Avec Fontenelle, avec Bayle, il sape à petit bruit les fondements des croyances religieuses.
Et cette Babel de la musique n’est pas l’auditoire religieux, certes, que voulait Wagner … L’Indépendance belge du 29 juillet : « La Vie en Allemagne, correspondance de Bayreuth » par M.
Un mérite qui distingue ce Grand Homme de tous les Philosophes ses prédécesseurs, c'est d'avoir eu le courage & l'adresse de déchirer le voile des préjugés religieux.
Bacchus fit une triste fin dans le monde antique : les prêtres d’Orphée avilis, tombés, avec le temps, dans les bas-fonds de la bohème religieuse, l’exploitèrent misérablement.
Dans le salon du poète presque vide, Mme Drouet, raide dans sa robe de douairière galante, se tient assise à la droite d’Hugo, en une attention religieuse.
D’une part, ce sont les anciennes doctrines philosophiques ou religieuses, les vieilles institutrices de l’humanité, menacées par ces conquérants nouveaux jusque dans les domaines jusqu’alors inviolables de l’absolu, contraintes à renouveler leurs arguments et leur défense, grandissant par cette contrainte même, brusquement réveillées de leur quiétude et rajeunies elles-mêmes dans leur commerce avec la science, dont elles acquièrent de plus en plus l’intelligence et le goût, et dans laquelle elles puisent, avec une conception plus étendue et plus précise de l’univers, des idées plus approfondies sur le vrai sens de la finalité et sur les grands aspects de l’ordre universel.
o Personne, dans la littérature de l’Europe occidentale, n’a exprimé à la veille de la guerre, cette atmosphère spirituelle particulière dominée par des rêves religieux et mystiques, que l’écrivain anglais J.
— Religieux d’un ordre monastique fondé par saint Romuald ; costume blanc.
Madame Gervaisais est l’histoire de la conversion religieuse d’une âme, l’histoire du lent envahissement, pied par pied, pouce par pouce, ligne par ligne, de cette âme dite philosophique et que le catholicisme prend tout entière et emporte… Un tel sujet, assurément, peut être intéressant, mais cela est presque de la nosographie.
Le duc n’ose contraindre sa fille, qui veut être religieuse.
Pour le patriotisme, l’orgueil, l’ambition, la vengeance, même pour le sentiment religieux, cela va encore tout seul ; et voilà pourquoi nous comprenons Corneille. […] Les institutions religieuses et sociales sont choses beaucoup plus purement matérielles et extérieures qu’on ne croit ; j’entends par là que beaucoup de créatures humaines les acceptent par force, par habitude ou par intérêt, mais sans être aucunement imprégnées des idées et des croyances sur lesquelles ces institutions sont censées reposer. […] Cela me désoriente et me scandalise que le poète des Blasphèmes ait eu le front de nous montrer de si braves gens, des âmes si vraiment religieuses et si entièrement soumises à la loi du devoir. […] Un de ces jours nous aurons la joie de constater l’éveil du sentiment religieux chez Raoul Ponchon. » Depuis quinze ans, dans sa vieille maison de Saint-Malo, d’où l’on voit la mer par toutes les fenêtres, le vieux François Legoëz attend son petit-fils Pierre. […] La foi à la Némésis est un sentiment religieux, une façon de concevoir la Providence.
Par bonheur, Phanor est religieux, catholique, il croit : sa foi est un beau voile à sa suffisance. […] CXX Marchand, le fidèle serviteur de Napoléon, l’homme exact et véridique, me dit qu’on a un peu exagéré (et Thiers lui-même) le côté religieux de Napoléon mourant.
… Parce que l’amour a été détourné de son but — qui est la continuation de la vie, la perpétuation de l’espèce — par les lois civiles que tu sers et les lois religieuses auxquelles tu es asservi… et que ces deux lois, victorieuses de la nature, ne vont jamais l’une sans l’autre. […] Les lois religieuses, dans une volonté de discipline et d’universelle domination, ont fait de l’amour, c’est-à-dire de l’éclosion éternelle de la vie, un épouvantail et un péché. […] Il suffirait de remplacer les scènes érotiques par des scènes d’exaltation religieuse, ce qui est facile, et les gravures trop libres, par de belles images sulpiciennes ! […] Et j’en étais réduit à souhaiter que revinssent les époques plus douces, plus tolérantes de la tyrannie politique et de l’inquisition religieuse, puisque, sous un régime de libre discussion, il est formellement interdit à des hommes libres d’exercer un droit que les lois consacrent il est vrai, mais que les mœurs, plus fortes que les lois, abolissent.
On a parlé du sentiment religieux des Italiens, ce sont probablement leurs solennels enroulements de draperies qui ont causé une impression religieuse sur les contemplateurs, et ces fonds noirs où se détachent des Vierges, des Jésus, des saint Joseph, entortillés d’une manière invraisemblable, et posant gracieusement, avec des corps de bois et des visages vides de la vie humaine. […] D’aucuns prétendent que les poésies actuelles sont des litanies faites par des religieux qui s’ignorent, mais en tout cas, on aime mieux les vraies litanies de l’Église que ces légions de : Puisque j’ai mis… Puisque j’ai fait… Je suis celui qui dit… Je suis celui qui fait… Il n’était pas de ceux… etc.
Elle la regarde apparemment comme un tribunal tyrannique qui ne laisse pas la liberté des jugemens en matiere d’ouvrages d’esprit ; elle croit que l’admiration religieuse des anciens, en est une loi fondamentale, et qu’en y entrant on lui prête serment de fidélité à cet égard. […] La seconde, qu’on respectoit ses poëmes par d’autres endroits ; qu’on rendoit même une espece de culte religieux à leur auteur ; et qu’ainsi c’est la superstition et non le plaisir qui a conservé le tout. […] Je la laisserai donc joüir en paix de sa religieuse admiration pour Homere, et même de sa pitié pour ceux qui n’y souscrivent pas.
Aux pieds du lit priaient deux religieuses à genoux. […] M. l’archevesque avoit ordonné qu’il fust ainsi enterré sans aucune pompe, et mesme défendu aux curez et religieux de faire aucun service pour lui. […] Sa mère voulait en faire une religieuse.
On sentait dans la salle cette espèce de terreur religieuse qui saisit la foule lorsque quelque chose de grand s’accomplit.
Harmonies poétiques et religieuses, 1830.
Je n’ai pas besoin de dire qu’ils n’ont mis dans cette histoire d’une religieuse d’hôpital amoureuse d’un interne, amoureuse sans le savoir, aucune intention grossière, aucun esprit de banale irréligion.
Quant à Parsifal, la conception d’une nature parfaitement simple et pure, s’élevant par le sentiment de la compassion aux plus hautes vérités religieuses, n’a rien que de noble et beau.
Physiologie, linguistique, histoire religieuse, littéraire, artistique, politique : tout dépose en faveur du développement.
D’abord l’introduction dans une salle du fond de l’hôtel, et loin du bruit de la rue et du roulement des voitures, puis l’entrée grave du vieil aubergiste venant assister, comme un témoin sérieux à l’opération, en même temps que l’apparition de la fille de l’aubergiste, à l’aspect de Gretchen, avec ses mains d’un rouge vertueux, et semées de petites lentilles blanches, comme en ont les mains de toutes les institutrices allemandes… et le débouchage religieux de la bouteille, répandant dans la pièce une odeur de violette : — enfin toute la mise en scène de la chose, racontée avec des détails d’une observation de poète.
Nul ne se refuse cependant aujourd’hui à admettre toutes les conséquences qui résultent de cet élément inconnu, en dépit de Leibniz qui accusa Newton d’introduire « des propriétés occultes et des miracles dans la philosophie. » Je ne vois aucune raison pour que les vues exposées dans cet ouvrage blessent les sentiments religieux de qui que ce soit.
Des auteurs chrétiens, sensés et religieux d’ailleurs, ont voulu réhabiliter la mémoire de ces dieux, qui n’ont pas toujours trouvé grace devant leurs propres adorateurs. […] Minerve, ailleurs, va elle-même exhorter Pandare à la plus grande de toutes les perfidies ; et dans la suite, elle trompe le religieux Hector, en faveur du cruel Achille.
En ces moments pénibles, la pensée religieuse à laquelle il s’était ouvert depuis quelque temps le ressaisissait à propos ; il y puisait l’humilité en même temps que la force : Vois-tu, frère, écrivait-il à M. de Forcade, à M.
« Cependant, dès l’année 1824, à l’automne, s’était fondé un nouveau journal, le Globe, dirigé par d’anciens et encore très jeunes professeurs de l’université, que le triomphe de la faction religieuse avait éloignés de l’enseignement.
Il faut que le barbare soit religieux, qu’il sente les dieux présents, qu’il porte dans son coeur leur justice et leur colère.
C’était un homme doué du sentiment religieux et poétique, et qui par ses récits éveillait en moi l’instinct qui l’animait lui-même.
C’est d’ailleurs le propre du travers religieux d’endurcir, de dessécher, de passionner ceux qui en sont atteints et d’exaspérer ceux qui en souffrent.
Flaubert explique l’homme par son éducation, disant que ces trois éducations, ces trois institutions de l’homme : l’éducation religieuse, l’armée, l’école normale, marquent d’un cachet indélébile l’individu.
Et sa mère me faisait lire deux ou trois lignes de lui, où il disait que la chose qu’il aimait surtout c’était la couleur orangée : des lignes tout à fait surprenantes, où l’enfant confessait son adoration de la couleur, dont Fromentin parlait avec une voix presque religieuse.
Plusieurs années de suite j’ai été aussi religieux à lire un chant d’Homère avant de me coucher que l’est un bon prêtre à réciter son bréviaire.
Tout ce que j’ai recueilli de l’abbé Richard, c’est que le pied hors du temple, l’homme religieux disparaît et que l’homme se retrouve plus vicieux dans la rue.
Tout cela est agité, orageux, terrible, presque fou, et peut faire passer un frisson sur la peau et sur l’âme, mais n’y entre pas si l’on a une croyance solide, une foi religieuse, une certitude.
Cela prouve tout simplement que c’est un artiste fort adroit et qui déploie une science très-apprise dans sa spécialité de vieilleries gothiques ou religieuses, un talent très-roué et très-décoratif.
Il fut assisté quelques moments par deux de ces sœurs religieuses qui viennent quêter à Paris pendant le carême, et qu’il logeait chez lui.
J’aperçois, parmi ce peloton de punition, le noble Godefroy Cavaignac, qui s’évada de Sainte-Pélagie ; le général Clément Thomas, qui devait plus tard, par une cruelle ironie du sort, tomber sous les balles des communards ; l’ouvrier Albert, dont les vertus furent récemment célébrées par des voix officielles ; le bonhomme Joigneaux ; Raspail, pharmacien solennel et doux ; Eugène Pelletan, poursuivi à cause des audaces du Courrier du dimanche ; Germain Casse, prévenu d’« outrage à la morale publique et religieuse » ; Scheurer-Kestner, accusé de « manœuvres et intelligences à l’intérieur » ; Laurent Pichat, inculpé d’« excitation à la haine des citoyens les uns contre les autres » ; Edmond Scherer, condamné pour le même délit, et l’honnête Étienne Vacherot, conscience admirable, intelligence supérieure, maintenant oublié par la démocratie, sans doute parce qu’il a vécu pour la liberté, souffert pour la République et travaillé pour l’esprit humain. […] Si l’auteur de l’ineffable Rôtisserie avait adopté l’un ou l’autre de ces titres, en y joignant quelques épigraphes, empruntées aux Assemblées provinciales de Léonce de Lavergne, à l’Église de France de Delbos, à l’État religieux des abbés Bonnefoy et Bernard, à l’Histoire du gouvernement parlementaire de Duvergier de Hauranne, nul doute que son travail n’eût été l’objet de « communications » en des conférences d’hommes doctes, et qu’une chaire de sociologie n’eût été offerte à l’ami de Jérôme Coignard. […] « Mme Worms-Clavelin, considérant la force et la richesse de l’Église, a tenu la main énergiquement à ce que Jeanne fût laissée à ces religieuses qui donnaient à la jeune fille des principes et des manières. […] Et pendant des heures et des heures, la Biscaye est noyée, glacée par l’ondée refroidissante, avant que l’hiver vienne tuer les germes, arrêter les sèves, alanguir les cœurs… Effets de nuit… C’est dans les montagnes que la nuit, nourricière de fantômes, évocatrice de rêves, source obscure des terreurs, a gardé le plus cette puissance des ténèbres qui, dans les temps anciens, faisait chanceler de vertige et d’effroi l’âme religieuse de notre race. […] Trois ans après, bruni par des campagnes au soleil, très loin, dans les colonies, il revient au village natal, et il apprend que sa fiancée s’est faite religieuse.
Elle ne voit dans le mariage qu’une cérémonie religieuse, qu’une fête où tout le monde lui offre des fleurs. […] La « galère capitane » superbement décorée portait Mme de Brancovan et Mistral… Tout à coup Mistral chanta… Et l’on entendit, sur les eaux pures, glisser l’écho des Îles d’or ; il chanta Magali, il chanta la chanson des épis et la chanson des vignes, et les vers de la cueillette et les amours de Vincent… Et les assistants furent saisis d’une émotion religieuse. […] Et jusqu’à sa mort, il persévère dans cette attitude… Maintenant quelle était l’essence de son esprit religieux ? […] M. d’Esparbès pleure, à tout propos et hors de propos ; il pleure avec ses vieux ; un peu plus loin, il pleure sur sa sœur Angèle, jeune religieuse enfermée au fond d’un cloître (p. 99) ; il pleure à la foire de Neuilly en passant devant une baraque de saltimbanques (p. 78).
L’imposteur serait-il un hypocrite religieux ?
Il semble plutôt que l’antique esprit d’Hésiode, esprit grave, religieux, positif, tout nourri de bon sens et d’apologues, ait passé de bonne heure dans la forte Étrurie, et que de ce côté il ait fait longtemps la seule part de poétique héritage.
Né à Bordeaux, d’une famille illustre et opulente, d’abord célèbre comme avocat et comme poète, Paulin, durant un séjour de quelques années qu’il fit eu Espagne, arriva aux idées religieuses et y fut confirmé par les conseils de son épouse, Therasia, sainte personne avec laquelle il finit par vivre comme avec une sœur.
Pierre Cependant, pour les questions religieuses.
Il mène le deuil, mais en gentleman correct, avec des gants parfaitement neufs, essuie ses larmes avec un mouchoir de batiste, et manifeste pendant le service religieux qui termine la cérémonie toute la componction d’un laïque respectueux et bien appris.
Malgré les théories plus chimériques que réelles de ce soi-disant progrès indéfini et continu, qui conduit les peuples, par des degrés toujours ascendants, à je ne sais quel apogée, indéfini aussi, de la nature humaine, l’histoire religieuse, l’histoire militaire, l’histoire politique, l’histoire littéraire, l’histoire artistique, ne nous montrent pas un seul peuple qui, après la perfection, ne soit tombé dans la décadence.
Seulement Mirabeau n’eut jamais ces accents religieux de Cicéron qui sont la divinité de l’éloquence ; il en appela à la raison, jamais aux dieux de la patrie, dans ses harangues.
Il avait rapporté dans le domaine paternel les sentiments d’affection pour les Bourbons, et surtout les sentiments religieux dont il avait trouvé le germe dans sa famille et les habitudes parmi ses camarades d’émigration.
Platon attache la plus haute importance à ces opinions, qui font partie de sa foi religieuse, et il s’élève avec indignation contre l’impiété trop fréquente des naturalistes, qui croient trouver dans la matière réduite à ses propres forces une explication suffisante.
Qu’il ait vécu et qu’il soit mort sous le nom et pour la gloire d’Ossian, et que cet homme religieux et probe ait laissé en expirant, par testament, des sommes considérables pour éditer et confirmer mensongèrement sa découverte littéraire ?
Rapports de la population avec les gouvernements, les lois et la religion ; constitution économique du commerce ; proportion des peines aux délits ; réduction de toutes les lois françaises en un code unique ; la liberté, pour attirer les étrangers par l’opulence qui la suit toujours ; l’égalité, pour porter l’abondance et la vie dans tout le corps politique ; la tolérance religieuse, pour assurer l’autorité du prince et la stabilité de l’Etat : voilà quelques-unes des nouveautés que Montesquieu proclame avec l’air de n’y penser que par plaisir, répandant à la fois les doutes, les vœux de réforme, les critiques déguisées du temps présent, tout, excepté des craintes sur le prix dont la France devait payer un jour ces conquêtes.
Il est vrai qu’un hommage plus magnifique encore resterait infiniment au-dessous du plus simple acte de foi et d’amour d’une âme véritablement chrétienne ; mais puisqu’il y a des esprits qui ne peuvent pas devenir religieux par le cœur, ne faut-il pas remercier Dieu qu’il lui ait plu de se révéler à eux par la force de la logique dans les écrits d’un Descartes, par la force du sentiment dans ceux d’un Jean-Jacques Rousseau ?
Rien d’objectif ; seulement, de l’obscurité et du silence qui précédaient et nous donnaient le besoin devoir et d’entendre avec avidité, est sortie une impression subjective destinée à orienter d’avance notre compréhension et à familiariser notre entendement avec la révélation mystiquement réalisée du drame dont nous sentons déjà le caractère si profond qu’on l’a cru religieux.
Ceux que la vérité seule passionne, et qui entourent les belles œuvres d’un respect religieux, ceux-là sont indifférents aux dates et aux individus.
Xerxès était poète par moments, comme tous ces monarques rassasiés et blasés de l’antique Orient, qu’on voit, dans l’histoire, passer, par soudains contrastes, de la frénésie à la rêverie, de l’action furieuse à la contemplation religieuse.