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1775. (1890) Nouvelles questions de critique

Taine avait déjà noté quelque part, assez plaisamment, en faisant observer qu’au temps de l’abbé Delille, ou de l’éloquent Thomas, si l’on avait osé nommer une hache de guerre un tomahawk, on se fût fait accuser de parler… iroquois. […] En réalité, l’admiration de l’étranger n’a jamais été pour eux qu’une machine de guerre, et, quand ils en ont eu tiré le service qu’ils en attendaient, — c’était de débusquer de leurs dernières positions les derniers des classiques, — ils l’ont mise au rebut, « en catégorie de réserve » ; et ils n’ont plus admiré qu’eux-mêmes. […] Un drame de Shakespeare, c’est l’expression ou le témoignage de la conception que se formait du monde et de la vie l’Anglo-Saxon du xvie  siècle, au sortir de la guerre des deux Roses, dans la confusion de sentiments et d’idées soulevée par la Réforme et par la Renaissance. […] La guerre de France n’a pas plus interrompu ni modifié le cours de l’évolution littéraire, que jadis la révolution et les guerres de l’empire n’ont empêché les écrivains d’alors, les Delille ou les Morellet, les Ducis et les Lemercier, combien d’autres encore, de se retrouver au lendemain de Friedland ou de Wagram, tout ce qu’ils étaient à la veille de la convocation des états généraux ! […] — de Gautier et de M. de Banville, les symbolistes ou décadents, sans déclarer précisément la guerre à la rime riche et à la consonne d’appui, ont revendiqué pourtant, contre les « parnassiens », l’ancienne liberté du poète.

1776. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

On n’y trouve que chants de guerre, hymnes de mort, mélancolie rêveuse et vague religiosité. […] Il avait cherché un refuge en Suisse, d’où la guerre vint le chasser. […] Mais « à l’exaltation qui l’avait produit, succéda une période de tristesse et un grand abattement de cœur. » Le public, distrait des choses littéraires par la guerre d’Italie, ne s’était pas occupé de son livre. […] qui imprimèrent ce caractère au génie Romain, n’étaient-ils pas nés comme nous, pendant les grandes guerres de Marius, de Sylla, de César ? […] En faisant la guerre à l’indifférence et à ses conséquences funestes, Lamennais n’échappe pas au danger qu’il prétend combattre.

1777. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Elle n’aura été que proclamée reine par Mithridate et choisie par lui pour être réellement sa femme après la fin de la guerre. […] Ce qu’il y a d’un peu plus sérieux, pour nous du moins, dans les théories, je veux dire dans les observations littéraires de Marmontel, c’est la petite guerre, très timide, certes, mais assez soutenue, qu’il a faite à la tragédie oratoire, aux longs discours dont la tragédie du dix-huitième siècle était tout étoffée et presque toute faite. […] Et songez, pour les mettre aussi en regard, à la longue lutte contre Racine, et à la guerre, encore plus longue, contre Hugo. […] J’ai de tout temps aimé le métier de la guerre.

1778. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Son mot d’ordre est : « Guerre aux systèmes », c’est-à-dire aux classifications, dans lesquelles l’esprit croit pouvoir enserrer la nature. […] De là la guerre de tous contre tous. […] Mais, aussitôt qu’ils sont en société, ils perdent le sentiment de faiblesse qu’ils avaient primitivement ; l’égalité qui était entre eux cesse, et l’état de guerre commence.

1779. (1902) La poésie nouvelle

La Guerre avait jeté, dans toute cette région des Ardennes, le désarroi. […] Son allégresse de promoteur enthousiaste rappelle un peu celle de Joachim du Bellay lorsqu’il entonnait ce chant de guerre, la Défense et illustration de la langue française.

1780. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

S’ils rencontrent une vache morte, quoiqu’ils ne soient que cinq, et qu’il y en ait pour cinquante, ils s’étranglent ou s’ensanglantent ; voilà l’image de notre avidité et de nos guerres. […] La sensibilité, l’esprit positif et l’orgueil lui ont forgé un style unique, d’une véhémence terrible, d’un sang-froid accablant, d’une efficacité pratique, trempé de mépris, de vérité et de haine, poignard de vengeance et de guerre qui a fait crier et mourir ses ennemis sous sa pointe et sous son poison.

1781. (1904) Zangwill pp. 7-90

De la réalité nous avons reçu trop de rudes avertissements ; au moment même où j’écris, l’humanité, qui se croyait civilisée, au moins quelque peu, est jetée en proie à l’une des guerres les plus énormes, et les plus écrasantes, qu’elle ait jamais peut-être soutenues ; deux peuples se sont affrontés, avec un fanatisme de rage dont il ne faut pas dire seulement qu’il est barbare, qu’il fait un retour à la barbarie, mais dont il faut avouer ceci, qu’il paraît prouver que l’humanité n’a rien gagné peut-être, depuis le commencement des cultures, si vraiment la même ancienne barbarie peut reparaître au moment qu’on s’y attend le moins, toute pareille, toute ancienne, toute la même, admirablement conservée, seule sincère peut-être, seule naturelle et spontanée sous les perfectionnements superficiels de ces cultures ; les arrachements que l’homme a laissés dans le règne animal, poussant d’étranges pousses, nous réservent peut-être d’incalculables surprises ; et sans courir au bout du monde, parmi nos Français mêmes, quels rudes avertissements n’avons-nous pas reçus, et en quelques années ; qui prévoyait qu’en pleine France toute la haine et toute la barbarie des anciennes guerres civiles religieuses en pleine période moderne serait sur le point d’exercer les mêmes anciens ravages ; derechef qui prévoyait, qui pouvait prévoir inversement que les mêmes hommes, qui alors combattaient l’injustice d’État, seraient exactement les mêmes qui, à peine victorieux, exerceraient pour leur compte cette même injustice ; qui pouvait prévoir, et cette irruption de barbarie, et ce retournement de servitude ; qui pouvait prévoir qu’un grand tribun, en moins de quatre ans, deviendrait un épais affabulateur, et que des plus hautes revendications de la justice il tomberait aux plus basses pratiques de la démagogie ; qui pouvait prévoir que de tant de mal il sortirait tant de bien, et de tant de bien, tant de mal ; de tant d’indifférence tant de crise, et de tant de crise tant d’indifférence ; qui aujourd’hui répondrait de l’humanité, qui répondrait d’un peuple, qui répondrait d’un homme.

1782. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

En sortant du Ministère de la Guerre, où je viens de parcourir les correspondances du maréchal de Noailles et de Louis XV, je fais cette réflexion que la dignité humaine disparaît des monarchies avec les aristocraties. […] j’ai la conscience d’avoir dit la vérité, et d’avoir signalé la tyrannie des brasseries et de la bohème à l’égard de tous les travailleurs propres, de tous les gens de talent qui n’ont pas traîné dans les caboulots, d’avoir signalé ce socialisme nouveau, qui dans les lettres recommence tout haut la manifestation du 20 mars, et pousse son cri de guerre : « À bas les gants ! 

1783. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Puisses-tu rencontrer, soit en paix, soit en guerre, Toute chose contraire, et sur mer et sur terre ! […] ……………………………………………………… Ces pratiques nuisaient à mes desseins de guerre Et pouvaient m’empêcher de conquérir la terre. […] Allez, petit grimaud, barbouilleur de papier ; allez, retournez à l’école ; lisez Appian Alexandrin, en son livre des Guerres de Syrie « sur la fin » ; lisez Josèphe, en ses Antiquités judaïques « au livre 13 » ; lisez Justin, « qui commence cette histoire au trente-sixième livre, et, l’ayant quittée, la reprend sur la fin du trente-huitième et l’achève au trente-neuvième ». […] qui croyait nous intéresser à ses Pertharites et à ses Rodelindes, à ses Ildiones et à ses Attilas, à l’histoire des Lombards et à celle des Huns, et qui lui-même, sur la foi de quelques flatteurs, se piquait de connaître à fond l’art de la politique et celui de la guerre ! […] Je ne pense pas qu’il soit besoin de vous démontrer la réalité de sa baronne ; mais voici, par exemple, son marquis de La Tribaudière, toujours entre deux vins, et ne faisant d’excès que de sobriété… Il s’était appelé le marquis de La Fare, et, autrefois, dans sa première jeunesse, son grand amour pour la charmante Mme de La Sablière avait fait l’étonnement et l’admiration du beau monde : Je fus voir hier à quatre heures après-midi, — nous dit le chevalier de Bouillon dans une lettre à Chaulieu, — M. le marquis de la Fare, en son nom de guerre, M. de la Cochonière, croyant que c’était une heure propre à rendre une visite sérieuse ; mais je fus bien étonné d’entendre, dès la cour, des ris immodérés, et toutes les marques d’une bacchanale complète.

1784. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Deux autres soldats de la guerre romantique, morts aujourd’hui, s’étaient, eux aussi, éloignés des batailles. […] si, la guerre survenant, il se fût borné, lui, Allemand, à nous haïr, nous, Français, d’une haine de patriote, nous n’aurions rien à lui reprocher et, en lui rendant haine pour haine, franchement, nous n’aurions pas été contraints à le mépriser. […] Au dire de beaucoup de gens, au dire même de l’auteur de Severo Torrelli, c’est moi qui l’aurais initié à l’art poétique, qui lui aurais mis dans la main les outils dont il a fait plus tard de si précieux chefs-d’œuvre, c’est moi qui aurais armé chevalier ce jeune page de guerre ! […] Cela me réconcilia tout à fait avec lui. — Il vivait, ni bien ni mal, dans sa famille, d’une petite place qu’il avait au ministère de la guerre.

1785. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Lanfrey voulait qu’il fût toujours armé en guerre. […] Vous souvient-il qu’il y a quelques années le mot d’ordre était parmi les jeunes : « Guerre à l’esprit !  […] Il est parti en guerre contre les petites coteries d’admiration mutuelle. […] Puis il est arrivé à l’âge viril au lendemain des désastres de la guerre étrangère et des atrocités de la guerre civile ; trop jeune pour figurer comme acteur dans l’une ou dans l’autre, réduit au rôle inerte de témoin, accablé par les faits avant de pouvoir les comprendre, il a gardé des spectacles qui ont frappé son âme adolescente une impression d’horreur et d’abattement.

1786. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Il appelle cette union un mauvais mariage, plus nuisible qu’une guerre ouverte entre les deux puissances. […] Il établit même entre ces deux ordres de forces un perpétuel état de guerre, en définissant la vie « l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort ». […] Le socialisme, en somme, déclare la guerre à la nature et à la science, qui n’est que son interprète ; il ne nie aucunement, comme fait universel, l’inégalité ; mais il prétend, dans la pratique de la vie, n’en plus tenir compte et réaliser ainsi le stupide axiome populaire : « Un homme en vaut un autre. » On conçoit très bien que, dans un atelier, l’ouvrier plus fort, ou plus adroit, ou plus laborieux, fasse envie aux autres, si ces qualités lui ont valu un supplément de salaire ; mais jusqu’ici ce sentiment se cachait comme un vice, et c’en est un. […] On ne sait pas d’ailleurs où s’arrêterait cette guerre aux consonnes parasites. […] Guère (guerre).

1787. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Les jeux des enfants, celui de la poupée et celui de la guerre, sont la comédie des occupations humaines. […] Le combat est donc l’une des sources les plus profondes du jeu, et tout jeu, chez les peuples encore sauvages, tend à prendre ouvertement la forme d’un combat : leurs danses, leurs chants sont en partie une représentation de la guerre. […] Si les Grecs firent jadis la guerre pour Hélène, ils ont failli se battre encore aujourd’hui, d’une bourgade à l’autre, au sujet de l’Hermès de Praxitèle, que plusieurs petites villes voulaient posséder à la fois. […] Pour trouver la représentation symbolique la plus saisissante de la puissance d’un peuple moderne, il faut regarder sa flotte de guerre voguant en ligne sur l’Océan, — troupe d’êtres gigantesques dont chacun cache au-dedans de lui des milliers de volontés distinctes, soumises à la même règle, se confondant dans le même corps monstrueux, se manifestant par un seul mouvement d’ensemble : chacun de ces vaisseaux ressemble au Léviathan de Hobbes ; c’est une société humaine personnifiée, qui passe sur la mer, en marche vers des dominations lointaines. On comprend fort bien l’influence morale qu’exerce l’apparition d’une flotte de guerre chez des peuples à demi primitifs.

1788. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Le frère auquel elle écrivait était un ancien soldat qui avait servi sous l’Empire dans les guerres d’Espagne et qui avait été ensuite prisonnier en Angleterre sur les pontons d’Écosse.

1789. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

En 1623, par suite des vicissitudes de la guerre de Trente Ans, ce précieux manuscrit avait été transporté dans la Bibliothèque du Vatican, ce qui le rendait moins accessible encore.

1790. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Ces brusques et vigoureuses expéditions, où l’on pousse à toute bride la pensée, sont comme la guerre, et elles dévorent aussi bien des esprits.

1791. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

Lorsqu’on en voit plusieurs ensemble, ce n’est pas une société de paix, c’est un attroupement de guerre, qui se fait à grand bruit, avec des hurlements affreux, et dénote un projet d’attaquer quelque gros animal, comme un cerf, un boeuf, ou de se défaire de quelque gros mâtin.

1792. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

L’Église, dans sa longue carrière, a subi diverses sortes de persécutions et essuyé bien des guerres : dans les siècles de sa formation, sous Julien, « elle fut exposée à une persécution du caractère le plus dangereux.

1793. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Lequel n’avait pas encore déclaré la guerre à la Poésie.

1794. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1878 » pp. 4-51

Elle s’ennuie, en ouvrant son journal, quand il ne parle pas d’une guerre, ou au moins de l’assassinat d’un souverain.

1795. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

C’était un de ces territoires qu’on neutralise pendant la guerre entre deux armées, pour traiter de la paix et de l’amitié future après les hostilités.

1796. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Cet implacable et indomptable Flaubert, ce maniaque qui avait toujours sur le nez à califourchon un bourgeois, comme Michelet y avait un jésuite, cet homme de tempérament sanguin et romantique, qui respirait la guerre contre le bourgeois depuis 1830, est mort de ce bourgeois descendu de son nez dans son ventre, et qui était en lui comme un choléra perpétuel… Et c’est ce choléra du bourgeois qui a fini par l’emporter.

1797. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Mais je refuse de danser et, comme il insiste, j’essaie de lui prouver que la danse nous dépouille de notre dignité, que cet exercice est une des grandes preuves de la décadence de la grande famille humaine, etc… Bref, je lui parle politique, puis de la guerre d’Orient, etc., etc. […] Tu comprends qu’on ne peut pas rester tranquille, quand cet homme sérieux, cet homme d’État s’interrompt au milieu d’une explication des causes intimes de la guerre, vous dit comme une chose toute naturelle que… Voilà les Ganz. […] Alors maman lui a répondu qu’en effet, pendant la guerre de Crimée, à Malakoff, son frère, à peine âgé de seize ans, a été décoré par lui-même sur le champ de bataille.

1798. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Ainsi, quoique ce fussent nos privilèges, les débris de notre ancienne puissance que l’on minait sous nos pas, cette petite guerre nous plaisait.

1799. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Voilà pourquoi, mon Herman, j’aime à te voir ainsi penser enfin au mariage avec une douce confiance dans ce jour de calamité ; j’aime à te voir décidé à prendre la jeune fille de ton choix dans le tumulte de la guerre et au milieu des ruines. » Le père éloigne, par des propos d’aubergiste économe, l’idée de prendre une fille pauvre. — « Heureux, dit-il, celui à qui ses parents donnent une maison en bon état et qui réussit à la meubler plus richement !

1800. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Le droit de la société ne vient point de la nature. » Cet axiome suppose de deux choses l’une : ou que l’obéissance, dénuée de toute raison d’obéir et de toute moralité dans l’obéissance, n’est que la contrainte et la force brutale, sans autorité morale, et alors l’autorité morale de la loi sociale est entièrement niée par ce singulier législateur de l’illégalité ; ou cet axiome suppose que le joug des lois est une autorité morale, et alors ce cri d’insurrection personnelle contre toutes les lois est en même temps le cri de guerre légitime, perpétuel contre toute autorité.

1801. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

De tout temps, l’élévation du rang d’où l’on est précipité fait partie, sinon du supplice de sang, du moins du supplice de l’âme : les Romains, si féroces dans la guerre, ne pensaient pas que tomber dans un trou fut la même chose que tomber de la roche Tarpéienne sur le pavé du Capitole.

1802. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Peut-être qu’un peu d’argent apaiserait cette guerre de pensées diverses qui troublent sa tête. » Le Tasse n’attendit pas la réponse, et partit pour les États du duc d’Urbin, mari de Lucrézia d’Este.

1803. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Quant à ces salons où la royale comtesse était si impatiente d’avoir sa cour et que la sauvagerie d’Alfieri tenait si obstinément fermés, ils vont enfin s’ouvrir : grands seigneurs et grandes dames, hommes de guerre et hommes d’État, écrivains et artistes, y affluent bientôt de toutes parts ; c’est le foyer littéraire de l’Italie du nord, c’est un des rendez-vous de la haute société européenne.

1804. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

On y voyait de longues écuries, pleines autrefois de quatorze chevaux de trait, et maintenant vides ; il n’y avait qu’un vieux cheval de selle irlandais qui vous a servi de cheval de guerre et de triomphe dans les jours sinistres de la guerre civile ; vous lui avez donné les invalides dans un pré voisin, jusqu’à ce qu’il plaise à Dieu de rappeler son âme dans les pâturages ossianiques de la verte Érin, le paradis des braves quadrupèdes.

1805. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Officier de cavalerie dans l’armée française, blessé presque mortellement dans les guerres d’Espagne, il était revenu languir et mourir dans sa patrie.

1806. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Il encensait jusqu’aux papes, aux cardinaux ; il semblait, avec un art habile, ranger les personnes en dehors des lois de la guerre qu’il faisait aux choses.

1807. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Deux amants qu’attache l’un à l’autre une passion profonde et légitime, et que va rendre ennemis la loi du devoir filial et de l’honneur domestique ; Rodrigue aimant Chimène, mais forcé de venger l’affront de son père dans le sang du père de sa maîtresse ; Chimène forcée de haïr celui qu’elle aime, et de demander sa mort, qu’elle craint d’obtenir ; Rodrigue, tout plein des grands sentiments qui feront bientôt de lui le héros populaire de l’Espagne ; Chimène, héritière de l’orgueil paternel, fière Castillane, qui veut se battre contre Rodrigue avec l’épée du roi ; ce roi, si plein de sens et d’équité, image de la royauté de Salomon, par sa modération, par sa connaissance des hommes, par sa justice ingénieuse : les deux pères si énergiquement tracés ; le comte, encore dans la force de l’âge, qui a été vaillant à la guerre, mais qui se paie de ses services par le prix qu’il en exige et par les louanges qu’il se donne ; le vieux don Diègue, qui a été autrefois ce qu’est aujourd’hui le comte, mais qui n’en demande pas le prix, et ne s’estime que par l’opinion qu’on a de lui ; le duel de ces deux hommes, si rapide, si funeste, d’où va naître entre les deux amants un autre duel dont les alternatives seront si touchantes ; Rodrigue, après avoir tué le comte, défendant son action devant Chimène, qui n’en peut détester le motif, puisque c’est le même qui l’anime contre Rodrigue ; la piété filiale aux prises avec l’amour ; l’ambition désappointée ; l’idolâtrie de l’honneur domestique ; des épisodes étroitement liés à l’action ; un récit qui nous met sous les yeux le sublime effort de l’Espagne se débarrassant des Maures, d’un pays rejetant ses conquérants : quel sujet !

1808. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

. — Mais c’est encore là une vieille observation que tous répètent sans la vérifier, et, défait, les Français sont devenus, depuis la guerre, un des peuples les plus cosmopolites qui soient. — Les costumes les plus variés se rencontrent dans cette vaste salle de restaurant où les délices de la bière et du tabac alternent avec ceux de la musique.

1809. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

de Charrin, Commissaire Ordonnateur des Guerres, Auteur du Tableau du Ministere de Colbert, Ouvrage où presque tous les principes de l’administration d’un grand Etat sont discutés & approfondis avec autant de sagacité que d’élégance & de précision.

1810. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

IV Le Shakespeare, il est vrai, n’était que de la critique, et l’on sait combien peu Victor Hugo est organisé pour en faire… La fameuse préface du Cromwell n’était point de la critique ; c’était une proclamation romantique, inspirée par les guerres du temps.

1811. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

— C’est Hésiode racontant la guerre des dieux les uns contre les autres. […] Il fait dire spirituellement à Socrate dans l’Euthyphron : « Selon toi une même chose paraît juste à certains Dieux et injuste aux autres, et ce dissentiment est la cause de leurs disputes et de leurs guerres, n’est-ce pas ? […] Or qui prendrait plaisir à une paix qui aurait toujours duré, de telle sorte qu’on n’aurait pas même l’idée de la guerre ? […] C’était un État agricole et pastoral, très vertueux et très heureux : « Ceux d’alors, n’ayant aucune expérience d’une infinité de biens et de maux nés dans le sein de nos sociétés, ne pouvaient être méchants… La discorde et la guerre étaient bannies de presque tous les lieux du monde. […] Quoiqu’ils mettent sur pied des millions de soldats, ces armées innombrables ne leur sont d’aucun secours pour la guerre.

1812. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

J’aurais voulu toutefois qu’il ajoutât deux mots : c’est que cette guerre contre le burlesque fut dirigée presque au nom et au profit d’un certain naturalisme. […] Tel chapitre — sur les causes de la disgrâce du comte duc d’Olivarès, par exemple, ou sur la guerre de Portugal — est un résumé d’événements qui ne serait pas mal à sa place dans quelque endroit de l’Essai sur les mœurs. […] Ce devait être en 1713 ou 1714, entre la paix d’Utrecht et celle de Rastadt, avant que la fin de la guerre, en lui enlevant l’occasion de se distinguer, lui eût ôté du même coup tout espoir d’avancement. […] Seulement, quand ils sont plus longs, quand ils s’étendent, comme Cléveland ou le Doyen de Killerine, aux proportions de quatre ou cinq volumes, une autre espèce de dramatique s’y mêle, qu’il va chercher au-delà des mers, si je puis ainsi dire, en ajoutant aux horreurs que lui offrent les guerres d’Angleterre ou d’Irlande celles que l’on peut tirer de la description d’une scène de piraterie ou d’un festin d’anthropophages. […] Rousseau l’a su, et il l’a su par expérience, et il ne l’a pas dit, — il l’aurait plutôt caché, s’il l’avait pu, — mais toutes ces rancunes ont passé, pour le grossir et le gonfler, dans le torrent de son éloquence ; et Voltaire non plus ne l’a pas dit, mais il l’a bien senti, et qu’il y avait autre chose là-dessous qu’une déclamation d’auteur, et que c’était une déclaration de guerre.

1813. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Ce n’est point aux hommes que je fais la guerre ; c’est aux abus, à des abus qui choquent et qui affligent comme moi la plupart même de ceux qui contribuent à les entretenir, parce qu’ils craignent de s’opposer au torrent. […] Nous avons sous les yeux un ouvrage de cette dernière espèce, intitulé : la défaite du Solécisme par Despautère, représentée plusieurs fois dans un collège de Paris : le chevalier Prétérit, le chevalier Supin, le marquis des Conjugaisons, et d’autres personnages de la même trempe, sont les lieutenants-généraux de Despautère, auquel deux grands princes, Solécisme et Barbarisme, déclarent une guerre mortelle.

1814. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Quittez votre robe magistrale, ou sachez renoncer au repos : votre état est un état de guerre ; vous n’avez pas seulement affaire aux erreurs et aux vices, mais encore aux aveugles et aux vicieux ; votre unique souci, c’est d’avoir raison. […] Il dit : « J’ai des vices qui m’attaquent à force ouverte ; j’en ai qui épient le moment de me surprendre, espèces d’ennemis avec lesquels on ne peut ni se tenir en armes comme dans les temps de guerre, ni jouir de la sécurité comme pendant la paix. […] N’est-on utile qu’en produisant des candidats, en secourant les peuples, en défendant les accusés, en récompensant les hommes industrieux, en opinant pour la paix ou pour la guerre ? […] « La mer, interdite à l’homme, lui épargnerait la moitié de ses guerres… » Si cette réflexion était vraie au temps de Sénèque, elle est évidente de nos jours. […] Mais il se trompe, s’il compte sur notre patience, lorsqu’il invectivera un homme connu et révéré dans toute l’Europe, qui a reçu du Hollandais les témoignages de la distinction là plus flatteuse, et auquel un ennemi qui sait rendre justice aux grands talents, vient de renvoyer un neveu fait prisonnier de guerre sur nos vaisseaux ; l’auteur d’un ouvrage plein de recherches, de hardiesse, d’éloquence et de génie.

1815. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Que le Poquelin, père de Molière, descendît de ces Poquelin d’Écosse ou qu’il fût tout bonnement de race parisienne, toujours est-il que Molière seul nous inquiète, nous intéresse, et que le nom de guerre du jeune homme a fait oublier l’autre devant la postérité. […] Non, non, la naissance n’est rien où la vertu n’est pas. » Ne dirait-on point un de ces vers-maximes que Voltaire introduisait dans ses tragédies, comme des engins de guerre ? […] Voici un pamphlet encore, La Guerre comique, ou la Défense de l’École des femmes, par le sieur de la Croix (Paris, 1664), et Molière, sous le nom d’Alcidor, y est ainsi peint, en deux traits : « Il lit tous les livres satiriques, il pille dans l’italien, il pille dans l’espagnol, et il n’y a point de bouquin qui se sauve de ses mains.

1816. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

« Le soir, le corps de Humboldt fut transporté à Tégel, pour reposer dans le caveau de famille, à côté de son frère Guillaume qui l’y avait précédé de vingt-quatre ans, à cet endroit où, sur une colonne sombre, s’élève comme une amie la statue de l’Espérance, sortie des mains de Thorwaldsen. » IV « Aussitôt qu’il apprit la nouvelle de la mort de Humboldt, Napoléon III, au milieu des troubles de la guerre, ordonna d’élever une statue à l’illustre savant dans la galerie du château de Versailles.

1817. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

. — Pendant la guerre des Alpes, en l’année 1797, un militaire, se trouvant à la cité d’Aoste, passa un jour, par hasard, auprès du jardin du lépreux, dont la porte était entrouverte, et il eut la curiosité d’y entrer.

1818. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

. — Turcaret fut donné au milieu de la guerre de la succession d’Espagne, dans le temps où le peuple était à bout, et regardait les traitants comme les auteurs principaux de sa ruine.

1819. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Cette histoire représente le principal effort de Bossuet dans la guerre d’un demi-siècle qu’il a faite au protestantisme.

1820. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Mais il utilisait, comme il fit toujours, l’actualité : actualité littéraire du romancero, actualité politique de la guerre de l’indépendance grecque.

1821. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Nul héroïque intérêt n’est en jeu ; il ne s’agit ni de patrie, ni de guerre, ni de religion, ni de politique : il n’est question que des amours du chevalier Walter et de la fille d’un orfèvre, et ce cadre étroit suffit à l’évocateur infaillible pour concentrer tout un monde de sensations, de passions et d’idées.

1822. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

. — La tétralogie des Nibelungen est un essai de cosmogonie ; mais ce qu’il y a de caractéristique, c’est que le dieu Wotan, qui a conçu le monde, abdique de guerre lasse et que le génie de l’Amour, représenté par Brünehilde, meurt trahi et sans espoir.

1823. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Et vous voilà parti en guerre, non contre des adversaires visibles qu’on peut toujours combattre, mais contre l’inconnu que je vois planer sur vous comme une menace et un danger.

1824. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Elle déterminerait les caractères psychologiques qui distinguent ces diverses tournures d’esprit que nous désignons sous les noms de poëte, géomètre, industriel, homme de guerre, etc., etc., ramenant ainsi son étude à celle d’un certain nombre de types.

1825. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

Dans la colère, le mouvement en avant se propage d’une extrémité à l’autre : tout se dresse, tout s’emporte, tout menace : la fureur est la déclaration de guerre et le premier ébranlement de l’armée des cellules.

1826. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Lisons : Pendant les guerres entre deux peuplades dont l’une est exterminée, un pauvre brahmane reçoit par charité, dans sa maison, deux jeunes vaincus et leur mère, qui cherchent à se dérober aux vainqueurs ; la ville qu’habitait le pauvre brahmane était gouvernée par Bahas, chef cruel qui avait imposé un tribut de sang à la contrée soumise.

/ 1937