Puisque j’ai parlé de Corneille, quel exemple ne nous a-t-il pas donné, celui-là, de cette remontée d’aigle lassé, mais insatiable d’azur, vers ce ciel d’où il tombe, mais qu’il reprend par places avant de tomber tout à fait.
pas pu écrire, où le poète funambule, qui s’était grisé d’air sur la corde de son vers, reprend son aplomb de Cariatide et ce tempérament gaiement lyrique dans lequel l’esprit d’Aristophane et de Rabelais se joue de Pindare, et où le très étrange et très charmant poète bouffe que voici exécute des ponts-neufs et des pots-pourris sur une harpe aux cordes d’or.
III Et qu’importe, du reste, que La Maison de Penarvan soit un roman ou une histoire ; qu’elle soit quelque touchante anecdote racontée à son auteur au coin du feu ou dans un coin de voiture ; que ce soit un livre déjà connu, déjà écrit et qu’on a repris en sous-œuvre pour y ajouter !
Il était malade, affaibli : il voyagea pour se refaire Russe, pour se reprendre à son pays, pour le juger mieux !
Enfin Barberine, la danseuse, est idéale de pirouettes, il est vrai, et n’a pas usé par les jambes, comme le dirait Stendhal, le fluide nerveux qui fait qu’on aime ; mais l’obstination de son amour pour Saint-Bertrand, amour qui aurait dû être combattu par des hontes et des résistances infinies, sa docilité à reprendre son amant chaque fois qu’il lui revient, couvert d’un flot de boue de plus, a quelque chose de si ponctuel qu’elle ne semble plus une femme qui se débat comme l’oiseau fasciné par le monstrueux reptile, mais la poupée mécanique de l’amour.
tant qu’un prince est vivant, tous les regards sont fixés sur lui ; son rang, les hommages qu’il reçoit, les espérances et les craintes d’un peuple, la pompe et l’appareil qui l’entourent, en font une espèce de colosse qui remplit tout : mais à sa mort, il reprend sa grandeur naturelle ; ensuite il disparaît à mesure qu’il se recule et qu’il s’enfonce dans les siècles.
Mais ceux qui te donnent ce nom, demain, s’il leur plaît, ils peuvent te le reprendre. […] — J’en vois un, moi, repris-je, c’est de mettre mon article dans mes cartons. […] — Ce serait plutôt, repris-je, le tort de mes occupations de me cacher les agréments du genre et les qualités de vos pièces. […] faut-il donc se reprendre à vivre ? […] Comment lui dire, sans l’effrayer, qu’après quarante-huit heures nous ne sommes plus en sûreté à Paris, et qu’à peine arrivés il nous faut reprendre la route de notre lieu de retraite, devenu un lieu de refuge ?
En cela il se rapproche de Taine qui terminait ses Origines de la France contemporaine par cette déclaration : qu’à toute diminution du christianisme correspond une décadence dans les mœurs. « Les mœurs publiques et privées se dégradent… L’égoïsme brutal ou calculateur reprend l’ascendant, la cruauté et la sensualité s’étalent, la société devient un coupe-gorge ou un mauvais lieu. […] Quelques Pères y ayant repris leur place dans la direction, la vie pieuse du collège fut préservée. […] » Il aurait repris sa plume pour me commenter un autre passage de sa propre lettre, et m’aurait répondu : « Mais au nom de la dette que chaque individu contracte en naissant envers la société. » Je lui aurais répondu à mon tour : « Où est-il écrit qu’il faut payer ses dettes ? […] Empêché par les circonstances de reprendre ce pèlerinage, il me faut évoquer des images, bien présentes certes à mon regret, mais estompées, mais diminuées par la distance des jours. […] Mais quelle joie intellectuelle quand ces livres, repris avec défiance, nous procurent, au contraire, un renouveau d’intérêt et nous donnent la sensation que nous ne nous étions pas trompés !
Je ne la reprends de préférence, que parce que vous l’avez approuvée ; je continuerai simplement à démontrer que toutes les branches de la littérature partent de la connaissance du cœur de l’homme. […] Quel siècle a vu la comédie attaquer les choses publiques qu’il ose reprendre ? […] Qu’on me permette donc de reprendre cet objet, et de ne pas, à l’exemple de La Harpe, avancer sur ce point mes propres opinions à la place de celles des Grecs et des plus graves auteurs modernes. […] Là, l’auteur ne reprend que l’affectation des manières et du jargon à la mode, que les simagrées et le ton des provinciales qui singent le beau monde. […] Thalie ne la corrige malicieusement que pour lui faire reprendre sa simplicité naturelle et sa patience indulgente.
… reprend le Moraliste, surtout si vous songez que vos fautes retombent parfois sur des têtes qui ne sont pas les vôtres. « Quand on est une honnête femme », dit de Ryons, « il n’y a qu’une chose à faire, quoi qu’il en coûte, c’est de rester honnête. […] Il t’attire, il te séduit, il t’utilise, il t’éloigne, il te reprend ou il t’élimine, selon ses exigences de destinée et de fonction. […] S’il doit ajouter à l’impression, c’est que le tableau n’était pas peint d’un pinceau assez évocateur ; alors c’est à l’artiste de reprendre l’œuvre et de la pousser jusqu’à son extrême intensité. […] — Et puis l’on reprend un livre comme les Trophées et l’on trouve que la poésie des évocations impersonnelles est bien mâle, bien rassérénante par l’ampleur de sa vision, bien pénétrante aussi dans ses virils attendrissements. […] … Elle a connu Litvinof quand elle était jeune fille, elle l’a aimé, puis elle s’est mariée avec un autre, en proie à un appétit de la haute vie qu’elle ne peut vaincre Elle retrouve son ancien ami et se reprend à lui faire la cour.
Corinne elle-même, au cap Misène, n’a-t-elle pas repris cette haute inspiration : « O Terre toute baignée de sang et de larmes, tu n’as jamais cessé de produire et des fruits et des fleurs ! […] Le jeune auteur, au milieu de la plus parfaite politesse et d’hommages fréquents à l’imagination de celle qu’il combat, y prend position contre le système et les principes professés par elle : « Mme de Staël donne à la philosophie ce que j’attribue à la religion… Vous n’ignorez pas que ma folie à moi est de voir Jésus-Christ partout, comme Mme de Staël la perfectibilité… Je suis fâché que Mme de Staël ne nous ait pas développé religieusement le système des passions ; la perfectibilité n’était pas, selon moi, l’instrument dont il fallait se servir pour mesurer des faiblesses. » Et ailleurs : « Quelquefois Mme de Staël paraît chrétienne ; l’instant d’après, la philosophie reprend le dessus. […] On pourrait reprendre dans le détail de Delphine des répétitions, des consonnances, mille petites fautes fréquentes que Mme de Staël n’évitait pas, et où l’artiste écrivain ne tombe jamais. […] Les conversations philosophiques, littéraires, toujours piquantes ou élevées, s’engageaient déjà vers onze heures du matin, à la réunion du déjeuner ; on les reprenait au dîner, dans l’intervalle du dîner au souper, lequel avait lieu à onze heures du soir, et encore au delà souvent jusqu’après minuit. […] Je voulais faire du bruit pour avertir que j’étais là ; mais j’hésitai, jusqu’à ce que, l’entretien continuant et s’établissant à quelques pas de moi, il lut trop tard pour interrompre, et il me fallut tout écouter, reproches, explications, promesses, sans me montrer, sans oser reprendre haleine. » — « Heureux homme !
M. l’abbé H B vient de reprendre cette idée valéryenne… il établit… que la poésie est sans rapport (direct et nécessaire) avec le sens intellectuel du poème, qu’elle ne l’exclue pas, « bien entendu », mais qu’elle existe en dehors de lui… ce n’est pas son sens qui fait le mérite d’un vers royal comme : la fille de Minos et de Pasiphaé …et comme tant de vers sonores du père Hugo, qui ne contiennent rigoureusement que des noms propres…et la poésie populaire. […] Valéry appartiendrait au deuxième type. « on ne voit en lui aucune nécessité qui le contraigne à être expressément poète. » à propos de la poésie pure, Thibaudet vient de reprendre ce thème. […] Là-dessus, le moins pacifique des deux, fronçant le sourcil, met la main sur le petit banc de pierre où ils avaient coutume de se reposer côte-à-côte. — « ce banc est à moi, fait-il de sa voix la plus caverneuse. — non, il est à moi, bégaie le plus doux. — par ma barbe, il est à moi, reprend l’autre. — mais bien sûr », consent le second. […] Reprendrais-je donc, j’accepte que des vers merveilleux aient cette absurdité, je défie qu’elle les prive de leur pouvoir poétique, et celui-ci sera même d’autant plus grand qu’ils seront plus chargés de mystère. […] L’idée, toujours fine et poétique, y est exprimée avec exactitude, avec beaucoup de propriété, mais " sans mystère. les mots disent littéralement ce qu’ils disent et rien de plus " …. etc : cela m’a donné l’idée de reprendre le vieux livre de nos poètes (1888), que je n’avais pas relu depuis bien longtemps.
Voulant montrer que Louis XI n’était pas du tout aussi ignorant qu’on l’a prétendu et que l’a dit surtout le léger historien bel-esprit Mathieu, il reprend le côté littéraire de l’histoire de ce règne ; c’est un prétexte pour lui d’y rattacher une foule de particularités sur les livres, sur le prix qu’on y mettait dans les vieux temps, de raconter au long la renaissance des lettres et de discuter à fond les origines de l’imprimerie introduite en France précisément sous Louis XI. […] Il combattit Descartes sur la certitude et reprit en main la thèse de Sanchez : Quod nihil scitur. […] Naudé, qui n’avait admiré qu’une seule fois avec cette ferveur, et qui s’en trouvait dupe, jura sans doute qu’on ne l’y reprendrait plus.
. — Vous êtes propre et leste, reprit-il ; mais n’avez-vous ni bonnet ni chemise, et marchez-vous comme cela sans hardes ? […] — Je lui répondis que j’en demeurois d’accord, et que je ne voyois point d’autre raison de cette injustice, si ce n’est que la plupart de ces juges n’ont ni goût ni esprit. — Ce n’est pas tant cela, ce me semble, reprit-il, que je ne sais quoi d’envieux et de malin qui fait mal prendre ce qu’on écrit de meilleur. — Ne vous l’imaginez pas, je vous prie, lui repartis-je, et soyez assuré qu’il est impossible de connoître le prix d’une chose excellente sans l’aimer, ni sans être favorable à celui qui l’a faite. […] — J’ai remarqué, reprit-il, les défauts de l’esprit et du cœur de la plupart du monde, et ceux qui ne me connoissent que par là pensent que j’ai tous ces défauts, comme si j’avois fait mon portrait.
Tout reprit sa dignité, les vaincus comme les vainqueurs. […] XXXII Ici la diplomatie de M. de Talleyrand reprend un moment son rôle, non dans le cabinet, mais dans le conseil de Napoléon. […] me dit un jour M. de Talleyrand. — Non, mon prince, répondis-je ; vous savez que je ne veux pas servir deux maîtres, et que je ne vais point à la cour du nouveau roi tout en faisant des vœux pour que son gouvernement résiste à cet entraînement posthume qui porte le parti napoléonien aux champs de bataille. — Eh bien, reprit-il, priez la Providence de conserver M.
. — Cependant, reprit-il avec une grande vivacité, les femmes pourraient continuer autant qu’elles le veulent leurs poésies et leurs écrits, mais les hommes devraient bien ne pas écrire comme des femmes ! […] Quand tout le monde avait tiré, chacun allait reprendre sa flèche et on recommençait le jeu. […] Nous reprîmes notre route.
C’est une aiguille aimantée qui s’affole ou reprend son orientation vraie pour des motifs qui souvent restent invisibles au regard de l’histoire. […] Elle se reprend alors, son orgueil proteste contre le peu d’estime dont ces précautions témoignaient ; elle invoque la science accaparée jadis par les prêtres conducteurs d’hommes et déclare qu’elle en sait assez désormais pour se diriger seule à travers les joies et les douleurs de la vie. […] Voyez le rôle que la personnalité du Christ a repris dans la poésie sous toutes ses formes, depuis qu’on l’a rapproché de nous. — Voyez en musique les plus grands artistes s’inspirer avec prédilection de cette figure tendre et pensive en des chefs-d’œuvre comme « l’Enfance du Christ » de Berlioz, le « Parsifal » de Wagner, « les Béatitudes » de César Franck (pour ne citer que ceux-là). — Voyez en peinture : là le mouvement va jusqu’à l’excès, voire jusqu’à la caricature, et l’on ne peut plus compter les exemplaires de la peinture religieuse ramenée aux proportions humaines, qui fait la plus singulière caractéristique des salons annuels. — Voyez en littérature, voyez même au théâtre.
À ces bruits avant-coureurs du bruit des couronnes brisées et des têtes qui tombent, les grands seigneurs et les belles dames s’imaginaient que c’était tout simplement un coup de tonnerre qui les venait surprendre : « Allons, disaient-ils en se séparant, allons voir aujourd’hui ce qui se passe à l’assemblée des notables, nous reprendrons demain la conversation où nous l’avons laissée. » Ah ! […] Alors vraiment arriva la fin du monde, et nul depuis ce temps, n’a osé reprendre cette facile, et dangereuse conversation du siècle révolté de Voltaire et de Diderot. […] De temps à autre, le chef-d’œuvre reprenait sa puissance, alors la comédie s’indignait et grondait comme eût fait le remords, singulière comédie en effet, dans laquelle le plus horrible et le plus épouvantable des crimes est flagellé par le rire.
Arrivons donc enfin au Temps d’Einstein, et reprenons tout ce que nous avions dit en supposant d’abord un éther immobile. […] Considérons d’abord la pluralité des Temps, et reprenons nos deux systèmes S et S′. […] Pour tout résumer, nous n’avons qu’à reprendre notre hypothèse initiale du physicien attaché à la Terre, faisant et refaisant l’expérience Michelson-Morley.
A part ces légères inconvenances, le goût, même aujourd’hui, aurait peu à reprendre en ces deux ingénieuses plaidoiries. […] Louise, en terminant, allait au-devant des objections, et, s’adressant au cœur des personnes de son sexe, elle faisait noblement appel à leur indulgence : Ne reprenez, Dames, si j’ai aimé,… Et gardez-vous d’estre plus malheureuses.
À Rennes693, pour une barrique de vin de Bordeaux, les droits des devoirs et le cinquième en sus l’impôt, le billot, les 8 sous pour livre et les deniers d’octrois montent à plus de 72 livres, non compris le prix d’achat ; à quoi il faut ajouter les frais et droits dont le marchand de Rennes fait l’avance et qu’il reprend sur l’acheteur, sortie de Bordeaux, fret, assurance, droit d’écluse, droit d’entrée pour la ville, droits d’entrée pour les hôpitaux, droits de jaugeage, de courtage, d’inspecteurs aux boissons. […] Sept fois en quatre-vingts ans717, il leur a repris et revendu le droit de nommer leurs officiers municipaux, et, pour payer « cette finance énorme », elles ont doublé leurs octrois.
Didier remit l’aiguillon en donnant gravement à son petit frère tous les préceptes et toutes les traditions du métier, avec de tendres instructions sur les caractères divers de ses quatre bœufs : comme quoi celui-ci regimbait si on le piquait à l’épaule ; comme quoi celui-là était plus sensible à la voix qu’à l’aiguillon ; comme quoi le roux avait besoin d’entendre toujours chanter ou siffler autour de lui pour reprendre cœur à l’ouvrage ; comme quoi le blanc était si apprivoisé et si doux qu’on pouvait s’accouder en sûreté, pour se reposer, sur son joug, entre ses deux cornes, sans qu’il secouât seulement la tête pour chasser les mouches, tant il avait peur de blesser un enfant ! […] Il suspendait alors son chant pendant quelques respirations, puis il le reprenait avec une force nouvelle, à mesure qu’il approchait du fond de la vallée et de la clairière de gazon et de rocaille où la gorge du château commence à monter vers la roche.
La France a répandu son esprit de rénovation dans toute l’Europe ; la France, nation moins douée des dons intellectuels, mais plus militaire et plus unifiée que vous, vous a conquis à son tour ; elle a fait d’abord chez vous des républiques à son image : républiques parthénopéenne, romaine, ligurienne, cisalpine, où Naples, Rome, Gênes, Milan, croyaient quelques jours renaître à la liberté en revêtant les noms et les costumes antiques ; puis, quand la France a repris pour sceptre le sabre du général Bonaparte, elle vous a transformés ou travestis à son image. […] Si vous avez besoin d’une épée en attendant que la vôtre ait repris la trempe de vos temps héroïques, l’épée de la France est plus longue que celle de la maison de Savoie.
Il reprend le lendemain, au lever du jour, aux sons du cor des jeunes chasseurs réveillés pour courir le renard ou le loup dans la forêt : Aux aboiements des chiens, aux fanfares du cor, Notre hôte aussi parut, à cheval, mâle encor. […] Quelquefois ils sont si pressés de s’enfuir qu’ils n’ont pas le temps de reprendre leurs sabots, et qu’ils se sauvent pieds nus en abandonnant leur chaussure de bois sur le chemin.
… Repris pour noter une lettre de Marie, ma belle amie, qui tremble de me croire malade. […] Je n’écrirai plus ici que je ne reprenne vie, que Dieu ne me ressuscite de ce tombeau où j’ai l’âme ensevelie.
XII Mais bientôt après, le souvenir cher et brûlant de son époux Bérenger la reprend, et elle lui écrit une lettre où l’amour de sa patrie, ravagée par les Bourguignons et les Anglais, se mêle à l’amour pour Bérenger. […] » Entour du feu, mesme au soir, que parlons De voyagiers esgarez loing des routes, Au fond des bois, dans le creulx des vallons, Ou s’abritant soubz les obscures voultes De vieulx chastels ouvertz aux aquilons, S’oyons un cry tout-à-coup dans la plaine, Ung bruict confus, tant soict au loing cela, Soudain le sang tout se fige en ma veyne ; Retiens mon souffle, et ne reprends haleine Que pour me dire : « Ô ciel !
Est-ce qu’on nommera pensée et tentative d’idéalisations directrices de l’entendement humain, et plutôt, ne les dira-t-on pas travaux de passivité mais d’une tare de sénilité quand si souvent on les reprend, et dangereuses imaginations, — qui en l’emphase de redites traditionnelles, d’une Beauté stérile et d’un Destin mensonger entretenaient nos désirs et notre nostalgie sans pantèlements à remuer le soleil et le nuage, depuis que déclinèrent en perte de sens vers les régions du ponant les énormes morphismes primordiaux des cosmiques Forces. […] Hors que, pour l’« e muet », son très varié, avons-nous vu, et ainsi qu’intermédiaire, la lumière reprend son unité.
Les idées politiques de 1848 l’ont un moment enfiévré, fait revivre, mais quand elles ont été tuées, il a été repris de plus belle par l’ennui de l’existence, l’inoccupation des pensées et des aspirations. […] Mes beaux petits souvenirs fanés reprennent la vie dans ma tête et dans mon cœur, comme un herbier qui refleurirait, et chaque coin du jardin ou de la maison est pour moi comme un rappel, une retrouvaille, et aussi comme la tombe de plaisirs qui ne recommenceront plus.
Un enthousiasme trop dominant ressemble à ces yvresses qui mettent un homme hors de lui, qui l’égarent en mille images bizarres et sans suite, dont il ne se souvient point quand la raison a repris le dessus. […] Il est vrai que Pindare eut à peu près la même fortune ; et au rapport d’Athenée, du tems d’Eupolis le comique qui vivoit cent ans après ce poëte, sa muse étoit déja tombée dans le mépris ; mais elle reprit bientôt l’empire, que personne depuis n’a osé lui contester.
Selon moi le vrai civisme de l’auteur dramatique qui ne s’est point lancé dans la carrière de la politique est d’éclairer les hommes par une douce philosophie, de les reprendre spirituellement de leurs vices et de leurs travers, et enfin de chercher à les rendre meilleurs. […] Je crois maintenant, Monsieur, avoir rempli les devoirs que je m’étais imposés, en vous éclairant sur les dangers de votre faux système, en vous offrant les moyens de reprendre parmi les gens de lettres de tous les temps cette considération que doivent vous mériter vos talents et qu’on doit toujours craindre de perdre par intérêt pour soi-même.
Mais, à relire ainsi et à reprendre, maintenant qu’il n’est plus, bon nombre des pièces et des personnages d’Alfred de Musset, on arriverait à découvrir en cet enfant de génie le contraire de Gœthe, de ce Gœthe qui se détachait à temps de ses créations, même les plus intimes à l’origine, qui ne pratiquait que jusqu’à un certain point l’œuvre de ses personnages, qui coupait à temps le lien, les abandonnait au monde, en étant déjà lui-même partout ailleurs, et pour qui « poésie était délivrance ».
Il reprit aussitôt du service comme sous-officier dans les troupes de Paris dites du Centre, et la section de l’Arsenal le choisit pour son adjudant-major.
C’est ce dernier mouvement suspendu par suite de l’erreur de Vandamme, mais repris aussitôt l’erreur éclaircie, qui décida le succès de la journée.
J’y trouverais à reprendre une teinte un peu trop apocalyptique, un abus d’enfer, de Satan, et un excès d’horreur que les sept hommes couronnés ne méritent pas seuls, et qui s’affaiblirait nécessairement si on la répartissait, comme ce serait justice de le faire, sur toute cette classe supérieure ou moyenne qui les approuve et les soutient.
Victor Hugo, ses excursions et voyages dans le pays des fées et dans le monde physique une fois terminés, à reprendre son monde intérieur, invisible, qui s’était creusé silencieusement en lui durant ce temps, et à nous le traduire profond, palpitant, immense, de manière à faire pendant aux deux autres ou plutôt à les réfléchir, à les absorber, à les fondre dans son réservoir animé et dans l’infini de ses propres émotions.
Fléchier a repris exactement l’œuvre de prose de Balzac, un peu du côté de l’hôtel Rambouillet, et sans entrer dans le mouvement de Boileau ; il a rendu ce service dans sa propre ligne, directement, ayant reçu la tradition et la culture par ce coin un peu précieux du monde ; sorti de là, et sur les pas de Montausier, il s’est bientôt associé et assorti avec gravité à la décoration auguste du grand règne.
On ne porterait de Molière qu’un jugement imparfait et hasardé si on l’isolait des vieux écrivains français auxquels il reprenait son bien sans façon, depuis Rabelais et Larivey jusqu’à Tabarin et Cyrano de Bergerac.
Et d’abord, le jour de la première séance, il nous montre « tous les yeux fixés sur les représentants du tiers état, vêtus d’un habit modeste, conformes à leur humble naissance et à leurs occupations habituelles. » Il nous apprend que, parmi ces représentants, si modestement vêtus, se trouvaient beaucoup de gens de lettres « qu’on a y avait appelés, parce qu’on les savait partisans de systèmes, la plupart incompatibles avec l’état présent des choses ; que, dans le principe, ces gens de lettres avaient été tenus à l’écart par les avocats et les financiers, leurs collègues ; mais qu’à la fin ils avaient repris le dessus et s’étaient faits républicains décidés » ; — que pourtant ces républicains décidés, lesquels étaient« d’un ordre plus élevé et de sentiments plus honorables » — que les jacobins de club, avaient surnommé ceux-ci « les enragés » ; — que néanmoins il y avait dans l’Assemblée de furieux démagogues, désignés sous le nom de Montagne ; et que, « quand les jacobins de la Montagne s’efforçaient d’interrompre Mirabeau par leurs rugissements, celui ci s’écriait d’une voix de tonnerre : Silence aux trente voix !
Un bon nombre de convictions timides s’exciteront sur la foi des refrains, et reprendront goût et courage à la cause de la civilisation, d’après l’autorité de leur poëte.
Borel qui croit devoir mettre en tête de ses contes une biographie mortuaire sur un Champavert, avec lequel il identifie le Petrus Borel des Rhapsodies, de façon que, dans ce dédale de Champavert et de Petrus, le pauvre lecteur éperdu ne sait auquel de tous ces sosies se reprendre.
Bref, la victoire demeure aux Polonais, et Tarass, grièvement blessé, ne reprend un peu de connaissance que durant la fuite en Ukraine, où l’emporte un de ses braves compagnons.
Souvent, par une maladresse ou une étourderie de l’écrivain, une vision importune détourne l’attention du lecteur, et l’arrache à la domination qu’il commençait de subir : quand on le reprend, il ne reste plus en lui trace de l’impression première ; c’est comme s’il avait cédé la place à un autre, qui commencerait de lire au milieu d’une page.
Exception faite seulement de celles qui expliquent les œuvres qu’on doit lire : mais, en ce cas, elles reprennent une valeur et méritent la lecture.
N’allez pas, à cette occasion, relire les Méditations ou les Harmonies ; car, ou vous n’y trouveriez aucun plaisir et vous me paraîtriez par là fort à plaindre, ou vous seriez à ce point repris par cette poésie toute divine, que presque rien ne vous intéresserait plus au monde, pas même les choses de Paris ni les chroniqueurs parisiens.
Comme rien n’égale en intensité et en profondeur les sentiments religieux (à cause de ce qu’ils peuvent contenir de terreur et d’amour), on les reprend, on les ravive en soi et cela, en pleine recherche des sensations les plus directement condamnées par les croyances d’où dérivent ces sentiments.
» reprend Pantalon en colère.
De là cette fortune des phrases contournées, de la précision louche, « de ces riens pesés dans des balances de toile d’araignée20 » ; de là le scandale des réimpressions de Trublet, qui indignaient un critique profond, Grimm, pensant, quarante ans après, au mal qu’aurait pu faire à l’esprit français, qu’il aimait comme le bien du genre humain, le retour du précieux qui se relevait des railleries du dix-septième siècle et reprenait l’offensive21.
Ce n’est pas le lieu de reprendre à fond le débat entre les intellectualistes et les physiologistes.
Le grand signe du Messie, c’est « la bonne nouvelle annoncée aux pauvres 364. » La nature idyllique et douce de Jésus reprenait ici le dessus.
Jésus le reprenait d’une façon amicale, pleine de confiance et d’estime.
— Allez lui dire, reprit le roi, que vous lui donnerez ce soir 100 000 fr. pour vos dragées. — La mère me brouille avec le roi, son fils me réconcilie avec lui.
Déportés dans cet îlot théâtral, les Satyres y reprirent leurs bruyants ébats.
Il a emménagé avec lui une jeune femme, pas précisément jolie, et qui de temps en temps se dérobe et se cache dans un joli mouvement contourné pour prendre une prise de tabac, mais une jeune femme qui a de paresseuses poses de chatte dans sa bergère au coin de la cheminée, un petit bagout spirituel, une grâce de gentille bourgeoise d’un autre siècle : toute cette douce et tranquille séduction cachant une hystérie très prononcée, qui la fait, presque tous les mois, à un quantième, où elle dit, aller chez elle pour donner son linge à la blanchisseuse, disparaître deux ou trois jours avec un des attablés ordinaires de son amant, — après quoi, elle rentre au bercail et le ménage reprend comme si de rien n’était.