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826. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Ne comprenant jamais l’action divine que comme il comprend l’action humaine, l’auteur de Terre et Ciel se croit fondé à tirer une impertinente induction de nous à Dieu, et cet abus de raisonnement, qui revient dans son livre comme un tic de son intelligence, produit pour conséquence de ces énormités qui coupent court à toute discussion. […] Telle est la conclusion que les hommes pratiques tireront de la doctrine du philosophe.

827. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Il le voit entre les théories et les systèmes, constatant nettement que Buffon, tiré à deux philosophies, tenait de Descartes le goût des hypothèses, et de Newton le respect et la recherche des faits. […] Moins expérimentateur habile que généralisateur formidable, il promenait sa vue sur les expériences qu’il n’avait pas faites ; il en tirait les conséquences les plus éloignées ; il en appuyait des conjectures. « Et », — dit l’éloquent M. 

828. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Non, on ne comprend plus, si l’on veut faire l’entendu à la manière humaine, si on la tire hors de son nimbe, cette tête divinement incompréhensible qui doit y rester, et qui se joue, de là, de l’observation scientifique et des proportions naturelles. […] Elle les tire des objets les plus familiers et les plus agrestes, mais, d’ordinaire, elle a la transparente splendeur de la pensée, la diaphanéité du sublime.

829. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

Il faut la main d’un poète ou d’un artiste pour l’en tirer. Dargaud l’a tiré de la sienne.

830. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Ahasverus voulait être une épopée en prose, comme Merlin l’Enchanteur ; tirée des légendes, comme Merlin, et sous la forme légendaire et poétique, cachant, comme Merlin, une philosophie, laquelle est encore celle de Merlin ! […] Quinet, dans cette phrase que nous avons citée, « il a frappé parfois à la porte des Hymnes », il faut avouer qu’elles ne lui ont pas, à chaque fois, tiré le cordon !

831. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Stendhal et Balzac » pp. 1-16

Écouler des livres mauvais parce que le goût dépravé du public les demande, travailler, par-là, en sous-œuvre, à la corruption de la pensée, sans autre souci que de tirer monnaie de son commerce, voilà tout pour ces marchands d’opium en ballots, qui ont — à peu d’exceptions près — remplacé les grands libraires d’autrefois. […] Un éditeur qui se dévoue la tire de cet oubli et la replace sous les yeux du public, comme un homme qui compte sur la justesse de son jugement et sur sa justice.

832. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

Ce qui a dominé, hyperdominé son talent, c’est le mécontentement de ce qui se faisait autour de lui et l’envie de le refaire pour montrer ce qu’on pouvait tirer de tous ces idéals manqués ! […] C’est double profit, on tire deux moutures du sac d’un homme : l’une de son écritoire, l’autre de son cercueil.

833. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

Mal élevé comme la plupart des hommes de cette époque infortunée, tiré à deux éducations contraires qui ne valent pas mieux l’une que l’autre, et qui, le rompant dans le centre même de son être à la place où les convictions doivent se bâtir leur forteresse, le hachent en deux tronçons plus ou moins saignants qui s’agiteront, sans se rejoindre dans un impuissant scepticisme, Christian, le héros du livre, est, une fois de plus, l’éternel malade dont nous avons tant étudié la maladie sur cette race de lépreux sublimes, Werther, René, Obermann, et tant d’autres animæ viles dans lesquelles le génie s’est expérimenté lui-même. […] Il n’a pas l’amour ou la haine des uns (amour ou haine c’est tout un pour réchauffement du récit), et il ne tire nulle thèse des autres.

834. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Et il en a tiré bon parti. […] Le général n’attend qu’un ordre du préfet pour faire tirer. […] On ne tirera rien de l’accusé. […] On a cette sensation vague qu’il la tue parce qu’il avait un coup de revolver à tirer et qu’il fallait bien qu’il le tirât sur quelqu’un, un peu au hasard. […] Tirons chacun de notre côté. » Ils y tirent.

835. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIX » pp. 164-165

Il n’y a plus qu’à tirer l’échelle !

836. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIII » pp. 291-293

Mais ces détails de loin n’ont aucun intérêt, à moins qu’il ne sorte un résultat ; et quoique le ministère Guizot soit menacé, il est probable qu’il s’en tirera encore pour cette fois.

837. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine (1772-1827) »

Bernard Jullien Ce qui distingue éminemment les chansons de Désaugiers, et toutes ses productions, c’est la verve, le naturel, la bonne et franche gaîté, la peinture vraie et plaisante des mœurs et des ridicules de tous les états, souvent aussi une fécondité singulière pour tirer une multitude de pensées d’un fond qui ne semblait pas les comporter.

838. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Trarieux, Gabriel (1870-1940) »

Gabriel Trarieux, avec cette épigraphe tirée des Idylles du Roi, de Tennyson : « Man dreams of fame, while woman wakes to love ».

839. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 227-229

Dans l’Ouvrage estimable qu’il a composé à ce sujet, il en revient continuellement à cette idée primitive, & en tire non-seulement les regles de la Poésie & de l’Eloquence, mais encore celles des autres genres d’imitation.

840. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 252-254

Dans celle de l’Infant Dom-Philippe, Duc de Parme, M. de Beauvais a su tirer avec habileté le plus grand parti des circonstances, & trouver le moyen de faire aimer son Heros, par l’adresse des détails, par un naturel & un ton de sensibilité qui lui est particulier.

841. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 418-420

Pourvu qu’on choisisse bien son sujet, qu’on en regle ingénieusement l’economie, qu’on distribue ses personnages avec choix, que les situations forment des tableaux, pourvu que la fable soit susceptible d’incidens extraordinaires, de divertissemens délicatement variés & tirés du fond même de l’intrigue, de décorations pompeuses ou agréables, on sera toujours sûr de remplir l’objet de cette partie de nos spectacles, & de la sauver des dégoûts d’une ennuyeuse monotonie.

842. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 378-380

Elle est une espece de Chimie destructive, qui anéantit les substances en les divisant, & ne tire des corps dépouillés de leurs parties, qu’une cendre stérile, fruit ordinaire de ses opérations.

843. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 408-410

La même exactitude ne se trouve pas toujours dans les conséquences qu’il tire sur certaines matieres qui font partie des autres volumes.

844. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 42-44

Il chercha à s’éclairer, il consulta, & l’illustre Archevêque de Cambrai fut son guide pour le tirer de ce labyrinthe ténébreux.

845. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Dumont le Romain  » pp. 115-116

Le peintre a eu une idée forte, mais il n’a pas su en tirer parti.

846. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Roslin  » pp. 149-150

Ce n’est pas qu’un talent extraordinaire ne puisse tirer parti de cela ; car quelle est la difficulté que le génie ne surmonte pas.

847. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

et M. de Beauvoir se tira l’édredon sur le nez. […] Alors s’adressant à ses témoins : Il est évident que je tire mieux que Monsieur, — cria le blessé — et pourtant Monsieur s’en est mieux tiré que moi ! […] Souvestre par son beau roman de Riche et Pauvre, duquel il a tiré un drame joué depuis quelques jours avec succès au théâtre de la Porte Saint-Martin. […] Je vous dirai donc, pour terminer, que la veuve de Junot n’est point riche et qu’elle tire de la littérature les principales ressources de sa maison. […] C’était une petite réunion d’intimes, qui tirait à sa fin.

848. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Rodrigue seul descend jusqu’à lui, le tire par la main, et même la lui baise avec charité, le couvre de son manteau, le fait manger au même plat que lui, boire à sa gourde, dormir à son côté. […] Nous avons dit que Guillem de Castro avait tiré sa pièce de ce que l’on nomme les Romances du Cid, assemblage de chants populaires, de date plus ou moins ancienne ; quelques-uns d’un grand caractère, encore un peu sauvage ; entr’autres celui où l’on voit Don Diègue, inconsolable de l’outrage reçu du comte de Gormas, — un soufflet — et trop vieux pour en tirer lui-même vengeance, appeler ses trois fils, et les éprouver l’un après l’autre. […] Voilà d’où Guillem de Castro d’abord, et Corneille après lui, ont tiré la belle scène que vous connaissez. […] La première est dans l’original espagnol, et l’autre est tirée sur ce modèle. […] Corneille fait même semblant, dans son Examen, de croire qu’il était impossible absolument et dans n’importe quel délai. « Il faut, dit-il, se contenter de tirer Rodrigue de péril, sans le pousser jusqu’à son mariage avec Chimène.

849. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

— que dans une solitude d’Amérique l’honneur breton tire l’épée des ancêtres, et crie : Présent ! […] C’est de lui pourtant que Flaubert a tiré toute la finesse de son métier. […] Ils ont tiré sur la mère grand. […] Ainsi nous tirerons un bénéfice de l’hostilité même qui oblige M.  […] Nous en tirons un enrichissement de vie.

850. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Il va jusqu’au bout de son originalité et tire des procédés particuliers à son imagination leurs dernières applications. […] Faguet en faisait naguère la remarque et tirait de là des conséquences spécieuses. […] Tout ce qu’on peut en tirer pour ce genre d’étude il l’a montré dans un chef-d’œuvre : l’Histoire de la littérature anglaise. […] Bien loin qu’il tirât avantage pour sa propre personnalité de tant d’hommages, il les reportait à la science, à ses maîtres, à son pays. […] Une science n’est définitivement constituée qu’autant qu’on en peut tirer des enseignements.

851. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Les acheteurs engrossaient ordinairement les jeunes femmes, et les menaient enceintes au marché afin d’en tirer un meilleur prix. […] Sous cette barbarie native, il y avait des penchants nobles, inconnus au monde romain, et qui de ses débris devaient tirer un meilleur monde. […] Elle me menaçait — par jalousie, et me frappait de rudes coups. »  — Tout cela est vain, nulle parole ne peut mouiller ces yeux secs ; il faut qu’on mette le corps sanglant sur ses genoux pour lui tirer des larmes. […] Pourquoi la culture latine n’a point de prise sur les Saxons. —  Raisons tirées de la conquête saxonne. —  Bède, Alcuin, Alfred. —  Traductions. —  Chroniques […] —  Compilations. —  Impuissance des latinistes. —  Raisons tirées du caractère saxon

852. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Puis, tandis que les critiques s’acharnent sur la préface et les érudits sur les notes, il peut arriver que l’ouvrage lui-même leur échappe et passe intact à travers leurs feux croisés, comme une armée qui se tire d’un mauvais pas entre deux combats d’avant-postes et d’arrière-garde. […] On pourrait montrer quels puissants effets les modernes ont tirés de ce type fécond sur lequel une critique étroite s’acharne encore de nos jours. […] Ils concourent avec lui à empreindre de la teinte dramatique toute notre poésie ; ils sont comme lui mêlés de grotesque et de sublime ; et, loin de tirer à eux dans ce grand ensemble littéraire qui s’appuie sur Shakespeare, Dante et Milton sont en quelque sorte les deux arcs-boutants de l’édifice dont il est le pilier central, les contre-forts de la voûte dont il est la clef. […] D’ailleurs, quelque grands qu’ils soient, ce cèdre et ce palmier, ce n’est pas avec le suc qu’on en tire qu’on peut devenir grand soi-même. […] Certes, de plus habiles en auraient pu tirer une haute et profonde harmonie, non de ces harmonies qui ne flattent que l’oreille, mais de ces harmonies intimes qui remuent tout l’homme, comme si chaque corde du clavier se nouait à une fibre du cœur.

853. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Les uns tirent du pistolet dans les vitres et tout le monde se retourne lui mit, les pieds dans le plat, ― coram populo, ― plus tard, il devait y ajouter le reste. […] C’est surtout « l’acte sexuel qu’il faut tirer de la honte où on le cache », pour le remettre dans sa gloire sous le soleil. […] Le journal qui se tire, à des millions d’exemplaires et qui se vend cinq centimes en rend la lecture inutile ; et je considère le feuilleton qu’il publie, comme une superfétation, un pléonasme. […] Aussi hésite-t-il prudemment à conclure à la hâte et surtout à tirer des lois générales inconsidérément. […] Zola, qui est un habile homme, a compris tout cela et le parti qu’il pouvait en tirer et il a trouvé des gens qui, sans le savoir, ont conspiré avec lui.

854. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Des Essarts, Emmanuel (1839-1909) »

Tant y a que l’on pouvait tirer de là un poème agréable et que M. des Essarts en est venu facilement à son honneur… … Voilà qui est congrûment rimé et qui sent d’une lieue à la ronde son école parnassienne.

855. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dujardin, Édouard (1861-1949) »

Les rimes se groupent au lieu de s’entrecroiser, et l’auteur tire, de ce procédé, des effets charmants.

856. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Monselet, Charles (1825-1888) »

Jules Barbey d’Aurevilly Je connaissais le Monselet de tout le monde, le Monselet du journal, du théâtre, du café, du restaurant, le Monselet du boulevard et de Paris, le Monselet légendaire, celui qu’on a représenté les ailes au dos, comme Cupidon, parce qu’il a écrit Monsieur de Cupidon… Je connaissais le Monselet de la gaîté, de la bonne humeur, de la grâce nonchalante, la pierre à feu qu’on peut battre éternellement du briquet pour en tirer d’infatigables étincelles…, mais je ne connaissais pas le Monselet intime, — le Monselet du Monselet, — la quintessence de l’essence, et c’est ce livre, intitulé tout uniment et tout simplement : Poésies complètes de Charles Monselet, qui me l’a fait connaître, qui m’a appris l’autre Monselet dont je ne connaissais que la moitié… Un poète, un poète de plus parmi les vrais poètes, voilà ce qu’apprend ce recueil des Poésies complètes de Monselet, réunissant tous les rayons éparpillés de son talent et nous faisant choisir entre tous celui qui plaît davantage, le plus pénétrant et le plus pur… Certes, on savait bien, bien longtemps avant ce recueil, que Monselet était un chanteur plein de verve et de fantaisie… Il était plus que cela, et ce dernier recueil le met à sa place, parmi les touchants.

857. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 484-486

Son Traité de la Sagesse l’a fait ranger, par le Jésuite Garasse, au nombre des Incrédules ; & les Philosophes de nos jours, sur ce beau témoignage, se sont empresses de se l’associer, tant il est vrai qu’ils savent tirer parti de tout.

858. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 179-181

Il seroit difficile de douter, par exemple, que les remarques & les expressions suivantes, tirées du Traité de l’Eloquence du corps, ne soient de sa façon.

859. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 416-419

Celui-ci a traduit, en société, avec M. l’Abbé Marie, Professeur de Mathématiques au Collége Mazarin, & Sous-Précepteur de M. le Comte d’Angoulême, un Ouvrage Anglois, fait par Bulter, & intitulé, Vie des Peres, des Martyrs & des autres principaux Saints, tirée des Actes originaux & des monumens les plus authentiques.

860. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 412-415

Après avoir analysé le génie du Poëte d’Auguste, M. le Duc de Niv** prend sa lyre, & en tire des sons qu’Horace lui-même n’eût point désavoués ; on ne s’apperçoit pas que cet instrument ait changé de main, en passant dans les siennes.

861. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

Fils de Cypris, plus malin qu’une Pie, A consoler Robin l’on perd ses pas : Toinette seule, avec ses doux appas, Peut le tirer de sa mélancolie : Rends-la lui donc ; car après tout, hélas !

862. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VIII. Des Anges. »

Tel est le merveilleux qu’on peut tirer de nos saints, sans parler des diverses histoires de leur vie.

863. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Avis du traducteur » pp. -

Nous avons abrégé ce morceau, en élaguant toutes les idées qu’on devait retrouver dans la Science nouvelle, mais nous y avons ajouté de nouveaux détails, tirés des opuscules et des lettres de Vico, ou conservés par la tradition.

864. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Il avait déjà fait imprimer à Besançon, en 1801, et tirer à vingt-cinq exemplaires Quelques Pensées de Shakspeare, avec cette épigraphe de Bonneville : Génie agreste et pur qu’ils traitent de barbare. […] Les Tristes, ou Mélanges tirés des tablettes d’un Suicide, 1806. […] Il fut le premier à tirer d’un entier oubli le dernier Homme de Granville, cette admirable ébauche d’épopée, s’écriait Nodier, et qui fera la gloire d’un plagiaire heureux. […] Dans ses Onomatopées, dans sa Linguistique, dans ses Mélanges tirés d’une petite Bibliothèque, dans cette foule de petites dissertations fines, annexées comme des cachets précieux au Bulletin du Bibliophile 180, on le retrouve le même de manière et de méthode, si méthode il y a, d’érudition courante, rompue, variée, excursive. […] Paris, 1812, Didot l’aîné : tiré à très peu d’exemplaires.

865. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Dans les marais entrés, notre bonne commère S’efforce de tirer son hôte au fond de l’eau, Contre le droit des gens, contre la foi jurée. […] Il résiste, elle tire. […]          Six forts chevaux tiraient un coche. […] C’est d’elle que La Fontaine tira le Paysan du Danube. […] Je tiens pour certain, vu les cruautés que vous nous avez fait souffrir, que vous les payerez tôt ou tard ; et en cas-là il pourrait arriver que vous, qui à présent nous traitez d’esclaves, à votre tour vous nous reconnussiez comme vos maîtres. » (Oui, on peut tirer de là quelque chose.

866. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Dieu seul le sait, Dieu seul est prescient, Dieu seul tire le bien du mal et la justice de l’injustice ; puisse-t-il en sortir un jour, non l’ambition du Piémont, mais l’indépendance et l’équilibre de l’Italie par une confédération, et non par un monopole ! […] Vous feriez voir l’étendue de notre intelligence ; comment nous savons réunir nos idées et lier celles qui suivent avec celles qui précèdent, établir des principes, tirer des conséquences, définir tout, le réduire à une exacte précision, et nous assurer par là si nous sommes parvenus à une science véritable, qui est le comble de la perfection, même dans un Dieu. […] Ainsi nous tirons de la mer une infinité de choses utiles. […] « Quintus, lui dis-je alors, vous avez très bien et en bon stoïcien défendu l’opinion des stoïciens ; et ce qui me plaît surtout, c’est que vous vous êtes appuyé sur des faits éclatants et mémorables, tirés de notre propre histoire. […] Car notre patrie ne nous a point donné les trésors de la vie et de l’éducation pour ne point en attendre un jour les fruits, pour servir sans retour nos propres intérêts, protéger notre repos et abriter nos paisibles jouissances ; mais pour avoir un titre sacré sur toutes les meilleures facultés de notre âme, de notre esprit, de notre raison, les employer à la servir elle-même, et ne nous en abandonner l’usage qu’après en avoir tiré tout le parti que ses besoins réclament.

867. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Le regard d’un homme accoutumé à tirer de ses capitaux un intérêt énorme contracte nécessairement, comme celui du voluptueux, du joueur ou du courtisan, certaines habitudes indéfinissables, des mouvements furtifs, avides, mystérieux, qui n’échappent point à ses coreligionnaires. […] ” En 1816, les plus habiles calculateurs de Saumur estimaient les biens territoriaux du bonhomme à près de quatre millions ; mais comme, terme moyen, il avait dû tirer par an, depuis 1793 jusqu’en 1817, cent mille francs de ses propriétés, il était présumable qu’il possédait en argent une somme presque égale à celle de ses biens-fonds. […] Juge de la force corporelle en sa qualité de tonnelier, il devina le parti qu’on pouvait tirer d’une créature femelle taillée en Hercule, plantée sur ses pieds comme un chêne de soixante ans sur ses racines, forte des hanches, carrée du dos, ayant des mains de charretier et une probité vigoureuse comme l’était son intacte vertu. […] s’écria Grandet en se redressant sur ses jarrets comme un cheval qui entend tirer le canon à dix pas de lui. […] « Grandet avait tiré son couteau et s’apprêtait à soulever l’or.

868. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Chez quelques-uns de ces grands hommes, cela s’expliquait par une vue bornée de la science et de son objet ; chez d’autres, comme chez Descartes 31, qui prétendait bien tirer de la raison les vérités essentielles à l’homme, il y avait superfétation manifeste, emploi de deux rouages pour la même fin  Je n’ai pas besoin, remarquez bien, de me poser ici en controversiste, de prouver qu’il y a contradiction entre la science et la révélation : il me suffit qu’il y ait double emploi pour trouver ma thèse actuelle. […] Aujourd’hui nous ne concevrions plus de grande éloquence sur une tombe sans un doute, un voile tiré sur ce qui est au-delà, une espérance, mais laissée dans ses nuages, doctrine moins éloquente peut-être, mais certainement plus poétique et plus philosophique qu’un dogmatisme trop défini, donnant, si j’ose le dire, la carte de l’autre vie. […] Et ne dites pas que c’est là le scepticisme ; c’est la critique, c’est-à-dire la discussion ultérieure et transcendante de ce qui avait d’abord été admis sans un examen suffisant, pour en tirer une vérité plus pure et plus avancée. […] Mais rien n’est supérieur à la science et à la grande civilisation purement humaine, et il n’y a qu’un esprit superficiel qui puisse comparer cette grande forme de la vie complète à ces siècles factices où l’on ne pouvait avoir un noble sentiment qu’avec une réminiscence de rhétorique, où l’on faisait venir un philosophe pour s’entendre lire une Consolation quand on avait perdu un être cher et où l’on tirait de sa poche en mourant un discours préparé pour la circonstance. […] Tous les arguments tirés du passé pour prouver l’impuissance de la philosophie ne prouvent rien pour l’avenir ; car le passé n’a été qu’une introduction nécessaire à la grande ère de la raison.

869. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Le duc tire la nappe, renverse la tablé, coiffe plusieurs convives d’une assiette de potage, casse leurs violons sur la tête des musiciens. Les épées sont tirées ; mais tout se termine sans qu’il y ait rien de répandu, sinon la soupe. […] Il est frappé lui-même de la ressemblance ; les métaphores tirées de la vie du théâtre reviennent à chaque instant sous sa plume. […] Augustin Thierry, dont on ne récusera pas le témoignage, écrit à ce propos67 : « Ce sont les événements, jusque-là inouïs, des cinquante dernières années, qui nous ont appris à comprendre les révolutions du moyen âge, à voir le fond des choses sous la lettre des chroniques, à tirer des écrits des bénédictins ce que ces savants hommes n’avaient point vu, ce qu’ils avaient vu d’une façon partielle et incomplète, sans en rien conclure, sans en mesurer la portée. […] Vous ne trouvez que l’ouvrage de Bossuet : La politique tirée des propres paroles de l’Ecriture Sainte.

870. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Lemercier et Cie 1° Dans le Rêve, 10 planches, tirées à 25 exemplaires reste 1 exemplaire, porté à 50 fr. […] f — La Folie, tirées à 50 exemplaires, restent 4 exemplaires portés à 25 fr. 3° Les Origines, 8 planches, tirées à 25 exemplaires, restent 5 exemplaires, portés à 25 fr. […] Deesse de l’Intelligible, au profil sévère et dur, tirées à 50 exemplaires, à 20 fr. […] Le numéro 7 d’août 1885 de la revue présente une lithographie, un tiré à part représentant Brunnhilde pour illustrer l’article de Dujardin sur le dernier acte du Crépuscule des Dieux.

871. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Le vrai coupable est Celui qui a troublé le repos du néant pour en tirer le monde ; c’est cet Esprit flottant sur le chaos informe qui y a soufflé la vie et la forme : Emporté sur les eaux de la Nuit primitive, Au muet tourbillon d’un vain rêve pareil, Ai-je affermi l’abîme, allumé le soleil, Et pour penser : Je suis ! […] Les rideaux Sont tirés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Les apologistes des religions ont naturellement tiré parti de ces doctes théories : « La jouissance, dit M.  […] Richepin a trouvé moyen de calomnier le matérialisme et l’athéisme ; les prétendues conclusions qu’il tire de ces systèmes sont aussi burlesques au point de vue de la science qu’elles sont odieuses au point de vue moral et social. […] Il importe aux philosophes de ne pas laisser certains littérateurs duper le public en lui faisant croire que la science actuelle, ou même que la philosophie naturaliste à laquelle elle semble tendre, ait les conséquences immorales et antisociales que les Veuillot ou les Richepin veulent en tirer.

872. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

D’un autre côté, dans les Contes tirés de ces faits magnétiques dont l’époque actuelle est comme ivre, le panthéisme joue un rôle nouveau et offre des aspects qui avaient échappé à l’Allemagne, mais c’est toujours le panthéisme, la vieille monstruosité éventrée et connue jusque dans le fond des entrailles. […] Sans aucun doute, dans ce jeu bizarre où l’auteur devient de bonne foi, et, comme l’acteur, se fascine soi-même, il y a (et la Critique doit l’y voir) un naturel de poète dramatique qui, tiré de toutes ces données, sujets habituels des Contes d’Edgar Poe : le somnambulisme, le magnétisme, la métempsycose, — le déplacement et la transposition de la vie, — aurait pu être formidable. […] Dieu lui avait donné des facultés singulièrement belles, puissantes et rares ; il n’en tira point le parti qu’il en eût pu tirer. […] réellement, je suis contristé pour l’honneur du poète de Ligeia et du Corbeau, qu’on ait raclé le fond du bassin de ses œuvres et qu’on en ait tiré un tel gratin… Mais humainement, mais historiquement, c’est autre chose !

873. (1739) Vie de Molière

Pierre Corneille tira le théâtre de la barbarie et de l’avilissement, vers l’année 1630. […] Ce fut alors que Poquelin, sentant son génie, se résolut de s’y livrer tout entier, d’être à la fois comédien et auteur, et de tirer de ses talents de l’utilité et de la gloire. […] À l’égard de son caractère, il était doux, complaisant, généreux ; il aimait fort à haranguer ; et quand il lisait ses pièces aux comédiens, il voulait qu’ils y amenassent leurs enfants, pour tirer des conjectures de leur mouvement naturel. […] Il est vraisemblable, naturel, tiré du fond de l’intrigue ; et, ce qui vaut bien autant, il est extrêmement comique. […] Il y a dans celle-ci quelques scènes tirées du théâtre italien.

874. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Au sixième, il tira… M. de Villacourt tomba, assis par terre. […] Le verrou de ton cabinet est tiré… ainsi, tu n’as qu’à t’exécuter. […] Puis elle tira les rideaux de calicot blanc, cousus à gros points. […] disait le père Rivals de sa plus grosse voix : n’aie pas peur, mon fils, nous te tirerons de là. […] Félicité n’en tira aucun orgueil, ne se doutant même pas qu’elle eût rien fait d’héroïque.

875. (1864) Études sur Shakespeare

J’essayerai d’en indiquer les causes ; je n’insiste en ce moment que sur le fait même, et pour en tirer une seule conséquence ; c’est que la critique littéraire a changé de terrain et ne saurait demeurer dans les limites où elle se renfermait jadis. […] Le poëte ne s’en occupe même plus guère et l’abandonne, au sortir des mains de Falstaff, comme s’il en eût tiré tout ce qu’il avait à lui demander. […] Quels pathétiques effets à tirer de cette parade théâtrale ! […] Chez Angelo, le crime n’est qu’une abstraction vague, attachée en passant à un nom propre, sans autre motif que la nécessité de faire commettre à ce personnage telle action qui produira telle situation dont le poëte veut tirer tels et tels effets. […] En 1707, un poëte nommé Tate donna comme son ouvrage un Roi Lear, dont il a, dit-il, tiré le fond d’une pièce de même nom, qu’un de ses amis l’a engagé à lire comme intéressante.

876. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Il trace des lignes, tire des plans, remarque le croisement des chemins, qui forment une sorte de grand A. […] Il copie la nature simplement parce qu’il obéit au penchant qui porte l’homme à l’imitation et qu’il tire d’une reproduction exacte un plaisir. […] L’exemple de Solon, déguisant dans une élégie ses « conseils aux Athéniens », ne tirait pas à conséquence. […] » Combinaisons dont le peintre, le musicien, le romancier peuvent tirer parti, comme le poète dramatique. […] Millet n’hésite pas à la tirer : « Et voici toute trouvée et toute simple la cause de cette tant reprochée solennité.

877. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

La communauté y perd, l’individu y gagne ; mais parce que l’individu y gagne, la communauté reçoit encore des individus libres un peu plus de services qu’elle n’en tirerait de serviteurs insoumis. […] » De Maistre s’est dit : Cette objection tirée de l’injustice de ma doctrine, je vais la résoudre ; ce fondement de l’autorité royale et cette responsabilité du roi, je les trouverai. […] L’un est un pessimiste, et c’est du pessimisme même, de l’existence du mal, exagéré du reste à plaisir par lui, qu’il tire une conclusion déiste et chrétienne. […] Mme de Staël ne sait point tirer des héros eux-mêmes, du choc de leurs passions naturellement en jeu et en acte, les péripéties de ses aventures. […] près que, réserve faite pour les hommes de génie, qui, tout en se conformant aux nécessités de leur temps, savent toujours se tirer d’affaire.

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