Quelques années après, devenu fou furieux et mis aux entraves, il se hacha lui-même tout vivant, avec le glaive de l’Ilote qui le surveillait. — Un exemple plus tragique encore est celui du prisonnier de la révolte d’Égine qui, s’échappant du massacre de ses compagnons, s’élança sous le portique du sanctuaire de Déméter et parvint à saisir les poignées des portes. […] Qu’est-ce pour lui que ce Zeus grec né d’hier, auprès d’Ammon-Ra, l’Éternel qui vogue sur les eaux célestes, « debout dans la barque des millions d’années », entouré des quatre grands Singes en prière, et ceint des anneaux du serpent Mehem ? […] L’année de Salamine ou de l’Orestie, des frontons du Parthénon ou de l’Histoire d’Hérodote lue à Olympie, compte davantage dans l’existence de l’humanité que les périodes millénaires des chronologies de Memphis.
La vingtième année n’est plus qu’un chiffre. […] La concurrence est telle qu’un jour de retard distance d’une année. […] Donc, elle présente sa note à Pommeau, et, sur les remontrances du bonhomme que le total épouvante, madame Chariot lui démontre comme quoi, d’après son mobilier, le train de sa maison et les toilettes de sa femme, il dépense, lui, Pommeau, premier clerc à six mille francs chez maître Hullin, trente mille livres au moins par année.
Elle avait plus de vingt-cinq ans alors, et elle occupa la scène treize années. […] Quoique d’un âge où il ne tient qu’aux femmes de paraître encore jeunes, elle ne craint pas de parler des années qui approchent et de ce qu’elles amènent de moins gracieux avec elles, des soins, des devoirs auxquels, dans dix ans, on sera obligé auprès d’une vieille amie. […] La dernière année de la vie de Mlle Le Couvreur fut troublée par une étrange aventure qui a autorisé le bruit d’empoisonnement.
Dans les dernières années, et depuis Jocelyn, le cercle s’est élargi ou plutôt transformé, les Elvire sont devenues des Laurence. […] Il y avait deux années déjà que La Nouvelle Héloïse avait paru, et qu’elle enflammait de toutes parts, qu’elle ravageait les imaginations sensibles. […] Les belles années pour elle avaient fui ; vinrent celles du retour et du malheur.
Mlle de Lespinasse, à un certain moment, s’est brouillée à mort avec Mme Du Deffand, après avoir vécu dix années dans l’intimité avec elle. […] Une année après, dans une lettre de Mlle de Lespinasse, datée de minuit (1775), on lit ces mots qui laissent peu de doute : « C’est le 10 février de l’année dernière (1774) que je fus enivrée d’un poison dont l’effet dure encore… » Et elle continue cette commémoration délirante et douloureuse, dans laquelle l’image, le spectre de M. de Mora, mourant à deux cents lieues de là, revient se mêler à l’image plus présente et plus charmante qui l’enveloppe d’un attrait funeste.
Depuis quatorze années d’une guerre dont le début avait été signalé par le désastre d’Azincourt, il ne s’était rien fait qui pût relever le moral du pays en proie à l’invasion. […] Jetée en prison, livrée par les Bourguignons aux Anglais, par ceux-ci à la justice ecclésiastique et à l’Inquisition, son procès s’entame à Rouen en janvier 1431, et se termine par l’atroce scène du bûcher, où elle fut brûlée vive, comme relapse, convaincue de schisme, hérésie, idolâtrie, invocation des démons, le 30 mai de la même année. […] Des historiens, dans ces dernières années, l’ont enfin comprise, l’ont présentée sous son vrai jour, et il est impossible de ne pas rappeler ici ce qui est dit d’elle au tome Vme de l’Histoire de France de M.
Bien des années ont passé, et les pastels de La Tour vivent encore ; les esquisses de Diderot vivent également. […] Lisant dans Sénèque le traité De la brièveté de la vie, et ce chapitre iiie où le lecteur est pris à partie si vivement : Allons, repasse tes jours et tes années, fais-leur rendre compte ! […] Diderot, ainsi rappelé à son examen de conscience, écrivait pour tout commentaire : « Je n’ai jamais lu ce chapitre sans rougir, c’est mon histoire. » Bien des années auparavant, il s’était dit : « Je n’ai pas la conscience d’avoir encore employé la moitié de mes forces ; jusqu’à présent, je n’ai que baguenaudé. » Il put se répéter la même chose en mourant.
Des années se passent, et ce même Gourville, devenu l’homme du roi à l’étranger, initié dans les intérêts et les caractères des personnages les plus influents des Pays-Bas et de la Hollande, est l’un des premiers à deviner le jeune prince Guillaume d’Orange, futur roi d’Angleterre, à lui donner des conseils, à le voir venir dans sa lutte couverte contre M. de Witt et à l’y applaudir ; et plus tard, quand l’habile prince a pris le dessus et est devenu seul arbitre dans son pays, Gourville, qui le visite au passage et qui en est très caressé, sait lui tenir tête en dissimulation, ne se livrer qu’autant qu’il faut, l’écarter doucement avec badinage et respect, comme il convient à celui qui représente désormais des intérêts contraires. […] Colbert finit pourtant par se rendre, et l’heureux Gourville, qui est le meilleur ami de M. le Prince, se trouve à la fois dans la familiarité de Louvois, dans celle de Colbert, également bien à Chantilly, à Meudon et à Sceaux, de même que M. de Lionne, dans ses dernières années, le consultait à Suresnes. […] Depuis quelques années, je compte de ne pouvoir pas vivre longtemps ; au commencement de chacune, je souhaite pouvoir manger des fraises ; quand elles sont passées, j’aspire aux pêches ; et cela durera autant qu’il plaira à Dieu.
Je lui ai moi-même entendu raconter que, durant les premières années de son séjour à Paris, il lui était arrivé cent fois de rester plus d’un quart d’heure dans son fiacre avant de parvenir à se décider sur la maison où il devait se faire conduire d’abord. […] Il devint très gros et puissant de corps après l’âge de trente ans, et cette disposition s’accrut avec les années. […] Necker, qui dura cinq années (22 octobre 1776-19 mai 1781), me semble avoir été parfaitement apprécié dans l’Histoire de Louis XVI de M.
Mais quand c’est un poëte qui parle, un poëte en pleine liberté, riche, heureux, prospère jusqu’à être inviolable, on s’attend à un enseignement net, franc, salubre ; on ne peut croire qu’il puisse venir d’un tel homme quoi que ce soit qui ressemble à une désertion de la conscience ; et c’est avec la rougeur au front qu’on lit ceci : « Ici-bas, en temps de paix, que chacun balaye devant sa porte. « En guerre, si l’on est vaincu, que l’on s’accommode avec la troupe. » — … — « Que l’on mette en croix chaque enthousiaste à sa trentième année. […] Il y à eu, dans ces dernières années, un instant où l’impassibilité était recommandée aux poëtes comme condition de divinité. […] Il y a quelques années, « une plume fort autorisée », comme on dit en patois académique et officiel, écrivait ceci : — « Le plus grand service que puissent nous rendre les poëtes, c’est de n’être bons à rien.
Cette plainte obstinée et monotone, qui se multiplie sous des formes si diverses, et tantôt lugubres, tantôt adorablement suppliantes, la voici : Que vous ai-je donc fait, ô mes jeunes années, Pour m’avoir fui si vite et vous être éloignées, Me croyant satisfait ? […] son génie est plus mûr désormais ; Son aile atteint peut-être à de plus fiers sommets ; La fumée est plus rare au foyer qu’il allume ; Son astre haut monté soulève moins de brume ; Son coursier applaudi parcourt mieux le champ clos ; Mais il n’a plus en lui, pour l’épandre à grands flots, Sur des œuvres, de grâce et d’amour couronnées, Le frais enchantement de ses jeunes années.
La Bruyère, dans une remarque souvent citée, a dit : « L’on écrit régulièrement depuis vingt années : l’on est esclave de la construction ; l’on a enrichi la langue de nouveaux tours, secoué le joug du latinisme et réduit le style à la phrase purement françoise : l’on a presque retrouvé le nombre, que Malherbe et Balzac avoient les premiers rencontré, et que tant d’autres depuis eux ont laissé perdre. […] Cette relation des Grands-Jours, où nous allons le voir encore au début et tout à fait lui, est précisément de la même année que les Maximes de la Rochefoucauld et que les premières Satires de Boileau (1665-1666).
J’avoue qu’a priori cette dernière opinion me répugne ; et, sans être de ceux qui croient à la suffisance absolue de l’instinct en poésie, je crois bien moins encore à l’efficacité de vingt années de veilles, quand il s’agit d’une fable ou d’un conte, dût la fable être celle de la Laitière et du Pot au lait, et le conte celui de la Courtisane amoureuse. […] S’il parut se glisser ensuite entre les deux grands écrivains un refroidissement qui augmenta avec les années, la faute n’en fut pas à lui tout entière.
Les questions plus que politiques, les questions sociales, que tant d’esprits éminents ont tourmentées dans ces dernières années, et qui ont prêté aux conceptions, si utiles à certains égards et si méritoires, de Saint-Simon, d’Enfantin et de M. […] Si, après ce qui s’est passé depuis dix années, on pouvait douter encore de la toute-puissance de la presse et de l’autorité qu’elle exerce et qu’elle confère, c’en serait là une preuve bien triomphante.
Après plus de deux années de spleen, abattement, désappointement amer, ces jours de gaieté inattendue promettent ; nous retrouvons notre constitution saine et brillante ; cette quantité de forces surabondantes qui s’échappe ainsi en allégresse sans motif, s’échapperait non moins volontiers en héroïsme et dévouement à une belle cause. […] Car après les trois jours, durant deux années, le saint-simonisme a été en grande partie cela. à ce sujet, on nous, permettra de citer ici quelques vers laissés par un jeune saint-simonien mort, Bucheille ; le sentiment qu’il éprouve en approchant du groupe qu’il considère comme sacré, ce détachement des autres amitiés et des liens antérieurs, cette illusion d’un essor plus vaste et d’un rajeunissement moral, tous ces symptômes, que beaucoup ont partagés, y sont assez naïvement réfléchis : nous n’avons supprimé qu’un bout d’amourette vers la fin ; et c’était là encore un trait qui d’ordinaire ne faisait pas faute.
Chapitre XXXIII Année 1676 (suite de la huitième période). — Mot tendre du roi à madame de Maintenon. — Son départ pour l’armée. — Madame de Montespan reste près de la reine son voyage à Bourbon. — Coïncidence de son retour avec celui du roi. — On reprend les anciennes habitudes. — Humeur de madame de Maintenon. — Explication entre elle et Madame de Montespan. […] Les causes déterminantes, comme nous le verrons dans les événements de cette année, 1680 et des précédentes, qui été l’inconstance du roi, la lassitude des continuelles avanies qu’elle lui attirait, et surtout la douceur, la raison pleine de charmes, le vif intérêt qu’il trouvait dans la conversation de madame de Maintenon, son inclination pour elle, le désir de se fixer à la possession du noble cœur qu’il lui avait reconnu.
En Achaïe, deux amants, Ménalippos et Comœtho, ayant profané le parvis de son temple, la Déesse, non contente de la mort des coupables, exigea qu’un garçon et qu’une fille, le plus beau et la plus belle du pays, fussent immolés, chaque année, dans le sanctuaire, en réparation du sacrilège qui l’avait souillé. […] A Leucade, l’homme qu’on précipitait chaque année, du haut d’un rocher, aux fêtes des Targélia, pour apaiser Apollon, était enduit d’une tunique de plumes.
Ce volume des pères a été pour l’auteur une étude de prédilection depuis plusieurs années, et comme une retraite à demi littéraire et à demi religieuse. […] Cousin, tout occupé de la perfection, et avec ce sentiment du mieux qui est l’âme des grands talents, a revu et recueilli pendant les années dernières ses cours et fragments de philosophie en une douzaine de petits volumes, quelquefois charmants malgré le sujet, ou du moins remplis de variété et d’intérêt.
Année 1852 Fin de janvier 1852 L’Éclair, Revue hebdomadaire de la Littérature, des Théâtres et des Arts, a paru le 12 janvier. […] * * * — Nous soupons beaucoup cette année : des soupers imbéciles où l’on sert des pêches à la Condé, des pêches-primeurs à 8 francs pièce, dont le plat coûte quatre louis et où l’on boit du vin chaud fabriqué avec du Léoville de 1836 ; des soupers en compagnie de gaupes ramassées à Mabille, de gueuses d’occasion qui mordent à ces repas d’opéra, avec un morceau de cervelas de leur dîner, resté entre les dents, et dont l’une s’écriait naïvement : « Tiens, quatre heures… maman est en train d’éplucher ses carottes !
Avec deux signes (un peu retors, il est vrai), avec, par exemple, le mot chum (cloche) et un déterminatif, les Chinois disent : « Son que produit une cloche dans le temps de la gelée blanche » ; avec trois signes ils disent : « Son d’une cloche qui se fait entendre à travers une forêt de bambous16. » Voilà sans doute l’idéal de tous ceux qui ignorent que, grâce à ce délicieux système, il faut une quarantaine d’années pour s’assimiler les « finesses » de ce langage immense mais immobile . […] II. les Hommes et dans l’Année sociologique, publication estimée.
Jules Falret qui dans la médecine mentale soutient dignement le nom paternel, que les lésions les plus légères des membranes ou de la surface du cerveau sont accompagnées des troubles les plus marqués des fonctions intellectuelles, motrices et sensitives, tandis que les lésions les plus considérables peuvent exister pendant de longues années dans l’encéphale sans déterminer de perturbation notable des fonctions cérébrales, quelquefois même sans donner lieu à aucun symptôme appréciable… Comment comprendre en outre l’intermittence fréquente des symptômes coïncidant avec la constance des lésions34 ? […] Consultons l’une des plus grandes autorités de notre époque dans ce genre de recherches, Esquirol ; il nous apprendra : 1° qu’il faut bien distinguer la folie de toutes les affections nerveuses qui la compliquent et qui la masquent (paralysie, convulsions, épilepsie) ; — 2° que les lésions organiques de l’encéphale et de ses enveloppes ne sont en général observées que dans les cas de complication ; — 3° que toutes les lésions observées chez les aliénés se retrouvent souvent dans les cadavres d’individus qui n’avaient point perdu l’usage de la raison ; — 4° que dans un grand nombre de cas, le cerveau des aliénés ne présente aucune altération appréciable, quoique la folie ait duré un grand nombre d’années.
Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps Le Feuilleton de 1830 et années suivantes parlait souvent de la comédienne unique et charmante, mademoiselle Mars ; c’est qu’à entendre parler de cette femme adorée, le public, inconstant d’habitude, ne se lassait pas ! […] « La dernière fois qu’elle joua ce grand rôle avant son départ, elle obéissait à une demande collective que les collèges de Paris lui adressaient, chaque année, le jour de Saint-Charlemagne, et jamais elle ni Talma, n’avaient rien refusé à la pétition qui commençait assez souvent, par cette phrase à grand orchestre. — “Madame (ou Monsieur) vous qui avez vu, à vos pieds, un parterre de rois !”
Un quart d’heure n’était pas écoulé, que Rodolphe avait passé — pour la cahute — un bail de cinq ans, à raison de cent sous par année. […] La dernière année, Rodolphe eut quelques atteintes de rhumatisme.
Leurs belles années se sont écoulées au milieu des discordes civiles ; ils sont parvenus à l’âge de la maturité, sans avoir passé par celui de l’adolescence. […] Rousseau est le type de cette sorte de découragement moral ; et, pendant bien des années, tous les jeunes gens doués de quelque talent auraient pu écrire la plupart des pages des Confessions, celles surtout qui sont d’une lecture si douloureuse dans les Rêveries du promeneur solitaire.
Il fallut des années pour qu’on osât entreprendre une traduction que Philarète Chasles n’avait qu’entamée. […] l’histoire de tout ce qui fut écrit depuis le viie siècle et saint Colomban, le premier écrivain de l’Angleterre, jusqu’aux journaux The Circle et The Hour, qui, quand Barot écrivait, n’avait, lui, encore qu’une année d’existence dans le xixe siècle.
Si, d’un côté, les opinions connues de Macaulay, devenu, grâce à sa plume, un homme politique important et un ministre d’État, disaient assez nettement d’après quelles tendances et dans quel système cette histoire d’Angleterre serait conçue et réalisée, d’un autre, les articles de la Revue d’Édimbourg, qui avaient commencé et fixé la réputation de l’auteur, et dont quelques-uns sont des chefs-d’œuvre, ne disaient pas avec moins d’autorité qu’à part ces opinions premières qui pèsent sur tout ce qu’on écrit et y impriment la marque de leur vérité ou de leur erreur relatives, qu’à part enfin le joug des partis si dur à secouer dans les pays fortement classés, il y aurait, du moins, dans l’histoire écrite par une telle main, le talent, mûri par les années et par l’étude, de l’homme qui avait tracé des pages si animées et si réfléchies en même temps sur Warren Hastings, lord Burghley et le comte de Chatham ! […] C’est, en effet, la prétention des whigs depuis qu’ils existent — et on peut dire l’année et presque le jour où ils ont été mis dans le monde — que l’Angleterre, telle que la révolution de 1688 l’a faite, est toujours la vieille Angleterre, l’Old England des premiers temps !
Et c’est là précisément le caractère de son talent : il a de la vie, et même de la jeunesse, malgré les années, les expériences, les fatigues et les frottements contre les choses d’Allemagne ! […] C’est original, un dandy, à la Revue des Deux-Mondes, où tout le monde endoctrinaille, et où, il y a quelques années, un petit puritain exigu eut pour consigne d’insulter Brummell !
Le xixe siècle, ce siècle profondément historique et qui ne sera probablement que cela, du moins chez nous, n’avait pas Histoire de France, il y a encore quelques années. […] Henri Martin n’est pas le père certain, il est le père putatif et démontré de cette chose comique nouvellement exprimée en histoire, et qui a retenti depuis plusieurs années, comme la trompette d’un Josaphat, excessivement burlesque : — le druidisme !
Excepté quatre mois de l’année, il restait à Montbar, perché comme un aigle dans cette aire de cristal qu’il s’y était bâtie, pour mieux y méditer dans la lumière ; et ce ne fut qu’au bout de dix ans qu’il en descendit, rapportant, imprégnés, trempés et saturés de cette lumière, les trois premiers volumes de son Histoire naturelle. […] C’est ainsi que vécut Buffon, c’est ainsi qu’entre la société et la nature, mais plus loin de l’une que de l’autre, il atteignit cette vieillesse qui devait être longue et qui lui alla mieux que la jeunesse, tant ce grand esprit d’ordre et de paix majestueuse paraissait plus grand dans le rassoiement de sa puissance par ces dernières années voisines de la mort, qu’au temps de la virilité !
Après le xive siècle et à bien des années d’intervalle, c’est le xve qui passe sous la plume de l’abbé Christophe. […] III Cette histoire de cent années racontée par l’abbé Christophe, qui se pique beaucoup d’être surtout un narrateur, va du trop ignoré Martin V jusqu’au trop célèbre Alexandre VI, et elle a, au plus haut degré, le caractère que je viens de signaler, — cette portée en avant et en arrière, dans le passé et dans l’avenir, qui fait un cadre si vivant et si dramatique à toute histoire isolée de l’Église ou de la papauté.
C’est donc une élégie que le livre de Dargaud, et ce qu’on appelait, il y a quelques années, « un livre intime ». […] Enfin, dans les dernières années de la Restauration, ils écrivirent, avec la main tremblante et sceptique de Jouffroy, « comment les dogmes finissent », et si, à partir de Jouffroy, ils n’ont plus eu d’illustre interprète, ils n’en vivent pas moins parmi nous et il est aisé de les reconnaître à certaines formes surannées de langage.
Allons-nous sortir de cet entrepôt de marchandises étrangères, — écossaises ou allemandes, — qu’on nous donne depuis tant d’années pour la philosophie d’un pays qui avait de l’originalité autrefois et qui produisait par le cerveau presque aussi énergiquement que par le sol ? […] … Assurément, quand on parcourt l’inventaire d’hommes et de choses que nous venons de traverser d’un regard, et qui forme la philosophie française au xixe siècle, il faut bien avouer qu’un philosophe un peu carré de base n’a pas besoin de l’être beaucoup du sommet pour se faire à bon marché une très belle gloire, à plus forte raison quand il a les facultés de grande volée que l’abbé Gratry a montrées en ces deux volumes qui ne sont, nous le répétons, que les prodromes d’un système intégral arrêté et creusé depuis de longues années dans la pensée de son auteur.
I Voici un roman dont le succès a été rapide et… inquiétant pour la Critique, qui sait trop les causes du succès… Publié vers la fin de l’année, il était déjà, avant que l’année soit révolue, à sa seconde édition.
mais non plus le roman comme on le concevait il y a quelques années, cet énorme imbroglio à péripéties, où s’enchevêtraient des situations et se heurtaient des caractères. […] Élevée au couvent, dans la communauté de Bérulle, elle y a laissé une amie d’enfance qui vient de prononcer ses vœux et qui incessamment lui rappelle dans ses lettres cette vie de cloître au sein de laquelle elle, Éliane, a passé les premières années de la sienne, et dont, âme pieuse et profonde, elle a emporté le regret.
Il y a dans l’idéal baroque que Brueghel paraît avoir poursuivi, beaucoup de rapports avec celui de Grandville, surtout si l’on veut bien examiner les tendances que l’artiste français a manifestées dans les dernières années de sa vie : visions d’un cerveau malade, hallucinations de la fièvre, changements à vue du rêve, associations bizarres d’idées, combinaisons de formes fortuites et hétéroclites. […] Nous possédions, il y a quelques années, plusieurs précieuses peintures de Goya, reléguées malheureusement dans des coins obscurs de la galerie ; elles ont disparu avec le Musée espagnol.
Si Villemain n’a pas proposé cette année sa loi organique sur l’instruction secondaire, c’est que le roi ne s’en est pas soucié : « Laissons faire, disait-il au ministre, laissons-leur la liberté à tous, moyennant un bon petit article de police qui suffira. » — Le roi est peut-être meilleur politique en disant cela, mais Villemin est meilleur universitaire. — Ces querelles religieuses détournent de la politique active immédiate.
— Depuis quelque temps, et surtout depuis les deux dernières années, il se fait dans la littérature française et dans la critique un mouvement curieux qui semble annoncer qu’on entre dans une phase et dans une vogue nouvelle.
Villemain, qui malheureusement n’avait pas toujours une volonté égale à ses lumières ; mais ce que nous n’avons jamais contesté ni méconnu, c’est qu’il est le plus grand littérateur proprement dit du temps ; c’est que s’il fallait chercher une définition précise de ce que c’est que talent, il ne faudrait pas le demander à un autre que lui ; c’est que, enfin, comme professeur en ces belles années 1826-1830, il a donné à la jeunesse et au public lettré les plus nobles fêtes de l’intelligence qui, dans ce genre de critique et d’histoire littéraire, aient jamais honoré une époque et un pays.
Paul Chalon 3 Vous rappelez-vous deux ou trois nouvelles très distinguées, parues il y a quelques années dans la Revue bleue et signées Paul Chalon ?
Joseph Reinach La poésie a été, cette année, aussi abondante que jamais.
. — L’Année des poètes, 8 volumes (1890-1897). — Des yeux au cœur (1890)
[L’Année littéraire (7 juin 1887).]
Rodolphe Darzens Victor Margueritte fit preuve d’une grande précocité en publiant, à dix-sept ans, un recueil de vers, Brins de lilas (1883), et l’année suivante, la Chanson de la mer, toutes poésies où la perfection de la forme et la science du rythme s’allient à l’élévation des pensées et au charme des expressions.
Sa part d’influence dans le mouvement littéraire d’où sortit, voilà quelques années, une renaissance de la poésie… Il écrivit un volume de vers qui mérite de rester, Les Drames du peuple, et le poète de la Justice , M.
Préface de la première édition du quatrième volume Dix années se sont écoulées entre le troisième volume de cet ouvrage et le quatrième et dernier.
Toussaint, il n’est pas inutile d’observer qu’il a paru, il y a quelques années, un Essai sur les mœurs du temps, par M.
L’Égyptien arpenteur et tailleur de pierres a des procédés géométriques pour empiler ses moellons et pour retrouver la mesure de son champ, couvert chaque année par l’inondation du Nil. […] Il semble qu’ayant arrêté le contour perceptible et précis de l’homme et de la vie, ils aient omis le reste et se soient dit : « Voici l’homme réel, un corps actif et sensible avec une pensée et une volonté ; et voici la vie réelle, soixante ou soixante-dix années, entre les vagissements de l’enfance et le silence du tombeau. […] Déjà au ixe siècle l’importance nouvelle de la gymnastique s’était manifestée par la restauration des jeux interrompus, et quantité de faits montrent que, d’année en année, ils deviennent plus populaires. En 776, ceux d’Olympie servent d’ère et de point de départ pour attacher la chaîne des années. […] Tel est le cas de la statuaire grecque : elle devient adulte juste au moment où finit l’âge lyrique, dans les cinquante années qui suivent la bataille de Salamine, quand, avec la prose, le drame et les premières recherches de la philosophie, commence une nouvelle culture, On voit tout d’un coup l’art passer de l’imitation exacte à la belle invention.
Oui, il se surveille plus qu’il ne faisait il y a quelques années ; mais ce n’est pas assez. […] Zola pendant ces années sans soleil. […] Il y a plusieurs années que je n’avais assisté à pareille scène d’enthousiasme au théâtre. […] Cependant, après quelques années d’entente parfaite, le doute et l’inquiétude. […] Cette année, il est l’apôtre du divorce avec toutes ses conséquences.
Je viens vous confesser une de ses fautes et vous demander un conseil que vous seule pouvez me donner. » Alors il lui avoua tout ce qu’il ressentait pour mademoiselle de Pelleport, en lui cachant prudemment et honnêtement ce qu’il était très-sûr d’avoir inspiré lui-même à cette jeune personne ; mais il lui demanda confidentiellement s’il se trompait en la croyant sensible à sa tendresse et si elle répugnerait à son union avec un homme de son âge, dont elle soignerait les enfants comme une mère, et dont elle adoucirait les années avancées comme une chaste épouse ? […] Arrivé à Paris pendant les années du Directoire, il se mêla à la jeunesse dorée qui frémissait à la vue d’un jacobin, et qui se préparait aux duels, cette gymnastique de la vengeance contre les meurtriers de ses pères. […] Lainé se retira dans une petite propriété qu’il avait au bord de la mer, dans les Landes de Bordeaux, et il y restait seul la plus grande partie de l’année, entre ses amis des siècles passés, Moïse, Platon et Cicéron. […] Les objets que nous voyons habituellement ne nous font pas apercevoir de la rapidité de notre vie ; ils vieillissent avec nous d’une vieillesse insensible: mais ce sont ceux que nous revoyons tout à coup, après les avoir perdus quelques années de vue, qui nous avertissent de la vitesse avec laquelle s’écoule le fleuve de nos jours. […] Ainsi elle passa plusieurs années, tour à tour athée et superstitieuse, ayant également en horreur la mort et la vie.
La princesse lui a donné une de ses demoiselles pour le consoler de l’avoir perdue, et le fait entretenir, à la vérité assez misérablement ; elle témoigne pourtant d’avoir encore de la tendresse pour lui ; car il y a quelques années qu’étant sur les frontières d’Imirette, elle le manda, et le retint huit jours. […] si tu demandes en quelle année a été construit ce portail, je te réponds: « De dessus le portail de Désir, demande tes désirs. » Pour entendre ce dernier distique, il faut savoir qu’au lieu que, dans notre alphabet, il n’y a que sept lettres numérales, ou qui servent de chiffres, comme le V qui vaut cinq, l’X dix, l’L cinquante: l’alphabet, chez tous les Orientaux, a l’usage des nombres arithmétiques ; ainsi, par un jeu d’esprit à quoi il faut beaucoup d’imagination, ils marquent l’année d’une chose par des mots qui y ont du rapport, et qui sont composés des lettres qui fassent juste, en leur valeur d’arithmétique, le nombre des années de leur époque. […] C’est que le jour précédent, le roi s’étant enivré, comme il avait de coutume de faire presque tous les jours depuis plusieurs années, il se mit en fureur contre un joueur de luth, qui, à son gré, n’en jouait pas bien, et commanda à Nesr-Ali-Bec, son favori, fils du gouverneur d’Irivan, de lui couper les mains. […] Il représenta fort au long l’injustice que l’on rendait depuis quelques années à la Compagnie en la frustrant de la moitié qu’elle a dans la douane de Bander-Abassi, par le contrat solennel fait avec les rois de Perse derniers morts. […] Il répondit ensuite sur le principal que pour ce qui regardait la douane de Bander-Abassi, les choses étaient fort changées depuis la prise d’Ormus, et que si les Persans faisaient des infractions au traité, c’était sur le modèle de la Compagnie anglaise ; que cela paraissait, en ce que ce même traité portait qu’ils entretiendraient une escadre de navires dans le golfe de Perse, pour tenir la mer nette, et pour assurer le commerce, et que cependant il y avait plusieurs années qu’on n’y avait vu un seul vaisseau anglais pour ce dessein, que cela était cause que les Portugais, et les Arabes l’infestaient étrangement au dommage de la Perse, ceux-là entraînant les vaisseaux par force à d’autres ports que Bander-Abassi et leur faisant mille avanies.
Lorsque j’étais enfant, c’était une des pièces grecques que nous lûmes trois fois dans une année à Harrow. […] À quoi bon vivrais-je une centaine d’années ? […] Tu crois que la spontanéité ne subit pas le poids des années et des fatigues, que le sol fécond ne s’épuise pas. […] Avec deux affaires comme celle-là dans l’année, j’étais riche et satisfait. […] Dans ses dernières années, il m’écrivait : « Ah !
Cousin, le grand héraut littéraire depuis quelque temps, a proposé jeudi à l’Académie de décerner à l’auteur de Lucrèce le prix réservé à la meilleure tragédie, prix qui, depuis nombre d’années, était demeuré vacant, in partibus… ; mais le règlement s’oppose avec raison à ce qu’on enlève ainsi les choses d’emblée.
Mais il est à croire que la loi ne sera pas votée cette année à la Chambre des députés : ainsi la lice est ouverte pour longtemps encore.