L’effet en scène n’a pas répondu à notre attente.
Il a cru entendre distinctement la voix indifférente de la nature… Mais voici que le cœur irrité du poète s’apaise, et qu’une vision soudaine de la vie universelle où s’entrecroise éternellement l’échange des souffles, des formes et des âmes, vient calmer son esprit, prêt désormais à accepter, à bénir presque l’inévitable loi qui enchaîne les effets et les causes… — Ce premier essai paraît annoncer un poète visionnaire et philosophe.
Tel est l’effet de la mauvaise compagnie.
Tiphaigne de la Roche, [N.ABCD] Médecin de la Faculté de Caen, de l'Académie de Rouen, né dans le Diocese de Coutances, mort en 1774, âgé de 45 ans, a fait plusieurs Ouvrages qui sont écrits d'un style élégant & facile, mais dans lesquels on voudroit plus de justesse dans les idées, & moins d'un certain enthousiasme, qui est plutôt l'effet de la singularité, que le fruit du génie.
Je me rappelle que l’Annonciation est traitée d’une manière sèche, roide et froide ; qu’elle est sans effet ; et qu’on dirait un morceau détaché d’une vieille coupole, qui a souffert et qui n’était pas d’un trop habile homme.
Cet effet dynamogénique se constate souvent. […] Une bonne part de ce qu’on nous a dit des effets de l’imagination trouverait ici sa place. […] Si Poë a cherché un effet en écrivant son poème, il en a cherché un aussi en en racontant la genèse. […] La plus riche en effets pour vous ! […] Il ne s’agit pas de mes effets.
Évidemment résolu à ne jamais tomber dans le poncif de la diction courante, il trouve parfois des effets de mots et d’images très pittoresques.
Quelques-unes des prédictions de Morin eurent, par hasard, leur effet ; il n’en fallut pas davantage pour le faire écouter comme un Oracle.
Ce que je désirerais, c’est qu’on introduisît un bas-relief d’une grande force dans une composition historique, et qu’on s’imposât ainsi la nécessité d’achever l’ouvrage avec la même vérité et le même effet.
L’effet de l’ensemble, l’intérêt de l’action, la position, le caractère, l’expression des figures, la distribution, les groupes, l’entente des lumières, quelque chose même du dessin et de la couleur sont restés ; mais arrêtez, entrez dans les détails, il n’y a plus ni finesse, ni pureté, ni correction ; vous prenez Guerin par l’oreille, vous le mettez à genoux, et vous lui faites faire amende honorable à de grands maîtres si maltraités.
Il faut que cette scène produise l’effet le plus terrible. […] Allons aux grands effets : songeons aux Grecs, à l’effet de leurs Furies, aux cris, aux gémissements véritables dont les Lekain et les Talma d’Athènes faisaient retentir leurs immenses théâtres et transir leurs spectateurs. […] Il revient sans cesse à ses dénouements de pièces, en vue du puissant interprète qu’il a dans la main et qui peut pousser plus avant la bataille, la charge à fond de train sur le spectateur, et décider la victoire : « Je brûle de voir l’effet de ce nouveau cinquième acte. […] Elles produisent sur moi l’effet de cet idiome grec, dont les sons charmaient le malheureux Philoctète dans son désert. » Son âme, son imagination étaient montées dans le tous-les-jours à un très haut ton ; ses lettres, sa conversation étaient d’un pittoresque inépuisable : il y versait son âme en images continuelles ; il poétisait tout à coup : « L’air de ce globe n’est pas bon ; ce soleil-ci n’est pas le véritable, je m’attends à mieux. » Quelquefois un peu de singularité, un geste grandiose qui faisait sourire, quand lui-même il était en robe de chambre et en bonnet de coton : « J’habite dans la lune, je crache sur la terre. » « Je rêve en ermite et en pauvre ermite, mes pieds appuyés sur mes vieux chenets du temps du roi Dagobert et du bon évêque saint Éloi. » Puis à côté de ces airs antiques, le plus souvent des nuances toutes fraîches et charmantes.
Bien des détails précieux qui échapperaient, si on ne les saisissait au passage, et qui ne se retrouveraient plus, sont ainsi fixés, et pourront fournir d’imprévues conclusions à nos neveux, ou du moins, en vieillissant, en se colorant par le seul effet de la distance, ils leur deviendront poétiques et chers. […] Comme l’arrangement léger de cet art, dont il faut mêler le secret à toute idéale jouissance, n’ôtait rien à l’effet sincère et complétait l’harmonie des sentiments ! […] Mais quoique la destinée de M. de Chateaubriand, depuis l’année où elle apparaît avec le siècle sur l’horizon, se manifeste, s’explique et resplendisse d’elle-même suffisamment, il y a bien des endroits inégaux, des transitions qui manquent, des effets dont les causes se doivent rechercher. […] L’effet est souvent heureux, de ces mots gaulois rajeunis, mêlés à de fraîches importations latines, et encadrés dans des lignes d’une pureté grecque, au tour grandiose, mais correct et défini.
Sous une forme religieuse, et derrière le velours du prêtre, c’était encore la même préoccupation dévorante, le même plagiat de Bonaparte, l’effet réfléchi de la fascination exercée par cette grande figure. […] Nous trouverons seulement qu’il s’est quelquefois exagéré la gravité et la noblesse du genre biographique, lorsque, par exemple, il rejette expressément hors du texte et dans une note des citations de lettres qui ne lui font l’effet que d’une causerie légère et piquante (tome I, page 378) : il faudrait donc à ce taux imprimer toutes les lettres de Mme de Sévigné en notes, comme indignes de la majesté d’un texte. […] C’est un morceau grandiose, tout à effets et à mouvements, plein de tableaux ; l’orateur y est traduit sous vos yeux entouré de ses mille tonnerres et de quelques fanfares ; c’est un de ces morceaux d’éclat où l’on marche d’imprévu en imprévu, où l’image toujours éblouissante et nouvelle surgit à chaque pas, plus soudaine, plus en armes que les légions de Pompée ; c’est une de ces sorties de talent qui gagnent des victoires, au moins de surprise, sur les plus incrédules ; qui marquent que les lions au gîte (pour parler le langage du sujet) ont des ressources et des bonds qu’on n’attendait pas, et qu’il est des natures invaincues qu’on peut bien vouloir traquer, mais qu’on ne décourage guère. […] Hugo a tout d’abord tendu la main à ce haut et grave vieillard ; c’est ainsi qu’il les aime, qu’il les peint et qu’il les rêve : don Ruy Gomès de Sylva, dans Hernani, n’est pas d’une autre souche ; et lui-même, poëte, il m’a fait souvent l’effet de représenter cette sorte de type inflexible, transporté, dépaysé dans la littérature et dans l’art de nos jours : de là en partie, j’imagine, ce qu’il y a de faussé dans sa puissance.
C’est vivre deux fois ; admirable effet des dons de la mémoire, qui nous permet de revivre les temps que nous avons déjà vécus ! […] Je lui demandai seulement sur sa seule parole de me rendre ce qu’il voudrait de cette somme importante, quand le mauvais effet de la révolution de Juillet aurait laissé mon ouvrage reprendre son cours naturel ; deux ans après, il me rapporta de lui-même les 25,000 francs dont j’avais cru devoir l’indemniser. […] VII Je partis pour l’Italie quelques jours après, et, à mon retour à Paris, au mois de novembre, j’entendis beaucoup parler d’un nouvel écrit de lui qui devait paraître incessamment et dont on craignait l’effet incendiaire sur la population déjà agitée […] Je ne crus qu’à des nécessités d’amour-propre et de respect humain qui lui faisaient augurer de la publication telle quelle du Livre du peuple un effet plus entier et plus bruyant sous sa première forme que sous une forme innocente.
Les paysages de Chateaubriand : précision, couleur ; puissance de l’effet. — 6. […] Cet orgueil sans limite s’accompagnait d’un manque absolu de volonté : effet, ou cause, ou l’un et l’autre. […] Il amplifie ses expériences de la fragilité des choses, des caprices de la fortune, de l’injustice des hommes ; il amplifie les effets et les retentissements de son génie. […] L’effet, à distance, est beau.
Il y a là encore comme un plaisir de péché, en même temps qu’un moyen d’effets nouveaux. […] Il y a là encore comme un plaisir de péché, en même temps qu’un moyen d’effet nouveau. […] L’hiatus, la diphtongue faisant syllabe dans le vers, toutes les autres choses qui ont été interdites et surtout l’emploi facultatif des rimes masculines et féminines fournissaient au poète de génie mille moyens d’effets délicats toujours variés, inattendus, inépuisables. […] Il écrivait simplement, sans recherche de l’effet, sans autre souci que d’être clair.
On sent, du reste, les fâcheux effets de cette curiosité et de ce doute : le manque d’autorité, l’importance excessive donnée à l’individu, la pensée dégénérant en un jeu d’esprit. […] Un autre effet de la curiosité et du doute, c’est de donner une importance excessive à ce qu’il y a de personnel en chacun de nous. […] Les meilleurs écrivains de ce temps sont pleins de ces pointes ; outre l’exemple de l’Italie, c’était un des effets de cet amour déréglé de la pensée pour la pensée. […] Il le voulait également éloigné de deux dispositions alors générales, par l’effet des guerres de religion, le relâchement né de l’idée que Dieu ne fait pas attention aux hommes, et le désespoir où conduit l’idée qu’il veille sur nous pour nous punir, et que la piété est impossible.
Il est bon non seulement d’observer, mais de prévoir les effets et de les gouverner, soit en rapprochant ou séparant les causes, soit en les fortifiant ou les affaiblissant. […] Celle-ci me fait l’effet d’une horloge savante à mettre sous verre et à placer dans un conservatoire comme curiosité. […] Nous avons de beaux arts, nous produisons des effets sensitifs, nous communiquons des émotions vagues ou particularisées, mais nous ignorons l’art d’éclairer un parti, et de pousser à le prendre… Les discours qui se tiennent au Parlement d’Angleterre ont un but ; ils ne ressemblent point à notre style oratoire ; il n’y a point cette emphase, ce ton de dignité… Ce sont des gens qui ont des affaires ; nous sommes oiseux et nous nous arrêtons à faire les beaux. […] Cet effet de nouvelles vérités a été frappant, et cependant il (Sieyès) l’a aperçu longtemps avant vous, et il a fermé sa main.
Mais cette fausse conception d’elle-même ne porte que sur quelques parts de son activité de luxe, sur quelques parts de cette activité surabondante où se manifestent, avec les lettres et les arts, les derniers effets d’une civilisation. […] Aucune de ces idées n’aurait pu être formulée, si elle ne s’était exprimée tout d’abord en des actes et en des croyances, comme l’effet de la sensibilité de quelque collectivité humaine particulière. […] Selon un Bovarysme essentiel, l’idée s’est donc réalisée d’une façon imprévue, l’effet contredisant la cause qui l’engendre. […] Et ce n’est également que d’une façon détournée que la parenté établie par le sang parvint à se faire reconnaître et à se faire accorder en droit les mêmes effets que la parenté par le culte.
Le ridicule des déclamations retentissantes, des tirades à effet, des grands sentiments étalés à faux, nous le connaissons depuis longtemps, il n’est personne qui ne s’en moque aujourd’hui ; et si l’on veut chercher qui a tué le mauvais romantisme, ce n’est pas à nos novateurs littéraires qu’en revient l’honneur : c’est l’opérette qui a fait cette besogne salutaire. […] La peinture de ces mouvements intérieurs, leurs effets, les rencontres comiques ou terribles des caractères, des intérêts, des passions, voilà le vrai domaine du romancier comme de l’auteur dramatique. […] Ce qui me préoccupe moi, c’est de savoir quels effets vont sortir de son amour furieux, quels ravages cet amour exercera sur sa conscience, et si l’innocent Hippolyte périra. […] L’artiste n’est pas un savant qui recherche les causes ; sa tâche à lui c’est de peindre les effets, de faire jaillir de son œuvre l’émotion, douce ou terrible, qui tour à tour nous prend en face de la vie elle-même, de remuer nos cœurs, de nous attendrir, de nous faire sourire ou frémir.
Adieu, mon ami… Grimm, voilà l’effet que je ferais sur vous, si je devenais jamais un méchant : en vérité, j’aimerais mieux être mort. […] À peine son voyage a-t-il été arrêté que tous ses effets ont été donnés, dissipés ou vendus. […] Elle ne tarda pas à avoir en propre un petit pécule, des nippes, des meubles, des effets de toute espèce : elle emprunta, elle prêta de l’argent. […] Croyez-vous que cette fille, après le décès de sa mère, n’a pas été tentée de s’égaliser à ses frères par quelques effets détournés ? […] J’y vis seul ; c’est là que j’abrège les jours et que j’allonge les années ; le travail est la cause de ces deux effets qui semblent opposés.
Il croyait au diable, qu’il envisageait comme une sorte de génie du mal 141, et il s’imaginait, avec tout le monde, que les maladies nerveuses étaient l’effet de démons, qui s’emparaient du patient et l’agitaient. […] Mais dans sa grande âme, une telle croyance produisait des effets tout opposés à ceux où arrivait le vulgaire.
Il y a là un effet d’optique interne et de perspective ton te naturelle. […] Il y a toujours là un simple effet de déduction, de projection et, en définitive, d’imagination.
Les envahissements de la parole écrite étaient sans doute trop évidents et trop rapides, et l’on voulait en retarder l’effet, parce que les institutions étaient fondées dans un esprit de fixité. […] Quoi qu’il en soit, aujourd’hui que le règne de la lettre commence, comme nous l’avons déjà dit, il faut que l’opinion prenne un ascendant tel que ce soit elle qui dirige tout dans la société ; car la lettre, de sa nature, étant imployable, elle se briserait continuellement par l’effet même de l’expansion des idées.
La Correspondance de Sophie Arnould donne un démenti à tout ce qu’on savait d’elle, — du moins à tout ce qu’on en imaginait ; car elle avait tant d’esprit qu’elle faisait l’effet d’être altière, d’avoir la fierté de cet esprit terrible, et la Correspondance nous apprend qu’au contraire elle ne l’avait pas, et qu’avant de mourir, la misérable s’est aplatie. […] Il y a des choses, il est vrai, dans cette Correspondance, qu’il est impossible même à MM. de Goncourt de ne pas voir… En leur qualité de peintres, d’ailleurs, et de peintres recherchant des effets de peinture, ils ont peut-être trouvé frappant et pathétique de montrer les vices et la misère, fille de ces vices, chez la plus brillante et la plus spirituelle courtisane du xviiie siècle, morte de misère après l’éclat et les bonheurs du talent et de la fortune, le triomphe, l’enivrement, toutes les gloires sataniques de la vie, et de faire de tout cela un foudroyant contraste, une magnifique antithèse… Mais s’ils ont montré — hardiment pour eux — la fameuse Sophie Arnould, qui naturellement devait tenter la sensualité de leur pinceau, dégradée de cœur, de mœurs, de fierté, de talent et de beauté, au déclin cruel de la vie, ils n’ont pas osé aller jusqu’à la vérité tout entière.
Ribot publia, comme on vient de le voir, une espèce de traduction du système de l’allemand Schopenhauer, non seulement j’ai dit sur ce système les quelques mots de mépris qu’il méritait, mais je crus que ce ne serait là qu’un système de plus à mettre au tas de tous ceux que produit l’Allemagne et qui font l’effet, dans sa littérature, des amoncellements du sable, au désert. […] On assure que la secte publie des brochures mystérieuses, pleines d’informations et d’instructions du plus haut intérêt au point de vue de la pathologie morale, mais de l’effet le plus bizarre sur les lecteurs qui ne sont pas initiés.
Et ceci devient évident quand Doré arrive au Nouveau Testament, bien moins varié que l’Ancien au point de vue dramatique, bien moins fécond en effets extérieurs. […] Les qualités de sa manière y brillent autant que jamais, et les défauts aussi, disent les connaisseurs, c’est-à-dire l’incorrection dans le dessin à force de vouloir sortir du convenu et conquérir l’effet à tout prix, le sacrifice de la personne ou du groupe à la masse ; car Doré est bien plus le dessinateur de la masse et le peintre des foules que le peintre de la personnalité.
Il fait parfois l’effet d’un casuiste de la critique. […] Anatole France tire de ce culte de la souffrance d’heureux effets littéraires. […] De quels effets est-il la cause ? […] Il l’obtint, l’essaya, n’en tira que des effets médiocres et s’en plaignit. […] De même on découvre que les effets de force sont surtout des effets de nuance ».
Les images riches et correctes sont frappantes de vérité… Voilà bien l’art de 1833, l’art d’enchâsser savamment l’image dans le vers et de tout combiner pour l’effet, et le son, et la figure, et le rythme, et la coupe, et la place, et l’enjambement.
En effet, la lecture des productions Angloises n’a guere servi qu’à introduire parmi nous des bizarreries & des maximes, qui, n’étant analogues ni au caractere ni au Gouvernement de la Nation, n’ont produit que de très-pitoyables effets, comme l’expérience le prouve tous les jours.
Mais cette prédiction de Tacite, suum cuique decus Posteritas rependit, aura son effet, & ces réputations fantastiques seront bientôt dissipées.
Il a très bien rendu un effet de nature très difficile à rendre, c’est l’affaiblissement et la couleur de la lumière du soleil, lorsqu’elle s’élance à travers les vapeurs dont l’atmosphère est quelquefois chargée à l’horizon.
Par exemple, une phrase qui est très longue en commençant, ne doit pas finir petitement, brusquement, à moins d’un effet. […] Or, il y a des gueuloirs dans ses phrases qui lui semblent harmoniques, mais il faudrait lire comme lui, pour avoir l’effet de ces gueuloirs. […] Il y a un ordre administratif qui ôte tout effet à cette exhibition. […] Arbres, ciel, eau, tout cela me fait l’effet d’une concession à temps, dont le jardinier renouvellerait un peu les fleurs au printemps, et où il aurait mis un petit bassin avec des poissons rouges… … Non, rien de tout cela de la nature ne me parle, ne me dit quelque chose à l’âme. […] C’était l’effet étrange de ce Soir du paysagiste Laberge qui est au Louvre, découpant la nuit des arbres, et collant leurs feuilles d’ébène sur un ciel d’une lumière infinie, d’une magnificence mourante. — Les livres ont leurs berceaux.
Balzac abonde en scènes de ce genre, en situations d’une puissance dramatique extraordinaire, et qui pourtant feraient peu d’effet au théâtre, parce que tout ou presque tout s’y passe en dedans : les événements extérieurs sont des symptômes insignifiants, non pas des causes. […] Dans la réalité, l’action des événements sur le caractère produit des effets accumulés : la vie et les expériences le façonnent et le développent ; une tendance première, une manière de sentir ou d’agir vont s’exagérant avec le temps. […] Et leur effet n’est pas le même : la science peut être ennuyeuse, le roman doit être intéressant ; jamais un roman ne sera un traité scientifique. […] Nous craignons fort que les effets sociaux du réalisme, dont nos romanciers font étalage, n’aillent contre leurs belles intentions de moralistes et de sociologistes. […] Mystérieux il restera jusqu’au bout dans sa mort à laquelle nul n’a assisté, mort symbolique qui fait en l’œuvre, — par malheur, un peu lourdement, et légèrement l’effet.
Je prie le lecteur de vouloir bien jeter de nouveau un coup d’œil sur la figure qui donne une idée approchée des effets résultant de l’action combinée de ces divers principes : il verra qu’ils ont pour conséquence inévitable que les descendants modifiés, qui procèdent d’un même progéniteur, se séparent en groupes subordonnés à d’autres groupes. […] La question est donc ici de savoir non pas à quelle période ont agi les causes de variations, mais à quelle période leurs effets se manifesteront pleinement. […] Or, les modifications ainsi produites s’hériteront également à l’âge adulte ; tandis que l’embryon restera sans modification, ou ne sera modifié qu’en moindre degré, par les effets de l’usage ou du défaut d’exercice. En certains cas, les variations successives peuvent provenir de causes que nous ignorons complétement, et dont les effets se manifestent dès le premier âge ; ou bien, chaque variation peut se transmettre par hérédité et reparaître chez les descendants modifiés un peu plus tôt que chez les parents. […] Il y a, ou l’ordre de succession dans le temps, ou l’ordre de succession dans l’espace, ou les rapports de cause à effet, et d’antécédent à conséquent, qui interviennent.
L’éveil de l’imagination produit à peu près les mêmes effets. […] Nous essayerons du moins de définir comment cette influence s’est exercée, et nous indiquerons ses effets les moins contestables. […] A elle seule et par sa seule vertu, la passion suffirait à amplifier et à externer la parole intérieure normale ; mais presque toujours l’imagination se joint à la passion et concourt à produire les mêmes effets. […] La tristesse, le découragement, passions déprimantes comme la peur, ont le même effet [voir plus loin, chap. […] Sans parler ici de l’ivresse, tous ces effets de l’imagination et de la passion se retrouvent à un plus haut degré d’exaltation, et surtout à l’état continu, chronique, chez les aliénés.
Traduire, interpréter, remanier, renverser les choses faites pour les renouveler en les renversant et en tirer des effets nouveaux, tout ce labeur, volontaire et retors, atteste bien plus la patience du lettré curieux que l’entrain et l’entrainement d’un homme de génie. […] En réalité, Faust produit l’effet d’une grande lanterne magique, comme aussi, du reste, le Goetz de Berlichingen ; mais Faust l’est bien davantage, à cause de la nature même du sujet, qui prêtait beaucoup plus à cette succession d’images dont Goethe est l’imagier. […] Il n’a de supériorité relative dans Faust que quand il est Allemand et qu’il se maintient dans la plus stricte tradition allemande, et s’il s’y était plus franchement placé, et avec une âme plus perméable que la sienne, il aurait obtenu des effets d’une beauté que le scepticisme de son esprit et de son cœur n’a pas soupçonnés. […] — et que rien n’est spontané et naturel dans Gœthe, cet acteur d’opéra, toujours devant une glace, et dont la pensée fixe fut, toute sa vie, d’ajouter à son éducation première et à ses effets de renommée. […] La morale et protestante Allemagne eût accepté la situation, comme elle l’a acceptée de cet homme à qui tout fut permis, même d’être ridicule, sans perdre de son effet de dignité.
Et l’on aurait eu raison, si le philosophe avait fait de la « révélation intérieure » un équivalent psychologique du protoxyde, lequel aurait alors été, comme disent les métaphysiciens, cause adéquate de l’effet produit. […] Mais il pouvait aussi bien l’être matériellement, par une inhibition de ce qui l’inhibait, par la suppression d’un obstacle, et tel était l’effet tout négatif du toxique ; le psychologue s’adressait de préférence à Celui-ci, qui lui permettait d’obtenir le résultat à volonté. Ce n’était peut-être pas honorer davantage le vin que de comparer ses effets à l’ivresse dionysiaque. […] Même sur la ligne où l’essentiel de cette impulsion a passe, elle a fini par épuiser son effet, ou plutôt le mouvement s’est converti, rectiligne, en mouvement circulaire. […] Une personne fait l’effet d’être simple ; le monde matériel est d’une complexité qui défie toute imagination : la plus petite parcelle visible de matière est déjà elle-même un monde.
Ils ont beau revêtir leurs paradoxes de l’appareil d’un raisonnement captieux, répandre sur leur style les charmes de l’éloquence, employer toutes les ressources de l’art pour séduire les esprits, l’illusion n’a presque jamais son effet, ou, si elle subsiste quelques momens, la réflexion la proscrit bien vîte, & l’Auteur paradoxal ne recueille que le blâme qui lui est dû.
Son Art de ne point s’ennuyer produit précisément un effet tout contraire.
Les épithetes doivent être sobrement placées par-tout, plus particuliérement dans le style familier : l'usage des exclamations devient gauche & froid, quand il est trop répété ; & les réticences ne produisent un grand effet, que lorsqu'on sent que l'Auteur ne dit pas tout ce qu'il pourroit dire, non lorsqu'il s'arrête dans l'impossibilité de pouvoir rien dire davantage.
Sans se répandre sur tous les objets, comme font ces Ecrivains qui ne se proposent d'autre but que d'écrire, il ne peint jamais que les défauts & les vices dont il désire de guérir les hommes ; sa maniere de les présenter est très-capable de produire cet effet.
Cela est si gris, si blafard, qu’on a peine à discerner les figures, et que ma lorgnette de Passemant qui colore les objets, a manqué son effet sur ce tableau.
En conséquence, l’artiste est contraint de chercher un effet nouveau, saillant, inattendu. […] Elle fait effort en ce moment pour que ce quelqu’un puisse surgir, et à cet effet, de son propre mouvement, elle insiste pour une trêve. […] En quels cas et avec quels effets l’institution du jury est-elle appliquée dans chaque nation ? […] La machine et la poignée ne sont précieuses que par leurs effets ; tu n’es pas fait pour elles, elles doivent être faites pour toi. […] Un certain effet étant donné, par exemple l’élévation d’un kilogramme A un mètre de hauteur, si cet effet périt, si ce kilogramme tombe d’un mètre, l’effet détruit est remplacé par un second effet équivalent au premier, à tel point que, si l’on recueille exactement tout le second, on peut reproduire exactement tout le premier sans déchet ni surplus.
De même on découvre que les effets de force sont surtout des effets de nuance. […] Et ne croyez pas qu’il y eût là un procédé ajusté en vue d’un certain effet. […] L’effet pour le spectateur doit être une espèce d’ébahissement. […] Cet effet d’ébahissement rêvé par Flaubert est obtenu. […] Qu’importe la cause, pourvu que l’effet se produise ?
Les fables ne sont point l’effet d’un artifice et d’une tromperie grossière. […] sur un caractère de moyen ordre elles ne produisent pas de si grands effets, nous le savons bien. […] L’affaiblissement des idées religieuses a eu pour effet une diminution morale. […] L’égalité des sexes n’est pas une conception de la raison, c’est un effet des climats tempérés. […] Tout le monde a observé le goût qu’il a pour montrer les grands événements comme des effets de petites causes.
Les épisodes de la vie paysanne et de la vie rustique se déroulent à travers son œuvre comme en une fresque naïve qui, pour ne point viser aux grands effets, n’en a pas moins son charme et, à tout prendre, sa beauté.
Aussi les nocturnes abondent chez Mlle Vacaresco, et les tableaux d’arrière-saison où les feuilles tombent, où s’alanguissent et se fanent les fleurs, et aussi les paysages d’hiver, les effets de neige où se plaisent ceux dont la pensée méditative aime à se replier sur elle-même.
. — Effets de théâtre (1886)
Que reste-t-il donc de prouvé sur le caractère de la société de Rambouillet et sur ses effets pendant les vingt premières années de son existence ?
Doué d’une sensibilité vive & touchante, d’une imagination brillante & féconde, nourri de la lecture des Ecrivains les plus substantiels, il n’a besoin, pour cet effet, que de mettre plus de liaison dans ses idées, communément nobles & élevées, plus de naturel dans son style, souvent énergique & élégant, mais surchargé de figures parasites, de métaphores recherchées, qui le rendent quelquefois emphatique & boursoufflé.
Une de ses dernieres Nouvelles [Sargines] seroit capable de produire cet effet, par l’adresse, la sensibilité, & le pathétique avec lequel elle est écrite.
Ce sont les effets qui se révèlent, et ils tendaient à empoisonner la nation. […] La liberté d’enseignement tant réclamée fut conquise ; cette liberté s’ajoutant à la protection et au privilège acquis d’une religion d’État, s’appuyant à un point fixe inattaquable, devint un levier puissant dont les effets sont encore à calculer. […] Ce qui éclate aux yeux, c’est qu’il a déjà réveillé bien des haines ; il a produit de ces violents effets de répulsion que les excès de ce genre ont suscités de tout temps en France ; il vient de provoquer au théâtre un type vengeur et populaire qui s’est répété et représenté sur toutes les scènes des villes de province, et jusque dans des granges où la comédie ne s’était pas jouée depuis des années95.