Quant au réel, nous y insistons, Shakespeare en déborde ; partout la chair vive ; Shakespeare a l’émotion, l’instinct, le cri vrai, l’accent juste, toute la multitude humaine avec sa rumeur. […] Partout où ces oiseaux nichent et se voient fréquemment, je l’ai remarqué, l’air est toujours pur.
Le commandement et l’obéissance, voilà partout le gouvernement. […] « Les relations nous disent que le nord de l’Asie, ce vaste continent qui va du 40e degré ou environ jusqu’au pôle, et des frontières de la Moscovie jusqu’à la mer Orientale, est dans un climat très-froid ; que ce terrain immense est divisé de l’ouest à l’est par une chaîne de montagnes qui laissent au nord la Sibérie et au midi la grande Tartarie ; que le climat de la Sibérie est si froid, qu’à la réserve de quelques endroits, elle ne peut être cultivée ; et que, quoique les Russes aient des établissements tout le long de l’Irtis, ils n’y cultivent rien ; qu’il ne vient dans ce pays que quelques petits sapins et arbrisseaux ; que les naturels du pays sont divisés en de misérables peuplades, qui sont comme celles du Canada ; que la raison de cette froidure vient, d’un côté, de la hauteur du terrain, et de l’autre, de ce qu’à mesure que l’on va du midi au nord les montagnes s’aplanissent ; de sorte que le vent du nord souffle partout sans trouver d’obstacles ; que ce vent qui rend la Nouvelle-Zemble inhabitable, soufflant dans la Sibérie, la rend inculte ; qu’en Europe, au contraire, les montagnes de Norvége et de Laponie sont des boulevards admirables qui couvrent de ce vent les pays du nord ; que cela fait qu’à Stockholm, qui est à 59e degrés de latitude ou environ, le terrain produit des fruits, des grains, des plantes ; et qu’autour d’Abo qui est au 61e degré, de même que vers les 63e et les 64e, il y a des mines d’argent, et que le terrain est assez fertile.
C’est partout, sous des formes diverses, une recherche du rare, du raffiné, du brutal ou du poignant. […] Voici un paysage de MM. de Goncourt : La lune pleine, rayonnante, victorieuse, s’était tout à fait levée dans le ciel irradié d’une lumière de nacre et de neige, inondé d’une sérénité argentée, irisé, plein de nuages d’écume qui faisaient comme une mer profonde et claire d’eau de perles ; et sur cette splendeur laiteuse, suspendue partout, les mille aiguilles des arbres dépouillés mettaient comme des arborisations d’agate sur un fond d’opale… Anatole prit à gauche… Il était dans une petite clairière.
Pour lui, l’exil n’est qu’une épreuve ordinaire, parce que la patrie est partout où est Dieu, partout où l’on peut emporter le dépôt de la doctrine.
Pourra-t-on en conclure que, parce qu’il y a partout du sensitif et du mouvement centripète, tout est sensitif et tout mouvement vital est centripète ? […] Le subjectif y existe partout, mais il y est toujours incorporé dans l’objectif et devient objet de science parce côté « représentable ».
« Il faut se ressouvenir, écrit-il, que partout on honore l’habit et non l’homme. […] Fontanes, qu’il avait perdu de vue depuis 12 ans, jeté en Angleterre par le coup d’état de Fructidor (4 septembre 1797), fit miroiter devant ses yeux le brillant avenir réservé aux défenseurs du catholicisme, alors renaissant : il s’empressa de planter là la philosophie et de renier Jean Jacques, que cependant il admirait ; et avant que l’encre de l’Essai se fût desséchée, et avec la même plume qui annotait ses passages sceptiques, il écrivit le Génie du Christianisme ; et pour donner des gages au parti qui l’enrôlait, il imprima dans le Mercure (1er nivôse an IX) : « Ma folie à moi est de voir Jésus-Christ partout. » Malheureusement il avait eu l’imprudence d’envoyer son Essai à ses amis de Paris ; ils s’en souvinrent et élevèrent des doutes sur la sincérité de sa conversion.
L’homme peut voir là, plus que partout ailleurs, l’union de la matière et de l’esprit ; mais définir dans la physionomie ce qui est de la matière et ce qui est de l’esprit, la nature nous en défie ; c’est la limite où les deux natures se confondent : on adore et on s’anéantit. […] L’homme rejette sa veste ; la jeune femme ne garde que sa chemise de toile épaisse et forte comme le cuir ; ils prennent la pioche dans leurs mains hâlées, et on entend résonner partout sur les collines, jusqu’au milieu du jour, les coups de la pioche de fer luisant, sur les cailloux qui l’ébrèchent.
Octave Mirbeau écrivait un peu partout. […] Les nouvelles entreprises dramatiques de cette saison les ont fait sortir de partout, d’en haut et d’en bas.
Si deux régions ont présenté pendant longtemps des circonstances également favorables à la vie, partout où leurs habitants viendront à se rencontrer, la bataille sera rude et longue, et quelques formes originaires de chacune de ces deux patries rivales pourront se partager la victoire. […] D’où il suit qu’après de longs intervalles de temps les habitants du monde entier semblent avoir changé partout simultanément.
Partout où l’on rencontre plusieurs espèces étroitement alliées, mais cependant distinctes, beaucoup de formes douteuses et de variétés de même espèce se montrent pareillement. […] Il est certain que tous les germes primitifs qui se trouvèrent soumis à un ensemble identique ou analogue de conditions de vie, durent varier parallèlement sous l’influence, partout la même, de la loi organique.
Avec le libre arbitre, l’inintelligibilité est partout. […] Confondant toujours et partout la condition avec la cause des phénomènes, elle explique tout être, inorganique ou organique, par la composition des molécules et par la résultante des forces.
Au demeurant, il était ami des exercices, adroit aux armes, savant aux jeux, accort aux assemblées, et partout ingénieux, admiré pour son esprit, et redouté pour son courage.
Ainsi marchait, il y a plus de trois mille ans, le berger que nous peignit Moïse ; tel était le régime des troupeaux du désert… Tel je l’ai trouvé dans les Alpes, et le retrouve dans les Pyrénées ; tel je le retrouverai partout.
Montluc, qui ne faisait pas semblant d’entendre, écouta la réponse du marquis : « Celui-là fera toujours bien partout où il se trouvera. » Ces petites pointes d’honneur servent beaucoup à la guerre, remarque-t-il ; et c’est pourquoi il ne se fait faute de mettre telles paroles par écrit, bien qu’elles soient à sa louange : « Capitaines, et vous seigneurs, qui menez les hommes à la mort, car la guerre n’est autre chose, quand vous verrez faire quelque brave acte à un des vôtres, louez-le en public, contez-le aux autres qui ne s’y sont pas trouvés.
Je rame, en vérité, pour amuser Mme la duchesse de Bourgogne… Comme on sent partout dans Mme de Maintenon à Saint-Cyr une âme qui en a assez du monde, qui dit aux jeunes âmes riantes : « Si vous connaissiez le monde, vous le haïriez » ; qui a connu la pauvreté et le manquement de tout, qui a été obligée de faire bonne mine et de sourire contre son cœur, d’amuser les autres, puissants et grands, et qui, sensée, délicate, raisonnable, est à bout de toute cette longue et amère comédie, — ne désirant plus, le masque tombé, que le repos, la réalité, la vérité, et une tranquilité égale et fructueuse dans l’ordre de Dieu !
M. de Laval, depuis ambassadeur à Rome, à Vienne, à Londres, se montra partout au niveau, sinon au-dessus de ces hautes fonctions.
C’est de la force, et la force, partout où elle se rencontre, paraît à son avantage au milieu de la faiblesse universelle qui nous environne. » Ses passions, à lui, se réduisaient pourtant à une seule, et il nous la déclare : « On veut absolument faire de moi un homme de parti, et je ne le suis point (il écrivait cela en mars 1837, après son premier grand succès).
Je ne suis point, et tant s’en faut, un adhérent ; je ne suis pas ou je voudrais être le moins possible un adversaire : je ne suis que cette chose qu’il méprise tant et qu’il traite si à la légère, un littérateur, de ceux qui se sentent attirés vers l’esprit et le talent partout où ils les rencontrent, fût-ce dans le plus grand mélange.
Elle reste bien la même, la spirituelle et l’éblouissante railleuse, celle qui porte partout la vie, celle qui a en elle la joie et le charme, celle que de tout temps nous connaissons, mais plus abandonnée, plus vive de parole et de plume, plus à bride abattue, plus drue et gaillarde, plus sœur de Molière, plus elle-même, pour tout dire, que jamais.
remerciez ces messieurs de leur bonté grande, et allez publier partout les effets de leur clémence.
Ce fils de Foucault brouillon, fou, fripon, qui se fit chasser de partout, ne laissa pas de vivre jusqu’à quatre-vingt-seize ans, l’âge du plus sage des Nestors.
Partout l’empreinte d’un goût délicat et d’une main blanche… Une atmosphère doucement imprégnée des parfums favoris… Quelque chose à la fois de voluptueux et de sacré… Je ne sais quel demi-jour de pudeur voilant l’éclat d’un luxe profane… » Il continuerait encore longtemps sur ce ton lorsque Clotilde rentre.
C’est par ces faits de l’ordre commun et de l’habitude de la vie relevés à deux ou trois siècles de distance, qu’on peut bien mesurer de combien la civilisation a marché et à quel point le climat social s’est partout adouci.
Singulier mélange, en effet, que cet abbé de Pradt, instruit de tant de choses et qui croyait s’entendre à toutes ; homme d’Église qui l’était si peu, qui savait à fond la théologie, et qui avait à apprendre son catéchisme ; publiciste fécond, fertile en idées, en vues politiques d’avenir, ayant par moments des airs de prophète ; écrivain né des circonstances, romantique et pittoresque s’il en fut ; le roi des brochuriers, toujours le nez au vent, à l’affût de l’à-propos dans les deux mondes, le premier à fulminer contre tout congrès de la vieille Europe ou à préconiser les jeunes républiques à la Bolivar ; alliant bien des feux follets à de vraies lumières ; d’un talent qui n’allait jamais jusqu’au livre, mais qui avait partout des pages ; habile à rendre le jeu des scènes dans les tragi-comédies historiques où il avait assisté, à reproduire l’accent et la physionomie des acteurs, les entretiens rapides, originaux, à saisir au vol les paroles animées sans les amortir, à en trouver lui-même, à créer des alliances de mots qui couraient désormais le monde et qui ne se perdaient plus ; et avec cela oublieux, inconséquent, disparate, et semblant par moments sans mémoire ; sans tact certainement et sans goût ; orateur de salon, jaseur infatigable, abusant de sa verve jusqu’à l’ennui ; s’emparant des gens et ne les lâchant plus, les endoctrinant sur ce qu’ils savaient le mieux ; homme à entreprendre Ouvrard sur les finances, Jomini sur la stratégie, tenant tout un soir, chez Mme de Staël, le duc de Wellington sur la tactique militaire et la lui enseignant ; dérogeant à tout instant à sa dignité, à son caractère ecclésiastique, avec lequel la plupart de ses défauts ou, si l’on aime mieux, de ses qualités se trouvaient dans un désaccord criant ; un vrai Mirabeau-Scapin, pour parler comme lui, un archevêque Turpin et Turlupin.
. — La vanité humaine, moyennant subterfuge, se retrouve partout.
Les comédiens lui en avaient donné un faux air, il l’a rectifié, et il est de mise partout, jusqu’au chevet du lit du roi, où il a l’honneur de lire quelquefois : ce qu’il fait mieux qu’un autre.
Les négociateurs trouvèrent partout méfiance et sourde oreille : on ne traite pas avec un trône qui s’écroule.
Partout, enfin, chez lui, c’est une réminiscence vive, entre-croisée, puissante ; c’est, si je l’ose dire, un riche regain en pleine terre antique.
On lit partout l’anecdote de son origine, l’ordre de Madame, ce duel poétique et galant de Racine et de Corneille, la défaite de ce dernier.
A vrai dire, le lyrisme est partout dans ces fables : l’individualité du poète s’épanche avec une grâce charmante, une individualité qui n’a rien de romantique, de fougueux, de tapageur, qui est toute en finesse ironique, en sensibilité discrète.
Le lyrisme qui nous prend, est celui où transparaît sans cesse l’universel : il trouve au fond des tristesses et des désirs de l’individu, il aperçoit à travers les formes multiples de la nature, il pose et poursuit partout les problèmes de l’être et de la destinée.
On objectera qu’il en est de même en tous pays, et que la fabrication de la gloire est partout aussi singulièrement outillée.
Dominique, qui était homme d’esprit et de savoir, connaissant le génie de la nation française, qui aime l’esprit partout où elle le trouve, s’avisa de faire usage des pointes et des saillies convenables à l’Arlequin.
Les ouvrages dont la profondeur ou la subtilité exigent que nous apportions partout et de près nos lumières sont les plus clairs, dès que nous les avons le plus éclairés.
Ici, comme partout, il faut qu’il y ait une immense déperdition de force.
Leur fanatisme étroit, leurs haines religieuses révoltaient ce large sentiment de justice et de gouvernement civil, que le Romain le plus médiocre portait partout avec lui.
Non seulement le burlesque est renvoyé à la province, mais on essaie de mettre partout noblesse et solennité ; on ne pardonne pas le sac de Scapin à l’auteur du Misanthrope ; et si Boileau s’amuse, comme Scarron, à écrire une parodie d’épopée, il compose un poème héroï-comique, où, par un procédé qui est juste l’inverse de celui de son devancier, il pare et drape d’un style pompeux une mesquine querelle de chanoines.
Il voit, lui, darwiniste allemand, darwiniste d’un pays victorieux et d’une période glorieusement expansive, la lutte se livrer « partout autour de la prépondérance, de la croissance, du développement de la puissance, conformément à la volonté de puissance qui est précisément la volonté de vie ».
Si la réalité offrait les mélodies que ces messieurs trouvent partout, on vivrait dans une langueur extatique, et l’on mourrait d’assoupissement.
Comment lord Byron eût-il accueilli, je vous prie, une avance du poète Keats, de ce jeune aigle blessé qui tomba sitôt, et qu’il traite partout si cavalièrement, du haut de son dédain ou de sa pitié ?
La continuité et la réciprocité d’action existent partout dans la nature : c’est la grande loi et le grand mystère ; une fois ce point admis, une fois ce lien universel reconnu (ce qui est le fond même du déterminisme), les individus ne sont plus que des concentrations relatives de la sensibilité universelle.
Il affecta seulement de dire partout qu’il étoit supérieur aux brocards d’un jeune poëte difficile en matière de goût ; qu’il ne lui feroit pas l’honneur de lui marquer de la sensibilité ; que ce seroit s’avilir de prendre la peine de le confondre.
Broca, les hommes de génie sont rares partout ; il n’est pas probable qu’il en soit mort cinq en cinq ans, rien qu’à l’université de Gœttingue. » La possession d’une chaire universitaire ne prouve pas nécessairement le génie.
Ils étendent partout l’empire des sciences.
C’est ainsi que nos paladins et nos princesses cheminèrent triomphalement à travers toute l’Europe, partout accueillis et fêtés par l’imitation enthousiaste ; car dans le domaine de la poésie comme dans les tournois et les cours d’amour, nos Français furent vainqueurs et nos Françaises souveraines.
De quelque côté qu’on se tourne dans les beaux-arts, on voit partout la médiocrité dictant les lois, et le génie s’abaissant à lui obéir.
Les sujets anciens et les sujets modernes sont indifférents ; car la poésie est partout, il ne s’agit que de la faire sortir : sous ce rapport, aucune mine n’est épuisée.
D’abord, serait-il facile de prouver que, partout où telle forme sociale est donnée, l’égalitarisme apparaît, et surtout que leurs variations sont concomitantes ?
Exilé de Florence, ne trouvant des deux côtés de l’Apennin que les lambeaux de la patrie rêvée, voyant Rome déchue, le pape à Avignon, Henri VII tombé devant Sienne, Anjou à Naples, la tyrannie partout, Dante réalise ses mots de naguère : « Nos autem, cui mundus est patria, velut piscibus æquor » (De vulg. eloq.
Il prouvait qu’il y avait trois époques historiques, « ni plus, ni moins », celle de l’infini, celle du fini, et celle de leur rapport ; puis monté sur un char attelé de quatre systèmes, et traversant l’empyrée philosophique, partout, en Orient, en Grèce, au moyen âge, aux temps modernes, il distribuait en quatre compartiments les doctrines qu’il connaissait et les doctrines qu’il ne connaissait pas39.
Faites agir ou penser les grands hommes ; vous verrez naître vos idées en foule ; vous les verrez s’arranger, se combiner, se réfléchir les unes sur les autres ; vous verrez les principes marcher devant les actions, les actions éclairer les principes, les idées se fondre avec les faits, les réflexions générales sortir ou des succès, ou des obstacles, ou des moyens ; vous verrez l’histoire, la politique, la morale, les arts et les sciences, tout ce système de connaissances liées dans votre tête, féconder à chaque pas votre imagination, et joindre partout, aux idées principales, une foule d’idées accessoires.
Car toutes les promesses, partout, dans toute l’Écriture, enferment un traité ; c’est-à-dire que Dieu s’engage à t’accorder cette grâce à cette condition seulement que tu t’efforceras toi-même de garder ses lois. » Quel mot ! […] Tout l’homme extérieur et naturel est aboli ; seul l’homme intérieur et spirituel subsiste ; de toute l’âme il ne reste que l’idée de Dieu et la conscience, la conscience alarmée et malade, mais stricte sur chaque devoir, attentive aux moindres manquements, rebelle aux ménagements de la morale mondaine, inépuisable en patience, en courage, en sacrifices, installant la chasteté au foyer conjugal, la véracité devant les tribunaux, la probité au comptoir, le travail à l’atelier, partout la volonté fixe de tout supporter et de tout faire plutôt que de manquer à la plus petite prescription de la justice morale et de la loi biblique. […] Un pamphlet du temps demande la liberté de conscience, et tire ses arguments : « 1º De la parabole du blé et de l’ivraie qui poussent ensemble jusqu’à la moisson ; 2º de cette prescription des apôtres : Que chaque homme soit persuadé dans son propre entendement ; 3º de ce texte : Partout où manque la foi est le péché ; 4º de cette règle divine de notre Sauveur : Faites à autrui ce que vous voudriez qu’on vous fît à vous-mêmes408. » Plus tard, quand la Chambre en fureur veut juger James Naylor, le procès s’enfonce dans une interminable discussion juridique et théologique, les uns prétendant que le crime commis est une idolâtrie, d’autres qu’il est une séduction, chacun vidant devant l’assemblée son arsenal de commentaires et de textes409. […] S’il l’emploie ici, c’est qu’il l’emploie partout ; et s’il l’emploie partout, c’est par nécessité, non par choix.
Ainsi l’imagination poétique, ce don de Dieu, ne trouve jamais dans son chemin de landes stériles : partout où elle se porte et se fixe, le monde lui livre ses mystères ; l’âme la plus muette, sa pensée. […] Toujours, et partout où est venu le chêne, le vulgaire expliquait, chacun selon son besoin et son attrait, pourquoi il était là ; seul le poète religieux demande : « Comment est-il là ? […] J’entends dire partout de Victor Hugo : « C’est un grand poète qui écrit comme un barbare. » Qu’est-ce que cela veut dire ? […] C’est, depuis une semaine, ce que j’entends dire de lui partout, et qu’on peut me dire à moi en face, sans me chagriner, parce qu’on sait l’amitié qui me lie à Jules Janin, et combien je dois avoir à cœur qu’il ne démente pas les éloges que j’ai faits de son style, si entraînant, si populaire, si français ? […] On est partout où l’on est vu ; on assiste à toutes les têtes, on est encore plus connu de figure que par ses écrits.
Elle était, à l’époque où débuta Mallarmé, installée assez solidement au pied et au flanc du Parnasse : Gautier, dans les Emaux et Camées, Banville partout, lui avaient dessiné un visage qui plaisait. […] Celui qui use en artiste de la mystification en met un peu partout, ne la concentre nulle part. […] L’œuvre poétique décisive, le « grand genre » vers lequel conflue de partout le lyrisme romantique, on les reconnaît facilement dans ce poème symbolique sur le développement de la nature et de l’humanité qui fut l’ambition de tous. […] La durée sociale n’est pas partout et en tout temps identique à elle-même, elle est en fonction d’états religieux, intellectuels, d’inventions comme l’écriture, l’imprimerie, les chronographies. […] C’est « la voix d’un ténor allant retrouver au balcon, aux loges, au plafond et parmi le lustre, l’or partout prodigué pour lequel est faite la voix des ténors136 ».
Si elle s’y fit remarquer dans sa première attitude par quelque chose de sentimental et d’extrêmement animé, à quoi se prenaient certaines aristocraties envieuses, c’est qu’elle était destinée à porter du mouvement et de l’imprévu partout où elle se serait trouvée. […] De ces terrasses de Coppet, au bord du lac de Genève, sa plus fixe méditation était de comparer l’éclatant soleil et la paix de la nature avec les horreurs partout déchaînées de la main des hommes. […] Le jeune auteur, au milieu de la plus parfaite politesse et d’hommages fréquents à l’imagination de celle qu’il combat, y prend position contre le système et les principes professés par elle : « Mme de Staël donne à la philosophie ce que j’attribue à la religion… Vous n’ignorez pas que ma folie à moi est de voir Jésus-Christ partout, comme Mme de Staël la perfectibilité… Je suis fâché que Mme de Staël ne nous ait pas développé religieusement le système des passions ; la perfectibilité n’était pas, selon moi, l’instrument dont il fallait se servir pour mesurer des faiblesses. » Et ailleurs : « Quelquefois Mme de Staël paraît chrétienne ; l’instant d’après, la philosophie reprend le dessus. […] Ici ne s’interpose aucun nuage léger de Germanie ; on rentre avec Eudore dans l’antique jeunesse ; partout la netteté virile du dessin, la splendeur première et naturelle du pinceau.
Chez les auteurs, l’hérésie du « naturalisme » a déjà porté tous ses fruits : le Théâtre Libre est partout ; il a ramené l’attention sur une certaine vraisemblance extérieure qui porta quelques-uns à un souci plus grand de la vérité intérieure. […] On sent partout le besoin de communion ; on adresse partout une sorte d’appel au public ; on s’efforce partout de sortir de soi, de peindre autrui et de communiquer avec autrui.
Gamelin flairait partout des conspirateurs et des traîtres. […] Les coutumes locales n’ont point partout, à beaucoup près, le même pittoresque. […] Il y a partout, si l’on veut, une droite et une gauche, mais nul n’est tenu de siéger du même côté dans des assemblées différentes. […] La signature est partout. […] C’est signé partout dans le tissu même.
L’érudition n’est pas toujours et partout à sa place. […] Mais nous soutenons, sur la foi de tous les chefs-d’œuvre, que la peinture des caractères est partout et toujours humaine, tandis que la peinture des conditions ne l’est et ne peut l’être que dans des circonstances rigoureusement définies. […] L’ivresse partout ailleurs, n’est à vrai dire qu’un vice ou un malheur privé, mais, dans le monde que nous peint l’Assommoir, on peut dire qu’elle devient un malheur public et un danger social. […] En littérature, comme partout, les procédés ne rendent ce qu’ils contiennent d’effets latents qu’à la condition de converger tous ensemble dans un sujet approprié. […] On en est quitte ordinairement pour dire que la même inspiration n’a pas deux fois visité l’écrivain ; en toute occurrence, c’est assez cavalièrement décliner le plus difficile de la tâche ; ici, certainement, ce n’est pas assez dire, — ici, quand il advient par hasard que la valeur de l’exécution soit partout à peu près égale.
Ce n’est que par les Fleuriot-Cambremer que Flaubert est Normand, bourgeois bourgeoisant de ce pays où il a constamment vécu, dont il s’est imprégné de partout, tant par la curiosité artistique qui l’inclinait vers lui que par les colères qui le levaient contre lui. […] Je le saisis bien partout où il se trouve et comme je le porte en moi ainsi que tout le monde. […] Le silence était partout ; quelque chose de doux semblait sortir des arbres ; elle sentait son cœur, dont les battements recommençaient, et le sang circuler dans sa chair comme un fleuve de-lait. […] La déesse lunaire « est l’âme de Carthage, et bien qu’elle soit partout répandue, c’est ici qu’elle demeure, sous le voile sacré ». […] On y retrouve l’esprit de l’Apologie de Raimond de Sebonde, l’attention aiguë et perverse à dépister partout la vanité humaine, à montrer l’homme en état de faiblesse et de péché.
Le Catholicisme surtout, plus littéral héritier des rites chrétiens, se garde de désormais se laisser entamer par l’esprit de nouveauté que le Protestantisme a choisi, croit-on, pour la loi de son développement, — le « libre examen », orientation de boussole qui trouve partout le nord ! […] Le style du xviie siècle, presque partout ailleurs lent et majestueux, fixe comme son objet, s’agite chez La Bruyère, s’amenuise, se rajeunit. […] Cette audace qui lui permet de risquer partout son don de phraser l’a conduit au bord de toutes les intuitions. […] Il a vu, dans le masque uniforme que la science jette sur la nature partout où elle est en relation directe avec l’homme, l’humanité s’en aller des choses, les choses reprendre, dans un silence menaçant leur vie personnelle, étrangère à l’humanité ainsi vaincue par sa propre victoire et impuissante à reconquérir ses ruines qui retournent à la nature. […] On prétend, non sans apparence, qu’elles n’ont jamais été si douces : la chose dite littéraire est devenue sur le marché un article qui se vend et s’achète tout comme un autre article ; les éditeurs, les directeurs (journaux et théâtres) sont extraordinairement accueillants ; la ligne est presque partout bien payée… Enfin, à moins de folie ou de miracle, un homme de lettres, en ce temps, ne saurait mourir de faim.
Libres de tout respect et pourtant très habiles, nous nous amusons, dans la vie sans loi, comme les petits éléphants sauvages. » Et de l’esprit partout semé ! […] Et, d’un autre côté, partout où l’auteur nous montre, dans Magda, la femme émancipée, c’est, en réalité, une assez fâcheuse cabotine qu’il nous fait voir. […] Il m’intéresse parce qu’il est partout présent, qu’il sait tout, voit tout, prévoit tout, et qu’il est malin comme un singe tout en restant triste comme un corbeau. […] Léon Hennique de l’avoir discerné et choisi, et de n’y avoir pas été partout inférieur. […] Pierre, gêné dans son propre foyer, rencontrant partout l’oncle Chambray entre sa femme et lui, entre lui et ses enfants, aura une maîtresse, c’est tout indiqué.
Il prend l’offensive partout où il en trouve le joint. […] Audacieux, fier, intrépide, je portais partout une assurance d’autant plus ferme qu’elle était simple et résidait dans mon âme plus que dans mon maintien. […] 3º Enfin, dans les deux premières parties de la Julie, plus que partout ailleurs, c’est l’affreux épanouissement de l’abominable style des « hommes sensibles ». […] Seulement, l’allaitement maternel, l’eau froide, l’air et l’exercice, c’était déjà prescrit par Tronchin ; et, pour le reste, c’était déjà un peu partout, et c’était notamment, et plus qu’en germe, dans Rabelais, dans Montaigne et dans Locke. […] Partout ailleurs que dans le Contrat, Jean-Jacques n’est pas intolérant.
Mais, si les juifs ne font pas tout, du moins il est certain qu’ils sont partout. […] Drumont de voir des juifs partout et je suis tombé, pour le moins une fois, dans le même travers. […] Mais il y a des moments où je ne peux pas voir une femme bien mise sans avoir envie de mettre le feu partout. […] Mais on n’est pas bien habile à parler de paix, lorsqu’on croit comme lui que la guerre est partout allumée. […] Mondain, il demeurait un grand sage, et l’on peut dire que, partout où il se trouva, il fut exemplaire.
Si nous avons aussi longtemps tardé à produire notre œuvre, c’est qu’il nous a fallu parcourir une quantité très considérable d’articles et d’études disséminés un peu partout. […] La foule entre de plain-pied dans un intérieur fermé jusque-là, et qui ne s’ouvrait qu’à la parenté ou qu’à l’amitié ; elle se promène partout, avide et curieuse, surtout si la mort a joui de quelque célébrité, profanant les recoins secrets, bourdonnant autour de l’autel des lares domestiques. […] Symeta, Dolorida, le Cor, la Frégate la Sérieuse, montrent partout la proportion exquise de la forme avec l’idée ; ce sont de précieux flacons qui contiennent dans leur cristal taillé avec un art de lapidaire des essences concentrées et dont le parfum ne s’évapore pas. […] Les Infants de Lara, Glenarvon, le Cœur et la Dot, les Mères repenties, les Sceptiques, les Mémoires de Don Juan, témoignent d’une pensée élevée, forte et poétique, que trahit parfois une exécution rebelle, mais la volonté du beau et du bien est partout. […] Le premier qui écrivit cloche fit donc une action énorme : il s’exposait à ne plus être salué par ses meilleurs amis et risquait d’être exclu de partout.
Souffrance partout. […] Mais s’il a été, comme on peut constater qu’il arrive souvent et peut-être toujours, et un désir de s’unir à un être pour se perpétuer et une recherche de la beauté, il peut mener, la perpétuité assurée, à ne rechercher que la beauté et à n’aimer qu’elle et à la rechercher partout où elle est. […] Il se montre plus exigeant que partout ailleurs, parce qu’il a affaire à un poème épique sur la scène, à un poème épique placé sous ses yeux et le touchant de plein contact, et à un poème épique représenté par des hommes vivants, ce qui le rapproche encore et ce qui fait que le poème est comme mêlé au public et le public au poème. […] — Il est probable que tu m’as surpris travaillant ainsi ; car tu es partout dans la ville et tu guettes en tout lieu comme un sycophante, du reste inoffensif et bienveillant ; et je suis donc forcé de te donner raison sur ce point ; mais l’artiste, quand il n’est pas en mauvais état de finance, travaille généralement pour les honneurs et pour la gloire. […] Si c’est le propre de l’injustice d’engendrer des haines et des dissensions partout où elle se trouve, elle produira sans doute le même effet parmi tous les hommes quels qu’ils soient et les mettra dans l’impuissance de rien entreprendre en commun. » La force de cohésion des sociétés, la force d’agrégation des agrégats, dans leur essence, on voit que c’est la justice.
Mais, à vrai dire, on la découvre infuse partout dans son œuvre. […] C’est que sa désinvolture flambante promène partout son panache et sa cravache armoriée. […] Lintilhac l’a écrite : « Avec Gil Blas…, nous entrerons partout et serons de plain-pied avec tous. […] Et à cause de cela même, il y était « plus conscient de cette force divine que partout ailleurs ». […] — Du marivaudage en tout… dans les mœurs, dans les lettres, dans l’art… un art d’éventails et de boîtes à mouches ; du piquant, du fugitif, des sourires d’art, et partout le caprice.
Et à propos de cirque, il nous cite un original, un Américain, qui, aussitôt arrivé dans un pays qu’il ne connaissait pas, allait au cirque, payait un dîner à la troupe, s’assurant, au prix de ce dîner, un cornac, qui l’introduisait partout, et lui faisait voir tout ce qu’il y avait de curieux, là où il faisait séjour. […] Partout l’abandon de la ruine, et comme spécimen de la vie vivante dans toute cette pierre morte, quelques vieillards desséchés, quelques jaunes enfants, des chats maigres : une pauvre et rare création d’êtres et d’animaux bancroches. […] Partout, des parapets de la haute solitude, les successifs développements d’horizons sans fin, dans la contemplation mélancolique desquels, il semble que le temps n’est plus une durée, limitée par des heures.
Le peuple, c’est pour longtemps encore surtout la bourgeoisie ; elle triomphe, elle s’affirme partout, jusque dans sa critique négative. […] L’unité s’impose partout, d’un commun consentement, par une même tendance des esprits, et se légitime par la raison universelle. […] L’œuvre de Diderot caractérise mieux que toute autre l’anarchie de cette époque ; l’Encyclopédie ne suffisant pas à son activité, Diderot fait du théâtre, du roman, de la critique, et partout il abonde et surabonde en idées géniales, sans jamais trouver la forme adéquate.
M. de Maistre écrivait à l’auteur de l’Essai, sans le connaître personnellement, une lettre honorable, dans laquelle la vigueur de ce hautain et ironique génie éclate comme partout. […] L’heureux séjour d’Orphée en Samothrace, son chaste hymen avec Eurydice, ses entretiens avec la Sibylle mourante, son intervention au milieu des farouches combats, son refus de l’amour d’Érigone, ses bienfaits partout présents, sa personne toujours lointaine ou passagère, suffiraient à justifier les naïves paroles dans lesquelles le poëte se rend témoignage à lui-même : « Qu’il me soit permis d’affirmer que l’inspiration à laquelle j’obéis est plus près que celle de Virgile des inspirations primitives… Oui, j’ai plus que Virgile, incomparablement plus, le sentiment de ces choses que j’oserai appeler divines. » — « N’y a-t-il pas une voix dans les choses ?
Dès que cette Princesse, ainsi annoncée à l’avance, parut, elle fut l’objet de toutes les conversations et correspondances ; Bussy et Mme de Sévigné s’en écrivaient ; on était partout sur le qui vive à son propos ; on s’abordait dans la grande allée des Tuileries en s’en demandant des nouvelles. […] Pour nous, que ces invraisemblances choquent peu, et qui aimons de la Princesse de Clèves jusqu’à sa couleur un peu passée, ce qui nous charme encore, c’est la modération des peintures qui touchent si à point, c’est cette manière partout si discrète et qui donne à rêver : quelques saules le long d’un ruisseau quand l’amant s’y promène ; pour toute description de la beauté de l’amante, ses cheveux confusément rattachés ; plus loin, des yeux UN PEU grossis par des larmes, et pour dernier trait, cette vie qui fut assez courte, impression finale elle même ménagée.
Ni ceux qui se plaisent à la tendresse ne trouvent qu’il en a manqué où il en fallait ; ni ceux auxquels il faut beaucoup de matière pour contenter leur imagination ne le trouvent timide ou stérile dans ses conceptions ; ni ceux qui veulent de la raison partout, même en amour, ne le surprennent un moment hors du naturel et du vrai. […] Il appelait cela prendre son bien partout.
Pour les hommes primitifs, au contraire, le miracle était parfaitement naturel et surgissait à chaque pas, ou plutôt il n’y avait ni lois ni nature pour ces âmes naïves, voyant partout action immédiate d’agents libres. […] L’homme dans cette hypothèse a tout fait par ses facultés naturelles : ici spontanément et obscurément ; là scientifiquement et avec réflexion ; mais enfin l’homme a tout fait : il se retrouve partout en face de sa propre autorité et de son propre ouvrage.
Oui, le mouvement est partout, et rien ne devient sans le mouvement. […] Si nous ne saisissions que les relations ou différences d’intensité, par exemple la différence de 2 à 3, non des intensités en elles-mêmes, le rapport de 2 à 3 devrait être saisi partout où il existe.
une chemise sans taille, et pour tout le reste ; ce sont des ajustements au caprice et à la fantaisie de la femme. » Là-dessus, il nous met sur les genoux un album de ses anciennes lithographies qu’il a retrouvé, et nous voyons combien, avant d’arriver à sa facilité de dessin sans modèle, à son imagination du vrai, il a fait de profondes, sérieuses, patientes, scrupuleuses études de la nature… C’est partout là-dedans, la mère de Feydeau, le père de Feydeau, et d’Abrantès, et jusqu’au dos d’Henri Berthoud, faisant le dos de cet inconnu. […] Le père d’un mien parent, lui avait dit : « Il faut que tu saches le latin, on peut se faire comprendre partout quand on sait le latin.
La terre à la fin se fit plus étroite qu’une sandale et après avoir jeté vers le soleil des gouttes de l’océan, nous tournâmes à droite pour revenir. » Et ailleurs : « Il y avait des jets d’eau dans les salles, des mosaïques dans les cours, des cloisons festonnées, mille délicatesses d’architecture et partout un tel silence que l’on entendait le frôlement d’une écharpe ou l’écho d’un soupir. » Par un contraste que l’on perçoit déjà dans ce passage, Flaubert, précis et magnifique sait user parfois d’une langue vague et chantante qui enveloppe de voiles un paysage lunaire, les inconsciences profondes d’une âme, le sens caché d’un rite, tout mystère entrevu et échappant : Certaines des scènes d’amour où figure Mme Arnoux, l’énumération des fabuleuses peuplades accourues à la prise de Carthage, le symbole des Abaddirs et les mythes de Tanit, les louches apparitions qui, au début de la nuit magique, susurrent à saint Antoine des phrases incitantes, la chasse brumeuse où des bêtes invulnérables poursuivent Julien de leurs mufles froids, tout cet au-delà est décrit en termes grandioses et lointains, en indéfinis pluriels abstraits et approchés qui unissent à l’insidieux des choses, la trouble incertitude de la vision. […] A force d’avoir versé sa douleur dans ses lettres, de l’avoir mêlée à seslectures, promenée dans la campagne et partout épandue, il l’avait presque tarie ; si bien que Mme Arnoux était pour lui comme une morte dont il s’étonnait de ne pas connaître le tombeau, tant cette affection était devenue tranquille et résignée. » En cette forme de style Flaubert s’exprime dans ses romans, quand apparaît une scène ou un personnage qui l’émeuvent ; dans Salammbô et la Tentation, quand l’exaltation lyrique succède au récit.
Mais partout c’est la gausserie de la nature humaine, la fable de ce bas monde, l’esprit de renardie opposé à celui de chevalerie et le plus souvent parvenant à en triompher ; en un mot, c’est la parodie de la nature humaine prise dans tous ses vices.
Les prédicateurs éloquents et populaires (et le curé Foulques était de ceux-là) allaient partout excitant les courages et remuant les cœurs.
N’est-ce pas porter partout le carnage et la pillerie ?
Partout où il le crut nécessaire, il n’hésita pas à sacrifier les animaux malades pour préserver ceux qui étaient sains, et il fit de larges hécatombes.
En même temps qu’il admet que le souvenir du Déluge se montre partout comme un fait historique conservé par la tradition et dont l’idée funeste ne serait point venue naturellement à l’homme, il reconnaît que le souvenir de l’âge d’or peut être le produit d’une imagination heureuse et complaisante qui jette des reflets sur le passé, et pourtant il répugne à y voir une pure fiction : « J’y vois les embellissements de l’imagination, dit-il, mais j’y crois découvrir un fond réel.
Il est en cela sévère et injuste ; il a son type de style qu’il porte un peu partout, et auquel il tend à ramener ses personnages sous leurs costumes divers.
Il ignore que partout où sont mes armées, ce sont des conseils de guerre français qui jugent les assassinats commis sur mes troupes… Il veut être aimé des Espagnols, il veut leur faire croire à son amour.
Elle lui vaudra un jour, quand il parviendra aux grands emplois, bien des ennemis et des envieux, à une époque où l’opposition frondeuse et dénigrante se sera glissée partout, même sur les terrasses de Marly.
., espèce de poète-orateur-philosoplie philologue ambulant, de professeur errant, partout dès l’abord s’annonçant avec éclat, mais se relâchant vite, et soutenant mal son premier feu.
C’est assez qu’il ait partout le ton simple, naturel, « et cet air de sincérité qui gagne la confiance ».
De beaux couvents à longs et silencieux corridors, des solitaires en robe noire, de jeunes seigneurs travestis en moines à bonnets carrés, partout des souvenirs de moines à côté de la gloire de Newton.
Cette disposition d’ailleurs, quand elle n’est pas poussée trop loin et qu’on n’y étouffe pas, a ses avantages ; il n’est pas mauvais d’être un peu gêné et contenu, quand le stimulant est partout alentour : une ceinture un peu serrée est utile pour mieux marcher.
Ce fut, à s’en tenir à l’intérieur de la lice et à ne pas regarder aux conséquences du dehors, un tournoi des plus satisfaisants, un assaut brillant et des mieux conduits : d’un côté, tous les princes de la parole, tous les chefs de file des nuances de l’opposition et des couleurs même les plus contraires, avec un major-général plus actif, plus infatigable que ne le fut jamais le prince Berthier, et qui allait donnant le mot d’ordre dans tous les rangs15 : ce mot d’ordre, c’est qu’on n’avait pas le gouvernement parlementaire dans sa force et dans sa vérité ; car remarquez que, tant qu’on a eu en France ce gouvernement, ceux mêmes qui le regrettent le plus hautement aujourd’hui niaient qu’on le possédât tel qu’il devait être et allaient criant partout : « Nous ne l’avons pas !
il y a toujours malice quelque part ; il y a même quelquefois malice partout.
On les recréa partout avec une activité jusqu’alors inconnue.
Je n’ai point suivi le maître dans les plans et programmes de lectures sérieuses et graduées qu’il propose, à mesure que l’éducation avance : peu de grammaire, pas de rhétorique formelle ni dogmatique, et la logique ajournée ; mais la jurisprudence positive, historique, l’histoire elle-même, la lecture directe des auteurs, c’est ce qu’il conseille, indiquant chacun de ces auteurs alors en usage, le désignant au passage d’un trait juste, et sur les sujets et pour les époques les plus éloignées de cette « ingénue Antiquité » qu’il préfère, montrant qu’il sait comprendre tout ce qu’il regarde, même l’âge de fer et le Moyen-Age, et qu’il est un guide non trompeur, évitant partout sans doute l’accablement et la sécheresse, mais de trop de goût pour aller mettre des fleurs là où il n’en vient pas.
Rien n’égale, à cet égard, la sincérité du premier jet : je donnerai donc ici les notes mêmes ; c’est tout un portrait d’Halévy, pris sur le vif, saisi dans l’intérieur et dans la familiarité : « Il avait un don naturel d’écrire, cultivé, perfectionné par l’étude, par un goût de lecture qu’il satisfaisait partout, dans son cabinet, pendant l’intervalle des travaux, des conversations d’affaires, dans les voitures publiques, dans les réunions d’amis, dans le monde même.
Delécluze est, à mes yeux, le bourgeois de Paris par excellence ; c’est le bourgeois de Paris fils de bourgeois, resté bourgeois lui-même, ni pauvre ni enrichi, ayant eu de bonne heure pignon sur rue, modeste et très-content, aimant les lettres, les arts, et en parlant, en jugeant à son aise, de son coin, — un bon coin ; — ayant gardé quelques-uns des préjugés et peut-être quelques-unes des locutions de son quartier ; s’étant formé sur place, rondement et sans en demander la permission au voisin ; ayant voyagé sans changer, s’étant porté lui-même partout ; ne s’étant guère perfectionné, mais ne s’étant pas corrompu.
C’est à l’histoire à raconter ce développement, à le constater partout où cela est possible, à le deviner et à le conjecturer avec sagacité et prudence là où les témoignages directs manquent et sont interrompus.
pourquoi lui prêter cette manie ou cette magie (c’est tout un), qui fait que partout où elle passe, où elle habite, elle apporte avec elle une sorte de régénération, une transfiguration, de vrais miracles ?
Comme Don Quichotte, ils retrouvent partout l’image des vertus auxquelles ils rendent un culte… Ce dévouement continuel de l’héroïsme, ces illusions de la vertu, sont ce que l’histoire du genre humain nous présente de plus noble et de plus touchant ; c’est le thème de la haute poésie, qui n’est autre chose que le culte des sentiments désintéressés.
De l’Ohio jusqu’à nous, des Natchez à Solime, Partout, sur les débris où ton astre sublime A jeté ses rayons, J’ai rêvé, médité, pleuré de douces larmes !
Sans prétendre que sa pureté et son élégance l’aient partout abandonné, ce que démentiraient d’heureuses exceptions, nous lui reprocherons de les avoir mises en oubli plus souvent qu’à l’ordinaire.
La seconde strophe est faible et commune, excepté les trois vers du milieu ; à la place de cette trame usée qu’on voit partout, il y a dans le texte : « Le tissu de ma vie a été tranché comme la trame du tisserand. » Qu’est devenu ce tisserand auquel est comparé le Seigneur ?
On se demande pourquoi l’amitié a moins de persistance que la haine ; c’est qu’il y a plusieurs manières de renoncer à l’une, et que pour l’autre le danger et la honte sont partout ailleurs que dans le succès.
La négligence et l’abandon ont laissé leurs marques partout.
Nous répéterons donc la même pensée sous toutes sortes de formes ; nous la reprendrons après l’avoir quittée ; nous la reproduirons encore une fois hors de sa place naturelle ; nous la répandrons partout, faute de savoir la concentrer.
Il venait souvent me prendre dans sa calèche pour nous promener au bois de Boulogne ou à Saint-Cloud ; ses chevaux étaient magnifiques, ses équipages princiers, les grandes guides de son attelage étaient d’or et de soie ; ses cochers ne les maniaient qu’avec des gants blancs pour ne pas les ternir ; les livrées étaient de la même recherche ; il attirait les regards de la foule partout où il passait.
Ronsard emploie dans ses odes pindariques le vers de 6 syllabes (1 fois), celui de 8 (4 fois dans les strophes et antistrophes seulement), partout ailleurs le vers de 7.
D’abord l’expérience a montré partout ce que gagne le barreau au voisinage de la tribune, quand les relations sont journalières, le personnel à demi commun.
Partout ailleurs qu’ici, il serait malséant de remarquer que ce mouvement, où qu’il aboutisse, aura du moins porté de bons fruits littéraires : M. de Vogué s’y est développé, et M.
Renan, qui n’aime pas les romans, dit un peu partout, et particulièrement dans sa Seconde lettre à M.
Mais le développement des produits vivants est partout le même, et il n’est pas douteux que la croissance d’une personnalité aussi puissante que celle de Jésus n’ait obéi à des lois très rigoureuses.
Ces jours-là aussi, on visite plus particulièrement les boutiques et ateliers des divers ouvriers, lapidaires, orfèvres, alchimistes, monnayeurs, horlogers, imprimeurs, sans oublier l’artillerie alors toute nouvelle, et partout, « donnant le vin aux gens », on s’instruit dans les industries diverses.
Homère, comme toujours et partout y serait le premier, le plus semblable à un dieu ; mais derrière lui, et tel que le cortège des trois rois mages d’Orient, se verraient ces trois poètes magnifiques, ces trois Homères longtemps ignorés de nous, et qui ont fait, eux aussi, à l’usage des vieux peuples d’Asie, des épopées immenses et vénérées, les poètes Valmiki et Vyasa des Indous, et le Firdousi des Persans : il est bon, dans le domaine du goût, de savoir du moins que de tels hommes existent et de ne pas scinder le genre humain.
Mais supposez que le récit soit partout sur le ton simple et de la vérité, représentez-vous nos amoureux en peine, à travers champs, dans cette marche de nuit, et cherchant depuis une heure ou deux leur invisible château.
Sortie de France, à Vienne, puis à Mittau où on la marie à son cousin, partout, dans les exils divers où la ballotta la fortune, elle est la même : la vie du Temple est là comme dans le fond de son oratoire, pour dominer chacune de ses journées et lui en dicter l’emploi.
Respect aux Thraséas partout où il s’en rencontre !
Il trouva partout de l’écho, et il n’y eut qu’une voix opposante : ce fut celle d’un auteur autrefois très protégé de la Cour, Laignelot, qui avait fait une tragédie d’Agis quelques années avant la publication et le succès d’Anacharsis, et qui en avait conçu de la jalousie de métier.
Tous et partout ont la fièvre.
Que l’artiste garde cette loi des énergies et des intérêts, et de quelque étendue que soit sa toile, sa composition sera vraie partout.
C’est partout un même ton de couleur, un gris blanc à profusion ; blanc dans les habits sacerdotaux ; blanc dans les surplis et les aubes ; blanc sale et fade dans les carnations ; blanc dans les draps et la couverture ; blanc de Tripoli, ou pierre à plâtre sur l’estrade ; blanc soupe de lait au bois de lit, l’estrade ou le parquet ; blanc à la mitre.
Personne ne s’est formalisé de cette prétention. « L’entrepreneur » n’a exigé aucun serment maçonnique de ma part, et l’on ne m’a point fait jurer sur les mânes de Basile d’exterminer la probité et le talent, partout où je les rencontrerais : ce qui n’a pas laissé de me surprendre un peu, après ce que vous m’aviez dit, toi et l’ami Jacques : il est vrai (je viens de l’apprendre) qu’on avait refusé trois ou quatre manuscrits de Jacques pour insuffisance d’orthographe.
La raison de Corneille est avec Sévère, son cœur avec Pauline, sa foi avec Polyeucte ; les meilleures parties de lui sont partout répandues dans cette pièce et, par parenthèse, c’est une des raisons pourquoi cette pièce est si admirable.
Il y a des grincheux partout.
Les Romains, en portant partout la guerre, et en rassemblant toutes les nations sous le même joug, comme les œufs d’une seule couvée, préparaient l’univers à la prédication universelle de l’Évangile.
Ce qui se passe là, sous nos yeux, est la preuve écrite de ce qui se passe partout dans toutes les circonstances analogues.
Il est moraliste par l’ironie, l’ironie qui circule dans son livre partout où il y a quelque chose de répréhensible à condamner.
Encore faut-il que la terre où tombera cette graine ait été remuée par la vie, qu’elle soit apte à recevoir, à envelopper, à nourrir, à porter jusqu’à sa floraison cette semence de pitié, de résignation, de courage ou d’amour, poussière des âmes créatrices qui s’envole, qui se disperse à travers le monde, mais qui ne germe pas partout où elle tombe.
Toutes leurs opinions étoient puisées de la boutique de quelque rêveur qu’ils suivoient en tout et partout… Ils vinrent à dire beaucoup de mots anciens, qui leur sembloient fort bons et très utiles en notre langue et dont ils n’osoient pourtant se servir, parce que l’un d’entre eux1 qui étoit leur coryphée, en avoit défendu l’usage.
Ou, si l’on aime mieux cette autre façon de dire la même chose : le peu de vérité qu’il y a dans La Terre est banal, pour traîner partout, et le peu de nouveauté qu’on y rencontre n’est pas vrai.
Fouiller des bibliothèques, déchiffrer d’horribles manuscrits, restaurer les textes mutilés, choisir entre les leçons, discuter l’authenticité du document, conjecturer son âge, chanceler partout sur le sol mouvant des probabilités, se plonger dans la foule querelleuse des commentateurs, user sa vue et sa pensée sur les sottises innombrables et sur les platitudes incroyables dont la populace littéraire et philosophique obstrue les œuvres des grands hommes, c’est là une étude si minutieuse, si stérile en conclusions générales et en vérités certaines, qu’il fallait pour l’entreprendre les instincts et les habitudes d’un érudit.
C’est la tyrannie pourtant qui triomphe partout… » D’où la tendance des philosophes écœurés à se replier sur eux-mêmes et à se détacher d’un monde devenu odieux. […] Janus Lascaris passa au service du roi de France, vint à Paris, se lia avec l’illustre Guillaume Budé, puis retourna à Rome sous Léon X, et rendit partout de beaux services à la haute culture. […] Il peut y en avoir partout. […] Sous l’influence prépondérante de Voltaire, l’irréligion se répandit partout, dans les classes cultivées et aristocratiques, et Louis XVIII lui-même devait rester jusqu’au bout un parfait voltairien. […] Bernardin de Saint-Pierre, élève de Jean-Jacques, a tranquillement affirmé que la raison variait selon les temps et les climats, tandis que le sentiment était partout identique.
Soit que, dans la prairie, il vît ses brebis paître ; Soit que sa bonne grâce au bal le fit paraître, Je le suivais partout de l’esprit et des yeux. […] Une sœur vagabonde, aux crins plus noirs que blonds, Va partout l’univers promener deux tétons, Dont, malgré son pays, Damon est idolâtre. […] Le duc fit aussi répandre le bruit qu’il avait donné ordre de chercher partout Racine et Boileau pour les faire assassiner. […] Le roi, qui avait le goût du beau, ne partageait pas l’avis de beaucoup de gens, qui répandaient partout que cette tragédie était plus que médiocre. […] Partout, Fontenelle est ingénieux, séduisant.
Il « saute pour ainsi dire aux yeux ; il est uniforme partout. […] « Nous ferons, dit tout le peuple à Josué, tout ce que vous nous commanderez ; nous irons partout où vous nous enverrez. […] Evidemment c’est un progrès ; mais il est beaucoup plus apparent que réel, parce que, partout où la religion chrétienne est admise, elle domine ; et s’en faire le chef, c’est beaucoup plus se soumettre à elle que la soumettre à soi. […] Partout où le clergé fait un corps, il est maître et législateur dans sa patrie. […] Heureux celui qui éventrera les petits enfants encore à la mamelle et qui les écrasera contre la pierre… » « … Ils furent partout usuriers, selon le privilège et la bénédiction de leur loi, et partout en horreur pour la même raison.
La joie est partout. […] Cette hantise ne le quitte pas… « J’étais à Metz ; nous allions partir pour la frontière… » Et, partout, le désordre. […] Ils nous mènent partout, dans tous les cantons de la pensée, trop vite ; et ils nous procurent les meilleurs guides. […] Il a ses familiarités partout. […] Partout et à toutes les époques, ce fut ainsi.
Gilkin est obsédé par les idées de débauche et de mort ; il aperçoit partout la ruse, la haine et décrit une bien triste humanité. […] Ah que mon cœur infiniment Partout se retrouve ! […] Manifestement Emerson apparaît partout dans l’œuvre philosophique de Maeterlinck qui pourrait porter en exergue ces phrases du moraliste américain : « D’où vient la sagesse ? […] Il aperçoit le Droit à chaque instant, et partout, au hasard de la vie quotidienne ; il veut suggérer l’idée du Droit aux jeunes gens en les obligeant à observer autour d’eux. […] De leur côté, Les Amitiés françaises se ramifient de plus en plus en Belgique et créent un peu partout des sections qui contribuent intensément, grâce à des causeries, des excursions, des brochures, au développement de la culture française.
Des vers détachés de Virgile, et de Tibulle, et de Properce, André Chénier en met partout. […] Sauf quatre ou cinq tirades trop citées, et tenant peu à l’œuvre même, ce n’est partout que propos vifs, hardis, bien résonnants, comme attaques d’escrime ou ripostes du tac au tac. […] Il m’est arrivé de me trouver, en province, sur le chemin de Maurice Bouchor et d’obtenir la faveur d’assister à ces fêtes de poésie et de musique, dont il avait le premier donné l’idée, et qui s’organisaient partout avec une touchante dévotion. […] Et, en effet, si Beaunier joue avec ses souvenirs, s’il se raconte ici, comme partout ailleurs, à la façon renanienne, c’est-à-dire cum grano salis, il n’invente pas, assurément, cette sensation de crainte, ce mouvement de recul, à la seule pensée de s’engager dans la forêt obscure. […] Pour ne parler que des œuvres que l’on peut lire, le sceau de Baudelaire est reconnaissable partout dans les Poèmes saturniens, du titre à l’épilogue.
On se tromperait beaucoup si l’on regardait cette tragédie d’Œdipe comme indigne de Corneille : on y retrouve partout sa force, son élan, cette vigueur de logique, cette abondance de grandes idées, ces caractères mâles qu’on admire dans ses bons ouvrages. […] Si j’avais le temps de pousser plus loin cet examen fastidieux, et si je voulais prendre la peine de recueillir cette épithète partout où elle est placée, j’en ferais une superbe collection. […] Ce qu’il y a de plus estimable dans ses épîtres, c’est un style simple, élégant, naturel, un ton de politesse et d’urbanité ; mais la plupart des idées sont fausses ; on n’y reconnaît aucune vue philosophique, aucune étude réfléchie de l’histoire et de la morale ; on n’y trouve partout que la légèreté et les grâces frivoles d’un petit-maître en philosophie comme en littérature. […] Dans L’Orphelin l’emphase et la platitude se touchent : le pathétique est froid, presque ridicule ; partout on rencontre des réminiscences de vieillard, qui s’imagine être créateur, et oublie qu’il est plagiaire. […] Il faut avouer cependant que Sémiramis est une pièce très édifiante, très religieuse, qui respire partout une odeur de piété et de sainteté.
Il dira : « Je ne trouve partout qu’injustice, intérêt, trahison, fourberie », et il éclatera ; mais qu’une femme fausse le trahisse, il restera très calme, parce que c’est lui et non un autre qu elle a trompé ; que d’indignes amis le déshonorent, il restera impassible, parce que c’est lui qu’on déshonore injustement et non un autre. […] Partout où vous allez, donne la comédie, Et qu’un si grand courroux contre les mœurs du temps Vous tourne en ridicule auprès de bien des gens. […] En ceci : « Examinez le comique de cet auteur : partout vous trouverez que les vices de caractère en sont l’instru ment et les défauts naturels le sujet » c’est-à-dire, car la formule, excellente du reste, n’est pas assez claire, que Molière se sert des vices de l’un pour mettre en exercice et pour mettre en pleine lumière les défauts de l’autre. […] Partout où elle fait valoir ses droits, elle a l’avantage ; partout où elle veut usurper les nôtres, elle reste au-dessous de nous ». […] Partout ailleurs, de même que Sophie est d’un demi-degré au-dessus de l’idéal de Sganarelle, de même Julie est d’un degré au-dessus de Sophie et point davantage.
Partout la singerie du beau et du riche ! […] Mais ils ont, ainsi qu’ils s’en vantent quelque part, un don merveilleux pour découvrir partout la médiocrité. […] Partout et toujours les images sensuelles le poursuivent. […] Il en a mis partout. […] Il en vient de partout.
Vous auriez été moins sévère pour la littérature facile, mon cher Nisard, si vous vous étiez rappelé Anacréon dans la Grèce au bon temps, Horace au siècle d’Auguste, Arioste en Italie, Addison en Angleterre, Voltaire partout, et une foule d’autres écrivains faciles… que vous connaissez aussi bien que moi. […] Il voulait être partout à la fois et en même temps ; il voulait faire pleurer et faire rire de la même grimace ; il voulait que, chaque matin, le monde parisien se demandât : « Que dit le maître ? […] Notre chevalier a tout vu, il est partout, ici et là-bas ; il sait comment on danse chez le banquier de la Chaussée-d’Antin, chez le gentilhomme boudeur du faubourg Saint-Germain, chez le grand seigneur retiré du faubourg Saint-Honoré ; — il sait même — il a risqué un œil — ce qui se passe chez Musard. […] Il finit par donner sa fille aînée à M. le marquis de Lusignan, et il faisait, certes, une belle parenté à la petite Rivié : d’un côté, la fée Mélusine ; d’autre part, le royaume de Chypre ; un peu plus loin, la couronne de Jérusalem ; des princes partout. […] Partout la nuit, le silence, l’horreur, le joug, la spoliation effrénée, et la faim et la peur.
Sans doute, Paul était personnel, emporté, passionné, combattif, étroitement orthodoxe, intolérant ; Mahomet avait le tort de permettre le brigandage, le mensonge, l’assassinat, la trahison, et d’abuser parfois de son rôle pour satisfaire à ses luxures ; Calvin manqua complètement de charme, de douceur, de souplesse, fut un esprit chagrin, vit le mal partout, enleva sa poésie au christianisme. […] Il l’a butiné partout : avec une avidité de collectionneur, il a sucé le fiel et l’absinthe de toutes les littératures, recueillant les aphorismes les plus désolés des sages de l’extrême Orient, des poètes de la Grèce ou de Rome, des mystiques du moyen âge, heureux comme d’une découverte précieuse chaque fois qu’une image brillante des Védas ou une formule précise de Lucrèce lui fournissait un vêtement nouveau pour sa pensée toujours la même. […] Là, en effet, les changements sont plus fréquents que partout ailleurs. […] Voilà Baudelaire… Partout un esprit lourd et prétentieux, partout l’impuissance et le vide… Baudelaire est encore pire écrivain en prose qu’en vers… Il ne sait pas même la grammaire… Rien, chez lui, de sincère, de simple, d’humain. […] Partout d’ailleurs, à Saint-Pétersbourg comme à Rome et comme à Berlin, en tenant compte de la différence des institutions et des caractères nationaux, les mêmes symptômes se retrouvent.
Le sentiment de la vie réparée, renouvelée, rejaillissant partout du fond de l’être, la sensation du sang qui court plus chaud dans les membres, le réveil de la vie saisi directement par la conscience, — tout cela constitue une harmonie véritable et profonde qui, en elle-même, a sa beauté. […] Le fond même de tout art, c’est l’effort pour créer, c’est la poésie (ποίησις), et si jamais cet effort pouvait entièrement réussir, si l’artiste pouvait être un véritable créateur, c’est la beauté et le bonheur qu’il voudrait toujours et partout réaliser. […] Notre cœur se prend partout où notre intelligence s’applique ; nous nous trouvons ainsi enveloppés dans une sorte de réseau infini d’amour, et c’est avec cet amour même qu’est faite notre douleur, car tout point aimant du cœur est un point sensible et douloureux : la souffrance morale est la conséquence de rattachement, elle se ramène à de la tendresse. […] Cette conception de l’amour se retrouve partout dans M. […] Léonard de Vinci et ses disciples ont un certain type préféré qu’on retrouve partout dans leurs œuvres ; Pérugin et Raphaël en ont un autre ; les Vénitiens aussi.
Inertie, affaissement des volontés, désintéressement de la chose publique, c’est ce qu’on retrouve partout répandu dans la masse sociale. […] Elle va au-devant de lui, elle l’invite, elle le provoque, elle s’arrange pour se trouver partout sur son passage. […] Cela se passe dans une Bavière familiale, dans une Bohême de conte bleu, dans des seigneuries imaginaires, dans des châteaux peuplés de vieilles gens ridicules et aimables, en Italie, en France et partout ailleurs où il vous plaira. […] Cette manie de voir des devoirs et des vertus partout a mis de la pédanterie dans son style et du malheur dans sa vie. […] « Quand ils disent de partout que les nationalités décampent, plantons-nous hardiment, comme des Termes, sur la porte du pays d’où nous sommes, et n’en bougeons pas !
Je les raconte, je les répands sur tout ce qui m’environne, et je retrouve partout le même étonnement de cette activité de bienfaisance envers un étranger, un inconnu, à qui son âge et sa situation ne permettent plus ni d’empêcher le mal, ni de reconnaître le bien qu’on voudrait lui faire. […] L’adresse ne peut être généralement approuvée dans un empire de trente millions d’hommes ; on regarde de partout, il faut bien qu’on aperçoive tout ; mais le succès est une parfaite réponse. — Je me fais un grand plaisir de vous voir beaucoup cet hiver, monsieur ; il me semble qu’en écrivant vous m’avez fait encore mieux sentir tout le charme de votre esprit ; votre timidité en voilait quelques parties. — Je vais bientôt, à mon grand regret, vous renvoyer Benjamin ; vous avez bien voulu lui promettre de lui envoyer la Clef du Cabinet, où il est question de moi. […] La comparaison entre La Rochefoucauld et Vauvenargues n’est pas un de ces parallèles à effet dont les contrastes sautent aux yeux ; elle touche d’abord au fond et atteint le ressort même de leur doctrine : « Le premier voit partout le vice et la vanité transformés en vertus ; le second représente le vice et la vertu sous des traits exclusivement propres à chacun d’eux, et qui ne permettent pas de les confondre ni même de les rapprocher. […] Il recherche donc curieusement les origines de ces créations si chères à son âme délicate ; il les recherche en germe chez les Arabes, chez les Vascons, chez les Aquitains et Gallo-Romains, pétris et repétris durant des siècles ; il épie sur ce sol tant remué les réveils d’une végétation vivace partout où il les voit poindre, et il ne met tant de prix à ses chers Provençaux, que parce qu’il découvre véritablement en eux la première fleur de l’arbre moderne. […] En vain les petits-fils de Charibert, qu’elle s’est si bien acquis et assimilés, essayent d’y défendre jusqu’au bout l’honneur du dernier rameau mérovingien contre l’usurpation, partout ailleurs légitime.
Il est seulement permis d’indiquer qu’une tendance générale, la tendance réaliste, s’impose aux lettres, ici contrariée, parce qu’il existe encore un esprit romantique ; là accentuée par le Naturalisme, qui est sa note la plus aiguë, mais partout vigoureuse et partout dominante, comme le prouve l’examen de la production littéraire en Europe. […] L’auteur nous le révèle : « Ce n’est partout que peintures et sentiments, mais des peintures vraies et des sentiments naturels…. […] « Il cherchait partout de quoi monter sa palette, chauffer ses tons, les enflammer, les brillanter. […] Partout où son esprit prévalut, il fut un élément d’infériorité littéraire, et ceci, Dieu le sait, je ne le dis pas pour louer le catholicisme dont l’excellence ne dépend pas de questions esthétiques, mais pour donner à entendre que le roman anglais se ressent de son origine.
Ce n’est qu’à Paris qu’on peut vivre, partout ailleurs on végète, on ne vit pas. […] des chants, des cris partout. […] Au lieu de rester à la maison, sortez beaucoup, allez partout, et écrivez-moi ce qui se passe partout à Nice. […] Toutes ces questions ont été agitées partout, on a parlé d’une quantité d’injustices plus ou moins abominables au préjudice du sexe faible, il n’y en a qu’une qu’on a laissée en repos, justement peut-être parce que c’est la plus vraie, la plus saisissante, la plus cruelle : l’absence d’une école des Beaux-Arts pour les femmes.
Il est de sel attique assaisonné partout, Et vous le trouverez, je crois, d’assez bon goût. […] Mais elle est trop sensée pour ne pas voir que Tartuffe ruine son mari, brouille son ménage, met partout le désordre, qu’il est une dangereuse vipère : elle ne l’aime point, elle s’en défie. […] Ils s’en allaient partout répétant : « Cela ne réussira pas : cela ne peut pas réussir, Psyché ! […] Il rappelait plutôt Geoffroy, qui était Geoffroy partout et toujours, et qui ne pouvait être que Geoffroy. […] J’ai joué ces deux pièces dans presque toutes les villes de ces pays, et partout l’on a trouvé que j’étais dans la véritable tradition de Molière.
Je vais donc repasser sur quelques-uns des mêmes traits en appuyant davantage, en insistant et en complétant partout où je le pourrai. […] La Mort du Loup, qui est dans la même intention stoïque, marque un peu trop le parti pris de chercher partout des sujets de poésie philosophique et méditative ; l’apostrophe aux Sublimes animaux vient un peu singulièrement à propos de cet animal féroce que je n’avais jamais vu tant idéalisé que cela.
. — Sans doute de tels excès ne sont pas ordinaires ; mais l’esprit de l’éducation est partout le même : je veux dire qu’aux yeux des parents il n’y a qu’une vie intelligible et raisonnable, celle du monde, même pour les enfants, et qu’on ne s’occupe d’eux que pour les y conduire ou pour les y préparer. […] Le joli est partout, dans les petites têtes spirituelles, dans les mains fluettes, dans l’ajustement chiffonné, dans les minois et dans les mines.
« J’entendis une voix triste qui me dit tout bas (c’était elle) : Ce misérable compte les jours loin de moi, il ne vit pas ; il n’est jamais d’accord avec lui-même ; il court le monde, mais il a beau faire, il m’aimera toujours partout où il sera. […] On le sent partout dans les sonnets de Pétrarque qui suivirent la mort de Laure ; on trouve le poète et l’amant dans les premiers, on trouve l’adoration et la piété dans les derniers : ils sont, pour les cœurs tendres, le manuel de la douleur et de l’espérance.
Ouvrez Démosthène, Cicéron, Chatham, Mirabeau, Vergniaud : partout où ces orateurs sont sublimes, ils sont poètes ; ce qu’on retient à jamais de leur éloquence, ce sont des images et des passions dignes d’être chantées et perpétuées par des vers. […] XX À l’immense rumeur d’une si vaste conspiration, dont les têtes seules étaient cachées, mais dont les membres révélaient partout l’existence, Cicéron rassemble le sénat, et somme Catilina d’avouer ou de désavouer son crime.
En changeant la religion en France, je la changerai dans presque toute l’Europe, partout où s’étend l’influence de mon pouvoir. […] De là naquirent les deux noms qui, à dater de ce moment, furent partout en usage pour distinguer les Cardinaux noirs et les Cardinaux rouges.
Est-on en présence d’un manoir du moyen âge, perché sur une montagne comme un nid d’aigle, emprisonné dans une triple enceinte, formé de murs si épais qu’un réduit de plusieurs mètres carrés est parfois taillé dans leur épaisseur ; pénètre-t-on dans les hautes salles, froides et nues, où la lumière et les meubles étaient également rares ; on reconnait dès l’abord une demeure calculée en vue de la sécurité, adaptée aux besoins d’une société où la guerre sévissait partout et toujours ; on se représente aisément en ce château-fort une vie large, puissante, batailleuse, mais aussi triste, d’horizon court, peu élégante, où les plaisirs de l’esprit et les goûts délicats trouvent une place des plus restreintes. […] A la fin du xviiie siècle, l’antiquité est partout, dans les maisons comme dans la littérature.
La musique dramatique a pour rôle ce seconder, de multiplier, de développer en la fécondant, de faire vivre en un mot l’expression partout où elle se trouve, qu’elle provienne du geste ou de la plastique, du décor ou du mot. […] Tandis que les tierces descendantes de ce motif proviennent de B, le dessin qui les souligne provient de E, et le groupe des deux croches et du triolet va se retrouver partout où se manifestera de la pitié pour Amfortas.
» Et qui se ressemblent tous, pourrait-il dire pour aggraver cette exaltation nationale, mais mal à propos, car si l’Étranger, partout, étudie, traduit, commente les Poètes Français et subit leur action ce sont ceux d’hier. […] Œuvre où continuement avec la pensée évolutionniste partout présente et vivante en elle, s’établissent, non plus des analogies, mais des rapports essentiels entre tous les actes de l’univers de ses origines à ses fins, et de ceux-ci aux actes humains.
L’une (la duchesse de M…), — une petite nymphe de Fragonard, une figurine, un saxe émacié, une vraie petite porcelaine, à la chair toute claire, toute blanche, toute nacrée, avec des traits d’oiseau dans la plus aristocratique des maigreurs, avec de petites oreilles détachées, du rose d’un coquillage, avec des yeux scintillants, avec une poussière d’or pâle pour cheveux, sur une tête, où des marguerites de diamants sont piquées partout. […] Et partout des robes troussées et relevées en plis rocaille, qui font les jupes courtes, et laissent voir les fines attaches des jambes… Et ce sont encore de longues cannes blanches à la Tronchin, de lourds colliers d’ambre, de grosses boucles d’oreilles, comme en portent les femmes de la Halle, de petits chapeaux d’hommes, des manteaux rouges, des bottines jaunes à grelots, et toute la bigarrure et toute la fantaisie des étoffes écossaises et pyrénéennes, et sur ce carnaval de costumes du matin, la dominante du rouge et du blanc, tachant si joliment la plage blonde, la mer verte, le ciel bleu.
2 février Il y a des gens qui voient partout la Providence dans la vie : nous, nous sommes bien forcés d’y voir le contraire. […] Partout, où il y a civilisation, gouvernement, administration, impôts, mitoyenneté, expropriation, l’homme n’est plus le plein maître de sa propriété.
C’est d’abord le récit du projet conçu par les voleurs : Quand on est pègre 304, on peut passer partout. […] Tous les cerveaux de décadence, depuis Pétrone jusqu’à Baudelaire, se plaisent dans des imaginations obscènes, et leurs voluptés sont toujours plus ou moins contre nature ; leur style même est contre nature : ils cherchent partout le neuf dans le corrompu.
Après sa Sainte Marthe et son Martyr, c’est quelque déception que les violettes de Maurice Denis et son fragment d’une suite pascale, surtout les violettes, malgré leur fuchsine voulue partout irradiée autour de l’endimanché des têtes. […] Guillaumin a rajouté à ses œuvres connues une série de vues de la Creuse : arbres roux frisés, mamelons fermant le ciel de leur pelote ronde partout couverte de têtes d’épingle en pierres précieuses ; une des plus belles, le Moulin Brigand (Crozan), avec un arbre au fond qui miroite comme un lézard dans une grotte.
En Suisse, en Belgique, en Angleterre, partout enfin, des bourgeois, tout ce qu’il y a de plus bourgeois, n’ont-ils pas ouvert leurs bourses, pour secourir les proscrits sans pain et sans travail, ce que n’a jamais fait Victor Hugo, l’ex-proscrit millionnaire ? […] Partout il se montra virtuose habile.
Nous sommes convaincu (sans pouvoir le démontrer ni l’expliquer) qu’au lieu du progrès indéfini et continu il y a eu une déchéance, une éclipse de Dieu sur l’homme, un Éden perdu, comme disent ces livres sacrés partout. […] Ce code de la conscience de l’humanité est tellement inné qu’il a été rédigé partout et de tout temps, par tous les législateurs sacrés et profanes, avec des formes différentes de mœurs, mais avec la même uniformité de volonté d’être juste et saint.
René Crevel, par ses amitiés à La NRF (Gide, Arland), ses relations dans les milieux mondains et littéraires les plus divers, et ses amitiés Dada puis surréalistes, est partout à la fois dans le champ littéraire, et nulle part à demeure. […] C’est pourtant parce que la frivolité ne fait plus guère illusion que depuis plusieurs années dans les livres, les feuilletons critiques des journaux, les revues, un peu partout, a été dénoncé un péril.
Ce peintre n’a que deux ou trois têtes qui roulent dans la sienne, et qu’il foure partout. […] Les peintres, les poëtes, les sculpteurs, les musiciens et la foule des arts adjacents naissent de la terre, ce sont aussi les enfants de la bonne Cérès ; et je vous réponds que partout où ils tireront leur origine de cette sorte de luxe ils fleuriront et fleuriront à jamais.
La grâce aimable domine partout. […] Nous ne faisons que reprendre une expression de notre Flaubert dans la Tentation de saint Antoine : « … Ils ont maintenant des âmes d’esclaves, oublient les injures, les ancêtres, le serment ; et partout triomphent la sottise des foules, la médiocrité de l’individu, la hideur des races. » Une bonne moitié de notre préface n’est guère que le commentaire de ces lignes.
En quelque endroit qu’il porte ses armes, il trouve à son arrivée toutes choses prêtes à le couronner de gloire, et vous faites beaucoup plus pour lui que jamais le bonheur ne fit pour César, puisqu’il a vaincu souvent avant même que d’avoir vu… Résumant dans un tableau qui n’est pas trop emphatique cette politique armée qui se montre partout à la fois en divers pays, qui soutient des luttes et des alliances sans nombre, et où la supériorité de la pensée se fait toujours sentir dans l’exécution : J’en prendrais à témoin, s’écriait-il, et La Rochelle et Nancy…, si Perpignan n’en était un témoignage plus nouveau et pour le moins aussi glorieux.
retentissaient de toutes parts : « Jamais, dit l’Estoile, ne vit-on un si grand applaudissement de peuple à roi que celui qui se fit ce jour à ce bon prince partout où il passa. » On le faisait remarquer à Henri IV, qui répondit en secouant la tête : « C’est un peuple ; si mon plus grand ennemi était là où je suis, et qu’il le vît passer, il lui en ferait autant qu’à moi et crierait encore plus haut qu’il ne fait. » On cite une réponse toute pareille de Cromwell ; mais dans la bouche de Henri IV le mot, ce me semble, a encore plus de poids.
J’en voudrais donner aujourd’hui un exemple en m’occupant d’un personnage qui a été médiocrement remarqué jusqu’ici44, qui n’a été qu’un homme de société et très secondairement en scène, qu’on a rencontré un peu partout, nommé çà et là dans les mémoires du temps, et dont la figure assez effacée n’a guère laissé de souvenir qu’à ceux qui l’ont connu de plus près.
Il y avait des gouvernements à détruire, des peuples à soulever, des républiques à organiser ; tous ces agitateurs, qui se croyaient des hommes d’État, allaient offrant partout ce qu’ils appelaient leur expérience.
Elle n’était savante que dans son cabinet ou avec des savants ; partout ailleurs simple, unie, avec de l’esprit, agréable dans la conversation, où on ne se serait pas douté qu’elle sût rien de plus que les femmes les plus ordinaires.
Il avait joui en son temps et dans sa saison d‘une certaine célébrité poétique ; on le citait pour ses madrigaux, pour ses épigrammes ; il y eut un couplet de lui qui se chantait partout en 1663.
C’était le langage du temps, et c’est parce qu’on croyait trop alors à ces anges répandus partout sur la terre qu’il y a eu tant de crimes possibles tout à côté.
Il cherchait partout, il était en peine et perdait courage.
Santeul, le poète latin si fier de ses vers, si heureux de les réciter en tous lieux ou de les entendre de la bouche des autres, et qui aimait encore mieux qu’on dît du mal de lui que si l’on n’en avait rien dit du tout ; Santeul, qui dans une de ses plus grosses querelles écrivait à l’abbé Faydit, qui l’avait attaqué sur son épitaphe d’Arnauld : Je fais le fâché par politique, mais je vous suis redevable de ma gloire ; vous êtes cause qu’on parle de moi partout, et presque autant que du prince d’Orange ; vous avez rendu mes vers de l’épitaphe de mon ami plus fameux que l’omousion du concile de Nicée ; ceux des autres poètes sur le même sujet sont demeurés ensevelis avec le mort, faute d’avoir eu comme moi un Homère pour les prôner et les faire valoir ; — Santeul, qui était si fort de cette nature de poète et d’enfant qui tire vanité de tout, serait presque satisfait en ce moment.
» Un petit livret très spirituel, publié en 1696, qui donne l’histoire de ces troubles, nous le représente ainsi au plus fort de la crise : Il était dans des transes mortelles, écrivant à tous les jésuites de ses amis pour leur demander quartier ; il croyait voir partout le Santolius vindicatus imprimé ; et le moindre jésuite qu’il rencontrait, il l’abordait brusquement, et, le reconduisant d’un bout de Paris jusqu’au collège, il lui faisait ses doléances avec le ton, l’air et les gestes que ceux qui ont l’avantage de le connaître peuvent s’imaginer ; et criant à pleine tête, il récitait par cœur l’apologie qu’il venait de donner au public, appuyant surtout sur ces endroits qu’il répétait plusieurs fois : « Veri sanctissima custos, docta cohors, etc., etc. » (et autres passage en l’honneur de la Compagnie)… Enfin il fallait l’écouter bon gré, mal gré ; et fut-ce le frère cuisinier des jésuites, rien ne lui servait de n’entendre pas le latin : de sorte que le chemin n’était pas libre dans Paris à tout homme qui portait l’habit de jésuite.
Son ambition était du côté des femmes ; celle de Voltaire était partout ailleurs.
Il note partout, comme un futur capitaine et politique, l’assiette des places, leurs fortifications, leur commerce, le génie des nations, la forme des gouvernements.
J’ai remis partout les jours et dates problables ou nécessaires.
Lorsqu’on s’est une fois familiarisé avec lui et avec sa manière, on l’aime bien mieux, ce me semble, hors de ces morceaux de montre et d’apprêt, dans les esquisses plus particulières d’originaux, surtout dans les remarques soudaines, dans les traits vifs et courts, dans les observations pénétrantes qu’il a logées partout et qui sortent de tous les coins de son œuvre.
Partout il en est ainsi ; l’élégance et l’ornement y sont continus ; pas un moment de relâche, pas un interstice : c’est un tissu où on ne laisse passer aucune occasion de mettre une fleur, épithètes, appositions ingénieuses, allusions à des passages connus, etc.
C’est peut-être un motif de plus, pour le lecteur distingué, de s’y plaire, en y remettant partout cet air et cet accent sous-entendus.
Je ne m’accoutumerai jamais à ce procédé pittoresque qui consiste à décrire à satiété, et avec une saillie partout égale, ce qu’on ne voit pas, ce qu’on ne peut raisonnablement remarquer.
Il a mis l’ordre partout ; pourquoi laissons-nous le désordre pénétrer dans notre âme ?
On aura remarqué dans toute cette scène ce qui est partout ailleurs dans Térence, le sentiment et l’intelligence de la jeunesse, une parfaite indulgence pour cet âge où la vie est si belle et si propice qu’il lui faut bien passer quelque chose, s’il abonde et s’il excède dans sa joie.
Deux petits poneys, dignes de Tom Pouce, attelés à un élégant coupé dont la caisse en roulant rasait le pavé, portaient partout un maître à teint olivâtre qui remplissait majestueusement le dedans, et semblaient prêts eux-mêmes, à chaque visite où l’on s’arrêtait, à monter sans façon jusqu’à l’entre-sol.
Ceux-ci, en effet, admirent les Anciens d’abord et ensuite, en tout et partout, et tels qu’on les leur offre, ne s’inquiétant que de leur impression personnelle et directe, qu’ils confondent volontiers d’ailleurs avec la donnée traditionnelle.
J’accorde que, dans ce qui paraît si redoutable de loin, il y a beaucoup de fantômes qui s’évanouissent si l’on ose s’approcher et souffler dessus ; qu’il n’y a pas un si grand nombre de libertés possibles à donner ; qu’on les a déjà en partie ; qu’il ne s’agirait que d’être conséquent, d’étendre et de consacrer le droit ; sans doute, le principe qui consiste à inoculer le vaccin révolutionnaire pour éviter les révolutions, à donner d’avance et à la fois plus qu’elles ne pourraient conquérir, ce principe est d’une analogie séduisante ; mais ceci suppose déjà une médecine bien hardie, et le corps social n’est point partout le même ni capable de porter toute espèce de traitement.
C’est Mathieu Dumas qui, à l’occasion d’une mission militaire dont il fut chargé en 1790, a exposé dans ses Mémoires l’état de ces villes du Midi, les haines civiles, religieuses, partout aux prises et exaspérées.
On avait remarqué dès son arrivée que Mme de Prie, dont elle était assurément le plus bel ouvrage et qui devait en être fière, l’accompagnait partout et ne la quittait non plus que son ombre.
En étudiant et en voyant de près la nature, le savant a reconnu que la destruction est perpétuellement la loi et la condition de la vie, de sa croissance et de son progrès ; les uns sont invariablement sacrifiés aux autres, sans quoi les autres ne prospèrent pas ; la vie s’étage et s’édifie ainsi sur la mort même et sur de larges assises d’hécatombes ; le faible est mangé par le fort : et cette dure nécessité se retrouve partout, dans l’histoire comme dans la nature ; on la masque tant qu’on peut ; mais regardez bien, elle dure encore.
» — « Le bon sens ou les habitudes d’un peuple d’agriculteurs sont bien plus près des plus hautes et des plus saines notions de la politique que tout l’esprit des oisifs de nos cités, quelles que soient leurs connaissances dans les arts et les sciences physiques. » — « Les grandes propriétés sont les véritables greniers d’abondance des nations civilisées, comme les grandes richesses des Corps en sont le trésor. » Il ne cesse d’insister sur les inconvénients du partage égal et forcé entre les enfants, établi par la Révolution et consacré par le Code civil : « Partout, dit-il, où le droit de primogéniture, respecté dans les temps les plus anciens et des peuples les plus sages, a été aboli, il a fallu y revenir d’une manière ou d’une autre, parce qu’il n’y a pas de famille propriétaire de terres qui puisse subsister avec l’égalité absolue de partage à chaque génération, égalité de partage qui, un peu plus tôt, un peu plus tard, détruit tout établissement agricole et ne produit à la fin qu’une égalité de misère. » Il trace un idéal d’ancienne famille stable et puissante, qui rappelle un âge d’or disparu : « S’il y avait, dit-il, dans les campagnes et dans chaque village une famille à qui une fortune considérable, relativement à celle de ses voisins, assurât une existence indépendante de spéculations et de salaires, et cette sorte de considération dont l’ancienneté et l’étendue de propriétés territoriales jouissent toujours auprès des habitants des campagnes ; une famille qui eût à la fois de la dignité dans son extérieur, et dans la vie privée beaucoup de modestie et de simplicité ; qui, soumise aux lois sévères de l’honneur, donna l’exemple de toutes les vertus ou de toutes les décences ; qui joignît aux dépenses nécessaires de son état et à une consommation indispensable, qui est déjà un avantage pour le peuple, cette bienfaisance journalière, qui, dans les campagnes, est une nécessité, si elle n’est pas une vertu ; une famille enfin qui fût uniquement occupée des devoirs de la vie publique ou exclusivement disponible pour le service de l’État, pense-t-on qu’il ne résultât pas de grands avantages, pour la morale et le bien-être des peuples, de cette institution, qui, sous une forme ou sous une autre, a longtemps existé en Europe, maintenue par les mœurs, et à qui il n’a manqué que d’être réglée par des lois ?
On formait toutes les années des camps dans les provinces, où les troupes étaient exercées par des commissaires-inspecteurs instruits et formés aux grandes manœuvres de la guerre ; l’impératrice se rendit elle-même à différentes reprises dans les camps de Prague et d’Olmütz, pour animer les troupes par sa présence et par ses libéralités- : elle savait faire valoir mieux qu’aucun prince ces distinctions flatteuses dont leurs serviteurs font tant de cas ; elle récompensait les officiers qui lui étaient recommandés par ses généraux, et elle excitait partout l’émulation, les talents et le désir de lui plaire.
Il va à la parade partout et ne fait pas sa besogne qui est immense : moyennant quoi, tout va au diable ; les affaires ne s’expédient pas ; il est noyé par les affaires et ne peut plus se mettre au courant ; il est haï ; ses bureaux ne le secondent pas, et il se noie dans ses crachats.
Je voudrais autoriser tout terme qui nous manque et qui a un son doux sans danger d’équivoque… J’entends dire que les Anglais ne se refusent aucun des mots qui leur sont commodes : ils les prennent partout où ils les trouvent chez leurs voisins.
Talleyrand est donc rentré en France sous le Directoire ; l’ancien constituant a été amnistié, et mieux qu’amnistié ; mais du moment qu’il a remis le pied dans Paris, ce n’est pas pour y rester observateur passif et insignifiant : partout où il est, il renoue ses fils, il trame, il intrigue ; il faut qu’il soit du pouvoir, et il en sera.
Dans de semblables occasions, il devait être défrayé par la république ; mais, comme la plupart des magistrats romains, il vivait partout aux dépens de ses hôtes.
Les erreurs de tout genre, en politique et en morale, ne peuvent à la longue subsister à côté de cette masse imposante de connaissances et de découvertes qui, dans l’ordre physique, porte partout la lumière.
Cela rappelle la manie de Bouvard et Pécuchet qui, étudiant certains cultes hardis de l’antiquité, voient partout des symboles obscènes, et jusque dans les brancards des charrettes normandes.
Méconnu de ses élèves qui lui organisent des chahuts monstres, il ne rencontre partout qu’hostilité et déboires.
Si, comme Burke l’a soutenu, « notre ignorance des choses de la nature était la cause principale de l’admiration qu’elles nous inspirent, si cette ignorance devenait pour nous la source du sentiment du sublime », on pourrait se demander si les sciences modernes, en déchirant le voile qui nous dérobait les forces et les agents des phénomènes physiques, en nous montrant partout une régularité assujettie à des lois mathématiques, et par conséquent sans mystère, ont avancé la contemplation de l’univers et servi l’esthétique, en même temps qu’elles ont servi la connaissance de la vérité.
Paul Bourget, de plus en plus, est un mauvais rhétoricien qui n’a rien à dire et qui cherche partout des moyens de développer ce qu’il va répéter.
Ainsi prise entre des malheurs sans issue, la princesse Georges ressemble à une femme qui, attaquée dans sa chambre, dans son lit, se redresserait éperdument et courrait partout, en cherchant des armes.
On voit bien que l’habile homme n’était pas là partout d’aussi près qu’ailleurs.
Dans ces deux cours je voudrais que, tout en insistant sur les beautés et sur les grandeurs de la littérature française et de l’histoire nationale, on se gardât bien de dire ce qui se dit et se répète partout, dans les collèges et même dans les académies, aux jours de solennité, que le peuple français est le plus grand et le plus sensé de tous les peuples, et notre littérature la première de toutes les littératures.
Il y avait loin de ce premier La Fare, débutant avec tant d’avantages, à celui que Saint-Simon nous représente vers la fin, d’une grosseur démesurée, grand gourmand, à demi apoplectique, dormant partout, et (ce qui était surprenant) se réveillant net de manière à reprendre le propos là où il le fallait.
Pline, à l’exemple de son oncle, est partout rempli de sentiments humains, généreux, pacifiques et compatissants.
Il y a même quelque chose de plus grave, et que je ne vois aucune raison de dissimuler : selon Duclos, cette enfant si séduisante, et si chère au roi, n’en trahissait pas moins l’État en instruisant son père, le duc de Savoie, redevenu alors notre ennemi, de tous les projets militaires qu’elle trouvait moyen de lire : et avec sa familiarité folâtre, avec ses entrées à toute heure et partout, elle était à la source pour cela.
Dans ce petit roman, comme dans tous ceux de l’auteur, le récit, qui coule partout avec facilité, ne se relève nulle part d’aucune vivacité d’expression.
Entre tant d’objets qui occupaient l’attention, deux particularités remarquables ont été souvent citées et sont restées dans la mémoire : les armes et la devise de Fouquet qu’on voyait partout, un écureuil grimpant avec cette devise : Quo non ascendet ?
J’ai eu le plaisir d’entendre, sur sa vie errante et sur la suite de ses dangers à cette époque désastreuse, un récit touchant de la bouche même de son fils (M. le comte Portalis) qui l’accompagna partout, jusqu’au seuil de la prison, et qui, par une piété aussi dévouée qu’ingénieuse, réussit à retarder l’instant de son jugement et à le sauver.
Ce gouvernement n’a point un type unique, et seul bon, d’après lequel il doive être partout et nécessairement institué.
Partout où Beaumarchais se montrait, on l’entourait, on l’applaudissait avec fureur.
Ses portraits en médaillons, ses bustes, ses estampes se voyaient partout ; on le portait en bagues, en bracelets, sur les cannes, sur les tabatières.
… Partout, chez les boyards, chez les marchands de Moscou, dans les domaines de la petite noblesse, jusque chez les Cosaques zaporogues, il y avait quelque chose de ce regret et de ce désir ; bien des cœurs et des imaginations étaient disposés à accueillir ce roi fils de Rurik s’il reparaissait, lorsque tout à coup, en 1603, et quand Boris régnait depuis cinq années déjà, on apprit que Démétrius n’était point mort et qu’il s’était montré en plus d’un lieu.
Celui qui est habitué à penser, pense partout.
Il me semble que c’est exagérer le rôle de la morale que de vouloir qu’elle soit partout.
Je ne parle pas encore de cet ostracisme de l’envie qui existe partout, mais qui doit faire plus de ravages parmi nous.
Mais à cela près de cette tempête, hommage rendu au sujet et coup de rhétorique dont l’ancien professeur n’a pas voulu se priver, Michelet n’est plus partout dans son livre qu’utilitaire, progressif, homme des travaux publics, appliquant la philanthropie et les congrès de paix aux baleines, parlant, parlant, parlant télégraphie sous-marine, lois des tempêtes, phares, bains de mer (bains de mer pour les femmes !
Vous détachez cette faculté égoïste et politique, et vous en déduisez aussitôt tous les caractères de la société et du gouvernement romain, l’art de combattre, de négocier et d’administrer, l’invincible amour de la patrie, le courage orgueilleux et froid, l’esprit de discipline, le projet soutenu et accompli de conquérir, garder et exploiter le monde, le respect de la loi, le talent de la résistance et de l’attaque légale, la mesure et l’obstination dans les luttes civiles ; partout la réflexion qui calcule et la volonté qui se maîtrise.
Une interprétation sensée est toujours possible ; elle changera selon les soirs, peut-être, comme change, selon les nuages, la nuance des gazons, mais la vérité, ici et partout, sera ce que la voudra notre sentiment d’une heure. […] L’église, partout où la dévotion est assez riche, est devenue la cathédrale. […] C’est à la Diane des chemins, à Trivia, que Marie a succédé le plus souvent ; et on se demande si la vieille idole fut partout renversée, si tout l’effort contre la superstition du peuple aboutit à plus qu’un changement de nom ? […] Aimé-Martin, qui aimait si fort Platon, a fait du Platon utopiste le plus cruel éloge en disant : « Qui connaît Platon le retrouve partout dans les écrits de Plutarque, de Fénelon, de Rousseau, de Bernardin de Saint-Pierre. […] Chailley — Bert, etc., ont obtenu partout, et notamment à la Haye et à Amsterdam, un succès très vif et très mérité.
Constamment, l’Art est en conflit avec les religions ; j’irai jusqu’à dire que partout, et presque toujours, le grand art se présente vis-à-vis d’elles sous la forme d’une protestation, avec le caractère d’une révolte. […] Pour Wagner, la vie, le monde, l’univers, tout ce qui respire et ce qui vit est l’activité d’une même Substance, partout identique en dépit de l’infinie variété de ses manifestations. […] Partout, même affirmation du principe d’unité substantielle. […] Partout où l’on jouait publiquement du Brahms, il s’empressait d’accourir. […] Partout il ne rencontre qu’erreurs à « surmonter », que « valeurs à déplacer » comme il dit.
Ampère cherche partout la loi, et quelquefois il la fait. » Je marque là les défauts ; mais que de profit, que d’intérêt dans la continuité de ces leçons ! […] Je suppose que toute cette érudition qui sort et pétille de partout est exacte ; j’ai pourtant quelque peine, je le confesse, à ne pas me défier un peu des entraînements auxquels je la vois sujette, et j’aimerais à ce qu’un vrai critique, la loupe à la main, y eût passé. […] Ampère prend ses opposants partout où il peut.
Père, n’êtes-vous pas partout ? […] Ce subtil intellectualisme discursif, qu’on admire chez Montaigne, chez Voltaire, chez Stendhal, dans la correspondance de Flaubert et toute une partie de Renan se retrouve partout chez M. […] Oui vraiment, il ne me paraît pas que le roman pur (et en art, comme partout, la pureté seule m’importe) ait à s’en occuper… Le romancier, d’ordinaire, ne fait pas suffisamment crédit à l’imagination du lecteur. » Allons-nous avoir une question du roman pur, après celle de la poésie pure, qui n’a pas fini de faire gémir les presses ?
On s’en rit dans les livres, aux spectacles, dans les salons, dans les tribunaux, partout ; et ainsi la société se rit d’elle-même et de ses arrêts. […] Seulement le mal n’est plus çà et là, il n’est plus concentré dans une sphère, il est partout. […] Considérez-le maintenant sous le scalpel de l’anatomiste : voilà son cœur et ses artères, mais ils ne battent plus ; ses nerfs, ses muscles, ses os, mais plus de mouvement, plus de vie ; au lieu de cette vie d’ensemble, de cette vie unitaire, une vie de décomposition, une vie de mort, pour ainsi dire, a commencé partout.
Si forte qu’il en gardera trace dans la Notice qu’il donne, en avril 1927, aux Cahiers de la Quinzaine pour présenter ses Quatre lettres au sujet de Nietzsche : « Je crois qu’il est arrivé à peu de personnes de retrouver un peu partout, et de relire çà et là des lettres qu’on avait écrites pour un seul, et sans songer à la durée, sans imaginer qu’elles seraient un jour des objets de curiosité et de commerce, qu’elles circuleraient sous la protection des lois dont on sait à quel point elles répugnent à défendre tout ce qui n’est point matériel »b. […] On révère à l’heure présente la moindre vieille pierre, dans le moindre village ; les conseillers municipaux s’empressent d’apposer partout des plaques commémoratives accompagnées de longs commentaires historiques. […] Mais pourquoi serait-elle simplifiée ici alors qu’elle est compliquée partout ?
» Et j’entends à propos de l’éloge de l’Angleterre, repris par Taine, Sainte-Beuve lui confier son dégoût d’être Français : « Je sais bien qu’on vous dit : être Parisien ce n’est pas être Français, c’est être Parisien ; mais on est toujours Français, c’est-à-dire qu’on n’est rien, compté pour rien… un pays où il y a des sergents de ville partout… Je voudrais être Anglais, un Anglais c’est au moins quelqu’un… Du reste, j’ai un peu de ce sang. […] Mais Hugo, il fait des livres… Il a volé, sous le nez, à ce gouvernement, qui pourtant est bien puissant, le plus grand succès de ce temps-ci… Il a pénétré partout, les femmes, le peuple, tout le monde l’a lu… Ses livres s’épuisent de huit heures à midi… Mais quand j’ai lu ses Odes et ballades, j’ai été lui porter tous mes vers… Les gens du Globe l’appelaient un barbare… Eh bien ! […] il est tout plein d’amoureuses et blondes peintures, de nudités friponnes, de fillettes aux coquets minois, qui ne couvrent pas seulement les panneaux, à l’affreux papier impérial, semé d’abeilles d’or, mais sont éparses sur les fauteuils, les chaises, le bureau, répandues, étalées partout. « Oui, nous dit Boitelle, quand on voit comme moi, toute la journée, de si vilains individus, c’est reposant d’avoir, de temps en temps, une jolie chose à regarder. » Et il nous introduit dans son capharnaüm intime, la maisonnette du jardinier du petit jardin de la préfecture ; bondé de tableaux jusqu’au toit, et où, avec une cuvette d’eau, une éponge, des cigares, il passe ses loisirs et les meilleures heures de sa vie, à faire revenir et revivre les colorations encrassées de toiles énigmatiquement anonymes.
poursuis : des astres inconnus, A l’aurore, au couchant, partout sèment ta route ; Qu’à ces immensités l’immensité s’ajoute. […] Tel adversaire conviendrait mieux au fond que tel allié. » En fait de croyances religieuses, il exprime partout l’idée qu’elles sont nécessaires aux sociétés humaines comme aux individus, qu’elles seules remplissent une place qu’à leur défaut envahissent mille tyrans ou mille fantômes ; et, à propos des superstitions des incrédules, il rappelle de belles paroles que Bonnet lui adressait en sa maison de Genthod, lorsqu’il l’y visitait en 1787 : « Il faut laisser des aliments sains à l’imagination humaine, si on ne veut pas qu’elle se nourrisse de poisons118. » Je trouve, dans ce même Mémorial, un parfait et incontestable jugement de Fontanes sur Mirabeau119, et un autre, bien impartial, sur La Fayette, qu’on croyait encore prisonnier à Olmütz120 : s’il exprime simplement une honorable compassion pour le général, il n’a que des paroles d’admiration pour son héroïque épouse ; de même qu’en un autre endroit il sait allier à une expression peu flattée sur l’ancien ministre Roland un hommage rendu à l’esprit supérieur et aux grâces naturelles de madame Roland, avec laquelle il avait eu occasion de passer quelques jours près de Lyon, en 1791. […] Vous créez partout des constitutions républicaines. […] La même distinction le suit partout : son nom y gagne et s’étend.
L’image de Mlle P…, embellie par le désespoir, me poursuivait partout. […] Une petite dame d’honneur de la duchesse, parente de ce froid monsieur, m’ayant pris tout à coup très-vivement sous sa protection, lui recommanda de me faire faire des connaissances, et de me présenter partout où il croirait que je pourrais m’amuser. […] Il revoit sa famille, ses tantes et ses cousines, qui le traitent comme un très-jeune homme sans conséquence ; il les laisse dire et les raille ; il raille les Lausannois comme il a fait les Brunswickois ; il ne ménage pas à la rencontre les émigrés français qu’il trouve installés partout comme chez eux : aucun de leurs ridicules ne lui échappe, et il n’a pas de peine à se garantir de leurs opinions. […] Un des premiers désirs de Benjamin Constant, à son adolescence, fut de voyager seul, à pied, vivant au jour le jour comme Jean-Jacques Rousseau ; mais il y avait entre l’illustre Genevois et le gentilhomme vaudois cette différence, que celui-ci trouvait à peu près partout, grâce à son nom et au crédit de sa famille, des bourses ouvertes et un accueil que le pauvre Jean-Jacques ne put jamais rencontrer au début de sa carrière.
Il n’a jamais la netteté philosophique ou la ferveur chrétienne, mais il a toujours et partout l’abondance et la beauté poétique. […] Des vérités d’un ordre si élevé sont bien partout, c’est-à-dire partout inutiles. […] Guizot, qui partout et à tout propos se donne pour un homme grave, embrasse dans le même blâme, dans la pitié, je devrais dire dans la même colère, la démonstration, la déduction désintéressée des vérités poursuivies par la science, et les espérances tumultueuses conçues d’après cette démonstration, mais, à coup sûr, profondément distinctes de la science prise en elle-même ? […] Rue de Chartres, au boulevard Bonne-Nouvelle et rue Richelieu, c’est toujours et partout la glorification de la richesse et le dédain de la pauvreté. […] Il a toujours et partout substitué l’animal au héros, la chaleur du sang à l’espérance exaltée.
À l’exception d’une page intitulée : Louisette, d’une pitié naïve et éloquente, on ne voit partout que cet effroyable acharnement qui ne parvient jamais à se satisfaire. […] Le public de partout, le public bête, lâche et grossier qui n’a que des yeux et un estomac, mais qui n’a ni un cœur, ni une cervelle, ni même des muscles pour châtier les ignobles histrions qui déshonorent devant lui la Ressemblance de Dieu. […] Nous avons un second volume à succès qu’on rencontre déjà partout. […] Ils arrivent de partout, de la plaine et de la montagne, de l’égout et du lupanar. […] Je tiens à l’écrire parce qu’il me semble que c’est précisément le contraire de ce qui est partout affirmé.
Mais les « sciences auxiliaires » sont maintenant enseignées partout, avec plus ou moins d’ampleur ; elles ont été introduites dans les programmes universitaires. […] Certaines gens flairent des rébus partout, même là où il n’y en a pas. […] La tendance naturelle est d’attribuer à un même mot le même sens partout où on le rencontre. […] On est revenu aujourd’hui de cette hyperherméneutique ; mais on n’est pas à l’abri de la tendance analogue à chercher partout des allusions. […] La vanité n’a pas partout les mêmes objets, il faut donc chercher à quoi l’auteur mettait sa vanité ; il se peut qu’il mente pour s’attribuer (à lui ou aux siens) des actes que nous trouverions déshonorants.
Les enfants en voient partout. […] Je serais plutôt tenté de la voir partout et de considérer tous les phénomènes de l’univers comme les effets d’une éternelle et fatale volonté. […] Pas de phrases, point de paroles vaines et ornées ; partout la vérité des faits et l’éloquence des choses. […] Houssaye, nous croyions le voir partout. […] Elles croissent en nous, mais leurs racines sont partout dans le sol nourricier.
Il la montre partout. […] Sa présence invisible, ses pensées forcenées forment autour du roi on ne sait quel triste concert qu’il est seul à entendre, et partout il voit la mort. » Le même jour, à la même heure, le roi est à Saint-Roch, pour y entendre l’office ; et Ravaillac est à Saint-Benoit, pour la messe. […] Nous, qui venons après deux siècles de littérature démonstrative et qui, au surplus, avons repris nos libres et incertaines opinions à l’autorité qui les garantissait, nous portons notre inquiétude partout et nous quémandons partout des réponses : nous en réclamons à l’art même. […] Son héros, pourvu d’un génie universel et d’une activité sans repos, le menait partout. […] Maintenant, à la claire lumière de l’Évangile, on savait le découvrir partout où il s’était enveloppé d’apparences prestigieuses.
En voici un second : c’est qu’il y a des degrés entre Campistron et Voltaire ; c’est qu’il y en a d’autres entre Zaïre et Bajazet ; c’est qu’il y en a partout, et qu’il n’est personne qui n’en tombe d’accord. […] L’explication s’en trouve donc d’abord, ou du moins il faut qu’on la cherche partout ailleurs qu’en nous ; et trop heureux sont ceux alors dont l’originalité n’a pas comme fondu dans cette recherche même ! […] Ou du moins, on peut les ramener et les réduire toutes à une seule : trop scrupuleuse et trop attentive, trop minutieuse plutôt, l’exécution du Bonheur est toujours et presque partout trop serrée. […] C’est vainement qu’on se débat et qu’on essaie de se distinguer : les procédés sont les mêmes partout. […] Voyez plutôt, partout où l’on a essayé de mêler l’un à l’autre ces deux éléments disparates ou contradictoires, comme il serait facile d’en ôter l’un ou l’autre.
La concussion alors, la vénalité régnait partout ; il fallait la réprimer et la détruire.
En un mot, on trouve partout dans cet Essai l’avant-goût de cet esprit de critique qui sera tout l’opposé de la méthode roide et tranchante d’un Mably.
Qui ne se rappelle en ce moment cette autre entreprise conduite par un jeune général partout victorieux, cette flotte française, si française toujours, mais si différente dans l’inspiration et le but, portant avec elle la science, l’Institut d’Égypte, les instructions d’un Volney, la tête méditative de Monge, le génie de Bonaparte ?
Pourtant, pour qui sait lire, il y a de jolies choses comme partout avec lui, et des aperçus d’homme d’esprit qui font penser.
Rigault, dans un article sur Chapelle (18 mai 1855), me semble lui avoir beaucoup prêté quand il a dit : « Partout, dans le monde et dans l’intimité, parmi les grands seigneurs et les grands esprits, à Chantilly avec M. le prince, à Auteuil avec Roileau, Racine et Molière, Chapelle plaît à tout le monde par l’enjouement de son caractère, par l’agrément de son esprit naturel et cultivé, et par cette finesse de goût qui est peut-être la première de ses qualités, et le trait caractéristique de son mérite.
Je ne peux ici entrer dans aucun détail, parce que votre ouvrage court tout Genève, et qu’on ne le rend point ; mais soyez très certain que c’est le seul de notre siècle qui passera à la postérité, parce que le fond en est utile, parce que tout y est vrai, parce qu’il brille presque partout d’une poésie charmante, parce qu’il y a une imagination toujours renaissante dans l’expression… Et plusieurs années après (1er septembre 1773) : Je fus certainement l’avocat d’une cause gagnée quand je fus si charmé du poème des Saisons : soyez sûr que cet ouvrage restera à la postérité comme un beau monument du siècle.
quand je devrais être réputé bête partout ailleurs, cher monsieur Griflith, laissez-moi passer pour un génie à Olney.
Lorsque presque tous les livres en Europe étaient écrits en cette langue, l’étude en était essentielle dans tout système d’éducation ; mais maintenant on en a rarement besoin si ce n’est comme luxe et agrément, puisqu’il a partout cédé la place, comme véhicule de pensée et de connaissances, à quelqu’une des langues modernes. » — Franklin est un homme qui a tant de perspicacité et qui est tellement doué de l’instinct et du sentiment des temps modernes, que j’ai cru que son opinion, même paradoxale, méritait d’être rappelée avec toutes ses variantes et dans toute son étendue.
Il n’en fut rien ; la mode s’en mêla ; on se fit nouvelliste et jugeur des événements du jour : « Et véritablement, dit-il, nous frondions quelquefois tout notre soûl. » L’abbé de Pomponne, homme d’esprit, mais tête de linotte, allait répétant partout l’opinion qu’il venait d’entendre, et ébruitait d’un air de mystère des conversations bonnes à huis clos.
On dit partout qu’il était arrêté, mais je me doutais bien que c’était pour sa sûreté, ce qui était vrai, car il a toujours été très parfaitement uni avec le Régent. » Et quelques jours après : « M.
Il a écrit quelque part dans un de ses derniers articles, ces paroles qui, bien qu’ayant un sens plus général là où il les dit, expriment évidemment l’impression qu’ont dû lui laisser les années pénibles de l’apprentissage : Aujourd’hui la lutte est partout, et aussi le sérieux triste.
Flousset aurait beaucoup le talent d’écrire et de peindre, d’être éloquent, comme on dit, dans le cas où il marcherait tout seul et où il aurait à composer, pour son compte, quelque morceau de sa propre étoffe ; mais aujourd’hui il ne nous donne pas le temps d’y songer : dans ce long travail d’analyse, d’extrait, de résumé et d’assemblage, il a fait preuve partout d’un excellent jugement, d’un goût sobre, d’un choix sévère, d’une fermeté de pensée et d’expression qui inspire toute confiance.
De tout cela je prétends conclure seulement une chose aujourd’hui, c’est que, dans une Histoire où Louvois tient le premier rang, où il est à bon droit loué, apprécié, défendu et justifié partout où il peut l’être, il ne convient pas que Louis XIV paye les frais de cette justice.
Il te faut le style, en un mot Il te faut encore, s’il se peut, le sentiment, un coin de sympathie, un rayon moral qui te traverse et qui te vienne éclairer, ne fût-ce que par quelque fente ou quelque ouverture : autrement, bientôt tu nous laisses froids, indifférents, et hommes que nous sommes, comme nous nous portons partout avec nous, et que nous ne nous quittons jamais, nous nous ennuyons de ne point trouver en toi notre part et notre place.
Il est partout, il se glisse, il est aux aguets ; le ver est dans le fruit, le serpent est sous la fleur.
Il semble avoir pris partout pour devise ce mot de Jean et Jeannette ; « Le masque nous a rendus vrais. » Mais ce qu’il faut dire pour juger ce roman à son vrai point de vue, c’est que c’est le chef-d’œuvre de la littérature Louis XIII qui sort de terre, après plus de deux siècles, avec tout un vernis de nouveauté.
Le plaisir est un butin qui lui appartient ; partout où il le trouve, il s’en empare sans scrupules et en jouit sans remords.
Si j’étais libre, je suivrais partout ses pas pour adoucir ses chagrins et consoler sa vieillesse ; une âme comme la mienne ne laisse jamais les sacrifices imparfaits ; mais Roland s’aigrit à l’idée d’un sacrifice, et la connaissance une fois acquise que j’en fais un pour lui renverse sa félicité ; il souffre de le recevoir, et ne peut s’en passer. » Roland avait raison, et tous les hommes à sa place auraient souffert comme lui.
ne vais-je pas partout avec mon cœur, et me resserrer dans une prison, n’est-ce pas me livrer à lui sans partage ?
Mme de Brancas vient de parler des transports frénétiques qui accueillirent partout dans les provinces la nouvelle de la convalescence du roi : « Pendant ces transports vraiment populaires, la reine et Mesdames, rassurées sur la santé du roi, à mesure qu’elles approchèrent de Metz, y arrivèrent avec bien des espérances nouvelles.
Et ces sauvages-là se retrouvent partout : ils n’étaient pas alors dans la Polynésie seulement ; Louis XVI les eut plus d’une fois autour de son palais.
Je crois volontiers que la politique s’est fort épurée de nos jours, ou du moins que partout où pénètre vite la lumière, la publicité, on n’ose plus se permettre de telles fourberies.
Grote au suprême degré, dans les premiers volumes où je viens de l’étudier, c’est une rectitude de bon sens et de bon esprit, qui, purgée de toute idée préconçue et de toute superstition traditionnelle, examine, pèse, discute et n’avance rien qui ne lui paraisse probable ou possible ; là où il doute, il le dit, et comme l’incertitude est partout à cette origine de l’histoire grecque qui débute par la mythologie, il ne nous donne d’abord aucune histoire, il ne nous propose aucune explication ni interprétation ; il se borne à exposer chaque récit mythique dans toute son étendue et avec ses variantes, tel que les Grecs se le racontaient entre eux.
Le duc de Noailles, jeune, brillant, en faveur, est envoyé en Espagne ; il remporte en Cerdagne, en Catalogne, des succès militaires fort célébrés à Versailles, il prend Girone (1711) ; il est partout loué, vanté, lorsque, obéissant à son secret mobile et à cette inquiétude d’ambition qui le piquait, il imagine de concert avec le marquis d’Aguilar, pendant le séjour de la Cour à Saragosse, de donner à Philippe V une maîtresse, de le détacher ainsi de sa femme et dès lors de la princesse des Ursins, comptant bien, lui et son ami, s’emparer de toute l’influence ; en un mot, il noue une intrigue qui, découverte, le fait rappeler et le met à la Cour de Versailles dans une position infiniment moins bonne qu’auparavant.
Si le projet qu’il a indiqué après coup est bien exact et s’il paraît assez bien combiné, l’exécution en fut déplorable. » — Je cherche partout des témoignages à l’appui de mes réserves, car il est bien difficile d’oser mettre un peu de vérité dans ces articles que j’écris, et l’on aurait peine à croire à combien de suggestions et d’instances j’ai dû résister pour maintenir ce jugement modéré et un peu restrictif sur le maréchal de Noailles.
Vous parlez de Tacite, qui a admirablement condensé, travaillé, pétri, cuit et recuit à la lampe, doré d’un ton sombre ses peintures chaudes et amères : ne vous repentez pas, Français, d’avoir eu chez vous, en pleine Cour de Versailles et à même de la curée humaine, ce petit duc à l’œil perçant, cruel, inassouvi, toujours courant, furetant, présent à tout, faisant partout son butin et son ravage, un Tacite au naturel et à bride abattue.
La page de MM. de Goncourt vient précisément de me faire relire le tableau de Lucrèce, nous montrant la génisse à qui l’on a enlevé son jeune veau pour l’immoler aux autels : elle cherche partout et regarde également le ciel, l’horizon, l’immensité, d’un œil vague, mais dans un sentiment désolé indéfinissable, Omnia convisens oculis loca… Oh !
Fournier, qui connaît les rues de Paris au temps de Louis XIV mieux que nous ne connaissons celles d’aujourd’hui ; qui sait le nom de chaque hôtel un peu considérable ; qui distingue les boutiques mêmes et leurs enseignes, cherche partout des noms propres, des adresses précises aux Portraits de La Bruyère.
Ses livres peuvent attirer et forcer l’admiration pendant quelques pages, mais bientôt leur monotonie fatigue ; car ils sont le contraire de ces écrits chers à Montaigne, pleins de suc et de moelle intérieure, pétris d’expérience et d’indulgence, qui gagnent à être exprimés et pressés, et qui de tout temps ont fait les délices des hommes de sens, des hommes de goût, des hommes vraiment humains… Au résumé, c’est un militant ; il l’est en tout et partout ; comme tel, il laissera dans l’histoire des guerres politiques et religieuses de ce temps une trace lumineuse : Lacordaire et lui, deux lieutenants de La Mennais, et qui ont continué de tenir brillamment la campagne après que leur général avait passé à l’ennemi.
Même en prose, j’ai peine à reconnaître en lui ce trait distinctif du bon sens qu’il a trop peu dans ses vers : cette qualité-là, quand on la possède, on la porte partout.
Fremy est si en peine de trouver et de poursuivre partout le madrigal, qu’il n’a pas craint d’en dénoncer un dans les vers qui terminent cette adorable pièce de la Jeune Captive : Ces chants, de ma prison témoins harmonieux, Feront à quelque amant des loisirs studieux Chercher quelle fut cette belle : La grâce décorait son front et ses discours, Et comme elles craindront de voir finir leurs jours Ceux qui les passeront près d’elle !
Le père Hilario le baptisa et lui donna le nom de Beppo, qui veut dire « joie dans les larmes. » De ce jour, j’eus deux soucis au lieu d’un, et je l’emportai partout avec moi pour le faire sourire à son père en le tenant sur le rebord extérieur de la loge ; quelquefois même il passait ses petites mains à travers la grille et jouait avec les chaînes d’Hyeronimo ; je l’endormais, je l’allaitais, je riais avec lui.
Et il recevait aussi, comme La Fontaine et comme Racine, l’influence de l’art antique par la conversation et la critique de son ami Despréaux, qui écartant résolument tous les Italiens et tous les Espagnols, comme trop brillants et trop « pailletés », détruisant l’autorité que l’illusion ou la complaisance de la génération précédente leur avait accordée aux dépens de la nature et de la pure beauté, proposait partout et toujours pour modèles les Grecs et les Latins, dont les œuvres contenaient toute la vérité, rendue avec toute la perfection que l’esprit humain était susceptible d’atteindre.
Partout, lorsqu’on discute sur les unités, c’est bien la question du réalisme de la mise en scène qu’on discute : et chez Tirso et chez Sidney nous en avons la preuve.
La confession nous est si naturelle, continue le Père Monsabré, qu’avant de passer à l’état d’institution chrétienne « elle était partout connue, prêchée, pratiquée. » Et là-dessus il nous cite « un législateur chinois », Socrate, Sénèque, saint Jean-Baptiste et un missionnaire qui a trouvé la confession établie chez les sauvages Fort bien ; mais alors comment l’orateur a-t-il pu nous dire, dans la première partie de son discours, que la confession, si elle avait été inventée par d’autres que Jésus-Christ, eût paru « une nouveauté énorme, une obligation oppressive, la plus répugnante des humiliations ?
Et elle s’enfuit, « dans sa peur de l’amant. » (Partout ailleurs M.
L’analyse a tellement pénétré partout aujourd’hui, que, lui aussi, il ne peut s’empêcher de dire ce qu’il a fait et pourquoi il l’a fait.
Il voudrait être tout, et toujours, et partout.
Son esprit droit et ferme prête partout à l’imagination son burin, pour que rien d’essentiel dans le dessin ne soit omis.
Quand il en vient aux époques de la Réforme, de la guerre de Trente Ans, l’historien-roi définit en peu de mots ces grands événements par leurs traits généraux et dans leurs principes réels ; toujours et partout il démêle le fond d’avec les accessoires.
Il ne saurait y avoir au-dessus d’un tel chapitre, à titre de consolation dans les calamités publiques, qu’un chapitre de quelque autre livre non plus humain, mais véritablement divin, d’un livre qui ferait sentir la main de Dieu partout, et non point par manière d’acquit comme le fait Montaigne, mais la main réellement présente et vivante.
En ce sens, Perrault applique expressément la méthode de Descartes à l’examen de la littérature et des arts ; il la proclame hardiment un des premiers, et avec pleine conscience de ce qu’il fait : L’autorité, dit-il, n’a de force présentement et n’en doit avoir que dans la théologie et la jurisprudence… Partout ailleurs la raison peut agir en souveraine et user de ses droits.
Elle s’attache de bonne heure à Villars et semble deviner que ce général qu’on appelle fou sera en définitive le sauveur : « Car il y a trop de sages, dit-elle, ou au moins trop de gens qui croient l’être quand ils ne hasardent rien ; et je suis persuadée qu’il faut quelquefois laisser les choses au hasard, pourvu qu’on ne les pousse pas jusqu’à une témérité qui n’appartient qu’aux héros de romans. » Ce dernier défaut, elle le sent bien, serait volontiers celui de Villars ; elle le lui pardonne pourtant au milieu de l’abaissement trop universel : « Ce maréchal de Villars parle et agit, dit-elle, comme ces héros de romans qui croient porter la victoire partout où ils vont : j’aime assez ces airs-là présentement, si opposés à ceux qui nous ont jetés si près du précipice. » L’héroïque défense du maréchal de Boufflers dans Lille la transporte et tire d’elle de nobles accents : L’exemple que ce maréchal a donné en défendant Lille comme il l’a fait devrait bien causer de l’émulation et de la honte en même temps, si l’on compte encore pour quelque chose l’honneur.
mon amie, le monde est partout le même ; il n’y a que la différence d’une miniature à un tableau. » Il y eut là une interruption dans la vie littéraire de Mme Gay9.
Le Noir (le lieutenant de police), à plaider partout vivement la cause d’une infortunée, punie pour le crime d’autrui.
En cela même il abuse, et il a légèrement amolli la nature, il l’a partout argentée trop également.
C’est ce qui donne à tout sentiment une valeur intellectuelle et proprement esthétique ; c’est ce qui fait de tout plaisir sensible le rudiment d’un plaisir esthétique : il y a un germe de beauté partout ou il y a unité dans la multiplicité, accord dans la discordance, harmonie dans des éléments antagoniques.
Ou bien ce sera un rythme dont les brisures multipliées sembleront à merveille adoptées à une idée de légèreté et de grâce : L’universel baiser court sur les hautes tiges comme un menu vol de papillons, tendresse brève, espoir long sur la plaine humaine voltigent coquelicots, pivoines, pavots, l’heur est léger, longue est la peine mais partout partent les pollens pour de futurs étés toujours beaux.
De là l’importance de l’école, partout adéquate à la civilisation.
D’ailleurs nous ne proscrivons pas la rime ; nous la libérons, nous la réduisons parfois et volontiers à l’assonance ; nous évitons le coup de cymbale à la fin du vers, trop prévu, mais nous soutenons notre rime telle quelle par des assonances, nous plaçons des rimes complètes, à l’intérieur d’un vers correspondant à d’autres rimes intérieures, partout où la rythmique nous convie à les placer, la rythmique fidèle au sens et non la symétrie, ou, si vous voulez, une symétrie plus compliquée que l’ordinaire.
Si c’est la même cause qui est partout agissante, d’où vient que les effets sont spécifiquement différents ?
Ici, comme partout, l’anthropomorphisme se manifeste et les dieux sont faits à l’image des plus puissants des hommes dans une société où la puissance fut initialement la plus respectée des qualités.
George Sand est maintenant partout Madame Sand ; Daniel Stern, Madame Daniel Stern ; et même André Léo, la citoyenne André Léo, dans tous les tapis-francs communards de Suisse !
on se souvient d’Auguste Barbier… partout ailleurs l’auteur des Fleurs du mal est lui-même et tranche fièrement sur tous les talents de ce temps.
Partout il pleure la vieille Bretagne et ses coutumes originales et fortes, et, tout en pleurant, ce singulier affligé, dont l’affliction la plus grande est encore l’inconséquence, abolit en lui, librement et volontairement, ces originalités savoureuses qui auraient donné à son talent la trempe vibrante et l’énergie que naturellement il n’avait pas.
Des dunes du Nord aux Vosges, partout, leur imagination dresse les deux montagnes saintes, celle des Oliviers, qui est la montagne de la résignation où l’on dit : « Non ma volonté, mais la vôtre », et celle du Calvaire, qui est la montagne du sacrifice, où l’on dit : « Je remets mon esprit entre vos mains. » Pour les chrétiens, chaque jour de nos tranchées renouvelle la passion du Christ.
Jupiter, le Soleil, « l’Univers plein des aïeux » de la coupable, évoquent pour nous l’idée de l’œil de Dieu, partout présent, partout ouvert sur notre conscience ; Minos est le juge éternel qui attend notre âme après la mort ; et, quand Phèdre, écrasée de terreur, tombe sur ses genoux en criant : « Pardonne ! […] Le mystère n’est plus là dans le vague des demi-ténèbres vertes, dans les souffles, dans les murmures et dans la vie que l’on voit fourmiller partout : il est dans le silence absolu, dans l’éclairage excessif et dans le chatoiement des ramures. […] … Au lieu des imaginations riantes et bornées qui ne laissent point d’inquiétude au cœur, voici le rêve, fils des pays brumeux et de la solitude, le sentiment du mystère qui est partout dans les choses au-delà des formes et des apparences. […] Pas l’ombre de thèse, mais la vie comme elle est, de la vérité et des larmes, et, partout, une indulgente équité de moraliste clairvoyant. […] et, partout, que de jolis mots !
Pelham, quoique mutilé avec une liberté plus que cavalière, fût cité partout à Paris, dans les cafés et les salons comme le manuel du dandysme le plus parfait et le plus pur. […] Le style de Francis the first est partout d’une éblouissante coquetterie. […] Il consultait son cœur partout et à toute heure, et ne s’efforçait jamais de lutter avec les poètes de tête. […] La grâce et la vigueur qui éclatent dans les épisodes de ce beau poème ne peuvent ni atténuer ni excuser la succession presque fortuite qui s’est partout substituée à l’ordonnance, à la génération. […] À force de penser à Ellénore et de publier partout son admiration, Adolphe se convaincra, ou croira se convaincre de la réalité de son amour ; et Ellénore tombera dans le même piège.
Dans l’art même on peut s’adresser aussi bien à la miniature qu’à la sculpture ou à la peinture : partout les mêmes sujets se retrouvent, partout les mêmes tendances se développent avec un parallélisme surprenant. […] Partout, en effet, le réalisme de la Réforme a mis la leçon. […] Ainsi, au sein de leurs travaux comme au sein de leurs plaisirs, les hommes recevront partout la leçon pratique et vivante du réalisme enseignant. […] Ce souci le suit partout : « Je travaille mon bon Saint Antoine de toutes mes forces. […] le réalisme russe sent qu’il est partout.
Ils portent92 partout cet esprit mesuré, fin par excellence. […] Cette culture française, vainement imitée dans toute l’Europe, n’a fait qu’orner les dehors de l’homme, et le vernis dont elle l’a paré se fane déjà partout ou s’écaille. […] gros de charnure et d’os, court, large d’épaules, épais comme un arbre noué », capable « de gagner partout le bélier à la lutte : point de portes dont il ne pût faire sauter la barre, ou qu’il ne pût en courant enfoncer avec sa tête.
Mais déjà, lorsque nous parvint cette lettre où le superbe aède expose si clairement sa nouvelle théorie poétique, nous avions commencé notre enquête auprès des maîtres du vers, auprès des chefs des différentes écoles, et partout, académiques, romantiques, indépendants, modernistes, tous préoccupés de l’œuvre nouvelle, cherchaient à défendre, à expliquer, commenter ou combattre la révolutionnaire attitude du chantre provençal. […] Dans notre Midi, Mistral est, comme partout, un admirable poète épique et lyrique ; mais on le connaît trop, il est du terroir ; son chapeau, si largement posé qu’il soit sur l’oreille et sur la hauteur du front, ne lui fait pas une suffisante auréole. […] L’erreur et la vérité sont ensemble partout, et la vérité n’est peut-être qu’un certain mode conscient d’erreur, comme le bonheur n’est, sans doute, qu’une certaine façon de s’arranger avec l’invincible malheur.
Partout l’illusion, au sens propre et technique du mot, c’est-à-dire le mélange en proportions variables du réel et du fictif, les données positives de la perception transformées suivant l’interprétation choisie par un effort de vision mentale. […] Les pieds de la table, les chenets, la pelle et les pincettes prendront des formes animales ; ailleurs ce seront des figures humaines, des paysages, des scènes de chasse ou de pêche : partout des mensonges de forme et de couleur, une figuration à outrance, des emblèmes conventionnels où le motif fourni par la nature ne nous apparaît plus qu’à travers les transpositions et les variations les plus surprenantes. […] Partout il verra de la poésie, et partout il nous en fera voir, dans la glèbe du champ comme dans le pré fleuri, dans le plus triste paysage de banlieue comme dans le site le plus enchanteur. […] Il ne faudrait évidemment pas voir du symbolisme partout, et faire dire aux peintres des choses dont ils ne se sont jamais avisés. […] Dans tout monument destiné au culte, on prodiguera les ornements religieux ou liturgiques, comme pour y rendre la divinité plus présente : partout où se porteront les yeux, une image se présentera qui ramènera l’esprit du fidèle à l’objet du culte.
Il en sortait de partout, des fauteuils et des loges, et la plupart, fredonnant la ballade de Nélusko, franchissant lestement, en habitués, l’espèce d’antichambre qui mène de la salle à la scène. […] Et, dans toutes les pièces, en bas, en haut, dans son cabinet où il essayait vainement d’écrire, dans sa chambre qu’il se prenait à remplir de sanglots, partout cette petite neige de janvier tourbillonnait aux larges fenêtres, voilait l’horizon, accentuait un silence de steppe. […] Ce sentiment de gêne en face de la perfection existe partout où il y a des créatures humaines, dans l’état ecclésiastique comme ailleurs, et je l’ai trouvé au fond des solitudes habitées par les saints. […] L’espace me manque pour rapporter ici les projets du gouvernement du Dauphin ; on y sent partout l’amour de son pays, et sous la forme demi-philosophique de l’époque, le désir d’égalité qui germait déjà dans tous les esprits. […] Sauf les lieux communs d’une morale qui n’appartient ni à l’auteur ni à sa philosophie, et qu’il contredit au contraire partout, aucune pensée ne peut soutenir l’examen.
Le vers est partout dans la langue où il y a rythme, partout, excepté dans les affiches et à la quatrième page des journaux. […] Selon lui ce qu’on appelle l’École symboliste doit plutôt être considéré comme une sorte de refuge où s’abritent provisoirement tous les nouveaux venus de la littérature, « ceux qui ne se sentaient pas disposés à marcher servilement sur les traces des devanciers, les Parnassiens, les naturalistes qui finissent de sombrer dans l’ordure. » — Chassés de partout, me dit-il, presque unanimement conspués, ils éprouvent le besoin de se ranger sous une enseigne commune pour lutter ensemble plus efficacement contre les satisfaits. […] Et partout, ici, là-bas, des Heliantus, ces immenses soleils qui s’épanouissent à deux et trois mètres de hauteur, et que Van Gogh a peints passionnément, des énormes Eremostachys les divins lys du Japon, des Iris Germanica, plus beaux que les plus belles orchidées, un Moréas de la Chine, iridée magnifique à grands pétales oranges : qui vaut bien les Moréas d’Athènes, je vous assure ; là des pourpiers fastueux, de gigantesques Héléniums, et, sur cette pente, des pivoines, des citrouilles, des Hypericum pedestrianum, fleur cocasse s’il en fut jamais, et qu’il faut piétiner pendant une journée avec des souliers de maçon pour la voir fleurir ; et tant d’autres merveilleuses comme ces Dielztras avec leurs tiges penchées où des cœurs roses sont pendus… Avec un grand geste heureux et un éclair dans les yeux, il ajouta : — Vous verrez, vous verrez tout cela cet été ! […] La copie, dont naturellement je n’avais pas le double, n’est pas arrivée, et le secrétaire de la rédaction, peu content, m’apprend que depuis cinq heures on me cherche dans les cercles et cafés où je suis censé aller, à la maison, partout, et que le téléphone carillonne en vain dans toutes les directions. […] Il y a cependant au Temps, comme partout, des lecteurs intelligents et lettrés qui ne seraient pas fâchés d’être tenus au courant du mouvement de la jeune littérature.
Mais tous ces hôtes passagers qui ne pourraient qu’égayer d’une anecdote un fond si grave, que sont-ils auprès du fondateur même, je veux dire le bibliothécaire de Mazarin et le grand bibliographe d’alors, ce Gabriel Naudé dont le cachet est là partout sous nos yeux, dont l’esprit se représente à chaque instant dans le choix des livres et s’y peint comme dans son œuvre ? […] En 1624, le Père Garassus avait publié le livre de la Doctrine curieuse des Beaux-Esprits modernes, dans lequel il cherchait partout des libertins et des athées ; Naudé put en prendre l’idée de venger, par contre-partie, les grands esprits de l’antiquité qui avaient, d’ailleurs été compromis, il nous l’apprend positivement, dans les suites de cette querelle.
Partout où l’on voit l’une de ces facultés, on peut affirmer qu’il y a vie, qu’il y a une âme. […] C’est dans le Traité de l’âme, plus que partout ailleurs, qu’on peut bien voir ce qu’est toute sa manière, cette ordonnance grandiose et lucide des pensées, ce style concis et ferme jusqu’à l’obscurité et à la sécheresse axiomatiques, sans ornements d’aucun genre qu’une admirable justesse, une incomparable propriété d’expressions, une vigueur sans égale, et, au milieu d’une apparente et réelle négligence, des allures où éclate toujours la puissance du génie.
C’est l’Andromaque d’Hector agenouillée sur une tombe vide, gardant un amour unique et la fidélité du coeur dans l’involontaire infidélité d’un corps d’esclave ; l’amoureuse amitié de Nisus et d’Euryale ; Pallas, ou la grâce de la jeunesse fauchée ; la blonde amazone Camille, la jeune aïeule des « travestis » héroïques, de Clorinde à Jeanne d’Arc… Et c’est, partout, l’ombre de la grande Louve, la majesté du peuple romain, régulateur et pacificateur du monde, le sentiment de sa mission, de sa « vocation » terrestre, crue et révérée comme un dogme religieux : Excudent alii… Tout cela ramassé, condensé en expressions choisies, d’une brièveté profondément significative, et qui se prolongent et qui retentissent dans le coeur et dans l’imagination. […] C’est dans cette fiction qu’il voit la beauté : « De la fiction, il en faut partout.
Nous trouvons donc partout la même loi de composition continue, sans limites définies, jusqu’aux formes les plus hautes de la conscience, formées de groupes d’états de conscience unis par des rapports extrêmement compliqués. […] La raison a servi d’instrument pour réprimer les formes inférieures du gouvernement mental, — le gouvernement par préjugé, le gouvernement par tradition, etc., et partout où elle les a remplacées, elle tend à jouer le rôle de despote à leur place.
Béranger a trop d’esprit pour avoir tant d’enthousiasme ; il possède son enthousiasme, il n’en est pas possédé ; il le conduit avec un fil imperceptible, mais sûr, partout où il veut passer, comme le conducteur des chars, aux jeux Olympiques, conduit au mouvement du doigt ses coursiers qui ne s’emportent jamais dans la carrière : « Rasant la borne, et ne la touchant pas. » Il n’y brise jamais son essieu, il n’y fait même ni bruit ni poussière ; il arrive sans qu’on s’aperçoive qu’il est arrivé juste, et court au but qu’il s’est proposé. […] Cette musique usuelle qui parle à l’esprit, et ce couplet rythmé qui danse dans l’oreille, se prêtent l’un à l’autre un mutuel secours pour pénétrer partout.
Partout il met de nouveaux titres & de nouveaux argumens. […] Dans un sujet consigné partout, soit dans les monumens publics, soit dans la mémoire des Romains par une tradition presqu’orale, Lucain ne pouvoit plus faire usage des grandes machines de l’Epopée, & faire intervenir à son gré les Dieux ; mais la fiction qu’il n’avoit pas la liberté de répandre dans l’économie de son poëme, il l’a fait entrer dans les détails.
Cette thèse, qu’il dresse sur leurs débris, il la déduit du fait historique des invasions gauloises, qui ont laissé partout des traces de leur passage dans des mots de même origine, retrouvés toujours, malgré les mêlées des peuples et leurs transfusions. […] En somme, ce sera ce qu’il fut, toujours et partout.
Et puisque la possession d’une automobile est aujourd’hui pour tant d’hommes l’ambition suprême, reconnaissons les services incomparables que rend l’automobile, admirons cette merveille de mécanique, souhaitons qu’elle se multiplie et se répande partout où l’on a besoin d’elle, mais disons-nous que, pour le simple agrément ou pour le plaisir de faire du luxe, elle pourrait ne plus être si désirée dans peu de temps d’ici, — sans toutefois être délaissée, nous l’espérons bien, comme le sont aujourd’hui le girofle et la cannelle. […] Nous avons de la peine à traiter encore de scientifique une recherche qui exige des chercheurs qu’ils flairent partout la mystification.
L’insubordination et l’indiscipline sont partout ; personne n’est craint ni obéi ; la rivalité et la désunion du duc de Richelieu et du prince de Soubise ont amené les désastres de la fin de la campagne ; on demande au maréchal de Belle-Isle et à Duverney pour la campagne prochaine des mémoires et des plans qui ne seront pas suivis.
Considérée par cet aspect, son Histoire ressemble à une belle et longue retraite devant des nuées d’ennemis : il n’a pas l’impétuosité ni le feu, mais il a la tactique et l’ordre ; il campe, s’arrête et se déploie partout où il peut.
Beyle abusera ainsi souvent d’une observation vraie en la poussant trop loin et en voulant la retrouver partout.
Partout, dans ses lettres, dans ses vers de cette époque (1780), perce du milieu des parties graves le plus gracieux enjouement.
Satisfait de sa solitude et voltigeant léger de rameau en rameau, partout où il se pose il secoue de chaque petite branche les gouttes de glace suspendues qui tintent en tombant sur les feuilles séchées du chemin.
Devenu magistrat sans en avoir l’air, reçu président au Parlement avec dispense d’âge (1706), il ne concourait pas moins pour les prix de l’Académie française, faisait des tragédies, qui tombaient comme déraison (c’est Collé qui le dit), mais sous un autre nom que le sien, des chansons, au contraire, qui avaient la vogue, et il prenait pied partout dans la meilleure société, et bientôt même en Cour.
Il distilla partout son fiel avec assez d’agrément.
Les parquets étaient partout frottés et luisants, les vitres claires et nettes, les meubles propres.
Toutefois, sur cette protestation de son peu d’étude et de lecture, Mirabeau n’est pas dupe et n’est crédule qu’à demi : « Vous ne lisez point, me dites-vous, et vous me citez tous les mots remarquables de nos maîtres ; cela me rappelle Montaigne qui soutient partout qu’il craint d’oublier son nom tant il a peu de mémoire, et nous cite dans son livre toutes les sentences des anciens. » — S’il convie son ami à s’ouvrir à lui, il lui donne largement l’exemple et ne se fait pas faute de se déclarer.
La nouvelle s’en est répandue partout où il est connu, et amis et ennemis s’en sont réjouis presque également, et lui en ont fait des huées qui le persécutent : l’Académie même ne s’en est pas abstenue, et s’est réjouie, en sa présence et à ses dépens, de l’avoir vu venir par force au lieu où il faisait profession de ne point venir de son bon gré.
Son rôle principal à la Convention fut d’être envoyé aux armées ; son bonheur fut, en échappant aux cruelles mesures du dedans et aux luttes fratricides qui se réglaient à coups d’échafaud, d’être, pendant ce temps-là, à combattre l’ennemi du dehors, sur le Rhin, à Mayence, ou le royalisme en Vendée, et de montrer partout, avec un courage intrépide, le tact, le coup d’œil et les talents d’un homme de guerre improvisé.
Je crois, au contraire, que, quand on le peut, et quand le modèle a posé suffisamment devant vous, il faut faire les portraits le plus ressemblants possible, le plus étudiés et réellement vivants, y mettre les verrues, les signes au visage, tout ce qui caractérise une physionomie au naturel, et faire partout sentir le nu et les chairs sous les draperies, sous le pli même et le faste du manteau.
On n’entend partout que cris, fanfares et tumulte.
« En vérité, le monde n’est pas si corrompu que ces messieurs le prétendent ; la bonté n’est pas rare ; chaque nation offre à celui qui les cherche une infinité d’hommes estimables, portés par leurs principes ou par leur naturel à aimer, à servir ceux qui leur ressemblent ; partout le mérite et l’honneur trouvent de l’appui, des secours, des amis.
L’année dernière, elle passa trois mois à Auteuil dans une très-jolie maison qui lui appartient ; Mme de Luxembourg s’y était établie avec elle et partageait la dépense d’un fort bon état qu’elle y tenait ; je ne sais si cette année elle fera de même, je le voudrais ; j’y allais passer la soirée pour le moins une fois la semaine ; elle est fort aimable chez elle, et beaucoup plus que partout ailleurs ; ses ridicules ne sont point contraires à la société ; sa vanité, quoique extrême, est tolérante, elle ne choque pas celle des autres ; enfin, à tout prendre, elle est aimable.
Saint-Réné Taillandier lui-même, citant d’elle une note écrite après la lecture du livre de Mme de Staël : De l’Influence des passions sur le bonheur, et qui commence par ces mots : « Ce livre est un ramassis d’idées prises un peu partout… », estime qu’il est difficile d’accumuler plus d’erreurs et d’injustices.
Partout le gazon est rapproché du blé, et mêle sa douce verdure à l’or des épis ; les oliviers qui ombragent la plupart des coteaux adoucissent le tableau par les formes arrondies qu’ils prêtent aux coupes les plus rapides et les plus hardies.
De son côté, don Diègue, après être allé se jeter aux pieds du roi pour conjurer la vengeance de Chimène et implorer la grâce de son fils, cherche partout ce fils devenu tout d’un coup invisible.
» C’est partout ainsi ; il faudrait redresser à chaque pas l’écrivain légèrement enivré de son sujet qui va hors de mesure et qui chancelle.
Au fond, ce n’est point une méchante femme, c’est plutôt une bonne personne, et l’on m’a dit qu’elle fait beaucoup de bien à de pauvres gens. » Et trois ans après, lors du renvoi de Mme Du Barry, et quand Louis XVI, à son avènement, juge à propos de la faire renfermer quelque temps dans une abbaye pour la mettre hors d’état de commettre quelque indiscrétion, le même mot revient sous la plume de Marie-Antoinette, et avec la nuance précise : « Il paraît que si c’était une vilaine femme, ce n’était pas au fond une femme méchante. » Mais le plus beau mot de Marie-Antoinette au sujet de cette favorite, et qui ne se lit pas dans une lettre, est celui qui courut dans le temps même et qui se trouve partout cité.
Marie-Antoinette est la première à le sentir : « Il est bien vrai que les éloges et l’admiration pour le roi ont retenti partout ; il le mérite bien par la droiture de son âme et l’envie qu’il a de bien faire ; mais je suis inquiète de cet enthousiasme français pour la suite.
Il y a partout du bien à faire, et ici plus que nulle part… » Et enfin il lâche le grand argument, plus vrai que lui-même ne le croyait, et que toute la suite de sa vie n’a que trop vérifié : « J’ajoute un motif d’un grand poids : j’ai besoin de quelqu’un qui me dirige, qui me soutienne, qui me relève ; de quelqu’un qui me connaisse et à qui je puisse dire absolument tout.
J’ai retrouvé dans ma mémoire un vers qui va à ces deux si différentes humeurs : Le malheur est partout, mais le bonheur aussi.
annonçait à Mme Valmore qu’il venait d’autoriser le directeur à résilier son engagement pour l’année 1819-1820 ; on y sent la considération qu’elle inspirait partout autour d’elle : « Mille grâces, Madame, de votre charmant cadeau ; ce que je connaissais de vos ouvrages m’en rend la collection infiniment précieuse ; leur cachet particulier est la peinture de douces et modestes vertus, d’une exquise sensibilité et des sentiments les plus nobles, les plus purs, en un mot de ces sentiments que votre jeu reproduit avec tant de vérité et de naturel sur la scène.
Tout ce petit volume de Mme Valmore est une nuance, et une nuance bien saisie. « A vingt ans, dit-elle en un endroit, la souffrance est une grâce, quand elle n’a pas trop appuyé, et que ses ailes n’ont fait qu’effleurer une belle femme. » Mme Valmore a fait partout comme elle dit là si bien ; elle n’a nulle part trop appuyé.
Et puis l’opinion de M.de Loménie est une autorité en matière de biographie ; ses notices, si modestement comme ncées il y a quelques années, ont fait leur chemin ; elles sont lues partout, et elles le méritent.
Il fréquente les meilleures compagnies, celles de M. de La Rochefoucauld, de mesdames de La Fayette et de Sévigné, connaît les Lamoignon, les Vivonne, les Pomponne, et partout ses décisions en matière de goût font loi.
Au feu les registres d’impôt, les livres de comptes, les archives des municipalités, les chartriers des seigneurs, les parchemins des couvents, toutes ces écritures maudites qui font partout des débiteurs et des opprimés !
D’autre part, le savant sincère, content de suivre l’évidence partout où elle le mène, se convainc plus profondément par chaque recherche que l’univers est un problème insoluble.
L’histoire de la découverte du feu s’est éteinte presque partout dans la nuit des âges : sur un seul point elle rayonne encore.
Ainsi va la Fortune à la guerre comme dans la politique, comme partout en ce monde agité, théâtre changeant, où le bonheur et le malheur s’enchaînent, se succèdent, s’effacent, ne laissant, après une longue suite de sensations contraires, que néant et misère !
Le cœur pur, les procédés nets, la conduite uniforme, et partout des principes ; exigeant peu, justifiant tout, saisissant toujours le bon, abandonnant si fort le mauvais, que l’on pourrait douter s’il l’a aperçu.
Mais ce même David Hume le juge admirablement lorsqu’un mois ou deux après, et avant leur brouille, voyant Rousseau décidé à s’aller confiner seul dans une campagne, il prédit qu’il va y être aussi malheureux que partout ailleurs : Il sera absolument sans occupation, écrit-il à Blair, sans compagnie et presque sans amusement d’aucun genre.
En quelques endroits seulement, quand elle veut faire du sentiment pur, quand elle veut hausser le ton, elle donne un peu dans l’invocation et l’exclamation, ce qui n’est permis qu’à Jean-Jacques ; mais partout ailleurs ce sont des lettres familières, des conversations vives, naturelles, dramatiques, reproduites d’un air parfait de vérité.
Ce roman, d’ailleurs, est froid ; le soi-disant Gascon manque tout à fait de verve gasconne ; c’est partout l’auteur qui parle, on le sent, et non son cadet.
Le chef-d’œuvre proprement dit, la pièce achevée, définitive et complète, où le goût donne la mesure du mouvement et du sentiment, n’est pas son fait : la qualité supérieure, partout diffuse chez lui, n’est concentrée nulle part, nulle part encadrée et nettement rayonnante.
La liste de ses conquêtes est partout, et, si longue qu’on la fasse, elle sera toujours très incomplète encore.
Avant la révolution de Février, en avril 1847, dans la pièce intitulée Riche et pauvre, ou les Prophètes menteurs, il montrait la bienfaisance des uns désarmant la colère et l’envie des autres, et faisant mentir les sinistres prédictions ; il montrait aux plus pauvres la charité mieux comprise que jamais, se déployant partout, donnant d’une main et quêtant de l’autre ; et aux riches il disait : « N’oubliez pas un seul moment que des pauvres la grande couvée se réveille toujours avec le rire à la bouche, quand elle s’endort sans avoir faim. » Dans son poème Ville et campagne, composé pour la fête du comice agricole de Villeneuve-sur-Lot (septembre 1849), il montrait les avantages qu’il y a à ne pas déserter son sol natal pour les glorioles et les ambitions des villes ; il faisait porter une santé par le plus sage et le plus vieux, « non à l’esprit nouveau, plein de venin, mais à l’aîné de l’esprit, au bon sens ».
Mallet, dans une lettre datée du 4 septembre 1793, expliquait au maréchal qu’étant neutre, sans conséquence et parfaitement désintéressé, il avait cru pouvoir développer avec franchise, à l’adresse des cabinets étrangers, plusieurs considérations qu’on n’eût pas écoutées deux minutes dans une autre bouche : J’ai demandé qu’on voulût bien se pénétrer de la certitude et de la profondeur du danger, qu’on le combattit partout, et surtout avec les véritables armes, et qu’on se désabusât de l’idée qu’avec des sièges, des virements systématiques de troupes et quelques prises de possession, on parvint à effleurer le monstre. — Cet écrit, continuait-il, a produit une assez forte sensation sur quelques cabinets : c’est à eux, c’est à quiconque influe sur cette crise, que je m’adressais, et non au vulgaire des insensés et des furieux, à qui le malheur ôte la raison, et dont les emportements ne sont pardonnables qu’en faveur des souffrances qui les occasionnent.
Il disait assez plaisamment, pour indiquer qu’il n’écrivait pas toujours et partout ce qu’il avait de meilleur dans l’esprit : « Quand j’ai une bonne idée, je ne suis pas si bête que de la mettre dans le Journal des savants, je la garde. » Les articles nombreux qu’il a insérés dans ce journal justifieraient trop en effet cette parole et cette méthode de réserve et d’économie : ils sont judicieux, mais en général faits de pièces et de morceaux, et peu significatifs.
Il y réussit, il tint tête dans les luttes finales et dans les Actes de l’école à un abbé protégé du cardinal de Richelieu, et l’emporta d’une manière signalée, sans se soucier de choquer ainsi le puissant cardinal « qui voulait être maître partout et en toutes choses ».
Bonaparte, qui, à cette heure de formation sociale, cherchait partout des hommes, de bons instruments ou d’utiles informateurs, avait l’œil sur M.
C’est ainsi qu’ayant lu les Mémoires de Madame, mère du Régent, il dira (1822) : « On voit bien là ce que c’est que la Cour ; il n’y est question que d’empoisonnement, de débauche de toute espèce, de prostitution : ils vivaient vraiment pêle-mêle. » Ce n’est certes pas moi qui défendrai la Cour, mais on a droit de dire à Courier : Élargissez votre vue, voyez l’homme indépendamment des classes, reconnaissez-le partout le même, sous les formes polies ou grossières.
Fontenelle, à la fin de sa vie, disait : « Je suis effrayé de l’horrible certitude que je trouve à présent partout. » En citant ce mot que Fontenelle disait à quatre-vingts ans, M.
On se sent en état de faire diversion partout.
J’ai voulu combattre son opinion ; je lui ai montré les lettres que nous nous sommes écrites. « Je n’y vois, m’a-t-il dit, de la part de Rousseau que de l’orgueil caché partout : vous lui rendez un fort mauvais service de lui donner l’habitation de l’Ermitage ; mais vous vous en rendez un bien plus mauvais encore.
» Il désire être instruit sur tous ces points à fond, en détail : « Vous aurez soin d’écarter toutes les nouvelles fausses ou incertaines, et de ne donner place qu’aux seules vérités que vous apprendrez. » De telles réponses précises sont difficiles partout, et en Russie plus qu’ailleurs.
La volonté, répandue partout dans l’univers, n’a besoin que de se réfléchir progressivement sur soi et, par cela même, d’acquérir une plus grande intensité de conscience pour devenir en nous sentiment et pensée.
Partout où la niaise pudeur des modernes s’attache à cacher les opérations procréatrices, M.
Mais, tous, ils ont cette couleur inouïe, rose et triste, quoique rose, que Heine met partout et qui est son charme… De telles pages sont signées de cela qu’elles sont écrites.
Écrites avec pureté, et quelquefois avec une transparence colorée, ces Études, logiquement et scientifiquement sans valeur, ont des détails qui attireront, qui ont attiré déjà les esprits de peu de pensée et qui aiment l’expression partout où elle s’attache.
Alors que partout dans la nature, nous constatons de jour en jour plus de cohésion, plus de liens et d’inter-dépendance, plus d’harmonies et de correspondances, comment pourrait-on nous faire croire que dans cette partie de la nature qu’est l’humanité, il existe de place en place des « cloisons étanches », à l’abri de toute infiltration, et que chacun des groupes qui composent cette humanité se développe au moyen de ses seules forces, sans le concours plus ou moins conscient, plus ou moins actif, des éléments du dehors ?
Le vice voit le vice partout ; mais c’est en cela que, s’il se trompe quelquefois, il ne se trompe pas très souvent. […] En bon chimiste, c’est partout là-bas que je dois aller les envisager. […] Cosmopolis, naturellement, est un peu partout, dans toutes les grandes capitales et dans toutes les villes d’eaux un peu célèbres et dans toutes les plages un peu fréquentées. […] Il promènera ainsi Cosmopolis de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, partout où elle sera à sa place. […] Et c’est que, cette façon de raisonner, je la retrouve un peu partout dans cet ouvrage.
Il était tellement le maître partout ailleurs qu’au théâtre, depuis Périclès, qu’il n’y avait aucun inconvénient à ce qu’on se moquât un peu de lui sur les tréteaux. […] Écoutez-moi ces trois couplets : « Je la vois ici, là, devant moi, derrière moi ; au dedans et au dehors de moi : elle est partout. […] Il a fort bien remarqué, ce qui n’est pas une observation qui traîne partout, que « le bon Ducis » n’adoucit pas. […] La leçon est ici très vive, et elle est plus neuve et originale que partout ailleurs. […] Vous trouverez partout cette impression de la grandeur, du plus complet, de la vie supérieure, quoique parfaitement naturelle.
partout où tu repasses, C’est le deuil, le vide ou la mort… Et enfin : Levons les yeux vers la colline Où luit l’étoile du matin… Il me semble que ces strophes s’élancent ou plutôt se détachent comme d’un coup d’aile blanche, presque silencieux. […] non, mais souffle du ciel, zéphyre aux grandes ondes aériennes : j’entends le fort Zéphyre des poètes anciens, chargé de germes et d’odeurs et qui, partout où il passe, promène de beaux frissons où se joue la lumière… Car, tandis qu’on accorde à Lamartine l’abondance et la grâce, on semble lui refuser la force et le pittoresque, ou plutôt on ne songe plus à se demander s’il les a. […] Un matin qui s’éveille étincelant de joie… Sur une plage : Et d’un sable brillant une frange plus vive Y serpente partout entre l’onde et la rive Pour amollir le lit des eaux. […] L’ignorance est partout ; et la divinité, Ni dans l’atome obscur, ni dans l’humanité, Ne se lève en criant : « Je suis et me révèle !
Comme Herder, il apercevait partout l’âme divine ; pour lui, comme pour le poète allemand, le murmure des forêts et la voix des fleuves exprimaient à leur manière un moment de la pensée suprême. […] C’est partout et à tout propos la même sagesse tiède et limpide, le même flot lent et paresseux où se mire l’indifférence religieuse du poète. […] Ne doit-il pas craindre, pour peu qu’il y songe, qu’elle n’aille publier partout l’infamie de sa conduite et ne le réduise sans retour à l’impuissance et à l’abandon ? […] Ce que le poète a écrit sur Voltaire se trouve partout ; c’est une amplification de rhétorique qui ne méritait pas les honneurs de la réimpression. […] Je ne crois pas, comme on le répète partout, que la rue de Chartres et le boulevard Bonne-Nouvelle soient en mesure de régénérer la Comédie-Française.
Que de fastueux chefs-d’œuvre, çà et là, que de délicats chefs-d’œuvre presque partout ! […] S’élever ou se pencher vers l’œuvre de Victor Hugo. — car son immensité est en haut, en bas, partout, — c’est considérer le gouffre de la beauté. […] Qui donc, aujourd’hui, songe à la Lucrèce de Ponsard, poète qu’on avait fait venir du Dauphiné pour être Romain, et qu’un instant, non sans la complicité envieuse des Élites et d’un critique, — vous trouverez Sainte-Beuve partout où se complote quelque basse besogne littéraire, — l’aberration de quelques snobs opposa au glorieux titan de l’ode, de l’épopée et du drame, au rayonnant souverain de toute la poésie française ? […] Loin de consentir aux succès de partout, la Revue fantaisiste, — en sollicitant, en acceptant avec une enthousiaste gratitude le suprême protectorat de Victor Hugo, — s’orienta vers tout ce que l’art pouvait avoir d’extrême et de nouveau. […] L’analogie n’est-elle pas manifeste (même au point île vue du symbole, si l’on veut voir du symbole partout) entre le Bateau ivre et le Prologue de Madame Putiphar ?
Ils sont grands voyageurs, cosmopolites d’habitude, et en même temps essentiellement sédentaires, faits pour la vie domestique ; leur corps est partout, si nous pouvons parler ainsi ; leur âme reste toujours anglaise. […] question qui seule pouvait ramener à l’unité tous ces détails ingénieux, se sent partout, mais n’est formulée nulle part. […] Partout ailleurs, les barbares ont plutôt châtié le monde qu’ils ne l’ont refait à leur image, mais là ils ont mis leur empreinte. […] Leur patrie n’est pas circonscrite par conséquent ; elle est partout où se parle la langue anglaise, où se trouvent des hommes de race anglaise. […] Il est difficile de tromper et d’abuser longtemps des hommes d’un pareil bon sens, car ils veulent voir partout un exact équilibre entre les paroles et les actes, une exacte appropriation des moyens à la fin.
Raison partout, raison toujours, aimez donc la raison : voilà qui est bien. […] Encore pourtant faut-il ajouter que cette littérature française où les peuples de l’Europe les plus différents de nous à tous égards ont puisé leur éducation littéraire était une littérature à base d’humanisme, et que, par conséquent, c’est bien l’antiquité qui reste la source première et commune qui, soit directement, soit par longs canaux, soit par lointaines infiltrations, a versé partout, ou a partout animé et fécondé la vie littéraire, disons mieux, la vie intellectuelle. […] Il ne pouvait pas être partout. […] Qu’un balbutiement de poésie lyrique ou de poésie épique se fasse entendre ou plutôt se devine quelque part dans le grand domaine littéraire, c’est un commencement, et les commencements se font de peu ; il ne faut pour les expliquer que songer aux forces naturelles répandues à peu près également partout. […] Ribot vient d’écrire avec son soin accoutumé, la clarté souveraine qu’il met dans toutes les choses qu’il touche, la science et l’information multipliée qu’il porte partout avec lui et l’agrément de style sobre et aisé qui est chez lui une véritable distinction.
j’ai déjà vu cela partout. » C’est dans La Suite du Menteur qu’on trouve : Ah ! […] C’est Corneille hésitant un peu, pour le caractère de Rodogune, sur son dessein, partout ailleurs, et dans la tragédie de Rodogune elle-même, si ferme et si arrêté et si vigoureusement suivi. […] Quand on lit Le Méchant pour la première fois, à la condition qu’on ne le lise point pour la première fois à l’âge de dix ans, on trouve à chaque instant un vers que l’on connaissait comme cité partout et comme l’ayant cité soi-même. « Tiens ! […] C’est au Théâtre-Français qu’on pourrait inscrire le vers célèbre : Ses écrits sont partout ; son cœur fut tout ici. […] Elle est répandue et disséminée un peu partout dans les vers satiriques isolés qui sont souvent assez piquants.
C’est celui qui laisse derrière lui, partout où il passe, une longue, une puissante, peut-être une féconde excitation d’esprit public. […] Elle n’est nulle part et elle est un peu partout. […] Il voit des femmes fatales partout. […] Du talent, du reste, du vrai, dans certaines scènes du premier acte, et, presque partout, cette habileté dramaturgique, ce « métier » que M. […] Voilà au moins des situations qui ne traînent pas partout.
* Voilà un homme à qui j’ai fait tout le bien que j’ai pu, mais pas tout le bien que j’ai voulu ; il va disant partout que je lui ai nui deux fois. […] L’astronome qui vient de découvrir dans la profondeur du ciel une nouvelle planète, le chimiste qui trouve un corps nouveau, ou, chose plus précieuse, la cause et le remède de quelque mal qui menace la vie humaine, rencontrent partout, et, tout de suite, des juges compétents pour se faire les garants de leur découverte. […] Une même méthode, servie par les mêmes moyens de vérification, produit partout les mêmes résultats. […] Il me fit voir un jour comment il s’y prenait pour tirer de l’atmosphère où ils sont disséminés partout, et pour les amener sous le microscope, des spécimens de ces êtres qui, par leur ténuité, semblent marquer l’extrême limite entre le non-être et la vie. […] s’écria-t-il, on arrache partout les panonceaux impériaux !
On trouve l’infini partout : mais quand une fois on est parvenu au point de division où ce qu’on divise n’est plus palpable, c’est perdre son tems et sa peine que de s’amuser à diviser. […] Il est vrai que telle expression figurée en particulier n’a pas été en usage partout ; mais partout il y a eu des expressions figurées. […] Telle est la liaison que les idées ont les unes avec les autres : le moindre raport réveille une idée de moralité dans un home dont le gout est tourné du côté de la morale ; et au contraire celui dont l’imagination aime le burlesque, trouve du burlesque partout. […] Les sens allégoriques ont été autrefois fort à la mode, et ils le sont encore en Orient ; on en trouvoit partout jusques dans les nombres.
Voilà le mauvais goût qui est partout plus ou moins répandu chez Marivaux ; voilà le précieux, voilà le Mascarille, le Trissotin et le retour au jargon de la fin de l’hôtel Rambouillet ; voilà pourquoi Marivaux n’admirait point Molière, et pourquoi, en le classant comme ils l’ont fait, ses contemporains, ceux de Lesage, de l’abbé Prévost, de Voltaire, de ces hommes d’esprit si naturels, ne se sont point, en définitive, mépris sur son compte.
Il est ainsi disposé à voir partout des échos, des figures, des emblèmes ; c’est un penchant naturellement superstitieux et qui le mènera à ses crédulités futures48.
Il règne partout une fraîcheur, un calme, un silence qui font de ce lieu un véritable séjour de paix et de repos, locus pacis et refrigerii.
Tous deux sont blasés, et expriment ce fond d’ennui dont ils sont pleins, sous la forme d’un petit livre qui reste leur chef-d’œuvre : mais l’un, grand artiste, ajoute à son ennui la flamme, et l’on a René ; l’autre y met de son ennui et de sa tristesse partout, et l’on a Adolphe, qui, pour les connaisseurs psychologues, ne le cède pourtant point à l’autre, mais qui n’a ni l’action sur le public ni le prestige.
C’était, disait-il, un original qui restait lui-même partout.
. — J’ai passé une bonne journée, car j’ai vu beaucoup de choses, et beaucoup de choses différentes qui, malgré cela, en se réunissant dans ma tête, deviennent homogènes par le but auquel je me rattache sans cesse, celui de voir partout de la peinture.
Il a vu l’ironie, la moquerie partout où elle était naturelle et de bonne prise, et dans sa série des Maris vengés il n’a pas épargné les amants ; il les a surpris à leur tour dans les inconvénients du rôle, et les jours où ils sont eux-mêmes pris au piège.
Mais ici, partout, même dans les choses d’enfance et jusque dans lès blancheurs de l’aube, le trait est toujours pur, net, sans rien qui hésite ; le vers est parfait de rhythme et de forme.
Puis la domination romaine ayant disparu, les écoles aussi et tous les foyers d’instruction et de lumières étant détruits et dissipés, le latin s’altéra partout à la fois et diversement ; on le gâta, on l’écorcha, on lui fit subir tous les outrages de la grossièreté et de la barbarie.
Partout Corneille a rationalisé, intellectualisé la pièce espagnole, variée, amusante, éparse, bigarrée ; il a mis les seuls sentiments aux prises.
Il fait une chaleur partout dans les appartements, qu’il y a de quoi en mourir par la grande quantité de monde et de bougies le soir.
Elle me tourmente au contraire comme une amère ironie ; c’est l’Indien qui chante tandis qu’on le brûle. » « (Lundi 11 mai 1857)… L’orage est partout.
repartit l’Empereur, vous voyez des Russes partout. » — « Je ne puis pas dire que ce sont des Français, Sire, quand j’ai bien vu des Russes avec leurs longues capotes. » — C’était bien, en effet, une des colonnes russes qui avaient renversé le corps d’Augereau et qui en poursuivaient les débris. — Napoléon appelle un autre officier, le colonel Lamarche, et l’envoie vérifier ce rapport.
Et en même temps, sa forme, la moins circonscrite, la moins matérielle, la plus diffusible des formes dont jamais langage humain ait revêtu une pensée de poëte, est d’un symbole constant, partout lucide et immédiatement perceptible.
Dans ce que je me permettrai de dire de l’association naissante, je m’enquerrai moins de son objet positif et financier que des conséquences littéraires probables et de certains abus (il s’en glisse partout, et surtout dans les corps) qui pourraient s’entrevoir déjà.
En cherchant partout la loi, ne court-on pas risque quelquefois de la forcer et comme de la faire ?
Il y a pourtant en érudition, comme partout ailleurs, l’invention, le goût, l’esprit, et, sous l’appareil des doctes mémoires et l’enchâssement des textes, c’est là qu’il faut aller d’abord pour savoir à quoi bon ?
On atteint enfin au xie siècle, à cette époque où se reforment partout, et assez petitement d’abord, les royautés politiques ; celle de Hugues Capet est de ce nombre, et si, à son berceau, elle n’a pas, à beaucoup près, la splendeur des débuts carlovingiens, aucune imprudence du moins n’en altère le principe grandissant et n’en compromet l’avenir.
Un sentiment moral, sympathique, humain s’exhale partout de ces pages, qui n’affectent point de rester froides en se montrant plus colorées.
Ordonnons à celui de nos gens qui sait lire De bien exécuter ce que l’on vient d’écrire ; De soutenir partout prose, vers et couplets, Nonobstant les clameurs, nonobstant les sifflets : Tel est notre plaisir et telle est notre envie.
Je n’en doute pas, car ce livre, multiplié déjà à cent milliers d’exemplaires, était partout dans les mains du peuple pensant.
Il avait le sens de la vie matérielle et des affaires, du commode et du pratique : ses idées sur la mise en valeur d’un État par la bonne administration étaient très modernes ; il voulait partout plus d’aisance, plus de bien-être, plus de cette activité qui fait la prospérité de l’État en enrichissant les particuliers.
Par l’art seul, l’intelligence et la volonté saisissent leurs objets qui, partout ailleurs, leur échappent : dans l’art seulement, l’homme peut connaître et créer ; hors de l’art, il n’y a qu’illusion et impuissance.
L’envie d’être fort et hardi tout en restant le romancier mondain par excellence, le caprice de combiner le vitriol et l’opoponax éclate un peu partout et, s’il faut donner un exemple, dans l’Histoire d’une Parisienne.
Il lui dit que son fils Fabio court risque de se faire tuer ; que Lelio le cherche partout avec des spadassins.
Aussi, à l’exception de quelques vers d’un style élevé perdus dans des pièces bizarres, partout où il s’inspire de la Réforme, il est sec et prosaïque.
Ce dernier a le double tort d’être démesurément long et de se donner comme un amendement au Tartufe indirectement critiqué partout où Onuphre diffère de Tartufe.
France de s’être révélé maître dans l’art de réserver sa place idéale à l’objet, partout où il pouvait se faire que celui-ci méritât de participer à une projection représentative, — n’en dût-il le plus souvent revenir à l’effet d’ensemble qu’un bénéfice de superfluité concomitant.
Songez à Sfax, à cette poignée de braves jetés sur une plage de boue et de feu ; partout les ruses cachées du désespoir, les embûches du fanatisme, et, au milieu de cet enfer, un nombre imperceptible de soldats, de marins, courant où les mène la voix de leurs chefs, car le chef, est pour eux la patrie, le devoir.
La Revue Wagnérienne, chaque mois, envoie un petit nombre d’exemplaires, mais elle les envoie partout où il y a des gens, artistes ou amateurs, faisant profession de wagnérisme ; et ses articles — n’est-ce pas la moindre récompense de beaucoup d’efforts ?
Même pendant le sommeil, le souvenir amer des maux pleut autour de nos cœurs ; et, même malgré nous, la sagesse arrive, présent du Dieu assis sur les hauteurs vénérables. » De cette foi profonde jaillit la sève vertueuse qui circule partout chez Eschyle, sa flamme morale, son souffre sublime, son zèle de la justice, sa haine ardente de l’iniquité.
Cette scène amuse toujours, quoiqu’elle soit bien vieille et bien surannée ; elle fait partie du fonds de boutique de la Comédie, c’est un de ses meubles meublants pour ainsi dire, qui n’ont rien de précieux ni de rare, mais qui servent toujours et qui tiennent leur place partout où on les fourre.
Alors le masque tombe, l’accent gascon s’efface, le notaire s’évanouit ; et, du nuage que laisse sa disparition, sort un Rodin germanique aux cent yeux, aux cent bras, espion d’une police universelle, représentant d’une société, au capital de cinq milliards, ayant pour but l’achat ou la destruction de toutes les forces vives de la France, armée de glaives et de stylets dont la pointe est partout et dont la poignée n’est nulle part.
Moi (ajoutait-il en souriant et en faisant allusion à sa propre impatience de publicité), si j’avais fait une seule de ces octaves-là, je l’aurais déjà mise partout ; mais lui, il ne veut pas être remis en question : c’est plus prudent peut-être et plus sage.
Partout où elle peut grimper, aux arbres, aux rochers, aux arcades des églises gothiques, elle grimpe et s’y pose en se jouant.
Il écrivait au jour le jour, volume par volume ; il prenait ses sujets où il pouvait, et partout où il s’en offrait à sa convenance ; il faisait du métier.
Partout et toujours il incline vers la meilleure espérance.
Mais comment se peut-il que Bossuet ait agi en ceci comme Mme de Genlis ou tout autre écrivain esclave d’une élégance timide eût été capable de faire, qu’il ait partout affaibli et atténué ce qui donnait à l’expression de l’accent et du caractère, et que sa plume, en raturant et en corrigeant autrui, soit allée au rebours de ce qu’elle pratique si hautement elle-même ?
On sent partout sous sa plume les jets d’une nature forte et bouillante, et comme les éclats d’une voix qui ne demande qu’à gronder et à tonner.
que Mirabeau le sentait lorsque, impatient de ces éternelles remises de l’« homme aux indécisions » (c’est ainsi qu’il appelle La Fayette), et de cette pudibonderie si hors de propos, irrité de voir en tout et partout les honnêtes gens de ce bord en réserve et en garde contre lui, il s’écrie : « Je leur montrerai ce qui est très vrai, qu’ils n’ont ni dans la tête, ni dans l’âme, aucun élément de sociabilité politique. » Et relevant la tête en homme qui, avec ses taches, avait son principe d’honneur aussi et le sentiment de sa dignité, il écrivait un jour (1er décembre 1789) à La Fayette, sans craindre d’aborder le point délicat et qui recelait la plaie : J’ai beaucoup de dettes, qui en masse ne font pas une somme énorme ; j’ai beaucoup de dettes, et c’est la meilleure réponse que les événements puissent faire aux confabulations des calomniateurs.
Aussi, quand on apprit que ce bon vieillard Marmontel venait de mourir dans la chaumière où il s’était retiré, au hameau d’Abloville près Gaillon en Normandie, le 31 décembre 1799, le dernier jour du siècle, cette mort n’éveilla partout qu’un sentiment d’estime et de regret.
Il concevait dans sa tête et portait partout avec lui un monde d’ordre et d’harmonie, une espèce d’Éden ou d’âge d’or, duquel il ne voulait absolument pas se départir et qu’il s’obstinait à réaliser au milieu des désaccords de tout genre qui l’offensaient.
Je suppose, pour ne pas être injuste, qu’on a présent à l’esprit Le Siècle de Louis XIV, l’Histoire de Charles XII, ce qu’il y a d’inspiration chevaleresque dans la tragédie de Tancrède, l’Épître à Horace, Les Tu et les Vous, Le Mondain, Les Systèmes, les jolies stances : Si vous voulez que j’aime encore… ; je suppose qu’on a relu, il n’y a pas longtemps, bon nombre de ces jugements littéraires exquis et naturels, rapides et définitifs, qui sont partout semés dans la correspondance de Voltaire et dans toutes ses œuvres, et, bien assuré alors qu’il ne saurait y avoir d’incertitude sur l’admiration si due au plus vif esprit et au plus merveilleux talent, je serai moins embarrassé à parler de l’homme et à le montrer dans ses misères.
Lundi 31 octobre Des affiches de toutes les couleurs, de toutes les grandeurs, couvrant les murs de Paris, et partout étalant en colossales lettres : La Faustin.
Son esprit, d’après le mot de Nicole, est « douloureux de partout ».
Une sorte de parti pris gigantesque, la mesure habituelle dépassée, le grand partout, ce qui est l’effarement des intelligences médiocres, le vrai démontré au besoin par l’invraisemblable, le procès fait à la destinée, à la société, à la loi, à la religion, au nom de l’Inconnu, abîme du mystérieux équilibre ; l’événement traité comme un rôle joué et, dans l’occasion, reproché à la Fatalité ou à la Providence ; la passion, personnage terrible, allant et venant chez l’homme ; l’audace et quelquefois l’insolence de la raison, les formes fières d’un style à l’aise dans tous les extrêmes, et en même temps une sagesse profonde, une douceur de géant, une bonté de monstre attendri, une aube ineffable dont on ne peut se rendre compte et qui éclaire tout ; tels sont les signes de ces œuvres suprêmes.
Il semble qu’il y ait plus de ressemblance dans ceux de Racine, et qui tendent un peu plus à une même chose ; mais il est égal, soutenu, toujours le même partout, soit pour le dessein et la conduite de ses pièces, qui sont justes, régulières, prises dans le bon sens et dans la nature, soit pour la versification, qui est correcte, riche dans ses rimes, élégante, nombreuse, harmonieuse : exact imitateur des anciens, dont il a suivi scrupuleusement la netteté et la simplicité de l’action ; à qui le grand et le merveilleux n’ont pas même manqué, ainsi qu’à Corneille, ni le touchant ni le pathétique.
M. l’Abbé Desfontaines analyse dans son écrit toutes les remarques de son adversaire, & partout il prétend faire voir clairement que dans le plus grand nombre, ou même dans presque toutes, M. l’Abbé d’Olivet a pris le change.
Partout la liaison essentielle des sciences ou ignorée ou négligée.
Intarrissables sur le technique qu’on trouve partout ; muets sur l’idéal qu’on ne trouve nulle part.
C’est aussi la nécessité d’employer partout le terme propre, qui rend les bons vers si rares, par la contrainte que la poésie impose, et qui oblige à tout moment les versificateurs médiocres à ne rendre que faiblement ou imparfaitement leur pensée, quand ils ont le bonheur d’en avoir une.
Partout ailleurs, il n’a osé… Il a été retenu par une incroyable délicatesse.
Quand la moitié du monde connu croit à la nécessité et à la justice de la Révolution française, avoir prouvé qu’elle n’est, comme l’arianisme, comme le manichéisme, et tant d’autres erreurs qui ont eu leur jour et leur règne, qu’une erreur, qui doit peut-être, comme le disait Mirabeau dans l’ivresse de son orgueilleuse parole, faire le tour du globe, mais pour passer et non pour s’établir ; avoir montré, de plus, après le vice radical du principe, les vices radicaux de ses apôtres : erreur partout, excès et crimes inutiles, — car les crimes et les excès sont toujours inutiles, et Machiavel n’est qu’un menteur ; — c’est avoir commencé à tracer la ligne que d’autres esprits creusent, à l’exemple de l’auteur de l’Histoire des Causes, et devant laquelle le génie révolutionnaire de l’avenir doit nécessairement reculer.
Nettement, dans son Histoire de la Littérature sous le Gouvernement de Juillet, n’a mis que de la sympathie partout où il aurait dû mettre de la discussion, de la justice, de la sévérité.
Partout où il s’est mouché et essuyé les yeux, l’auteur de ce livre est jeune de couleur et d’accent.
Auguste Le Prévôt, où il est estompé dans une rêverie pieuse, à la nuance de laquelle il aurait dû s’arrêter, mais qu’il a forcée et trop forcée partout ailleurs ; dans la pièce qui commence par le vers : J’arrive de bien loin, et demain je repars ; idée charmante, inspirée par la famille, cette source de toute poésie intime ; dans Les Larmes de Racine, où l’on retrouve le détail secret, domestique, obscur, dans lequel M.
A travers toutes ses tergiversations, on suit partout un filon souterrain aux couleurs et au caractère assez notables.
Et je dirai même plus : si une œuvre d’art quelconque a pour origine la pauvreté sensuelle d’une vie sans positifs contacts extérieur, quelqu’en soit la conception, l’étendue, la forme, la portée, le raffinement, l’origine et le succès, j’en suspecte, toujours, partout, et a priori, la valeur originale et géniale.
L’état « fin de siècle » des esprits se rencontre aujourd’hui partout ; mais il n’est, dans beaucoup de cas que l’imitation d’une mode étrangère tenue pour distinguée, et n’a rien d’organique. […] Que l’on enlève à celui-là la faculté particulière par laquelle il est un génie, et il restera toujours encore un homme capable, souvent d’une intelligence et d’une habileté supérieures, moral, apte à discerner, qui saura partout tenir sa place dans notre engrenage social. […] L’intrigant marche sur les pieds du barbon qui feint la jeunesse, et entre eux tous se presse la jeunesse curieuse des rues, qui doit se trouver partout où « se passe quelque chose ». […] cette génération règne et gouverne aujourd’hui, elle donne partout le ton, et elle a pour fils et pour filles la jeunesse européenne et américaine, dans laquelle les nouvelles tendances esthétiques trouvent leurs fanatiques partisans. […] Cela explique qu’en France l’hystérie et la neurasthénie soient si fréquentes et apparaissent sous des formes si variées, et qu’on ait pu les étudier dans ce pays plus exactement que partout ailleurs.
Barrès avec une extrême justesse, sentait vivement l’impossibilité de calculer les conséquences d’un acte et de connaître s’il entraînera plus de bonheur ou de malheur : il acceptait la vie, et même, ce qui est le trait essentiel, sympathisait partout où il distinguait une force qui s’épanouira13. » Mûrie à de telles leçons, l’intelligence du goethéen ne manquera pas d’acquérir de précieuses qualités : elle ira s’élargissant sans cesse, comme un muscle que développe l’exercice ; elle sera souple et subtile, sinon aiguë ou profonde ; surtout, elle sera tolérante : car il y a, dans son universelle sympathie, un principe d’indifférence : tout fanatisme dérangerait sa ligne, toute rigueur contredirait à son essence. […] Que de fois je suis revenu de partout et de loin, contempler sous chaque lumière du jour sa dignité et sa magnificence ! […] Partout où Goethe avait passé jusqu’alors, il avait formé quelque liaison nouvelle : l’amour était indispensable à sa vie ; mais il le concevait, semble-t-il, comme dépendant des lieux où il naissait, et complétant leur harmonie. […] Ces documents concordent à nous montrer en leur auteur — malgré le caprice du sort qui le transformait en envahisseur, presque en soldat, un observateur curieux, bien résolu à contempler les événements sans rien hasarder de son âme dans leur conflit, une façon de touriste quand même, l’esprit si éveillé, si attentif, si vite attiré par la mobilité des impressions changeantes, si décidé à trouver des motifs d’intérêt partout où il passe, qu’il en oublie que des armées l’entraînent et qu’on tire des coups de canon. […] Quoique les ressentiments de certaines gens ne puissent se manifester d’une manière plus noble, ce n’est que dans notre Allemagne que le mauvais vouloir et la grossièreté peuvent se permettre de pareilles sorties contre les auteurs respectés ; partout ailleurs, j’en suis convaincu, un écrivain qui se conduirait ainsi perdrait à jamais l’estime et la confiance du public.
On est encore vainqueur partout ; mais on sent cependant, ou l’on peut sentir, un commencement de fin de siècle et un commencement de coucher de soleil. […] Que la nature agisse partout de la même façon et dans l’homme d’une façon un peu différente, cette contrariété me paraît pas monstrueuse, ni y contribuer à un sacrilège. […] Et encore le premier roman, platonique, celui-ci, et pétrarquien, de George Sand, ses relations avec le digne et distingué Aurélien de Sèze, avocat général à Bordeaux, est suivi ici avec plus de soin et de recherches patientes que partout ailleurs. […] Herbert Spencer sur cette idée que les « chefs » de nations, gouvernement, administrations, parlementaires, journalistes, n’ont qu’un pouvoir apparent, sont gouvernés beaucoup plus que gouvernants, et qu’au fond c’est bien partout la foule qui se gouverne elle-même en gouvernant les gouverneurs qui la gouvernent. […] L’observateur prend partout son bien, même malgré lui ; il ne peut s’empêcher de voir et ne peut s’empêcher de consigner ce qu’il a vu.
Nous pouvons maintenant nous rendre compte de l’énigme ou du paradoxe de sa réputation ; et c’est d’abord qu’aujourd’hui même encore nous retrouvons partout la trace de son influence. […] et quand mettra-t-on l’invention où elle est : je veux dire partout ailleurs que dans l’imagination des faits qui servent de support au drame et au roman ? […] Ainsi d’Hugo : « Lui toujours, lui partout ! […] On en trouvera partout d’innombrables exemples, dans Julia de Trécœur, dans Monsieur de Camors, dans l’Histoire d’une Parisienne : un acteur n’aurait qu’à s’y conformer. […] Mais l’influence dure encore, et, pour la retrouver partout, il ne faut que jeter un coup d’œil sur la littérature contemporaine.
Drames en prose et drames en vers, tragédies et tragi-comédies, drames historiques et drames légendaires, sujets pieux, sujets païens, pastorales mythologiques ou bergeries amoureuses, on dirait au théâtre, comme un peu partout, d’ailleurs, le triomphe, non pas de la liberté, mais de l’indiscipline et du dérèglement. […] Aussi, toutes les formes du romanesque et du chevaleresque, partout ailleurs contraintes et gênées, plus ou moins asservies à l’imitation du modèle grec et latin, se sont-elles ici librement épanouies. […] Avec infiniment d’habileté, Pascal se jette ici sur ceux de nos péchés qui sont des vices ou des crimes, qui le sont partout, en Chine comme à Rome, qui le seront toujours, tels que, par exemple, le vol ou l’impudicité ! […] Même une étude plus particulière, plus approfondie, plus voisine de la lettre ou de l’esprit du texte, bien loin de nous être nécessaire — et sans compter qu’on la trouvera partout, — ne pourrait que contribuer à nous induire en erreur sur la nature de son influence. […] — mais c’est qu’il en a vu partout autour de lui, dans les mélodrames du grand Corneille, et dans les comédies de ce « fiacre » de Scarron, dans les lettres de Balzac, et dans les romans de La Calprenède, les effets désastreux.
Ce M. de l’Empirée, malgré son titre ambitieux, n’est-ce pas Piron lui-même, à table, dans les joyeux festins, chez le comte de Livry, partout où il arrive et où il est le bienvenu ? […] Duclos dénonçait, vers 1750, un mouvement nouveau dans le siècle, « une certaine fermentation de raison universelle » qui devenait partout sensible, et qui promettait de belles suites si on ne la laissait se dissiper : qui donc avait plus contribué à ce progrès et à ce mouvement que Voltaire ?
Elle parle souvent de vous comme j’en parle et comme j’en pense. » La naïveté de Mlle Aïssé n’était pourtant pas si champenoise que le malin veut bien le dire, ce n’était pas la naïveté d’Agnès ; elle savait le mal, elle le voyait partout autour d’elle, elle se reprochait d’y avoir trempé ; mais du moins sa nature généreuse et décente s’en détachait avec aversion, avec ressort. […] Quoique j’aie bien peu de mémoire, j’ai encore sous mes yeux ce type de femme aussi présent que si je l’avais quittée hier, je l’ai cherché partout depuis, mais sans jamais le retrouver.
Cette faute historique le poursuivra partout dans le cours de son récit. […] Elle ne faiblit que dans la main du philosophe ; partout ailleurs elle est tenue avec l’aptitude et la sûreté d’un écrivain qui a manié pendant une longue carrière politique toutes les questions de gouvernement, excepté la philosophie des gouvernements.
Scipion, Pompée, Lucullus, Sylla, César, Cicéron, Brutus, Caton et plus tard Horace possédaient partout des villas où ils se retiraient du bruit de Rome. […] Tout présentement encore, quoique l’on trouve partout à Athènes les traces des grands hommes qu’elle a portés, je me suis senti ému en voyant cet hémicycle où Charmadas enseignait naguère.
Je l’aurais vénérée partout ailleurs que sur un trône ; par tradition de famille, du côté de ma mère, je lui devais plus que du respect, je lui devais de la reconnaissance. […] Tout ce que j’avais pressenti se réalisa littéralement en quelques semaines : la coalition, renvoyée devant ses juges, les électeurs, triompha partout ; elle imposa au roi le ministère de M.
C’est aussi bête que cela ; et c’est pour cette raison que l’Affranchie a finalement déconcerté la foule, en dépit du talent de l’auteur, qui n’a pas diminué ; en dépit du rôle adorable de Juliette, sœur de la petite Alice Doré de Sapho, mais moins « brebis » ; en dépit du five o’clock de perruches du deuxième acte, et des mots charmants, et des mots profonds, et de la psychologie pénétrante et souple, et de la grâce partout répandue. […] Ce que je ne puis vous dire, c’est, dans cette histoire un peu éparse et que je suis loin de vous avoir résumée tout entière, l’esprit, l’observation pénétrante, la finesse des remarques sur le train de la société actuelle (exemple : « Il y a aujourd’hui tant de déclassés qu’ils formeront bientôt une classe »), et, partout, l’admirable naturel du dialogue.
Et comment voulez-vous voir d’un œil tranquille le vice qui déborde partout ? […] … V’là que ça illumine, des lanternes dans les arbres, des ballons rouges en l’air, et ça saute, et ça file…. des fontaines partout, des cascades, de l’eau qui chante, oh !
Partout ailleurs, nous aimons mieux construire un mécanisme qui nous permette, au besoin, de dessiner à nouveau l’image, parce que nous sentons bien que nous ne pouvons pas compter sur sa réapparition. […] Pour prendre un exemple souvent emprunté à Winslow 62 celui du sujet qui avait oublié la lettre F, et la lettre F seulement, nous nous demandons si l’on peut faire abstraction d’une lettre déterminée partout où on la rencontre, la détacher par conséquent des mots parlés ou écrits avec lesquels elle fait corps, si on ne l’a pas d’abord implicitement reconnue.
Et l’âme qu’on sent partout ! […] Cette âme qu’on sent partout, c’est bien elles qu’ont voulu rendre les symbolistes.
La nourriture d’étude était forte, antique, et tenait des habitudes du xvie siècle, mieux conservées en Savoie que partout ailleurs. […] Tout le monde ne sait-il pas qu’on aime les gens fidèles partout où ils se trouvent ? […] Ce monde n’est qu’une représentation ; partout on met les apparences à la place des motifs, de manière que nous ne connaissons les causes de rien.
… Il est lui-même, ici et là, et partout où le dirige un sens vigoureux de la justice qu’il tient évidemment de son ministère. […] Je lui en veux davantage quand il remplace « ces gens » par « les personnes », un peu partout. […] Léon Bérard était heureux ; il avait empilé ses livres un peu partout, dans les coins, sur la cheminée, dans les fauteuils. […] Moi, quand je reviens en France, je vois le Français juridique, je vois partout M.
La piété fonde les hospices, dote les collèges, dirige avec gloire tous les travaux de l’éducation, protège dans les monastères les arts qui fuient devant les barbares ; conserve et explique les vieux manuscrits dépositaires de tout le génie des anciens, sans lesquels nous serions si peu de chose ; parcourt l’Europe en versant les bienfaits ; défriche partout les terres arides, et, en multipliant les moissons, multiplie enfin le peuple des campagnes. […] L’esprit de la religion était partout, dans l’État et dans la famille, dans le cœur et dans les discours, dans toutes les affaires sérieuses, et jusque dans les jeux domestiques. […] Au lieu de ces accidents de lumière qui nous retracent chaque matin le miracle de la création, les anciens ne voyaient partout qu’une uniforme machine d’opéra. […] Toujours ferme, toujours inébranlable, elle s’avance à pas lents, elle vomit des feux continuels ; elle porte partout la destruction.
Le thème se développe dans une série de strophes : Partout où j’ai voulu dormir, Partout où j’ai voulu mourir, Partout où j’ai touché la terre, Sur ma route est venu s’asseoir Un malheureux vêtu de noir Qui me ressemblait comme un frère. […] « Avant de donner une larme à l’infortune de Lenore, nous mettrons sur la balance les degrés de vraisemblance que comporte l’histoire de la jeune fille. » Moins sensibles et moins imaginatifs, nous autres, gens du Midi, avons peine à goûter, avons peine à comprendre les illusions sombres qui enchantent les gens du Nord16… La traductrice française qui avait précédé Berchet de deux ans n’avait pas donné à sa pensée un tour aussi précis ; mais elle sentait bien la différence qui sépare l’une et l’autre imagination : On me reprochera le choix du sujet, disait-elle ; mais si l’on tolère des revenants sur la scène et dans les romans, on peut bien les tolérer dans un petit poème ; il n’est pas plus fou de croire aux apparitions qu’aux devineresses ; c’est moins dangereux, et les morts ne donnent que d’utiles leçons partout où on les fait intervenir.
Qu’ils écrivent pour le théâtre, comme Gresset, dont Le Méchant est daté de 1747, ou qu’ils se piquent d’être philosophes, comme Duclos, dont les Considérations sur les mœurs vont paraître en 1750, leur observation n’atteint que l’homme social, et de cet homme-là même n’essaie point d’atteindre, le fond, qu’elle suppose en tout et partout identique. Voltaire le dit en propres termes : « La nature est partout la même ». […] Et puisque c’est ainsi partout, entre l’esprit classique ou l’esprit encyclopédique, la même irréductible opposition ou la même contradiction qui éclate, n’est-il pas assez naturel que nous la retrouvions encore dans la littérature ? […] Il faut rapprocher ce passage d’un endroit des Confessions : « Audacieux, fier, intrépide, écrit Rousseau, je portais partout une assurance d’autant plus ferme qu’elle était simple et résidait dans mon âme plus que dans mon maintien.
Aymons donques partout, et ces sottes constances Chassons de nos amours et de nos alliances, Aymant quand on nous ayme et nous gardant toujours La liberté d’entrer en nouvelles amours. […] Voici comment : « Comme, dit Colletet, le bruit s’épandoit déjà partout de quatre livres d’odes que Ronsard promettoit à la façon de Pindare et d’Horace, du Bellay, mû d’émulation jalouse, voulut s’essayer à en composer quelques-unes sur le modèle de celles-là et, trouvant moyen de les tirer du cabinet de l’auteur à son insu et de les voir, il en composa de pareilles et les fit courir pour prévenir la réputation de Ronsard, et, y ajoutant quelques sonnets, il les mit en lumière l’an 1549, sous le titre de Recueil de Poésie : ce qui fit naître dans l’esprit de notre Ronsard, sinon une envie noire, à tout le moins une jalousie raisonnable contre du Bellay, jusques à intenter une action pour le recouvrement de ses papiers : et, les ayant ainsi retirés par la voie de la justice, comme il étoit généreux au possible et comme il avoit de tendres sentiments d’amitié pour du Bellay, il oublia toutes les choses passées, et ils vécurent toujours depuis en parfaite intelligence : Ronsard fut le premier à exhorter du Bellay à continuer dans l’ode. » Le Recueil était dédié à la docte princesse Marguerite, qui « daignait contempler d’un bon œil » la Poésie et les poètes. […] Longin conclut naturellement : que le sublime remporte, alors même qu’il ne se soutient pas également partout. […] pour sortir des termes vagues et prendre, en quelque sorte, le taureau par les cornes, je vous demande : doit-on égaler Corneille qui est un sublime génie, mais plein de taches, même dans ses plus beaux endroits, à Racine qui fait voir, partout, avec un pareil génie, la plus grande perfection ? […] Vos vers sont d’un tel prix que rien ne les surpasse ; Ce mont en retentit de l’un à l’autre bout : Vous saurez régner au Parnasse ; Qui règne sur les cœurs, sait bien régner partout.
Elle est partout sans qu’on la voie, mais on la sent constamment et quand elle éclate soudain, comme elle a saisi l’auteur qui l’a vécue, elle nous saisit à notre tour, et nous ne pouvons autrement que de tressaillir à ses accents. […] Car, malgré qu’il en semble, il y a peu d’apprêt dans ces pages parfois brillantes et toujours profondes ; on n’y découvre aucune recherche de systématisation, quoique néanmoins la marche toujours sûre d’une pensée forte et parfaitement maîtresse d’elle-même se fasse sentir partout. […] Cette lutte est partout aujourd’hui. […] Nous leur pardonnons les plus graves lacunes esthétiques, au besoin nous descendons avec eux jusque dans la fange, — ce limon maternel dont nous avons été formés — pourvu que de ce bas-fond s’élève un soupir sincère vers une destinée plus haute et qu’on sente courir partout le frisson d’une divine inquiétude. […] En voici les dernières pages : « Tenez, dit Montaigu, l’histoire de l’humanité me paraît quelquefois se mouvoir entre les termes suivants : Le monde commence par la religion et, rapportant directement les phénomènes à une cause première, il voit partout un dieu.
Mais elle l’a émiettée, jusqu’à l’annihiler, pour installer partout cet impérialat administratif où nos provinces s’étiolent. […] à travers les doigts de la main de l’homme, également partout… » Cette page est de 1863. […] Anatomistes et physiologistes, je vous retrouve partout ! […] Partout, dans cette vieille demeure, se respire, et vous nous l’avez redit avec une émotion contenue qui nous a gagnés, le respect, le culte de la tradition. […] Ces jeunes arbres, on va les transplanter dans les champs où des insensés détruisent tous les canaux d’irrigation, enlèvent toute la terre végétale, répandent partout des engrais empoisonnés.
À ma rentrée en France, à l’automne de 1885, Paris m’y parut un Éden grelottant et quelque paradis où, dans la lumière indécise des cinq heures, des lampes ardentes allumaient partout derrière les glaces des mirages d’Hespérides. […] Dans l’Apollonide, son œuvre récente, comme dans les Érinnyes, comme partout, d’une grave voix de baryton, dans une langue douée de splendeur, des personnages rigides comme des marbres éginètes parlent et s’infléchissent, un peu raides. […] Des vers tout anciens, très anciens ; depuis longtemps, il n’a publié que de la prose, avec un peu partout et parfois tout le long de l’œuvre un large style aux solides accords, pleins de dessous musicaux ; bref ce n’est pas le moment de parler d’Axel, ou des Contes Cruels. […] Le glas du Voile, les mains lunaires d’Ophélie et ses cheveux inextricables, il les rencontre partout parce qu’il les porte en lui. […] Partout, dans l’œuvre de Villiers, contes ironiques, contes philosophiques, drames à longs pans allégoriques, cet hégélianisme poussé au nihilisme presque vis-à-vis du monde extérieur.
Il y a toutes raisons de croire que, pendant les mois ou les années de sa vie errante, il se mêla aux Coquillards, ou compagnons de la Coquille, voleurs de grands chemins, voleurs dans les foires où ils s’introduisaient déguisés en marchands, voleurs partout et qui avaient leurs indicateurs, recéleurs, complices de tout genre, leur discipline, leur administration secrète et leur jargon que Villon sut, parla, écrivit et consacra de la musique de ses vers. […] Au surplus, il ne cherche pas à être si commode : « Il paraît étranger partout, et ne l’est pas pourtant. […] Mais leur idée profonde, ésotérique, est partout la même et constitue la vérité primordiale. […] Mais, sur le tard, il soupçonnait partout des fautes. […] Lafcadio le lui reproche, sans feinte : « Pour moi, je me laisserais mourir de faim devant ce ragoût de logique dont j’ai vu que vous alimentez vos personnages… » Ainsi, le vieux Baraglioul : « le souci de le maintenir, partout, toujours, conséquent avec vous et avec soi-même, fidèle à ses devoirs, à ses principes, c’est-à-dire à vos théories… vous jugez ce que, moi précisément, j’en puis dire !
Or, partout où se manifestent des phénomènes vitaux, il y a deux choses à considérer, l’être ou le tissu qui se développent, et le milieu dans lequel ils opèrent leur développement. […] J’en vins à me demander alors si le sucre, qui se rencontre dans le végétal partout où il y a un développement à accomplir, dans la germination, au moment où l’embryon s’accroît, dans la sève quand les bourgeons grandissent, ne serait pas aussi une condition du développement des tissus animaux, au moment où ce développement s’opère avec la plus grande intensité, c’est-à-dire pendant la vie fœtale ; si le milieu sucré, dans lequel j’avais vu prendre naissance une cellule très analogue à un élément animal, mais qui n’avait pas en elle ou en dehors d’elle ce qui lui était nécessaire pour poursuivre cette évolution et former un tissu, si ce milieu, dis-je, albuminoïde et sucré, ne se retrouverait pas lorsque cette évolution continue dans l’animal, où tout commence encore par une cellule ? […] Mais, si, au lieu de faire l’expérience de cette manière, qui n’est aucunement physiologique, on l’eût répétée comme nous venons de vous la montrer, comme Lehmann ainsi que d’autres expérimentateurs l’ont faite, on n’eût pas trouvé de sucre, ou bien dans les cas où l’on en eût trouvé, cas que nous avons déterminés nous-même, on en eût rencontré des quantités beaucoup plus considérables dans les veines hépatiques que partout ailleurs. […] En voici un exemple ; il s’agit de la nature intelligente visant partout à l’unité dans ses créations. […] Si le rein est l’organe le plus sensible pour le sucre, il ne l’est pas pour l’iodure de potassium, qui apparaît plus rapidement dans la salive que partout ailleurs, de sorte, que cette substance est éliminée par la salive avant de l’être par tout autre organe.
Voyez avec quel abandon je crois à votre amitié… Le jour même où elle écrivait cette lettre (22 novembre 1796), Roederer allait au-devant de son désir et donnait dans le Journal de Paris une analyse bienveillante qui se terminait en ces mots : Le talent d’écrire brille de toutes parts dans cet ouvrage ; mais partout aussi on y rencontre de l’incorrection.
Mais la force romaine, le bras romain, la langue et la pratique romaines sont aussi partout : ça été le grand instrument de propagation et de culture.
A le prendre cependant partout où je puis l’atteindre, je crois pouvoir indiquer sans trop de tâtonnements son genre de mérite, ses qualités et tout à la fois ses faiblesses, — son faible du moins, — ses gentillesses d’esprit, sa supériorité, là où elle existe, et aussi ce que lui-même appelait sa médiocrité.
Il y a du sel partout… Je plains ces pauvres Italiens (on venait de les supprimer) ; il valait mieux chasser les Français. » Sur la Comédie en général, il disait très sagement et avec une vérité incontestable : « J’écrirai quelque jour pour la défense de la Comédie.
Aujourd’hui même j’ignore si cette religion de liberté qui redevient en vogue, et que je vois professée partout, admet, un instant, la liberté non pas de la contredire, mais de proposer quelque amendement, quelques observations.
Il voit partout autour de lui une race dégradée, des têtes en délire.
Ses Réflexions sur les divers génies du peuple Romain dans les différents temps de la République sont d’un esprit éclairé, sensé, philosophique et pratique à la fois, qui s’explique assez bien ce qui a dû se passer dans les âges anciens par ce qu’il a vu et observé de son temps, et par la connaissance de la nature humaine : partout où il faudrait entrer dans les différences radicales et constitutives des anciennes cités et sociétés, il est insuffisant et glisse.
Aujourd’hui presque partout, même quand l’apparence est de croyance honorable et philosophiquement avouable, le fond est de doute, et les grandes âmes elles-mêmes n’ont guère de retour ; elles ne croient pas en avoir besoin, et elles se dissipent.
La France n’en sera pas l’unique théâtre ; elle s’étendra partout où domine le libéralisme, soit comme doctrine, soit comme sentiment, et sous cette dernière forme il est universel.
Opposant la religion sentimentale de Bernardin-de-Saint-Pierre, qui voit partout les causes finales et la Providence, à la sobriété solennelle de Buffon sur ces points, M.
La fin du xvie siècle lui avait légué ce scepticisme qui circulait alors partout, lui avait mis ce ver au cœur ; il en a triomphé, tout en en mourant.
Ce n’est partout que peintures et sentiments, mais des peintures vraies et des sentiments naturels99. » Une ou deux fois Prévost fut appelé sur le terrain de la défense personnelle, et il s’en tira toujours avec dignité et mesure.
Ainsi, pour les spectateurs du dix-huitième siècle, la raison est partout, et il n’y a qu’elle au monde.
« L’agriculture642, telle que l’exercent nos paysans, est une véritable galère ; ils périssent par milliers dès l’enfance, et, dans l’adolescence, ils cherchent à se placer partout ailleurs qu’où ils devraient être. » En 1783, dans toute la plaine du Toulousain, ils ne mangent que du maïs, de la mixture, de menus grains, très peu de blé ; pendant la moitié de l’année, ceux des montagnes vivent de châtaignes ; la pomme de terre est à peine connue, et, selon Arthur Young, sur cent paysans, quatre-vingt-dix-neuf refuseraient d’en manger.
Confusion et non-sens partout.
En second lieu, à croire qu’on retrouve la nature toujours la même dans les œuvres des anciens et dans l’expérience actuelle, qu’elle s’offre partout et toujours la même à la sensation et à l’imitation, on aboutit aisément au mépris et à la négation de l’histoire.
Ce témoin, cet acteur des brillants drames de l’amour et de l’ambition, une fois qu’il a quitté la scène, nous dit ce qu’il a trouvé, en lui, autour de lui ; toujours, partout, une base d’égoïsme et de calcul.
Le promoteur de la première croisade, Pierre l’Ermite, c’est « Coucoupètre ou Cucupiètre, ce Picard qui marche à la tête de l’armée, en sandales et ceint d’une corde, nouveau genre de vanité. » L’éloquence de saint Bernard lui vaut quelque justice ; mais Voltaire s’en rachète bien vite aux yeux de Frédéric, par un portrait de saint Bernard « refusant l’emploi de général pour se contenter de celui de prophète, prêchant partout en français à des Allemands, et prédisant des victoires à des armées qui sont battues. » Pour saint Louis, auquel il n’a pas nui, aux yeux de Voltaire, d’avoir tenu tête à Rome, il l’admire sincèrement ; mais Saladin lui est plus cher.
Le monde est une cage où le Mal, au front bas, Est la ménagerie, et la dompteuse forte Est cette Chasteté portant partout ses pas.
Tout ce qu’il peut, c’est de se consacrer à la vérité, quelle qu’elle soit, et de disposer son cœur à la suivre partout où il croira la voir, dût-il lui en coûter les plus pénibles sacrifices.
Les femmes, durant les années troublées de la Fronde86, sont partout dans la vie publique.
Le cœur a partout les mêmes devoirs, sur les marches du trône de Dieu, s’il a un trône, et au fond de l’abîme, s’il est un abîme.
Au contraire, on les regarde comme les gens qui rendent la santé, qui inoculent la raison ; on les écoute comme des Discoureurs qui amusent ; on les glorifie comme des Astres qui éclairent les Nations, sans s’appercevoir que l’influence de ces Astres noircit, desseche, corrompt & brûle partout où elle se fait sentir.
Partout ailleurs le prophète prédit des événements à long terme, redoutables seulement pour ceux qui l’écoutent ; il est exempt de leur menace, hors de leur atteinte.
» En lisant les Observations de Malesherbes, restées inédites de son vivant et qui ne parurent qu’en 1798, on sent partout un homme modeste, instruit, qui est sur son terrain et qui ne fait que le défendre comme il doit, en accueillant un peu vertement l’homme supérieur, qui jette un coup d’œil général et qui tranche.
Il parlait très bien de la Charte, et commençait magnifiquement dès lors l’explication de la théorie constitutionnelle ; mais si les conclusions étaient saines, les arguments étaient presque partout violents et irritants, les moins faits pour attirer et affectionner les esprits à la cause qu’il préconisait.
Partout où il était de sa personne, ce jeune homme, d’une atroce laideur, n’imposait pas seulement, il séduisait.
14 mai Charles Edmond, qui a vécu partout et connu tout le monde, et qui, de temps en temps, dans la causerie, entrouvre ses mémoires, et en tire une curieuse figure, un souvenir caractéristique, nous conte ceci, à propos de la susceptibilité nationale des Italiens.
C’est la veine noire dans le marbre blanc ; elle circule partout, et apparaît à tout moment à l’improviste sous le ciseau.
Il a toujours, (même dans ses fables), une telle préoccupation, je ne dirai pas critique, mais de théorie littéraire, que ses idées littéraires, que ses doctrines littéraires le suivent partout.
A son passage à Petrograd, on lui offre de servir dans l’armée russe : il refuse, arrive en France, rentre dans le rang comme lieutenant, se bat sur l’Yser et partout avec le glorieux 20e corps.
L’amour et l’influence de l’antiquité se sentent partout ; mais M.
Je vais donc être obligé de chercher dans cette image que j’appelle mon corps, et qui me suit partout, des changements qui soient les équivalents, cette fois bien réglés et exactement mesurés les uns sur les autres, des images qui se succèdent autour de mon corps : les mouvements cérébraux, que je retrouve ainsi, vont redevenir le duplicat de mes perceptions.
Au fond, il paraîtrait ne le goûter qu’à demi, l’admirer surtout par respect humain, et peut-être ne l’avoir pas lu tout entier ; car, dans la suite de ses réponses à Perrault sur la controverse homérique, il n’emprunte rien, ni pour l’histoire conjecturale des premiers poëtes grecs, ni pour l’analyse du sentiment poétique, à bien des traits originaux, à bien des témoignages précieux de Pindare, qui partout, dans ses hymnes, se montre le premier croyant à l’authenticité d’Homère et comme le prêtre de son temple.
Il ment partout, sauf là. […] Le meurtre et l’affreux suicide Nous poursuivent partout de leur face livide. […] « Après le quatrième acte on croit la pièce finie » était un mot qui courait alors partout. […] Ce qui prouve d’ailleurs cette vérité élémentaire que quand on a une vraie supériorité naturelle, on la porte partout. […] Il y faudrait du tact et de la prudence et de ne pas voir du christianisme partout, comme Chateaubriand ; mais il faudrait le démêler avec adresse là où il est.
Vous autres, arbres, vous qui êtes fixés au sein maternel, d’où monte le mystérieux chaos, vous l’écoutez par vos racines dans le sol, et partout vous ne ramenez de ces profondeurs aucune certitude… La vérité, cette charmante fugitive, être mystérieux qui dans son vol touche à peine la terre, les pierres mêmes ne sauraient l’emprisonner dans leurs cristallisations dont la dureté défie le temps, et un fou cherche à connaître ce qui fait que la brute mange, se pavane, s’accouple, allaite et périt. […] Mais empêchez donc un artiste de porter partout le culte de la beauté et de le faire entrer dans sa morale quand, par hasard, il s’avise d’en avoir une. […] Il le rouvre, le feuillette avec soin, corne les pages, met des coups de crayon aux marges, et… cherche partout la morale de Maupassant. […] Partout sonne l’appel clair des buccinateurs ; Car malgré Scipion, les augures menteurs, La Trebbia débordée, et qu’il vente ou qu’il pleuve, Sempronius consul, fier de sa gloire neuve, A fait lever la hache et marcher les licteurs. […] Et partout devant lui, par milliers, les oiseaux, De la verve fangeuse où le héros dévale, S’envolèrent, ainsi qu’une brusque rafale, Sur le lugubre lac dont clapotaient les eaux.
Ce qui du moins est certain, c’est qu’il faut qu’un peu de métier, toujours et partout, s’ajoute à cette sincérité pour la faire valoir ; et que, s’il est quelque part où les meilleures intentions n’ont de prix qu’autant qu’elles sont suivies d’exécution, ce n’est pas en morale, c’est en littérature. […] C’est ainsi qu’on leur fait un mérite, non seulement des qualités qu’ils n’ont pas eues, mais encore de ce que, partout ailleurs, on reprendrait comme un défaut. […] On ne peut pas la violer sans faire autre chose que du drame, et nous donner ce qu’Hugo nous donne, en effet : lui, toujours lui, lui partout, sous les traits de Barberousse ou de Gennaro. […] Dumas, ni avec plus d’autorité, n’a réappris aux jeunes gens que chaque art avait ses conventions et que, conséquemment, si le naturalisme a pour principe et pour loi l’imitation de la nature, les moyens eux-mêmes de cette imitation, variant avec son objet, ne laissent pas toujours et partout à l’écrivain les mêmes privilèges ni la même liberté ? […] Chose curieuse, en effet, et difficilement explicable, que le mysticisme, presque partout, nous apparaisse comme le terme du naturalisme !
Ce visage si propre à donner de l’amour, Pour qui mille beautés soupirent nuit et jour ; Bref, en tout et partout, ma personne charmante N’est donc pas un morceau dont vous soyez contente ? […] Ne demandant partout qu’à trouver le vin bon, Bernant Monsieur Dimanche et disant à son père Qu’il serait mieux assis pour lui faire un sermon : C’est l’ombre d’un roué qui ne vaut pas Valmont. […] Aussi les deux derniers actes au moins sont très languissants, mais enfin il y a partout de beaux vers. […] Notez que, huit fois sur dix, c’est à la vanité que Molière s’en prend et s’attaque ; or plus vous descendez dans les classes que l’on répute comme étant le plus près de la nature, plus vous trouvez partout la vanité qui est une tendance presque absolument universelle. […] Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne, J’ai beau être engagé, l’amour que j’ai pour une belle n’engage point mon âme à faire injustice aux autres ; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige.
Une satanée petite queue de cochon m’apparaît partout, même dans l’église. […] Reprenant sa comparaison de Dieu et de la nature, il disait : « L’auteur dans son œuvre doit être comme Dieu dans l’univers, présent partout et visible nulle part. […] Il les cherche partout et il ne cherche que ceux-là. […] Partout où nous sommes compris, nous sommes regardés. […] La trace des grands artistes étrangers, et des plus opposés au génie national, apparaît partout dans l’œuvre des maîtres et des disciples de cette école.
Pocquelin accompagne Louis XIII à Paris, à Narbonne, dans les camps ; partout il voit l’intérêt prendre les masques variés du courtisan ; son œil philosophique perce à travers, et ce qu’il aperçoit, ou ce qu’il devine, loin de lui faire perdre le goût de la comédie, sert à le ranimer journellement. […] Molière, âgé pour lors de trente-quatre ans, consacre les trois années suivantes à parcourir les différentes provinces ; partout il réussit, excepté à Bordeaux. […] La Critique de l’École des femmes, disent les personnes difficiles, ou celles qui affectent de l’être, n’est pas une comédie, mais un dialogue ; c’est au lecteur à répondre et à dire : j’ai remarqué dans cet ouvrage des caractères fortement dessinés, et des scènes animées, non seulement par une conversation vive, agréable, mais encore par une gradation de chaleur soutenue jusqu’au dénouement ; j’y ai vu partout la peinture des mœurs du temps : que faut-il de plus dans une pièce, d’un acte surtout, pour mériter d’être appelée une comédie ? […] Faites encore observer jusqu’à quel point il est invraisemblable que Tartuffe, rappelé près d’Elmire, Tartuffe, à qui elle a dit, Tirez donc cette porte, avant qu’on vous le dise, Et regardez partout, de crainte de surprise, ait besoin de s’arrêter froidement, et de nous faire remarquer, par un signe de réminiscence, qu’il a oublié de visiter le cabinet d’où Damis est sorti pour le surprendre aux pieds de sa belle-mère. […] Partout elle eut, en paraissant, le plus grand succès ; plusieurs personnes, et Jean-Jacques surtout, lui reprochent son immoralité ; plusieurs autres vantent l’utilité de sa morale : voilà un grand procès à juger ; mais voyons auparavant Boccace, dont George Dandin est tiré.
Je vous souhaite heureux partout où vous serez. […] Vos vertus sociales rendront en tout temps et partout votre mémoire chère et précieuse à vos amis et la justice qui vous a été rendue d’une manière si publique et si distinguée vous indemnise suffisamment des ennuis de votre exil. […] Son ton est partout celui de l’exorde ; il va toujours aussi compassé dans sa marche, également symétrisé dans ses idées, jamais ni plus froid ni plus chaud. […] Nous sommes si pauvres, si mesquins, si guenilleux, si négligés, si ennuyeux et si diffus partout que cela fait pitié. […] Son embonpoint servait de motif à des plaisanteries citées un peu partout.
La guerre est partout et journalière ; il s’agit de ne pas être tué, rançonné, mutilé, pillé, pendu, et, par surcroît, violée si l’on est femme26. […] — Toutes s’écrient : — « Tu es saint, saint, — le roi des anges du Ciel, — notre Seigneur, — et tes jugements sont — justes et vastes, — ils règnent éternellement partout — dans la multitude de tes ouvrages. » On reconnaît là les chants des anciens serviteurs d’Odin, tonsurés à présent et enveloppés dans une robe de moine ; leur poésie est restée la même ; ils pensent à Dieu, comme à Odin, par une suite d’images courtes, accumulées, passionnées, qui sont comme une file d’éclairs ; les hymnes chrétiennes continuent les hymnes païennes.
On voulait voir des héros partout, on exagérait les traits de Triboulet, on creusait ses rides, on exaltait ses passions, afin d’en faire un dieu. […] Notre devoir, à nous est de les semer à tous les vents du ciel, de prêcher en tous lieux l’évangile des temps prochains, de détacher peu à peu de vos rangs les cerveaux les plus élevés, les âmes les plus ardentes, d’annoncer partout la bonne nouvelle sous la forme de l’instruction scientifique aux millions de prolétaires manuels et intellectuels qui souffrent pour faire jouir quelques milliers d’oisifs.
Il n’en coûta pourtant rien à Boileau d’avoir dit, dans l’antichambre même du roi, qui faisait, disait-on, chercher partout Arnauld pour le mettre à la Bastille : « Le roi est trop heureux pour trouver M. […] Elle se trouve des forces que les siècles précédents ne savaient pas… Si les Français peuvent tout, c’est que leur roi est partout leur capitaine ; et après qu’il a choisi l’endroit principal qu’il doit animer par sa valeur, il agit de tous côtés par l’impulsion de sa vertu… Les politiques ne se mêlent plus de deviner ses desseins.
Au temps où M. de Hartmann publiait ses ouvrages, l’inconscient était à la mode : on voulait le voir partout, et on faisait de la conscience une sorte de feu follet promenant çà et là sa lueur accidentelle dans le grand cimetière de l’inconscience. […] Une science plus avancée que la nôtre découvrira la vie partout, et, avec la vie, du mental à un degré quelconque, de la sensation et de l’appétit ; si bien qu’on aura fini par exorciser le fantôme de l’inconscient et par reconnaître ce que nous avons proposé d’appeler l’ubiquité de la conscience.
Ma popularité libérale parmi la jeunesse lettrée, mon républicanisme présumé parmi les républicains, mon nom, mes chansons dans la mémoire du peuple, mon costume d’artisan aisé qui coudoie sans l’offusquer la multitude, me faisaient passer, entrer, sortir, acclamer partout. […] Ces dissertations étaient en général mêlées d’anecdotes qui les rendaient vivantes. « Voilà, me disait-il, ce que je conseillais à mon ami Laffitte ; voilà ce que je confiais à Manuel, l’homme que j’ai le plus aimé parce qu’il a été, selon moi, le plus désintéressé, le plus calomnié et le plus salarié d’ingratitude ; voilà ce que j’essayais de faire comprendre à Chateaubriand, que j’aimais par admiration littéraire et dont j’avais eu la niaiserie de prendre l’amitié au sérieux, lui qui n’aimait de moi que son plaisir et ma popularité ; voilà ce que je répétais vainement à ce grand enfant de Lamennais, qui voyait partout des trappes et des traîtres de mélodrame !
Rapprochez, pour en avoir la preuve, les Embarras de Paris du Crépuscule du soir : On entend çà et là les cuisines siffler, Les théâtres glapir, les orchestres ronfler… La frappe de ces vers n’est-elle pas toute pareille à celle de ces autres : J’entends déjà partout les charrettes courir. […] » Qui ne se rappelle cette étonnante comparaison : « C’est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part », puis la page hallucinatoire où il nous rend sensible l’infini de la petitesse, en nous montrant chez un ciron « du sang dans ses veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs », et là-dedans un abîme nouveau, une infinité d’univers, « dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible, et, dans cette terre, des animaux et enfin des cirons… » ? […] « Je regarde de toutes parts et je ne vois partout qu’obscurité, la nature ne m’offrant rien qui ne soit matière de doute et d’inquiétude. » La grandeur de Pascal, c’est d’avoir traduit cette angoisse avec une passion et une sincérité incomparables. […] Et c’est partout, dans ces récits, ce mariage heureux de l’âme et des horizons. […] Fils d’avocat et appelé en 1896 à prendre lui-même la succession de son père, l’écrivain a mis en pratique le grand principe partout empreint dans l’œuvre de Gœthe.
Il est né avec la pensée, il la suit partout avec une exemplaire fidélité ; inégal, désordonné comme elle, il ne laisse jamais languir l’attention. […] Il affirme que partout l’ode a précédé l’épopée, et l’épopée le drame. […] L’art est partout et ne se montre nulle part. […] Les églises se ferment, les saintes images sont voilées, le deuil est partout, mais le spectateur ne voit rien.
De précieuses sympathies sont pourtant venues me trouver d’un peu partout. […] Partout, il se dit des messes pour le triomphe de la bonne cause. […] Déroulède, Barrès et Coppée, mirent l’étang à sec, péchèrent les poissons et les accommodèrent en matelote. — Je signale cette infamie aux « vrais patriotes » que l’alliance ne satisfait point ; 4º Les rues, pleines de bicyclistes et pullulantes d’officiers dont la physionomie offre, comme partout, ce mélange d’arrogance et de stupidité propre aux professionnels du meurtre patronnés par les gouvernements. — Puis des hôtels dont les enseignes sont rédigées en anglais. […] Ce qui attire ces jeunes gens à Wagner, c’est que son art est si riche en charades, c’est qu’il y joue à cache-cache sous cent symboles ; c’est la polychromie de son idéal ; c’est son génie nuageux, sa manière de saisir, de glisser, d’errer dans les airs, son partout et nulle part, exactement les mêmes choses avec lesquelles Hegel les attirait et les égarait de son temps.
Partout maintenant il va se heurter à une sorte de différence entre ses perceptions et leur objet, entre ses émotions et celles des autres êtres. […] Il avait cru qu’il pourrait s’en tenir là, qu’il ne serait pas obligé d’en apprendre les douleurs ; comme maintenant le charme d’Odette lui était peu de chose auprès de cette formidable terreur qui le prolongeait comme un double halo, cette immense angoisse de ne pas savoir à tous moments ce qu’elle avait fait, de ne pas la posséder partout et toujours ! […] Mais comme principe d’étude, comme guide dans l’analyse, on la retrouve partout dans son œuvre ; et c’est elle qui en conditionne la profondeur, qui donne à toutes ses constatations cette qualité stricte, modeste et définitive, qui fait leur inimitable, leur inégalable vérité. […] Il avait cru qu’il pourrait s’en tenir là, qu’il ne serait pas obligé d’en apprendre les douleurs ; comme maintenant le charme d’Odette lui était peu de chose auprès de cette formidable terreur qui le prolongeait comme un trouble halo, cette immense angoisse de ne pas savoir à tous moments ce qu’elle avait fait, de ne pas la posséder partout et toujours !
Il ne se passe pas d’année sans qu’une nouvelle édition des œuvres de Molière ne voie le jour ; des savants sont occupés sans cesse à rechercher et à épurer de nouveaux manuscrits ; sa gloire est célébrée dans d’innombrables conférences publiques ; les expressions qu’il met dans la bouche de ses personnages se retrouvent partout, et les types créés par lui, ses principales œuvres, revivent sans cesse. […] Sa troupe en somme était bien payée, bien traitée et presque honorée partout où elle passait. […] Partout ailleurs il semble, en effet, que le génie de Molière soit retenu à terre, enchaîné par certaines préoccupations d’une sagesse bourgeoise, ennemi de l’idéal et se moquant de toute chimère, comme Sancho peut railler Don Quichotte. […] À propos de Lulli, le factum s’exprime ainsi : « Cet homme n’est pétri que d’ordure et de boue… Le hasard le jeta dans le commun de Mademoiselle parmi les galopins ; il sut adroitement se tirer de la marmite avec son archet… Les gazettes étrangères, au sujet d’un méchant feu d’artifice qu’il s’avisa de faire vis-à-vis sa maison en l’année 1674, publièrent partout que, s’il n’avait pas réussi dans ce feu-là, on réussirait mieux en celui qu’il avait mérité en Grève. » Et à propos de la femme de Molière : « La Verdier, la Brigogne, cette prostituée, chanteuse de l’Opéra, la Molière, cette comédienne de tous les théâtres, étaient des créatures publiques de toutes les manières… » À la suite de ces citations, je rencontre encore dans Le Quérard (p. 641) une note sous forme de lettre, qu’il est peut-être bon de citer ici : Molière copiste.
Elle fut de tous les âges, parce qu’elle est l’idée chrétienne même, née avec Jésus-Christ et propagée partout où la Bible avait pu pénétrer. […] Partout où il a paru d’une manière un peu générale, il a été facile de tracer sa filiation ; il s’enfante, ou dans la corruption de l’état politique, ou dans la dégradation de l’esprit philosophique. […] Son utilité nous est assez bien représentée dans la fable du Laboureur et ses enfants : Le père mort, les fils vous retournent le champ, De çà, de là, partout ; si bien qu’au bout de l’an Il en rapporta davantage. […] Il se rend présent, il se produit lui-même dans le désert ; des miracles fréquents, permanents, rappellent sans cesse qu’il est là, qu’il est le seul Dieu ; l’Israélite a sous les yeux, il porte partout avec lui ce tabernacle dans lequel l’Éternel est comme contenu et renfermé. […] La pensée n’est pas trop innocente ; c’est toujours, comme on voit, l’idée favorite de l’amour-propre s’introduisant partout et s’ingérant de tout diriger.
Elle fourre du mysticisme partout ! […] Mais, d’ailleurs, dans ce drame en trois scènes, rien qui ressemble à un caractère, et pas la moindre trace d’observation morale : Guise est un ogre sans nuances ; Saint-Mégrin ressemble à tous les amants héroïques et romanesques ; et la duchesse, à part cette minute de lâcheté qui ne s’accorde peut-être pas parfaitement avec l’énergie superbe qu’elle montre partout ailleurs, ressemble à toutes les femmes amoureuses, vertueuses et persécutées. […] Là, plus que partout ailleurs, il faut que l’écrivain devine, suppose, choisisse et combine. […] Marcelle se précipite, enlace Gérard… et Philippe, comprenant enfin quel rôle on lui a fait jouer, décharge son pistole sur Jorgan, qui s’est caché dans un fourré voisin… Dans chaque acte, des scènes d’une grande beauté, prises en elles-mêmes ; dans tout le drame, quelque chose de sombre, d’énergique, d’un peu tendu ; un style presque trop travaillé, et tantôt d’une robuste nudité, tantôt relevé de concetti romantiques ; partout une impression de force, — et aussi d’effort ; l’intérêt le plus poignant : on se sent vraiment en présence de passions fatales, aveugles, que nul ne pourra arrêter dans leur chemin, et dont on prévoit avec certitude et avec angoisse le choc inévitable et meurtrier… C’est une fort belle tragédie, si vous voulez le savoir. […] Son crime se dresse partout devant lui.
Et l’on est un peu troublé en songeant que, s’il y a dans la lune des êtres vivants, c’est certainement ainsi que notre planète leur apparaît ; car il n’y a qu’une Physique, comme il n’y a qu’une Géométrie et qu’une Mathématique ; et, partout où s’ouvrent des yeux, quelle que soit d’ailleurs la forme des êtres qui en sont pourvus, les yeux ne sont que des lentilles tapissées d’une plaque nerveuse et où les rayons lumineux se comportent selon des lois immuables… L’autre ballet, c’est celui des Hirondelles. […] Il a des terres partout, un château historique, une galerie de tableaux, les maîtresses qu’il veut. […] Partout on sent que quelqu’un d’invisible y pousse les acteurs au dénouement inévitable. […] Il cherche partout les deux jolies sœurs et, dès qu’il les a rejointes, il se sauve sans prononcer un mot. […] La mélancolie y est, partout, comme à fleur d’ironie.
C’est effrayant ce qu’on rencontre, dans la rue, au théâtre, aux promenades, partout, de jolies femmes, jeunes, saines, élégantes, traînant des maris laids, chétifs, ridicules, et qui paraissent aimer ces maris ! […] Elle n’est pas partout très bien écrite ; mais elle est sincère, et, vers la fin, ingénument ingénieuse. […] Avec la bienveillance et les mœurs qui y règnent partout, elle est pleine d’esprit et de sentiments, et d’un si grand intérêt que les spectateurs y sont attendris. » C’est étonnant, voyez-vous, la quantité de fois que le théâtre a été « renouvelé » depuis Thespis ! […] Elle se souvient à propos que le fameux comte Briquet dont le baron se vante d’être le fils, a laissé des enfants un peu partout. […] Il y en a partout ; ils se déroulent sans interruption, en monologues et en tirades ; il y en a tant qu’ils empêchent de voir le drame comme les arbres empêchent de voir la forêt.
Hugo place l’objet de l’espérance et ici-bas et là-haut et partout. […] Les cahiers des paysans ne sont, comme partout ailleurs (et que seraient-ils ?) […] Le Bon donne à l’Italie « jadis si prospère, aujourd’hui à la veille d’une révolution et d’une faillite », de revenir à son ancien régime, pour être mangée par l’Autriche ou piétinée partout le monde, comme elle le fut autrefois, ne me paraissent pas devoir être donnés à cette nation par de véritables et sincères amis. […] L’ami sceptique qui me suit un peu partout et dont je ne répugne pas à écouter les discours, à la condition de ne point toujours les suivre, me dit en fumant son cigare : « Le mouvement féministe ? […] C’est ici plus que partout ailleurs que la Providence se moque de nous.
Le vertueux Démétrius est sans cesse avec moi ; je le mène partout. […] De deux choses l’une : ou laisser partout ce beau nom à la place des dieux qu’on enlevait, et le rendre aussi étendu que l’Empire ; ou le renfermer dans ses anciennes limites, la mer et les Alpes. […] Il m’objectera ici ce qu’il m’a dit plusieurs fois : qu’il n’y a peut-être pas une idée principale, folle ou sage, qui lui appartienne, que la préférence de l’état sauvage sur l’état civilisé, n’est qu’une vieille querelle réchauffée ; qu’on avait fait cent fois avant lui l’apologie de l’ignorance contre les progrès des sciences et des arts ; qu’on retrouve partout la base et les détails de son Contrat social ; qu’un homme d’un peu de goût ne s’avisera jamais de comparer son Hèloïse avec les romans de Richardson, qu’il a pris pour modèle ; que son Devin du village n’est aujourd’hui que de la très-petite musique ; que, si l’on avait un enfant à élever, on laisserait les idées fausses ou exagérées d’Emile, pour se conformer aux sages préceptes de Locke ; que l’on ne clouta jamais que les langes où nous emprisonnons les nouveau-nés, ne les fissent pâtir, et ne les déformassent ; qu’on lit dans la plupart des moralistes et des médecins122, que les mères exposaient leur santé et manquaient à leur devoir en refusant à leurs enfants la nourriture qui gonflait leurs mamelles, et que c’est autant la fréquence des accidents que l’éloquence de Rousseau qui les a persuadées. […] Ces bruits ont été et seront partout des avant-coureurs des grandes révolutions. […] Nous le regardons comme un peuple triste et sévère ; ce qui pouvait être vrai du souverain, du magistrat et des prêtres ; mais il est naturel à l’esclave, partout où il n’est pas coutenu par la terreur, ou abruti par la misère, de calomnier ses maîtres, d’eu médire et de les plaisanter ; et c’est par la majeure partie d’une nation qu’on juge de ses mœurs.
Tournier voyait des fautes partout. […] car il y a du mysticisme partout ; et c’est précisément où j’avais dessein de vous conduire : à constater en toute activité humaine un vif élément de mysticisme. […] La doctrine de l’évolution s’est répandue avec tant de puissance qu’elle a pénétré partout, jusqu’aux endroits où elle n’avait rien à faire. […] Au lieu de quoi, les savants ont mené ailleurs, ont mené partout, l’hypothèse et l’ont présentée comme une incontestable certitude. […] C’est dangereux plus que jamais à notre époque, où les idées scientifiques se répandent un peu partout, se galvaudent et, en courant, se détériorent.
Elle est obtuse aux beautés de forme, les plus importantes au regard des cénacles, — les seules importantes, disait Flaubert, puisque la forme et le fond ne sauraient être considérés comme des choses distinctes, et que mal écrire, c’est toujours, et partout, en un certain cas, mal penser. […] Dumas a raconté, dans une sorte d’autobiographie intellectuelle des plus franches, comment il fut conduit à écouter cet ordre de sa conscience et à exécuter les actions qui sont ses livres : « On ne saurait avoir », dit-il, « sans être fou, la prétention de faire, à soi tout seul, une réforme générale, mais il est probable que cette réforme doit s’opérer graduellement On choisit donc, lorsqu’on traverse ce monde et qu’on a la volonté du bien, un point quelconque où se manifestent d’ailleurs, car ils sont visibles partout, les symptômes de l’imbécillité quasi universelle. […] Cette intelligence qui aperçoit partout des problèmes de conscience, les aperçoit sous l’angle spécial qui est l’optique de la scène. […] Les auteurs dramatiques n’ont donc pas si tort, cherchant des passions qui aboutissent à des crises, de toujours et partout mettre en scène le vieil et à jamais jeune amour, mais ils ne voient en lui qu’un moyen d’obtenir des effets de théâtre.
Horace visita Gibraltar où il fut reçu avec cordialité et avec honneur, — avec les honneurs militaires, comme partout, — par le gouverneur sir Robert Wilson, le sauveur de La Valette.
Un principe pourtant se glissait, s’insinuait partout, et déterminait l’inclinaison dans la plupart des cas : en dehors du Palais, la Ville et la Cour étaient d’accord et dans une sorte d’émulation pour adoucir à l’envi les mots et la façon de les prononcer, pour rendre, en parlant, toute chose plus agréable et plus facile ; c’était là le courant général et la pente.
Nous n’imaginons pas que personne mette en doute que partout et dans tous les temps il ne vive et ne meure loin de tout éclat une multitude d’hommes supérieurs à ceux qui jouent un rôle sur la scène du monde, etc. » Peut-être il n’a manqué à Mirabeau lui-même qu’un peu plus de vertu, de discipline, et un cœur moins relâché, pour rester et vivre inconnu ou du moins médiocrement connu, et simplement notable à la manière de ses pères.
Partout il y a moyen pour eux de produire quelque chose ; peu ou beaucoup, l’essentiel est que ce quelque chose soit le mieux, et porte en soi, précieusement gravée à l’un des coins, la marque éternelle.
Les beaux vers de Charles IX à Ronsard qui sont partout (L’art de faire des vers, dût-on s’en indigner…), où se trouvent-ils cités pour la première fois ?
L’incertitude, la stagnation partout et toujours !
Roman grec dans le commencement, diatribe universelle à la fin, il affecte partout un style tellement figuré, tellement recherché, tellement ronsardisé, par l’affectation du style gaulois de Rabelais et de Montaigne, qu’on ne sait en quel siècle on vit en le lisant.
« Il y avait un banc de pierre dans un coin, une ou deux statues moisies, quelques treillages décloués par le temps pourrissant sur le mur ; du reste plus d’allées ni de gazon ; du chiendent partout.
Tout cela nous inquiète : et quand il réclame ensuite partout la simplicité et le naturel, on craint qu’il ne mette pas sous ces mots la même chose que nous.
Car c’est dans les femmes que la faiblesse naturelle paraîtra le plus visiblement : ce sont elles qui sont par excellence des êtres d’instinct, de volonté faible ou nulle, de raison ployable, et réduite au rôle de servante du sentiment qu’elle fournit de sophismes ; ce sont elles que toujours et partout l’affection conduit, jamais l’idée.
Les moyens de comparaison manquaient aux anciens ; partout où ils ont eu sous la main des matériaux suffisants, comme dans la question homérique, ils nous ont laissé peu à faire, excepté pour la haute critique à laquelle la comparaison des littératures est indispensable.
Une véritable œuvre d’art dépend jusqu’à un certain point de son milieu : les Grecs le savaient bien, et Wagner l’a compris, en choisissant pour son théâtre ce coin retiré des montagnes bavaroises qui fait penser à un fond de tableau de Dürer : la promenade sous les vieux arbres du parc évoque déjà le moyen-âge, et l’on sent passer je ne sais quels souffles mystiques dans le paysage que domine la plate-forme de l’édifice : une étendue bosselée dont le vert est piqué des taches plus foncées des bois de sapins… En sorte que l’âme est toute prête aux accords religieux qui accompagnent la marche des chevaliers du Graal, et toute prête aussi à pénétrer le sens profond que lui offre la légende du « Pur-Simple, sachant par compassion… » J’ai entendu l’œuvre de Wagner un peu partout : à Cologne, la vieille ville amie, à Munich, à Berlin, à Bayreuth, et dans ce froid théâtre de Covent Garden qui devrait être à jamais réservé aux exhibitions mondaines.
Depuis vingt-cinq ans, tous les théâtres d’Allemagne donnent Lohengrin, et toujours il attire foule ; à Londres, depuis 1875, il en est de même ; on ne l’a pas moins applaudi en Italie, en Espagne, en Portugal, en Bohême, en Hongrie, en Russie, en Suède, en Danemark, en Amérique, en Australie (Kastner, Wagner-Kalender), en un mot partout, excepté à Paris où jusqu’ici on n’a pas eu l’occasion de l’entendre.
La cause Wagnérienne triomphe en France comme partout : ce qui eût été imprudent au moment de la lutte devient nécessaire au moment de la victoire ; il importe aujourd’hui qu’une Revue « Wagnérienne » entre directement dans l’actualité de chaque jour pour y prendre la ferme attitude qui convient à son titre.
Néanmoins, de partout l’effet est produit.
« Le critérium subjectif de la vérité est l’impensabilité (unthinkableness) de sa négative, en d’autres termes la réduction à : A est A. » « La conscience n’est infaillible que quand elle est réduite aux propositions identiques. « Là et là seulement, il n’y a point de faillibilité. » Comme il y a place pour l’erreur partout où la proposition n’est pas identique, et comme une probabilité variable en degrés est tout ce que nous pouvons atteindre dans la plupart de nos conclusions, il est facile d’étendre le principe logique qui détermine l’infaillibilité aux degrés variables de probabilité, et par suite de rendre l’erreur impossible.
N'est-il pas aisé de s'appercevoir qu'il a employé le merveilleux partout où il a pu, qu'il l'a même outré d'une maniere ridicule ?
Dans une pièce de vers Au roitelet, qui est en grande partie une satire dirigée contre les rois (la satire, avec M. de Latouche, s’infiltre aisément partout, même dans le nid du roitelet), il nous montre les petits du gentil oiseau : ……………………… à peine éclos au jour, D’invisibles infants, qui sont ta dynastie, Aux premiers feux de mai opèrent leur sortie.
» Mais Chamfort, qui devinait cela, se retirait d’autant plus qu’il se voyait plus fêté, et il se révoltait de ce qui aurait adouci tout autre : J’ai toujours été choqué, écrivait-il à un ami, de la ridicule et insolente opinion, répandue presque partout, qu’un homme de lettres qui a quatre ou cinq mille livres de rentes est à l’apogée de la fortune.
Privés de descendants les ancêtres étaient privés du culte, ils étaient voués à la souffrance et voici pourquoi le célibat, dont l’idée dut être à l’origine repoussée avec horreur partout homme raisonnable, devint par la suite l’objet d’une interdiction religieuse, puis légale, qui longtemps fut maintenue en Grèce et à Rome.
Il fait le désolé, criant partout que son intention était de publier cette correspondance amoureuse, Mlle B… se hâte de rapporter les lettres.
Je le demande, quand je remonte cette existence qui n’a plus que quelques heures, qui n’a eu de la littérature et de la recherche laborieuse de la gloire, que des mépris, des insultes, des sifflets, qui depuis cinq ans se débat dans de la souffrance quotidienne, qui se termine par cette agonie morale et physique, où partout et tout le temps, je trouve comme la poursuite d’une Fatalité assassine.
— Mais on disait, ce matin, de l’autre côté de la Seine, que vous étiez saisi, j’ai retiré le livre de l’étalage. » Partout, cependant sur mon passage, exposition du bouquin, au titre alarmant… Après tout, peut-être pensai-je, le livre est-il déjà arrêté chez Charpentier et pas encore chez les dépositaires.
En nous la montrant partout, la science ne fait que remplacer la beauté toute relative des anciennes conceptions par une beauté nouvelle, plus rapprochée de la vérité finale, de ce que les astronomes appellent le ciel absolu.
Socrate disait : « Sachez quelle est la nature et la grandeur de la divinité, qui peut à la fois tout voir, tout entendre, être présente partout et prendre soin de tout ce qui existe !
Partout, même dans les plus charmantes minauderies de ses petites filles, le rire est caché, comme l’aspic sous les fleurs.
Sentir les beautés partout où elles se trouvent n’est pas une délicatesse de moins, mais une faculté de plus.
En tout cas, voici ce que La Fontaine se dit à lui-même : « Douze lustres et plus ont roulé sur ta vie : De soixante soleils la course entre-suivie Ne t’a pas vu goûter un moment de repos ; Quelque part que tu sois, on voit à tout propos L’inconstance d’une âme en ses plaisirs légère, Inquiète et partout hôtesse passagère.
Partout où La Fontaine nous dépeindra la grenouille, il nous la dépeindra, avec une espèce de bienveillance rieuse et malicieuse à son égard, mais il la dépeindra, elle-même, dans ses habitudes de la république aquatique, comme il dira ; toutes les fois qu’il la dépeindra en elle-même, il ne lui donnera nullement le caractère vaniteux qu’évidemment la pauvre bête n’a pas ou ne semble pas avoir ; il la dépeindra comme un pauvre petit animal faible, timide, toujours inquiet, toujours sur le qui-vive, toujours sur l’œil, comme nous disons, et craignant rapproche, l’imminence, et même la menace indistincte du moindre péril.
Un ou deux siècles partout, en Allemagne quelques années, suffisent pour effacer de l’estime des hommes leurs systèmes, qui n’existent plus alors qu’au mince et puéril état de curiosités intellectuelles, et ne conservent, quand ils furent puissants, que le nom de leurs inventeurs.
L’élargissement du champ de l’imitation précéderait partout la marche des idées vers la démocratie.