Au contraire, c’était une réponse victorieuse et morale aux mauvaises langues philosophiques qui disaient que les Rois ne pouvaient pas avoir d’amis, et dans un temps où les Rois passaient de rudes quarts d’heure avec les philosophes.
Daniel, et le meilleur de toute sa thèse : « Que l’homme qui enseigne est plus que l’enseignement, et que là où le maître est excellent, les mauvaises doctrines deviennent innocentes », cet argument n’est pas au fond beaucoup plus solide que les autres, et l’histoire elle-même ne s’est-elle pas chargée de le réfuter ?
Mauvais calcul, selon moi !
« Ce fut encore le clergé français, — dit très bien Rohrbacher, qui ne bronche pas, lui, quand il s’agit de marcher sur le corps des mauvaises doctrines et qui ne bégaie pas quand il faut être net, — ce fut encore le clergé de cette France à laquelle on fait honneur en l’appelant chrétienne, qui y ajouta un troisième schisme, celui du conciliabule de Pise, et dans ces deux siècles (le xive et le xve ) ne produisit ni un saint, ni un docteur d’une doctrine entièrement approuvée par l’Église.
Seulement, il n’a pas cru que ce fût une mauvaise interruption apportée à des travaux plus vastes et plus sévères, qu’un livre où il est question de l’âme de l’homme, quand même l’homme y dirait ce « Je » que haïssait Pascal.
C’est le mauvais sujet de la paléontologie.
Corneille, avec tout son génie, pouvait être un mauvais ministre, car, dire, et même sublimement, n’est pas faire.
» Assurément, quand de pareils vers, purs, légers et tremblants comme les larmes mêmes dont ils parlent, ont pu tomber, comme une protestation de toutes les puretés du cœur, des lèvres du convive de la Maison d’Or, on peut dire qu’il aura toujours « de cette rosée » dans le talent, car il ne l’aurait plus, s’il avait pu la perdre et si les mauvaises ardeurs de la vie avaient pu jamais la sécher !
Étudiez-le bien, et voyez s’il y eut jamais dans cette honnête et vaillante créature, douce comme toute force vraie, une brutalité quelconque, une disposition oppressive, un mauvais sentiment.
Par ses facultés comme par ses préoccupations, il devait donc mieux échapper à l’influence tyrannique de Paris qu’Albéric Second, bien plus homme d’esprit qu’homme de lettres, en sa facilité charmante, chroniqueur émérite et chevronné, un des plus excellents dans cette spécialité, que j’ai la rigueur de trouver mauvaise.
Nous montrer les côtés faibles ou mauvais d’une grande œuvre qui noie ses défauts dans une splendeur éblouissante, appliquer une vue de lynx sur cette vue d’aigle qui a embrassé tant d’objets, mais à laquelle beaucoup ont pu échapper, signaler enfin dans l’homme le plus imposant la petitesse humaine qui doit empêcher l’idolâtrie, c’est là une entreprise qui a son mérite, ses difficultés, sa valeur.
Ce genre-là est à peu près tombé, non qu’il fût mauvais, mais faute d’épaules pour le soutenir.
Un autre j’aurai, qui ne sera pas plus mauvais. ».
Les habits noirs de ces messieurs, les corsages décolletés de ces dames cachent, dit-on, d’assez mauvaises pensées et des sentiments dont un terrassier ne voudrait pas. […] Triste logis : un feu de coke agonise dans le poêle, la lampe file et sent mauvais. […] Regardez la petite papetière du passage Saulnier, ou même cette navrante Margot, qui a commis des fautes, et qui n’est pas mauvaise, au fond… En vérité, M. […] Elle acheta des bouquets, piqua sur sa chevelure blonde un chapeau de quatre sous, s’affubla d’un mauvais jupon de cotonnade rayée et, pendant deux jours, vendit des fleurs dans Piccadilly. […] Ils ont formé de mauvais élèves ; mais ils furent des maîtres excellents.
Ainsi donc, lorsque l’objet de la passion n’est pas mauvais en soi, lorsqu’un minimum de raison en surveille le développement, elle est la condition indispensable sans laquelle on ne fait rien de grand. […] Mais cet enfantillage même démontre que l’esprit est tellement nécessité à chercher des causes, qu’il lui en faut absolument, bonnes ou mauvaises, sérieuses ou enfantines. […] Qu’on trouve ce système bon ou mauvais, on ne peut néanmoins le rayer de l’art. […] Ne nous laissons donc pas intimider par quelques exemples troublants qui prouvent seulement que de la meilleure des choses on peut faire mauvais usage. […] Que l’homme soit responsable, on ne le peut nier : il juge ses actions, les déclare bonnes ou mauvaises, reconnaît même à autrui le droit de les juger : c’est en cela que consiste la Responsabilité, qu’on appelle encore Imputabilité.
Si Sophocle revenait au monde, il seroit sans doute des piéces de Théâtre accommodées au siécle où il écriroit : nos Poëtes en sont de mauvaises, en voulant les ajuster à celles des anciens. […] Il fronde hautement toute idée patriotique, pour peu qu’elle tende à diminuer l’embonpoint excessif qui fait maigrir tant d’autres ; il trouve fort mauvais de ce qu’on traite publiquement de pareilles matieres. […] Ce sont les plus mauvais juges du monde, parce qu’ils ne se déterminent jamais par la sensation qu’ils reçoivent, mais par des réflexions étudiées qu’ils prennent follement pour le sentiment de l’art. […] Ils tirent les plus mauvaises conséquences des principes les plus vrais. […] La Pièce la plus artificielle est même toujours la plus mauvaise.
Sans lune et sans rayons trouver où l’on héberge Les martyrs d’un chemin mauvais ! […] Elle a compris que si, d’une part, il n’était pas mauvais que cette collection renfermât quelques tableaux de mérite, pour reposer les yeux du public et abréger l’éternité de l’entracte ; d’autre part, il fallait s’abstenir d’y multiplier les chefs-d’œuvre, sous peine de frapper de discrédit, par une comparaison dangereuse, la troupe de l’Odéon. […] Pour moi, si je l’entrevis jamais, il ne m’en souvient guère, mais ceci tenait sans doute au mauvais état de ma lorgnette. […] Par quelle étrange privauté d’une critique prude et sermonneuse, mettiez-vous dans le grand romancier un malhonnête homme, et une mauvaise action dans chacun de ses ouvrages ? […] Goudall prétend que si jamais l’on s’avisait de siffler madame Toscan, les perturbateurs ne sortiraient pas vivants de la salle de l’Odéon voilà l’erreur. — Il ne dit pas que madame Toscan ‘a tiré le second Théâtre-Français d’un fort mauvais pas : voilà l’omission.
C’était la nature la plus opposée à celle de son mari, un homme juste, loyal, mais qui s’irritait de toute déception, marquait à la vie des échéances fixes, exigeait qu’elle fût fidèle à ces échéances comme lui-même, commerçant, faisait honneur aux siennes, prenait toute contrariété pour un mauvais procédé, n’avait jamais pu admettre qu’on fût longtemps malade autour de lui, ce qui était malheureusement le cas de sa femme. […] Dans ce collège Bourbon où dix ans avant lui Sainte-Beuve (à qui il devait succéder comme critique du Temps) avait fait de si solides et si brillantes humanités, Scherer s’était traîné en médiocre ou mauvais élève. […] Le 5 octobre est agité de pressentiments. « Mauvaise nuit. […] Dans une Colère de Samson calviniste, le grand bûcher s’allume : Tout, actes, paroles, silence, excuses, remontrances, tout nuit à qui est sur la mauvaise pente à qui n’est plus en cour, ou est en voie de disgrâce, L’amour est l’inverse de la justice ; il est toujours prodigue ou ingrat. […] Je songeais à la lutte des bons et des mauvais anges, de Dieu et de Satan.
Je m’échauffais avec eux contre les chefs d’atelier qui les tyrannisaient ou contre les mauvaises pratiques qui les faisaient revenir plusieurs fois sans les payer. […] L’idée cependant était bonne, car Balzac, comme il le dit de Nucingen, ne pouvait avoir une mauvaise idée. […] Cette joie un peu grossière, mais franche et naturelle, semble de mauvais ton. […] « Dans le voyage que nous venons de terminer, nous avons rencontré une mauvaise saison : c’était au plus fort de l’été. […] Ici (je veux dire en Syrie), toute la végétation semble avoir été comme brûlée et réduite en cendre, sans perdre sa forme, par le souffle empesté d’un mauvais génie.
Il fallait traverser les fortifications, avec ses fossés, où tant de mauvaises gens devaient être tapis, puis faire un long bout de la route de Châtillon, où il n’y avait pas une lumière, où les maisons étaient si rares. […] Cette tendre faiblesse qui excuse tout, se fait complice plutôt que de punir et qui, sur les natures violentes, mais point mauvaises, a souvent de meilleurs effets que la sévérité et les sévices. […] Ces mauvaises personnes me dépassèrent pour me voir en face et jouir de ma confusion ; je me cachais à temps derrière mon ombrelle, et, tournant les talons, je me mis à courir vers la maison, où je repris mes jarretières. […] Elle a pris la mauvaise habitude de priser et j’ai déjà reçu du tabac dans les yeux, ça fait trop mal. […] — Il ne faut pas dire des choses comme cela, me souffla Catherine, on croirait que tu as mauvais cœur.
L’œuvre ecclésiastique lui paraît mauvaise et dangereuse, dangereuse par son absorption de la volonté, dangereuse aux individus comme aux États. […] Il ne s’agit pas là seulement des tout à fait mauvais poèmes de Vigny. […] L’injure, sans compter la négation stupide et le mauvais rire, assaillit, à cause du mystère qu’ils contenaient, des écrits de haute beauté. […] Ses vers étaient mauvais ; ils le furent, le sont et le seront. […] Bons ou mauvais, ils ne doivent qu’à eux-mêmes d’être tels.
En général, les sentiments énergiques, la volonté tenace, violente même, ont toujours quelque chose de bon et de beau, même quand leur objet est mauvais et laid. […] Une rime riche n’a jamais sauvé un mauvais vers. […] Recherchons donc scientifiquement, en dehors de toute tradition classique ou romantique, ce qui distingue une bonne rime d’une mauvaise. […] Ces théories ont leur origine, il faut le reconnaître, dans une observation historique ingénieuse : il s’agit de la façon différente dont on faisait autrefois et dont on fait aujourd’hui les mauvais vers. […] … Par bonheur, l’esthéticien n’a pas à indiquer de procédés pour la construction des mauvais vers.
Mais il y a en nous certaines notions d’après lesquelles nous jugeons qu’un acte est bon ou mauvais. […] C’est à travers cet enfer médical que va nous guider le brave Canelon, marin naufragé que la tempête et sa mauvaise fortune ont fait échouer sur cette terre d’horreur. […] De tout temps et dans toutes les religions, le prêtre a toujours vécu de l’autel. — Ils sont mauvais maris… comme beaucoup d’autres. — Ils corrompent les femmes. […] Ayant commencé par reprocher aux médecins d’être de mauvais médecins, finalement ce dont il les blâme et qu’il ne saurait leur pardonner, c’est de faire de la médecine. […] Il semble aujourd’hui qu’on veuille adresser un mauvais compliment aun écrivain quand on dit de lui qu’il est un homme d’esprit.
La solitude lui paraît mauvaise ; il songe « que, dans ces jours d’épreuve, la femme a besoin de la protection de l’homme et l’homme du regard consolateur de la femme ». […] Je veux bien croire, puisqu’il est le premier à s’accuser, que sa conduite à l’égard de Frédérique ne fut pas exempte de reproche, qu’il y eut là dans sa vie une grande faute, et, à tout prendre, une mauvaise action. […] Si les vices violents nous châtient par leur violence même, n’y a-t-il point de sages vicieux qui, en gouvernant leurs vices, les tournent à leur profit, et qui savent jouir de leurs mauvais penchants sans se laisser tourmenter par eux ? […] Si elle succombe aux pensées mauvaises, la part la plus forte de responsabilité dans sa chute revient à d’autres qu’à elle. […] Bonne ou mauvaise, elle ne quitte guère une entreprise commencée avant de l’avoir menée à terme.
Ils disent qu’il est dangereux de mettre de telles pensées au jour, et qu’ayant si bien montré qu’on ne fait les bonnes actions que par de mauvais principes, la plupart du monde croira qu’il est inutile de chercher la vertu, puisqu’il est comme impossible d’en avoir si ce n’est en idée ; que c’est enfin renverser la morale, de faire voir que toutes les vertus qu’elle nous enseigne ne sont que des chimères, puisqu’elles n’ont que de mauvaises fins.
Ces grands ressorts donnés font peu à peu leur effet, j’entends qu’au bout de quelques siècles ils mettent la nation dans un état nouveau, religieux, littéraire, social, économique ; condition nouvelle qui, combinée avec leur effort renouvelé, produit une autre condition, tantôt bonne, tantôt mauvaise, tantôt lentement, tantôt vite, et ainsi de suite ; en sorte que l’on peut considérer le mouvement total de chaque civilisation distincte comme l’effet d’une force permanente qui, à chaque instant, varie son œuvre en modifiant les circonstances où elle agit. […] C’est cette contrariété secrète des forces créatrices qui a produit la littérature incomplète, la comédie scandaleuse, le théâtre avorté sous Dryden et Wycherley, les mauvaises importations grecques, les tâtonnements, les fabrications, les petites beautés partielles sous Ronsard et la Pléiade.
« Vous me faites sentir plus que jamais combien la Fontaine est charmant dans ses bonnes fables ; je dis dans les bonnes, car les mauvaises sont bien mauvaises ; mais que l’Arioste est supérieur à lui et à tout ce qui m’a jamais charmé, par la fécondité de son génie inventif, par la profusion de ses images, par la profonde connaissance du cœur humain, sans faire jamais le docteur ; par ces railleries si naturelles dont il assaisonne les choses les plus terribles !
Le traître même n’est pas le traître légendaire et consacré que l’on connaît, monotone et raide réplique de Ganelon : ce félon Bernard de Naisil, dévoué à sa façon à sa race ou plutôt à la haine de sa race, toujours occupé à réveiller ou attiser la discorde, à rompre les accords ou à les prévenir, à machiner des ruses, des perfidies, des parjures, pour lancer ou retenir ses parents dans les affaires où ils perdront leurs fiefs, leur sang et leur vie, souple du reste lui-même et se tirant alertement de tous les mauvais pas où il se voit engagé, c’est lui qui donne le plus de fil à retordre à Bègue et à Garin. […] Même le type du héros, que nous avons vu déjà dégradé, s’abaissent encore plus bas qu’on ne saurait dire : après les deux types épiques, dont le second est déjà moins grand, après le preux défenseur de la France ou de la foi, après le violent batailleur qui garde ou gagne des fiefs, on aura les types romanesques, le féroce baron, l’extravagant chevalier, tous les deux aimés des dames, et l’on aboutira au soudard ; le mauvais sujet, casseur de cours, bâtard et semeur de bâtards, vulgaire, jovial, et surtout fort comme Hercule ou Porthos, délices du populaire par le sans-façon de ses manières et parce qu’il dit son fait à la noblesse, c’est Baudouin de Sebourc49, dernier et indigne rejeton de la lignée de Roland.
Deschanel condamne d’emblée cette conception du drame : tout dépendrait de l’exécution, qui pourrait être bonne ou mauvaise. […] On sait que l’on subit une force mauvaise, que l’on déchoit, que l’on se perd, et l’on ne s’en perd pas moins.
— Les Idées de Madame Aubray et Denise, ces deux pièces d’esprit vraiment évangélique, nous veulent persuader que, dans de certaines conditions, un honnête homme peut et doit, en dépit de prétendues convenances, épouser une fille séduite, et séduite par un autre que lui Dans la Femme de Claude, un homme, après avoir prié Dieu, se met avec sérénité au-dessus des codes humains, et substitue son tonnerre à celui de Dieu même, dans la lutte engagée par la conscience contre les deux grandes puissances mauvaises qui perdent le monde moderne : la luxure et l’argent, ou, plus expressément, la spéculation financière L’Ami des femmes, la Princesse Georges, l’Étrangère, Francillon reposent sur la même conception du mariage que la Dame de la mer ou Maison de poupée Et si vous voulez des orgueilleuses, des insurgées démoniaques, Mme de Terremonde, et mistress Clarkson, et Césarine ne le cèdent point, ce me semble, à Hedda Gabler Bref, le théâtre de Dumas, comme celui d’Ibsen, est plein de consciences ou qui cherchent une règle, ou qui, ayant trouvé la règle intérieure, l’opposent à la règle écrite, ou enfin qui secouent toutes les règles, écrites ou non. […] Là où ils sont peut-être médiocres ou mauvais, ils ne me semblent que bizarres, et c’est peut-être à ces endroits-là que je me crois le plus tenu de les goûter, pour ne pas avoir l’air d’un homme totalement dépourvu du sens de l’exotisme.
Mais il n’est point mauvais de montrer qu’en dehors des impulsions combinées de la phrase musicale, les harmonies n’ont point de mouvement propre, — qu’elles sont donc en fonction indirecte de la durée, et le rythme en fonction directe de ce mode. […] Mais les correspondances de rapports lumineux (ce qu’on appelle « valeurs » en peinture) à harmonie (rapport des tons sonores) et de timbre à coloris, ne pourraient être démontrées sans une dissertation longue et subtile que je n’oserais tenter aujourd’hui ; d’ailleurs, je m’en aperçois, les dissertations de ce genre font écrire de bien mauvaise prose.
Elles ne sont nées que pour le mal, elles habitent la mauvaise nuit du Tartare, également odieuses aux hommes et aux dieux. » Avant qu’elles se réveillent, Oreste aura le temps de les devancer. […] Jéhovah, dans le Pentateuque, poursuivait l’iniquité des pères sur les enfants, « jusqu’à la troisième et à la quatrième génération » : Ézéchiel lui fait hardiment rétracter cette mauvaise parole, réprouver et presque maudire ceux qui la lui ont fait prononcer.
Un homme qu’on ne sait comment classer dans son siècle, tant il est en dehors, et à la fois en arrière et en avant, le marquis de Mirabeau, ce mauvais coucheur de la philanthropie, très rare penseur après tout, avait une bibliothèque aux deux coins de laquelle il avait fait sculpter un chien et une chèvre, en souvenir de Socrate qui jurait par le chien et de Zenon qui jurait par le câprier. […] Il les enfermait dans l’esprit grec, il les garantissait du mauvais voisinage et des tentations d’égarement possible, il les préservait du contact barbare, il les maintenait dans le cercle hellénique.
Ne cherchons pas, et contentons-nous, en dépouillant ces deux définitions hostiles de ce qu’elles ont de niais, d’en faire jaillir deux grandes vérités, savoir : qu’il n’y a réellement pas de romantisme, mais bien une littérature du dix-neuvième siècle ; et en second lieu, qu’il n’existe dans ce siècle, comme dans tous, que de bons et de mauvais ouvrages, et même, si vous le voulez, infiniment plus de mauvais que de bons.
Et d’ailleurs Jack, dont l’auteur a fini par faire un mauvais ouvrier, est lui-même un raté, et qui rate depuis sa naissance, attendu qu’il est le bâtard d’une fille entretenue. […] Mais elle est inutile… Et, d’ailleurs, c’est un mauvais symptôme pour les races, quand les femmes y sont les héros.
Quant à prétendre, comme il le fait, qu’à partir de 1771, moment de la création du Parlement Maupeou, « la révolution radicale qui devait confondre dans une même ruine ce que l’ancien régime contenait de plus mauvais et ce qu’il renfermait de meilleur, était désormais inévitable », qu’en sait-il ?
Pendant que se signait cette paix achetée par tant de travaux et de victoires, l’esprit de parti, l’esprit royaliste continuait d’infester la France ; la réaction levait la tête et avait pris pied partout, jusque dans les pouvoirs publics ; et le 18 fructidor, ce coup d’État fâcheux, mais nécessaire, n’était pas encore venu rappeler à l’ordre les mauvais Français, ou ceux qui, se croyant bons, s’égaraient assez pour laisser naître et s’élever en eux des désirs de malheur.
Quand on additionne ainsi toutes les dissidences de détail, on est effrayé sur l’ensemble ; mais c’est une mauvaise méthode et trompeuse, en pareil cas, que d’additionner. « Il n’y a point, a dit La Bruyère, d’ouvrage si accompli qui ne fondît tout entier au milieu de la critique, si son auteur voulait en croire tous les censeurs qui ôtent chacun l’endroit qui leur plaît le le moins. » Ainsi l’Iliade tout entière, y compris l’auteur, fondit un moment sous le nombre des coups de crayon retrouvés ; et pourtant elle subsiste.
Le peu de religieux qui y restaient vivaient avec scandale : « D’y en mettre de réformés, lui écrivait Rancé, cela n’est plus possible ; les réformes sont tellement décriées, et en partie par la mauvaise conduite des religieux, qu’on ne veut plus souffrir qu’on les introduise dans les lieux où il n’y en a point.
D’abord il est démontré que de certaines situations, seulement effrayantes, que les mauvais imitateurs de Shakespeare ont voulu représenter, ne produisent qu’une sensation physique désagréable, et aucun des plaisirs que la tragédie doit donner ; mais, de plus, il y a beaucoup de situations touchantes en elles-mêmes, et qui néanmoins exigent un jeu de théâtre, fait pour distraire l’attention, et par conséquent l’intérêt.
Il protestait que ce livre n’avait jamais fait sur lui, en l’écrivant, de mauvaises impressions, et il ne comprenait pas qu’il pût être si fort nuisible aux personnes qui le lisaient. » Je le crois ; il l’avait fait trop naturellement pour y voir du mal.
Le monde ne peut subsister sans les convenances ; les convenances interdisent la libre expansion de l’individualité ; l’émotion intense, l’émotion sincère est de mauvais ton.
Quel malheur qu’avec cette éloquence puissante, cette pensée forte et généreuse, Gambetta parle une mauvaise langue, trouble, incorrecte, abondante en jargon !
En un mot, nous avons eu longtemps beaucoup de très mauvaises habitudes ; nous en avons encore quelques-unes.
Anonyme Le vénérable M. de Banville a cru devoir réunir en un volume ses hebdomadaires vaticinations de l’Écho de Paris (journal des poètes, dit-on, ce qu’on ne croirait guère, vu la copieuse quantité de mauvais vers qui s’y publient).
Mais alors que d’autres se crurent quittes envers l’art et envers eux-mêmes quand ils eurent poussé tel quel le cri arraché à leur chair sanglante par le hasard des heures mauvaises, Leconte de Lisle se haussa toujours jusqu’à une parole d’humanité universelle et voulut que toute glose devint inutile en éliminant de ses poèmes une allusion indiscrète aux événements particuliers qui leur avaient donné naissance, et, comme il refusait fièrement d’avertir et d’apitoyer, on déclara par arrêt sommaire que ses strophes étaient dénuées de sens et indigentes d’émotion.
C’est qu’au fond toute disposition naturelle, toute faculté est une force neutre, qui pareille à la langue dont parle Esope, peut-être bonne ou mauvaise dans ses effets, suivant les conditions où elle s’exerce.
Femme d’un esprit médiocre, la reine excusait ces emportements par les infidélités du roi, le roi excusait ses infidélités par les emportements de la reine : c’était l’histoire de tous les mauvais ménages2.
Nous ignorons de quels Quarante celui à qui on l’adresse peut être Membre : il est du moins très-certain qu’une Société composée de quarante personnages qui goûteroient de semblables Epîtres, formeroit bien la plus mauvaise de toutes les Compagnies.
Comment ferons-nous pour célébrer Dieu, si nous sommes bas et mauvais ?
Il y a la numération quantitative qui, peut-on dire, est d’application toute mécanique, et la numération qualitative qui est parallèle, mais libre, entièrement livrée à l’intuition du poète, toujours inobservée chez le mauvais rimeur, mais qui est une ressource incomparable pour le véritable artiste dont elle accuse d’ailleurs toute l’originalité de composition.
D’un autre côté, il faut que l’action soit mauvaise ; et La Fontaine veut-il établir que c’est très-mal fait de manger les moutons ?
Mes jours ont été courts et mauvais, et ils n’ont point égalé ceux de mes pères120. » Voilà deux sortes d’antiquités bien différentes : l’une est en images, l’autre en sentiments ; l’une réveille des idées riantes, l’autre des pensées tristes ; l’une, représentant le chef d’un peuple, ne montre le vieillard que relativement à une position de la vie ; l’autre le considère individuellement et tout entier : en général, Homère fait plus réfléchir sur les hommes, et la Bible sur l’homme.
Quand on connoît quelle étoit la délicatesse des grecs en matiere d’éloquence, et sur-tout à quel point ils étoient choquez par une mauvaise prononciation, on n’a point de peine à concevoir que quelques-unes de leurs villes, n’aïent été assez jalouses de la reputation de n’avoir en toutes choses que des manieres élegantes et polies, pour ne vouloir pas laisser au crieur public chargé de promulguer les loix, la liberté de les reciter à sa mode, au hazard que souvent il donnât aux phrases, aux mots mêmes qu’il prononceroit, un ton capable de faire rire des hommes nez mocqueurs.
Les chétifs n’avoueront pas que ce n’est qu’après avoir constaté leur complexion antilittéraire qu’on les a déclarés « mauvais pour le service ».
VII Et j’ai tout dit de ce livre sur Byron, qui a calomnié Byron en beau et en bon, comme d’autres l’ont calomnié en laid et en mauvais.
Il n’est guère possible, du reste, de trouver mauvais que M. de Lacretelle ait l’orgueil de l’amitié de Lamartine, et que d’avoir vécu dans l’intimité d’un tel homme n’ait pas grossi, à ses propres yeux, les proportions de son individualité.
C’était un assez mauvais cosmographe.
Or, Pline, c’était son humeur d’être optimiste et de bonne humeur, comme Juvénal, d’être de mauvaise et misanthrope : — ils étaient donc à deux de jeu !
… Mais l’histoire, trop mâle pour s’attendrir jamais, trop juste pour être généreuse, l’histoire, quand elle raconte les bonnes et les mauvaises actions des hommes, doit avoir un autre langage que celui d’une apologie idolâtre ou d’une défense pleine de colère.
Il faut bien les peindre, puisqu’elles sont partout, puisqu’elles envahissent tout, puisqu’elles grimpent à tous les étages de la société moderne, dans cette crue montante des mauvaises mœurs !
. — Il suppose le premier homme bon, parce qu’il n’était pas mauvais.
Il la fuira comme son mauvais destin. […] On est un peu les uns sur les autres, on est secoué, on se fait du mauvais sang, mais on s’y habitue, on s’endort, et on arrive pendant que les autres se fatiguent ou se perdent dans les mauvais chemins. […] Ces dégoûts dont parlent de Ryons et Lebonnard, nous les avons ressentis au sortir de tous les mauvais gîtes. […] Quand nous disons que le monde est mauvais, cela signifie que nous avons longtemps et beaucoup souffert. […] Pour certaines têtes il est la vie elle-même, et c’est la vie qui est un mauvais songe.
Cependant nous avons de la peine à croire qu’ils fussent absolument mauvais, et nous regrettons la perte d’un drame en vers de Nerval, la Dame de Carouge, auquel nous avions largement collaboré et qui contenait au moins une donnée originale. […] Le génie du poète dominait par instants les routines et les mauvais instincts de la foule qui regimbe contre tout ascendant qu’elle ne subissait pas la veille et trouve qu’elle admire déjà bien assez de gens comme cela. […] Cette nouvelle, répandue avec toute la rapidité des mauvaises nouvelles, a causé dans Paris une véritable stupeur ; Paris si distrait, si affairé, si frivole, s’est arrêté un instant pour s’enquérir de cette mort. […] Nul n’a porté la mauvaise fortune avec plus de grandesse et de fierté espagnole. […] Ce sont de beaux vers dans la bonne et la mauvaise acception du mot, et il ne semble pas avoir tenu compte de ce cri naïf de Talma aux auteurs qui lui apportaient des pièces : « Surtout, pas de beaux vers !
Cependant un très authentique de Parcieux ayant protesté, le nouveau chevalier avait fait contre mauvaise fortune bon cœur et rendu le nom au légitime possesseur : « Il en a plus besoin que moi », avait-il pu dire. […] C’était une tendresse, pourtant, et assez profonde pour qu’en s’en allant de Paris l’émigré ait emmené cette amie des heureux jours, afin de consoler les mauvais. Les mauvais ? […] On s’explique ainsi pourquoi le premier moraliste de notre siècle, Balzac, a étudié à deux reprises les effets destructeurs de l’imagination propre au poète, lorsqu’elle se développe dans un mauvais sens. […] Si je n’avais manié qu’une plume, mes enfants n’auraient pas de quoi vivre aujourd’hui… » Et encore : « Ecrire est une distraction qui n’est pas mauvaise en soi.
C’était l’acte loyal d’un frère répondant à une mauvaise action. […] Volontiers, du mot de La Rochefoucauld : « L’homme n’est jamais si mauvais, ni si bon qu’on le croit », il supprimerait la seconde moitié. […] Zola a été vrai, car l’âme humaine n’est ni toute bonne, ni toute mauvaise. […] L’œuvre est mauvaise, mais ce n’est point par vanité que l’artiste la juge bonne. […] Mais on n’en sort pas plus mauvais, et l’on a du moins joui d’une puissante, d’une irrésistible diversion.
« Sur touttes choses plus de brouilleries, observés vous et ne donnés aux mauvaises langues aucune prise sur vous ; soyés aussy un peu circonspecte sur le choix de vos amyes, et ne vous livrés à elles que de bonne sorte ; et quand je seray content, vous trouverez en moy ce que vous ne trouveriés en nul autre, les nœuds à part qui nous lient indissolublement. […] J’ai vraiment bien mieux à faire, madame : je chasse, je joue, je me divertis du matin jusqu’au soir avec mes frères et nos enfants, et je vous avouerai tout naïvement que je n’ai jamais été plus heureux, et dans une compagnie qui me plaise davantage. » Il a toutefois des regrets pour celle de Paris ; il envoie de loin en loin des retours de pensée à Mmes de Mirepoix et du Châtel, aux présidents Hénault et de Montesquieu, à Formont, à d’Alembert : « J’enrage, écrit-il (à Mme du Deffand toujours), d’être à cent lieues de vous, car je n’ai ni l’ambition ni la vanité de César : j’aime mieux être le dernier, et seulement souffert dans la plus excellente compagnie, que d’être le premier et le plus considéré dans la mauvaise, et même dans la commune ; mais si je n’ose dire que je suis ici dans le premier cas, je puis au moins vous assurer que je ne suis pas dans le second : j’y trouve avec qui parler, rire et raisonner autant et plus que ne s’étendent les pauvres facultés de mon entendement, et l’exercice que je prétends lui donner. » Ces regrets, on le sent bien, sont sincères, mais tempérés ; il n’a pas honte d’être provincial et de s’enfoncer de plus en plus dans la vie obscure : il envoie à Mme du Deffand des pâtés de Périgord, il en mange lui-même92 ; il va à la chasse malgré son asthme ; il a des procès ; quand ce ne sont pas les siens, ce sont ceux de ses frères et de sa famille. […] La brutalité du garde qui trouve mauvais que vous tiriez, et la politesse du chien qui rapporte votre gibier, prouvent clairement que les hommes ont souvent moins de discernement que les bêtes.
Ma vengeance se proportionnera aux divers genres d’attaques dirigées contre moi : je me vengerai des mauvais citoyens, en veillant avec soin sur la république ; des amis perfides, en ne leur accordant aucune confiance et en redoublant de précaution ; des envieux, en ne travaillant que pour la vertu ; des acquéreurs de provinces, en les rappelant à Rome et les forçant à rendre compte de leur administration. […] Rome, en proie aux démagogues, à la soldatesque, à la tyrannie, à la gloire de mauvais aloi, n’était plus digne de lui ; la pensée de Cicéron quittait ce monde vulgaire et pervers pour les régions sublimes et éternelles de la pensée. […] Quelques amis, fidèles à sa mauvaise fortune, lui prêtaient encore l’oreille et le cœur ; ses livres, recueillis avec amour en Grèce pendant ses voyages ou ses exils, lui ouvraient leurs pages consolatrices ; les arbres qu’il avait plantés dans sa jeunesse à Tusculum ou à Astur, ses maisons des champs, ne lui avaient pas été ravis, du moins avant sa mort, par l’ingratitude de sa patrie et par la nécessité de ses créanciers.
Les pièces de Quinault furent longtemps à la mode ; je soupçonne donc qu’elles étaient mauvaises : car la mode ne s’y trompe pas ; elle ne s’attache jamais à ce qui doit lui survivre, et je pense avec mélancolie au lendemain de ses admirations. […] Mais, au lieu de cette force d’invention de Corneille, qui éclate jusque dans le mauvais emploi qu’il en fait, la faiblesse d’un talent naissant, une langue débile et incertaine, ajoutent au froid de l’imitation, dans les deux pièces de Racine. […] Il est évident que dans un sujet où l’unité d’action, de temps et de lieu, est dans la nature des choses, il n’y a pas de place pour les hors-d’œuvre, pas un instant pour les tirades d’un acteur aimé du public, ni pour les oiseuses répliques d’un confident, ni pour ces monologues qui dissimulent le mauvais emploi du temps ; que, là où l’action marche, l’exécution ne languit pas ; que, là où chaque sentiment, chaque pensée est un pas vers l’événement, la langue ne dit rien qui ne soit nécessaire et ne faiblit pas.
3° Il le sera néanmoins si, dans ses paroles mêmes, il se montre notre ennemi, s’il se révèle comme un esprit méchant et mauvais. […] Le demonium n’a jamais explicitement révélé l’avenir ; mais c’est une conséquence des théories de Socrate sur la nature du bien et du mal que tout avertissement divin enveloppe une prédiction : ne fais pas cela équivaut à : si tu fais cela, tu t’en repentiras ; car les conséquences bonnes ou mauvaises, soit sensibles, soit supra-sensibles, font la bonté ou le mal de nos actes ; l’avenir et le devoir sont deux corrélatifs ; connaître l’avenir, c’est connaître le bien ; celui qui a la raison théorique complète, comme les dieux et par leur secours, a toute la raison pratique. […] Jeanne d’Arc craignit quelque temps d’être hantée par un mauvais esprit ; l’apparition la rassura peu à peu et pour toujours, par ce fait que son langage était celui des anges.
Il y sent son Allemand d’avant le protestantisme, et cette mauvaise odeur est chez lui le parfum. […] Car l’érudit Gœthe n’a l’initiative de rien, même dans le faux et le mauvais. […] Mais enfin Werther, malgré sa facile composition à bâtons rompus, est un livre qu’on peut ouvrir encore avec un intérêt d’intelligence et peut-être une émotion de sensibilité, tandis que le Wilhelm Meister et les Affinités électives ne sont pas des livres, même mauvais, mais des choses sans nom, inénarrables, illisibles, — et à aucun degré quelconque des compositions.
Il a des convictions ardemment révolutionnaires ; mairies jours sont mauvais pour les artistes. […] Il n’est pas mauvais de vitupérer ceux qui l’ignorent encore et de leur faire honte de leur ignorance. […] Les jours mauvais tombent comme une pluie grise : l’Espérance est comme une terre salubre qui filtre les eaux bourbeuses en eau claire et courante. […] Ce qu’il y a de plus touchant, c’est le grand chagrin de Christophe, lorsque son amie meurt, peu de temps après avoir perdu son fils, qui était, du reste, un mauvais drôle. […] Le normalien qui veut passer pour émancipé reparaît avec cette manie de nous imposer des taches, de nous dicter des « devoirs », et de nous distribuer de bons ou de mauvais points.
L’Anthologie, dans ses mauvaises pages, pourrait s’appeler en effet « l’Almanach des Muses » de l’antiquité. […] C’est une mauvaise école que le sépulcre ; il enseigne l’immobilité, l’engourdissement, le sommeil. […] Il appartient à l’aliénisme historique, une science à créer et dont relèveraient la plupart des mauvais Césars. […] Son fils sera Commode qui, sur tous les mauvais Césars, aura cette supériorité dans l’horreur d’avoir eu pour père Marc-Aurèle. […] On trouva même très mauvais que je ne parusse pas me divertir tout à fait de ce qui s’y passoit.
Sa plus forte action est de séduire une grisette et d’aller danser la nuit en mauvaise compagnie, deux exploits que tous les étudiants ont accomplis. […] Une âme de poëte dans une tête de docteur, toutes deux impropres à l’action et faisant mauvais ménage, la discorde au dedans, la faiblesse au dehors ; bref, le caractère manque ; c’est un caractère d’Allemand. […] Il n’a point plié devant le souverain des esprits, il est resté debout et calme en face du trône infernal, sous le déchaînement de tous les démons qui voulaient le déchirer ; maintenant qu’il meurt et qu’ils l’assaillent, il lutte et triomphe encore ; tout « râlant qu’il est, les lèvres blanches », il reste « debout dans sa force », les brave et les chasse. « Tu n’as point de pouvoir sur moi, je le sens. — Tu ne me posséderas jamais, je le sais. — Ce que j’ai fait est fait ; je porte au dedans de moi — une torture à laquelle la tienne ne pourrait rien ajouter. — L’âme, qui est immortelle, se donne à elle-même — la récompense ou le châtiment de ses bonnes ou de ses mauvaises pensées. — Elle est à elle-même le commencement et la fin de son propre mal. — Elle est à elle-même son lieu et son temps. […] » Admirables moralistes, vous êtes devant ces deux fleurs, en jardiniers patentés, tenant en main le modèle de floraison visé par votre société d’horticulture, prouvant que le modèle n’a point été suivi, et décidant que les deux mauvaises herbes doivent être jetées dans « le feu » que vous entretenez pour brûler les pousses irrégulières.
Le docteur Blanche contait, ce soir, que la maison qu’il occupait à Passy, et qui est l’ancienne maison de la princesse de Lamballe, avait été mise en vente, vers 1850, à la suite de mauvaises affaires, par un banquier qui en avait refusé 400 000 francs aux Delessert. […] Samedi 22 juin Mon Dieu, peut-être deux ou trois années d’aveuglement avant ma mort, ce ne serait pas mauvais cette séparation, ce divorce de ma vision avec la matière colorée, qui a été pour moi une maîtresse si captivante. […] Un Russe bien informé me disait, que dans cette demande, il n’y avait pas l’appréhension de mauvaises entrailles, mais une affectation de dédain, de la part du « Roi des Rois » pour les familles royales et princières de l’Europe. […] L’autre avouait qu’elle était absolument ignorante de la direction d’une maison, qu’elle ne savait pas commander un dîner et qu’elle avait une mauvaise cuisinière : ce qui faisait que son mari lui reprochait, en riant, de n’avoir pas plutôt appris la cuisine que l’allemand et l’anglais.
Il a fallu tous les efforts de l’érudition la plus ingénieuse et la plus patiente2 pour découvrir, dans un demi-chapitre de Pline, dans quelques mauvaises descriptions de Pausanias, dans quelques phrases isolées de Cicéron, Lucien, Quintilien, la chronologie des artistes, la filiation des écoles, le caractère des talents, le développement et les altérations graduelles de l’art. […] Les anciens, avaient déjà remarqué les contrastes correspondants de la Béotie et de l’Attique, du Béotien et de l’Athénien : l’un, nourri dans des plaines grasses et au milieu d’un air épais, habitué à la grosse nourriture et aux anguilles du lac Copaïs, était mangeur, buveur, épais d’intelligence ; l’autre, né sur le plus mauvais sol de la Grèce, content d’une tête de poisson, d’un oignon, de quelques olives, élevé dans un air léger, transparent, lumineux, montrait dès sa naissance une finesse et une vivacité d’esprit singulières, inventait, goûtait, sentait, entreprenait sans relâche, ne se souciait point d’autre chose « et semblait n’avoir en propre que sa pensée »8. […] Une fois la Grèce soumise, on voit paraître le Grec dilettante, sophiste, rhéteur, scribe, critique, philosophe à gages ; puis le Graeculus de la domination romaine, parasite, bouffon, entremetteur, toujours dispos, alerte, commode, protée complaisant, qui fait tous les métiers, s’accommode à tous les caractères, se tire de tous les mauvais pas, d’une dextérité infinie, premier ancêtre des Scapins, des Mascarilles et de tous les ingénieux drôles qui, n’ayant eu que leur esprit pour héritage, s’en servent pour vivre aux dépens d’autrui. — Revenons vers leur belle époque et considérons leur grande œuvre, celle qui les recommande le plus aux sympathies et à l’admiration du genre humain ; c’est la science, et, s’ils l’Ont faite, c’est en vertu du même instinct et des mêmes besoins. […] Nulle part ailleurs on n’a vu un groupe d’hommes éminents et populaires enseigner avec succès et avec gloire, comme faisaient les Gorgias, les Protagoras et les Polus, l’art de faire paraître bonne une mauvaise cause, et de soutenir avec vraisemblance une proposition absurde, si choquante qu’elle fût17. […] En effet, il déclare que le monde est mauvais et que l’homme est gâté ; et certes, au siècle où il naquit, cela était indubitable.
Shakespeare composa et afficha aux portes de sir Thomas une ballade aussi mauvaise qu’il le fallait pour divertir singulièrement le public auquel il demandait alors ses triomphes, et pour porter au dernier degré le courroux de l’homme dont elle livrait le nom à la risée populaire. […] Cependant, malgré cette scène et quelques traits épars, la pièce demeure mauvaise, sans réalité, sans art, complètement étrangère au système de Shakespeare, intéressante seulement en ce qu’elle marque le point d’où il est parti, et elle semble appartenir à ses œuvres comme un dernier monument de ce qu’il a renversé, comme un débris de cet échafaudage antidramatique auquel il allait substituer la présence et le mouvement de la vie. […] Il demande, dans un sonnet, que sa fortune « coupable déesse, dit-il de mes mauvaises actions », porte seule le reproche des « moyens publics » auxquels l’a réduit la nécessité de subsister : « De là vient, ajoute-t-il, que mon nom est diffamé et ma nature presque abaissée jusqu’à l’élément dans lequel elle agit, ainsi qu’il arrive à la main du teinturier. […] Que m’importera qu’on me qualifie mal ou bien si vous recouvrez de fraîches couleurs ce que j’ai de mauvais, et reconnaissez ce que j’ai de bon26? […] Si, dans les émotions que nous inspire Tancrède mourant sur le théâtre, nous ne croyions pas reconnaître celles que nous éprouverions pour Tancrède mourant en réalité, nous nous saurions mauvais gré de cette pitié qui ne serait pas légitimée par son application à des douleurs au moins possibles.
C’est l’utilité sociale qui détermine pour lui non seulement la nature ou la valeur des lois, mais le bien ou le mal moral, mais la vérité même ; et ne lui est-il pas échappé d’écrire que, du mauvais principe de la négation de l’immortalité de l’âme, « les stoïciens avaient tiré des conséquences, non pas justes, mais admirables pour la société » ? […] Et l’esprit classique avait cru que ce sont les mœurs qui font les lois, ou en d’autres termes que le bien public se compose de l’accord des bonnes volontés particulières, mais l’esprit encyclopédique a répandu cette idée dans le monde que « si les lois sont bonnes, les mœurs seront bonnes, si les lois sont mauvaises, les mœurs seront mauvaises ». […] Si Fréron, le rédacteur de L’Année littéraire, n’a pas toujours manqué d’esprit, de bon sens, et surtout de courage, il serait difficile de rien imaginer de plus court, de plus étroit, de plus superficiel que sa critique ; et sa mauvaise réputation, qu’elle fût ou non justifiée, — ce n’est pas ici le point, — enlevait tout crédit à ce qu’il pouvait dire. […] Saugrain, Le Code de la librairie, 1744 ; Diderot, Lettre sur le commerce de la librairie, 1767 ; et Malesherbes, Mémoires sur la librairie, 1809]. — Que le pouvoir n’a pas du tout vu d’un mauvais œil l’entreprise encyclopédique ; — et comment Diderot s’étant fait mettre à Vincennes, — ce sont ses libraires qui obtiennent qu’on le remette en liberté, — pour travailler à l’Encyclopédie, 1749. — Le Prospectus de l’Encyclopédie, — et de la double intention qu’il annonce : 1º de systématiser les connaissances humaines ; — 2º de donner aux « arts mécaniques » la place à laquelle ils ont droit dans ce système. — Que cette intention se retrouve dans le Discours préliminaire de l’Encyclopédie. — Autres nouveautés du Discours, qui vont beaucoup plus loin qu’on ne le croirait d’abord ; — et qu’elles ne procèdent pas moins de l’inspiration de Descartes que de celle de Bacon. — Qu’il faut d’ailleurs joindre au Discours, pour en avoir le véritable sens, l’article Encyclopédie. — Le Discours était de D’Alembert et l’article est de Diderot. […] — Elle l’aurait en tout cas plus mal encore inspiré quand elle lui a dicté ses Bijoux indiscrets, 1748 ; — un mauvais roman dans le goût de ceux de Duclos et de Crébillon ; — infiniment plus grossier ; — et un livre dont il dira plus tard « qu’il se couperait volontiers un bras pour ne pas l’avoir écrit ». — Sa Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, 1749 ; — et de l’intérêt qu’en offre la comparaison avec le Traité des sensations, de Condillac. — Elle vaut d’ailleurs à Diderot d’être mis à Vincennes ; — non point pour aucune hardiesse qu’elle contienne ; — mais pour une phrase qui déplaît à Mme Dupré de Saint-Maur, — l’amie de Réaumur, de l’Académie des sciences. — De la différence de situation entre Diderot et d’Alembert ; — et qu’il n’est pas impossible qu’elle soit pour quelque chose dans les tiraillements qui se produiront entre eux. — Le vrai portrait de Diderot tracé quelque part par Bacon : « Sunt qui cogitationum vertigine delectantur, ac pro servitute habent fide fixa aut axiomatis constantibus constringi. » IV. — Les premières difficultés de l’Encyclopédie Si les Jésuites qui rédigeaient le Journal de Trévoux ont été jaloux du succès de l’Encyclopédie ?
Des épreuves bien douloureuses du dehors achevèrent de la pousser vers ces deux asiles, où elle allait être si ardente à se consumer : la perte d’abord de sa belle-sœur, la princesse de Conti, l’imbécillité et la mauvaise conduite de son fils aîné, le comte de Dunois, la mort surtout de son fils chéri, le comte de Saint-Paul. […] « Elle parloit sensément, modestement, charitablement et sans passion ; « On ne remarquoit jamais dans ses discours de mauvais raisonnements.
Je n’examine point si cela est bon ou mauvais pour le résultat, pour le fond des choses, pour la force et l’intégrité des études ; mais enfin, en Belgique, l’ascendant que le clergé catholique possède en certaines provinces est contrebalancé par l’esprit d’autres provinces voisines. […] Mais je frémis pourtant lorsque j’entends dire que cette question de liberté d’enseignement est à l’étude ; car le moment est des moins propices ; le quart d’heure est mauvais : on vit sous d’étranges pressions ; je tremblerais pour la science et je me défierais des facilités d’accès qu’on ménagerait désormais aux bien pensants.
Dépendante de l’Angleterre par les unions de famille et par la solde des subventions, dépendante de la Russie par la crainte d’être dévorée si elle n’est pas complice, la Prusse n’est pas une puissance assise sur ses propres bases : c’est une puissance debout, mécontente, inquiète de sa mauvaise assiette territoriale entre la Russie, l’Angleterre, la France, et prête à toutes les infidélités d’alliances si on lui offre le prix de sa versatilité. […] Ce vice est commun à tous les gouvernements orientaux ; on peut même dire qu’il est endémique en Orient, ce vice de mauvaise administration ; il tient aux lieux, aux climats, à la configuration des terres, aux montagnes, aux distances, aux déserts.
Rousseau ; et le monde inintelligent aurait accusé leur mauvaise fortune : c’est leur imparfaite nature qu’il fallait accuser. […] Cela est vrai des mauvais poètes, qui n’ont pas cultivé leur raison à l’égal de leur imagination ; cela est souverainement faux des bons poètes, qui sont la raison transcendante et créatrice, vivifiée et colorée par l’imagination, l’harmonie suprême de l’intelligence, et qui sont par cela même les plus raisonnables des hommes.
Aussi toutes les fois que nous le voyons passer sur la grande route dans une mauvaise voiture, lui qui avait autrefois de si beaux chevaux, il faut voir comme tous les bonnets se lèvent, on dirait qu’il est le parent de tout le monde. […] ce que vous voudrez, dit la femme, je crois que deux sous par lit pour la blanchisseuse, c’est bien payé et comme vous couchez deux ensemble, cela fait quatre sous, et six sous de pain et de grappes c’est bien payé, cela fera dix sous en tout ; nous n’accepterons pas davantage, et nous vous prions d’excuser notre mauvaise réception, mais ce n’est pas notre faute ; vous êtes bien bonnes de vous en contenter et d’avoir parlé avec nous.
Le vent et la légèreté de l’âge, la mauvaise renommée de la mère emportèrent ces serments ; mais Voltaire conserva toujours le tendre souvenir de ce premier attachement, et retrouva plus tard avec un tendre intérêt mademoiselle Dunoyer mariée au baron de Winterfeld. […] Un poëte impie, médiocre et trivial, nommé Piron, qui avait fait par hasard une comédie de premier ordre, la Métromanie, et qui ne faisait plus que des épigrammes, ces chefs-d’œuvre des esprits courts et des mauvais cœurs, harcela Voltaire depuis ce moment jusqu’au tombeau.
Pascal a fait tort à la religion, parce que toutes les polémiques violentes où les théologiens la donnent en spectacle au public sont mauvaises pour elle ; et il lui a fait tort plus qu’un autre, parce qu’il a employé à traiter des problèmes théologiques des armes toutes laïques, les seuls moyens et la seule autorité de la raison. […] Tout à l’heure, dans la seconde partie, Pascal, par un scepticisme provisoire, ou mieux par un criticisme rigoureux, fera voir à l’homme que dans toutes les formes de son activité, il a fait mauvais usage de sa raison, et que, dans toutes ses institutions, croyances, opinions, qu’il s’est imaginé bâtir sur un fondement de vérité à l’aide de sa raison, il a été la folle dupe de son préjugé, de son habitude et de ses sens.
quand donc viendra-t-il, ce jour que je rêvais, Tardif réparateur de tant de jour mauvais, Ce niveau qui, selon les écrivains prophètes, Léger et caressant, passera sur les têtes ? […] Ce n’est pas le moment de détailler les caractères bons et mauvais que la littérature de notre siècle a pu devoir à ce déplacement d’influence ; mais on peut être sûr qu’ils ont été nombreux et importants.
L’orchestre était tout ce qu’il y a de mauvais ; la mise en scène aurait perdu un théâtre de province de troisième rang ; les représentations étaient données en allemand : et cependant, l’auditoire tout considérable qu’il fût, était saisi. […] Us sont tous des Wagnéristes de la mauvaise espèce.
« Aujourd’hui, dit-il, l’acteur, par la mauvaise construction de nos théâtres, se voit dans l’impossibilité de se permettre une expression caractéristique par le simple jeu de sa physionomie, il lui faut de plus se faire un masque (c’est-à-dire se farder) pour résister à l’action pâlissante de la lumière de la rampe. » Il en résulte qu’il ne peut que représenter grossièrement et avec affectation les gestes extérieurs. […] Avec le second acte, surgit devant nous une rapide apparition de tout ce qu’il y a de noir et de mauvais dans le drame : si rapide qu’elle soit, son influence se fait sentir sur toute une partie de la mimique.
D’autres qui vinrent après eux se servirent du Diarium de Burchard et de celui d’Infessura, un anecdotier et un chroniqueur du même genre, et les altérèrent et les corrompirent… Ce fut encore l’anonyme de la Vie de Rodrigue Borgia, plus mauvais pour les choses scandaleuses que le Diarium de Burchard, et qu’un ami du protestant Gordon copia. […] une mauvaise action, à effet pervertissant, tout à la fois monstrueux et vulgaire, et qui emporta tous les niais de France dans un transport d’enthousiasme un peu refroidi depuis que les Misérables ont fait la Commune comme Hugo avait fait les Misérables, il y a cependant, il faut le reconnaître, dans le Quatre-vingt-treize d’aujourd’hui, tous les défauts et tous les vices de composition et de langage que nous avons reprochés aux Misérables, quand ils vinrent dépraver l’opinion et la littérature.
» à Oronte qui lui demande s’il trouve ses vers mauvais, la répétition est comique, et pourtant il est clair qu’Oronte ne s’amuse pas ici avec Alceste au jeu que nous décrivions tout à l’heure. […] Négligez cet arrangement, vous abandonnez le seul fil conducteur qui puisse vous guider dans le labyrinthe du comique, et la règle que vous aurez suivie, applicable peut-être à quelques cas convenablement choisis, reste exposée à la mauvaise rencontre du premier exemple venu qui l’anéantira.
« C’était un petit homme maigre, effilé, chafouin, à perruque blonde, à mine de fouine, à physionomie d’esprit, qui était en plein ce qu’un mauvais français appelle un sacre, mais qui ne se peut guère exprimer autrement. […] La cuisine, l’écurie, le garde-manger, la maçonnerie, la ménagerie, les mauvais lieux, il prend des expressions partout.
Cette similitude du Français et de l’enfant, qui ne se bornait pas à un simple aperçu comme en ont les gens d’esprit, mais qui était l’idée favorite de l’abbé, revient continuellement dans ces notes de Rousseau : « Il était mal reçu des ministres et, sans vouloir s’apercevoir de leur mauvais accueil, il allait toujours à ses fins ; c’est alors surtout qu’il avait besoin de se souvenir qu’il parlait à des enfants très fiers de jouer avec de grandes poupées. » — « En s’adressant aux princes, il ne devait pas ignorer qu’il parlait à des enfants beaucoup plus enfants que les autres, et il ne laissait pas de leur parler raison, comme à des sages. » Rousseau, à qui tant de gens feront la leçon pour sa politique trop logique et ses théories toutes rationnelles, sent très bien le défaut de l’abbé de Saint-Pierre et insiste sur la plus frappante de ses inconséquences : « Les hommes, disait l’abbé, sont comme des enfants ; il faut leur répéter cent fois la même chose pour qu’ils la retiennent. » — « Mais, remarquait Rousseau, un enfant à qui on dit la même chose deux fois, bâille la seconde et n’écoute plus si on ne l’y force.
Cela le mène à dire, par exemple, à un jeune homme qui lui parlait de l’Allemagne où il avait voyagé : « Parmi les hommes que vous me nommez comme les gloires récentes de l’Allemagne, il en est au moins deux, Kant et Goethe, qui ont été de mauvais génies.
Tout, évidemment, n’y était pas mauvais ; les populations inférieures, imprévoyantes par leur nature et leur condition, trouvaient appui et tutelle dans le supérieur, et demeuraient en rapport avec lui à tous les instants et par tous les liens.
Il ne considérait plus sa bonne et sa mauvaise fortune d’autrefois que comme des rêves dont il défendait le mieux qu’il pouvait son imagination, moins attristée encore qu’attendrie.
Restent des leçons à donner : c’est une façon pas mauvaise de tuer le temps, mais ce n’est rien de plus.
Daunou, a fait cette remarque dans son excellent ouvrage sur les Garanties individuelles : « Lorsqu’il y a deux principes dans un gouvernement, c’est toujours le mauvais qui dirige et anime la plupart des agents de l’autorité. » Il serait peut-être temps qu’il n’y eût qu’un principe dans notre gouvernement, et que ce qui va faire l’âme nouvelle de la Constitution pénétrât aussi dans l’administration et s’y fît de plus en plus sentir.
Hérodote, qui vivait presque à la même époque, raconte le juste et l’injuste, comme les présages et les oracles ; le crime lui paraît de mauvais augure, mais ce n’est jamais par sa conscience qu’il en décide.
Je crois, au contraire, qu’on pourrait soutenir que tout ce qui est éloquent est vrai ; c’est-à-dire que dans un plaidoyer en faveur d’une mauvaise cause, ce qui est faux, c’est le raisonnement ; mais que l’éloquence proprement dite est toujours fondée sur une vérité : il est facile ensuite de dévier dans l’application, ou dans les conséquences de cette vérité ; mais c’est alors dans le raisonnement que consiste l’erreur.
il a vieilli dans les affaires sans y prendre une idée, sans atteindre à un résultat, cependant il se croit l’esprit des places qu’il a occupées ; il vous confie ce qu’ont imprimé les gazettes ; il parle avec circonspection même des ministres du siècle dernier ; il achève ses phrases par une mine concentrée, qui ne signifie pas plus que les paroles ; il a des lettres de ministres, d’hommes puissants, dans sa poche, qui lui parlent du temps qu’il fait, et lui semblent une preuve de confiance ; il frémit à l’aspect de ce qu’il appelle une mauvaise tête, et donne assez volontiers ce nom à tout homme supérieur ; il a une diatribe contre l’esprit à laquelle la majorité d’un salon applaudit presque toujours, c’est, vous dit-il, un obstacle à bien voir que l’esprit, les gens d’esprit n’entendent point les affaires.
Quel que soit l’établissement, ecclésiastique ou séculier, quel que soit le clergé, bouddhiste ou chrétien, les contemporains qui l’observent pendant quarante générations ne sont pas de mauvais juges ; ils ne lui livrent leurs volontés et leurs biens qu’à proportion de ses services, et l’excès de leur dévouement peut mesurer l’immensité de son bienfait.
Je vous en fais juge : sans parler d’autres merveilles sur lesquelles M. d’Hervart m’obligea de jeter la vue. » Ici perce la pointe de gaieté sensuelle ; mais il revient et ajoute avec une grâce charmante : « Si cette jeune divinité qui est venue troubler mon repos y trouve un sujet de se divertir, je ne lui en saurai point mauvais gré.
Si, un beau jour, hors de la vie, nous nous trouvons face à face avec lui, dans son monde, eh bien, Dieu n’est pas assez mauvais diable pour nous en vouloir de l’avoir nié, quand nous n’avions aucune raison de l’affirmer.
. — Bien différent de nos plus récents moralistes, Michelet n’a pas l’ombre de complaisance pour le libertinage, ni pour l’adultère, ni pour cette espèce « de divorce dans le mariage qui est, dit-il, l’état d’aujourd’hui (1858). » Les mauvaises mœurs ne lui inspirent aucune curiosité spéculative.
Gustave Flaubert Comme c’est mauvais, Jocelyn !
De ce livre imprimé du temps de Henri IV, j’ai pris le dessin de l’habit d’Arlequin. » Ce costume, comme on le voit, est bien différent de celui qu’Arlequin adopta par la suite : il porte ici une jaquette ouverte par devant et attachée par de mauvais rubans ; un pantalon étroit, collant, couvert de morceaux d’étoffes placés au hasard, et sans doute de diverses couleurs.
S’il avait réellement, dans La Fausse Prude, occasionné par des allusions plus ou moins piquantes la suppression de la troupe à laquelle il appartenait, son humeur agressive joua plus d’un mauvais tour à cet acteur.
Nous sentons très bien ces deux âmes opposées vivre côte à côte en nous, se mêler, se pénétrer, ruser l’une avec l’autre, se tendre des pièges, se jouer de mauvais tours.
Jean accueillit très bien cet essaim de disciples galiléens, et ne trouva pas mauvais qu’ils restassent distincts des siens.
Entouré de pièges et d’objections, il était sans cesse poursuivi par le mauvais vouloir des pharisiens 944.
Nous lui devons les sentiments agréables provenant du bon état des organes digestifs, l’influence maligne exercée par leur mauvais état, les sensations de nausée et de dégoût, la mélancolie causée par les maladies d’estomac et d’intestins.
Mais son maître ne lui en fit pas pour cela plus mauvais visage le lendemain ; aussi ne lui en donna-t-il pas un quart d’écu davantage. » Récit de d’Aubigné.
André trouve mauvais les présents dont son père accable sa femme ; il lui déplaît qu’en son absence il la promène orgueilleusement à son bras.
Toutes les parties de l’habillement, et surtout la chaussure, étaient en mauvais état.
« J’ai regret de dire, s’écriait-il, que Cuvier, qui un des premiers a pesé comparativement l’encéphale des animaux, a donné un mauvais exemple à cet égard.
On ne peut pas dire la même chose de la Géographie d’Hubner, qu’on a tant vantée ; ce livre germanique fourmille d’erreurs de toute espêce ; & si l’on excepte ce qui regarde l’Allemagne, c’est un assez mauvais ouvrage.
En effet, s’ils trouvaient aujourd’hui dans un livre, sans nom d’auteur, que les lettres ne guérissent de rien, qu’elles ne nous apprennent point à vivre, mais à disputer ; que la raison est un mauvais présent fait à l’homme ; que depuis que les savants ont paru, on ne voit plus de gens de bien ; ils ne manqueraient pas d’attribuer cette satire de l’esprit et des talents à quelque déclamateur moderne, ami des paradoxes et des sophismes ; l’antiquité, diront-ils, était trop sage pour penser de la sorte, et encore moins pour l’écrire.
nous, autant que personne, nous connaissons et nous flétrissons les côtés mauvais et gâtés de Stendhal.
Certes, nous, autant que personne, nous connaissons et nous flétrissons les côtés mauvais et gâtés de Stendhal.
Est-ce que les philosophes qu’il approuve le plus n’ont pas établi l’existence de Dieu, chacun par des preuves différentes, et en prenant soin de déclarer mauvaises celles de leurs prédécesseurs ?
La déesse bienveillante m’accueillit ; et, de sa main, elle me prit la main droite ; et elle me dit ces mots : « Ô jeune homme, qui fais route avec des conductrices immortelles, dont les coursiers t’amènent dans ma demeure, réjouis-toi88 ; car ce n’est pas une mauvaise destinée qui t’a fait prendre cette route, en dehors de la voie battue des hommes ; c’est Thémis elle-même et la Justice.
Qu’importe donc aux préceptes les suffrages capricieux que l’ignorance accorde à de mauvais genres en tel temps ou en tel lieu ? […] Qu’entend-il par le mauvais, convenable à la comédie ? […] Autant il est peu nécessaire de relever les fautes des mauvais écrivains, autant il est utile de discerner celles des bons, parce qu’ils font autorité. […] Quel mauvais auteur que ce Boileau ! […] La parodie tue les mauvaises productions, et vivifie le succès des bonnes.
« Je suis le malade des bruits et m’étonne que presque tout le monde répugne aux odeurs mauvaises, moins au cri32. » L’employé vociférateur dont la clameur, aux portières d’un train, « faussa ce nom connu pour déployer la continuité de cimes tard évanouies, Fontainebleau33 », s’attire une invective mentale qui n’est pas tout entière une fiction amusée. […] Il passa pour un fumiste ou un mauvais plaisant, et à cette opinion il dut sourire avec gratitude, car elle émanait de personnes indulgentes et bien disposées ; les autres, les buveurs d’eau, qui admettaient la bonne foi, demandaient pour lui le cabanon. […] A l’anniversaire de Verlaine il l’a montré de même, Verlaine, cependant que sa pure gloire perce comme un rayon inflexible d’étoile toutes les nuées du mauvais sort, A ne surprendre que naïvement d’accord La lèvre sans y boire ou tarir son haleine Ce peu profond ruisseau calomnié la mort. […] Comme un homme, au demi-réveil, fait d’un mauvais songe, il essaie de la résoudre dans sa logique ordinaire, de la situer et de la dégrader dans les plans réguliers de son esprit. […] … « Cependant je ne lâche point les métaphores quand elles sont mauvaises !
Vous remarquerez, Mesdames et Messieurs, qu’aucune autre mauvaise habitude n’avait, jusqu’à Corneille lui-même, retardé davantage les progrès de la tragédie. […] et cependant je n’aurais fait que mettre en mauvaise prose les admirables vers de Phèdre : … Hippolyte aime, et je n’en puis douter ! […] C’est elle dont le dévouement prend sur soi d’accomplir tout ce que Phèdre ose à peine songer ; ou plutôt, tout ce qu’il y a de mauvais et de honteux dans Phèdre, c’est elle qui l’incarne80 ! […] Rafle, au lieu de n’en faire que de mauvaises plaisanteries, il en avait tiré ce qu’elle contient de drame ! […] Il allait s’efforcer aussi de « moraliser » le théâtre ; et il faut convenir qu’après tout, — n’y ayant rien de moins « moral » que le théâtre de Regnard, si ce n’est celui de Dancourt, — l’entreprise, assurément, ne partait pas d’un mauvais naturel.
Mais ce qui devait le rendre plus cruel encore pour l’Allighieri, et tout à fait insupportable, c’était, il nous l’apprend lui-même, la compagnie mauvaise et inepte, malvaggia e scempia, avec laquelle il s’y voyait envoyé. […] Pendant que Marcel, aussi bon gastronome qu’il était mauvais métaphysicien, l’accommodait d’un condiment de son invention, fort goûté dans tous les châteaux des Côtes-du-Nord, Viviane était montée à sa chambre où elle avait noué d’un ruban aux trois couleurs italiennes sa guirlande de verveines. […] De longues files de bœufs s’avançaient sur la plage, lentement, tristement, avertis de je ne sais quel mauvais destin par les mugissements qui partaient de l’extrémité de la jetée, où l’on procédait à l’embarquement des animaux. […] Les Florentines avaient donc de bien mauvaises mœurs ? […] Dans le ciel de Jupiter où Dante exalte les rois justes, il flagelle les mauvais princes.
Comme il distingue le bon et le mauvais dans l’expression, il discerne le mauvais et le bon qu’elle exprime ; c’est ainsi qu’il purge le style et la pensée. […] Rassemblons ces lois éprouvées que renferme la collection des excellentes épopées, et formons-en un code méthodique et complet ; nous ne risquerons pas d’établir des principes faux et imaginaires, et nous acquérons une doctrine régulatrice sur laquelle nous jugerons du bon, et du mauvais, suivant les formes reçues. […] « La superstition, disait Plutarque, ne permet point à l’âme de pouvoir au moins aucune fois respirer, ni se rassurer, en rejetant en arrière ces mauvaises et fâcheuses opinions qu’elle a de Dieu. […] attendez ; Roland se lève d’un lit où le regret d’être loin d’Angélique a troublé son sommeil : un mauvais songe lui a persuadé qu’un rival a pu cueillir une fleur qu’il a respectée, et son agitation jalouse est le premier symptôme de son futur accès de démence. […] Ces vers interdiraient aux muses les théogonies anciennes et modernes, ou, si l’on veut, toutes les bibles de l’univers, car il n’en est pas une qui ne suppose ces mêmes luttes entre les bons et les mauvais principes.
Chacun sait combien les plus balles images sont de mauvais arguments philosophiques, puisqu’elles mêlent des domaines différents. […] L’éducation, l’habitude, les fréquentations, le mauvais usage de la parole pour le mensonge et la banalité. […] La société n’est point si mauvaise. […] Quels mauvais hôtes n’hébergeons-nous pas dans les sombres encoignures de la conscience, dont le rire tout à coup nous épouvante et nous glace ? […] L’enfant ânonne de mauvais gré les phrases fluides et lumineuses que Chateaubriand, dans les Martyrs, étend sous la marche divine de Velléda.
S’il tombe dans quelques grands crimes, il faut que ce soit involontairement, qu’il y soit poussé par la violence de sa passion ou par la force des mauvais conseils, et que nous puissions le plaindre, quoique coupable. […] La longue délibération d’Auguste, qui remplit le second acte de Cinna, toute divine qu’elle est, serait la plus mauvaise chose du monde, si, à la fin du premier acte, on n’était pas demeuré dans l’inquiétude de ce que veut Auguste aux chefs de la conjuration qu’il a demandés ; si ce n’était pas une extrême surprise de le voir délibérer de sa plus importante affaire avec deux hommes qui ont conjuré contre lui ; s’ils n’avaient pas tous deux des raisons cachées, et que le spectateur pénètre avec plaisir, pour prendre deux partis tout opposés ; enfin, si cette bonté qu’Auguste leur marque n’était pas le sujet des remords et des irrésolutions de Cinna, qui font la grande beauté de sa situation. […] Mais cette manière est très mauvaise ; car, outre que cela est horrible, il n’y a rien de tragique, parce que la fin n’a rien de touchant. […] Le mauvais succès de Pertharite fit croire quelque temps que l’amour conjugal, très respectable dans la société, n’était point recevable sur la scène.
Les œuvres des gens de « talent » seront depuis longtemps en poudre que celles des gens de la nature, des simples, des mauvais travailleurs, seront encore pleines de force et de jeunesse. […] Tous ces gens primitifs ont inventé eux-mêmes leurs vices et leurs vertus ; s’ils sont mauvais ou bons, ils n’en sont pas plus responsables qu’une plante que la nature fait empoisonnée ou salutaire. […] nous le serions… la terre est riche — les prairies suffisantes, et la peste noire n’est jamais venue sur nos bestiaux, — dit-elle en crachant à terre pour conjurer le mauvais sort, — mais voilà ! […] Je suis resté fidèle à mes amis, dans la mauvaise fortune plus encore que dans la prospérité. […] Sa Majesté sourit, et, me prenant le menton, daigna me dire : — « Tu n’as pas choisi la plus mauvaise porte.
Mieux avisé, l’auteur de la Cendre nous a montré Gilbert Mareuil aux prises avec l’ennemi, luttant pour retrouver l’amour, rencontrant des femmes de monde différents, bonnes ou mauvaises, cherchant à les aimer à travers l’ivresse d’autrefois et ne pouvant plus que les voir telles qu’elles sont, les confondant dans une même indifférence. […] Sa bouche est mince et mauvaise : “Votre père s’est tué. […] Ces confessions, variées en apparence, se réduisent toutes au manque de pain, de gîte, d’éducation morale, de croyance, aux mauvais contacts. […] Le premier était celui d’une ardente sympathie pour nos soldats engagés dans la lutte, pour ces pauvres soldats, la vraie France, le vrai peuple, obéissant aux plus nobles mobiles, l’honneur, le devoir, en opposition à la populace, dont l’envie et les mauvais instincts étaient déchaînés par une poignée d’ambitieux. […] toi, un bon soldat et un brave homme, tu iras voter avec ce qu’il y a de plus mauvais dans l’armée !
Quand on veut juger un écrivain, deux choses sont également mauvaises : ne pas connaître l’homme du tout, et le trop connaître. […] Il n’y a plus qu’un Satan raisonneur et subtil, bas et rusant sans cesse, avec des manières de procureur qui exhale de mauvaises odeurs et des sophismes piteux. […] Moi, je vous assure que le nez doit rester au milieu du visage et que votre innovation est d’un fort mauvais effet. […] Le public alors le vengera de ce mauvais vouloir prolongé en lui donnant un tabouret à la droite du trône de W. […] Mistral dégagent je ne sais quoi de grand, de vénérable, de presque auguste qui, tout d’abord, déconcerte la mauvaise ironie parisienne !
On ne s’étonnera pas, après cela, de la trouver un peu maladive, un peu malsaine aussi et profondément, triste, avec la fausse gaieté d’un mauvais rire nerveux. […] En réalité, l’imagination produit sans cesse un mélange de bon, de médiocre, et de mauvais, et la faculté critique ne cesse pas un instant de fonctionner. […] Ce n’est pas à coup sûr l’action ; toute action est une mauvaise action. […] L’élève modèle devint un mauvais élève, distrait, ennuyé, indifférent désormais aux leçons de ses professeurs. […] Ses drames, la Reine Marie, Harold, Becket, les Forestiers, sont de mauvais drames, mais ce sont des poèmes admirables.
On ne vit point, en ces contrées, sans une abondance de nourriture solide ; le mauvais temps enferme les gens chez eux ; il faut, pour les ranimer, des boissons fortes ; les sens y sont obtus, les muscles résistants, les volontés énergiques. […] Vient alors un passereau qui traverse la salle à tire-d’aile ; il est entré par une porte, il sort par une autre ; ce petit moment, pendant lequel il est dedans, lui est doux ; il ne sent point la pluie ni le mauvais temps de l’hiver ; mais cet instant est court, l’oiseau s’enfuit en un clin d’œil, et de l’hiver il repasse dans l’hiver. […] Le sol est beaucoup plus mauvais que celui de la France.
Ne les lisez jamais et ne les voyez pas ; moi, j’ai été plus mauvais qu’eux tous. […] Quel mauvais génie vous envoie ? […] Avez-vous de mauvais desseins, grand Dieu ?
Il est ennemi déclaré de la mauvaise compagnie, et craint par-dessus tout de manquer aux convenances ; ce qui n’empêche pas que dans ses moments de bonne humeur il ne lui arrive de se poser en partisan d’Épicure ; mais il estime peu, toutefois, la philosophie ; il l’appelle la nourriture brumeuse des intelligences germaniques, et parfois même il la traite de fatras insipide. […] — C’est une mauvaise excuse ; tu ne devais pas voler pour cela. […] Gour, les amabilités inconvenantes de son intendant, les sottes espiègleries des deux mauvais garnements, tes élèves ; et s’il t’arrivait parfois de laisser lire sur tes lèvres un sourire plein d’amertume, lorsque tu étais obligé de remplir les capricieuses exigences de leur mère, jamais cette tyrannie ne t’arracha le moindre murmure.
On ne le trouva point au château ; il était déjà allé à la maison des théatins pour savoir quelle part nous devions prendre à la mauvaise aventure, laquelle il avait apprise aussitôt que moi. […] La raison pour laquelle on ne laisse pas la bête et le taureau se battre jusqu’à la mort, et qu’on se rue ainsi sur le taureau, c’est que le lion étant l’hiéroglyphe des rois de Perse, les astrologues et les devins disent qu’il serait de mauvais augure que le lion qu’on lance sur le taureau n’en fût pas entièrement le vainqueur, peu après l’avoir attaqué. […] Ces grands écrivains ont été de mauvais voyageurs ; ils ont pensé à faire admirer leur esprit et leur style.
Il était, à la vérité, un des grands ennemis du mort ; mais, faisant réflexion sur le crime et sur le danger de l’entreprise, dont il était moralement impossible d’éviter la punition tôt ou tard, il résolut de la découvrir au roi, ne voyant point d’autre voie de se tirer du mauvais pas où il s’était engagé. […] » Les médecins allèrent donc rendre visite au premier ministre ; et, sous prétexte de lui donner avis de la mort du roi et de lui déclarer la qualité des deux derniers médicaments qu’ils lui avaient fait prendre, ils entrèrent dans des matières plus importantes: ils parlèrent de l’élection, et lui remontrèrent que lui et tous les grands du conseil avaient bien sujet de prendre garde à eux ; que le prince, quelques moments avant sa mort, s’était plaint à haute voix que ses ministres lui avaient fait donner du poison ; mais qu’il laissait un fils qui leur mangerait le cœur ; que ces paroles ni ces plaintes ne pouvaient demeurer cachées au successeur ; que si l’on donnait la couronne à l’aîné, qui était déjà dans un âge assez avancé pour se rendre indépendant, et qui d’ailleurs avait l’esprit fort fier, il ne manquerait jamais de se servir de ce prétexte pour se défaire de tous les grands et de tous les ministres, dans la pensée de se rendre absolu par ce moyen et se mettre en état de faire de nouvelles créatures, vu principalement qu’il devait se ressentir du mauvais traitement que son père lui avait fait depuis deux ans, qu’il attribuerait toujours au conseil de ses ministres. […] C’est par là que je saurai vous ôter le moyen de ne pouvoir plus faire de mauvais choix ; vous serez bien alors contraints de porter la couronne à l’aîné, et je vous laisse à penser de quelle manière il la recevra de vous, quand il verra que vous ne vous serez rendus à votre devoir qu’après une extrémité si fâcheuse. » Il finit son discours avec cette menace, et laissa les seigneurs de l’assemblée tellement surpris, que si une montagne fût tombée à leurs pieds, comme on parle en Perse, ils n’eussent pas témoigné tant d’étonnement.
Mais le même attrait qui intéressait les contemporains aux fautes domestiques de Louis XIV me porte, comme malgré moi, à toucher un point si délicat et à examiner par quelles circonstances l’art ni la morale dramatiques n’ont souffert de la faveur accordée à un mauvais exemple. […] Ils éveillent le goût par les comparaisons, ils le détachent peu à peu des mauvais exemples ; les doctrines seules le règlent et le fixent. […] « Sire, dit celui-ci, rien n’est impossible à Votre Majesté ; Elle a voulu faire de mauvais vers, et Elle y a réussi. » Cette fois encore sa franchise ne déplut pas.
* * * — Il y a autour de nous une mauvaise volonté du temps et des gens. […] c’est que je n’ai jamais bu de mauvais vin. […] Alors de mornes désespoirs, où dans le pessimisme momentané qui pousse les choses à l’extrême, il y a des tentations de suicide… et c’est une revue rageuse, dont on s’empoisonne l’âme, de tout ce que, tous deux, nous avons eu de dénis de justice, de mauvaises chances, d’échecs, de faillites du succès, tombant au milieu de cet état maladif qui ne nous laisse pas un jour sans la souffrance de l’un de nous ou l’inquiétude de la souffrance de l’autre.
Moi je voudrais boire à mon ami, au compagnon fidèle et tendre, qui m’a été bien bon, pendant des heures bien mauvaises. […] C’est depuis ce temps, dit Montesquiou, en riant, que le fleuve est si mauvais pour la santé parisienne. […] Il me dit que c’est un fou, dont les variations d’opinions sont extraordinaires, et me raconte qu’un jour, trouvant un numéro de la Revue des Deux Mondes, chez sa belle-mère il s’écriait : « C’est une mauvaise lecture, cette revue… il ne faut pas que votre fille la lise !
Ce qui aura été mauvais de moi, périra comme aura péri dès la terre tout l’inutile et tout le fangeux de la terre ; mais le pur et le beau retourneront à la source infinie, et de même que j’arrive en ce moment à Dieu, se rejoindront à lui. […] Ils sont bons ou mauvais, pas de milieu, et sont nécessairement mauvais si l’inspiration manque, parce qu’en sus, plus qu’en tous autres, le rythme est tout.
C’est la volonté mauvaise exactement contraire à cette volonté bonne qui fait, selon Kant, le tout de la moralité. […] À qui n’arrive-t-il pas de vouloir, l’espace d’un instant, une chose absurde, dangereuse ou perverse, sans raison, ou plutôt pour ces deux raisons combinées qu’elle est mauvaise et qu’elle est sans raison ? […] Les gens de goût qui voient en Baudelaire un mauvais écrivain n’ont pas tout à fait tort. […] Le terme de peinture littéraire s’emploie toujours en mauvaise part, celui de littérature plastique non. […] Amiel a écrit le Journal d’un homme à vie apparemment monotone et grise, d’un homme à qui, dirait-on à tort, rien à peu près n’est arrivé de ce qu’il eût souhaité, et il a pu lui-même, à ses mauvaises heures, gémir sur le naufrage de cette vie perdue.
Mon mouvement avoit excité une rumeur. » Or, quand on est sujet à ces mouvements-là, non seulement à l’audience et dans une occasion extraordinaire, mais encore dans l’habitude de la vie et même en écrivant, il y a chance non pour qu’on se trompe peut-être sur l’intention mauvaise de l’adversaire, mais au moins pour qu’on outrepasse quelquefois le ton et qu’on sorte de la mesure. […] Une telle nature de grand écrivain posthume 95 ne laissait pas de transpirer de son vivant ; elle s’échappait par éclat ; il avait ses détentes, et l’on conçoit très bien que Louis XIV, à qui il se plaignait un jour des mauvais propos de ses, ennemis, lui ait répondu : « Mais aussi, monsieur, c’est que vous parlez et que vous blâmez, voilà ce qui fait qu’on parle contre vous. » Et un autre jour : « Mais il faut tenir votre langue. » Cependant, le secret auteur de Mémoires gagnait à ces contretemps de la fortune.
Cet extérieur était un des plus séduisants qu’on pût rencontrer dans les salons de l’Europe : une taille svelte, le buste en avant, comme le cœur, attribut des races militaires, un mouvement d’encolure de cheval arabe dans le port de la tête, des cheveux blonds à belles volutes de soie sur les tempes, des yeux grands, bleus et clairs, qui n’auraient pas pu cacher une mauvaise pensée, l’ovale et le teint d’une éternelle jeunesse, un sourire où le cœur nageait sur les lèvres, un geste accueillant, une parole franche, l’âme à fleur de peau ; seulement une certaine légèreté de physionomie, une certaine distraction d’attitude et de discours interrompus qui n’indiquaient pas une profondeur et une puissance de réflexion égale à la grâce de l’homme. […] La reine et le roi caressèrent madame Récamier à Naples avec cet abandon et ces tendresses que l’on prodigue à ceux dont on désire être approuvé dans un mauvais dessein.
c’était pour les sauver des mauvais génies de la nuit », et rebâtiront tes murs au son de la flûte, pour expier le crime de l’infâme Lysandre. […] Le clergé le voyait de très mauvais œil ; on ne parlait pas contre lui au prône, car il n’y avait pas scandale ; mais, en secret, on ne prononçait son nom qu’avec épouvante.
L’enfant mal nourri a souvent ce que les médecins appellent la main nerveuse, c’est-à-dire agitée de perpétuels tressaillements ; une nutrition encore plus mauvaise peut aboutir à la chorée. […] Le dégoût physique et le dédain moral se marquent par la bouche ouverte comme pour rejeter un aliment qui déplaît, par l’expiration à travers le nez comme pour repousser une mauvaise odeur, par les yeux demi-fermés comme pour ne pas voir, enfin par les mains levées comme pour écarter l’objet.
On remarque en effet qu’à l’exception des mauvais génies ennemis ou jaloux des hommes, tous les personnages y sont innocents. […] Ne repousseriez-vous pas la prière de celui qui chasse son épouse, l’honneur de sa maison ; qui condamne au désespoir celle dont le sein porte le fruit de sa tendresse, qui la sacrifie comme la victime offerte pour les apaiser aux mauvais génies.
J’espére qu’on ne désappro vera point des comparaisons où j’ai considéré les talens en eux-mêmes, & indépendamment de l’usage qu’on en fait ; usage d’autant plus blâmable, lorsqu’il est mauvais, que les talens sont plus grands.” […] Si l’on cherche ensuite pourquoi les plus grands génies qui sont entrés dans ce Corps, ont fait quelquefois les plus mauvaises harangues, la raison en est encore bien aisée ; c’est qu’ils ont voulu briller ; c’est qu’ils ont voulu traiter nouvellement une matiere toute usée.
Ils savent parfaitement qu’ils agissent en bons ou mauvais citoyens, en braves ou lâches soldats, en libérateurs ou en tyrans de leur patrie, et ne songent point à reporter une part de responsabilité à des puissances supérieures dont ils ne seraient que les instruments. […] Le mérite des historiens de notre révolution n’est point d’avoir compris les nécessités politiques ou économiques évidentes qui pèsent sur le développement de ce grand drame, telles que la guerre étrangère, la guerre civile, la disette, la détresse des populations de Paris et des grandes villes ; c’est surtout d’avoir senti l’âme de cette révolution, avec ses passions bonnes et mauvaises, palpiter dans le cœur de tous les hommes qui ont été chargés de la diriger ou de la déchaîner.
Avant et après ce temps, il n’était que le lieutenant d’un roi allié : « Or là, dit-il, il ne me fallait pas faire le mauvais, car ils étaient plus forts que moi ; et fallait toujours gagner ces gens-là avec remontrances et persuasions douces et honnêtes, sans parler de se courroucer.
Il nous en coûte quelques vaisseaux ; cela sera réparé l’année qui vient, et sûrement nous battrons les ennemis. » Parole encore de vrai roi, qui n’a ni l’humeur du despote, irrité que les choses lui résistent, ni la versatilité du peuple, dont les jugements varient selon le bon ou le mauvais succès.
Je ne veux pas dire que ce premier jugement soit toujours mauvais et faux, mais il est hasardeux, et il court risque fort souvent de ressembler à de la prévention.
On avait eu toutes les gloires ; il en restait une dernière à acquérir qui complète toutes les autres et les surpasse, celle de résister à la mauvaise fortune et d’en triompher ; après quoi on se reposerait dans ses foyers, et on vieillirait tous ensemble dans cette France qui, grâce à ses héroïques soldats, après tant de phases diverses, aurait sauvé sa vraie grandeur, celle des frontières naturelles, et de plus une gloire impérissable. — En disant ces nobles paroles, Napoléon se montrait serein, caressant, rajeuni… Il n’y avait, malheureusement, de vrai dans sa conclusion que la gloire.
Qu’il y ait eu un peu de faiblesse physique, de la mauvaise santé dans cette disposition à se méfier de soi-même, je le crois ; mais il y a autre chose encore ; on est obligé d’y voir un trait essentiel de son caractère qui reparaîtra en toute occasion décisive de sa vie, et que Saint-Cyr nous a révélée s’accusant et redoublant avec une persistance étrange dans la nuit de perplexité qui précéda la glorieuse mort du jeune général.
Pourquoi faut-il que l’auteur converti se soit cru obligé d’ajouter à cet éloge, par manière de laisser-passer : « Gil Blas est un mauvais livre plein de misanthropie, avec du venin contre la religion… » ?
Il risque la triplique (le mot est de lui), mais il se sent là sur un mauvais terrain.
C’est là une mauvaise disposition morale pour juger des illustres Anciens.
Biot « une mauvaise action. » Il y a lieu de penser qu’il en eut quelque regret, car l’article n’a point été recueilli par lui dans ses Mélanges.
M. de Senfft, dont la femme, je l’ai dit, était nièce du baron de Stein, crut devoir intercéder en faveur de la famille au sujet du séquestre des biens ; il ne réussit point dans sa demande, mais l’Empereur à qui il avait directement écrit ne lui en sut aucun mauvais gré.
Quelque mauvaise que fût la cause, elle avait des parties faites pour tenter un jeune talent, sinon pour intéresser un jeune cœur.
Digne cousin de Louis XV, il se moquait de son conseiller, au moment où il le laissait maître absolu d’agir et de prendre le mauvais parti.
Je n’essayerai pas, comme un juge très-spirituel et infiniment agréable jusqu’en ses chicanes153, de faire dans ces vers double part, celle de la manière nouvelle et celle de l’ancienne la nouvelle ainsi porte le mauvais lot.
Je ne connais pas de plus belle définition de cet esprit que celle qu’il en donne dans une leçon sur la Chanson de Roland, faite au Collège de France le 8 décembre 1870 : «… Je professe absolument et sans réserve cette doctrine, que la science n’a d’autre objet que la vérité, et la vérité pour elle-même, sans aucun souci des conséquences bonnes ou mauvaises, regrettables ou heureuses, que cette vérité pourrait avoir dans la pratique.
Mais l’allure de bon vieux satire chrétien, aumônier de soi-même, donneur et brocanteur d’eau bénite, que les mauvais larrons de la littérature affectaient de goûter chez Verlaine et de populariser, ne fut qu’une assez récente et assez courte apparence.
Il demeura le reste de la nuit exposé aux mauvais traitements d’une valetaille infime, qui ne lui épargna aucun affront 1111.
La plupart du temps, on peut déterminer sans grande peine si une œuvre est d’esprit pessimiste ou optimiste, si elle présente le monde de façon qu’on l’aime et l’approuve tel qu’il existe, ou tout au moins qu’on le croie susceptible d’être amendé, ou bien si elle s’obstine à le montrer incurablement mauvais de façon à tuer l’espérance du mieux.
La mauvaise rumeur des prochaines années Passe dans les frissons heureux de la forêt, Dans chaque bruit résonne un bruit de destinées Et, là-bas, le jardin des baisers apparaît.
Sa fierté blessée se soumettait à l’intérêt qu’excitait en elle la mauvaise santé des enfants confiés à ses soins.
Si elles étoient bonnes, on les goûteroit, on les redemanderoit : si elles étoient mauvaises & sur-tout ridicules, on les mépriseroit ; on forceroit l’auteur à se taire, & l’on s’en tiendroit aux chefs-d’œuvre des maîtres de l’art.
On objectera que nous commençons à nous indigner, même des mauvais traitements infligés aux animaux : exemple, la loi Grammont ; oui, sans doute, nous nous indignons des cruautés, mais non de l’esclavage, ce qui est bien différent.
De notre temps si la Prose s’altère sur quelques points, c’est pour s’enrichir par tant de conquêtes : rappelons-nous la comédie élargissant son domaine, le roman agrandi suscitant ses véritables chefs-d’œuvre, l’histoire faisant de son champ jadis étroit tout un monde d’explorations et de découvertes, la critique vraiment fondée et promue à la dignité d’un genre original où cinq à six hommes supérieurs ont véritablement créé, l’érudition réconciliée avec le beau style et devenue l’une des provinces de la haute littérature, la politique rendant parfois de mauvais services à la pureté de la langue, mais produisant aussi dans la presse et à la tribune d’admirables écrits de polémique et de non moins admirables discours, la philosophie et la religion enfin pour de nouveaux besoins et avec de nouveaux interprètes se créant aussi une langue nouvelle.
Cette pensée devient sublime par le caractere connu du personnage qui parle, et par la procedure qu’il vient d’essuier, pour avoir dit que des vers mauvais ne valoient rien.
On se borne, dans le cours des études, à mettre entre les mains des enfants un petit nombre d’auteurs, et même à ne leur en montrer pour l’ordinaire qu’une assez petite partie qu’on leur fait expliquer et apprendre : on charge indifféremment leur mémoire de ce que cette partie contient de bon, de médiocre et même de mauvais ; et grâces au peu de goût de la plupart des maîtres, les vraies beautés sont pour l’ordinaire celles qu’on leur fait remarquer le moins.
Le père de famille est revenu au milieu des siens ; il est revenu, envoyé par la Providence, pour consacrer nos droits, pour nous remettre en pleine possession de tant de belles prérogatives que nous étions menacés de perdre, à cause du mauvais usage que nous en avions fait ; dès lors nous avons pu jouir sans trouble d’une émancipation de fait, qui est devenue, par cette haute investiture, une émancipation légale.
Elle est basée sur ce sentiment que la vie a été, est, sera, ne peut pas ne pas être mauvaise, qu’il faut par conséquent y participer le moins possible, et que seule l’idée de Dieu est susceptible de l’ennoblir.
Traduisons ceci en bon allemand, c’est-à-dire en mauvais français.
Les mauvais orateurs ont décrédité les bons, à peu près comme les charlatans font tort à la médecine, et les versificateurs aux poètes.
évitez toute plainte de mauvais augure.
L’usage bon ou mauvais de ce droit est le châtiment ou la récompense de celui qui l’exerce. […] Alors il essaye de choisir entre ce qu’il a fait de bon et ce qu’il a fait de mauvais, et, au temps où nous sommes, il se trompe encore à chaque instant et dans son œuvre et dans son jugement. […] Ce préjugé-là sert à conserver des libretti stupides dans de la musique durable, comme de mauvais fruits que l’on mettrait dans l’esprit de vin. […] Il y a une puissance de sorcellerie, une pensée de mauvais principe, un enivrement du mal, un égarement de la pensée, qui fait frissonner, rire et pleurer tout à la fois. […] Qu’il ait parfois donné de mauvais conseils à Lamennais, c’est possible, c’est vrai.
ab re malè gesta, après ce mauvais succès ; & ab re benè gesta, L. […] De même le point auquel nous rapportons les observations que l’on a faites touchant le bon & le mauvais usage que nous pouvons faire des facultés de notre entendement, s’appelle Logique. […] Mauvaise habitude. […] Par exemple, dans ces façons de parler, tenir bon, tenir ferme ; bon & ferme sont pris adverbialement, constanter perstare : sentir bon, sentir mauvais ; bon & mauvais sont encore pris adverbialement, bene, ou jucundè olere, male olere. […] Les préjugés dont on est imbu dans l’enfance, nous donnent souvent lieu de faire de fort mauvais raisonnemens par analogie.
sa santé, bonne ou mauvaise ; à plus forte raison, son caractère, son éducation, ses habitudes, son état et sa profession. […] Dans les unes, on voit le jeune homme, — ardent, batailleur, intrépide, — qui entre résolument en guerre contre tous les mauvais poètes et qui se fait mille ennemis. […] Le plus mauvais côté de la nature humaine captive seul leur attention, est l’objet de prédilection de leurs études. » C’est précisément le contraire d’une autre disposition maladive que produit la paralysie générale dans son premier période. […] Sérieusement, chaque chose, grande ou petite, a son influence, bonne ou mauvaise, qui se marque souvent dans le style. […] Un de ses personnages, qui est Anglais, dit à un autre, qui est Américain : « Votre climat est fait pour vous, et il n’est pas mauvais, puisque ni vous ni vos compatriotes n’avez jamais voulu le quitter.
À ce moment, je m’aperçois que l’auteur est debout devant moi, et je me sens obligé de louer tout haut la beauté de l’œuvre ; je tourne les pages, et les paysages me semblent de plus en plus mauvais, et tout d’un coup je me rappelle que l’année précédente j’ai eu déjà l’album entre les mains ; que même j’en ai parlé dans un journal ; que mon article, très peu louangeur, était de trente ou quarante lignes à la troisième colonne de la deuxième page ; devant ce souvenir, je me trouvai si penaud que je m’éveillai. […] Mais il n’y a plus de père Lambert, un boulet de canon l’a emporté à Austerlitz ; ce que vous voyez là n’est pas lui ; c’est une mauvaise machine qu’ils ont faite à sa ressemblance ; vous devriez bien les prier d’en faire une autre. — En parlant de lui-même, il ne disait jamais moi, mais toujours cela 76. » Bref, la conception qu’à un moment donné j’ai de moi-même est un nom abréviatif et substitut, tantôt mon nom, tantôt le mot je ou moi, l’un et l’autre prononcés mentalement.
Ces goûts lui font rechercher la compagnie des plus mauvais sujets de l’atelier. […] Elle suivait sa bonne et sa mauvaise fortune, elle lui gardait avec soumission et tendresse son ménage intime au retour des palais et des fêtes élégantes qu’il fréquentait pour y porter d’autres hommages et pour y chercher d’autres jouissances auprès d’autres femmes de ville et de cour qui caressaient mieux sa sensualité ou sa vanité.
On le voit dans son Apologie devant ses juges, qui est une bonne causerie et un fort mauvais discours. […] On a vu, dans ce que j’ai cité d’Hermès, que les Égyptiens adoraient un seul et premier principe, de qui émanait, comme des rayons, toute leur théologie populaire ; les Perses redoutaient le mauvais principe sous le nom d’Arimane, mais ils n’adoraient que le bon principe sous le nom d’Oromasde.
Quoi qu’il en soit, Bonaparte la connaissait très-bien ; il discerne promptement le mauvais côté de chacun, car c’est par leurs défauts qu’il soumet les hommes à son empire. […] Toute cette époque de la vie de madame de Staël fut pleine d’oscillations féminines qu’on ne peut justifier ; on y sent la mauvaise influence d’un homme qui faisait fléchir son caractère sous ses propres versatilités.
Et devant cette jeune femme, tendrement penchée sur cette horrible et breneuse mégère qui l’injurie, je pense, comme on penserait à un goujat en goguette, à ce Béranger, à cet auteur qui a trouvé drolichon de faire entrer au paradis une sœur de charité et une fille d’Opéra, avec des états de service se valant à ses yeux… Oui, il a toujours manqué aux ennemis du catholicisme, un certain sens respectueux de la femme propre, manque qui est la marque et le caractère des gens de mauvaise compagnie, et le grand patron de la confrérie, M. de Voltaire, voulant faire un poème ordurier, a été nécessairement choisir comme héroïne Jeanne d’Arc : la Sainte de la patrie. * * * — De tout tableau, qui procure une impression morale, on peut dire, en thèse générale, que c’est un mauvais tableau.
« L’homme vit peu de jours », disait déjà Job, « et ces jours sont mauvais. » Que disons-nous de différent aujourd’hui ? […] » « Apprends », répond le maître, « qu’il y a une concupiscence ou un désir mauvais, fille du principe charnel, pleine de péchés, et sans cesse agissant en nous, dont le monde est enveloppé comme la flamme est enveloppée par la fumée, le fer par la rouille ; c’est dans les sens, dans le cœur, dans l’intelligence pervertie, qu’il se plaît à travailler l’homme et à engourdir son âme.
« Ô Père, sois-moi propice ; donne-moi d’observer toujours ce grand culte ; écarte loin de moi les fautes, le en épurant ma conscience de toute mauvaise pensée, afin que je rende gloire à Dieu, levant vers lui des mains innocentes, que je bénisse le Christ, et qu’agenouillé, je le supplie de me recevoir pour serviteur, quand il viendra comme roi. […] Arrière, malédictions charmantes, grâces funestes, par lesquelles la terre attire l’âme séduite et la tient esclave, alors que, grandement malheureuse, elle a bu l’oubli de ses biens naturels pour se jeter sur le mauvais partage !
Commynes, dans le temps de l’expédition et de la conquête de Charles VIII en Italie, fut envoyé à Venise pour tâcher d’y conjurer le mauvais vouloir, d’y maintenir la neutralité et d’empêcher d’y nouer la ligue formidable qui allait mettre, au retour, le monarque français à deux doigts de sa perte.
Ma mauvaise santé, qui me prive de l’honneur de vous écrire de ma main, m’ôte aussi la consolation de vous répondre dans votre langue.
Vous pouviez intituler votre livre Histoire du ciel, à bien plus juste titre que l’abbé Pluche, qui, à mon avis, n’a fait qu’un mauvais roman… Je vois dans votre livre, monsieur, une profonde connaissance de tous les faits avérés et de tous les faits probables.
Les Anglais et les Allemands sont de mon sentiment, et cela ne prouve pas qu’il est mauvais : les Français sont d’un autre avis, et cela ne prouve point que le leur soit bon.
Si Boileau avait voulu faire une épigramme, il n’aurait pas choisi autrement son texte ; mais, quand Boileau écrivit cette satire ou ce lieu commun sur la noblesse, il était jeune, il avait besoin d’appui et de protection en Cour : Dangeau s’offrait, brillant, fastueux, obligeant, bon prince, aimant les lettres, faisant de mauvais vers et goûtant les bons ; Boileau le prit sur l’étiquette et le caressa même par son faible ; il le traita tout net de grand seigneur et d’homme issu d’un sang fécond en demi-dieux : « Les plus satiriques et les plus misanthropes, a remarqué à ce propos Fontenelle, sont assez maîtres de leur bile pour se ménager adroitement des protecteurs. » Vingt ans plus tard, La Bruyère, qui n’avait pas, il est vrai, besoin de Dangeau, et qui avait pour lui la maison de Condé, n’était pas si facile ni si complaisant ; le portrait de Pamphile, de l’homme de cour qui se pique avant tout de l’être et qui se guinde, s’étale et se rengorge avec complaisance, est en grande partie celui de Dangeaua.
Je ne trouve pas mauvais que l’empereur la fasse occuper par un autre ; je resterai son ami et son frère dans la retraite, comme si la grandeur n’eût jamais existé.
Cette mauvaise fortune des parents du maréchal n’était donc que relative, et en aurait paru une meilleure et très suffisante à d’autres moins ambitieuxb.
Il se croyait par moments, et à ses mauvais jours, dans un état de diminution et de décadence intérieure ; cette faculté de réflexion qu’il portait en lui, et qu’il s’appliquait constamment, lui nuisait à force de subtilité ou de clairvoyance : J’assiste comme témoin à la dégradation, à la perte successive des facultés par lesquelles je valais quelque chose à mes propres yeux.
À peine le précédent abbé avait-il rendu le dernier soupir, que Marolles, alors sur les lieux, en donna avis en toute hâte à son père, grâce à l’obligeance d’un maître de poste qui par un très mauvais temps, à dix heures du soir, expédia un courrier qui devança tous les autres.
Cette disposition d’ailleurs, quand elle n’est pas poussée trop loin et qu’on n’y étouffe pas, a ses avantages ; il n’est pas mauvais d’être un peu gêné et contenu, quand le stimulant est partout alentour : une ceinture un peu serrée est utile pour mieux marcher.
Quand il manque de prétexte pour attaquer les autres, il se tourne contre lui-même : il se blâme, il ne se trouve bon à rien, il se décourage ; il trouve fort mauvais qu’on veuille le consoler.
Pour moi, je me suis persuadé, par l’expérience autant que par la réflexion, que ce serait une très mauvaise politique d’augmenter sans discrétion la classe des gens de Lettres.
Delécluze raconter cette scène au naturel : « La première fois, Maurice ne dit rien, seulement sa physionomie devint sévère ; mais lorsque le conteur eut répété de nouveau le nom sacré, alors les yeux du chef de la secte des penseurs s’enflammèrent, et Maurice fit taire le mauvais plaisant en lui imposant impérieusement silence.
Royer-Collard lui montra un volume de l’Histoire du Consulat et de l’Empire sur sa table, à côté d’un volume de Platon et de Tacite, en lui disant : « Vous voyez que vous n’êtes pas en mauvaise compagnie. » Sur quoi M.
Il est en effet bien à plaindre : il a de la candeur, et il viendra un bon moment où il s’en humiliera devant Dieu et réparera la mauvaise édification que son impatience peut donner.
Il a été pleuré à l’armée des ennemis comme dans la noire. » Dans le premier moment, un sentiment de regret unanime s’associa comme une trop faible consolation et un bien juste hommage à l’immense douleur du maréchal de Belle-Isle ; mais la malignité qui se glisse partout, et qui est si prompte à se venger d’un premier mouvement de sympathie, trouva bientôt mauvais qu’il n’eût point résigné le ministère tout aussitôt après la mort de son fils.
Je suis un peu mauvaise tête, même avec mes amis… »
L’on peut accuser Machiavel de n’avoir pas prévu les mauvais effets de ses livres ; mais ce que je ne crois point, c’est qu’un homme d’un tel génie ait adopté la théorie du crime.
En prison, hommes et femmes s’habilleront avec soin, se rendront des visites, tiendront salon ; ce sera au fond d’un corridor, entre quatre chandelles ; mais on y badinera, on y fera des madrigaux, on y dira des chansons, on se piquera d’y être aussi galant, aussi gai, aussi gracieux qu’auparavant : faut-il devenir morose et mal appris parce qu’un accident vous loge dans une mauvaise auberge Devant les juges, sur la charrette, ils garderont leur dignité et leur sourire ; les femmes surtout iront à l’échafaud avec l’aisance et la sérénité qu’elles portaient dans une soirée.
Pour qu’ils se changent en arguments, il faut qu’ils ne soient plus des êtres : un portrait vivant pourrait attirer l’attention, et le spectateur oublierait l’instruction pour le plaisir ; une peinture détaillée pourrait égarer l’interprétation, et le spectateur laisserait la bonne conclusion pour la mauvaise ; si le Renard a trop d’esprit, on ne songera qu’à lui, ou qui pis est, il sera le héros.
Car le défaut de la Pléiade, c’était le pastiche, l’artificiel ; et il ne fut pas mauvais que les poètes fussent rappelés à l’actualité, sollicités de vivre de la vie de leur temps, de tirer de leurs âmes les communes émotions de toutes les âmes contemporaines.
Les évêques intervenaient de leur personne, et par leurs mandements tâchaient de barrer la route aux mauvaises doctrines : mais l’épiscopat n’avait plus de Bossuet ni même de Massillon ; et Le Franc de Pompignan, l’honnête évêque du Puy, Montazet, l’académique archevêque de Lyon, Beaumont, l’intempérant archevêque de Paris, ajoutez-y tous les Boyer, les Languet, les Montillet, ne pesaient pas, à eux tous, le poids des seuls Voltaire et Rousseau.
Un bon traité de psychologie classique, qui nous donne la liste complète des passions et affections bonnes ou mauvaises, est très commode pour imaginer des « cas ».
Très peu d’artistes sont mauvais, si beaucoup sont déréglés.
Oyez l’histoire de L’Effort ou les Mauvais Petits Intellectualistes. — C’est la tactique de Berquin.
Qu’est-ce que Rimbaud sinon un romantique attardé, un Pétrus Borel naturaliste et qu’est-ce que Tristan Corbière sinon un mauvais parodiste de Pierre Dupont ?
Comme nous le verrons ci-après, les psychologues contemporains réduisent en général les trois derniers groupes à deux : sensations musculaires, sensations organiques ; les premières qui ont rapport aux muscles et qui nous révèlent la tension ou l’effort ; les secondes qui ont rapport au bon et au mauvais état des organes.
En 1682 (M. de Ciron étant mort depuis deux ans), une fille de l’Enfance, Mlle de Prohenques, qui s’échappa de la maison par escalade, et qui se plaignit de mauvais traitements, suscita une affaire grave dont les ennemis s’empressèrent de profiter.
Elle accouche sur ces entrefaites (19 juin), et le rend père d’un fils qui tiendra de tous deux par les mauvais côtés, et qui sera Jacques Ier d’Angleterre, cette âme de casuiste dans un roi.
Un vers qui est dans la bouche d’Abufar, marquait de flétrissure le régime de la mauvaise République : Où la vertu n’est point, la liberté n’est pas !
Il ignore ou feint d’ignorer que ce pouvoir de choisir avec plus ou moins de bonheur la direction favorable aux actes, est lui-même déterminé par le degré de convergence des forces léguées par l’hérédité, qu’un individu, un peuple, un groupe social quelconque doivent à leur passé, en même temps qu’aux circonstances du milieu, la possibilité d’adopter pour leur avenir l’orientation qui convient et que les mêmes causes assument seules le crime d’un mauvais choix.
Et ils sont cela, ces poètes d’imagination qui sonne creux, ces philosophes prisonniers de l’atavisme et posant en principe leur caprice, ces scientifiques puérils et contents : quand la lumière aveuglante a surgi des nues mauvaises déchirées par les génies Lamarck et Darwin !
Comme, au bout du compte, la raison hésite à condamner celui qui, étant mauvais et complaisant sans inquiétude pour tout ce que ses instincts l’incitent à assouvir, sourd, aveugle, insensible, fut triste cependant, puis étonné à de plus hauts appels, sut payer de sa vie sa tentative vaine d’être noblement heureux.
Je me contenterai donc de dire à leur sujet que l’inventeur fait ordinairement un mauvais usage de son esprit, quand il l’occupe à donner le jour à de pareils êtres.
Léon Tolstoï fait remarquer, et c’est pour lui un critérium, que Shakespeare est un bien mauvais poète dramatique, puisqu’il n’a qu’un style, oratoire, poétique, lyrique, pour tous ses personnages, d’où conclusion que Shakespeare n’est pas, à proprement parler, un poète dramatique.
Montesquieu était parti de l’existence de la société pour en étudier les lois : Rousseau était parti, au contraire, de l’hypothèse d’un état de nature pour arriver à la fiction d’un contrat primitif ; mais il sapait les bases de son édifice, en proclamant cet axiome antisocial : « L’homme est bon, et les hommes sont mauvais. » Fénelon a fait contre la doctrine d’un contrat primitif des arguments qui sont restés sans réponse, parce qu’ils sont l’expression même de la vérité.
Elle était gâtée dans sa source, je le reconnais ; elle était physique, maladive, empoisonnée, mauvaise, décomposée par toutes les influences morbides de la fin d’un monde qui expire, mais elle n’en était pas moins de la poésie, prouvée même par la puissance qu’elle a sur nous tous, cette poésie faussée dans son inspiration et qui tournait et touchait souvent à la démence.
Nous ne trouverions pas mauvais, en ce cas même, ou plutôt nous trouverions bon, utile, et nécessaire que l’on cherchât dans l’histoire de sa vie le commentaire ou l’explication de son œuvre. […] De beaux vers sont de beaux vers, mais ils ne font pas que de mauvais votes ne soient de mauvais votes. […] Il croit avoir retrouvé le sujet ou l’idée de Ruy Blas dans un mauvais mélodrame de Bulwer : la Dame de Lyon, jouée à Londres, nous dit-il, « cinq mois avant le jour où Victor Hugo écrivît le premier vers de Ruy Blas ». […] Laissons de côté, pour un moment, la question religieuse ; n’appelons pas, avec Sainte-Beuve, saint Paul en témoignage ; ne cherchons pas « si la femme fidèle justifie le mari infidèle » : voilà de la théologie, et même de la mauvaise ! […] Qui donc a dit que le péché, dont Baudelaire aimait tant à parler, « ne consiste point à user de choses mauvaises », puisque la Nature ou Dieu n’en ont point fait de telles, « mais à mal user des bonnes » ?
Par-dessus tout, si vous saviez quelle tranquillité il oppose à la mauvaise fortune, et quelle résignation il oppose au besoin ! […] voilà ce que Goethe pensait réellement sur la nature de la poésie et de l’art ; bonne ou mauvaise, voilà sa doctrine littéraire. […] Il abhorrait à l’égal d’une mauvaise action tout ce qui porte atteinte à la dignité de l’âme, plaisanteries agressives, quolibets, moqueries discourtoises, facéties et mystifications. […] Il était, comme nous tous, composé de bonnes et de mauvaises qualités : très impérieux et très faible en même temps, très sensible à toute chose et très indifférent à toute chose, très facile à tromper et très difficile à retenir dans l’erreur où on l’avait engagé. […] « Il a été vraiment très bien dit que l’expression est toujours inférieure à la pensée, la pensée déterminée à la pensée vague et latente, et que nous n’exprimons que la plus mauvaise partie de nous-mêmes.
Quelques mauvais plaisants n’ont-ils pas en effet prétendu que les principes de l’Évangile, s’ils étaient fidèlement suivis, énerveraient le courage de ceux qui les professent ? […] » ou si Molière savait par expérience, autant qu’homme du monde, « les désordres des mauvais ménages et les chagrins des maris jaloux » ! […] Cela, dira-t-on, est nécessaire, parce que les hommes, abusant de leur prospérité, en deviennent si insolents qu’il faut qui leur chute soit la punition du mauvais usage qu’ils ont fait des faveurs du ciel, la consolation des malheureux, et une leçon pour ceux à qui Dieu fera des grâces à l’avenir. […] De même que d’un petit mal — si nous en croyons Voltaire, Bayle, et saint Augustin — on voit donc parfois sortir un grand bien ; ou, de même encore que l’on compose des remèdes avec des poisons ; une juste cause peut-elle être, a-t-elle été quelquefois servie dans l’histoire par de mauvais moyens, fâcheux, répréhensibles, et condamnables en soi ? […] Comme d’ailleurs ce premier mari « préférait le vin et la bonne chère à tous les autres plaisirs » et qu’il avait le vin brutal, les « mauvais traitements obligèrent la jeune femme » à quitter le château conjugal ; et, voyez la médisance !
Il y a donc lieu pour nous de nous demander si cette évolution d’un genre qui tient une telle place dans notre littérature, est bonne ou mauvaise, esthétiquement. Elle serait mauvaise, et cela sans aucun doute, si le roman social aboutissait au roman politique. […] Elle est idéaliste dans le sens mauvais du mot. […] Ce nerveux, ce sensitif devint le souffre-douleur de tous les mauvais sujets de sa classe. […] Pour regarder, il lui fallait prendre ses cils entre ses doigts et relever le voile de chair qui lui cachait même le visage de ses amis des heures mauvaises.
Si chaque liaison rompue doit laisser derrière elle d’implacables inimitiés, l’inconstance à ce prix est le plus mauvais de tous les calculs. […] Don Juan n’est pas une mauvaise pièce, ce n’est assurément pas une pièce remarquable ; qu’est-ce donc ? […] Mais il y a plus que de la partialité à supprimer dans la peinture de son caractère toutes les habitudes honorables qui rachetaient ses mauvais penchants. […] Est-ce une mauvaise plaisanterie ? […] On écrit sans doute bien des mauvais livres ; le nombre des mauvaises pièces est encore plus effrayant.
Moi, je suis plus que jamais pour la grâce prise au sens grossier et dès ici-bas, les bons et les mauvais, les honnêtes gens et les méchants. […] Je voudrais bien que mon mauvais cœur fût mieux en fonds de piété ; j’en donnerais beaucoup à M. […] c’est une mauvaise situation, quand les mœurs restent les mêmes, l’esprit étant autrement convaincu. […] On ne saurait être plus pénétré que ne l’était M. de Saint-Cyran de ce point : Que l’homme a péché, qu’il est incurablement malade en lui-même, qu’il n’y a de guérison et de retour qu’en Jésus-Christ, que tout ce qui n’est pas cela purement et simplement est fautif et mauvais, que tout ce qui est cela devient salutaire, facile, sanctifiant. […] Il y aurait une mauvaise petite vanité et peu de candeur à retirer maintenant notre article ; qu’il reste donc, et qu’il accuse tant qu’il voudra notre intelligence.
mais au contraire t’ajouter quelque chose. » Ce n’est pas Gustave le mauvais sujet, c’est Gustave le Magnifique. […] Ce n’est pas plus mauvais que les Chants modernes de Du Camp. […] Elle aurait pu, puisqu’elle cherche un secours religieux, ne pas tomber sur l’exceptionnel Bournisien, fait lui aussi sur mesure pour sa mauvaise chance. […] Les murs contre lesquels elle finira par se briser la tête sont construits autour d’elle par une sorte de mauvais destin artiste. […] En 1871, il atteint ses cinquante ans, il est vieilli avant l’âge par l’usure nerveuse, la claustration, la mauvaise hygiène, le calvados.
Quand on est initié comme je le suis, comme je viens de l’être par toutes sortes de témoignages, à cet intérieur d’honnêteté, de simplicité et de devoir, le cœur se révolte à penser que c’est cet homme-là, la droiture et la vertu même, une âme en qui jamais une idée mauvaise ou douteuse n’a pénétré, que c’est lui qu’on est allé choisir tout exprès pour le dénoncer à tous les pères de famille de France comme un type d’immoralité. — Et cela, parce qu’il pense autrement que vous, partisan littéral de la Genèse, sur l’origine des choses et l’éternité du monde ! […] J’aurais voulu, moi et quelques autres, conjurer ce mauvais bruit.
A un moment, il s’en faut même de peu que le bon principe ne l’emporte sur le mauvais, qu’Éloa n’attendrisse son tentateur, que la vierge angélique ne rouvre le ciel au criminel repentant : Qui sait ? […] Rien sans doute ; ou tout au plus un moraliste satirique, un auteur de contes et de fabliaux dirait, en tirant à soi, que cela prouve une seule chose, ce que Pope et tant d’autres avant lui ont dénoncé il y a beau jour, que toute femme est plus ou moins friponne dans le cœur et que la plus pure a un faible pour les mauvais sujets.
Si l’on ajoute à ces noms celui de Domitius Afer, l’heureux et habile avocat des mauvaises causes, éloquent jusqu’à faire ombrage à Caligula (comme Lucain poète faisait ombrage à Néron), trop perdu de mœurs, trop aisément accusateur, démentant le vir probus dicendi peritus, mais qui garde auprès de la postérité le mérite d’avoir eu pour disciple Quintilien ; — Marcus Aper, célèbre à meilleur titre, l’honneur du barreau sous Vespasien, qui joue un grand rôle et le principal dans le Dialogue sur la corruption de l’éloquence, dont quelques personnes même l’ont cru auteur, tant il y plaidé bien la cause des modernes ; — le sophiste Favorinus, né à Arles, célèbre dès le règne de Trajan, en haut crédit et en faveur sous Adrien, et le maître d’Aulu-Gelle ; qui parlait disertement sur tous sujets, qui fit en plaisantant l’éloge de la fièvre quarte (il écrivait en grec), mais qui ne portait pas seulement de l’esprit, qui avait quelquefois de la raison dans les thèses paradoxales qu’il soutenait ; — Fronton, le maître de Marc-Aurèle, dont les lettres retrouvées par M. […] On entendait, tant bien que mal, le beau latin, celui de la ville, et on en parlait un mauvais, un rustique.
Le mépris est une mauvaise puissance, mais c’est une puissance réelle sur les hommes ; cela prouve qu’on ne partage pas leurs petitesses, leurs enthousiasmes et leurs versatilités. […] C’est un mauvais signe quand l’esprit humain se moque de lui-même ; la dérision est le sacrilège de l’enthousiasme.
Entrez dans cette triste analyse, examinez de tous les côtés où il est possible de blesser et de punir un homme ; vous verrez que tout est fait déjà, et qu’il n’y a plus moyen de tuer un cadavre et de frapper sur rien… Vous saisissez votre plume massive, et vous m’écrivez comme à un jeune homme qui débuterait dans le monde et qui chercherait une réputation, je pourrais même ajouter : comme à une espèce de mauvais sujet. […] L’ambition turbulente de la maison de Savoie est un mauvais auxiliaire.
Personnellement c’était un hommage respectable au principe et au malheur ; collectivement c’était un mauvais conseil : les minorités en politique ne doivent jamais se faire compter. […] Je combattis à la Chambre cette mauvaise pensée ; il faut ennoblir les nations en leur faisant honorer contre soi-même les simulacres de l’honneur et de la fidélité.
Les meilleurs soldats des ducs de Savoie sont toujours descendus de ces montagnes ; leur douceur les rendait disciplinaires ; leur subordination féodale les conservait dévoués à la bonne ou à la mauvaise fortune de leurs princes ; leur intrépidité froide les rendait solides comme le devoir au poste où on les avait placés pour vaincre ou mourir. […] La France, qui voulait à tout prix, même au risque d’un mauvais règne, soutenir le dogme de la légitimité, s’opposa à la déposition du prince de Carignan.
Il y a bien plus : on s’intéresse à Roland, et personne ne s’intéresse à Don Quichotte, qui n’est représenté dans Cervantès que comme un insensé à qui on fait continuellement de mauvais tours....… Il y a dans le Roland furieux un mérite inconnu à toute l’antiquité, ce sont les exordes de ses chants ; chaque chant est comme un palais enchanté dont le vestibule est toujours dans un goût différent : tantôt majestueux, tantôt simple, même grotesque ; c’est de la morale, de la gaieté, de la galanterie et toujours du naturel et de la vérité. » (Ici Voltaire traduit en vers, mais traduit faiblement, quelques-uns des délicieux exordes que j’essayerai, à mon tour, de vous traduire en prose.) […] L’imagination ne se salit pas avec lui, elle s’enjoue, si le seigneur français me permet cette mauvaise expression dans sa langue.
Ce serait exagérer que de croire que le vice tout entier vient du corps, et que l’âme n’a pas ses passions propres qui la ruinent, quand elles sont mauvaises, comme celles que le corps lui suggère. […] Autant qu’on peut discerner à de telles distances les causes de cette mort, on les retrouve aisément dans la politique de son pays et dans les passions des hommes, bonnes ou mauvaises.
Il ne faut pas prendre cette qualification par le mauvais côté. […] Les maximes sont de la personne ; elles forment comme une sagesse individuelle, accommodée à l’humeur, à la bonne et à la mauvaise santé, aux revers et aux succès ; les principes sont des règles à l’aide desquelles l’homme domine et conduit la personne.
Et Rops est vraiment éloquent, en peignant la cruauté d’aspect de la femme contemporaine, son regard d’acier, et son mauvais vouloir contre l’homme, non caché, non dissimulé, mais montré ostensiblement sur toute sa personne. […] Il avait pris pour thèse que, chez tout le monde, sans exception, tous les sentiments et toutes les impressions dépendent du bon et du mauvais état de l’estomac, et il racontait, à l’appui, l’histoire d’un mari de ses amis qu’il avait emmené dîner chez lui, le soir de la mort de sa femme, une femme qu’il adorait. — Il lui avait servi un morceau de bœuf, lorsque le mari tendit son assiette et avec une douce imploration de la voix, lui demanda : « Un peu de gras !
Mais, depuis qu’une étude plus approfondie nous a permis de mesurer, au moins par des fragments, les grandeurs de l’intelligence de saint Thomas d’Aquin, nous sommes resté convaincu que, si ce génie universel avait pu s’émanciper de la théologie scolastique et de la mauvaise latinité, il aurait donné, longtemps avant le Dante, un Dante, supérieur encore, à l’Italie. […] « Quant à nous, comme Voltaire, nous n’avons trouvé, dans le Dante, qu’un grand inventeur de style, un grand créateur de langue égaré dans une conception ténébreuse, un immense fragment de poète dans un petit nombre de morceaux gravés plutôt qu’écrits avec le ciseau de ce Michel-Ange de la poésie, quelquefois une grossière trivialité qui se dégrade jusqu’au cynisme du mot (le papier français n’en souffrirait pas ici la reproduction et la preuve), une quintessence de théologie scolastique qui s’élève jusqu’à la vaporisation de l’idée ; enfin, pour dire notre sentiment d’un seul mot, un grand homme et un mauvais poème !
Les mauvais instincts seuls font agir les hommes. […] Il n’était ni satanique, ni byronien, ni moyenâgeux, ni clair de lune… Jean de Tinan, au contraire, aimait la vie quoi qu’on ait pu dire d’elle, et bien résolu à ne point la prendre sur sa mauvaise réputation et à l’éprouver par lui-même, en jeune homme, quitte ensuite à la juger en homme50 », cet amour de la vie le poussa à réagir contre le romantisme.
Pour lui, le plus grand des malheurs de la vie serait « d’avoir une femme laide, mauvaise et despote.
Pendant la traversée en Angleterre, le jeune homme pensait plus volontiers à la poésie qu’à autre chose, et, malgré le mauvais temps et sans se soucier de la grosse mer qu’il faisait, il ne songeait, nous dit-il, qu’à finir un rondeau pour sa dame.
[NdA] Je ne vois que des hommes fiers du progrès de leur siècle, de l’avancement des sciences et de l’industrie ; au milieu de tout cet orgueil et de ces triomphes, je reste frappé d’une chose : Combien l’homme, l’immense majorité des hommes continuent d’être dépendants d’une seule moisson bonne ou mauvaise, aux époques les plus civilisées !
Ce serait un moyen de se venger de son rival en pareil cas que de lui faire de mauvais vers ; Maucroix n’y songea pas, il fit de son mieux et comme pour lui : seulement il exhala ensuite son dépit contre ce rival dans une épigramme.
N’imaginons jamais que les hommes sont trop bons, de peur d’avoir ensuite à les trouver trop mauvais.
S’il ne les avait pas lus lui-même, il s’était fait lire quelque chose de Tite-Live, de Langey, de Guichardin (dont il a oublié le nom, mais qu’il appelle un bon auteur) : « Il me semblait, dit-il quelque part, lorsque je me faisais lire Tite-Live, que je voyais en vie ces braves Scipions, Catons et Césars ; et quand j’étais à Rome, voyant le Capitole, me ressouvenant de ce que j’avais ouï dire (car de moi j’étais un mauvais lecteur), il me semblait que je devais trouver là ces anciens Romains. » Voilà le degré de culture de Montluc ; c’était assez, avec son esprit naturel et son amour de la gloire, pour le mener, sans imitation directe, à être l’émule de ces anciens qu’il connaît peu.
Cousin, dans ces matières aimables, est plein de mauvais gestes.
La première que vous m’avez envoyée était admirable et digne d’un grand ouvrier ; celle que j’ai faite dessus n’était pas non plus de mauvaise main ; mais cette dernière que vous venez de lirer, ultima linea rerum est, elle est au-delà de toutes choses, et pour moi je n’oserais plus jamais faire un trait après cela.
Quoi qu’il en soit, ce poète de Toulouse, qui végéta toute sa vie dans les fonctions de président au présidial d’Aurillac, est un digne représentant des poètes disgraciés par la fortune, et dont le mérite n’a pu triompher d’une mauvaise étoile ; il a droit de se citer lui-même en exemple au malheureux Acanthe, et, pour mieux le consoler encore, il lui retrace les malheurs de leur père commun et de leur maître, Apollon.
Son dessein eût été d’agir militairement, de démanteler les petites places qui ne pouvaient tenir, et de fortifier les principales, Nîmes, Montpellier, Uzès ; « Nous avions, dit-il, des hommes assez suffisamment pour faire une gaillarde résistance ; mais l’imprévoyance des peuples et l’intérêt particulier des gouverneurs des places firent rejeter mon avis, dont depuis ils se sont bien repentis. » Dans ses remarques sur les Commentaires de César, admirant l’influence qu’eut Vercingétorix sur les peuples de la Gaule pour leur faire accueillir les meilleurs moyens de défense : Il a eu, dit-il, le pouvoir de faire mettre le feu à plus de vingt villes pour incommoder leurs ennemis, ce qui témoigne son bon sens… Son grand crédit est remarquable ; car, à des peuples libres, au commencement d’une guerre, avant que d’en avoir éprouvé les mauvais succès et dans l’espérance de pouvoir vaincre sans venir à des remèdes si cuisants, il leur persuade de mettre le feu à leurs maisons et à leurs biens, pour la conservation desquels se fait le plus souvent la guerre.
Fils d’un ancien aide-chirurgien-major assez mauvais sujet, il n’a rien de la crânerie ni des vices de son père ; les épargnes de sa mère l’ont mis à même de faire à Rouen de chétives études qui l’ont mené à se faire recevoir officier de santé.
Il n’est plus question de me reposer après le dîner ni de manger quand j’ai faim ; je suis trop heureuse de pouvoir faire un mauvais repas en courant, et encore est-il bien rare qu’on ne m’appelle pas dans le moment que je me mets à table.
Sans doute elle renferme beaucoup de mal, mais le mal y est moins mauvais qu’ailleurs, et c’est beaucoup. » — « Vous jugez la France trop défavorablement, dit-il encore ; sans doute les âmes y sont, comme partout, affaiblies par l’égoïsme, mais infiniment moins que vous ne pourriez le croire.
Chantilly, « l’écueil des mauvais ouvrages », méritait d’être le berceau d’un livre excellent.
Chaque fête, chaque anniversaire, toutes les circonstances joyeuses où il se trouve, la moindre occasion qui prête à railler et à rire, même au milieu des malheurs et des embarras, amène sur sa lèvre des couplets bons ou mauvais, grivois ou satiriques : « vive le scandale pour la chanson !
Tout ce qui est bon et facile aux yeux de la nature lui paraît, à elle, périlleux ou mauvais, vu des yeux de la grâce ; et réciproquement.
C’est une erreur, ou plutôt c’est une mauvaise plaisanterie.
) Il n’y a pas en elle de sens pour ce que nous appelons poésie ; d’une œuvre de ce genre elle ne s’assimile que la passion, l’éloquence, l’esprit général ; mais si le bon lui échappe parfois, elle n’estimera jamais le mauvais.
Non, l’Histoire de Jésus, quel que soit le degré, quels que soient la nuance et le sens de l’adoration (car il accepte le mot), n’est pas en de mauvaises mains.
Voltaire, de deux ans seulement plus jeune que Racine fils, débutait vers le même temps par les J’ai vu, se faisait mettre à la Bastille, et bientôt s’attaquant au théâtre, le mauvais sujet conquérait d’emblée le beau monde par le succès d’Œdipe.
Et d’abord, l’idée d’avoir voulu donner à Judas de mauvais antécédents, pour préparer et justifier sa trahison, est une idée ordinaire et même vulgaire.
Comment voulez-vous que j’aille m’intéresser à cette guerre perdue, enterrée dans les défilés ou les sables de l’Afrique, à la révolte de ces peuplades lybiennes et plus ou moins autochtones contre leurs maîtres les Carthaginois, à ces mauvaises petites haines locales de barbare à barbare ?
Pour bien saisir le comique de la situation, il est bon de savoir que tous les désordres contre lesquels il va éclater, et dont Eschine s’est rendu coupable, ne sont que pour le compte du vertueux frère, ce frère si surveillé et que le père morigène si bien ; c’est le plus sévèrement élevé qui est le plus mauvais sujet des deux : l’autre n’a rien fait que par complaisance pour son cadet.
Comment trouver mauvais qu’un curé ou un fidèle plaide pour son saint ?
Par mesure de prudence, les magistrats avaient eu soin de laisser sans poudre les canons du rempart, afin d’ôter aux mauvaises têtes, s’il y en avait, le moyen de commencer un jeu qui aurait mal fini pour la population tout entière.
Mme de Prie entre à tous moments dans ses appartements pour voir ce qu’elle fait, et elle n’est maîtresse d’aucune grâce. » Or, un matin, la reine trouva sur sa table un papier d’une fort belle écriture, et elle y lut, sous ce titre d’Instruction de Mme de Prie à la reine de France et de Navarre, les mauvais vers suivants qui parodiaient le discours d’Arnolphe à Agnès avec la gaieté de moins : Marie, écoutez-moi : laissez là le rosaire, Et regardez en moi votre ange tutélaire, Moi qui suis de Bourbon l’amante et le conseil, Moi qu’il chérit autant et plus que son bon œil52 : Notre roi vous épouse, et cent fois la journée Vous devez bénir l’heur de votre destinée, Contempler la bassesse où vous avez été, Et du prince qui m’aime admirer la bonté ; Qui de l’état obscur de simple demoiselle, Sur le trône des Lys par mon choix vous appelle.
Il n’y a pas véritablement de Constitution, il n’y a que des souverains, des personnes bonnes ou mauvaises.
Le départ du mauvais s’est fait de lui-même : les excès se sont tirés sur chaque ligne et jusqu’à leurs dernières et révoltantes conséquences : l’industrialisme, la cupidité, l’orgueil, ont atteint d’extravagantes limites qui font un camp à part et bien large à tous les esprits modérés, revenus des aventures, amis des justes et bienfaisantes lumières.
Ses ivresses deviennent mauvaises et brutales, durent jusqu’à trois jours de rang (p. 330).
. — Mais une bonne règle demeure bonne, même après que l’ignorance et la précipitation en ont fait mauvais usage, et, si aujourd’hui nous reprenons l’œuvre manquée du dix-huitième siècle, c’est dans les cadres qu’il nous a transmis.
Plus de repentir du Créateur devant une création mauvaise ; plus de péché originel et d’humanité déchue : le monde est bon, l’homme est bon, les fins du monde et de l’homme sont bonnes ; et le monde et l’homme vont spontanément par une intime impulsion de leur nature vers ces tins qui sont bonnes.
Les pires défauts de la littérature philosophique ont passé à nos orateurs : les grands mots vagues, les formules abstraites, les déclamations ronflantes, la sentimentalité débordante ; ils nous apparaissent comme de mauvais copistes de Diderot et de Rousseau.
Mac-Nab est fonctionnaire de l’Hôtel de Ville, ce qui ne l’empêche pas de discréditer les conseillers municipaux républicains comme entachés de mauvaises façons.
Tous se mirent à le fréquenter et il n’est pas mauvais de rechercher dans leurs écrits l’écho de leurs impressions.
En effet, de même que le montagnard (j’entends le montagnard pur, non affiné et non gâté) appelle la montagne « le mauvais pays », l’homme redoute et n’admire pas les torrents, les ravins, les escarpements, tant qu’il y voit un danger et un obstacle permanents.
Dès l’âge de sept ans, ayant avisé, d’une terrasse voisine de sa chambre, de petits paysans qui venaient couper des joncs près d’un étang, elle imagina de leur donner des leçons et de leur enseigner ce qu’elle savait, le catéchisme, quelques vers des mauvaises tragédies d’une Mlle Barbier, et de la musique.
Quand est-ce qu’elles m’ont permis de connaître mes fautes et ma mauvaise conduite ?
Il ne me serait pas plus facile de me faire à vous meilleur que je ne suis, qu’à un autre de vous persuader que je suis mauvais au-delà de ce qu’en effet je puis l’être.
Ici Marguerite fit l’ingénue, assure-t-elle, et n’eut pas l’air de comprendre : Je la suppliai de croire que je ne me connaissais pas en ce qu’elle me demandait : aussi pouvais-je dire lors à la vérité comme cette Romaine, à qui son mari se courrouçant de ce qu’elle ne l’avait averti qu’il avait l’haleine mauvaise, lui répondit qu’elle croyait que tous les hommes l’eussent semblable, ne s’étant jamais approchée d’autre homme que de lui.
Dans cette vie déjà longue où pas une mauvaise pensée ne s’est glissée, et qui a échappé à toute passion troublante, il a gardé la joie première d’une belle âme pure.
… Évidemment, dans tout ceci, il y avait une méprise : Regnard jugeait Boileau plus grec et plus suranné qu’il n’était, et Boileau se figurait Regnard un peu trop mauvais sujet.
Armand Lefebvre : « Je dois vous dire que je suis désolé de la poursuite de ces messieurs… vous savez, les magistrats, c’est si vétilleux, ces gens-là… Au reste, je les crois dans une mauvaise voie littéraire et je crois leur rendre service par cette poursuite. » — La Lorette paraît.
Avant lui, beaucoup d’autres avaient dit déjà que nul pouvoir humain ne doit être absolu, que la toute-puissance est en soi une chose mauvaise et dangereuse, au-dessus des forces de l’homme, que la démocratie a une tendance naturelle à devenir despotique, et qu’il faut par conséquent la tempérer, la limiter, la contenir par les lois.
Des hommes il se console par en médire et il est de ceux, signe d’âme triste et un peu mauvaise, pour qui la médisance est une consolation.
Si l’on y songe un seul moment, il est impossible de ne pas rayer spontanément ce qui « nous a été imposé, en de mauvais jours de réaction, par une coterie toute puissante65 » Déjà, en 1880, le conseil municipal adressa une pétition à la Chambre, en vue de faire disparaître le vote du vingt-quatre juillet 1873.
Croce verra combien mon « système » diffère de la classification rigide encore en usage) que la satire n’est pas un « genre », pas plus que l’idylle, ou le poème héroï-comique, ou le roman champêtre… Ces combinaisons variées, dont nul ne saurait fixer le nombre ni la forme, naissent parfois de la fantaisie d’un génie et meurent avec lui, car les imitations qu’elles suscitent ne sont le plus souvent que de mauvaises copies et ne révèlent qu’une mode sans âme ; — d’autres fois, ces combinaisons (celles-là surtout qu’on essaie de grouper en « genre didactique »), sont tout simplement des œuvres de morale ou de science ; leur style agréable ne suffit pas à en faire des œuvres littéraires ; il s’agit d’un domaine intermédiaire, comme il y en a tant dans la vie où tout n’est que transition ; dans ces cas-là, qu’on commence par rendre courageusement à la morale et à la science tout ce qui n’est pas œuvre d’art ; il y a des documents d’une grande valeur psychologique qui sont sans « forme » au sens précis du mot, donc sans art ; il faut les connaître, les utiliser, en dire l’intention, la signification ; mais, loin de les mettre au nombre des œuvres d’art, dire pourquoi ce ne sont pas des œuvres d’art.
Ils avaient pris plaisir à ruiner un mauvais bâtiment ; le bâtiment ruiné, on s’affligea de ne plus voir que des ruines.
J’ajoutai qu’en ce moment j’avais recours à lui, ne pouvant achever seul ; si je ne faisais clairement cette exposition, mon travail restait inutile ; il serait sot de montrer les fautes sans indiquer les moyens de les éviter ; ayant affirmé que la méthode de l’école est mauvaise, je devais expliquer la bonne ; pour dégager les gens d’une voie, il fallait les engager dans une autre, et pour cela j’avais compté sur lui.
Si Montesquieu eût vécu de nos jours, peut-être ses ouvrages auraient-ils semblé plus profonds dans la triste connaissance des mauvaises parties du cœur humain ; mais ils n’eussent point offert ce bel ensemble, cette constance de principes, qui lui donnent une marche brillante et persuasive. […] On jugeait les sentiments et les idées, on les trouvait vrais ou faux, bons ou mauvais : quand on était choqué d’un discours, on ne s’en prenait pas à sa forme, mais on remontait à la source, et on blâmait l’auteur d’avoir mal pensé. […] Leur tête est exaltée, ils ressentent avec une merveilleuse vivacité la passion du bien ; leur imagination ne voit rien que de pur, ne connaît rien de mauvais. […] Ainsi son discours n’a aucun résultat ; il ne mène à rien ; c’est l’épanchement d’un philosophe qui hait la société et qui ne peut en nier la nécessité ; mais il est par cela même dans une mauvaise direction, car il tend à faire naître un sentiment d’attaque et d’aversion contre l’ordre social, quel qu’il puisse être. […] Leur mort se rattache à la sienne, et il se présente à notre imagination comme le chef de cette légion de martyrs qui ont péri dans les mauvais jours.
En quoi les mauvais rapports de Chateaubriand et de Mme de Staël avec le maître ont-ils nui à leur œuvre ? […] » il faudrait donner de mauvaises nouvelles de Fontanes. […] Est mauvais et pernicieux tout ce qui ne s’adapte pas au cadre de cette philosophie agrarienne. […] Disons donc qu’il se connaît fort bien en grec, car il n’en donne pas pour de l’argent, et qu’il n’y a que les mauvaises langues qui l’appellent helléniste. […] Vis-à-vis de ses voisins et de ses domestiques, Courier se comporte en mauvais « gros » (et cela c’est sa vie privée, qui ne laisse pas de trace dans sa littérature).
Où est aujourd’hui, je vous prie, cet insolent système qui un moment éblouit et pensa subjuguer l’Église, qui se vantait d’avoir mis à jamais la religion au-dessus de toute controverse en foulant aux pieds la raison, en lui refusant le pouvoir d’arriver par elle-même à aucune vérité, en proscrivant à tort et à travers toute philosophie, la bonne comme la mauvaise, et la bonne plus encore que la mauvaise, comme plus capable de séduire l’humanité ? […] Sans doute il y a de mauvaises comme de bonnes philosophies, comme il y a des cultes extravagants, comme il y a des ouvrages d’art et des États défectueux, comme il y a de mauvais systèmes industriels et de mauvais systèmes de physique. […] Et puis, ce n’est pas tant la mort qui est mauvaise en soi, c’est la mort injuste, injustement donnée ou reçue. […] Ne riez pas ; ce n’en est pas la plus petite ni la plus mauvaise partie. […] Comme ils représentent les beaux côtés de leur temps, ils en représentent aussi les mauvais.
Les mauvaises langues pourront affirmer que, de tous les traits où s’accuse la plasticité de notre auteur, celui-là fut le plus spontané, et que Donna Marie, c’est le miroir fidèle où vient se réfléchir l’image de la romancière elle-même. […] Tout ce coin de Nature en qui j’épancherais, Comme en l’asile offert de quelque sein de femme, Câlinement, les yeux fermés, toute mon âme, Si lourde de tristesse et de mauvais secrets. […] Ce sont l’Ordre, reposant tout entier sur le principe d’autorité, qui maintient entre les divers membres du groupe, comme entre les pièces d’un organisme savamment assemblées, les rapports de dépendance et de hiérarchie propres à assurer leur fonctionnement… La Morale, qui envisage l’être individuel, comme un composé d’instincts bons et mauvais, entre lesquels se poursuit une lutte sans trêve, les uns conservateurs, les autres destructeurs de la personnalité, répondant de façon frappante d’ailleurs à cette théorie biologique de la Phagocytose, ou lutte entre les bons et mauvais microbes qui constituent l’être physique et rivalisent entre eux pour la destruction ou la durée de celui-ci… La Religion, enfin, qui reposant au fond sur l’idée kantienne, perçue bien avant Kant, de la relativité de la connaissance, propose l’hypothèse d’une Destinée supra-terrestre, laquelle peut seule donner un sens à la vie… la Religion, le plus puissant de tous les freins, assise même de l’ordre social, sur laquelle durant tant de siècles s’appuya l’édifice, et dont un penseur de nos jours a pu dire, en termes d’autant plus saisissants qu’il n’y voyait que le dernier soutien de cet ordre compromis : « On peut évaluer son apport dans nos sociétés modernes, ce qu’elle y a introduit de pudeur, de douceur et d’humanité, ce qu’elle y entretient d’honnêteté, de bonne foi et de justice. » Veut-on maintenant qu’au type normal nous opposions son contraire ?
Dans l’avenir aussi bien que dans le passé, il y aura à coup sûr des œuvres bonnes et des œuvres mauvaises, seulement il est fort évident que les bonnes œuvres d’alors auront aussi le droit de prétendre l’être à leur propre guise, et d’une tout autre manière que celles du passé : là est toute la question. […] le progrès grandit toute chose, l’industrie crée des merveilles, la science se développe rapidement, nous admirons l’Amérique, nous écoulons Saint-Simon, Fourier, Owen, tout change… et nous commentons de mauvaises traductions de Platon ! […] * * * Tous les jours nous cherchons des formes nouvelles au roman ; nous y transportons l’archéologie, le moyen âge, l’horrible, le baroque, le grotesque, le goguenard, la galanterie, le cynisme, les mauvais lieux, les maladies nouvelles de notre siècle, le patois des champs, l’honnêteté ou la débauche, l’adultère et la chasteté. […] * * * Rien n’arrête le développement d’un homme de talent : ni la misère, ni la maladie, ni les faux conseils, ni les mauvais enseignements.
Beauzée Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL Beauzée, articles de l’Encyclopédie FORMATION Formation (Grammaire) FORMATION, s.f. terme de Grammaire, c’est la maniere de faire prendre à un mot toutes les formes dont il est susceptible, pour lui faire exprimer toutes les idées accessoires que l’on peut joindre à l’idée fondamentale qu’il renferme dans sa signification.
Mme de Termes disait plus tard des portraits de Bourdaloue : « Pour ses portraits, il est inimitable, et les prédicateurs qui l’ont voulu copier sur cela n’ont fait que des marmousets. » — Tout est mode en France, a dit l’abbé d’Olivet : les Caractères de La Bruyère n’eurent pas plus tôt paru que chacun se mêla d’en faire ; et je me souviens que, dans ma jeunesse, c’était la fureur des prédicateurs, mauvaises copies du père Bourdaloue.
Cependant il vit Balzac et ne lui sut pas mauvais gré d’avoir été ainsi bombardé grand homme.
Il me serait aisé aujourd’hui d’exposer dans une note les circonstances antérieures et peut-être les motifs de ce très petit démêlé dans lequel on m’a payé d’un bon procédé par un mauvais.
Littérairement, son goût était sain et sûr : Elle est si bon critique, non par théorie, mais par nature, disait Cowper, et elle a un sentiment si net de ce qui est bon ou mauvais dans une composition, que lorsque dans le doute je lui soumets (ce qu’en pareil cas je ne manque jamais de faire) deux sortes d’expression qui semblent avoir également droit à ma préférence, elle se décide, sans que je l’aie jamais vue se tromper, pour la plus droite et la meilleure.
Je sais bien que Socrate, en son temps, se détournait des sophistes, des prétendus sages qui raisonnaient à perte de vue sur le principe des choses, sur les vents, les eaux, les saisons ; Socrate avait raison de se passer de la mauvaise physique de son temps, de ses hypothèses ambitieuses et prématurées, pour ne s’occuper que de l’homme intérieur et lui prêcher le fameux « Connais-toi toi-même ». « C’est une grande simplesse, a dit Montaigne tout socratique en ce point, d’apprendre à nos enfants “Quid moveant Pisces…”, la science des astres et le mouvement de la huitième sphère, avant les leurs propres. » À cela je répondrai encore que Montaigne n’avait pas tort de préférer de beaucoup l’étude morale à celle d’une astronomie compliquée et en partie fausse.
Il crut devoir en parler à M. de Chauvelin, qui lui répliqua avec assez de feu : « qu’il ne le souhaitait pas, que cela était au-dessous de lui, qu’il trouverait à s’instruire dans son cabinet de toutes choses, et que c’étaient des fanatiques et de mauvais royalistes que tous ceux qu’il lui nommait… » Il ressort de ces indications précises que M. de Chauvelin, qui voulait toute sorte de bien à d’Argenson et faire de lui un homme de gouvernement, s’efforçait de le mondaniser le plus possible, et aussi de le prémunir contre son penchant à traduire la politique en discussion et en raisonnement : il voulait l’empêcher de tourner à l’abbé de Saint-Pierre.
De là les raisonnements, les abstractions, le système ; la poésie est en fort mauvaise compagnie.
Ce qu’il faisait par dépravation, faisons-le par principe, et, prêts à nous livrer au sommeil, disons avec allégresse : J’ai vécu… — Je loue (continue Casaubon) l’art du sage stoïcien qui sait tourner à si bon usage les mauvais exemples, et faire son remède d’un poison.
La police de Rome était de tout temps mauvaise.
Cependant, tout en errant de porte en porte avec l’air d’abandon d’un mauvais sujet et là démarche incertaine d’un homme ivre, je me retrouvai tout à coup, sans le savoir, dans le marché aux comestibles… » Et quand, errant ainsi à travers la ville, il est venu à rencontrer une dame de qualité, Byrrhène, qui se trouve être une amie de sa famille ; quand cette dame, l’ayant conduit jusque chez elle et le voulant retenir pour hôte, essaye du moins de le mettre en garde contre l’hospitalité du vieux ladre chez qui il est descendu et dont la femme, lui dit-elle, est une magicienne du premier ordre et de la pire espèce, Lucius, à cette nouvelle inattendue, qu’il se trouve logé chez une magicienne, est saisi d’un plus violent désir de chercher précisément ce qu’on lui recommande defuir ; il ne sait que prendre, comme on dit, ses jambes à son cou pour courir de toutes ses forces au danger.
Il poussait le goût du franc et de l’imprévu jusqu’à passer outre à cette bonne compagnie trop émoussée, trop monotone, et à préférer la mauvaise : là était l’écueil.
Douce image qui des deux côtés est charmante, quand je pense qu’une sœur est fleur… » Aussitôt qu’il est parti, elle rentre dans la chambrette qu’il occupait ; elle prend le livre qu’il a lu : c’est un Bossuet où il a mis des signets de sa main, souvent aux mêmes endroits qu’elle avait notés elle-même : « Ainsi nous nous rencontrons partout comme les deux yeux ; ce que tu vois beau, je le vois beau. » Quand il est près de se marier, elle semble que cela ne réussisse pas et ne vienne à manquer par quelque côté, car ce frère chéri est, comme elle l’appelle, « un mauvais artisan de bonheur. » Elle se met à sa place et craint qu’il ne recule au dernier instant. « Toujours me semble « effrayant pour toi, aigle indépendant, vagabond.
Cependant des esprits courageux dans le Clergé, et M. de Lamennais en tête (rien ne saurait lui retirer l’honneur de cette initiative), ne désespérèrent pas de la situation si mauvaise qui leur était faite, qu’ils s’étaient faite eux-mêmes, et comme ils n’avaient point trempé du moins dans les ruses et les tortuosités du précédent régime, ils crurent qu’ils pouvaient affronter la lutte au grand jour sous un régime nouveau (1831).
Effectivement ce ne furent point mes prédications, mais quelques-uns de mes écrits qui me frayèrent le chemin à devenir ce que j’ai été. » Certes l’abbé Legendre ne fut point un mauvais ecclésiastique ; nous le trouvons même dans une discussion qu’il eut dans sa vieillesse avec le Journal de Trévoux, qualifié par les Jésuites d’auteur vertueux.
Il va trouver de la réputation où il trouvera peu d’intérêt ; et sa mauvaise fortune fera paraître un mérite à tout le monde, que la retenue de son humeur ne laissait connaître qu’aux plus délicats.
Jamais, — et ici mon observation s’étend à toute la critique de Théophile Gautier, — jamais un sentiment mauvais, soit de hauteur, soit de jalousie mesquine, n’est entré dans l’âme de ce critique sagace autant que bienveillant.
Elle n’était ni une pédante, ni une précieuse et un bas bleu, pas le moins du monde ; et bien qu’il y ait dans ce qu’elle a écrit et ce qu’on a sous les yeux des pages qui, à distance et avec un peu de mauvaise volonté, permettraient de juger d’elle autrement, je reste persuadé et je soutiens que ces taches ou ces roideurs ne sont pas essentielles, qu’elles n’allaient pas en elle jusqu’à affecter et gâter la femme vivante ; c’est de la littérature écrite imitée, un pli de la mode, rien de plus.
Avant même de parcourir ces catalogues, on aurait pu gager, ce me semble, que du moment où Marie-Antoinette avait une bibliothèque de boudoir, on devait y trouver à peu près indifféremment tous les romans, bons ou mauvais, qui avaient fait quelque bruit dans le temps, toutes les nouveautés dont on avait parlé autour d’elle et qu’elle avait fait prendre, sauf, à elle, à les rejeter bien vite après en avoir lu les premières pages.
On peut aujourd’hui avoir une médiocre estime pour ceux qui, non contents de divulguer la science par des exposés clairs, nets, proportionnés à la classe du public qu’ils se proposent d’instruire, prétendent encore à l’orner, à l’enjoliver, à la rendre gentille, amusante ou plaisante : c’est un assez mauvais genre en effet.
Je vins au point du jour rendre compte de son évacuation complète : l’évêque et le prince avaient passé une fort mauvaise nuit, et tout le monde se coucha au soleil levant avec une grande satisfaction. » Me trompé-je ?
Le mauvais esprit des Talleyrand et des hommes qui ont voulu endormir la nation m’a empêché de la faire courir aux armes, et voici quel en est le résultat. » Et le lendemain, 8 février ; « Oui, je vous parlerai franchement.
En commençant l’histoire de sa chère sainte, comme il dit, M. de Montalembert s’est fait écrivain légendaire, et, durant tout le cours du récit, il est resté fidèle à ce rôle qu’il n’interrompt que rarement par des retours sur nos temps mauvais, retours inspirés toujours de l’onction et des larmes du passé, ou ranimés d’une espérance immortelle.
Jasmin peut se permettre, avec sa qualité, avec sa profession, bien des libertés et des familiarités railleuses ; il peut ne s’épargner aucun des bons mots qui naissent du sujet ; il dira que le peigne et la plume vont très-bien ensemble, et que tous deux font un travail de tête ; il dira à ses confrères poëtes qu’il les défie, et qu’il est bien sûr, après tout, de leur faire la barbe d’une façon ou d’une autre ; il ajoutera qu’il n’est pas moins sûr de ne jamais perdre son papier, et que, si ses vers sont mauvais,… eh bien, il en fait des papillotes.
Et puis, quand on en venait au siècle suivant, pourquoi ne pas aborder aussitôt par cet aspect de la charge satirique Mathurin Regnier, dont les grotesques de l’époque Louis XIII procèdent naturellement, et ne sont, après tout, que d’assez mauvais bâtards ?
Certes il aurait pu y avoir quelques mauvais jours à passer, quelques luttes pénibles à soutenir contre le flot.
Mais ces différents degrés dans le pardon chrétien, ce premier degré où l’on pardonne pour être pardonné, c’est-à-dire par crainte ou par espoir, cet autre degré où l’on pardonne parce qu’on se reconnaît digne de souffrir, c’est-à-dire par humilité, celui enfin où l’on pardonne par égard au précepte de rendre le bien pour le mal, c’est-à-dire par obéissance, ces trois manières, qui ne sont pas encore le pardon tout-à-fait supérieur et désintéressé, m’ont remis en mémoire ce qu’on lit dans l’un des Pères du désert, traduit par Arnauld d’Andilly : « J’ai vu une fois, dit un saint abbé du Sinaï, trois solitaires qui avoient reçu ensemble une même injure, et dont le premier s’étoit senti piqué et troublé, mais néanmoins, parce qu’il craignoit la justice divine, s’étoit retenu dans le silence ; le second s’étoit réjoui pour soi du mauvais traitement qu’il avoit reçu, parce qu’il en espéroit être récompensé, mais s’en étoit affligé pour celui qui lui avoit fait cet outrage ; et le troisième, se représentant seulement la faute de son prochain, en étoit si fort touché, parce qu’il l’aimoit véritablement, qu’il pleuroit à chaudes larmes.
Au reste, ces drames pieux trahissent le désordre moral du temps où ils ont été composés : les papes, les cardinaux, les évêques sont maltraités, chargés de crimes et de péchés : les rois, les juges, sont faibles ou mauvais.
Voici de ses réflexions, au hasard : … Je serai toujours un mauvais magistrat.
L’individu qui s’est attiré la malveillance ou les rancunes plus ou moins intelligentes d’une de ces sociétés — tout en étant contraint par des raisons économiques, je suppose, d’y rester attaché — cet individu aura beau changer de résidence ; il retrouvera dans sa nouvelle résidence les mêmes hostilités, la même mauvaise note administrative, sociale et mondaine qui l’aura suivi ; la même défiance, le même mot d’ordre hostile, la même mise en quarantaine.
Antipater ou Antipas, tétrarque de la Galilée et de la Pérée, dont Jésus fut le sujet durant toute sa vie, était un prince paresseux et nul 167, favori et adulateur de Tibère 168, trop souvent égaré par l’influence mauvaise de sa seconde femme Hérodiade 169.
Mirbeau, malgré quelque génie, n’est pas Molière ; mais, si Molière faisait des articles pour nos journaux, soyez certains qu’il les ferait mauvais.
Vous condamnez de très haut toute notre société fondée sur « le mauvais principe de la subordination ».
Dès les deux heures du matin, quelquefois plus tôt, il était debout ; c’était le temps où le travail domestique recommençait à la lueur d’une seule et mauvaise lampe.
Ils n’oseront se commettre jusqu’à dire : Ceci est bon, ceci est mauvais.
Voltaire a fait des vers galants qui réparent un peu le mauvais effet de leur conduite inusitée.
Peut-être, sur la tombe d’un des plus féconds d’entre eux, du plus inventif assurément qu’elle ait produit, c’est l’heure de redire que cette littérature a fourni son école et fait son temps ; elle a donné ses talents les plus vigoureux, presque gigantesques ; tant bonne que mauvaise, on peut penser aujourd’hui que le plus fort de sa sève est épuisé.
En ses plus sombres moments, il reconnaît « qu’il y a peut-être autant de vérités parmi les hommes que d’erreurs, autant de bonnes qualités que de mauvaises, autant de plaisirs que de peines : mais nous n’accusons que nos maux ».
On ne saurait rien lui opposer ni lui reprocher à cet égard qu’il ne se fût dit cent fois à lui-même : J’ai le malheur, écrivait-il, d’aimer les vers, et d’en faire souvent de très mauvais.
Mais il pleure de si bonne grâce, qu’il y aurait de l’humeur à le trouver mauvais. » Dans Le Bon Ménage, Arlequin, bon mari et toujours amoureux, se croit, à un certain moment, trompé par sa femme, qui a reçu un billet d’un M.
Voyant celui-ci maigre et chétif, et Rulhière frais au contraire et florissant, on a dit pour se venger de leurs épigrammes (et c’est La Harpe qui répétait un mot de l’abbé Arnaud, et qui le mettait en mauvaises rimes) : Connaissez-vous Chamfort, ce maigre bel esprit ?
Si j’avais pourtant à le faire, je dirais que, malgré des fautes trop fréquentes et de mauvaises habitudes de goût, jamais peut-être la vraie matière poétique en circulation n’a été plus abondante, jamais la main-d’œuvre plus vulgarisée, et plus à la portée de ceux qui en abusent comme de ceux qui en sauront profiter.
Il n’est plus question de me reposer après le dîner, ni de manger quand j’ai faim : je suis trop heureuse de pouvoir faire un mauvais repas en courant ; et encore est-il bien rare qu’on ne m’appelle pas dans le moment que je me mets à table.
Elle y peint avec assez de naïveté et avec beaucoup d’entrain les mœurs de la société dans sa jeunesse, ce pêle-mêle de grandes dames déchues, de veuves d’émigrés vivants, de fournisseurs enrichis, de jacobins à demi convertis, dont quelques-uns avaient du bon, et à qui l’on se voyait obligé d’avoir de la reconnaissance : En vérité, il y a de quoi dégoûter d’une vertu qui peut se trouver au milieu de tant de vices, et il me semble qu’on ne lui doit pas plus de respect qu’à une honnête femme qu’on rencontrerait dans un mauvais lieu. — Soit ; mais c’est encore une bonne fortune assez rare pour qu’on en profile sans ingratitude.
Lerond, le censeur, lui ordonna de sortir des rangs et lui dit : « Monsieur Carrel, rendez-vous sans retard à la prison ; il est vraiment déplorable qu’un élève aussi distingué que vous ait une tête aussi mauvaise ; avec les idées qui y fermentent, vous révolutionneriez le collège si on vous laissait faire. » — « Monsieur le censeur, répondit Carrel, il y a de ces idées dans ma tête plus qu’il n’en faut pour révolutionner votre collège de Rouen, il y en aurait de quoi révolutionner bien autre chose. » Il y a une anecdote de collège toute pareille qui est racontée par Marmontel, celui de tous les hommes qui ressemblait le moins à Carrel.
Outre ceci, ils les défigurent de plus en plus par un maudit coloris plâtreux à la française. » Il se montre partout sévère pour cette négligence de notre école de peinture à l’égard du coloris ; il regrette de ne point trouver cette qualité attachante au milieu des ordonnances sévères et judicieuses qu’il reconnaît à Le Brun, Jouvenet, Boullongne et Bourdon : « Tous nos Français sont si mauvais coloristes !
Je vous vois cueillir les plus belles fleurs du monde sur les bords d’un fleuve tranquille, tandis que j’erre à l’aventure sur les côtes de l’Océan pour chercher quelques mauvaises coquilles.
Le duc de Savoie (Charles-Emmanuel), politique habile et rusé, lui sut toujours mauvais gré de ces liaisons intimes qu’il avait contractées à la cour de France, et des distinctions singulières dont il avait été l’objet ; il en conçut de la méfiance contre celui qui n’avait pourtant aucune vue d’ambition mondaine, et qui disait en son gracieux langage : « Je suis en visite bien avant parmi nos montagnes, en espérance de me retirer pour l’hiver dans mon petit Annecy où j’ai appris à me plaire, puisque c’est la barque dans laquelle il faut que je vogue pour passer de cette vie à l’autre. » Henri IV, de son côté, ne cessa d’avoir l’œil sur l’évêque de Genève.
Elle est d’avis qu’il achète sa liberté à tout prix, qu’il revienne à n’importe quelles conditions ; car le marché ne peut être mauvais, pourvu qu’on le revoie en France, et ne peut être bon, lui étant à Madrid.
* * * — Dans la vie, il y a des successions de bonnes et de mauvaises chances, semblables à ces courants d’eau chaude et ces courants d’eau froide, que trouve, en mer, un nageur.
En dépit de ses révoltes, de ses constatations indignées, des soulèvements de son cœur et de son intelligence, ce bourgeois de haute culture, de grande honnêteté et de grande bonté, ménage encore les mauvais sujets de sa caste.
Il a mis en évidence plusieurs faits que les anciens ignoroient, et ausquels ils substituoient des opinions fausses qui leur faisoient faire cent mauvais raisonnemens.
Les uns et les autres critiquent Sarcey : les Décadents, parce qu’ils le trouvent mauvais ; les Symbolistes parce qu’ils voudraient prendre sa place. » Les Symbolistes sont des poseurs, à preuve l’anecdote suivante que m’a contée un respectable bourgeois qui n’y comprit absolument rien : Un jour de l’été dernier, Léon Mateau et un poète de ses amis revenaient de la campagne où ils étaient allés, sans doute, commenter les derniers accidents de la vie d’Arthur Rimbaud.
On peut lui appliquer, mais en bonne part, ce qu’il dit en mauvaise du peuple d’Athènes après la mort de Socrate : — Il cherchait ses opinions dans le bleu du ciel au lieu de les chercher à ses pieds.
* * * J’ai tâché de venger la province des mauvais propos que nos romanciers, particulièrement, ne craignent pas de rééditer contre elle.
Son mauvais style l’a érigé grand homme ; il a réussi par ses défauts.
Celle d’Auguste fut la bonté d’un politique qui n’a plus d’intérêts à commettre des crimes ; celle de Vespasien fut souillée par l’avarice et par des meurtres ; celle de Titus est plus connue par un mot à jamais célèbre, que par des actions ; celle des Antonins fut sublime et tendre, mais une certaine austérité de philosophie qui s’y mêlait, lui ôta peut-être ces grâces si douces auxquelles on aime à la reconnaître ; parmi nous, celle de Louis XII, à jamais respectée, manque pourtant un peu de la dignité des talents et des grandes actions : car, il faut en convenir, nous sommes bien plus touchés de la bonté d’un grand homme que de celle d’un prince qui a de mauvais succès et des fautes à se faire pardonner.
Et quand, pour accabler cette nation Il désabusée, les rois, comme des démons mis en ligne par la baguette d’un enchanteur, marchèrent au combat dans un mauvais jour, et que la Grande-Bretagne se joignit au funeste armement, quoique bien des amitiés, bien de jeunes amours, eussent soulevé en moi l’émotion patriotique et fait briller sur nos collines et nos forêts une magique lumière, cependant ma voix non changée dénonça défaite à tous ceux qui braveraient la lance levée contre les tyrans, et prédit la honte à leur retraite impuissante et tardive.
Ensuite vient la lutte de la liberté humaine contre le destin, c’est-à-dire contre les faits créés en dehors de la Providence par le mauvais usage que l’essence humaine a fait dès l’origine de la liberté. […] Si ce génie a dévié, s’il a été étouffé par les passions mauvaises, si, au contraire, il s’est développé, ennobli, grâce à une vie, à une volonté pures, c’est par la faute ou par la vertu de l’être moral ; le génie en lui-même est irresponsable, car il est impersonnel.
Il n’est jamais pris en mauvaise part. […] Les libéraux passèrent un mauvais quart d’heure : la presse de gauche ne les appelait que les libérâtres, et les vacances du libéralisme furent marquées par les excès sectaires du combisme, les expulsions de religieux, la guerre civile des inventaires, la foire d’empoigne des liquidations, tout ce qui excita, sur l’Aventin des dreyfusiens restés libéraux, la verveuse colère des Bernard Lazare et des Péguy. […] Ce n’est pas là une mauvaise formule de gouvernement. […] Le socialisme implique le même jugement de valeur sur la société présente que le christianisme sur le monde, à savoir qu’elle est mauvaise, et que les gains obtenus sur l’intérêt capitaliste et sur l’esprit bourgeois peuvent, en fait, atténuer le mal : ils ne constituent pas le bien en droit. […] L’Église le tient pour naturellement mauvais.
Tout se réduisait de la part des premiers à chanter quelques mauvais Cantiques de leur composition. […] Chapelain, qui se connut toujours en bon vers, quoiqu’il en fît toujours de mauvais, avoua que le coloris de ce Poëme eût été d’une grande ressource pour sa Pucelle. […] On lui observa que les longues périodes de Cicéron étaient un mauvais modele à suivre pour un Historien, & souvent même pour un Orateur Français. […] Un modele aussi excellent ne pouvait manquer d’imitateurs bons ou mauvais. […] Toutes ses Fables, au reste, ne sont pas sur ce mauvais ton.
Pour l’avoir compris, Gustave Kahn est, vaporeusement, très bon poète ; tandis que, ne donnant aucunes sensations musicales, Maeterlinck et de Régnier sont plutôt… mauvais. […] — Cette banalité est peut-être possible en provençal, et dans toutes les langues, chez les mauvais poètes. […] » Je crois que le vers libre triomphera, et qu’il triomphe déjà… Je crois que, pour les curieux de poésie, la sélection entre les vrais poètes et les adaptateurs sera plus facile à faire parce que, quand le vers libre n’est pas manié par une personnalité vive, il devient de la mauvaise prose assonancée.
Il a un vilain goût pour l’artifice, et prépare un mauvais tour déloyal contre lord Bolingbroke, son plus grand ami. […] Naturellement, l’éloge amène la satire, et on voit paraître dans le camp opposé Fielding, ce vaillant gaillard, et Sheridan, ce brillant mauvais sujet, l’un avec son Blifil, l’autre avec son Joseph Surface, deux tartufes, surtout le second, non pas brutal, rougeaud et sentant la sacristie comme le nôtre, mais mondain, bien vêtu, beau diseur, noblement sérieux, triste et doux par excès de tendresse, et qui, la main sur le cœur, la larme à l’œil, verse sur le public une pluie de sentences et de périodes, pendant qu’il salit la réputation de son frère et débauche la femme de son voisin.
XVII La déplorable guerre d’Espagne occupe avec un bien pâle intérêt tout le douzième volume de cette histoire ; on assiste avec tristesse et sans aucune espérance à cette obstination meurtrière d’une mauvaise et fausse pensée, qui, pour donner satisfaction à l’orgueil d’un homme, sacrifie un million d’hommes dans des guerres et dans des assassinats d’un peuple par un autre peuple. […] La prudence des mauvais desseins, la circonspection de l’ambitieux.
Mais l’homme a reçu de la nature les armes de la sagesse et de la vertu, qu’il doit surtout employer contre ses passions mauvaises. […] Or il semble impossible qu’un gouvernement dirigé par les meilleurs citoyens ne soit pas un excellent gouvernement, un mauvais gouvernement ne devant peser que sur les États régis par des hommes corrompus.
D’ailleurs, un « vieil original », plein de tics délicats et de manies angéliques qui dut peut-être à son mauvais estomac d’être un idéaliste irréprochable et inventif, un dilettante du bleu. […] La malignité publique est telle qu’on voudra peut-être voir, dans cette constatation, une manière de mauvais compliment.
— Dans cet affreux pays, les femmes précipitent le déclin de leur beauté par toutes sortes d’artifices mauvais ; elles chargent, d’un odieux carmin, leurs joues pendantes et leurs lèvres flétries ; elles noircissent leurs cheveux, elles blanchissent leurs épaules, elles étalent, avec leurs bras, leur gorge et leurs oreilles, comme si elles craignaient de cacher l’endroit par où elles pourraient plaire. […] Cependant, à force de coups d’épingle, à force de murmures intéressés dans les recoins les plus obscurs de la salle, à force de mauvaise humeur et de mauvais vouloirs, il est arrivé qu’un beau jour, sans consulter personne, et sans attendre que ses amis fussent de retour, mademoiselle Mars s’est écriée : « Vous voulez que je parte, eh bien !
— Ce seraient deux mauvais sentiments, reprit ma mère ; la vanité doit s’oublier quand le cœur est brisé par une perte du cœur, et, la douleur étant dans les desseins de la Providence une loi de la nature, il n’y a point de lâcheté à pleurer ceux qu’on aime ; mais il y a orgueil ou hypocrisie à se prétendre impassible et à lutter contre sa juste sensibilité. […] Laërte était revêtu d’une pauvre et mauvaise tunique toute rapiécée ; ses jambes étaient entourées de lanières de cuir mal recousues, pour prévenir les piqûres des reptiles ou des insectes ; ses mains portaient des gants à cause des broussailles épineuses, etc. » — « N’est-ce pas ainsi que vous avez surpris cent fois votre père et votre oncle, en costume de jardinier, autour de leurs ceps ou de leurs ruches ?
Je l’ai dit et le répète : je crois ce livre, dans l’ordre pratique, d’une influence bien plus considérable que l’Histoire des Jésuites par Crétineau, mais nous sommes dans des temps si mauvais que le doute du bien est permis. […] Les mauvais domestiques font faire la besogne à leurs maîtres, et on voit mieux la main de Dieu quand la main de l’homme ne la cache pas… Le Mont Saint-Michel a périclité longtemps par ses abbés, ruiné par la sordidité des uns, abandonné par l’ambition et la dissipation des autres, qui vivaient à la cour et préféraient la mitre de soie de l’évêque à la mitre en laine de l’abbé.
Les sciences qui, au moyen âge, s’étaient réfugiées et confondues dans le sein de la religion, avaient ressenti en Italie moins que partout ailleurs les bons et les mauvais effets de la division du travail ; si la plupart avaient fait moins de progrès, toutes étaient restée unies. […] Un autre devint par sa mauvaise conduite la honte de sa famille, et Vico fut obligé de demander qu’il fût enfermé.
Dès ce temps-là, et à travers les compliments, toutes les critiques lui furent faites : « On me demande, dit-il dans un petit écrit en prose de 1741, comment il est possible qu’un homme fait pour vivre dans le grand monde puisse s’amuser à écrire, à devenir auteur enfin. » Et à ces critiques grands seigneurs et de qualité, il répondait « que, s’il n’est pas honteux de savoir penser, il ne l’est pas non plus de savoir écrire, et qu’en un mot ce sont moins les ouvrages qui déshonorent, que la triste habitude d’en faire de mauvais… ».
Pourtant aucune mauvaise passion ne s’y mêla, et s’il fut de ceux, comme il en convint ensuite, qui contribuèrent à trop énerver et à trop désarmer le pouvoir, il n’eut jamais l’intention de désorganiser l’ordre et la société.
Un ancien poète, Simonide d’Amorgos, dans une satire contre les femmes, les a comparées, quand elles sont mauvaises, pour leurs défauts dominants, chacune à une espèce d’animaux (ces anciens étaient peu galants) : mais, quand il en vient à la femme sage, utile, frugale, industrieuse, diligente et féconde, il ne trouve à la comparer qu’avec l’abeille.
Joinville a des traits assez énergiques pour exprimer la maladie du camp, qui se produit surtout pendant le Carême et par suite de la mauvaise nourriture de l’armée, réduite, pour faire maigre, à vivre de poissons malsains.
Le peu qui s’est fait de bien dans les dernières années, elle l’attribue à Louis XIV ; tout ce qui s’est fait de mal, elle l’impute à celle qu’elle considère comme un mauvais génie et le diable en personne, à Mme de Maintenon.
Il n’a jamais eu la morgue de la magistrature ni le mauvais ton des Robins.
Bref, et comme on l’a vu par le récit deRohan, après la défaite de Soubise en l’île de Ré, la paix se fit, mais non pas telle tout à fait que Rohan se plaît à le dire : le cardinal sans doute, sachant bien « que toute la prudence politique ne consiste qu’à prendre l’occasion la plus avantageuse qu’il se peut de faire ce qu’on veut », et sentant que les grandes et diverses affaires que le roi avait pour lors sur les bras ajournaient plus ou moins cette occasion, dissimula et laissa croire aux réformés qu’il ne leur était pas un irréconciliable adversaire : « Car ce faisant, dit-il, il avait moyen d’attendre plus commodément le temps de les réduire aux termes où tous sujets doivent être en un État, c’est-à-dire de ne pouvoir faire aucun corps séparé et indépendant des volontés de leur souverain. » Toutefois, par ce traité du 5 février 1626, le roi, déjà plus roi qu’auparavant, donnait la paix à ses sujets et ne la recevait pas ; et, du côté de La Rochelle expressément, il se réservait le fort Louis comme une citadelle ayant prise sur la ville, et les îles de Ré et d’Oléron comme deux autres places « qui n’en formaient pas une mauvaise circonvallation ».
Mais je ne sais si ma petite fortune, très dérangée par tant de voyages, ma mauvaise santé, plus altérée que jamais, et mon goût pour la plus profonde retraite, me permettront d’aller me jeter au travers du tintamarre de Whitehall et de Londres.
Je ne reviendrais pas sur ce volume qui a paru il y a plus d’un an, qui a été accueilli assez favorablement par la critique, qui a appris à ceux qui l’ignoraient que La Beaumelle (ce La Beaumelle tant honni de Voltaire et resté en si mauvais renom comme éditeur) avait de l’esprit, de la plume et du tour ; mais dans lequel ce qu’on avait surtout remarqué c’étaient les quatre-vingt sept lettres du grand Frédéric à Maupertuis ; — je n’y reviendrais pas aujourd’hui, un peu tard, s’il n’y avait quelque chose de nouveau et d’essentiel à en dire, et si une obligeance amicale ne m’avait mis à même d’en porter un jugement bien fondé.
On le crut mauvais intendant, parce qu’il était trop bon.
» Non, Mme Swetchine, tout austère et tout ennemie de la gloriole qu’elle était, n’a pas eu une si mauvaise idée en sacrifiant un peu tard aux grâces en la personne de M. de Falloux, et je suis prêt à répéter avec M. de Pont-Martin : « Elle commença par le comte de Maistre, et elle a fini par M. de Falloux ; on ne pouvait mieux commencer ni mieux finir. » Si l’on prenait M. de Falloux plus au sérieux comme auteur et si on le serrait de près, il y aurait bien des remarques à lui faire et des critiques à lui adresser.
» et il entra dans le salon où était la compagnie, répétant sans cesse du ton le plus douloureux ce peu de mots, sans que l’on pût en tirer autre chose pendant quelque temps. » Voilà qui coupe court, ce me semble, au mauvais propos de Courier et de ceux qui se feraient ses échos.
Grimm nous apprend que ces vers, lus dans la société de Mme de Polignac, furent généralement trouvés détestables : des jours toujours sereins, mauvaise consonnance ; — en interrompt la course, est-ce la course des plaisirs ou la course de la source ?
Il faut savoir que Sismondi avait ou aura les yeux fort mauvais, des yeux impossibles pour un peintre ; il ne distinguait que de près et imparfaitement.
Après cela, il est toujours singulier et un peu fâcheux que, sollicité par les jurats de venir, suivant l’usage, présider, dans les premiers jours d’août, à l’élection de son successeur et à celle des nouveaux conseillers municipaux, il n’ait pas cru devoir se hasarder jusque dans la ville, « vu le mauvais état où elle était », et qu’il ait proposé, pour preuve de dévouement et pour sacrifice extrême, de se rendre tout au plus à un petit village voisin.
C’était une mauvaise langue et un bon cœur que Béranger.
Dans ses plus mauvais chemins, la vérité rayonnante, l’image inespérée, l’éclat facile et prompt, jaillissaient de la poussière de ses pas.
La fatuité combinée à la cupidité, à l’industrialisme, au besoin d’exploiter fructueusement les mauvais penchants du public, a produit, dans les œuvres d’imagination et dans le roman, un raffinement d’immoralité et de dépravation qui devient un fait de plus en plus quotidien et caractéristique, une plaie ignoble et livide qui chaque matin s’étend.
Mais, en général, un certain genre de position fausse n’était pas assez insupportable à Benjamin Constant ; on en retrouverait trace, avec plus ou moins de variantes, en d’autres circonstances de sa vie, et le contre-coup de cette mauvaise habitude se fit bien péniblement sentir à l’extrémité de sa carrière, lorsque, dans ses derniers jours, il subit l’inconvénient, lui, homme d’opposition, de ne pas se trouver en règle avec un personnage auguste encore plus obligeant que M.de Charrière, et qui ne lui demandait pas de billet. — Puisque M.de Loménie a contesté si fort notre premier comme ntaire sur le Qu’est-ce que la dignité ?
J’ai essayé quelquefois de me figurer ce que serait un cardinal de Richelieu restreint par la destinée à la vie domestique : quel méchant voisin, ou, pour parler bien vulgairement, quel mauvais coucheur cela ferait !
Mais peut-être n’est-il point nécessaire ou même est-il mauvais de tant aider à cette ascension : elle se fera d’elle-même, dans la mesure où il le faut.
Auguste Comte, qui me semble, le plus souvent, répéter en mauvais style ce qu’ont pensé et dit avant lui, en très bon style, Descartes, d’Alembert, Condorcet, Laplace.
Le timide sectaire, alarmé des progrès de la science, obligé d’abandonner une à une les superstitions de ses ancêtres, et voyant ébranler chaque jour de plus en plus ses croyances chéries, craint en secret que toutes choses ne soient un jour expliquées ; il redoute la science, pratiquant ainsi la plus profonde de toutes les infidélités — la peur que la vérité ne soit mauvaise.
Sa flamme est une lumière qui en écarte les pensées mauvaises, comme elle en chasse au dehors les bêtes meurtrières.
De tout temps, la fortune a fait mauvais ménage avec les jeunes gens.
La comédie plaide contre elle-même, par la bouche du plus sensé de ses personnages, et ses mauvaises causes sont gagnées par ce bon moyen.
Le cœur pur, les procédés nets, la conduite uniforme, et partout des principes ; exigeant peu, justifiant tout, saisissant toujours le bon, abandonnant si fort le mauvais, que l’on pourrait douter s’il l’a aperçu.
Il ne peut plus se contenir ; la détente est lâchée ; il ajoute : « On peut ne pas aimer mes livres, et je ne trouve point cela mauvais ; mais quiconque ne m’aime pas à cause de mes livres, est un fripon : jamais on ne m’ôtera cela de l’esprit. » L’esprit était donc déjà atteint.
Il est à présent à l’école ; mais comme ici on ne songe pas à former les mœurs ou les manières des jeunes gens, et qu’ils sont presque tous nigauds, gauches et impolis, enfin tels que vous les voyez quand ils viennent à Paris à l’âge de vingt ou vingt et un ans, je ne veux pas que mon garçon reste assez ici pour prendre ce mauvais pli ; c’est pourquoi, quand il aura quatorze ans, je compte de l’envoyer à Paris… Comme j’aime infiniment cet enfant, et que je me pique d’en faire quelque chose de bon, puisque je crois que l’étoffe y est, mon idée est de réunir en sa personne ce que jusqu’ici je n’ai jamais trouvé en la même personne, je veux dire ce qu’il y a de meilleur dans les deux nations.
Blessée devant Paris le 8 septembre, elle voit pour la première fois la fortune lui manquer, et le conseil de ses voix en défaut, ou du moins ce conseil paralysé et mis à néant par l’hésitation obstinée et le mauvais vouloir des hommes.
Bien différent de l’historien moraliste Lemontey, avec qui il n’était pas sans quelque rapport, mais qui resta toujours académique dans le mauvais sens et précieux, son propre style, à lui, s’était simplifié ; les derniers écrits sortis de sa plume sont aussi ce qu’il a produit de mieux et de plus parfait : il était arrivé à l’excellent.
Après avoir mis assez adroitement le Saint-Esprit de son côté, puisque le Saint-Esprit lui-même n’a pas dédaigné de dicter les premières histoires, il en conclut qu’il est permis de regarder autour de soi, d’avoir pour soi-même cette charité bien ordonnée qui consiste à ne pas rester, en présence des intrigants, à l’état d’aveugles, d’hébétés et de dupes continuelles : « Les mauvais qui, dans ce monde, ont déjà tant d’avantages sur les bons, en auraient un autre bien étrange contre eux s’il n’était pas permis aux bons de les discerner, de les connaître, par conséquent de s’en garer… » Enfin, la charité, qui impose tant d’obligations, ne saurait imposer « celle de ne pas voir les choses et les gens tels qu’ils sont ».
. — La démocratie meurt d’elle-même ; la nation est affectionnée à ses rois. » C’est surtout aux émigrés, on le sent, qu’il parle ainsi ; et, tandis que les partis se nourrissaient de leurs illusions et de leurs rêves, les Jacobins seuls marchaient constamment au but : « Les Jacobins seuls formaient une faction, les autres partis n’étaient que des cabales. » Et il montre en quoi consiste cette faction, son organisation intérieure, son affiliation par toute la France, ses moyens prompts, redoutables, agissant à la fois sur toutes les mauvaises passions du cœur humain.
La façon dont le cardinal de Retz parle de lui-même, la franchise avec laquelle il découvre son caractère, avoue ses fautes, et nous instruit du mauvais succès qu’ont eu ses démarches imprudentes, n’encouragera personne à l’imiter.
Dreyss fort exact, fort rapproché des manuscrits originaux dont il ne laisse passer ni une phrase inachevée ni une faute d’orthographe sans la reproduire, fort prisé et fort loué, je le sais, de plusieurs personnes compétentes, m’a paru, je l’avoue, à moi qui suis apparemment plus frivole, et au point de vue du goût, susceptible de beaucoup d’objections, dont la plus grave est qu’à force de faire subir au lecteur toutes les fatigues et les peines qu’il s’était données dans son examen et qu’il est venu étaler trop complaisamment, l’éditeur a rendu la lecture de ces Mémoires, d’agréable qu’elle était dans l’ancienne et la mauvaise édition, très difficile et très pénible, — j’allais dire impossible —, dans la sienne qui va passer désormais pour la seule authentique et la seule bonne.
En prenant ce commandement des mains de Masséna, il ne se fait aucune illusion sur les difficultés de la tâche et sur la nature des moyens ; après quelques considérations sur le pays, théâtre de la guerre, il en vient au moral et au matériel des troupes : De la misère, dit-il, de l’indiscipline, du mépris de l’autorité, un mécontentement universel, et un désir immodéré de rentrer en France de la part des généraux ; une artillerie détruite en entier, et point de munitions ; une cavalerie réduite à peu de chose, et ce peu dans le plus mauvais état ; l’infanterie diminuée de près de la moitié : tel était tout à la fois le pays dans lequel je devais agir, et l’instrument dont il m’était donné de me servir.
Necker par deux Lettres très vives, très hardies, où il s’arme de la méthode de Pascal, mais à mauvaise fin, et pour en venir à des conclusions ouvertement spinozistes et épicuriennes.
La Constitution que je leur ai donnée n’est pas plus mauvaise qu’une autre, si elle n’est pas meilleure.
Il faut donc, pour expliquer l’élément qualitatif qui, dans l’idée de perfection, se joint à l’élément quantitatif, distinguer ce qui est bon et ce qui est mauvais, ce qui est qualité proprement dite de ce qui est manque, ce qui est réalité positive de ce qui est négation et limitation.
La reine n’y prit pas garde ; moins attentive aux louanges où Shakespeare l’appelait Diane, qu’aux injures de Scipion Gentilis qui, prenant la prétention d’Élisabeth par le mauvais côté, l’appelait Hécate, et lui adressait la triple imprécation antique : Mormo !
Ses figures sont placées sur trois lignes parallèles, en sorte qu’on pourrait dépecer son tableau en trois autres mauvais tableaux.
Elle a le droit de dire au polémiste, au journaliste, à l’hégélien, à l’athée qui met son athéisme sur l’oreille avec une crânerie de si mauvais ton : « Qu’as-tu fait du poète ?
La solitude dans nos montagnes boisées engendre la mélancolie, les mauvais sentiments, bref la lassitude.
Avançons-y avec une hardiesse prudente, déposons la mauvaise métaphysique qui gêne nos mouvements, et la science de l’esprit pourra donner des résultats qui dépasseront toutes nos espérances.
Que l’herbe soit mauvaise, peu importe ; la destinée du bœuf est toujours d’en manger.
Il parle, et il n’agit pas ; et sa parole est de si mauvais ton, ses maximes d’immoralité sont si plates, que nous avons peine à comprendre l’engouement du roi pour ce bavardage ennuyeux. […] Une pièce qui ne peut être ni jouée, ni comprise, ressemble beaucoup à une mauvaise pièce. […] La critique a donc pu, sans improbité, sans ingratitude, par amour pour la seule vérité, déclarer mauvaise la pièce de M. […] Ainsi, au lieu de prendre le portrait de Léon X comme une œuvre d’art, il s’évertue à retrouver dans le masque du pape toutes les qualités, bonnes ou mauvaises, que l’histoire lui attribue. […] Pourquoi s’obstiner à ne montrer que le mauvais côté de Louis XIV ?
La corruption grecque, l’oppression romaine et la dissolution du monde antique l’avaient fait naître ; à son tour elle avait fait naître la résignation stoïque, l’insouciance épicurienne, le mysticisme alexandrin et l’attente chrétienne du royaume de Dieu. « Le monde est mauvais et perdu : échappons-lui par l’insensibilité, par l’étourdissement, par l’extase. » Ainsi parlaient les philosophies, et la religion, arrivant par-dessus elles, avait ajouté qu’il allait finir : « Tenez-vous prêts, car le royaume de Dieu est proche. » Mille ans durant, les ruines qui se faisaient de toutes parts vinrent incessamment enfoncer dans les cœurs cette pensée funèbre, et quand du fond de l’imbécillité finale et de la misère universelle l’homme féodal se releva par la force de son courage et de son bras, il retrouva pour entraver sa pensée et son œuvre la conception écrasante qui, proscrivant la vie naturelle et les espérances terrestres, érigeait en modèles l’obéissance du moine et les langueurs de l’illuminé. […] Les rigoristes le savent bien et s’en scandalisent : « Les enchantements de Circé, écrit Ascham, ont été apportés d’Italie pour gâter les mœurs des gens en Angleterre ; beaucoup par des exemples de mauvaise vie, mais surtout par les préceptes des mauvais livres traduits dernièrement d’italien en anglais et vendus dans toutes les boutiques de Londres. […] Il raconte qu’en écoutant la vieille ballade de Percy et Douglas, son cœur s’est troublé comme au son d’une trompette. « Si dans ce mauvais accoutrement, souillée de la poussière et des toiles d’araignées d’un âge grossier, elle nous remue de la sorte, que ne ferait-elle pas revêtue de la magnifique éloquence de Pindare289 ? […] La sensibilité n’endure rien d’extrême, et les chagrins nous détruisent ou se détruisent… Nous ignorons nos maux avenir, nous oublions nos maux passés par une miséricordieuse prévoyance de la nature, qui nous fait digérer ainsi notre mélange de courts et mauvais jours, et qui, délivrant nos sens des souvenirs qui les blesseraient, laisse à nos plaies saignantes le temps de se refermer et de se guérir. » Ainsi de toutes parts la mort nous entoure et nous presse. « Elle est l’accoucheuse de la vie, et puisque le sommeil son frère nous hante journellement de ses avertissements funéraires ; puisque le temps, qui vieillit de lui-même, nous défend d’espérer une grande durée, c’est à nous de regarder les longs espoirs comme des rêves et comme une attente d’insensés352. » Voilà presque des paroles de poëte, et c’est justement cette imagination de poëte qui le pousse en avant dans la science353.
On ne peut souffrir un homme qui divague, se répète, revient sur les bizarreries et les exagérations qu’il a déjà osées, s’en fait un jargon, déclame, s’exclame, et prend à tâche, comme un mauvais comédien ampoulé, de nous faire mal aux nerfs. — Enfin, quand ce genre d’esprit rencontre dans une âme orgueilleuse des habitudes de prêcheur triste, il produit les mauvaises manières. […] Notre enfer n’est plus, comme sous Cromwell, « la terreur d’être trouvés coupables devant le juste juge », mais la crainte de faire de mauvaises affaires ou de manquer aux convenances.
Je me retournai pour apercevoir encore son large dos, et troublé, ému de cette rencontre, j’atteignis la porte du blessé où une pancarte de mauvais augure recommandait de frapper au lieu de faire retentir le timbre. […] Je distingue une fine figure malicieuse et j’écoute ses propos qui prouvent que Heredia n’a pas convaincu son interlocuteur, propos que ponctue parfois un bref ricanement de mauvais augure. […] Il n’était impitoyable qu’en paroles et avec une certaine affectation, sinon envers les gens qui écrivaient en mauvais français.
Dès lors, le tableau, privé d’unité, ressemble à ces mauvais drames où une surcharge d’incidents parasites empêche d’apercevoir l’idée mère, la conception génératrice. […] Le portrait Je ne crois pas que les oiseaux du ciel se chargent jamais de pourvoir aux frais de ma table, ni qu’un lion me fasse l’honneur de me servir de fossoyeur et de croque-mort ; cependant, dans la Thébaïde que mon cerveau s’est faite, semblable aux solitaires agenouillés qui ergotaient contre cette incorrigible tête de mort encore farcie de toutes les mauvaises raisons de la chair périssable et mortelle, je dispute parfois avec des monstres grotesques, des hantises du plein jour, des spectres de la rue, du salon, de l’omnibus. […] Le médiocre ne lui semble pas toujours méprisable, et, à moins qu’une statue ne soit outrageusement détestable, il peut la prendre pour bonne ; mais une sublime pour mauvaise, jamais !
Le cuisinier de l’ambassadeur de Rome ne sera pas moins en réputation, et Bernis dut un jour en écrire à M. de Choiseul pour répondre à de sots bruits qu’on faisait courir sur le luxe de sa table : « Un bon ou mauvais cuisinier fait qu’on parle beaucoup de la dépense d’un ministre ou qu’on n’en dit mot ; mais il n’en coûte pas moins d’être bien ou mal servi, quoique le résultat en soit fort différent. » Or, il est constant que Bernis, au milieu de cette table somptueuse qu’il offrait aux autres, ne vivait lui-même que frugalement et d’une diète toute végétale : J’ai été dîner avec Angelica Kaufmann (le peintre célèbre) chez notre ambassadeur, écrit Mme Lebrun dans ses Mémoires : il nous a placées toutes deux à table à côté de lui ; il avait invité plusieurs étrangers et une partie du corps diplomatique, en sorte que nous étions une trentaine à cette table dont le cardinal a fait les honneurs parfaitement, tout en ne mangeant lui-même que deux petits plats de légumes.
Dans l’amitié raisonnable la plus délicate, on se contenterait, après un mauvais rêve, d’envoyer de grand matin savoir des nouvelles de son ami.
Mademoiselle de Chausseraye, qui avait du bon et quelques principes de générosité, et qui d’ailleurs était amie du cardinal de Noailles, résolut de faire échouer, s’il se pouvait, cette machination du père Tellier, et, causant avec le roi, elle y parvint de la manière qu’expose Saint-Simon : Elle trouva le roi triste et rêveur ; elle affecta de lui trouver mauvais visage et d’être inquiète de sa santé.
Langeron (le colonel) ; j’étais même obligé de jouer au fin avec lui et avec mon père pour cultiver mes grands objets dans ce pays-là, comme si j’eusse eu de mauvais desseins : témoin l’affaire des recrues pour lesquelles je supposai une mission.
Cela n’empêche pas qu’il me venait quelquefois sur le terrain, pendant mon travail, quelques réflexions par rapport au blut (c’est-à-dire, sans doute, la séparation de la pure farine d’avec le mauvais mélange).
Lorsque plus tard Villars revit le roi, il fut question de ce mauvais procédé de M. d’Usson ; mais il faut voir comme Villars parle de ses ennemis sans fiel et d’un air de magnanimité ; il n’est pas de la même humeur que Saint-Simon : Sa Majesté me parla d’un officier qui, dans le dessein de se donner les honneurs de la victoire d’Hochstett, lui avait dépêché un courrier avant le mien pour lui en annoncer la nouvelle, je le jugeai indigne de ma colère, et répondis seulement à Sa Majesté que l’on pouvait lui pardonner d’avoir manqué à son général, puisque le bonheur d’être le premier à annoncer une bonne nouvelle tourne quelquefois la tête ; mais que cette action, qui pouvait être blâmée, était cependant une des plus raisonnables qu’il eût faites.
Élevé dans la cabane paternelle jusqu’à l’âge de quatorze ans, allant ramasser du bois mort et faire de l’herbe pour la vache dans la mauvaise saison, ou accompagnant l’été son père dans ses tournées pédestres, le jeune Eckermann s’était d’abord essayé au dessin, pour lequel il avait des dispositions innées assez remarquables ; il n’était venu qu’ensuite à la poésie, et à une poésie toute naturelle et de circonstance.
Trois personnages donc, trois députés marquèrent dès les premiers jours leur rang comme orateurs et comme chefs de la minorité dans cette Chambre de 1815, et chacun selon sa mesure et suivant son pas, ils marchèrent constamment d’intelligence et de concert : nous nous plairons aujourd’hui à les considérer, n’en déplaise aux mauvais restes vénéneux des passions de ce temps-là et à ces esprits louches que le regard de l’histoire offense42.
Il aime assez la vie, il ne la trouve pas mauvaise, il l’a satirisée sans être misanthrope, et seulement parce qu’il ne pouvait s’empêcher de la voir telle quelle est ; mais enfin la vie dans la réalité lui paraît plate ; elle ne lui plaît jamais plus que quand il peut l’animer, la poétiser, la travestir ; il eût été capable de faire, des folies pour cela ; « Mon royaume pour un cheval !
Je l’ai vu, grimpé sur une corniche à 60 pieds du pavé, dessiner debout aussi bien que s’il avait été dans son cabinet. » Le premier grand travail dont il ait été chargé a été la restauration de l’église de Vézelay ; cette grande et belle église, chef-d’œuvre des architectes clunisiens, était en si mauvais état, qu’il avait été plus d’une fois question de la démolir ; il était à craindre qu’au premier coup de marteau tout ne tombât.
Mme Champagneux m’y avait autorisé, en se fiant à moi du soin d’expliquer et de présenter sous leur vrai jour, ou même de passer tout à fait sous silence certaines confidences des Mémoires, qu’elle m’avait d’ailleurs à peine indiquées, désirant ou ne trouvant pas mauvais que j’en eusse connaissance, mais évitant elle-même de s’y arrêter. » Il faut le savoir en effet, et c’est un sujet fort digne de réflexion : la fille de Mme Roland, cette Eudora si cultivée par sa mère et dont elle avait soigné l’éducation jusqu’à l’âge de onze ans avec un zèle éclairé et tendre, Eudora était devenue fort religieuse, — disons le mot, fort dévote avec les années.
D’ailleurs elle a de beaux yeux et est fort bien faite ; elle est blanche, a de beaux cheveux ; beaucoup de désir de plaire, remplie d’attentions ; de l’esprit, de la vivacité ; sentant parfaitement tout son bonheur ; souhaitant passionnément de réussir dans cette Cour-ci ; une très bonne santé, point délicate de corps ni d’esprit ; encore un peu enfant ; une extrême envie de bien apprendre le français ; demandant qu’on la reprenne sur les mauvais mots qu’elle pourra dire… » Après l’avoir vue de ses yeux, il adoucit quelques traits et y ajoute en bien : « Un beau teint, assez blanche, de beaux yeux bleu foncé, un assez vilain nez, des dents qui seront belles quand on y aura travaillé, la taille très jolie ; elle se tient un peu en avant en marchant ; un peu plus grande que Madame (Madame Henriette).
vous voilà, monsieur le diplomate, je vous connaissais bien comme un bon militaire, mais je ne savais pas que vous fussiez un mauvais politique. » Jomini ne laissa pas de rester toute cette campagne dans la confiance du maître.
Ma santé est telle, que je ferais un mauvais guerrier, et cependant j’ai besoin de prouver que je fus capable de l’être. — Je ne suis pas comme le renard de la fable, qui veut que les raisins soient du verjus parce qu’il ne peut pas y atteindre : je suis au contraire comme un renard à qui l’on donnerait une poularde du Mans dans la gueule, et qui n’aurait ni dents ni gosier pour la croquer.
Il paraît que, pour l’étude, il s’était surtout formé par lui-même, et qu’il avait profité de deux années de mauvaise santé, où il avait été retenu dans sa chambre, pour lire les anciens poètes grecs et latins.
D’ailleurs j’ai purement passé les jours mauvais, Et je sais d’où je viens, si j’ignore où je vais.
Parfois il a besoin qu’on le mette sur la piste d’une idée ; il lit alors tel mauvais ouvrage manuscrit qui n’aurait nulle valeur en d’autres mains ; mais cela lui tire l’étincelle, l’idée qu’il exécute, et que souvent le collaborateur adoptif ne reconnaîtrait pas.
Ampère a rappelé la Chine à propos d’Ausone et de ses périphrases : « Il existe entre les lettrés, a-t-il dit, surtout quand ils écrivent en vers, une langue convenue comme celle des précieuses, et dans laquelle rien ne s’appelle par son nom. » Le Père Garasse sent si bien qu’il est sujet à cette espèce de chinoiserie de style, qu’en tête de sa Somme thèologique, voulant être grave, il avertit qu’il tâchera d’écrire nettement et sans déguisement de métaphores ; ce qui n’est pas chose aisée, ajoute-t-il, « car il en est des métaphores comme des femmes, c’est un mal nécessaire. » Le Père Lemoyne de la Dévotion aisée n’est pas moins ridicule (et dans le même sens) que le plus mauvais des rimeurs allégoriques du ive siècle.
Magnin ne se montre pas trop empressé de dire : Ceci est bon, et ceci est mauvais.
Des journaux privés, il n’en manqua jamais même alors : on écrivait à la dernière page de sa Bible ses bons on mauvais jours ; le moine ou le bourgeois de Paris notaient dans l’ombre les événements monotones ou singuliers.
La quantité en est petite, et ses ligaments l’ont uni aux plus mauvais muscles du monde.
Cela m’avait laissé une mauvaise impression du caractère de M. de Chateaubriand.
Il en est des mauvaises mœurs comme des cadavres : cela ne signifie plus rien, à force d’être commun.
Descartes intitule un de ses articles : Comment la générosité peut être acquise ; c’est le cas d’Auguste, dont l’âme, mauvaise, égoïste, féroce, s’élève à l’héroïsme du pardon par un effort de volonté, lorsque sa raison l’a désabusé des faux biens où s’égarait sa convoitise.
Il ne faut pas par conséquent attacher trop de sens, ni un mauvais sens, à toutes les expressions de Boileau qui nous semblent des dérogations à la probité ordinaire de son naturalisme.
Et c’est dans une école ecclésiastique qu’il a passé son enfance, ce qui est, je crois, un grand avantage, car souvent les exercices de piété y font l’âme plus douce et plus tendre ; la pureté a plus de chance de s’y conserver, au moins un temps, et (sauf le cas de quelques fous ou de quelques mauvais cœurs), quand plus tard la foi vous quitte, on demeure capable de la comprendre et de l’aimer chez les autres, on est plus équitable et plus intelligent.
Et il n’est pas mauvais non plus d’avoir été élevé par les prêtres, puis par l’Université, d’avoir reçu une éducation tour à tour religieuse et purement laïque : cela vous aide dans la suite à comprendre un plus grand nombre de choses.
La définition la plus générale du goût, sans considérer s’il est bon ou mauvais, juste ou non, est ce qui nous attache à une chose par le sentiment ; ce qui n’empêche pas qu’il ne puisse s’appliquer aux choses intellectuelles, dont la connoissance fait tant de plaisir à l’ame, qu’elle étoit la seule félicité que de certains philosophes pussent comprendre.
Mais l’astronome, en faisant cette mauvaise plaisanterie, aurait évidemment abusé d’une équivoque.
Vous avez trouvé, Messieurs, une sœur dans le bien, digne d’être associée à Emmeline, en la personne d’Euphrosine Almiès, au Pompidou (Lozère), née infirme et, comme Emmeline, unique soutien d’une famille qui ne lui rend en retour que l’ingratitude et les mauvais traitements.
L’art lui devient suspect ; tout ce qui brille lui semble mauvais ; les grands mouvements comme le grand éclat sont proscrits.
Est-ce que l’opprobre d’un époux, en apparence complaisant, tenant la chandelle d’un mauvais lieu conjugal, n’est pas plus flagrant que l’éclat d’une séparation judiciaire ?
Seulement, Rousseau était un dieu malade, quinteux, atteint de gravelle, et qui avait moins de bons que de mauvais jours : Goethe est un dieu supérieur, calme, serein, égal, bien portant et bienveillant, le Jupiter Olympien qui regarde et sourit.
Gilles et Fagotin auront là un bon maître : Apollon avait un fort mauvais écolier. » Voltaire avait trop d’esprit pour ne pas louer Gil Blas, mais il l’a loué le moins possible, et il a mêlé à son éloge une imputation de plagiat inexacte et tout à fait malveillante.
Elle est ainsi inépuisable de tours et de retours, d’instances charmantes sur ce thème perpétuel ; elle tâche, en un mot, d’envoyer à cette vieillesse qui se mortifie un de ses rayons : « Je sais bien mauvais gré au soleil de luire avec tant d’éclat dans mon cabinet quand vous n’y êtes pas. » Vers la fin elle est si bien entrée dans l’esprit de sa tante, qu’elle en est venue à ne faire qu’un et à conspirer avec elle pour distraire le roi : « Il est certain que nous rendrions un grand service à l’État de faire vivre le roi en l’amusant. » Mme de Maintenon, malgré ses airs de résistance, n’était pas insensible à tant de bonne grâce9.
Louis XIV une fois mort et le testament cassé, outrée de colère, elle n’eut de cesse qu’elle n’eut mis cette mauvaise parole à exécution.
Fontaine, le même que nous citions il n’y a qu’un instant, et qui était un grand géomètre, mais un assez mauvais homme, avait remarqué les premiers travaux analytiques de Condorcet et avait pu craindre de voir s’élever en lui un rival : « J’ai cru un moment qu’il valait mieux que moi, disait-il, j’en étais jaloux ; mais il m’a rassuré depuis. » C’est Condorcet lui-même qui raconte agréablement cette anecdote dans l’éloge de Fontaine, et avec bon goût cette fois.
C’est un exemple que j’aime à prendre, parce que c’est, comme l’a remarqué M. de Lamennais, un exemple innocent, et où il ne se mêle à la coquetterie aucunes mauvaises mœurs.
Le 2 juillet 1652, quand se livra le sanglant combat du faubourg Saint-Antoine, et que le prince de Condé, après des prodiges de valeur, allait être écrasé avec tous les siens par Turenne, si Paris n’ouvrait ses portes à son armée épuisée, ce fut Mademoiselle qui, arrachant le consentement de Monsieur, déjà traître à demi, se porta à l’Hôtel de ville, y força le mauvais vouloir des indécis et des neutres.
aux mauvais jours, Dieu te rendra ton pain. » — Dieu me le doit toujours !
Et on se met d’examiner ce que doit être une conversation pour être agréable et digne d’une compagnie d’honnêtes gens ; et, pour cela, elle ne doit être ni trop limitée aux sujets de famille et domestiques, ni tournée aux sujets purement futiles et de toilette, comme il arrive si souvent aux femmes entre elles : « N’êtes-vous pas contrainte d’avouer, remarque un des interlocuteurs de Mlle de Scudéry, que qui écrirait tout ce que disent quinze ou vingt femmes ensemble, ferait le plus mauvais livre du monde ?
Je fus véritablement surpris de trouver dans ce mauvais logement une dame très jolie.
Ce jeune homme éprouva encore à diverses reprises plusieurs périodes d’insensibilité de la peau, et à chaque fois les mauvais instincts qui l’avaient fait enfermer ne tardaient pas à se réveiller, pour disparaître avec la guérison.
Par ces points, l’art touche à la morale sociale et à la morale individuelle, et si ce qui le constitue, les propriétés générales mêmes de ce qui est esthétique, contribuent à modifier la conduite des individus et des masses, la sorte particulière d’émotions et de pensées que chaque ouvrage tend à faire naître chez ses lecteurs et ses admirateurs peut de même exercer une action bonne ou mauvaise sur le cours de leur caractère.
Ce qui fut mauvais et contraire à notre génie propre dans les influences reçues de l’étranger, une influence étrangère le neutralisa.
Ce n’est plus l’œuvre qui crée la personnalité de l’auteur, c’est la personnalité de l’auteur qui étaye un mauvais livre !
Ce grief imaginaire, enfanté par je ne sais quel mauvais camarade, accentuait la gentillesse des autres paroles.
Moderne, délicat, il ne trempa que l’extrémité de son pinceau dans le cuvier de couleur barbare ou de couleur mystique et légendaire qui aurait pu lui servir de palette, s’il avait été le peintre géant qu’il fallait, et par cela seul qu’il ne voulut pas être barbare, comme n’aurait pas manqué de l’être tout grand artiste qui aurait eu à peindre un sujet barbare comme le sien, il resta de fait au-dessous, comme effet d’impression, de tous ces moines qui avaient moins de goût que lui, mais qui avaient plus d’énergie, et dont son histoire, pour ceux qui savent les lire, ne remplacera pas les chroniques et le mauvais latin, si sublime dans son incorrecte grandeur !
Sans vérité, sans science réelle, sans profondeur d’accent, il doit périr sous le poids de son titre, car les situations équivoques sont mauvaises aux livres comme aux hommes et tueraient dix fois des talents plus mâles et plus vigoureux que celui de M.
Un autre dira : René bourgeois et cloporte ; un troisième : Oberman de la plaine Montrouge ; un autre encore : Byron de faubourg, pauvre, laid et qui boite non d’un pied, mais de l’un et de l’autre côté, comme dit la Bible ; Pascal débauché qui s’en revient des lieux mauvais, le front bas, laver ses rougeurs dans le frais clair de lune d’un soir qui se lève et qui, à nous autres rêveurs, parle éloquemment de pureté.
Si la vie, en développant ces jeunes êtres atrophiés, ne les détourne pas de l’excitation solitaire de leurs cerveaux, si elle ne parvient pas à submerger leurs délicatesses de mauvais aloi sous un torrent de brutalités, s’ils n’arrivent pas enfin à comprendre que pour créer il faut étreindre, et soulever la matière vivante, vibrer en elle et la faire vibrer en soi, et qu’en cette double action résident la vie et la beauté, s’ils continuent à n’être dans le monde, qui les méprise, que des spécialistes et des vendeurs de pommade, à quel titre pourrions-nous les admettre, si, malgré la plus exquise délicatesse de l’amoureux le plus exquis de lui-même, nous continuons à préférer franchement aux plaisirs solitaires, les joies solidaires ?
La parole du vieux Frédéric-Guillaume aux députés silésiens, en 1850, devait être généralisée ; tous les conservateurs ont pu dire : « Il règne dans les villes un mauvais esprit. » Parce que l’accroissement de la quantité sociale a pris dans les sociétés modernes la forme de la concentration urbaine il les prédisposait, plus que toutes les autres, à l’égalitarisme.
N’est-ce pas Napoléon encore qui disait à un porteur de mauvaises nouvelles à la Moskowa : « Vous voulez donc m’ôter mon calme ? […] Encore son erreur avait-elle cette excuse qu’il s’éprenait des mauvais maîtres d’outre-Rhin, avant 1870. […] Le mauvais génie qui lui est propre, celui de la démesure, l’a précipité dans une entreprise d’hégémonie mondiale qu’il paie aujourd’hui chèrement. […] Cette évidence lutte en eux contre les détestables sophismes des mauvais meneurs, et aussi contre les mauvais instincts de l’envie, la grande conseillère de destruction. […] et rien d’autre, et il n’est pas un mauvais homme.
parbleu, répliqua Fielding, s’il y a une mauvaise scène, laissez-la-leur trouver. […] C’est donc un mauvais livre, un livre qui n’apprend rien, qui ne laisse aucune trace dans la mémoire ? […] Il avait de l’auteur un exemplaire du premier livre, et lui avait envoyé en remerciement sa médaille, qui est assez mauvaise. […] Il est entré dans le monde sous de mauvais auspices ; il a provoqué l’étonnement et une curiosité mêlée de défiance. […] Deux ans dans la vie d’un homme sans volonté, sans prévoyance, c’est un monde pour l’oubli et les mauvais desseins.
C’est ce qu’il n’est pas mauvais, c’est même ce qu’il est capital de montrer. […] Deux ou trois passages, néanmoins, ne laissent pas d’en être curieux et significatifs : Mais à propos de hauteur pédantesque, peut-être ne sera-t-il pas mauvais d’expliquer ici ce que j’ai voulu dire par là, et ce que c’est proprement qu’un pédant…. […] Mais, je crois plutôt qu’il ne comprend pas, et ce qui suit vous le fera croire aussi : En littérature comme en toute chose, il n’y a que l e bon et le mauvais, le beau et le difforme, le vrai et le faux. Or, sans établir ici de comparaisons qui exigeraient des développements et des restrictions, le beau dans Shakespeare est tout aussi classique (si classique signifie digne d’être étudié) que le beau dans Racine, et le faux dans Voltaire est tout aussi romantique (si romantique veut dire mauvais) que le faux dans Calderon. […] Mauvaise condition, quoi que l’on en dise, pour juger équitablement les œuvres et les hommes : il y faut plus de recul et de perspective.
Cicéron dit : « Nos ancêtres ont voulu que les hommes qui avaient quitté cette vie fussent comptés au nombre des dieux30. » Il n’était même pas nécessaire d’avoir été un homme vertueux ; le méchant devenait un dieu tout autant que l’homme de bien ; seulement il gardait dans cette seconde existence tous les mauvais penchants qu’il avait eus dans la première31. […] Il est dit dans l’un d’eux : « Ô Agni, tu es la vie, tu es le protecteur de l’homme… Pour prix de nos louanges, donne au père de famille qui t’implore, la gloire et la richesse… Agni, tu es un défenseur prudent et un père ; à toi nous devons la vie, nous sommes ta famille. » Ainsi le feu du foyer est, comme en Grèce, une puissance tutélaire L’homme lui demande l’abondance : « Fais que la terre soit toujours libérale pournous. » Il lui demande la santé : « Que je jouisse longtemps de la lumière, et que j’arrive à la vieillesse comme le soleil à son couchant. » Il lui demande même la sagesse : « Ô Agni, tu places dans la bonne voie l’homme qui s’égarait dans la mauvaise… Si nous avons commis une faute, si nous avons marché loin de toi, pardonne-nous. » Ce feu du foyer était, comme en Grèce, essentiellement pur ; il était sévèrement interdit au brahmane d’y rien jeter de sale, et même de s’y chauffer les pieds68. […] Mais il paraît de plus que, dès qu’il y eut des lois, elles prononcèrent que le célibat était une chose mauvaise et punissable. […] On y décrivait les cérémonies par lesquelles les prêtres avaient habilement détourné un mauvais présage ou apaisé les rancunes des dieux. […] Ce qui faisait la différence de ces deux noms, ce n’était pas le plus ou le moins de qualités morales qui se trouvaient dans le souverain ; on n’appelait pas roi un bon prince et tyran un mauvais ; c’était principalement la religion qui les distinguait l’un de l’autre.
Mais il n’était pas mauvais non plus pour lui de se sentir l’aiguillon au flanc, d’avoir à presser le pas et à entrer en campagne, sauf à achever de s’équiper en marchant. […] C’est devenu quasi une mauvaise note que de plaire.
Thiers un élément qu’il se vante d’avoir à un haut degré, un élément dont il s’excuse quelquefois avec habileté, dont il se loue souvent lui-même avec orgueil ; élément qui est, selon nous et selon le bon sens, une bonne condition pour la popularité, une mauvaise condition pour la grande histoire. […] On ne voulait d’abord pas y ajouter foi ; le général Duga, commandant à Rosette, la fit démentir, n’y croyant pas lui-même et craignant le mauvais effet qu’elle pouvait produire.
Je suis un peu de ces mauvais cœurs. […] Mettez votre confiance en Dieu ; c’est ce que j’ai fait, moi, poète de cabaret et de mauvais lieux, et un tout petit rayon de soleil est tombé sur mon fumier.
De cette manière, tu ne risques pas ta vie en désobéissant à tes maîtres et nous n’aurons pas à nous reprocher une mauvaise action. […] On voit donc que, déjà dans ce temps, les Méliens firent mauvais usage de leur découverte.
Les uns et les autres se confient les hallucinations de leur mauvais état nerveux. […] En les donnant, le prince s’est excusé du mauvais état de ses armes, disant que ses amis s’en servaient, à Paris, pour couper les bouchons de Champagne.
C’est donc tout à fait par erreur que l’idéalisme des mauvais écrivains classiques a fait consister le beau dans le petit nombre et la pauvreté des idées ou des images, dans la rigidité des lignes, dans la symétrie exagérée, dans l’altération de toutes les courbes et sinuosités de la nature. […] Là est la grande erreur des romantiques, et de Victor Hugo dans ses mauvais moments : ils ont cru que le mot qui frappe était tout, que le pittoresque était le fond même de l’art.
J’ose penser que dans le plus mauvais livre de Victor Hugo, il y a des vers supérieurs aux plus beaux des autres poètes. […] — Il m’est difficile de vous répondre autrement qu’en vous désignant mes lectures favorites ; je vous les révèle, pour faire acte de bonne volonté : je relis donc de préférence Vigny, Lamartine, Verlaine et Laforgue ; mais je ne m’interdis pas les mauvais poètes dont je suis particulièrement friand.
Donoso Cortès le disait à de plus redoutables bonshommes « Vous aurez beau faire, vous ne parviendrez jamais qu’à être de mauvais catholiques. » Quant à la littérature ou plutôt à l’Art, vous verrez si c’est une chose facile quand on n’a pas souffert et qu’on ne veut pas souffrir. […] FRAGMENT Quant à cette pauvre Marie-Antoinette, elle vint en France comme ce délicieux arc-en-ciel du matin qui présage, dit-on, le mauvais temps. […] Émile Goudeau ayant annoncé déjà qu’il sae séparait absolument de moi, je n’ai pas le droit de trouver mauvais qu’il se prostitue comme bon lui semble. […] Elle a ce charme suprême, presque divin : la pureté… Jamais une mauvaise pensée n’a frôlé le front de Geneviève. […] — étaient les épreuves d’un livre célèbre et immonde, dont un éditeur belge annonçait la publication prochaine. » Telles sont les volutes et les spirales de l’innommable objet qui tient la place du cœur dans la poitrine de coléoptère de ce romancier, qu’on appelle à la fois Abraham et Catulle et que d’intimes amis désignent plus précisément du nom du mauvais apôtre.
Tel homme qui a été trois heures attentif à la Comédie aurait peut-être, en rêvant ou demeurant seul, conçu quelque mauvais dessein ou de se tuer ou de tuer son voisin.
C’était le temps, il est vrai, où la philanthropie dans toute sa confiance et son ingénuité se donnait carrière, où le sentiment exalté d’humanité qu’aucun échec n’avait encore averti se passait toutes ses espérances et tous ses rêves, où des zélés en venaient jusqu’à proposer de créer des espions du mérite et de la vertu pour dénoncer les beaux génies inconnus et modestes, pour découvrir les belles actions cachées, avec la même vigilance et la même adresse qu’on met à découvrir les mauvaises.
Je vous avouerai, du reste, que la gloire a son mauvais côté ; le système pénitentiaire étant notre industrie, il nous faut, bon gré, mal gré, l’exploiter tous les jours ; en vain cherchons-nous à nous en défendre, chacun trouve moyen de nous glisser une petite phrase aimable sur les prisons.
Sur le rapport qu’il en revint faire aussitôt à l’empereur Alexandre : « Vous êtes trop vif, lui dit le monarque ; on ne prend pas les mouches avec du vinaigre : il faudra tâcher de raccommoder cela. » Rien ne se raccommoda pourtant, et l’on sut que le premier mot de Languenau à Radetzky avait été : « Il faut enterrer ce Jomini ; sinon, on lui attribuera tout ce que nous ferons de bien. » — Le mauvais vouloir de ce côté et les tracasseries à son égard furent sans trêve et se produisirent dans les moindres détails de service et de la plus mesquine manière : pour son logement, pour l’ordonnance de cavalerie qui lui était nécessaire et qu’on ne lui donnait pas, etc.
Fatalistes que nous sommes et adorateurs du résultat, nous admettons difficilement que les choses de l’histoire auraient pu prendre tout aussi bien un autre tour, pas plus mauvais que celui qui a prévalu, et qu’il n’a souvent tenu qu’à un rien qu’il en fût ainsi.
Les mauvais moines en vinrent à consentir à la retraite moyennant pension, et on introduisit en leur place six religieux de Perseigne.
Vous avez donc une bien mauvaise idée de cette pauvre Lisette ?
En ce cas, l’enfance et la première jeunesse de M. de Balzac au collége se rapportent bien à ce qu’on pourrait conjecturer : une imagination active, spirituelle ; de l’ébullition, du désordre et de la paresse ; des lectures avides, incohérentes, à contre-temps ; l’amour du merveilleux ; les études mal suivies ; un mauvais écolier sans discipline, semper aliud agens, que ses maîtres chargent de pensums et que ses camarades appellent du sobriquet de poëte.
M. de Balzac certes, en de curieuses parties d’observation chatoyante et fine, offre un échantillon incomparablement exquis du genre (bon ou mauvais) du moment ; mais ce n’a été que par endroits qu’il a paru saisissable, et il échappe vite par des écarts et des subtilités qui ne sont qu’à lui.
Une des choses qu’on apprend le mieux en profitant de l’expérience, c’est le mélange en tout, le faux et le vrai, le bon et le mauvais, se rencontrant, se contredisant, et pourtant… étant, comme dirait La Fontaine : dans un individu, un défaut radical n’empêchant pas de grandes qualités et de vrais talents en lui à côté, au sein de ce défaut, et ces grands talents ou ce génie n’empêchant pas le défaut de revenir les gâter et y faire tache : c’est là l’homme et la vie.
que je vous aie jamais parlé ni écrit à Charleville ; car, s’il en savait quelque chose, cela nous mettroit en mauvaise intelligence, et feroit cesser celle que vous savez.
. — On a imprimé dans je ne sais quel livre d’Ana, que Prévost étant tombé amoureux d’une dame, à Hesdin probablement, son père, qui voyait cette intrigue de mauvais œil, alla un soir à la porte de la dame pour morigéner son fils au passage, et que celui-ci, dans la rapidité du mouvement qu’il fit pour s’échapper, heurta si violemment son père que le vieillard mourut des suites du coup.
Dans ses écarts les plus condamnables on ne lui trouve point une grande envie de persuader, encore moins le ton de l’irritation ou de l’esprit de parti ; il nie moins qu’il ne doute ; il dit le pour et le contre ; souvent même il est plus disert pour la bonne cause que pour la mauvaise (comme dans l’article Leucippe de son Dictionnaire). » Principe générateur des Constitutions politiques, LXII. — Rappelons encore ce mot sur Bayle, qui a son application en divers sens : « Tout est dans Bayle, mais il faut l’en tirer. » (Ce mot n’est pas de M. de Maistre, comme M.
La pensée de Napoléon 1er sur ce point est nettement exprimée dans un passage de sa Correspondance : « Qu’on soit athée comme Lalande, religieux comme Portalis, philosophe comme Regnaud, on n’en est pas moins fidèle au Gouvernement, bon citoyen ; De quel droit donc souffrir ouvertement qu’on vienne dire à ces individus qu’ils sont mauvais citoyens ?
Vos paroles, votre voix, vos accents, l’air qui vous environne, tout vous semble empreint de ce que vous êtes réellement, et l’on ne croit pas à la possibilité d’être longtemps mal jugé ; c’est avec ce sentiment de confiance qu’on vogue à pleine voile dans la vie ; tout ce qu’on a su, tout ce qu’on vous a dit de la mauvaise nature d’un grand nombre d’hommes, s’est classé dans votre tête comme l’histoire, comme tout ce qu’on apprend en morale sans l’avoir éprouvé.
Par nature, il est hostile aux associations autres que lui-même ; elles sont des rivales, elles le gênent, elles accaparent la volonté et faussent le vote de leurs membres. « Il importe, pour bien avoir l’énoncé de la volonté générale, qu’il n’y ait pas de société partielle dans l’État, et que chaque citoyen n’opine que d’après lui449. » Tout ce qui rompt l’unité sociale ne vaut rien », et il vaudrait mieux pour l’État qu’il n’y eût point d’Église Non seulement toute Eglise est suspecte, mais, si je suis chrétien, ma croyance est vue d’un mauvais œil.
Immédiatement cet acte suggéra fortement au sujet que l’eau était mauvaise ou même empoisonnée, si bien que dans cette persuasion il la rejeta avec horreur… » — Même illusion quand l’image suggérée est celle d’une sensation de tact.
Mais on peut faire un mauvais emploi de la nature qu’on a : de là tous ces préceptes, qui ont l’air de gêner et de resserrer l’inspiration, car ils sont forcément négatifs.
Il aura l’art de ménager l’intérêt, dans un court épisode, d’engager, de conduire, de conclure le récit d’une aventure vraisemblable : il dira à merveille les émotions d’une demoiselle qui erre la nuit, sous la pluie, par les mauvais chemins, ne voyant pas les oreilles de son cheval, et invoquant tous les saints et saintes du paradis.
Un des premiers, et de cela encore son parti lui sut mauvais gré, le duc de la Rochefoucauld350 comprit que la royauté avait partie gagnée contre la noblesse, et se résigna à recevoir la compensation quelle offrait au lieu de l’influence politique annulée, la sécurité oisive de la vie mondaine, brillamment rehaussée de l’exercice désintéressé des forces intellectuelles.
En somme, cette influence est bienfaisante : elle « lui sauve beaucoup de folies » ; Mme de Graffigny en témoigne : « S’il n’était retenu, dit-elle, il se ferait bien des mauvais partis ».
Déjà à l’apogée de sa réputation, Pouchkine défiait ses critiques et ne cherchait pas à se justifier de l’accusation d’immoralité qui, dit-on, lui valut quelques succès parmi de bonnes âmes, comme il s’en trouve toujours pour convertir les mauvais sujets.
Mauvais effet d’une lecture par tant d’autres côtés bienfaisante, si l’Esprit des lois était lu avant les Pensées, ou si Montesquieu ôtait l’envie de connaître Pascal.
On n’a pas oublié la fièvre de maternité qui fit éruption dans le beau monde de Paris, quand Rousseau eut dénoncé comme de mauvaises mères les femmes qui livraient leurs enfants à des nourrices ; jusque dans les couloirs de l’Opéra, on put rencontrer des enfants à la mamelle que leurs jeunes et pimpantes mamans venaient allaiter durant les entr’actes.
On voit que, dans une chose quelconque, son goût apathique le porte du côté où il y a le moins d’embarras, dût-il être le plus mauvais.
» Ce n’était là qu’une très mauvaise phrase ; on hésitait à l’en avertir.
Voilà des injures, et, sous toutes les raisons de famille qui seraient inextricables à débrouiller, il entrait dans sa persécution contre son fils quelque chose de ce sentiment de haute précaution publique et sociale qui lui aurait fait enfermer et coffrer en leur temps, s’il en avait eu le pouvoir, ces mauvais sujets qui s’appelaient Retz ou César.
A repondue quil entendoit par attaque lorsque le mal est un (peu) plus violent et enpeche dagire A lui demandée a quelle époque il apris le médecin donc il vien de nous parllee et à quelle epoque il a quitté sommé de nous endonné des certificats A repondue que sa famille le certifira que cettoit de tout temps le medecin de la maison A lui demandé sy il montoit sa garde le dix aoust mil sept cents quatre vingt douze A repondue quil la montoit lorsque sa senté le permetoit A lui demandee sy lors du dix oust quatre vingt douze lorsquil à enttandue battre la générale sy il apris les armes pour vollaire au secours de ses concitoyent et pour sauvé la patrie A repondue que non quil étoit en core trop foible A lui demandée quelle est le motife qui lui en a empechée A répondue la faiblesse de sa santée dans ce moment A lui demandée de nous en donnée les preuves par les certificat signiée du cherugien et de la section vus qu’il n’est pas juste dans ses reponce A répondue quil na nent point A lui demandee que veux dire cemot a nous est comme17 quil nen a point A répondue quil na point de certificat cy dessus énoncés A lui représentés quil est un mauvais citoyent de navoir point concourue à la defense de sa patrie vue que les boiteux et infirme on prie les armes et se sont unie sur la place avec tout les bons citoyent pour y défendre contre les courtisans du cidevant Capet et royalliste A repondue quil navoit point assée de force de corp pour le pouvoir A lui demandee sy lord de ceste epoque ses frere et son pere sy etoit rendue avec les citoyent de leur section sur les places defansifs contre les tirand de la Republique sommé de nous dire la vérité A repondue que son pere etoit vieux et étoit employée a sa section et que son frere etoit vice-consulte en Espagne les auttres ne demeurant point a la maison il y gnoroit ou ils étoits A lui demandée ou etoit le domestique quil les servoit ou etoit il le dix oust A repondue quil lignoroit.
Saint-Just sent très bien de bonne heure qu’il n’y a qu’un gouvernement fort qui puisse porter remède aux désastres de l’anarchie, et en cela il s’élève au-dessus du commun des démagogues : « Lorsqu’un peuple n’a point un gouvernement prospère, c’est un corps délicat pour qui tous les aliments sont mauvais. » Ce gouvernement meilleur et plus ferme, il va le chercher non dans la Convention même où l’on parle trop pour cela (et il est impossible, pense-t-il, que l’on gouverne sans laconisme), mais dans les Comités, en les résumant le plus possible dans la personne de deux ou trois chefs influents, parmi lesquels il se compte.
Une aussi flagrante disproportion a vulgarisé à notre époque et tiré à une infinité d’exemplaires le type du parvenu, du Bourgeois scientifique, dont on a vu que Flaubert avait donné avec Homais une première ébauche, et dont Bouvard et Pécuchet sont une représentation plus typique, plus bienveillante aussi, car aucun sentiment mauvais ou bas ne leur est attribué et, si extraordinairement comiques qu’ils apparaissent, leur bonhomie pourtant commande la sympathie.
À vrai dire, dans cette hypothèse qui distingue d’une façon absolue le bien de l’agréable, il semble que la plupart des hommes souhaiteront que l’inclination vers le plaisir soit chez eux la plus forte et l’emporte sur l’autre : le sentiment du devoir risquera de devenir à leurs yeux le mauvais principe.
Mercredi 4 juin Aujourd’hui, dans mon jardin en fleurs, son petit corps maigre perdu dans sa robe à queue, Mme de Nittis parlait, tout au fond d’un grand fauteuil, où elle ne tenait guère plus de place qu’un enfant, parlait, avec des interruptions, des silences, de pâles sourires ; parlait des premiers temps de son bonheur avec son mari, dans un certain carré de roses trémières, aux environs de la Malmaison, et qu’il avait fallu vendre, un jour de mauvaises affaires.
L’âne est, lui aussi, puni de son mauvais cœur.
Le 13 novembre 1914, il écrivait à un de ses écoliers : Nous travaillons, nous, pour que cette guerre soit la dernière et que les écoliers d’aujourd’hui n’aient pas plus tard à passer des mauvais jours comme nous à la pluie, au froid et sous les balles.
Sous ce langage insuffisant et délicieux (on dirait une mauvaise traduction du Cantique des Anges), je vois et j’admire combien la discipline de la guerre a vaincu dans les jeunes cœurs les ferments d’anarchie auxquels nous trouvions tant de beauté, jadis.
Nous donne-t-il, par exemple, comme échantillon pindarique, la douzième olympique, l’ode à la Fortune, cette hymne courte et sublime, chantée à l’occasion de la victoire, qu’est venu chercher dans les fêtes des grandes cités de la Grèce un Crétois, chassé par une faction de Gnosse, sa patrie, où il avait langui longtemps dans les querelles obscures d’une petite démocratie, il se garde bien d’être simple et uni comme le poëte grec : il ne nomme pas ce coq guerroyant au logis, auquel Pindare compare son jeune héros, avant qu’il eut été délivré par l’exil et jeté par ce coup du sort en Sicile, pour y devenir citoyen paisible de la ville opulente d’Himère, et de là, vainqueur à Olympie : « Je n’ai osé, dit-il, me servir de ce mot de coq3, qui produirait un mauvais effet en français, et qui suffirait pour gâter la plus belle ode du monde.
Le meilleur serait pour lui de constater qu’au fond il n’est, malgré toute son honnêteté de conscience, qu’un mauvais prêtre incapable d’enseigner et de défendre sa religion. […] Le public, qui représente le bon sens, s’impatiente d’entendre tant de sottises, de voir dénigrer ce qui est beau et bon au bénéfice de ce qui est laid et mauvais et prie le critique acharné de lui laisser ses illusions : — Mon devoir avant tout, s’écrie celui-ci, qui croit représenter le bon goût. — Mais quel est votre devoir ? […] Il le comprit, et le fit comprendra à ceux qui avaient combattu et vaincu avec lui : les mauvais Anges acceptèrent de passer pour les bons Anges enfouis aux éternelles ténèbres, tandis que Lucifer tenait lieu de Jéhovah déchu. […] Mais apprenez donc que l’amour passionnel n’est qu’une verrue, une chose anormale, la marque d’un mauvais fonctionnement du cerveau, du sang, qui vous fausse les objets et vous fait croire et voir ce qui n’existe pas ! […] Madame de Bonnemains était affligée, m’assure-t-on, d’une dentition assez mauvaise, les deux palettes de devant avançant en outre disgracieusement au point de sortir complètement de la bouche.
Si je restais, ma femme croirait que je prends de mauvaises habitudes ; elle serait inquiète. […] faisait-il en se rengorgeant, oui, oui, ce n’est pas mauvais. » Il aurait donné tous les vins de France et d’Allemagne pour danser encore une fois le treieleins.
On l’a vu djinn, ganté de la tête aux pieds de ténèbres, la poitrine moulée de paillettes feu, bleu et vert : il traversait la nuit d’un bond comme un mauvais songe et croulait en boule, comme un déchu. […] Mauvaise occasion pour vous de triompher, zélateurs absolus d’une discipline restrictive, élagueuse, polisseuse, etc. […] Si l’Aiglon n’est pas une mauvaise pièce, et je ne veux pas le savoir, je sais que le lyrisme en est tout à fait détestable. […] Une cheville énorme, un à peu près hideux, un mauvais bon mot vous arrêtent, quand ce n’est pas la désolation du vague et du vide, que l’on finit par préférer aux « concetti ». […] Depuis lors M. de Faramond a fait représenter plusieurs drames ; une tragédie rustique en un acte le Mauvais Grain parfait exemple de son réalisme lyrique ; une curieuse, éloquente Drame de Poitiers et surtout cette Dame qui n’est plus aux camélias d’une saveur acide, d’un parti pris tout neuf et qui reste encore inclassable : le germe de la « tragi-comédie moderne » ?
C’est, comme le dit Antoine, l’ombre de César « promenant sa vengeance » ; et pour ne pas laisser méconnaître son empire, c’est encore cette ombre qui, aux plaines de Sardes et de Philippes, apparaît à Brutus comme son mauvais génie. […] Cependant le chevalier Ménechme est à Paris, aux prises avec la mauvaise fortune ; une vieille douairière se sent toute portée à changer son sort en l’épousant, et le chevalier ne fait pas le difficile, lorsque son amour pour Isabelle, la propre nièce d’Araminte, lui ouvre les jeux sur l’âge de sa tante. […] Un acte entier se passe dans un mauvais lieu, etc., etc. ; il est même une scène qui indigne tellement un commentateur (je crois que c’est Steevens), qu’il déclare qu’un des personnages mériterait le fouet, et que l’autre, tout roi qu’il est, devrait être renvoyé dans les coulisses à coups de pied. […] Aucun n’a été tenté de renouveler une entreprise si chère, et dont le mauvais succès a découragé les plus vifs aspirants. […] Hollinshed le met au nombre de « ces personnes mauvaises qui ne vivront une heure exemptes de faire et exercer cruauté, méchef et outrageuse façon de vivre. » Sans doute, et la critique historique en a fourni la preuve, la vie de Richard a été chargée de plusieurs crimes qui ne lui ont pas appartenu ; mais ces erreurs et ces exagérations, fruit naturel du sentiment populaire, expliquent, sans la justifier, la bizarre fantaisie qu’a eue Horace Walpole de réhabiliter la mémoire de Richard, en le déchargeant de la plupart des crimes dont on l’accuse.
Son teint pâlit encore ; elle causait à peine, elle avait dans ses yeux une mauvaise flamme. […] Huysmans l’est surtout par les mauvais côtés (thèmes vulgaires, détails bas, fausse méthode scientifique). […] Cela reste véniel et nos gens se font plus mauvais qu’ils ne sont. […] Mais vous savez comme les recueils se font, et s’il n’y a dans le monde que quelques-uns d’entièrement accomplis, n’est-ce point, cette fois, la faute des écrivains eux-mêmes qui y entassent pêle-mêle leurs productions mauvaises et bonnes, jusqu’à concurrence des trois cents pages réclamées par l’éditeur ?
Il a beau souffrir, il ne regrette point l’emploi qu’il a fait de ses derniers mois : non, ce n’est pas un mauvais génie qui l’a conduit à ce bal où il a fait la connaissance de Lotte : « Non, c’était un bon génie, s’écrie-t-il, je n’aurais pas voulu passer mes jours à Wetzlar autrement que je ne l’ai fait ; et pourtant les dieux ne m’accordent plus de tels jours, ils savent me punir et me Tantaliser. » A Francfort, où il est revenu vivre près de sa famille, il a dans sa chambre la silhouette de Lotte attachée avec des épingles au mur ; il lui dit le bonsoir en se couchant, et le matin, il prend plus volontiers ces épingles-là que d’autres pour s’habiller.
qui en avoit lu la plus grand’part m’avoit commandé de sa propre bouche d’en faire un recueil et les faire bien et correctement imprimer113, je les baillai à un imprimeur sans autrement les revoir, ne pensant qu’il y eût chose qui dût offenser personne, et aussi que les affaires où de ce temps-là j’étois ordinairement empêché pour votre service ne me donnoient beaucoup de loisir de songer en telles rêveries, lesquelles toutefois je n’ai encore entendu avoir été ici prises en mauvaise part, ains y avoir été bien reçues des plus notables et signalés personnages de ce royaume, dont me suffira pour cette heure alléguer le témoignage de M. le chancelier Olivier, personnage tel que vous-même connoissez : car ayant reçu par les mains de M. de Morel un semblable livre que celui qu’on vous a envoyé, ne se contenta de le louer de bouche, mais encore me fit cette faveur de l’honorer par écrit en une Épître latine qu’il en écrivit audit de Morel.
Nous n’entendons pas ici précisément parler des deux brochures politiques de M. de Chateaubriand : nous en serions fort mauvais juge, incapable que nous nous trouvons, par suite d’habitudes anciennes et de convictions démocratiques, d’entrer dans la fiction des races consacrées et des dynasties de droit.
Ce qu’on peut affirmer, c’est que ce dernier sourirait de son plus mauvais sourire en lisant la biographie de sa victime, ainsi chargée à l’avance de bandelettes un peu souillées.
et Chantilly, écueil des mauvais ouvrages !
Je lui demandai seulement sur sa seule parole de me rendre ce qu’il voudrait de cette somme importante, quand le mauvais effet de la révolution de Juillet aurait laissé mon ouvrage reprendre son cours naturel ; deux ans après, il me rapporta de lui-même les 25,000 francs dont j’avais cru devoir l’indemniser.
si tu avais su t’aimer davantage toi-même, peut-être qu’aujourd’hui tu distinguerais mieux ce qu’il y a de bon et de mauvais parmi les objets qui flattent tes désirs et tes espérances.
C’est la vertu de notre nourriture, c’est la force de notre sang qui nous arrête au moment de commettre une mauvaise action littéraire.
Les livres faits pour défendre la propriété par le raisonnement sont aussi mauvais que ceux qui l’attaquent par la même méthode.
Un mauvais jargon, une éloquence toute en pétition de principe, tenaient lieu de recherches.