/ 1828
1711. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Il est juste d’ajouter à cette inconstance du poète le sentiment délicat de la gêne que sa présence imposait à une sœur dont l’indigence suffisait à peine à la nourriture de ses deux fils et de ses deux filles.

1712. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Il y avait alors à la Haye une femme de lettres et d’intrigues, madame Dunoyer, vivant de libelles et d’aventures ; cette femme avait plusieurs filles d’une extrême jeunesse et d’une naissante beauté.

1713. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Et moi, méditant sous ma tente, et recueillant des vérités historiques ou des pensées sur toute la terre, la poésie de philosophie et de méditation, fille d’une époque où l’humanité s’étudie et se résume elle-même jusque dans les chants dont elle amuse ses loisirs.

1714. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

La fille d’un grand d’Espagne n’est qu’une dévergondée, sans dignité ni pudeur, etc.

1715. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Elle condamna Chimène comme une fille dénaturée.

1716. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Ici, l’alcool absorbé, comme un combustible par une locomotive, par des travailleurs qui ont besoin de rendre à leurs muscles épuisés une vigueur éphémère ; là, femmes et filles arrachées au foyer domestique, débauchées par la promiscuité de l’atelier, livrées par la faim aux caprices de ceux qui peuvent les acheter ; des chômages périodiques, décimant les gueux ou les jetant sur le pavé, irrités, faméliques, forcés de réclamer du plomb ou du pain, du travail ou la mort.

1717. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

« Nous croyons devoir avertir nos Lecteurs, que M. l'Abbé Sabatier de Castres n'est point l'Auteur de deux Pieces de vers insérées sous son nom dans le Recueil de l'année précédente, l'une intitulée la Dame fidelle, & l'autre la Fille perdue & retrouvée.

1718. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Voilà donc l’âme retrouvée au terme de cette longue odyssée à travers les sommets et les abîmes de la science, une âme fille de la Terre, dernier terme et dernier effort d’un long enfantement.

1719. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Il dut éclabousser le père avec la fille, et il l’éclaboussa ; mais croyez bien que s’il recommençait son drame, il ferait mieux que de l’éclabousser !

1720. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

J’imagine que dans la joie d’être père, le sentiment de cette victoire de la vie entre pour une proportion très considérable ; la vue d’un garçon continuant notre nom, qu’il transmettra sans doute à des fils et à des petits-fils, nous donne l’illusion d’une durée éternelle, tandis que la grimace qui accueille les filles a pour cause la connaissance du rôle effacé qui les attend et de l’aliénabilité du nom avec lequel elles naissent. […] Une petite fille qui a appris par cœur beaucoup de fables de La Fontaine, a fait un excellent exercice de mémoire, mais qui ne touche en rien son intelligence : il en serait à peu près de même du lecteur qui, s’isolant volontairement dans un mépris absolu et une ignorance systématique de tous les ouvrages de seconde main, n’aurait voulu avoir de commerce qu’avec les grands auteurs originaux.

1721. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Pendant un temps, c’était pour Latouche qu’il raffolait ; il lui accordait le génie, tous les talents. « C’est fort heureux, disait sa fille (la spirituelle Mme Ménessier), que Dieu ait fait le monde, car autrement ce serait M. de Latouche qui l’aurait fait. » CXXXVIII Lamartine, chaque matin, soit qu’il écrive ou soit qu’il pérore, improvise, et cette improvisation ne lui coûte aucun effort ; au contraire, elle lui fait plaisir, et lui donne le sentiment de son talent, de sa verve. […] À l’un de ses mercredis, Mlle D., jeune personne de vingt-cinq ans, fille de tête et d’esprit, l’était allé voir ; elle le trouva seul ; ils entrèrent en conversation, et il se mit pour la troisième fois à lui parler de dessins qu’on lui avait rapportés d’Orient, de Constantinople, et à les lui montrer.

1722. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Chapelain, que je rapporterai comme le texte de l’Evangile, sans y rien changer. » Qui peut dire qu’il n’eût pas continué à s’affadir ou à raffiner, dans ce style dont il apostrophait ainsi l’Aurore : Et toi, fille du jour, qui nais avant ton père… Molière résistait presque à composer le Tartufe et dans la bouche de Chapelain, dans la comédie des Académistes  : La prose est trop facile, et son bas naturel N’a rien qui puisse rendre un auteur immortel. […] Il n’avait pas voulu « donner de chagrin à une fille qui, après tout, disait-il, avait beaucoup de mérite, et qui, s’il faut en croire ceux qui l’ont connue, avait encore plus de probité et d’honneur que d’esprit138. » Dans la seconde époque, de 1669 à 1674, la bataille est gagnée.

1723. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Cette protestation est par elle-même une idée nouvelle en ce qu’elle est nécessaire, juste à ce moment précis pour réveiller un peu les esprits et les ramener à l’amour de la vérité, aujourd’hui que la littérature semble de nouveau avoir hérité de Scudéry, de Marini, de l’hôtel de Rambouillet et paraît une fille de ces vieux types d’affectation et de ridicule. […] Je me suis senti un dégoût profond pour les Hamlet, les Océanides, les Saint Augustin, les Apothéoses, les Cimbres, les Idylles, les Fille de Tintoret, les Françoise de Rimini, les Pilori, les Rêve de Bonheur, que sais-je. […] Autran, poète simple, veut chanter sa montagne, et rendre sa poésie bonne fille, pour inspirer à ses contemporains le goût de la vie agreste.

1724. (1932) Les idées politiques de la France

À ces sociétés filles autant qu’à la société mère est dû le triomphe de la Révolution. […] Les deux radicalismes On comprendra dès lors comment le drame intérieur, et en somme la vie du radicalisme, sont faits de l’antagonisme entre deux directions jacobines contraires, deux filles ennemies de la société-mère. […] Robert hésiterait à prodiguer au Sganarelle radical des conseils de divorce, et à lui offrir sa fille en second mariage, sous le régime de la concentration réduite aux acquêts et déchue des principes, s’il se rendait mieux compte du détail de ce régime hétairocratique.

1725. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Tout ce pêle-mêle de grisettes, de filles perdues, de vieillards désespérés, d’étudiants goguenards, de philosophes radicaux, de braves rêveurs, de héros sans cause, est d’un mouvement désordonné qui peint bien l’imagination populaire un jour de révolution.

1726. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Viens sous la forme de l’ours féroce de la Russie, du rhinocéros armé, ou du tigre d’Hyrcanie, sous quelque forme que tu choisisses, excepté celle-ci, et la fermeté de mes nerfs ne sera pas un instant ébranlée ; ou bien reviens à la vie, défie-moi au désert avec ton épée : si alors je demeure tremblant, déclare-moi une petite fille au maillot. — Loin d’ici, fantôme horrible, insultant mensonge !

1727. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Fabre, De la correspondance de Fléchier avec Mme Deshoulières et sa fille, Paris, 1871, in-8 ; la Jeunesse de Fl.

1728. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Il s’était marié en 1822 ; il partit en 1832 avec sa femme et sa fille pour un Voyage en Orient (Grèce, Syrie, Palestine, Liban) qu’il a plus ou moins poétiquement raconté.

1729. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Germinie Lacerteux, une fille de paysans, venue à Paris après une enfance misérable, a été violée à quinze ans par un garçon de café.

1730. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Et nous venons de voir comment, en face de cette école, fille directe de la Philosophie du Dix-Huitième Siècle, est venue se placer une autre famille poétique, dont Lamartine et Hugo sont les représentants et les chefs en France ; école qui, au fond, est aussi sceptique, aussi incrédule, aussi dépourvue de religion que l’école Byronienne, mais qui, adoptant le monde du passé, ciel, terre et enfer, comme un datum, une convention, un axiome poétique, a pu paraître aussi religieuse que la poésie de Byron paraissait impie, s’est faite ange par opposition à l’autre qu’elle a traitée de démon, et cependant a fait route de conserve avec elle pendant plus de quinze ans, à tel point que l’on a vu les mêmes poètes passer alternativement de l’une à l’autre, sans même se rendre compte de leurs variations ; tantôt incrédules et sataniques comme Byron, tantôt Chrétiens résignés comme l’auteur de l’Imitation.

1731. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Mais Klingsor, versé dans les sciences occultes, était un grand magicien, il fit sortir de terre un château de perdition rempli de filles charmantes qui attirèrent les chevaliers dans leurs filets.

1732. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

La France des bataillons scolaires, des sociétés de gymnastique, des lycées de filles ne sera bientôt plus la France du second empire, qui était sûrement bien différente à Paris et au fond du Morbihan.

1733. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Il compose d’abord un Factum en faveur d’une femme mariée qui disputoit un enfant à une fille, & ce Mémoire ayant été bien reçu du public, on fut, dit-il, endiablé à me croire habile homme, & on me porta des procès de tous côtés.

1734. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Nous n’avons plus à nous émerveiller de voir l’aiguillon de l’Abeille causer sa propre mort ; de ce que de faux Bourdons soient produits en si grand nombre pour accomplir un seul acte générateur et pour que la plupart d’entre eux soient tués par leurs sœurs stériles ; de la haine instinctive de la reine pour ses propres filles fécondes ; de l’énorme quantité de pollen perdue par nos Pins ; de ce que l’Ichneumon se nourrisse du corps vivant de la Chenille, et de tant d’autres cas semblables.

1735. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

On découvre la vapeur, nous chantons Vénus, fille de l’onde amère ; on découvre l’électricité, nous chantons Bacchus, ami de la grappe vermeille.

1736. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Où trouver plus de bon sens pratique que chez Jeanne D’arc, une volonté plus virile, une plus grande présence d’esprit que dans l’héroïque entreprise de cette fille inspirée et dans l’affreux procès qui la termine ?

1737. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Le père du futur vengeur, magistrat considéré, après des charges actives noblement remplies, était devenu président au sénat de Savoie182 ; son grand-père maternel, le sénateur de Motz, gentilhomme du Bugey, qui n’avait eu que des filles, s’attacha à ce petit-fils, et toute la sollicitude des deux familles se réunit complaisamment sur la tête du jeune aîné, qui devait porter si haut leur espérance183. […] Il vint en effet ; et comme je lui disais qu’il n’aurait pas dû venir ce jour-là, car il paraissait très-fatigué d’avoir monté notre escalier, il me répondit, en baissant la voix pour que sa fille qui l’accompagnait ne l’entendît pas : J’ai voulu venir aujourd’hui, car je ne pourrai plus revenir, et cela avec un sourire si calme et si naturel que l’on aurait cru qu’il s’agissait d’un petit secret qui aurait pu causer quelque contrariété.

1738. (1923) Paul Valéry

Je m’inquiète comment la nature a su enfermer dans cette fille si frêle et si fine un tel monstre de force et de promptitude. […] Teste voici une vision d’Opéra : « Une immense fille de cuivre nous séparait d’un groupe murmurant au-delà de l’éblouissement.

1739. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

les nues filles, pures et simples, brutales et vicieuses, bonnes ou mauvaises, plus volontiers bonnes. […] C’est le secret de Judith Walter, pseudonyme transparent sous lequel se dérobe la brillante personnalité d’une jeune femme que recommande au public lettré ce double titre d’être la fille d’un poète illustre et la femme d’un autre poète qui a extrêmement de chances pour rendre bientôt célèbre un nom déjà retentissant parmi le jeune romantisme.

1740. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Je citerai sur le caractère de Salammbô cette page parfaite, que je n’aurais pas manqué d’apporter, si je l’avais connue, à l’appui de mes réflexions sur le symbole2 : « On peut dire que le même mystère, qui défend la femme orientale contre les indiscrétions du voyageur européen, entoure la fille d’Hamilcar dans le roman de Flaubert et la dérobe aux regards profanes. […] Lanson nous le montre tenant pour Gorgibus contre ses filles. […] Pensons à ce Colbert qui n’eût pas donné ses filles à d’autres gendres que trois ducs et pairs, mais qui faisait pensionner les maîtres de philosophie, qui faisait emplir de tableaux, de statues et de manuscrits qu’on lui cherchait dans tout l’Orient le cabinet du roi. […] (3) et de liaison, mais qui ajoute sa notation nouvelle par un mouvement, un passage brusque et vivant d’une sensation visuelle à une sensation odorante, vous jette en quelque sorte, à son tournant, cette odeur de lait qui demeure aux filles de campagne endimanchées. […] Dans laVieille Fille une crise physiologique constitue le germe et le principe créateur de toute l’œuvre.

1741. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

[NdA] Elles rappellent aussi de jolies lettres de Maurice Dupin, le petit-fils du maréchal de Saxe, que Mme George Sand, sa fille, a données dans les premiers tomes de ses mémoires : il y en a notamment une bien amusante sur la bataille de Marengo.

1742. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Sa mère, fille d’un marin de Boulogne et d’une Anglaise, éleva le jeune enfant de concert avec une belle-sœur, une sœur de son père.

1743. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Voyez le même procédé dans la fable de la Fille et ses Prétendants, VII, v.

1744. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Ton maître était un fourbe, un tranquille assassin ; Pour voler son tuteur il lui perça le sein ; Il trahit Cicéron, père de la patrie ; Amant incestueux de sa fille Julie, De son rival Ovide il proscrivit les vers Et fit transir sa muse au milieu des déserts.

1745. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

J’avais jusqu’alors fréquenté plus que toute autre la maison Justiniani : j’étais l’ami du prince et de la princesse Justiniani, ainsi que de leurs deux filles, mariées, l’une dans la maison des princes Odescalchi, l’autre dans la maison des princes Ruspoli.

1746. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Les prétendues natures poétiques, qui auront cru atteindre au sens vrai des choses sans la science, apparaîtront alors comme chimériques ; et les austères savants, qui auront fait fi des dons plus délicats, soit par vertu scientifique, soit par mépris forcé de ce qu’ils n’avaient pas, rappelleront l’ingénieux mythe des filles de Minée, changées en chauves-souris pour n’avoir été que raisonneuses devant des symboles auxquels il eût fallu appliquer des procédés plus indulgents.

1747. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Emil Giani) ; Prél. de Lohengrin ; vision d’Elsa ; Prél. de Parsifal ; Romance de l’Etoile ; Siegfried et les Filles du Rhin ; Prière d’Elisabeth ; Marche de Tannhæuser ; — Air d’Elsa (2e acte) ; Verwandlungs-Musik (Parsifal) ; Air d’Elisabeth (2e acte) ; Marche fun. de la Gœtterdæmmerung ; Chevauchée.

1748. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

» « Apprends », répond le maître, « qu’il y a une concupiscence ou un désir mauvais, fille du principe charnel, pleine de péchés, et sans cesse agissant en nous, dont le monde est enveloppé comme la flamme est enveloppée par la fumée, le fer par la rouille ; c’est dans les sens, dans le cœur, dans l’intelligence pervertie, qu’il se plaît à travailler l’homme et à engourdir son âme.

1749. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Ce livre raconte en versets, dont chacun est un vers qui trouve son écho dans un autre vers, les pensées de Dieu, la création du monde en six grandes journées de l’ouvrier divin, qui sont peut-être des semaines de siècles ; la naissance du premier homme, son ennui solitaire dans l’isolement de son être, qui n’est qu’un morne ennui sans l’amour ; l’éclosion nocturne de la femme, qui sort, comme le plus beau des rêves, du cœur de l’homme ; les amours de ces deux créatures complétées l’une par l’autre dans ce premier couple dont le fils et les filles seront le genre humain ; leurs délices dans un jardin à demi céleste ; leur pastorale enchantée sous les bocages de l’Éden ; leur fraternité avec tous les animaux aimants qui parlaient alors ; leur liberté encore exempte de chute ; leur tentation allégorique de trop savoir le secret de la science divine, secret réservé seul au Créateur, inhérent à sa divinité ; leur faute, de curiosité légère chez la femme, de complaisance amoureuse chez l’époux ; leur tristesse après le péché, premier réveil de la conscience, cette révélation par sentiment du bien et du mal ; leur citation au tribunal divin ; les excuses de l’homme pour rejeter lâchement le crime sur sa complice, le silence de la femme, qui s’avoue coupable par les premières larmes versées dans le monde ; leur expulsion ; leur pèlerinage sur la terre devenue rebelle ; la naissance de leurs enfants dans la douleur ; le travail sous toutes les formes, premier supplice de l’humanité ; le premier meurtre faisant boire à la terre le sang de l’homme par la main d’un frère ; puis la multiplication de la race pervertie dans sa source ; puis le déluge couvrant les sommets des montagnes ; une arche sauvant un juste, sa famille, tous les animaux innocents ; puis la vie patriarcale, en familiarité avec des esprits intermédiaires appelés des anges, esprits tellement familiers qu’ils se confondent à chaque instant sur la terre avec les hommes, auxquels ils apportent les messages de Dieu ; puis un peuple choisi de la semence d’Abraham ; des épisodes naïfs et pathétiques, comme ceux de Joseph, de Tobie, de Ruth ; une captivité amère chez les Égyptiens ; un libérateur, un législateur, un révélateur, un prophète, un poète, un historien inspiré dans Moïse ; puis des annales pleines de guerres, de conquêtes, de politique, de liberté, de servitude, de larmes et de sang ; puis des prophètes moitié tribuns, moitié lyriques, gouvernant, agitant, subjuguant le peuple par l’autorité des inspirations, la majesté des images, la foudre de la langue, la divinité de la parole ; puis des grandeurs et des décadences qui montent et descendent de Salomon à Hérode ; puis l’assujettissement aux Romains ; puis un Calvaire, où un prophète plus surnaturel monte sur un autre arbre de science pour proclamer l’abolition de l’ancienne loi, et promulguer pour l’homme, sans acception de tribus, Juifs et païens, une loi plus douce scellée de son sang ; Puis une autre terre et un autre ciel pour l’univers romain devenu l’Europe.

1750. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Elle est fille d’un membre du Conseil des Anciens, nommé Des Herbiers.

1751. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Or, toute révolution digne de ce nom est fille du temps et non d’un homme.

1752. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

. — Le Tintoret donnant une leçon de dessin à sa fille, est certainement une très-bonne chose. — Ce qui distingue surtout ces dessins est leur noble tournure, leur sérieux et le choix des têtes.

1753. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Les mots d’enfants recueillis par Taine sont bien à leur place ici : une petite fille à son oncle qui lui demande ce qu’elle est en train de faire : « Ouvre les yeux, mon oncle, tu le verras. » Elle n’est pas fâchée d’indiquer à son oncle qu’elle le considère comme un imbécile. — Une autre enfant remarque entre son père et elle-même un trait de ressemblance : « Tu tiens de moi. » Elle rapporte déjà tout à elle et a tendance naturelle à se tenir pour une cause et non pour un effet. […] Il faudra bien pourtant qu’il fréquente un peu les filles pour n’avoir pas l’air d’un jésuite. » Voilà la vérité. […] Elle se moque de Philaminte, surtout pour l’avertir que sa manie du bel esprit peut la mettre aux mains d’un écornifleur qui flattera cette manie ; de Jourdain, surtout pour lui montrer que ses prétentions au bel air le livreront pieds et poings liés aux professeurs de belles manières et de beaux-arts et aux chevaliers d’industrie et aux comtesses de contrebande ; de Dandin surtout pour lui montrer que d’épouser une fille de famille où le ventre anoblit fait du paysan gentilhomme ce qu’il n’est pas besoin de dire ; d’Arnolphe, surtout pour lui montrer que de vouloir à quarante ans épouser une fille de seize met un homme en fâcheuse posture ; d’Harpagon, même, pour lui montrer qu’il se trouvera tel intendant flattant sa manie avaricieuse et poursuivant sa pointe et ses secrets desseins dans la maison, sous ce couvert. […] Nous n’avons plus la même prétention au titre de fille aînée de l’église, dont la monarchie se faisait un sujet d’orgueil pour la France, et nous avons la conviction absolue que notre considération et notre ascendant dépendent exclusivement aujourd’hui de notre puissance matérielle, ainsi que des principes d’honneur, de justice et de solidarité humaine qui ont valu à la France moderne, héritière des grandes maximes sociales de la Révolution, une place à part dans le monde. » Impossible de mieux dire, ou peut-être de plus mal dire, mais de dire plus formellement : « Le protectorat de la France sur les chrétiens d’Orient, au fond je suis ravi d’en être débarrassé.

1754. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

J’en sais une qui va donner sa fille à un jeune homme d’élite, savant avec modestie, pieux avec liberté, qui a gardé, pour un mariage d’inclination, son cœur et son corps intacts. […] Voilà une maison où les envahisseurs ont frappé la femme, souillé la fille. […] Ils ont vaincu presque aussi souvent que l’ont dit leurs bulletins ; ils ont arraché à la France deux de ses plus belles provinces ; ils nous ont pris toutes nos armes de guerre, tout notre argent, et essayé de nous prendre jusqu’à notre crédit ; ils ont emporté, dans nos propres wagons, nos meubles pour en décorer leurs demeures, et jusqu’aux bardes de nos femmes pour en faire des toilettes de bal à leurs filles ; et voici qu’additionnant tous ces gains, ils demandent, de l’air naïf qu’ont leurs poupées de Nuremberg, si tout cela ne s’appelle pas la gloire !

1755. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

On arrive ainsi à un jugement pur de toute réflexion, à une affirmation sans mélange de négation, à l’intuition immédiate, fille légitime de l’énergie naturelle de la pensée, comme l’inspiration du poète, l’instinct du héros, l’enthousiasme du prophète. […] La vérité est la fille, la parole, j’allais dire le verbe éternel de Dieu, si la philosophie peut emprunter ce divin langage à cette sainte religion qui nous apprend à adorer Dieu en esprit et en vérité. […] Ces trois idées sont égales entre elles et filles légitimes du même père. […] Voilà la mère Agnès et l’humble fille de Champagne lui-même, la sœur sainte Suzanne147. […] Puisque nous avons parlé avec un peu d’étendue de la peinture, ne serait-il pas injuste de passer entièrement sous silence la gravure, sa fille ou sa sœur ?

1756. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Quelques Auteurs (Covaruvias) disent, que lorsque les enfans viennent au monde, les mâles font entendre le son de l’a, qui est la premiere voyelle de mas, & les filles le son de l’e, premiere voyelle de semina : mais c’est une imagination sans fondement. […] On dit mon, ma ; ton, ta ; son, sa : mais devant une voyelle on dit également au féminin mon, ton, son ; mon ame, ton ardeur, son épée : ce que le méchanisme des organes de la parole a introduit pour éviter le bâillement qui se feroit à la rencontre des deux voyelles, ma ame, ta épée, sa épouse ; en ces occasions, son, ton, mon, sont féminins, de la même maniere que mes, tes, ses, les, le sont au plurier, quand on dit, mes filles, les femmes, &c. […] Fille des plaisirs, triste goutte.

1757. (1901) Figures et caractères

Madame de Vigny était fille d’un marin, ancien chef d’escadre, le marquis de Baraudin. […] Madame de Sévigné sut écrire à sa fille ; Hugo sut écrire à ses enfants, il leur envoie de belles lettres doucement enjouées, d’une paternité amicale. […] Il joue de la harpe avec Mesdames, filles du Roi, car il est bon musicien ; il fait des affaires avec Pâris-Duverney, car il songe à sa fortune. […] , p. 190), et sa fille se rappelle qu’il quittait habituellement son domicile pour se rendre au concert Lamoureux en lançant un « Je vais aux Vêpres » (cité dans Henri Mondor, Vie de Mallarmé, Paris : Gallimard, 1941, p. 458).

1758. (1897) Aspects pp. -215

Des semaines coulent, les seules paisibles durant son étrange voyage, où le chant des filles du Rhin remplace pour lui le croassement des juges et le grincement des verrous de Mazas. […] COVIELLE Il dit que vous alliez vite avec lui vous préparer pour la cérémonie, afin de voir ensuite votre fille et de conclure le mariage. […] Edmond de Goncourt publia après la mort de son frère : la Fille Élisa et la Faustin. […] Pour la moisson, les blés se préparent au pur froment qui donne le sang rouge, paysan, la force à tes fils, la grâce à tes filles.

1759. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Souvent, n’ayant rien vu, rien entendu, il est à propos : souvent aussi il dit de bonnes naïvetés ; mais il est toujours agréable… « Sa figure, … une petite fille disait qu’elle était tout en zigzag.

1760. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Pour mon malheur, la fille d’Eubule, Anaxo, alla comme canéphore dans le bois de Diane : autour d’elle marchaient en pompe toutes sortes de bêtes sauvages, parmi lesquelles une lionne.

1761. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Une ancienne domestique, la fille G…, « sitôt qu’elle ferme les yeux, voit des animaux, des prairies, des maisons, etc.

1762. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Me donnerais-je le ridicule de demander une des filles du prince mantchou, pour la placer à côté de moi à la tête de l’empire ?

1763. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Que de progrès n’a-t-elle point à faire, pour que la science reconnaisse en elle sa fille légitime !

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