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2377. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Mais la seule faveur, sous une robe feinte, Régner es jugements sur la raison éteinte ; La justice, au palais, sa balance employer, A peser, non le droit, mais, l’argent du loyer L’ignorance élevée aux dignités suprêmes… Plus loin, la charité du saint roi ne l’inspire pas moins heureusement : Maints rois s’armant les bras d’un fer victorieux Rendent par l’univers leur renom glorieux, Brident de saintes lois la populaire audace, Laissent de leur prudence une éternelle trace, Et gagnent tout l’honneur qu’on s’acquiert ici-bas Par les arts de la paix et par ceux des combats Mais peu daignent tourner leur superbe paupière Vers le pauvre étendu sur la vile poussière Et penser qu’en l’habit d’un chétif languissant C’est Christ, c’est Christ lui-même, hélas !

2378. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

En Italie, où les circonstances le firent aller très jeune, il apprit que « pour écrire comme il faut il fallait se proposer de bons exemples, et que les bons exemples étaient renfermés dans un certain cercle d’années, hors duquel il n’y avait rien qui ne fût ou dans l’imperfection de ce qui commence ou dans la corruption de ce qui vieillit. » Il vit là de curieux exemples de superstition classique : un gentilhomme vénitien qui, à son jour de naissance, avait coutume de brûler un exemplaire de Martial en l’honneur de Catulle ; un autre délicat, qui faisait voir à son fils, dans les Métamorphoses d’Ovide, le commencement de la décadence latine.

2379. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Il avait retenu de l’école de Voiture, qui doit en garder l’honneur, le goût pour la description.

2380. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Madame Wagner a momentanément quitté la villa de Wahnfried et demeure au théâtre où elle dirige les représentations ; ses enfants, M. et Madame Thode, font les honneurs de Wahnfried avec leurs deux jeunes sœurs et leur frère.

2381. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Joseph Dupont, s’est tiré à son grand honneur d’une tâche à coup sûr redoutable.

2382. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Le caractère de Mâtho, fort simple il est vrai, fait honneur au peintre ; l’éblouissement du Libyen en présence de Salammbô, ce choc soudain qui ébranle tout son être, cette passion tour à tour violente et timide, ces pleurs, ces rugissements, ce désordre farouche qui le livre comme un enfant aux conseils de Spendius, tout cela est étudié avec soin et rendu en traits énergiques.

2383. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Si l’on parle des mesures qui ont eu du succès, de quelque intrigue habile, de quelque projet momentanément applaudi, ils vous regardent avec un air fin et d’intelligence ; ils vous louent presque et vous caressent comme voulant mériter auprès de vous d’entrer en participation de l’habile dessein qu’ils vous supposent ; ils croient à votre infamie, parce qu’eux s’en revêtiraient comme d’un honneur.

2384. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

J’allais oublier un original, un certain Fioupou, en grande dispute, par correspondance, avec Émile Saisset, sur le platonisme chrétien, et tout au logos, et parlant toujours et toujours exégèse… À l’heure présente, Barthet est le grand homme de l’endroit, un poète du Danube qui porte des souliers ferrés, et brandit un gourdin en l’honneur de Boileau… On y boit de la mauvaise bière, on y fait un mistron… Gavarni, qui n’y est allé qu’une fois, assure qu’on y scie les pommes de canne, quand elles sont en or.

2385. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Le monde de l’art, au contraire, contient les nobles âmes, les âmes mélancoliques, les âmes désespérées, les âmes fières et gouailleuses, comme Watteau qui échappe aux amitiés des grands, et parle de l’hôpital ainsi que d’un refuge ; comme Lemoyne qui se suicide, comme Gabriel de Saint-Aubin qui boude l’officiel, les académies, et suit son génie dans la rue, comme Le Bas qui met son honneur d’artiste sous la garde de la blague moderne.

2386. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

On voit ce peuple armé, en proie à toutes les agitations populaires, entraîné par son enthousiasme, ébranlé par ses défiances, s’efforçant de raisonner, et n’y parvenant pas, faute d’habitude ; bravant l’autorité, et mettant pourtant son honneur à obéir à son chef ; insultant à la religion, et recueillant avec avidité toutes les traditions superstitieuses : mais toujours fier de sa force, toujours plein de mépris pour toute autre profession que celle des armes, ayant pour vertu le courage, et pour but, le plaisir du jour.

2387. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

« Virgile n’a voulu faire — nous dit-il — ni une Théséide, ni une Thébaïde, ni une Iliade purement grecque, en beau style latin ; il n’a pas voulu purement et simplement faire un poème à la Pharsale, tout latin, en l’honneur de César, où il célébrerait avec plus d’éloquence que de poésie la victoire d’Actium et ce qui a précédé chronologiquement et suivi ; il est trop poète par l’imagination pour revenir aux chroniques métriques d’Ennius et de Nævius, mais il a fait un poème qui est l’union et la fusion savante et vivante de l’une et de l’autre manière, une Odyssée pour les six premiers livres et une Iliade pour les six autres… une Iliade julienne et romaine… » Ainsi, on le voit, le critique revient sans cesse à cette idée de fusion qui calomnie Virgile et qu’il a eue déjà en voulant caractériser son génie, mais il nous est impossible, à nous, d’admettre un tel procédé dans le poète, il nous est impossible de croire à cette ingénieuse, trop ingénieuse fusion des deux poèmes d’Homère en un seul.

2388. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Nous l’espérions pour l’honneur de la morale et du philosophe.

2389. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Apollon, si ce chœur chante à son gré, le comblera d’honneurs : il en a le pouvoir, car il est assis à la droite de Jupiter148. » Mais on peut remarquer aussi que cette forme judaïque et devenue chrétienne avait reçu des applications plus anciennes.

2390. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Sorte de stoïcien résigné le plus souvent, quelquefois nerveux et irrité, il ne savait, aux heures de sagesse, que conseiller, comme il les pratiquait, l’abstention et l’endurance de la vieille maxime du Portique, en y ajoutant, ce qui est stoïcien encore, le souci scrupuleux de la dignité et de l’honneur personnels. […] Cette Agrippine jeune fait grand honneur à Stendhal. […] Il leur fournit toujours quelques grandes raisons qui les tirent promptement d’affaire à l’endroit le plus difficile de leur livre et favorisent la faiblesse ou la paresse de leur esprit, tout en faisant honneur à sa profondeur. » C’est ainsi qu’il déteste, et vraiment trop, comme nous le verrons, les considérations sur le climat, sur la marche générale de la civilisation, sur la race. […] Penet (31 décembre 1863), est admirable et ferait honneur à un orateur sacré. […] Beaucoup trop produire est insensé, mais produire un peu trop est nécessaire ; c’est le moyen d’être prêt non seulement aux bonnes occasions, ce qu’on ne peut guère reprocher à un producteur, mais à faire honneur à son bon renom quand la demande se multiplie ; et il y aurait une sorte d’humiliation à être pris au dépourvu.

2391. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

La voix de l’honneur… le retour en France… l’émigration. […] — que dans une solitude d’Amérique l’honneur breton tire l’épée des ancêtres, et crie : Présent ! […] À Freud, la maison Alcan n’a pas encore fait l’honneur d’un de ces commodes 2,50 (8,40 aujourd’hui !) […] Plus précisément, nous dirons que l’honneur des grands romantiques, à la suite de Diderot, a été de faire entrer dans la critique ces deux puissances royales, que les écoles en bannissaient soupçonneusement : l’enthousiasme et les images. […] Barrès est un grand romantique qui a trouvé une discipline dans le sentiment vivant de la nation, comme Chateaubriand en avait trouvé une dans le sentiment vivant de l’honneur féodal.

2392. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Maréchal, il ne serait pas bon qu’il fût décoré de la Légion d’honneur. […] » Et me voilà dans le réconfort et la chaleur affectueuse d’une maison amie, et nous dînons sur le bout de la table, où déjà est dressé le souper donné en l’honneur de la reprise d’Henriette Maréchal.

2393. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

La peste décimait Florence ; les vivants ne suffisaient plus à ensevelir les morts ; les cantiques funèbres qui accompagnent les cortéges aux campo santo se taisaient, faute de voix pour gémir ; les tombereaux précédés d’une clochette pour annoncer leur passage aux survivants s’arrêtaient le matin de porte en porte, pour emporter comme des balayeuses, sans honneurs, tout ce que ce souffle de la mort avait fait tomber de tous les étages pendant la nuit ; on ne se fiait pas même pour une heure à l’amitié ou à l’amour ; on n’était pas sûr de retrouver en rentrant ceux qu’on laissait, encore jeunes et sains, à la maison en gage à la contagion invisible ; le moindre adieu était un éternel adieu, le lendemain n’existait plus, l’avenir était mort avec tant de morts.

2394. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

Vous n’avez pas assez de prévenances pour ces hommes du parti d’Orléans, vous n’avez pas assez de dédain et d’injures pour celui qui, en 1830 et depuis, a souffert pour vous le stoïque martyre de l’honneur.

2395. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Les étudiants volent l’honneur des grisettes ; les grisettes, le temps et l’argent des étudiants, et les économies de leurs mères.

2396. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

C’est, en l’honneur de la fête votive, la bruyante musique d’Andillac qui retentit jusqu’ici et se mêle à celle des oiseaux.

2397. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Ils prisent assez haut l’honneur de Dieu pour le venger par des supplices, et le salut de leurs frères pour y employer les bûchers.

2398. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Il s’installe au fauteuil en empereur Auguste : Il s’arme d’un lorgnon qu’à son œil il ajuste : Il prend un air tragique, et quand il a trois fois Éloquemment toussé pour éclaircir sa voix, Il laisse à son rival, certain de son mérite, L’honneur de commencer pour l’écraser ensuite.

2399. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Dans les xviie et xviiie  siècles, ce sont les idées ; dans le xixe , où l’on est plus désintéressé et plus libre sur les idées, où l’on est à peu près aussi loin des rancunes jansénistes que de l’incrédulité des philosophes, c’est le style qu’on étudie et qu’on remet en honneur.

2400. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

En tout cas, la Sorbonne était digne de recruter pour Notre-Dame, et si on lui en donne la louange, c’est un honneur que ne refuserait pas la philosophie la plus jalouse de rester distincte de la religion.

2401. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

C’est un triste honneur de les avoir devancés.

2402. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

Une traduction française qui fait honneur à M, Victor Wilder, — gantois en rupture de flamand, — une interprétation remarquable sous tous les rapports99, ont conquis d’emblée, à l’œuvre maîtresse, la faveur du public bruxellois.

2403. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Pouvez-vous aider beaucoup la belle âme commerciale de Fernand Gregh à atteindre ce qu’il appelle, en bavant de gourmandise, « les honneurs précis qu’ont inventés les hommes pour représenter cette chose impalpable qu’on nomme la gloire » ?

2404. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Mais par dessus ces honneurs et ces monstruosités dont M. 

2405. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Brillante sur ma tige et l’honneur du jardin, Je n’ai vu luire encor que les feux du matin,         Je veux achever ma journée.

2406. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

Je commence par une observation nécessaire, en avertissant d’abord qu’on ne doit pas confondre la monodie des anciens avec ce qu’aucuns appellent maintenant monologues : car, quoique la monodie soit une pièce de poésie chantée ou récitée par un homme seul, l’usage néanmoins la restreint pour signifier les vers lugubres qui se chantaient par l’un de ceux qui composaient le chœur en l’honneur d’un mort ; et l’on tient qu’Olimpe, musicien, fut le premier qui en usa de la sorte en faveur de Pithon, au rapport d’Aristoxène.

2407. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

S’il existe un monde dont tous les éléments ou les faits échappent à tous nos moyens d’observation extérieurs, et ne tombe que sous un sens intime ; si les faits de cet ordre, supérieurs à tout ce qui se présente à titre de phénomènes, antérieurs à tout procédé artificiel de raisonnement, sont les vrais, les seuls principes de la science, et bien spécialement de celle de l’homme intellectuel et moral ; celui qui se serait livré à cette étude extérieure, qui, travaillant à constater les faits primitifs de sens intime, à les prendre à leur source, à les distinguer de tout ce qui n’est pas eux, et de tout ce mélange du dehors qui les complique et les altère, celui-là ne serait-il pas en droit de s’écrier à son tour, et peut-être avec plus de fondement que Newton : Ô psychologie, gardez-vous de la physique, gardez-vous même de la physiologie23. » Maine de Biran était trop sévère pour une école psychologique qui a donné de précieux résultats ; mais ce sera toujours l’invincible force et l’immortel honneur de l’école dont il est le père, d’avoir rappelé les observateurs de la nature humaine aux enseignements de la conscience.

2408. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

La plupart des lois dont les Athéniens et les Lacédémoniens font honneur à Solon et à Lycurgue, leur ont été attribuées à tort, puisqu’elles sont entièrement contraires au principe de leur conduite.

2409. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Honneur à ceux qui veulent éperdument la justice et crient sur le plus haut promontoire malgré le vacarme des méchants. […] Honneur aux apôtres de la pitié ! […] Il semble que Goethe se soit souvenu de cet extraordinaire ouvrage qu’Henry Céard a remis en honneur chez nous. […] Il en est de lui comme de ce grand critique métaphysicien qui s’appelait Augustin Cournot et qui n’a plus que les honneurs des catalogues. […] Croire à quelque chose qui ne se manipule pas dans les laboratoires, ne sert à nul trafic et ne mène pas aux honneurs, voilà du comique bien rare à l’heure présente.

2410. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Prédicateur à Saint-Paul, goûté et admiré des gens du monde « pour sa beauté juvénile et florissante, pour son air gracieux », pour sa diction splendide, protégé et placé par l’archevêque Laud, il écrivit pour le roi une défense de l’épiscopat, devint chapelain de l’armée royale, fut pris, ruiné, emprisonné deux fois par les parlementaires, épousa une fille naturelle de Charles Ier, puis, après la Restauration, fut comblé d’honneurs, devint évêque, membre du conseil privé, et chancelier de l’Université d’Irlande : par toutes les parties de sa vie, heureuse et malheureuse, privée et publique, on voit qu’il est anglican, royaliste, imbu de l’esprit des cavaliers et des courtisans ; non qu’il ait leurs vices ; au contraire, il n’y eut point d’homme meilleur ni plus honnête, plus zélé dans ses devoirs, plus tolérant par ses principes, en sorte que, gardant la gravité et la pureté chrétiennes, il n’a pris à la Renaissance que sa riche imagination, son érudition classique et son libre esprit. […] Cela me rendit désireux d’une sainte vie et passionné pour faire quelque chose en l’honneur et à la gloire du nom du Seigneur Jésus. […] Et plusieurs vinrent à leur rencontre avec des harpes et des couronnes, et leur donnèrent les harpes pour chanter les louanges et les couronnes en signe d’honneur.

2411. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

On s’étonne parfois, dans notre société contemporaine, que tel personnage publiquement taré, sans talent d’aucune sorte et sans véritable intelligence, grossier, brutal et vulgaire, obtienne les places et les honneurs qu’il convoite. […] Certains parlent de moi, chétif, avec tant de haine qu’ils me feraient sans doute l’honneur de me brûler vif, si c’était encore la mode.

2412. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

— Dans une société qui serait une aristocratie, mais une aristocratie de capacités ouverte au peuple, se recrutant largement jusque dans les intelligences ouvrières, je rêverais un gouvernement qui essaierait de tuer la misère, abolirait la Fosse commune, décréterait la Justice gratuite, nommerait des avocats de pauvres payés par le seul honneur de l’être ; établirait devant Dieu à l’église la gratuité et l’égalité pour le baptême, le mariage, l’enterrement : un gouvernement qui donnerait, dans l’hôpital, une hospitalité magnifique à la maladie ; — un gouvernement qui créerait un ministère de la Souffrance publique. […] Nous voici dans un singulier endroit, un bain de mer fait par et pour des gens de théâtre, un bain de mer dont la pancarte, réglementant la pudeur des baigneurs, commence par : « Le maire de Cabourg, chevalier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre de Charles III… » et finit par le nom de Dennery.

2413. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Ainsi déjà s’exprimait Pétrarque dans une lettre à Boccace ; et en effet on mettra désormais son point d’honneur à développer en soi ce quiddam suum ac proprium, c’est-à-dire à différer des autres, pour arriver à les surpasser. […] Émile Montégut : En Bourbonnais et en Forez]. — L’émigration italienne à Lyon ; — les grands Imprimeurs ; — la ville de transit. — Maurice Scève et ses sœurs ou cousines, Claudine et Sybille ; — Pernette du Guillet ; — et Louise Labé. — Témoignages de Billion et de Pasquier : « Suivant notre propos et en commençant à la ville de Lyon… il est notoire qu’elle se sent fière d’avoir produit… une singulière Marguerite du Bourg… et deux très vertueuses sœurs, appelées Claudine et Jane Scève, … et Claude Perronne… et Jeanne Gaillarde… et Pernette du Guillet » [Le Fort Inexpugnable de l’honneur féminin, Paris, 1555, Ian d’Allyer.

2414. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

Stuart Mill me fit l’honneur de m’écrire « qu’on ne pouvait donner en peu de pages une idée plus exacte et plus complète du contenu de son livre, comme corps de doctrine philosophique. […] Le mot honneur exprime un sentiment d’approbation et d’admiration suivi à l’occasion par les actes extérieurs correspondants.

2415. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Beauzée Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL Beauzée, articles de l’Encyclopédie FORMATION Formation (Grammaire) FORMATION, s.f. terme de Grammaire, c’est la maniere de faire prendre à un mot toutes les formes dont il est susceptible, pour lui faire exprimer toutes les idées accessoires que l’on peut joindre à l’idée fondamentale qu’il renferme dans sa signification.

2416. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

» Il prend la vie au plus grand sérieux, l’accepte comme une chose sainte, il s’élève avec conviction contre « cette légèreté à laquelle on fait beaucoup d’honneur en lui donnant le nom de scepticisme, et qu’il faudrait appeler niaiserie et nullité ». […] Ceux d’entre eux qui auront les plus vifs besoins d’adoration brûleront quelque encens en l’honneur de Renan, comme jadis le bon Ficin en l’honneur de Platon ; les moins zélés se contenteront de le traduire en des langues futures. […] Son égoïsme naturel le préserva toujours de ces mouvements de passion qui sont si funestes à l’équilibre d’une existence tranquille : en 1813, il offrit un sabre d’honneur à l’un de ses amis qui allait combattre Napoléon, mais lui-même, il évita le dangereux et fatigant héroïsme de la guerre nationale. […] À celui dont l’intelligence est mûre, dont le jugement est solide, dont la voix est puissante, à celui-là l’honneur et le devoir de les conduire : « Les âmes n’appartiennent à personne, elles tournoient, cherchant un guide, comme les hirondelles rasent le marais sous forage, éperdues dans le froid, les ténèbres et le bruit.

2417. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Déjà les buveurs entonnent Évohé en l’honneur du Père des raisins, la tête ceinte des corymbes en fleur du lierre.

2418. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Mais notre coup d’œil ne se bornera pas au livre, la personne nous attirera bien plus avant ; et ce sera notre plaisir, notre honneur d’introduire quelques lecteurs, de ceux même qui se souviennent d’elle, comme de ceux qui ont tout à en connaître, dans l’intimité d’un noble esprit qu’une confiance amicale nous a permis à loisir de pénétrer.

2419. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

Si le sentiment d’obéissance a pour racine l’instinct de la discipline, la sociabilité et l’honneur, vous trouverez comme en France la parfaite organisation militaire, la belle hiérarchie administrative, le manque d’esprit public avec les saccades du patriotisme, la prompte docilité du sujet avec les impatiences du révolutionnaire, les courbettes du courtisan avec les résistances du galant homme, l’agrément délicat de la conversation et du monde avec les tracasseries du foyer et de la famille, l’égalité des époux et l’imperfection du mariage sous la contrainte nécessaire de la loi.

2420. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

M. de Malesherbes mourut pour crime de dévouement, M. de  Sèze en reçut la récompense dans l’éternel honneur de son nom.

2421. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

On te ramassera à la porte de la ville ou dans la boue des rues comme une balayure de fille, et l’on te jettera dans un égout de Lucques pour y pourrir avec celles qui ont vendu leur honneur, et à quoi lui serviras-tu alors, soit pour la vie soit pour la mort ?

2422. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

m’a-t-il répondu en riant et en me regardant du capuchon aux sandales, frère Hilario, est-ce que vous avez attendu vos quatre-vingts ans pour déserter la piété et l’honneur, et pour avoir besoin, dans quelque mauvaise affaire, d’un mauvais conseil ou d’un habile complice ?

2423. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

« L’infortune, en sa coupe amère, L’abreuva d’affronts et de pleurs ; Et quelque jour un autre Homère Doit, au fond d’une île étrangère, Mourir aveugle et sans honneurs, « Plus heureux, je passai ma vie Près d’Horace et de Varius ; Pollion, Auguste et Livie Me protégeaient contre l’envie, Et faisaient taire Mévius.

2424. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Qui sait s’ils sont, autant qu’ils en ont l’air, en dehors de la littérature, et si j’ai le droit de les ignorer   Puis par un scrupule d’amour-propre, je veux faire comme Paul Bourget, qui se croirait perdu d’honneur si une seule manifestation d’art lui était restée incomprise  Enfin, par un scrupule de curiosité.

2425. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

La mère de Marceline meurt de la fièvre jaune. « Après une traversée où sa vie et son honneur sont en péril », l’orpheline revient en France.

2426. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

non sur des chars couverts de pavillons, mais sans cortège et sans honneurs funéraires ! 

2427. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Mais ne faisons pas trop d’honneur aux premiers hommes ; car les inventeurs du langage seraient les inventeurs de l’intelligence humaine elle-même.

2428. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Le Bargy et le bon Charles de Sivry faisait honneur au groupe quand il le visitait, en plus Fragerolle, Rollinat parfois, et un hypothétique savant qu’on dénommait l’Hydropathe-Melon. […] Foin de l’amour divin, et des chants raisonnables des anges, foin de l’angélique échelle du bon sens, de tout ce qui rend vieille fille, la vie est la farce à mener par tous, et mieux vaut la guerre et le danger, malgré qu’ironiquement on puisse se rappeler à soi-même des refrains de vieille romance — la Vie française, le Sentier de l’honneur. […] Le Monument d’Arthur Rimbaud Le 21 juillet, on inaugurait en belle place le buste d’Arthur Rimbaud à Charleville, sa ville natale ; ce petit fait n’est point sans importance ; il marque, dans l’histoire littéraire, une date ; c’est le commencement des honneurs officiels pour cette pléiade de poètes qui précédèrent les poètes symbolistes, dont ils furent les aînés immédiats, pour ce groupe de poètes que Paul Verlaine, un d’entre eux, appela les poètes maudits, non sans quelque ressouvenir, peut-être un peu suranné, du romantisme.

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