On en était là, et dans le dernier concours d’éloquence à l’Académie française, l’éloge proposé de Vauvenargues avait produit quatre ou cinq discours diversement remarquables, où tous les points de vue avaient été présentés et avaient trouvé de spirituels avocats et interprètes pour les faire valoir. […] La vie ne paraît qu’un instant auprès de l’éternité, et la félicité humaine, un songe ; et, s’il faut parler franchement, ce n’est pas seulement contre la mort qu’on peut tirer des forces de la foi ; elle nous est d’un grand secours dans toutes les misères humaines ; il n’y a point de disgrâces qu’elle n’adoucisse, point de larmes qu’elle n’essuie, point de pertes qu’elle ne répare ; elle console du mépris, de la pauvreté, de l’infortune, du défaut de santé, qui est la plus rude affliction que puissent éprouver les hommes, et il n’en est aucun de si humilié, de si abandonné, qui, dans son désespoir et son abattement, ne trouve en elle de l’appui, des espérances, du courage : mais cette même foi, qui est la consolation de misérables, est le supplice des heureux ; c’est elle qui empoisonne leurs plaisirs, qui trouble leur félicité présente, qui leur donne des regrets sur le passé, et des craintes sur l’avenir ; c’est elle, enfin, qui tyrannise leurs passions, et qui veut leur interdire les deux sources d’où la nature fait couler nos biens et nos maux, l’amour-propre et la volupté, c’est-à-dire tous les plaisirs des sens, et toutes les joies du cœur… Vauvenargues avait vingt-quatre ans quand il écrivait ces lignes. […] Le Vauvenargues ferme et digne, tel qu’il se présentait à ses autres amis, même au milieu de ses plus affreuses gênes et de ses souffrances de tout genre, le Vauvenargues héros et stoïcien comme l’appelle Voltaire, celui que nous avaient légué la tradition et l’amitié enthousiaste, ne paraît point ici.
La guerre présentait tant de chances diverses quand on savait persévérer ! […] J’ai eu d’immenses avantages sur eux, et des avantages tels qu’une carrière militaire de vingt années et de quelque illustration n’en présente pas de pareils. » Et trois jours après, mécontent d’Augereau qui, chargé d’organiser un corps d’armée à Lyon et d’opérer une diversion qui aurait pu être décisive, trouvait des difficultés à tout, Napoléon lui écrivait cette lettre mémorable, où sous la sobriété et la sévérité impériale il perce quelque chose de l’accent familier du général d’autrefois, qui fait appel à son vieux compagnon d’armes de 1796 : Nogent-sur-Seine, 21 février 1814. […] — Je vous ordonne de partir douze heures après la réception de la présente lettre pour vous mettre en campagne.
De plus, il a cela de particulier d’être un pur produit de l’armée républicaine d’Italie, et celui de ses enfants peut-être qu’elle eût pu présenter le plus avantageusement comme parfait émule en regard et en contraste d’un enfant de l’armée du Rhin. […] Oserai-je me présenter dans l’intérieur avec la note infamante d’officier général réformé ? […] Les lettres de Joubert à cette époque présentent avec une grande vérité l’état de cette armée d’Italie, si aguerrie, si éprouvée, et qui, avant ses jours d’éclat et de triomphe, eut à supporter tant de privations, de souffrances obscures et de misères, — l’école, après tout, du bon soldat23.
Je sais bien que cinq beaux chapitres de l’Histoire militaire de Jomini nous en présentaient un tableau élevé, sommaire et judicieux. […] Arrivé à Paris, il va nous présenter l’exemple, peut-être unique alors, d’un général dénoncé et suspendu, qui se justifie, trouve grâce aux yeux de la Convention, et, au lieu d’être dévoré par le Sphinx ou le Saturne révolutionnaire, est renvoyé à son armée avec accroissement de confiance et d’honneur. […] Il faut voir, dans les premières pages des Souvenirs du général Pelleport, comment il expliquait à ces nouveaux venus l’ordre et la marche : « Souvenez-vous, disait-il aux volontaires dans une retraite où ils accéléraient un peu trop le pas en entendant siffler les balles espagnoles, qu’il faut prendre le pas ordinaire quand on tourne le dos à l’ennemi, et le pas de charge quand on lui présente la poitrine. » Il avait vite électrisé son monde et obtenu des prodiges ; : et quand Doppet (un bien triste général) vint prendre la succession de Dagobert en Cerdagne, il y trouva des soldats tout faits et dignes des chefs les plus intrépides.
Le jeune homme se présenta donc chez lui et le trouva à table ; comme il était plus que modestement vêtu et de chétive apparence, on lui donna près du lit de Cécilius un petit siège, une sellette, et il commença sa lecture. […] Le maître y met de la préparation, un air de solennité mystérieuse : « Ce n’est pas de ton savoir-faire ordinaire que j’ai besoin dans l’affaire présente, mais d’autres qualités que j’ai remarquées en toi, ta fidélité et ta discrétion. » — « J’écoute. » — Et ici le maître rappelle à l’affranchi ses bienfaits : il l’a acheté tout enfant, il l’a toujours traité avec douceur et clémence : le voyant servir d’un cœur si honnête, il lui a donné ce qu’il y a déplus cher, il l’a affranchi. […] C’est comme le mot d’Homère sur Andromaque, lorsqu’elle présente le petit Astyanax, tout effrayé et bientôt rassuré, à Hector en armes qui part pour le combat : Elle riait au milieu de ses larmes !
Le comte de Clermont, directeur, se fit un plaisir d’aller présenter au roi le vœu de la Compagnie, et la démarche eut son effet39. […] En revanche, on lit dans ce même Journal de Luynes, vers ces mêmes années, qu’un jour le roi étant allé voir le château d’Anet, appartenant à la duchesse du Maine, au défaut de la duchesse qui ne s’y trouvait pas, les princes ses fils, le prince de Dombes et le comte d’Eu lui en firent les honneurs : « M. le comte de Clermont y était aussi ; il s’éloigna dans le moment que le roi se mit à table, pour que M. le prince de Dombes pût présenter la serviette à Sa Majesté. » Ainsi il voulut bien, dans ce cas d’exception, céder l’insigne honneur de présenter la serviette, prérogative à laquelle il tenait beaucoup sans doute, mais à laquelle certainement les mêmes personnes, qui devaient bientôt s’opposer à ses désirs académiques comme à une dérogation, attachaient un souverain prix.
Vielé-Griffin nous présente plus souvent son idée sans la parer de ce manteau magique : c’est une conséquence de l’état d’esprit qui lui fait aimer l’expression directe. […] Son naturel génie lui rendrait enfin le souvenir de lui-même, et il reconquerrait ce qui lui appartient ; mais cette réaction dépasserait probablement à son tour les limites de l’harmonie propre à cet art et le ballet présenterait, pour longtemps, un excès de gestes à l’exclusion de toutes attitudes. […] Souvent même il sacrifie l’harmonie des mouvements à leur diversité ; mais, c’est ici une observation qu’on saisira mieux en étudiant sa rythmique, car le mouvement existe chez lui autant dans la forme devinée du récitant que dans les images présentées par les vers.
Nietzsche exige que nous aimions l’univers, que nous aimions, dans l’heure présente, les heures qui l’ont amenée et les heures qu’elle amènera : il veut que nous l’aimions, cette heure, non pas une fois, mais une infinité de fois, aujourd’hui, et dans le passé sans fond, et dans l’avenir sans fond, dans toute « la profonde éternité ». […] Nous vomirions d’horreur si l’on nous présentait dans un large plat, mêlés à du vin, à du bouillon, à du café, les divers aliments, depuis les viandes jusqu’aux fruits, qui doivent former notre repas successif ; l’horreur serait aussi forte si l’on nous faisait voir l’amalgame répugnant des vérités contradictoires qui sont logées dans notre esprit ». […] Je montrerais ensuite que, malgré son affectation d’élégance indifférente, malgré la coquetterie qui lui fait présenter les pensées les plus aimées comme des paradoxes souriants, la part du voulu et de l’artificiel est faible dans la beauté de l’homme et de l’œuvre.
Je ferai toutefois remarquer qu’il n’était nullement probable que Lauzun agît pour le compte de la cabale Choiseul, avec qui il était assez mal de tout temps ; mais les alentours de la reine avaient eu intérêt à le présenter sous ce jour pour le perdre définitivement. […] Et encore (10 octobre 1791) : « La reine, avec de l’esprit et un courage éprouvé, laisse cependant échapper toutes les occasions qui se présentent de s’emparer des rênes du gouvernement, et d’entourer le roi de gens fidèles, dévoués à la servir et à sauver l’État avec elle et par elle. » En effet, on ne revient pas d’une si longue et si habituelle légèreté en un jour ; ce n’eût pas été trop du génie d’une Catherine de Russie pour lutter contre les dangers si imprévus à celle qui n’avait jamais ouvert un livre d’histoire en sa vie, et qui avait rêvé une royauté de loisir et de village à Trianon : c’est assez que cette frivolité passée n’ait en rien entamé ni abaissé le cœur, et qu’il se soit trouvé dans l’épreuve aussi généreux, aussi fier, aussi royal et aussi pleinement doué qu’il pouvait l’être en sortant des mains de la nature. […] La tête de la princesse de Lamballe, présentée aux barreaux, lui avait donné le premier froid de la mort.
Mais derrière ces premiers articles, qui sont d’affiche et de montre, arrivent les autres plus essentiels, à savoir qu’en la tendresse de l’âge du jeune roi, le parlement de Paris présentera pour le gouvernement de l’État des personnes illustres, tirées des ordres du clergé, de la noblesse et de la magistrature, qui seront, après les princes du sang, les conseillers naturels et les ministres de la régence. […] C’est Retz en personne qui, en sa qualité de coadjuteur, avait donné la bénédiction à ce fameux mariage qui se présentait sous de si magnifiques auspices ; mais qu’en pensait-il lui-même ? […] Il était trop aisé d’en tirer parti contre lui à la Cour et de le présenter comme traître et relaps, au moment même où il ne faisait qu’employer les moyens à son usage pour un but caché qui valait mieux.
En même temps il se reconnut maître d’une faculté dont le libre exercice lui avait été présenté comme criminel et sacrilège : la pensée. […] On a pu remarquer que cette conception présentait une certaine analogie avec la doctrine connue sous le nom de panthéisme. […] Je ne discute pas la sincérité d’une œuvre conçue en dehors de l’humanité présente ; la sincérité est ici en dehors de la discussion.
La littérature italienne présente un spectacle tout différent, qui s’explique aussi, et qui sera la contre-épreuve de ma démonstration. […] Cette littérature est donc moins riche en œuvres et moins nettement significative ; elle présente en outre ce phénomène particulièrement intéressant pour nous : les trois ères que j’ai distinguées en France ne sont qu’ébauchées en Italie ; elles débutent, normalement, par le lyrisme, elles atteignent à peine leur point culminant avec l’épopée, et manquent d’achèvement dramatique ; on dirait d’un fleuve qui par trois fois se perd dans le sable… L’explication est à chercher dans l’absence de vie nationale. […] L’Allemagne présente un phénomène de conflit plus compliqué encore.
Dans ces pauvres conditions, quel intérêt viendront présenter les conflits ? […] Ils se présentent comme respectables et solides. […] Les Aubes (Bruxelles, Deman, 1898) est présenté comme un drame. […] Taine présente Racine comme le poète national par excellence, reflet exemplaire de son siècle, mais aussi comme un « poète monarchique ». […] La Samaritaine, présentée comme un « évangile en trois tableaux », a été créée le 14 avril 1897.
Elle présenta requête au parlement de Paris, tendante à ce qu’il fut défendu aux professeurs royaux d’interpréter la bible sans s’être auparavant présentés à l’université, sans avoir reçu d’elle cette permission. […] Un édit est donné en conséquence, & présenté au parlement. […] Il n’étoit pas possible que le pape portât un jugement certain sur la question présente. […] Il leur présenta les opinions de Baïus par ce qu’elles ont de plus séduisant. […] Arnauld(*) est présenté à Louis XIV.
Guigniaut m’a présenté au ministre. […] … » Je ne crois point m’écarter ; je n’oublie pas que j’ai présenté Gandar comme un exemple à suivre pour celui qui se destinerait à être un parfait professeur. […] De même qu’il avait eu le plaisir de lire quelques chants de l’Odyssée à Ithaque, c’était dans les champs de Troie qu’il voulait lire l’Iliade ; il avait dessein de présenter à la Faculté une thèse d’ensemble sur le monde d’Homère. […] Généralisant son point de vue, y rattachant le résultat de ses précédentes études sur Dante et Pétrarque, il s’était arrêté à l’idée de réunir sous ce titre : Des Confessions poétiques, une suite d’analyses dans lesquelles il aurait présenté les modifications du sentiment personnel se produisant aux différents siècles. […] Dufaure, lorsque le livre fut présenté au jugement de l’Académie française ; il n’y trouvait pas tout ce que le titre promettait.
Celle-ci n’occupe jamais l’âme aussi longtemps que les précédentes ; elle est intermittente et concise ; elle interrompt brusquement une méditation, prononce son arrêt, qui est toujours un impératif non motivé, puis elle se tait jusqu’à ce qu’une nouvelle occasion se présente pour elle de rentrer en scène. […] Ainsi, quand dans une âme naturellement droite, mais exaltée, préexiste la croyance à des esprits exclusivement bons et moraux176, l’hallucination qui présente les caractères d’une telle origine ne peut par elle-même être le point de départ d’un trouble psychique, d’une maladie de l’âme ; on conçoit même qu’elle devienne un principe d’héroïsme et de génie. […] Les souvenirs seuls ont la valeur de documents historiques ; les passages qui nous paraissent présenter ce caractère sont courts ; nous y trouvons d’abord plusieurs définitions générales du phénomène, définitions plus ou moins explicites, mais concordantes ; puis l’indication d’une de ses applications habituelles ; enfin, un seul exemple particulier nous paraît pouvoir être reçu comme authentique. […] Il n’y a pas de cas de conscience pour les âmes simples ; au contraire, pour des esprits fins et instruits, la vie ne présente guère que des cas de conscience ; rarement la loi morale prononce de ces brèves sentences dont l’évidence s’impose et qui brillent dans l’âme comme des éclairs ; presque toujours elle inspire une discussion calme, méthodique ; elle est comme la lumière douce et constante d’un soleil surnaturel. […] Quand Egger présente cette fiction comme une « anecdote historique », qui « nous apprend comment fut conçu l’un des plus fins chefs-d’œuvre de la poésie française » à partir de ce premier vers improvisé, il suit la toute récente Biographie d’Alfred de Musset (Paris, Lemerre, 1877, p. 149) où Paul de Musset, « parallèlement au récit d’Emmeline et peut-être un peu d’après ce récit » (« Pléiade », note p. 794), raconte la liaison de Musset avec Mme Jaubert dans le temps qu’il écrivait les Confessions d’un enfant du siècle et applique à l’auteur l’aventure du jeu amoureux déclenché dans la nouvelle par les stances « A Ninon ».]
S’il avait des visions, elles lui présentaient en images ce que sa religion lui avait inculqué sous forme d’idées. […] Statique ou dynamique, la religion présente à la philosophie un Dieu qui soulève de tout autres problèmes. […] De fait, les conclusions que nous venons de présenter complètent naturellement, quoique non pas nécessairement, celles de nos précédents travaux. […] Nous exposions que ce qui apparaît d’un côté comme une immense multiplicité de choses, au nombre desquelles est en effet la souffrance, peut se présenter d’autre part comme un acte indivisible ; de sorte qu’éliminer une partie serait supprimer le tout. […] On construit a priori une certaine représentation, on convient de dire que c’est l’idée de Dieu ; on en déduit alors les caractères que le monde devrait présenter, et si le monde ne les présente pas, on en conclut que Dieu est inexistant.
Mais elle compte bien faire profiter sa condition présente de la curiosité qui s’attachait à l’ancienne. […] Qu’allais-je parler des inconvénients que présente la situation de Mme Toselli ? […] Ce n’est jamais lui qui saisira aux cheveux, comme on dit, l’occasion qui se présente. […] Son cas se présente à son esprit comme un problème philosophique à résoudre. […] Remy de Gourmont se présentent toujours d’un air agressif, sous une armure de mots qui sont autant de pointes.
Et je ne craindrai pas d’en faire juge le public qui n’a pas eu sous les yeux la pièce incriminée ; car je ne considère pas comme un texte loyal et sincère le texte déchiqueté et entrecoupé, à chaque mot, de lazzis grossiers, qui lui a été présenté par cet étrange docteur. […] Tel est l’usage ; et c’est ainsi qu’à propos de l’École normale dans sa première nouveauté, j’ai été conduit à parler de la « ferveur de la création. » Enfin (et c’est là le seul côté sérieux de la discussion présente) ce docteur, grammairien improvisé, prend pour des fautes de langue ce qui n’est, à vrai dire, que le caractère et la marque d’an style ; il impute à la grammaire ce qui tient à la manière d’un écrivain.
Paul Albert le présente aujourd’hui à ses jeunes auditrices dans tout son mouvement vrai, dans toute l’étendue de son développement et de sa croissance : on a l’arbre entier dans ses principaux rameaux. […] Cette occasion qui se présentait, je l’ai saisie cette fois-ci encore.
Néanmoins on se demande pourquoi les anciens, et surtout les Romains, ont possédé des historiens tellement parfaits, qu’ils n’ont été jamais égalés par les modernes, et en particulier pourquoi les Français n’ont aucun ouvrage complet à présenter en ce genre. […] Mais je dois présenter ici quelques réflexions sur les causes de la supériorité des anciens dans le genre de l’histoire, et je crois que ces réflexions prouveront que cette supériorité n’est point en contradiction avec les progrès successifs de la pensée.
L’étude offre un but qui cède toujours en proportion des efforts, vers lequel les progrès sont certains, dont la route présente de la variété sans crainte de vicissitudes, dont les succès ne peuvent être suivis de revers. […] L’homme passionné qui, sans efforts préalables, imaginerait de se livrer à l’étude, n’y trouverait aucune des ressources que je viens de présenter.
Le caneton court à l’eau en sortant de sa coquille ; le petit crocodile, éclos sans être couvé par ses parents, court à l’eau aussi, mord un bâton, si on le lui présente, etc., etc. […] Ainsi lorsqu’on laisse de côté le langage vague sur la liberté de la volonté — qui est, comme on l’a dit, la liberté de quelque chose qui n’existe pas — la véritable question se présente sous une forme qui ne laisse plus guère de place à une divergence d’opinions.
En convenant que plusieurs sujets de ses Fables ont été tirés d’Esope, de Phédre, de Locman, on sera certainement autorisé à dire que la maniere neuve, originale, naïve, pleine de grace & de fécondité, dont il les a présentés, l’en rend le créateur. […] La Philosophie du Fabuliste, il est vrai, ne ressemble en rien à cette manie audacieuse qui tourmente, dégrade & ruine l’humanité, en prétendant l’instruire ; elle est puisée, au contraire, dans la saine raison, présentée avec décence, avec intérêt, & est toujours d’accord avec la politesse & la vertu.
Une objection souventefois s’est présentée à ceux qui tentèrent des résurrections — car on n’invente plus rien ès matière rhythmique. — Pourquoi vouloir parfaire un instrument avec lequel les Poètes ont doté l’Art des plus belles œuvres de génie ? […] Dans l’œuvre où prédomine la Forme, la Rime se présente immanquablement à l’esprit ; elle affirme la clarté du vers, le rend plus net et le fixe en de précises limites ; car ainsi qu’ailleurs je le déclarerai, en certains sujets — tels épiques, plastiques, où l’ampleur et la force sont nécessaires — il faut employer le vers à rhythme binaire, le vers dit d’airain, tour d’ivoire où, sous la porte, sentinelle casquée d’or et gemmée de rubis, veille la Rime.
Là il leur. fera observer les symptômes de chacune des maladies qu’il aura à traiter, leur indiquera les moyens d’en découvrir les causes, leur fera remarquer la marche que la nature suit le plus ordinairement, les indications qui se présentent à remplir, et leur rendra raison de la méthode curative qu’il croira devoir adopter. […] Comme il serait difficile que pendant la durée d’un cours d’une ou de deux années il se présentât à l’art des exemples de maladies de toutes les espèces, indépendamment de ces leçons, chacun des deux professeurs en donnera dans l’école sur toutes celles dont les hommes peuvent être attaqués.
L’idée de ces douze tableaux qui nous est présente, produit une partie de l’effet que les tableaux mêmes produiroient, s’ils étoient à côté de celui dont nous voulons discerner le mérite et connoître le rang. […] Il n’y auroit rien de certain en vertu des lumieres humaines, si quatre cens personnes qui s’entrecommuniquent leur sentiment, pouvoient croire qu’elles sont touchées quand elles ne le sont pas, ou si elles pouvoient être touchées sans qu’on leur eut présenté un objet réellement interessant.
Si, au cours de ce premier chapitre, des objections se présentent à son esprit contre telle ou telle de nos thèses, qu’il examine si ces objections ne naissent pas toujours de ce qu’il se replace à l’un ou à l’autre des deux points de vue au-dessus desquels nous l’invitons à s’élever. […] Mais, comme nous l’annoncions d’abord, nous ne traitons la question de la matière que dans la mesure où elle intéresse le problème abordé dans le second et le troisième chapitres de ce livre, celui même qui fait l’objet de la présente étude : le problème de la relation de l’esprit au corps.
Le récit du faux Turpin, quoiqu’il présente des confusions, est encore celui qui conserve le plus de traits qu’on peut regarder comme appartenant à la réalité. […] Sa cathédrale présente les styles les plus divers. […] C’est par le sacrifice volontaire d’Élisabeth que cette barrière est renversée, mais seulement dans le ciel, c’est-à-dire en dehors de la réalité humaine et présente. […] Quelques remarques se présentent encore sur les circonstances qui sont propres à l’auteur du lai. […] En général, la langue de notre lai est très correcte, et par là même donne lieu à peu d’observations ; elle ne présente pas non plus à la lecture de difficultés sérieuses.
C’est dans son pays d’origine qu’il se présente de la façon la plus authentique ; et Paris est l’endroit désigné pour l’observer dans ses manifestations variées. […] La sensualité nue passe pour vulgaire et n’est admise que quand elle se présente sous forme de vice contre nature et de dégénérescence. […] Tous les phénomènes du monde et de la vie se présentent au mystique autrement qu’à l’homme sain. […] La façade se présente irréprochable à l’œil, mais beaucoup de ses parties ne résisteraient pas un instant à un choc vigoureux de la critique. […] « Tout homme, dit-il, présente deux personnalités, une consciente et une inconsciente.
Une jolie stèle de Rhodes nous présente un groupe familial. […] Swinburne, mais l’ensemble nous présente la Nature sans art sous sa forme la plus irritante. […] Mais enfin, ils nous présentent des acrobates, et l’acrobate est un artiste. […] Il ne serait peut-être pas tout à fait exact de le présenter comme une épopée. […] Froude n’a point de relation pratique avec la politique irlandaise moderne et ne présente point de solution de la question présente, il a une certaine valeur historique.
Amour et culte de la vie présente, sentiment de la force humaine, besoin de sérénité et d’allégresse, voilà ce qui le porte à éviter la peinture de l’infirmité physique et de la maladie morale, à représenter la santé de l’âme et la perfection du corps, à compléter la beauté acquise de l’expression par la beauté foncière du sujet. […] La vie présente n’est qu’un exil ; tournons nos regards vers la patrie céleste. […] Combien plus naturel et plus sain est le spectacle que nous présente Homère ! […] Selon les Grecs, le plus agréable spectacle que l’on pût donner aux dieux était celui que présentent de beaux corps florissants, développés dans toutes les attitudes qui montrent la force et la santé. […] Sa peau, brunie et affermie par le soleil, l’huile, la poussière, le strigile et les bains froids, ne semblait point déshabillée ; elle était accoutumée à l’air ; à la voir, on la sentait dans son élément ; certainement elle ne frissonnait pas, elle ne présentait pas de marbrures et de chair de poule ; elle était un tissu sain, d’un beau ton, qui annonçait la vie libre et maie.
La vie présente n’a aucun prix pour lui, il ne songe qu’aux antiques modèles. […] Mais il a préféré n’en rien faire, afin de les présenter sous cette forme palpitante qui lui est si personnelle. […] Il présentait toutes les qualités désirables. […] Cette poésie présente d’étroits rapports avec notre époque, avec la société où nous vivons. […] Barrès, qu’un personnage soit au moins licencié ès lettres ou candidat à la députation pour présenter de l’intérêt romanesque.
Il ne l’a pas reconnue davantage dans les phénomènes attribués par Socrate à son démon : là pourtant, elle se présentait avec un éclat et une originalité bien propres à attirer l’attention d’un philosophe. […] Thomas D’Aquin cite Aristote (De Anima, III, 13, 429a1 : « le Philosophe affirme : ‘l’âme ne perçoit intellectuellement rien sans image’« et poursuit (passage cité par Egger) : « Notre intelligence, selon l’état de la vie présente où elle est unie à un corps passible, ne peut passer à l’acte sans recourir aux images. »[, passage mal traduit par le P. […] » La phrase citée par Egger clôt la troisième objection initiale : « La prière doit être présentée à Dieu dans le secret, dit le Seigneur (Mt 6,6) : ‘Lorsque tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ton Père dans le secret.’ […] Dans quelques passages, entraîné par la logique de ses formules, il paraît nier l’intermédiaire entre les mots et les réalités, c’est-à-dire l’esprit individuel, et soutenir que les mots n’éveillent pas des idées latentes, mais les apportent avec eux : il dit, par exemple, que l’idée de Dieu « entre naturellement dans notre entendement » dès que l’expression qui lui est propre vient la rendre présente (Dissert. […] Antoine Gratacap, Théorie de la mémoire, thèse pour le doctorat présentée à la Faculté des Lettres de Paris, Montpellier, Impr.
Deux ans après l’Apologie, il donna un petit opuscule qui nous sied mieux et où il se peint directement dans son vrai jour : Advis pour dresser une Bibliothèque, présenté à M. le président de Mesmes (1627). […] La passion des livres, qui semble devoir être une des plus nobles, est une de celles qui touchent de plus près à la manie ; elle atteint toutes sortes de degrés, elle présente toutes les variétés de forme et se subdivise en mille singularités comme son objet même. […] Mais, puisque l’occasion s’en présente, j’userai du droit de simple moraliste pour énoncer ce que je crois vrai, dussé-je par là sembler contredire l’étalage vertueux et philanthropique des acteurs intéressés, ou la simplicité bienheureuse et perpétuellement adolescente de quelques optimistes de talent. […] Si, dans la façon dont il la présente, il se trouve historiquement quelques points de vérité incontestables, ils ne rachètent en rien l’horreur de l’action ni l’odieux du récit. […] Il avait de longue main, dans ses Rose-Croix, compté sur la badauderie des Français ; dans ses Coups d’État, s’il nous en souvient (chap. iv), il avait peint la populace en traits énergiques et méprisants, que l’émeute présente semblait faite exprès pour vérifier.
Malgré l’obscurité qui en résulte, malgré l’emploi continuel d’une terminologie bizarre que l’auteur néglige souvent d’expliquer, il y a dans l’ensemble du système, présenté de cette manière, une grandeur imposante, et une sombre poésie qui fait penser à celle de Dante. […] Dans cette variété infinie d’actions et de pensées, de mœurs et de langues que nous présente l’histoire de l’homme, nous retrouvons souvent les mêmes traits, les mêmes caractères. […] C’est ce que n’ont vu ni les historiens, ni les jurisconsultes ; ils nous expliquent les lois, nous en rappellent l’institution sans en marquer les rapports avec les révolutions politiques ; ainsi ils nous présentent les faits isolés de leurs causes. […] Vico présente, par ce double caractère, une analogie remarquable avec l’auteur de la Divine comédie. […] Une mère sévère ne caresse point son fils, ne le presse point sur son sein, et n’en est pas moins honorée... » La pièce suivante, la dernière du recueil de ses poésies, présente une idée analogue à celle du dernier morceau qu’il a écrit en prose (Voy.
Bientôt le Russe opulent s’empare des richesses qu’on lui présente, et jette l’or, sans compter, à l’avide marchand. […] Une révolte sur le champ de bataille, un accord pour s’embrasser en reniant un tyran, est un phénomène qui ne se présente pas à ma mémoire. […] Qu’est-ce donc que cet être inexplicable, qui a préféré à tous les métiers agréables, lucratifs, honnêtes et même honorables, qui se présentent en foule à la force ou à la dextérité humaine, celui de tourmenter et de mettre à mort ses semblables ? […] Cependant je ne dis pas que je me refuse à rien de ce qui se présentera naturellement ; mais je suis sans passion, sans désir, sans inspiration, sans espérance. […] La partie théologique de l’œuvre de M. de Maistre, dans le livre du Pape, dans les Soirées, dans le panégyrique de l’Inquisition, est entièrement le contrepied de ce que nous venons de présenter comme l’idéal d’une théologie moderne et d’un prosélytisme efficace du christianisme.
L’histoire ne présente pas une physionomie de peuple pareil à celui-là ; fierté, froideur, correction des traits, mécanisme des gestes, tabac mâché dans la bouche, crachoir sous les pieds, jambes étendues contre les jambages de la cheminée ou repliées sur la cuisse sans souci des bienséances que l’homme doit à l’homme, accent bref, monotone, impérieux, personnalité dédaigneuse empreinte dans tous les traits : voilà un de ces autocrates de l’or. […] Il me présentait la science sous un point de vue coloré et plein d’intérêt, au lieu de la réduire à je ne sais quelle analyse anatomique et morte, qui fait de la nature un squelette. […] Me voilà donc, dessinateur imberbe et inexpérimenté, copiant tout ce qui se présentait à mes yeux, et le copiant mal. […] Ainsi, ceux que j’ai pris dans les eaux profondes de la rivière Verte, au Kentucky, présentaient une teinte olive brun foncé tout autre que la couleur générale de ceux qu’on pêche dans les ondes si claires de l’Ohio ou du Schuylkill ; ceux des eaux rougeâtres des marais, dans la Louisiane, sont d’un cuivre terne, et ceux enfin qui vivent dans les courants qu’ombragent des cèdres ou des pins, se distinguent par une nuance pâle, jaunâtre et blême. […] Alors je lui présentai l’hameçon nu, en employant la même manœuvre.
Ce qui caractérise au plus haut degré le Drame Musical, dans chacun de ses éléments composants, c’est le calme majestueux, les proportions monumentales ; seules, les situations décisives nous sont présentées, en de grands traits, sans épisodes accessoires. […] Le texte présente une histoire de l’art en trois moments. […] Mais son œuvre la plus célèbre reste Autour du piano, présenté au salon de 1885 et rebaptisé Les wagnéristes. […] Paul-Armand Challemel-Lacour présente le philosophe comme « un bouddhiste contemporain en Allemagne » dans la Revue des deux mondes, en 1870. […] Le numéro 7 d’août 1885 de la revue présente une lithographie, un tiré à part représentant Brunnhilde pour illustrer l’article de Dujardin sur le dernier acte du Crépuscule des Dieux.
Le soir, on me présente le docteur Albert Robin. […] Mercredi 24 février À l’heure présente, qui lit un livre ? […] » Un temps singulier que ce temps, où l’on est exposé à présenter le fusilleur au fusillé, le fusillé au fusilleur. […] Ce soir, ma filleule Edmée m’est présentée en grande toilette par la garde, qui me rabroue un peu, comme je me permets de m’étonner de sa petitesse, quand la mère me jette gaiement de son lit : « Mais elle est très grande, elle pèse sept livres et demie… le poids d’un gigot pour douze personnes ! […] Son père était un menuisier, et il avait commencé à travailler avec lui, quand on lui fit une blouse neuve… Il alla la promener, cette blouse, au boulevard Montparnasse, où le concierge faisait signe d’entrer à ceux qui se présentaient sur la porte, et dont la figure lui plaisait.
Peut-être parce que l’alouette présente le contraste d’un peu de joie au milieu de cette monotonie de tristesse, et d’un peu d’amour maternel au-dessus de son nid, cette délicieuse réminiscence de nos mères ? […] La charmante Damayanti se présente dans l’assemblée des princes. […] » Il se lève ; le mauvais génie qui l’obsède présente à sa main une épée nue sur l’herbe ; Nala coupe en deux le manteau et s’enfuit, en emportant la moitié de cette seule richesse qui leur reste. […] Elle feint de vouloir choisir un nouvel époux, et fait proclamer dans tous les États voisins que les prétendants à sa main peuvent se présenter à la cour du roi son père. […] Mais Nala reste encore méconnaissable à tous les yeux sous la grossière apparence d’un conducteur de chars ; sa beauté tout intérieure est voilée, pour que la honte de sa condition présente n’éclate pas à la cour du roi son beau-père.
Boileau, le législateur de la poésie française régulière, préside à la seconde moitié du xviie siècle et à tout le xviii e, qui essaye bien, il est vrai, de se révolter à diverses reprises contre lui : Boileau ouvre donc le troisième volume ; mais le quatrième, qui appartient en entier aux modernes, présente à son frontispice le nom de Lamartine, de qui daté, en effet, le renouvellement de notre muse moderne, son affranchissement éclatant, et par qui la lyre française a pour la première fois trouvé des cordes nouvelles, inouïes, inaudita prius… Ces quatre divisions qui avaient, comme on voit, leur raison dans la nature des choses, ont dû être traitées un peu diversement. Le moyen âge, dans sa première partie, avec ses œuvres souvent anonymes ou au moins d’un caractère impersonnel, demandait à être exposé, à être analysé simplement, nettement, à être enseigné dans son fond même, au moment où l’on en présentait la fleur ; et c’est ce qu’a fait tout d’abord la plume docte et sûre de M. […] Je ne puis, après tant de collaborateurs autorisés et curieux qui ont tout dit, qui ont dit plus et même autrement que je n’aurais su trouver pour mon compte sur chaque sujet en particulier, je ne puis faire ici qu’une chose : présenter une vue générale et, en me tenant au point de vue du goût, qui doit se combiner avec le point de vue historique et non s’y confondre, indiquer les belles saisons, les bons siècles, les vraiment heureux moments de cette poésie française qui a si souvent brisé avec son passé, qui s’est si peu souvenue d’elle-même, et à qui il était bon d’offrir une fois ses titres au complet, pour lui rendre tout son orgueil et son courage. […] Tout à côté, un autre prince poète, le bon roi René, nous présente, dans l’exubérance et l’anachronisme déjà sensible de certains de ses goûts, une espèce de caricature amusante et toute débonnaire du moyen âge finissant. […] Son imagination est toujours présente.
Notre grand souci doit être de suppléer, autant que possible, à l’observation présente, personnelle, directe et sensible, que nous ne pouvons plus pratiquer : car elle est la seule voie qui fasse connaître l’homme ; rendons-nous le passé présent ; pour juger une chose, il faut qu’elle soit présente ; il n’y a pas d’expérience des objets absents. […] Pareillement, si vous voulez saisir l’ensemble des variétés historiques, considérez d’avance une âme humaine en général, avec ses deux ou trois facultés fondamentales, et dans cet abrégé vous apercevrez les principales formes qu’elle peut présenter. […] Nul n’a mieux enseigné à ouvrir les yeux et à regarder, à regarder d’abord les hommes environnants et la vie présente, puis les documents anciens et authentiques, à lire par-delà le blanc et le noir des pages, à voir sous la vieille impression, sous le griffonnage d’un texte, le sentiment précis, le mouvement d’idées, l’état d’esprit dans lequel on l’écrivait. […] J’ai choisi l’Angleterre, parce qu’étant vivante encore et soumise à l’observation directe, elle peut être mieux étudiée qu’une civilisation détruite dont nous n’avons plus que les lambeaux, et parce qu’étant différente, elle présente mieux que la France des caractères tranchés aux yeux d’un Français.
Que pourtant cette habileté de Louis XIV, comme politique, fût de première portée et de la plus grande volée, je ne le croirai pas, même après ces solides témoignages : elle se bornait trop à l’objet de son ambition présente et n’envisageait pas assez le lendemain. […] Au reste, il n’est guère à craindre qu’un tel genre, excellent dans l’application présente, devienne bien contagieux. […] C’est un intérêt du même genre, mais plus concentré, que présente l’ouvrage intitulé Antonio Perez et Philippe II, composé d’après une méthode analogue, et dont le fond repose également sur des documents officiels inédits. […] Celle-ci, au milieu des rapports complexes qu’elle embrasse, affecte par moments une régularité savante et une ingénieuse symétrie de mécanisme que les choses en elles-mêmes, dans leur cours naturel, ne sauraient présenter à ce degré.
Dans la séance du Sénat du 29 mars 1867, à la fin de la discussion sur la loi relative à l’enseignement primaire, M. le comte de Ségur d’Aguesseau crut devoir présenter des observations d’un intérêt général, disait-il. […] M. le rapporteur, après quelques considérations générales sur l’instruction des classes laborieuses et sur l’institution des bibliothèques populaires, disait : « Au lieu de vous donner un exposé des faits, nous abrégerons en vous lisant la pétition : elle est courte et rédigée en termes si modérés et si convenables que vous aurez désiré la connaître. » Or, cette pétition, dont il donna lecture, contenait une liste d’auteurs et d’ouvrages forts mélangés, tous également présentés comme répréhensibles. […] Or ce cas, que j’avais prévu, se présente jusqu’à un certain point en ce moment, et c’est ce qui, malgré mon goût pour le silence, m’oblige à le rompre et à parler. […] « Aujourd’hui, vous venez, monsieur, vous présenter comme offensé, et moi comme l’agresseur.
L’opinion, si vacillante sur les événements réels de la vie, prend un caractère de fixité quand on lui présente à juger des tableaux d’imagination. […] Les chefs-d’œuvre de la littérature, indépendamment des exemples qu’ils présentent, produisent une sorte d’ébranlement moral et physique, un tressaillement d’admiration qui nous dispose aux actions généreuses. […] Si l’analyse remonte jusqu’au vrai principe des institutions, elle donnera un nouveau degré de force aux vérités qu’elle aura conservées ; mais cette analyse superficielle, qui décompose les premières idées qui se présentent, sans examiner l’objet tout entier, cette analyse affaiblit nécessairement le mobile des opinions fortes. […] L’activité nécessaire à toutes les nations libres, s’exerce par l’esprit de faction, si l’accroissement des lumières n’est pas l’objet de l’intérêt universel, si cette occupation ne présente pas une carrière ouverte à tous, qui puisse exciter l’ambition générale.
Jusqu’ici, l’antécédent n’est qu’une propriété de l’objet, tantôt absente, tantôt présente ; en effet, ce que nous avons considéré, c’est la situation du fourmillement, c’est la courbure du bâton, c’est le chagrin de la femme. […] Elle la possède donc encore lorsqu’elle est précédée de ses antécédents normaux ; par conséquent, lorsque la tête de mort est réelle et présente, lorsqu’un faisceau de rayons gris et jaunâtres en rejaillit pour aller frapper la rétine, lorsque cette impression de la rétine est propagée le long des nerfs optiques, lorsque l’action des centres sensitifs y correspond, la sensation visuelle ainsi provoquée donnera naissance au même fantôme interne, et le simulacre de tête de mort, qui se produit en nous pendant l’hallucination proprement dite, se produira aussi en nous pendant la perception extérieure, avec cette seule différence que, dans le premier cas, la main, tout autre sens, tout autre observateur appelé à vérifier notre jugement affirmatif, le démentira, tandis que, dans le second, la main, tout autre sens, tout autre observateur appelé à vérifier notre jugement affirmatif, le confirmera ; ce que nous exprimons en disant, dans le premier cas, que l’objet n’est qu’apparent, et, dans le second cas, qu’il est réel. […] Le patient aspira un moment et présenta ensuite tous les phénomènes qu’éprouverait une personne qui viendrait de prendre une poudre sternutatoire. » — Pareillement, « dites à une personne convenablement disposée par l’hypnotisme qu’elle mange de la rhubarbe, qu’elle mâche du tabac ou quelque autre substance désagréable au goût… et l’effet suivra vos paroles. […] Tous les termes par lesquels les hommes ont désigné le phénomène aboutissent par l’étymologie au même sens. — Conception (cum capere, la chose devenue interne). — Représentation (rursus præsens, la chose présente de nouveau, quoique en fait absente). — Idée (eidos, la figure, l’image, le semblant, l’apparence de la chose, au lieu de la chose elle-même). — De même en allemand, Begriff, Vorstellung, etc.
Il fallait beaucoup de zèle, de patience et de discipline, pour monter un mystère, pour rassembler, instruire, dresser parfois plusieurs centaines d’acteurs, pour arriver sans encombre du cry qui, plusieurs mois à l’avance, annonçait l’entreprise et invitait les acteurs volontaires à se présenter, à la montre solennelle, qui promenait par la ville tout le personnel de la représentation, en costumes parfois somptueux, depuis Dieu le Père jusqu’au dernier valet de bourreau. […] Toute la partie de la « mondanité » de Madeleine nous présente une amusante et vive silhouette de coquette évaporée et vaniteuse : il a bien rendu aussi, avec une saisissante brièveté, le dialogue suprême du Christ et de sa mère. […] Parfois l’amant reste à la cantonade : le couple alors se présente dans un tête-à-tête sans tendresse, ou bien s’annexe la belle-mère, ou un autre couple, pour aboutir toujours à la même morale. […] Car ces deux pièces nous présentent chacune une idée comique, développée, retournée, prolongée, de façon à en épuiser l’effet.
Quoi qu’il en soit, l’alternative s’est présentée à moi très nettement : je ne puis plus revenir au catholicisme que par l’amputation d’une faculté, en stigmatisant définitivement ma raison et lui commandant pour toujours le silence respectueux, et même plus, le silence absolu. […] Croyez bien aussi qu’il faut que j’aie été rudement secoué pour m’arrêter à la possibilité d’une pareille hypothèse, qui se présente à moi plus affreuse que la mort. […] Vous me direz, comme, j’entendais dire au séminaire : « Ne jugez pas l’intrinsèque des preuves par la petite manière dont elles sont présentées. Nous n’avons pas de vigoureux hommes, mais nous pourrions en avoir : cela ne fait rien à la vérité intrinsèque. » Je réponds : 1ºune bonne preuve, surtout en critique historique, est toujours bonne, de quelque manière qu’elle soit présentée ; 2º si la cause était absolument la vraie, elle aurait de meilleurs défenseurs.
Ce sont les trois éléments principaux de tous les groupes ; partout où ils sont, il y a groupe ; tout autre élément du groupe se présente à notre pensée, moins pour ce qu’il est, que comme marque de ces trois éléments. […] En effet, lorsqu’un phénomène complexe est le résultat de plusieurs causes, il peut se présenter deux cas principaux : celui des lois mécaniques, celui des lois chimiques. […] Il se présente donc des cas de chimie mentale où il est plus exact de dire que les idées simples produisent les idées complexes, que de dire qu’elles les composent92. […] Le fatalisme, que l’on peut appeler modifié, soutient que nos actions sont déterminées par notre volonté, notre volonté par nos désirs, et nos désirs par l’influence jointe des motifs qui se présentent à nous et de notre caractère individuel ; mais que ce caractère ayant été fait pour nous et non par nous, nous n’en sommes point responsables ni des actions auxquelles il nous conduit, et que nous tenterions vainement de le modifier.
Il a été reçu par mistress Clarkson, un des premiers sujets de la troupe, une étrangère en grande représentation galante à Paris, et c’est elle qui lui a présenté l’étrange gentilhomme dont il a fait le mari de sa fille. […] Madame de Septmonts, indignée, répond à ce cartel de sa plus belle encre. « Elle recevra mistress Clarkson qu’elle n’a pas l’honneur de connaître, si elle lui est présentée par un homme de sa société. » Il se fait un de ces silences que les Allemands expliquent par la présence d’un ange qui traverse le salon. […] Ce que voyant, le duc de Septmonts se dresse sur ses ergots, et déclare que, nul ne s’offrant, c’est lui qui présentera à la duchesse une femme calomniée qu’il respecte, et à laquelle son devoir est d’épargner un affront public. […] » — Et Lionnette, d’un geste forcené, arrachant ses voiles, défaisant son fichu, secouant sa crinière qui tombe, en flots dorés, sur ses épaules nues, se présente à l’ennemi en habit de combat, comme on disait au siècle dernier.
Forcé de choisir entre tant de points de vue que présente la vie de M. de Malesherbes, j’en prendrais un sur lequel il m’a été donné de recueillir des renseignements précieux et confidentiels : je veux parler de son administration comme directeur de la Librairie durant treize ans. […] Pompignan, qui a quelque talent joignait de la sottise, prit de là occasion de rédiger un Mémoire justificatif au Roi (mai 1760), qu’il voulut faire imprimer avec faste en inscrivant le nom du roi en tête et en déclarant à tous : « Le manuscrit de ce Mémoire a été présenté au roi, qui a bien voulu le lire lui-même, et qui a trouvé bon que l’auteur le fît imprimer. » Moyennant cette grosse apostille, Pompignan prétendait être affranchi de la règle commune et pouvoir se passer de censeur. […] Je ne prétends pas que les talents d’un homme doivent le soustraire à la punition due à ses fautes, je crois que tout le monde doit être soumis aux lois ; mais il me semble que des hommes célèbres doivent avoir cet avantage, qu’on leur présente d’un côté la peine et de l’autre la récompense. […] Malesherbes est assez grand pour qu’on ne nous le présente point drapé45.
Mais d’abord, à la manière dont il présente les choses et dont il attaque son sujet, nous voyons bien que nous ne sommes ici ni avec Mirabeau ni avec Montaigne. […] Dans tous les cas, si l’on a des ennemis au-dehors, si l’on en a aussi au-dedans, il faut de l’union pour les combattre et en triompher, et ce qui s’oppose le plus à cette union, c’est ce malheureux penchant aux soupçons, au tumulte, aux insurrections, qui est fomenté en France, et qui l’est surtout par une foule d’orateurs et d’écrivains : « Tout ce qui s’est fait de bien et de mal dans cette révolution est dû à des écrits », dit André Chénier ; et il s’en prend hardiment à ceux qui sont les auteurs du mal, à « ces hommes qui fatiguent sans cesse l’esprit public, qui le font flotter d’opinions vagues en opinions vagues, d’excès en excès, sans lui donner le temps de s’affermir ; qui usent et épuisent l’enthousiasme national contre des fantômes, au point qu’il n’aura peut-être plus de force s’il se présente un véritable combat ». […] J’ajoute qu’il est bon, qu’il est honorable, qu’il est doux, de se présenter, par des vérités sévères, à la haine des despotes insolents qui tyrannisent la liberté au nom de la liberté même. […] En vertu d’une ordre du comité de sûreté générale du quatorze vantose qu’il nous a présenté le dix-sept de la même anée dont le citoyen Guenot est porteur de laditte ordre, apprest avoir requis le membre du comité révolution et de surveillance de laditte commune de Passy les Paris nous ayant donné connaissance dudit ordre dont les ci-dessus étoit porteurs, nous nous sommes transportés, maison quaucupe la citoyene Piscatory ou nous avons trouvé un particulier à qui nous avons mandé quil il était et le sujest quil l’avoit conduit dans cette maison11 il nous à exibée sa carte de la section de Brutus en nous disant qu’il retournaist apparis, et qu’il étoit Bon citoyent et que cetoit la première foy quil renoit dans cette maison, quil étoit a compagnier d’une citoyene de Versaille dont il devoit la conduire audit Versaille apprest avoir pris une voiture au bureaux du cauche il nous a fait cette de claration à dix heure moins un quard du soir à la porte du bois de Boulogne en face du ci-devant chateaux de Lamuette et apprest lui avoir fait la demande de sa démarche nous ayant pas répondu positivement nous avons décidé quil seroit en arestation dans laditte maison jusqua que ledit ordre qui nous a été communiquié par le citoyent Genot ne soit remplie mais ne trouvant pas la personne dénomé dans ledit ordre, nous lavons gardé jusqua ce jourdhuy dix huit.