Ta précise lenteur et ta froide lumière Déconcertent la foi ; c’est toi qui, la première, M’as fait examiner mes prières du soir. […] Tu fis avec bonté ton œuvre de lumière, a dit M. […] Des esprits très sérieux, graves historiens, prédicateurs ou moralistes, ont sévèrement reproché à Victor Hugo l’idée exagérée que son livre exprime de Paris, de ses lumières, de ses vertus : est-ce bien le moment ? […] C’est une petite lumière qui éclaire vivement l’histoire littéraire et morale d’un peuple. […] Vous y verrez Saladin, sultan d’Égypte et de Syrie, toujours représenté comme un diable de la plus noire espèce, et les croisés comme des anges de lumière.
Le feu commence à s’éteindre, le cercle de sa lumière se rétrécit. […] Parmi ces révolutions en est-il quelques-unes qui, par l’esprit, les mœurs et les lumières du temps, puissent se comparer à la révolution actuelle de la France ? […] Un soir, il va s’asseoir au sommet d’une colline, qui domine la ville ; il regarde les lumières des maisons. […] La lune brillait au milieu d’un azur sans tache, et sa lumière gris de perle descendait sur la cime indéterminée des forêts. […] Je n’ai pas cédé, j’en conviens, à de grandes lumières surnaturelles : ma conviction est sortie du cœur ; j’ai pleuré et j’ai cru.
Trois tortues, dont l’une nage en pleine lumière et se voit comme dans la clarté cristalline d’un aquarium. […] Une carpe dressée toute droite, traversant dans l’eau des courants de lumière. […] Dessin fait pour une audition de Hayashiya Shôzô, conteur d’histoires de revenants, au moment où l’on éteignait les lumières et où ne restait éclairé que le dessin d’épouvante. […] Encre de Chine qui a l’admirable papillotage de la lumière sur ces arbres, en leur floraison. […] La tête et le fond, comme éclairés par une lumière lunaire, où il tomberait de la neige.
On distingue à demi dans la vapeur qui monte la robe traînante des nymphes, et, dans une échappée de lumière, le sourire des fées. […] Le lecteur fait comme Élisabeth : il recule, saisi d’effroi, lorsque, tous voiles déchirés, toute lumière d’emprunt dissipée, il se trouve en face du sépulcre vide. […] La douleur d’une âme blessée vaut pour lui les plus retentissants spectacles ; elle lui ouvre sur l’état d’une société et l’action d’un parti des lumières que peut-être il eût longtemps et vainement cherchées ailleurs. […] Combien de visages, amis ou ennemis, jetés par la fortune sur la route qu’il suit, le dominent, l’effacent, le rapetissent, et, concentrant sur eux toute la lumière, le rejettent dans l’ombre et l’obscurité! […] Aubry, et un Allemand, le comte Woldemar-Frédéric de Schmekow, avaient, en cette occasion, associé leurs lumières.
La conscience brille comme une flamme sainte dans les ténèbres du doute, et le jour froid du devoir qu’elle impose devient peu à peu la lumière éclatante d’un soleil vivifiant. […] Le centre du soleil n’est pas de la lumière, Le fond de nos vertus n’est pas de la vertu ! […] Et ma vie fut transformée, mes doutes se dissipèrent, mes luttes furent oubliées, mes ténèbres devinrent lumière. […] afin que je sois tout lumière sans aucun mélange d’ombre et de faux. […] Voilà donc toutes les lumières que j’avais à jeter sur vos perplexités, tout le secours que je puis apporter à vos divines inquiétudes ?
Trahisons, assassinats, supplices, étalage de la débauche, pratique de l’empoisonnement, les pires et les plus éhontés des attentats jouissent impudemment de la tolérance publique et de toute la lumière du ciel. […] Que le Seigneur m’accepte dans son Fils et me donne de marcher dans la lumière, et nous donne de marcher dans la lumière, comme il est la lumière. […] Le plus grand bien que ton âme puisse désirer est que le Seigneur tourne vers toi la lumière de son visage, qui est meilleure que la vie. […] Le malheureux homme raconte qu’il tremblait de tous ses membres, et que dans ses convulsions il lui semblait que les os de sa poitrine allaient se briser. « Un jour, assis dans la rue, je tombai dans une profonde réflexion sur l’état effroyable où mon péché m’avait mis, et après une grande rêverie je levai la tête ; mais il me sembla voir comme si le soleil qui brille dans le ciel répugnait à me donner sa lumière, et comme si les pierres mêmes des rues et les tuiles des toits se conjuraient contre moi. […] Et je vis, comme ils avançaient, que deux hommes vinrent à leur rencontre avec des vêtements qui brillaient comme de l’or ; leurs visages aussi brillaient comme la lumière.
Et quand la rue monte et que les femmes s’étagent, ne voyez-vous pas, ami Aurélien, la lumière jongler avec des oranges et des pommes d’amour ? […] C’est un homme pâle, chétif, avec des yeux qui clignotent à la lumière, et dont l’aspect, d’une douceur féline, vous cause je ne sais quelle sensation de froid et de tombe ; au demeurant, de mœurs douces et polies, et assez instruit pour savoir que, en dehors de l’antre qu’il habite, il existe de l’air, de la chaleur et de la lumière. […] C’est très bien fait ; c’est arithmétiquement pur et irréprochable : il n’y manque que la clarté de l’idée, — cette lumière du génie mise sous le boisseau de la science. — C’est la lanterne magique enfin, moins la flamme de la lampe. […] En ce cas, battons le briquet afin d’éclairer le chaos de la critique, et peut-être qu’à force de frapper sur Adam à grands coups d’Escudier, je ferai la lumière dans la musique de Verdi ! […] De même que la peinture, la critique a sa perspective, et l’on ne saurait transporter violemment au premier plan ce qui, par la loi de la distance, de la lumière et de l’harmonie, doit seulement se fondre ou s’éparpiller dans l’ensemble et les détails du tableau.
On fait le don de soi à la lumière, pour s’accomplir et non perdre. […] La lance de la poésie est d’or aigu dans notre âme : elle en fait, couler le sang, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus, et que toute la liqueur vitale soit lumière. […] Il devait arriver que cette âme profonde et délicieuse, que la vie a tourmentée sans qu’elle cesse de lui sourire, projetât sa vive et exquise lumière sur d’autres que ses amis de lettres. […] Un Paradis de lumière où des saints auréolés cheminent, vêtus de brocarts drapés et rutilants d’escarboucles, pour elle a déplacé dans l’inconnaissable avenir les splendeurs ébouissantes qu’elle ne pourra pas approcher. […] Il faut savoir que, là-bas, un artiste trouva la flamme qui devait entraîner un peuple vers la lumière et la vérité.
Je ne parle pas du regard : il est sans flamme et sans lumière. […] Et tout aussitôt il nous montre la vieille église de Notre-Dame dans une gloire de lumière, afin, sans doute, de réconcilier l’ancien monde avec le nouveau et d’unir le mysticisme au socialisme en une apothéose selon le cœur de M. de Mun. […] En attendant, préparons le royaume de Dieu, en réalisant sur cette terre, selon nos forces et nos lumières, le beau, le juste et le vrai. […] Beaucoup peuvent dire avec celui qui écrit en pleurant ces lignes et qui sent la plume trembler entre ses doigts : « Nous avons perdu notre maître, notre lumière, notre chère gloire ! […] Leurs grappes de clartés, leurs pulpes de lumière, Raisins mystérieux, pêches du verger pur, Dont la vendange prête et la récolte altière Tirent la soif du cœur vers l’ivresse d’azur.
Quel air subtil, quelle lumière tranquille baignent la passion dans la Princesse de Clèves ! […] Avant l’appel subit de la mort, il faut prendre soin de notre âme ; car il est terrible de perdre la lumière et de tomber dans les ténèbres étant mal préparé. […] Il aimait à suivre l’araire dans le sillon ; il respirait délicieusement les senteurs des chèvrefeuilles et des troènes pendus aux rochers qu’une lumière mauve enveloppe. […] Mais Charlotte évita le piège avec les seules lumières de sa raison , et Saint-Marcouf fut confondu. […] C’est le même tableau, mais en pleine lumière ; et Camille est moins fatal que Didier.
Et que le compte est long à faire de ceux qui, marchant à ces trois vacillantes lumières, n’ont pas donné contre un écueil ! […] J’honore l’avocat jurisconsulte parce qu’il interprète la loi, et qu’il est la lumière du juge. […] Rousse qui, à toutes les lumières de la raison, joignent la lumière supérieure de la bonté, la colère n’est pas longtemps maîtresse. […] Avant de les faire apparaître à la lumière, il avait pensé aux moyens de les faire vivre. […] C’est par tous ces attraits qu’elle a tenté cette race qui a de tout temps rêvé le ciel des autres, et les pays de lumière, de beauté et d’art.
Alors il ouvre de nouveau la cellule chaste et solitaire où pose, éclairée par une douce lumière, l’angélique figure de Mme de Couaën. […] Alors, insensiblement, l’homme prend confiance dans les lumières de sa raison naturelle ; perdu, il se retrouve ; flétri, dégradé, il refleurit ; tombé, il se relève, en n’empruntant sa force qu’à lui-même. […] De loin, ce style est tout or, tout bruit, tout azur, toute lumière ; de près, cet or paraît faux, cette vive lumière fatigue les yeux, ce grand fracas fait saigner les oreilles. […] J’ai manqué d’être la lumière du monde, ou la sagesse de l’État, ou l’ornement du pays ; mais heureusement que j’en ai été quitte pour la peur. […] Quelles délices de dîner tous les trois à notre petite table ronde, aux lumières ; de manger du potage et de boire du vin rouge de France, et de ne bouger de là que pour aller dans la chambre de notre père, laissant les autres chercher du plaisir hors de leur maison, et nous, restant dans la nôtre, autour du feu, à nous conter les accidents de notre séparation les uns des autres !
» Il reconnaît d’ailleurs avoir eu des obligations inexprimables à Martinez de Pasqualis, qu’il appelle un homme extraordinaire pour les lumières, « le seul homme vivant de sa connaissance dont il n’ait pas fait le tour ». […] J’ai remarqué que lorsqu’on ne discutait que des erreurs, la lumière se montrait de plus en plus ; j’ai remarqué que quand on se battait avec des passions, la fureur et les ténèbres ne faisaient que s’accroître.
alors ce fut tout autre chose ; il sentit un bonheur, un charme indicible ; rien ne l’arrêtait dans ces poésies de la vie, où une riche individualité venait se peindre sous mille formes sensibles ; il en comprenait tout ; là, rien de savant, pas d’allusions à des faits lointains et oubliés, pas de noms de divinités et de contrées que l’on ne connaît plus : il y retrouvait le cœur humain et le sien propre avec ses désirs, ses joies, ses chagrins ; il y voyait une nature allemande claire comme le jour, la réalité pure, en pleine lumière et doucement idéalisée. […] Je le voyais de nouveau, le soir, avec son étoile sur son habit noir, dans son salon brillamment éclairé, plaisanter au milieu de son cercle, rire et causer gaiement. — Je le voyais un autre jour par un beau temps, à côté de moi, dans sa voiture, en par-dessus brun, en casquette bleue, son manteau gris clair étendu sur les genoux : son teint brun est frais comme le temps, ses paroles jaillissent spirituelles et se perdent dans l’air, mêlées au roulement de la voiture qu’elles dominent. — Ou bien, je me voyais encore le soir, dans son cabinet d’étude éclairé par la tranquille lumière de la bougie : il était assis à la table en face de moi, en robe de chambre de flanelle blanche ; la douce émotion que l’on ressent au soir d’une journée bien employée respirait sur ses traits ; notre conversation roulait sur de grands et nobles sujets ; je voyais alors se montrer tout ce que sa nature renfermait de plus élevé, et mon âme s’enflammait à la sienne.
La critique qui, par un reste de préjugé ou de routine, se priverait de toute ouverture de ce côté, se retrancherait, de gaîté de cœur, bien des lumières et beaucoup de plaisir. […] « Un soir que nous parlions à Gavarni de ses légendes, racontent MM. de Goncourt, et que nous lui demandions comment elles lui venaient : « Toutes seules, nous dit-il ; j’attaque ma pierre sans penser ‘a la légende, et ce sont mes personnages qui me la disent… Quelquefois ils me demandent du temps… En voilà qui ne m’ont pas encore parlé… » Et il nous montrait les retardataires, des pierres lithographiques adossées au mur, la tête en bas. » Ces mots décisifs, ces paroles stridentes qui ouvrent des jours soudains sur une action, sur un ordre habituel de sentiments, et qui sont comme des sillons de lumière à travers la nature humaine, font de Gavarni un littérateur, un observateur qui rentre, autrement encore que par le crayon, dans la famille des maîtres moralistes.
Puis la domination romaine ayant disparu, les écoles aussi et tous les foyers d’instruction et de lumières étant détruits et dissipés, le latin s’altéra partout à la fois et diversement ; on le gâta, on l’écorcha, on lui fit subir tous les outrages de la grossièreté et de la barbarie. […] Dans un des articles de son grand Dictionnaire 43, il décrit la salle synodale de Sens, une de ces vastes salles destinées à des réunions nombreuses, où il fallait trouver de la lumière, de l’air, de grandes dispositions ; il nous la montre réunissant toutes les conditions d’utilité et de beauté.
Cependant, dans ces allées et venues il cherchait à tirer des lumières, pour se guider et nous duper. […] Mais, ce qui était pis, Vauban, l’autorité même, Vauban semblait croire que Catinat aurait pu agir autrement et tenir le poste de La Pérouse ; il le disait à qui voulait l’entendre : « Je t’assure, écrivait Catinat à son frère, qu’il n’y a ombre de raison à ce dire, et qu’il aurait de la confusion de l’avoir avancé s’il était sur les lieux et qu’on lui dît de disposer ce poste pour être soutenu contre une armée qui a du canon… Je suis assurément rempli d’un grand fonds d’estime et d’affection pour M. de Vauban ; mais je voudrais bien voir jusqu’où iraient ses lumières et la tranquillité de son esprit, s’il était chargé en chef des affaires de ce pays-ci : je crois qu’il y serait pour le moins aussi fécond en inquiétudes qu’il l’était à Namur, où il était demeuré après la prise. » Catinat d’ailleurs n’en veut point à Vauban, et il trouve, pour l’excuser de ce léger tort à son égard, une belle explication amicale : « M. de Vauban est de mes amis ; sa franchise naturelle l’a surpris et l’a fait parler d’une chose qu’il a pensée et qu’il ne sait point, et avec peu de ménagement pour un homme qu’il aime ou qui est en droit de le croire. » Bien qu’endurci par l’expérience à tous les propos, Catinat était donc en ce moment fort fécond en soucis et des plus travaillés d’esprit ; toutes ses lettres adressées du camp de Fénestrelles à son frère nous ouvrent le fond de son âme : « Personne n’est à l’abri du discours, c’est un mal commun à tous ceux qui sont honorés du commandement : il faudrait que je fusse bien abîmé dans un esprit de présomption pour que je pusse imaginer que cela fût autrement à mon égard.
Lui, qui sera si heureux, il aime peu à s’en remettre aux faveurs de la fortune « qui quelquefois est bien inconstante. » Vainqueur à Fontenoy, au moment le plus désespéré, non par son flegme seulement, mais par un de « ces traits de lumière qui caractérisent les grands capitaines », il dira à Louis XV dont il vient d’illustrer les armes, et à travers toutes les effusions du dévouement : « Vous voyez, Sire, à quoi tiennent les batailles ! […] Le comte Vitzthum insiste et s’étend sur toutes ces circonstances d’alors en homme d’Etat et en patriote saxon qui cherche dans le passé des lumières pour le présent, des enseignements ou du moins des rapports, des présages, des prophéties.
Étudier sans doute en elle-même une physionomie militaire distinguée et singulière en son genre, un personnage plus cité que connu ; traverser avec lui la grande époque, la traverser au cœur par une ligne directe, rapide et brisée, par un tracé imprévu et fécond en perspectives ; recueillir chemin faisant des traits de lumière sur quelques-uns des grands faits d’armes et des événements historiques auxquels il avait pris part ou assisté. […] J’ai donc tâché d’y apporter toute lumière et, sans rien voiler, rien qu’en exposant, de faire en sorte que tous ceux qui sont et seront plus ou moins ses disciples puissent l’apprécier, le voir tel qu’il était en effet, le bien comprendre dans ses vicissitudes de sentiments et de destinée, le plaindre, l’excuser s’il le faut, pour tout ce qu’il a dû souffrir, l’aborder, l’entendre, le connaître enfin de près et comme il sied, d’homme à homme, et peut-être l’affectionner
Que peut sur sa lumière un pointilleux sophisme ? […] La langue poétique intermédiaire dans laquelle Jean Polonius se produisit a cela d’avantageux qu’elle est noble, saine, pure, dégagée des pompons de la vieille mythologie, et encore exempte de l’attirail d’images qui a succédé : ses inconvénients, quand le génie de l’inventeur ne la relève pas fréquemment, sont une certaine monotonie et langueur, une lumière peu variée, quelque chose d’assez pareil à ces blancs soleils du Nord, sitôt que l’été rapide a disparu.
La Restauration, au moins au début, semblait remplir un des vœux de M. de Barante ; ses liaisons sociales, on l’a vu, ses goûts modérés, ses lumières, et, pour les nommer par leur nom, ses vertus civiles, le disposaient à l’ordre constitutionnel sagement entendu, c’est-à-dire à ce qu’on augurait du régime nouveau. […] S’attachant à des époques lointaines, peu connues, réputées assez ingrates, traduisant de sèches chroniques avec génie, il devait serrer tout cela de si près et percer si avant, qu’il en tirerait couleur, vie et lumière.
C’était comme le murmure lointain du vent dans les bois, qui vous frappe l’oreille avec les bruissements des feuillages et qui vous dit : « Tu es seul, tu es mélancolique ; resserre ton cœur ; jouis de ta solitude et de ta tristesse, et laisse les autres jouir du bruit qu’ils font ; ce qui t’attend ce soir vaut mieux que ce vain tumulte. » IV Quand mon ami, avant d’aller dans le monde, entrait un moment dans ma chambre pour étaler son costume devant ma cheminée, je le regardais en souriant d’une certaine pitié sans envie, et je lui disais : « Va te montrer, mais voici l’heure où, quand tu seras parti, je m’isolerai dans mon manteau ; je me glisserai sans bruit le long des murailles et j’irai attendre, sur le quai du Louvre, qu’une lumière solitaire s’allume, entre deux persiennes, pour m’annoncer que le dernier visiteur est retiré du salon, et pour laisser place à l’ami inconnu qui rôde dans le voisinage, comme l’âme cherchant son corps et n’en voulant point d’autre dans la foule de ceux qui ne sont pas nés. » V Il sortait, et je restais seul au coin de mon feu, un livre à la main, jusqu’à ce que la cloche de Saint-Roch sonnât onze heures, et que ce même onzième coup sonnât de l’autre côté de la Seine, dans un cœur qu’il faisait transir ou frissonner. […] Auprès d’un humble feu et d’une lumière vacillante, certain de n’être point entendu, on s’attendrit sur les maux imaginaires des Clarisse, des Clémentine, des Héloïse, des Cécilia.
Il avait l’esprit très philosophique, et peu de connaissances ou de curiosité philosophiques ; il n’avait en morale qu’une science commune et superficielle, et ni théoriquement ni pratiquement il n’avait de grandes lumières sur la vie de l’âme humaine : il fait exception dans le xviie siècle par son manque de sens psychologique. […] Puis il passe aux genres : les genres, subdivisions des arts, sont comme eux des conventions qui font abstraction d’une partie des caractères naturels pour en mettre quelques-uns en lumière.
La prudence de Virginia le rassure ; elle joue très bien son rôle : le jour elle fait semblant de ne point le connaître ; la nuit elle use de toute sorte de précautions pour le faire entrer chez elle, et, pour qu’on ne les découvre point, n’allume point de lumière. […] Lelio, en habit de femme, reçoit Fabio sans lumière.
Pour ses Jardins, ce sont des salons de verdure, où la lumière vient des bougies plutôt que du soleil. […] Ses yeux s’ouvrirent pour la première fois à cette splendide lumière du ciel de l’Orient, où toute chose forme tableau, où tout poète est peintre.
Le second cas pris pour exemple est celui d’une éclipse où le phénomène brut est un jeu d’ombre et de lumière, mais où l’astronome ne peut intervenir sans apporter deux éléments étrangers, à savoir une horloge et la loi de Newton. […] Mais les lois de la propagation rectiligne de la lumière ont contribué aussi à la formation de ses principes.
Pour couper court avec ceux qui se souviendraient que j’ai autrefois, il y a plus de quinze ans, fait un Portrait de Béranger tout en lumière et sans y mettre d’ombre, je répondrai que c’est précisément pour cela que je veux le refaire. […] Le mouvement du refrain enlevait et sauvait tout ; mais, dès que le ballon n’est plus lancé et qu’il ne nage plus dans la lumière, on saisit de l’œil les défauts, les fissures et les coutures.
Il fit les délices des sociétés qui se l’arrachaient ; ses amis particuliers, surtout Grimm et Diderot, appréciaient hautement la nouveauté et l’étendue de ses vues, de ses lumières : Ce petit être, né au pied du mont Vésuve, écrivait Grimm, est un vrai phénomène. […] De retour à Naples, devenu magistrat et conseiller du Commerce, tout en insistant sur certaines réformes positives et utiles, et en s’appliquant à les introduire dans son pays, il ne chercha point du tout, comme on disait en France, à propager les lumières.
Il y régnait, depuis quelques années, un goût de l’esprit, du bel esprit littéraire, dans lequel il entrait beaucoup plus de zèle et d’émulation que de discernement et de lumières. […] C’est par ce côté aussi que je la juge, et que, tout en lui reconnaissant beaucoup de distinction et d’ingénieuse sagacité d’analyse, beaucoup d’anatomie morale, j’ajoute que le tout est abstrait, subtil, d’un raisonnement excessif et qui sent la thèse, sans légèreté, sans lumière, sec au fond et désagréable.
Aujourd’hui les événements ont marché ; ils sont loin d’avoir donné raison en tout à M. de Maistre, et ce serait même plutôt le contraire qui aurait lieu : mais ils ont mis de plus en plus en lumière la hauteur de ses vues et leur vrai sens, la perspicacité de ses craintes, la sagesse de quelques-uns de ses regrets. […] Abaissez courageusement cette cataracte maudite, et la lumière entrera. » Maintenant, si l’on voulait donner une idée un peu complète de cette correspondance, il faudrait entrer plus que nous ne l’avons fait dans les détails, il faudrait classer et analyser les lettres avec quelque méthode.
Il y met parfaitement en lumière les deux traits essentiels qui se croisaient en elle et qui la caractérisent, la complication de l’esprit et la rectitude du cœur : Étrangère aux mœurs de Paris, Mme Necker n’avait aucun des agréments d’une jeune Française. […] Aussi elles étonnent avant tout et ne donnent pas de lumière.
La gêne domestique l’obligea à tenir quelque hôtel ou table d’hôte, circonstance qui fut tant reprochée depuis à Rivarol : C’est dans Bagnols que j’ai vu la lumière, Au cabaret où feu mon pauvre père À juste prix faisait noce et festin, lui faisait dire Marie-Joseph Chénier dans une assez triste satire. […] Rivarol est plein de ces traits de détail et de ces exemples, de ce que les anciens appelaient les lumières du discours.
et, s’il s’agit d’art, combien plus de lumière et de mélancolique reflet en quelques pages de Chateaubriand ! […] un jour peut-être, cela pourra sortir et se produire à la lumière avec utilité et profit pour la postérité.
Quelle lumière dans la nuit du temps ! […] Pour une pareille histoire, pour cette reconstitution entière d’une société, il faudra que la patience et le courage de l’historien demandent des lumières, des documents, des secours à tous les signes, à toutes les traces, à tous les restes de l’époque.
Dimanche 26 juin Quand on devient vieux, il se glisse dans vos yeux quelque chose, qui enlève de la vie vivante aux femmes et aux hommes, sur lesquels vont vos regards, et aujourd’hui il me semblait voir sur mon chemin, dans de la lumière ensoleillée, les gens non tels qu’ils étaient, mais ainsi qu’on verrait passer des hommes et des femmes à travers les rideaux de tulle d’une croisée. […] * * * — J’assistais, ce soir, dans cette lumière de l’électricité, qui met des lueurs de catafalque sur les choses, à la sortie d’un magasin de deuil, où de longues et de noires filles chlorotiques se disaient au revoir, dans des embrassements éplorés.
Mais il ne faut pas oublier que l’ouïe et la vue rendent pour nous sensibles, dans les vibrations mêmes de l’air et de la lumière, les changements apportés à la direction et à l’amplitude de ces vibrations par les corps qu’elles ont rencontrés ; lorsque ces corps sont agités par des ondes nerveuses, celles-ci, arrivent Jusqu’à nous, portées pour ainsi dire par les ondes lumineuses ou sonores. […] Notre œil a une lumière propre, et il ne voit que ce qu’il éclaire de sa clarté.
La critique scientifique des œuvres d’art par un système d’interprétation de signes que nous avons exposé, dresse en pleine lumière des hommes formant l’une des deux phalanges qui résument en elles toute l’humanité et la représentent. […] C’est plus largement un topos du siècle des Lumières, repérable chez les penseurs du déclin de l’empire romain (Montesquieu, Gibbon).
Aux ballades vulgaires, il prit la simplicité, la brièveté, le tour naïf et pénétrant de ces petites épopées, la malle émotion, les légendes pieuses et charmantes, et, comme la chanson populaire, il sait décrire en quelques couplets lyriques, des scènes d’intérieur mystérieuses ou souriantes, ayant le relief, les ombres profondes et la lumière blondissante des vieilles eaux-fortes : Il pleut, il vente et il neige. […] Une petite lumière brille Et disparaît lentement ; Une bonne femme avec sa lanterne, Traverse la rue en boitant.
Ces gens laissent échapper les plus belles occasions de nous convaincre qu’ils ont de la capacité et des lumières, qu’ils savent juger, trouver bon ce qui est bon, et meilleur ce qui est meilleur. […] Les esprits justes, doux, modérés, non seulement ne les atteignent pas, ne les admirent pas, mais ils ne les comprennent point, et voudraient encore moins les imiter ; ils demeurent tranquilles dans l’étendue de leur sphère, vont jusques à un certain point qui fait les bornes de leur capacité et de leurs lumières, ils ne vont pas plus loin, parce qu’ils ne voient rien au-delà ; ils ne peuvent au plus qu’être les premiers d’une seconde classe, et exceller dans le médiocre.
M. de Bouhélier déclarait : « Pour moi, si je chante la lumière, le précieux printemps ou les belles campagnes, je ne le fais jamais que dans l’extase. […] Avec Zarathoustra, c’était, mêlée aux inquiétudes modernes, toute la lumière d’Hellas qui venait à nous, ses méthodes, son âme, ses erreurs, sa volupté précise.
On connaît les éloges justement donnés par Longin à ce passage sublime de la Genèse : Dieu dit, que la lumière se fasse ; et la lumière se fit.
Le poète domine de haut l’époque où il vit, et l’inonde de lumière : l’avenir est aussi dans sa pensée ; il embrasse, dans un seul point de vue, toutes les générations humaines, et la cause intime des événements dans les secrets de la Providence. […] Le christianisme, naissant au sein d’un peuple grossier, promettant à ses apôtres les fers et la mort ; annonçant à Rome et à Athènes, au sein des lumières, la morale d’un homme qui venait d’expirer sur la croix, renversant les idoles jusque dans les métropoles du culte idolâtre ; contredisant tous les orgueils de l’homme ; les chrétiens, mourant comme leur maître, et donnant leur mort même pour preuve de leur mission ; consentant ainsi à l’ignominie du supplice ou à la honte du mensonge : tel est le tableau que présente l’établissement du christianisme.
Sa conscience a tremblé comme une herbe dans la lumière. […] Étude de nuances digne de madame de Staël, et dans laquelle l’aperçu se montre à chaque mot, mais en pointes de lumière comme cette poudre du diamant qu’on fait monter en étincelles.
Ils auraient pu lui montrer du doigt la lumière qui se levait à l’horizon comme une atmosphère dont l’éclat ne pâlirait plus ! […] Sa grande valeur est d’être peintre, d’avoir sinon le style de l’histoire, au moins un très remarquable style d’histoire, ce style par lequel, en toutes choses, les œuvres durent, car on recommence l’histoire, on peut la recommencer cinquante fois sous d’autres arcs de lumière, avec des aperçus ou des documents de plus, mais on a beau la refaire, on la relit toujours quand elle est littérairement écrite !
… Comment lui, dont les premiers chants furent des cris étouffés si poignants, et les peintures d’une réalité qui saisissait le cœur comme la vie même, comment ce Rembrandt du clair-obscur poétique qui s’annonçait alors, est-il devenu, la vie aidant, avec les expériences, ses blessures et les ombres sinistres qu’elle finit par jeter sur toutes choses, moins pénétrant, moins mordant, moins noir et or (la pointe d’or dans un fond noir), qu’en ces jeunes années où l’on est épris des roses lumières ? […] Il a finassé avec la Muse, cette franche fille à la fière candeur et à la violence adorable ; et ce jour-là, moins vrai d’inspiration et moins vrai d’expression, car la sincérité pénètre tout comme la lumière, il est sorti des méfiances et des désespoirs, tragiquement réels, de Joseph Delorme, pour entrer dans la comédie des Consolations !
L’enfer de feu, dans son intensité dévorante et les cent mille formes de son dévorement, aurait gagné en sublimité de désolation, si, par exemple, l’absence de lumière et l’invisibilité des uns pour les autres avaient été dans la sensation des damnés. […] Un autre poète aurait montré peut-être quelque point de vue inconnu, tout en restant ancré et solide dans le dogme : Jésus-Christ, par exemple, s’effaçant devant les saints parvis, mais les coupables n’osant entrer dans l’effrayante lumière, et se damnant eux-mêmes comme ils l’ont fait pendant la vie, se précipitant en enfer pour se cacher à leurs propres yeux, et criant : « Plus noir !
Et leur respect des décisions de la majorité ne s’explique-t-il pas parce que, comme le dit Tocqueville11, il leur paraît invraisemblable qu’ayant tous des lumières pareilles, la vérité ne se rencontre pas du côté du plus grand nombre ? — On peut toutefois, sans croire à l’identité des lumières, exiger l’égalité des droits politiques : cette exigence se justifie de plus d’une façon.
Ils demeurent tranquilles dans l’étendue de leur sphère, vont jusques à un certain point qui fait les bornes de leur capacité et de leurs lumières ; ils ne vont pas plus loin, parce qu’ils ne voient rien au delà.
On démêla d’une manière générale le sujet du Cours qu’il venait ouvrir ; il se proposait de parler de la société civile, des lois de la civilisation et de la perfectibilité, du rapport qui existe entre les lumières et le bonheur des nations ; c’était un publiciste qui aspirait à remanier le grand problème du xviiie siècle et à se frayer une voie entre Montesquieu et Rousseau.
Je ne veux pas vous dissimuler l’espèce d’effroi qui m’a saisi en me voyant tirer du demi-jour qui me convenait si bien vers une lumière si vive et si inattendue ; ce sentiment est excusable : il y va de trop pour moi, sous toutes sortes de sérieux rapports, d’être jugé avec une si extrême bienveillance dans un article dont vous êtes l’auteur et que vous avez signé.
Ces petits enfants à genoux, qui prient Dieu pour leur aïeule, donnent des coups de pinceau à la Delille : … par degrés s’affaisse la lumière, L’ombre joyeuse danse autour du noir foyer.
Ses blonds cheveux flottent encore, Les fraîches couleurs de l’aurore Teignent toujours son front charmant, Et dans l’azur de sa paupière Brille encore assez de lumière Pour fasciner l’œil d’un amant !
Mais on sent combien il est profitable pour l’accélération des esprits que de telles questions de philosophie politique se traitent dans un recueil accrédité, avec développement, avec science, amour du bien, et un talent d’expression qui y répand lumière et chaleur.