Les peres des quatre meilleurs peintres françois du dernier siecle, Le Valentin, Le Sueur, Le Poussin et Le Brun, n’étoient pas des peintres.
etc. » Non, ce ne sont point mes ouvrages qui eussent fourni ses meilleurs chapitres à Haubert : il eût trop bien reconnu ses théories.
Nous le remercions infiniment, cet excellent critique, de vouloir bien nous révéler que l’art d’écrire exige un labeur effroyable, après que nous avons consacré 300 pages à indiquer cet effroyable labeur, ce qui, par parenthèse, ne me semble pas le meilleur moyen de démontrer qu’« un grimaud peut devenir un Chateaubriand ».
Le style des débutants, des élèves, des écrivains ordinaires, sera-t-il meilleur, si on leur dit : « Ne corrigez pas, c’est inutile.
De tous ces articles, le meilleur, selon moi, c’est l’étude sur Lamennais, comme portrait, — frappé, mais flatté ; — et comme biographié, l’étude sur Pascal.
Il le frappe en le caressant, et le meilleur coup qu’il lui porte est encore, je crois, sa caresse.
C’est même cet incompressible fanatisme, dont il se vante comme de sa meilleure faculté, qui l’a empêché de prouver aux regards du monde ses autres facultés et sa supériorité d’écrivain.
Sans doute, ô le meilleur des pères !
Un homme de mérite, occupé de l’histoire comme d’une science, habitant dans le voisinage de Saint-Cyr, et à la source des meilleurs mémoires, M. […] Je ne sais ce qu’a voulu nous dire Stendhal par cette note ; s’il a prétendu dire que le duc de Nivernais était un de ces petits-maîtres et qu’il n’a rien compris au jeu de la machine anglaise, il s’est trompé, et cette correspondance même qu’il atteste, et qui n’est qu’une faible partie des dépêches dont cependant elle peut donner l’idée, en est la meilleure preuve. […] une réponse à Mme de Mirepoix qui lui envoyait de ses cheveux blancs ; des vers à Mlle de Sivry, un enfant prodige qui étonnait les salons par sa facilité à rimer (La Harpe, dans un excès de franchise, trouve ces vers les meilleurs sans comparaison, et même les seuls bons, qu’ait faits le duc de Nivernais) ; des fables qu’il lisait dans les séances publiques de l’Académie : « il avait la complaisance de les lire, dit encore La Harpe, et la discrétion de ne les point imprimer ».
Mais Marcellus persistait à penser que la meilleure place sous un tyran aimable et doux était la plus éloignée ; il vécut à distance et mourut en paix, véritable homme d’honneur de la République. […] À cela près, nous ne connaissons pas un recueil de dépêches mieux senti, mieux écrit, présentant au lecteur sérieux, dans un meilleur style, plus de lumière et plus d’agrément. […] XXVI De cette vie d’étude il sortit successivement pour une demi-publicité d’élite une longue série de livres, les uns, souvenirs personnels de ses voyages, fleurs de sa jeunesse, recueillies de vingt à vingt-cinq ans en Orient, desséchées entre les pages de ses notes rapides, dont il recueillit à loisir l’essence et l’odeur pour en recomposer les meilleurs parfums de sa vie ; les autres, des morceaux d’histoire diplomatique et politique, très neufs, très originaux, très instructifs, qui révèlent au temps présent les pensées calomniées du gouvernement des Bourbons ; les autres enfin, entièrement d’érudition littéraire, traductions, dissertations, commentaires sur les textes du grec ancien et du grec moderne dont il a prodigieusement enrichi la littérature de ces derniers temps.
» Sa mélancolie, comme celle de Rousseau, se caractérisait de plus en plus par la mobilité de ses résolutions, et par les soupçons les plus injurieux contre ses meilleurs amis. […] Convaincu alors de l’amour de sa sœur pour lui, et se reprochant à lui-même une feinte qui avait causé tant d’angoisses à Cornélia, il commença à la rassurer avec de meilleures paroles, et il finit par se découvrir à elle pour ce qu’il était, mais peu à peu, néanmoins, et par degrés, de peur que la surprise et la joie, succédant sans préparation à tant de douleur, ne lui causassent un autre évanouissement qui, cette fois, pourrait être mortel. […] Ce que je viens de dire suffit s’il se détermine à revenir ; s’il préfère rester à Rome ou ailleurs, nous donnerons ordre pour que les choses qui lui appartiennent et qui sont entre les mains de Coccapani (ami du Tasse, écuyer du prince) lui soient adressées, et il peut écrire sur cela à Coccapani. » Y a-t-il une meilleure preuve qu’une telle lettre, que le duc Alphonse ne tendait point de piège au Tasse pour l’attirer dans ses États, et pour l’y plonger dans les cachots ?
Il faut donner la meilleure place à ma mère ; mon frère doit être près d’elle. […] Necker, que la dépossession de la noblesse de cour par une bourgeoisie aristocratique, une meilleure répartition de l’impôt en faveur des plébéiens propriétaires, une administration des finances contrôlées par des États-Généraux composés de trois ordres, et tout au plus une représentation nationale divisée en deux assemblées, l’une héréditaire, l’autre élective, partageant le pouvoir législatif avec un roi limité. […] « Que de fois, par cette ardeur conciliante qui lui était un lien avec les meilleurs représentants de tous les partis, et par ce droit légitime de son esprit qui ne lui donnait guère moins de pouvoir sur M. de Blacas ou sur M. de Montmorency, que sur M. de Lafayette ou sur le baron Louis, je l’ai vue dans la même soirée, faire admettre dans la maison du roi un homme de mérite aussi indépendant que malheureux, réintégrer dans leurs emplois quelques agents impériaux et dévoués, mais avec honneur, au pouvoir qu’elle avait combattu, et servir de son crédit des hommes de lettres qui, pendant son exil, avaient eu le malheur de nier son talent.
La nouveauté était de réunir fréquemment les mêmes hommes et mêmes femmes, dans une égalité momentanée et dans une liberté parfaite, non point pour la cérémonie, mais pour le plaisir, non point pour un plaisir extérieur et précis, danse, souper, spectacle (quoique ces plaisirs naturellement ne fussent pas exclus), mais pour le simple et essentiel plaisir qui se pouvait tirer de la réunion des esprits, s’excitant mutuellement par le contact, et s’efforçant de produire ce qu’ils avaient de meilleur. […] Malherbe lui reprochait de manquer de force : mais dans sa faiblesse laborieuse et châtiée, il a de forts, de triomphants réveils ; on a de lui des pièces qui valent le meilleur Malherbe. […] Les gens de lettres aidèrent les dames à parfaire leur œuvre : la condition des uns et des autres en devenait meilleure.
L’excès dans le désir de convaincre rend Descartes dur pour ses contradicteurs, outre le faible humain, qui fait que les meilleurs esprits ne peuvent défendre la vérité sans s’opiniâtrer, ni sans en confondre l’intérêt avec le leur. […] L’influence de Descartes fut celle d’un homme de génie qui avait appris à chacun sa véritable nature, et, avec l’art de reconnaître et de posséder son esprit, l’art d’en faire le meilleur emploi. […] La méthode cartésienne ne cessera pas d’être l’une de nos facultés : instrument admirable, qui, faute de mains assez robustes pour le manier, pourrait bien être délaissé, mais qui ne sera jamais remplacé par un meilleur.
Mais il serait aisé de montrer que Bergson est infiniment meilleur bergsonien que Descartes ne fut bon cartésien. Et je dirai : Il est aisé de montrer que Bergson est infiniment un meilleur bergsonien que Descartes ne fut un bon cartésien. […] Et si l’on veut c’est encore moins rien, parce qu’on ne l’a pas plus évitée après qu’avant, et que Descartes ne l’a pas plus évitée qu’un autre, (et c’est en ce sens que j’ai dit que Bergson est un infiniment meilleur bergsonien que Descartes n’est un bon cartésien).
Qu’un homme se décide à ne plus jamais dire que ce qu’il pense, dût-il « rompre en visière à tout le genre humain », cela n’est pas nécessairement comique ; c’est de la vie, et de la meilleure. […] D’ailleurs, sans aller aussi loin, il est aisé de voir que si la transposition du solennel en trivial, du meilleur en pire, est comique, la transposition inverse peut l’être encore davantage. […] On se rappelle cette observation d’un haut fonctionnaire à un de ses subordonnés, dans une pièce de Gogol : « Tu voles trop pour un fonctionnaire de ton grade. » Pour résumer ce qui précède, nous dirons qu’il y a d’abord deux termes de comparaison extrêmes, le très grand et le très petit, le meilleur et le pire, entre lesquels la transposition peut s’effectuer dans un sens ou dans l’autre.
Son humble marchand d’almanachs est pétri d’une meilleure argile. […] C’est Spinoza qui a enseigné cela aux hommes ; Renan, son meilleur disciple, les a confirmés dans cette idée salutaire. […] D’aucuns diront que cela faisait des races meilleures, plus solides, plus résistantes, étant plus résignées à un sort monotone. […] Ce qu’il y a de meilleur dans les grands écrivains, ce sont les pages venues naturellement, sans choix, souvent sans conscience. […] Ce dernier critérium n’est pas meilleur que les autres.
Si je peux espérer de faire un huitième volume deux fois meilleur que le septième, je continuerai ; sinon serviteur à l’Encyclopédie. […] Le père et la mère ont été un exemple frappant que les meilleurs parents peuvent avoir les plus méchants enfants. […] Je plains cet homme de déchirer ceux dont les conseils lui apprenaient peut-être à tirer un meilleur parti de son talent. […] Je vous confie sous le secret (car un mot suffit pour gâter la meilleure action) que cet artiste me coûte plus de deux cents louis. […] J’ai passé l’année tout entière à la campagne avec moi seul en assez mauvaise compagnie d’abord, mais sans cesse occupé du soin de la rendre meilleure.
Un des hommes qui l’ont le mieux connu et qui en ont parlé dans les meilleurs termes, M. […] Les meilleurs amis de l’écrivain s’étonnent et déplorent qu’un défenseur de la foi se complaise à de pareilles peintures. […] C’est le mot de la Napolitaine regrettant que son sorbet ne fût pas un péché, pour le trouver meilleur. […] Ce n’est peut-être pas la meilleure méthode en critique ; au surplus, elle est assez communément employée. […] Les meilleures pièces de Verlaine sont gâtées par ces défaillances de l’expression : cela suffirait à les empêcher de durer.
On dirait qu’il les regarde comme des êtres d’une nature étrange et meilleure. […] Les livres les meilleurs sont les plus petits. […] Aussi, bien qu’il soit atteint et convaincu d’avoir du bon sens et de la conscience, puis-je le réhabiliter en ajoutant qu’il a de l’esprit, et beaucoup, et du meilleur. […] Renan ; s’il n’aurait pas, de la meilleure foi du monde, projeté dans autrui sa propre conception de la vie. […] Car qu’y a-t-il de meilleur que le Rêve ?
L’iris est meilleur en Illyrie qu’en Macédoine, et en Thrace il n’a aucune odeur. […] On mêle au lait des jeunes chiens du sang de fauve pour les rendre meilleurs chasseurs. […] « Pour Giard, a dit un de ses meilleurs disciples, M. […] Je m’arrête ici, heureux d’avoir pu porter un témoignage de personnelle admiration en faveur d’un grand savant qui fut aussi le meilleur des maîtres. […] L’œil est notre meilleur instrument de connaissance, mais c’est aussi le plus fragile, celui qui subit le plus facilement les illusions.
Ces deux œuvres sont de la meilleure manière de George Sand, avec le progrès que l’expérience la plus délicate de la vie a pu apporter dans les conceptions primitives de son art, sans que l’âge ait refroidi l’inspiration. […] Certes il y a de nobles passions qui grandissent l’âme, et, comme la raison humaine cherche l’idéal divin dans tout ce qui est grand et beau, on peut croire parfois, en sentant l’homme meilleur, à une secrète intervention de Dieu dans ces sentiments privilégiés. […] Nous ne pourrons jamais nous soustraire à cette soif de fiction, à moins que notre monde ne se transforme en une sorte de paradis où l’idéal d’une vie meilleure ne sera plus possible. […] Ça paraît si peu… Quant au style, j’en fais meilleur marché que vous. […] À côté de ces conseils, nous voudrions en placer d’autres, empruntés à des lettres inédites au comte d’A…, dont la belle-fille est devenue plus tard un de nos meilleurs romanciers.
La famille estime que des Fermes aux environs de La Rochelle sont de bien meilleur travail, parce que les frais de voyage du peintre sont moindres. […] Quelques toiles que lui inspirèrent plus tard ses souvenirs du Nil sont parmi ses meilleures. […] Dominique, roman de classe moyenne, reste le meilleur des romans qui figurent en France, d’après un vieux rythme humain, une jeunesse qui se dépouille et une classe moyenne qui s’établit. […] Et cette traduction médiocre ou passable que sera la meilleure critique d’art, il faut bien qu’elle appartienne au métier de l’écrivain plutôt qu’au métier de l’artiste. […] Le dernier mot de l’Éducation sentimentale : « C’est peut-être ce que nous avons eu de meilleur » fait un curieux contraste avec les conclusions de Dominique.
Qui croirait au premier coup d’œil, que les découvertes, les inventions utiles, les Arts méchaniques, les meilleurs systèmes politiques dépendent de la culture des belles Lettres ? […] Le matin il fait enlever dans les marchés ce qu’il y a de plus beau & de meilleur pour sa table, & il laisse le fretin aux fortunes médiocres ; passe encore s’il ne gaspille point les dons nourriciers de la terre. […] Le meilleur Ecrivain est toujours celui qui se fait une objection secrette à lui-même sur ce qu’il écrit ; qui l’écoute, qui la pèse & qui ne continue à écrire qu’après y avoir répondu d’une maniere assez satisfaisante pour qu’il n’ait point à craindre de n’y avoir point fait assez d’attention. […] Les meilleurs Ouvrage, imprimé il y a dix ans, qu’on ne le lit aujourd’hui. […] C’est une des meilleures observations d’Helvétius, lorsqu’il dit que les nouveautés utiles & que la réformation des vieilles erreurs appartiennent de droit aux jeunes gens.
Mon oncle était le plus honnête homme et le meilleur des êtres, mais avait emporté de l’École polytechnique, en même temps que le républicanisme, l’illogisme du raisonnement particulier à tous les forts en x sortis de cette école. […] En chemin, Belot annonce ainsi son divorce : « Quand ç’a été fait, elle (sa femme) m’a dit : Je suis votre meilleure amie ! […] Ce qui lui sourirait dans le moment, c’est de mettre au théâtre Roumestan, qu’il trouve son meilleur livre. […] En ce temps de choléra, Daudet qui n’a pas l’estomac, en meilleur état que moi, ne peut résister à un oignon, une tranche de pastèque, un morceau de tourte d’anchois, à n’importe quelle mangeaille de son Midi. […] qui, en dépit de son poil noir et de sa bruyance, est le meilleur bon enfant de la terre !
Et elle ajoute qu’elle n’est pas attirée par le livre, mais bien par le théâtre, déclarant, du haut d’une vue assez profonde de l’époque, que dans ce moment, où tout se précipite, il est besoin du succès immédiat, qu’il n’y a pas pour les gens de l’heure présente, à attendre les revanches, que des oseurs, comme mon frère et moi, ont obtenues, que du reste, elle trouve, que le théâtre est un meilleur metteur en scène de la passion que le livre. […] » Et elle racontait, que, tout dernièrement, une femme de la meilleure société, ayant deux enfants, au milieu de la pose, s’était couchée sur un divan, et s’était mise à dire de telles choses, que sortant de derrière un rideau, où elle était cachée, elle lui avait dit : « Madame, après la conversation que vous venez d’avoir avec mon mari, vous n’avez qu’à mettre votre chapeau, et à vous en aller. […] Hier, à six heures, le fils de Popelin m’avait dit : « Il y a un petit mieux… ses crachats sanguinolents sont d’une meilleure nature… mais il n’y a pas à se le dissimuler, c’est un homme touché, bien gravement touché… et dont l’existence demandera à être entourée de grandes précautions. » Vendredi 20 mai Il n’y a plus qu’une chose qui m’amuse, m’intéresse, m’empoigne : c’est une conversation entre lettrés sympathiques, dans l’excitation d’un peu de vin, bu à dîner. […] Ajalbert me conte un petit voyage de quatre jours, fait sur la côte bretonne, dans un grand omnibus, loué par Antoine, contenant une cargaison de cabotins et de cabotines : un voyage à la forte nourriture, et très bon marché, grâce au côté débrouillard d’Antoine, arrivant dans un endroit, et, sans consulter aucun autochtone, faisant toute une revue des auberges, et instinctivement choisissant la meilleure, et installant sa charretée de voyageurs : les prix de tout arrêtés d’avance. […] » Avant de s’en aller, Gruby, pour se rendre compte du degré de paralysie des muscles de la bouche du malade, le questionna s’il pouvait siffler, alors le poète, soulevant avec les doigts ses paupières inertes, jeta au docteur : « Pas même la meilleure pièce de Scribe !
Les communications rapides et sûres, la police meilleure et plus exacte, ont à peu près supprimé les fatigues et les dangers. […] Chimène aime Rodrigue, parce qu’elle ne connaît rien de meilleur. […] Car, si la condition des gens de lettres est devenue meilleure, ils se sont amoindris en s’élevant. […] Le meilleur moyen d’éviter la tentation d’avoir une « enseigne », c’est assurément de ne posséder point de marchandise. […] Les meilleurs au point de vue dramatique, Sedaine ou Marivaux, ne nous suggèrent rien sur ces hautes questions.
Jamais peut-être la passion n’a parlé un langage plus simple, plus naïf, dans l’acception la meilleure du mot. […] Ils placent leur auteur au nombre des meilleurs écrivains d’une langue. […] About, qui, en écrivant le Fellah, a donné un des ouvrages les meilleurs sur l’Égypte, M. […] C’est sans contredit la meilleure création de M. […] Nous verrions alors lequel serait le meilleur de l’avis du magistrat ou de celui de Gaboriau.
C’est là le meilleur du livre, le chapitre qu’emplit un sentiment — profond sous sa forme discrète — de sympathie pour les déshérités. […] Mais ceux qui s’indignent de ce qu’il a écrit là, et qui prennent certains mots au pied de la lettre, ne connaissent guère le tour d’esprit mystificateur de Richepin : c’est une de ses facéties ; il en a commis de pires, et de meilleures. […] Les meilleurs éloges à faire de ces éditions, c’est qu’elles vont à leur but : elles épargnent aux lecteurs novices les tâtonnements, les erreurs et les déceptions ; elles les mènent droit aux beautés de valeur, à l’émotion vraie, à la parole salutaire. […] Fraser-Rae, il nous a fourni, au contraire, les meilleures raisons que l’on puisse avoir d’admirer le labeur énorme et l’énorme talent que Taine déploya dans ces cinq volumes chargés de notations, de citations, d’argumentations serrées, d’images éclatantes. […] Plus d’intermédiaire, cette fois, au moins dans les meilleures pages du recueil, entre le poète et les sensations qu’il prend à tâche de traduire.
C’est une chose vivante, une chose ineffable et divine, devant laquelle notre meilleure attitude, avec toute la science qu’il vous plaira, est toujours la vénération, le prosternement pieux, l’humilité de l’âme, l’adoration du silence, sinon des paroles1416. » En effet, telle est l’attitude ordinaire de Carlyle. […] Michelet chez nous est le meilleur exemple de cette forme d’intelligence, et Carlyle est un Michelet anglais. […] Est-ce que Néron de Rome, l’esprit joyeux, ne passait pas le meilleur de son temps à jouer de la lyre ? […] Le meilleur fruit de la critique est de nous déprendre de nous-mêmes, de nous contraindre à faire la part du milieu où nous vivons plongés, de nous enseigner à démêler les objets eux-mêmes à travers les apparences passagères dont notre caractère et notre siècle ne manquent jamais de les revêtir. […] Le meilleur historien du puritanisme est un puritain.
L’obligation du voile la prive évidemment dans certaines scènes de ses meilleurs moyens d’expression. […] C’est cependant un des meilleurs tableaux de Mlle Villany, avec celui de l’expression de la douleur, qui a été son grand succès. […] La meilleure école, quelle que ‘soit la carrière, sera toujours l’apprentissage. […] D’ailleurs, c’est toujours le dernier état des mœurs qui semblera le meilleur à un homme sensé. […] Il faut tenir compte, même dans les statistiques, de la tendance de presque toutes les nations à se prétendre en meilleur point que les autres.
Tout cela nous importe peu aujourd’hui ; le seul point qui nous touche historiquement, c’est cette demi-réforme tentée par les meilleures têtes de la Faculté d’alors, dont était Gui Patin, contre la tradition et la routine des remèdes mystérieux, merveilleux, irrationnels ; elle répondait assez bien aux autres demi-réformes analogues qu’avaient proposées, vers le commencement du siècle. […] Belin, avec qui il était dans les meilleurs termes, il lui a parlé contre les qualités occultes admises par Fernel.
Né à Paris sur la paroisse de Saint-Gervais, le 4 février 1688, d’un père financier et dans l’aisance, d’une famille originaire de Normandie qui avait tenu au parlement de la province, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux reçut une bonne éducation, ce qui ne veut pas dire qu’il fit de fortes études ; il n’apprit nullement le grec et sut le latin assez légèrement, ce semble ; son éducation, plutôt mondaine que classique, et particulièrement son tour d’esprit neuf, observateur, et qui prenait la société comme le meilleur des livres, le disposaient naturellement à être du parti dont avait été feu Perrault, et dont, après lui, Fontenelle et La Motte devenaient les chefs, le parti des modernes contre les anciens. […] Je crois, pour moi, dit Marivaux, qu’à l’exception de quelques génies supérieurs qui n’ont pu être maîtrisés, et que leur propre force a préservés de toute mauvaise dépendance, je crois qu’en tout siècle la plupart des auteurs nous ont moins laissé leur propre façon d’imaginer que la pure imitation de certain goût d’esprit que quelques critiques de leurs amis avaient décidé le meilleur.
Son livre donna comme le signal d’inauguration pour la période de paix ; c’était le meilleur guide pour en appliquer et en recueillir les bienfaits. […] Voyons les choses de l’histoire telles qu’elles se sont passées, et tirons-en les conséquences les meilleures.
Il en était ainsi d’Étienne de La Boétie, à sa manière, et les sonnets de Louise me remettent directement en mémoire le meilleur de ceux que Montaigne nous a transmis et conservés de son ami, au nombre de vingt-neuf. […] que la prose de La Boétie est elle-même plus coulante que ses meilleurs vers !
» logé dans les palais du prince ou chez les premiers seigneurs de l’empire, présenté par l’empereur dans les manœuvres comme étant de son État-major, l’accompagnant dans ses voyages à l’intérieur, traité par lui non comme un peintre, mais comme un ami, comme un fils, comme un enfant gâté, avec une confiance, un laisser-aller que les lettres n’exagèrent pas, et que les meilleurs témoins nous ont certifié, Horace sut garder sa tête, son bon sens, et ne pas se laisser enivrer ni enguirlander. […] Ce n’est plus à Mme Vernet, c’est à un peintre de ses élèves, à l’un de ses meilleurs amis, M.
Gachard comme à celui du meilleur guide, de l’historien qui tient de longue main tous les fils de cette histoire, et qui a su en faire le tissu le plus solide et le plus ferme. […] Cet acte qu’on possède témoigne, de sa part, de sentiments honorables et meilleurs que ses actions : ce n’étaient pas les bons mouvements qui manquaient à ce malheureux prince, mais c’était la suite, la force de les régler, de tempérer ses impatiences et de réprimer ses penchants vicieux : il était en tout d’une organisation instable, défectueuse.
Gavarni, crayon et légende à part, est un esprit fin, silencieux, nourri de solitude et de méditation, qui ne donne pas exactement la note de sa valeur dans le monde ; mais ce qu’il dit compte et ressemble par le tour et la qualité au meilleur de son talent. […] Un catalogue complet de Gavarni est à faire ; un premier essai, et très-utile, se trouve à la fin de l’agréable volume intitulé Masques et Visages (1857), dû à l’un de ses meilleurs amis, M.
Si l’on se reporte par la pensée vers l’année 1823, à cette brillante ivresse du parti royaliste, dont les gens d’honneur ne s’étaient pas encore séparés, au triomphe récent de la guerre d’Espagne, au désarmement du carbonarisme à l’intérieur, à l’union décevante des habiles et des éloquents, de M. de Chateaubriand et de M. de Villèle ; si, faisant la part des passions, des fanatismes et des prestiges, oubliant le sang généreux, qui, sept ans trop tôt, coulait déjà des veines populaires ; — si on consent à voir dans cette année, qu’on pourrait à meilleur droit appeler néfaste, le moment éblouissant, pindarique, de la Restauration, comme les dix-huit mois de M. de Martignac en furent le moment tolérable et sensé ; on comprendra alors que des jeunes hommes, la plupart d’éducation distinguée ou d’habitudes choisies, aimant l’art, la poésie, les tableaux flatteurs, la grâce ingénieuse des loisirs, nés royalistes, chrétiens par convenance et vague sentiment, aient cru le temps propice pour se créer un petit monde heureux, abrité et recueilli. […] Autour de Hugo, et dans l’abandon d’une intimité charmante, il s’en était formé un très-petit nombre de nouveaux ; deux ou trois des anciens s’étaient rapprochés ; on devisait les soirs ensemble, on se laissait aller à l’illusion flatteuse qui n’était, après tout, qu’un vœu ; on comptait sur un âge meilleur qu’on se figurait facile et prochain.
Elle renferme les meilleurs écrits de ceux à qui le lieu est dédié : le choix a été fait sévèrement ; Loyson avoue, et nous devons avouer avec lui, qu’il retranche plus d’une pièce à Chénier141. […] Il était un peu de ces gens dont on dit bien du mal quand ils sont loin, et qu’on embrasse, qu’on se remet à aimer irrésistiblement sitôt qu’on les revoit ; de même pour ses vers : la meilleure manière d’adoucir le jugement raisonné qu’on en porte, c’est de les revoir et de les introduire en personne.
Les meilleurs acteurs anglais y figurèrent successivement ; on eut Kean, on eut Macready. […] C’est pour avoir visé au sceptre-férule dont nous parlions et pour en avoir trop joué, qu’il en a coûté cher à La Harpe ; mais quand on a borné son ambition à n’être que des meilleurs, comme Guinguené, Suard, on n’est pas tout à fait déçu dans ses vœux, et ces destinées-là, telles que nous les voyons se dessiner dans un horizon déjà lointain, ont quelque chose qui continue de s’éclairer doucement aux yeux du sage.
Mais on était encore en ces années dans l’âge d’or de la maladie, et un honnête homme, Sabatier de Cavaillon, répondant d’avance au vœu de Bonneville, adressait, en avril 1786, comme conseils au gouvernement, des observations très-sérieuses sur la nécessité de créer des espions du mérite 198. « Épier le mérite, le chercher dans la solitude où il médite, percer le voile de la modestie dont il se couvre, et le forcer de se placer dans le rang où il pourrait servir les hommes, serait, à mon avis, un emploi utile à la patrie et digne des meilleurs citoyens. […] Que sait-on si la plupart des anciennes fables ne doivent pas leur origine à quelque coutume de faire louer les anciens héros le jour de leur fête et de conserver les pièces qui avaient paru les meilleures ?
« L’ordre littéraire et poétique tient à la succession naturelle et libre des mouvements ; il faut qu’il y ait entre les parties d’un ouvrage de l’harmonie et des rapports, que tout s’y tienne et que rien ne soit cloué. » Maintenant, dans la plupart des ouvrages, les parties ne se tiennent guère ; en revanche (je parle des meilleurs), ce ne sont que clous martelés et rivés, à tête d’or. […] Espérons, à tant de titres, qu’elle aura cours désormais, qu’elle entrera en échange habituel chez les meilleurs, et enfin qu’il vérifiera à nos yeux sa propre parole : « Quelques mots dignes de mémoire peuvent suffire pour illustrer un grand esprit160. » 1er Décembre 1838.
Bourdaloue, orateur célèbre et vénéré de la chaire, consulté sur ces doctrines, répondit avec la même austérité. « Le silence sur ces matières, dit-il dans sa lettre, est le meilleur gardien de la paix. […] L’amitié du moins lui restait ; il en perdit la meilleure part avec l’abbé de Langeron, le disciple, le confident, le soutien de son cœur dans toutes les fortunes.
Un individu qui peut avoir certaines aptitudes ou certains goûts est obligé d’en développer d’autres moins grands chez lui ; d’abandonner la meilleure partie de soi-même. […] On se rend maintenant très bien compte, à l’aspect du travail — c’est-à-dire de cette dure activité du matin au soir — que c’est là la meilleure police, qu’elle tient chacun en bride et qu’elle s’entend vigoureusement à entraver le développement de la raison, des convoitises, des envies d’indépendance.
Plus tard, Alfred de Vigny, dans le meilleur de ses ouvrages en prose : Servitude et grandeur militaires appela l’attention sur les périls et les tristesses de l’obéissance passive. […] S’adressant à une foule encore mal dégrossie, ils s’abaissent volontiers à sa taille au lieu de l’élever à leur niveau, ils se gaspillent en œuvres bâclées ; ils ressemblent à cet homme à la cervelle d’or dont parle quelque part Alphonse Daudet : ils s’arrachent chaque matin un morceau du trésor qu’ils ont dans la tête et, quand ils ont durant des années éparpillé ainsi leur pensée, ils s’aperçoivent un peu tard qu’ils sont parvenus au bout de leurs forces et de leur vie sans avoir rempli leur mérite, sans avoir condensé le meilleur d’eux-mêmes en un ouvrage élaboré avec amour.
Il est naturel que le meilleur poète comique de l’Europe moderne appartienne à la nation la plus mondaine de cette Europe, et que le meilleur poète comique de la France appartienne à l’époque la plus mondaine de son histoire.
Je me couche sur le gazon vert en l’embrassant… » Elle lui répète trop souvent : « Tu es beau, tu es grand et admirable, et meilleur que tout ce que j’ai connu… Comme le soleil, tu traverses la nuit… » Elle lui parle dans ces moments comme on parlerait à Jéhovah. […] Cette aimable et joueuse enfant lui remet en pensée le temps où il était meilleur, plus vraiment heureux, où il n’avait pas encore détourné et en partie sacrifié à la contemplation et à la réflexion du dehors son âme primitive, intérieure et plus délicate.
j’aurais déjà fait plus d’une banqueroute. » Et le trait final va servir comme de transition à la prochaine comédie de Lesage, lorsque Oronte dit aux deux valets : « Vous avez de l’esprit, mais il en faut faire un meilleur usage, et, pour vous rendre honnêtes gens, je veux vous mettre tous deux dans les affaires. » Lesage eut son à-propos heureux ; il devina et devança de peu le moment où, à la mort de Louis XIV, allait se faire l’orgie des parvenus et des traitants. […] Il a en aversion les bureaux d’esprit, tels que l’était en son temps le salon de la marquise de Lambert, et, sans parler de sa surdité qui le gêne, il a ses raisons pour cela : On n’y regarde la meilleure comédie ou le roman le plus ingénieux et le plus égayé, remarque-t-il (non sans un petit retour sur lui-même), que comme une faible production qui ne mérite aucune louange ; au lieu que le moindre ouvrage sérieux, une ode, une églogue, un sonnet, y passe pour le plus grand effort de l’esprit humain.
Partout et toujours il incline vers la meilleure espérance. […] Dans l’un comme dans l’autre cas, la chance est bonne, et la meilleure pour vous serait une sortie par la grande porte. » M. de Broglie avait pratiqué à l’avance ce conseil ; il sentait qu’il ne gouvernait plus son ministère ni la Chambre ; il avait fait sa tâche pour le moment, et il sortit par la grande porte : c’est la seule par où il sorte toujours.
Après le dîner, et le café pris, l’abbé s’assied dans un fauteuil, ses jambes croisées en tailleur, c’était sa manière ; et, comme il faisait chaud, il prend sa perruque d’une main, et gesticulant de l’autre, il commence à peu près ainsi : « Je suppose, messieurs, celui d’entre vous qui est le plus convaincu que le monde est l’ouvrage du hasard, jouant aux trois dés, je ne dis pas dans un tripot, mais dans la meilleure maison de Paris, et son antagoniste amenant une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, enfin constamment, rafle de six. […] Dans un temps où la librairie aurait tous ses loisirs et pourrait se permettre toutes ses largesses, ce qui serait à faire, ce serait un volume unique de Galiani, dans lequel on n’admettrait que ce qu’il a fait de mieux, ses meilleures lettres, dont on respecterait en tout le texte, dût-il paraître un peu salé et mordant ; on se contenterait de ne pas multiplier les échantillons en ce genre.
Il m’est souvent arrivé de parler de cet âge heureux de la langue et du goût qui, chez nous, correspond à la fin du xviie siècle et au commencement du xviiie , quand, après l’apparition des plus grandes œuvres et dans le voisinage des meilleurs esprits comme des plus aimables, la délicatesse était extrême, et que la corruption (j’appelle ainsi la prétention) n’était pas encore venue. […] Enfin, et c’est peut-être bien là le meilleur pour la faire recevoir, elle partirait au moindre signe.