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709. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Nos mœurs, disions-nous tout à l’heure, sont restées immobiles, et ont même opposé une grande force de résistance au mouvement des opinions… J’ajouterai à présent que cette même immobilité et cette même résistance se sont trouvées, chez nous, dans le domaine de la religion. […] Rien n’est venu remplacer dans leur cœur ce qui leur avait été ravi ; et la vérité, qui les environnait de toutes parts, n’a pu trouver le chemin de leur oreille assourdie : ils ont été chassés de l’héritage de leurs pères, et, dépouillés de toutes leurs espérances, ils ont fini par vouer l’avenir au néant. Ils se sont trouvés sans bouclier contre le choc des passions, et sans dédommagement pour des penchants qu’ils ne pouvaient plus satisfaire. […] Ceux qui cherchèrent aux armées la sûreté qu’ils ne trouvaient plus dans leurs foyers, ou les distractions aux ennuis dont ils étaient dévorés, ceux-là sont devenus à leur tour des pères de famille. […] Je suis loin de penser qu’il ne faille pas faire pénétrer le plus possible l’instruction dans toutes les classes de la société ; je sais tout ce qu’il y a d’inévitable et de fatal dans la force des choses, et j’ai déjà expliqué ma pensée à cet égard ; mais enfin cette diffusion des lumières trouvera toujours, et inévitablement aussi, une limite dans le besoin du travail, pour le plus grand nombre.

710. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

Nous le trouvons mauvais, ce tour. […] nous trouvons mauvais et déplacé de plier, d’entasser, de presser douze cents ans de littérature dans un volume qui n’a pas douze cents pages, puis qu’il n’en a qu’à peine cinq cents ! Nous trouvons cela déplacé et d’ailleurs impossible, quelle que soit la force de la main qui ose se permettre cette épouvantable compression. […] » à sa façon, et franchement, pour un démocrate, je trouve cela bien marquis ! […] Et c’est pour cela que leurs œuvres sublimes, à Raphaël et à Michel-Ange, sont réservées aux brasiers de l’avenir par ces bienfaiteurs de l’humanité, qui trouveront que le tableau de la Transfiguration ou tel autre chef-d’œuvre ne sont bons, en définitive, que pour chauffer, entre deux barricades, les goujats qui ont froid par une nuit d’hiver !

711. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Et si vous ajoutez à ce ragoût du contraste, que cette histoire de la tolérance religieuse est faite par un catholique qui la glorifie, vous y trouverez un condiment de plus, et c’est à faire sauter le palais surpris de tous ceux qui s’aviseront d’y goûter ! […] Il a été philosophique, et dans sa manière philosophique d’envisager l’Histoire, il s’est souvenu de l’optimisme de Leibnitz, que l’éclectique Cousin en belle humeur trouvait une si belle chose ! […] Il trouve charmants les faits accomplis. […] Mais, malgré la ruse de son effort, il ne l’y trouve pas, et sa tolérance, à lui, n’en reste pas moins sous sa plume une bâtarde du Catholicisme et de l’esprit moderne accouplés. […] Et s’il eût osé, d’ailleurs, qui peut dire qu’il aurait réussi à fonder cette quatrième dynastie qui aurait supprimé ces Bourbons, tous funestes à la France, même Louis XIV, et s’il n’eût pas trouvé son écueil dans ce Royalisme, qui n’avait pas même besoin du Catholicisme pour exister ?

712. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

L’éditeur de Le Sage32 a trouvé là une réputation bien établie, un écrivain réputé pour un des premiers dans l’ordre du roman ; une de ces célébrités faites par le siècle qu’elle amusa et acceptées sans bénéfice d’inventaire par le nôtre, qu’elle n’amuse plus ; un homme enfin qui passe toujours presque pour une des gloires de la Littérature française. […] Il a dit au public : « Puisque vous le trouvez un grand romancier, le voilà ! […] Assurément, France est trop un homme d’après Balzac pour ne pas savoir ce que la plume de Le Sage vaut, pour ne pas trouver absolument dénuées de passion, de couleur et d’observation profonde, les aventures de Gil Blas ou du Diable boiteux, ces lanternes magiques sans magie ! […] Balzac, ce colossal, a été obligé de se courber sous cette fourche caudine, et le feuilleton a quelquefois eu l’insolence de ne pas trouver amusants (c’est le mot dont on se sert) les chefs-d’œuvre que Balzac, l’Antonio de ce nouveau Shylock, donnait à couper dans la chair vive de son génie. […] Ils lui trouvèrent du talent, un talent charmant.

713. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Je suis vraiment étonné de trouver chez cet homme, qui malgré tout ce qu’on dit, a des expressions d’observateur, quelquefois de voyant, et qui a fait, selon moi, un très remarquable article sur les Clarisses aux pieds nus, je suis étonné de trouver un reporter ordinaire, avec ses qualités d’ignorance, sa brouillonnerie de cervelle, et encore, avec des yeux si fermés aux choses d’art. […] Je ne trouve pas le sommeil, mais j’obtiens une espèce d’engourdissement, en la nuit de ma chambre fermée, dans laquelle mon ennui se formule à ma pensée, d’une manière moins distincte, plus vague, plus estompée. […] Quant au mouvement de ses figures, je ne le trouve jamais naturel, il est épileptique, toujours théâtral, pis que cela : caricatural ! […] Ce qui lui sourirait dans le moment, c’est de mettre au théâtre Roumestan, qu’il trouve son meilleur livre. […] Ganderax courait à l’hôtel et le trouvait avec un flacon de chloral ; Ganderax jetait le flacon dans un pot de chambre, et dans le premier moment d’exaspération, Delpit le menaçait de lui flanquer des coups.

714. (1925) Comment on devient écrivain

On sait après quels tâtonnements Balzac a fini par trouver sa voie. […] Henri Monnier l’avait trouvé en se copiant lui-même. […] Qu’y trouvez-vous de beau ?  […] On trouve tout cela dans les livres. […] Il faut tout faire pour le trouver.

715. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

Elle est trouvée. […] Tous, nous les trouverons contingents. […] Il trouve cette science plus facile, et comprenant plus aisément, y trouve plus de plaisir. […] Nous trouvons que M est contenu dans T.  […] Or, où les trouve-t-on ?

716. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

On a trouvé pour ceux-ci une quantité de dénominations. […] Il trouve enfin son logis et voudrait voir clair. […] Bavarder est tellement plus facile et commode que chercher et trouver ! […] En France, ils ont donc trouvé pour lui le mot symbolisme. […] Nous en avons déjà trouvé quelques exemples dans les citations précédentes.

717. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

L’esprit trouve à les étudier une profonde satisfaction. […] Alors elle trouva le bonheur. […] Il ne trouve même plus un sens possible à la vie. […] « Je la trouve bonne, dit-elle. […] Quant au fond même, qu’y trouve-t-on ?

718. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Il la trouva trop ample. […] Telle qu’elle est, elle trouve cela tout naturel. […] Puisque d’autres l’y ont trouvé, ça suffit très bien. […] Lui aussi trouvait qu’on l’assassinait. […] Ils la trouveront peut-être un peu parcimonieuse.

719. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

On trouve là des révélations précieuses sur l’état des esprits et sur la situation des choses. […] Tacite, que Napoléon n’aimait pas, eut trouvé le rôle un peu court pour sa taille. […] La restauration trouve M.  […] Les écrivains devaient trouver une facile connivence chez le public. […] Il y a trouvé M. 

720. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Je n’ai pas trouvé le moyen d’être plus insensé que cela. […] Zola trouvera plus bas que lui qui le dévorera. […] … et, à sa place, vous trouvez deux décrotteurs ! […] Pourtant, il ne trouve pas la vie très belle ni très bonne. […] Rollinat ne trouve pas d’interprétateurs.

721. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

On s’est écrié que Molière même, s’il vivait de nos jours, ne trouverait pas grâce devant moi ! […] Depuis dix mille ans je te cherche, et je ne t’ai pas trouvée. […] Ses lois m’ont fait la guerre, à moi misérable enfant trouvé, sans nom et sans pain ; et moi l’enfant trouvé, j’ai fait la guerre à ses lois ! […] » Historiquement, il est permis de trouver l’allégation au moins contestable. […] Elle a permis qu’il trouvât des valets et des prostituées !

722. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Ainsi en sortant de chez moi, je trouvai un rassemblement auquel je me mêlai, pour voir. […] On y trouve, mais en très petit nombre, des hommes politiques et des financiers. […] Jal, et je puis en parler ; nous nous sommes trouvés un matin dans le même omnibus. […] Parmi ces romans, il s’en trouva de maritimes. […] Dumas trouve les comédiens bêtes et méchants !

723. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Mais, soit qu’il voulût trouver dans un parti contraire l’appui qu’il cherchait vainement dans le mien et qu’il désirât se lier avec M.  […] Homme de recherches qui avait marché toujours sans rien trouver que le doute. […] Il me présenta à sa femme, que je trouvai charmante. […] Ne trouvez donc pas étrange que je la reconnaisse à son armure, et qu’en voyant sa belle compagne anonyme, j’y devine madame la marquise de L… Notre reconnaissance dans ce désert ne peut leur faire aucun tort en France. » Les journaux suivants que nous trouvâmes à notre retour de Balbek, nous apprirent que j’avais eu raison. […] En arrivant, six mois après, à Sidney, il trouva le consul mort la veille.

724. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Nul n’a plus vécu par l’imagination : son orgueil et son inertie y trouvaient également leur compte. […] Chateaubriand, dès l’enfance, trouva dans le rêve d’immédiates et d’absolues jouissances, des conquêtes faciles et complètes ; il se lit un monde en idée, et se sentit maître du monde. […] On y trouve des raisonnements étonnants, fondés sur une érudition plus étonnante encore. […] Ouvrons cet admirable sixième livre : « Plusieurs fois, pendant les longues nuits de l’automne, je me suis trouvé seul, placé en sentinelle, comme un simple soldat, aux avant-postes de l’armée. […] Au temps où l’on estimait Anquetil, Chateaubriand a vu ce qu’il fallait chercher, ce qu’on pouvait trouver dans les textes, les documents originaux : le détail caractéristique, qui contient l’âme et la vie du passé670.

725. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Rabelais, alors à Paris, n’en trouva pas le séjour assez sûr et partit pour l’Italie, où il reprit auprès du cardinal Du Bellay ses fonctions de secrétaire et de médecin. […] Le curé de Meudon tendait aussi la main, par-dessus quarante années de guerre civile, aux auteurs de la Ménippée, lesquels trouvaient, entre l’Église des papimanés et celle des papefigues, l’Église anglicane. […] Il goûtait dans Lucien cette raillerie qui ne trouve rien de respectable ni de haïssable dans les opinions humaines et qui va tirer la barbe d’or de Jupiter. […] Certains critiques, en voulant trouver le sens historique de l’ouvrage de Rabelais et expliquer toutes ses énigmes, ont ajouté à ses obscurités celles de leurs propres contradictions. […] Si je la regarde ensuite, soit dans les caractères que Rabelais a créés, soit dans tout ce qu’il conservé et perfectionne de ce don charmant du récit, aussi antique que notre France, je ne la trouve pas moins admirable.

726. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

Il s’y trouve un peu comme un prisonnier de guerre, à qui l’on ne saurait imposer les mêmes devoirs qu’aux habitants du pays. […] Mais quel vice ou quel crime ne trouverait ainsi son excuse ? […] D’ailleurs, si le contrôle doit avoir ses limites et se restreindre à certains moments l’ironie trouve en elle-même le frein qui la retient. […] La politique contemporaine en France m’en fournirait, je crois des exemples, et j’en trouverais parmi les hommes d’État les plus en vue et non les moins actifs de ces dix dernières années. […] Et pourtant si on l’analyse, on y peut trouver encore une conscience obscure de cette opposition et de cette hostilité qui en sont le fondement solide et lui donnent un sens philosophique.

727. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Tout finit, grâce au quaker qui fournit la dot, par un mariage par-devant notaire, ce que Betty trouve assez inutile : Quoi ! […] Je me suis trouvé dans la nécessité absolue ou de faire de la littérature un métier pour suppléer à ce qui me manquait du côté de la fortune, ou de solliciter des grâces, ou enfin de m’enrichir tout d’un coup par une retraite subite. […] On a beaucoup crié ; on m’a trouvé bizarre, extraordinaire. […] Puisque, de votre aveu, je n’ai presque rien à prétendre, trouvez bon que je me retire. […] Il était de ceux qui excellent à tirer de tout l’amertume, et qui justifieraient ce vers : La rose a des poisons qu’on finit par trouver.

728. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

Puis il s’est mis à confesser, avec une exaltation que je n’avais plus l’habitude de trouver chez lui, sa passion pour l’art de l’extrême Orient. […] En chemin, il ne put me cacher la surprise qu’il éprouvait de le trouver si bien, d’après tout ce que lui faisaient craindre les lettres de sa mère, et confiants dans cette heure de résurrection, nous avons eu dans la bouche les mots de convalescence, de guérison. […] Je l’avais laissé dans le jardin, quand je suis rentré, tout heureux, tout animé des espérances remuées entre Édouard et moi ; je l’ai trouvé, son chapeau de paille sur les yeux, assis dans une immobilité effrayante, le regard fixé à terre… Je lui ai parlé, il ne m’a pas répondu… Oh ! […] * * * En me relevant ce matin de mon lit, où j’ai dormi quelques heures, je le trouve gardant son expression d’hier, mais sous la coloration jaune d’une cire exposée à la chaleur. […] … On trouvera — quand mon journal complet paraîtra — on trouvera à la date de décembre 1874, des notes prises par moi, dans les moments délirants d’une fluxion de poitrine, où je me croyais perdu.

729. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

C’est à peine s’il y a quelques cas exceptionnels de singes ou de chiens buvant de l’alcool étendu d’eau, et paraissant y trouver du plaisir. […] Avoir trouvé par le raisonnement ou l’expérience, voilà la science ; sentir ou pressentir en s’aidant de l’imagination, c’est la plus haute poésie. […] Ses doutes ou ses croyances, il les trouve la plupart du temps, comme chacun de nous, dans l’air ambiant. […] Trouvez Dieu ! […] Et il est en effet le poète charmant et gâté, celui qui trouve place dans toutes les mémoires, même les plus moroses.

730. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Cousin, et, malgré les adorations d’expression qui ne prouvent que l’état inflammatoire de la tête d’un homme, on ne les trouve pas. […] Cousin trouve si grande et qu’il veut nous grandir encore, vous venez de voir à quel prix ! […] Tous les soirs, on trouverait chez Mabille (qu’on nous passe le mot et l’endroit !) […] et j’ai été trouvé fidèle à une grande cause (laquelle ? […] Cousin trouve ingénieusement le moyen de rappeler plusieurs fois dans un livre sur Mme de Hautefort !

731. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Vous trouverez que ces deux réactions les expliquent tous. […] Conteur, il a trouvé dans la Nouvelle une forme adéquate à son attitude coutumière de rétraction. […] Il me dit : « J’ai pourtant failli trouver ça… » Aucune envie dans ces mots, mais quel regret ! […] Elle le trouva qui soupait avec ses enfants et des amis. […] J’en ai trouvé : des roses sauvages et d’un rouge éclatant.

732. (1911) Études pp. 9-261

Dans l’infinité des souffrances il n’en est aucune qui le trouve distrait. […] Cette couleur, jamais on ne la trouve défaillante. […] Il faut qu’elle trouve place, entière et vivante. […] J’y trouve quelque chose de doucement perçant ! […] Je n’y saurais d’ailleurs trouver que lui.

733. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

On en trouve partout quand on y sait voir. […] Je tire tout de là, car vraiment, sur la terre, je trouve bien peu de choses à mon goût. […] C’est possible qu’il soit le même ; lui me trouvera bien changée depuis dix ans. […] trouver un jour long, tandis que la vie tout entière n’est rien ! […] Elle ne trouvait rien sur la terre de supérieur à ce qu’il méritait.

734. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Joseph y va et trouve les rues et les églises encombrées de phalsbouriens et de paysans inquiets du sort de leurs pauvres enfants. […] Furst trouva le premier sa maison, mais elle était fermée, et, comme il frappait à la porte, je trouvai aussi la mienne, dont les deux fenêtres brillaient à gauche. […] Oui, je me trouvais trop misérable ! […] C’est alors que je sentis combien j’avais faim ; je me trouvai presque mal. […] Des milliers de pères et de mères, accourus à la ronde, regardaient ainsi, le long de la route… Combien retournèrent chez eux sans avoir trouvé leur enfant !

735. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Mes articles les plus colorés, je trouve ça gris, papier brouillard. […] je trouve une intégrale — et c’est une jolie chose qu’un homme qui a une curieuse collection d’intégrales. […] J’en faisais la descente, et je trouvais un vieux savant qui savait tout, et surtout prométhifier les êtres par la résurrection. […] Nous le trouvons frappé en plein cœur et, selon son expression, « découragé de faire et de continuer à être ». […] Andral, nous dit-il, l’avait vu la veille et n’avait trouvé rien d’alarmant.

736. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

trouvez-vous, lui disons-nous, la racine de l’exotisme de Chateaubriand : c’est un ananas poussé dans une caserne ! […] Et puis, tout à coup, je me trouvais dans une grande fête, un étrange triomphe. […] Nous le trouvons dans son cabinet, mathématiquant au milieu d’un amoncellement de livres. […] Et, pour le raser, Veyne avait été obligé de prendre le rasoir du coiffeur, qui s’était trouvé mal. […] Nous trouvons ce pauvre vieillard attendant une visite comme on attend une fête.

737. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Combien de choses vous y trouveriez à reprendre ! […] Je commençais à ressentir de la lassitude, lorsque je me trouvai sur la rive d’une espèce d’anse de mer. […] J’allais devant moi, ruminant ces objections, qui me paraissaient fortes, lorsque je me trouvai entre des arbres et des rochers, lieu sacré par son silence et son obscurité. […] … et je demeurais absorbé dans diverses spéculations entre lesquelles mon esprit était balancé, sans trouver d’ancre qui me fixât. […] S’il est rare de trouver un homme qui sache perdre, combien il est plus rare d’en trouver un qui sache gagner !

738. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Dès qu’elle y retournait, elle se sentait dans son élément : Je me trouve bien à Saint-Cloud où je suis tranquille (mai 1718), tandis qu’à Paris on ne me laisse jamais un instant de repos. […] Elle ne se mêlait point des affaires ni de la politique, et se piquait de n’y rien entendre : Je n’ai aucune ambition, disait-elle (août 1719), je ne veux point gouverner, je n’y trouverais aucun plaisir. Il n’en est pas de même des Françaises ; la moindre servante se croit très propre à diriger l’État : je trouve cela tellement ridicule que j’ai été guérie de toute manie de ce genre. […] Jamais l’effronterie et la gloutonnerie des femmes de tout rang, jamais la cupidité de tous, le jeu et le trafic éhonté, la soif cynique de l’or, n’ont trouvé une main plus ferme et plus vigoureuse à les prendre sur le fait et à les flétrir. […] Massillon, qu’elle avait connu et qu’elle aimait, eut à y prononcer l’oraison funèbre, qui fut trouvée belle.

739. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Daru ait trouvé le temps et se soit donné le plaisir d’écrire cette réponse si régulière, si bien discutée, et qui n’était pas du tout indispensable. […] En prenant pour sujet l’histoire de Venise, il se donnait une ample et neuve matière dans laquelle trouveraient place naturellement toutes les observations de sa vie publique et les fruits de son expérience sur les gouvernements et sur les hommes. […] Il avait remarqué dans l’histoire du monde un peuple célèbre, dont les institutions avaient quelque chose de singulier ; il a pensé que l’étude de l’histoire et des institutions de ce peuple pouvait faire naître quelques réflexions utiles ; mais, en rendant justice au savoir, au talent de plusieurs des historiens nationaux, il n’a point trouvé chez eux cette indépendance qui est la première qualité de l’historien. […] Il n’y a trace nulle part de déclamation, qui était la chose la plus antipathique à sa nature ; on n’y trouve aucune de ces concessions marquées faites à l’esprit du jour ; toutes ses remarques sont telles qu’elles lui viennent de son propre fonds. […] Je les faisais avec facilité, et j’y trouvais plaisir.

740. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Là il a trouvé une société paisible qui, comme lui, cherche le silence et l’obscurité : ces sylvains solitaires veulent bien le souffrir dans leur république, à laquelle il paye un léger tribut, tâchant ainsi de reconnaître, autant qu’il est en lui, l’hospitalité qu’on lui a donnée. […] Je pourrais encore être heureux et à peu de frais : il ne s’agirait que de trouver quelqu’un qui voulût me prendre à la campagne ; je payerais ma pension après la guerre. […] combien je trouverai d’absents ! […] Toutefois Dieu, qui voyait que mon cœur ne marchait point dans les voies iniques de l’ambition, ni dans les abominations de l’or, a bien su trouver l’endroit où il fallait le frapper, puisque c’était lui qui en avait pétri l’argile et qu’il connaissait le fort et le faible de son ouvrage. […] Je vous ai déjà marqué que vous y trouveriez ce qu’il y a de mieux dans Les Natchez.

741. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

N’imaginons jamais que les hommes sont trop bons, de peur d’avoir ensuite à les trouver trop mauvais. […] Je me croyais peu nécessaire aux États généraux ; sans facilité pour parler et timide à l’excès, il était facile de trouver dans un autre et le même zèle et la même droiture, et plus de talents. […] Il y a plus, Bailly, président d’assemblée, ou administrateur et maire, trouve selon les circonstances une force d’action inaccoutumée et dont il s’étonne lui-même : « Au reste, je suis toujours fort quand il y a une loi », nous dit-il. […] Je fus au Roule, je le trouvai avec M. de Sillery ; je leur exposai la conduite que je me proposais de tenir ; ils m’approuvèrent en tout, et je revins content. […] Hullin me soutenant l’autre bras, marchant entre quatre fusiliers, je trouvai qu’au milieu de ce triomphe je ressemblais assez à un homme que l’on conduisait en prison.

742. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

Il serait facile de trouver des exemples assez nombreux pour justifier mon dire, qui n’est guère que celui d’Horace, un peu amendé et particularisé (« Aetas parentum pejor avis… »). […] M. de Morvilliers étant venu à mourir, M. d’Ormesson, peu agréé de Henri III, qui l’avait trouvé rétif à ses profusions (« Il est paresseux, à la vérité, disait ce roi, mais il est homme de bien ») ; pensa à la retraite, et s’étant défait de ses charges, il s’était dit qu’il achèverait paisiblement ses jours, tantôt à Paris, tantôt dans ses maisons des champs, qu’il embellirait. […] Dans un récit naïf que le fils de ce premier d’Ormesson a tracé de la vie de son père, on lit à cet endroit : Mon père fut si affligé et étonné de sa mort, qu’il fut près de six mois, comme il nous a dit, qu’il ne trouvait aucun moyen de se consoler. […] En lisant son Journal, on ne saurait lui accorder que des qualités solides, du sens, de la droiture, du jugement, une parfaite sincérité ; mais il a l’esprit peu éclairé (accessible aux superstitions, aux dires populaires), il a peu d’esprit dans l’acception vive du mot ; jamais un trait ne lui échappe, jamais une étincelle ; et de plus son goût, quoique sain et sobre en soi, ne l’empêche pas de trouver merveilleux les amphigouris métaphoriques de M.  […] Ceux qui s’occupent de Mme de Sévigné, et ils sont nombreux, ils se renouvellent sans cesse, trouveront des détails précis, continuels, mais qu'on voudrait, chaque fois, un peu plus développés, sur ses affaires, son mariage, sur une quête même qu’elle fit avant son mariage, aux Minimes, le jour de Saint-François de Paule (5 avril 1644) : « La reine y vint à vêpres ; M. l’évêque d’Uzès y prêcha.

743. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

S’il n’en trouve pas sujet chez ses ennemis, il se dédommage sur ses amis mêmes. […] Après les persécutions qui marquèrent l’essai de publication de cet ouvrage en 1810, on trouve Mme de Staël légèrement atteinte par les idées religieuses qui ne la quitteront plus, et Schlegel lui-même, qui avait été forcé de se séparer d’elle et de sortir de Coppet, nous apparaît en proie dans l’isolement à une sorte d’exaltation morale et mystique, mais qui ne fut chez lui que passagère. […] de cette conversation merveilleuse de Mme de Staël, dont aucune des lettres publiées ici, trop courtes, ou coupées et morcelées comme elles sont, ne saurait donner idée, je veux rassembler encore quelques témoignages qui tous s’accordent, mais qui sont cependant un peu plus variés de ton que ceux que je trouve réunis dans le livre de Coppet et Weimar. […] Il lui arrivait d’écrire en 1809 : « Je me trouve parfaitement d’accord sur les principes politiques avec Mme de Staël, passablement sur les sentiments qui les accompagnent, excepté que dans tous ses jugements elle est trop souvent haineuse et méprisante. […] Je ne crois pas que je me relève jamais de ce que j’éprouve ; rien ne m’intéresse plus ; je ne trouve de plaisir à rien ; la vie est pour moi comme un bal dont la musique a cessé, et tout, excepté ce qui m’est ravi, me paraît sans couleur.

744. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

« Les Chambres s’étant assemblées deux jours après, M. de Lescar adressa la parole, moi présent, à M. de Cazaux, et, autant peut-être pour le mortifier que pour le corriger, lui fit un narré de tous les désordres de sa vie et conclut par supplier la Compagnie de trouver bon qu’en cas que M. de Cazaux ne rendît pas cette fille à son père, il se servît des voies canoniques dont l’Église se sert contre les adultères publics. […] « Cependant, nous dit Foucault, étant partie le lendemain de Saint-Jean-Pied-de-Port à quatre heures du matin, notre petite troupe n’arriva qu’à dix-heures du soir, ayant trouvé trois pieds de neige à deux lieues de Roncevaux. […] «  J’arrivai le premier à Roncevaux, où je trouvai les religieux de l’abbaye qui sortaient de l’église, où ils avaient été remercier Dieu de ce que les Français n’avaient pu passer à Roncevaux ; ils furent donc dans une grande surprise de nous voir. […] Il trouva un mauvais souper, préparé chez le prieur où il était logé, de volaille étique et qui venait d’être tuée, avec un assaisonnement d’ail et de safran, dont personne ne mangea. […] Et ces cruautés exercées comme des gentillesses par d’indignes soldats nous sont décrites de point en point, j’en fais grâce : « C’était là, nous dit la Relation protestante, le plus fort de leur étude et de leur application que de trouver des tourments qui fussent douloureux sans être mortels, et de faire éprouver à ces malheureux objets de leur fureur tout ce que le corps humain peut endurer sans mourir. » Je fais la part des exagérations et des invectives vengeresses chez des âmes ulcérées, et pourtant on n’invente pas absolument de pareils actes dans leur détail et avec toutes leurs circonstances.

745. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163

Il en était de même, parmi les philosophes romains, des sentiments tumultueux de peine ou de colère, d’envie ou de regret : ils trouvaient efféminés tous les mouvements involontaires ; et rougissant de les éprouver, ils ne s’attachaient point à les connaître dans eux-mêmes, ni dans les autres. […] On n’aurait jamais pu, d’ailleurs, transporter à Rome l’intérêt que trouvaient les Grecs dans les tragédies dont le sujet était national26. […] On trouve beaucoup de longueurs dans de certains sujets, de l’ignorance et de l’erreur sur plusieurs autres. […] Si l’on trouve ces observations trop multipliées, je demande qu’on se souvienne qu’elles sont écrites en réponse à une attaque qui exigeait une réfutation. […] Mais ils répugnent à corriger ce qu’ils composent, et trouvent même quelque chose de honteux à raturer leurs écrits.

746. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Si l’on trouve partout des marques de l’admiration qu’on accordait à Boileau, il y en a moins de son influence, qui ne fut ni rapide ni surtout illimitée. […] Le lecteur y trouve l’expression parfaite de ses vagues tendances, et de l’esprit général du siècle : mais Boileau y a mis quelque chose de plus, une doctrine originale et personnelle, qui, dans la vaste unité du siècle, sépare un certain groupe d’esprits, exprime l’idéal d’une école littéraire. […] On trouverait la juste expression du goût moyen et général de la bonne société, pendant le dernier tiers du xviie  siècle, dans Bussy-Rabutin et son cercle, tel que sa correspondance nous les montre. […] Telle que l’Académie est composée en 1687, elle compte bien six ou sept partisans hautement déclarés des anciens : vous n’en trouvez pas plus de trois ou quatre, et Boileau n’en nomme pas davantage, qui fussent en humeur de batailler pour les modernes. […] Le Maistre à Démosthène dans les collèges, l’opinion publique était secrètement complice de Perrault, et de plus en plus concevait qu’on pouvait se passer des anciens et trouver la perfection dans les ouvrages des Français.

747. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

De ce nombre est la vérité, pour la première fois trouvée et exprimée par Buffon, de l’unité de l’homme, première marque de sa supériorité sur les animaux, après la pensée. […] Lui qui a imaginé pour l’homme un sens intérieur matériel, comment n’a-t-il pas trouvé pour l’animal un sens intérieur spirituel ? […] Il faut penser au Discours de la méthode et au traité de la Connaissance de Dieu et de soi-même, pour trouver à quelles créations de l’esprit humain comparer les Époques. […] On trouve du moins avec soulagement, dans cet admirable livre, écrite à plus d’une page, sinon la foi en Dieu, du moins l’idée de Dieu. […] Le Dieu souverainement bon n’est connu que des humbles qui le trouvent par la défiance en leurs lumières et qui le gardent par le cœur.

748. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

Et où trouver un point d’appui dans son isolement ? […] Il y trouvait un raffinement de décadence. […] Il y avait dans Mallarmé un faune certes ; je lui trouvai certains jours le geste et la grâce d’un tailleur pour dames idéal. […] André Gide ; c’était le soir ; on trouvait là d’abord un grand silence ; à la porte tous les bruits de la rue mouraient. […] « Ne trouvez-vous pas, avait dit Mallarmé à M. 

749. (1886) De la littérature comparée

Et à chaque instant, quand nous voulons exprimer dans toute sa force quelque sentiment qui nous préoccupe, ne le trouvons-nous pas formulé tel que nous l’éprouvons par un de ces hommes de génie qui ont possédé le don si rare de l’expression ?... […] Le gouvernement genevois a tenu à poursuivre une tradition dont il s’est bien trouvé jusqu’à présent, et qui cependant constitue, si je puis m’exprimer ainsi, une persistante innovation. […] À ce moment et dans ces pays, les conditions se sont trouvées remplies pour un art et non pour les autres, et une seule branche a bourgeonné dans la stérilité générale. […] Et aujourd’hui encore, quand nous réussissons à nous transporter par la pensée dans ce lointain Moyen-Âge, nous y trouvons une source d’admiration. […] Comparez ensemble les grands artistes du nord et ceux du midi, par exemple, pour prendre peu de noms et les plus frappants, d’un côté Shakespeare et Goethe, de l’autre, Le Tasse et Racine, vous trouverez que, tandis que chez les seconds l’assimilation des qualités antiques est complète, elle n’est jamais que très partielle chez les autres.

750. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

, sonnet dans lequel se trouve un mot que l’on ne trouvera pas une fois dans les douze volumes de lettres, pourtant très familières, de madame de Sévigné128. […] Le commentateur a pour excuse quelques préjugés qu’il a trouvés établis sur l’opinion de madame de Sévigné à l’égard de Racine. […] Madame de Sévigné trouvait quelque chose d’ignoble dans le principe auquel elle attribuait une grande partie du talent de Racine, « Il ne travaille pas, disait-elle, pour les siècles à venir, mais pour la Champmeslé. […] Quant à la manière dont madame de Sévigné s’est exprimée dans une lettre confidentielle à son cousin sur la nomination de Racine et de Boileau à la place d’historiens, Voltaire était plus capable que personne den sentir la justesse ; Racine et Boileau eux-mêmes, en mettant la main sur la conscience, n’auraient pu la trouver injuste. […] La querelle élevée entre les mœurs dissolues et les mœurs chastes et décentes trouve son terme à la fin de la période que nous parcourons ; il était nécessaire, pour en bien connaître le résultat, de savoir comment et par quelles personnes elle fut terminée.

751. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

Ce n’est pas que je me repente de les avoir lues ; les gens du métier trouvent encore à profiter et à glaner là même où le public plus pressé a moins de quoi se satisfaire. […] On ne trouve rien du tout en Pologne. […] Lemontey, qui ne trouve à ce sujet qu’une plaisanterie épigrammatique et sèche, ne les a pas senties, pas plus qu’il ne semble avoir apprécié le noble caractère de celle à qui elles sont adressées. […] Quand vint la goutte et une demi-retraite, il éleva son âme, il affermit ses accents, et il en a trouvé quelques-uns du moins qui méritent de vivre. […] On a dit que La Fare avait le ton d’un frondeur ; je ne le trouve pas.

752. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Seulement, on n’y trouvera aucun reste de superstition ni de culte : bien que M.  […] On y trouve de la gaieté, sans doute, de la facilité, de l’esprit, mais du commun (ce mot est essentiel), et, avant de se prononcer, il faut attendre. […] Il y eut un moment pourtant où il dut parler ; il écrivit dans les journaux, à la date du 5 décembre 1811, une lettre qui commence par ces mots : Je viens d’apprendre qu’on a trouvé, il y a quelques jours, une comédie manuscrite d’un jésuite, ayant pour titre : Onaxa, ou Les Deux Gendres dupés. […] Quelques jours avant l’impression du manuscrit, il n’y en avait plus que cent de copiés ; le jour de la publication, le chiffre tomba à cinquante ; enfin, vérification faite, il ne s’en trouva qu’une douzaine au plus. […] Il représentait assez bien ces jours-là, et trouvait dans sa parole des élégances et des traits qui soutenaient du moins son ancienne réputation.

753. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

En même temps, on ne trouvait pas assez d’expressions pour l’exalter, ou plutôt on ne trouvait d’images dignes de lui que dans la religion. […] Peut-être aussi Girodet avait-il trouvé plus commode cette manière de s’éclairer. […] Si les hommes de génie sont nécessairement maladifs, que l’on explique comment l’on trouve tant d’exemples de longévité dans les hommes supérieurs, et en particulier chez les savants et les hommes de lettres. […] Il faut conclure qu’on n’a trouvé aucun rapport précis entre la constitution et la supériorité intellectuelle, et que, jusqu’à nouvel ordre, il est permis de penser que le génie n’est pas une maladie. […] Or, il est facile de comprendre que parmi ces états si nombreux il s’en trouve vraisemblablement un certain nombre dans les parents d’un homme de génie.

754. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Si l’on me presse, j’en conviendrai un peu ; mais enfin, tout pesé, je trouve cela juste, et bien trouvé et d’un grand effet. […] Il le trouve chez les de Mégée. […] j’ai trouvé. […] Il ne l’aimerait que s’il la trouvait morte. […] Elle trouva les cinq mille francs et les donna.

755. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Je trouve Réjane dans l’enivrement de son rôle. […] Voici le titre du livre que j’ai trouvé à faire, si je devenais aveugle : une crainte qui me hante. […] Tu as des enfants, tu n’es pas dans les conditions égoïstes où je me trouve. […] Rochefort, tout Rochefort qu’il est, n’a jamais trouvé une insulte de ce calibre d’esprit-là. […] J’ai enfin trouvé la vraie définition de Carrière : c’est un Velasquez crépusculaire.

756. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

J’avoue que cette concession me fit le plus grand plaisir, et je trouvai M.  […] — Distinction, grâce, beauté, jeunesse, esprit, tout s’y trouve. — Mais n’y a-t-il pas bien à dire encore ? […] Là où vous cherchez l’homme, vous ne trouvez souvent rien de plus qu’un homme. […] Maxime Du Camp, dans ce réveil de la poésie, qui a sonné la diane ; il s’est trouvé que M.  […] Ponsard, notamment, a par deux fois trouvé en elle la plus généreuse des créancières.

757. (1929) La société des grands esprits

On ne risquera que de la trouver trop courte. […] C’est tout ce que l’on trouve à redire en lui. […] Voilà le mot qu’il fallait trouver ! […] Taine avait trouvé le mot juste : Michelet est un poète. […] On en trouverait également dans Michelet.

758. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 169-178

Ce n’est pas qu’on ne trouve dans ses Ouvrages des étincelles de lumieres, des maximes fortes, des traits hardis, des morceaux pleins de force & de vigueur ; mais ces découvertes ne se font que par intervalles, & souvent les intervalles sont très-longs. On est obligé de marcher longtemps dans les ténebres, avant d’appercevoir des lueurs ; de se repaître de fumée, avant de trouver un peu de nourriture solide ; de s’engager dans un labyrinthe raboteux, avant de rencontrer un espace de chemin droit & praticable. […] Il ne faut pas croire au reste, que cette obscurité vienne du fond des matieres ; un esprit sage ne doit pas les traiter, quand il n’est pas capable de les éclaircir, & l’esprit net & méthodique sait rendre tout sensible : c’est ainsi que Bacon, Mallebranche, l’Auteur des Mondes, M. l’Abbé Condillac, ont trouvé moyen de mettre leurs idées à la portée de tout lecteur. […] N’y trouve-t-on pas des déclamations plus qu’indécentes contre les Ecclésiastiques & les Moines ?

759. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 3, que le merite principal des poëmes et des tableaux consiste à imiter les objets qui auroient excité en nous des passions réelles. Les passions que ces imitations font naître en nous ne sont que superficielles » pp. 25-33

Les passions que ces imitations font naître en nous ne sont que superficielles Quand les passions réelles et veritables qui procurent à l’ame ses sensations les plus vives ont des retours si facheux, parce que les momens heureux dont elles font joüir sont suivis de journées si tristes, l’art ne pourroit-il pas trouver le moïen de separer les mauvaises suites de la plûpart des passions d’avec ce qu’elles ont d’agréable ? […] Les premiers inventeurs du bain n’ont pas songé qu’il fût un remede propre à guerir de certains maux, ils ne s’en sont servis que comme d’un rafraîchissement agréable durant la chaleur, lequel on a découvert depuis être utile pour rendre la santé dans certaines maladies : de même les premiers poëtes et les premiers peintres n’ont songé peut-être qu’à flater nos sens et notre imagination, et c’est en travaillant pour cela qu’ils ont trouvé le moïen d’exciter dans notre coeur des passions artificielles. C’est par hazard que les inventions les plus utiles à la societé ont été trouvées. […] Il est bien rare de trouver des hommes qui aïent en même tems le coeur si sensible et la tête si foible ; supposé qu’il en soit veritablement de tels, leur petit nombre ne merite pas qu’on fasse une exception à cette regle generale : que notre ame demeure toujours la maîtresse de ces émotions superficielles que les vers et les tableaux excitent en elle.

760. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Émile Augier »

qu’il demande à Dieu quelque Laprade encore » — si on peut trouver deux Laprades dans la littérature contemporaine, — ou quelque sous Laprade, — qui fasse entendre la voix d’un courroux attardé ! […] Il y a plus, je trouve qu’en principe Augier avait raison de faire contre nous une comédie, puisqu’il est contre nous, Augier ! […] J’ose trouver sa comédie mauvaise, — aussi mauvaise que la préface dont il l’a fait précéder pour la défendre et dans laquelle il a tout l’air d’un tapissier maladroit qui ne sait pas planter un clou sans s’écraser les doigts. […] On y trouve ce vieux mot, qui veut dire cette chose qui existe depuis madame Putiphar, et qui existe beaucoup trop, non seulement comme indécence, mais comme redite : « Elle ne vous a pas obligé à lui laisser votre manteau. » On y donne ceci comme une découverte : « La parole est d’argent, mais le silence est d’or. » Enfin, les plus grandes malices et les plus grandes originalités contre Déodat : « C’est le bâtonniste devant l’arche », comme si nous étions chez les Juifs.

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