., est curieuse ; mais le style n’est pas toujours pur, & il s’éloigne souvent du simple & du naturel.
Si les mœurs sont corrompues, croyez-vous que le goût puisse rester pur ?
L’éclat, quand il en eut dans sa vie, n’était ni très net ni très pur.
que Vallès a les immenses qualités pittoresques de ce peintre de réfractaires, ou sa noblesse inouïe quand l’objet qu’il retrace est bas, ou son idéalité restée toujours pure dans l’observation la plus exacte.
Jules Levallois — tout le monde le sait — est un critique qui débuta — et qui, comme un acier très pur ou une glace très polie, fît lueur dès qu’il parut pour la première fois, — dans le journalisme contemporain.
« Un doux éclat de soleil couchant — nous dit-il plus loin, avec ce sentiment de poète qui sent la poésie dans les autres, — rayonne de l’âme de Hebel, pure et tranquille, et teint de rose toutes les hauteurs qu’il fait surgir. » Et Jean-Paul ajoute cette phrase mélodique et enchantée du ranz des vaches que son imagination pastorale jouait toujours : « Hebel embouche d’une main la trompe alpestre des aspirations et des joies juvéniles, tout en montrant, de l’autre, les reflets du couchant sur les hauts glaciers, et commence à prier quand la cloche du soir se met à sonner sur les montagnes. » De son côté, Goethe, ce grand critique, ce grand esprit lymphatique, ce Talleyrand littéraire qui fait illusion par la majesté de l’attitude sur la force de sa pensée, cet homme que l’on a cru un marbré parce qu’il en a la froideur, Goethe, ce blank dead, comme l’appelleraient les Anglais, ce système sans émotion et dont le talent fut à froid une combinaison perpétuelle, disait de cette voix glacée qui impose : « L’auteur des poésies allemaniques est en train de se conquérir une place sur le Parnasse allemand.
De 1848 à 1852, si vous exceptez, dans l’erreur inouïe, les œuvres de Proudhon, et, dans la beauté pure de la vérité chrétienne, le grand livre de Blanc-Saint-Bonnet (De la Restauration française), deux sortes de productions contraires, mais qui, erreur et vérité à part, sont de ces têtes de saumon qui valent mille grenouilles, comme disait le duc d’Albe, vous n’avez plus rien, pas même les grenouilles, quoique à cette terre généreuse les hommes médiocres n’aient jamais manqué.
L’un des plus grands de ce siècle, et qu’on n’accusera pas, tout poète qu’il fut, de manquer du sens profond de la réalité, — car c’est précisément ce sentiment incomparable qui fit le plus pur de sa gloire, — Walter Scott avait pensé toute sa vie à traiter le sujet qui a tenté Louandre, et sur ses derniers jours il écrivit, trop à la hâte, hélas !
Les beaux vers, ces perles du collier des nations jeunes, qu’elles ne mettent plus dans leur vieillesse, les beaux vers deviennent de plus en plus rares ; les âmes tarissent, les imaginations se décolorent, et ce douloureux et magnifique oiseau, au bec lumineux, à la gorge teinte de la pourpre éclatante de son cœur : la Poésie, meurt, étouffé sous le large pouce de ces intérêts matériels dont la main brutalise à cette heure les plus pures et les plus fortes intelligences… Seulement, s’il y avait à faire une exception en faveur des poésies sur lesquelles les reflets d’un enthousiasme sincère se voyaient encore, n’était-ce pas en faveur de celles qui s’étoilent d’un nom glorieux et s’appellent Poésies de l’Empire 57?
Au lieu de l’étrange visionnaire à la sensibilité renversée qui fait le fond d’Edgar Poe ou d’Hoffmann, il y a un écrivain sensible à notre manière, à nous tous, pour tous les phénomènes normaux de la vie, et un observateur du cœur, quand le cœur est rythmé par les sentiments de l’humanité saine et pure.
C’est en maintenant ce « domaine de l’inconnaissable » que Spencer, sans avoir par ailleurs d’autre souci que la vérité pure, s’accorde en pratique avec ses compatriotes d’un protestantisme si soupçonneux.
L’évêque, son successeur, nous a laissé, à la tête de ses éloges, une description charmante de ce lieu ; on y voit un homme enthousiaste des lettres et du repos, un historien qui a l’imagination d’un poète, un évêque nourri des doux mensonges de la mythologie païenne ; car il nous peint avec transport ses jardins baignés par les flots du lac, l’ombre et la fraîcheur de ses bois, ses coteaux, ses eaux jaillissantes, le silence profond et le calme de sa solitude ; une statue élevée dans ses jardins à la nature ; au-dedans, un salon où présidait Apollon avec sa lyre et les neuf Muses avec leurs attributs ; un autre où présidait Minerve ; sa bibliothèque, qui était sous la garde de Mercure ; ensuite l’appartement des trois Grâces, orné de colonnes doriques et de peintures les plus riantes ; au-dehors, l’étendue pure et transparente du lac, ses détours tortueux, ses rivages ornés d’oliviers et de lauriers ; et, dans l’éloignement, des villes, des promontoires, des coteaux en amphithéâtre, chargés de vignes ; et les hauteurs naissantes des Alpes, couvertes de bois et de pâturages, où l’œil voyait de loin errer des troupeaux.
Il se plaît à la pensée, pensée abstraite et pensée pure. […] Rien n’est plus charmant, et rien ne semble plus pur que les premiers temps d’une passion. […] Peu curieux de philosophie pure, il a un goût très prononcé pour une sagesse pratique et à portée de la main. […] Mais surtout ce qui fait l’incomparable mérite de ce style, c’est qu’il est dans la plus pure tradition de notre langue. […] Ce n’est pas là un pur jeu.
Les souffrances seraient en pure perte, elles ne pourraient faire renaître la force ni l’honneur. […] N’oublions pas que Vauvenargues a su, dans quelques morceaux de critique, montrer un goût aussi pur que sa morale ; le premier il a su apprécier complètement Racine. […] Leur tête est exaltée, ils ressentent avec une merveilleuse vivacité la passion du bien ; leur imagination ne voit rien que de pur, ne connaît rien de mauvais. […] Les premiers artisans de cette destruction furent la plupart inspirés par des vues pures et bienfaisantes. […] Cette question consiste à savoir s’il faut accuser les écrivains du dix-huitième siècle des malheurs de la révolution, ou si leur tendance était bonne et leurs intentions pures.
Cette fièvre cabriolante, cette synthèse qui sautille en petites phrases nerveuses, tout cet art bâché et poussif leur semblerait de la folie pure. […] Nous n’en restons pas moins dans le domaine pur des sens, l’intelligence peut rester absente. […] Le reste est une pure dissertation philosophique, parfaitement inutile. […] Les romantiques, qui s’imaginent pouvoir peindre la vie actuelle en se jouant, et par farce pure, s’exposent aux échecs les plus piteux. […] Nous ne sommes pas dans la mécanique pure.
Elle est de pure forme. […] Car, le procès en est là : les ennemis de Molière l’ont accusé d’avoir épousé sa propre fille ; les actes authentiques nous permettent de ne voir dans cette accusation qu’une calomnie pure ; cependant nous discutons ces actes, nous les interprétons et nous les torturons pour les convaincre de mensonge ; et pour aboutir à quelle conclusion ? […] Lui reprocher ce soin de sa fortune serait une pure sottise : il hérita de son père 5 000 ou 6 000 livres de rente ; il en possédait 80 000 vers 1740 ; il en laissa près de 160 000 à sa mort : les dieux en soient loués ! […] Car enfin, nous autres, purs littérateurs, comme on nous appelle avec une indulgence aiguisée d’un peu de dédain, quand nous disons d’un roman qu’il est mal écrit ou d’une pièce qu’elle est mal faite, nous apportons nos preuves et, consciencieusement, nous tâchons d’en faire voir ou toucher la solidité. […] Et c’est pourquoi j’aurais aimé que mes adversaires m’eussent montré quelques traits de mon incompétence, qu’ils m’eussent réduit à confesser la profondeur de mon ignorance, qu’ils m’eussent fait luire enfin, dans les ténèbres de mon aveuglement, un rayon de la pure lumière qui les éclaire.
Ce Montal, tel qu’un Montluc innocent et pur, se dresse devant nous en pied, de toute sa hauteur, et ne s’oublie plus. […] Tous ces bruits, toutes ces intelligences qui circulent rapidement dans les cours et s’y dispersent, ne tombaient point chez lui en pure perte ; il en faisait amas pour nous et réservoir. Dans un précieux chapitre où il nous expose son procédé de conduite et son système d’information : « Je me suis donc trouvé instruit journellement, dit-il, de toutes choses par des canaux purs, directs et certains, et de toutes choses grandes et petites.
Mais le jeune Rodolphe Töpffer paraît avoir été d’abord comme un enfant de la pure cité de Genève et de la vieille souche. […] Est-ce donc le pur caprice d’un palais blasé ? […] L’intégrité de vénération qui s’attache encore aux hommes méritants de ces contrées, et qui lie les générations les unes aux autres, s’y peint avec de bien profondes et pures couleurs.
À la quatrième heure on débarque un moment près de la fontaine Ferrione, pour se laver le visage et les mains dans son onde pure. […] On ne reconnaît pas ici son bon goût attique dans la lubricité des images : le goût pur est dans l’âme pure.
C’est assez d’indiquer la source de cette contemplation intelligente qui nous élève au pur sentiment de la nature, de rechercher les causes qui, surtout dans les temps modernes, ont contribué si puissamment, en éveillant l’imagination, à propager l’étude des sciences naturelles et le goût des voyages lointains. […] Nous y voyons “l’air pur, quand viennent à souffler les vents dévorants du Sud, étendu comme un miroir poli sur les déserts altérés.” […] Là, tandis que le ciel du Midi brillait de son pur éclat, ou que par un temps de pluie, sur les rives de l’Orénoque, la foudre en grondant illuminait la forêt, nous avons été pénétrés tous deux de l’admirable vérité avec laquelle se trouve représentée, en si peu de pages, la puissante nature des tropiques, dans tous ses traits originaux.
C’est de l’expérience personnelle, mais pure de tout ressentiment. […] Si, pour goûter, parmi ces vérités, les vérités de pure foi, il faut l’esprit de mortification qui reconnaît, avec l’auteur, tantôt le mal dans ce qui est le bien selon la sagesse humaine, tantôt le bien dans ce qui paraît le mal, toutes les autres sont goûtées par tous les esprits droits, fussent-ils prévenus contre la religion. […] Développer le cœur a été l’invention de Port-Royal, et la gloire en est d’autant plus pure, que ce n’est point par esprit de curiosité qu’ils y ont pénétré si avant, mais par l’ardeur du médecin qui veut atteindre le mal dans sa racine, et par la charité qui veut le guérir.
Si les révolutionnaires veulent garder intact et pur leur idéal, il leur faudra conserver aussi leur attitude et rester perpétuellement, quel que soit le régime établi, quel que soit le parti au pouvoir, d’irréductibles opposants. […] Mais on blâme celui qui ne s’élève contre la société que pour la pure satisfaction de désirs antisociaux. […] Rien ne peut se former, dans cette singulière et confuse mêlée, de tout à fait pur et de parfaitement ordonné.
Personne, au contraire, n’accorde de créance à la « Vie d’Apollonius de Tyane », parce qu’elle a été écrite longtemps après le héros et dans les conditions d’un pur roman. […] Comment enfin, à côté des vues les plus pures, les plus justes, les plus vraiment évangéliques, ces taches où l’on aime à voir des interpolations d’un ardent sectaire ? […] Il n’y a pas grand abus d’hypothèse à supposer qu’un fondateur religieux commence par se rattacher aux aphorismes moraux qui sont déjà en circulation de son temps et aux pratiques qui ont de la vogue ; que, plus mûr et entré en pleine possession de sa pensée, il se complaît dans un genre d’éloquence calme, poétique, éloigné de toute controverse, suave et libre comme le sentiment pur ; qu’il s’exalte peu à peu, s’anime devant l’opposition, finit par les polémiques et les fortes invectives.
Tristan, le héros pur, fier et soumis, s’approche. […] Pareil aux anciens lapidaires nurembergeois, si merveilleux à ciseler l’or pur et à sertir les gemmes fines, Richard Wagner a découpé ses harmonies en subtiles arabesques et traité sa partition comme une joaillerie. […] Écoutez ce mélodieux quintette, ce morceau de pure extase, où dominent leurs deux voix caressantes et chaudes.
Dussent certains esprits, complaisants aux douceurs d’une amitié pure, s’irriter parce que nous préférons Carmosine à Henriette, nous ne nous attacherons pas à discuter leurs goûts. […] Le temps n’est guère aux tentatives d’art pur, et le public républicain d’aujourd’hui me paraît ressembler bien fort au public impérial d’hier, au public contemporain de cette anecdote. […] Avec l’évolution des genres qu’amènent les siècles, et dans laquelle est en train de passer au premier plan le roman, qu’il soit spiritualiste ou réaliste ; avec le manque prochain sur la scène française de l’irremplaçable Hugo, dont la hautaine imagination et la magnifique langue planent uniquement sur le terre-à-terre général ; avec le peu d’influence du théâtre actuel en Europe, si ce n’est dans les agences théâtrales ; avec l’endormement des auteurs en des machines usées au milieu du renouveau de toutes les branches de la littérature ; avec la diminution des facultés créatrices dans la seconde fournée de la génération dramatique contemporaine ; avec les empêchements apportés à la représentation de pièces de purs hommes de lettres ; avec de grosses subventions dont l’argent n’aide jamais un débutant ; avec l’amusante tendance du gouvernement à n’accepter de tentatives dans un ordre élevé que de gens sans talent ; avec, dans les collaborations, le doublement du poète par un auteur d’affaires ; avec le remplacement de l’ancien parterre lettré de la Comédie-Française par un public d’opéra ; avec… avec… avec des actrices qui ne sont plus guère pour la plupart que des porte-manteaux de Worth ; et encore avec des avec qui n’en finiraient pas, l’art théâtral, le grand art français du passé, l’art de Corneille, de Racine, de Molière et de Beaumarchais est destiné, dans une cinquantaine d’années tout au plus, à devenir une grossière distraction, n’ayant plus rien de commun avec l’écriture, le style, le bel esprit, quelque chose digne de prendre place entre des exercices de chiens savants et une exhibition de marionnettes à tirades.
Notre maître, le plus cher et le plus grand de tous, Victor Hugo, est en exil ; Lamartine, couronné d’épines, blessé au flanc, crucifié, écrit de longues histoires et se voit condamné à la littérature forcée ; Auguste Barbier se tait depuis qu’il a poussé, dans les ïambes, le cri sublime qui ne s’éteindra pas ; Alfred de Vigny ne parle plus qu’à de rares intervalles et comme attristé de faire entendre sa voix pure au milieu des coassements qui montent de tous côtés ; Balzac est mort après une agonie terrible. […] E pure si muove ! […] Les purs savants regardent le Cosmos comme une œuvre un peu légère.
Après des études terminées avec éclat, il vint à Paris pour y faire un cours de droit ; il y trouva les débris de la société directoriale dont la licence frivole et les grâces fanées ne pouvaient que choquer l’austérité génevoise d’un jeune homme au cœur pur et à l’esprit solide et ardent. […] Chacun reconnut dans cette voix, qui s’élevait si suave, si pénétrante et si pure, le retentissement harmonieux de son propre cœur. […] il ressemble à ces magnifiques lacs qui s’étendent si frais et si purs dans ses vers, et, comme eux, il reflète le ciel qui plane au-dessus des eaux, les oiseaux mélodieux qui les effleurent en se jouant, et les coteaux et les forêts d’alentour. […] Victor Cousin pour revêtir des belles formes de sa poésie les idées de la philosophie la plus noble et la plus pure qu’ait enfantée l’esprit humain. « Si la mort de Socrate fut celle du plus sage des hommes, avait dit Jean-Jacques Rousseau, la mort de Jésus-Christ fut celle d’un Dieu : il semble que le poëte se soit souvenu de ce rapprochement, et qu’il ait voulu peindre la première de ces deux morts comme l’humble préface de l’autre. […] Les Nouvelles Méditations poétiques continuèrent les premières ; seulement le sentiment qui y règne est plus passionné et souvent moins pur ; quelquefois même, mais rarement, il arrive jusqu’à l’expression de cet amour païen qui s’exhorte à profiter de la vie parce qu’elle est courte, et à saisir au passage les plaisirs qui fuient.
Là, de sa chambre provisoire et de ce qu’il appelle son grenier de l’École d’Athènes, il put, dès le premier jour, rassasier ses regards, admirer à souhait l’Acropole et les lignes de l’horizon, le pays de la lumière (Venise n’est que le pays de la couleur), cette lumière « si transparente et si pure qu’on croirait toucher de la main les côtes et les montagnes d’alentour160 ». […] Cette mer bleue qui caresse les plages de Grèce ; ces riantes villas de Naples et d’Albano, éclairées par un ciel si pur ; ces grandes ruines d’Athènes ; ces lignes élégantes et ces éclatantes couleurs des paysages d’Italie et d’Orient auront gardé quelque chose de mon cœur quand, plus avancé dans la vie et séparé de ma jeunesse, je jetterai en arrière un regard découragé… Mais, oh ! […] Dans cet ordre de succès réguliers et paisibles, où il ne s’agit point de feux d’artifice à tirer à de certains jours, mais de fruits à produire durant des années, le bonheur calme et pur est un meilleur conseiller encore que l’amour-propre. […] Tout aussitôt après ceux qui en furent les renommées brillantes et les gloires, on dira qu’il en a été l’un des talents les plus vrais, un des caractères les plus purs, une des vertus enfin et un exemple.
Zola s’est interdit tout écart de fantaisie ; il semble, aujourd’hui, s’éloigner de plus en plus de l’intrigue, se borner à l’étude pure et simple des cas humains et des phénomènes sociaux. […] Il avait compris que son œuvre était trop considérable pour que la scène pût en être un milieu de pure fantaisie ; comme il se proposait aussi de toucher à toutes les questions débattues aujourd’hui, il choisit comme cadre l’histoire de l’empire, dont il attaque bravement l’origine pendant que Napoléon régnait encore. […] Et cette pauvre petite Lalie, qui meurt sans une plainte sous le fouet d’un père fou d’alcool, n’en est-ce pas un aussi, et du plus pur idéal ? […] Elle reste pure dans le milieu empesté où elle vit.
Pour ces hommes, le plaisir de l’esprit n’est jamais pur ; il s’y mêle toujours un plaisir des sens. […] La peinture se renferme alors dans une pure actualité ; et l’œil est ici le seul juge compétent, car c’est à lui procurer un plaisir spécial et sans mélange que le génie du peintre conspire. […] On en a un exemple frappant dans Ma Camarade, où un acte d’observation et de fine comédie s’intercale entre deux actes de pure fantaisie. […] Est-il un but plus noble que celui de convier à un plaisir aussi parfait et aussi pur un peuple récemment affranchi, mais libre, hélas ! […] Nous avons parlé plus haut de son influence sur le goût publie, de son importance au point de vue du plaisir le plus pur qu’il nous soit donné d’éprouver au théâtre.
Il faut au moins un semblant, un masque de front austère, quand on se mêle de satire ; autrement c’est du cynique tout pur.
Sachant le grec dès l’enfance et comme sa langue maternelle, il étudie le français, et il s’y applique « avec le soin et l’exactitude qu’on met à approfondir une langue ancienne. » Il commente Malherbe, il possède à fond son Montaigne, son Rabelais ; il ignore Ronsard, et ce ne fut pas un malheur, car s’il doit renouveler à quelques égards la tentative de Ronsard, ce sera sans fausse réminiscence et « avec le goût pur de Racine. » M.
La suite de la phrase s’en tire comme elle peut, et quelque irrégularité de construction, en pareil cas, a toujours été admise par les rhéteurs, même les plus purs et les plus attiques.
C’est à cette source pure et pour ainsi dire sacrée qu’a puisé M.
Je considérerai d’abord dans l’amitié, (non ces liaisons fondées sur divers genres de convenance qu’il faut attribuer à l’ambition et à la vanité,) mais ces attachements purs et vrais, nés du simple choix du cœur dont l’unique cause est le besoin de communiquer ses sentiments et ses pensées, l’espoir d’intéresser, la douce assurance que ses plaisirs et ses peines répondent à un autre cœur.
Le pur amour de l’étude ne met jamais en relation avec la volonté des hommes, quel genre de douleur pourrait-il donc faire éprouver ?
C’est comme une convention allégeante et salutaire que l’écrivain nous demande d’admettre un instant. « Il n’y a rien… absolument rien… La douleur même est un pur néant quand elle est passée… L’univers n’existe que pour nous permettre de le railler par des assemblages singuliers de mots et d’images… » Voilà ce que nous admettons implicitement lorsque nous lisons une page de Grosclaude ; et de là cette impression de déliement, de détachement heureux, que nous font souvent éprouver ses facéties les plus macabres.
L’Arétin reste plutôt dans la comédie pure, et La Bruyère lui aurait peut-être accordé la préférence.
« De taille moyenne et assez spontanément épanoui, il porte, pas trop haut, une longue tête enfantine ; cheveux châtains s’avançant en pointe sur un front presque sacré et retombant, plats et faibles, partagés par une pure raie droite, celer deux mignonnes oreilles de jeune fille ; masque imberbe sans air glabre, d’une pâleur un peu artificielle mais jeune ; deux yeux bleu-gris partout étonnés et timides, tantôt frigides, tantôt réchauffés par les insomnies ; un nez sensuel ; une bouche ingénue, ordinairement aspirante, mais passant vite du mi-clos amoureux à l’équivoque rictus des gallinacés… Il ne s’habille que de noir et s’en va, s’en va, d’une allure traînarde et correcte, correcte et traînarde5. » Il dit encore : Mon père (un dur par timidité) Est mort avec un profil sévère ; J’avais presque pas connu ma mère, Et donc vers vingt ans je suis resté.
Les tons en littérature sont d’autant plus beaux qu’ils sont plus vrais et plus purs ; à l’érudit, au critique appartiennent l’universalité et l’intelligence des formes les plus diverses ; au contraire, une note étrangère ne pourra qu’inquiéter et troubler le poète original et créateur.
Parce qu’il avait dans sa jeunesse contemplé de près la splendeur des montagnes et des lacs, vécu dans leur, intimité, respiré dans l’air pur l’âme des paysages alpestres ; parce qu’il avait parcouru à pied la Suisse et la Savoie, deux pays où des contrastes grandioses et charmants parlaient plus qu’ailleurs aux yeux et aux cœurs, où les fêtes, les usages, la vie de tous les jours avaient encore la saveur d’une agreste simplicité ; parce qu’enfin cet être si sensible, écrivant en un moment où la sensibilité se réveillait en France, rencontrait des lecteurs préparés aux émotions qu’il allait leur communiquer.
D’un autre côté son attention à ne choisir pour modeles que nos meilleurs Ecrivains, forma dans lui cette diction pure, élégante, correcte, harmonieuse, qui le rend le plus exact & le plus agréable de tous ceux qui ont écrit dans notre Langue.
Évoqué quelque paysage aux yeux de l’artiste, vibrée la symphonie de songe à ses oreilles, ou surgie l’Idée pure en son cerveau, les procédés matériels — intuitivement — doivent être choisis ; je dis intuitivement, car le travail formel que j’analyse ici est spontané chez le poète : sinon de la marqueterie.
Le langage de cet apôtre est pur et élevé : on voit que c’était un homme versé dans les lettres, et qui connaissait les affaires et les hommes de son temps.
Le second s’étendra autant qu’il le jugera à propos, n’écartant de ses leçons que les objets de pure curiosité.
Le vrai traité des sentimens moraux serait un pur traité de mécanique ; mais l’anatomie la plus perfectionnée ne nous donnera jamais cette théorie.
… Enfin toute religieuse et pure, et Imitation de Jésus-Christ et Introduction à la vie dévote qu’elle veuille être et se conserver, Mme Marie-Alexandre Dumas finit par ne plus y tenir ; et le tempérament Dumas prenant le mors aux dents, elle saute par-dessus toutes les réserves dans les terres de son père et de son frère, et la voilà qui nous raconte, — ma foi, tout aussi crûment qu’eux, — un horrible drame d’adultère et de meurtre que, pendant qu’elle est au couvent à Passy, son père et son frère, ces forts arrangeurs, pourraient planter à la scène et faire jouer.
Certes, n’était-ce pas là, sans cette première liaison, sinon du bas-bleuisme pur, du bas-bleuisme pourtant dans toute sa gloire ?
L’estime des hommes est un sentiment pur de toute épouvante.
Prise longtemps par des catholiques, à distance, pour quelque chose de grand et de pur, la Ligue, étudiée de plus près, n’a été vaincue et n’a péri que parce qu’elle fut une démocratie, et son principe, tout religieux qu’il fût, ne la préserva pas de la corruption générale dont l’histoire de Forneron (et c’est là sa terrible originalité) nous a donné une si formidable idée.
Esprits raccourcis et passionnés, nous ne pensons, guères qu’à ce bout de toile historique dont nous sommes les tisserands d’un jour ou à ce qui peut directement s’y rattacher, et nous oublions trop que l’Histoire est particulièrement, dans sa notion pure et profonde, le récit des choses entièrement finies, des mondes entièrement disparus.
Dupont, quand il ne veut être que Le rude paysan, ridé par les années, Cuit comme un vase au four, au feu de ses journées quand il n’aspire pour ces vers familiers et sauvages qu’au nom modeste de moineaux francs ; quand il a de ces traits superbes : Le taureau n’obéit qu’aux yeux purs… Mais alors même et partout c’est du Burns écourté, rapetissé, jeté dans le moule étroit de la chanson de Béranger.
Tandis que les poètes et le peuple défiguraient ainsi la divinité en la célébrant, les initiés dans leurs mystères lui rendaient un hommage plus pur et plus digne d’elle.