/ 1946
747. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 124-134

Plusieurs Critiques respectables & éclairés nous ont reproché d’avoir traité avec trop d’indulgence ses Mélanges de Littérature : de n’avoir pas assez insisté sur les défauts de sa métaphysique souvent obscure, imperceptible, entortillée ; sur les inégalités de son style, tantôt foible, tantôt plein de morgue, & presque toujours froid & bourgeois ; de n’avoir pas mis sous les yeux du Lecteur le contraste qui résulte de la médiocrité de ses productions, & du ton de mépris qu’il affecte, dans toutes les occasions, pour ce qu’il appelle le bas peuple des Poëtes, des Orateurs, des Historiens.

748. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Démosthéne, et Eschine. » pp. 42-52

Ils briguoient les occasions de la servir, de jetter les fondemens de cet empire que donnent sur les esprits les talens & la supériorité des lumières.

749. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Virgile, et Bavius, Mœvius, Bathille, &c. &c. » pp. 53-62

Sa gloire l’embarrassoit en bien des occasions.

750. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’Empereur Néron, et les trois plus grands poëtes de son siècle, Lucain, Perse & Juvénal. » pp. 69-78

En attendant, il se contente de mortifier Lucain dans toutes les occasions.

751. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Voiture, et Benserade. » pp. 197-207

Le ministère l’employa en différentes occasions.

752. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau et M. de Voltaire. » pp. 47-58

La passion de la gloire lui fit regarder cette occasion comme un très-grand avantage.

753. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 41, de la simple récitation et de la déclamation » pp. 406-416

L’experience que nous avons de nos propres sens, nous enseigne donc que l’oeil est un censeur plus sévere, qu’il est pour un poëme un scrutateur bien plus subtil que l’oreille, parce que l’oeil n’est pas exposé dans cette occasion à se laisser séduire par son plaisir comme l’oreille.

754. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 42, de notre maniere de réciter la tragédie et la comedie » pp. 417-428

Du moins n’en ai-je pas trouvé un plus grand nombre dans les catalogues de ces sortes d’ouvrages, que des italiens illustres dans la république des lettres ont donnez depuis douze ans à l’occasion des disputes qu’ils ont soûtenuës pour l’honneur de leur nation.

755. (1912) L’art de lire « Chapitre VII. Les mauvais auteurs »

Il faut donc plutôt éviter que provoquer les occasions de se donner ou de confirmer en soi cette tendance.

756. (1818) Essai sur les institutions sociales « Préface » pp. 5-12

J’aurai occasion de revenir sur cet état d’abrutissement de l’espèce humaine, posé par le philosophe napolitain, bien avant les rêveries du philosophe de Genève.

757. (1915) La philosophie française « II »

Mais, tandis que les grands penseurs allemands (même Leibniz, même Kant) n’ont guère eu, en tout cas, n’ont guère manifesté, de sens psychologique, tandis que Schopenhauer (tout imprégné, d’ailleurs, de la philosophie française du XVIIIe siècle) est peut-être le seul métaphysicien allemand qui ait été psychologue, au contraire il n’y a pas de grand philosophe français qui ne se soit révélé, à l’occasion, subtil et pénétrant observateur de l’âme humaine.

758. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Dans les Occasions perdues, représentée en 1631, il y a une scène de bonne comédie qui ne serait pas déplacée de nos jours. […] Chapelain avait fait le prologue, et quand tout fut prêt, le cardinal-ministre pria le poëte de lui prêter son nom, ajoutant qu’en retour, il lui prêterait sa bourse en quelque autre occasion. […] Un grand théâtre avait été dressé à cette occasion dans le parc de Versailles. […] Voici à quelle occasion La Chapelle aimait beaucoup l’acteur Baron et avait toujours soin de lui composer des rôles qui le missent en relief. […] Il passa au collège de Bordeaux et ayant eu occasion d’aller au théâtre, il fut pris d’une irrésistible démangeaison de fabriquer à son tour une comédie.

759. (1890) Dramaturges et romanciers

Elle marche au hasard, sans but fixé d’avance, sans itinéraire, et ses découvertes sont filles de l’occasion et de l’imprévu. […] Toutes les occasions de faute, de chute, de tentations, sont énumérées et indiquées avec une subtilité pénétrante et charmante. […] Les riches n’ont jamais l’occasion de voir les hommes tels qu’ils sont ; les pauvres au contraire les voient tels qu’ils sont à toute heure du jour. […] Elle semble craindre de déroger, et l’on dirait qu’elle réserve sa science esthétique pour les grandes occasions, qui ne viendront peut-être jamais. […] Justement une occasion s’offre à nous : voici M. 

760. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Mais il ne manque pourtant jamais à saisir l’occasion de les placer. […] Vous parlez des impressions fâcheuses que l’on a données au roi sur vous à l’occasion de cette édition. […] En toute occasion, l’intérêt qu’il porte à Rousseau se déclare. […] Ce lui fut une occasion naturelle de voir et d’entendre tout ce que Naples, vers 1745, comptait d’hommes distingués. […] C’est le temps de le lire : peut-être bien — tant la vogue est passagère — n’en retrouveriez pas de sitôt l’occasion.

761. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Pas de broderies, de fioritures, de groupetti à l’occasion d’œuvres lyriques, selon la manière habituelle dont certains critiques commentent des livres de vers. […] Le terme résurrection, à l’occasion du château de Versailles et de l’auguste Passé qui vêtent de silence les bosquets du parc, serait tout à fait impropre. […] Or, ce meuble est inconfortable pour y dormir et quantité d’amis y trouvent l’occasion de fréquentes visites. […] Il en revint avec un orgue, superbe occasion qu’il saisit… aux tuyaux. […] Le secret de l’artiste fut de nous procurer l’occasion d’un inconscient calcul ».

762. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

On dirait qu’ils ont honte de montrer ce qu’ils savent, et qu’ils craignent de ne pas retrouver l’occasion de mettre leur science en lumière. […] Cette situation délicate a été, pour Prévost, l’occasion d’un éclatant triomphe. […] À quelle heure, en quelle occasion paraît-il sur le théâtre ? […] À quelle heure, en quelle occasion paraît la noblesse de France ? […] À quelle heure, en quelle occasion est-il question des communes de France ?

763. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Cette maniere d’envisager l’hellénisme, peut faire tomber les jeunes gens dans la même erreur qui a déjà été relevée à l’occasion du mot gallicisme ; savoir que les hellénismes ne sont qu’en latin. […] Qu’il me soit permis, à l’occasion des homonymes, de mettre ici en remarque un principe qui trouvera ailleurs son application. […] J’aurai occasion, dans plusieurs articles de cet Ouvrage, de confirmer cette pensée par de nouvelles observations, & principalement a l’article […] Ce seroit se tromper que de croire que nous ayons en françois le juste équivalent du vacuus latin ; & traduire vacuus par vaide en toute occasion, c’est rendre, par une idée particuliere, une idée très-générale, & pécher contre la saine logique. […] C’est le seul terme que l’on puisse employer dans bien des occasions ; nous ne pouvons dire qu’idiotisme espagnol, portugais, turc, &c.

764. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Comme Shakspeare, ce qu’il étale sur la scène ce sont les entraînements et les fureurs humaines, un frère qui viole la femme de son frère, un mari qui se parjure pour sa femme, Polydore, Chamont, Jaffier, des âmes violentes et faibles que l’occasion transporte, que la tentation renverse, chez qui le transport ou le crime, comme un venin versé dans une veine, monte par degrés, empoisonne tout l’homme, gagne par contagion ceux qu’il touche, et les tord et les abat ensemble dans le délire des convulsions. […] S’il est mon ennemi, qu’il triomphe ; s’il est mon ami (et je ne lui ai donné aucune occasion personnelle d’être autrement), il sera content de mon repentir763. » Une telle pénitence relève ; pour s’abaisser ainsi, il faut être grand. […] Ses auditeurs ne sont pas de beaux esprits occupés à voir comment on peut orner une matière sèche, théologiens par occasion et pour un moment, avec défiance et réserve, comme Boileau dans son amour de Dieu. […] S’il avait institué la critique et le bon style, cette critique n’avait trouvé place qu’en des traités pédantesques ou des préfaces décousues ; ce bon style restait dépaysé dans des tragédies enflées, dispersé en des traductions multipliées, égaré en des pièces d’occasion, en des odes de commande, en des poëmes de parti, ne rencontrant que de loin en loin un souffle capable de l’employer et un sujet capable de le soutenir. […] If he be my friend, and I have given him no personal occasion to be otherwise, he will be glad of my repentance. » — Il y a de l’esprit dans ce qui suit : « He is too much given to horseplay in his raillery, and comes to battle, like a Dictator from the plough ; I will not say : the zeal of God’s house has eaten him up ; but I am sure it has devoured some part of his good manners and civility.

765. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Dans un meilleur moment, il n’eût peut-être fait aucune attention à une affaire aussi peu importante ; mais il avait depuis longtemps une dent contre son fils, et il saisit avec bonheur l’occasion de confondre l’élégant philosophe pétersbourgeois. […] Ce brave homme le félicitait à l’occasion de la naissance d’un fils, qui avait vu le jour dans le village de Pokrofskoé, le 20 août 1807, et qu’on avait nommé Théodore, en l’honneur du saint martyr du même nom. […] — À quelle occasion ? — À l’occasion du mariage de M.  […] Ce n’est pas que toute cette jeunesse se réjouît beaucoup de l’arrivée d’un parent éloigné et presque oublié, mais elle saisissait avec empressement la moindre occasion de s’agiter et de manifester sa joie.

766. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

C’est ainsi que peu à peu ce métier de la guerre lui devint non plus une occasion d’agir, mais un prétexte à réfléchir. […] La femme qu’il célèbre en ses strophes merveilleuses ne lui est qu’une occasion d’hosannahs. […] Avec la sorte d’imagination que la nature lui avait départie, la classe intermédiaire où il était né devait lui fournir l’occasion d’une torture constante. […] Ce sera l’occasion pour la Poésie de se développer davantage encore dans cette tendance qui est la sienne depuis qu’elle a commencé d’être. […] Nulle part peut-être cette sorte de relief obtenu par l’anatomie des causes ne se remarque plus qu’à l’occasion de cette dernière figure.

767. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Il ne leur reste plus, pour achever leur triomphe, qu’à jeter le discrédit sur l’administration ; et justement, aux environs de 1768, les « Économistes » paraissent pour leur en donner l’occasion. […] Le Romancier. — Les Effets surprenants de la sympathie, 1713-1714 ; — La Voiture embourbée, 1714 ; — et, à cette occasion, de la pauvreté d’imagination de Marivaux ; — la Vie de Marianne, 1731-1741 ; — et Le Paysan parvenu, 1735-1736. — Caractères essentiels des romans de Marivaux. — Ce sont des romans réalistes ; — par la condition des personnages, — ordinairement bourgeois ou même au-dessous du bourgeois ; — par la simplicité de l’intrigue ; — par la fidélité de la peinture de la vie commune […] Sa retraite à Sceaux, chez la duchesse du Maine, 1747. — Les premiers contes de Voltaire : Le Monde comme il va, Cosi Sancta, Zadig, Micromégas, 1747 ; — sa brouillerie avec la duchesse du Maine. — Départ de Voltaire pour Cirey ; — et séjour à la cour de Lorraine. — Trahison de Mme du Châtelet ; — et à cette occasion, quelques mots de la cour de Lorraine, du roi Stanislas et du marquis de Saint-Lambert ; — mort de Mme du Châtelet, 1749 ; — et retour de Voltaire à Paris. — Difficultés de sa situation ; — comme également suspect à la cour, et à la nouvelle génération des « gens de lettres ». — Sa rivalité dramatique avec le vieux Crébillon. — Son Oreste, 1750, et sa Rome sauvée, 1752. — Frédéric lui propose de venir s’établir à Berlin. — Hésitations de Voltaire [Cf.  […] , III, 185]. — Jésuites, jansénistes et gens en place en prennent occasion pour s’élever contre l’Encyclopédie. — L’abbé de Prades, exilé de Paris, part pour Berlin ; — Voltaire s’emploie pour lui auprès de Frédéric ; — et à cette occasion entre pour la première fois en rapports un peu étroits avec d’Alembert et Diderot. — L’Encyclopédie est « supprimée » par arrêt du Conseil, 1752 [Cf.  […] Faugère, dans Le Correspondant des 10 et 25 juin 1888], et sa grande querelle avec M. de Montaigu, son patron. — Retour à Paris. — II remanie la Princesse de Navarre de Voltaire [Les Fêtes de Ramire], et entre à cette occasion en rapports avec lui, 1745. — Il entre en qualité de secrétaire chez Mme Dupin, 1746 [Cf. 

768. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Poitou sait être, à l’occasion, écrivain très délicat. […] En beau jouteur, il recherche les occasions les plus difficiles de faire éclater son adresse. […] Sa jeunesse fut sage ; elle nous montre un homme qui sait à l’occasion se posséder et imposer à la seigneurie des transactions assez fortes. […] Sous Louis XIV, il avait refusé d’être soldat ; au début de la Régence, il avait manqué l’occasion d’établir un gouvernement rénovateur. […] Petite misère de l’intelligence qui produit, à l’occasion, des effets risibles, rien de plus.

769. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Qu’une occasion de plaisir se présente, elle la saisira sans remords. […] En cette occasion, je le confesse, M.  […] Il ne se serait pas laissé aller en toute occasion à l’emportement de sa jeunesse. […] Vienne l’occasion d’accomplir ce pieux sacrifice, et Paolo n’hésitera pas. […] Avec un mot, s’ils avaient l’occasion de le dire, ils se comprendraient.

770. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

Mais de bonne heure son organisation délicate s’altéra, son corps frêle ne réussit point à triompher du travail de la puberté ; avant même que sa santé fût totalement perdue, une inégalité d’épaule se prononça, et on a cherché à expliquer en lui par un douloureux ressentiment cette amertume incurable qui se répandit dès lors sur les objets et qui, en toute occasion, s’en prenait au sort. […] Nous aurons assez d’occasions d’en étudier les traits et la forme tout originale entre les diverses sortes d’incrédulité et de désespoir. […] Leopardi, gagné à une entière estime et amitié, confia, en octobre 1830, tous ses manuscrits philologiques à M. de Sinner, qui ne cessa depuis lors d’en faire le plus libéral usage, les extrayant, les communiquant aux savants d’Allemagne qu’il savait occupés des mêmes matières, et pourvoyant en toute occasion à la gloire de son ami156. […] Je vois très-souvent le bon ministre de Prusse, le chevalier Bunsen, qui était ami du pauvre Niebuhr ; il réunit toutes les semaines chez lui une société de savants, dont je n’ai pu encore profiter à cause de ma santé et de la distance où il demeure… » Mais voici un passage curieux dans lequel, à l’occasion d’un article sur lui qu’avait inséré un journal de Stuttgard, l’Hesperus 159, Léopardi, au beau milieu d’une lettre écrite en italien, s’exprime tout d’un coup en français, comme pour rendre plus nettement sa pensée et pour adresser sa profession de foi à plus de monde.

771. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Depuis que le commerce des pensées est devenu une véritable industrie, depuis que la majeure partie des auteurs mâchent, au jour le jour, sans souci du lendemain, la besogne qui les fait vivre, l’occasion s’est présentée plus d’une fois de montrer à l’œuvre, fabriquant et écoulant leurs produits, toute une catégorie de gens de lettres, particulièrement dédaigneux des scrupules de l’art, et fortement épris des succès monnayés : les Entrepreneurs de romans populaires. […] Ce qui ne doit pas nous surprendre ; car on sait que nos auteurs de noble étage aiment assez à pratiquer pour leur propre satisfaction les élégances d’un luxe dont ils ont si souvent l’occasion de dépeindre l’en-dehors. […] En aurait-elle même l’occasion ? […] Leur sympathie s’est manifestée à cette occasion sous forme de nombreuses lettres d’encouragement et de critiques cinglantes des feuilletons populaires.

772. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Partant du principe que toutes les espèces d’un même genre sont aussi sûrement descendues d’un progéniteur commun que les deux sexes d’une espèce quelconque, quel que soit l’organe qui, chez ce commun progéniteur ou chez ses descendants immédiats, soit devenu variable, les variations de cet organe auront très probablement fourni à la sélection naturelle, sexuelle et spécifique, l’occasion d’agir ; de sorte que les diverses espèces auront pu s’adapter successivement à diverses situations dans l’économie de la nature, de même que les deux sexes de chaque espèce l’un à l’autre ; les mâles et les femelles d’une même espèce auront pu prendre des habitudes différentes ; et enfin, les mâles auront acquis des armes pour lutter contre d’autres mâles pour la possession des femelles. […] N’est-il pas plus naturel de supposer que l’espèce aveugle de Bathyscia qui vit au dehors des cavernes descend de l’espèce aveugle qui en habite l’intérieur ; et que si la sélection naturelle a pu réussir à adapter celle-ci à ses conditions de vie, elle n’a pas encore eu le temps ou l’occasion d’agir sur l’autre pour lui rendre graduellement la vue ? […] Or, une modification d’abord indifférente, quand elle n’est pas détruite, peut, à l’aide d’autres modifications ultérieures, devenir avantageuse, et offrir ainsi, soit à la sélection spécifique, soit à la sélection sexuelle de plus fréquentes occasions d’agir. […] De cette première souche seraient sorties deux familles : l’une, comprenant le zèbre et le couagga, a conservé son pelage rayé ; l’autre, comprenant l’hémione, l’âne et le cheval, peut-être par réversion à de plus anciens caractères encore, a affecté un pelage de diverses nuances, mais de plus en plus uni, à travers les variations duquel les rayures de l’ancêtre zébré réapparaissent quelquefois, quand des croisements de race ou autres causes de variation leur donnent l’occasion de se manifester. » Cette supposition était donc parfaitement d’accord avec le sens que M. 

773. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Crébillon, le tragique, qui le reçut, ne trouva à lui donner que ce vague éloge : « Votre génie a paru jusqu’ici tourner du côté de la poésie. » Dans les années qui suivirent sa réception, Bernis figure plus d’une fois à la tête de la compagnie, dans les occasions solennelles où il fallait représenter à Versailles. […] et qu’il faut de temps et d’occasions pour en faire l’épreuve et pour le distinguer !

774. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Il y revient en mainte occasion ; aux heures de mauvaise humeur et de dépit, et dans toute circonstance critique, il s’en autorise pour persévérer auprès du roi de Navarre et pour s’encourager dans la cause qu’il a embrassée. […] C’est donc un valeureux soldat que Rosny, et Henri en mainte occasion est obligé de le faire rappeler quand il s’aventure, de lui commander de se retirer, et il le tance au retour de la bonne sorte : « Monsieur de Béthune, disait un jour Henri dans une escarmouche, allez à votre cousin, le baron de Rosny ; il est étourdi comme un hanneton ; retirez-le de là et les autres aussi. » Ces mots de gronderie militaire si flatteurs à qui les reçoit sont perpétuels de la part de Henri IV au sujet de Rosny.

775. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

De ce qu’il y a des hypocrites de croyances dans les religions, il ne se croira jamais assez incrédule ; de ce qu’il y a des hypocrites de convenances dans la société, il ira jusqu’à risquer à l’occasion l’indécent et le cynique. […] Il est d’ailleurs très fin et sagace quand il observe que l’ennui chez les Français, au lieu de chercher à se consoler et à s’enchanter par les beaux-arts, aime mieux se distraire et se dissiper par la conversation : mais je le retrouve systématique lorsqu’il en donne pour raison que, dans la conversation, la vanité, qui est leur passion dominante, trouve à chaque instant l’occasion de briller, soit par le fond de ce qu’on dit, soit par la manière de le dire.

776. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Horace Walpole eut lui-même occasion de la rencontrer, et il écrivait le 2 juin : « Eh bien, j’ai vu Mme d’Albany, qui n’avait pas un rayon de royauté autour d’elle. […] La philosophie, qui m’a toujours servi dans toutes les occasions de ma vie, m’est inutile dans celle-ci.

777. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Nous avons aussi nos infortunes d’Ilion, et, à ce sujet, notre curiosité n’est jamais à bout ; mais c’est sous forme moderne qu’elle se marque, c’est surtout à l’occasion de documents historiques retrouvés, de lettres inédites ; notre manie s’y mêle. […] J’ai été bien émue de cet événement, car M. de Choiseul a toujours été un ami de notre famille et m’a toujours à l’occasion donné de bons avis.

778. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

J’y ai fait de mon mieux ; les événements en sont désagréables ; il faudrait bien des pages d’écriture pour montrer comment ces disgrâces sont arrivées, les motifs qui y ont donné occasion, et comment les fautes y ont été commises. […] Saint-Simon enfin, le grand peintre, — et aussi grand par là qu’il est hasardé en ses anecdotes, — a achevé de le fixer au vif dans la mémoire, quand il a dit à l’occasion de sa mort (22 février 1712) : « J’ai si souvent parlé du maréchal Catinat, de sa vertu, de sa sagesse, de sa modestie, de son désintéressement, de la supériorité si rare de ses sentiments, de ses grandes parties de capitaine, qu’il ne me reste plus à dire que sa mort dans un âge très-avancé [74 ans], sans avoir été marié, ni avoir acquis aucunes richesses, dans sa petite maison de Saint-Gratien, près Saint-Denis, où il s’était retiré, d’où il ne sortait plus depuis quelques années, et où il ne voulait presque plus recevoir personne.

779. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

En parlant des amours de ce temps-là, des amourettes de sa jeunesse, je regrette qu’il en prenne occasion (tome 1, page 43) de déclamer contre les amourettes de ce temps-ci : il invoque même contre les mœurs nouvelles des autorités bien imposantes, — celle d’un célèbre directeur de l’École normale. — Je ferai remarquer que, quand on a été jeune en 1814 et qu’on parle de la jeunesse de 1864, on n’est pas très en position de comparer par soi-même et de mesurer exactement la différence qu’il peut y avoir entre les deux jeunesses. […] Coulmann lui ayant dit qu’il se proposait de venir le voir : « Oui, répondit Béranger, je suis sur qu’il viendra ; il ne néglige pas cette occasion de popularité.

780. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

Un tel mot ne passe point sans être relevé et sans donner occasion à toute une tendre mercuriale : « Je suis bien contente que vous n’avez point de part au changement des deux ministres, qui ont pourtant bien de la réputation dans le public et qui n’ont manqué, à mon avis, que d’avoir trop entrepris à la fois. […]  » Ce dernier mot est dit à l’occasion des jeux de hasard, dont la reine donnait l’exemple et qu’elle favorisait.

781. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

… Aujourd’hui, que pensera de moi le généreux prince qui, sans me connaître autrement que par mon ouvrage, me fait un accueil si flatteur, et qui, en utilisant directement mon instinct guerrier, me fournirait du moins les occasions de faire quelque chose ? […] On a affaire ici à un talent impérieux, égoïste comme tous les talents d’instinct, à une vocation prononcée, qui demande avant tout le jour et l’occasion, le champ et l’espace.

782. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Depuis les cinq ou six dernières années, cette disposition est manifeste dans le monde, et n’a fait que se confirmer à chaque occasion, en maint exemple grand ou petit ; mais, si elle a ses motifs que je viens de dire, ses avantages relatifs, son bon sens rapide et ses délicatesses, la disposition d’esprit que nous reconnaissons ici et que nous saluons à son heure manque pourtant trop essentiellement de doctrine, d’inspiration à soi, d’originalité et de fécondité, pour devenir le ton d’un siècle, à moins que ce siècle ne soit prédestiné avant le temps aux douces vertus négatives et au régime du déclin. […] Il faudrait souvent s’oublier soi-même et sa part d’illusions d’autrefois ; ne pas en vouloir aux autres d’avoir, en mainte occasion, déçu nos rêves, desquels, après tout, ils ne répondaient pas ; tâcher de les considérer, non plus avec un rayon de soleil dans le regard, non pas tout à fait avec le sourcil trop gris d’un Johnson ; ne jamais substituer l’humeur au coloris ; voir enfin, s’il est possible, les œuvres et les hommes sous le jour où nous les offre ce moment présent, déjà prolongé.

783. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Ils se présentent à l’esprit avec les occasions où on les emploie. […] Junon chez lui, à l’occasion, parle en marchande et compare la queue du paon « à la boutique d’un lapidaire. » Il tourne volontiers au style trivial que sa trivialité rend narquois ; son amoureux est tiraillé entre deux veuves, « l’une encore verte, et l’autre un peu bien mûre » ; il est de moyen âge et « tire sur le grison », mais « il a du comptant, et partant de quoi choisir. » Ailleurs la goutte plante le piquet sur l’orteil d’un pauvre homme, pendant que l’araignée « se campe sur un lambris, comme si de ces lieux elle eût fait bail à vie. » Tout son style est composé ainsi de familiarités gaies ; rien n’est plus efficace pour mettre en notre cerveau l’image des objets ; car en tout esprit les images familières se réveillent plus aisément que les autres, et les images gaies naissent plus promptement que toutes les autres dans l’esprit des Français.

784. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

Cyprienne ne sait rien encore de ce beau chef-d’œuvre, non plus que Philippe, qui n’attend qu’une occasion pour oser l’aimer. L’occasion arrive sous la figure, affairée et chauve, de l’avoué Joulin.

785. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

Ce voisinage offrit à la jeune enfant l’occasion de fortifier une passion pour le théâtre qui était née avec elle. […] On l’accusait de tenir bureau de bel esprit, parce que sa maison était « la seule, à un petit nombre d’exceptions près, dit Fontenelle, qui se fût préservée de la maladie épidémique du jeu, la seule où l’on se trouvât pour s’entretenir raisonnablement les uns les autres, et même avec esprit selon l’occasion ».

786. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Cette parole est celle qui lui échappa dans la séance du 23 juillet 1789, à l’occasion des assassinats de Foulon et de Bertier, dont Lally-Tollendal tirait politiquement parti en les dénonçant : « Le sang qui vient de se répandre était-il donc si pur ?  […] Ajoutons seulement que l’excessive sévérité avec laquelle, en temps de calme, et du fond de leur fauteuil, bien des gens sont portés à juger de tels accidents, prouverait seulement qu’ils diraient peut-être pis eux-mêmes dans le tumulte et dans l’occasion.

787. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Ayant à comparaître, soit dans cette occasion, soit dans une autre, devant un jury révolutionnaire, il aimait à raconter que, comme il se trouvait en qualité d’accusé à côté d’un homme de la Révolution, il dit à ce dernier : « Vous allez récuser les jurés de mon opinion, et moi je vais récuser ceux de la vôtre. » — « Gardez-vous-en bien, lui répondit le révolutionnaire ; prenez les miens, et récusez plutôt les vôtres, car soyez sûr qu’ils ne manqueraient pas de vous condamner par peur. » M. ; Michaud avait de ces petits récits qui se terminaient par une morale pratique et fine, comme une fable de La Fontaine. […] Michaud en quelques traits, au tome IV des Nouveaux lundis, à l’occasion de l’Histoire de la Restauration par M. de Viel-Castel.

788. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

Une autre raison enfin, et qui est particulière à cet ordre d’esquisses, c’est qu’en écrivant dans les journaux, on est toujours quelque peu journaliste par un endroit ; on cherche l’à-propos, on attend l’occasion, et, sans s’attacher précisément à ne parler que des ouvrages encore tout chauds de la forge (autre expression de Montesquieu), on désire du moins que quelque circonstance naturelle nous ramène aux ouvrages anciens et y dirige l’attention. […] Et n’est-ce pas lui qui, dans le secret du cabinet, a dit : « Les histoires sont des faits faux composés sur des faits vrais, ou bien à l’occasion des vrais. » Et n’est-ce pas lui qui a dit encore : « On trouve dans les histoires les hommes peints en beau, et on ne les trouve pas tels qu’on les voit. » Qu’est-ce donc quand on ne s’attache qu’au génie de l’histoire ?

789. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

C’est Machiavel qui a dit qu’il y a toujours dans les hommes une disposition vicieuse cachée, qui n’attend que l’occasion pour sortir, et qu’il faut toutes les lois civiles, armées de la force, pour réprimer. Les hommes, selon lui, ne font le bien que quand ils ne peuvent faire autrement : « Mais, dès qu’ils ont le choix et la liberté de commettre le mal avec impunité, ils ne manquent jamais de porter partout la confusion et le désordre. » Machiavel est très persuadé que les hommes ont beau avoir l’air de changer pendant des jurées de régime, qu’au fond ils ne changent pas, et que, certaines occasions se reproduisant, on les retrouve absolument les mêmes.

790. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Vieux, dans sa retraite, ayant eu l’occasion d’être présenté, à Genève, au Premier consul qui partait pour la campagne de Marengo, et de s’entretenir avec lui, il en rapporta surtout l’impression de cette force de volonté, de ce qui lui manquait à lui-même, et il écrivit cette note : Ce qui distingue éminemment le Premier consul, c’est la fermeté et la décision de son caractère ; c’est une superbe volonté qui saisit tout, règle tout, et qui s’étend ou s’arrête à propos. […] Pour bien connaître les hommes, pensait-il, il faut avoir traversé trois états de la vie absolument différents : « l’état d’infériorité qui vous donne le besoin de plaire aux autres, le besoin de les étudier ; l’état d’égal à égal, qui vous appelle à les connaître dans toute la liberté de leurs passions ; l’état de supériorité qui vous donne l’occasion de les observer dans leur marche circonspecte, dans leurs tâtonnements et dans leurs manèges ».

791. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

Arnault, rendu à une entière indépendance par le départ et l’émigration de Monsieur, s’abandonna avec feu à sa verve tragique et littéraire, durant ces années orageuses dont sa jeunesse trompait de son mieux le péril et les atrocités ; il nous a tracé de cette époque, en ses Souvenirs, un tableau vrai, presque amusant, sans passion et sans colère ; il en a peint à merveille quelques-uns des acteurs principaux qu’il eut occasion de rencontrer. […] C’est ainsi que l’année suivante, après s’être associé d’abord à l’expédition d’Égypte, retenu à Malte par une fièvre de son ami et futur beau-frère Regnault de Saint-Jean-d’Angély, il profitera d’une première occasion pour s’en revenir en France sans pousser à bout sa fortune ; il interrompra une seconde fois la chance qui est entre ses mains.

792. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Coupeau, gouailleur, bon enfant les yeux gais et le nez camus, un peu niais en plusieurs occasions, se trouve montré tel dans sa cour auprès de Gervaise, et résumé de même par ces mots : « avec sa face de chien joyeux » ; aux premiers chapitres du Ventre de Paris est décrite la beauté calme de Lisa, puis des actes, de raisonnable placidité, double trait que condense encore cette apposition répétée « avec sa face tranquille de vache sacrée » : Saccard, brûlé de toutes les lièvres et de toutes les cupidités, est sans cesse suivi des adjectifs « grêle, rusé, noirâtre », comme Renée, possède cette « beauté turbulente » qui concentre la physionomie ardemment avide de joie, et les passions à subites sautes, de celle dont les faits d’égarement tiennent tout le volume. […] Il semble qu’en toutes ces occasions, M. ola touche aux spectacles prétendus honteux, en vertu de droits supérieurs, comme accomplissant une mission de grand révélateur de la vie, chargé d’en découvrir les sources charnelles.

793. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre III : Concurrence vitale »

J’aurai plus loin l’occasion de montrer que le Lobelia fulgens exotique n’étant jamais visité par des insectes en certaine partie de l’Angleterre, il résulte de sa structure particulière qu’il ne peut jamais produire de graines. […] Mais s’il est aisé de donner ainsi en imagination à une forme quelconque certains avantages sur les autres, fort probablement dans la pratique réelle nous ne saurions en une seule occasion ni ce qu’il faudrait faire, ni comment y réussir.

794. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

« La mienne — ajoute-t-il, Lettre XXV, — (son amitié) vous est consacrée à la mort et à la vie, et mon cœur brûle de l’occasion de vous en convaincre !  […] Ni Boulainvillers, ni Dubost, ni Montesquieu lui-même, ni personne, n’a parlé de la monarchie française avec cette sûreté et cette clarté de connaissances qui donnent à ces deux pièces de procédure, à ces deux Mémoires d’occasion, l’éternelle solidité de l’Histoire.

795. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

Je considère cette guerre comme une occasion bien venue de « régulariser la situation » pour nous et pour nos enfants. […] Toute chaude, toute noble, profondément douloureuse pour ceux qui l’écoutent avec une parfaite sympathie, mais pour lui nuancée de paix joyeuse :‌ Je me suis interdit de porter des jugements de valeur sur les événements de ma vie ; je les accepte tous comme des occasions que m’offre le sort pour mieux me connaître et m’améliorer.‌

796. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « [Addenda] »

Feuillet de Conches, je ne puis mieux faire que d’exprimer publiquement le regret que je lui ai témoigné à lui-même : « J’ai regret, lui ai-je dit en terminant et en brisant des relations qui m’avaient été agréables, qu’une Collection aussi considérable, aussi précieuse que la vôtre, un si riche Recueil, contienne un début et une mise en train de drame, qui demeurent à bon droit suspects. » Il sera question encore de Marie-Antoinette dans les volumes suivants, à l’occasion des publications de M. d’Arneth.

797. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « APPENDICE. — M. DE VIGNY, page 67. » pp. -542

A-t-il occasion d’observer que beaucoup de choses se passent en deux années, il cite en preuve la première Restauration, les Cent jours et la seconde Restauration.

798. (1874) Premiers lundis. Tome I « Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme. Deuxième édition. »

Sainte-Beuve, qui ne parle ordinairement que des œuvres importantes, n’a pas souvent occasion de blesser personnellement les écrivains qui l’attaquent aujourd’hui, le public en sera réduit à se demander si la sympathie acquise à notre collaborateur ne serait pas, pour ceux qui ne se servent du feuilleton que dans l’intérêt de leurs passions, une critique permanente dont ils ont besoin de se venger. »

799. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De la tendresse filiale, paternelle et conjugale. »

Il est heureux, dans la route de la vie, d’avoir inventé des circonstances qui, sans le secours même du sentiment, confondent deux égoïsmes au lieu de les opposer ; il est heureux d’avoir commencé l’association d’assez bonne heure pour que les souvenirs de la jeunesse aidassent à supporter, l’un avec l’autre, la mort qui commence à la moitié de la vie ; mais indépendamment de ce qu’il est si aisé de concevoir sur la difficulté de se convenir, la multiplicité des rapports de tout genre qui dérivent des intérêts communs, offre mille occasions de se blesser, qui ne naissent pas du sentiment, mais finissent par l’altérer.

/ 1946