3° Une sibylle qui montre le rameau d’or C’est encore d’une belle et originale couleur. — La tête rappelle un peu l’indécision charmante des dessins sur Hamlet. — Comme modelé et comme pâte, c’est incomparable ; l’épaule nue vaut un Corrége. […] La sainte Thérèse, telle que le peintre l’a représentée, s’affaissant, tombant, palpitant, à l’attente du dard dont l’amour divin va la percer, est une des plus heureuses trouvailles de la peinture moderne. — Les mains sont charmantes. — L’attitude, naturelle pourtant, est aussi poétique que possible. — Ce tableau respire une volupté excessive, et montre dans l’auteur un homme capable de très-bien comprendre un sujet — car sainte Thérèse était brûlante d’un si grand amour de Dieu, que la violence de ce feu lui faisait jeter des cris… Et cette douleur n’était pas corporelle, mais spirituelle, quoique le corps ne laissât pas d’y avoir beaucoup de part. […] Bosio ne nous montre pas à chaque fois des morceaux aussi complets que celui qui est au Musée du Luxembourg, et que son magnifique buste de la reine.
L’Évangile nous montre plus d’une fois les apôtres, à l’issue de leurs premières réunions, chantant un hymne avant de se séparer. […] Partout, de Constantinople au village d’Arianze, chez ces artisans laborieux des villes que saint Basile nous montre si intelligents de la parole sainte et si curieux des merveilles de la nature, dans ces bourgades hautes semées sur des plaines fécondes, dans les pieuses panégyries, les assemblées, les processions fréquentes que le christianisme ramenait pour ces hommes, de tout temps amis des jeux et des solennités, n’entendez-vous pas, sous ce beau ciel des deux continents qui se rapprochent, parmi les chœurs chantants de cette race heureuse alors, retentir dans le passé cette poésie sainte et pure ? […] Ce ne sera pas, sans doute, au point de vue théologique, une réprobation pour cette image sublime, que le génie de Milton l’ait recueillie, et gravée il jamais dans le poëme immortel où il montre le Fils de Dieu, il la voix du Père, formant l’univers, dont il doit racheter les habitants déchus, et créateur de la race humaine comme il en sera la rançon divine.
Quatre chevaliers envoyés pour reconnaître l’ordre et le plan des Anglais le viennent redire au roi Jean, qui, « monté sur un grand blanc coursier », exhalait son ardeur et n’épargnait pas les paroles pour piquer les siens : « Entre vous, disait-il, quand vous êtes à Paris, à Chartres, à Rouen ou à Orléans, vous menacez les Anglais et vous vous souhaitez le bassinet en la tête devant eux : or, y êtes-vous ; je vous les montre… » Et ses barons lui répondaient par des cris de joie et d’espérance. […] Froissart, qui ne perd aucune occasion de nous faire assister au spectacle, nous montre pendant ces heures de répit le roi de France qui fait tendre sur le terrain, dans le lieu même où il s’est arrêté, un pavillon de soie vermeille, très élégant et très riche ; le roi rompt et congédie pour le reste du jour ses divers corps d’armée, sauf les deux troupes du connétable et des maréchaux.
Naudet, dans les notes de l’Éloge académique qu’il a consacré à son docte confrère, nous le montre bien tel qu’il était. […] Il se piquait de connaissances botaniques et ne craignait même pas d’en faire montre, à l’occasion, dans son cours.
Rien ne montre mieux combien en est sujet, avec le meilleur esprit, à ne pas bien juger des hommes à bout portant et à ne pas se rendre compte, entre contemporains, de la courbe générale d’un génie et d’une destinée. — Voici le premier endroit où il est question, chez lui, de Voltaire (juin 1720) : « Arouet, poète, auteur du nouvel Œdipe, étant à la Comédie avec le prince de Conti, la Le Couvreur, actrice, entra sur la scène. […] » Le pauvre battu se montre le plus qu’il peut à la Cour, à la ville, mais personne ne le plaint, et ceux qu’il croyait ses amis lui ont tourné le dos.
Elle sépare nettement l’amitié de l’intérêt ; elle montre qu’il se fait bien dans l’amitié un échange de bons offices, mais que l’amitié est autre chose encore que l’espoir de cet échange, etc. » Or M. […] On a de lui, vers cette même date et dans ce même style spirituel, mais plus aisé, une Dissertation sur la tragédie de Racine d’Alexandre, tout à l’avantage de Corneille, et qui montre bien les sentiments de ceux qui appartenaient à cette génération d’admirateurs, restés fidèles au Cid et à Cinna.
Cet esprit infatigable produit sans cesse, et, qualité grandement distinctive, il se montre abondant, prodigue et généreux, comme tous les génies. […] Il est touchant de voir quelles précautions et quelles ruses il fallut à milord Shaftsbury pour lui faire accepter une montre : « Un tel meuble, dit Bayle, me paroissoit alors très-inutile ; mais présentement il m’est devenu si nécessaire, que je ne saurois plus m’en passer… » Reconnaissant d’un tel cadeau, il resta sourd à toute autre insinuation du grand seigneur son ami.
Ce seul petit détail montre la différence des deux conceptions de l’homme. […] Son énumération montre que l’esprit classique dominait encore dans toutes les branches de la littérature. — Cabanis n’est mort qu’en 1818, Volney en 1820, Destutt de Tracy et Siéyès en 1836, Daunou en 1840.
Et ce sont aussi des pays de rêve, qu’il nous montre, c’est son rêve d’une Allemagne, d’une Italie, d’un xviiie siècle, d’une Renaissance, qu’il imagine tour à tour comme le milieu le plus en harmonie avec la disposition actuelle ou la crise récente de sa sensibilité. […] C’est ce que nous montre Casimir Delavigne805, que, dans vingt ou trente ans, il sera sans doute permis de ne plus nommer dans une histoire comme celle-ci.
Elle ne se demande pas si la scène qu’on lui montre est possible, mais si elle est intéressante ; ou plutôt elle ne se demande rien, elle est toute à son plaisir et à son émotion. […] Non, vraiment, il montre trop de considération, quand il s’y met, pour des habiletés qu’il ne faut point mépriser (car elles sont nécessaires, et, en outre, ne les a pas qui veut), mais dont on peut trouver que, toutes seules, elles sont un pauvre régal.
Mirabeau réfute la marquise, il la rassure, lui montre qu’il n’y a aucun éclat à craindre, que le Montperreux rendra tout sans tant de façons. […] Le quatrième Dialogue nous montre qu’il n’était pas homme à demeurer en chemin, ici notre analyse s’arrête.
En effet, dans cette brochure qui a un but électoral, Saint-Just, âgé de vingt-trois ans, ne se montre point tel encore qu’il sera dix-huit mois plus tard. […] Une lettre écrite dans l’intervalle nous le montre en proie à une colère furieuse dont la cause première était dans sa défaite électorale, mais qui s’aigrissait encore de circonstances particulières, à nous inconnues.
VIII, Bonald, reprenant cette description, se rapproche davantage de la réalité : « L’idée dont j’attends l’expression… ne se montre pas encore pleinement à mon esprit. […] Le mot sagacité vient enfin, et mon idée l’adopte comme son expression propre ; et alors seulement, mais à l’instant, elle se manifeste dans mon esprit dans toute sa plénitude… Nous éprouvons tous les jours le besoin qu’un nom, un mot rappelle à notre esprit une personne que nous devons voir, un lieu où nous devons aller, une affaire que nous devons traiter ; … on se souvient vaguement…, faute d’un mot qui aurait rappelé l’idée précise… Ainsi l’on oublie les expressions et non pas précisément les idées, puisque l’idée se montre aussitôt que l’expression se présente.
Mais tandis que l’observation me montre que les images perçues se bouleversent de fond en comble pour des variations très légères de celle que j’appelle mon corps (puisqu’il me suffit de fermer les yeux pour que mon univers visuel s’évanouisse), la science m’assure que tous les phénomènes doivent se succéder et se conditionner selon un ordre déterminé, où les effets sont rigoureusement proportionnés aux causes. […] Alors nous n’y gagnons pas seulement de rejoindre la science, qui nous montre chaque chose exerçant son influence sur toutes les autres, occupant par conséquent en un certain sens la totalité de l’étendue (bien que nous n’apercevions de cette chose que son centre et que nous en arrêtions les limites au point où notre corps cesserait d’avoir prise sur elle).
Au fond, il paraîtrait ne le goûter qu’à demi, l’admirer surtout par respect humain, et peut-être ne l’avoir pas lu tout entier ; car, dans la suite de ses réponses à Perrault sur la controverse homérique, il n’emprunte rien, ni pour l’histoire conjecturale des premiers poëtes grecs, ni pour l’analyse du sentiment poétique, à bien des traits originaux, à bien des témoignages précieux de Pindare, qui partout, dans ses hymnes, se montre le premier croyant à l’authenticité d’Homère et comme le prêtre de son temple. […] Mais c’est surtout par la croyance à l’âme immortelle et à l’avenir des méchants et des justes, que ce caractère du poëte se montre, soit dans les trop rares fragments de ses cantiques perdus, soit même dans les odes consacrées aux jeux athlétiques, où il ramène un sentiment, dont son cœur surabonde.
Pindare nous avertit de ces différences ; et parfois, selon le génie de cette Grèce où tout ce qui servait aux arts était noble, où le comédien et le joueur de flûte n’étaient exclus d’aucune dignité, il se montre lui-même disposant le concert et ordonnant le chœur, dont les lyres et les voix vont soulever dans les airs le vol de sa strophe nouvelle. […] Essayons de surprendre d’abord à leur source, dans les livres saints, ces courants divers de l’antique poésie, comme l’historien sacré nous montre jaillissant de l’Éden ces grands fleuves qui traversent l’Orient et l’embellissent de leurs eaux.
On ne se montre si coulant à l’égard des pertes incalculables de ce premier héritage, que parce que désormais on se croit soi-même et les siens à l’abri.
Thiers, en terminant son livre, nous présage avec confiance la liberté au bout de toutes ces luttes, et nous la montre dans un avenir prochain et sûr.
Desmarest nous le montre.
Or, 1º la personne d’Alfred de Musset remplit son théâtre : il est l’amant de Camille, le neveu de Van Buch ; il montre trop d’esprit et trop de son esprit, quand il dispute contre son oncle ; 2º il rêve, il fait de la fantaisie sur la scène, de même que dans ses Nuits ou dans Rolla ; qu’est-ce qu’une comédie qui s’ouvre par le chant d’un chœur : « Doucement bercé sur sa mule fringante, Messer Blazius s’avance dans les bluets fleuris1 ?
Mais il est à remarquer que Mont-Oriol est déjà un drame, non plus une biographie complète comme les deux premiers romans de l’auteur, et que déjà, vers la fin, il y montre plus d’émotion qu’il ne lui était arrivé jusque-là d’en trahir.
À cela près, dans la plupart des cas où il rencontre des païens, il montre pour eux une grande indulgence ; parfois il affecte de concevoir sur eux plus d’espoir que sur les Juifs 650.
Ici la vérité se montre sans voile : c’est la chose même et non pas une narration allégorique.
Le désert sans arbres se montre de toutes parts sans ombre ; ce n’est que dans les bâtiments du monastère qu’on retrouve quelques voiles de la nuit.
Il fait son compliment, et montre d’une main l’esprit-saint de ronde-bosse, à l’angle supérieur droit de la chambre, à la pointe du faisceau lumineux et fécondant qui passe sur la tête de la vierge et forme des sillons de bas-relief sur le fond.
Comme Quinault étoit l’auteur et l’inventeur de ce stile particulier aux opera ; il montre que Quinault n’étoit pas sans genie ; mais ceux qui ne peuvent faire autre chose que de les repeter, en manquent.
versus… etc. les vers des prêtres saliens ont leur chant affecté, et comme leur institut vient du roi Numa ; ce chant montre que les romains tout feroces qu’ils étoient alors, ne laissoient point d’avoir déja quelque connoissance de la musique.
Seulement, montre-t-il l’accomplissement de ces prophéties avec assez de puissance ?
Mais, sous la Restauration comme sous la monarchie de Juillet, Cormenin, qui s’intitule Timon, ne se montre pas une seule fois pamphlétaire, lui qu’on a cru sur parole le plus grand pamphlétaire de son temps.
Mais aux tous les jours de cette Correspondance qu’on nous étale et qu’on eût mieux fait de cacher, elle se montre à nous dans un déshabillé et un négligé terribles pour sa gloire et pour la naïveté sans distinction d’un esprit qui, par lui-même et primesautièrement, n’existe pas.
— Les débris d’un miroir Que l’on retrouve un jour au fond d’un vieux tiroir ; La figure y grimace, et la glace brisée Nous y montre des traits dignes de la risée… Tombez, vieux chênes morts !
La manière dont il se sert de la langue poétique nous montre aussi qu’il a lutté avec elle et qu’un début devant le public n’est pas un début dans l’emploi de ses facultés.
Il montre l’Amérique ; il ne nous l’apprend pas.
Socrate se justifie en conversant avec ses ennemis et avec les Athéniens ; c’est l’homme sage qui montre la raison et parle en paix à ceux qui la condamnent.
Cela même montre encore que les preuves dont nous avons parlé sont d’une espèce divine, et qu’elles doivent, ô lecteur, te donner un plaisir divin : car pour Dieu, connaître et faire, c’est la même chose.
Ce respect inflexible de la parole dans les temps héroïques montre bien qu’Agamemnon ne pouvait rompre le vœu téméraire qu’il avait fait d’immoler Iphigénie.
La vérité est qu’en un espace restreint, la nature se montre en Grèce sous les figures les plus diverses. […] Abel Hermant nous le montre, avec son ami Anacharsis, à Mistra, près de Sparte, où Constantin les a envoyés suivre les leçons du platonicien Gémiste Pléthon. […] Dante se montre plus libéral. […] Même réserve significative, lorsque Schiller montre par ce qu’il dit du Paradis de Dante, qu’il ne l’a pas lu. […] C’est Michelet le premier qui s’en est chargé… Même lorsqu’il se montre sévère et un peu dur, il s’efforce de rester juste.
Est-ce que, sous l’habit même de Don Juan, il nous montre la corruption aimable et l’hypocrisie séduisante ? […] Cette tactique se montre à découvert dans le passage suivant des Mystères de Paris. […] Mais la révolte ne s’y montre encore qu’à l’état de déclamation lyrique, de poétique anathème. […] Antoine), où elle montre l’intelligence et la fierté de l’ouvrier en contraste et en lutte avec le despotisme aveugle et brutal du chef de manufacture. […] Si un autre que ton ami le juge t’eût pris ici sur le vol de la montre, tu étais un homme arrêté.
Il vous montre l’orage d’un mot : « Les éclairs s’entortillent aux rochers. » Il remarque, avant le lever de la lune, « son aube qui s’épanouit par degrés devant elle ». […] Qu’il décrive le bruit des forêts polynésiennes, quand le mugissement de la mer se mêle au vent lugubre, on la terrasse d’un temple nippon avec une robe de soie qu’on déplie aux dernières lueurs du crépusculé dorant la neige du Fuzyama, il ne nous montre pas seulement les objets, il montre surtout l’effet qu’ils causent. […] Quand on lui parle de cela, il se fâche, raisonne, argumente, nie, crie et veut qu’on lui montre. […] L’encombrement toujours croissant de la librairie nous montre avec quelle légèreté on publie un livre aujourd’hui. […] A lire Madame Bovary et à voir avec quel relief matériel il montre les choses, on jurerait que tout a été transcrit d’après le modèle.
Leurs armes étaient des pics, des pelles, des hottes et des fascines et en cet équipage firent leur montre et allèrent travailler aux fortifications… Elles avaient fait un chant à l’honneur de la France, lorsqu’elles allaient à ces fortifications. […] Une des gravures du premier volume nous montre le vieil homme d’État à Friedrichsruhe à la date du 28 juin 1897. […] Il nous le montre déjà vieilli, revêtu de l’uniforme bleu et rouge des hussards de sa garde, parce que le dolman aux zibelines somptueuses dissimule son bras gauche infirme. […] Nous avons deux portraits de cette princesse, une grande toile de Nattier qui la montre dans le parc de Chantilly en 1729, et un pastel de Rosalba Carriera. […] Pour qu’ils en gardassent le souvenir, le prince de Condé fit exécuter par Le Paon une toile qui montre la fin d’une chasse à courre dans notre forêt.
Tout roman sur l’amour, en tant qu’il montre l’amour tourmenté ou empêché, implique du romanesque, tout roman sur la vie, en tant qu’il la montre froissée ou accidentée, implique du romanesque. […] Seillière nous montre allant de la littérature courtoise à La Nouvelle Héloïse existe, forme en somme pendant quatre siècles le fond et le courant du roman français. […] Et le romantisme en tant que genre littéraire est mort, quoique son esprit soit assez vivace pour qu’on nous le montre tous les jours dans notre miroir même, en nous invitant à écraser l’infâme. […] Chevalley montre un bien injuste dédain), d’Anna Karénine, des Parents pauvres, de L’Éducation sentimentale, des Frères Karamazov. […] Estaunié ne nous montre jamais que des êtres qui souffrent, la caractéristique serait bien banale.
Et on peut bien dire qu’il montre, à ce moment-là, une assez grande ingénuité. […] Moreau nous le montre dans les premiers actes, mais tel que je l’entrevois au dernier, ne m’est point si fort antipathique. […] C’est sans doute que le premier acte nous montre surtout l’hypnotisme chez les hypnotiseurs, au lieu que le reste de la pièce nous le montre chez les hypnotisés. […] Il retire le flacon, nous montre l’étiquette : « C’est de l’émétique. […] Elle est si contente qu’elle se montre gentille avec Valère, un ancien amoureux qu’elle ne pouvait souffrir.
Voici un billet qui prouve que Plisthène est votre fils. » Et il lui montre la lettre écrite par Erope il y a vingt ans (vous souvenez-vous ?). […] Il montre à son ami ses cicatrices, et il conclut : « Je veux finir comme un homme, sans attendre qu’on soit obligé de m’abattre comme un chien. […] Dumas nous montre fortement et abondamment. […] Le prologue nous montre le dauphin Charles s’échappant la nuit du Paris d’Étienne Marcel dans la barque d’un passeur. […] (Il montre sa poitrine.
Sans doute il nous montre, ou des hommes de la plus parfaite nullité morale comme M. […] Ils n’ont pas cette énergie qui s’épuise en un seul coup, comme un caprice, et qui montre par cela même qu’elle n’est pas énergie le moins du monde. […] C’est démontré maintenant ; car Renan, si sobre de descriptions et de paysages dans les écrits connus jusqu’ici, se montre très grand peintre paysagiste dans ses lettres à M. […] Maupassant nous le montre s’ennuyant à mort et dévoré de la fâcheuse neurasthénie ; mais encore est-il qu’il nous le propose comme exemple. […] Il lui montre l’arbre généalogique des Rougon-Macquart.
Son passé légendaire auquel il ne faut, du reste, ajouter aucune créance, montre au moins qu’il a tenu une certaine place dans l’humanité. […] Elle établit un lien ou des liens entre l’homme et l’ensemble des choses créées ou éternelles ; elle met et elle lui montre une chaîne qui le rattache aux fins générales de l’univers, à ses desseins, en un mot à l’ordre universel. […] Et si nous revenons enfin à la tragédie, c’est ici que le public se montre le plus exigeant. Il se montre plus exigeant que partout ailleurs, parce qu’il a affaire à un poème épique sur la scène, à un poème épique placé sous ses yeux et le touchant de plein contact, et à un poème épique représenté par des hommes vivants, ce qui le rapproche encore et ce qui fait que le poème est comme mêlé au public et le public au poème. […] Mais sa doctrine générale et très formelle contient pourtant cette conclusion, et rien ne montre comme le soin qu’il prend de ne pas aller tout à fait jusque-là, que sa théorie n’est pas juste de tout point et qu’il le sent.
La créature humaine, telle que Flaubert l’aperçoit et la montre, s’isole de la réalité par un fonctionnement arbitraire et personnel de son intelligence. […] Je resterai fidèle au plan primitif de cette série d’études, si je montre comment une même sensibilité, une même doctrine, une même méthode, ont conduit M. […] Celui-là montre, avec une recherche de moyens très neuve, le lavage du tempérament et de l’âme que le plaisir parisien inflige à ses forçats. […] C’est quand il montre le philosophe en tête à tête avec un jeune homme ; « Jusqu’au bout », fait-il dire à l’écrivain, « j’espère travailler ! […] Un passage connu de George Sand nous le montre scandalisant par sa crudité la romancière alors en voyage avec Musset.
Et l’on montre que le naturalisme n’a pas eu de poésie ou plutôt de poètes. […] Il ne montre cependant pas l’extrême de la théorie. […] L’esprit, tel que le montre sa formation embryo-génique est l’essentiel de notre vie. […] Ces erreurs et ces mensonges, il importe de nous en débarrasser, de rétablir la vision exacte de nos yeux, puisque, viciée par ces principes a priori, elle ne nous montre des choses, qu’une apparence artificielle. […] L’homme triomphe de l’écrivain et s’il n’essaie pas encore de formules curatives, du moins montre-t-il une âme bien compatissante.
Un jardinier qui n’est point sorti de sa province estime que tous les cygnes sont blancs ; si on le conduit au Muséum et qu’on lui montre les cygnes noirs de l’Australie, il n’attribuera plus la blancheur qu’à une certaine variété de cygnes. […] « D’abord, nous avons des phénomènes analogues dans la moiteur qui couvre un métal froid ou une pierre lorsque nous soufflons dessus, qui apparaît en été sur les parois d’un verre d’eau fraîche qui sort du puits, qui se montre à l’intérieur des vitres quand la grêle ou une pluie soudaine refroidit l’air extérieur, qui coule sur nos murs lorsque après un long froid arrive un dégel tiède et humide. […] Dans le cas des métaux polis et du verre poli, le contraste montre évidemment que la substance a une grande influence sur le phénomène. […] « À présent, l’influence que nous venons de reconnaître à la substance et à la surface nous conduit à considérer celle de la texture, et là nous rencontrons une troisième échelle d’intensité, qui nous montre les substances d’une texture ferme et serrée, par exemple les pierres et métaux, comme défavorables à l’apparition de la rosée, et au contraire les substances d’une texture lâche, par exemple le drap, le velours, la laine, le duvet, comme éminemment favorables à la production de la rosée. […] Mais, de plus, nous savons déductivement, d’après les lois de la chaleur, que le contact de l’air avec un corps plus froid que lui-même abaissera nécessairement la température de la couche d’air immédiatement appliquée à sa surface, et par conséquent la forcera d’abandonner une portion de son eau, laquelle, d’après les lois ordinaires de la gravitation ou cohésion, s’attachera à la surface du corps, ce qui constituera la rosée… Cette preuve déductive a l’avantage de rendre compte des exceptions, c’est-à-dire des cas où, le corps étant plus froid que l’air, il ne se dépose pourtant point de rosée ; car elle montre qu’il en sera nécessairement ainsi lorsque l’air sera si peu fourni de vapeur aqueuse, comparativement à sa température, que, même étant un peu refroidi par le contact d’un corps plus froid, il sera encore capable de tenir en suspension toute la vapeur qui s’y trouvait d’abord suspendue.
Un soir il brise sa montre, en disant qu’il brisera ainsi la Pologne, si l’on s’obstine à le faire languir. […] Fils du peuple, il montre la vie du peuple. […] Quand il décrit les courtisans, il montre sur les âmes les effets d’un véritable métier qui consiste à conquérir, pour en vivre, les faveurs d’un souverain. […] Le mage Y…, auteur de cet ouvrage magistral, s’y montre toujours un kabaliste profond doublé d’un merveilleux conteur. […] Izoulet une brochure très substantielle, où il montre la nécessité et les moyens de refaire « l’âme française ».
« Qu’il nous montre, disait-il, fût-ce dans un simple artisan, l’héroïsme du travail : notre âge pacifique ne le sent pas au-dessous de l’héroïsme guerrier. […] Un récit, dont le fond reste simple et naturel, en dépit des incidents forcés qui s’y mêlent, montre mieux que la discussion la plus serrée combien sont vaines et fragiles les règles de conduite que la morale hégélienne apporte aux hommes. […] Antoine, cependant, ne remarque point ces symptômes ; il n’entend pas les conseils de Schrœter qui lui montre en perspective, dans son comptoir, la fortune à laquelle il va tourner le dos, et plus encore, le bonheur ! […] Freytag convertit les sensations en fantômes ; au lieu d’une âme, il nous montre une lanterne magique. […] Mais ce talent se montre d’une façon plus continue dans la troisième partie du roman.
Il voit d’abord Phasga, que des figuiers entourent ; Puis, au-delà des monts que ses regards parcourent, S’étend tout Galaad, Éphraïm, Manassé, Dont le pays fertile à sa droite est placé ; Vers le midi, Juda, grand et stérile, étale Ses sables où s’endort la mer occidentale ; Plus loin, dans un vallon que le soir a pâli, Couronné d’oliviers, se montre Nephtali ; Dans des plaines de fleurs magnifiques et calmes Jéricho s’aperçoit, c’est la ville des palmes ; Et, prolongeant ses bois, des plaines de Phégor Le lentisque touffu s’étend jusqu’à Ségor. […] « Mais la rive gauche de la Loire se montre plus sérieuse dans ses aspects : ici c’est Chambord que l’on aperçoit de loin, et qui, avec ses dômes bleus et ses petites coupoles, ressemble à une grande ville de l’Orient ; là c’est Chanteloup, suspendant au milieu de l’air son élégante pagode. […] Il faut qu’il ne fasse rien d’utile et de journalier pour avoir le temps d’écouter les accords qui se forment lentement dans son âme, et que le bruit grossier d’un travail positif et régulier interrompt et fait infailliblement évanouir. — C’est LE POÈTE. — Celui-là est retranché dès qu’il se montre : toutes vos larmes, toute votre pitié pour lui ! […] Kitty Bell, à sa fille, qui montre un livre à son frère.
Le premier surtout mérite d’être remarqué ; l’auteur y montre des paysans vivant sous une double oppression ; on les voit aux prises avec un intendant hypocrite et brutal, comme il y en a tant en Russie, et un de ces propriétaires qui, sous les formes d’un homme du monde, cachent l’insensibilité et l’égoïsme calculateur du commerçant le plus madré. […] Prenons les hommes que l’auteur nous montre dans la nouvelle intitulée Kor et Kalinitch : ils ne le cèdent assurément pas, pour l’intelligence et la dignité, aux paysans des pays les plus éclairés, et l’emportent sur eux à beaucoup d’autres égards. […] L’aurore s’allume peu à peu ; déjà quelques traînées d’or traversent le ciel et le brouillard se pelotonne dans les ravins ; le chant de l’alouette a retenti, un vent avant-coureur du jour s’est élevé, et le disque empourpré du soleil se montre lentement. […] Au-dessus de votre tête, autour de vous, le brouillard s’étend de tous côtés… Mais un léger souffle de vent se fait sentir ; un coin du ciel, d’un bleu pâle, se montre confusément à travers la brume raréfiée qui se met en mouvement et semble flotter comme de la fumée ; un éclatant rayon de soleil perce, inonde les champs, frappe la forêt… ; puis, tout s’obscurcit de nouveau.
Pourtant, même dans le sommeil naturel, l’exemple de la mère attentive à l’enfant malade montre qu’une concentration et direction de la conscience demeure encore possible sur un point déterminé, ce qui produit sur ce point comme une persistance de la veille au milieu même du sommeil. […] Pierre Janet, Condillac n’a point deviné le phénomène principal que cette sensation allait produire : il n’a pas vu qu’à chaque sensation nouvelle la statue allait se remuer. « La plus simple expérience nous montre tout de suite ce phénomène important. […] Nouvel exemple de la force des idées et images ; au lieu de lever le bras du sujet, l’hypnotiseur lui montre son bras levé, et l’hypnotisé met lui-même le sien dans une position identique. […] L’oreille peut entendre le tic-tac d’une montre dans une chambre voisine.