lancé dès 1809, sous le titre de Nouvel Art poétique, une assez fine satire contre l’école descriptive de Delille, qui avait été fort remarquée et qui avait réussi.

1675. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

« Nous ne sommes point assez sévères peut-être à l’École pour le dessin, et il faudrait vraiment que le dessin de M. 

1676. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Enfin au lendemain de février 1848, après la proclamation de la République, un projet de députation ayant été formé dans les Écoles pour aller rendre un hommage public à la mémoire d’Armand Carrel sur sa tombe, M. de Girardin déclara qu’il y serait des premiers et se joindrait au cortège, ce qu’il ne manqua pas de faire.

1677. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

qui continuerait de respecter et de respirer la fleur sobre, au fin parfum, des Pope, des Boileau, des Fontanes, ce jour-là le critique complet serait trouvé ; la réconciliation entre les deux écoles serait faite.

1678. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

Trouessart, ancien élève de l’École normale, professeur à la Faculté des sciences de Poitiers.

1679. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Convenez que ces historiens de l’ancienne école, bien qu’ils pensent, en écrivant, à Tacite ou à Salluste, ont du bon.

1680. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Nos amis de l’école de Versailles ont commencé : MM. 

1681. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

L’école catholique allemande se fonda successivement dans la philosophie, la poésie, la peinture.

1682. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Il s’était formé dans la dernière moitié du règne de Louis XIV, et sous l’influence de Mme de Maintenon particulièrement, une école de politesse, de retenue, de prudence décente jusque dans les passions jeunes, d’autorité aimable et maintenue sans échec dans la vieillesse.

1683. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre I. Le théâtre avant le quinzième siècle »

Il y eut, et de bonne heure, dans les écoles des représentations de pièces latines dont les comédies de collège des xviie et xviiie siècles ont continué la tradition.

1684. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Leconte de Lisle, après ses deux admirables recueils, fut le maître incontesté de la poésie française ; autour de lui se groupèrent un certain nombre de jeunes poètes, qui prirent le nom de Parnassiens, lorsque l’éditeur Lemerre publia leurs vers dans le recueil du Parnasse contemporain Chacun y apporta son tempérament original, sa force de sentiment ou de pensée : le trait commun de l’école fut le respect de l’art, l’amour des formes pleines, expressives, belles.

1685. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

Il n’en est pas moins vrai qu’en ces temps moroses les derniers refuges de la gaieté innocente, ce sont les salles d’asile, les écoles primaires et les couvents.

1686. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Alphonse Daudet, l’Immortel. »

le saligaud, nous a-t-il assez raclés, épluchés, sarclés… Il y en avait qui résistaient au fer et à la bêche, mais le vieux s’acharnait des outils et des ongles, arrivait à nous faire tous propres et plats comme un banc d’école.

1687. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

» Si vous voulez mon sincère avis, je trouve que ces propos sentent à plein la secte et l’école.

1688. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

Et pourtant, malgré l’affectation générale du style, qui répond à celle du caractère, malgré une recherche de fausse simplicité, malgré l’abus du néologisme, malgré tout ce qui me déplaît dans cette œuvre, je retrouve à chaque instant des beautés de forme grandes, simples, fraîches, de certaines pages qui sont du plus grand maître de ce siècle, et qu’aucun de nous, freluquets formés à son école, ne pourrions jamais écrire en faisant de notre mieux.

1689. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Mais les cajoleries du roi de Prusse, que Mme du Châtelet avait conjurées de son mieux tant qu’elle avait vécu, revinrent le tenter ; il n’y résista plus, et il alla faire, à l’âge de cinquante-six ans, cette triste et dernière école de Prusse, après laquelle seulement il reparut moins agité et, en apparence, un peu plus sage.

1690. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

Aimables bergères au teint si blanc, malgré le soleil ; à la robe si propre, malgré l’étable ; au langage si élégant, sans écoles, sans Lancastres !

1691. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

Regardons à terre : les pauvres gens que nous y voyons épandus, la tête penchante après leur besogne, qui ne savent ni Aristote ni Caton, ni exemple ni précepte, de ceux-là tire nature tous les jours des effets de constance et de patience plus purs et plus roides que ne sont ceux que nous étudions si curieusement en l’école.

1692. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Mme Du Deffand, qui est littérairement de la même école, a très bien rendu l’effet que font les lettres de Mme de Maintenon, et on ne saurait mieux les définir : Ses lettres sont réfléchies, dit-elle ; il y a beaucoup d’esprit, d’un style fort simple ; mais elles ne sont point animées, et il s’en faut beaucoup qu’elles soient aussi agréables que celles de Mme de Sévigné ; tout est passion, tout est en action dans celles de cette dernière : elle prend part à tout, tout l’affecte, tout l’intéresse ; Mme de Maintenon, tout au contraire, raconte les plus grands événements, où elle jouait un rôle, avec le plus parfait sang-froid ; on voit qu’elle n’aimait ni le roi, ni ses amis, ni ses parents, ni même sa place ; sans sentiment, sans imagination, elle ne se fait point d’illusions, elle connaît la valeur intrinsèque de toutes choses ; elle s’ennuie de la vie, et elle dit : « Il n’y a que la mort qui termine nettement les chagrins et les malheurs… » Il me reste de cette lecture beaucoup d’opinion de son esprit, peu d’estime de son cœur, et nul goût pour sa personne ; mais, je le dis, je persiste à ne la pas croire fausse.

1693. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — III. (Suite et fin.) » pp. 242-260

Énonçant les motifs, réels ou non, qu’il avait eus pour entrer dans la discussion, il alla droit, avant tout, à l’adversaire, et le frappant de l’épée au visage, selon le conseil de César, il le raillait sur cette prétention au patriotisme, au désintéressement et au bien public, de laquelle Beaumarchais aimait (et assez sincèrement, je le crois) à recouvrir ses propres affaires et ses spéculations d’intérêt : Tels furent mes motifs, s’écriait-il déjà en orateur, en maître puissant dans la réplique et dans l’invective ; et peut-être ne sont-ils pas dignes du siècle où tout se fait pour l’honneur, pour la gloire, et rien pour l’argent ; où les chevaliers d’industrie, les charlatans, les baladins, les proxénètes n’eurent jamais d’autre ambition que la gloire sans la moindre considération de profit ; où le trafic à la ville, l’agiotage à la Cour, l’intrigue qui vit d’exactions et de prodigalités, n’ont d’autre but que l’honneur sans aucune vue d’intérêt ; où l’on arme pour l’Amérique trente vaisseaux chargés de fournitures avariées, de munitions éventées, de vieux fusils que l’on revend pour neufs, le tout pour la gloire de contribuer à rendre libre un des mondes, et nullement pour les retours de cette expédition désintéressée… ; où l’on profane les chefs-d’œuvre d’un grand homme (allusion à l’édition de Voltaire par Beaumarchais), en leur associant tous les juvenilia, tous les senilia, toutes les rêveries qui, dans sa longue carrière, lui sont échappées ; le tout pour la gloire et nullement pour le profit d’être l’éditeur de cette collection monstrueuse ; où pour faire un peu de bruit, et, par conséquent, par amour de la gloire et haine du profit, on change le Théâtre-Français en tréteaux, et la scène comique en école de mauvaises mœurs ; on déchire, on insulte, on outrage tous les ordres de l’État, toutes les classes de citoyens, toutes les lois, toutes les règles, toutes les bienséances… Voilà donc Mirabeau devenu le vengeur des bienséances et des bonnes mœurs contre Beaumarchais, et Figaro passant mal son temps entre les mains du puissant athlète, qui le retourne et l’enlève de terre au premier choc.

1694. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Outre ceci, ils les défigurent de plus en plus par un maudit coloris plâtreux à la française. » Il se montre partout sévère pour cette négligence de notre école de peinture à l’égard du coloris ; il regrette de ne point trouver cette qualité attachante au milieu des ordonnances sévères et judicieuses qu’il reconnaît à Le Brun, Jouvenet, Boullongne et Bourdon : « Tous nos Français sont si mauvais coloristes ! 

1695. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

François Ier, à cette date, en avait cinq, qui, à l’exception d’un seul, venaient tous d’avoir la rougeole : Et maintenant, dit Marguerite, sont tous entièrement guéris et bien sains : et fait merveille M. le Dauphin d’étudier, mêlant avec l’école cent mille autres métiers (exercices) ; et n’est plus question de colère, mais de toutes vertus.

1696. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »

On sait toute l’importance que cette fonction a prise dans l’école anglaise depuis Hobbes, Hume et Hartley jusqu’à Mill, Bain et Spencer.

1697. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

Il a commencé à dessiner à l’école des Beaux-Arts de Naples, mais s’est refusé à faire des études au Musée.

1698. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

C’est à quoi servent les fêtes, les cérémonies publiques, ou religieuses, ou laïques, les prédications de toute sorte, celles de l’Église ou celles de l’école, les représentations dramatiques, les manifestations artistiques, en un mot tout ce qui peut rapprocher les hommes et les faire communier dans une même vie intellectuelle et morale.

1699. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Ils auront beau vous renvoyer à l’école — apprendre la grammaire de l’intrigue, à côté du petit Ponson du Terrail et du petit La Landelle, ils ne savent ce qu’ils disent.

1700. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Idée prodigieusement comique, qui ne pouvait pousser que dans une tête du xixe  siècle, par ce temps d’Écoles descriptives et d’amateurs de tableaux.

1701. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

Il avait le défaut de son école.

1702. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Ferdinand Brunetière sur l’Ecole des Femmes et le Malade imaginaire. — Mort de Gondinet. […] L’orateur venait de nous expliquer quelle a été la pensée de Molière dans l’Ecole des Femmes. […] Brunetière : « Ainsi, ce qu’il y a dans l’Ecole des Femmes, il ne faut pas s’y tromper, c’est bien un amoureux et complet acquiescement à la nature, à la bonne loi naturelle. […] Anatole France qui, je dois le dire, ne l’applique pas à Molière. ) Pour l’auteur de l’Ecole des femmes, l’amour ne convient qu’à la jeunesse ; et la jeunesse est courte. […] Edmond de Goncourt a bien pu passer chef d’école et dieu de chapelle et, presque seul parmi les anciens, obtenir le respect des jeunes ahuris de l’impressionnisme et du symbolisme : les gros tirages, le gros bruit, les visites des barnums, les traductions en anglais, en allemand et en javanais ont été pour d’autres.

1703. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Une autre fois la querelle fut si terrible que le fils et la mère, chacun séparément, s’en allèrent chez le pharmacien pour « savoir si l’autre n’était point venu chercher du poison pour se détruire, et pour avertir le marchand de ne point lui en vendre. » Quand il alla aux écoles, « ses amitiés, dit-il lui-même, furent des passions1237. » Bien des années après, il n’entendait point prononcer le nom de Clare, un de ses anciens camarades, « sans un battement de cœur. » Vingt fois pour ses amis il se mit dans l’embarras, offrant son temps, sa plume, sa bourse. […] Quand à dix ans il hérita du titre de lord, et que pour la première fois à l’école on appela son nom en le faisant précéder du titre de dominus, il ne put répondre le mot ordinaire adsum 1247, demeura immobile parmi ses camarades, qui ouvraient des grands yeux, et à la fin fondit en larmes. Une autre fois, à Harrow, dans une dispute qui divisait l’école, un élève dit : « Byron ne veut pas se mettre avec nous, parce qu’il n’aime à être le second nulle part. » On lui offrit le commandement, et c’est alors seulement qu’il daigna prendre parti.

1704. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Forain faisait alors de la sculpture, et l’entraîna à l’École des Beaux-Arts, je crois, dans l’atelier de Cavelier. […] Là, se trouvent encore deux kakémonos, l’un de Kano Soken, l’artiste révolutionnaire qui a abandonné l’école de Kano, la peinture sévère des philosophes, des ascètes, pour peindre des courtisanes, et qui nous fait voir une Japonaise, venant d’attacher une pièce de poésie à un cerisier en fleurs. […] Guillaume, le directeur de l’École de Rome, de retour depuis trois jours de Paris, avant le départ de Zola, voulait improviser un dîner.

1705. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Notez encore qu’à ce moment, l’école des Granges va être dispersée (1656). […] Avant la dispersion des « petites écoles », il était le professeur des tout jeunes enfants. […] Il avait fait les Précieuses, le Cocu, l’Étourdi, le Dépit, l’École des maris, les Fâcheux, l’École des femmes, la Critique, l’Impromptu, et il allait faire le Misanthrope. […] Racine vit familièrement, depuis quelques années, avec Molière, si vrai, avec La Fontaine, si naturel, avec Furetière, l’ennemi du romanesque, avec Boileau, qui sera le théoricien de la nouvelle école et qui va écrire, l’année suivante, le Dialogue des héros de roman (1664). […] Il se souvient aussi — encore un peu — des leçons de Sénèque, des déclamations d’école sur le juste et l’honnête.

1706. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Il a pour lui la plus haute ambition, et il tient pour lui école de manières nobles et polies. […] Sous ce rapport, Wilhelm Meister est une véritable école d’initiation à l’usage des classes moyennes. […] Pendant que nous visitions la partie de l’établissement qui est réservée aux femmes célibataires et à l’école des filles, j’observai un bien curieux et bien touchant exemple de ce mélange de mysticité et de sagesse pratique sur le visage d’une très vieille femme, un des plus respectables, assurément, que j’aie vu de ma vie. […] Le directeur de l’école des garçons, M.  […] >Cet État est la Hesse électorale, si j’ai bien retenu les renseignements que nous donna le directeur de l’école des garçons, M. 

1707. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Toute une école d’écrivains a fait de Luther et de Calvin les précurseurs de Robespierre et de la Convention. […] Il se rendit à Montpellier, déjà célèbre par son école de médecine, et y étudia, sous d’habiles maîtres, l’art de guérir. […] L’école de Calvin, par exemple, n’est pas très remarquable par sa politesse, elle s’en tient à l’honnêteté. […] Montaigne entrait trop intimement dans l’esprit français pour ne pas être goûté avec délices de ses compatriotes et faire même école auprès d’un grand nombre. […] L’école de Montaigne avait entrepris la réforme de la philosophie avec pétulance, sans système, bien plus occupée à détruire qu’à bâtir, peu scientifiquement en un mot.

1708. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Il auroit fallu l’envoyer à l’école chez M.  […] Les anciens avaient remarqué que de toutes les écoles de philosophie on passait dans celle d’Épicure, mais qu’une fois dans celle-ci on y restait et qu’on ne passait point à d’autres.

1709. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Tant qu’ils furent exposés, ils furent l’école de tous les artistes du monde. […] Cet artiste fut un des fondateurs de l’École italienne dans le onzième siècle.

1710. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

C’est pourquoi il convient que l’un d’eux, sans prétention ni personnelle, ni d’école, sans descendre à discuter ces pitiés et ces ironies, rappelle à la vérité les âmes de bonne foi par une nette, précise et pourtant large définition de la poésie. […] Les systèmes continuent à ne valoir que la valeur individuelle de leurs auteurs : mais ceux-ci ont appris à connaître les bornes de leur puissance, l’imagination a fait d’utiles écoles.

1711. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

11 Juillet : Concert de l’École de chant (dir. […] 25 Juillet : Concert de l’École de chant : Album-blatt.

1712. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

En un mot, par une certaine liberté de goût et un dégagement de pensée, le président Hénault tenait à quelques égards de l’école littéraire de Fontenelle plus que de celle de Voltaire et de Despréaux : il y avait des commencements de novateur dans cet amateur.

1713. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Les anciens l’avaient remarqué, l’école d’Épicure était la moins propre à préparer un orateur.

1714. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Elle le plaça aux jésuites, puis à l’académie (école d’exercices pour la jeune noblesse) ; puis, après quelques campagnes, elle lui eut un régiment.

1715. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

En France, dans la tragédie (je parle comme si l’on y était encore), on ne voit pas les choses si en réalité et en couleur ; on est plus ou moins de l’école de Descartes : Je pense, donc je suis.

1716. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Béranger allait même au-delà du but lorsqu’il disait « qu’il avait été élevé à l’école de Chateaubriand 74» mais, enfin, mieux vaut trop d’ouverture à l’esprit que pas assez.

1717. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

Formé à la grande école des Condé, des Turenne, des Créqui, des Luxembourg, il expose, analyse et critique avec beaucoup de précision les quatre premières campagnes de Catinat (1690, 91, 92 et 93) ; il discute les deux batailles de Staffarde et de La Marsaille, et fait sa part exacte à chacun des combattants.

1718. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Canning, si l’on imagine un politique de l’école des doctrinaires ou de celle même de M. de Chateaubriand, écrivant une lettre, il s’y prendra d’une tout autre façon que M. de Talleyrand, se bornant à des faits précis et presque matériels dans le billet que voici : « 14 (août 1827).

1719. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Mais ce fut surtout lorsqu’une école nouvelle s’éleva en littérature, lorsque certains esprits, bien peu nombreux d’abord, commencèrent de mettre en avant des théories inusitées et les appliquèrent dans des œuvres, ce fut alors qu’en haine des innovations on revint de toutes parts à Boileau comme à un ancêtre illustre et qu’on se rallia à son nom dans chaque mêlée.

1720. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »

On lui fit poursuivre ses études philosophiques et théologiques dans les hautes écoles de Paris.

1721. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

La logique nous invite à déterminer la condition de l’œuvre d’art, ensuite à distinguer le cas particulier de l’art dramatique ; en termes de l’école : à définir par le genre prochain et par la différence spécifique.

1722. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

La logique nous invite à déterminer la condition de l’œuvre d’art, ensuite à distinguer le cas particulier de l’art dramatique ; en termes de l’école : à définir par le genre prochain et par la différence spécifique.

1723. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

Elle a un tort pourtant comme toutes les femmes de cette école de Rousseau : elle ne parle pas seulement de sa sensibilité et de ses grâces, elle parle de son caractère, de ses principes, de ses mœurs et de sa vertu.

1724. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

« Toutes les femmes, disait-on d’elle, se mettent comme la veille, il n’y a que Mme Geoffrin qui se soit toujours mise comme le lendemain. » Mme Geoffrin passe pour avoir pris ses leçons de grand monde chez Mme de Tencin, et pour s’être formée à cette école.

1725. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Saint-Simon n’appartient point à cette école française, discrète, imitatrice, esclave de la ville ou de la Cour, et qui, avant de lâcher une expression, s’informe si c’est convenable et usité.

1726. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

On m’a raconté que David, le grand chef d’école, sinon le grand peintre, ne parlait de Diderot qu’avec reconnaissance.

1727. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Il y avait à cette époque, en France, une école d’épicuréisme et de scepticisme qui se représentait dans la science par Gassendi et La Mothe Le Vayer ; dans les lettres et dans le monde, par Des Yveteaux, Des Barreaux, et bien d’autres.

1728. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

Il entra sans hésiter dans la voie de Newton et dans celle des grands physiciens de cette école.

1729. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

Les physiologistes de l’école de Lucrèce et de Lamarck qui pourront et oseront lui répondre (car la querelle à mort est entre eux et lui) sont encore à naître60· Ses relations avec de Maistre et avec Chateaubriand achèvent de le définir : un écrivain, selon moi, n’est bien défini que quand on a nommé et distingué à côté de lui et ses proches et ses contraires.

1730. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Nous autres ignorants étions perdus, si ce livre ne nous eût relevés du bourbier. » Et il ajoute avec un vif sentiment de ce bienfait : « Grâce à lui, nous osons à cette heure et parler et écrire ; les dames en régentent les maîtres d’école : c’est notre bréviaire. » Rien ne saurait prévaloir contre un tel témoignage.

1731. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Après avoir fait avec succès ses études au petit séminaire d’Aix et pris ses grades à l’école de droit de cette ville, Raynouard vint à Paris vers 1784 ; il ne fit que tâter le terrain et n’y resta pas.

1732. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Il y réussit, il tint tête dans les luttes finales et dans les Actes de l’école à un abbé protégé du cardinal de Richelieu, et l’emporta d’une manière signalée, sans se soucier de choquer ainsi le puissant cardinal « qui voulait être maître partout et en toutes choses ».

1733. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « M. Fiévée. Correspondance et relations avec Bonaparte. (3 vol. in-8º. — 1837.) » pp. 217-237

Il signale, à cette date, l’absence de toute règle et de toute direction dans les écoles du gouvernement : « En ne considérant que les résultats, on trouverait que le gouvernement paye aujourd’hui pour que l’on instruise des hommes qui deviendront de plus en plus difficiles à gouverner. » Toutes ces idées de M. 

1734. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) «  Mémoires de Gourville .  » pp. 359-379

À l’école d’un si bon maître, Gourville, devenu receveur général des tailles en Guyenne, réalisa en peu de temps de grandes richesses.

1735. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Et si quelqu’un s’avisait que je n’ai pas donné à Courier assez d’éloges, je m’autoriserais de ce que lui-même, parlant de Béranger, n’a trouvé à dire que ceci : « J’ai encore dîné hier avec le chansonnier, écrivait-il de Sainte-Pélagie (octobre 1821) : il imprime le Recueil de ses chansons qui paraît aujourd’hui… Il y a de ces chansons qui sont vraiment bien faites : il me les donne. » C’est ainsi, j’imagine, qu’en Grèce, avant l’âge des éloges et des panégyriques, et quand on était de l’école de Xénophon, on louait ses amis par un mot juste et léger, dit en passant.

1736. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

Et il n’est pas vrai de dire, avec Descartes, que cette puissance n’est rien ; car il ne s’agit pas ici d’une puissance abstraite et nue comme celle de l’école : il s’agit d’une puissance vivante et concrète qui a toujours conscience de déborder sa réalisation actuelle.

1737. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

A partir de 1897, Henry sera directeur du Laboratoire de physiologie des sensations de l’Ecole Pratique des Hautes Études.

1738. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Les lieux communs de l’intransigeance imperturbablement opposés aux lieux communs de l’école, prennent avec ceux-ci un air d’inconstestable ressemblance.

1739. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

Les historiens de la vieille école donnent de ces certificats à tous les princes, qu’ils sachent lire ou non.

1740. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »

C’est surtout sur la poésie tragique que le débat entre les deux écoles avait été vif et prolongé, et voici la théorie qui s’était peu à peu formée et répandue.

1741. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

L’école protestante et rationaliste de Guizot nous donnait les Thierry, et, je viens de le dire, on sait ce que les Thierry nous ont donné ; on connaît leurs notions sur la grandeur de l’Église !

1742. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Un brave garçon, élève de l’École de droit, ses études faites, retourne en province dans sa famille, laissant à Paris sa maîtresse à la veille de devenir mère. […] Il se disait de l’école de Cordoue et contait qu’il avait mis à mal les plus beaux animaux des pâturages andalous. […] Nul mieux que lui, par son érudition et son talent, n’était autorisé à parler de l’œuvre des grands artistes qu’il a étudiés, associant presque sa vie à la leur, nul mieux que lui non plus ne pouvait défendre cette école de Rome où il est entré comme élève et qu’il administre si heureusement aujourd’hui comme directeur. Dans un de ses discours prononcé à l’occasion du départ de jeunes artistes pour le palais Médicis, je trouve ces pages utiles à méditer pour ceux qui veulent être renseignés sur le rôle de l’École à Rome et sur le genre d’influence qu’elle exerce sur l’esprit des lauréats qui y sont envoyés : « … Être soi-même, voilà certainement l’idée dont chacun de vous est occupé ; et rien n’est plus juste.

1743. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Ces aplaudissemens ne vaudroient-ils pas bien ceux que l’on reçoit devant quelques personnes choisies & disposées à admirer d’avance la couleur & le ton de l’école. […] Voleurs grossiers, copistes infideles, sans songer à l’extrême différence des tems & des lieux, à la varieté infinie des caracteres, à la fécondité de l’Art, ils n’ont jamais soupçonné que le Théâtre dût être la véritable école de la vie, & un amusement utile pour toutes les conditions. […] Pour parvenir à cette vérité dans la Poësie, Horace recommande deux choses, 1°. d’étudier avec soin la Philosophie Socratique, 2°. de tâcher d’acquérir une exacte connoissance de la vie humaine ; la premiere, parce que le propre avantage de cette école est ad veritatem vitæ propiùs accedere ; la seconde, pour donner à notre imitation une ressemblance d’autant plus universelle. […] On peut faire à ces Ecrivains le reproche fait à l’école Flamande, dont les tableaux tirés de la nature réelle, n’offrent pas, comme ceux d’Italie, le beau idéal.

1744. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Sainte-Beuve, qu’il a voulu contribuer pour sa part à l’œuvre de notre réformation morale, et qu’il appartient à l’école qui entreprend une croisade catholique contre ce siècle corrompu. […] Sainte-Beuve est un des écrivains de notre temps qui ont le plus combattu, le plus déprécié la tradition ; mais j’ai montré par les réflexions qui précèdent que je n’ai point de parti pris contre lui ; que tout au contraire j’admets la légitimité de l’école de style à laquelle il a longtemps appartenu, enfin que je suis un des plus sincères admirateurs du grand écrivain qui l’a fondée. […] Sainte-Beuve, il a tenté, dans son dernier roman, de fonder, je ne dirai pas une nouvelle école de style, à Dieu ne plaise que je lui en fasse un reproche !

1745. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

L’adroite Chausseraye saisit le moment et répondit au roi « qu’il était bien bon de se laisser tourmenter de la sorte à faire chose contre son gré, son sens, sa volonté ; que ces bons messieurs ne se souciaient que de leur affaire et point du tout de sa santé, aux dépens de laquelle ils voulaient l’amener à tout ce qu’ils désiraient ; qu’en sa place, content de ce qu’il avait fait, elle ne songerait qu’à vivre et à vivre en repos, les laisserait battre tant que bon leur semblerait, sans s’en mêler davantage ni en prendre un moment de souci, bien loin de s’agiter comme il faisait, d’en perdre son repos et d’altérer sa santé, comme il n’y paraissait que trop à son visage ; que, pour elle, elle n’entendait rien ni ne voulait entendre à toutes ces questions d’école ; qu’elle ne se souciait pas plus d’un des deux partis que de l’autre ; qu’elle n’était touchée que de sa vie, de sa tranquillité, de sa santé… ».

1746. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Vers l’âge de vingt-six ans, son esprit se forma dans ce petit camp philosophique et y trouva son école.

1747. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

C’est dans les années qui suivirent la Terreur et dans le triomphe des institutions idéologiques dites de l’an III que Saint-Martin eut son jour et son heure d’utilité publique, et, si l’on peut dire, sa fonction sociale, lorsque âgé de cinquante-deux ans, élève aux Écoles normales, il engagea son duel avec la philosophie régnante dans la personne de Garat, et que l’homme modeste atteignit le brillant sophiste au front.

1748. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Laboulaye, l’estimable introducteur et commentateur, qui se plaît à retrouver dans ces écrits ses principes et sa propre doctrine, est un homme de l’école américaine, à prendre le mot dans le meilleur sens ; il est sincèrement d’avis que la liberté en tout, le laisser dire, le laisser faire, le laisser passer, est chose efficace et salutaire ; qu’en matière de religion, d’enseignement, de presse, d’industrie et de commerce, en tout, la liberté la plus entière amènerait les résultats en définitive les meilleurs, et que le bien l’emporterait sur le mal ; il pense que cela est également vrai chez toute nation civilisée et à tous les moments.

1749. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Royer-Collard était président du Conseil de l’Instruction publique, Jouffroy, alors maître de conférences à l’École normale, avait parlé trop librement du Christianisme devant ses élèves, au nombre desquels se trouvait alors un parent de M. de Villèle.

1750. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Il avait eu pour précepteur particulier le docteur Requin qui est mort professeur à l’École de Médecine.

1751. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Mais on n’en est plus à deviner après cela quelles pouvaient être ses réponses aux critiques de Feuquières : si l’on prend la peine de chercher celles-ci dans les Mémoires de leur auteur, on aura sous les yeux les pièces du procès, et surtout (car c’est le seul point qui nous intéresse aujourd’hui) l’on verra nettement dans quelle catégorie de capitaines, dans quelle école et quelle famille d’hommes de guerre il convient de ranger Catinat.

1752. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

On ne nous apprenait rien de semblable dans nos écoles militaires.

1753. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

Il allait à l’école rue du Mont-Blanc.

1754. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Les différentes formes du mauvais goût, les modes bigarrées, les bruyantes écoles, y ont passé ; les fausses couleurs y ont fait torrent.

1755. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

Depuis le premier essai qu’il fit de la parole publique à Marseille en 1829, il n’a pas cessé, soit dans les conférences de l’École normale, soit au sein de la Faculté comme suppléant tour à tour de M.

1756. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Eynard, serait la pièce à l’appui la plus commode dans laquelle un moraliste de l’école de Saint-Évremond et de Fontenelle trouverait à justifier son point de vue.

1757. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (6e partie) » pp. 129-176

Croyez-moi, calomniateurs de cette histoire, laissez-lui ce livre au lieu de le redouter : c’est l’école des peuples.

1758. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Car nombre de ces apologues, émanant des écoles, finirent par former une sorte de tradition savante, où puisaient librement les conteurs sans faire à proprement parler œuvre de traducteurs.

1759. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

L’élément historique, ou cru tel (je n’ai pas ici à en examiner la valeur), c’est ce type du Romain républicain, patriote, désintéressé, amoureux de la gloire, superbe de fermeté et de fierté : type formé dans les écoles des rhéteurs à la fin de la république, développé dans Tite-Live, dans Florus, dans Valère-Maxime, encore agrandi par les moralistes satiriques qui en écrasent la petitesse de leurs contemporains, par Sénèque, par Juvénal, assoupli et animé par Plutarque, transporté par la Renaissance dans notre littérature : Montaigne l’évoque parfois, Amyot l’étale, et, au temps même de Corneille, Balzac le grave avec une netteté dure dans ses dissertations sur le Romain et sur la Gloire.

1760. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Il offrait à l’auteur de l’École des femmes des stances courageuses et la satire II ; il opposait l’auteur d’Alexandre à l’auteur d’Astrate ; et dans une dissertation en prose, il osait humilier l’Arioste devant l’imitateur de sa Joconde.

1761. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

C’est là par excellence la polémique voltairienne ; c’est à celle-là, non sans raison, que les générations suivantes, comme les contemporains, ont attaché le nom de l’homme ; c’est par elle qu’il a fait école, ou qu’il a été haï ; et c’est elle qui a été mise hors d’usage par une critique plus scientifique, plus impartiale, qu’elle avait rendue possible.

1762. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

Il revient à Paris, entre à l’Académie royale, qui était une sorte d’École militaire, et commence à aller dans le monde, à l’hôtel de Condé et à l’hôtel de Rambouillet, où il rencontre une foule de jolies personnes et notamment cette touchante Marthe du Vigean dont il devient quelque peu amoureux.

1763. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Sous cette forte discipline d’un jeune roi qui ne voulait pas plus des frondeurs du Parlement que des tuteurs de l’école de Richelieu ou de Mazarin, l’ambition avait dû changer de mœurs en changeant d’objet.

1764. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

Draghicesco attribue à l’usine, comme à l’école et après elle, un rôle éducatif.

1765. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Lamoureux » ; on parlait d’un second Bayreuth, d’un Théâtre-lyrique National, de Tristan, d’une École de Musique et de Drame… tout ce que rêvait Wagner pour son pays !

1766. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

La bonne compagnie, d’où madame de Maintenon était sortie pour venir dans cette cour corrompue, acquit un nouveau degré de considération ; sa distinction fut mieux marquée entre la pruderie, la pédanterie, la préciosité d’une part, l’incontinence effrontée, la galanterie licencieuse de l’autre ; elle eut pour caractère la décence des mœurs et l’élégance des esprits ; elle reconnut des modèles ; elle fixa ses principes, elle eut ses traditions ; elle forma école ou plutôt elle conserva ci fonda à perpétuité celle que l’hôtel de Rambouillet avait transmise épurée à ses élèves.

1767. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

C’est le seul personnage vraiment sympathique de la comédie que celui de ce jouvenceau spirituel et franc, généreux et gai, qui s’échappe, par de joyeuses écoles buissonnières, des voies tortueuses où son précepteur veut le faire entrer.

1768. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Aussi, quand cette folâtre est absente, quand elle court les bords du Rhin, comme cela lui arrive souvent, et qu’elle va faire l’école buissonnière à chaque vieille tour et à chaque rocher, elle manque bien à sa chère Mme la conseillère : Dépêche-toi de revenir à la maison, lui écrit celle-ci.

1769. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Il fait ses écoles en tous sens, et nous faisons notre apprentissage avec lui.

1770. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Il eût dit très volontiers avec quelqu’un de son école : Il arrive bien souvent que l’idée qui triomphe parmi les hommes est une folie pure ; mais, dès que cette folie a éclaté, le bon sens, le sens pratique et intéressé d’un chacun s’y loge insensiblement, l’organise, la rend viable, et la folie ou l’utopie devient une institution qui dure des siècles.

1771. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Tous ceux qui ont parlé d’elle ont noté ce tour précis de son esprit et cette justesse dans le brillant : elle était de cette école de la fin du xviie  siècle, à qui Mme de Maintenon avait appris que les longues phrases sont un défaut.

1772. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Refaire le cœur humain à neuf, telle est la prétention exorbitante de cette école finale du xviiie  siècle, issue de l’Encyclopédie, et dont Condorcet, je l’ai dit, est le produit extrême et comme le cerveau monstrueux.

1773. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Tandis que les Jésuites, à bord, s’appliquent à l’astronomie, les autres missionnaires font des conférences ; Choisy y assiste : Pour moi, je tâte un peu de tout, écrit-il à Dangeau, et si je ne deviens pas savant, ce qui n’est pas possible puisque je ne le suis pas devenu à votre école, j’aurai au moins une légère teinture de beaucoup de choses.

1774. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

Dans une lettre à Sophie, où il lui développe les principes de la tolérance civile (car cette correspondance n’est qu’un déversoir à toutes les pensées et à toutes les études qui l’occupent aux divers moments), il se mettra tout à coup à s’écrier : « Voyez la Hollande, cette école et ce théâtre de tolérance ! 

1775. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

On le vit se multiplier en ces années orageuses, retrouver au Lycée, aux Écoles normales où il avait été nommé professeur, quelques-unes de ces inspirations littéraires faciles et lucides, et à la fois se disperser et s’exalter de plus en plus dans la politique des journaux.

1776. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Colonel de l’école de Vendôme, il ne sut pas se ranger à temps sous la discipline.

1777. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Après quelques études élémentaires de mathématiques, Bernardin, entré comme élève à l’École des ponts et chaussées, eut l’idée de servir dans le génie militaire : il y fut admis par une première méprise, mais il ne put jamais s’y faire accepter sur un pied d’égalité.

1778. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Dimanche 15 mai Je suis un auteur d’une tout autre école, et cependant les auteurs que je préfère parmi les modernes ce sont Henri Heine et Poë.

1779. (1888) La critique scientifique « La critique et l’histoire »

Son œuvre de sociologue sera éclipsée par celle de l’école durkheimienne, puis tombera dans l’oubli, avant de connaître une deuxième heure de gloire internationale depuis quelques décennies, en particulier, dans le cas de la France, à cause de Gilles Deleuze.

1780. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Érasme, Bayle, Scaliger, Saint-Évremond, Voltaire, bon nombre de Pères de l’Église, des familles entières de philosophes, l’École d’Alexandrie en masse, Cicéron, Horace, Lucien, Plutarque, Josèphe, Dion Chrysostome, Denys d’Halicarnasse, Philostrate, Métrodore de Lampsaque, Platon, Pythagore, ont rudement critiqué Homère.

1781. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Il renvoie tous nos faux jeunes maîtres à l’école.

1782. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

. — Mais voici où le machiavélisme commence et peut admirablement se risquer : Comme lord Byron, malgré son dandysme, n’a jamais porté à ce qu’il paraît le bas de soie et la culotte aimés du prince de Galles, comme ses pantalons ressemblaient à des jupes et même, à ce qu’il paraît, ont donné l’idée des crinolines, comme il ne les a jamais ôtés ni à l’école de Harrow pour se coucher, ni pour nager dans l’Hellespont ou les autres mers qu’il a pratiquées à la nage, eh bien, nous dirons qu’il n’avait pas de mollets !

1783. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Hugo et de son école.

1784. (1868) Curiosités esthétiques « VII. Quelques caricaturistes français » pp. 389-419

Sans doute, cette composition, comme tout ce qui sort de Carle Vernet et de l’école, manque de liberté ; mais, en revanche, elle a beaucoup de sérieux, une dureté qui plaît, une sécheresse de manière qui convient assez bien au sujet, le jeu étant une passion à la fois violente et contenue.

1785. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Panizza Poussé par un sentiment d’amertume à l’égard d’un groupe d’artistes, que je me permis de nommer, non sans flatterie pour eux, les Narcisse modernes, j’écrivis contre cette école bizarre un réquisitoire assez violent, dont un livre de vers m’avait fourni le thème.

1786. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Il faudrait parler Ici de ces tendances réprimées auxquelles l’école de Freud a consacré un si grand nombre d’études.

1787. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

Il y avait une école d’orateurs toujours subsistante, c’était celle de la chaire.

1788. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Mon ambition sera qu’on dise de moi que j’ai fait sortir la philosophie des cabinets et des bibliothèques, des écoles et des colléges, pour l’installer dans les clubs et dans les assemblées, aux tables à thé et aux cafés. […] Les campements des anges, leurs habitudes de chapelle et de caserne, leurs disputes d’école, leur style de puritains aigres ou de royalistes dévots n’ont pour lui rien de faux ni de désagréable.

1789. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Il avait de l’esprit, mais un esprit inapplicable aux réalités de la politique ; c’était ce qu’on appelle dans les affaires et dans les assemblées publiques un logicien, c’est-à-dire un homme qui vit à son aise dans le monde des idées, sans s’apercevoir que le monde des faits et le monde des idées se heurtent sans cesse et se contredisent nécessairement par la logique brutale des passions et des événements, qui n’obéit point à la logique des écoles. […] Quoique élevé à la sévère école de l’armée du Rhin, il s’était enthousiasmé pour les campagnes d’Italie, il avait voulu voir de ses yeux les champs de bataille de Castiglione, d’Arcole et de Rivoli.

1790. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Tout à coup le jeune ambitieux reconnut, dans les souvenirs dont sa tante l’avait si souvent bercé, les éléments de plusieurs conquêtes sociales, au moins aussi importantes que celles qu’il entreprenait à l’École de droit ; il la questionna sur les liens de parenté qui pouvaient encore se renouer. […] Les douleurs que j’avais éprouvées en famille, à l’école, au collège, je les retrouvais sous une nouvelle forme pendant mon séjour à la pension Lepître.

1791. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Jeudi 3 août Avant dîner, causerie au fond du parc avec Rodenbach, sur la réforme de l’orthographe, sur cette révolution, non prônée par des littérateurs, mais par des professeurs, et par courtisanerie démocratique au profit de l’école primaire. […] À Villedeuil succède Roger Marx, venant m’annoncer qu’il fait un bouquin pour les écoles, un choix de morceaux de littérature de Chateaubriand à nos jours, choix qui sera autrement brave que les Selectæ courants, et où il va se payer de donner beaucoup des Goncourt.

1792. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

L’école classique a bien connu l’effet esthétique de l’éloignement dans le temps ; mais son procédé ne consiste encore qu’à reporter les événements dans un passé abstrait. […] L’école historique, au contraire, reporte les événements sur le passé concret.

1793. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Il faut savoir nager quand on est marinier. » Je marchais fort vite vers l’Ecole militaire. […] Même au xixe  siècle, cette exégèse a été retardée par divers préjugés d’école, les uns médicaux, les autres philosophiques, et Socrate186 n’a guère eu plus à se louer de nos contemporains que des premiers Pères de l’Église.

1794. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Elle donna aux fonctions dialectiques de l’esprit tant de force et de souplesse qu’aujourd’hui encore, pour les exercer, c’est à l’école des Grecs que nous nous mettons. […] Il est vrai que cette solution ne satisfera d’abord ni l’une ni l’autre des deux écoles qui se livrent un combat autour de la définition a priori de l’âme, affirmant ou niant catégoriquement.

1795. (1923) Paul Valéry

A la page que Mallarmé avait écrite sur ces frontières de la littérature, sur ces feuilles extrêmes venues de l’arbre dodonéen, d’autres pages s’ajoutent, qui forment avec elles une tradition littéraire, pure d’ailleurs de toute école, et fondée non sur la communauté d’une solution, mais sur une analogie de problème. […] L’école de Flaubert et des poètes parnassiens demandait, exigeait presque une belle et nette image visuelle, plastique, qui, placée la dernière, après des images de mouvement, arrêtât l’ensemble en un tableau fixé. […] Mais tandis que la prose symboliste avec Gide, la poésie symboliste avec Henri de Régnier, ayant tiré de ces solitudes décoratives ce qu’elles comportaient de nouveau, de jeune, d’aigu, les abandonnaient avec la satisfaction d’y avoir fait leurs écoles, Valéry a continué à occuper, après Mallarmé, ce pic stérile et dominateur, où la glace prend un aspect de diamant, et d’où la sentinelle perdue sent qu’elle surveille de haut, d’un air vierge et sous des étoiles élargies, les vallées par lesquelles se pressent les villages, poussent les maisons et passent les routes.

1796. (1925) Portraits et souvenirs

Certes, Gérard fut romantique par ses relations d’amitiés avec les principaux membres de l’école ; il le fut aussi par certaines de ses aspirations. […] Monestier ajoute que Mallarmé était très apprécié de ses collègues pour ses hautes qualités d’intelligence et pour le charme de sa conversation, mais qu’aucun d’eux ne se doutait qu’il pût être un jour un chef d’école littéraire. […] C’est bien à cette triple école que se forma le style de M.  […] Laissons-les dire et suivons M.Barrès quand il nous montre le Crétois Théotocopuli, ayant passé par les écoles de peinture de Venise et de Rome et façonné à leurs magnificences de couleurs, prenant soudain contact avec un milieu nouveau pour lui et qui devait bientôt le dominer entièrement au point qu’il devint, comme le dit M. 

1797. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

car l’un ou l’autre aurait suffi à mettre au pas une école (la speudo-symboliste) qui, pour un Maurice Denis et un Filiger, nous donna toute une bande de copistes infidèles ou maladroits ! […] Vallette est de l’école de Flaubert. […] C’est en buvant du vin dans le même verre qu’une jeune fille que j’aimais… ………………………………………………………… Sur la table il y avait nappe blanche, un vase rempli de beurre jaune, et elle tenait à la main un verre du vin qui plaît au cœur des femmes… ………………………………………………………… Elle n’avait pas pourtant lieu de me haïr… Je ne suis qu’un pauvre jeune fermier, fils de Matelinn et de Maria Kantek J’ai passé trois ans à l’école… mais maintenant je n’y retournerai plus…. […] La domination des Goncourt s’étendit plus loin que sur une école ; hormis peut-être Villiers de l’Isle-Adam, il n’est aucun écrivain qui ne l’ait subie pendant vingt ans, de 1869 à 1889 : leur instrument de règne fut le style.

1798. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Me voici donc revenu vraiment dans mon pays, au pays des lettres et des sciences, et dans leur acropole, sur la montagne sainte, au milieu de cette jeunesse des écoles dont j’ai fait partie, soit comme élève, soit comme maître, et à laquelle il me semble, malgré tant d’années écoulées, que j’appartiens encore, du moins par les idées et par le cœur. […] Même des comédies, ils les écrivent parfois, — voyez Molière, — non seulement avec leur plume et avec leur esprit, mais avec leur cœur et avec leurs larmes, avec leur passion encore saignante, — témoin l’École des Femmes et le Misanthrope — ou avec leur ferme raison et leur courage intrépide, héroïque, — le mot n’est pas trop fort, — témoin Tartuffe. […] Le héros d’Alarcon, le jeune Garcia, sort des écoles de Salamanque ; dans Corneille, le jeune Dorante arrive de l’Université de Poitiers, où il vient de faire son droit.

1799. (1903) Propos de théâtre. Première série

Le style de L’Étourdi, ou (car plût à Dieu que…) ou, du moins, la manière générale, un peu facile, un peu abandonnée, un peu nonchalante, sans aucune prétention au beau style oratoire ou poétique, était donc bien la manière qui convenait à un adaptateur de La Méchante mise à la raison, comme un style un peu précieux, un peu pointu, un peu pailleté et scintillant convient à un adaptateur de Beaucoup de bruit pour rien ou du Marchand de Venise, et comme un style féroce conviendrait à un traducteur de Macbeth ; car le sieur Shakspeare, comme il est arrivé à quelques maîtres, appartient à plusieurs écoles. […] Cette idée, que Francisque Sarcey avait trouvée dans ses cahiers de l’École normale, il l’avait si brillamment exposée et si souvent, avec tant de conviction et de persistance, et, du reste, de talent, qu’elle est devenue classique et se retrouve, à l’heure où nous sommes, dans tous les livres scolaires. […] Notez encore dans Les Joyeuses commères de Windsor le personnage de Pistolet, chargé par le poète de déclamer les tirades pompeuses des prédécesseurs de Shakspeare, pour les ridiculiser, et dont, si Molière avait connu Shakspeare, on reconnaîtrait le souvenir dans L’Impromptu de Versailles et L’École des femmes. […] Plus tard encore, dans La Critique de l’École des femmes, il revenait à ses chères précieuses, qui avaient mené grand bruit de pudeur blessée et de délicatesse effarouchée aux représentations de L’École des Femmes. […] Son ironie a le tour de son caractère, elle est franche et transparente, et n’a pas la perfidie de celle d’Élise dans La Critique de l’École des femmes.

1800. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Elle y donne l’exemple de l’abstinence et de l’énergie ; elle y élève des âmes saines dans des corps robustes, elle y tient école d’héroïsme. […] Que ces doctrines aient été l’énoncé d’un dogme, ou l’impression de spectacles mystiques parlant à des esprits ouverts aux symboles, il est certain que les Mystères furent en Grèce la grande école de l’immortalité de l’âme. […] C’est une mauvaise école que le sépulcre ; il enseigne l’immobilité, l’engourdissement, le sommeil. […] Il l’accepte comme une grande école de douleur et de sacrifice : au lieu de glaives, il n’a que des sarcasmes à enfoncer au cœur de Néron. — Démétrius lui répond : « Tu me menaces de la mort, la nature te rend ta menace. » Canius Julius, allant au supplice, se fait assister d’un philosophe comme d’un confesseur. — « Vous me demandez, dit-il à ses amis, si l’âme est immortelle. […] Ce sont encore les Divinités chasseresses du Primatice et de son école qui lancent la flèche, ajustent l’épieu, allongent leurs corps ondoyants au bord des fontaines, ou marchent nues dans la campagne, au milieu d’une troupe de nymphes qu’elles dépassent du front.

1801. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

La Grèce antique avait sa religion, ses habitudes, son usage de la vie, quand, des écoles d’Asie Mineure, comme d’autant de cachettes, sortirent ces colporteurs de toutes idéologies, les sophistes. […] Plus tard, au temps de son repentir, il dit qu’il fuyait l’école ; peut-être ne fut-il pas un élève bien régulier. […] L’école réaliste avait de ces ambitions quasi scientifiques : les romanciers se partageaient une époque, à la manière des savants qui ont une spécialité chacun dans l’univers des phénomènes. […] En 1828 et 29, le romantisme était une école jeune.

1802. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Ces ingénieux écrits n’eurent qu’un demi-succès, parce qu’ils ne rentraient dans aucune des écoles régnantes et qu’ils n’étaient pas de force à en fonder une ; avec du vague dans l’ensemble, ils renferment bien de précieux détails, de fines observations sur les âges, sur les passions, sur la conversation, sur l’ennui, sur le bonheur…, et ils tendent en général à faire valoir le sentiment, trop sacrifié par les idéologues.

1803. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

J’ai été vingt-quatre ans sans entrer chez elle… » Ces antipathies, ces antagonismes de goûts et d’écoles sont de tous les temps ; ils se sont reproduits périodiquement dans l’histoire littéraire, et nous avons été témoins, il y a trente-cinq ans, de quelque chose de pareil.

1804. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Nous les déposerons demain dans les solitudes de l’Arkansas. » C’est là, convenons-en, une manière bien française, — française de l’ancienne école, — de voir les choses et de les montrer.

1805. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

Il connut de bonne heure Bossuet et s’était lié avec lui sur les bancs des écoles : « Il eut le bonheur, dit M. de Chateaubriand, de rencontrer aux études un de ces hommes auprès desquels il suffit de s’asseoir pour devenir illustre. » Le biographe s’est laissé aller à être modeste pour l’humble héros : Bossuet, on le verra tout à l’heure, s’exprimera plus librement ; c’est lui qui revendiquerait pour lui-même le bonheur et l’honneur de s’être assis à côté de Rancé, de cet homme dont il ne parlait jamais sans être saisi d’une admiration sainte. 

1806. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Durant cette phase, qui est la seconde de la critique française, et qui se produit par madame de Staël, Benjamin Constant et leur école, le caractère de la critique, tout en gardant son but de théorie et son idée, devient déjà historique, elle s’enquiert et tient compte des circonstances dans lesquelles sont nées les œuvres.

1807. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Le voilà donc pendant tout l’hiver de 1661, le printemps et l’été de 1662, à Uzès ; tout en noir de la tête aux pieds ; lisant saint Thomas pour complaire au bon chanoine, et l’Arioste ou Euripide pour se consoler ; fort caressé de tous les maîtres d’école et de tous les curés des environs, à cause de son oncle, et consulté par tous les poëtes et les amoureux de province sur leurs vers, à cause de sa petite renommée parisienne et de son ode célèbre sur la Paix ; d’ailleurs sortant peu, s’ennuyant beaucoup dans une ville dont tous les habitants lui semblaient durs et intéressés comme des baillis ; se comparant à Ovide au bord du Pont-Euxin, et ne craignant rien tant que d’altérer et de corrompre dans le patois du Midi cet excellent et vrai français, cette pure fleur de froment dont on se nourrit devers la Ferté-Milon, Château-Thierry et Reims.

1808. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Mais il y revint bien autre qu’il n’y était d’abord : « Un savant homme, a-t-il dit quelque part, qui essuie la censure d’un ennemi redoutable, ne tire jamais si bien son épingle du jeu qu’il n’y laisse quelque chose. » Bayle laissa dans cette première école qu’il fit tout son feu de croyance, tout son aiguillon de prosélytisme ; à partir de ce moment, il ne lui en resta plus.

1809. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

« Nous avons connu, dit Carpenter, une jeune fille, qui, dans le temps qu’elle allait à l’école, se mettait souvent à parler une heure ou deux après s’être endormie.

1810. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

XXIV Mais, d’abord, pourquoi écoutons-nous chanter de si loin ce lyrique Hébreu, et pourquoi n’écoutons-nous Pindare que dans nos académies et dans nos écoles ?

1811. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Et de fait, il n’y a pas d’écoles plus opposées en littérature que le romantisme (dont la caractéristique est le lyrisme) et le naturalisme.

1812. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Les traits caractéristiques de sa philosophie, qui correspondent aux instincts les plus déterminés de son tempérament, apparaissent déjà épars dans la riche variété de son œuvre littéraire : elle est déjà, avant tout, et hors de toute doctrine positive, une terrible école d’irrespect et d’incroyance.

1813. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Ce cours de littérature sans plan et sans dessein, cette poétique sans dissertation, cette rhétorique sans règles d’école, seraient un livre unique.

1814. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Qu’il le veuille ou non, René Ghil appartient à l’histoire du mouvement symboliste et les anthologies le prou vent, qui n’ont gardé de l’oublier dans le dénombrement des poètes de l’École.

1815. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Non ; c’est Voltaire, c’est Rousseau, c’est Montesquieu, c’est toute une grande école de penseurs qui tient puissamment le siècle, le façonne et crée l’avenir.

1816. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

Parfois tout un parti, toute une école, toute une secte crie son admiration pour une œuvre ou un écrivain ; quand des gens se proclament calvinistes, byroniens, stendhaliens, tolstoïstes, que sais-je encore, ils avertissent qu’on doit chercher sur eux l’empreinte d’un maître ; et de fait, dans leur conduite et leur pensée, si l’on connaît bien ce maître, on retrouve aisément les traces de l’ascendant qu’ils ont subi.

1817. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Ce n’est qu’à l’école d’un Dieu qu’un Homme sage peut apprendre l’usage de sa raison ; c’est de Dieu seul qu’il peut recevoir le frein qui doit régler ses pensées & ses actions.

1818. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

On se rappelle certains tableaux de l’école hollandaise, devant ce salon sévère, presque austère, qui tient de la cabine de vaisseau et du parloir des maisons du Nord.

1819. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « André Chénier, homme politique. » pp. 144-169

Lui, amateur des sources antiques, toujours en quête des saines et « bonnes disciplines », qui voudrait produire dans son style la « tranquillité modeste et hardie » de ses pensées ; lui qui, dans les belles pages de prose où il ébauche des projets d’ouvrages sévères, aspire et atteint à la concision latine, à la « nerveuse et succulente brièveté » d’un Salluste honnête homme et vertueux, on conçoit la colère à la Despréaux, et plus qu’à la Despréaux, qui dut le saisir en voyant un tel débordement de déclamations soi-disant philosophiques, de facéties galantes et de gentillesses libertines, découlant de la plume d’un bel esprit formé à l’école de Danton.

1820. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Il prétend se connaître en artillerie, et, pour fortifier sa prétention, il lui suffit de se faire habiller par le tailleur de l’école polytechnique.

1821. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Cela sent la petite école genevoise : Mme Necker, Tracy, Jouffroy.

1822. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Si vous en doutez, voyez, entre autres, les publications de la librairie Périsse frères, destinées par leur rédaction, dit une parenthèse, aux écoles primaires.

1823. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Mentionner cette pièce et dire qu’elle a compté longtemps dans la balance du jury, c’est montrer au moins qu’on n’a fait exclusion d’aucune manière et qu’on ne s’est enfermé dans aucune école. » Dans ce mélange de compliments et de reproches, c’est surtout aux éloges que nous avons été sensible.

1824. (1913) La Fontaine « III. Éducation de son esprit. Sa philosophie  Sa morale. »

Sans doute La Fontaine a pu emprunter cette distinction, cette classification à un autre que Gassendi ; car elle est banale dans l’école ; mais le siècle est partagé entre Descartes et Gassendi et il est probable que, si La Fontaine connaît cette classification, c’est qu’il a fréquenté chez Gassendi.

1825. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Surtout je ne veux pas l’être en ce moment-ci, non, je ne le voudrais pas, parce qu’il ne faut jamais être avec la majorité ; mais je ne suis pas fâché, en passant, de vous indiquer, par un exemple curieux, une des différences capitales, une différence essentielle qu’il y a entre ces deux écoles, non seulement dans la manière de penser, mais aussi dans la manière de sentir.

1826. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Je remarquerai à cette occasion, qu’un professeur de l’école militaire, très versé, à ce qu’on assure, dans la langue latine, a prétendu récemment, et même entrepris de prouver, qu’il y avait un grand nombre de fautes dans quelques pages du père Jouvency.

1827. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

Maurice de Guérin s’en alla dans les collèges, — puis des collèges dans ce triste monde qui est l’école de toutes les luttes et de toutes les misères ; mais quand, à travers les brutales modifications qu’y subissent les plus fermes cœurs, il voulut se retrouver et se revoir et reprendre, pour ainsi parler, l’identité de son être, il regarda vers le Cayla et dans l’âme de sa sœur, — ce pur miroir toujours suspendu à la même place, comme la glace du fond d’un tabernacle !

1828. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

S’il fallait définir la réalité en général, dire à quelle marque on la reconnaît, nous ne pourrions le faire sans nous classer dans une école : les philosophes ne sont pas d’accord, et le problème a reçu autant de solutions que le réalisme et l’idéalisme comportent de nuances.

1829. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

En ce sens, on a raison de dire que les casernes ou les lycées, où se coudoient des gens qui étaient la veille, non pas seulement géographiquement, mais socialement éloignes, sont des écoles de démocratie.

1830. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

À cette école appartient le Prométhée délivré de Shelley.

1831. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Ce que nous appelons un critique aujourd’hui, c’est un ancien bon élève, qui a contracté sur les bancs du collège, puis souvent à l’Ecole normale, le goût des études ennuyeuses. […] Degas, au contraire, créant une œuvre, a créé une école. […] Les écoles primaires supérieures n’étaient pas inventées. […] On agira par l’école. […] Mais les écoles peuvent-elles être transformées en laboratoires d’expériences ?

1832. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Beaucoup d’esprit sur des incidents imités du théâtre italien, qui les avait imités du théâtre antique ; des amants dans la dépendance de valets de fantaisie ; un dialogue dont la gaieté vient d’un certain feu d’esprit, et non de ridicules vivement présentés, voilà la comédie qui a précédé l’École des femmes, voilà Molière avant l’avènement de Louis XIV, et quoiqu’il eût passé l’âge où Corneille avait fait le Cid et les Horaces. […] Le duc de la Feuillade avait cru se reconnaître dans la Critique de l’École des femmes ; il s’en était vengé en déchirant avec les boutons de son habit le noble visage de Molière, qui se baissait pour le saluer.

1833. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

En cette Babel d’industrie, c’était comme une promenade dans un songe, où un élève de l’École centrale aurait montré à Paris, inondé du rendez-vous des peuples et de la fraternisation de l’Univers, un raccourci en liège de tous les monuments de la terre…. […] Nous prenons l’omnibus pour Royat, un coin de Suisse, gâté et violé par une école de tapins qui jouent du tambour sous les châtaigniers, et par l’horreur d’un dimanche auvergnat.

1834. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Il me dit avoir été élevé dans une école de jésuites, dont on avait voulu le renvoyer, pour avoir écrit, tout jeunet, quelque chose sur l’amour, puis être venu à dix-neuf ans à Paris, où, pauvre petit garçon de lettres, très admirateur de Leconte de Lisle, il avait eu à subir ses brutalités. […] — Ça a dû se faire… ça ne s’est pas fait… mais tenez, vraiment c’est assez curieux… J’avais un ami, l’abbé Pioger, qui aussitôt que j’avais fait un livre, le refaisait au point de vue clérical… ainsi La Pluralité des mondes, refaite par lui à l’usage des écoles chrétiennes… et sans trop me citer… Mais, il était mon ami… Quand j’ai dû me marier, il m’a dit : « — Vous devriez vous marier à l’église ?

1835. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Cette école des poètes administratifs se composait d’une centaine d’hommes d’esprit et de talent parmi lesquels primaient au-dessus de tous les Fontanes, les Arnault, les Étienne. Cette école, très monarchique alors, ne devait pas tarder à devenir très libérale, révolutionnaire contre les Bourbons ; il faut en excepter M. de Fontanes, qui ne vit plus qu’un usurpateur dans son demi-dieu aussitôt que ce demi-dieu fut le vaincu de l’Europe.

1836. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

D’après Bain et son école, au contraire, l’image du mouvement buccal, ou même une ébauche de mouvement laryngo-buccal réel, accompagnerait toujours la parole intérieure ; bien plus, à prendre à la lettre les expressions de Bain, le phénomène de la parole intérieure serait essentiellement un mouvement interrompu ou la simple image de ce mouvement. […] Si, d’autre part, l’image tactile était absolument anéantie, la même quantité de conscience s’appliquant dans un temps donné aux voyelles et aux consonnes, les premières ne sauraient être plus profondément enracinées dans les mémoires que les secondes, et la linguistique trouverait aux unes et aux autres la même fixité dans l’évolution des langues ; or il est constant que, dans le cours des siècles, les voyelles subissent en général plus de changements que les consonnes ; ce phénomène nous invite à accorder à l’image tactile une intensité minimum toujours positive, toujours supérieure à zéro ; mais la lenteur de l’évolution des voyelles, et la réalité d’une évolution parallèle, bien que plus lente encore, des consonnes, prouvent que l’élément tactile de la parole intérieure est bien loin d’avoir l’importance qui lui est attribuée par l’école du toucher.

1837. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Fermons notre école épurée à l’invasion de la littérature des Velches, si nous ne voulons corrompre la nôtre, devenue presque universelle. […] Le style en est élégant, correct, attachant, et vrai : qui sait encore à quelle perfection fût parvenu ce poème, que nous ne plaçons qu’en un rang secondaire, si notre auteur, aussi fidèle à l’école d’Homère qu’à celle de Sophocle et d’Euripide, eût, en créant des fictions, et en détaillant les localités, mieux entrelacé les épisodes à l’action, et le merveilleux à l’histoire. […] Le tableau vivant du Lutrin s’assimile, pour la franchise de la touche et du coloris, à ceux de l’école flamande : même vigueur, même relief, même finesse, et même naïveté ; ses personnages plaisants ne sont pas de nobles portraits de Van Dyckm, mais de piquantes et originales figures de Gérard Doun, de Van Ostadeo et de Teniersp. […] Je ne crains pas pourtant que mes arguments puissent être allégués contre la supériorité de l’auteur portugais : ses qualités prévalent sur ses fautes ; elles ne sont imputables qu’à son temps, et qu’à l’esprit des vieilles écoles, qui n’admettaient d’autre merveilleux que le mythologique ; mais ses beautés originales sont dignes des meilleurs âges littéraires. […] Osons pourtant mettre en parallèle nos vers héroïques avec les vers hexamètres grecs et latins ; et, par une courte analyse de nos lois rythmiques et des lois métriques des anciens, surmontons l’effet des impressions données dans les écoles : tâchons de nous convaincre que nos grands vers de douze syllabes sont moins uniformes que les grands vers de six pieds composés dans les langues mortes, et, de plus, que nos terminaisons rimées sont moins monotones que les terminaisons numériquement égales.

1838. (1898) Essai sur Goethe

Je m’en irai dans tous les villages et dans toutes les écoles où le nom de Goethe est connu. […] Sans doute, les jeunes gens de l’école romantique professaient pour lui l’admiration la plus vive. […] Il a beaucoup changé, il s’est rattaché à des écoles opposées, il a professé des doctrines contradictoires : c’est peut être bien dans ce perpétuel mouvement — dans cet « éternel devenir », comme il aurait dit — que son génie a puisé le meilleur de sa force. […] Si quelqu’un m’avait prédit cela pendant que j’étais à l’école, je l’aurais traité de menteur. […] Un livre ne vit pas parce qu’on le commente encore, comme nous venons de commenter celui-là : est-ce qu’on ne commente pas, jusque dans les écoles, des foules de traités qui, cependant, sont bien morts ?

1839. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Son père, un gantier marchand de laine, fort aisé, ayant épousé une sorte d’héritière campagnarde, était devenu grand bailli, et premier alderman de sa petite ville ; mais quand Shakspeare atteignit l’âge de quatorze ans, il était en train de se ruiner, engageant le bien de sa femme, obligé de quitter sa charge municipale et de retirer son fils de l’école pour s’aider de lui dans son commerce. […] Je parlerai à lui faire perdre patience ; son lit lui semblera une école, sa table un confessionnal ; j’entremêlerai dans tout ce qu’il fera la requête de Cassio246. » Elle demande sa grâce : « Non, pas maintenant, chère Desdémona ; une autre fois. —  Mais sera-ce bientôt ? […] D’abord l’enfant — qui piaule et vomit dans les bras de sa nourrice. —  Puis l’écolier pleurard, avec sa gibecière — et sa face reluisante, matinale, se traînant comme un escargot, —  à contre-cœur, vers l’école.

1840. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Le Times, c’est la montagne en travail ; elle mugit, elle rugit, elle se démène, elle n’accouche guère, pendant que le journal français va droit son chemin et tient le monde attentif, grâce à l’art d’écrire, qui est aussi répandu à Paris que la musique à Milan, la statuaire à Carrare, les eaux des fontaines à Rome, la neige à Moscou, la fumée à Manchester, le fracas des marteaux à Saint-Étienne, la peinture au Louvre, le bruit aux écoles, la gaieté chez les jeunes, l’avarice au vieillard, la douce odeur des roses naissantes dans les jardins fleuris de l’Été ! […] Nous autres de la génération nouvelle, qui avons été élevés dans une estime médiocre pour les doctrines de l’école voltairienne, nous nous regardions tout étonnés de ces violences dans le sarcasme. […] Quelle postface, La Critique de l’École des femmes !

1841. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

mon cher ami, reposons toujours notre tête fatiguée sur ce chevet d’une bonne conscience ; si nous l’arrosons de quelques larmes, ces larmes du moins n’auront rien d’amer. » Un des mérites de Ducis est d’avoir devancé sur bien des points l’école qui a suivi, et, en même temps que des paroles antiques, d’avoir eu des accents précurseurs.

1842. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Toute l’école moderne émane plus ou moins directement de lui.

1843. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Napoléon disparu et ce qui résultait immédiatement de son action politique étant à peu près apaisé, son exemple a passé dans le domaine de l’imagination, de la poésie, et y a fait école et contre-coup.

1844. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Regrettant qu’on ait arrêté Louis XVI fugitif à Varennes, elle donne pour raison que, sans cette fâcheuse capture, la guerre civile devenant immanquable, la Nation allait forcément à cette grande école des vertus publiques.

1845. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

D’Alembert était prudent, circonspect, sobre et frugal de doctrine, faible et timide de caractère, sceptique en tout ce qui sortait de la géométrie ; ayant deux paroles, une pour le public, l’autre dans le privé, philosophe de l’école de Fontenelle ; et le xviiie  siècle avait l’audace au front, l’indiscrétion sur les lèvres, la foi dans l’incrédulité, le débordement des discours, et lâchait la vérité et l’erreur à pleines mains.

1846. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

Vacherot, ancien directeur des études à l’École normale, métaphysicien distingué, et qui n’est pas du tout un matérialiste, comme l’a prétendu M. 

1847. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

Dans une dernière visite à la montagne, j’avais rencontré au sommet un gentleman allemand, et quoique je n’eusse pas conscience des chaînons intermédiaires entre Ben Lomond et les écoles prussiennes, ces chaînons existaient certainement. — L’Allemand. — L’Allemagne. — La Prusse. — Ces intermédiaires admis, la connexion des deux extrêmes était manifeste. » (Sir W. 

1848. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

« J’avais compté les voiles du golfe de Nicomédie, se dirigeant vers les ports de Stamboul, et venant raser les écueils des îles des Princes pour y chercher quelque brise de terre favorable à la navigation, lorsque je rencontrai un enfant qui revenait de l’école du monastère, portant sous son bras son panier de provisions, et ses livres de l’autre.

1849. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

Hugo fait un idéal, idéal féroce, ou compatissant par insouciance, qui caresse ou qui mord sans réflexion, écume légère flottant sur la mer agitée des capitales, qui n’a ni famille, ni écoles, ni profession, ni respect, et dont toute la moralité consiste dans quelques chansons obscènes ou avinées.

1850. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Il prétendit fonder dans son château de Plessy-les-Tournelles une école d’élèves du sacerdoce, qui n’exista jamais qu’en projet.

1851. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

Je vous renvoie à la magnifique Leçon d’ouverture à l’École normale, de Sainte-Beuve ; elle est de 1858.

1852. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Notre royauté était à demi espagnole triste époque où, en expiation d’une mauvaise politique, l’emphase castillane et le faux bel esprit de l’école de Gongora ont gâté tous les écrits de la fin du seizième siècle et du commencement du dix-septième.

1853. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Rabelais fit deux écoles.

1854. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Si les compositeurs ont montré jusqu’ici dans l’usage de tels procédés plus de mesure et plus de réserve, si leur musique garde en définitive une physionomie fort différente de celle-ci, c’est qu’ils se soumettaient d’avance à des règles imposées par l’école, Wagner, plus hardi, a essayé de s’y soustraire.

1855. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

Les Jeunes gens apprendront à son école à secouer le joug du devoir, à répéter des blasphêmes, à triompher de leurs déréglemens : les Gens de Lettres, à peu respecter les modeles, à déguiser leurs larcins, à violer les regles, à oublier les bienséances, à se déchirer sans égard : les Nations à abandonner leurs principes, leurs loix, leur caractere, pour se repaître d'idées frivoles, de vûes chimériques, de goûts fantasques & passagers ; à préférer à leur intérêt, à leur gloire, à leur repos, l'attrait du plaisir, les honneurs du persiflage, & les charmes de la constance.

1856. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

Plus d’école ni de parti, plus une idée ni un drapeau.

1857. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

C’est par le développement graduel de cette indépendance des esprits qu’il faut expliquer, dans le domaine de l’art, la persistance de moins en moins longue des écoles et leur multiplication, le caractère de moins en moins national des arts à mesure que la civilisation à laquelle ils appartiennent se développe et s’agrandit.

1858. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Michelet, un bénédictin de l’Histoire, bourré de documents comme un des plus forts de l’École des Chartes.

1859. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

Il n’a pas fait comme beaucoup d’esprits moins délicats que lui, qui se sont laissé aller et corrompre aux Écoles nouvelles.

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