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907. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

C’est un morceau grandiose, tout à effets et à mouvements, plein de tableaux ; l’orateur y est traduit sous vos yeux entouré de ses mille tonnerres et de quelques fanfares ; c’est un de ces morceaux d’éclat où l’on marche d’imprévu en imprévu, où l’image toujours éblouissante et nouvelle surgit à chaque pas, plus soudaine, plus en armes que les légions de Pompée ; c’est une de ces sorties de talent qui gagnent des victoires, au moins de surprise, sur les plus incrédules ; qui marquent que les lions au gîte (pour parler le langage du sujet) ont des ressources et des bonds qu’on n’attendait pas, et qu’il est des natures invaincues qu’on peut bien vouloir traquer, mais qu’on ne décourage guère. […] En parlant de Mirabeau, il était difficile qu’une imagination amante des gloires sombres et fortes, qui s’était attaquée déjà à Cromwell, à Richelieu, à Charles-Quint, à Louis XI, à Napoléon, ne se prît pas au côté purement et simplement grand, et n’y sacrifiât point les considérations autres qui tempèrent et corrigent, qui agrandissent les fonds du tableau, mais diminuent la hauteur de la principale figure. […] Je me suis permis déjà ailleurs de critiquer, dans le Tableau du xviiie  siècle par M.

908. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Bien plus encore qu’aujourd’hui, il a le monopole de tout ce qui est œuvre d’intelligence et de goût, livres, tableaux, estampes, statues, bijoux, parures, toilettes, voitures, ameublements, articles de curiosité et de mode, agréments et décors de la vie élégante et mondaine ; c’est lui qui fournit l’Europe. […] Baron de Barante, Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle, 312. […] Le Tableau de Paris, par Mercier (12 vol.), est la peinture la plus exacte et la plus abondante des idées et des aspirations de la classe moyenne de 1781 à 1788.

909. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Mme de Sévigné et Saint-Simon ont peint les individus, l’une d’une main qui esquisse, l’autre avec le luxe de couleurs qui rend les tableaux saisissants. […] Mais les récits de Saint-Simon n’ont pas cette brièveté de Tacite, si pleine et si éloquente, ni cet art merveilleux qui donne à l’histoire l’intérêt d’un récit et l’aspect saisissant d’un tableau, ni ces profondes maximes qui en sont la moralité, et où Tacite est sans égal. […] Quel tableau que celui de ces espérances détruites par la mort du prince ; de ce règne dévoré d’avance ; de ces dettes contractées sur une succession qui ne doit pas s’ouvrir ; de ce deuil extérieur de tous, qui cache tant de pensées diverses et la profonde joie de quelques-uns ; de ce vieux roi qui pleure à la porte de son fils !

910. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Ayons en nous l’émotion complète de la Chose vivante, et, dans nos œuvres spéciales de littérature ou de musique, il se trouvera que nous la mettrons ; ayant vu tous les reflets, notre unique langage en gardera la marque ; ayant connu toute l’impression, notre poème ou notre tableau en sera imprégné ; la Chose sera exprimée, très fortement ; et notre œuvre, tout particulière, aura de très mystérieux palpitements d’universelle Clairvoyance. […] Une véritable œuvre d’art dépend jusqu’à un certain point de son milieu : les Grecs le savaient bien, et Wagner l’a compris, en choisissant pour son théâtre ce coin retiré des montagnes bavaroises qui fait penser à un fond de tableau de Dürer : la promenade sous les vieux arbres du parc évoque déjà le moyen-âge, et l’on sent passer je ne sais quels souffles mystiques dans le paysage que domine la plate-forme de l’édifice : une étendue bosselée dont le vert est piqué des taches plus foncées des bois de sapins… En sorte que l’âme est toute prête aux accords religieux qui accompagnent la marche des chevaliers du Graal, et toute prête aussi à pénétrer le sens profond que lui offre la légende du « Pur-Simple, sachant par compassion… » J’ai entendu l’œuvre de Wagner un peu partout : à Cologne, la vieille ville amie, à Munich, à Berlin, à Bayreuth, et dans ce froid théâtre de Covent Garden qui devrait être à jamais réservé aux exhibitions mondaines. […] Et ce Livre, où sa double pensée, pleinement, était signifiée, le Livre, ce tout puissant suggestif de l’Idée, ce Livre qui contenait son Œuvre de Poésie et de Théologie, — Wagner le lisait, l’impérieux créateur, et, seul, dans le calme silence de son rêve, parcourant des yeux les pages multiples, et des yeux suivant les Signes, — la lettre, la note et le trait, — il voyait et il entendait, manifestement suggérés par les Signes, vivre en lui, en le merveilleux et suprême théâtre de son Imagination, le drame réel et symbolique. — Peut être, quelques uns, lisant, lisant les partitions d’orchestre, peuvent voir et entendre le Drame musical, ainsi que, tous, nous voyons et entendons, le lisant seulement, le drame littéraire, ainsi que, tous, par la seule lecture, nous suscitons, en notre esprit, les tableaux que le roman décrit ; or, ces quelques uns aussi, lisant, jouiront dans le Livre, sans obstacle et sans divertissement, des splendeurs, magiquement évoquées, du Théâtre Wagnérien idéal ; et, pure vision non troublée par les étrangères matérialités, impudentes ou hypocrites, des salles théâtrales, — en la complète vérité d’un monde imaginatif, le Sens Religieux leur apparaîtra… Le Livre serait le lieu de Représentation, au Drame métaphysique et naturaliste.

911. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

. — Voilà en effet le tableau des wagnériens de Bayreuth. […] La raison en est simple et nous renvoyons à tous les traités de physiologie pour l’explication du phénomène dans lequel un carré lumineux détaché sur fond noir paraît plus grand qu’il ne devrait : ajoutons que, les dimensions du tableau grandissant, l’intensité de la lumière qui y est répartie devrait diminuer proportionnellement ; mais l’obscurité presque absolue qui entoure la scène fait encore paraître la lumière assez vive, bien que toujours douce et fondue. […] L’optique est en effet meilleurs que l’acoustique à Bayreuth, sauf cependant vers le haut de l’amphithéâtre et surtout aux galeries d’où l’on entend merveilleusement la partie orchestrale surtout, où les voix portent davantage, mais d’où la perspective est déjà faussée, comme cela se montre surtout aux deux tableaux du Gral.

912. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Je suppose que la raison tardive va présider à l’établissement d’une société humaine, et je veux offrir le tableau analytique de sa Constitution. […] Il y ajouta alors une note, pour dire qu’il ne niait pas « que le tableau historique des peuples ne pût fournir d’utiles sujets de méditation ». […] L’un creuse des puits dans le rocher neuf : l’autre fait des tableaux et des fresques sur toutes les murailles et sous toutes les coupoles connues. — Je ne sais pas d’esprits qui soient plus à l’opposite et aux antipodes que Bossuet, le panégyriste et l’apologiste magnifique de toutes les choses établies, de toutes les doctrines reçues et dominantes, — un esprit qui n’a jamais eu un doute !

913. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Diaz lui écrivait que le tableautin l’attendait, et il trouvait dans l’atelier un tableau beaucoup plus important qu’il ne s’y attendait, et dans un cadre d’au moins trente francs. […] Qu’est-ce qui aurait osé peindre, il y a vingt ans, une femme en robe vraiment jaune ; ça n’a pu se tenter qu’après la « Salomé » japonaise de Regnault, et cette introduction autoritaire dans l’optique de l’Europe de la couleur impériale de l’Extrême-Orient, oui, c’est une vraie révolution en la chromatique du tableau et de la mode. […] * * * — Bien bizarre chez moi, cette attirance d’un milieu d’art, et qui me pousse à venir m’asseoir, à passer des heures, dans une boutique de bibelots ou de tableaux.

914. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Vous commencerez, si vous me croyez, par la lecture des mœurs des Chrétiens, de l’Abbé Fleuri : tableau fidéle & agréable de l’innocence de la vie des premiers Chrétiens. […] Cette histoire qui ne peut être autre chose que le tableau des passions & des extravagances des hommes, présente les faits les plus piquans, soit dans la vie des hérétiques, soit dans l’exposition systématique de leurs folies. […] Pinchinat, on ne trouvera point un tableau des égaremens de l’esprit humain, en matiere de Religion, aussi bien fait aussi bien frappé que celui-ci.

915. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

L’art, les tableaux, le théâtre, les livres, les voyages même ne m’amusent plus : ce ne sont pour moi que des motifs d’un travail fastidieux, car il est toujours à recommencer. […] Il s’extasie, devant cette scène de mœurs orientales, comme il admirerait le tableau d’un maître, et, sans souci de la souffrance individuelle, il ne voit dans le sang répandu qu’une note claire et brillante au milieu d’un ensemble de couleurs. […] Il a écrit quelque part : Les anges sont hermaphrodites et stériles. » Aussi, de même qu’il avait appliqué son système des contrastes à aiguiser les sensations artistiques, il l’emploiera comme excitant des sensations amoureuses, et il s’efforcera de joindre aux tableaux du plaisir les tableaux de la douleur, des cruautés, des blessures. […] Mais, plus que ces tableaux pittoresques ou dramatiques, ce qui dut influer sur la direction de son esprit, ce fut la situation même du morceau de rocher où il vécut sa jeunesse, perpétuellement en face de deux immensités, l’immensité du ciel, l’immensité des flots. […] Il raconte l’ensevelissement et l’inhumation, sans oublier les moindres minuties, en une série de phrases courtes, un peu haletantes, mais rappelant chacune un fait et formant tableau.

916. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Stéphane Mallarmé »

Ou, si vous voulez, il croit que les justes correspondances entre le monde de la pensée et l’univers physique ont été fixées de toute éternité, que l’intelligence divine porte en elle le tableau synoptique de tous ces parallélismes immuables et que, lorsque le poète les découvre, ils éclatent à son esprit avec tant d’évidence qu’il n’a point à nous les démontrer.

917. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 92-99

Dans ses Mercuriales sur-tout, il est aisé de reconnoître une suite de tableaux où l’Homme de Loix est forcé de puiser la plus haute idée de sa profession & l’amour de ses devoirs, l’Homme d’Etat, les leçons de la saine politique & les moyens de la rendre utile & respectable ; le Philosophe, le modele de l’usage qu’il doit faire de ses lumieres & de la sagesse qui sait les contenir ; le Littérateur, les finesses de son art & les solides beautés qui peuvent l’embellir ; tous les hommes, le respect des Loix, les regles de la vertu & les charmes qui la font aimer.

918. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 489-496

Il n’ignoroit pas que je m’étois élevé contre eux dans la Ratomanie, dès 1767, & dans le Tableau Philosophique de l’Esprit de M. de Voltaire, au commencement de 1771.

919. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 331-337

Mais le grand art est de les présenter dans le jour qui leur convient, d’en former un tableau assez énergique, pour que chacun s’y reconnoisse : la surcharge est même alors nécessaire, afin que l’optique ne dérobe aucun trait à la peinture : & le comble du génie est d’ôter à la laideur ce qu’elle a de hideux ; de savoir l’apprivoiser à se considérer elle-même, pour la convaincre & lui faire haïr plus sûrement sa propre difformité.

920. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 133-139

Jamais la Poésie fut-elle plus touchante, plus attendrissante, plus majestueuse, que lorsqu'elle anime les différens tableaux que le pinceau du Poëte y a tracés ?

921. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre X »

La beauté d’un mot est tout entière dans sa pureté, dans son originalité, dans sa race ; je veux le dire encore en achevant ce tableau des mauvaises mœurs de la langue française et des dangers où la jettent le servilisme, la crédulité et la défiance de soi-même.

922. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Avant-Propos. » pp. -

Notre but principal est de contribuer à l’utilité du lecteur par le tableau des querelles littéraires.

923. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre troisième. »

Cette fable est charmante d’un bout à l’autre pour le naturel, la gaîté, surtout pour la vérité des tableaux.

924. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 22, quelques remarques sur la poësie pastorale et sur les bergers des églogues » pp. 171-178

Le fonds de ces especes de tableaux doit toujours, pour ainsi dire, être un païsage.

925. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre I. De la sagesse philosophique que l’on a attribuée à Homère » pp. 252-257

Celui en qui les leçons des philosophes auraient développé les sentiments de l’humanité et de la pitié n’aurait pas eu non plus ce style si fier et d’un effet si terrible avec lequel il décrit dans toute la variété de leurs accidents, les plus sanglants combats, avec lequel il diversifie de cent manières bizarres les tableaux de meurtre qui font la sublimité de l’Iliade.

926. (1890) Dramaturges et romanciers

Nous préférerons toujours une batterie de cuisine peinte avec la perfection hollandaise à un médiocre tableau de sainteté. […] Autre chicane : des deux tableaux qui composent le cinquième acte, le premier nous paraît de trop. […] Les scènes qui la composent sont une série de dessins plutôt qu’une succession de tableaux. […] Le meilleur des tableaux de Mme Babolain, née Paline, est certainement le portrait qu’elle a obtenu de M.  […] Cela est sérieusement beau, et il m’étonnerait que ceux qui ont accordé leur admiration au tableau où M. 

927. (1925) Comment on devient écrivain

C’est en groupant ces louables travaux qu’on arrivera peut-être un jour à avoir un tableau complet de l’ancienne France. […] Il ne faut pas surtout, dans un roman historique, que le document et les tableaux de mœurs étouffent la narration. […] L’élévation des jugements, la noblesse des tableaux suffisent quelquefois à établir la réputation d’un ouvrage. […] Tableau de la Littérature au dix-huitième siècle, t.  […] Tableaux de la Littérature du dix-huitième siècle, t. 

928. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Second tableau. […] Quatrième tableau. […] Cinquième tableau. […] Huitième tableau. […] Ils regardaient les tableaux !

929. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Qu’on lise son cinquième chant sur la formation de la société, et qu’on juge si la poésie offrit jamais un plus riche tableau. […] Le tableau de Longus n’est que voluptueux ; celui de l’auteur français est chaste et passionné. […] Du reste, nulle idée de bonté morale ne se mêle à ce tableau et ne vient l’épurer et l’embellir. […] Cette émotion ne s’use pas ; les tableaux les plus hideux l’excitent d’autant plus. […] Malgré le génie de Virgile et les pleurs dont saint Augustin s’accuse, Didon mourante n’égale pas ce tableau chaste et passionné.

930. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Au fond, un vrai peintre n’est jamais, dans ses tableaux, un illustrateur de littérature. […] » Mais Dieu merci, voilà qu’au troisième acte, la pièce se relève, et que la qualité de la pièce et le jeu de Tessandier, font éclater les applaudissements dans les derniers tableaux. […] Et penser que, pas un paysagiste, ayant un nom, n’a eu l’idée de faire un tableau d’une de ces rues-boulevards. […] Et toutes les semaines, tombe dans la maison un gendre marseillais, avec du poil jusque dans les yeux, un Marseillais qui a la tête rasée d’un bourreau arabe, dans un tableau d’un élève de l’École de Rome, un Marseillais qui entre comme un ouragan, en criant dans son patois : Fan de brut ! […] … Là-dessus je lui dis qu’il aurait à faire le plus beau et le plus intéressant livre du monde, un livre qui n’a été fait par aucun peintre des temps anciens et modernes : un catalogue, où il raconterait la genèse et l’histoire de ses tableaux, et ce qu’il y a de sa vie intime et psychique mêlé à chacune de ses compositions.

931. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Il ne nous le fait point apercevoir, dans son imposante et réelle structure, mais comme ménageant nos faibles sens, il nous le montre d’abord reflété dans quelque onde azurée, ou reproduit par quelque nuage irisé, C’est au commencement une large nappe dormante de mélodie, un éther vaporeux qui s’étend, pour que le tableau sacré s’y dessine à nos yeux profanes ; effet exclusivement confié aux violons, qui, après plusieurs mesures de sons harmoniques, continuent dans les plus hautes notes de leurs registres. […] Et le Mage sera Beethoven, éclairant son tableau de l’Apparence à la Lumière intérieure de son Univers, univers profond où gît l’Être réel des choses : Beethoven créant, en pleine conscience, les forêts et les couples, et le torrentueux Océan des émotions humaines ; Beethoven, pénétré d’un indicible Contentement, à la vue de sa puissance, souriant à l’Illusion qu’il a créée, reprenant, pour se jouer, en charmeur, avec elle, toute la Douleur de l’Etre. […] Il superpose à la partition des images riches et évocatrices et décrit même un véritable tableau, traduisant en un langage pictural la musique de son futur beau-fils : « éclat éblouissant de coloris », « regards éblouis », jusqu’à l’assimilation de la mélodie à une fleur « monopétale ». […] Sigurd est un opéra en quatre actes et neuf tableaux d’Ernest Reyer créé en 1884 à la Monnaie de Bruxelles puis en 1885 à l’opéra de Paris.

932. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Xénophon ne nous en avertit point ; il ne fait que raconter ; c’est à nous de sentir l’art caché sous le naturel, et l’opposition des tableaux dissimulée sous l’uniformité du récit. […] Ce second tableau peint à l’âme ce que celui de Rosso peint aux yeux. […] Il me semble que les statues antiques qui nous restent sont un commentaire de ce tableau. […] De là cette peinture de la cour après la mort de Monseigneur, tableau d’agonie physique, sorte de comédie horrible, farce funèbre où nous contemplons en face la grimace de la Vérité et de la Mort. […] Le brutal vétéran joue aux dés sur un tableau de Zeuxis, et brise d’un coup de pied un Cupidon de Praxitèle ; il a des courtisans, des baladins, des cuisiniers, des joueurs de harpe ; il emporte des tapis, des lits de bronze, des buffets d’ivoire.

933. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Il est pauvre, en effet ; mais, depuis cinquante ans, il a collectionné avec tant de patience et de goût des tableaux et des objets curieux, que son cabinet, son musée, a acquis un prix énorme. […] » disait Louis XIV à propos des tableaux de Téniers. […] Hugo surtout, qui renchérit sur ses élèves, de crainte d’être dépassé par eux, une strophe, un roman, un tableau, une statuette, un drame, une pantomime, tout tourne aisément au mystique, au saint, à l’évangélique. […] N’est-ce pas lui encore qu’il retrouve et qu’il aime à retrouver dans ces tableaux qu’il nous montre comme cicerone et où il figure comme personnage ? […] Albert de Broglie a esquissé ce tableau de main de maître.

934. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

 » Sur cette pente glissante, Marivaux pourtant a évité de pousser les choses jusqu’au terme où vont tout d’abord, dans leurs tableaux de mœurs, Duclos et Crébillon fils. […] Le vieil officier cherche à le détromper : il lui montre la différence qu’il y a entre un homme peu scrupuleux qui, dans la réalité, dans la conversation, se laisse animer et accepte les choses les plus fortes, et ce même homme, devenu tranquille, qui les apprécie en les lisant : « Il est vrai, dit-il, que ce lecteur est homme aussi : mais c’est alors un homme en repos qui a du goût, qui est délicat, qui s’attend qu’on fera rire son esprit, qui veut pourtant bien qu’on le débauche, mais honnêtement, avec des façons et avec de la décence. » C’est un éloge à donner à Marivaux que, venu à une époque si licencieuse, et lui qui a si bien connu le côté malin et coquin du cœur, il n’a, dans l’expression de ses tableaux, jamais dépassé les bornes.

935. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

On était loin sans doute alors de ce grand moment de renaissance pittoresque et historique où Chateaubriand devait écrire ses admirables pages sur Rome et la campagne romaine : mais Poussin n’était-il pas là, qui à cette heure y traçait tant de graves et doux tableaux, ce même Poussin, parent en génie de Corneille, et qui, ayant reçu Le Typhon ou la gigantomachie, poème burlesque de Sçarron, écrivait : « J’ai reçu du maître de la poste de France un livre ridicule des facéties de M.  […] Les tableaux de l’histoire des Hébreux ou de la vie de Moïse ne s’y trouvent présentés qu’en récit ou en songe.

936. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

Et toutefois, après qu’on a bien envié ce bonheur d’une étude libre, ornée, active et oisive, ayant à elle une belle galerie bâtie tout exprès, remplie de livres, décorée de tableaux, de statues, et en vue d’un lac magnifique, on reconnaît tout bas, à la manière même dont il a usé de ses dons et de ses avantages, qu’il y a autre chose à faire encore qu’à jouir ainsi ; que, si noble et utile qu’ait été son exemple parmi ses compatriotes et pour ceux, qui le consultaient de près, il n’a pas donné tout ce qu’il aurait pu, et qu’un peu de contrainte, un peu de nécessité ne nuit pas ; que c’est sous ces rudes conditions seulement que l’homme, moitié de bon gré, moitié à son corps défendant, tire de lui-même, de son foyer et de ses couches intérieures, tout l’art, toute l’industrie dont il est capable, et le peu d’or qu’il doit à tous. […] Il y a les éléments d’un tableau complet des lettres en Italie et de la condition des savants dans ce siècle.

937. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Eh bien, toute cette considérable moitié, et plus que moitié, de son tableau, nous a été enviée, elle est détruite ; et nous allons le juger comme si nous possédions le tout et comme si nous considérions l’ensemble ! Qu’on me permette un exemple bien disproportionné quant à la splendeur, mais non pas quant aux circonstances essentielles : supposez que de la grande Histoire de Mézeray on n’ait conservé que les premiers âges à demi fabuleux des Mérovingiens, et puis les règnes de Jean, de Charles V, de Charles VI, et, si l’on veut même, de Charles VII, les guerres des Anglais, et qu’on ait perdu tout le xvie  siècle, où Mézeray abonde et excelle, ces tableaux des guerres civiles religieuses, où il est le compilateur le plus nourri, le plus naïvement gaulois et le plus indépendant à la française, où il se montre le mieux informé et le plus sensé des narrateurs ; aura-t-on, je le demande, du talent de Mézeray et de sa nature d’esprit une idée entière, et surtout pourra-t-on pousser cette idée et la définition de cet esprit jusqu’à la rigueur d’une formule, jusqu’à en extraire le dernier mot ?

938. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Doué d’une mémoire heureuse pour toutes les choses extérieures, il a retracé quelques tableaux d’enfance avec plus de vivacité, ce semble, qu’à lui n’appartient. […] Quelques années après, lors du second mariage de la reine avec le nouveau roi frère de son premier mari, elle se ressouvint de son cher abbé de Marolles pour lui mander qu’elle se voulait faire peindre dans quelque tableau allégorique ou historique avec ses deux illustres époux.

939. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Les analyses du Journal de l’ambassadeur deviennent fréquemment, sous la plume du jeune écrivain, de piquants tableaux de mœurs, mais sans excéder jamais et sans sortir de la juste mesure de l’histoire. […] Après avoir exposé à merveille et dans un parfait tableau les libertés de la presse anglaise et les avoir expliquées par le caractère du public à qui elle s’adresse, il reconnaît les différences de notre esprit, à nous, et de nos tendances françaises ; et cependant ses conclusions n’admettent guère, sur cet article capital, de différence de régime d’un pays à l’autre.

940. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Sa maison seule, qui est fort belle, ses escaliers ornés de statues d’un goût parfait, la beauté de ses tableaux, la profusion des dessins qu’on trouve jusque dans ses antichambres, et les raretés de toute espèce et de tous les siècles qu’on rencontre à chaque pas, auraient suffi pour m’apprendre que j’entrais chez le prince de la littérature allemande. […] Qu’on se figure en effet quelle dut être la situation morale d’un écrivain modeste, mais consciencieux et savant autant que ferme et convaincu, qui était avec prudence de l’école de Montesquieu, qui méditait longtemps ses matières avant d’en offrir un tableau suivi, concentré, définitif, quel dut être son désappointement cruel et son mécompte, lorsque la grande Histoire du Consulat et de l’Empire de M. 

941. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

Il nous donne cette fois le tableau des campagnes auxquelles prit part le jeune comte de Gisors. […] Je n’ai pas envie d’y revenir : on ne repasse pas deux fois à plaisir sur ces tristes tableaux.

942. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326

En vain, des races se sont mêlées ou renouvelées ; sitôt qu’elle retombe dans la solitude, elle reprend, comme si rien ne s’était passé, le début de son ancien poëme, et recompose incessamment le premier tableau de l’épopée. » Or c’est précisément ce début de l’ancien poëme pélasgique, ce tableau si obscurci de l’épopée primitive dont on retrouve à tout moment les vestiges confus, mais certains, et les débris parlants, si l’on suit le voyageur au mont Ithôme, au mont Lycée, à Tyrinthe.

943. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

Le génie grec y domine : c’est tour à tour une scène à la façon d’Euripide, un petit tableau à la manière de Simonide, ou bien la mélancolie voluptueuse d’Anacréon, de Tibulle et d’Horace. […] Ce long sommeil de Colomb, bien moins vraisemblable que celui d’Alexandre ou de Condé, la veille d’une bataille dont les dispositions sont assurées d’avance, m’a tout l’air du voile mesquinement ingénieux qu’un peintre grec, dans un tableau d’Iphigénie, jeta sur le visage d’Agamemnon.

944. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

L’affectation et la recherche dérivent de la subtilité des Grecs, de leurs sophismes et de leur théologie ; les tableaux et l’invention poétique dérivent de l’imagination orientale. […] Le Tasse emprunte aussi de l’imagination orientale ses tableaux les plus brillants ; mais il y réunit souvent un charme de sensibilité qui n’appartient qu’à lui seul.

945. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

Chaque chevalier a son « frère d’armes », chaque dame a son amie, chaque membre a sa devise, et chaque devise, encadrée dans un petit tableau, va figurer dans « le Temple de l’Honneur », sorte de tente très galamment décorée et que M. de Lauzun a fait dresser au milieu d’un jardin310. — La parade sentimentale est complète, et, jusque dans cette chevalerie restaurée, on retrouve une mascarade de salon. […] Mme d’Oberkirch, II, 35 (1783-1784). — Mme Campan, III, 371. — Mercier, Tableau de Paris, passim.

946. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Les Italiens ont l’initiative dans le tableau de La Foire Saint-Germain ; Regnard et Dufresny tracent d’abord pour eux ce gai tableau, dont, un mois plus tard, Dancourt essaye vainement, à la scène française, de contrebalancer le succès.

947. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

L’idée qui se cache sous un tableau de Raphaël est peu de chose ; c’est le tableau seul qui compte.

948. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

L’imagination passe toujours de la surprise que lui cause la description d’une cause incroyable à l’effroi que lui donne nécessairement la vérité du tableau : il arrive de là que ce monde visible ayant fourni au poëte autant d’images pour peindre son monde idéal, il conduit et ramène sans cesse le lecteur de l’un à l’autre ; et ce mélange d’événements si invraisemblables et de couleurs si vraies fait toute la magie de son poëme. […] La plupart de ses peintures ont encore aujourd’hui la force de l’antique et la fraîcheur du moderne, et peuvent être comparées à ces tableaux d’un coloris sombre et effrayant, qui sortaient des ateliers des Michel-Ange et des Carrache et donnaient à des sujets empruntés de la religion une sublimité qui parlait à tous les yeux.

949. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Il a pris ces noms et ce cadre de l’institut de l’Enfance comme un simple prétexte et un canevas à ses vives études et à ses goûts du moment ; il a voulu tracer, comme il dit, « un capricieux tableau d’histoire ». […] Janin n’est pas et n’a pas voulu être un tableau sévère ; c’est une fraîche et moderne peinture, décorée de noms d’autrefois, animée des couleurs d’aujourd’hui, une trame mobile où se croisent des fils brillants, où se détachent de jeunes figures, où s’est jouée en tout honneur une amoureuse fantaisie.

950. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse psychologique »

La nature des sujets, des visions, des métaphores, du ton, de l’allure, de la ponctuation même d’un écrivain : de la touche, des procédés, des lignes, de l’équilibre des figures, des valeurs, du coloris d’un peintre ; des timbres et des rythmes d’un musicien ; des lignes, des modules, des dimensions, de l’ornementation d’un architecte, — tous ces signes esthétiques pourront être ramenés à une signification psychologique, et l’ensemble de ces déductions pour un auteur présentera de son esprit un tableau déjà poussé, que compléteront les indications tirées des émotions qu’il suggère. […] La plupart des artistes montrent, dès l’abord, par tout l’aspect extérieur de leurs œuvres, qu’ils font ouvertement appel à la sympathie, à la sentimentalité du public ; ils usent des modes d’expression propres à causer une certaine émotion, la décrivent et la désignent clairement soit en des passages éloquents, s’il s’agit d’un livre, soit par le sujet ou le mouvement s’il s’agit d’un tableau, soit en général par quelque excès peu harmonieux de la forme.

951. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63

L’auteur veut présenter le tableau terrible d’une reine meurtrière de son époux, immolée sur la cendre de cet époux par son fils même, qu’elle allait défendre contre un ministre qui fut complice de ses crimes. […] Une des meilleures règles pour bien former un plan, c’est de diviser l’action principale en cinq parties bien distinctes, qui fassent autant de tableaux différents qui ne se confondent pas les uns dans les autres, et qui mettent une espèce d’unité dans chaque acte.

952. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Font-ils un tableau ? […] Cousin a naturellement l’accent oratoire, et dans ce tableau de mœurs élégantes, de galanteries aimables, de jolis péchés et d’amusements littéraires, le style simple de la narration aisée était le seul qui ne fût pas déplacé.

953. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Chacun de ces tableaux nous distrait d’Amsterdam et de Fontainebleau, et nous offre une nouvelle promesse pour nous conduire à un nouveau désappointement. […] Dans le tableau de la chasse à courre il n’a pas su garder la même mesure. […] La philosophie, la théologie ou l’histoire n’ont pas grand-chose à voir dans cette succession ingénieuse, élégante et variée de tableaux et de rêveries. […] Dans les promenades solitaires de l’émigré, dans le tableau des rues brumeuses de Londres, on trouve le germe de René. […] Aussi ne prétend-elle pas comprendre dans ses tableaux la conscience humaine tout entière.

954. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Ponsard, François (1814-1867) »

Ce fut l’erreur du poète ; il oublia qu’une page de notre histoire empruntée aux annales du moyen âge — et quel tableau magnifique ! 

955. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une petite revue ésotérique » pp. 111-116

Le directeur en était Louis Lormel, né à Paris en 1869, d’une ancienne famille artésienne et qui fera paraître en 1908, chez Sansot, un recueil de poèmes en prose : Tableaux d’âmes, que Maurice Barrès place à côté du Gaspard de la Nuit d’Aloysius Bertrand.

956. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Mais un dédommagement s’offre à nous ; c’est le tableau d’une société d’élite, qui s’éleva, avec le xviie  siècle, au sein de la capitale ; unit les deux sexes par de nouveaux liens, par de nouvelles affections ; mêla les hommes distingués de la cour et de la ville, les gens du monde poli et les gens de lettres ; créa des mœurs délicates et nobles, au milieu de la plus dégoûtante dissolution ; réforma et enrichit la langue, prépara l’essor d’une nouvelle littérature, éleva les esprits au sentiment et au besoin de jouissances ignorées du vulgaire.

957. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XI. Suite des machines poétiques. — Songe d’Énée. Songe d’Athalie. »

Le dernier trait du tableau mêle la double poésie du songe et de la vision ; en emportant dans ses bras la statue de Vesta et le feu sacré, on croit voir le spectre emporter Troie de la terre.

958. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 25, des personnages et des actions allegoriques, par rapport à la poësie » pp. 213-220

C’est ainsi que les poëtes ont personifié dans leurs vers la victoire, la sagesse, la gloire, en un mot tout ce que nous avons dit que les peintres avoient personifié dans leurs tableaux.

959. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Charles Barbara » pp. 183-188

Et comme l’ensemble d’une composition littéraire est toujours plus vaste que l’étroit espace ou l’étroite durée d’un tableau, il se trouve que L’Assassinat du Pont-Rouge n’a pas que la beauté solitaire du principal personnage, tête merveilleuse de désordre et d’anarchie depuis son crime, Satan vrai, Satan d’homme, à qui Barbara s’est bien gardé de donner même un pouce de plus que la taille humaine !

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